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Tag: Sans-papiers
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Les sans-papiers montrent le chemin vers le retour de la protestation dans la rue
Tous ensemble on peut gagner la régularisation de tous les sans papiers !Ce lundi 25 mai 2020, une action a été organisée conjointement par le CTSP et le Collectif des Victimes 2009 devant la Tour des Finances au siège de Maggie De Block à Bruxelles et devant la Commune de Saint Josse Ten Noode. Une rencontre avec le bourgmestre a été organisée pour soutenir l’appel des communes à soutenir la régularisation via une motion qui est déjà passée à Liège, Charleroi, Mons, Forest, Ixelles et Saint Josse maintenant.
La rage et la colère des travailleurs et travailleuses sans-papiers est énorme. Aucune mesure concrète n’a été prise par ce gouvernement : ni des dépistages massifs dans les squats, ni une accélération de l’aide médicale urgente pour accéder aux soins de santé ou encore même pas un permis de séjour temporaire pour protéger toute la population comme cela a été fait au Portugal.
Le gouvernement a fermé les yeux pendant plus de 10 ans alors que les nombre des personnes sans titre de séjour légal continuait à grandir en Belgique : jusqu’à 150.000 personnes sont ainsi présentes de cette façon sur le sol belge. C’était bien évidement une volonté politique des gouvernements successifs : faire un cadeau au patronat belge pour construire un réservoir de main d’ouvre à bon marché pour les secteurs non délocalisables comme l’Horeca, la construction, la logistique et le nettoyage. Tous des métiers essentiels pour le fonctionnement de notre société qui ont été énormément précarisés pendant ces années et qui ont énormément exploité des travailleurs migrants avec ou sans papiers.
Cette situation aujourd’hui devient un risque pour toute la population belge. Laisser autant de personnes en dehors l’état de droit est un crime contre la santé publique de tous les travailleurs. Les collectif sans-papiers le savent très bien c’est pour cela qu’ils mettent la pression maximale sur la ministre De Block pour qu’une porte pour la régularisation puisse s’ouvrir aussi en Belgique.
Hier midi les militants avec et sans-papiers du PSL/LSP était présents à la manifestation à côté des camarades sans-papiers, ensemble avec à peu près 200 personnes. Les militants sans-papiers du PSL sont intervenus également dans la prise de parole pour rappeler qu’il faut construire un mouvement large autour de la cause des sans-papiers. Il s’agit maintenant de continuer les actions avec un plan crescendo qui va mettre pression sur le gouvernement. Les faux processus de régularisation qui se déroulent en Italie et au Portugal ont également été dénoncés : il s’agit de la légalisation de l’exploitation des travailleurs sans papiers et non d’une véritable régulation avec un accès au droit pour tous et toutes !
Les militants du PSL ont été clairs : pour gagner la régularisation il faudra impliquer dans le mouvement larges couches de la classe des travailleurs belges pour pouvoir se battre ensemble contre ce qui nous divise : le racisme et le dumping social. Nous devons nous battre tous ensemble, en dehors de nos origines, de notre couleur de peau et de notre culture en essayant de construire le mouvement plus multiethnique possible. Il faudra également demander à toutes les organisations du secteur social, qui subissent aujourd’hui une attaque très dure, mais aussi au secteur de la santé d’être solidaire et de soutenir les revendications du mouvement. Les syndicats doivent également répondre positivement à cette action et ils doivent essayer de supporter au maximum le mouvement pour la régularisation.
Pour se battre contre la pauvreté, l’exploitation et le virus : la régularisation !
Voici quelques photos de la manifestation d’aujourd’hui en soutien aux sans-papiers.
Nous revendiquons la régularisation immédiate et permanente de tous les sans-papiers! Mais pour cela il faudra se battre contre le capitalisme, la cause de toute nos oppressions et exploitations, pour une société socialiste démocratique gérée par la majorité de la population contre les intérêts des capitalistes.


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[DOSSIER] COVID et Politique migratoire

Action du 7 mai à la Tour des finances. Photo : Collectif Krasnyi Le capitalisme ne peut pas répondre aux besoins des travailleurs migrants et leurs familles
Depuis 30 années de politiques néolibérales, les inégalités ont explosé au cœur du système capitaliste. Si la pandémie est révélatrice des inégalités engendrées par un système qui écrase la majorité de la population, elle les approfondit encore plus. Cela nous montre l’incapacité et le manque de volonté politique de la classe capitaliste pour répondre aux besoins des plus démunis, les travailleurs migrants et leurs familles.
Par Pietro (Bruxelles)
Le mercredi 7 mai 2020, à Malte, en pleine pandémie, une cinquantaine de migrants naufragés ont été repoussés alors que leur embarcation avait déjà pénétré la zone de secours relevant de cet État membre de l’UE (1). D’après une enquête détaillée du New York Times (2), le gouvernement maltais aurait affrété trois navires privés pour intercepter des migrants en Méditerranée et les renvoyer vers la Libye, malgré la crise sanitaire mondiale. L’opération a eu lieu dès le début du mois d’avril.
Le gouvernement maltais avait prévenu qu’il ne pouvait plus garantir de porter secours aux naufragés ou de leur permettre de débarquer sur l’île, toutes ses ressources étant occupées par la lutte contre le Covid-19. C’est donc à cela que ressemble la politique migratoire européenne en temps de crise du coronavirus.
La politique mortifère de l’Union Européenne
Les États-membres de l’Union européenne ont décidé, mercredi 27 mars, de retirer leurs navires militaires engagés en Méditerranée dans le cadre de l’opération militaire dite « Sophia », au moins temporairement. Depuis 2015, ces bateaux ont pourtant permis de sauver la vie d’environ 45.000 migrants.
Avec l’augmentation des infections en Afrique et au Moyen-Orient, les migrants vont continuer à quitter leur pays, avec le risque de provoquer des épidémies dans les énormes camps de réfugiés. Ces camp sont des lieux où s’entassent les gens dans d’horribles conditions, sans hygiène de base ni aide médicale. Un chiffre pour illustrer cette réalité : le camps grecs accueillent actuellement plus de 40.000 migrants alors qu’ils n’ont officiellement de place que pour 7.000. Près d’un tiers des personnes qui s’y sont retrouvées sont mineurs d’âge, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR).
Si les dirigeants européens refusent d’investir afin de sécuriser la vie de la population migrante et de la régulariser, ils ne manquent pas de stratagèmes concrets pour empêcher les migrants d’atteindre l’Union européenne. Leur idée est d’élargir les pratiques de refoulement (ou « push back ») des demandeurs d’asile y compris par le recours à des entreprises privées.
Au lieu d’exiger la protection des migrants dans les circonstances de la crise sanitaire, les mesures de confinement imposées par la pandémie du Covid 19 représentent un nouveau prétexte non seulement pour fermer les frontières de l’UE, mais aussi pour enfermer des dizaines de milliers de migrants en Europe, dans des camps aussi insalubres que favorables au développement de l’épidémie.
Les autorités appliquent l’enfermement des réfugiés dans les camps de Grèce en particulier dans le « hotspot » surpeuplé de Moria sur l’île de Lesbos tandis que les ports italiens et maltais sont fermés et qu’il ne subsiste qu’un seul bateau de sauvetage encore actif en Méditerranée centrale. Les naufrages d’embarcations emmenant migrantes et migrants vers l’Europe se multiplient.
