Tag: Sans-papiers

  • Assemblée citoyenne de la campagne Commune hospitalière de Liège

    Ce lundi 4 décembre, 19h, à L’Aquilone asbl, boulevard Saucy n°25 4020 Liège

    La première phase de la campagne “Rendons notre commune hospitalière” lancée par le CNCD 11.11.11 et le CIRé touche à sa fin à Liège. Une motion est sur le point d’être signée par les autorités communales qui s’engagent à améliorer l’accueil des personnes migrantes sur le territoire de la ville de Liège.

    Cette soirée sera l’occasion de revenir sur le contenu de cette motion et sur les avancées obtenues en présence d’Emmanuelle Vinois de l’asbl Point d’appui qui a négocié avec la ville au nom du collectif.

    Ce sera également un espace de rencontre et d’échange avec divers citoyens, militants et initiatives qui se sont particulièrement mobilisés sur cette question.

    >> Événement Facebook

     

    >> Des communes hospitalières contre le racisme d’État ?

    >> Contre le racisme du gouvernement Michel, pour une commune de Saint-Gilles hospitalière !

  • Contre le racisme du gouvernement Michel, pour une commune de Saint-Gilles hospitalière !

    Via un plan radical d’investissements publics dans les logements sociaux, les écoles et les soins de santé !

    Le gouvernement de droite dure, NVA en tête, multiplie les provocations racistes contre les réfugiés, les sans-papiers et la population d’origine immigrée. Ceci afin de nous diviser et détourner l’attention de ses politiques d’austérité contre nos salaires et allocations, nos pensions, et nos services publics.

    Le gouvernement avait fait directement face à un plan d’action syndical historique qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre 2014. Bien qu’il était clair que le mouvement des travailleurs était capable de le faire tomber, cette opportunité n’a pas été saisie. Depuis la NVA et le gouvernement a réussi à se restaurer vu la faiblesse de l’opposition surtout du PS. Des « socialistes » qui mènent une politique néolibérale et qui s’en mettent plein les poches renforcent la droite.

    Les politiques d’austérité sont accompagnées d’une démolition du droit d’asile et d’une répression brutale contre les migrants. Plongés dans une situation clandestine et précaire, les sans-papiers sont contraints d’accepter les pires jobs au noir, avec des salaires de misère et sans protection. Cela exerce une pression vers le bas sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail de la population stimulant le racisme et la division entre travailleurs. Les uns comme les autres, nous avons des intérêts communs et nous devons nous battre ensemble.

    Heureusement, une contre-réaction prend à nouveau place. Des manifestations étudiantes ont pris place en Flandres contre la venue de Théo « Trump » Francken dans les universités. Le 12 novembre, la Coordination nationale des sans-papiers a organisé la plus grande manifestation depuis fin 2015, avec plus de 5000 personnes. Enfin la campagne « Rendons nos communes hospitalières » se développe dans différentes villes et une manifestation de solidarité avec les réfugiés prendra place le 13 décembre prochain lors du sommet européen.

    Luttons ensemble pour les besoins de tous

    La notion d’hospitalité doit se traduire sur le terrain dans les services communaux, ce qui demande du personnel supplémentaire. Les occupations de bâtiments par les sans-papiers doivent être soutenues et non expulsées. Les contrôles d’identité au faciès doivent stopper. Des places d’accueil en suffisance doivent être crées. Appliquons la réquisition des logements inoccupés pour les sans-abris avec ou sans papiers. Au-delà de palier a l’urgence, l’accès au logement, à des soins de première ligne ainsi qu’à un enseignement gratuit et de qualité est central pour effectivement rendre nos communes hospitalières.

    Au lieu de la politique communale de logement de Picqué orientée vers l’attrait de couches plus aisées pour en chasser les pauvres, il faut un plan ambitieux de construction de 4000 logements sociaux publics à Saint-Gilles. Ceci afin de résoudre une liste d’attente sans fin et inverser la courbe croissante des prix des loyers. Un plan massif d’investissements publics devrait aussi être élargi vers la construction de nouvelles écoles pour endiguer la pénurie et diminuer le nombre d’élèves par classe ou encore dégager les moyens suffisants pour des maisons médicales et des maisons de repos.

    Bref, lier les revendications, unifier les luttes, c’est donc tisser les liens de solidarité et accroître la mobilisation qui permettra à tous de l’emporter.

    Pour une commune de gauche

    Comment faire de Saint-Gilles une commune hospitalière ? Le PS à Saint-Gilles a fait le choix de prendre la droite avec lui au pouvoir, malgré qu’il dispose d’une majorité, pour mener une politique communale néolibérale qui aggrave les pénuries sociales. Les sondages qui indique que le PTB devient un vrai challenger sont très enthousiasmants. À moins d’un an maintenant des élections communales de 2018, le PTB peut saisir le potentiel pour transformer de bons sondages en véritable changement. Les campagnes de gauche qui ont connu les plus grands succès électoraux sont celles qui ont su susciter l’enthousiasme et la participation massive, en reposant sur des campagnes larges et inclusives basées sur l’action comme celle de Sanders, Corbyn, Mélenchon et Podemos. Le PSL est prêt à y contribuer. 

