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Tag: Sans-papiers
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Politique d’asile : de la répression au permis de tuer

Manifestation de ce vendredi 18 mai, avec une présence du PSL et d’EGA. Il y a d’abord eu un ordre de quitter le territoire. Ensuite une balle perdue. Mawda, une fillette de deux ans, a été tuée. La police a ouvert le feu sur une camionnette où se trouvaient des migrants. Depuis quand est-ce la norme ? On ne tue pas des enfants. ‘‘Nu niet, nooit niet’’ (Pas maintenant. Jamais), pour reprendre des termes que Theo Francken aime utiliser quand cela l’arrange.
La couverture médiatique de ce dramatique événement a de suite provoqué le malaise. Tout a été fait pour tenter de faire porter la responsabilité de cette violence mortelle sur les migrants présents dans la camionnette eux-mêmes. Comme s’il s’agissait de légitime défense. Il était évident pour la police après la course-poursuite qu’il s’agissait d’une camionnette remplie de personnes. Même si le véhicule ne s’est pas arrêté immédiatement, il n’y avait aucune raison de tirer sur ses occupants.La politique répressive en matière d’asile se répercute sur le terrain. La N-VA considère les migrants comme des “nuisibles” ayant un “coût”. Le jour-même où Francken (secrétaire d’État N-VA à l’Asile et aux Migrations) et Van Overtveldt (Ministre N-VA des Finances) annoncent commander une étude à la Banque nationale portant sur le coût de la migration – une proposition directement reprise de l’ancien plan en 70 points du Vlaams Blok (prédécesseur du Vlaams Belang) qui a conduit le parti à être condamné pour racisme – des policiers tirent sur des migrants. Et tuent.
Impossible de ne pas penser au meurtre de Semira Adamu il y a 20 ans de cela. Elle fut étouffée à l’aide d’un coussin par deux policiers lors d’une tentative d’expulsion du territoire à l’aéroport de Zaventem. L’indignation était grande et les protestations nombreuses. Les ministres responsables ont démissionné. Aujourd’hui, les ministres compétents ne se sont pas montrés très loquaces, une attitude qui tranche avec leur habitude de sauter sur n’importe quoi sur Twitter et autres dès qu’il s’agit de pouvoir diviser la population. Ils ont gardé bouches closes sur cette preuve de l’échec de leur politique. Les mensonges qui se sont succédé font penser à une manœuvre de dissimulation. Et ce n’est que sous le feu des critiques que Théo Francken a daigné exprimé son opinion : “Je pense qu’il est terrible que cette fille soit morte, mais quelle reprise politique dégoûtante”. Quelle attitude répugnante.
Cet incident n’est pas isolé. En janvier, un migrant a trouvé la mort lors d’un contrôle de police sur l’autoroute, à Jabbeke. Les migrants qui fuient la misère et la guerre en Irak, en Syrie ou en Somalie sont traités comme du gibier à chasser en Belgique. Pour le cabinet-Jambon, ce sont les migrants eux-mêmes qui seraient responsables ! “Les règles sont simples. La police peut ouvrir le feu si des vies humaines sont en danger. C’est absolument le cas lorsqu’une camionnette tente de s’échapper et joue ainsi avec la vie de ses occupants.’’ Pas une seule critique sur le fait que des gens se font ouvertement tirer dessus ! En d’autres termes : il existe visiblement un “permis de tuer” à l’encontre des migrants.
Le témoignage de la mère de la petite, dans Het Nieuwsblad, va dans cette direction : “Quand nous roulions sur l’autoroute, un premier tir a été entendu. La camionnette s’est alors arrêtée. Mais quand les gens sont sortis, un policier a tiré une deuxième fois. Mon mari pouvait éviter la balle. Mais Mawda, qui était dans mes bras, n’a eu aucune chance” Alexis Deswaef, le président de la Ligue des droits de l’Homme, a déclaré à juste titre : “Je crains également que les policiers commencent à penser qu’ils peuvent faire plus que ce que la loi exige. Ils entendent aussi ce que Jambon dit. S’ils optent pour une approche dure, ils savent que le ministre les protégera toujours’’.

On ne fuit pas pour rien
Les parents de Mawda viennent du Kurdistan irakien. Ils tentaient de se rendre en Angleterre, mais se sont retrouvés dans un camp de réfugiés près de Dunkerque, d’où ils ont cherché un moyen de traverser. Pourquoi ont-ils quitté l’Irak en 2015 ? “Nous ne voyions pas d’avenir en Irak. Si les choses se passent bien une journée, les bombes peuvent retomber le lendemain’’.
C’est la réalité dans de nombreux pays touchés par la guerre : de l’Afghanistan à l’Irak, de la Syrie à la Somalie en passant par la Libye. Quel avenir reste-t-il dans ces pays ? La politique d’asile de ce gouvernement vise à déshumaniser les réfugiés : elle ne se penche pas sur les raisons pour lesquelles les réfugiés sont partis de chez eux, et encore moins sur la manière dont sont nées ces circonstances. Les décennies de pillage néocolonial ainsi que d’interventions et de guerres impérialistes ont entraîné un désespoir gigantesque. Alors que l’argent ne manque pas pour mener la guerre, il n’y en a pas pour la reconstruction. Ce terreau est fertile pour les conflits sectaires et les seigneurs de guerre. De là découle la problématique des réfugiés. Francken prétend vouloir arrêter la migration, mais il reste aveugle et sourd aux raisons pour lesquelles les gens laissent tout derrière eux dans l’espoir de trouver un avenir ailleurs.
Les autorités belges ne sont pas exemptes de responsabilités. Elles ont participé à diverses interventions militaires et le gouvernement veut maintenant libérer des milliards d’euros pour l’achat de nouveaux avions de combat qui peuvent par exemple être utilisés dans des guerres au Moyen-Orient. Le prix de revient de ces avions de combat a déjà été calculé – nous n’avons pas besoin de Van Overtveldt pour cela – il s’agit de 15 milliards d’euros.