Le système capitaliste – avec ses guerres, son exploitation et sa destruction de la nature qui a notamment comme effet de provoquer des pandémies globale telle que celle du COVID-19 – force des millions de personnes sur la planète à fuir leurs pays.
Le racisme comme arme contre le COVID
Au début de la crise sanitaire, la propagande raciste qui empoisonne la société depuis des décennies a déjà conduit à des attaques racistes contre des Chinois ou d’autres personnes d’apparence “asiatique” en France, en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne, en Russie, aux États-Unis et dans d’autres pays.
L’extrême droite s’en prend déjà aux migrants et aux réfugiés en utilisant le Covid-19 comme excuse, notamment en Grèce. Bientôt, sans aucun doute, elle sera suivie par divers partis traditionnels, y compris des partis sociaux-démocrates et verts apparemment “progressistes”. Ces partis tenteront de mettre en œuvre des règles de migration encore plus racistes, de construire des murs et de renforcer le principe de l’Europe-Forteresse, en faisant valoir que cela est nécessaire pour « se protéger » contre le virus. Sans réaction de la part du mouvement ouvrier sur cette question, même des gens de gauche et des travailleuses et travailleurs pourraient avoir le sentiment que, même s’ils n’aiment pas les mesures adoptées, ils n’ont d’autre choix que de les accepter.
Mais le Covid-19 est “antiraciste” : il se moque du genre, de la religion ou de la nationalité. Toute mesure fondée sur de telles caractéristiques est donc, au mieux, inutile. Mais ceux qui utilisent le virus pour créer la division nous empêchent de collaborer ensemble pour stopper la propagation du virus et résoudre la crise. Les classes dirigeantes et la gestion de la société via la concurrence du libre marché ont démontrée toute l’étendue de leur incapacité à gérer cette pandémie mondiale.
Aucun contrôle aux frontières ne peut empêcher tous les réfugiés d’entrer sur le territoire, et encore moins n’importe quel virus. « On ne peut pas murer un virus », a expliqué Larry Gostin, professeur de droit de la santé mondiale à l’université de Georgetown. La raison pour laquelle les gens craignent les migrants et les réfugiés est l’incapacité de la classe dominante de répondre avec des mesures sérieuses contre le Covid-19. Les énormes inégalités créées par ce système notamment via les politiques migratoires inhumaines et le manque total d’investissements publics dans les soins de santé illustre que les classes dirigeantes vont faire payer la crise aux travailleuses et aux travailleurs, dont les réfugiés et encore plus les travailleuses et travailleurs sans-papiers
Mais ni les réfugiés ni les travailleurs ne sont responsables de la guerre, du changement climatique et de la pauvreté et la mauvaise gestion de la pandémie – les raisons habituelles pour lesquelles les gens doivent fuir leur foyer.
L’hypocrisie des gouvernements européens, le Portugal et L’Italie
L’idée d’une possible « régularisation » pour permettre aux États de faire face aux retombées de la crise sanitaire fait petit à petit son chemin en Europe.
La Ministre italienne de l’Agriculture a plaidé ce mardi 14 avril pour la régularisation de 600.000 clandestins afin de faire repartir l’économie durement touchée par l’épidémie de coronavirus. Le Mouvement 5 Etoiles s’est tout de suite opposé à cela en disant que ce n’était pas le moment pour un « appel d’air ». Les fédérations patronales elles-mêmes, surtout dans le secteur de la grande agro-industrie, reconnaissent que la migration est une réponse nécessaire aux besoins économiques des régions.
En France, 104 parlementaires issus de 10 partis ont adressé il y a quelques jours une lettre au Premier ministre Edouard Philippe pour réclamer la régularisation des sans-papiers face à l’épidémie de Covid-19.
Les pouvoirs publics portugais ont aussi annoncé, samedi 28 mars, la régularisation temporaire des immigrés en attente de titre de séjour. Il s’agirait de se montrer solidaire avec les plus démunis dans une situation d’urgence, c’est en tout cas comme cela que le gouvernement a justifié la mesure exceptionnelle de régularisation. Même si, en termes de santé publique, la mesure est à féliciter, elle n’est pas du tout suffisante. La réalité, c’est que ce type de mesures dévoile le véritable objectif de la classe dominante : utiliser la main d’oeuvre migrante à bon marché pendant la crise pour répondre aux besoins dû manque de main d’ouvre dans les secteurs en pénurie. C’est notamment le cas des Brésiliens qui, en attendant leur carte de séjour, travaillent souvent dans le secteur du tourisme, totalement à l’arrêt, ou encore les travailleurs agricoles asiatiques du sud du pays. Il est clair que l’attitude de la classe dominante est de mettre toujours les profits avant des intérêts de la majorité de la population.
Et en Belgique….
En Belgique sévit une crise sanitaire et sociale sans précédent. La population a quasiment été mise sous couvre-feu afin d’empêcher la propagation du coronavirus. Les mesures de confinement ne sont pas capables de préserver les publics fragiles dont l’exposition au virus peut se révéler dramatique, dont les personnes âgées, les malades, les plus vulnérables,… Parmi les plus vulnérables actuellement abandonnés par la classe dominante se trouvent les travailleurs migrants qui souffrent tout particulièrement de ce confinement. Les laisser hors état de droit est un crime contre l’humanité. Un crime que nous devons combattre pour le bien-être de tous !
Dix années ont passé depuis les derniers grands mouvements sociaux de sans-papiers en Belgique. Dix années durant lesquelles les gouvernements successifs ont mis en places des politiques inhumaine en laissant de centaines de milliers de personnes illégales sur notre territoire. Un simple coup d’œil sur le passé révèle l’échec cuisant du modèle actuel, en termes d’humanité et d’efficacité ! La leçon qui s’impose est que ce n’est que via l’organisation d’un rapport de force conséquent et d’une alliance entre les différents collectifs de sans-papiers, les syndicats et toutes la population opprimée que l’on pourra gagner la régularisation de tous les sans-papiers.
La classe dominante avait par contre la claire volonté politique de laisser sans papiers autant autant de travailleurs afin de renforcer le dumping social et d’attaquer les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs. Le but était de créer de la main d’oeuvre à bon marché pour les secteurs non délocalisables (comme l’horeca, la logistique, le nettoyage, la construction, etc.).
La crise globale du capitalisme à l’ère de la pandémie frappe également de manière très importante de nombreuses femmes sans-papiers dans les soins aux autres. La grande majorité des femmes sans papiers en Belgique remplit le vide crée par des décennies de coupes budgétaire dans les services publics et dans le soin aux autres. De plus, avec cette crise, la majorité des sans-papiers ne peuvent plus travailler, et toutes les sommes d’argent envoyées toutes les semaines à leurs familles au pays a été stoppée. Cela aura un énorme impact dans les pays du monde néo-colonial, où la majorité des emplois sont dans l’économie informelle tandis qu’une partie importante de la population survit tout simplement avec l’argent envoyé de l’étranger.
