Tag: Sans-papiers

  • Faisons de Liège une “ville refuge” !

    20 AVRIL – 19H00- CAFET’COLLECTIVE KALI (rue St Thomas n°32, 4000 Liège)

    Débat avec
    – François Grenade, chargé de la campagne “justice migratoire” au cncd
    Amélie Faye, travailleuse de l’asbl d’aide aux sans-papiers Point d’appuis
    Pietro Tosi, permanent au MOC pour le comité des travailleurs sans-papiers

    Sans-papiers, Sans droits?

    Alors que dans la majeure partie du globe les migrants séjournant un territoire national sans autorisation préalable ( ceux que l’on nomme communément les sans-papiers) constituent une partie
    de la population privée de tout accès aux services publics, aux mécanisme de sécurité sociale, au marché du travail. Alors qu’ils sont constamment l’objet de traques policières, alors même qu’ils sont privés de tout droit, des villes se constituent en “villes refuges” et s’emploient à élargir les droits dont bénéficient les sans-papiers, à rebours de leurs législations nationales. Loin d’être tombée du ciel, cette situation est le fruit de la mobilisation des organisations de sans-papiers et du mouvement de solidarité qui les soutient.

    Comment faire de Liège, à l’instar de Montréal ou Barcelone, une commune hospitalière? Quelle stratégie pour contraindre les autorités de laisser les sans-papiers accéder aux services de base, aux soins de santé, à l’aide alimentaire ou au logement?

    Une initiative sections liégeoises des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et des Jeunes Organisés et Combatifs (JOC).

    => Evénement Facebook

  • Contre leur exploitation, les travailleurs sans-papiers exigent leur régularisation

    Ils expriment également leur solidarité avec les travailleurs de Total et G4S au Yémen

    Plus de 200 travailleurs sans-papiers et sympathisants ont défilé dans les rues de Bruxelles ce 28 mars en répondant à une initiative de la FGTB et la CSC en collaboration avec la Coordination des sans-papiers. Ils entendaient dénoncer l’exploitation dont sont victimes les sans-papiers dans de nombreux chantiers à Bruxelles et plus particulièrement, dans le cadre de la mise à 4 voies de la station Art-Loi, de la part de sous-traitants ou même de sous-traitants de sous-traitants, en-dessous du salaire minimum et sans protection au travail.

    Ainsi, Mohamed a travaillé en 2013 pour TUNA, une société sous-traitante de l’entreprise générale CFE avec qui le maître d’ouvrage, Beliris (l’organe fédéral chargé de la coopération avec la région bruxelloise) avait passé contrat. Les lacunes dans la législation sur l’emploi des travailleurs étrangers avaient été abusées pour exploiter des travailleurs sans-papiers. Les syndicats et les manifestants exigences de la Région bruxelloise une réparation pour préjudice subi par la régularisation automatique des travailleurs sans-papiers exploités.

    La manifestation s’est rendue aux locaux des différents responsables. Le cortège s’est tout d’abord rendu devant les bureaux du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, également en charge de Beliris, puis s’est arrêté à l’entrée de la rue de la Loi, au métro Arts-Loi, où notamment Mohamed a expliqué la situation qu’il a vécue il y a quatre ans, pour se diriger ensuite vers les locaux de la Région bruxelloise pour une rencontre avec Rudi Vervoort, Premier ministre de la région de Bruxelles-capitale, et de Pascal Smet, ministre régional des Travaux publics.

    Lors de la halte à la station de métro Arts-Loi, Rabia, lui-même sans-papier et membre du PSL, a abordé la situation du personnel des multinationales Total et G4S au Yémen. Depuis plus de deux ans, les deux multinationales refusent de payer les salaires de leurs employés, qui meurent de faim avec leurs familles. Les manifestants d’origine africaine acquiescèrent avec enthousiasme quand Rabia a déclaré que l’Afrique est potentiellement l’un des continents les plus riches au monde, mais qu’il est pillé depuis des décennies par des coalitions de multinationales occidentales et d’exploiteurs locaux. Sur les photos, ils expriment leur soutien à la campagne internationale de solidarité avec les travailleurs de Total / G4S au Yémen.

    Sans papiers solidair met arbeiders in Jemen

  • Vottem, 18 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas!

    Ce dimanche 26 mars s’est tenue la dix-huitième manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, à Liège. Environ 600 personnes se sont réunies à l’appel du CRACPE afin de marcher contre ce camp de la honte et de revendiquer la fermeture de tous les centres fermés et la régularisation des travailleurs sans papiers.

    Par Clément (Liège)

    De nombreux groupes avaient mobilisés pour l’occasion parmi lesquels la LCR, La JOC, Ecolo, le PTB et Comac, Étudiants de Gauche actifs (EGA) et le PSL, la FGTB, la Voix des sans papiers de Liège et la Coordination des sans-papiers. Après s’être rassemblée dans le parc de la citadelle pour différente prises de parole, la manifestation a pris le chemin du centre fermé.

    Aux deux tiers de la manifestation, suite à l’ouverture d’une torche fumigène, la police s’en est pris à un groupe de manifestants et en a arrêté plusieurs. Participer à une manifestation masqué, en noir et équipé de fumigènes n’est pas des plus pertinents, particulièrement dans un cadre qui se veut large et familial et où sont présentes des personnes sans papier. Cela contribue entre autre à créer la méfiance parmi les manifestants. Néanmoins, rien dans l’attitude de ce groupe ne justifiait la réaction de la police, qui a saisi un prétexte insignifiant pour le réprimer gratuitement.

    Poursuivre la lutte

    Pour des militants d’EGA et des JOC, cette manifestation fut l’occasion de mobiliser pour une rencontre sur la question de Liège « ville refuge ». Derrière ce mot d’ordre, on trouve des revendications telles que l’arrêt des contrôles aux faciès, d’accès aux soins de santé, à l’aide sociale et au logement pour les personnes sans papiers. Si ces dernières rencontrent des difficultés particulières à accéder aux services de base pour mener une vie décente et pouvoir se construire un avenir, ce n’est pas nécessairement une évidence pour tous.

    Après trente ans de politiques néolibérales et d’austérité, les pénuries s’approfondissent à tous niveaux. Les politiciens de droite et populistes de tout poil n’ont aucun remord à utiliser cette situation pour véhiculer des discours racistes, rendre les personnes migrantes responsables de ces pénuries et ainsi diviser la classe des travailleurs. Cela leur permet également d’essayer de cacher la véritable raison de ces pénuries, à savoir leurs propres politiques. C’est pourquoi nous pensons au PSL qu’il est important de lier la question de l’accès aux services de base pour les personnes sans papiers à des investissements publics massifs dans les logements, l’aide sociale, les soins de santé, l’enseignement, les transports, …

    Les personnes souhaitant se mobiliser pour les droits des sans-papiers ne manquent pas à Liège, la participation à cette manifestation en a encore témoigné, de même que la campagne « vers la justice migratoire » récemment initiée par le CNCD.

    Le 20 avril aura lieu une rencontre en présence d’intervenants du comité des travailleurs sans papiers du MOC, de l’asbl « point d’appui » et du CNCD afin de discuter de quelle stratégie concrète et offensive mettre en place pour contraindre les autorités communales à répondre positivement à la question de « Liège, ville refuge ». Toute personne ou organisation désireuse de s’impliquer activement dans une telle campagne est évidemment chaudement invitée.

    Cette rencontre aura lieu le jeudi 20 avril à 19h à la « Cafet’ collective Kali » (rue St Thomas n°32, 4000 Liège). / Evénement Facebook

    Photos : Cathy et Mathilde

    Manifestation contre le centre fermé de Vottem - 2017

  • Vottem: C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes!

    Manifestation contre le Centre fermé de Vottem
    Dimanche 26 mars, 14h, Parc de la Citadelle (rue des Glacis)

    Depuis l’investiture de Donald Trump, ses annonces et décrets en matière de politiques migratoires ont choqués l’opinion américaine et internationale. Qu’il s’agisse de la construction d’un mur à la frontière Mexique – USA ou de l’interdiction d’entrer sur le territoire pour les personnes issues de 7 pays à majorité musulmane, son approche envers les migrants et ressortissants étrangers est à juste titre intolérable pour de nombreuses personnes. Cela ne doit cependant pas nous faire oublier qu’en Europe et en Belgique tout n’est pas rose, loin de là.

    Par Julie N. (Liège)

    Le dimanche 26 mars, une manifestation est appelée à l’initiative du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers) pour réclamer la fermeture du centre fermé pour étrangers de Vottem. Les centres fermés sont de véritables prisons pour personnes sans-papiers. Leur existence même symbolise une politique d’immigration basée sur la fermeture des frontières, la répression et l’expulsion des personnes se trouvant sans autorisation sur notre territoire.

    Leur but est de casser la résistance physique et psychologique des personnes qui y sont enfermées en vue de faciliter leur expulsion. Et de fait, les conditions de détention y sont extrêmement pénibles. Le jeudi 2 mars, un jeune originaire d’Azerbaïdjan a été retrouvé mort dans la cellule d’isolement où il avait été placé, sans même avoir été soigné, suite à une tentative de suicide. L’ONG Amnesty International a d’ailleurs dénoncé à de multiples reprises l’illégalité de ces cellules d’isolement mais aussi la façon dont les personnes sont traitées dans les centres fermés, sans égard pour leur âge ou leur santé. Chaque année, en moyenne 7000 personnes sont détenues dans ces centres.

    Depuis 20 ans, les gouvernements se dotent d’un arsenal de mesures dont le but est de restreindre l’accès au territoire et à criminaliser les migrants. Cette politique répressive ne date donc pas d’hier. Néanmoins, elle est considérablement durcie par l’actuel secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, Théo Franken. Les demandes de régularisation pour raisons humanitaires ou médicales, auparavant gratuites, sont désormais facturées 250e, peu importe qu’elles aboutissent ou non. La seconde option sera probablement privilégiée, comme l’illustre l’obstination de Théo Franken dans son refus d’octroyer un visa humanitaire à une famille syrienne d’Alep.

    La criminalisation des sans-papiers a un double intérêt sous le capitalisme. D’une part, créer pour les secteurs non délocalisables (horeca, bâtiment, etc.) une main d’œuvre extrêmement bon marché, et taillable et corvéable à merci parce que dépourvue de droit. De l’autre elle permet de désigner un bouc émissaire présenté comme responsable de pénuries dans les logements, les budgets sociaux, etc. et d’entretenir la division parmi les travailleurs afin de les empêcher de lutter en commun pour leurs droits.

    Pourtant, les moyens ne manquent pas pour offrir à tous, avec ou sans papiers, des conditions d’existence dignes: en Belgique, le pourcent le plus riche de la population possède 18% de la richesse nationale et à lui seul, Albert Frère possède autant de richesses que les 20% de belges les plus pauvres ! Pendant que des milliers de personnes en Wallonie vivent dans la rue, 30.000 logements sont laissés vides à des fins spéculatives !

    Mais pour que les immenses richesses crées par la société soient réellement utilisées dans l’intérêt de la majorité de la population, il est nécessaire de s’en prendre au système qui génère ces scandaleuses inégalités : le système d’exploitation capitaliste. Dans cette lutte, l’unité de tous les travailleurs, avec ou sans emplois, avec ou sans papiers, est primordiale.

    Dans l’histoire du mouvement des jeunes et des travailleurs, aucun droit ne fut jamais acquis sans des luttes conséquentes et la création d’un véritable rapport de force. Toi aussi, tu peux jouer un rôle pour faire de la manifestation du 26 mars un succès.

    • En parlant de cette manifestation à tes amis, ta famille, … et en y participant ensemble.
    • En demandant à un de tes professeurs (de morale ou de religion, par exemple) qu’il organise un cours sur ce sujet.
    • En organisant des distributions de tracts autour de toi. Tu ne sais pas trop comment t’y prendre ? Contacte Etudiants de Gauche Actifs, nous t’y aiderons!
    • En partageant l’événement « Vottem, 18 ans déjà ! Je ne l’accepte toujours pas » sur facebook et en y invitant tes amis.
    • En prenant part à la manifestation.
  • Manifestation “Vottem, 18 ans, je ne l’accepte toujours pas!”

    Manifestation le dimanche 26 mars : rassemblement dès 14H rue des Glacis, Citadelle, à Liège, et marche jusqu’au centre fermé pour étrangers de Vottem

    À l’heure où l’Union Européenne ferme ses frontières, bafoue le droit d’asile et la liberté de circulation, à l’heure où le gouvernement belge traque ceux qui ont cherché accueil ici, et durcit sa politique d’enfermement et d’expulsion, soyons nombreux à résister!

    Appel du Cracpe (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers)

    Théo Francken, Secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration est content ! Suite au verdict de la Cour Européenne de Justice, la Belgique peut continuer à refuser de délivrer des visas humanitaires aux familles syriennes, ou autres, qui en feraient la demande. Il est aussi très satisfait parce que le nombre de demandes d’asile en 2016 a diminué de moitié par rapport à 2015. Nous, nous sommes révoltés ! Parce que nous savons que c’est parce que toutes les frontières sont fermées, plus encore depuis le récent accord entre l’Union Européenne et la Turquie, et parce que l’on refuse les visas, que les migrants risquent leur vie à chaque étape de leur parcours !

    La politique menée par Théo Francken, soutenue par le gouvernement, a également pour objet de renforcer la criminalisation de l’étranger. Auprès de l’opinion publique, Théo Francken évoque la chasse aux délinquants d’origine étrangère pour justifier 1000 expulsions supplémentaires chaque année. Cette manipulation a pour but de séduire l’électorat, tenté par le populisme ou l’extrême droite.

    Il oublie de dire que c’est tout étranger sans titre de séjour qui risque l’enfermement et l’expulsion, tous ceux qui sont victimes des politiques restrictives en matière d’asile et d’immigration de nos gouvernement successifs, et qui n’ont eu d’autre choix que de rester ici parce qu’ils sont en danger, en insécurité dans leur pays.

    Cette politique répressive s’aggrave aujourd’hui, une loi prévoit d’expulser des personnes qui ont un titre de séjour, qui sont peut-être même nées ici, et qui auraient porté atteinte à l’ordre public. En manifestant par exemple ? Et tant qu’à faire Théo Francken propose de sanctionner les avocats qui, défendent toutes ces personnes, par, c’est bien connu, des procédures abusives…

    Pour augmenter le nombre d’expulsions, il ne s’attaque pas seulement aux demandeurs d’asile déboutés. Il considère par exemple toute demande de regroupement familial comme suspecte: tout mariage mixte est dit “blanc”, et les bébés des couples mixtes deviennent des “bébés papiers” … Quant à ceux qui oseraient encore demander la régularisation, même s’ils peuvent s’attendre à une réponse négative, ils doivent maintenant payer jusqu’à 350 euros pour introduire un dossier!

    Le plus grave: Théo Francken veut réenfermer les familles et enfants; il a comme projet de faire construire des pavillons à côté du 127 bis à Steenokkerzeel, sous les avions qui décollent chaque minute. Nous nous sommes battus contre l’enfermement des enfants, et depuis 2008, les enfants ne sont plus dans les centres fermés. Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe interpelle sur les “dommages” résultant d’une détention pour les enfants, déjà dénoncés par le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

    Comme chaque année, par notre manifestation, nous voulons rappeler que chaque centre fermé pour étrangers reste une prison conçue pour briser la résistance face à l’expulsion, ce qui implique une violence au quotidien. Et pour ceux considérés comme “ingérables”, une aile spéciale a été ouverte à Vottem depuis juillet 2014, suite à une décision du précédent gouvernement: pour ceux qui se rebellent, ou des grands malades qui devraient être soignés dans une institution adéquate… Cette section permet de maintenir en isolement des personnes pendant des semaines, ceux qui y sont enfermés l’appellent la “prison dans la prison” !

    Lorsque cela ne suffit pas, il y a le vrai « cachot », comme celui où Batha, jeune homme originaire d’Azerbaïdjan, a trouvé la mort ce jeudi 2 mars à Vottem. L’Office des Etrangers évoque le vécu de cet homme : auto-mutilations, problèmes psychiatriques… pour justifier ce placement au cachot. Selon nous, dans cette situation, le placement au cachot signifie : non assistance à personne en danger.

    Ils étaient 160.000 à Barcelone le 18 février, pour dire « on veut accueillir ! ». Soyons nous aussi très nombreux à Liège ce 26 mars !

    • suppression des centres fermés pour étrangers
    • arrêt des expulsions
    • pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
    • régularisation des sans papiers

    Une initiative du CRACPE, Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers, en collaboration avec :
    APED (Appel Pour une Ecole Démocratique/ ATTAC Liège/ Barricade asbl/ CADTM, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde/ CAL, Centre d’Action Laïque de la Province de Liège/CALIF asbl/ Casa Nicaragua asbl/ Centre Poly Culturel Résistances/ CHOC, Collectif Herstalien d’Opposition aux Centres Fermés/ COMAC/ Coopérative politique VEGA/ CSC Liège-Huy-Waremme/ECOLO /Etudiants de Gauche Actifs/ Fédération des Résistances/ Fédération liégeoise du Parti Communiste/ FGTB Liège-Huy-Waremme/ Form’Anim/FPS-Réseau Solidaris/ Groupe Montois de Soutien aux Sans-Papiers/ La Zone/ LCR-SAP/ Le Monde des Possibles asbl/ LîDjibouti/ Marche des Migrants de la Région du Centre/ MOC Liège-Huy-Waremme/ mpOC, mouvement politique des Objecteurs de croissance/ Mrax/ Point d’Appui asbl/ PSL / PTB/ Territoires de la Mémoire asbl/ Travailleurs Sans-Papiers (CSC)/ Vie Féminine/ Vivre Solidaire asbl/ Voix des Sans Papiers de Liège…

    Contact : cracpe@skynet.be et permanence téléphonique : 04 232 01 04, du lundi au vendredi de 17 à 18H30. Inscrivez vous dans notre groupe facebook : “le nouveau groupe du CRACPE

     

  • [PHOTOS] Manifestation contre la répression d’Etat

    Photo : PPICS

    À l’occasion de la journée internationale contre les violences policières, la Coordination des sans-papiers et la campagne Stop Répression s’étaient associées pour dénoncer la répression policière et le racisme d’État lors d’une manifestation qui a eu lieu à Bruxelles ce 15 mars 2017.

    Par Rabia (Bruxelles)

    Dans cette journée contre la violence policière, les camarades du PSL et d’EGA sont descendus dans la rue à côté de la coordination des sans-papiers et des JOC (Jeunes Organisés et Combatifs). Cette année, l’accent principal de la manifestation a été mis sur la violence qui touche tout particulièrement les sans-papiers, cette catégorie oubliée de la société qui est quelque part ignorée.

    Avec le slogan “on vit ici, on travaille ici donc on reste ici !”, nous sommes descendus dans les rues avec ou sans-papiers, migrants ou non, contre la politique de répression brutale de ce gouvernement ! Les sans-papiers sont exploités par les patrons et les politiciens les laissent dans l’illégalité pour mieux organiser le dumping social !

    Face à cela, le temps est venu de remettre le mouvement en route vers la mobilisation afin de lutter tous ensemble pour la justice sociale et des mêmes droits pour tous et toutes.

    Arrêtons tous ensemble ce massacre de chaque jours et les lois qui sont de plus en plus contre l’immigration en général.

    C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !

    Justice liberté égalité pour tous !

    Photos de PPICS

    Manifestation contre la répression d'Etat - PPICS

    Photos de Nico

    Manifestation contre la répression d'Etat

  • Un homme est mort à Vottem!

    Communiqué de presse du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers)

    Un homme, originaire d’Azerbaidjan, détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem, est décédé ce matin.

    D’après les informations dont nous disposons, il est arrivé il y a trois jours à Vottem, venant d’un autre centre fermé. Il y a deux jours, il a voulu se mutiler, ne supportant pas cette détention. La réponse à cette situation de détresse , et alors qu’il était blessé, a été de le mettre en isolement au cachot. C’est dans ce cachot qu’il a été découvert, mort, ce matin.

    Que s’est-il passé dans ce cachot? Nous ne le savons pas. Le parquet est sur place. Mais ce que nous savons c’est que le cachot, c’est la prison dans la prison, l’isolement complet, un traitement inhumain. Que cela peut empêcher qu’un appel à l’aide, quelle qu’en soit la cause, soit entendu, et pris en compte.

    Nous voulons rappeler ce que sont les centre fermés pour étrangers, des machines à expulser. Pour préparer ces expulsions, il faut casser la résistance des détenus, par l’enfermement, par la torture psychologique; et si cela ne marche pas, on n’hésite pas à appliquer une mesure d’isolement. Cet isolement est parfois prolongé durant des semaines, dans une aile appelée “spéciale” au centre fermé pour étrangers de Vottem. Nous avons maintes fois dénoncé la mise en isolement de “rebelles”, ceux qui refusent tout simplement une détention illégitime, mais aussi de personnes qui auraient en fait besoin d’un suivi médical ou psychiatrique plutôt que d’êtres traitées de la sorte.

    Voilà les résultats concrets de la politique mise en oeuvre par Théo Francken qui consiste à fermer les frontières, et à expulser 1000 personnes supplémentaires chaque année en augmentant les détentions! Bientôt ce seront des enfants qu’il placera à nouveau dans des centres fermés… et qui seront eux aussi victimes de maltraitances!

    Le CRACPE sera présent comme chaque semaine ce samedi autour du centre fermé de Vottem dès 16h et appelle à un large rassemblement pour dénoncer l’inacceptable!

    • 26 mars: manifestation contre le centre fermé de Vottem
  • L’exploitation des sans-papiers sur le chantier Arts-Loi : le vrai visage du système

    Action de la CSC au métro Arts-Loi en solidarité avec Mohamed, qui a travaillé pour TUNA, sous-traitant de CFE, sous-traitant de la STIB via BELIRIS, en 2013. Photo: Eva

    La semaine passée, les médias (TBX1, La capitale, RTBF et autres) ont dénoncé la présence de travailleurs sans-papiers sur les chantiers publics de rénovation de la gare du métro d’Arts-Loi. Les énormes contradictions de ce système en crise se dévoilent parfois via des anecdotes singulières ou des erreurs casuelles. Comment se sont déroulés les faits ?

    Par Pietro (Bruxelles)

    Tout le monde se rappelle de la gare du métro Arts-Loi. Un chantier permanent en construction pendant plus que deux ans. Une fois que les travaux se sont terminés, la station a été décorée avec des affiches des travailleurs qui ont travaillé pour construire la gare. Comme s’ils voulaient célébrer l’effort des ceux et celles qui ont transpiré et travaillé dur pour permettre la reconstruction d’une station de métro située dans un axe central de la ville de Bruxelles. L’ironie du hasard est que parmi ces photos, il y en avait une qui mettait en portrait deux travailleurs sans-papiers. Drôle de situation pour Beliris (une collaboration entre l’État fédéral et la Région de Bruxelles-Capitale dont l’objectif est de rénover la ville de Bruxelles), le responsable du chantier public d’Arts-Loi. Ils affichent eux-mêmes sur les murs de la gare la preuve de la présence de travailleurs sans-papiers sur ce chantier. Via le Comité de travailleurs avec et sans papiers de la CSC, Mohammed, le travailleur qui se retrouvait affiché sur cette photo a trouvé le courage de dénoncer son cas d’exploitation.

    Il explique à la presse : “C’était en 2013. On a travaillé quelques mois sur le chantier de rénovation de la station métro Arts-Loi. On était engagés par un sous-traitant, qui officiellement nous chargeait de faire du nettoyage. Dans la réalité, on faisait chaque fois appel à nous pour des travaux que les travailleurs régularisés ne voulaient pas faire. On a fait des travaux de démolition et de décapage, on a creusé le tunnel”.

    C’est le système de sous-traitance en cascade qui permet la dégradation des conditions du travail et qui légalise dans les faits le dumping social. Les marchés publics sont organisés dans une logique reliée simplement au profit des entreprises sans aucun regard sur la qualité des conditions du travail. Les entreprises sont choisies sur la base du prix le plus bas.

    A qui profite le crime ?

    Selon le cadre légal du droit du travail belge, le dumping social est illégal et les politiciens disent vouloir le combattre. Mais la réalité est bien différente. La réalité, c’est que le dumping social est la règle d’organisation du marché du travail à tous les niveaux, privé comme public.

    Au niveau Européen, avec la directive détachement, l’establishment a l’objectif de légaliser le dumping social en permettant aux travailleurs détachés des pays tiers de travailler en Europe occidentale aux conditions de travail du pays d’origine. Les sans-papiers se retrouvent en concurrence avec des autres millions travailleurs moins chers mais qui peuvent travailler de façon régulière sur le territoire. La «libre circulation» dans l’UE est utilisée pour permettre aux grandes entreprises d’exploiter une main-d’œuvre bon marché dans une «course vers le bas» en termes de bas salaire, de contrats à zéro heure et de mauvaises conditions d’emploi.

    Et à Bruxelles?

    Alors que le ministre de l’emploi bruxellois Monsieur Gosuin (Défi) dit qu’il s’agit simplement d’un cas isolé et que la Région mettra en place plus de contrôles sur les chantiers, Mohammed dénonce qu’il travaillait avec 15 autres sans-papiers et qu’encore aujourd’hui il travaille régulièrement auprès des plusieurs patrons.

    Dans les appels d’offre pour les marchés publics, la sous-traitance est le mécanisme qui permet aux patrons de accéder à une main d’oeuvre moins chère et d’exploiter ces travailleurs pour faire toujours plus de profits. Beriliris sous traite à CFE Brabant qui sous-traite une autre fois à Tuna SPRL. Voici le système qui permet aux entreprises de faire d’énormes profits avec l’argent public en utilisant les travailleurs sans-papiers pour baisser énormément le coût du travail de tous les travailleurs en encaissant l’argent par après faire faillite.

    Derrière cela il y la volonté politique des partis traditionnels, de Gosuin, Vervhorte (PS) et de Reynders (MR) qui ferment les yeux face à ces réalités en légalisant dans le faits le travail au noir et l’exploitation des travailleurs au bénéfice des entreprises. Aujourd’hui, il y a exploitation sur des chantiers pour la STIB, demain dans les marchés matinaux, puis dans les hôpitaux, puis dans les restaurants et quoi encore?

    Le but est clair : faire pression sur les salaires, attaquer la sécurité sociale et construire une armée de réserve sur le marché de l’emploi. En laissant dans la clandestinité ces travailleurs, le système permet qu’ils soient exploités et il ne reconnaît ni leurs travail ni leur exploitation en organisant le dumping social. Alors que dans le cadre de la 6ème réforme de l’Etat la compétence du permis de travail passe du fédéral aux Régions, le gouvernement régional refuse de mettre en place un permis de travail qui permettrait de régulariser les travailleurs sans-papiers qui sont exploités sur les territoires de notre Région.

    Le permis de travail

    Le permis de travail reste une revendication intermédiaire pour essayer de renforcer le mouvement des sans-papiers et lui donner une perspective politique de lutte qui remette au centre du débat la question du travail, de la solidarité entre tous les travailleurs et de la lutte de classe.

    Les partis traditionnels ferment les yeux, les partis populistes de droite utilisent cette situation pour semer le racisme dans la société et diviser la classe des travailleurs. Les patrons se remplissent les poches de profits sur le dos des travailleurs. Il est temps de partir des conditions de réalité de vie des sans-papiers. Dans un contexte de répression accrue du gouvernement fédéral et de Francken contre les occupations et les leaders du mouvement des sans-papiers, la majorité des sans-papiers se retire dans la vie privé et finissent dans les mains de patrons qui les exploitent sous chantage de ne plus savoir survivre.

    La revendication d’un permis de travail est une revendication centrale pour les syndicats afin de rétablir de l’enthousiasme au sein du mouvement des sans-papiers et de construire la plus grande solidarité de classe pour défendre le droits de tous les travailleurs contre les intérêts du patronat. Il est très important que les syndicats organisent aussi des meetings entre les travailleurs sans-papiers et les délégations syndicales des secteurs les plus concernés pour construire une stratégie commune de lutte

    Il est clair que le permis de travail reste une revendication transitoire pour construire la solidarité de classe et renforcer le mouvement, mais ce n’est pas la panacée de tous les maux pour les sans-papiers.

    En Europe, on a vu plusieurs cas de régularisation via le travail comme c’est le cas en Italie avec la Loi Bossi-Fini qui relie le permis de séjour au contrat de travail. Ce type de réforme ne change en rien à la dépendance du travailleur sans-papier face au patron. Le sans-papier reste sous chantage du patron. Si le travailleur n’accepte pas les conditions de travail que le patron lui impose, il perd son permis de séjour et il redevient sans-papier.

    L’objectif de l’égalité de droit reste un rêve dans ce système

    Pour les camarades sans-papiers du PSL, il faut renforcer cette lutte pour un permis de travail afin de créer une nouvelle confiance dans le mouvement des sans-papiers, mais surtout pour tourner la lutte vers le terrain socio-économique, pour des droits de tous et toutes les travailleurs. Sans oublier la revendication portant du mouvement, la régularisation des tous les sans-papiers, la revendication d’une permis de travail doit être accompagnée d’autres demandes comme la durée du permis de séjour soit le double de la durée du contrat et qui soit valable pour l’entièreté du secteur afin de donner la possibilité aux travailleurs de chercher un autre emploi sans être sous chantage du patron. Il faut se battre aussi pour la régularisation des travailleurs sans-papiers qui dénoncent les cas d’exploitation et qui dénoncent les patrons qui fraudent les lois sociales et exploitent les travailleurs contre le droit du travail.

    Il est évident que dans le cadre du capitalisme les sans-papiers seront des chairs à canon des patrons pour organiser le dumping social et attaquer les conditions de travail de tout le monde.

    C’est ainsi que contre le racisme et les divisions entre les travailleurs les sans-papiers devraient être impliqués dans la lutte contre les politiques d’austérité et pour une société socialiste, en y défendant leurs revendications comme la régularisation de tous, mais aussi des investissements massifs dans les services publics tels que les centres d’accueil, pour des emplois et des logement pour tous. L’argent dont nous avons besoin pour cela, nous savons où il se trouve : nous pourrons le mobiliser par la collectivisation démocratique des secteurs-clés de l’économie au service des nécessités de tous et toutes.

  • Sans-papiers. Le gouvernement veut décapiter le mouvement

    La politique répressive du gouvernement vis-à-vis des sans-papiers est passée à la vitesse supérieure il y a un an. Le secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations Théo Franken (N-VA) ne se contente pas d’une rhétorique raciste et stigmatisante, il joint les actes à la parole.

    Par Pietro (Bruxelles)

    Le ‘‘Plan Canal’’ du ministre Jambon vise officiellement à ‘‘combattre l’islamisme et la radicalisation’’. Mais le gouvernement s’en est délibérément saisi pour attaquer le mouvement des sans-papiers en investissant sans mandat l’occupation de la Voix des sans-papiers (VSP) à Ribeaucourt (Molenbeek) qui était alors en cours de déménagement. Le lundi 19 septembre, en pleine nuit, la police a violemment évacué le bâtiment avec des moyens complètement disproportionnés : plusieurs dizaines de combis et de policiers en plus d’un hélicoptère, tout ça pour 12 personnes qui dormaient ! Cette évacuation et l’enfermement de 12 militants de la VSP ne doivent rien au hasard.

    Cette opération représente une attaque politique menée par les autorités publiques dans le but de décapiter le mouvement bruxellois des sans-papiers qui s’organise depuis maintenant plusieurs années. Ces 12 militants, pour la plupart déjà expulsés à l’heure actuelle, étaient d’importantes figures de la lutte. Parmi eux se trouvait notamment Sow Diallo, militant syndical de la FGTB très impliqué dans le mouvement et porte-parole du ‘‘Collectif Ebola’’ (réunissant des sans-papiers originaires des pays frappés par la maladie).

    Cette offensive rappelle tristement l’affaire Hamed Karimi. Le 2 mars dernier, Hamed, réfugié afghan présent en Belgique depuis 12 ans, était arrêté par la police à la sortie de l’occupation du ‘‘Collectif des Afghans’’ à Etterbeek. Interné quelques jours au centre fermé de Vottem (Liège), le porte-parole du collectif qui réclamait un moratoire sur les expulsions vers l’Afghanistan fut expulsé sans recours possible vers l’Afghanistan, alors qu’il est de notoriété publique qu’il ne s’agit pas d’un pays sûr.

    En plus des injustices que subissent les sans-papiers en termes de droits et de l’exploitation dont ils sont victimes, les militants sans-papiers sont ciblés par de véritables rafles dans les seuls espaces d’expression politique qu’ils leur restent. À quelle période de l’Histoire cela fait-il penser ?

    L’arrestation de ces 12 militants est la conséquence directe de la politique migratoire raciste du gouvernement et du secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations, Theo Francken. La répression est croissante et vise à miner le mouvement des sans-papiers à ses bases. Le gouvernement n’attaque pas simplement les occupations des sans-papiers : il enferme les leaders du mouvement, il organise des descentes musclées dans les quartiers populaires et distribue même des amendes aux ASBL qui défendent les sans-papiers en se portant garants pour les occupations.

    La riposte aussi doit passer à la vitesse supérieure !

    Cette approche est une volonté politique où ils choisissent de laisser les sans-papiers dans une situation irrégulière, à la merci de l’exploitation d’employeurs-abuseurs. Cela revient à favoriser le dumping social et la pression sur les conditions de travail et de salaire de tout un chacun.

    Répondre aux durcissements de ces politiques signifie remettre en route le mouvement des sans-papiers, avec la coordination des sans-papiers et tout le soutien possible. Il faut reconstruire l’unité et la solidarité avec toutes les couches de la société victimes de ce gouvernement. La lutte contre la répression doit être élargie à celle qui s’élève contre les politiques d’austérité. La solution réside dans la construction d’un mouvement généralisé des demandeurs d’asile, des sans-papiers, des syndicalistes, etc.

  • [EXPO] Travailleurs sans droits: les fruits amers du nouvel esclavagisme

    L’asbl CENFORSOC a le plaisir de vous inviter à découvrir l’exposition BITTER ORANGES du 6 décembre au 15 décembre

    cenforsoc_spAujourd’hui, en Europe, des millions d’hommes et de femmes cueillent les fruits que nous mangeons, nettoient les chambres d’hôtel dans lesquelles nous dormons ou nous servent aux terrasses des cafés.

    Comme les autres travailleurs, ils produisent, ils transpirent et ils se fatiguent.

    Comme les autres travailleurs, ils aspirent à un salaire juste et à un repos mérité.

    Mais, parce que sans-papiers, ils sont sans droits : leurs vies se consument rapidement entre salaires dérisoires ou inexistants, conditions de logement précaires, absence de protection sociale et liberté d’association impossible.

    Au travers d’une exposition ethnographique sur l’exploitation des travailleurs migrants dans la cueillette des oranges en Italie, la FGTB met en lumière et en débat la condition de ces hommes et de ces femmes que le système piétine et dont l’exploitation constitue une menace pour les droits de toutes et tous.

    Visites guidées pour les groupes (écoles, délégations syndicales, hautes écoles, associations,…) sur demande au numéro de téléphone suivant : 071/641.262 ou par mail : cenforsoc.secretariat@cenforsocasbl.be

    cenforsoc_sp02

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop