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Tag: Energie
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Manifestation du 24 mars contre la hausse du prix de l’énergie : la lutte ne fait que commencer

Face à l’ampleur de la colère face à l’augmentation des prix de l’énergie, la FGTB élargit l’appel à la grève du 24 mars. Initialement prévue dans le cadre de la journée de l’Equal Pay Day et des écarts salariaux entre hommes et femmes, la mobilisation s’étend maintenant pour devenir plus large et riposter contre les hausses des prix à la pompe et à la caisse ainsi que contre les factures d’énergie.
Par Julien (Bruxelles)
- Bruxelles : RDV au Mont des Arts (près de la gare centrale à Bruxelles) le 24 mars, de 11h à 15h30.
- Liège : RDV le 24 mars à 10h place St – Paul.
La FGTB revendique entre autres une diminution de la TVA sur l’énergie, une intégration du carburant dans l’indexation, la fin de l’écart salarial entre femmes et hommes ainsi qu’une réforme de la loi sur la norme salariale. C’est que la pression se fait sentir à la base. Dans bon nombres d’entreprises, les travailleurs exigent des mesures (meilleur remboursement des trajets, navettes depuis les grandes villes…). Chez Audi, Safran, à la FN Herstal ou à la Sonaca, les travailleurs ont même déjà commencé à lutter. Les mesures prises par la coalition fédérale Vivaldi ne vont pas assez loin. Le libre marché est responsable de la situation, faisons payer les patrons !
Dans un article de l’écho du 16 mars on pouvait lire : « Chez Audi, par exemple, un arrêt de travail a eu lieu ce mardi. Ici, les travailleurs demandent une action concrète sur le défraiement au kilomètre des travailleurs. “Certains font 50 à 100 km par jour pour se rendre au travail. Il n’est pas normal qu’ils subissent le surcoût de la hausse des prix de l’énergie”, nous explique-t-on à la FGTB. » Mais aussi « Les demandes des travailleurs chez Audi sont en fait similaires à celles exprimées dans d’autres entreprises. Des travailleurs de la Sonaca ont bloqué la N5, ce mardi, pour se faire entendre. Des travailleurs de Safran ont bloqué un rond-point à Herstal dans une action spontanée le même jour. À la FN Herstal, des discussions entre travailleurs et directions ont également lieu. » (1)
Alors que les dividendes versés aux actionnaires n’ont jamais été aussi élevé, les travailleurs payent le prix lourd de l’inflation. La colère est massive. Avec un plan d’action sérieux et ambitieux, il est possible d’unifier de larges couches de travailleurs et d’imposer une série de mesures pour contrer l’explosion des prix de l’énergie. L’abolition de la loi sur la norme salariale est un enjeu fondamental aujourd’hui et peut être utilisée pour unifier la colère, de même que l’augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure. Mais des mesures pour s’attaquer au prix de l’énergie sont tout autant nécessaire. La baisse de la TVA sur l’énergie est cependant insuffisante et n’empêche en rien les vautours capitalistes de s’en mettre plein les poches. Le PSL revendique la nationalisation du secteur de l’énergie sans rachat ni indemnité, une nécessité tant du point de vue de nos factures que de celui de la nécessaire transition verte de ce secteur.
(1) https://www.lecho.be/entreprises/auto/la-grogne-sociale-monte-dans-les-entreprises-sur-le-prix-de-l-energie/10373965.html
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Énergie : hors de prix – Charge de travail : insoutenable. Leurs profits = notre misère

La crise ? Quelle crise ?? C’est un peu l’ambiance qui règne chez les patrons du BEL20. Les profits réalisés en 2021 par les grands groupes et les banques battent tous les records. Au printemps 2021 les bénéfices ont bourgeonné tous secteurs confondus : +87% pour les entreprises du BEL 20 et même +160% pour les PME cotées à la bourse de Bruxelles ! C’est du jamais vu dans l’histoire économique de notre pays. Chez nos voisins, le Capital se porte très bien également, et particulièrement le secteur du luxe : LVMH signe des profits record en 2021 avec 12 milliards de bénéfice net. La santé insolente du numéro mondial du luxe montre à quel point les capitalistes du monde entier se sont gavés durant la pandémie. Les entreprises belges se portent mieux que leurs homologues des pays voisins. « Les entreprises belges réalisent les marges bénéficiaires les plus élevées jamais enregistrées », titrait De Tijd le 3 février.Par Jean (Luxembourg)
À côté de cette euphorie chez les nantis, la grande majorité de la population souffre de plus en plus. Lorsque leurs profits étaient en baisse, les patrons pleurnichaient sans cesse pour que « chacun fasse des efforts pour redresser l’économie ». Pas besoin de sous-titres, nous savons tous ce que cela signifie. Mais par contre, quand le beau temps revient, pas question de partager les bénéfices. Il faut continuer à cadenasser les salaires « pour préserver la compétitivité des entreprises ». Toute augmentation des salaires est taboue et la flexibilité accrue que le gouvernement veut imposer avec la réforme du travail ne va pas encore assez loin pour les patrons.
Alors que la pandémie n’a pas fini d’emmerder tous ceux qui sont en première ligne et qui se battent chaque jour pour que notre société ne s’effondre pas, l’inflation s’est réveillée brutalement, en particulier sur les prix de l’énergie. Les prix de l’énergie ont un double impact : pour la majorité de la population, il s’agit d’une dépense incompressible et d’autre part, ils ont un effet direct sur les prix d’un très grand nombre de marchandises (le pain, pour n’en citer qu’une) qui ont besoin d’énergie pour être produites. Pour beaucoup, la facture énergétique a doublé !Elle résulte notamment des tensions internationales croissantes, par exemple autour de l’Ukraine, mais aussi de la libéralisation du marché de l’électricité à l’échelle européenne, qui implique que c’est la centrale la plus chère qui fixe les prix, surtout lorsque la production est déficitaire. Elle est également due à l’absence totale de planification de la production et de la demande finale en énergie, mais aussi au manque d’investissement dans la transition. En bref : le système capitaliste échoue sur tous les plans.
Au moment précis où beaucoup de ménages avaient de grandes difficultés à remplir leur cuve à mazout pour passer l’hiver, nos dirigeants brûlaient la même quantité de kérosène en moins d’une heure pour aller faire du greenwashing à la conférence de l’ONU sur le climat de Glasgow en novembre dernier.
Le fossé entre la minorité de milliardaires insolents et la grande majorité de la population n’a jamais été aussi profond. Cette situation est intenable et nos dirigeants le savent. C’est pour cela qu’ils déploient tant d’énergie pour nous convaincre que la société est divisée entre vaccinés et non-vaccinés. Nous savons que c’est faux. Ils savent que nous savons que c’est faux. Ce jeu de dupes doit cesser, et la seule manière de l’arrêter, c’est de contre-attaquer et de défier le Capitalisme sur un terrain où il ne peut pas lutter : celui de la lutte des classes. Car, il faut le rappeler : c’est le travail qui crée la richesse, pas le capital. Ce qui veut dire au final que tout est à nous. Et que rien n’est à eux. Le meilleur moyen de rappeler cette vérité est de se mettre en grève et en mouvement. D’abord pour que la pression change de camp et ensuite pour commencer à bâtir ensemble une société orientée vers la satisfaction des besoins réels de la population, la protection de l’environnement et du climat. Rompre avec le chaos capitaliste est une nécessité impérieuse pour y parvenir. Il n’y a plus de temps à perdre.