Tout cela représente l’horrible tableau de l’impact de la crise du coronavirus en Belgique. Et quand le chômage va exploser dans la prochaine période, il y aura une énorme concurrence sur le marché du travail au noir, ce qui va instaurer une pression à la baisse sur les salaires en mettant en compétition de plus en plus de Belges avec les travailleurs sans-papiers. C’est une véritable bombe sociale à retardement.
Déjà en plein confinement, le 20 avril 2020, une action a été lancée par un groupe des militants sans papiers (relayée par le réseau Migrant libre) qui a mis l’attention de l’opinion public sur la régularisation. Suite à cela, ce lundi 4 mai, les organisation syndicales FGTB-CSC et les associations de soutien des migrants du côté francophone mais aussi néerlandophone (qui se regroupent dans une plateforme plus large IK BEN SOLIDAIR) ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux : Contre le Virus, la régularisation c’est maintenant !
C’est un bon pas en avant vers la construction d’un soutien large à la cause des travailleurs migrants, mais il nous faudra aller plus loin dans la construction d’une relation de force et d’actions de solidarité avec la population.
Jusqu’à présent, ces arguments n’ont pas convaincu les autorités en charge du dossier. En commission de la Chambre, la ministre de l’asile et de la migration Maggie De Block (Open-VLD) ne s’est pas montrée fort emballée par la proposition. « Les personnes en séjour illégal étaient censées avoir quitté le pays souvent depuis bien longtemps. La crise sanitaire actuelle n’est pas une raison qui, à elle seule, permet de régulariser leur séjour, même temporairement ». Et d’ajouter : « Actuellement, les demandes de séjour sont toujours traitées au cas par cas, donc sur une base individuelle. Aucune initiative n’est prévue pour une régularisation de type collectif à destination des personnes en séjour illégal en Belgique »(3).
Selon Le Soir, c’est la coalition fédérale MR-VLD-CD&V dans son ensemble qui ne verrait pas d’un bon œil une régularisation temporaire inconditionnelle, surtout avec une N-VA en embuscade, prête à dégainer au quart de tour sur les questions d’asile et de migration. Les partis traditionnels et le gouvernement en pouvoir spéciaux s’entêtent à nier l’impact positif qu’aurait la régularisation de la situation administrative des sans-papiers dans la gestion e la crise sanitaire et sur le financement de la sécurité sociale. Cela représenterait 58 millions d’euros par semaines via les cotisations sociales des travailleurs sans papiers pour financer nos caisses collectives. À l’heure des restrictions budgétaires, ce choix est incompréhensible ! Non seulement le gouvernement ne veut pas aller chercher l’argent où il est, chez les actionnaires et les riches, mais il ne nous permet pas de financer les caisses communes du mouvement ouvrier, tout cela pour assurer le maintien des bas salaires.
Si on se base sur les estimations du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), il y avait en 2015 entre 85.000 et 160.000 sans papiers en Belgique. C’est donc potentiellement des dizaines de milliers de personnes qui passeraient sous les radars du dépistage, ce qui pourrait diminuer l’efficacité du déconfinement.
Notre programme
Dans ce contexte, les marxistes et le mouvement ouvrier doivent défendre un programme pour les travailleurs migrants et les réfugiés. Dans un premier temps, l’argent qui sert à subventionner les grandes entreprises telles que les compagnies aériennes et le secteur militaire devrait être utilisé immédiatement pour protéger les migrants.
Nous voulons lutter contre les causes qui poussent les gens à fuir. Les guerres, les interventions impérialistes, la surexploitation des gens et de la nature : voilà? ce qui pousse tant de personnes a? fuir la violence, la misère et les catastrophes.
Des emplois décents, des investissements publics massifs dans le logement social, l’éducation et les soins, etc. sont nécessaires. Mais cela nécessite de rompre avec la logique de profit du capitalisme, ou? la concentration des richesses chez une infime élite signifie misère et risque sanitaire grandissante pour le reste de la population. Encore l’année dernière, l’OTAN a appelé ses Etats-membres à dégager 2% de leur budget pour la défense. Pour se rapprocher de ce chiffre, notre gouvernement a dégagé 3 milliards d’euros pour de nouveaux avions de guerre. Ils sèment la misère et pointent des doigts les victimes.
Dans le contexte actuel de crise du capitalisme, pour arracher chaque réforme, il nous faut une lutte révolutionnaire. La régularisation nécessitera une lutte de masse de la majorité des travailleurs sans-papiers alliée aux organisations du mouvement des travailleurs et aux couches larges de la population. Il faudra aussi mettre en avant l’égalité salariale pour les travailleurs migrants selon barèmes de chaque secteur et assurer assurer la protection des travailleurs sans papiers qui portent plainte contre leurs employeurs en exigeant que l’inspections sociale ne s’effectue pas avec la police pour arrêter les travailleur sans-papiers.
Ces revendications doivent être couplées à une lutte incessante pour l’unité du mouvement de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité et le racisme, pour une société libérée de toutes les inégalités. Il faut nous opposer à ce système qui engendre misère et exploitation et qui repose sur la guerre et le pillage néocolonial poussant tant de personnes à fuir leur région au péril de leur vie.
Dire que les moyens manquent pour offrir un bon avenir et de bonnes conditions de vie à la population – quelle que soit son origine – est un mensonge. Ce qui se produit dans les faits, c’est que les gros actionnaires et grands patrons pillent les caisses de la collectivité, la richesse créée à la sueur de notre front, pour ne laisser que des miettes tout en proclamant les poches et la bouche pleines ‘‘attention, les immigrés veulent vous voler ce qui reste !’’ Comme le dit le slogan : ‘‘le problème, c’est le banquier, pas l’immigré’’ !
La seule issue de sortie réaliste de la crise des réfugiés est une lutte unitaire de tous les travailleurs, indépendamment de leur origine, de leur genre ou encore de leur orientation sexuelle, pour arracher les leviers de l’économie des mains de l’élite capitaliste. Il sera ainsi possible de disposer des moyens nécessaires pour mettre fin aux guerres, à la misère, à la destruction de l’environnement. Seule l’instauration d’une nouvelle société, une société socialiste démocratique, sera de nature à voir naître un monde où la liberté de circulation sera réelle et débarrassée de la logique d’exploitation.
- Régularisation immédiate de tous les sans-papiers.
- Création d’un mouvement pour défendre les migrants contre la violence et l’intimidation de l’extrême droite.
- Mettons fin à toutes les attaques meurtrières contre les réfugiés qui s’approchent des frontières européennes sur le continent et en mer.
- Annulation de la suspension de l’enregistrement des réfugiés et de toutes les demandes d’asile et d’introduire de procès accélérés en vue de la régularisation.
- Fournir sans délai de la nourriture, des vêtements, des abris et des médecins/services médicaux, dépistage massifs à tous les réfugiés bloqués aux frontières.
- Créer davantage de bureaux d’asile afin que toutes les demandes d’asile puissent être rapidement examinées, ce qui permettrait d’accorder le statut de réfugié ou d’autres statuts juridiques et de permettre aux réfugiés de se rendre sans entrave dans le pays de leur choix.
- Démanteler l’accord raciste et inhumain entre la Turquie et l’UE, ainsi que l’accord Dublin III, afin que les réfugiés puissent demander l’asile dans tous les États membres de l’UE.
- Appliquer une répartition proportionnelle des réfugiés dans l’UE.
- L’UE est suffisamment riche pour financer une telle politique, et elle peut lever plus d’argent en taxant les riches et les multinationales, ce qui n’existe pas, c’est la volonté politique des patrons de l’UE.
- Pour un plan massif d’investissements publics : logements sociaux, enseignement de qualité et gratuit, des vrais emplois décents avec un salaire de minimum 14 euros de l’heure et dépistage pour tous.
- Abolition des politiques inhumaines de détention et d’expulsion massive, tous les migrants doivent bénéficier de tous les droits légaux.
- Luttons contre les causes qui poussent à se fuir : la guerre, le terrorisme, l’exploitation et la destruction de l’environnement. Dans ce cadre, le non-paiement de la dette est une revendication cruciale.
- Défendons une alternative au capitalisme : une société socialiste ou? seraient prioritaires les besoins de de la majorité de la population et non les profits d’une poignée grâce à la nationalisation sous contrôle et gestion démocratique des secteurs clés de l’économie.
Notes :
1) https://www.mediapart.fr/journal/france/070520/malte-enrole-des-chalutiers-prives-pour-repousser-des-migrants?utm_source=20200507&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20200507&M_BT=1740178511094
2) https://www.nytimes.com/2020/04/30/world/europe/migrants-malta.html
3) https://plus.lesoir.be/297882/article/2020-04-29/le-front-commun-syndical-appelle-regulariser-temporairement-les-sans-papiers
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[VIDEO] Rabia : “Régularisation des sans-papiers !”
Dans la vidéo ci-dessous, Rabia (qui a lancé le groupe sur Facebook Migrant Libre) défend la régularisation des sans-papiers. Cette revendication a gagné une nouvelle pertinence dans cette période de crise du coronavirus, car la régularisation de tous les sans-papiers a un objectif sanitaire évident au regard de l’ensemble de la population puisque cela leur donne accès aux soins de santé.
Dans le programme que le PSL a élaboré autour de la crise du coronavirus, nous exigeons également la réquisition de chambres d’hôtels ou de centres de loisir, avec indemnisation sur base de besoins prouvés, en prévoyant des espaces séparés pour de potentiels malades mis en quarantaine, afin d’y loger les sans-abris et les sans-papiers dans de bonnes conditions, dans la perspective d’un plan massif de construction de logements sociaux, y compris par la saisie de bâtiments inoccupés à des fins spéculatives, une fois la période de confinement passée.
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Liège. Un collectif de femmes sans-papiers confectionne des ‘‘Masques solidaires’’

Face au manque de masques chirurgicaux un collectif de femmes sans-papiers en confectionne de manière artisanale depuis dimanche dernier. Nous avons discuté de cette initiative avec Rosario Marmol Perez, militante à l’ASBL La Cible, également impliquée dans ce projet.
Propos recueillis par Clément
D’où vient cette idée de confectionner des masques de protections solidaires ?
L’idée a émergé chez des mères sans-papiers participant à l’atelier couture de la Voix des Sans-Papiers ainsi qu’à l’Ecole des Solidarités.
Elles se sont dit qu’elles avaient des compétences pour jouer un rôle utile et solidaire dans cette crise que nous traversons, et notamment cette possibilité de coudre des masques solidaires. Solidaires parce qu’il faut savoir que ces masques sont donnés. Pour qui le souhaite, il est possible de faire un don pour le fond de solidarité. Grâce à ce fond de solidarité, nous pouvons acheter les fournitures nécessaires à la production de nouveaux masques, mais aussi soutenir les mamans qui n’ont aucun revenu.
Quel est le sens de cette démarche ?
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que pour les personnes qui confectionnent ces masques, la solidarité est très importante. Il s’agit de personne qui n’ont pour ainsi dire aucune reconnaissance : de leur droits, de leur niveau d’étude, etc. Bien souvent, elles n’ont pas la possibilité de travailler faute de permis de travail. Dans ces conditions, autant dire que la solidarité revêt un aspect très concret.Cette initiative a été très bien reçue. Nous avons à ce jour reçu plus de 2500 demandes. Il s’agit de particuliers, mais aussi d’associations, et même d’institutions d’aide aux personnes. Il faut prendre conscience d’à quel point la situation est catastrophique. Il y a des pénuries dans les hôpitaux, mais aussi dans les maisons de retraites, là où des travailleurs et travailleuses des soins travaillent au contact des plus vulnérables au virus et sont obligés de travailler sans protections, ce qui les mets en danger, mais aussi bien entendu leurs patients. Il y a également des pénuries chez les aidants aux personnes handicapées, etc…
Parmi ces mamans, plusieurs travaillaient dans le secteur des soins de santé comme infirmières ou aides-soignantes, et elles comprennent parfaitement que si ceux qui prennent soin des malades au jour le jour tombent eux-mêmes malades, alors on courra à la catastrophe.
On voit aussi l’extrême droite qui tente de profiter de cette crise… S’agit-il d’une sorte de réponse ?
Nous sommes évidemment convaincus que les travailleurs sans-papiers sont des travailleurs comme les autres. L’extrême droite tente de manipuler l’opinion en laissant entendre que les questions migratoires seraient un facteur de la crise actuelle. Il faut résister à ça parce que c’est faux : les personnes migrantes font -comme l’ensemble des travailleurs de Belgique- partie de la solution. La régularisation des personnes sans-papiers est d’ailleurs d’une importance cruciale. Ces mères sans-papiers, elles considèrent la Belgique comme leur pays d’accueil, ni plus ni moins. Et puise genre d’initiative, ça montre aussi que la réalité concrète donne tort à la propagande d’extrême droite : les migrant.es ont toujours été et sont encore actuellement un apport essentiel pour le pays d’accueil.
Enfin, quelles sont pour toi les manières de répondre au type de crise que nous traversons ?
Nous avons absolument besoin d’attitudes collectives de solidarité. Aujourd’hui, il y a de nombreuses personnes qui félicitent -à juste titre- les soignantes et soignants pour le travail et les sacrifices qu’ils fournissent.
Et en même temps, les chiffres des économies réalisées par Maggie De Block et les précédents gouvernements, et ce que ça implique comme dégradation de notre système de soins, deviennent pour beaucoup des réalités concrètes, et plus seulement des chiffres.
Il est primordial que toutes ces personnes qui applaudissent aux fenêtres à 20h pour soutenir le personnel soignant, dès que la crise de coronavirus arrivera à son terme, descendent dans la rue aux côtés de ces travailleurs et travailleuses, des syndicats, des citoyens pour exiger du gouvernement un refinancement du système de soins de santé, mais aussi une revalorisation de l’ensemble du service public.
Nous devons également faire sortir ces sans-papiers de l’ombre, et revendiquer des critères clairs et permanents de régularisation.
SOUTENEZ CE PROJET
Pour soutenir le collectif « Masques solidaires », vous pouvez faire un don au n° de compte BE48 8777 9900 0127.
L’argent versé sur ce compte servira à l’achat de fournitures pour leur confection ainsi qu’en soutien aux femmes et mamans qui n’ont droit à aucun revenu.
