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  • Camp d’été d’EGA, de ROSA et du PSL : Le programme

    Pour changer le monde, nous devons d’abord le comprendre. Participe au camp d’été annuel des Étudiants de Gauche Actifs, de la campagne ROSA et du Parti Socialiste de Lutte. Afin de nous préparer au mieux aux prochaines actions et campagnes, nous y alternons discussions politiques et formation marxiste avec des temps de loisirs et des activités sportives.

    INFOS PRATIQUES

    Le camp est ouvert à toutes et tous : écoliers, étudiants, travailleurs et pensionnés. Il est possible de venir un ou plusieurs jours – nous prévoyons d’ailleurs un week-end spécialement orienté vers les travailleurs – mais bien sûr chacun est invité à rester durant l’entièreté du camp. Vous pouvez passer la nuit sous tente ou dans l’un des dortoirs, au choix. Durant le week-end, un babysitting et des animations pour enfants sont prévus.

    • Quand : du vendredi 29 juin à 18h au jeudi 5 juillet à 12h.
    • Lieu : Kampplaats De Viggel III (Boolenstraat, Bree – chemin de terre)
    • Inscription : par mail ou via le lien sur nos sites. Mentionnez vos spécificités alimentaires (végétarien, halal, intolérances, allergies,…) et si vous serez accompagné par des enfants. Paiement sur BE86 5230 8092 4650 avec la communication “camp 2018 + nom”. Prix de prévente jusqu’au 15 mai.

    => Formulaire d’inscription en ligne

    => Evénement Facebook

    VENDREDI

    A partir de 16:00 : Accueil

    18:00 – 19:30 Repas froid

    20:00 – 22:00 Plénière – 200 ans après la mort de Marx, un monde toujours aussi révoltant.
    Rapport des luttes et grèves féministes dans l’Etat espagnol par Ainhoa, Libres y Combativas (organisation-sœur de ROSA).

    SAMEDI

    11:00 – 13:00 Plénière – Comment le PSL considère-t-il les élections? Qu’est-ce qu’un programme communal socialiste ?

    14:30 – 17:00 Ateliers – Thèmes internationaux

    • Les Kurdes, en lutte contre Daesh et Erdogan et pour leur liberté.
    • Une guerre commerciale, c’est quoi ?
    • France insoumise, Podemos,… Quel rôle les nouvelles formations de gauche peuvent-elles jouer dans les mouvements sociaux ?
    • 50 ans après l’assassinat de Martin Luther King, retour sur le mouvement des droits civiques aux USA
    • Thatcher, Clinton, May, Merkel,… Pourquoi a-t-on besoin d’un féminisme socialiste ?
    • Kurdistan, Catalogne,… L’indépendantisme peut-il être progressiste ?

    17:00 – 19:00 Temps libre : jeux, sport, sieste,…

    19:00 – 20:30 BBQ

    20:30 – 22:30 Film ou Foot [8èmes de la Coupe du Monde] au choix

    DIMANCHE

    10:30 – 11:30 Plénière – Le rôle de la grève générale et des occupations d’usines en mai ’68.

    11:30 – 12:30 Ateliers – Thèmes belges et syndicaux (1e partie).

    • La réduction collective du temps de travail, une solution contre la précarité et les discriminations ?
    • Nos droits syndicaux sous pression, comment riposter ?
    • De bonnes pensions pour tous : possible ou irréaliste ?

    14:00 – 15:00 Ateliers – Thèmes belges et syndicaux (2e partie).

    15:00 – 17:00 Ateliers – 100 après, (re)découvrir la Révolution allemande.

    • Grande Guerre, horreur des tranchées et révolution.
    • L’héritage de Rosa Luxembourg.
    • 1918, 1919, 1923 : qu’a-t-on fait de l’énorme potentiel révolutionnaire en Allemagne ?
    • Comment le fascisme a-t-il pu triompher ?

    17:00 – 19:00 Temps libre & Jeux

    20:30 – 22:30 Film ou Foot [8èmes de la Coupe du Monde] au choix

    LUNDI – La jeunesse et les mouvements sociaux

    10:30 – 12:30 Plénière – Le rôle de la jeunesse dans les mouvements de masse aux USA, dans l’Etat espagnol, dans les luttes féministes,…

    14:00 – 16:00 Ateliers – Les événements de mai ‘68

    • Quand le Printemps de Prague défiait le stalinisme.
    • Mai 68 : à deux doigts d’une révolution ?
    • 50 ans après la révolution sexuelle, comment combattre la commercialisation du corps des femmes ?
    • Leuven Vlaams : comment comprendre cette lutte pour l’enseignement supérieur flamand ?

    16:00 – 17:00 Libre

    17:00 – 19:00 Ateliers pratiques – EGA et ROSA en action

    • Construire EGA sur son lieu d’étude?
    • Comment animer un stand EGA/ROSA?
    • La campagne ROSA: préparons l’été et la rentrée

    20:00 – 22:00 Film ou Foot [8èmes de la Coupe du Monde] au choix

    MARDI – Qu’est-ce que le marxisme?

    10:30 – 13:00 Ateliers – Les fondements du marxisme.

    • Comprendre le monde pour le changer : le matérialisme dialectique.
    • Bien plus que des rois et des reines : le matérialisme historique.
    • Dans les entrailles de l’ogre : comment fonctionne l’économie capitaliste ?
    • Le Manifeste du parti communiste : Comment Marx a-t-il traduit ses idées en un programme ?

    14:30 – 17:00 Après-midi libre, jeux, sport, sieste, piscine …

    17:00 – 19:30 Ateliers – Thèmes divers.

    • Marxisme et anarchisme : un débat toujours actuel.
    • Le concept d’aliénation chez Marx.
    • La biologie détermine-t-elle le destin des femmes ?
    • Marxisme et écologie.

    21:00 – 23:00 Film ou Foot [20:00 – 8èmes de la Coupe du Monde] au choix

    MERCREDI

    10:30 – 13:00 Ateliers – Luttes d’aujourd’hui à travers le monde

    • Être heureux et LGBTQI : faudra-t-il passer toute sa vie à lutter ?
    • Mouvements de solidarité avec les migrants et mouvement antiguerre : quelle orientation adopter ?
    • 70 ans après la Nakba, quelles perspectives pour la lutte des Palestiniens ?