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La réduction de la TVA, ça ne suffit pas : nationalisation du secteur de l’énergie !

La baisse de la TVA sur l’énergie à 6 % permettrait à une famille moyenne d’économiser plus de 500 euros par an aux prix actuels. Cela interviendrait après des augmentations de tarifs qui représentent plus de 2.000 euros par an en moyenne pour cette même famille. Donc, même avec un retour de cette TVA réduite, l’augmentation serait tout de même de 1.500 euros sur un an. Cette revendication est défendue de longue date par le PTB, qui fait à juste titre remarquer que l’énergie n’est pas un produit de luxe.
Ce sont les libéraux qui y sont le plus opposés, arguant que les frais d’une réduction de la TVA (1,3 à 1,6 milliard d’euros) seraient récupérés chez les mêmes personnes via une augmentation des impôts. Maggie De Block a parlé de « tromperie des agriculteurs ». On n’entend pas la même chanson lorsqu’il s’agit de baisser l’impôt direct pour les grandes entreprises… Il est vrai que là, la logique est différente : prendre dans nos poches pour remplir celles des patrons.
Auparavant, les partis « verts » étaient aussi opposés à une réduction de la TVA sur le gaz, notamment car il s’agit d’une énergie sale, apportant ainsi de l’eau au moulin de la droite qui aime présenter les mesures écologiques comme autant d’attaques contre notre porte-monnaie. La N-VA est la championne en la matière. Zuhal Demir n’a d’ailleurs pas hésité à dire que les prix élevés de l’énergie sont dus à l’augmentation des taxes sur le CO2 en Europe. Le parti plaide pour davantage d’énergie nucléaire sur base du modèle français. Bien sûr, la N-VA préfère passer sous silence la dépendance du modèle économique nucléaire vis-à-vis des investissements publics pour le démarrage ou encore la responsabilité de la collectivité pour la gestion des déchets et des risques environnementaux.
Les Verts ont suivi la logique du PS, qui constatait qu’une réduction de la TVA profite autant aux gros revenus qu’aux faibles. Le PS s’est servi de la chose pour défendre un chèque énergie de 200 euros pour toutes celles et ceux qui gagnent moins de 3.500 euros bruts par mois. La TVA est effectivement un impôt forfaitaire antisocial qui est le même pour tous, de sorte qu’une réduction est aussi importante pour les gros revenus que pour les pauvres. Le problème, c’est la nature antisociale de la TVA elle-même. Cependant, tant le PS que les Verts refusent de proposer un impôt progressif sur les grandes entreprises et les grosses fortunes.
Toute mesure qui touche à leurs profits est immédiatement combattue par les grandes entreprises du marché de l’énergie. Le prix de toute protection supplémentaire des consommateurs est répercuté sur ces mêmes consommateurs ou sur la collectivité. À Bruxelles, par exemple, des mesures ont été prises pour que les contrats puissent durer trois ans et un mécanisme de protection en cas de défaut de paiement a été instauré. Les entreprises réagissent soit en quittant le marché bruxellois, soit en augmentant les prix : à Bruxelles, vous payez en moyenne environ 300 euros de plus par an qu’en Flandre ou en Wallonie. Le coût du blocage des prix en France a été estimé à 3,8 milliards d’euros lors de son introduction en octobre, un coût qui est supporté par le gouvernement et donc la collectivité.
Tant que nous ne nous attaquerons pas au cœur du problème, à savoir la question de la propriété du secteur de l’énergie, nous ne ferons aucun progrès. Les prix de l’énergie augmentent en raison des aléas du marché, d’un manque de prévoyance et de planification, de tensions géopolitiques croissantes… C’est un problème qui est lié de toutes parts à la manière dont le capitalisme est construit. Briser l’emprise du marché n’est possible qu’en confiant l’ensemble du secteur à la collectivité. Ce n’est que sous un contrôle et une gestion démocratiques qu’il est possible de réaliser une transition verte planifiée tout en maîtrisant les factures. Cette bataille commence au niveau national, mais elle doit finalement être menée au niveau international.
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Pour notre portefeuille et pour la planète : nationalisation du secteur de l’énergie

Les hivers ont beau avoir été moins rudes en Belgique ces dernières années (les sept dernières années sont les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde), se chauffer est synonyme d’angoisse chez de plus en plus de personnes. Avant même l’actuelle explosion des tarifs, pas moins de 20,8% des ménages belges étaient déjà confrontés à la précarité énergétique (1) ! En Wallonie et à Bruxelles, on dépassait même les 25%, les locataires de logements sociaux étant particulièrement touchés. Et aujourd’hui ? Combien de personnes ont des sueurs froides en voyant leurs factures qui doublent ou triplent ? Pour certains, la hausse des prix de l’énergie pourrait dépasser les 3.000 euros par an !Pas mal de dogmes néolibéraux sont sérieusement malmenés par les crises multiples que nous subissons. C’est le cas des prétendus bénéfices de la libéralisation avec l’actuelle flambée des prix de l’électricité et du gaz. Ne nous avait-on pas garanti que l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence allait bénéficier aux consommateurs et leur offrir une belle opportunité de réduire leurs factures ? Soyons clairs : cette approche n’a jamais été à l’avantage des consommateurs, ni maintenant, ni avant.
Par contre, les actionnaires d’Engie-Electrabel, Luminus & Co n’ont cessé de se frotter les mains. Ils ont encore plus de raisons de le faire aujourd’hui : le service d’études du PTB a calculé qu’Engie-Electrabel réalise 2,6 milliards d’euros de surprofits grâce aux prix élevés de l’énergie. Alors que nous sommes considérés comme de vulgaires vaches à lait (en payant la production d’énergie, les frais de réseau et une multitude de taxes), les grandes entreprises du secteur collectionnent les cadeaux fiscaux et subventions publiques.
Fin du monde et fin du mois, même combat !Le dimanche 27 février, le PTB organise une manifestation dans les rues de Bruxelles (13h, Gare centrale) sous le slogan « Protégeons les gens, pas les puissants », contre l’explosion des prix de l’énergie et en faveur de la baisse de la TVA sur l’énergie de 21% à 6 %, une revendication portée par le PTB depuis très longtemps. Son application permettrait de soulager quelque peu pas mal de ménages, c’est certain. La TVA est par essence une taxe antisociale, qui ne fait aucune différence entre une mère célibataire qui travaille au salaire minimum et un riche héritier : tout le monde paie la même chose indépendamment du revenu. Il est impossible de rendre plus sociale une taxe antisociale : c’est tout le mécanisme de la TVA qui doit dégager.
Tout le monde s’accorde de plus en plus sur le fait que le véritable problème, ce sont les aléas du marché. L’occasion est à saisir pour mener campagne de manière offensive pour la nationalisation de la totalité du secteur énergétique sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité. Nous ne devons pas perdre de temps à tenter de rester respectable pour l’establishment et les médias dominants : partons de ce qui est nécessaire, pas de ce qui est acceptable sur un plateau télé.