Les masques sont offerts aux personnes et chacun est libre de faire un don sur ce compte s’il/elle le souhaite.
Pour les institutions et/ou associations, si elles le peuvent, les masques sont vendus à 3€ pièce afin de permettre aux femmes de rentrer dans leurs frais. Nous sommes bien en-dessous du coup réel, le travail est bien fait et prend du temps.
COORDONNÉES
0487 20 62 86 // eds.liege@gmail.com
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Vottem, 20 ans… Il faut en finir avec ce camp de la honte !

10 mars : luttons pour la régularisation de tous les sans-papiers !
14h, place Saint Lambert
Depuis 20 ans, le centre fermé pour étrangers de Vottem (près de Liège) constitue pour beaucoup le symbole hideux de la politique raciste de l’Etat envers les personnes migrantes. Depuis 20 ans, des activistes de tout le pays battent chaque année le pavé pour réclamer la disparition du centre et de tous ceux du même genre à l’appel du CRACPE (Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers). Le rendez-vous de cette année sera d’autant plus crucial, pour essayer de relancer une mobilisation plus large pour la régularisation de tous les sans-papiers et pour discuter des stratégies pertinentes pour poser les prochains pas.
Par Simon (Liège)
Nos gouvernements successifs imposent aux personnes sans-papiers des conditions de vie inhumaines : traques policières, aucune existence légale et donc aucun droit ni possibilité de se construire un avenir. Les conditions de détention dans les centres fermés sont aussi scandaleuses : mauvais traitements, manque d’accès aux soins de base qui provoquent maladies, troubles psychologiques et suicides. Ces éléments seuls sont déjà des raisons suffisantes de s’indigner contre l’existence des centres fermés et le refus des autorités d’organiser un accueil digne et une régularisation massive des sans-papiers.
Alors que personne ne quitte son pays natal par plaisir et que les démographes et les économistes sérieux ont démontré que l’immigration rapporte plus à nos économies que ce qu’elle ne coûte, les politiciens traditionnels et leurs relais médiatiques continuent inlassablement à prétendre le contraire et à présenter l’immigration comme un problème, un fardeau, voire un danger. Faire des immigrés la cause de tous nos problèmes constitue un moyen facile de nous détourner des vrais coupables bien de chez nous : ceux qui organisent méthodiquement la casse sociale et le chômage de masse.
Ces discours xénophobes et le maintien dans la clandestinité d’une grande quantité d’immigré permet également d’offrir une main d’œuvre docile et bon marché à des patrons sans scrupules. Ceci permet de faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs légaux. La classe dominante a intérêt à diviser ceux qu’elle opprime. Elle a raison de vouloir nous diviser : la force des travailleurs, c’est son nombre. Divisés, nous ne sommes rien, réunis nous sommes tout. Et garantir qu’aucune catégorie de travailleurs ne soit laissée seule face à ses problèmes spécifiques, c’est renforcer les combats de toute notre classe.
En 1998, à la suite de la mort de Semira Adamu, c’est la mobilisation de masse qui avait poussé le ministre de l’intérieur Louis Tobback à suspendre les expulsions de sans-papiers puis à démissionner. Ces dernières années, le mouvement a été confronté à une répression accrue et a été acculé à une attitude défensive. L’an dernier, après la mort de la petite Mawda, les responsables politiques de ce drame n’ont pas dû rendre de comptes, en l’absence de mouvement de protestation significatif. Mais ce potentiel des mobilisations de masse à engranger des victoires, fussent-elles partielles, n’a pas disparu. En témoigne la mobilisation extraordinaire de la jeunesse sur le climat, qui a poussé à la démission la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege.
L’atmosphère change actuellement dans la société : les jeunes activistes climatiques et les Gilets Jaunes ont encouragé les syndicats à mobiliser pour une journée de grève le 13 février dernier. Le mouvement des sans-papiers pourrait profiter de cette atmosphère combative pour ouvrir un front supplémentaire et solidariser de nouvelles couches avec ses revendications.
En février, une nouvelle plateforme s’est mise sur pieds à Liège : le Front antifasciste 2.0, avec une première assemblée de plus de 200 personnes. Le fait que la FGTB y ait pris une place centrale est une bonne nouvelle. Un des défis du mouvement sera de réussir à attirer davantage de syndicalistes et d’intégrer les méthodes syndicales dans la lutte contre le racisme. C’est avec ces méthodes, avec des assemblées ouvertes et en essayant systématiquement d’élargir la mobilisation que les bases pourront être posées pour une lutte d’ampleur qui pourrait imposer la fermeture des centres, une régularisation massive et une politique d’asile basée sur la solidarité. Ça commence le 10 mars : tous à Vottem !

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20 ans après la mort de Sémira : action de protestation à Steenokkerzeel

“Parce qu’elle ne répondait pas aux critères de la loi Vandelanotte pour obtenir le droit d’asile, Sémira Adamu est morte à 20 ans dans un avion de la Sabena, étouffée par un gendarme tortionnaire”, écrivions nous en première page du n°35 du Militant, le prédécesseur de Lutte Socialiste, sous le titre “Silence, on tue!”, en octobre 1998. La jeune Sémira était expulsée du pays ce 22 septembre 1998. Elle a perdu la vie durant cette expulsion. La nouvelle avait choqué le pays, il y eut notamment une grève étudiante de 2000 personnes à l’ULB.
A l’époque, nous menions également campagne contre le rôle de la multinationale Shel au Nigeria dans le cadre d’une campagne lancée par des activistes nigérians. Nous écrivions : “Des multinationales comme Shell s’installent dans des pays comme le Nigeria, exploitent la population locale, soutiennent les dictatures militaires et reçoivent leur aide pour briser toute résistance. Shell n’est pas inquiétée. Sémira a fui son pays par nécessité, a été enfermée des mois durant et ensuite tuée. Quelle différence de traitement !”
Les mobilisations avaient assuré la démission du ministre Tobback, mais a immédiatement déclaré qu’il restait fermement en faveur de la politique répressive en matière d’asile. Dans nos actions, nous avons défendu les revendications suivantes : pas d’expulsions, fermeture des camps de détention et retrait des personnes directement responsables de cette politique. Nous avons lié cela à l’exigence de la régularisation des sans-papiers. Nous avons également écrit : “Face à la libre circulation des capitaux – la liberté de mettre au rebut et de fermer ou de délocaliser des usines – nous devons mettre en place la solidarité internationale de tous les travailleurs, ce qui comprend l’accueil solidaire de tous ceux qui en ont besoin”.
Ces derniers jours, plusieurs activités ont été organisées pour commémorer la mort de Sémira Adamu. Aujourd’hui à Steenokkerzeel, par exemple, une action de protestation a eu lieu sous la pluie avec plusieurs centaines de personnes. La lutte continue : aujourd’hui encore, des dizaines de réfugiés attendent dans le centre fermé de Steenokkerzeel une déportation forcée. Récemment, des enfants ont même été à nouveau enfermés.
Quelques photos de Jean Marie :
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Quelle réponse à la politique d’asile brutale de Francken, Trump, Salvini & Co ?

Photo : Liesbeth Droit d’asile : c’est au système qu’il faut s’en prendre, pas à ses victimes !