La droite essaie de faire croire que ce que veut la gauche, c’est plus de réfugiés. A gauche, pourtant, on se rend bien compte que personne ne fuit pour son plaisir. La gauche a toujours été à l’avant-garde de la résistance contre la guerre en Irak, par exemple. Pour notre part, nous avions à l’époque prévenu que cette intervention impérialiste transformerait le Moyen-Orient en une bombe à retardement aux conséquences désastreuses, y compris dans les pays occidentaux. Le soutien aux guerres, aux dictatures, aux pillages néocoloniaux, aux trafiquants d’êtres humains libyens ou aux tortionnaires soudanais ne fait qu’exacerber le problème. Trump en rajoute encore une couche avec ses multiples provocations au Moyen-Orient, ce qui n’a pas été sans incidence sur la violence du régime israélien contre les manifestants palestiniens. La semaine dernière, cette violence qui a causé des dizaines de morts a reçu le soutien du président de la N-VA, Bart De Wever. Partout dans le monde, la droite fait des ravages et laisse des ruines derrière elle. Quiconque se montre solidaire des victimes de cette politique est lui-même criminalisé.
Mettre fin aux politiques inhumaines
La politique d’asile qui prévaut actuellement doit être combattue et renversée. Ce qu’il faut, c’est la régularisation des personnes sans-papiers, la défense du droit au logement pour tous, l’abolition des centres fermés pour étrangers, la liberté de circulation, la fin des expulsions et de la criminalisation des personnes sans-papiers, la fin du racisme et de l’hypocrisie de l’État ainsi que le respect des droits fondamentaux tels que l’accès aux soins médicaux et à l’éducation.
Evidemment, nous n’obtiendrons rien comme cadeau de la part de ce gouvernement de droite dure. A l’heure actuelle, toute réforme exige une lutte révolutionnaire. Les revendications qui précèdent doivent aller de pair avec une lutte soutenue pour l’unité de tous les travailleurs contre l’austérité et le racisme, pour une société débarrassée de toutes les formes de discrimination. Ce système de misère et d’exploitation, nous le rejetons. Il repose sur la guerre et le pillage néocolonial qui ne laissent d’autres choix à d’innombrables personnes que de risquer leur vie et de fuir. Construisons un rapport de forces de lutte et de solidarité vers l’instauration d’une société socialiste démocratique, sans exploitation et concurrence impitoyable, où les leviers de l’économie seraient aux mains de la population, sous son contrôle et sa gestion démocratiques.
La manifestation spontanée de ce vendredi soir fut une bonne première étape. Le 10 juin est une autre date importante : il y aura ce jour-là une manifestation nationale des sans-papiers. Nous devons nous organiser, nous mobiliser, continuer les protestations et construire les forces qui peuvent permettre de faire voir le jour à une alternative anticapitaliste.
Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons mettre fin aux guerres, aux pillages néocoloniaux, aux politiques d’asile répressives, à la violence policière mortelle, etc. La terrible mort de Mawda doit nous inciter à nous battre plus fortement et plus résolument contre les politiques actuelles. Ce n’est peut-être pas très réconfortant pour les parents de Mawda, mais c’est le seul moyen de rendre des situations similaires impossibles à l’avenir.

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Libération d’Hervé, étudiant camerounais sans-papiers placé en centre fermé

Le 9 avril un étudiant camerounais a été placé en centre fermé afin d’être expulsé parce qu’il n’était pas en ordre de papiers. Celui-ci étudie en 2ème master de gestion de l’environnement et il ne lui restait qu’un mémoire et deux examens à passer. Ce jeune homme s’appelle Gabriel Hervé Domgue, un travail l’attend au Cameroun mais pour pouvoir l’avoir, il a besoin de finir son cursus et d’obtenir son diplôme… La situation est tellement injuste que le recteur de l’ULB, Yvon Englert, a montré son soutien à cet étudiant lors d’une interview. L’ULB a également envoyé un courrier à l’office des étrangers afin d’essayer de débloquer la situation.
Par Emmanuelle (EGA-ULB)
Ce 9 avril ce n’est pas seulement un étudiant qui a été arrêté, mais c’est la liberté de pouvoir étudier où on le souhaite qui a été arrêtée avec lui.
Alors, posons-nous les bonnes questions… ces politiques migratoires ont-elles vraiment un sens ? Quels sont leurs arguments pour le maintenir en centre fermé ? L’étude de la Cire (coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) sur la politique migratoire nous dit ceci sur la migration étudiante : « … Obtenir un visa étudiant pour les personnes venant des pays tiers n’est pas chose facile. De nombreuses conditions sont fixées et laissent place à un large pouvoir d’appréciation de l’OE (l’évaluation du projet d’études, les ressources suffisantes…). Obtenir le séjour étudiant présente également un coût important puisque l’étudiant doit pouvoir prouver qu’il dispose de ressources suffisantes pour se prendre en charge durant toute la durée de son séjour, c’est-à-dire pour couvrir ses frais de séjour, d’études, de soins de santé et de rapatriement. Le montant minimum requis est fixé actuellement à 631 euros net par mois, donc un total de 7.572 euros par an. (…) Enfin, la note indique qu’un arrêté royal sera pris afin de prévoir la possibilité de délivrer un ordre de quitter le territoire à un étudiant si les progrès réalisés dans ses études sont insatisfaisants. »
Ces quelques lignes illustrent les véritables problèmes qu’il faudrait régler, à la place de s’attaquer isolément aux couches précarisées. Il faut régler le problème de l’accessibilité des études. Les coûts directs et indirects sur les épaules des étudiants peuvent atteindre 10 000€ par an. Ces montants rendent l’accès aux études non démocratique. Cette situation est utilisée pour discriminer davantage les étudiants étrangers jusqu’à des décisions inhumaines : l’enfermement en centre fermé et l’expulsion. Hervé a été arrêté pendant qu’il travaillait au noir, obligé de trouver les moyens pour vivre et finir ses études. Ce n’est pas la faute des travailleurs jeunes ou moins jeunes si ils sont obligés de travailler dans ces conditions. Les employeurs utilisent cette précarisation pour imposer une plus grande exploitation sur les lieux de travail et les lois migratoires dures assurent que les sans-papiers restent dans la clandestinité.
Cette situation ne doit plus durer. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) condamnent clairement ce genre d’abus ! Il faut défendre la régularisation de tous les sans-papiers, afin de stopper le duping social qui minent les conditions de travail de tous. Nous défendons un enseignement gratuit et de qualité sur base d’un plan radical d’investissement public afin de garantir les conditions d’études des étudiants. La lutte pour la défense des services publics, des conditions de travail décentes et la solidarité contre les mesures racistes de politique migratoire sont liés. Hervé a pu être libéré pour finir ses études sur base notamment des tractations et de la solidarité qui ont pris place face à un tel scandale, un nouveau de plus, qui a mis pression sur les politiciens afin de réagir. Mais les conditions pour de telles situations restent inchangées. Soyons vigilant et continuant à défendre une politique radicalement opposées au néolibéralisme et aux politiques migratoires racistes.
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[PHOTOS] Vottem, 19 ans, je ne l’accepte toujours pas!

Cette année, près de 400 personnes ont à nouveau manifesté contre le centre fermé pour étrangers de Vottem, là où sont enfermées des personnes dont le crime est d’avoir voulu fuir la misère ou la guerre dans leur pays d’origine.
Voici ci-dessous une série de très belles photos de Lesbeth, et par la suite le texte du tract que nous avons distribué à cette occasion.
Au cours des derniers mois, le gouvernement Michel et Théo Francken se sont illustrés par leur dureté et leurs provocations sur les questions migratoires. Mais l’existence de centres fermés comme celui de Vottem illustre clairement qu’il ne s’agit pas d’un changement fondamental : depuis plus de 20 ans, la répression est la règle en matière de politique migratoire.
Néanmoins, avec la multiplication des opérations policières, le projet de loi sur les visites domiciliaires, le projet de réouvertures d’ailes pour les familles dans les centres fermés, la récente descente de police dans une ASBL culturelle, la collaboration avec le régime dictatorial d’Al Bashir au Soudan,… il est clair qu’un nouveau pas dans la répression a été franchi.
Cela n’a pas été sans réaction, avec de nombreuses actions à l’automne, la mise sur pied d’une plate-forme d’hébergement citoyenne et des manifestations frôlant ou dépassant la dizaine de milliers de personnes le 13 janvier et le 25 février. A ces mobilisations s’ajoutent une date encore à venir avec la Manifestation nationale contre le racisme du 24 mars à Bruxelles (14h à la gare du Nord), une date connue suffisamment longtemps à l’avance pour pouvoir activement faire campagne et créer une dynamique.
Cependant, tant que nous nous bornerons à revendiquer politique d’accueil plus humaine en termes flous, Charles Michel pourra tranquillement continuer à affirmer que « la gauche ne propose aucune alternative crédible à ce que le gouvernement fait ». La politique raciste du gouvernement vise notamment à diviser les travailleurs, en suggérant ouvertement qu’entre la sécurité sociale et la politique d’accueil, il faudrait choisir. Les pénuries sociales sont un terreau fertile pour la division. Dans une situation ou le recours aux banques alimentaires atteint des records (16.488 tonnes pour 157.151 personnes), ou 21% de la population affirme avoir du mal à joindre les deux bouts et où l’accès à un logement décent et abordable est de plus en plus difficile, il n’est pas étonnant que cette rhétorique fasse mouche chez certains.
Pour casser le relatif soutien passif dont dispose Francken et poursuivre les mobilisations avec l’unité la plus large possible, nous avons besoin de revendications offensives telles que la suppression des centres fermés et leur requalification en centres d’accueil, un plan d’investissement massif dans la construction de logements sociaux accessibles à tous sans distinction d’origine, un refinancement des services sociaux et de l’enseignement, une répartition du temps de travail via une réduction du temps de travail sans perte de salaire, de vrais contrats de travail pour tous, la régularisation de tous les sans-papiers, … Cela clarifierait immédiatement qu’avoir à la fois une politique d’accueil et la sécurité sociale est tout à fait possible pour autant que l’on réclame les richesses accaparées la classe dominante dont les dividendes ne cessent d’augmenter (+5,3% en 2017) au fur et à mesure que les conditions de vie de la majorité de la population sont cassées.
Solidarité internationale, pour une autre société
Nous voulons lutter contre les causes qui poussent les gens à fuir. Guerres, interventions impe?rialistes, surexploitation des gens et de la nature : voila? ce qui pousse tant de personnes a? fuir la violence, la mise?re et les catastrophes.
Mais cela ne?cessite de rompre avec la logique de profit du capitalisme, ou? la concentration des richesses chez une infime e?lite signifie mise?re et tensions grandissantes pour le reste de la population. Encore l’année dernière, l’OTAN a appelé ses états membres de dégager 2% de son budget à la défense. Pour se rapprocher de ce chiffre, notre gouvernement a dégagé 3 milliards d’euros pour de nouveaux avions de guerre. Ils sèment la misère et pointent des doigts les victimes.
De?fendons une alternative au capitalisme : une socie?te? socialiste ou? seraient prioritaires les besoins de de la majorite? de la population et non les profits d’une poigne?e.
Solidarité avec Mounir et Jiyed
Le vendredi 9 février, 7 sans-papiers ont été arrêtés à l’ASBL culturelle Globe Aroma. Deux d’entre eux ont été envoyés au centre fermé 127 bis Parmi les deux sans-papiers enfermés, l’un est Jiyed, l’artiste qui devait présenter ses œuvres au centre d’exposition et qui n’a pas pu s’y rendre. L’autre est Mounir, un militant syndical du Comité des Travailleurs avec et Sans-Papiers de la CSC, actif en Belgique depuis une dizaine d’années.
Une attaque contre l’un est une attaque contre tous !
Ecrivez des motions et déclarations de solidarité avec votre délégation syndicale, votre classe d’école, etc. et envoyez là au groupe facebook ”Libérez Mounir, le délégué syndical des sans-papiers”
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Solidarité avec Mounir et Jiyed! Contre le racisme du gouvernement, la solidarité des travailleurs

Lors de la journée de grève de la CGSP du 27 février, le piquet de grève de l’hôpital Brugmann à Bruxelles s’est montré solidaire de Mounir et Jiyed. Vendredi 9 février, en fin d’après-midi, des artistes se trouvaient à l’ASBL Globe Aroma (maison des arts) pour préparer une exposition pour le soir-même au centre d’expo ‘‘Carte de visite’’, en plein centre-ville de Bruxelles. Sept sans-papiers ont alors été arrêtés et emmenés au Commissariat Fédéral, cinq d’entre eux seront relâchés dans la nuit, deux envoyés au 127bis, le centre fermé bruxellois.
Par Pietro, Bruxelles
Un cap supplémentaire a été franchi dans la lutte frénétique du gouvernement fédéral contre les personnes migrantes, les sans-papiers et réfugiés, ainsi que contre tous les travailleurs et maintenant contre les associations culturelles et sociales.
Ce soir-là, plusieurs combis de policiers ont débarqué dans l’ASBL, en prétextant une opération conjointe de la police fédérale, de l’office des étrangers et du ministère de l’intérieur nommé ‘‘belfi’’ dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation.
D’après les témoignages, il semblerait que l’attention de la direction ait été détournée par le contrôle administratif de l’inspection sociale ce qui a permis que les policiers puissent mener une opération de contrôles et d’arrestations des personnes à l’intérieur de l’ASBL.
Voilà la mise en pratique de la politique de ce gouvernement, qui utilise les contrôles sociaux des ASBL ou l’excuse de lutte contre le terrorisme pour criminaliser et terrifier les migrants et les travailleurs sociaux. Le gouvernement montre son vrai visage raciste via ses méthodes brutales contre les migrants.
Il s’agit là d’un changement qualitatif dans la politique de répression raciste envers les sans-papiers et les migrants. Alors que le gouvernement propose de faire voter une loi sur les visites domiciliaires, les sans-papiers ne sont déjà plus en sécurité dans les associations !
Pour appliquer leur politique, Michel et Franken utilisent les migrants comme boucs émissaires afin de diviser la population et de semer le racisme et la peur dans le but de poursuivre son offensive austéritaire contre les jeunes, les travailleurs et les pensionnés.
Pour le gouvernement, les seuls problèmes dans la société sont les immigrés, les syndicats et les plus démunis, pas la soif de profits ainsi que les actionnaires qui ne contribuent pas à la richesse collective.
Mounir : ‘‘Fier d’être travailleur’’
Parmi les deux sans-papiers enfermés, l’un est Jiyed, l’artiste qui devait présenter ses œuvres au centre d’exposition et qui n’a pas pu s’y rendre. L’autre est Mounir, un militant syndical du Comité des Travailleurs avec et Sans-Papiers de la CSC, actif en Belgique depuis une dizaine d’années.
Mounir, qui a participé aux mouvements de 2008, a été régularisé par la circulaire de 2009 via le critère travail. Il a travaillé pour Abay Construct, un sous-traitant d’Atalian Cleaning Services SA, un sous-traitant du Foyer anderlechtois de juin 2008 à décembre 2012. Il était payé en-dessous du salaire minimum et n’a pas perçu 4 mois de salaire. Il a perdu tous ses droits de séjour parce que l’employeur a profité des failles des procédures légales en matière d’occupation des étrangers.
Au téléphone, Mounir nous affirme : ‘‘Je suis fier d’être un travailleur. On se bat aux côtés des autres camarades, pour pouvoir aussi contribuer à la sécurité sociale comme tout le monde. Mais les patrons nous exploitent et le gouvernement nous traite comme des criminels. Enfermer une poignée d’entre nous et continuer à exploiter des milliers d’autres ne résout la situation de personne. Mais je garde espoir, grâce à la solidarité et la mobilisation’’.
Mounir est un cas parmi tant d’autres et nous dénonçons cette instrumentalisation des travailleurs ainsi que le dumping social inhérent au système de sous-traitance. C’est la logique du système capitaliste.
Le Comité des travailleurs et travailleuses sans-papiers de la CSC et Mounir avaient mobilisé les délégués du secteur pour exiger sa réintégration ainsi que l’obtention d’un permis de travail qui aurait permis de régulariser sa situation.
‘‘Ce système d’exploitation est monnaie courante pour les quelques 100.000 travailleurs et travailleuses sans-papiers qui vivent en Belgique’’ nous explique Eva Maria Jimenez Lamas, permanente à la CSC Bruxelles-Halle-Vilvorde. ‘‘Ça arrange beaucoup les patrons abuseurs, même des opérateurs publics, de profiter de la législation pour avoir recours à la sous-traitance de statuts précaires, de travailleurs détachés, d’intérimaires, voire de sans-papiers. Vu l’absence d’emplois en suffisance, la concurrence entre les gens est tellement forte que les patrons se permettent de baisser les salaires et d’exposer l’ensemble des travailleurs à des conditions indignes. Ils profitent de la précarité liée à l’absence de titre de séjour valable. Nous nous battons tous les jours pour les droits de tous les travailleurs, pour des salaires et des conditions de travail décents pour toutes et tous. Car c’est dans l’intérêt de tout le monde, travailleurs et travailleuses d’ici ou d’ailleurs, intérimaires et salariés, d’avoir des normes élevées qui garantissent des droits égaux. C’est la seule arme contre le dumping sociale.’’
Comment avancer?
La seule réponse possible pour lutter contre le racisme de la politique de droite de ce gouvernement est de coupler la lutte pour les droits civiques, la régularisation des sans-papiers et un vrai droit d’asile au combat pour arracher les moyens nécessaires pour satisfaire les besoins de la majorité de la population, des jeunes et des travailleurs de ce pays, sans distinction.
C’est sur cette base que le PSL a soutenu l’initiative du front commun syndical de mettre pression sur le premier ministre Charles Michel via un sit-in permanent au carrefour Arts-Loi à Bruxelles avec la présence des militants syndicaux et associatifs.
De plus en plus de délégués syndicaux doivent être impliqués dans la lutte contre cette politique migratoire pour stimuler la solidarité de classe et exiger la libération de Mounir et de Jiyed. Le PSL demande la libération immédiate des militants sans-papiers, la suppression des centres fermés, la régularisation de tous les sans-papiers et soutient une grève du secteur culturel en solidarité. Ce n’est qu’avec la construction d’un rapport de force contre le racisme et les politiques d’austérité de ce gouvernement que nous pourrons construire les bases d’une nouvelle société.
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Vottem, 19 ans, je ne l’accepte toujours pas !

Manifestation le dimanche 18 mars 2018 à Liège: rassemblement à 14H Espace Tivoli, Place St-Lambert et marche jusqu’au centre fermé pour étrangers de Vottem
Appel du CRACPE (Collectif de résistance aux centres pour étrangers)
À l’heure où l’Union Européenne ferme ses frontières, bafoue le droit d’asile et la liberté de circulation, à l’heure où le gouvernement belge traque ceux qui ont cherché accueil ici, et durcit sa politique de répression, d’enfermement et d’expulsion, soyons nombreux à résister!
Parce que :
- l’Europe forteresse tue : les mers sont devenues des cimetières pour ceux qui fuient la guerre, la dictature, les persécutions, la misère…
- le gouvernement belge traque à la fois les migrants du Parc Maximilien, et tous les sans papiers, pour beaucoup installés depuis longtemps en Belgique, dont les enfants fréquentent nos écoles aux côtés des nôtres… Il prévoit d’arrêter dans les domiciles privés tous ceux qui n’ont pas obtenu d’autorisation de séjour (du fait d’une politique migratoire extrêmement restrictive)
- ce gouvernement réprime les sans papiers, dans les rues, dans les transports publics…, allant jusqu’à les interpeller dans des centres culturels, comme le Globe Aroma à Bruxelles, et placer leurs porte-paroles en centre fermé
- les centres fermés pour étrangers sont illégitimes, ils détiennent des personnes qui n’ont commis aucun délit, ils sont l’antichambre de l’expulsion et sont violents au quotidien de par leur fonction qui est de briser toute résistance à celle-ci
- les enfants vont y être à nouveau enfermés malgré les conséquences psychologiques très graves connues de tous
- les expulsions quotidiennes, musclées (brutalités, blessures, insultes racistes), renvoient les migrants vers le danger, la torture, l’insécurité, comme en témoignent les rapatriements vers le Soudan, mais aussi vers de nombreux autres pays
Face à cette politique qui ne prend plus en considération l’être humain, nous disons : « pas en notre nom » !
Et revendiquons :
- la suppression des centres fermés pour étrangers
- l’arrêt des expulsions
- une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
- la régularisation des sans papiers
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Rassemblement au centre fermé de Steenokkerzeel suite à une nouvelle opération d’arrestation de sans-papiers

Vendredi 9 février en fin d’après-midi, des artistes se trouvaient à l’ASBL Globe Aroma (maison des arts) pour préparer une exposition pour le soir-même au centre d’expo “Carte de visite” en plein centre-ville. Tout d’un coup, des combis de policiers ont débarqué, en prétextant une opération conjointe de la police fédérale, l’office des étrangers et du ministère de l’intérieur nommé “belfi” dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Les policiers ont vérifié les cartes d’identité de chaque personne présente dans l’association. Sept sans-papiers ont alors été arrêtés et emmenés au Commissariat Fédéral, cinq d’entre eux seront relâchés dans la nuit, deux envoyés au 127bis, le centre fermé bruxellois.
Parmi les deux sans-papiers, l’un est l’artiste qui devait présenter ses oeuvres au centre d’expo et qui n’a pas pu s’y rendre, l’autre est Mounir, un militant syndical du Comité des Travailleurs avec et Sans-Papiers, actif en Belgique depuis une dizaine d’années.
Mounir, qui a participé aux mouvements de 2008, a été régularisé par la circulaire de 2009 via le critère travail. Et pourtant, deux ans plus tard, Mounir s’est à nouveau retrouvé sans-papiers, subissant la malhonnêteté de son patron qui n’a pas fait le suivi juridique nécessaire. Il s’est alors fait exploiter 1 an et demi durant par le foyer anderlechtois, en travaillant pour une entreprise de sous-traitance de nettoyage. A cette époque, le Comité des travailleurs et travailleuses sans-papiers de la CSC et Mounir avaient mobilisé pour exiger sa réintégration ainsi que l’obtention d’un permis de travail qui aurait permis de régulariser sa situation.