Ce qui est nécessaire, c’est protéger la population de la précarité énergétique en assurant des tarifs planchers et avec des investissements publics pour un plan public d’isolation du bâti, quartier par quartier. Ce qui est nécessaire, c’est assurer une transition énergétique rapide dans le renouvelable et y consacrer les moyens que cela exige. Seule la nationalisation du secteur permet de prendre ces objectifs au sérieux. Ce constat ne doit pas figurer dans les détails d’un texte de Congrès : cela doit être un élément clé d’une campagne offensive pour populariser la nécessité d’un changement de système.
Selon Oxfam, alors que 99% de la population mondiale a vu baisser ses revenus à cause de la pandémie, la fortune des dix hommes les plus riches au monde a plus que doublé pendant les deux premières années de la pandémie, passant de 700 milliards de dollars à 1.500 milliards de dollars (au rythme de 15.000 dollars par seconde). Si ces dix hommes perdaient demain 99,999 % de leur fortune, ils seraient toujours plus riches que 99% de toute l’humanité. Le système qui permet cet état de fait, le capitalisme, doit être renversé pour que la production économique réponde à des impératifs sociaux et environnementaux, sur une base rationnelle et démocratiquement planifiée. C’est ce que nous appelons le socialisme.
1) « L’incapacité pour un ménage d’accéder — dans son logement — à l’énergie qui lui est nécessaire, pour un coût abordable au regard de ses revenus. » définition que donne le Forum Bruxellois de Lutte Contre la Pauvreté
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Pour nos portefeuilles et la transition verte : un secteur de l’énergie totalement public

Photo : Pixabay L’énergie devient inabordable. En un an, une facture moyenne est devenue plus chère de 501 euros pour l’électricité et de 1.726 euros pour le gaz. Sur base annuelle, un ménage paye en moyenne désormais 4.075,96 euros, contre 1.848 euros il y a un an. En d’autres termes : au lieu d’un mois de salaire, vous devez maintenant en payer au moins deux pour vos besoins en énergie. Ces chiffres proviennent du régulateur de l’énergie CREG pour le mois de décembre. Et les tarifs ont encore augmenté en janvier. Les chiffres de l’autorité flamande de régulation du marché de l’électricité et du gaz démontrent que l’augmentation moyenne des contrats d’énergie conclus en janvier par rapport à décembre est de 43 %.
Les politiciens traditionnels qui essayent d’adopter quelques mesures en prenant bien garde de ne pas toucher aux grandes entreprises énergétiques ne parviennent à rien. Des mécanismes ont été introduits à Bruxelles pour protéger les consommateurs, mais cela conduit les fournisseurs d’énergie à se retirer du marché parce qu’ils craignent un trop grand nombre de factures impayées. Les politiciens de droite tentent de profiter de l’occasion pour octroyer des cadeaux supplémentaires à l’industrie nucléaire tout en sapant le concept de transition énergétique verte.
La revendication d’une réduction de la TVA de 21% à 6% est plus que justifiée : pourquoi l’énergie est-elle taxée de la même façon qu’un produit de luxe ? C’est une honte ! Le mieux serait d’ailleurs d’abolir cette taxe antisociale qui frappe de la même manière un petit salaire et une grosse fortune. Réduire la TVA peut aplanir la courbe de l’augmentation des prix de l’énergie, mais c’est insuffisant pour la faire baisser.
Le cœur du problème est que l’énergie est la proie des aléas du marché. Aujourd’hui, les grandes entreprises énergétiques réalisent de grands profits sur des prix élevés. Selon le PTB, Engie réaliserait un bénéfice supplémentaire de près de 2,6 milliards d’euros sur la période 2021-2024 ! Les tensions géopolitiques, notamment autour de l’Ukraine, jouent un rôle majeur dans la hausse des prix. Il ne semble pas que cela puisse changer. En outre, il y a un manque évident de planification pour développer la production d’énergie verte à grande échelle. Les entreprises privées du secteur de l’énergie ne pensent qu’à leurs profits à court terme, et non à une stratégie à plus long terme visant à fournir une énergie bon marché à la population.
L’ensemble du secteur de l’énergie doit être placé en mains publiques afin que l’accent ne soit pas mis sur les profits d’un petit groupe de capitalistes, mais sur la satisfaction des besoins de la population. L’énergie est trop importante pour la soumettre à l’avidité sans borne des actionnaires. Elle doit être placée dans des mains publiques sous la gestion et le contrôle démocratiques du personnel du secteur et de la collectivité, afin d’établir une planification démocratique de la production. C’est la seule façon de lier des factures abordables et une transition énergétique efficace.
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L’énergie aux mains du privé, une tragédie pour notre porte-monnaie, un désastre pour la planète

La hausse des prix de l’énergie est-elle la simple conséquence de la loi de l’offre et de la demande dans le sillage de la reprise économique ainsi que de mois de printemps et d’été exceptionnellement froids ? En apparence seulement. En dernière instance c’est le mode de production qui détermine la pénurie ou l’abondance des produits. Ce premier est déterminé par les lois du marché libre dans lequel le profit est le plus important et non les besoins de l’humanité et de la planète.
Dossier de Michael
Augmentation des prix et énergies polluantes
La hausse des prix de l’énergie domine l’actualité… et nos factures ! Ceux qui n’ont pas un revenu de ministre s’inquiètent. Les chômeurs ou les travailleurs précaires se disent ne se chaufferont peu, voire pas, cet hiver.
Comme souvent, ces événements à l’impact considérable sur nos vies sont considérés comme des fatalités qui font tout simplement partie de l’économie et de la société. Pour nombre d’économistes et de journalistes enfermés dans la logique néolibérale et ses dogmes, cette hausse des tarifs est une incitation à consommer moins. Ce serait donc finalement une bonne nouvelle pour le climat. Nous y reviendrons plus tard.
Rappelons d’abord que pendant les mois de confinement, la baisse de la demande de combustibles fossiles avait suscité des espoirs euphoriques. Lorsque le prix du baril de pétrole est passé sous la barre du zéro en avril 2020 (faute de demande de pétrole et en raison des coûts de stockage plus élevés que le rendement du baril), certains commentateurs se sont bercés d’illusions. Ils estimaient que les multinationales pétrolières allaient être contraintes de changer de cap et de se concentrer davantage sur les énergies renouvelables. Notre dépendance aux combustibles fossiles allait enfin être brisée grâce au coronavirus.Aujourd’hui, ces commentateurs sont plus riches d’une illusion supplémentaire. La relance économique après le confinement repose bien entendu sur les moyens de production qui étaient disponibles. Pendant le confinement, alors que l’économie était à l’arrêt, les capitalistes n’ont pas investi massivement leurs bénéfices dans les énergies renouvelables. Une telle prévoyance est gaspillée dans le chaos du marché. Seul compte le profit à court terme. Les besoins de l’humanité et de la planète sont totalement accessoires.