Le mois passé, nous décrivions dans les pages de Lutte Socialiste la manière dont la rhétorique trumpienne de la N-VA crée un climat dans lequel les réfugiés sont déshumanisés. Nous le faisions suite à la mort tragique de la petite Mawda et aux réactions de Francken, Jambon et De Wever. Et ça continue aujourd’hui, notamment autour de l’Aquarius, ce bateau d’une ONG qui ne pouvait amarrer en Italie. Le président des Jeunes N-VA avait alors tweeté : “Return to Sender” (retour à l’envoyeur). 629 réfugiés se trouvaient sur le navire sauvé en Méditerranée.
Par Michael Bouchez
Etant donné que la mort d’une fillette de deux ans n’a pas eu de répercussions conséquentes, Francken & Co ont dû penser qu’ils pouvaient tout se permettre. Francken a lâché qu’il souhaitait contourner l’article 3 du Traité européen des Droits de l’Homme. Cet article interdit la maltraitance et le renvoi de personnes vers des endroits où ils peuvent être maltraités. Ce n’est pas une première. Francken et le gouvernement ont déjà collaboré avec la dictature soudanaise et les garde-côtes libyens pour renvoyer des réfugiés. Concernant sa proposition de contourner les droits de l’homme, il expliquait : “Nous avons conclu un deal en Turquie avec Erdogan, nous avons un accord avec des milices en Lybie, qui sont champion en matière de violation des droits de l’homme en Afrique.”
Si les partenaires de coalition et le Premier ministre crient au scandale après les déclarations brutales de Francken, c’est surtout pour occulter leur propre complicité. Car le gouvernement poursuit le même cap et les partis du gouvernement sont derrière la politique de Francken. Ils ne sont pas toujours d’accord sur la brutalité de la rhétorique, mais toujours sur le contenu.
Trumpisme
La frontière entre Francken et Trump semble particulièrement ténue. Francken a proposé, entre autres, que les personnes qui entrent sur le territoire de manière illégale perdent leur droit d’asile. Comment doit-on demander l’asile ? Dans les camps de réfugiés hors d’Europe. Pour les réfugiés qui ne résident pas dans des camps mais qui doivent quitter immédiatement leur pays d’origine, cela signifierait, selon Francken, qu’ils “verraient que cela n’a pas de sens de fuir.”
Pour ceux qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie et y survivent, Francken a fait ouvrir une nouvelle aile au centre-fermé 127bis. Des enfants peuvent à nouveau y être enfermés, avec leurs parents. Aux Etats-Unis, des enfants ont même été séparés de leurs parents et enfermés dans de grandes cages en fer.
L’Europe sans solution
Les 629 réfugiés de l’Aquarius sont emblématiques de la politique d’asile européenne. L’Europe-forteresse n’est pas une nouveauté. L’accord conclu avec la Turquie était déjà une manière de repousser les réfugiés hors d’Europe. Le refus du gouvernement italien de laisser amarrer l’Aquarius dans un port italien et à Malte va dans le même sens. Le nouveau gouvernement italien du Mouvement 5 étoiles et de la Lega d’extrême-droite annoncent une politique de migration dure.
En Allemagne aussi, Merkel est sous pression de son ministre des affaires étrangères, Horst Seehofer, issu de son partenaire de coalition CSU, afin que soit menée une politique migratoire plus dure. Des populistes de droite essaient de marquer des points dans le désordre social en Europe avec une propagande anti-migration. Comme si ce n’étaient pas les ultra-riches et les spéculateurs mais les migrants qui sont responsables de la politique néolibérale menée depuis des années avec les répercussions que l’on connaît sur notre niveau de vie.
La pression qui est faite pour parvenir à un accord sur la politique européenne d’asile montre à quel point le projet européen est en crise. L’Union européenne prévoit notamment, en théorie, la libre circulation de tous les habitants. Mais dans le cadre du capitalisme, cette libre circulation est toujours soumise à la loi du marché et à la concurrence entre travailleurs.
Les partis traditionnels et les entreprises voient souvent les migrants comme de potentiels travailleurs à bas salaire. C’est, entre autres, ce qui se cache derrière le “Wir schaffen das” (“On peut le faire”) de Merkel. Ils stimulent la concurrence entre la population active de leur pays et les réfugiés. Dans la pratique, la libre circulation des personnes n’existe pas, mais les populistes de droite saisissent cette compétition pour plaider en faveur de refoulements et de frontières bien gardées.
Le nouveau gouvernement italien montre comment un gouvernement populiste de droite combine un discours contre l’austérité et un discours anti-immigration. La fin de l’austérité restera lettre morte, ils sont trop occupés à cibler les migrants. En Belgique aussi, la N-VA a déjà utilisé l’argument selon lequel la sécurité sociale sera impayable si nous continuons à accepter des réfugiés. C’est un non-sens, surtout de la part d’un parti qui mine la sécurité sociale pour faire des cadeaux aux grandes entreprises. Mais cela joue évidemment sur les inquiétudes des gens.
Les partis de l’establishment s’opposent régulièrement en paroles aux déclarations d’hommes politiques tels que Francken, Salvini, Orban ou Wilders. Mais ils vont dans le même sens. Le président du Conseil européen Donald Tusk proposait ainsi de séparer migrants économiques et réfugiés qui ont droit à la protection internationale dans des centres hors de l’UE.
La droite s’attaque aux victimes, pas aux causes
La politique d’asile de droite ne change rien aux raisons pour lesquelles les gens fuient. Au contraire. 2017 a été une année record avec 68,5 millions de personnes en fuite au niveau mondial dont presque la moitié ont migré à l’intérieur de leur pays. Ceux qui ont dû quitter leur pays restaient dans un pays voisin dans 80% des cas.
Les gens fuient pour causes de guerre, d’exploitation et de changement climatique. La N-VA ne parle jamais de ces circonstances. Au contraire, elle n’entend pas toucher à l’investissement de 35 milliards d’euros dans les nouveaux avions de guerre. La droite ne dit rien des guerres pour le pétrole, des multinationales qui pillent les richesses naturelles en Afrique, des conditions de travail au Bangladesh ou des catastrophes écologiques qu’engendre l’appât du gain des entreprises.
Dans notre pays aussi, la politique de Francken & Co ne change rien pour les travailleurs. Pour la N-VA, qu’il y ait moins de réfugiés ne signifie pas que le reste de la population aura davantage. Les réfugiés servent uniquement à détourner l’attention en vue d’appliquer plus d’austérité au détriment de la majorité de la population. Davantage de pauvreté infantile, d’économies budgétaires, de flexi-jobs, des pensionnés dans la misère,… voilà ce qu’ils nous réservent.
Traduire la solidarité en programme
Les mouvements de solidarité actifs partout en Europe montrent que la politique de l’establishment européen n’est pas acceptée sans broncher. Des campagnes et des manifestations sont un contrepoids important pour éviter pire. Trump a dû reculer suite aux protestations spontanées contre l’enfermement de mineurs. De telles campagnes doivent cependant se traduire dans un programme qui offre des réponses structurelles.