Il s’agit d’une provocation de trop de ce gouvernement de droite antisocial. Il s’agit là d’un changement qualitatif dans la politique de répression raciste envers les sans-papiers et les migrants. Le vrai visage de ce gouvernement a été révélé dans cette descente de police dans une ASBL qui ouvre ses portes aux sans-papiers.
Alors que le gouvernement propose de faire voter une loi sur les visites domiciliaires, les sans-papiers ne sont déjà plus en sécurité dans les associations.
Ce dimanche, la CSC, la FGTB, la Coordination des Sans-Papiers et d’autres organisations se sont mobilisées devant le Centre Fermé de Steenokkerzeel, afin de revendiquer la libération des sans-papiers arrêtés.
Les militants du PSL étaient présents pour soutenir la mobilisation. Nous demandons la libération immédiate des militants sans-papiers, une grève du secteur culturel en solidarité, la fermeture des centres fermés et la régularisation de tous les sans-papiers.
EGA, le PSL et ROSA mobiliseront massivement pour la manifestation du 25 février (rdv à 14h à la Gare du Nord) appelée notamment par la Coordination Nationale des Sans-Papiers. Ce n’est qu’avec la construction d’un rapport de force contre le racisme et les politiques d’austérité de ce gouvernement que nous pourrons construire les bases d’une nouvelle société.
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ULB. Action de solidarité et débat contre la répression au Soudan

Ce jeudi 8 février, des militants des Etudiants de gauche Actifs et de la Coordination des sans-papiers ont mené campagne à l’ULB pour dénoncer la répression qui frappe les mobilisations sociales en cours au Soudan.
Depuis le 8 janvier, les pauvres et les travailleurs sont descendus en masse dans les rues pour dénoncer un budget 2018 qui prévoit de nombreuses mesures d’austérité, parmi lesquelles la suppression de divers subsides pour les denrées alimentaires ou l’essence. Le régime a réagi comme à son habitude, en arrêtant manifestants, activistes, opposants et journalistes critiques. Un mois après le début de ces mobilisations, les personnes présentes à l’ULB entendaient exprimer leur solidarité avec les masses en lutte pour prendre en main leur destinée.
Il était également question de célébrer la libération de Mohamed Diaeldin Mohamed Satti, un activiste de 21 ans lié au Comité pour une Internationale Ouvrière détenu deux semaines durant par le régime. Il a pu être libéré il y a quelques jours en raison d’une intense campagne de solidarité. Le combat doit dorénavant ce poursuivre, pour la libération de tous les prisonniers politiques, pour la chute du régime dictatorial soudanais et pour l’instauration d’une société débarrassée de l’élite capitaliste corrompue !
Le sujet a bien entendu une résonance particulière en Belgique, puisque le gouvernement fédéral a collaboré avec le régime soudanais dans le cadre de sa cruelle politique d’asile.
Comment poursuivre la lutte ?
A la suite de cette petite action, un débat a eu lieu dans les locaux de l’ULB à l’initiative des Etudiants de Gauche Actifs. La discussion politique fut très riche. La présence des militants de la Coordination des sans-papiers et leur contribution ont été des éléments véritablement déterminant pour la réussite du débat. La nécessité d’unifier les luttes contre toute la politique du gouvernement et la compréhension que ce dernier utilise le dossier de la migration pour diviser la population et mieux faire passer sa politique d’austérité ont été deux éléments particulièrement frappants dans la discussion.
Les orateurs ont, dès leur introduction, accentué la nécessité de mettre en cause le type de société dans laquelle nous vivons, le capitalisme. Pourquoi donc laisser 82% des richesses produites aux mains du pourcent le plus riche quand le reste de l’humanité voit ses conditions de vie se détériorer ? Pour certains des plus précaires, comme c’est le cas pour nos camarades sans-papiers, cela se traduit par la clandestinité, la surexploitation et la répression féroce. Arracher les moyens de production des mains des capitalistes, et donc leur pouvoir, constitue une conclusion importante de ce débat. Tant concernant la lutte sociale en Belgique que celle qui se mène au Soudan et ailleurs.
Les Etudiants de Gauche Actifs et la Coordination des sans-papiers entendent faire vivre la mobilisation pour la manifestation du 25 février sur le campus. Nous avons décidé de nous retrouver dans les jours qui viennent sur l’ULB pour mener cette campagne de concert.
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25/02 “Human wave for solidarity and humanity”
Solidarite? avec tous les migrants ! 25 février, 14h, Parc Maximilien à Bruxelles
Apre?s la politique de ‘opkuisen’ (nettoyage) du gouvernement dans le parc Maximilien et le renvoi de re?fugie?s au Soudan malgre? le risque de torture, le gouvernement fe?de?ral souhaite a? pre?sent le?galiser les rafles a? domicile, y compris chez les citoyen.ne.s qui he?bergent les migrants pour e?viter qu’elles/ils ne doivent dormir dehors. Il s’agit la? d’une attaque envers nos valeurs fondamentales mais aussi envers le travail formidable des citoyens he?bergeurs re?unis au sein de la Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés du Parc Maximilien.Le gouvernement tente de diviser les gens en criminalisant les personnes qui fuient les guerres, la re?pression, la mise?re, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la trans-phobie, les conse?quences du changement climatique … en les pre?sentant comme une menace terroriste ou une menace pour la se?curite? sociale. Alors que le “cou?t” des re?fugie?s ne repre?sente pourtant que 0.2 % du budget de la se?curite? sociale, nous pensons qu’il ne s’agit la? que d’une e?nie?me tentative de creuser un peu plus le clivage entre les de?fenseurs d’un accueil humain et les repre?sentants d’une politique migratoire ferme ou ferme?e.
Le 13 janvier, nous e?tions de?ja? 8.000 dans les rues pour re?clamer la de?mission de Theo Francken et de?noncer les expulsions de soudanais (victimes de torture a? leur retour).