    Le PTB et les majorités progressistes entreront en collision avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. Dans les années 80’, le conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, a trouvé la parade pour lancer son vaste programme d’investissements publics. Il a construit un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche. Et, via des grèves et des manifestations de masse, il a forcé le gouvernement Thatcher à céder un refinancement de la ville.

    Une initiative inclusive basée sur l’action peut permettre une préparation politique via des discussions ouvertes et démocratiques, mais aussi la défense et la popularisation d’un programme qui rend possible de parvenir à la victoire. Des propositions et mesures concrètes sont indispensables, mais également un projet pour ce qu’il conviendra de faire si l’establishment essaie de nous étouffer ; un projet qui ne peut être que celui du véritable socialisme démocratique car les marges pour changer fondamentalement la politique n’existent pas sous le capitalisme.

    13 de?cembre – Grande manifestation pour la justice migratoire et la justice sociale – 17H a? Arts-Loi – A l’occasion du contre-sommet europe?en sur l’immigration.

     

  • Des milliers de personnes manifestent pour la régularisation des sans-papiers

    Ces dernières années, la Belgique s’est de plus en plus enfoncée dans une politique agressive contre les personnes sans papiers et dans la répression à l’encontre des responsables de leur actions pour exiger leurs droits. La résistance n’a pas été évidente. Hier, une nouvelle manifestation nationale pour la régularisation des sans papiers a démontré que le mouvement bénéficie encore d’un large soutien. Des milliers de personnes étaient présentes en dépit du mauvais temps.

    > Déclaration du PSL publiée dans le cadre de la mobilisation vers cette manifestation

    Reportage photos de Mario

    Manif sans-papiers // Mario

  • Des communes hospitalières contre le racisme d’État ?

    Liège pourrait-elle bientôt devenir la première ‘‘ville hospitalière’’ pour les migrants ? Un groupe de travail sera en tout cas constitué pour analyser la question de l’accueil des migrants sur le territoire de la Ville de Liège. Cette annonce fait suite à une interpellation citoyenne au conseil communal du 2 octobre dernier, une initiative prise dans le cadre de la campagne des ‘‘communes hospitalières’’ initiée par le CNCD-11.11.11.

    Ce soir -là, il y avait du monde aux portes de l’Hôtel de Ville. Des dizaines de personnes étaient venues soutenir plusieurs interpellations communales : ‘‘commune hospitalière’’, celle de la Voix des sans-papiers (VSP) concernant l’avenir de leur occupation, celle visant à supprimer le règlement communal sur la mendicité ou encore celle du collectif de riverains opposés au projet immobilier dans la zone du Ry-poney. Cette belle mobilisation n’est bien entendu pas étrangère à la décision du bourgmestre Willy Demeyer (PS) de créer un groupe de travail sur la question migratoire à Liège. Il y a également fort à parier que les récents sondages – très favorables au PTB et à Ecolo en Cité ardente – poussent les autorités à être plus sensibles aux mobilisations sociales.

    Qu’est qu’une commune hospitalière ?

    La campagne revendique notamment que la Ville de Liège mette à disposition ‘‘des logements adaptés et abordables’’ pour les familles migrantes, mais aussi ‘‘pour toutes les personnes dans le besoin’’. Elle réclame également le soutien de la ville aux occupations de bâtiments par les sans-papiers ou encore que la police opérant sur Liège ne procède pas à l’arrestation de familles en situation illégale et, entre autres, ‘‘qu’aucune personne en séjour irrégulier venant déposer plainte, car elle a été victime d’un abus ou de violence’’ ne reçoive l’ordre de quitter le territoire.

    Toute une série d’autres mesures sont aussi réclamées visant à garantir les droits des personnes sans-papiers en termes d’aide au CPAS, d’information quant à leurs droits et à la manière de les défendre, d’accès aux soins de santé, de cours de français-langue étrangère ou encore à l’éducation de manière générale (surtout pour les mineurs étrangers non accompagnés).

    Cette campagne ne se limite d’ailleurs pas à Liège. En septembre, des actions ont eu lieu le même jour dans 53 communes, ce qui représente tout de même une commune francophone sur cinq !

    Quelles perspectives pour la suite ?

    La première chose est de rester vigilant et de maintenir la pression sur le conseil communal afin que le groupe de travail n’accouche pas de miettes symboliques. Dans le tract distribué par le PSL au rassemblement du 2 octobre, nous écrivions notamment : ‘‘Une pression efficace sur une autorité s’exerce par le nombre (…) les différentes mobilisations devraient être attentives à leurs revendications respectives et y faire échos, mais devraient également tenter davantage de lier leurs causes avec les intérêts de la population liégeoise dans son ensemble. (…) les personnes migrantes doivent recevoir un accès au logement, mais l’ensemble des Liégeois a intérêt à ce que la ville investisse dans un programme massif de construction de logements de qualité à prix abordable ou applique la loi sur la réquisition des logements inoccupés. De même, demander à la police communale de ne procéder à aucune arrestation pour irrégularité sur le territoire n’a aucun sens si dans le même temps, on criminalise les SDF et les mendiants.’’

    Nous terminions en expliquant que ‘‘lier les revendications, unifier les luttes, c’est donc tisser les liens de solidarité et accroître la mobilisation qui permettra à toutes et à tous de l’emporter. Et c’est du même coup inciter d’autres localités à entrer en lutte pour imposer un agenda de progrès social. Loin d’être isolée, Liège pourrait alors être un tremplin pour étendre la mobilisation à d’autres localités.’’

    La meilleure manière d’en finir avec la politique raciste de ce gouvernement serait de le faire chuter. Une occasion s’était présentée avec le plan d’action syndical de l’automne 2014 qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre 2014. Mais cette opportunité n’a pas été saisie. La campagne des ‘‘communes hospitalières’’ offre le potentiel d’une politique locale de rupture avec celle du fédéral. À moins d’un an maintenant des élections communales de 2018, cela aura le mérite de participer au débat sur le type de politique progressiste dont nous avons besoin et sur la manière de construire un éventuel réseau de communes progressistes qui pourraient accompagner la lutte sociale contre le gouvernement fédéral et le gouvernement wallon.

  • 12 novembre : manifestation nationale de la Coordination des sans-papiers

    Depuis presque 1 an et demi, des groupes de sans-papiers subissent les assauts du gouvernement actuel et de ses politiques migratoires répressives, en Belgique en général et à Bruxelles en particulier. User de racisme, de discrimination et de répression afin d’écraser le migrant : c’est la devise du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken.

    Par Rabia, militant sans-papiers membre du PSL et de la coordination des sans-papiers de Belgique

    Tandis que les néonazis peuvent librement manifester leur haine, se rassembler et obtenir des locaux (comme c’était le cas du regroupement néonazi européen APF à Ixelles), les migrants, eux, sont de toutes parts victimes de rafles, d’oppression et d’expulsions violentes. Ces dernières années, les expulsions de migrants, la répression policière, ainsi que les contrôles sont devenus systématiques et quotidiens (dans les bus, les trams, les métros, les trains,…).

    La situation des personnes sans-papiers est des plus précaires. Sans droit, ils sont obligés d’accepter les pires jobs au noir, avec des salaires de misère et sans protection. Cette politique consciente vise à exercer une pression vers le bas sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail de la population belge et ainsi diviser les travailleurs pour mieux faire passer les politiques d’austérité.

    Les sans-papiers travaillent dans l’ombre, sans droits, pour rénover le métro, construire des bâtiments, soigner des malades, garder des enfants, assurer la plonge et le nettoyage dans l’Horeca,… La plus-value de leur travail va dans les poches de leurs employeurs, alors qu’eux gagnent moins que le revenu minimum garanti et n’ouvrent aucun droit à la Sécurité sociale par leur travail. Quand des travailleurs si flexibles se trouvent à portée de main, pourquoi donc engager d’autres travailleurs qui, en plus, coûtent plus cher ? Se développe ainsi une économie informelle qui profite aux patrons. Profitant de la précarité administrative de plus de 100.000 travailleurs sans-papiers (selon les estimations les plus courantes), elle exerce une pression à la baisse sur les salaires et sur les conditions de travail, sans parler de l’absence de cotisations pour la Sécurité sociale.

    Ces attaques contre la couche la plus précarisée de la population s’inscrivent dans une offensive plus globale contre l’ensemble des travailleurs. Elles démontrent à quel point les un comme les autres ont des intérêts communs, et à quel point ils doivent se battre ensemble contre ceux qui les exploitent.

    Pour la régularisation de tous les sans-papiers !

    Malgré les difficultés, le mouvement des sans-papiers continue de s’organiser et de manifester pour exiger des droits légitimes. Ainsi, la Coordination des sans-papiers organise une grande manifestation nationale le 12 novembre prochain. Les militants sans-papiers du PSL soutiennent cet appel et estiment, en effet, que la mobilisation des sans-papiers et de leurs soutiens est incontournable pour mettre un terme à cette politique raciste.

    Les revendications de la coordination sont simples : la régularisation de tous les sans-papiers, le droit au logement, l’abolition des centres fermés, la liberté de circulation, l’arrêt des expulsions et de la criminalisation des sans-papiers, la fin du racisme et de l’hypocrisie de l’État, le respect des droits fondamentaux comme l’accès aux soins médicaux, à l’éducation et à la formation.

    Mais tout cela doit être couplé avec une lutte incessante pour l’unité du mouvement de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité et le racisme, pour une société libérée de toutes les inégalités, pour une société socialiste !

    À l’échelle internationale, la politique migratoire de Francken ne fait pas figure d’exception. Le 10 août dernier, le cabinet britannique de gestion de risques Verisk Maplecroft a publié un rapport sur l’augmentation du risque d’esclavage moderne. Aujourd’hui, 46 millions de personnes à travers le monde seraient touchées par la ‘‘traite des êtres humains et les formes d’exploitation inhérentes’’. Selon l’agence britannique, et sans surprise, le risque d’esclavage moderne aurait explosé dans les trois quarts des pays de l’Union européenne, notamment en Belgique.

    Aux USA, la politique raciste de Trump a favorisé une augmentation de l’émergence de groupes d’extrême droite et cela leur a donné la confiance pour commettre des exactions. La présidence de Trump est une expression de la crise profonde dans laquelle est plongé le capitalisme. La colère de la population n’a fait que croitre face à l’explosion des inégalités et à la généralisation de la précarité.

    C’est pour cette raison que nous devons nous opposer à ce système qui engendre misère et exploitation et qui repose sur la guerre et le pillage néocolonial poussant tant de personnes à fuir leur région au péril de leur vie.

  • Crise migratoire. Le gouvernement s’enfonce dans le racisme d’Etat

    Le 10 août dernier, le cabinet britannique de gestion de risques Verisk Maplecroft a publié un rapport préoccupant au sujet de l’augmentation du risque d’esclavage moderne. Aujourd’hui, 46 millions de personnes à travers le monde seraient touchées par la ‘‘traite des êtres humains et les formes d’exploitation inhérentes’’(1). Selon l’agence britannique, et sans surprise, le risque d’esclavage moderne aurait explosé dans les trois-quarts des pays de l’Union européenne. Notamment en Belgique.

    Par Cathy (Liège), article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

    Pour Francken, chaque demandeur d’asile est suspect

    La refonte des droits des étrangers votée par la Commission de l’Intérieur de la Chambre en juillet dernier est-elle de nature à diminuer ce risque ? Bien au contraire. Comme le dénonce notamment le CIRÉ (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers), la méthode utilisée par le gouvernement est scandaleuse (un vote intervenant 17 jours à peine après la présentation d’un texte de 400 pages préparé par les autorités durant 4 ans) et les modifications de fond font ‘‘froid dans le dos’’.

    Dans son communiqué de presse, le Ciré explique : ‘‘60 à 70% des demandeurs d’asile mentiraient au cours de leur procédure d’après le Secrétaire d’État… et c’est sur cette estimation ni vérifiée, ni vérifiable qu’est basé tout l’esprit du projet de loi : sanctionner la fraude, enfermer à tour de bras. Même s’il s’en défend, cela pourrait aboutir à un enfermement quasi-systématique des demandeurs d’asile (…). Cela reflète une connaissance très faible de la réalité du calvaire enduré par ceux qui atteignent la Belgique, ayant appris à se méfier, à ne pas tout dire, à cacher leurs documents tout au long du parcours migratoire, pour simplement survivre. Cela en dit long sur la volonté d’instrumentaliser le droit d’asile pour faire valoir une vision purement et simplement xénophobe (…).’’(2)

    Le nombre de morts ne cesse d’augmenter en Méditerranée (3800 en 2016 selon le Haut-Commissariat des Réfugiés de l’ONU) et l’année 2017 est en passe d’être la plus meurtrière. La route des Balkans est déjà bloquée, amenant hommes et familles à emprunter des trajets toujours plus dangereux. Le blocage de la route libyenne est considéré par Francken comme une solution face aux décès de la Méditerrannée. Mais il s’effectue par le biais de bandes de bandits et ne fait que déplacer le problème vers la Libye. Pendant ce temps, les différentes puissances impérialistes continuent d’entretenir conflits armés et exploitation partout dans le monde. La Belgique, elle, ‘‘emboite le pas des pays les plus répressifs en légiférant sur base de craintes, de stigmatisations et d’estimations’’.(3)

    La situation préoccupante des MENA

    Le secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations Théo Francken (N-VA) a récemment proposé de doubler la capacité des Centres fermés (où sont détenus les personnes en situation irrégulière avant leur expulsion) afin de pouvoir à nouveau placer des familles, ce qui sous-entend d’y enfermer des enfants, un dramatique retour en arrière puisque cette pratique avait disparu depuis 2008. Le Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe avait pourtant exhorté le gouvernement belge ‘‘à ne pas renouer avec la pratique consistant à détenir des familles avec enfants’’ lors d’une visite en 2015. Francken veut également tenter de faire passer une série de mesures en octobre-novembre 2017 afin de directement envoyer tout demandeur d’asile arrivant en Belgique en Centre fermé le temps de sa procédure.
    Les MENA (mineurs non accompagnés) n’échappent évidemment pas à la chasse aux sorcières, dont ils sont déjà les victimes depuis plusieurs mois. Myria, le Centre fédéral Migration, défend que ‘‘lorsqu’il existe un doute sur la minorité, le MENA devrait être traité comme s’il était mineur, jusqu’à preuve du contraire’’. La réalité est toute autre. Car l’âge du jeune est déterminé non pas par le discours de son vécu mais par un triple test osseux de la mâchoire, de la clavicule et du poignet, une méthode remise en question quant à sa fiabilité, la marge d’erreur étant de 2 à 5 ans…

    Les situations kafkaïennes vécues tant par les assistants sociaux que par les psychologues se multiplient.

    Une jeune fille de 16 ans a ainsi vu sa date de naissance reculée de 4 ans. Elle a ainsi non seulement été privée de ses droits à suivre une scolarité mais a aussi automatiquement été mise en échec dans les formations suivies au vu des évidentes carences de son apprentissage de base. La perte du statut de MENA signifie aussi perdre le droit de disposer d’un tuteur pour jouir d’un accompagnement dans les différentes démarches.

    Comme remède à la chasse aux sorcières, la solidarité !

    Théo Franken n’a jamais fait mystère de ses opinions réactionnaires dans ce domaine. Déjà en mars dernier , il écrivait des tweets acerbes contre Médecins sans Frontières en accusant l’organisation de contribuer à la traite des êtres humains et d’encourager l’immigration illégale avec ses actions de sauvetage en mer. ‘‘Par vos actions de sauvetage juste devant les côtes, vous créez un effet d’aspiration et donc plus de morts’’, avait-il écrit, ajoutant : ‘‘Ils font de la traite d’êtres humains. Cela n’a plus rien à voir avec les réfugiés. Migration illégale.’’

    Charles Michel a eu beau reprendre Francken sur certains propos, il n’en suit pas moins sa logique perverse. Ces derniers mois, les lieux d’occupations collectives d’organisations de sans-papiers à Bruxelles ont subi une répression systématique : les évacuations successives visant à rendre l’organisation du mouvement encore plus difficile. Divers dirigeants du mouvement ont été arrêtés, diverses arrestations s’effectuent par ailleurs hors balises légales et avec violation de domicile (la Police ne peut normalement pénétrer chez un individu qu’avec un mandat délivré par un juge). Les contrôles effectués par les forces de police ont été accrus dans les transports en commun, des convocations mensongères ont été envoyées à des fins d’arrestation. Etc.

    Si la politique migratoire du gouvernement Michel a pu se durcir dans des proportions aussi dramatiques, c’est parce que suffisamment d’espace lui a été laissé de poursuivre ses ravages. Le puissant mouvement de grèves contre le gouvernement de l’automne 2014, auquel avaient participé les organisations de sans-papiers, avait fait vaciller ce dernier. Mais l’absence de suite sérieuse a ouvert la voie à la poursuite d’une politique brutale d’austérité à laquelle s’est couplée une politique migratoire réactionnaire.

    Opposons la solidarité et la lutte collective à cette approche qui s’en prend aux victimes du système ! La défense de la régularisation des sans-papiers est dans l’intérêt de tous les travailleurs, car la répression qu’ils subissent les maintient dans des conditions d’exploitation extrême qui constituent une pression à la baisse sur les conditions de travail et de salaire de tous. Nous devons également nous opposer à ce système qui repose sur la guerre et le pillage néocolonial, qui pousse tant de personnes à fuir leur région au péril de leur vie.

    (1) Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Walk Free
    (2) https://www.cire.be/presse/communiques-de-presse/refonte-du-droit-des-etrangers-de-la-democratie-a-la-theo-cratie-communique-de-presse-du-cire-12-juillet-2017
    (3) Ibidem

    [divider]

    Le parcours du combattant des demandeurs d’asile

    Lorsqu’une personne en situation irrégulière arrive sur le territoire belge, elle doit déclarer son existence à l’Office des Etrangers. On lui accorde alors une place dans un Centre Croix-Rouge ou un Centre Fédasil où elle vivra le temps de sa procédure (de 4 mois à deux ans) dans une chambre dans laquelle les conditions de logement sont extrêmement difficiles (6 à 8 personnes dans une chambre confinée) et auxquelles s’ajoutent encore la barrière de la langue et les chocs culturels.

    Les demandeurs d’asile ont droit à 7 euros par semaine, voire quelques euros supplémentaires pour des petits ‘‘contrats’’ pour effectuer le ménage ou des travaux dans le centre. Avec ce mince apport, ils doivent effectuer des démarches demandées par le CGRA (Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides), telles qu’obtenir des preuves administratives de leur origine ou des preuves du calvaire qu’ils ont fréquemment vécu au pays, des démarches qu’ils ne peuvent donc souvent pas réaliser, faute d’argent ou compte tenu de la situation politique ou du niveau de développement du village duquel ils proviennent.

    Dans cet intervalle, ils sont convoqués au CGRA où ils passeront une audition de 3 à 6h en trois étapes : déterminer s’ils viennent bien du pays qu’ils déclarent, fournir les détails de leur famille proche et entourage communautaire et les raisons de leur départ ainsi que les conditions de leur voyage. Les conditions de l’interview sont extrêmement pénibles pour ces gens déracinés, traumatisés et anxieux de cet examen qui déterminera s’ils seront expulsés ou non vers les situations dramatiques qu’ils ont fui, quelles qu’en soient les raisons.

    Si la réponse est positive, le demandeur d’asile reçoit un accord de rester en Belgique, sinon, il peut introduire un recours devant le Tribunal des Contentieux, ce qui lui coûte 50 euros et, s’il a l’accord, repasser devant le CGRA. Si la réponse est négative, il reçoit un ordre de quitter le territoire et devra quitter le Centre dans les plus brefs délais. Une deuxième demande pourra être introduite mais il n’aura plus alors droit qu’à l’aide médicale urgente.

    Depuis 1988, il existe également en Belgique la détention administrative dans les Centres fermés. Lorsque la procédure aboutit à un avis négatif ou que les papiers accordés sont retirés car la personne perd son travail, que la femme arrivée par regroupement familial mais souffrant de violences conjugales se sépare de son mari (liste non-exhaustive), la personne peut alors être arrêtée et enfermée dans des conditions carcérales identiques à quelqu’un condamné pour avoir transgressé la Loi.

     

  • Faisons de nos villes des ‘‘Villes refuges’’

    A la fin du mois d’avril a eu lieu à Liège une soirée consacrée à la discussion sur les villes-refuges pour les personnes migrantes, un phénomène qui se développe en Amérique et en Europe. Depuis quelques mois en effet, les autorités de localités américaines parfois importantes, comme Los Angeles ou New York, ont déclaré qu’elles s’opposaient à la politique de chasse aux immigrés voulue par Donald Trump et qu’elles refuseraient de coopérer avec les autorités fédérales pour faciliter les expulsions.

    Par Simon (Liège)

    Le concept a essaimé un peu partout en Europe et en Amérique du nord, des villes se constituant en ‘‘villes refuges’’ et s’employant à élargir les droits dont bénéficient les sans-papiers au niveau local. Loin d’être tombée du ciel, cette situation est le fruit de la mobilisation des organisations de sans-papiers et de leur ancrage dans le mouvement social local. L’étendue des droits concrets concédés dépend bien sûr des contextes locaux et de la nature du rapport de force que le mouvement a su construire.

    La soirée, co-organisée par les Etudiants de Gauche (EGA) et les Jeunes Organisés et Combatifs (JOC), avait pour objectif de réfléchir à la mise en place d’une campagne de ce type à Liège. Des introductions de qualité (notamment François Grenade du CNCD, Amélie Feye de l’asbl point d’appui et Pietro Tosi du MOC) et la présence de militants de divers horizons ont permis des échanges fructueux et l’émergence d’une dynamique prometteuse.

    Le mouvement des sans-papiers en repli

    La répression du gouvernement Michel contre les sans-papiers s’est amplifiée ces derniers mois avec la multiplication, à Bruxelles, des interventions policières dans les lieux d’occupation. Le gouvernement profite ainsi de l’absence de mouvement social d’ampleur pour accentuer la répression sur les catégories les plus faibles.

    Même si des démonstrations de solidarité importantes ont eu lieu ces dernières années (on se rappelle notamment de l’énorme mobilisation en faveur des réfugiés au parc Maximilien à Bruxelles) et même si le mouvement des sans-papiers est loin d’être resté inactif, force est de constater pourtant que mouvement est fragilisé et en recul. La revendication principale d’une nouvelle régularisation massive et totale des sans-papiers apparaît inatteignable aujourd’hui à beaucoup de militants du mouvement.
    Comment repartir à l’offensive ?

    Le mouvement a besoin de revendications intermédiaires qui permettent de remobiliser plus largement un soutien dans la population, d’engranger des victoires partielles et ainsi servir de tremplin pour revenir à l’offensive avec les revendications principales du mouvement.

    Construire des campagnes locales pour exiger des autorités communales une politique en faveur des sans-papiers permettrait à la fois de répondre aux besoins les plus pressants des personnes sans-papiers et de remobiliser largement autour de revendications concrètes et immédiates. Des exemples existent où des mobilisations ont pu contraindre les autorités à assurer à leurs concitoyens sans-papiers l’accès aux services communaux de base, leur permettre de faire appel à la police sans crainte d’expulsion ou faire de la rétention d’information pour empêcher des retours à la frontière. On a même pu voir les autorités de Palerme (Sicile) délivrer des documents identité (certes non valables en dehors de la ville) à sa population démunie de titre de séjour.

    Ne faisons confiance qu’à nos luttes

    En Belgique, la ville de Liège est reconnue comme une commune, sinon hospitalière, du moins tolérante à l’égard des sans-papiers. Le bourgmestre invite par exemple sa police à ne pas être systématique dans le contrôle des titres de séjour. Certains y voient la conséquence des qualités humaines des dirigeants communaux liégeois. Nous serions plutôt enclins à y voir une conséquence du large tissu associatif et syndical ainsi que du travail acharné d’organisations locales dont le collectif ‘‘La Voix des Sans Papiers’’ et le comité de soutien à leur occupation de bâtiments communaux ou encore le Collectif de Résistance au Centres pour Étrangers (CRACPE) qui contribue à maintenir une pression sur les autorités communales, notamment en organisant la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem.

    Leur travail, comme celui d’autres acteurs du mouvement, montre qu’il existe partout un espace pour élargir les droits des personnes sans-papiers au niveau local pour peu que s’organise une campagne de soutien sur la question. C’est ce que propose de faire actuellement le CNCD et d’autres organisations dans le cadre d’une campagne pour la justice migratoire qui comporte un volet appelant les autorités communales à se constituer en ‘‘communes hospitalières’’ en conviant les réseaux locaux à construire des plateformes de mobilisation sur cette question.

    L’intérêt réel de cette campagne dépendra bien entendu des dynamiques locales qui pourront se développer et de leur orientation stratégique. S’en tenir par exemple à des campagnes de sensibilisation pures sans réfléchir à la construction d’une mobilisation large mettant la pression sur les autorités serait, à notre sens, une erreur. Néanmoins, la mise sur pied d’une campagne de ce type constitue un pas extrêmement positif pour renforcer la lutte des personnes migrantes et sans-papiers.
    Les militants du PSL et d’EGA suivront avec intérêt le développement de cette initiative et viendront renforcer les mobilisations qui pourraient en découler.

  • [PHOTOS] Rassemblement de soutien à la Voix des Sans-Papiers de Liège

    La “Voix des Sans Papiers de Liège” occupe depuis presque deux ans les bâtiments de l’ancienne école d’horticulture de la Ville de Liège. Malheureusement, ces bâtiments ont été vendus et doivent être libérés par l’occupation le 30 juin. Malgré les recherches d’autres bâtiments, aujourd’hui, il n’y a pas encore de solution tangible. Les occupants craignent d’être contraints de rendre les lieux disponibles alors qu’aucune solution de relogement n’a été trouvée, ce qui mettrait les membres du collectif à la rue.

    Un rassemblement a donc été appelé hier soir face à l’Hôtel de ville qui a réuni une petite foule de sympathisants de la lutte des sans-papiers.

    Prochain rendez-vous à Liège, l’action contre la montée du FN en France ce mercredi 26 avril, à 18h place de la République française !

  • Soirée “Liège, ville refuge”. Une belle réussite!

    Une cinquantaine de personnes ont participé hier à la soirée “Liège, ville refuge” organisée par les JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et EGA (Etudiants de Gauche Actifs).

    Pour discuter de ce thème, nous avions comme orateurs François Grenade (chargé de la campagne “justice migratoire” au cncd), Amélie Feye (travailleuse de l’asbl d’aide aux sans-papiers Point d’appui), Pietro Tosi (permanent au MOC pour le comité des travailleurs sans-papiers) de même que plusieurs sans-papiers du collectif la Voix des Sans Papiers (VSP) de Liège.

    Cette soirée fut extrêmement riche, tant en termes d’informations concrètes que de partage d’expériences. Nous aurons l’occasion de revenir bientôt sur cette soirée et sur les diverses propositions qui y ont émergé en défense des droits des personnes migrantes.

    En attendant, le prochain rendez-vous est déjà connu: ce lundi 18h pour une manifestation de soutien à la VSP devant le conseil communal.

    La “Voix des Sans Papiers de Liège” occupe depuis presque deux ans les bâtiments de l’ancienne école d’horticulture de la Ville de Liège. Malheureusement, ces bâtiments ont été vendus et doivent être libérés par l’occupation le 30 juin. Malgré les recherches d’autres bâtiments, aujourd’hui, il n’y a pas encore de solution tangible. Les occupants craignent d’être contraints de rendre les lieux disponibles alors qu’aucune solution de relogement n’a été trouvée, ce qui mettrait les membres du collectif à la rue.

    Ce rassemblement devant le conseil communal vise à exiger que Liège devienne une ville hospitalière et que les autorités communales liégeoises trouvent au plus vite une solution de relogement pour les habitants de Burenville.

    => Evénement Facebook

    Merci à Cathy et Emily pour ces quelques photos.

    Soirée "Liège, ville refuge"

  • [INTERVIEW] Lutte des sans-papiers et combat anticapitaliste

    Au centre, derrière la banderole de gauche : Rabia

    ”La lutte des sans-papiers ne peut pas être détachée de la lutte plus générale pour en finir avec le système capitaliste !”

    La situation pénible vécue par les sans-papiers a récemment refait surface avec le cas de Mohamed, un sans-papiers qui a travaillé pour divers sous-traitants dans une station de métro bruxelloise en 2013. Il était payé en-dessous du salaire minimum et ne bénéficiait d’aucune protection au travail. Nous avons discuté de la lutte des sans-papiers avec Rabia Benkhabba, membre du PSL et de la Coordination des Sans-papiers de Belgique.

    Rabia, quelle est ton histoire? Comment as-tu a décidé de t’engager politiquement ?

    ‘‘Je suis arrivé en Europe il y a 5 ans et ici à Bruxelles il y a deux ans, en passant par le Danemark, l’Italie et la Suisse. Pendant ce parcours, tout était difficile : trouver un logement, trouver un travail, apprendre les langues et se refaire une vie. Au début, j’étais complètement révolté mais, par après, surtout une fois à Bruxelles en m’engageant dans le mouvement des sans-papiers, j’ai commencé à prendre du recul par rapport à ma situation personnelle. J’ai commencé à me demander pourquoi j’étais sans-papier et c’est ainsi que j’ai compris que c’était avant tout une question politique. Je suis donc devenu militant.’’

    Quel changement a produit en toi le fait de devenir militant ?

    ‘‘J’ai considéré les choses de manière différente. Beaucoup de sans-papiers vivent depuis longtemps en Europe dans des situations inhumaines et difficiles et, des fois, ils ne se plaignent même pas. Je ne comprenais pas comment ils pouvaient accepter leur situation sans poser aucune revendication pour défendre leurs droits. C’est comme ça que j’ai commencé à plus m’impliquer, pour essayer de mobiliser au maximum, pour que les sans-papiers se réveillent et entrent en action. C’est ainsi que j’ai rejoint la Coordination des sans-papiers de Belgique.’’

    Comment t’es-tu engagé dans le combat syndical ?

    ‘‘Un jour, en marchant dans le métro Arts-loi, j’ai vu un camarade que je connais personnellement qui était affiché en grand dans une photo des travaux de cette station de métro. En discutant avec lui, nous avons décidé de dénoncer l’exploitation des sans-papiers et nous avons pris contact avec le comité des travailleurs avec et sans papiers de la CSC.

    ‘‘Il est inacceptable que les sans-papiers soient exploités sur des chantiers publics, avec l’argent du contribuable, comme à la STIB, mais aussi dans tout autre secteur où les sans-papiers travaillaient chaque jour : l’horeca, la construction, la logistique, le nettoyage, etc. Nous savons très bien à quoi servent les travailleurs sans-papiers dans notre système économique : à baisser les conditions de travail de tout le monde. Les travailleurs sont mis en concurrence les uns avec les autres pour détruire leurs droits. Être sans-papier, ce n’est pas un handicap, c’est le produit de la volonté politique de ce système pourri.

    ‘‘Le syndicat est dès lors un outil important pour dénoncer l’exploitation mais surtout pour faire converger au maximum les luttes contre les politiques d’austérité et de dumping social qui divisent et affaiblissent les travailleurs. L’unité des travailleurs avec et sans papiers pour la régularisation et pour la défense de bonnes conditions de travail pour tous, voilà la solution contre le racisme qui nous divise.’’

    Que penses-tu de la revendication syndicale d’un permis de travail pour les sans-papiers ?

    ‘‘Le permis de travail reste une revendication intermédiaire vers la régularisation de tous les sans papier. Elle doit être destinée à renforcer le mouvement des sans-papiers et à lui donner une perspective politique de lutte qui remette au centre du débat la question du travail, de la solidarité entre tous les travailleurs et de la lutte des classes.

    ‘‘La revendication d’un permis de travail est une revendication centrale pour les syndicats afin de rétablir de l’enthousiasme au sein du mouvement des sans-papiers et de construire la plus grande solidarité de classe pour défendre les droits de tous les travailleurs contre le patronat. Ce serait une bonne chose que les syndicats organisent aussi des rencontres entre les travailleurs sans-papiers et les délégations syndicales pour construire l’unité et discuter d’une stratégie de lutte commune.

    ‘‘Les partis traditionnels ferment les yeux sur la situation, les partis populistes de droite l’utilisent pour semer le racisme dans la société et diviser la classe des travailleurs. Quant aux patrons, ils se remplissent les poches. Le mouvement des sans-papiers doit se mobiliser contre toutes les formes de populisme de droite, c’est pour cela que nous mobiliseront pour le rassemblement du 24 avril Place de la Monnaie à Bruxelles (au lendemain du premier tour des élections françaises) contre tous les Franken, les Marine le Pen, les Wilders et les Trump de la planète. Ce dernier sera d’ailleurs en Belgique les 24 et 25 mai prochains.’’

    Pourquoi as-tu rejoint le PSL ?

    ‘‘J’ai rencontré des camarades du PSL à une manifestation de sans-papiers. Je les ai approchés pour leur demander ce qu’était leur parti et à quoi peut bien servir un tel parti. Dès que j’ai vu le nom, Parti Socialiste de Lutte, j’avais compris. La lutte pour mes papiers ne peut pas être détachée de la lutte plus générale pour en finir avec le système capitaliste qui nous bouffe tous à la même sauce.

    ‘‘De plus, j’ai pu énormément apprendre en participant aux réunions de section au sujet des différentes méthodes de lutte et des différents combats que mène le PSL sur plusieurs terrains. C’est ainsi que je me bats aujourd’hui pour une société socialiste sans classe où les travailleurs et les citoyens pourront eux-mêmes démocratiquement décider de la manière dont fonctionne la société, non pas sur base du profit, mais pour répondre aux besoins de tous et toutes. Justice, liberté, égalité pour tous : voilà pourquoi je suis devenu membre !’’

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop