Tag: Antiracisme

  • Stopper le racisme en luttant pour du travail décent, un bon enseignement et un meilleur avenir pour tous !

    vottem_r_julie10Theo Francken estime que le succès de sa politique sera mesuré aux résultats de l’extrême droite aux prochaines élections : ‘‘si l’extrême droite obtient encore de gros scores en Flandre, j’y verrai une défaite personnelle.’’ Selon lui, sa politique fonctionne puisqu’il y a moins de réfugiés. Mais dans les sondages, le Vlaams Belang reprend de l’ampleur. Une politique d’asile antisociale peut-elle faire barrage à l’extrême droite ?

    Rien de résolu sur la question des réfugiés

    L’Europe a signé un accord avec la Turquie et veut procéder de la sorte avec le Soudan et l’Erythrée. La Turquie recevra 6 milliards d’euro pour un grand camp de prisonniers pour réfugiés. Que le pays glisse dans une dictature brutale qui viole les droits humains sur toute la ligne n’est visiblement pas un problème. La guerre contre la population kurde, la restriction des droits démocratiques, l’interdiction de la Gay Pride,… ne posent pas de soucis à l’establishment européen. Tant que la Turquie bloque les réfugiés, tout va bien.

    Médecins sans Frontières a décidé de cesser d’utiliser l’argent des institutions européennes parce que ‘‘le traité scandaleux conclu entre l’Europe et la Turquie sape les droits des réfugiés.’’ Oxfam a parlé d’un ‘‘marchandage sur les droits de l’homme.’’ Pour l’Office du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, cet accord va à l’encontre des conventions internationales.

    Pour Theo Francken et la droite, garder les réfugiés hors d’Europe est la seule chose qui compte. Pendant ce temps, les guerres en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Libye,… se développent avec leur lot de souffrances et de violences. Face à cette situation désespérée, Francken utilise la tactique de l’autruche: ce qu’on ne voit pas n’existe pas. En Turquie, l’attitude irresponsable du régime dictatorial d’Erdogan provoque une grande instabilité. La crise des réfugiés peut à tout moment revenir à l’agenda à plus grande échelle.

    Les conditions de vie des personnes poussées à fuir leur pays et bloquées en Turquie sont inacceptables. On parle même d’enfants de réfugiés syriens exploités en usine. Ce n’est qu’en en finissant avec la guerre et la misère, ce qui nécessite de rompre avec le système actuel, que nous pourrons assurer que personne ne se sente plus obligé de fuir.

    Le racisme ne peut pas être stoppé par la politique antisociale

    Selon Francken & Co, emprisonner les réfugiés dans une prison à ciel ouvert en Turquie est utile pour bloquer l’extrême droite en Belgique. Cela criminalise les réfugiés et renforce l’idée qu’ils sont sources de problèmes divers, notamment au niveau de l’emploi. Les réfugiés sont utilisés comme boucs-émissaires pour dévier l’attention des conséquences des politiques d’austérité. Pour l’extrême droite, c’est un véritable cadeau. En Autriche, le candidat d’extrême droite est passé à deux doigts d’être élu président et, en France, Marine Le Pen caracole dans les sondages. En Flandre, le Vlaams Belang est de retour.

    L’idée qu’une politique de droite serait de nature à bloquer l’extrême droite est une illusion. Dans le débat sur le Brexit, afin d’appeler à voter pour rester dans l’UE, il a été dit que voter pour le Brexit laisserait plus d’espace aux populistes de droite comme Nigel Farrage (UKIP) et Boris Johnson et conduirait à des politiques anti-migrants plus sévères. Le populistes de droite stimuleraient aussi la violence d’extrême droite, d’où la confiance qu’a trouvé le meurtrier de la politicienne Jo Cox pour passer à l’acte.

    Ce sont les politiques antisociales de l’UE qui donnent du vent aux voiles de la droite populiste. Cette politique donne à penser que nous devrions arrêter les réfugiés pour défendre ‘‘notre sécurité sociale’’, comme si c’était la politique de droite qui pouvait la protéger. La politique brutale anti-migrants de l’UE – pensons à l’accord avec la Turquie – a fait dire au parti néonazi hongrois Jobbik qu’ils y voyaient ‘‘une opportunité pour l’UE d’évoluer dans un sens positif.’’
    La population est perdante avec cette surenchère de droite et d’extrême droite. Leurs cibles, ce sont les réfugiés, les migrants, les chômeurs, les retraités, les travailleurs,… Stopper l’extrême droite signifie d’offrir un avenir décent aux travailleurs et à leurs familles. Cela nécessite un programme cohérent qui fait le lien entre les intérêts de la majorité de la population et la poignée de capitalistes pour qui défendre ses richesses implique de diviser le reste de la population.

    Il y a eu 1,2 million de demandes d’asile l’année dernière en Europe. L’année précédente, il y avait 11 millions de logements vides en Europe. Au regard de l’état de nos routes, des services publics ou encore du secteur social, il est clair qu’il y a du travail pour tout le monde. Mais sous le capitalisme, ça ne marche pas comme ça. Ce qui est nécessaire et utile pour la majorité de la population ne vaut rien. Seuls comptent les profits. De cette logique découle une politique d’austérité dévastatrice, accompagnée d’une tentative cynique d’utiliser les réfugiés et les migrants pour dévier l’attention. On nous apprend à frapper vers le bas de sorte à ne pas frapper vers le haut.

    Rebellons nous tous ensemble en faveur d’une réponse sociale pour un travail décent, pour de bons logements, un enseignement de qualité et des services publics pour tous. Voilà le projet des Etudiants de Gauche Actifs, l’organisation de jeunesse du PSL. Rejoignez-nous !

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    Francken demande-t-il aux demandeurs d’asile ce qu’il n’est lui-même pas prêt à faire ?

    La ‘‘déclaration des primo-arrivants’’ que veut faire signer le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken à tout nouvel arrivant en Belgique ne résiste pas à l’examen du Conseil d’Etat. Il s’avère que cette déclaration ne respecte pas les règles de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Ce texte va à l’encontre de la liberté de conscience. Théo Francken attend des demandeurs d’asile qu’ils se conforment aux règles de la CEDH, alors que sa politique ne les respecte pas. Peut-être devrait-il résoudre ce problème avant de donner des leçons aux autres ?

  • STOP au racisme, au sexisme et à l'homophobie

    LS2013_versoEn cinq ans, le nombre de dossiers sur l’islamophobie a quadruplé en Belgique, passant de 55 à 201. En juin, la terreur homophobe a fait 49 morts à Orlando. Pendant ce temps, le sexisme est accepté et légitimé par une partie de l’establishment. La lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie est loin d’être terminée.

    Tout le monde a été choqué par l’attaque d’un nightclub gay à Orlando. Elle a conduit à une vague de protestation et d’indignation. Mais aussi à des actions scandaleuses de groupes religieux extrémistes qui voulaient perturber les funérailles des victimes par des manifestations homophobes. Dans leur haine, les extrémistes conservateurs de toutes sortes se retrouvent côte-à-côte. Le populiste de droite et sexiste notoire Donald Trump a aussi essayé d’avoir sa part du gâteau, sans dénoncer l’homophobie et en propageant le racisme. On ne répond pas à la haine par plus de haine, mais par la solidarité de l’ensemble de la population. Cette solidarité, nous l’avons une fois de plus vue après la tuerie d’Orlando dans de nombreuses veillées et manifestations. Les défilés de la Pride aux États-Unis ont ainsi été particulièrement forts cette année.

    Chez nous aussi, le racisme et le sexisme se développent. Celui qui pensait que l’égalité des droits obtenue s’est trompé. Les femmes gagnent toujours moins que les hommes et sont reléguées au rang d’objets sexuels dans les médias dominants. Après le harcèlement sexuel à grande échelle survenu à Cologne la veille du Nouvel An, les politiciens de droite ont prétendu que le sexisme est un problème lié aux migrants et aux demandeurs d’asile. Mais les demandeurs d’asile et les migrants sont eux aussi victimes du sexisme inhérent au capitalisme. Les femmes d’origine immigrée ont particulièrement difficile : en raison de leur sort incertain et de leur position faible dans la société, elles ont peu de moyens pour s’opposer à la violence sexuelle et à l’oppression.

    Il est remarquable que les politiciens de droite qui, après Cologne, ont réclamé que la lutte contre le sexisme soit la priorité, ont été très silencieux lorsque l’entrepreneur néolibéral extrémiste Fernand Huts a avancé le fait que les femmes modernes ne permettent pas à leurs hommes d’entreprendre parce qu’ils doivent coopérer aux tâches ménagères. Ou lorsqu’un scandale a éclaté à l’Université de Gand autour d’un professeur qui a suivi de manière très intime des étudiantes. Lorsque le conseiller communal N-VA Carl Huybrechts était encore un présentateur sportif à la télévision, il n’y a eu aucun commentateur féminin dans son émission. Il aurait alors dit : ‘‘Pas de bonne femme dans mon show’’. Le sexisme est omniprésent et doit être combattu à tous les niveaux. Cela ne se fera pas avec seulement des discours contre le sexisme qui serviraient un autre agenda, celui du racisme.

    Le racisme connait une progression. En Autriche, un candidat d’extrême-droite à la présidence a failli être élu ; en France le FN de Marine Le Pen est bien placé dans les sondages ; et aussi chez nous, l’extrême-droite du Vlaams Belang est de retour. Et en même temps, il y a une augmentation du nombre de violences racistes. Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme a reçu 55 plaintes d’islamophobie en 2010. L’année dernière, il y avait déjà 201. Entre autres : des femmes musulmanes dont le foulard a été déchiré dans la rue ou des cas de vandalisme contre les mosquées. Suite aux attentats de Bruxelles, une discussion est née sur le racisme dans la police à Malines qui aurait égaré un indice sur les terroristes des attaques à Bruxelles, indice qui aurait potentiellement pu sauver des vies.

