Tag: Antiracisme

  • Racisme et médias sociaux. Comment réagir?

    Photo: Flickr/rachel-johnson

    Le 10 janvier dernier, le groupe Roularta (Knack, Le Vif/L’Express, Trends et Trends/Tendances, Sport/Foot magasine, etc.), décidait de fermer les commentaires sur ses sites en raison du caractère ‘‘trop souvent virulent et irrespectueux des échanges’’ et des nombreux messages de haine. Au même moment, en Flandre, les réseaux sociaux étaient encore inondés de propos racistes à la suite du décès de Kerim Akyil, un jeune Belgo-turc tué dans l’attentat de la discothèque Reina à Istanbul. Tout cela est-il un exact reflet de ce qui vit dans la société ? Comment riposter ?

    Par Nicolas Croes

    ‘‘Les voix les plus hostiles (…) sont celles qui font le plus de bruit’’

    Tout d’abord jouer sur le racisme pour ensuite pour faire vendre et ensuite se plaindre de lecteurs peu subtils… Bienvenue au Vif/L’Express!

    Première chose à dire : les apparences sont souvent trompeuses. Le ‘‘miroir’’ de la société constitué par les réseaux sociaux et les commentaires des sites est extrêmement déformant. Dans son communiqué, le groupe Roularta expliquait : ‘‘les plus virulents [commentateurs] n’hésitant pas à polluer ces forums à l’aide de faux profils qu’il nous est difficile de détecter. Si dans la majorité des cas elle est souvent le fait des mêmes commentateurs, la multiplication des attaques anonymes donne l’impression que l’opinion publique se radicalise (…). Comme le premier commentaire posté à la suite d’un article donne souvent le ton de ce qui va suivre, les extrémistes des forums initient régulièrement un effet boule de neige nauséabond (…).’’ Roularta concluait ainsi : ‘‘par ce biais, une petite portion de la population donne à penser que ses valeurs sont représentatives de l’opinion publique, accentuant, par-là, le risque de décomplexer certains discours radicaux.’’ C’est bien vrai. Mais ça ne manque tout de même pas de sel au vu de l’acharnement du Vif/L’Express contre les musulmans par exemple…

    Les militants d’extrême droite sont devenus spécialistes de cette méthode, ce qu’un bref regard sur les profils Facebook de commentateurs parmi les plus enragés confirme aisément. En 2013, le quotidien régional Midi Libre avait publié l’interview d’un ancien membre actif du groupuscule Unité Radicale qui expliquait que leur activisme sur le net reposait essentiellement sur de faux pseudos, jusqu’à utiliser de faux profils ‘‘musulmans’’ afin d’insulter les gens ou de prôner l’arrivée d’une République islamiste à Paris. ‘‘Je sais qu’au Bloc identitaire et au FN ils ont des méthodes analogues, l’essentiel de celles que nous utilisions venait d’ailleurs de leurs fascicules de formation des militants’’, déclarait-il notamment.

    Une récente enquête d’Amnesty International réalisée dans 27 pays au sujet de l’accueil des réfugiés permet encore de nuancer les choses. Concernant la France, il en ressortait que 82% des sondés se disaient favorables à l’accueil des demandeurs d’asile et que 63% estimaient même que ‘‘le gouvernement devrait davantage les aider’’. Ces données sont à l’opposé de l’image généralement renvoyée par le pays où sévit la famille Le Pen. Pour Jean-François Dubost, responsable du programme protection des populations pour Amnesty France, cela s’explique ‘‘simplement parce que les voix les plus hostiles à l’accueil des réfugiés sont celles qui font le plus de bruit. La majorité accueillante, elle, est devenue silencieuse.’’ (Le Parisien, 19 mai 2017).

    A nous de faire du bruit !

    Il serait toutefois faux de conclure que toute cette haine ne représente aucun danger. Faute d’alternative reposant sur la solidarité et l’entraide, les graves inégalités et l’incertitude d’avenir inhérentes à ce système représentent du pain béni pour les populistes de droite et l’extrême droite. Ces derniers profitent de l’absence d’un puissant mouvement social destiné à combattre non des boucs émissaires (musulmans, réfugiés, chômeurs,…) mais les véritables responsables des maux de cette société : actionnaires, top-managers et leurs marionnettes politiciennes.

    Contre le racisme, nous n’avons rien de fondamental à attendre des politiciens établis : ils sont précisément responsables des politiques qui aggravent les problèmes sociaux et ouvrent un espace au racisme. Leur objectif ne sert que le monde des affaires. Comme le fait très justement remarquer le rapport 2017 d’Oxfam sur les inégalités (‘‘Une économie au service des 99 %’’, publié en amont du Sommet économique mondial de Davos) : ‘‘des entreprises de tous secteurs (finance, industrie extractive, confection, pharmaceutique et autre) utilisent leur pouvoir démesuré et leur influence pour s’assurer que les réglementations et politiques nationales et internationales sont formulées de manière à soutenir durablement leur rentabilité.’’ Quant au reste… et bien tant pis.