Cette vision à court terme est également à l’origine de la pénurie de réserves de gaz qui fait actuellement grimper les prix. Dans l’économie capitaliste, l’offre et la demande contribuent évidemment à déterminer le prix des produits. La combinaison de la reprise économique et de mois de printemps et d’été relativement froids a aussi joué un rôle. Mais la réalité est que les capitalistes ajustent la production aux marges bénéficiaires. C’est ce que fait l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient et d’Afrique, plus le Venezuela) lorsqu’elle limite délibérément la production de pétrole afin de faire monter les prix. Il en va de même pour l’approvisionnement en gaz de la Russie, qui utilise aussi ses réserves de gaz pour des raisons géopolitiques. Le prix des combustibles fossiles augmente également pour l’électricité : les capitalistes du secteur utilisent les prix élevés pour s’en mettre plein les poches. Le PTB a calculé qu’Engie/Electrabel réalise ainsi un bénéfice supplémentaire de 120 millions d’euros par mois. Cela représente un milliard et demi sur base annuelle. En bref, les augmentations des prix du gaz et de l’électricité sont principalement dues à la soif de profits.
Les taxes sur le CO2 sont non seulement antisociales, mais aussi extrêmement inefficaces dans la lutte contre la crise climatique. En Europe, le prix du CO2 a dépassé les 60 euros par tonne pour la toute première fois au début du mois de septembre, le double du prix au début de cette année. Les émissions des producteurs d’énergie sont compensées par l’achat de droits d’émission dans le cadre du système européen d’échange de quotas d’émission. Ces coûts sont répercutés sur le prix de l’électricité. En bref, notre facture augmente sans que l’énergie verte vienne la remplacer.
Le CO2 émis en moins en obligeant simplement les gens à moins chauffer leur maison et à moins cuisiner n’est pas seulement une goutte d’eau dans l’océan, cela ne touche que les consommateurs et surtout les plus pauvres d’entre eux. En l’absence d’investissements massifs dans des énergies renouvelables et abordables, cela entraîne une pression supplémentaire sur les factures d’énergie des ménages et une augmentation de la pauvreté énergétique pour les plus pauvres. L’incitation à l’augmentation de la production en faveur des énergies renouvelables est complètement annulée par le fait que les énergies à faible teneur en CO2, loin d’être toujours renouvelables, voient également leurs prix augmenter sur le marché. C’est d’ailleurs ce qui ressort de l’augmentation du prix de l’électricité produite par le nucléaire.
La libéralisation du marché de l’énergie en Belgique (2003 en Flandre et 2007 à Bruxelles et en Wallonie) ne nous a pas apporté la baisse des prix promise. Il n’y a pas de planification à long terme et seuls les profits comptent. Nous payons donc pour les profits des compagnies d’énergie et sommes à la merci du chaos du marché.
En outre, un autre facteur joue dans l’impact des prix de l’énergie. Nos salaires n’augmentent pas. Les prix à la pompe ne sont plus comptés dans l’index depuis 1994 (c’est l’index-santé). L’indexation automatique ne suit pas l’augmentation des prix du diesel ou de l’essence. Diverses autres manipulations de l’index assurent également que l’augmentation de nos salaires et allocations sociales sociaux soit toujours bien inférieure à celle du coût de la vie. Ces années de sous-indexation et le saut d’index de 2016 ont tout simplement laminé nos salaires. En outre, pour le gouvernement et les patrons, l’augmentation salariale maximale ne sera que de 0,4 % pour cette année et la suivante.
Centrales à gaz ou énergie nucléaire ? Un faux dilemme
L’urgence à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui n’est pas tombée du ciel. Une transition fondamentale était déjà nécessaire il y a 30 ans. Depuis 30 ans, le néolibéralisme a déployé tous ses efforts pour rejeter la responsabilité sur le consommateur, tandis que les producteurs d’énergie et les grandes compagnies pétrolières ont poursuivi leurs activités sans être inquiétés. Aujourd’hui, tous les politiciens et commentateurs néolibéraux limitent le débat à un faux dilemme entre l’énergie nucléaire et les combustibles fossiles.
La logique de Groen! et en particulier de la ministre de l’énergie Tinne Van Der Straete est scandaleuse. Construire des centrales à gaz comme alternative à la fermeture des centrales nucléaires revient à combattre le feu par le feu. La production d’électricité représente 18% des émissions totales (2019) en Belgique. Selon le Bureau du Plan, si les centrales nucléaires devaient être remplacées par de nouvelles centrales à gaz, la production d’électricité entraînerait entre 3 et 4,4 millions de tonnes d’émissions supplémentaires d’ici 2030. Cela signifie une augmentation de 2,5 à 3,8% des émissions totales de la Belgique (116,7 Mt) en 2019.(1) Dans le contexte actuel, c’est tout sauf une « augmentation négligeable » comme le qualifie le Bureau du Plan. Il est insensé qu’une ministre « écologiste » s’oppose à la revendication parfaitement justifiée du mouvement pour le climat en faveur de la fermeture des centrales nucléaires dans l’intérêt de notre planète.
Les partis « verts » donnent ainsi au lobby nucléaire et à une partie de l’establishment un bâton pour les battre. L’énergie nucléaire est progressivement devenue la réponse capitaliste à la crise climatique. Les entreprises du secteur de l’énergie peuvent réaliser des profits monstrueux grâce à l’énergie nucléaire, notamment par un transfert massif de fonds publics dans les poches des actionnaires. Malgré son coût faramineux, l’énergie nucléaire est particulièrement lucrative pour les capitalistes du secteur énergétique : c’est la collectivité, le contribuable, qui subventionne directement et indirectement les centrales nucléaires. Le stockage des déchets, les problèmes potentiels qui en découlent, le démantèlement des centrales, la réparation des centrales et le risque de catastrophe nucléaire, tout cela est répercuté sur la société, tandis que les bénéfices de la vente de chaque kWh vont aux multinationales. Il est également révélateur que les centrales nucléaires soient toujours sous-assurées parce qu’aucune compagnie d’assurance ne veut payer pour le risque insensé d’une catastrophe nucléaire. La loi stipule que les propriétaires de centrales nucléaires doivent contracter une assurance avec une couverture de 700 millions d’euros. C’est une somme dérisoire quand on sait que les dégâts de la catastrophe de Tchernobyl sont estimés à 430 milliards d’euros.(2)
La campagne de promotion de l’énergie nucléaire essaye de la présenter comme une source d’énergie neutre sur le plan climatique. L’énergie nucléaire est loin d’être une source d’énergie neutre en CO2 et l’uranium est une ressource limitée. Les centrales nucléaires émettent du CO2 en raison de l’extraction et du raffinage de l’uranium. Selon une étude de Mark Z. Jacobson, professeur d’ingénierie civile et environnementale à l’université de Stanford, toutes les centrales électriques émettent également 4,4g-équivalent CO2/kWh par la vapeur d’eau et la chaleur qu’elles dégagent. Cela contraste avec les panneaux solaires et les éoliennes, qui réduisent les flux de chaleur ou de vapeur d’eau dans l’air d’environ 2,2g-CO2e/kWh, ce qui donne une différence nette de 6,6g-CO2e/kWh pour ce seul facteur.(3)
Ceux qui préconisent la construction de nouvelles centrales nucléaires oublient de mentionner que « les réacteurs nucléaires nécessitent 10 à 19 ans ou plus entre la planification et le démarrage, contre 2 à 5 ans pour l’énergie solaire ou éolienne. Par conséquent, l’énergie nucléaire entraîne des émissions supplémentaires de 64 à 102 g-CO2/kWh par rapport aux énergies éolienne et solaire sur 100 ans, en fonction du délai d’attente pour qu’elles deviennent actives. »(4)
En résumé, conclut Mark Z Jacobson, les nouvelles centrales nucléaires coûtent 2,3 à 7,4 fois plus cher par kWh que les parcs éoliens terrestres ou les cellules solaires. Par rapport à l’énergie solaire, à l’énergie éolienne ou à l’énergie hydraulique, elles nécessitent de 5 à 17 ans de plus entre la planification et l’exploitation et produisent de 9 à 37 fois plus d’émissions par kWh que l’énergie éolienne.(5)
En raison de ce coût et du long délai de mise en route, on parle de plus en plus de SMR (Small Modular Reactors), des réacteurs dits de petite taille, basés sur les versions militaires telles que celles des sous-marins nucléaires. Ils seraient plus sûrs, mais c’est surtout un moyen de rendre la construction et l’exploitation plus supportables en répartissant les coûts et en arrivant plus rapidement à une unité de production finie. Cependant, cela ne change rien aux conséquences d’une éventuelle catastrophe nucléaire ou à la gestion des déchets. Le coût exorbitant que la société paie pour chaque kWh d’énergie généré par le nucléaire demeurera, au lieu de convertir ces ressources en énergies renouvelables.