    Avec les Étudiants de Gauche Actifs (EGA), nous menons activement campagne contre le racisme, le sexisme et l’homophobie. Tout ce qui nous divise, nous affaiblit. La discrimination est une composante logique d’un système inégalitaire. Le petit groupe de capitalistes – rappelons-nous des 62 super-riches qui possèdent autant que la moitié la plus pauvre du monde – a beaucoup à gagner des discriminations et des préjugés. Cela pose un obstacle à la lutte unitaire des 99% de la population pour une société différente. Ils cachent la contradiction fondamentale dans cette société : celle entre les 1% super-riches et les 99% d’autres.

    Un capitalisme sans racisme, sexisme ni homophobie est impossible. Si des étapes importantes ont été franchies, c’est parce que nous avons activement combattu avec le mouvement des travailleurs. Mais tout pas en avant n’est jamais permanent dans ce système perpétuellement à la recherche de nouvelles manières pour assurer la domination d’une petite élite. Participez à notre campagne pour une société différente, un système socialiste où l’oppression et la discrimination seront définitivement dans les poubelles de l’histoire !

  • Non à la dictature des multinationales ! EGA en campagne durant l'été

    ega_2016

    Cet été, les Étudiants de Gauche Actifs mèneront campagne en rue, aux festivals,… afin de préparer leurs activités de rentrée. Voici ci-dessous le tract qui présente ces dernières. // Tract en version PDF

    20 SEPTEMBRE : MANIFESTONS CONTRE LA DICTATURE DES MULTINATIONALES !

    Bien que le contenu du TTIP ne soit pas encore connu totalement, ses grandes lignes sont claires : tout le pouvoir aux actionnaires ! Notre génération est déjà confrontée à toutes les conséquences de ce système : chômage de masse, terrorisme, guerre, misère… Le TTIP est une (grosse) attaque en plus contre les conditions des vies de la majorité.

    Ils ont l’argent, on a le nombre

    Il n’y a pas de fatalité. En renversant le rapport de force, nous pouvons changer les choses. En manifestant, nous montrerons que les jeunes et les travailleurs refusent ce traité. Une manif ne sera pas suffisante. Mais utilisons chacune d’entre elles pour construire le mouvement contre le TTIP.

    Dans ton école, ton unif…

    Discute autour de toi pour convaincre une ou plusieurs personnes de participer. Organise des rendez-vous pour discuter du TTIP, fabriquer un calicot ou des pancartes… Bref : regarder comment on peut construire le mouvement autour de nous. Tu peux aussi nous contacter pour voir comment t’impliquer dans la lutte.

    L’utopiste, c’est celui qui croit en l’avenir du capitalisme !

    S’opposer au TTIP, c’est aussi s’opposer au système qui permet à une minorité d’accaparer les richesses : le capitalisme. EGA lutte pour une société où les grandes entreprises seraient placées sous le contrôle démocratique de la collectivité. La production de richesses ne doit pas servir à remplir les portefeuilles des plus riches, mais à combler les besoins de chacun. Une société qui assure l’émancipation de tous, c’est ce que nous appelons socialisme démocratique.

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    Envie de poulet au chlore dans ton assiette ?

    Le TTIP projette de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde (UE+USA). Cela prendra le pire des législations de chaque continent en matière de salaires, santé, environnement… et les imposera à l’autre. Des tribunaux spéciaux seront même créés dans les cas où un État prendrait des mesures pouvant diminuer les profits d’une multinationale. Pour l’Europe, ça veut dire : levée de l’interdiction sur les OGM ou le “nettoyage” du poulet au chlore, arrêt des taxes antipollution… Mais aussi arrêt total de toute réglementation du secteur financier. Bref, les actionnaires auront légalement plus de droits que nos votes. La dictature des multinationales est officialisée.

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    MOBILISONS-NOUS POUR FAIRE CHUTER CE GOUVERNEMENT DE MALHEUR ET TOUTE L’AUSTÉRITÉ !

    La réforme de la loi travail, en quoi consiste-t-elle ?

    C’est un ensemble de mesures qui flexibilisent nos conditions de travail. Elles seront désormais négociées individuellement. Seul face à son patron, le travailleur est faible et devra tout accepter sans contrepartie. De plus, les 100 premières heures supplémentaires seront prestées sans sur-salaire ni récups ; bonjour la semaine des 45h ! Des contrats d’intérim longue durée seront possibles avec la perspective de bonds quotidiens d’un lieu de travail ou d’une mission à l’autre. Et pour couronner le tout, les horaires pourront désormais être communiqués seulement 24 h à l’avance.

    En quoi cette réforme concerne-t-elle les jeunes ?

    Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous mettre en concurrence les uns avec les autres, coincés dans un statut précaire et avec pour seul rôle de satisfaire les besoins du marché. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs. Et tout cela, sans parler des mesures d’austérité dans l’enseignement qui s’élèveront à près d’un milliard d’euros sur l’ensemble de la législation et en réduiront la qualité tout comme l’accessibilité.

    Quelle alternative ?

    Contre ce projet patronal, nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, ainsi que pour un partage équitable du temps de travail, sans réduction de salaire et avec embauche compensatoire.

    Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste au service d’une minorité d’actionnaires et de gros patrons que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les besoins prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clefs de l’économie sous contrôle collectif.

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    Nous sommes dans la m…

    Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; il est essentiel d’en discuter le plus possible autour de nous et d’utiliser tous les canaux d’information (journal militant, réseaux sociaux, etc.) . Il est essentiel d’organiser des discussions collectives à ce sujet dans les écoles et sur les campus ! Profitons du temps de midi pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.

    Organisons-nous

    Une telle AG improvisée peut alors déboucher sur la construction d’un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci. On peut mettre en avant des slogans ou même réécrire des chansons.

    Passons à l’action

    Les actions possibles sont très diverses : proposer aux jeunes de signer la banderole en soutien, mobiliser vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre combat, participer activement (calicots, banderoles, slogans…) aux actions syndicals. Il est important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.

    Tous ensemble vers la manif du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre

    Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale : unissons-nous dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales de l’ensemble du personnel. Pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève communs : étudiants et travailleurs ?

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    REJOINS LES ÉCOLIERS ET ÉTUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS !

    Le capitalisme – confronté à une crise économique, sociale, écologique et migratoire – n’a aucune réponse à nous apporter. Il n’engendre que guerre et misère. Une autre société est donc nécessaire ! Se baser sur le sentiment d’indignation et de frustration n’est pas suffisant. Pour changer la société, nous devons la comprendre et l’analyser, mais aussi tirer les leçons du passé. Pour cela, nous nous basons sur le marxisme. Ce n’est pas un dogme rigide, mais une méthode d’analyse flexible dans le but de changer le monde.

    Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de l’économie par la collectivité, orientée vers les besoins de la majorité de la population. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    Ensemble, construisons cette société ! Contacte-nous pour être tenu au courant de nos activités, pour prendre rendez-vous avec un militant pour en savoir plus sur EGA ou pour devenir membre : carte de membre à 5 € (avec 3 numéros de notre journal Lutte Socialiste offert).
    FACEBOOK.COM/GAUCHE.BE – INFO@GAUCHE.BE – 0474/35 30 36 (Emily)

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    STOP au RACISME, au SEXISME, à l’HOMOPHOBIE – TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT

    Stop au racisme

    La violence policière contre les Noirs aux USA, les contrôles au faciès encore renforcés depuis les attentats, la politique migratoire européenne, l’exploitation des sans-papiers,… Tant d’exemples qui illustrent à quel point la société capitaliste est rongée par le racisme et les discriminations.

    Stop au sexisme

    La marchandisation du corps des femmes et son utilisation comme outil marketing pour faire du fric n’est pas sans conséquence : banalisation du harcèlement et justice en défaut avec des suspensions du prononcé pour des violeurs (tel que pour un animateur radio gantois) banalisant leurs actes et en culpabilisant les victimes. En festival ou ailleurs le sexisme reste ancré dans notre quotidien.

    Stop à l’homophobie

    L’égalité tant juridique que dans les faits pour les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s, Transgenres, Queers, Intersexes et autres (LGBTQI) est loin d’être acquise. Le refus de plusieurs dirigeants de parler d’attentats à caractère homophobe à Orlando l’illustre. En Belgique, toute personne trans voulant la reconnaissance légale de son genre doit passer par une psychiatrisation, une stérilisation forcée et autres traitements indignes qui doivent être abolis. La famille traditionnelle sert à pallier le manque de services publics, c’est pourquoi la marginalisation des LGBTQI et le sexisme s’aggravent parallèlement aux attaques contre nos conquêtes sociales.

    Ensemble contre les discriminations et l’exploitation

    Diviser la masse des opprimés, exacerber les préjugés permet de détourner notre attention des véritables responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Toutes les discriminations représentent un frein à notre combat pour une vie digne. Organisons une opposition active et politique conséquente contre toutes tentatives de division. Chacun mérite d’avoir un véritable avenir et d’être respecté indépendamment de son origine, de sa religion, de son genre ou de son orientation sexuelle. Ce n’est qu’uni que l’on y parviendra.

    Que faisons-nous ?