    14:30 – 17:00 Ateliers – Que défendent les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ?

    • Un enseignement démocratique : lequel et comment y parvenir ?
    • Quelle forme de résistance contre la droite populiste et l’Alt-Right ?
    • Industrie alimentaire : le capitalisme se moque de la vie.
    • Ecologie : nous manquons de temps, n’en gaspillons pas avec l’illusion du capitalisme vert.

    17:00 – 18:00 Plénière – Clôture du camp: allons-y militer avec EGA et ROSA

    21:00 Fête de clôture

  • Des danseuses en résistance contre le sexisme

    Des groupes #Metoo ont créé de nouveaux espaces dans lesquels les femmes brisent le silence concernant le harcèlement sexuel. Afin de mieux comprendre ce phénomène, nous avons interrogé Ilse Ghekiere, l’une des danseuses et initiatrices de #Wetoo #Makemovement en Belgique.

    Propos recueillis par Marisa

    La mise en commun de témoignages individuels révèle, d’une histoire à une autre, la répétition de certains schémas. Pourrais-tu expliquer certaines situations récurrentes de harcèlement dans le milieu de la danse ?

    ‘‘Une situation récurrente est la combinaison du manque d’opportunités avec le caractère physique de la profession. Très souvent, le dépassement des limites est perçu comme faisant partie intégrante du boulot. Mais il y a une confusion entre aider quelqu’un à explorer ses limites et pousser cette personne dans des situations où celle-ci ne veut pas s’aventurer. Les gens traversent de très longues auditions qui, une fois qu’ils décrochent le boulot, les amènent presque à se sentir comme ‘‘l’Élu’’. Tu dois presque te sentir honoré d’avoir obtenu le boulot. Cela rend le métier de la danse vulnérable. C’est également un secteur dans lequel le personnel et le privé se confondent aisément, puisque tout est mesuré en fonction de standards subjectifs. Puisque la danse est une forme d’art physique, le boulot devient souvent une façon de tester tes limites personnelles et peut-être aussi sexuelles. J’entends aussi beaucoup d’histoires tristes concernant les premières années. Des personnes ont le sentiment d’être engagées pour leur personnalité, plutôt que pour leurs compétences artistiques. Engagées pour être une muse, pour réaliser un certain travail émotionnel, qui parfois implique des insinuations sexuelles. C’est très décevant pour de jeunes femmes qui veulent avoir un boulot et qui souhaitent le prendre au sérieux.’’

    Pourrais-tu expliquer comment le groupe #Wetoo dans la danse s’est développé ?

    ‘‘Rekto:Verso (un magazine culturel) voulait que j’écrive un article sur ma recherche portant sur le sexisme dans le milieu belge de la danse. L’affaire Weinstein survint lors de la dernière réécriture de l’article. Le premier jour où l’article parut, il a obtenu une importante attention médiatique. C’est en partie dû au fait qu’en Belgique, ou du moins en Flandre, #Metoo tourna principalement autour d’un directeur de télévision, avec beaucoup de déni dans les autres secteurs de la société.

    ‘‘J’avais déjà parlé avec beaucoup de personnes du secteur de la danse. Quelques collègues scandinaves soulevèrent l’idée de créer un groupe Facebook #Wetoo. L’initier fut vraiment une bonne chose, car des connexions purent être établies avec des personnes qui se penchaient déjà sur ce sujet. Je sentais également le besoin de nous rencontrer, et pas uniquement en ligne. Nous avons commencé à nous réunir et les gens se sentirent bien plus à l’aise. Nous avons collectivement rédigé une déclaration et créé le site Engagement. La campagne fut lancée à l’occasion d’un évènement au Kaaitheater à Bruxelles, la même semaine que la Journée internationale des femmes.’’

    Depuis le lancement de la campagne antisexiste engagementarts.be, des chorégraphes bien connus se sont manifestés dans la presse. Que penses-tu de leurs réactions ?

    ‘‘Certaines personnes pensent que la déclaration est ‘’extrême’’. Je pense que nous sommes en fait en train d’introduire la campagne de façon plutôt respectueuse. Il y a par exemple un espace pour s’excuser, un espace pour venir à bout de la culture misogyne et participer au changement. Les manifestes féministes sont connus pour être des trouble-fêtes. Je pense que cela indique à quel point les gens craignent l’idée de réellement questionner le patriarcat. Ce que nous pouvons juste faire, c’est de continuer à porter cette radicalité dans le débat, parce qu’autrement, tu passes ton temps à tourner autour d’un certain statu quo.’’

    Quel rôle ont joué les syndicats ?

    ‘‘Acod Cultuur (le syndicat socialiste flamand des artistes, des techniciens et des travailleurs culturels des arts, des médias et de l’ensemble du domaine socioculturel, ndlr.) et LBC Cultuurvakbond (son homologue chrétien, ndlr.) furent d’un grand soutien. Ils nous ont soutenues en rencontrant d’autres partenaires du milieu, mais aussi en offrant une aide financière supplémentaire. Je pense qu’ils estiment que ce type de sensibilisation est mieux réalisé par les artistes, ce qui est très judicieux de leur part. À partir du moment où quelque chose est fait par les gens sur le terrain, ils semblent être disposés à montrer leur soutien. Le travail que nous sommes en train d’accomplir pour le moment serait difficile s’il était réalisé à travers la structure lourde d’un syndicat.’’

    Quelles sont les prochaines étapes ?

    ‘‘Le but principal du site est de voir s’il y a des gens provenant d’autres disciplines artistiques qui seraient intéressés à mener la campagne ou à former une plateforme pour porter cette discussion au sein de leurs propres domaines. Nous organiserons des rassemblements, des discussions et continuerons de recueillir des témoignages.

    ‘‘Un autre projet consiste à organiser une session en anglais pour la formation de personnes de confiance, puisque la communauté de la danse est une scène très internationale, et que ce type d’initiative n’existe pas encore. Je suis également la seule artiste indépendante à faire partie d’un groupe de travail du département flamand de la culture qui traite des problèmes de harcèlement dans le secteur culturel. Je pense que certains changements structurels peuvent se produire. Je pense que nous devons oser nous soutenir mutuellement et rompre radicalement avec cette approche néolibérale et individualiste de l’art. Tout le monde essaie de survivre chacun de son côté, parce que nous ne réfléchissons ni à long terme ni collectivement. Très souvent, nous ne connaissons pas non plus nos droits et n’osons pas nous battre pour ceux-ci. Dans cette situation le plus important est alors d’obtenir un boulot, même si les conditions sont mauvaises.

    Une délégation de #Wetoo était présente à la manifestation du 8 mars à Bruxelles.

    ‘‘Oui, c’était juste incroyable et je n’ai pas de doute que chacune du groupe serait d’accord avec cela. C’est important de sortir dans les rues, de crier et d’être ensemble. Il y a une force directe dans les manifestations, incomparable aux autres formes de résistance.’’

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    Pour une danse sans sexisme

    Dans le secteur de la danse, les contrats de longue durée sont une exception. Mais la précarité va encore plus loin que l’insécurité d’un travail temporaire. En général, les horaires de travail sont extrêmement flexibles et bien souvent le volume de travail dépasse les heures effectivement payées. A cela, il faut ajouter d’autres inconvénients comme le faible niveau de rémunération, sans congés payés, sans primes, sans protection contre le licenciement abusif, des limitations en matière d’assurance maladie ou de pension. En tenant compte de ces conditions, les dénonciations d’abus, y compris de harcèlements sexuels, sont difficiles à mener. Certainement, la peur de perdre son boulot à tout moment ou de ne pas être appelé pour un nouveau contrat pèse fort lorsqu’on veut porter plainte.

    En Belgique, une des sources de stabilité pour les danseuses et danseurs, ainsi que pour d’autres travailleurs culturels, est le statut d’artiste. Mais sous le prétexte de prétendus ‘‘abus’’ du système, la réforme de 2014 a réduit drastiquement les conditions d’accès pour les nouvelles générations. Récemment, l’ONEm a rédigé une nouvelle note interprétative considérant que les contrats à la tâche (non définis par un horaire) ne permettent pas d’accéder au statut d’artiste. La règle du cachet, qui permettrait de reconvertir ces contrats à la tâche en équivalents-jours, ne joue pas, ce qui représente un nouvel obstacle pour accéder aux allocations.

    Il est assez significatif que des groupes #Metoo se sont davantage développés dans le milieu de la danse. Avec ROSA, nous soutenons la campagne antisexiste de #Wetoo #Makemovement, ainsi que l’initiative de former et d’intégrer davantage de personnes de confiance sur les lieux de travail et d’études artistiques. Leur participation à la manifestation du 8 mars à Bruxelles a été très importante. Nous soutenons des initiatives comme NO CULTURE, qui rassemble des jeunes travailleurs du secteur culturel, concernant le statut d’artiste et pour la redéfinition d’un statut viable et cohérent.

    La lutte contre le sexisme est liée à une lutte collective contre la précarité. ROSA mène campagne pour un féminisme socialiste, pour un changement de société qui met fin à toute forme d’oppression, qui rend l’art libre de la logique du profit et accessible à toutes et tous.

     

  • La campagne ROSA célèbre sa première année d’existence dans l’enthousiasme et la combativité!

    Il y a déjà un an maintenant que la campagne ROSA (résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’austérité) a été lancée par une manifestation contre le sexisme à Gand qui a réuni 600 personnes et peu de temps après par une réunion de lancement nationale. Cette année, la conférence nationale de la campagne ROSA s’est tenue dans une salle plus grande. L’impressionnante dynamique de cet événement reflétait bien entendu notamment le succès des actions menées à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. parmi les oratrices se trouvaient une représentante de Libres y Combativas, l’homologue de ROSA dans l’État espagnol, et une porte-parole de la Campagne contre les violences domestiques de Grande-Bretagne. Ainhoa est ainsi revenue sur les actions historiques du 8 mars en Espagne, après quoi le chant de lutte ‘A la Huelga’ (avec un texte adapté aux actions du 8 mars) a été chantée pour clôturer la journée. Heather Rawling a quant à elle parlé du rôle crucial des femmes dans les luttes ouvrières. De nombreuses autres oratrices ont parlé des actions que nous avons organisées le 8 mars, de divers exemples historiques et du programme et des tactiques nécessaires pour arracher des victoires.

    Les prochains rendez-vous importants à venir sont les actions en défense de nos pensions à l’initiative des syndicats le 16 mai, la Pride le 19 mai et notre camp d’été du 29 juin au 4 juillet. La conférence ROSA a été très dynamique, pleine d’énergie et de soif d’apprendre pour poursuivre la lutte contre toutes les formes d’oppression, de sexisme et d’austérité après les grands pas en avant posés le 8 mars !

    ROSA-dag // Liesbeth

  • Manifestations massives en Irlande contre le ‘‘victim blaming’’ dans une affaire de viol

    Ce jeudi 29 mars, des manifestations spontanées d’indignation ont éclaté dans toute l’Irlande, tant au nord qu’au sud, en raison de la décision d’un juge de Belfast d’acquitter des joueurs de rugby dans une affaire de viol. La victime a par contre été blâmée tout au long du procès. Femmes et hommes sont descendus par milliers dans les rues avec le hashtag #IBelieveHer (je la crois). En Irlande, la campagne féministe socialiste ROSA (for Reproductive rights, against Oppression, Sexism & Austerity) est en première ligne de ces protestations.

    Vue du cortège de la manifestation de Dublin.

    Différentes études indiquent que 26 % des Irlandaises sont victimes de violence sexuelle ou physique de la part de leur partenaire ou non, tandis que 31 % sont victimes de violence psychologique, y compris de violence économique. Seules 21 % des femmes victimes de violence le signalent à la police. Moins d’un tiers d’entre elles considèrent que la police a pris l’affaire au sérieux.

    En ce moment, les droits des femmes font l’objet d’une plus grande attention dans la société irlandaise, ce à quoi contribue l’organisation prochaine d’un référendum pour l’abolition de l’interdiction constitutionnelle de l’avortement. La campagne féministe socialiste ROSA a joué un rôle de premier plan dans le mouvement de masse qui a conduit à l’organisation de ce référendum et défend l’importance de l’abolition de l’interdiction de l’avortement.

    Tout cela a assuré que ce verdict dans une affaire de viol très médiatisée entraîne immédiatement une vague d’indignation et d’actions. Des joueurs de rugby étaient accusés d’avoir violé une jeune femme lors d’une fête. Celle-ci a affirmé qu’elle avait bien accepté d’être embrassée par l’un d’eux, mais qu’elle n’avait donné aucun consentement pour aller plus loin. Les avocats des joueurs de rugby ont fait tout ce qu’ils ont pu pour faire reporter la responsabilité sur la jeune victime. Les vêtements qu’elle portait ont ainsi été présentés comme ‘‘preuves’’ de consentement ! Le procès a pris la forme d’une condamnation de la victime. Comme dans 94 % de toutes les affaires de viol en Irlande, les accusés n’ont pas été condamnés.

    A Dublin, notre camarade Ruth Coppinger (députée de Solidarity et membre du Socialist Party, notre parti-frère irlandais) a pris la parole au Parlement concernant cette affaire. 

    Directement après, elle s’est rendue participer aux actions de protestations dans la rue. Voici une vidéo de l’une de ses prises de parole :

    Laura Fitzgerald, de la campagne ROSA – Irlande a également pu prendre la parole :

    Des actions ont eu lieu dans toute l’île. D’autres actions sont encore prévues ce week-end. En Belgique, la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) est solidaire de ces manifestations. #WeStandWithHer!

  • Des élèves du secondaire en action contre le sexisme: ‘‘Mon corps, mon choix’’!

    Ce fut un reportage remarquable sur la télévision locale AVS du 29 janvier : une cinquantaine d’élèves de l’école St Lucas à Gand ont mené une action devant l’entrée de leur établissement pour défendre le droit de parler du sexisme à l’école et pour imposer une série de mesures à cet égard. Les élèves impliqués sont organisés au sein de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Nous en avons discuté avec Mai, l’une des pionnières de ROSA – St Lucas.

    D’où est venue cette idée d’agir contre le sexisme à l’école ?

    ‘‘Le point de départ n’était pas tellement le sexisme à l’école. Le sexisme est un vaste problème social qui se reflète par conséquent à l’école. L’école est un lieu de socialisation important. Elle joue un rôle majeur dans la vie des jeunes, mais aussi dans la formation et la détermination d’idées sur les relations sociales. Les jeunes font souvent l’expérience du sexisme pour la première fois à leur école.

    ‘‘L’attention pour #Metoo a pénétré les conversations à l’école. Ce qui se passe dans la société a des conséquences à l’intérieur des portes de l’école. Nous avons donc jugé nécessaire de mettre en place une campagne qui rende le sexisme discutable au sein de l’école.

    ‘‘Avec cette campagne, nous voulons mettre le thème à l’agenda et sensibiliser les jeunes. Nous avons réuni un premier groupe dans notre comité ROSA à l’école. Là, nous avons eu une discussion sur le sexisme et comment il se manifeste. Ce n’était pas une discussion personnelle : il s’agissait de savoir ce qu’est le sexisme, d’où il provient et ce que nous pouvons faire à ce sujet.

    ‘‘Sur cette base, nous avons fait des demandes concrètes : des serviettes hygiéniques et des tampons gratuits dans chaque toilette à l’école; des leçons d’éducation sexuelle qui vont au-delà de la biologie et qui ne sont pas seulement centrées sur l’hétérosexualité mais aussi sur le sexisme, le consentement mutuel, la différence entre genre et sexe,… ; le droit de porter ce que nous voulons sans être dérangées ; des cours à l’école vers le 8 mars sur la lutte contre le sexisme et un espace pour les initiatives des élèves eux-mêmes.’’

    Comment avez-vous mis en place une action à partir de là ?

    ‘‘Des discussions sont venues des idées précises de ce que les jeunes considèrent eux-mêmes comme important et nous avons fait une pétition autour de ces revendications. Son but n’était pas tant de récupérer un certain nombre de signatures que de discuter du sexisme avec cet instrument. Cette approche a permis d’attirer des jeunes et, surtout, de leur permettre d’en parler dans leur entourage. Cela a concrétisé le soutien que nous avons reçu.

    ‘‘Nous avons décidé de remettre la pétition à la direction lors d’une action à l’entrée de l’école. Nous sommes retournées à l’école pour attirer autant d’étudiants que possible. Nous avons mené l’action à l’extérieur pour en augmenter la visibilité. Cela rend la pression sur la direction plus grande et rend notre action également plus visible pour les étudiants eux-mêmes. Avec la campagne, nous voulions mettre la lutte contre le sexisme à l’ordre du jour, dans le cadre d’une campagne plus longue dans laquelle la marche contre le sexisme du 8 mars est également très importante. Nous réalisons que pour faire respecter nos exigences, nous devons aussi regarder plus largement : il y a trop peu de moyens pour l’enseignement. Une lutte générale est nécessaire.’’

    Comment la direction a-t-elle réagi ?

    ‘‘La campagne a été très réussie avec 50 à 60 participants qui ont scandé des slogans très forts. ‘‘Mon corps, mon choix’’ a eu un succès frappant. Cela concerne plus que le sexisme : nous voulons prendre le contrôle de notre propre vie et de notre avenir nous-mêmes.

    ‘‘La direction a tout d’abord réagi avec prudence. Elle a défendu que le sexisme n’est pas un tabou dans cette école, une école d’art. Elle a simplement nié le problème. Un certain nombre d’enseignants ont toutefois estimé que quelque chose devrait être fait contre le sexisme. La pression a augmenté et nous avons été invités à la direction pour un entretien avec les enseignants.

    ‘‘Des promesses y ont été faites pour répondre à quelques revendications : il y aurait une heure de cours annuelle de sensibilisation, la mise sur pied d’un groupe de travail pour organiser quelque chose autour du 8 mars à l’école et, dans la même semaine, un cours serait donné dans chaque classe sur la lutte contre le sexisme. Toutes les revendications n’ont pas été satisfaites, seulement ce qui est facilement réalisable avec le budget limité de l’école. Une nouvelle campagne sera donc nécessaire pour donner suite aux promesses faites et pour faire passer les autres exigences, même s’il y a une opposition de la part de certains enseignants.

    ‘‘Nous avons diffusé une lettre ouverte au sujet des actions et de ce qui en est sorti. Nous appelons également à nous organiser davantage et à manifester le 8 mars. Une deuxième version de la lettre ouverte a été distribuée à 12 autres écoles. Cela augmente la pression sur la direction de St Lucas et donne un exemple pour les étudiants d’autres écoles : oui, on peut s’organiser et, par exemple, utiliser une pétition, créer un comité d’action et participer activement à la lutte contre le sexisme !

    ‘‘Toutes ces actions, y compris la marche contre le sexisme du 8 mars, sont un tremplin pour d’autres campagnes. L’expérience du comité d’action de notre école a été très instructive. Nous évaluons les actions, faisons d’autres plans et discutons des perspectives pour la lutte. De cette façon, nous apprenons aussi à convertir une argumentation en pratique. Ça introduit une culture de discussion à l’école avec laquelle nous pouvons également être actifs autour d’autres thèmes et essayer de nous battre pour que notre avenir soit entre nos mains.’’

    => Participez à la conférence nationale de ROSA ce 31 mars (programme et infos pratiques)

  • [8 mars] Prises de parole de Marisa et Anja aux actions de Bruxelles

    Photo: Mario

    A l’occasion des activités liées à la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes de ce 8 mars à Bruxelles, Marisa et Anja ont pris la parole au nom de la campagne ROSA (résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Leurs discours ont également été distribués sous forme de tracts aux manifestants.

    Marisa Cabal – Il n’y a pas de capitalisme sans sexisme

    Ce 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, des manifestations et grèves prendront place partout dans le monde. C’est une journée de solidarité internationale qui marque la lutte des femmes depuis plus d’une centaine d’années.

    En 2018, cette journée sera également marquée par le succès des hashtags #MeToo et #WeToo qui témoignent de l’ampleur et de la gravité du sexisme. Ces dénonciations ne montrent que la pointe de l’iceberg de la réalité quotidienne de la grande majorité des femmes.

    Beaucoup de ces témoignages dévoilent le harcèlement sexuel que les femmes subissent au travail. Ces abus sont souvent commis par leurs supérieurs et par des hommes de pouvoir. Il ne s’agit pas seulement d’une révolte contre les abus sexuels, mais aussi d’une dénonciation du sexisme institutionnalisé, présent dans les relations hiérarchiques au travail.

    Aujourd’hui, on sort dans la rue pour dire qu’on n’accepte plus aucune type de violence sexuelle ou économique envers les femmes, ou envers tout être humain et qu’on est prêts à aller dans cette bataille. Nos alliés sont tous les gens qui sont prêts à se battre contre le pouvoir des 1% les plus riches sur les 99% de l’humanité.

    Le sexisme est présent partout au travail, dans la rue, à la maison et aussi dans nos écoles et campus. L’augmentation du coût de la vie (coût des études, le transport, le logement) combinée aux politiques néolibérales de sous-financement de l’enseignement ont approfondit la précarisation aussi parmi la communauté étudiante. Dans ce contexte, un boulevard s’ouvre pour des entreprises comme Rich Meet Beautiful afin de pousser les étudiantes à se prostituer pour financer leurs études.

    La lutte contre le sexisme c’est aussi une lutte pour le libre choix d’étudier, sans devoir se prostituer ou galérer avec un job étudiant. C’est pourquoi, avec ROSA et EGA, on met en avant la revendication d’un salaire étudiant et d’un refinancement de l’enseignement.

    La précarisation de l’emploi en général, les coupes dans les services publics, dans les allocations sociales, la limitation des droits sociaux… sont en train de nous faire reculer, surtout les femmes, et spécialement les femmes migrantes, réfugiées et sans-papiers.

    Les femmes sont surreprésentées dans les emplois précaires à bas salaires. Dénoncer le harcèlement au boulot n’est pas si facile quand on a peur de perdre son boulot sans alternative. Les bas revenus rendent les femmes plus dépendantes de leur conjoint et plus vulnérables face à la violence domestique.

    L’arrêt des violences envers les femmes passe aussi par l’indépendance économique des femmes, par des emplois décents et avec des bons salaires, des pensions décentes pour toutes et tous. Tant que le pouvoir dans la société reste aux mains de ceux qui profitent de la précarité, on va devoir se battre pour le moindre pas en avant. Pour des changements fondamentaux il faut renverser le fondement même : le capitalisme. La place des femmes est dans la lutte, en première ligne contre la précarisation et l’austérité.

    Pour celles et ceux qui veulent continuer à s’engager, nous vous invitons à la conférence nationale de ROSA qui aura lieu le samedi 31 mars à Bruxelles.

    Anja Deschoemacker: Les luttes pour les droits des femmes sont liées aux luttes des masses

    Aujourd’hui la journée internationale des femmes est redevenue une journée de lutte après une longue hibernation. Une journée de lutte contre le sexisme et contre une politique qui rend des couches larges de femmes plus vulnérables. Les femmes de Hollywood peuvent se contenter de quotas qui renforcent leur position individuelle, mais Rosa revendique une solution qui renforce la position de toutes les femmes !

    Pour le personnel de Carrefour, où de nouveau le revenu de centaines de familles est sacrifié pour plus de profits pour quelques riches, les quotas ne changent rien. Les quotas n’ont pas de sens pour les enseignants et le personnel du secteur des soins de santé, pour qui la pression au travail est devenu infernale. Les quotas ne changent rien pour les plus de 100.000 femmes qui travaillent avec le système des titres-services.

    Margaret Thatcher, Theresa May, Hillary Clinton, Maggie De Block, Zuhal Demir, Liesbeth Homans, Angela Merckel… tant d’exemples où des femmes avec des positions dirigeantes prennent des mesures qui poussent des couches larges de femmes vers la pauvreté.

    La vision méprisante sur les femmes en général dans la société c’est une des conséquences du fait qu’on bosse dans les boulots les moins payés, qu’on fait le plus de travail non payé, qu’on souffre le plus souvent de pauvreté et qu’on se retrouve souvent dans une position de dépendance.

    C’est pour ça que tant de femmes doivent vendre leur corps dans l’industrie du porno et de la prostitution, que tant de femmes doivent prêter leur corps au secteur de la publicité. Tous ces secteurs font des profits qui se chiffrent en milliards. Cette commercialisation de nos corps à une échelle jamais vue dans l’histoire créée une atmosphère dans lequel le sexisme et l’objectivation sont omniprésents.