Limiter le choix entre les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire découle du cadre du capitalisme. Si tous les coûts ou avantages à long terme étaient pris en compte dans la recherche d’alternatives, le choix serait facile : chaque euro investi rapporterait le plus dans la recherche, la production et le déploiement d’une production et d’une distribution d’énergie entièrement renouvelable. Aujourd’hui, cependant, les coûts sont amortis sur la société, la planète et les générations futures, tandis que les bénéfices vont aux actionnaires.
Protéger l’énergie des griffes du secteur privé
Nous vivons dans une société où nous pouvons communiquer instantanément avec l’autre bout du monde, avec des voitures à conduite autonome, où des individus peuvent se lancer dans l’espace… mais nous serions impuissants pour assurer la transition de notre énergie ?
Le programme Apollo, qui s’est déroulé aux États-Unis de 1961 à 1972 et qui a envoyé le premier homme sur la lune au bout de huit ans, représentait 5 % des dépenses publiques américaines à son apogée. Aujourd’hui, cela représenterait 350 milliards de dollars par an pour les États-Unis. Bien sûr, la comparaison n’est pas entièrement valable et la Belgique n’est pas les États-Unis, mais cela illustre les possibilités.L’éditorialiste britannique George Monbiot affirme que le climat exige une action aussi radicale que la façon dont les États-Unis se sont mis sur le pied de guerre après l’attaque de Pearl Harbour en 1941. Les dépenses publiques ont été décuplées, tout étant axé sur l’effort de guerre. Des industries entières ont changé de production en quelques semaines. Monbiot affirme à juste titre que ce n’était pas un miracle, mais « l’exécution d’un plan bien pensé ». En effet, la même chose est nécessaire aujourd’hui : non pas pour faire la guerre et causer des ravages, mais pour faire face aux menaces planétaires.
Comment mobiliser les ressources pour lancer un plan d’investissement à long terme qui ne sera pas saboté par la course aux profits à court terme ? Sur la scène politique parlementaire, le PTB est le seul parti qui s’oppose systématiquement à la fois au nucléaire et aux combustibles fossiles. Il est important que la gauche ne se laisse pas entraîner dans le faux dilemme que présente le capitalisme. Le PTB souligne à juste titre que tout investissement dans le gaz ou l’énergie nucléaire est un désinvestissement dans l’énergie durable. La réduction de la TVA de 21% à 6% sur l’énergie est également une revendication qui ferait une différence pour des centaines de milliers de familles.
En même temps, le PTB semble limiter sa réponse à des mesures qui n’affectent pas le secteur privé de l’énergie. Lors d’une interview sur LN24, David Pestieau, vice-président du PTB, a affirmé que son parti n’était pas favorable à la nationalisation du secteur énergétique. Selon lui, on pourrait contrôler le secteur de l’énergie en créant une entreprise publique de l’énergie en concurrence avec des sociétés privées.
Mais, si une telle entreprise publique d’énergie veut contrôler non seulement la production et la distribution de l’énergie, mais aussi coordonner les investissements et la recherche de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement, elle ne peut pas se permettre d’être en concurrence avec le secteur privé. L’urgence est telle aujourd’hui que les investissements doivent largement dépasser les revenus directs.
Dans un océan capitaliste, une entreprise publique d’énergie sera finalement obligée de se joindre à la concurrence si elle ne veut pas se noyer. Les investissements massifs nécessaires à la production et à la distribution d’énergie verte, combinés à des prix de l’énergie abordables, ne peuvent être rentables face à la concurrence qui reporte la pollution sur la collectivité et les générations futures. Il s’agit d’un avantage concurrentiel démesuré par rapport à une entreprise publique d’énergie. Seul un contrôle public total du secteur de l’énergie, une nationalisation sous le contrôle et la gestion des travailleurs, est capable d’assurer un investissement à long terme en intégrant tous les coûts réels. On pourrait ainsi sortir du nucléaire dans le cadre d’un plan visant à réduire à zéro les émissions de CO2 du secteur de l’énergie.
Le prix abordable de l’énergie et la transition vers une production entièrement durable sont donc les deux faces d’une même médaille. Il est urgent que le mouvement pour le climat et le mouvement ouvrier discutent de la revendication de la nationalisation et la défendent. L’ensemble du mouvement ouvrier doit se rallier à la revendication d’un secteur de l’énergie totalement aux mains de la collectivité afin de renforcer le mouvement pour le climat. C’est aussi la seule manière de garantir le maintien et même l’extension de l’emploi dans la transition énergétique.
Bien entendu, ce débat sur le secteur de l’énergie et sa nationalisation débouche sur une discussion beaucoup plus large concernant la société dans laquelle nous voulons vivre. Mobiliser les énormes richesses, les technologies et les capacités productives pour les investir dans les énergies renouvelables, mais aussi dans l’enseignement, les soins de santé, les transports publics, la sécurité sociale, la science et la technologie, permettrait de réaliser de grandes avancées sociales et technologiques pour l’ensemble de la population mondiale. Mettons fin au système capitaliste qui empêche cela, et dirigeons-nous vers le socialisme démocratique !
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Nos factures vont crever le plafond… L’énergie doit devenir un bien public !

Les prix du gaz et de l’électricité s’envolent. Un ménage moyen paie désormais 1.609 euros par an pour le gaz, contre 824 euros il y a un an (et 1.031 euros en 2019). C’est en Wallonie que la facture est la plus salée : 1. 760 euros par an. La facture annuelle d’électricité est passée de 891 euros à 1.014 euros depuis 2019. Ce sont les chiffres du régulateur de l’énergie, la Creg, qui suit les offres des différents fournisseurs d’énergie. L’enchevêtrement des entreprises et des tarifs rend difficile la comparaison de chiffres exacts. Ce qui est clair, c’est que nous payons beaucoup plus cher qu’avant, et il était déjà difficile de s’en sortir. Les Gilets jaunes pourraient bien faire leur retour d’une manière ou d’une autre.
La hausse des prix est attribuée au stockage limité du gaz en Europe, à l’augmentation de la demande due à la reprise économique, à l’approvisionnement plus limité en provenance de Russie (qui fait pression sur l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2 vers l’Allemagne) et aux mesures environnementales, notamment les taxes sur le CO2 appliquées au gaz. Si vous laissez la politique climatique aux décideurs politiques traditionnels, la facture sera répercutée sur la population laborieuse plutôt que sur les multinationales polluantes et leurs actionnaires.
Une grande partie de notre facture énergétique est constituée de taxes et d’accises : pour l’électricité, cela représente 45%. Nous payons 21% de TVA sur l’énergie comme s’il s’agissait d’un produit de luxe. Pour réduire l’impact de la hausse des prix, le gouvernement espagnol a déjà décidé de réduire la TVA de 21% à 10%. En France, il existe un chèque énergie de 150 euros pour environ 6 millions de personnes. En Belgique, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) veut étendre le tarif social de l’énergie : un tarif fixe pour près d’un million de familles à faibles revenus. La Commission européenne a rapidement annoncé que des directives seraient publiées pour déterminer les mesures que les États membres sont autorisés à prendre. Cependant, garder les prix sous contrôle ou faire quelque chose pour les 3 millions d’Européens qui ne peuvent pas se permettre de payer leur chauffage n’est pas une priorité pour la Commission européenne.
Le gouvernement Vivaldi avait promis en septembre 2020 que les factures d’énergie n’augmenteraient pas. Les politiciens attribuent la rupture de cette promesse à l’évolution du marché, à laquelle ils ne peuvent rien. C’est tout de même très problématique qu’un élément aussi important que l’énergie soit laissé aux aléas du marché ! L’absence de possibilités de planification entraîne des prix inabordables. Il est scandaleux que le manque d’investissements dans la transition énergétique soit exploité pour imposer toutes sortes de taxes environnementales au consommateur. Mike Writh, le PDG de Chevron, a admis dans une interview accordée à Bloomberg que les multinationales de l’énergie disposent de suffisamment de ressources pour investir. Pourquoi n’est-ce pas le cas ? « Le marché boursier nous envoie le signal que nous ne devrions pas le faire », a-t-il déclaré. Réaliser des profits plus élevés à court terme est plus intéressant pour ces actionnaires.
L’ensemble du secteur de l’énergie doit être placé dans les mains de la collectivité afin que l’accent ne soit pas mis sur les profits d’un petit groupe de capitalistes, mais sur la satisfaction des besoins de la population. L’énergie est trop importante pour l’abandonner à la loi profit. Elle doit être placée dans des mains du secteur public sous la gestion et le contrôle démocratiques du personnel du secteur et de la collectivité, afin de permettre une planification démocratique. Cela permettrait d’avoir une facture abordable, mais aussi de disposer des investissements nécessaires à la transition écologique.
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L’électricité de plus en plus chère, sans aucune garantie de service fourni !

Photo: Flickr/nathanchantrell Contre l’échec du marché privé, la reprise en mains publiques du secteur de l’énergie
Peut-être lisez-vous cet article à la bougie après que l’électricité ait été coupée ? Les chances que cela se produise en novembre sont finalement très limitées, mais l’échec de la politique en vigueur a conduit à l’élaboration d’un plan de délestage. Cette panne d’électricité potentielle s’ajoute à la série d’échecs du gouvernement fédéral. La politique du laissez-faire qui domine depuis longtemps – les grands producteurs et distributeurs d’énergie peuvent faire tout ce qu’ils veulent – n’a entraîné ni sécurité énergétique ni politique énergétique durable.
Par Arne (Gand)
Le chaos du marché de l’énergie
En Belgique, la production d’énergie a toujours été privée. EBES a été créée en 1956 à partir de trois sociétés énergétiques régionales, dont la SEE (créée par la Société Générale). Les autres grands producteurs d’électricité – Intercom et Unerg – étaient étroitement liés les uns aux autres par l’intermédiaire d’actionnaires importants tels que la Société Générale, le Groupe Bruxelles-Lambert et Albert Frère. En 1990, ils ont fusionné pour former Electrabel.
La distribution de l’énergie a été organisée en fonction de l’utilisateur. Les communes ont obtenu le monopole de la fourniture d’électricité aux particuliers et aux petits consommateurs. Les gros consommateurs ont pu se tourner vers les distributeurs d’électricité communaux ou directement vers les entreprises privées. A partir de 1922 et de la première loi intercommunale, les entreprises communales d’énergie ont formé des alliances toujours plus complexes. Les collaborations avec le secteur privé se sont également multipliées, les entreprises intercommunales mixtes devenant la norme.
Après la Première et la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement belge a refusé de nationaliser l’ensemble du secteur énergétique, contrairement à presque tous les autres pays d’Europe occidentale. Le privé est resté en charge du marché, avec une concentration qui a conduit au monopole d’Electrabel en tant que producteur et fournisseur d’énergie.
En 2005, la libéralisation complète de l’approvisionnement en énergie a été mise en œuvre : en plus d’Electrabel, d’autres fournisseurs d’énergie sont arrivés comme Luminus (propriété d’EDF en France), la société néerlandaise Eneco, Lampiris (aujourd’hui propriété de Total) et Essent (propriété de la société allemande Innogy). Steve Stevaert (SP.a) faisait alors remarquer que ‘‘la libéralisation du marché de l’énergie est bonne pour les citoyens’’. Absurde. En 2006, Electrabel a annoncé une hausse de prix qui a augmenté la facture moyenne de 105 euros par an. Electrabel – qui appartenait déjà à l’époque au holding français Suez, devenue Engie – a réalisé un bénéfice de 3,6 milliards d’euros la même année, notamment grâce aux cadeaux fiscaux.
La libéralisation était une bonne affaire pour les géants de l’énergie, pas pour la population. Entre 2007 et 2017, le coût de l’électricité a augmenté en moyenne de 71,8 % pour une famille ordinaire. ‘‘Environ un cinquième des ménages belges vivent dans la précarité énergétique’’, déclarait l’an dernier la Fondation Roi Baudouin.
Le manque d’investissements conduit au délestage
En novembre, un seul des sept réacteurs nucléaires sera opérationnel. Le mauvais entretien des autres réacteurs et centrales amène notre pays à réaliser presque par hasard une sortie du nucléaire. La défaillance des réacteurs entraîne une pénurie d’électricité imminente. Entre-temps, des capacités supplémentaires ont été trouvées ailleurs, mais le risque d’une carence en électricité demeure pour le début de 2019.
La menace d’une pénurie d’électricité est utilisée pour faire monter les prix de l’énergie. Cette stratégie a également été utilisée en 2014 avec la clôture prévue des réacteurs Doel 1 et 2. Rétrospectivement, il s’est avéré qu’il n’y a jamais eu de véritable risque de pénurie d’électricité. C’était l’occasion de faire payer 100 euros de plus par an aux familles. La même chose menace aujourd’hui de se produire pour l’électricité et le gaz. De Tijd rapportait en octobre que les prix de l’électricité et du gaz pourront potentiellement augmenter de 270 à 400 euros sur l’année !
Les centrales nucléaires ont été construites dans les années 1970 et 1980 et n’étaient pas destinées à être maintenues en activité aussi longtemps. Cependant, elles génèrent des profits faciles à encaisser ; même longtemps après avoir été amorties, cet argent n’a pas été pour autant investi dans d’autres productions d’énergie. On a connu des problèmes de fissures dans les réacteurs Tihange 2 et Doel 3. Dans le réacteur Tihange 3, il y a un problème avec l’acier du béton armé. Le manque d’investissements dans des alternatives retarde la sortie du nucléaire. Le lobby nucléaire, soutenu par la N-VA, utilise la situation pour mettre en garde qu’une sortie du nucléaire conduirait à des pannes d’électricité et à des augmentations substantielles de prix.
En 2008, la CREG – la Commission de régulation de l’électricité et du gaz – avait déjà tiré la sonnette d’alarme en annonçant une pénurie d’énergie imminente en raison de nos importations élevées d’énergie. Contrairement à tous les pays voisins, la Belgique a importé plus d’énergie entre 2000 et 2008 qu’elle n’en a exporté. Les importations ont augmenté de 149% et ont rendu la Belgique encore plus dépendante des grandes entreprises énergétiques étrangères. Les importations massives n’ont pas entraîné de baisse des prix. En 2017, un Belge ayant une consommation moyenne avait une facture, en moyenne, de 996 euros, contre 534 et 585 euros aux Pays-Bas et en France.
Le refus d’investir suffisamment dans la production d’énergie renouvelable est lié aux intérêts financiers des grandes entreprises énergétiques qui contrôlent le marché belge. Au lieu d’investir, on fait des économies jusqu’à ce que la lumière menace de s’éteindre.
Nationalisons le secteur énergétique !
Les politiciens font diverses propositions pour faire baisser le prix de l’énergie. Ils parlent de taxes, d’une réduction de la TVA ou d’un contrôle des prix. Ce sont des propositions intéressantes, mais elles ne mettent pas fin à la recherche de profits des grandes entreprises énergétiques. Les taxes sur les entreprises du secteur sont répercutées sur les utilisateurs. Une réduction de la TVA est certainement nécessaire, car l’énergie n’est pas un produit de luxe, mais cela ne provoquerait qu’une baisse temporaire de la facture, les fournisseurs pourraient rapidement saisir l’occasion pour augmenter leurs tarifs.
Les grandes entreprises énergétiques dominent le marché européen et disposent d’un pouvoir énorme dans les seuls intérêts des principaux actionnaires. Les dividendes priment sur les investissements dans les énergies renouvelables et l’amélioration des infrastructures. Les intérêts de ces entreprises sont opposés à ceux de la population. L’énergie est trop importante pour être laissée au marché ! Les décisions concernant le secteur de l’énergie doivent être prises par les travailleurs, les utilisateurs et la communauté dans son ensemble.
Au niveau local, des coalitions progressistes pourraient prendre des mesures telles que l’interdiction d’une coupure du gaz et de l’électricité des foyers. Il serait également possible de créer des sociétés d’énergie pour développer elles-mêmes des sources d’énergie renouvelable. Mais il faudra bien davantage pour apporter des changements structurels. L’ensemble du secteur de l’énergie – de la production à la distribution – doit être placé entre les mains du secteur public afin d’être contrôlé par la collectivité et que les ressources disponibles puissent être utilisées pour le développement des énergies alternatives.
Cela sera nécessaire : le réchauffement de la planète remet de plus en plus en question la politique énergétique. Le besoin d’une politique énergétique durable est énorme. Le GIEC l’a réaffirmé début octobre : ‘‘seuls des changements rapides, profonds et sans précédent dans toutes les composantes de la société’’ peuvent encore limiter le réchauffement climatique. Ceux qui contrôlent le marché de l’énergie aujourd’hui n’offriront pas ces changements. Dans les actions climatiques (voir aussi page 15), nous devons également inclure la lutte pour la reprise en main publique du secteur.
L’énergie publique devrait permettre une production d’électricité respectueuse de l’environnement et des factures abordables. Pour mettre fin à la soif de profit d’entreprises telles qu’Engie-Electrabel et Co, rejoignez le PSL et mener campagne en faveur de la nationalisation du secteur et d’alternatives respectueuses de l’environnement.
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Sortons l’énergie de l’emprise mortelle de la cupidité !
Il y a six ans, le 11 mars 2011, le Japon était frappé par un tsunami qui a entraîné l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. Les conséquences de cette catastrophe nucléaire se font encore sentir aujourd’hui. Le constat s’impose une fois de plus : l’énergie nucléaire sûre, ça n’existe pas. Pourtant, en Belgique, le gouvernement Michel a décidé une nouvelle fois de reporter la sortie du nucléaire.Par Jarmo (Anvers)
Fukushima a montré que la menace d’une catastrophe nucléaire à l’échelle de celle de Tchernobyl en 1986 est toujours réelle. Aujourd’hui, les niveaux de radiation dans la centrale nucléaire se mesurent à 530 sieverts de l’heure. L’exposition à ces rayonnements conduit immédiatement à la mort ; ce qui n’est pas surprenant dès lors que l’on sait que 10 sieverts est une exposition létale. Le gouvernement japonais avait assuré que des mesures de sécurité assez fortes avaient été prises lors de la construction de la centrale nucléaire de Fukushima. Les dégâts ont donc été moins grands. Mais cette sécurité ne se trouve pas partout…
Les centrales belges de Doel et de Tihange font l’objet de débats depuis des décennies. Le gouvernement Verhofstadt I a décidé en 2003 d’éliminer progressivement l’énergie nucléaire en Belgique, avec une sortie du nucléaire complète comme objectif ultime. Dans la pratique, les centrales de Doel et de Tihange qui devaient être fermées sont toujours en activité. La sortie du nucléaire a été reportée (jusqu’en 2025) en 2009, lorsque le ministre de l’énergie Paul Magnette (PS) a grossièrement admis qu’une sortie était impossible en 2015, puisque quasiment aucune véritable recherche n’avait été menée pour des sources d’énergie alternatives.
Certaines centrales devaient rester ouvertes tandis que d’autres devaient être fermées, mais elles sont toutes encore actives. De cette façon, une sortie du nucléaire reste un objectif inaccessible. Aujourd’hui le gouvernement Michel utilise le fait qu’une sortie du nucléaire pousserait vers le haut les prix de l’énergie. C’est vrai. Le coût de la production annuelle d’énergie en Belgique augmenterait de 4,38 milliards en 2030. Pendant ce temps, Electrabel, qui gère les centrales nucléaires, reçoit de juteux avantage fiscaux : l’impôt à payer par Electrabel a chuté de 500 millions d’euros à un impôt variable autour de 150 millions d’euros. Mais les particuliers constatent que leurs factures augmentent.
Le gouvernement et Electrabel veulent faire porter la responsabilité de futures augmentations du prix de l’énergie sur ceux qui s’opposent à l’énergie nucléaire. C’est tout à fait faux. L’énergie nucléaire sûre n’existe pas: négocier avec Electrabel d’énormes quantités de profit au détriment de la sécurité et de la santé de la population, voilà ce dont se préoccupe le gouvernement Michel. Il est possible d’évoluer vers une énergie à la fois sûre et propre tout en maintenant les prix sous contrôle. Pour cela, il faut que le secteur de l’énergie soit entièrement nationalisé et placé sous le contrôle démocratique de la population. Ainsi, nous pourrons nous assurer que quelque chose d’aussi important que la génération et la distribution d’énergie ne soit pas soumis à la cupidité aveugle et que la recherche de réelles solutions alternatives soit financée.
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Lampiris: En attendant Godot… les illusions du capitalisme vert
Lampiris est l’enfant prodige autoproclamé du marché de l’énergie belge. En 6 ans, il est devenu le deuxième fournisseur de gaz de Wallonie et en 13 ans, le quatrième acteur sur le marché belge en terme de nombre de raccordements. Autoproclamé parce qu’il se profilait comme fournisseur vert exclusif et donc comme l’avenir du marché de l’énergie. Dans cette opération, le marketing était central. Logo vert, site vert pas très recherché, mais efficace. Il était d’ailleurs également actif comme sponsors d’évènements comme des courses à pied, festivals (Dranouter, Couleur Café, Fête des Solidarités…) et même d’organisations environnementales comme Natuurpunt, Natagora et un projet visant à protéger les abeilles. Il a fait étalage d’investissements dans des parcs d’éoliennes afin de devenir producteur en plus de fournisseur. Sur leur site, ils promettaient de tout faire pour rendre le marché de l’énergie plus vert.Par Michael (Gand)
L’autre réalité derrière le marketing
Le conte de fée s’arrête là. Prétendre acheter chaque kWh auprès de plus petits producteurs locaux d’énergie renouvelable n’était que poudre aux yeux. Selon Greenpeace, cela ne concernait, en 2011, que 65 %. Toujours selon cette ONG, en 2013, seuls 37 % des achats étaient encore réellement renouvelables, 21 % provenait de l’énergie atomique, 20 % de l’énergie fossile et 10 % de la combustion de déchets. Tout ceci était naturellement couvert du manteau de la progression verte sur le libre marché. Greenpeace a déclaré qu’ils jouaient ‘‘un rôle très positif sur le marché’’. Selon cette logique, ils auraient, en effet, pu devenir complètement verts et même investir dans la production verte au fur et à mesure qu’ils grandiraient, fidéliseraient plus de clients et feraient plus de bénéfices. Voici donc le mantra de l’écocapitalisme.
Mais la logique du capitalisme est assez simple. Ce qui rapporte le plus, l’emporte sur le reste. Dès que le taux de profit d’un concept ne peut plus être tenu, il doit être réformé ou vendu. Des investissements par milliards pendant des décennies dans l’exploitation des carburants fossiles font que le taux de profit est toujours plus élevé dans les énergies fossiles que dans l’énergie renouvelable. Pour les grands magnats du pétrole comme pour les plus petits acteurs, les investissements qui doivent être réalisés dans l’énergie renouvelable sont beaucoup plus élevés pour être intéressants. Au-delà d’un marché de niche, les plus petites entreprises comme Lampiris ne savent pas tenir cette concurrence parce les investissements nécessaires ne rapportent plus assez.
La logique de profit n’attend donc pas que le marché devienne vert. Cette logique vaut pour chaque entreprise et est finalement le ressort de tout grand actionnaire qui ne veut pas voir ses investissements partir en fumée. Les fondateurs Bruno Vanderschueren et Bruno Venanzi ont trouvé qu’il était temps d’empocher les actions. Les entrepreneurs verts s’avèrent être des hommes d’affaires ordinaires.
Total y a vu une belle opportunité de se faire une place sur le marché de la fourniture d’énergie aux particuliers. Cela lui permet en même temps d’avoir une entrée sur le ‘‘marché vert’’, la technique de vente du moment, et c’est bien joué. Personne ne croit vraiment au virage vert de Total, derrière lequel les vendeurs chez Lampiris se cachent également. Total prend financièrement part aux forages de Gazprom au Pôle Nord et exploite même le gaz de schiste et le sable bitumeux en Alberta, Canada.
L’indignation des clients de Lampiris est compréhensible, mais il ne faut pas nous étonner non plus. Les labels et certificats verts ont déjà été percés à jour et démasqués à plus d’une occasion pour ce qu’ils sont : des sornettes de vente. De Monsanto à Lampiris, en passant par Volkswagen, tous instrumentalisent les préoccupations écologiques légitimes de la majorité de la population.
Pour un contrôle démocratique du secteur de l’énergie et de ses profits
Les cinq plus grandes entreprises pétrolières et de l’énergie ont fait, en 2012, un chiffre d’affaires de 2.000 milliards de dollars. Une infime partie de ces bénéfices ont été investis dans l’énergie renouvelable pour donner l’illusion d’une volonté de rendre l’énergie verte. Les bénéfices combinés de plus de 110 milliards vont aux actionnaires.
Pour certains, des coopératives dans lesquelles les actions ne sont pas aux mains de quelques actionnaires, mais réparties entre les clients semblent être une solution. Elles permettraient d’éviter un tel scénario dans lequel deux actionnaires décident de la trajectoire de l’entreprise. Mais des coopératives ne sont pas en mesure casser les lobbies pétroliers et de l’énergie dominés par le big business. Finalement, elles font partie de la logique de marché, sans pouvoir concurrencer les prix, le chiffre d’affaires et l’influence des entreprises pétrolières établies.
Au cours de la vague de grèves de ces derniers mois contre la nouvelle loi travail en France, des raffineries et des dépôts de carburant de Total, entre autres, ont été bloqués. Bien que ce ne soit pas leur première préoccupation, l’énergie renouvelable devrait pouvoir faire partie des discussions au sein des comités de grève et d’usine créés pendant les blocages. Cela donnerait un argument supplémentaire pour retirer les groupes énergétiques et leurs profits des mains des actionnaires et des CEO en les nationalisant sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs. Ce ne serait alors plus les profits, mais les besoins des travailleurs, de la population et de la planète qui dirigeraient les investissements.
Chaque fois que nous étreindrons la logique du libre marché vert, nous rencontrerons des désillusions. C’est comme attendre Godot, mais avec des conséquences dramatiques. Nous perdons systématiquement un temps et de l’énergie précieux. Du temps et de l’énergie qu’il vaudrait mieux investir dans la construction d’un mouvement de masse qui revendique des solutions collectives et une planification rationnelle de la production énergétique.