    Nous organisons des actions non violentes à chaque tentative de l’extrême droite (NSV, Pegida, FN français, Nation…) et de groupes réactionnaires (contre le droit à l’avortement, contre les droits des LGBTQI…) de diffuser haine et division. Systématiquement, nous répondons par un message de solidarité et de résistance sociale. Pour nous, la lutte contre les discriminations est, de plus, indissociable de la lutte contre l’austérité qui nécessite l’unité et l’implication de tous. Alors, n’hésite plus, rejoins-nous !

  • 1966-2016: L'héritage des Black Panthers

    Le Black Panther Party for Self Defense fut fondé à Oakland, en Californie, en 1966. Cet événement était le point culminant de la grande rébellion contre le racisme et la pauvreté qui a balayé les USA dans les années 50 et 60. Hannah Sell (Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Angleterre et au pays de Galles et parti-frère du PSL) revient dans cet article (datant de 2006) sur les leçons à tirer de la montée et de la chute de ce mouvement.

    BPP_02Au plus fort de leur influence, J Edgar Hoover, dirigeant du FBI, a qualifié les Black Panthers de ‘‘menace numéro 1 pour la sécurité des USA’’. 40 ans plus tard, Arnold Schwarzenegger, alors qu’il était gouverneur de Californie, les considérait encore comme une menace. Il a refusé de revenir sur la condamnation à mort de Stanley ‘‘Tookie’’ Williams parce qu’il ne pensait pas qu’il ait changé. Tookie était un membre fondateur du fameux gang Crips ; il a depuis changé son point de vue et a consacré sa vie à décourager les jeunes de rejoindre les gangs. La principale justification de Schwarzenegger pour refuser de croire que Tookie a changé était qu’il a dédicacé son livre à l’héroïque George Jackson, un Black Panther et révolutionnaire qui a été tué par des gardiens de prison en 1971.

    Mais alors que la classe dominante se rappelle des Black Panthers avec crainte, ces derniers seront vus comme des héros par la nouvelle génération de jeunes qui entre en lutte.

    Le racisme et la pauvreté que subissaient les noirs-américains dans les années 50-60 n’ont pas fondamentalement changé aujourd’hui (ce qui a encore été illustré par la révolte de Ferguson, NDLR). Il est vrai qu’il y a maintenant une classe moyenne noire beaucoup plus nombreuse et plus riche qu’à cette époque. Une mince couche a même pénétré l’élite de la société américaine, comme Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat sous George Bush, ou le président Obama. La classe dominante américaine a répondu à la révolte des années 50 et 60 par la décision consciente de développer une classe moyenne noire afin de freiner les mouvements futurs en créant une version du ‘‘rêve américain’’ pour les Noirs.

    Ce rêve américain reste toutefois un mythe pour la classe ouvrière noire-américaine, encore plus que pour la classe ouvrière blanche. Selon les statistiques officielles, en 2004, 24,7% des noirs étaient catégorisés comme pauvres, contre 8,6% des blancs non-hispaniques. Le chômage est deux fois plus fort chez les noirs que chez les blancs et ils ont deux fois plus de chances de mourir d’une maladie, d’un accident ou d’un meurtre, à toute étape de leur vie. L’ouragan Katrina a révélé la réalité de la vie aux USA au 21e siècle : ce sont les pauvres qui ont été laissés en arrière alors que les digues étaient submergées, et la majorité de ces pauvres étaient noirs.

    Dans les années 1960, pour reprendre les mots de George Jackson, ‘‘les hommes noirs nés aux USA et assez chanceux pour dépasser l’âge de 18 ans étaient conditionnés à accepter l’inéluctabilité de la prison.’’ Jackson lui-même a été condamné à une peine de prison ‘‘d’un an à vie’’ (condamnation à un an minimum, mais sans maximum, avec délibérations chaque année pour décider de la sortie où non) pour avoir braqué une station-service. De nos jours, la situation a peu changé pour les jeunes hommes de la classe ouvrière noire. Il y a constamment 11% d’entre eux en prison. Dans la plupart des États, purger une peine de prison signifie perdre définitivement le droit de vote. Dans les faits, le suffrage universel n’existe pas pour les hommes noirs. Dans les années 1960, comme aujourd’hui, le système pénitentiaire brutalisait des millions de jeunes noirs.

    Cependant, dans cette période de radicalisation, pour beaucoup, la prison a servi d’université pour les idées révolutionnaires. Jackson expliquait : ‘‘J’ai rencontré Marx, Lénine, Trotsky, Engels et Mao quand je suis entré en prison, et ça m’a indemnisé.’’ Les Panthers, dont beaucoup ont été emprisonnés en raison de leurs activités, ont gagné un énorme soutien dans les prisons américaines.

    Le capitalisme américain au 21e siècle a rejeté la classe des travailleurs noire-américaine. L’Histoire des Black Panthers n’est donc pas seulement d’intérêt historique, c’est également une leçon importante pour la nouvelle génération qui entre en lutte, en particulier aux USA, mais aussi dans le monde entier.

    Ce n’est pas une coïncidence si le ‘‘mouvement des droits civiques’’ a éclaté dans les années 1950. La seconde guerre mondiale a eu un effet déclencheur. Non seulement des milliers de soldats noirs se sont battus et sont morts au nom de l’impérialisme américain, mais ils ont également été frappés par l’hypocrisie de la propagande de guerre. Ils se trouvaient face à une classe capitaliste qui proclamait qu’ils devaient se battre contre le racisme des nazis, alors que dans leur propre pays un racisme brutal était la norme. De plus, le capitalisme américain entrait dans une période prolongée de prospérité économique. Cela signifiait que de plus en plus de noirs partaient du Sud rural vers les villes, en particulier vers le Nord. En 1940, la moitié de la population noire vivait dans les villes. En 1970, c’étaient les trois quarts.

    Devenir partie intégrante de la classe ouvrière – les communautés rurales isolées étant déplacées vers les grands centres urbains – a augmenté leur confiance et leur capacité de lutter. De plus, l’enrichissement et l’augmentation du niveau de vie de la classe moyenne blanche a rendu la pauvreté et la déchéance de la majorité des noirs de plus en plus visible. Finalement, les luttes de libération des masses en Afrique et en Asie, qui sont parvenues à renverser les empires coloniaux, ont constitué une grande source d’inspiration.

    Alors que la lutte se développait, elle a changé le point de vue de la plupart de ceux qui y ont pris part. Le Civil Rights Act a été voté en 1965. S’il s’agissait bien d’une concession législative, elle ne changeait pourtant rien à la réalité de la pauvreté et de la brutalité policière. Même Martin Luther King, qui avait d’abord pensé que le rôle du mouvement était d’utiliser des méthodes pacifiques pour mettre la pression sur les Démocrates afin de garantir les droits civiques, a changé son point de vue dans la période qui a précédé son assassinat. Quand King a été brutalement tabassé par la police à Birmingham, en Alabama, en 1963, des émeutes ont éclaté dans tout le pays. Au milieu des décombres, King a déclaré avec justesse que les émeutes étaient « une révolte de classe des sous-privilégiés contre les privilégiés ». En 1967, il a été forcé de conclure : « Nous sommes entrés dans une époque qui doit être une époque de révolution (…) A quoi bon pouvoir entrer dans les cafétérias si on ne peut pas se payer un hamburger ? » Il a particulièrement commencé à défendre la nécessité d’en appeler aux travailleurs blancs et d’organiser la lutte sur une base de classe. Il était en faveur des méthodes de grève lorsqu’il a été assassiné.

    Origine et création des Panthers

    BPP_01A la base du mouvement, des discussions prenaient place parmi les militants qui essayaient de trouver les méthodes de lutte les plus efficaces. Les idées pacifistes étaient de plus en plus rejetées, en particulier par la jeune génération. Dans le chaos de ces événements, les idées des Black Panthers se sont développées.

    A plus d’un titre, le mouvement des Black Panthers était un pas en avant. C’était une rupture avec le pacifisme et l’orientation de l’action vers les Démocrates, un parti du pro-capitaliste. En même temps, les Panthers avaient leurs limites, en particulier ses sous-entendus séparatistes et l’absence de programme clair.

    Malcolm X s’était écarté du nationalisme noir du mouvement Black Power et avait tiré des conclusions anticapitalistes à un degré bien plus élevé que d’autres dirigeants, déclarant clairement qu’ « il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme ». Malcolm X a été tué en février 1965. Les Black Panthers ont été fondés fin 1966 et considéraient qu’ils reprenaient les choses là où Malcolm X les avaient laissées. Les deux membres fondateurs, Huey P. Newton et Bobby Seale, se sont impliqués dans la lutte à une époque où l’on sentait qu’il n’y avait aucune voie claire pour avancer.

    La jeune génération de militants était à la recherche d’idées. Newton et Seale ont commencé leur recherche, comme beaucoup de cette génération, avec les « nationalistes culturels », mais leur ont rapidement trouvé des lacunes. Dès le tout début, leurs désaccords se centraient sur la question de classe. Seale explique dans sa biographie, Seize the Time, comment Newton a commencé à contrer l’idée d’acheter dans des magasins noirs : « Il expliquait souvent que si un chef d’entreprise noir te fait payer le même prix ou plus cher, des prix encore plus élevés que chez les chefs d’entreprises blancs exploiteurs, alors lui non plus n’est rien d’autre qu’un exploiteur ».

    Les Panthers rejetaient le séparatisme des nationalistes culturels et ont été fondés avec ce concept magnifique : « Nous ne combattons pas le racisme par le racisme. Nous combattons le racisme par la solidarité. Nous ne combattons pas le capitalisme exploiteur par le capitalisme noir. Nous combattons le capitalisme par le socialisme. Et nous ne combattons pas l’impérialisme par plus d’impérialisme. Nous combattons l’impérialisme par l’internationalisme prolétarien ».

    En deux ans, les Panthers se sont propagés comme un feu de prairie, d’une poignée à Oakland, en Californie, à des sections dans toutes les villes les plus importantes des USA, vendant 125.000 exemplaires de leur journal, The Black Panther, par semaine. Ayant gagné un soutien phénoménal au cours des premières années, les Panthers ont décliné tout aussi rapidement, rongés par les scissions. Ils ont fait face à une pression policière énorme. La classe dirigeante était terrifiée par les Panthers et a décidé de les écraser. Il est estimé que le « cadre », ou le noyau, de l’organisation des Black Panthers n’a jamais dépassé les 1000 membres, et pourtant il est arrivé que 300 d’entre eux soient traduits en justice au même moment. 39 Panthers ont été abattus dans la rue ou chez eux par la police. De plus, la police a largement infiltré les Panthers. Cependant, ce n’était pas seulement une répression d’Etat très brutale qui a été responsable de la disparition des Black Panthers, mais aussi son échec à adopter une approche marxiste.

    Les dirigeants des Panthers étaient à un niveau supérieur des organisations précédentes, se décrivant comme « marxistes-léninistes ». Les meilleurs des Panthers s’efforçaient héroïquement de trouver la meilleure voie pour gagner la libération des Noirs Américains, et en sont venus à comprendre que c’était lié à la lutte pour le socialisme. Toutefois, ils ont dû faire face à tous les problèmes liés au fait que leur mouvement se développait avant une lutte de masse généralisée de la classe ouvrière américaine. Ils n’ont pas été capables, dans la courte période de leur influence de masse, d’élaborer complètement la stratégie pour parvenir à leurs fins.

    Le programme des Panthers

    L’influence du stalinisme a engendré énormément de confusion dans le mouvement. Et une responsabilité plus grande qu’il n’y parait en incombe à celles de ces organisations, en particulier le SWP (Socialist Workers Party) américain, qui se disait trotskiste mais qui ne faisaient rien d’autre que suivre le mouvement Black Power, sans rien faire pour développer les vraies idées du Marxisme chez les militants radicaux noirs. En fait, loin d’aider les Panthers à développer leurs méthodes et leur programme, le SWP américain a même critiqué les Panthers parce qu’ils osaient s’opposer au racisme des nationalistes culturels : « Le concept qu’il est possible pour les Noirs d’être racistes est l’un de ceux que le mouvement nationaliste a dû toujours combattre depuis le premier réveil de la conscience noire ».

    La plus grande force des Panthers était qu’ils s’acharnaient à défendre une solution aux problèmes des Noirs-américains basée sur la classe plutôt que sur la race. L’attitude du SWP américain contrastait avec celle de Bobby Seale : « Ceux qui veulent obscurcir la lutte avec les différences ethniques sont ceux qui aident à maintenir l’exploitation des masses. Nous avons besoin d’unité pour vaincre la classe des patrons – toute grève le montre. Toute bannière d’organisation de travailleurs déclare : ‘L’union fait la force’ ».

    Les Panthers ont été fondés autour d’un programme en dix points : « Ce que nous voulons et ce en quoi nous croyons ». La première revendication est : « Nous voulons la liberté. Nous voulons le pouvoir de déterminer la destinée de la communauté noire. Nous croyons que les Noirs ne seront libres que lorsque nous serons capables de déterminer notre destinée ». La seconde était pour le plein emploi, la troisième pour la fin du vol de la communauté noire par l’homme Blanc, la quatrième pour des logements décents et un système d’éducation « qui expose la vraie nature de cette société américaine décadente ». D’autres revendications incluaient la fin de la brutalité policière, l’exemption des Noirs du service militaire, et « pour tout homme noir traduit en justice, le droit d’être jugé par un jury composé de ses pairs ou de personnes des communautés noires ».

    A leur début, ils ont combiné la campagne autour du programme en dix points avec l’organisation de la défense de leur communauté locale contre la brutalité policière. Pendant cette période, la principale activité des Panthers était de « surveiller les porcs », c’est-à-dire, de surveiller l’activité policière pour essayer de s’assurer que les droits civiques des Noirs soient respectés. Quand les membres des Panthers voyaient la police contrôler un conducteur noir, ils s’arrêtaient et observaient l’incident, habituellement les armes à la main. A cette époque, il était légal en Californie de porter les armes dans certaines limites et les Panthers affirmaient leur droit à le faire, citant les articles de lois correspondant. La troisième composante du travail des Panthers était de fournir de la nourriture, des vêtements et des soins médicaux gratuits dans les communautés noires pauvres et ouvrières. Les Panthers ont aussi pris une position claire et positive sur la question des droits des femmes, et la direction a lutté pour assurer que les femmes puissent jouer un rôle complet dans le parti.

    Cela montrait que la communauté noire devait avoir ses propres organisations, et l’appartenance aux Panthers n’était ouverte qu’aux Noirs. Cependant, ils soutenaient qu’ils devraient travailler ensemble avec des organisations basées dans d’autres communautés. De fait, un certain nombre d’autres organisations ont été fondées (souvent basées au début autour d’ex-membres de gangs) dans les communautés ouvrières urbaines, qui se sont inspirées des Panthers. Il y avait ainsi une organisation portoricaine basée à New York, les Young Lords, et une organisation blanche, les Young Patriots, à Chicago.

    Cependant, ce fut le mouvement de masse contre la guerre du Vietnam qui a montré le plus clairement aux Panthers qu’une partie des Blancs étaient prête à lutter. Comme le formulait Huey P Newton : « Les jeunes révolutionnaires blancs sont montés au créneau pour le retrait des troupes du Vietnam mais aussi de l’Amérique Latine, de la République Dominicaine, des communautés noires ou des colonies noires. Il s’agit donc d’une situation dans laquelle les jeunes révolutionnaires blancs tentent de s’identifier aux peuples des colonies et contre les exploiteurs ».

    Les Panthers étaient, en général, inspirés par les luttes contre les empires coloniaux qui prenaient place dans le monde entier. Leur attitude envers le Vietnam était claire. Dans un appel aux soldats noirs, ils ont déclaré : « Il est juste que les Vietnamiens se défendent eux-mêmes, défendent leur pays et luttent pour l’auto-détermination, parce qu’ils ne nous ont JAMAIS opprimés. Ils ne nous ont JAMAIS traités de ‘nègres’. »

    La révolte contre la guerre au Vietnam a eu un effet majeur sur la communauté noire. En général, c’était la classe ouvrière qui souffrait le plus de la conscription. Les Panthers qui étaient conscrits montaient des groupes dans l’armée. Ils travaillaient sur un terrain fertile. Un sondage a montré que 45% des soldats noirs au Vietnam auraient été prêts à prendre les armes pour servir la justice chez eux. Le soulèvement contre la guerre du Vietnam a pétrifié la classe dominante américaine. Durant la guerre d’Irak, les USA n’ont pas osé réintroduire la conscription tant la classe dominante et les Américains en général se souviennent du Vietnam et de ses conséquences.

    Mais, si les Panthers ont bien accueilli la radicalisation de la jeunesse blanche dans le mouvement anti-guerre, trouver des alliés concrets avec qui travailler s’est révélé plus difficile. Les Panthers se sont présentés aux élections avec le Peace and Freedom Party, qui faisait campagne en premier lieu contre la guerre au Vietnam et l’oppression des communautés noires. En 1967, quand Huey était en prison, les Panthers ont travaillé avec le PFP pour « libérer Huey ».

    Cependant, ni le PFP, ni aucune des organisations avec qui les Panthers ont travaillé, n’avaient une base signifiante dans la classe ouvrière. Newton l’a reconnu en expliquant en 1971 : « Notre prise de contact avec les radicaux blancs ne nous a pas donné accès à la communauté blanche, parce qu’ils ne guident pas la communauté blanche ».

    Peu de liens avec les travailleurs

    La principale orientation des Panthers n’était pas non plus la classe ouvrière noire organisée. Ils organisaient des « comités » avec les syndicats, comme le raconte Bobby Seale, « pour aider à éduquer le reste des membres des syndicats au fait qu’ils peuvent aussi avoir une vie meilleure. Nous voulons que les travailleurs comprennent qu’ils peuvent contrôler les moyens de production, et qu’ils devraient commencer à utiliser leur pouvoir pour contrôler les moyens de production pour servir tout le peuple. »

    C’était une conception correcte mais, en réalité, le travail syndical était une toute petite partie de ce que les Panthers faisaient. Ils s’orientaient consciemment en priorité vers les sections de la communauté noire les plus opprimées et touchées par le chômage – qu’ils décrivaient, utilisant l’expression de Marx, comme le « lumpenproletariat ». Il est vrai que ces sections les plus désespérées de la société sont capables de sacrifices incroyables pour la lutte, et comme les Panthers le disaient, qu’il est important de gagner ces sections les plus opprimées à un parti révolutionnaire. C’était le cas en particulier étant donné les conditions sociales horribles dans lesquelles la plupart des Noir-américains étaient obligés de vivre.

    L’urbanisation qui a accompagné le boom d’après-guerre a mené à une migration de masse des travailleurs noirs vers les villes industrielles du Nord. Ils arrivaient pour vivre dans des ghettos, dans la pire des pauvretés. Dans beaucoup d’endroits, la majorité était au chômage. Cependant, les travailleurs noirs formaient une partie significative de la force de travail et, en raison de son rôle dans la production, la classe ouvrière industrielle a un rôle-clé à jouer dans la transformation socialiste de la société.

    Les travailleurs noirs ont été à l’avant-garde des meilleures traditions de la classe ouvrière américaine. Avant la guerre, beaucoup de Noirs ont été influencés par les grandes luttes syndicales des années ’20 et ’30, en particulier la grande vague de grèves qui a éclaté en 1934, dont des grèves avec occupation et des grèves générales dans des villes (la rébellion des camionneurs à Minneapolis et l’occupation d’Auto Lite à Toledo, Ohio). Les campagnes de masse d’organisation parmi les ouvriers industriels et les travailleurs non-qualifiés ont donné naissance au Congress of Industrial Organisations (CIO), formé en 1936. Les nouveaux syndicats industriels (United Automobile Workers, United Mine Workers, United Steel Workers (métallurgistes), etc) ont immédiatement attiré plus de 500.000 membres noirs, au contraire des vieux syndicats corporatistes comme l’American Federation of Labor. Cette expérience a été utilisée à bon escient pendant la guerre, par exemple pendant la grève de 1941 du syndicat des bagagistes noirs, la Brotherhood of Sleeping Car Porters, qui a forcé le gouvernement à en finir avec la discrimination raciale ouverte dans les usines d’armement fédérales.
    Avec une orientation correcte, le potentiel existait indubitablement pour les Panthers de gagner le soutien de parties importantes de la classe ouvrière, dont une couche des travailleurs blancs. Bien sûr, toutes sortes de préjugés racistes existaient parmi une partie des travailleurs blancs (y compris ceux qui étaient syndiqués) et devaient être combattus. Cependant, la fin du redressement d’après-guerre a mené à une montée du chômage et à une intensification du travail pour toutes les couches de la classe ouvrière. Alors que la classe ouvrière noire était la plus combative, pour avoir fait face à des conditions bien pires, la classe ouvrière blanche commençait aussi à se radicaliser.

    L’absence d’une base parmi la classe ouvrière est un des éléments qui a augmenté la tendance vers un régime autoritaire parmi les Panthers. Elle s’est aussi ajoutée à la tendance, qui avait toujours existé dans une certaine mesure, à essayer de prendre des raccourcis en se substituant aux masses avec des actes courageux, comme les manifestations armées au parlement d’État californien.

    C’était l’influence du stalinisme qui était en grande partie responsable de l’échec des Panthers à avoir une orientation consistante envers la classe ouvrière. La direction des Panthers s’est inspirée en particulier des révolutions cubaine et chinoise, toutes deux dirigées par des dirigeants de guérilla petit-bourgeois basés sur la paysannerie, avec une classe ouvrière jouant un rôle passif. De plus, les Panthers, de nouveau en suivant les staliniens et sur base sur leur propre expérience de la brutalité de l’État américain, ont faussement conclu que le fascisme était sur le point d’arriver aux USA. Cela, combiné aux conditions désespérées des Noirs, a créé une impatience irrésistible d’une solution immédiate et s’est ajouté à l’absence d’une stratégie consistante pour gagner patiemment de plus larges sections de la classe ouvrière.

    Cependant, le SWP américain porte aussi une responsabilité pour avoir échoué à mettre en avant un programme qui aurait pu gagner les sections les plus avancées de la classe ouvrière américaine. A Cuba, malgré l’absence d’une authentique démocratie ouvrière, le SWP n’était pas du tout critique vis-à-vis du régime. Aux USA, le SWP a pris part aux mouvements anti-guerre et Black Power mais n’a absolument fait aucune tentative pour les mener au-delà de leur niveau de développement existant. L’existence des Black Panthers, malgré leurs limites, montrait en pratique comment la conscience se développe en résultat de la lutte contre les réalités brutales du capitalisme. Le fait qu’il n’existait pas de parti résolument marxiste qui aurait pu offrir une stratégie aux Black Panthers et aux centaines de milliers de personnes qui ont été touchées par ce mouvement reste une tragédie.

    Un État noir séparé ?

    Une partie de l’explication du triste rôle du SWP américain réside dans l’incompréhension des écrits de Trotsky sur le nationalisme noir datant des années 1930. Trotsky se basait sur l’approche développée par Lénine et les Bolcheviks en ce qui concerne la question nationale et le droit des nations à l’auto-détermination.

    Lénine, en particulier, comprenait complètement que pour le succès de la révolution en Russie, il était vital de défendre le droit à l’auto-détermination, jusque et y compris le droit à faire sécession, pour les nombreuses nationalités qui souffraient de l’oppression brutale de la Russie tsariste. C’était seulement sur cette base qu’il était possible de parvenir à lutter pour le maximum d’unité de la classe ouvrière au-delà des divisions nationales et religieuses. Défendre le droit de faire sécession, cependant, ne signifiait pas nécessairement défendre la sécession. En fait, c’est l’approche extrêmement habile et sensible de Lénine qui a permis que, dans la période immédiate après la révolution, la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie a intégré beaucoup des nationalités opprimées par le Tsarisme, mais sur une base libre et volontaire.

    Trotsky avait soulevé des points sur ces questions dans des discussions avec ses partisans américains dans les années 1930, après que le Parti Communiste stalinien ait suggéré l’idée d’un Etat noir séparé aux USA. Les partisans de Trotsky ont d’abord réagi en rejetant cette revendication et en l’opposant à la nécessité de l’unité de classe. Trotsky a mis en avant que, à une certaine étape, face à la répression brutale, la revendication d’un État séparé – c’est à dire, le développement d’une conscience nationale – pourrait émerger parmi de larges couches, et que dans ce cas, les Marxistes devraient soutenir le droit des Noirs-américains à un État.

    La méthode d’analyse de Trotsky était correcte. Mais un changement des circonstances a eu comme conséquence que la revendication d’un État séparé au sein du territoire américain n’a pas été avancée. A l’époque où Trotsky écrivait, il y avait une majorité de Noirs dans deux États du Sud, le Mississippi et l’Alabama, et la plupart des Noirs pauvres vivaient dans le Sud. En 1970, trois quart des Noirs vivaient dans les grandes villes, et une majorité dans le Nord. Alors que la conscience des Noirs était, et est toujours, extrêmement forte, il était donc moins probable qu’elle se développe en la demande d’une nation séparée.

    Cependant, même si cela avait été la conscience du peuple noir, cela n’aurait pas excusé l’approche du SWP américain. Trotsky mettait en avant le rôle de la classe ouvrière comme seule force capable de gagner la libération nationale en tant que partie de la lutte pour le socialisme. Il expliquait l’importance d’une position indépendante de la classe ouvrière, et qu’il serait une profonde erreur de compter sur les dirigeants bourgeois et petit-bourgeois des mouvements nationalistes. A leur crédit, les Black Panthers se sont approchés bien plus de la compréhension de ces points que les Trotskistes auto-déclarés du SWP américains, qui ont suivi sans aucune critique les idées petite-bourgeoises des nationalistes culturels.

    Pertinence en Grande-Bretagne

    De nos jours en Grande-Bretagne, la situation à laquelle nous faisons face est très différente de celle qui existait aux USA dans les années 1960. Mais il y a des leçons à en tirer. L’histoire différente de la Grande-Bretagne fait que, d’un côté, il y a un plus haut degré d’intégration dans les communautés ouvrières. La pauvreté aux USA a un élément beaucoup plus « racial » qu’en Grande-Bretagne. Cependant, en général, les travailleurs des minorités ethniques souffrent plus du chômage et de la pauvreté que la classe ouvrière globalement. Par exemple, en 1999, 28% des familles blanches vivaient sous le seuil de pauvreté contre 41% des familles caribéennes et 84% des familles bangladaises. D’un autre côté, la classe dominante britannique n’a jamais réussi à développer une élite noire à la mesure de ce que la classe dirigeante américaine a fait suite aux soulèvements des années 1950 et 1960.

    Si toutes les minorités ethniques souffrent du racisme, ce sont les musulmans qui sont les principales cibles du racisme et des préjugés dans la dernière période en Grande-Bretagne. L’histoire des musulmans de Grande-Bretagne a été une histoire de pauvreté et de discriminations. Historiquement, cette discrimination a été seulement l’une des facettes du racisme de la société capitaliste. Sur la dernière décennie, cependant, et en particulier depuis l’horreur du 11 septembre 2001, il n’y a aucun doute que les préjugés antimusulmans et l’islamophobie, ont dramatiquement augmenté. Alors que d’autres formes de racisme subsistent, les musulmans font face aux pires formes de discriminations en Grande-Bretagne aujourd’hui. La participation du gouvernement aux guerres brutales d’assujettissement contre l’Afghanistan et l’Irak, deux pays majoritairement musulmans, avec toute la propagande de dénigrement des peuples de ces deux pays, a encore augmenté l’islamophobie. La politique étrangère du gouvernement a aussi mis les Musulmans britanniques énormément en colère.

    S’il y a beaucoup de grandes différences entre les deux situations, une comparaison limitée peut toutefois être faite entre la colère et la radicalisation des musulmans aujourd’hui et la colère des Noirs-américains au début du mouvement des droits civiques. La toile de fond générale est différente. Depuis la chute des régimes staliniens grotesques il y a plus de 10 ans, que les capitalistes faisaient faussement passer pour le socialisme authentique, les idées socialistes ne sont pas encore vues comme une alternative viable par les masses de la classe ouvrière, y compris la plupart des musulmans. D’un point de vue international, il n’existe pas de luttes de masse pour la libération nationale comparables à celles qui existaient dans les années 1950 et 1960 et qui ont inspiré la révolte aux USA. En leur absence, les idées de l’Islam politique de droite, y compris les idées hautement réactionnaires et les méthodes d’organisations terroristes comme Al-Qaïda, ont occupé la place vide. La grande majorité des Musulmans de Grande-Bretagne sont dégoûtés par Al-Qaïda, mais une petite minorité est tellement aliénée qu’elle est prête à soutenir de telles idées réactionnaires.