    Catherine Deneuve et Anne Morelli disent que les plaintes contre les harcèlements sexistes mettent en danger la liberté sexuelle, un héritage de Mai 68. Or, le droit de s’opposer au harcèlement fait partie de la liberté sexuelle. Sans cela la liberté sexuelle est vide de sens. Rosa va commémorer Mai 68 d’une manière digne : en reprenant en main la lutte qui s’est arrêtée à mi-chemin et la conclure. La vraie liberté sexuelle ne sait pas exister sans mettre fin à la pauvreté des couches larges au profit des 1% les plus riches.

    Promettons-nous de continuer la lutte contre le sexisme et contre l’austérité, d’impliquer encore plus de gens, de répondre à la vulnérabilité de tant de femmes en construisant la solidarité et d’activement chercher des alliées.

    Nous devons nous revoir rapidement, dans la lutte contre le sexisme évidemment, mais aussi dans les manifestations des sans-papiers et les manifestations contre Francken et le racisme institutionnel de notre gouvernement. Aux tentatives du gouvernement d’offrir le racisme comme réponse au sexisme, nous devons répondre en étant massivement et visiblement présents dans la lutte contre le racisme et pour une politique d’asile humaine. L’inspiration pour le nom de Rosa n’était pas seulement Rosa Luxemburg, mais aussi Rosa Parks.

    Soutenons la lutte des LGBTQI+ pour la fin des discriminations et de la répression ici et ailleurs et assurons une grande présence du mouvement femme à la Pride. Tant qu’un groupe dans la société restera opprimé, les femmes seront opprimées.

    L’histoire nous montre que les femmes font les plus grandes avancées si on lie notre sort à celui du mouvement ouvrier. Tous les droits qui ont renforcé l’émancipation des femmes ont été obtenus dans des périodes d’avancées générales pour les travailleurs : le droit de vote, la réglementation du travail, la sécurité sociale, le droit à l’avortement et au divorce… C’était des époques où tout le système était mis sous pression par la lutte d’un groupe opprimé et exploité, le plus nombreux et potentiellement le plus fort dans la société : le mouvement ouvrier. Rosa Luxembourg disait que ceux qui sont féministes, mais pas de gauche, souffrent d’un manque de stratégie.

    C’est pour cela que la campagne ROSA veut appeler tout le monde à être présents à l’action de la CGSP-ALR pour refaire du premier mai un jour de lutte, avec des revendications offensives : pour des meilleurs contrats et salaires pour tout le monde, une diminution collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires qui aiderait énormément les femmes à combiner travail et famille. Mais aussi une pension minimum de 1500 euros par mois, la régularisation des sans-papiers, et pour la lutte contre le sexisme. Rendez-vous le premier mai, à 13h, à la Place Poulaert à Bruxelles. J’espère vous revoir toutes et tous là-bas !

  • Pourquoi Rosa Luxembourg nous inspire

    Notre campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) fait explicitement référence à Rosa Parks, la championne du mouvement des droits civiques américains, de même qu’à la révolutionnaire polono-allemande Rosa Luxembourg (1871-1919). Il y a tout juste un siècle, cette dernière fut l’une des dirigeantes de la Révolution allemande de novembre 1918. En janvier 1919, la sanglante répression du soulèvement a notamment entraîné son assassinat.

    Par Geert Cool

    Rosa Luxembourg a grandi dans la partie de la Pologne occupée à l’époque par la Russie tsariste. Elle a cependant dû fuir le pays en raison de ses premiers pas dans le mouvement révolutionnaire. Elle s’est retrouvée en Suisse, puis en Allemagne. Là-bas, Rosa Luxembourg a tout d’abord aidé à organiser les travailleurs dans la partie occupée de la Pologne. Rosa Luxembourg voulait toutefois éviter de limiter son rôle à celui d’une migrante polonaise d’origine juive ou à celui de femme. En tant que Polonaise, elle n’a pas eu une vie facile, pas même au sein du parti social-démocrate SPD, mais elle tenait à jouer un rôle de premier plan dans la lutte pour une transformation socialiste de la société. Elle considérait qu’un tel changement était l’unique réponse à apporter aux diverses formes d’oppression. Pour elle, la lutte pour l’émancipation des femmes – qui à cette époque s’exprimait tout particulièrement autour de la lutte pour le droit de vote des femmes – n’était ‘‘qu’une expression et une partie de la lutte générale pour l’émancipation de la classe ouvrière. C’est là que réside la force et l’avenir de la lutte des femmes.’’

    Avec d’autres, comme Clara Zetkin et Karl Liebknecht, Rosa Luxembourg s’est toujours opposée aux tendances réformistes au sein du mouvement ouvrier socialiste. Ce courant considérait que les réformes immédiates et mineures représentaient un moyen de progressivement parvenir à l’instauration d’une société socialiste. Rosa Luxembourg n’a pas seulement résisté à cette approche, elle s’y est ouvertement opposée dans son texte ‘‘Réforme ou révolution’’. Rosa Luxembourg ne s’opposait pas aux réformes favorables à la classe ouvrière : elle considérait celles-ci comme des étapes importantes dans l’édification de la force nécessaire pour provoquer un changement social fondamental. Rosa Luxembourg fut notamment l’une des pionnières à souligner l’importance et le rôle des grèves générales.

    En raison du rôle étouffant de la direction du SPD pour qui le mouvement était ‘‘tout’’ et l’objectif socialiste final rien, Rosa Luxembourg s’est opposée à ce qu’elle considérait être une organisation révolutionnaire nationale trop centralisée. Sa résistance n’était donc pas synonyme d’opposition à l’organisation en tant que telle. Avec son compagnon de vie et camarade Leo Jogiches, elle a posé les bases du parti socialiste polonais SDKPiL et, au sein du SPD, elle a fait tout son possible pour maintenir ensemble un noyau authentiquement révolutionnaire. Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, à laquelle elle s’est toujours opposée, elle a décrit la social-démocratie comme un ‘‘cadavre pourri’’. Cette prise de position politique l’a conduite en prison en 1916. ‘‘Etre humain, c’est s’il le faut, mettre gaiement sa vie toute entière ‘‘sur la grande balance du destin’’, tout en se réjouissant de chaque belle journée et de chaque beau nuage’’, écrivait-elle de prison.

    La fatigue de la guerre était générale vers 1917-18 : ce massacre n’était pas dans l’intérêt des travailleurs, uniquement dans celui des forces impérialistes et des capitalistes. Partout dans le monde, des mouvements ont émergé, inspirés et enthousiasmés par la Révolution russe de 1917. Ce fut également le cas en Allemagne. En novembre 1918, le mouvement culmina en la constitution de conseils ouvriers qui ont pris le pouvoir et le contrôle de la société elle-même. La révolution de novembre 1918 a illustré quel était le potentiel d’un changement de société, mais elle n’a pas conduit à une rupture anticapitaliste. Pourtant, le Keizer a été renversé et une nouvelle société reposant sur un gouvernement des travailleurs et les conseils ouvriers était en gestation. Les capitalistes ont dû faire d’énormes concessions pour maintenir leur système en place. Ils trouvèrent leurs plus importants alliés parmi la clique dirigeante du SPD.

    Il n’existait malheureusement pas de mouvement révolutionnaire suffisamment fort et unifié pour orienter le mouvement à travers l’Allemagne et construire un front uni de tous les travailleurs socialistes avec suffisamment de propositions pour les tactiques à adopter. Après la Révolution de novembre, d’autres mouvements voulaient créer une société différente. L’absence d’une organisation suffisamment développée et disposant de cadres solides s’est traduite par un déficit de coordination nationale. La contre-révolution a finir par réussir à briser le mouvement de ville en ville.

    Une tragique illustration de cela fut donnée à Berlin en janvier 1919 : le mouvement y devançait alors le reste du pays, ce qui a permis aux forces de la contre-révolution de se concentrer entièrement sur la capitale. Les révolutionnaires ont été brutalement attaqués et leurs dirigeants tels que Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht ont été assassinés. En conséquence de quoi la Révolution allemande ne pouvait plus compter sur ses pionniers les plus clairvoyants. Ils auraient pu faire toute la différence dans les mouvements de 1919-1923 pour concrétiser le potentiel révolutionnaire présent. L’échec de la révolution allemande a par la suite ouvert la voie à la barbarie nazie. Le slogan de Rosa Luxemburg ‘‘socialisme ou barbarie’’ a ainsi été confirmé dans le sang.

    La lutte pour le socialisme était au cœur de la vie de Rosa Luxembourg. Sa bonne amie et camarade Clara Zetkin l’a ainsi résumé après sa mort : ‘‘Rosa Luxembourg a donné au socialisme tout ce qu’elle pouvait lui donner. Il n’y a pas de mots pour saisir la volonté, le désintéressement et le dévouement qu’elle a donné à la cause’’.

  • [8 mars] ROSA remet en avant la lutte pour l’émancipation des femmes

    Manifestation contre le sexisme et la précarité de Gand.

    Le 8 mars redevient une journée de lutte pour l’émancipation des femmes partout à travers le monde. La grève féministe menée dans l’Etat espagnol avec de grandes manifestations de la jeunesse était l’un des événements les plus notables de cette journée. Nous fournirons d’ailleurs plus d’informations à ce sujet sur ce site.

    En Belgique, la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a mené une intense campagne pour prendre des initiatives similaires dans diverses villes à la suite du succès de la marche contre le sexisme qui avait pris place l’an dernier à Gand, avec la participation de 600 personnes. Cette année-ci, le nombre de participant a doublé pour atteindre les 1.200 personnes ! ROSA était encore à l’initiative de manifestations à Bruxelles, Anvers et Liège. A Bruxelles, quelque 500 manifestants sont partis de l’ULB pour rejoindre une action de la Marche mondiale des femmes qui comprenait également 500 participants. A Anvers et Liège, les cortèges ont rassemblé à chaque fois 200 manifestants. Nous avons également participé à une marche similaire à Louvain, où une centaine de personnes étaient dans la rue.

    Des réunions locales de ROSA sont bientôt prévues dans plusieurs villes et, le 31 mars, une rencontre nationale est organisée (voir l’événement Facebook). Participez à cette journée et entrez en discussion avec nous pour organiser la lutte contre le sexisme et pour l’émancipation des femmes.

    Voici ci-dessous quelques courtes réactions et photos. Vous voulez nous envoyer vos photos, vidéos et réactions ? N’hésitez pas et contactez nous via redaction@socialisme.be.

    BRUXELLES

    Un cortège combatif est parti de l’ULB vers la Gare centrale. Avant que la manifestation ne parte de l’ULB, une action a eu lieu à l’ambassade iranienne, à laquelle nous avons participé. Les jeunes partis de l’ULB ont été rejoins par des activistes kurdes et iraniens mais aussi par des syndicalistes. La manifestation a réuni environ 500 personnes. A la Gare centrale, ils ont rejoint l’action de la Marche mondiale des femmes qui a réuni un même nombre de personnes.

    La télévision locale bx1 a interviewé Anja Deschoemacker, initiatrice de la campagne ROSA et de la manif contre le sexisme et la précarité qui a réuni de nombreuses autres organisation pour partir de l’ULB vers l’action de la Marche mondiale des femmes.

    Droits des femmes : “La lutte contre le sexisme passe par la lutte contre la précarité”

    Reportage photos de Mario

    8 mars - Bruxelles // Mario

    Reportage photos de Nico M.

    8 mars - Bruxelles // Nicolas M

    LIEGE

    Environ 200 personnes à la manifestation contre le sexisme et la précarité à Liège. Une initiative de la Campagne ROSA, avec participation enthousiaste du mouvement des femmes kurdes, de COMAC, du CATM et d’autres.

     Reportage photos de Nico

    8 mars - Liège // Nicolas C

    Reportage photos de Mathilde

    8 mars - Liège

    GAND

    Comme l’a expliqué dans la presse Elise, de la campagne ROSA : “Cette marche contre le sexisme fut un grand succès. Avec 1200 personnes, nous avons doublé la participation de l’an dernier! Nous félicitons toutes les personnes qui sont descendues dans la rue pour défendre l’émancipation des femmes! Si vous désirez poursuivre ce combat, contactez-nous et rejoignez-nous!”

    Reportage photos de Jean-Marie

    8 maart - Gent // Jean-Marie Versyp

    ANVERS

    Quelque 200 manifestants ont parcouru la ville à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes en participant à cette marche contre le sexisme. La campagne ROSA a été renforcée par une importante délégation d’activistes kurdes. La manifestation, marquée par une énorme énergie, s’est terminée par quelques discours.

    Reportage photos de Liesbeth

    8 maart - Antwerpen // Liesbeth

  • En action contre le sexisme !

    #MeToo – Des réseaux sociaux à la construction active de la lutte contre le sexisme!

    Les nombreux témoignages de violence et de harcèlement sous le hashtag #MeToo continuent d’être au cœur du débat. Même les plus aveugles ne peuvent plus nier l’ampleur qu’atteint le sexisme dans cette société. Des décennies durant, des personnes telles qu’Harvey Weinstein ont fait du harcèlement sexuel une pratique quotidienne, souvent en toute impunité.

    Par Brune (Bruxelles)

    Avec le hashtag #MeToo, la parole de milliers de femmes s’est libérée sur les réseaux sociaux, faute de pouvoir le faire dans les postes de police et au tribunal, ou de n’y trouver qu’une faible audience. Cela n’a fait que remettre en lumière la prise en charge manquante ou inexistante de ce genre de dossier. Hors des réseaux sociaux, le mouvement a également pris un caractère combattif lors des manifestations #MeToo ‘‘dans la vraie vie’’, qui ont rassemblé dans plusieurs villes des milliers de gens pour exiger des solutions concrètes. Le mouvement n’en est qu’à ses balbutiements et a besoin de clarté sur le programme, les revendications et les méthodes. Faute de quoi l’espace sera laissé pour des attaques réactionnaires, comme la tribune célébrant la ‘‘liberté d’importuner’’, ou pour une récupération de la part des élites.

    Le phénomène #MeToo est une première étape importante dans la construction de la lutte contre le sexisme. La conscientisation sur l’ampleur du problème s’est élargie, il est maintenant temps de discuter des origines de celui-ci pour trouver les solutions adéquates. Il est essentiel de mettre le doigt sur les responsables, les capitalistes qui, dans le cadre du système, engrangent des profits record en marchandisant le corps des femmes. Pour faire toujours plus de profit et diviser les travailleurs, le sexisme est une arme dans les mains de la classe capitaliste.

    L’oppression sexiste, sous toutes ses formes, puise sa racine dans l’inégalité sociale que les femmes subissent, dû en partie à leur position économique plus faible dans la société. De plus, les femmes étant vues et traitées comme des objets, à travers les publicités sexistes ou bien dans l’industrie du porno, cela nourrit tout autant cette oppression.

    Les travailleuses, les étudiantes, les écolières doivent aujourd’hui plus que jamais s’organiser et construire un mouvement féministe combattif avec des revendications sociales concrètes. Elles doivent faire de la lutte contre le sexisme une affaire de classe – celle des travailleuses et des travailleurs – et non pas des féministes bourgeoises à la Oprah Winfrey, qui ne proposent rien pour changer concrètement les inégalités sociales d’où découlent les violences sexistes que vivent la majorité des femmes. Il est nécessaire d’organiser une résistance active dans la rue, à travers des manifestations, mais aussi sur les lieux de travail, dans les écoles, les universités…

    La campagne ROSA est pour cela un outil primordial car à travers celui-ci, la construction de comités de résistances locaux peuvent s’organiser contre le sexisme, et discuter des solutions avec toutes celles et ceux qui veulent nous rejoindre dans l’action. La question de l’alternative à une société capitaliste où se trouve l’origine de l’oppression des femmes doit être discutée au sein de ces groupes. Il offre une tribune pour discuter d’une autre société dans laquelle les causes de l’oppression sont éliminées.

    Passer de #MeToo sur les réseaux sociaux à la résistance en rue nécessite un mouvement femme organisé et conscient, qui s’attaque à la source du problème. A travers du 8 Mars, journée internationale des droits des femmes, ROSA veut mettre cette idée en avant et ainsi permettre de créer, en unissant ses forces à d’autres, un événement pour toutes les femmes qui souhaitent se battre contre le sexisme, contre l’austérité et la précarité économique. L’année dernière, ROSA avait organisé une marche contre le Sexisme à Gand avec 600 participants. Cette année, il y aura une deuxième édition à Gand, ainsi que des marches à Anvers et Bruxelles. Nous participons également à d’autres initiatives à Bruxelles, Liège et ailleurs. Participe avec ROSA aux actions du 8 Mars dans ta région !

    Le 31 mars aura lieu une conférence nationale de ROSA où différentes thématiques seront abordées sur le sujet du genre, du sexisme sur le lieu de travail, des droits des femmes dans les communes, des 50 ans de mai 68, du rôle de Rosa Luxembourg dans la Révolution allemande il y a 100 ans, etc. A côté de ces discussions, nous parlerons également des projets que nous avons développés depuis le lancement de ROSA l’an dernier et de la manière avec laquelle continuer à s’organiser. La conférence vise à renforcer notre position dans la lutte contre le sexisme. Rejoignez-nous!

    BRUXELLES: Jeudi 8 mars à 16h ULB solbosch devant le foyer – avenue Paul Héger. Pour rejoindre l’action de La Marche Mondiale des Femmes à la Gare Centrale à 17h30.

    LIEGE: jeudi 8 mars à 18h Place Saint Etienne, où se tiendra un village féministe à partir de 17h30 (après une cycloparade féministe l’après-midi).

    GAND: Jeudi 8 mars à 19h30 à la Hôtel de ville de Gand

    ANVERS: Jeudi 8 mars à 19h00 Ossenmarkt

    Mais aussi des actions à Mons le mercredi 7 mars et à Namur le samedi 10 mars. Contacte-nous!

  • Bruxelles. Débat #metoo, sexisme: la précarité nous rend vulnérables

    La campagne ROSA organise un débat sur Bruxelles le jeudi 22 février sur le campus du Solbosch, auditoire H1309 – ULB sur le thème : “#metoo, harcèlements, sexisme et prostitution étudiante : la précarité nous rend vulnérables”.

    Nous aurons le grand plaisir d’accueillir pour ce débat :

    • Renaud Maes, professeur de sociologie à Saint-Louis et auteur d’une enquête sur la prostitution étudiante en Belgique,
    • ainsi que Marisa Cabal, coordinatrice de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) à Bruxelles.

    >> Evénement Facebook

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