L’opposition officielle n’offre pas de réponse. La gauche traditionnelle est empêtrée dans des scandales et n’est plus crédible. Les partis sociaux-démocrates ont laissé se creuser les déficits sociaux de sorte que des tensions ont pu germer et pourrir au sein de la société. Ils ont échoué faute de mener une politique de gauche, pas parce qu’ils étaient trop à gauche. Leur appel à davantage d’humanité n’est pas pris au sérieux. C’est ainsi que les populistes de droite peuvent occuper le débat.
Un gouvernement de gauche doit défendre un programme qui réponde à la concurrence entre la population active en Europe et les réfugiés par des investissements publics dans l’emploi, la sécurité sociale, le logement. Ce n’est que de cette façon qu’on pourra fournir asile et accompagnement pour chaque réfugié. Un tel programme peut couper les ailes aux populistes de droite et impliquer de larges couches de la population. Il ne sert à rien d’inscrire les réfugiés sur une liste d’attente interminable pour l’obtention d’un logement social si l’on n’investit pas dans davantage de logements sociaux. Nous n’aurons de véritables “communes hospitalières” que si une politique d’investissements publics massifs est menée. C’est ce que défend la liste ‘Gauches Communes’ à Saint-Gilles (Bruxelles), qui sera présente aux prochaines élections communales.
Il est aussi nécessaire de s’organiser internationalement pour lutter contre ce qui pousse les gens à fuir. Personne ne laisse tout derrière lui par plaisir. Si rien n’est fait contre la pauvreté, les guerres et le changement climatique, il y aura toujours des réfugiés. Il y a assez de richesse et de connaissance technologique dans le monde pour construire un avenir à chaque enfant, partout. Sous le capitalisme, les richesses ne sont pas mises au service de la population. Tant que le capitalisme existera, les gens fuiront la misère, la guerre et les changements climatiques. Il nous faut un monde où les gens peuvent construire leur avenir où ils le souhaitent, dans leurs pays d’origine ou ailleurs.
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[PHOTOS] Manifestation pour la régularisation des sans-papiers

Ce dimanche, une manifestation en faveur de la régularisation des sans-papiers appelée par la Coordination nationale des sans-papiers a regroupé 2000 personnes. On pouvait y constater une grande colère contre la politique d’asile répression des autorités, encore tout récemment illustrée par les propos scandaleux du secrétaire d’Etat à la migration Theo Francken concernant le contournement de la Déclaration des droits de l’Homme. Le nom de Mawda était sur toutes les lèvres, et nombreux sont ceux qui ont fait le parallèle avec Semira Adamu, décédée il va y avoir tout juste 20 ans dans le cadre de son expulsion du pays. Aujourd’hui, les sans-papiers sont condamnés au travail au noir avec des salaires de misères dans des conditions d’extrême exploitation. Si le gouvernement ne veut pas connaître la régularisation, c’est notamment pour défendre les intérêts des employeurs qui recourent à cette main-d’œuvre bon marché et corvéable à merci.
>> Lire le tract que nous avons distribué à cette manifestation
Quelques photos de Mario:
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Photos de Liesbeth:
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Contre une politique d’asile qui s’enfonce dans l’horreur, développons la résistance !
Theo Francken entend ‘‘trouver une manière de contourner l’article 3 de la Convention européenne des Droits de l’homme’’ (celui qui interdit la torture et les traitements inhumains ou dégradants) pour permettre le ‘‘refoulement’’ de bateaux chargés de migrants vers les côtes africaines. Le gouvernement n’avait d’ailleurs pas hésité à renvoyer des sans-papiers vers la dictature soudanaise. Francken a facile de se retrancher derrière la politique de l’Europe-forteresse, qui n’a eu aucun problème à conclure des accords avec la Turquie d’Erdogan et avec les milices libyennes.Rafles au parc Maximilien, projet de loi permettant les perquisitions à domicile chez des sans-papiers, traques policières dans le monde associatif et culturel, projet d’ouverture d’un centre fermé pour enfants, etc. : la politique d’asile de Michel et sa bande est faite de terreur et de répression systématique. Avec l’étude commandée à la Banque nationale sur le ‘‘coût de la migration’’, c’est carrément une mesure du programme raciste en 70 points du Vlaams Blok qui est adoptée par le gouvernement. C’est ce contexte politique qui est responsable du décès de la petite Mawda. 20 ans après la mort de Semira Adamu, la politique d’asile belge tue toujours.
Les autorités visent aussi à imposer le silence à la solidarité. En riposte à la lettre ouverte des 11 recteurs d’universités qui appuyait la demande de régularisation définitive de la famille de Mawda, Francken n’a pas hésité à menacer : ‘‘Si les recteurs veulent jouer à un petit jeu politique (…), ils seront confrontés à un retour de boomerang.’’ Les perquisitions à domicile doivent d’ailleurs également viser les personnes solidaires. Contrairement à la France, le ‘‘délit de solidarité’’ n’existait pas en Belgique. Mais 12 personnes qui ont accueilli des migrants chez elles seront bientôt jugées pour participation présumée à une ‘‘organisation criminelle de traite des êtres humains’’.
Diviser pour mieux régner
Cette politique prône et légitime la déshumanisation de notre société. Car il ne faut pas s’y tromper, le gouvernement veut rendre acceptable la violence contre une couche de la population pour mieux s’en prendre à d’autres. Comme les chômeurs, chassés depuis déjà de nombreuses années, ou les malades de longue durée plus récemment. Attiser la haine contre les migrants aide à diviser la population. Et Michel & Co savent changer de cible quand bon leur semble. A leurs yeux, on est d’office un nuisible dès lors que l’on se met en travers de leur logique néolibérale.
Pendant ce temps, les sans-papiers restent sans espoir, sans statut et donc sans droits. Forcés, donc, de se soumettre à des conditions d’exploitation qui, en retour, instaurent une pression sur les conditions de salaire et de travail de tout un chacun. Cela aussi, le gouvernement le sait très bien.
De la solidarité à la résistance
En septembre, cela fera 20 ans que Semira Adamu est décédée, elle aussi victime du racisme d’Etat. Ce sera une autre occasion d’investir le débat public et d’y faire entendre une autre voix que celle de la haine et de la division – le mieux serait avec une nouvelle manifestation, de masse – peu de temps avant les élections communales. La colère contre la politique antisociale devra également résonner dans les prochains scrutins, jusqu’aux élections régionales, fédérales et européennes de 2019.
Cette colère doit être armée d’une alternative : la régularisation des sans-papiers, l’abolition des centres fermés pour étrangers, la garantie de liberté de circulation, la fin des expulsions et de la criminalisation des personnes sans-papiers. Cela exige aussi de défendre le droit au logement pout toutes et tous, migrants ou non. Ainsi, de réelles ‘‘communes hospitalières’’, devraient recourir à la loi Onkelinx de 1993 qui permet la réquisition de logements vides ainsi que défendre un plan d’investissements publics massifs dans les logements sociaux. La même logique doit prévaloir pour l’accès aux soins médicaux ou à l’éducation.
A l’heure actuelle, toute réforme exige une lutte révolutionnaire. Les revendications qui précèdent doivent aller de pair avec une lutte soutenue pour l’unité de tous les travailleurs contre l’austérité et le racisme, pour une société débarrassée de toutes les formes de discrimination. Ce système de misère et d’exploitation, nous le rejetons. Il repose sur la guerre et le pillage néocolonial qui ne laissent d’autres choix à d’innombrables personnes que de risquer leur vie et de fuir. Construisons un rapport de forces de lutte et de solidarité vers l’instauration d’une société socialiste démocratique, sans exploitation et concurrence impitoyable, où les leviers de l’économie seraient aux mains de la population, sous son contrôle et sa gestion démocratiques.
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La politique qui déshumanise les réfugiés est responsable de la mort de Mawda !
Où s’arrêtera la politique de criminalisation des migrants, sans papiers et demandeurs d’asile ? Le 15 mai dernier, le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken a reçu le feu vert du Kern (Conseil restreint des ministres) pour le projet d’adoption d’un arrêté royal sur le placement d’enfants en centres fermés dès juillet. Cette politique raciste du gouvernement, menée à coups de rafles, d’enfermements et de violence est allée jusqu’à causer la mort d’une fillette de deux ans, la jeune Mawda, dont la famille kurde fuyait la terreur instaurée par l’État islamique en Irak.Par Pietro (Bruxelles)
Des centres fermés pour familles avec enfants !
Dès juillet 2018, l’extension du centre fermé 127 bis ouvrira cinq ‘‘unités pour les familles’’ (trois pour six personnes et deux pour huit) afin d’y enfermer parents et enfants en situation irrégulière. L’ouverture de 3 nouveaux centres fermés est également prévue d’ici 2021 afin de doubler la capacité de rétention. En 1988, on comptait 30 places en centre fermé, on compte aujourd’hui près de 650 et demain, il y en aura 1066(1)! Il s’agit bien de véritables prisons où des hommes, des femmes et des enfants, qui n’ont commis aucun délit et qui ne sont passés devant aucun juge, sont enfermés.
Le gouvernement a décidément de l’argent pour enfermer les migrants, y compris leurs enfants, mais il n’en a pas pour créer des emplois convenables et mener une politique sociale pour la population.
La répression tue !
Le jeudi 17 mai dernier, Mawad Shawri, une fillette de deux ans née en Allemagne de parents fuyant la guerre au Kurdistan irakien, a été tuée par la Police fédérale d’une balle dans la tête. Les circonstances de ce meurtre ont été rendues publiques le mardi 22 mai par les parents de Mawda, via l’intermédiaire de leur avocat : ‘‘Un policier a tiré sur la camionnette lors de la course-poursuite entre les migrants et la police. La camionnette ne fonçait pas sur un véhicule de police. Les véhicules de police les plus avancés étaient à hauteur de la camionnette et non pas devant ou à un endroit où la camionnette aurait pu les menacer. Aucune arme n’a été trouvée dans la camionnette.’’
Dès l’annonce de la mort de Mawda, tout a été fait pour étouffer l’affaire. Puis pour faire porter la responsabilité de la violence sur les passeurs et les migrants eux-mêmes. Le Parquet de Mons a d’abord donné la version de la police : avant le résultat de l’autopsie, le parquet niait la possibilité d’un mort par armes à feu. L’autopsie a prouvé l’inverse ; Mawda a bien été abattue par une balle tirée par l’arme d’un policier fédéral. Le parquet a également avancé la version de la police selon laquelle la camionnette, arrêtée sur le bord de l’autoroute voulait foncer sur les policiers, repris largement dans la presse sans questionnement sur les évènements.
Michel, Jambon et partis traditionnels : hypocrites !
Le cabinet du ministre de l’Intérieur Jan Jambon a déclaré que les migrants étaient responsables : ‘‘Les règles sont simples, la police peut ouvrir le feu si des vies humaines sont en danger’’. Pas une seule réserve sur les circonstances dans lesquelles la police a ouvert le feu ! Autrement dit, le message du ministre de l’Intérieur adressé à sa police est qu’il existe désormais un ‘‘permis de tuer’’ des migrants, car ils représenteraient un danger.
Charles Michel a déclaré vouloir faire toute la lumière sur les faits et traiter cette affaire avec humanité et dignité. C’est sans doute dans cette logique d’humanité qu’un ordre de quitter le territoire a été délivré à la famille juste après le drame, transformé par la suite en un titre de séjour uniquement temporaire. Quelle hypocrisie !
C’est la politique de haine et raciste envers les migrants menée ces dernières années par le gouvernement MR-NVA qui a tué Mawda. Pour Charles Michel, on doit regretter une telle tragédie irréparable, mais il ne voit pas de problème quant aux rafles de migrants dans la rue, les trams, les centres culturels ou dans des lieux d’hébergement.
De son côté, Frédéric Daerden (PS) a déclaré qu’une Commission d’enquête parlementaire était prématurée. Reconnaissant qu’il existe un ‘‘climat particulier anti-asile en Belgique’’, il estime toutefois que ‘‘lier ce contexte avec le drame’’ lui paraissait ‘‘être un raccourci’’ ! Que lui faut-il de plus ?! Le CDH dénonce ‘‘le populisme’’ de ceux qui voient dans cette affaire des causes et responsabilités politiques.
Contre la haine, la solidarité Régularisation !
Le gouvernement a utilisé de manière consciente cette politique de répression des migrants pour diviser, détourner l’attention de l’opinion publique des vrais responsables des politiques d’austérité antisociales et utiliser les migrants comme boucs émissaires.
Le gouvernement n’est pas seulement responsable moralement de la mort de Mawda, il l’est aussi politiquement. Cet homicide est la conséquence du climat de répression envers les migrants et les sans-papiers. Il y a 20 ans, après l’affaire de Semira Adamu, le ministre Louis Tobback avait démissionné. Aujourd’hui, rien de tel. Le ministre N-VA reste en place et ne se soucie pas du large sentiment de réprobation dans la population.
L’indignation n’est plus suffisante. Il faut organiser cette colère en forgeant un rapport de forces chez les jeunes, les travailleurs et d’une manière générale auprès de tous les citoyens pour exiger les démissions de Jambon, de Francken et la fin de toutes ces politiques racistes.
A cette fin, le PSL mobilisera largement pour la manifestation du 10 juin afin de soutenir les associations de sans-papiers, les collectifs, les syndicats contre la politique migratoire répressive du gouvernement. Aucune contradiction n’existe entre lutter pour la régularisation des sans-papiers et, en même temps, lutter pour des politiques sociales à destination de l’ensemble de la population vivant en Belgique en matière de logements, d’emplois, de services publics, etc. Si la liberté de circulation des personnes est combattue par le gouvernement, les richesses produites par les travailleurs en Belgique, elles, se dorent la pilule dans des paradis fiscaux, pour un montant de 221 milliards d’euros. Une convergence des luttes est indispensable pour que les richesses que l’on produit soient mises à profit de l’ensemble de la population.
RDV le dimanche 10 juin à 14h, gare de Bruxelles-Nord pour une grande manifestation pour la régularisation de tous les sans-papiers, contre la politique qui criminalise ceux qui cherche un refuge.
1) http://www.knack.be/nieuws/belgie/capaciteit-gesloten-centra-breidt-uit/article-normal-852551.html
2) http://www.levif.be/actualite/belgique/mort-de-mawda-mise-en-place-d-une-commission-d-enquete-parlementaire-prematuree/article-normal-842091.html