    Cependant, beaucoup de Musulmans ont été touchés par le mouvement anti-guerre qui, à son apogée, a vu 2 millions de personnes de tous groupes ethniques et religieux marcher dans les rues de Londres. Il faut se souvenir que les idées socialistes touchaient une toute petite minorité au début du soulèvement noir-américain mais se sont ensuite fortement répandues lorsque le mouvement a été confronté au capitalisme américain. Il existe aujourd’hui une opportunité de gagner aux idées socialistes les travailleurs et les jeunes musulmans les plus avancés. Sur base des événements, il sera possible de gagner les masses dans le futur. A moyen et long terme, l’absence du stalinisme permettra de gagner plus facilement le soutien aux idées du socialisme authentique. Dans les années 1960, même si le stalinisme constituait un certain pôle d’attraction, il avait aussi un effet fortement déformant sur des idées socialistes adoptées aux USA et ailleurs.

    Les idées socialistes

    Pourtant, pour gagner des parties de la classe ouvrière au vrai socialisme, il est nécessaire de mettre en avant un vrai programme socialiste. Malheureusement, en Grande-Bretagne, l’organisation socialiste la plus connue dans le mouvement anti-guerre, le Socialist Workers’ Party (sans rapport avec le SWP américain), n’a pas encore adopté cette approche. Par exemple, alors qu’il est à la tête de la coalition Stop the War, le SWP a décidé de ne pas développer les idées socialistes dans cette plate-forme, et a fait en sorte que les autres socialistes ne puissent pas avoir l’occasion de le faire.

    Respect, le parti que le SWP a cofondé avec le parlementaire George Galloway, est né du mouvement anti-guerre et a eu certains succès électoraux, en particulier en faisant élire George Galloway comme parlementaire de Bethnal Green and Bow. Cependant, il s’est surtout concentré sur une seule section de la société, la communauté musulmane, qu’il est important de gagner, mais pas au détriment du contact avec le reste de la classe ouvrière. Si Respect continue à se développer dans une direction l’assimilant à un « parti musulman », cela pourrait repousser d’autres parties de la classe ouvrière et même renforcer les idées racistes par inadvertance, tout en renforçant l’idée incorrecte que la communauté musulmane peut gagner sa libération en agissant comme un bloc musulman.

    Le SWP pourrait-il tenter d’établir une comparaison avec les Black Panthers pour soutenir cette stratégie erronée ? En dehors des différences sociales et politiques importantes (non des moindres, le fait que les Musulmans représentent 2,8% de la population britannique alors que les Noirs forment 11% de celle des USA), il y a la question cruciale de la direction prise. Les Black Panthers partaient du nationalisme noir pour arriver à une position de classe. Dans le futur, il est possible que les groupes organisés de travailleurs musulmans se développent dans une direction similaire, cherchant peut-être à s’affilier ou à travailler avec un futur parti de la classe ouvrière. Cela représenterait un pas en avant. L’une des raisons pour lesquelles nous défendons le fait que les nouveaux partis de travailleurs disposent de structures fédéralistes est précisément pour permettre aux différents groupes de travailleurs de garder leurs propres organisations tout en travaillant ensemble à construire un parti large.

    Cependant, la situation de Respect est très différente. La majorité des militants de Respect sont des socialistes de longue date mais, loin d’utiliser l’opportunité de gagner les Musulmans de la classe ouvrière aux idées socialistes, ils ont baissé leur bannière. Malheureusement, dans leur manque d’approche principielle, il y a une comparaison à faire avec les erreurs de leur homonyme, le SWP américain.

    La tragédie des Black Panthers est que, ayant échoué à développer une approche marxiste complète, malgré leurs meilleurs efforts, ils ont rapidement décliné. Les difficultés des Panthers ont mené certains, en particulier autour de Eldridge Cleaver, à se tourner vers l’impasse du terrorisme. De nos jours, en Grande-Bretagne, nous voyons une petite minorité de jeunes musulmans prendre ce chemin erroné. Cependant, sur base de futures défaites, le danger est réel que de plus grands nombres, de toutes origines ethniques, se tournent dans cette direction parce qu’ils ne voient pas d’autres moyens efficaces de lutter. La construction d’une alternative socialiste de masse est la seule voie efficace pour couper ce processus. Les Panthers, malgré leurs limites, nous montrent la détermination de la couche avancée des travailleurs conscients, une fois qu’ils sont engagés dans la lutte, à trouver la route du socialisme authentique. Alors même que Cleaver et d’autres fonçaient tête baissée sur la route du terrorisme, Newton et d’autres ont tenté, même s’ils n’ont pas réussi, de réorienter les Panthers.

    Plus tard, Newton a fait cette réflexion au sujet de leurs erreurs : « Nous étions vus comme un groupe militaire ad-hoc, opérant en dehors du tissu communautaire et trop radical pour en faire partie. Nous nous voyions comme l’avant-garde révolutionnaire et n’avions pas complètement compris que seul le peuple peut créer la révolution. C’est pourquoi le peuple ‘n’a pas suivi notre direction en en prenant les armes’. »

    Tout comme Newton et Seale sont montés sur les épaules de Malcolm X, les générations futures de travailleurs et de jeunes noirs vont reprendre toutes les grandes forces des Panthers et construire sur ces bases pour créer un parti capable de mener à bien la transformation socialiste de la société.

  • Le racisme, un instrument bien pratique pour détourner l’attention

    EGA_racismeLes critiques ne manquent pas face à la faillite de la politique de sécurité du gouvernement fédéral. Le plus grand parti de la coalition, la N-VA, a donc décidé de mettre l’accent sur autre chose. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a déclaré à plusieurs reprises qu’un nombre significatif de musulmans avait dansé après les attentats du 22 mars.

    Par Geert Cool

    Si des gens issus de l’immigration tombent en marge de la société, ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes selon la N-VA. ‘‘On leur a donné toutes les opportunités ici’’ déclare Bart De Wever. Son lieutenant Liesbeth Homans continue à ‘‘relativiser’’ le racisme et lui trouver des excuses. Pourtant, même l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) critique la Belgique pour son échec dans l’intégration des migrants dans l’enseignement et le marché du travail. Mais ça, la N-VA l’oublie facilement.

    La destruction de l’industrie bruxelloise depuis la fin des années ‘70 a entrainé une explosion du taux de chômage parmi les moins qualifiés de la capitale. Il est de plus de 30% aujourd’hui ! Ça non plus, la N-VA n’en parle pas, pareil pour le racisme et les discriminations qui sont légions. 37,2% des enfants de parents nés hors de Belgique vivent dans la pauvreté par rapport à une moyenne générale – désastreuse – de 18,8%. C’est ça la définition d’une ‘opportunité’ ?

    Toutes ces données sont ignorées par la N-VA qui préfère parler de phénomène culturel et/ou religieux. La méthode est pratique pour couvrir l’échec de la politique néolibérale sur le terrain social en lançant une attaque contre les victimes de ces politiques antisociales. Il est plus facile s’en prendre aux pauvres qu’à la pauvreté et de les rendre responsables de leur situation. Et l’austérité ? Et les Panama Papers et autres scandales de fraude fiscale ? Ça n’a rien à voir peut-être ?

    La N-VA espère probablement que des déclarations racistes du type de celles de Jambon permettront de stopper la perte d’électeurs au profit du Vlaams Belang. Ce n’est pas avec le racisme qu’ils y parviendront. Les hommages et actions de solidarité suite aux attentats de Bruxelles ont réuni des gens issus de tous horizons, sans distinction d’origine ou de religion, dans le rejet de la terreur. Le gouvernement n’a pas réussi à se projeter en pionnier de ‘‘l’unité nationale’’.

    Tout ce qui lui reste alors, c’est de tenter de diviser pour régner. Traduit en langage N-VA, cela signifie de rendre les chômeurs responsables du chômage parce qu’ils ne voudraient pas travailler et compromettraient ainsi la sécurité sociale. Ou encore que les migrants sont responsables des conditions sociales désastreuses dans les quartiers où ils vivent. Nous ne pouvons accepter cela et nous devons renforcer la solidarité dans la lutte pour une autre société.

  • Contre le racisme et le terrorisme: l’unité des travailleurs et de la jeunesse !

    antifa_bourse

    L’amalgame entre Islam et terrorisme n’a pas traîné. Quelques heures à peine après les attentats de Bruxelles, un groupe d’extrême droite espagnol a lancé des cocktails Molotov en direction d’une mosquée de Madrid tout en déployant une banderole ayant pour message : ‘‘Aujourd’hui Bruxelles, demain Madrid ?’’ Le jour-même des attentats de Bruxelles, le Vlaams Belang a publié une image avec pour slogan ‘‘Fermez les frontières’’ partagée 63.000 fois sur Facebook en 4 jours. Le fait que les terroristes ne venaient pas de l’étranger n’était visiblement pas un argument. Le 27 mars, des fauteurs de trouble d’extrême droite ont entrainé d’autres supporters de foot dans une marche vers l’hommage aux victimes à la Bourse. Un appel a été lancé par ‘‘Génération Identitaire’’ pour manifester à Molenbeek le 2 avril. Ce sont des avertissements à prendre au sérieux.