    Pour changer les choses, nous ne pouvons nous en remettre qu’à nous-même et à notre action collective, en étant organisés. Sans cela, c’est la menace de la frustration, du désespoir et du repli sur soi, ce qui s’exprime parfois par des messages où la colère se trompe de cible sur les médias sociaux, parfois par un ‘‘vote de protestation’’ en faveur de l’extrême droite aux élections.

    Chacun peut réagir sur Facebook ou sur les rubriques de commentaires sur les sites d’information. le journal Lutte Socialiste ou les sites et pages Facebook socialisme.be (PSL) et gauche.be (Etudiants de Gauche Actifs) fourmillent d’ailleurs d’arguments très utiles pour cela. Il vous est aussi possible de nous contacter directement à cette fin. Mais la meilleure manière de faire entendre une autre voix et de rompre la confiance des racistes, sexistes, homophobes et autres réactionnaires reste de défendre un message de solidarité et d’unité dans la lutte contre l’austérité et la misère, par l’action concrète et collective, dans la rue, en démontrant quel est notre nombre.

    Le Vlaams Belang, le FN et d’autres forces politiques tout aussi nauséabondes peuvent bien faire les fiers en profitant des largesses médiatiques et de l’absence, jusqu’ici, d’alternatives politiques anticapitalistes conséquentes. Mais la réalité est qu’ils restent incapables de convaincre leurs partisans de manifester en masse. Cela illustre sur quelle fine couche de glace ils se trouvent. A nous de la briser.

  • Rassemblement anti-Trump face à l’ambassade américaine

    Ce dimanche 12 février, quelques centaines de personnes se sont réunies face à l’ambassade américaine en réaction au décret anti-immigration de Donald Trump. Mais, comme l’a expliqué l’une des initiatrices de l’événement, Assia Missaoui, il n’est pas uniquement question de solidarité internationale : le combat contre les politiques racistes doit être mené en Belgique également !

    La semaine dernière, Théo “Trump” Francken, le secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, a encore fait parler de lui avec sa loi visant à permettre l’expulsion de personnes étrangères en séjour légal. Ce projet de loi n’a aucunement pour objectif de “combattre le terrorisme”, il s’agit d’autoriser l’expulsion sans procès de personnes soupçonnées (et donc pas condamnées) de représenter une menace pour l’ordre public. C’est bel et bien une loi qui s’en prend aux étrangers.

    Si une grande attention a été consacrée au combat contre le racisme, divers orateurs et la plupart des participants avec lesquels nous avons pu discuter ont souligné la nécessité d’offrir un front de résistance contre le sexisme. A ce titre, la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) que nous allons officiellement lancer le 12 mars prochain a pu trouver un très bon écho.

    La résistance contre le sexisme, le racisme, le populisme de droite et le système qui leur permet d’exister – le capitalisme – doit se poursuivre. Les extraordinaires mobilisations de masse et les actions de désobéissance civile massives qui ont eu lieu aux Etats-Unis représentent un exemple dont nous pouvons tirer de nombreuses leçons, celui de la construction d’un rapport de force dans la rue, en unissant dans la lutte toutes les victimes de la politique antisociale.

    En Belgique, plusieurs rendez-vous existent déjà, auxquels nous vous invitons à participer.

    Calendrier d’actions : Construisons les mobilisations contre Trump et sa politique

    • 20 février : Action lors de la visite de Mike Pence (vice-président) à BXL.
    • 12 mars : Journée de lancement campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité).
    • 16 mars : Manifestation contre la haine et la division à Anvers.
    • 24 & 25 mai : Manifestation contre la venue de Trump à Bruxelles.

    Photos: Nico

    Rassemblement anti-Trump face à l'ambassade américaine

  • Micro ouvert contre Trump à L’ULB : Mobilisons contre le racisme et le sexisme!

    Ce vendredi midi, sur le campus du Solboch à l’ULB, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont pris l’initiative d’un rassemblement contre Trump. De nombreuses manifestations et occupations prennent place au USA depuis son élection et les premières mesures de son mandat.

    La colère dépasse les frontières des USA et des actions de solidarité internationale ont pris place un peu partout à travers le monde. C’est dans ce cadre qu’EGA a organisé ce rassemblement. Les millions d’américains et d’américaines qui se sont mobilisés ces dernières semaines constituent un élément clé de la défaite de Trump et de la perspective de le faire dégager. Des actions massives, comme l’occupation des aéroports à travers le pays contre le décret anti-immigration, ont mis la pression sur les institutions pour suspendre le “Muslim Ban”.

    Malgré la température, le rassemblement de vendredi sur l’ULB a rencontré un bon succès. Le thème de la lutte contre Trump est très dominant dans la société, y compris sur les campus de Belgique. Nous avons invité les participants à prendre la parole lors de cette action pour partager les nombreuses raisons qui poussent les jeunes et les travailleurs à descendre dans les rues contre sa politique.

    Ces questions sont d’ailleurs d’actualité chez nous aussi. Geert Wilders aux Pays Bas et Marine Le Pen en France surfent sur l’effet Trump et reprennent les éléments nauséabonds de son programme. Leur futur score électoral va inévitablement créer énormément de colère parmi la jeunesse et les travailleurs.