Dimanche 21 janvier, en a? peine 2 jours, nous e?tions plus de 3000 a? former une chai?ne “humaine mais ferme” pour nous opposer a? une grande ope?ration policie?re. La police n’a pas approche? les lieux et nous avons prouve? que la mobilisation des citoyen.ne.s (avec ou sans-papiers) est plus forte.
Pour toutes ces raisons nous allons une nouvelle fois nous exprimer et manifester notre cole?re contre la politique du gouvernement qui traite les migrants comme des criminels et menace les droits fondamentaux de tous !
Le dimanche 25 fe?vrier a? 14h00 au PARC MAXIMILIEN, soyons encore plus nombreux !
Nous re?clamons :
? La solidarite? n’est pas un crime : non au projet de loi permettant les rafles a? domicile chez les citoyens solidaires ;
? On ne quitte pas son pays, sa famille et ses proches par plaisir : les causes des migrations force?es doivent e?tre prises en main et les personnes fuyant la guerre, la mise?re, le re?chauffement climatique et la re?pression doivent pouvoir e?tre accueillies et prote?ge?es.
? Stop aux “torture deals” : respect de l’article 3 de la Convention européenne des droits humains qui interdit l’expulsion d’une personne vers un Etat où elle risque d’être soumise à la torture et donc de cesser immédiatement le renvoi des migrants vers des pays où le risque est manifeste comme le Soudan ;
? Régularisation des sans-papiers et de leurs droits, e?gaux pour toutes et tous afin e?galement d’e?viter le dumping social et un soutien aux revendications de la Coordination des sans-papiers de Belgique !
? Safe passage : l’ouverture de couloirs humanitaires permettant aux re?fugie?s de venir en Europe de manie?re su?re et le?gale ;
? De?mission de Francken et de la politique migratoire qu’il repre?sente : on ne la?che rien !Signataires
– Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés
– MRAX
– Coordination des sans-papiers de Belgique
– Groupe montois de soutien aux sans-papiers
– CODE ROUGE
– Acteurs des temps présents
– Bruxelles Laïque
– Tout Autre Chose
– Hart boven Hard
– Jeunes anticapitalistes (JAC)
– CRER
– Vriendschap zonder grenzen / Amitiés sans frontières
– Gauche anticapitaliste / SAP antikapitalisten
– CNCD
– Riposte.cte
– École en colère
– Indignez-Vous.be
– Occupy Brussels Belgium
– La Marche des Migrants de La Région du Centre
– Maison du Peuple d’Europe
– CIRÉ-asbl
– Réseau ADES
– Mouvement ouvrier chretien (MOC)
– Comac
– JOC Bruxelles
– Jeunes FGTB
– Mouvement des Jeunes Socialistes
– Collectif féministe Kahina
– Niemand is illegaal
– Etudiants de Gauche Actifs
– Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) -
#InMyName: Mobilisation pour la justice migratoire

Photo : Liesbeth Hier, une manifestation a eu lieu à Bruxelles dans le quartier européen à l’appel de nombreuses ONG et associations afin de dénoncer la politique migratoire européenne répressive. Les organisateurs parlent de 2.000 participants ce qui est très bien au vu des conditions météos et de l’heure de rendez-vous (17h). Cette mobilisation a pris place dans le contexte d’un sommet européen sur les politiques migratoires.
Les puissances occidentales pillent les pays du monde néocolonial avec leurs multinationales et leurs interventions militaires. La crise des réfugiés y est inextricablement liée. La seule réponse de l’Union européenne est de bloquer les réfugiés autant que possible. Mais rien n’est fait contre les causes pour lesquelles ces gens fuient leur pays d’origine.
Le texte de l’appel dénonçait à juste titre que ‘‘L’Union européenne repousse toujours plus loin l’inacceptable, fait de la Méditerranée un cimetière et négocie avec les pays du Sud pour qu’ils deviennent nos gardes-frontières. Elle finance également les garde-côtes libyens qui repoussent les migrants africains vers les camps de détention et l’esclavage.’’
Les manifestants ont tenu à répéter une fois de plus que fuir la misère et la guerre n’est pas un crime. Il est crucial de lutter aujourd’hui pour la régularisation de tous les sans-papiers, le droit au logement, l’abolition des centres fermés, la liberté de circulation, l’arrêt des expulsions et de la criminalisation des sans-papiers, la fin du racisme et de l’hypocrisie de l’État, le respect des droits fondamentaux comme l’accès aux soins médicaux, à l’éducation et à la formation.
Mais tout cela doit être couplé avec une lutte incessante pour l’unité du mouvement de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité et le racisme, pour une société libérée de toutes les inégalités, pour une société socialiste.
Il y a un mois, une autre manifestation avait eu lieu en faveur de la régularisation des sans-papiers. Nous revenons sur cette dernière dans cette interview de Pietro Tosi, animateur au MOC (Mouvement ouvrier chrétien) et au Comité des Travailleurs avec et Sans Papiers (TSP) de la CSC de Bruxelles et également membre du Parti Socialiste de Lutte.
Reportage-photos de Liesbeth :
Reportage-photos de Mario :
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[INTERVIEW] Sans-papiers : contrer la stratégie du gouvernement par l’unité des travailleurs

Le gouvernement Michel plonge la Belgique dans un climat de répressions énormes contre les migrants et les sans-papiers. C’est dans ce cadre que la Coordination des Sans Papiers de Belgique, avec la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés et les syndicats, a organisé une grande manifestation à Bruxelles le 12 novembre dernier ‘‘Pour la justice sociale : régularisation’’. Pour comprendre les enjeux de cette mobilisation, nous avons discuté avec Pietro Tosi, animateur au MOC (Mouvement ouvrier chrétien) et au Comité des Travailleurs avec et Sans Papiers (TSP) de la CSC de Bruxelles et également membre du Parti Socialiste de Lutte.
Article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste
La répression politique provoquée par les politiques racistes du gouvernement est de plus en plus forte. Quel est votre avis sur le contexte politique dans lequel s’est déroulée la mobilisation de la manifestation ?
‘‘Rafles de migrants, arrestations, quotas d’expulsions, centres fermés, contrôles de papiers, voilà le résultat de la politique de Théo ‘‘Trump’’ Franken, N-VA, secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration.
‘‘Depuis sa nomination, il apparaît quasiment tous les jours dans les médias avec des déclarations nauséabondes : ‘‘nettoyage’’ des réfugiés du parc Maximilien, ONG accusées d’encourager la traite d’êtres humains en sauvant la vie de milliers de personnes dans les eaux de la Méditerranée !‘‘La situation des personnes sans-papiers est des plus précaires : sans droit, sans logement, ils sont obligés d’accepter les pires conditions de travail, au noir, avec des salaires dérisoires et sans protection. C’est la volonté politique de ce gouvernement de droite. Maintenir une couche de la population sans droit profite aux employeurs qui utilisent des travailleurs moins chers.
‘‘Voilà la stratégie du gouvernement : utiliser le racisme comme outils de division entre les travailleurs au profit du patronat. Cette politique consciente utilise cette situation pour faire pression sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail, contre tous les travailleurs. Ces attaques sur la couche la plus précarisée de la population s’inscrivent dans une offensive contre l’entièreté des travailleurs. Elles montrent à quel point les uns comme les autres ont véritablement des intérêts communs à défendre contre ceux qui les exploitent.’’
Plus de 3000 personnes ont manifesté ce 12 novembre, cela faisait longtemps que nous n’avions plus vu une telle mobilisation. Comment avez-vous préparé cela ?
‘‘Les militants du comité TSP de la CSC ont occupé l’espace public plusieurs semaines durant, sur les marchés matinaux et dans les occupations pour tracter et sensibiliser les autres sans-papiers à la nécessité de se mobiliser massivement pour cette date.
‘‘Des interventions des militants sans-papiers ont été organisées auprès de plusieurs délégués de centrales syndicales, notamment à la CSC-Metea, la CNE et à la CSC Alimentation et Service.
‘‘Le but du Comité était de construire des liens étroits entre les délégués et les travailleurs sans-papiers afin de renforcer la conscience de classe mais également pour faire du 12 novembre une manifestation non seulement de citoyens mais aussi de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité de ce gouvernement.
‘‘Pendant cette campagne, les Etudiants de Gauche Actifs ont organisé plusieurs tractages dans les écoles et à l’ULB pour mobiliser parmi la jeunesse bruxelloise. Le jour de la manif, les militants du PSL, d’EGA et de la campagne ROSA ont organisé un bloc militant et combatif.’’
Quels sont les acteurs et les revendications de la plateforme en soutien aux sans-papiers ?
‘‘Les revendications de la coordination sont : la régularisation de tous les sans-papiers, le droit au logement, l’abolition des centres fermés, la liberté de circulation, l’arrêt des expulsions et de la criminalisation des sans-papiers, la fin du racisme et de l’hypocrisie de l’État, le respect des droits fondamentaux comme l’accès aux soins médicaux, à l’éducation et à la formation.
‘‘Les syndicats ajoutent comme revendication : l’égalité des droits, des critères clairs et permanents de régularisation, un titre de séjour pour toute personne dont les droits fondamentaux sont violés ou menacés, un permis de travail et un titre de séjour pour les travailleurs qui osent porter plainte pour exploitation, la fin des arrestations arbitraires, de la détention et des expulsions de migrants, la fin de la criminalisation des personnes sans papiers.
‘‘Tout cela serait bien sûr une énorme avancée face à ce gouvernement de répression.’’
Mais comment gagner tout cela face à ce gouvernement de droite ?
‘‘Dans le contexte actuel, pour arracher chaque réforme, il nous faut une lutte révolutionnaire. Ces revendications doivent être couplées à une lutte incessante pour l’unité du mouvement de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité et le racisme, pour une société libérée de toutes les inégalités. Il faut nous opposer à ce système qui engendre misère et exploitation et qui repose sur la guerre et le pillage néocolonial poussant tant de personnes à fuir leur région au péril de leur vie.
‘‘Il nous faut organiser un rapport de forces pour construire un mouvement de lutte et de solidarité en faveur d’une société socialiste débarrassée de l’exploitation et de la concurrence.’’
Quel bilan tirez-vous et quelles suites envisagez-vous ?
‘‘On était tous très contents à la fin de la manifestation. Malgré le climat extrêmement pluvieux typiquement belge, très défavorable à une manifestation, plus de 3000 personnes ont rejoint l’appel de la coordination. Ce fut un grand succès du point de vue de l’enthousiasme avec lequel les participants ont pu animer le cortège de manière politique mais aussi festive.
‘‘On a enfin montré qu’il est possible de construire un rapport de force dans la rue pour et par les sans-papiers mais également avec des délégués syndicaux prêts à construire la solidarité et à se battre pour la régularisation !
‘‘La tâche qui se présente à nous maintenant est de garder le rythme de la mobilisation et de ne pas faire retomber cet enthousiasme. C’est pour cela que les militants du Comité reprennent la mobilisation pour deux autres dates très importantes : le 12 et le 13 décembre se déroulera à Bruxelles un sommet européen sur les politiques migratoires dans lequel les élites européennes discuteront de comment externaliser les frontières via la mise en place de HOTS SPOTS sur le territoire libyen. Ce sera l’occasion d’organiser un contre-sommet sur le dumping social, sur la politique meurtrière de l’Union Européenne et de se mobiliser tous et toutes dans la rue, le 13 décembre à 17h à Arts-Loi.’’