    Par Nicolas Croes, article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF

    L’extrême droite essaye de profiter de la crise des réfugiés et de la menace terroriste pour trouver un plus large écho, sans pointer les véritables responsables. Si le mouvement des travailleurs ne s’y attaque pas en organisant des discussions et des actions contre le terrorisme et la haine, alors l’espace pour le racisme continuera de croitre.

    Sans réponse de ce côté-là, d’autres saisiront l’occasion. Comme le bourgmestre de Knokke qui exigeait la création d’un ‘‘Guantanamo belge’’ pour les migrants. Comme les médias, à l’exemple des ‘unes’ des quotidiens de Sudpresse (La Capitale, La Meuse,…) avec pour titre ‘‘Invasion de migrants – la côte belge menacée’’.

    Jamais nous n’avons produits autant de richesses ni disposé d’autant de possibilités technologiques. Mais cela ne sert pas à donner à chacun une vie épanouissante. La concentration de richesses au sommet de la pyramide capitaliste plonge la base la tête sous l’eau. Qui menace qui ? Qui est responsable de la crise économique ? Du manque de logements sociaux ?

    Organisons la riposte

    Personne ne peut mieux que les délégations syndicales organiser les discussions et les actions, en milieu de travail et en dehors, pour assurer de ne laisser aucun espace au racisme ou à la logique sécuritaire et néolibérale des autorités.

    Des assemblées générales du personnel offre l’opportunité de discuter des attentats, du contexte qui les a permis et des actions à entreprendre. En janvier, la CGSP a par exemple dénoncé le rôle joué néfaste de la privatisation de l’aéroport de Zaventem pour notre sécurité. De tels éléments ne seront défendus par personne si ce n’est le mouvement organisé des travailleurs.

    La gauche et les syndicats doivent être présents en tant que tels lors des hommages aux victimes et organiser eux-mêmes des actions de solidarité et des débats collectifs. C’est la politique néolibérale en faveur des multinationales qui détruit nos conquêtes sociales et plonge la population dans la pauvreté. Si la gauche n’offre pas d’issue sous la forme de luttes collectives, à l’instar du plan d’action phénoménal de 2014 qui a culminé avec la grève générale nationale du 15 décembre, ce seront des réactionnaires de toutes sortes, fondamentalistes religieux ou racistes, qui rempliront le vide. Ce plan avait unifié les travailleurs et la jeunesse derrière un objectif commun et le gouvernement n’a pu tenir le coup qu’en raison du recul des directions syndicales.

    Le mouvement des travailleurs doit réagir et mobiliser toute sa force. Dans diverses communautés immigrées, des intégristes ont profité de l’absence de la gauche dans les quartiers pauvres pour entrainer des jeunes dans de désastreux actes de désespoir. Nous devons reconquérir nos quartiers en offrant ensemble une solution par la lutte collective contre le manque de moyens dans l’enseignement, contre chômage, contre l’insalubrité dans les quartiers et contre toutes les tentatives de nous diviser, notamment par le racisme et l’islamophobie, dans le but d’assurer le règne de l’élite dominante.

    Pas d’argent pour la guerre mais pour combattre la misère ! 24 avril : manifestation ‘‘Pas d’avions de chasse’’

    avionsdechasseCe 24 avril aura lieu une manifestation nationale contre l’achat d’avions de chasse par le gouvernement belge. Alors qu’il faudrait économiser sur les budgets publics, on voit que l’Etat ne manque pas de moyens pour investir des milliards dans l’armement ! Des milliards pour la guerre, ça, il y en a, mais les victimes des interventions occidentales comme les réfugiés bénéficient de moins d’aide et les budgets sociaux sont eux aussi rabotés. Investir dans la guerre ne conduira pas à la paix, la majorité de la population ne pourra pas en bénéficier.

    Cette mobilisation revêt une importance accrue aujourd’hui alors que Charles Michel a annoncé que la Belgique étendrait à la Syrie ses opérations de bombardements qui prennent place en Irak. Reproduire les méthodes qui ont conduit à l’émergence de l’Etat Islamique pour le combattre est une illusion. Nous nous opposons à la guerre, à la course aux armements et aux instruments impérialistes que sont l’OTAN et les institutions européennes. C’est leur politique qui a fait du Moyen-Orient un cauchemar !
    En 2003, des mobilisations antiguerre massives ont eu lieu contre la guerre en Irak, avant même que l’intervention ne commence. Des millions de personnes avaient ainsi défilé dans des centaines de villes à travers le monde le 15 février.

    Nous avions activement participé aux protestations sous le slogan ‘‘Résistance internationale contre les guerres du capital’’ en prenant notamment l’initiative d’organiser des rassemblements, des grèves dans les écoles et des manifestations le ‘‘Jour X’’, lors du déclenchement de l’invasion (le 20 mars). Nous avions notamment expliqué alors que cette guerre aurait pour conséquence de créer ‘‘plusieurs Saddam Hussein’’ dans le pays en le plongeant dans le chaos.

    24 avril, 14 h, devant la gare de Bruxelles-Central, à l’appel de la plateforme ‘‘Pas d’avions de chasse’’.

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    Soc_tractNotre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Être antiraciste ne suffit pas, il faut nous organiser!

    banderole_BB_gandLes attaques brutales de la police et de l’extrême droite dans les camps de migrants et de réfugiés connus sous le terme de ‘‘jungle de Calais’’ ont entrainé une dispersion des réfugiés et migrants sur leur chemin vers l’Angleterre, y compris en direction de la côte belge. Certains parmi eux espèrent pouvoir traverser la manche à partir de Zeebrugge, mais ils sont là-aussi confrontés à la criminalisation et à la répression.

    Par Fabian (Gand)

    Les demandeurs d’asile sont complètement déshumanisés dans une portion grandissante des discours politiques. Le gouverneur de Flandre occidentale, Carl Decaluwé (CD&V), à ouvertement appelé à ne pas nourrir les réfugiés (‘‘En les nourrissant, vous ne faites qu’en attirer d’autres’’, a-t-il subtilement suggéré). De son côté, la police de Zeebrugge a numéroté les réfugiés à l’encre indélébile ‘‘pour des raisons purement administratives’’.

    Ce virage à droite des partis traditionnels entraine les institutions officielles à devenir le plus grand vecteur de racisme dans la société. Même le président du SP.a, Crombez (bien qu’immédiatement rappelé à l’ordre par le bureau du parti) s’est déclaré favorable à la politique du ‘‘push-back’’ (pour refouler les réfugiés en Turquie). Le programme en 70 points du Vlaams Blok sur l’immigration des années ’90, généralement considéré comme extrêmement raciste, est aujourd’hui en grande partie adopté par les partis traditionnels flamands, sans susciter grandes protestations du côté des partis traditionnels francophones.

    L’extrême droite prend confiance, ce qui s’est reflété dans plusieurs mobilisations racistes et dans une recrudescence de la violence raciste. La ‘‘guerre contre le terrorisme’’ de la police est marquée par des contrôles au faciès et par la brutalité. Les agressions sexistes commises à Cologne au Nouvel An sont instrumentalisées de manière raciste sous un mince vernis d’anti-sexisme. Mais ces réactionnaires ne parlent des droits des femmes que lorsque que cela peut leur servir à nous monter les uns contre les autres.

    Accrochés à la logique néolibérale dominante, les divers gouvernements européens ne sont pas en mesure de trouver de solution aux problèmes sociaux structurels tels que le chômage élevé, le manque de logements sociaux ou d’infrastructures aux normes pour l’accueil des réfugiés. Les seules choses auxquelles ils peuvent penser, c’est fermer les frontières, criminaliser les réfugiés et renforcer la répression.La logique de division que tentent d’enraciner le gouvernement de droite et l’extrême droite dans la société doit être combattue par la solidarité et la mobilisation active contre le racisme et les politiques d’austérité. Contre le terrorisme et le sexisme, les jeunes et les travailleurs doivent opter pour la solidarité et lutter ensemble avec les réfugiés pour que chacun dispose d’un véritable avenir.

    => 17 mars: manifestation antifasciste à Louvain à 19h30, gare de Louvain (plus d’infos)

  • Marche de solidarité avec les réfugiés le 17 mars à Louvain

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    Ce jeudi 17 mars, à 19h30, gare de Louvain

    Pourquoi ?

    Le 17 mars, l’association étudiante d’extrême droite NSV (organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) organise une marche de la haine raciste dans les rues de Louvain. Ses militants appellent à la fermeture des frontières et à bloquer ces gens qui recherchent désespérément à échapper à leur sort. L’extrême droite pointe du doigt les réfugiés comme responsables de tous les problèmes de la société. Ils font de ces victimes les responsables de la situation actuelle et cherchent à monter les différentes couches de la population les unes contre les autres. A Gand, le 21 février dernier, une manifestation similaire avait été organisée par le Voorpost (qui sert régulièrement de service d’ordre au Vlaams Belang). Plus d’un millier de personnes avaient répondu à l’appel de Gastvrij Gent (Gand Accueillante) pour répondre par la solidarité contre la guerre, le racisme et le sexisme.

    jmvklein-300x200Pendant ce temps, le racisme institutionnel ne fait que se développer : le gouvernement et les autorités locales prennent de plus en plus fréquemment des mesures stigmatisantes contre les réfugiés jusqu’à les marquer à l’encre indélébile. GastvrijLeuven est une plate-forme de diverses organisations qui appelle tous les habitants à se réunir à Louvain ce jeudi 17 mars au soir pour participer à une marche locale et célébrant la solidarité et la diversité.

    Pourquoi occuper la rue ?