    Préparons-nous partout, y compris sur L’ULB, pour les mobilisations futures. Défendons y un programme offensif pour satisfaire les besoins des 99% et non la soif de profits des 1% les plus riches. Les mobilisations plus larges qui prendront place seront une occasion de discuter le plus largement possible du renversement de ce système pourri au sein duquel les 8 personnes les plus riches possèdent plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité.

    Après ce rassemblement de vendredi, EGA veut organiser les campagnes à venir et prendre des initiatives pour construire ces mouvements sur l’ULB et ailleurs. Prenez contact avec nous!

    Calendrier d’actions : Construisons les mobilisations contre Trump et sa politique

    • 12 février : Rassemblement devant l’ambassade USA à BXL contre le Muslim Ban (15h).
    • 20 février : Action lors de la visite de Mike Pence (vice-président) à BXL.
    • 12 mars : Journée de lancement campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité).
    • 16 mars : Manifestation contre la haine et la division à Anvers.
    • 24 & 25 mai : Manifestation contre la venue de Trump à Bruxelles.

    egaulb@gmail.com

    Micro ouvert contre Trump à l'ULB

  • 16 mars: Manifestation antiraciste à Anvers

    Le jeudi 16 mars, 19h, gare d’Anvers-Berchem.

    Trump est maintenant président des États-Unis. Le 15 mars, Geert Wilders pourrait remporter les élections aux Pays-Bas. Après cela, Marine Le Pen et le Front National menacent de remporter un bon succès en France. Ripostons contre leur politique qui vise à “diviser pour mieux régner” !

    Aux Etats-Unis, des millions de personnes sont déjà descendues dans les rues contre Trump et son projet politique de haine. Il y a eu les «Million Women’s Marches» contre le sexisme, le racisme, l’homophobie et les politiques antisociales et des manifestations et actions d’occupation ont conduit à la suspension de son décret anti-immigration. L’action de masse peut stopper Trump, Wilders, Le Pen,…

    Les politiques d’austérité de l’establishment entraînent chômage, corruption et pénuries à tous les niveaux. Des figurent telles que Trump et Le Pen instrumentalisent la situation pour pointer du doigt des boucs émissaires: les migrants, les réfugiés, les chômeurs,… Voilà d’où proviennent le racisme, le sexisme et l’homophobie.

    Les véritables responsables des énormes inégalités – le 1% le plus riche au sommet de la société – en sortent indemnes. Aujourd’hui, 8 super-riches possèdent plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Comment peuvent-ils garder en mains les rênes du pouvoir ? En montant les diverses couches de la population les unes contre les autres.

    C’est également ce que nous voyons chez nous. A Anvers, Bart De Wever et son conseil communal stigmatisent les berbères, les réfugiés, les travailleurs sociaux ou encore les travailleurs du secteur chimique en grève. Le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la migration Theo Francken (N-VA) estime que nous ne devions pas être «si hystériques» au sujet de Trump et de son décret anti-immigration! Ils appliquent au même moment une brutale politique de casse sociale qui aggrave tous les problèmes sociaux.

    Comment les stopper ?

    Le capitalisme néolibéral est synonyme de désastre pour la majorité de la population. Il conduit au chômage, aux privations, à la guerre,… Seule une alternative de gauche conséquente peut y faire face. D’ailleurs, selon les sondages, Bernie Sanders aurait pu l’emporter contre Trump aux présidentielles américaines. L’expérience des Etats-Unis illustre également que la lutte paie. Le décret anti-immigration de Trump a été suspendu sous la pression des mobilisations de masse. Inspirons-nous en et combattons la politique réactionnaire !

    Toutes les victimes de la politique antisociale doivent ensemble exiger un enseignement gratuit et de qualité, des emplois décents, la défense du droit des femmes à disposer de leur corps, la fin du sexisme,… Luttons tous ensemble pour un meilleur avenir !

    Les Etudiants de Gauche Actifs s’organisent contre les coupes budgétaires dans l’enseignement, contre les discriminations et contre le système responsable de ces maux : le capitalisme. Au travers de manifestations, de réunions, de meetings et d’actions, nous voulons discuter d’une société alternative à ce monde capitaliste.

    Organise-toi et rejoins-nous! info@gauche.be – 0474/35 30 36

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    16 mars 2017 – Manifestation anti-NSV !

    La manifestation contre le racisme, la haine et la division du 16 mars s’oppose à une marche de la haine de l’extrême droite (le Nationalistische Studentenvereniging) qui se déroulera le même soir. Cette marche de la haine réunira de nombreux néonazis. Notre manifestation anti-NSV non-violente vise à ne pas laisser nos rues à la violence de l’extrême droite. Participez!

  • Dégouté par l’élection de Trump? Tu veux faire quelque chose ? Rejoins la résistance!

    La victoire inattendue et choquante de Donald Trump a été source de colère, de confusion et de crainte parmi la population des Etats-Unis et du monde entier. Son élection a immédiatement provoqué de grandes manifestations. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre son agenda politique raciste et de droite.

    Par Fabian

    Clinton a perdu les élections

    D’après Oxfam, 95% de la croissance économique aux Etats-Unis entre 2009 et 2014 est allé vers le 1% les plus riches, pendant que le revenu réel des 90% plus pauvres a diminué dans la même période. Face à l’énorme colère de la majorité de la population contre les inégalités, l’incertitude d’avenir et la politique de l’establishment, Clinton n’avait rien d’autre à dire que ‘‘l’Amérique est déjà grande parce que l’Amérique est bonne.’’ Pas mal de gens se demandent encore ce qu’elle a bien pu vouloir dire…

    L’approche politique pro-Wall Street et pro-Big business de Clinton en a fait la pire candidate possible contre Trump. Elle a obtenu 6 millions de voix en moins qu’Obama en 2012. Trump, de son côté, a eu un million de voix en moins que le candidat républicains malheureux aux élections de 2012 Mitt Romney. C’est Clinton qui a perdu le plus et Trump est devenu le nouveau président.

    Où était Bernie Sanders ?

    Les choses auraient pu être différentes. Tous les sondages dévoilés durant les primaires démocrates ont montré que Bernie Sanders était le candidat aux meilleures chances de victoire contre contre Trump. Sanders a fait une erreur cruciale en appelant à voter pour Clinton et en refusant de se présenter comme candidat indépendant. Son appel pour ‘‘une révolution politique contre la classe des milliardaires’’ et son programme – reposant sur des revendications comme l’instauration d’un salaire minimale fédéral de 15 dollars de l’heure (contre 7,5 dollars actuellement), l’abolition des frais d’inscription pour les étudiants et un système de soins de santé universel – avaient déclenché un énorme enthousiasme parmi de larges couches de jeunes et de travailleurs. En absence de cette alternative de gauche, le populisme de droite de Trump était le seul choix restant contre l’élite politique.

    Même maintenant, la campagne autour de Sanders reste collée au Parti démocrate avec l’espoir d’en faire un parti plus progressiste. La campagne ‘Our Revolution’ veut faire élire 6.700 progressistes dans les structures du parti. Mais le Parti démocrate est un instrument aux mains des capitalistes. Il fonctionne plutôt comme un réseau clientéliste que comme un vrai parti. Il n’a pas de base active ou massive parmi les travailleurs. La défaite contre Trump et les preuves de fraude au cours des primaires ajoutent au discrédit du parti.

    ‘‘Donner une chance’’ à Trump ou organiser la lutte contre lui ?

    La direction des Démocrates fait tout pour stopper le mouvement anti-Trump. Clinton a décrit Trump comme étant ‘‘extrêmement dangereux’’ pendant la campagne. Après les élections elle a demandé à ses partisans de donner une chance à Trump et de faire preuve ‘‘d’ouverture d’esprit’’. Obama a déclaré ‘‘nous devons lui souhaiter du succès dans l’unification et la direction du pays.’’

    L’unité qu’il nous faut n’est pas à conclure avec Trump, le Parti Républicain, le parti démocrate ou encore la classe des milliardaires représentée par ces partis. Il nous faut une unité des travailleurs et des jeunes contre la droite, ses déportations de masse, son islamophobie et son offensive contre les travailleurs. Les Démocrates ne sont pas un instrument utile pour stopper le populisme de droite, les travailleurs et leurs familles doivent construire leur propre instrument politique : un parti des 99%.

    #ResistTrump

    L’élection de Trump représente un désastre pour les travailleurs et les jeunes. Mais c’est aussi une étape dans le processus des troubles sociaux aux Etats-Unis : l’élite a de plus en plus de difficultés à contrôler la situation.

    Ce que Trump parviendra à réaliser de son agenda réactionnaire dépendra principalement de la résistance et des mouvements sociaux. C’est ainsi que le retrait militaire américain a été obtenu dans la guerre du Vietnam. Les premières actions contre Trump ont été prometteuses. La question est maintenant de savoir si ces actions et la solidarité contre Trump, le racisme et le sexisme peuvent être transformées en mouvements structurés et forts. Une nouvelle date s’annonce : celle de l’investiture de Trump les 20 et 21 janvier. Les actions se préparent avec les hashtags #ResistTrump et #OccupyInauguration.

    Contre Trump, contre le système !

    Jamais auparavant les candidats des deux grands partis n’ont été si détestés aux élections présidentielles. La légitimité du système capitaliste et de ses institutions est remise en cause. Trump a ouvertement défendu que le ‘système politique est truqué’. Le FBI est intervenu publiquement dans le processus politique avec l’enquête sur les e-mails de Clinton.

    C’est inévitable : Trump va décevoir ses partisans. La construction d’un mur à la frontière avec le Mexique ne va pas faire revenir les millions d’emplois perdus dans la ‘Rust Belt’, les régions désindustrialisés des Etats-Unis. Les projets d’investissement pour une infrastructure du 21e siècle sont en contradiction avec les promesses de cadeaux fiscaux pour 7.000 milliards de dollars pour les riches.

    La période qui nous fait face sera faite de chaos, de provocations et de confrontations. Des millions de jeunes et des travailleurs seront obligés de se battre pour défendre leurs conditions de vie. Ceux qui étaient déjà radicalisés dans la dernière période doivent construire de véritables mouvements de masse autour d’une alternative indépendante du patronat. La lutte contre Trump ne gagne toute sa pertinence qu’en étant un combat contre le système capitaliste.

    Les actions de masse aux Etats-Unis méritent notre soutien et notre solidarité. Participe aux actions dans notre pays, organise-toi dans la lutte pour une alternative socialiste contre le chaos et la haine du capitalisme.

  • ResistTrump – Mons solidaire contre le sexisme et le racisme

    Vendredi 20 janvier 2017 à 18h, Square Franklin Delano Roosevelt, 7000 Mons

    Donald Trump prépare des attaques d’une ampleur inédite à l’encontre des femmes, des immigrés, des musulmans, des LGBTQI, de l’ensemble de la classe des travailleurs ainsi que contre l’environnement. Trump est l’expression d’un système pourri jusqu’à la moelle. Choisir entre Trump et Clinton, c’était pour beaucoup choisir entre la peste et le choléra. La colère et la frustration contre l’élite sont exploitées par les populistes de droite. Mais le mouvement autour de la candidature de Sanders a illustré le potentiel pour un parti et un mouvement de masse défendant les intérêts de 99%.

    Mobilisons-nous en solidarité avec les manifestations de masses de la jeunesse (Student Walk Out) et de femmes (Million Women March) qui prendront place à travers les États-Unis le 20 et 21 janvier à l’occasion de l’investiture de Trump.

    À travers le monde, luttons et revendiquons d’une seule voix :

    – Ensemble contre le sexisme : Contre les violences sexistes ; À travail égal, salaire égal.

    – Non aux murs USA-Mexique ; Stop à l’Europe Forteresse.

    – Unissions-nous contre les attaques islamophobes et racistes : Black lives matter.

    – Combattons les discriminations vis-à-vis des LGBTQI.

    – System change, not Climate change: le changement climatique n’est pas un point de vue mais un fait, combattons-le ! Non aux pipelines dans le Dakota et ailleurs. Pour le renforcement du mouvement environnemental.

    – Pour un refinancement public de l’enseignement pour qu’il soit accessible et qualité pour tous.

    – Stop à la politique pour les 1% de super-riches ; Luttons contre le capitalisme et pour une société orientée vers les besoins des 99% !

    => Sur facebook

  • USA: En moins de 24h, 40.000 personnes répondent à l'appel à manifester de Socialist Alternative!

    sa_oakland

    L’impensable est arrivé – Donald Trump l’a emporté. En outre, les républicains ont pris le contrôle des deux chambres du congrès. Ils planifient une tempête d’attaques contre les plus vulnérables de notre société. Cela ne peut pas arriver. Nous devons rester unis et mobiliser la solidarité active autour du vieux slogan du mouvement ouvrier : “une blessure à l’un est une blessure à tous” (An injury to one is an injury to all). Nous devons construire la riposte contre Trump et la droite.

    Quelques heures à peine après l’élection de Trump, Socialist Alternative, les Socialist Students (organisation de jeunesse de Socialist Alternative) et le “Movement for the 99%” ont lancé un appel pour organiser des manifestations de masse à travers le pays afin de réunir la résistance contre le sexisme et le racisme ainsi que dans le but de commencer à construire le mouvement contre Trump et la classe des milliardaires. En moins de 24 heures, près de 40.000 personnes ont répondu à notre appel!

    Le nombre de personnes – majoritairement des jeunes – qui ont participé dans chaque ville est électrisant: 10.000 personnes à New York; 6.000 à Philadelphie; 10.000 à Boston; 6.000 à Seatle et 5000 à Oakland. Nos actions de protestation ont figuré en bonne place des actualités à travers le pays et à l’échelle internationale, de CNN au Guardian.

    Tout cela n’est encore que le début

    sa_boston
    Boston. Une excellente affluence pour un meeting destiné à discuter de la construction du mouvement contre Trump.

    Des projets sont en cours d’élaboration afin d’organiser d’énormes actions de protestations nationales autour de l’inauguration de Trump les 20 et 21 janvier prochains. Nous voulons clairement affirmer que nous rejetons son programme de droite réactionnaire et pro-capitalistes. Nous devons construire un mouvement de la base de la société contre la menace de l’escalade des expulsions de migrants et de la répression contre les communautés musulmanes, entre autres. Socialist Alternative sera à l’avant-garde de l’organisation de ces manifestations et du développement de larges coalitions pour rester unis dans la lutte contre la haine.

    Mais pour défier l’agenda politique de Trump, nous avons besoin de votre aide. Nous avons besoin des millions de personnes qui ont défendu la révolution politique de Bernie Sanders. Il nous faut construire ensemble un mouvement de masse indépendant de deux partis de Wall Street pour résister aux attaques féroces de Trump et de la droite.

    => Déclaration de nos camarades de Socialist Alternative : “Vers quatre ans de chaos et de luttes! Il nous faut une résistance de masse et un nouveau parti des 99%!”

    Le 26 novembre prochain, nous accueillerons à Bruxelles KSHAM SAWANT, élue au Conseil de la ville de Seattle (plus d’infos sur l’événement – Qui est Kshama Sawant ?)

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    Manifestation anti-Trump de Seattle.
    sa_philadelphie
    Manifestation anti-Trump de Philadelphie.
    sa_ny
    Manifestation anti-Trump de New York.
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    A New York, la manifestation est bien entendu passée en face de la Trump Tower.
    sa_mineapolis
    Manifestation anti-Trump à Minneapolis.
  • Résistons au racisme sous toutes ses formes

    racisme_ls2015‘‘Retourne au Maroc’’. C’est la réflexion lancée par un député à une collègue issue de l’immigration. Cela résume la manière dont le racisme se développe au point d’être exprimé ouvertement. Le député en question n’est pas un élu d’extrême droite, mais un membre de l’Open VLD (parti libéral flamand), Luc Van Biesen. Cela aurait tout aussi bien pu être quelqu’un de la N-VA. Le président de la Chambre Siegfried Bracke a dévoilé dans le magazine Knack ce qui explique les nombreuses déclarations racistes de la N-VA: ‘‘Mon parti est déterminé à gagner à notre camp un maximum d’électeurs du Vlaams Belang.’’

    Comment ? Ce fut tout récemment illustré par une interview de l’échevin anversois Fons Duchateau dans De Standaard où il a parlé d’une ‘‘invasion des demandeurs d’asile’’ qui arrivent ici ‘‘parce que le robinet est ouvert’’ et que les communautés de réfugiés appellent à venir ici par ‘‘tam-tam’’. L’inégalité scolaire ? Pour lui c’est ‘‘liée à la culture’’. Duchateau balance à la poubelle toutes les études portant sur les inégalités dans le système éducatif belge : pour lui, ce n’est pas le système qui est responsable, ce sont les migrants et surtout leur culture (lire: leur religion). Il a tort bien entendu.

    Ce racisme ne sévit bien entendu pas qu’à Anvers, ni uniquement chez les parlementaires de droite populiste ou d’extrême droite. Pour les années 2013, 2014 et 2015, le nombre d’affaires à caractère raciste ou xénophobe est en nette augmentation et atteint des sommets, dans l’ordre, à Anvers, Liège et Charleroi. Le racisme existe aussi parmi les travailleurs qui craignent pour leur avenir et qui sont confrontés au risque de sombrer dans la misère, au terrorisme et à la guerre. Ces dangers augmentent sans cesse. Mais qui est responsable de la catastrophe de Caterpillar et des 2200 travailleurs qui risquent de se retrouver à la rue ? Les migrants qui fuient les bombardements en Irak et en Syrie ?
    Ce système en crise tente de trouver des boucs émissaires. C’est toujours de la faute de quelqu’un d’autre, de préférence les parmi les groupes les plus faibles dans la société : les demandeurs d’asile, les migrants, les chômeurs, les jeunes,… Les travailleurs et les jeunes ne doivent pas se laisser prendre dans ce piège de la division. Personne n’échappera à cette logique. Dans l’interview susmentionnée, Fons Duchateau s’en est également pris à des sans-abris qui ont lancé une pétition contre la commercialisation du secteur du travail social ainsi qu’aux travailleurs sociaux eux-mêmes.

    Souvenons-nous de ce fameux texte du pasteur allemand Martin Niemöller: ‘‘Quand ils sont venus chercher les socialistes, je n’ai rien dit. Parce que je n’étais pas socialiste. Alors ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n’ai rien dit. Parce que je n’étais pas syndicaliste. Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n’ai rien dit. Parce que je n’étais pas juif. Enfin, ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour me défendre.’’ Cette politique de stigmatisation et de recherche de boucs émissaires a plusieurs objectifs : dévier l’attention de la contradiction fondamentale entre l’élite de riches qui contrôle la société et le reste de la population, mais également diviser la population normale.

    Incapable de mettre en œuvre une politique garantissant un avenir décent à chacun, l’establishment préfère individualiser les problèmes sociaux. Mais toute cette rhétorique est comme un feu vert pour le Vlaams Belang et pour tous les racistes, organisés ou non, qui se sentent plus en confiance pour exprimer leurs opinions dégoûtantes. Si Siegfried Bracke pense que le Vlaams Belang peut être arrêté en reprenant son discours, il se trompe lourdement. Le Vlaams Belang est d’ailleurs remonté à 13 % dans les plus récents sondages.

    Les Étudiants de Gauche Actifs veulent s’opposer aux provocations racistes, ainsi qu’aux attaques contre notre sécurité sociale et autres mesures antisociales. Pour lutter contre toutes les discriminations, il faut se battre pour garantir à chacun le droit à une vie décente. C’est tout à fait possible, jamais autant de richesses n’ont été présentes dans la société. Nous avons mené des actions à Gand et à Anvers à la mi-septembre contre les déclarations racistes de la N-VA et, le 24 septembre, nous nous sommes rendus à une manifestation contre la violence néonazie en Allemagne, à Dortmund. Rien ne nous fera changer de cap à l’avenir. Participez et rejoignez les Étudiants de Gauche Actifs !

  • Les Etudiants de Gauche Actifs protestent contre le racisme de la N-VA

    ega_gand_sept2016

    Le 15 septembre dernier, les Etudiants de Gauche Actifs de Gand avaient organisé une action de protestation en déposant une lettre dans la boite aux lettres de Siegfried Bracke (président de la Chambre, N-VA). L’occasion immédiate de cette action, ce furent les déclarations racistes des membres de la N-VA au cours de ces dernières semaines.

    Mai, membre d’EGA à Gand à Saint-Lucas, explique : ‘‘Le discours de haine des politiciens, l’interdiction du burkini et toutes les déclarations racistes de la N-VA leur permettent de ne pas se prononcer contre les problèmes sociaux réels ! Ce ne sont jamais les grandes entreprises ou les multinationales qui sont accusées. Ce sont toujours certaines catégories de la population. La N-VA en fait un sport. D’abord, les Wallons et les chômeurs, plus tard les Berbères, les réfugiés et enfin les musulmans. Qui sera le prochain bouc émissaire?’’

    Kobe, membre d’EGA à Gand à l’Athenée Voskenslaan, explique : ‘‘Nos gouvernements sont des Robin des Bois inversés: des cadeaux pour les riches, les banquiers et les multinationales, de l’austérité pour les jeunes, les travailleurs, les chômeurs et les retraités. En accusant ensuite les migrants. Seuls les bénéfices des grandes entreprises comptent et la rage austéritaire du gouvernement de droite peut causer plus de ravages si les jeunes et les travailleurs ne réalisent pas qu’ils ont des intérêts identiques à leurs collègues issus de l’immigration ou ayant une autre religion. Nous pouvons mieux riposter au racisme en étant organisés et en construisant une alternative aux assainissements et aux problèmes sociaux. Nous renforçons la solidarité par la lutte.’’

  • Stopper le racisme par la lutte active contre toutes les formes de division

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    Diviser pour régner. Bart De Wever le dit probablement plutôt en latin: «divide et impera». Son parti, la N-VA, applique constamment cette tactique éprouvée et séculaire. Jusqu’il y a peu, les problèmes de financement de la sécurité sociale s’expliquaient essentiellement par la faute des Wallons. Maintenant, ce sont surtout les réfugiés qui bénéficient de cet ‘‘honneur’’. C’est bien pratique pour passer sous silence la réduction des cotisations patronales à la sécurité sociale. La pénurie de logements sociaux? A cause des transferts financiers vers la Wallonie. Et de l’arrivée des réfugiés. A Anvers, où il y a peu de Wallons pour servir de boucs émissaires, ce sont les ‘‘Berbères’’ (les Amazighs) qui ont été accusés de tous les maux de la ville que dirige De Wever.

    Article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

    Le racisme comme écran de fumée

    Partout où sévissent des pénuries, on cherche des boucs émissaires derrière lesquels masquer les véritables profiteurs et leurs représentants politiques. Dans une société qui plus que jamais subit les conséquences de la guerre, de la misère et de la pauvreté, dans une société où le fossé entre riches et pauvres ne cesse de grandir, les néolibéraux ont besoin de beaucoup de boucs émissaires. L’objectif visé est de garder le silence sur les véritables raisons des problèmes sociaux.

    Le racisme, tout comme la question communautaire, sert aussi à diviser la classe des travailleurs afin d’affaiblir leur lutte contre les politiques antisociales. Le gouvernement de droite peut plus facilement éviter les conséquences de la colère populaire si les travailleurs ne voient pas qu’ils ont les mêmes intérêts que leurs collègues issus de l’immigration ou d’une autre religion. Au moment où le gouvernement préparait une nouvelle offensive contre nos conditions de vie, la discussion sur le burkini est arrivée à point nommé.

    La controverse sur le burkini n’a rien à voir avec les droits des femmes

    En France, des agents de police armés ont obligé une femme à se dévêtir sur la plage. Différentes municipalités françaises avaient imposé une interdiction du burkini contraires aux droits et libertés constitutionnels. Cette virulence contre le burkini a officiellement été présentée comme étant féministe et en faveur de la libération des musulmanes. Des agents armés qui surveillent la tenue vestimentaire des femmes sur la plage, cela fait plutôt penser à des régimes réactionnaires comme celui de l’Arabie Saoudite.

    Le PSL défend le droit des femmes de disposer de leur corps comme elles l’entendent. Cela implique que les femmes ont le droit de porter le voile ou un burkini de même que le droit de ne pas le porter. La polémique sur le burkini a pour but de viser les musulmans, c’est un exemple classique de la politique de diviser pour régner. Juste au moment où le débat a été relancé concernant le budget fédéral en Belgique, la N-VA a sauté sur l’occasion.

    Si les partis au pouvoir en France et en Belgique avaient vraiment les droits des femmes à cœur, ils ne sabreraient dans aucun budget des services publics tels que la petite enfance, l’enseignement,… tout en imposant une super-flexibilité et de plus bas salaires aux travailleurs.

    La politique de droite provoque des problèmes sociaux

    En Flandre, le président du SP.a, John Crombez, a fait son mea culpa: selon lui, la gauche s’est montrée ‘‘naïve’’ dans les domaines de la migration et de la sécurité. Voilà une parfaite illustration d’où en est cette ‘‘gauche officielle’’ qui a imposé la politique néolibérale des décennies durant et qui maintenant n’a rien à offrir en réponse aux conséquences de cette politique. Cela va de pair avec l’image d’une ‘‘gauche’’ responsable de l’arrivée des réfugiés, un cliché que la droite instrumentalise sans vergogne.

    La gauche conséquente, elle, ne s’est pas compromis en soutenant la guerre en Afghanistan, en Irak, en Syrie et ailleurs. Ce n’est pas par hasard si la plupart des réfugiés proviennent de ces pays. Ces guerres ont contribué à la croissance de groupes réactionnaires extrémistes comme les talibans et l’Etat Islamique. Toujours à gauche va à l’encontre de la rupture du tissu social de nos quartiers et les communautés en raison de l’austérité. La gauche conséquente s’est opposé à la casse sociale consécutive à la logique néolibérale dans nos quartiers et nos communautés. La gauche conséquente dispose d’un programme pour que chacun puisse vivre paisiblement, ensemble, dans le respect de l’individualité de l’autre: un programme basé sur l’emploi, les services publics, l’accès aux logements,… qui offre un bon avenir à tous, et pas seulement aux super-riches comme cela est le cas aujourd’hui. Nous défendons une transformation socialiste de la société et une rupture anticapitaliste.

    Les partis traditionnels ne vont pas aussi loin, pas même la social-démocratie. C’est même aller trop loin pour eux que de relier la crise des réfugiés aux guerres. La responsabilité des problèmes sociaux est donc individualisée: ce sont les jeunes musulmans le problème. Pas tous les musulmans, la plupart, selon Crombez, sont des ‘‘Flamands modernes’’. Il y a donc encore une petite différence entre lui et la N-VA.

    La social-démocratie est en effet en partie responsable de la montée des tensions actuelles dans les quartiers et les villes. Les ‘‘jeunes musulmans’’ dont parle Crombez, ont vu des années durant leurs frères et sœurs plus âgés, leurs amis et leurs famille évoluer sans emploi ou sans perspectives d’avenir stable. Où donc était la social-démocratie lorsqu’il fallait réagir avec un plan garantissant de bons emplois pour tous ? La politique de la social-démocratie, ce n’est pas la ‘‘gauche laxiste’’, c’est juste la droite.

    Lutter contre le racisme

    Un adolescent de Genk issu de l’immigration est décédé cet été au Maroc et des dizaines de racistes étaient immédiatement prêts à danser sur sa tombe de la manière la plus dégoûtante qui soit. Ils n’ont pas fait l’objet de la même attention médiatique que les musulmans imaginaires de Jan Jambon qui auraient ‘‘dansé après les attentats’’. Deux poids, deux mesures.

    En Belgique, le racisme reste pour l’instant largement passif, au stade de commentaires engloutis par les médias sociaux. Mais les cas de racisme ‘‘dans la vraie vie’’ sont en augmentation: propos racistes tenus dans les lieux publics, regards en colère contre ceux qui semblent ‘‘différents’’ ou violence manifeste.

    De petits groupes racistes comme PEGIDA ou Nation du côté francophone ne parviennent pas à organiser activement des événements majeurs. Le Vlaams Belang et PEGIDA ont tenté de créer un mouvement au début de cette année, ce fut un échec. Les contre-actions étaient généralement bien plus grandes. Nous avons joué un rôle majeur pour l’assurer avec notre campagne antifasciste flamande Blokbuster. C’est ce qu’a reconnu Manuel Abramowicz de RésistanceS.be dans les pages du quotidien Le Soir au sujet de la manifestation annuelle du NSV (association étudiante officieuse du Vlaams Belang): ‘‘Cette manifestation regroupe entre 150 et 200 militants. La contre-manifestation, constituée de jeunes d’extrême gauche (…) rassemblent, eux, entre 500 et 1.000 manifestants. Ces chiffres résument bien l’état des forces en présence. L’extrême gauche n’est pas dans l’air du temps, contrairement à l’extrême droite. Mais sur le terrain, la gauche radicale est numériquement plus importante sur le terrain militant.’’ L’utilisation du terme ‘‘d’extrême gauche’’ est regrettable, mais la conclusion est correcte: l’extrême droite bénéficie d’un soutien, mais qui reste essentiellement passif.

    Le racisme et d’autres formes de division doivent être activement combattus. Au bar ou sur les médias sociaux, les déclarations racistes font plus de dégâts si elles n’entrainent pas de réponse. Dans certains cas, la confiance des racistes les pousse vers des actes de violence en dehors des médias sociaux. En France et en Allemagne, des réfugiés ont été attaqués en rue, des centres de réfugiés ont été victimes de tentatives d’incendie,… A Dortmund, en Allemagne, les néo-nazis se sont sentis suffisamment forts pour passer à une tentative d’assassinat contre un antifasciste.

    La meilleure riposte est de s’organiser et de construire une alternative à l’austérité et aux problèmes sociaux, cela ne peut que renforcer la solidarité dans la lutte. Ce qu’il faut, c’est organiser les antiracistes sur base d’une perspective de lutte et d’une stratégie orientée contre le système capitaliste responsable des diverses formes de division.

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