    Les marches de solidarité ainsi que les campagnes de collecte de particuliers pour livrer des soins et des vêtements aux réfugiés ont démontré à quel point la solidarité est grande dans la société. Mais cela ne ressort pas du discours politique dominant que nous entendons quotidiennement dans les médias. Il est donc des plus importants de clairement afficher sa solidarité lorsque l’extrême droite veut occuper les rues pour y faire entendre sa propagande haineuse, faute de quoi son message et ses méthodes violentes auront de plus en plus le champ libre. En Allemagne, cela a conduit à l’incendie volontaire de centres d’asile et, en France, à des attaques physiques contre des camps de réfugiés! Notre marche vise au contraire à faire entendre un message de solidarité et une alternative au discours de l’extrême droite.

    Qui sont les réfugiés?

    35.000 demandeurs d’asile se sont réfugiés en Belgique en 2015, des individus ou des familles qui ont fui la guerre, le terrorisme et la misère à la recherche d’un meilleur avenir. Leurs terres et leurs maisons ont été détruites par des conflits dont ils ne sont pas responsables. Mais ils sont représentés comme des profiteurs ou des terroristes et criminels potentiels, alors que ce sont des victimes d’une sale guerre à laquelle notre gouvernement participe.

    D’où provient le racisme?

    Dans cette société, la vie devient de plus en plus dure. Les services sociaux sont détruits. L’austérité et les coupes budgétaires agissent en rouleau-compresseur sur notre sécurité sociale, nos soins santé, nos services publics et l’enseignement. Pendant ce temps, les multinationales bénéficient de nombreux avantages fiscaux et notre gouvernement trouve de l’argent pour investir dans l’armement. La pénurie de logements sociaux met en concurrence les nouveaux venus avec le reste de la population sur le marché du logement. Un tel climat de crise et de déficits sociaux crée un terrain fertile pour la propagande raciste et même les tendances néo-fascistes. Cela commence avec les réfugiés, puis c’est au tour des malades, des handicapés et des chômeurs. Nous avons tous à y perdre.

    Le sexisme est un problème persistant qui concerne la société toute entière et pas seulement les migrants ou les réfugiés. Le racisme n’a pas sa place dans la lutte contre le sexisme et pour les droits des femmes.

    Quelle alternative?

    GastvrijLeuven défend une alternative sociale contre la guerre et l’austérité. La crise des réfugiés est instrumentalisée pour masquer l’échec de la politique dominante. Nous ne marchons pas là-dedans. Ce ne sont pas les réfugiés mais bien les coupes budgétaires qui sont responsables des déficits sociaux. Suffisamment de richesses existent dans le monde pour offrir à chacun une vie décente. Nous défendons une société ouverte et un avenir décent pour tous!

    => Sur Facebook.

    CROWDFUNDING: Soutenez GastvrijLeuven via: http://www.worldofcrowdfunding.com/1-euro-solidariteit-meter-onverdraagzaamheid. L’argent récolté sera reversé à l’aide aux réfugiés.

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  • Racisme, violence sexuelle, homophobie, petite délinquance,… ripostons avec une alternative sociale !

    autocollant_racisme_sexismeNous nous opposons au sexisme et à la violence sexuelle, de la part de qui que ce soit et de quelque façon que ce soit. La violence sexuelle n’est pas importée en Belgique : le sexisme et la violence font partie de toute société divisée en classes sociales, il n’en va pas autrement en Europe.

    L’étendue de la violence durant la nuit du Nouvel An à Cologne est choquante, mais les rues ne sont même pas l’endroit le plus dangereux pour les femmes. Le plus grand nombre d’actes de violences contre les femmes n’est pas non plus commis par des inconnus. La violence contre les femmes est, en Belgique, encore toujours principalement une violence domestique, souvent commise par le conjoint ou des membres de la famille. Une femme sur cinq y a été un jour confrontée ! 8,9 % des femmes sont victimes d’abus sexuels avant leur majorité. L’agresseur est habituellement un membre de la famille ou de l’entourage immédiat de la victime. La violence sexuelle a généralement peu à voir avec le sexe, bien plus avec le pouvoir et la domination exercés sur la victime.

    8mars_206Réduire le sexisme et la violence contre les femmes à une donnée culturelle est un raisonnement erroné. Dans les années ‘70, il n’était pas rare que des Afghanes se rendent à l’université en traversant Kaboul en minijupe. Aujourd’hui ce serait impossible ; même les écoles primaires pour filles sont réduites en cendres par les talibans. Est-ce parce que la culture afghane a profondément changé au cours des quarante dernières années et a imposé de nouvelles règles ou est-ce parce que les guerres ont détruit le pays, laissant ainsi la place aux talibans extrêmement conservateurs ? À quoi les gouvernements pensent-ils que la ‘‘culture’’ syrienne ressemblera une fois que le pays aura été détruit par les bombardements ?

    Le racisme, le sexisme, l’homophobie, mais aussi la petite délinquance se développent sur les décombres sociaux. Ceci ne peut être résolu en renforçant les divisions ou en les justifiant. Un système en crise, comme le capitalisme actuellement, fait remonter à la surface toute la misère du monde. Seule une lutte unitaire contre ce système et en défense d’une alternative peut apporter une solution.

     

    • 5 mars: journée débats anti-sexiste avec des féministes de cologne et d’irlande, Bruxelles. 10h-17h, 45 rue du jardinier (plus d’infos)
    • 6 mars: manif femmes sans-papiers, 13h, gare de Bruxelles-central (plus d’infos)
    • 9 avril: Journée Socialisme 2016 (plus d’infos)

     

  • Gand: “La lutte antiraciste est une lutte sociale”

    gent21-1024x683La mobilisation antifasciste et antiraciste qui a pris place hier à Gand était une réponse des plus fortes à la haine de l’extrême droite. Avec plus de 1000 manifestants, la manifestation de GastvrijGent (Gand Accueillante, une plateforme large qui comprenait notamment le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs) a connu une participation largement supérieure au cortège d’extrême-droite qui défilait ailleurs en ville. Le Voorpost, le service d’ordre du Vlaams Belang à l’initiative de la mobilisation néofasciste, avait mobilisé nationalement sous le slogan de “marre du terrorisme,, fermons les frontières” et avait même reçu le soutien de délégations de militants d’extrême droite des Pays-Bas. Une douzaine de manifestants d’extrême droite a été arrêtée. Certains dirigeants du Vlaams Belang étaient également de la partie, comme Dewinter et le président du parti Tom Van Grieken.

    La manifestation antifasciste était colorée avec des gens de tous âges, en contraste évident avec la marche de la haine de l’extrême droite. La population locale a démontré sa sympathie tout au long du parcours de la manifestation de GastvrijGent, jusqu’au bateau qui doit bientôt ouvrir ses portes pour servir de centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Ce centre sera exploité par des entreprises privées (G4S et Corsendonck). Laisser de telles entreprises réaliser des profits au détriment de la misère humaine est une honte ! Le nombre de place d’accueil a diminué ces dernières années en conséquence des coupes budgétaires. Cette pratique de dégrader un service public pour ensuite ouvrir la porte au secteur privé, nous l’avons déjà vue à l’œuvre en de nombreux endroits.

    Comme l’a expliqué le porte-parole du PSL Bart Vandersteene: “Plus de 1000 personnes ont manifesté hier en faveur d’une approche solidaire vis-à-vis des réfugiés fuyant la guerre. Le président du Voorpost a déclaré à la télévision que notre système de sécurité sociale est incapable de gérer cette arrivée de demandeurs d’asile. Il espère ainsi semer la peur parmi la population quant à leur avenir et à celui de notre système social afin de développer l’audience pour les idées racistes. Tous les partis traditionnels ont contribué aux attaques contre la sécurité sociale et on nous harcèle depuis de très nombreuses années avec cette idée que la sécurité sociale ne serait tout simplement plus gérable. Mais bien sûr, il y a toujours assez d’argent pour la guerre et pour les cadeaux aux grandes entreprises. C’est une question de priorité politique. C’est pourquoi la lutte contre le racisme est aussi et avant tout une lutte sociale et non une lutte morale.”

    jmvklein-300x200Détail remarquable: quand les syndicats protestent contre l’austérité et en défense de la sécurité sociale, on ne peut voir l’extrême droite nulle part. Le Vlaams Belang lui-même défend un programme néolibéral très dur. Son programme économique a été annoncé il y a dix ans lors d’un congrès du parti qui s’est tenu à Gand. Le Vlaams Belang y défend une réduction de la sécurité sociale et se montre favorable aux cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. L’extrême droite est bien mal placée pour parler de la défense de notre sécurité sociale. Tout ce qui lui importe, c’est de pouvoir trouver un écho pour les idées racistes.

    Manifester contre l’extrême droite reste important. La crise des réfugiés et l’absence de réponse des partis établis entrainera une croissance des positions racistes, même au sein des partis établis. Cela renforcera l’extrême droite et cela a déjà donné lieu dans plusieurs pays voisins à diverses agressions violentes contre les réfugiés. Cette violence, nous voulons immédiatement la tuer dans l’œuf en ne lui laissant pas d’espace pour se développer. Avec une mobilisation active, nous voulons défendre une alternative à la fois: contre les coupes dans les services sociaux, contre la guerre au Moyen-Orient et pour que chacun puisse disposer d’un emploi décent et d’un logement abordable. Les problèmes sociaux doivent recevoir une réponse sociale ce qui, au final, signifie de lutter contre le système capitaliste lui-même.

    Reportage photos de Jean-Marie:

    GastvrijGent // foto's door Jean-MarieReportage-photos de PPICS GastvrijGent // Tweede reeks van PPICS

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