Tag: ROSA

  • 31 mars: Grande conférence ROSA – From #MeToo to #FightBack

    Après les actions et manifestations qui prendront place le 8 mars pour remettre en avant la nécessité de lutter à l’occasion de la Journée international des droits des femmes, poursuivons ensemble la construction de la campagne ROSA la matinée du 31 mars lors de sa grande conférence un an après son lancement de ROSA et discutons de différents aspects de cette lutte l’après-midi !

    Avec, entre autres:

    • Heather Rawling, Campaign Against Domestic Violence en Angleterre
    • Mai Vermeulen, lycéenne et coordinatrice des comités ROSA – écoles à Gand
    • Anja Deschoemacker, initiatrice de ROSA et porte parole de Gauche Commune à Bruxelles

    Ensemble contre le sexisme et la précarité !

    La lutte contre le sexisme a repris de l’ampleur ces dernières années (Inde, Brésil, Mexique, Turquie, Pologne…) y compris au cours de l’année écoulée avec les Million Women March contre la politique sexiste, raciste et pro-riches de Trump. Depuis, ce thème fait régulièrement les titres de l’actualité et sa dénonciation, comme avec le #MeToo occupe une grande place sur les réseaux sociaux. Mais allons au-delà de ça!

    Beaucoup mettent en avant la nécessité de changer les comportements via l’éducation pour enrailler les harcèlements et agressions sexistes. Il est d’abord nécessaire que ces comportements soient combattus dans la culture et l’enseignement, mais aussi que ces secteurs soient financés publiquement. Mais on ne peut s’arrêter là.

    Les coupes budgétaires n’ont pas seulement mené à un manque de services publics (crèches…) et de moyens pour financer de telles campagnes. Les attaques contre les chômeurs, nos pensions, les malades, ou encore la normalisation des emplois flexibles et précaires poussent violemment les femmes vers la pauvreté. L’émancipation des femmes n’est pas possible sur base d’un cimetière social!

    La libération sexuelle gagnée par les luttes de millions de jeunes avec les travailleuses et travailleurs en mai 68 a été en partie récupérée par les capitalistes en faisant du corps des femmes une marchandise (pub, porno…). Nous ne sommes pas des objets !

    ROSA est un instrument de lutte contre le sexisme et le capitalisme, car, dans ce système, même les avancées pour nos droits peuvent être tournées en leur contraire.

    La lutte paye

    Là où des mouvements de masse se développent, de réelles améliorations pour les femmes prennent place.

    Les dizaines de milliers de manifestants au Brésil ont contraint le Président du Parlement à finalement s’opposer à la loi restreignant encore le droit à l’avortement.

    Les mobilisations massives poussées par ROSA-Irlande pour la tenue d’un référendum pour la légalisation de l’avortement ont payé.

    Les grèves noires en Pologne sont parvenues à faire tomber un projet de loi interdisant l’avortement. Mais le gouvernement de droite revient à l’attaque. La résistance doit se construire avec des comités locaux démocratiques, liant ces revendications aux questions sociales.

    Construisons la résistance

    Après les actions et manifestations régionales du 8 mars remettant en avant la nécessité de lutter à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, poursuivons ensemble la construction de la campagne ROSA et discutons de différents aspects de cette lutte le 31 mars.

    Infos pratiques :

    • Quand ? Samedi 31 mars
    • Où ? Pianofabriek, 35 rue du Fort à Saint-Gilles (Bruxelles).
    • Combien ? 6€ (3€ tarif social) + 2€ sur place.
    • Inscription : contact@campagneROSA.be ou 0474.35.30.36.

    Numéro de compte : BE69 0012 2603 9378 communication : ‘‘Conférence ROSA + nom’’.

    Un baby-sitting est prévu.

    Boissons et repas à prix démocratiques.

    N’attends plus, inscris-toi !

    PROGRAMME DE LA JOURNÉE

    10:00 : ACCUEIL

    10:30 – 12:30 : CONSTRUIRE LE FÉMINISME ANTI-CAPITALISTE AVEC ROSA

    Depuis le lancement de ROSA il y a un an, le thème du féminisme est vivant: des Millions Women March aux USA jusqu’à #MeToo, les manifs contre les violences faites aux femmes, en passant par les luttes pro-choix et contre les politiques d’austérité et de casse sociale. S’engager avec ROSA c’est en premier lieu mettre en avant la nécessité d’un féminisme anti-capitaliste. Nous y discuterons de l’approche politique pour faire cela, ainsi que des expériences des comités ROSA afin de renforcer le mouvement féministe et ROSA.

    14:00 – 16:00 : 6 ATELIERS AU CHOIX
    1) ROSA LUXEMBOURG: héroïne de la Révolution allemande il y a 100 ans. Pour un féminisme socialiste.
    2) DE MAI 68 AU #METOO: 50 ans après la libération sexuelle des femmes, comment lutter contre la marchandisation de notre corps et les violences sexistes ?
    3) LE RACISME N’EST PAS UNE RÉPONSE AU SEXISME!Comment empêcher l’instrumentalisation des luttes féministes pour mener des campagnes racistes.
    4) FIGHT FOR PRIDE! Pour une approche socialiste de la lutte contre la LGBTQI+phobie
    5) LES DROITS DES FEMMES SUR LES LIEUX DE TRAVAIL ET DANS LE SYNDICAT: Contre les violences, pour 30h/sem, 14€/h… : Ensemble pour de bonnes conditions de travail.
    6) QUELLE POLITIQUE POUR LES DROITS DES FEMMES DANS LES COMMUNES? Des services publics contre la double journée de travail des femmes.

    16:45 – 18:00 : MEETING CENTRAL – From #MeToo to #FightBack
    avec
    – Quelles leçons tirer de la lutte contre les violences sexistes menées dans le monde du travail en Angleterre ?
    – Pourquoi s’organiser avec ROSA et quel est le rôle de la jeunesse?
    – La lutte contre le sexisme nécessite de lutter contre le gouvernement

    18 :00 – 19 :00 : CHANTS DE LUTTE FÉMINISTES et bar ouvert pour prolonger les discussions de manière informelle

    Rejoins la campagne ROSA !

    La campagne ROSA a été initiée le 8 mars 2017 par le PSL (Parti Socialiste de Lutte) et EGA (Etudiants de Gauche Actifs). Depuis, des comités ROSA se développent dans plusieurs villes. La campagne ROSA se veut un instrument de lutte ouvert à toutes et tous.

    Avec ROSA, nous organisons des débats et des actions dans les quartiers, sur les campus et les écoles contre le sexisme quotidien, la culture du viol, les coupes budgétaires dans le non-marchand et ailleurs,… et contre toutes les formes de discrimination et d’exploitation.

    Nous participons aux mouvements féministes en défendant la nécessité de combattre parallèlement l’austérité qui détériore encore plus la condition des femmes. Nous soutenons la syndicalisation des femmes pour que le mouvement syndical mette aussi en avant la nécessité de lutter contre le sexisme, car l’unité des (futurs) travailleuses et travailleurs est nécessaire pour obtenir des victoires. Partout, nous voulons défendre la nécessité de combattre le capitalisme et notre volonté de construire une société socialiste qui offre les bases matérielles nécessaires à l’émancipation des femmes (conditions de travail et salariales, services publics, infrastructures culturelles,…) pour en finir avec les discriminations et l’exploitation. Une réelle émancipation est impossible dans un désert social. Tu souhaites rejoindre la campagne ROSA ? (cotisation = 5€, avec la brochure de présentation)

    Tu veux participer à la conférence ROSA le 31 mars à Bruxelles?

    Tu voudrais en savoir plus sur la campagne ROSA, discuter de notre brochure de présentation avec une membre et être invité à la prochaine réunion d’un comité ROSA dans ta région?

    Tu voudrais participer à mettre sur pied un comité ROSA près de chez toi (dans ton quartier, ton école, …) Alors, prends contact avec nous !

    contact@campagneROSA.be – 0474 35 30 36 (Emily)

  • La place des femmes est dans la lutte !

    8 mars 2018 : combattre pour l’émancipation des femmes

    La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) veut refaire du 8 mars un jour de lutte. Pourquoi et comment ?

    Par Mai (Gand )

    S’il existe une égalité formelle entre femmes et hommes, la réalité nous montre une toute autre histoire. Une étude de la Commission européenne constate que ‘‘l’écart salarial n’a pas diminué ces dernières années. Selon elle, cela s’explique par le fait que les femmes travaillent généralement moins et dans des secteurs moins bien rémunérés,qu’elles obtiennent moins souvent une promotion, interrompent leurs carrières plus souvent et font plus de travail non rémunéré. L’écart salarial total sur base annuelle atteint presque 40 %.’’(De Morgen, édition du 20 novembre)

    80% des mères célibataires vivent en dessous du seuil de pauvreté. Beaucoup de soins et de tâches ménagères non-rémunérées sont à charge des familles, très souvent les femmes en premier lieu. En accord avec la logique néolibérale, le poids de nombreux problèmes est reporté sur les individus. L’avantage est double pour le capitalisme : toutes ces tâches nécessaires sont effectuées gratuitement et la collectivité ne doit pas y investir. Parallèlement, l’austérité et le manque d’investissements dans les secteurs publics et le secteur des soins tirent le niveau de vie encore plus vers le bas.

    La position économiquement plus faible des femmes provient de son statut social inférieur. Les conditions de vie précaires des femmes les exposent au harcèlement sexuel. Tous les jours, nous sommes bombardés de nombreuses images sexistes dans la publicité, le porno et l’industrie cosmétique. Dans ces images, on présente la femme comme un objet que l’on peut s’approprier. Cela a une influence dévastatrice sur l’image des femmes dans la société.

    Le féminisme à nouveau à l’agenda

    Partout dans le monde, nous assistons à la réémergence des luttes féministes. Des manifestations massives de femmes ont eu lieu lors de la cérémonie d’investiture de Trump en janvier 2017. En Irlande, les protestations sont croissantes pour revendiquer le droit à l’avortement sous le nom ‘Repeal the 8th’ (pour abolir le 8ème amendement de la Constitution qui interdit l’avortement). En Argentine, les femmes sont massivement descendues dans les rues contre les féminicides (le meurtre d’une femme parce que c’est une femme). Ces protestations ont été suivies partout à travers l’Amérique latine. En Pologne et en Islande, des grèves de femmes ont eu lieu, respectivement pour défendre le droit à l’avortement et contre l’écart salarial.

    Les réseaux sociaux ont connu le séisme des hashtags #MeToo et #Balancetonporc avec lesquels des femmes ont témoigné de leurs expériences personnelles liées à la violence sexuelle. Tout indique qu’une nouvelle génération n’a pas l’intention de se laisser faire! Cette génération est à la recherche de réponses pour mener la lutte contre le sexisme et la discrimination jusqu’à son terme.

    La place des femmes est dans la lutte

    Le 12 mars 2017, la campagne ROSA a été lancée par le PSL et les Ecoliers et Etudiants de Gauche Actifs. ROSA veut construire un mouvement plus large contre le sexisme, à l’aide d’actions et de campagnes. ROSA vise à canaliser l’énorme colère existante en une lutte efficace. Cela veut dire se battre contre un système qui crée l’inégalité de façon structurelle, c’est-à-dire le capitalisme.Cette inégalité crée un climat qui monte les gens les uns contre les autres. Pour lutter contre le système, nous devons au contraire unir tous les opprimés en un puissant mouvement des travailleurs.C’est la seule manière d’arrêter l’austérité et de construire une société socialiste qui améliore le niveau de vie des femmes et de toute la classe des travailleurs en posant les bases nécessaires pour une égalité réelle et plus seulement formelle.

    Cela ne tombera pas du ciel, nous allons devoir nous battre. Dans ce cadre,le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est plus pertinente que jamais. Il s’agit d’une journée d’action historique, née aux Etats-Unis, partie d’une grève des femmes en faveur de la réduction du temps de travail,d’un salaire décent et du droit de vote. Lors de la journée internationale des femmes de 1917, des travailleuses russes du textile ont manifesté pour ‘le pain et la paix’. Ce jour fut le début de la révolution de février (dans le calendrier russe de l’époque, le 8 mars correspondait au 23 février), l’étincelle quia mis le feu à toute la classe des travailleurs en Russie.

    Aujourd’hui, le 8 mars est souvent réduit à une journée où les femmes sont mises à l’honneur. Nous voulons en refaire une journée combative avec des actions et des manifestations, des campagnes de sensibilisation et de mobilisation dans les écoles, les universités et sur les lieux de travail. Le 8 mars, nous voulons rassembler la défense des intérêts des jeunes, des travailleurs, des personnes LGBTQI+, des migrants, des hommes et des femmes – de toutes les victimes de l’exploitation capitaliste – en une lutte collective. C’est la seule manière d’arracher des avancées : des investissements publics dans les services publics de qualité et accessibles, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire, un salaire égal pour un travail égal, la fin de toutes les formes de discrimination,…

    Après la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, une conférence nationale aura lieu le 31mars à Bruxelles pour évaluer la première année de ROSA et continuer à construire le féminisme socialiste.Rejoins-nous !

  • Travailler plus longtemps pour moins de pension, a fortiori quand on est une femme

    En 2014, l’accord de gouvernement stipulait que : « La meilleure prise en compte du genre dans lemploi sera une des pierres angulaires du gouvernement. Ce dernier accordera une attention particulie?re en matie?re d’e?cart salarial, de conciliation vie prive?e/vie professionnelle, de lutte contre le plafond de verre et plus globalement sur la se?gre?gation tant verticale quhorizontale du marche? de lemploi. ». Pourtant, depuis son entrée au pouvoir, les attaques déferlent sur les travailleurs et touchent particulièrement les femmes. La réforme des pensions ne fait, à nouveau, pas exception.

    Article tir du site de la campagne ROSA

    Contrairement à l’idée diffusée par les politiciens, le niveau des pensions en Belgique est parmi le plus bas d’Europe (selon l’OCDE). Dans notre pays, une étude d’Enéo (mouvement social des aînés) montre que 4 pensionnés sur 10 vivent sous le seuil de pauvreté. Et deux-tiers d’entre eux sont des femmes. La pension des femmes est également en moyenne 26 % inférieure à celle des hommes [1].

    Cet écart existe pour les mêmes raisons qu’existe l’écart salarial : les femmes sont souvent cantonnées dans des secteurs et des emplois moins rémunérateurs que les hommes, elles sont majoritaires dans les emplois à temps partiel et ce sont, le plus souvent, elles qui interrompent leur carrière pour s’occuper de la famille. Et cela ne va pas s’arranger avec l’augmentation des emplois précaires et le démantèlement des services publics.

    Toutes ces entraves à l’obtention d’une carrière complète et à une pension décente sont encore renforcées par la réforme des pensions en cours. En effet, après avoir relevé l’âge légal de la pension à 67 ans, le gouvernement s’attaque aujourd’hui aux méthodes de calcul des montants de pensions et de durée de carrière. Il ne s’agit pas – comme ils le disent – d’augmenter la pension de ceux qui voudraient travailler plus longtemps mais bien de faire des économies en s’attaquant à ceux qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Et ce n’est pas fini. Le ministre des pensions, Daniel Bacquelaine, a encore plusieurs réformes à mettre sur la table avant la fin de la législature : discussion sur les métiers pénibles, pension à temps partielle, les pensions à point, …

    Qu’est-ce que ces réformes signifient pour les femmes ?

    La réforme des pensions comprend de nombreuses mesures, qui semblent souvent très techniques. Nous abordons ici celles qui nous semblent aujourd’hui les plus dangereuses, notamment pour les femmes.

    La limitation des périodes assimilées

    Les périodes assimilées sont des périodes d’inactivité (maladie, chômage involontaire, crédit-temps, …) qui sont tout de même comptabilisées pour la constitution de la pension. Au départ, ces périodes permettaient de constituer un droit de pension sur base du dernier salaire perçu. Mais les réformes des différents gouvernements – y compris le gouvernement Di Rupo – ont limité de plus en plus cet acquis. Pour certaines de ces périodes, ce n’est plus le dernier salaire qui est pris en compte mais un salaire minimum (« droit minimum »), ce qui diminue le montant de la pension. Et le gouvernement actuel est allé encore plus loin. Sous prétexte de « valoriser davantage les années de travail », le gouvernement a décidé de ne plus du tout comptabiliser certaines de ces périodes et d’étendre à d’autres périodes l’utilisation du droit minimum.

    Ainsi, le travail à temps partiel est pris aujourd’hui en compte seulement au minimum dans le calcul de la retraite. L’indemnité complémentaire perçue par les travailleurs à temps partiels non volontaires – déjà diminuée par le gouvernement – ne donne plus un droit complet mais seulement à un droit minimum à la pension. Or, chacun sait que les femmes occupent majoritairement les emplois à temps partiel : 66% des 1,9 million de contrats à temps partiel sont occupés par des femmes pour 34% des 2,3 millions de contrats à temps plein[2]. De même, après 1 an de chômage, les droits à la pension ne se calculent là non plus sur base du dernier salaire mais à nouveau sur base d’un droit minimum. Or, 2 ans avant leur pension, la moitié des assimilations pour les femmes correspondent à des périodes de chômage (chiffres FGTB). Tout cela signifie en clair une diminution des montants des pensions.

    C’est une attaque qui touche fortement les pensions – déjà maigres – des femmes. En effet, pour les raisons évoquées ci-dessus, la carrière des femmes est moins constante et linéaire que celle des hommes et compte, en moyenne, plus de périodes assimilées. Leur carrière est en moyenne de 36,6 ans, dont 37 % en sont assimilés. Alors que pour les hommes, la moyenne est de 42,2 ans, dont 30 % en sont assimilés (chiffres FGTB). Obtenir une pension décente devient donc encore plus difficile. La réforme des pensions propose un système à partir duquel les pensions sont calculées sur un modèle de « carrière masculine », c’est-à-dire un travail à temps plein et sans interruption. Et cela nuit particulièrement aux femmes qui sont massivement présentes dans les emplois à temps partiels et bénéficiaires des allocations de chômage.

    La difficulté d’alléger sa fin de carrière

    Après s’être attaqué à l’âge légal de la pension et à la retraite anticipée, le gouvernement Michel s’en prend aux aménagements de fin de carrière. En 2015, ils ont décidé de monter l’âge de la retraite de 65 ans à 67 ans et de durcir l’accès à la pension anticipée. En effet, à partir de 2019, nous ne pourrons en bénéficier (à partir de 63 ans) qu’à la condition d’avoir une carrière de 42 ans, ce que la plupart des femmes n’atteignent pas. Les conditions d’accès aux emplois de fin de carrière sont également plus difficiles. Il était avant possible pour une personne de 55 ans de travailler mi-temps ou 4/5ème-temps sans que cela n’ait de trop grands impacts sur la pension. Mais le gouvernement ne permet aujourd’hui cela qu’à partir de 60 ans (sinon notre pension diminue). L’étape suivante est l’introduction de la pension à temps partiel dont l’objectif clair et avoué est de « maintenir les gens le plus longtemps possible au travail ». Les femmes qui, pour la majorité, peinent déjà à atteindre une carrière suffisamment longue pour avoir une pension décente et ne pas vivre sous le seuil de pauvreté, auront encore plus de difficultés à alléger leur fin de carrière.

    L’attaque sur les pensions dans les services publics

    Elle aussi est en ligne de mire sous prétexte d’harmonisation des différents systèmes. Une fois de plus, il s’agira d’une harmonisation vers le bas, dans un secteur où les salaires inférieurs au secteur privé étaient compensés par de bonnes pensions. Les femmes sont ici encore particulièrement impactées puisqu’elles sont largement majoritaires à travailler dans les secteurs publics.

    La perte du pouvoir d’achat chez les retraités

    Le relèvement du montant de la pension minimale qui aurait pu passer pour une bonne nouvelle n’a bénéficié qu’aux travailleurs ayant une carrière complète. Alors que les femmes sont les plus nombreuses à toucher une pension minimum, elles n’atteignent que rarement les 45 ans de carrière demandés pour bénéficier de cette mesure. Elles ne sont que 40% à pouvoir bénéficier de cette augmentation contre 60% des hommes.

    Et pourtant la situation aujourd’hui est déjà catastrophique. Le coût de la vie augmente, y compris pour les pensionnés. Et les revenus ne suivent pas. Selon Eneo, 58% des femmes ont une pension inférieure à 1000€ (et 32% des hommes). Et si la pension moyenne est de 1200€, l’inscription en maison de repos atteint facilement 1400€ à 1500€.

    A cela s’ajoute, un relèvement de l’âge minimum pour pouvoir bénéficier de la pension de survie (octroyée au conjoint survivant) à 50 ans en 2025 et 55 ans en 2030. Les femmes représentent 98,49 % des bénéficiaires de cette pension.

    L’introduction de la pension à points

    La prochaine grande réforme prévue par le gouvernement est une modification du système de calcul des pensions : le fameux système de pension à points. L’objectif est de « contenir l’augmentation du coût des pensions en fixant annuellement pour les travailleurs admis à la retraite cette année-là la valeur du point. »[3] Ce système plongera les futures pensionnées dans l’insécurité complète sachant que la valeur des points pourra fluctuer en fonction de la conjoncture économique et démographique et qu’il sera impossible de se projeter ne serait-ce qu’à moyen terme, la valeur des points étant communiquée pour ainsi dire à la veille de la pension. Et Eneo ajoute :« Outre l’incertitude qui en résulte pour le travailleur, il y a là une tentation pour les gouvernements de peser sur la valeur du point et ainsi d’ajuster, à la baisse les pensions. »[4]

    Combattre l’austérité pour combattre le sexisme !

    L’objectif de la réforme est clair : le démantèlement du système solidaire formé par le « 1er pilier de pension ». Le gouvernement considère la pension légale (1er pilier) comme une protection minimale et non comme un droit à une pension décente acquis sur base de salaire différé. En parallèle, il stimule les « 2ème et 3ème pilier des pensions », qui transfèrent au niveau individuel la responsabilité de se constituer une pension suffisante. En pratique, le gouvernement organise avec sa réforme une précarité généralisée des futurs pensionnés et casse des le système de solidarité.

    Alors que tous les politiciens se présentent comme de « grands féministes », ils n’ont aucun scrupule à pousser de plus en plus de femmes dans la précarité et l’insécurité. Celles-ci sont déjà surreprésentées dans les petites pensions. Aujourd’hui déjà 75% des personnes âgées ne peuvent pas payer seules les frais d’une maison de repos. De nombreuses familles doivent prendre en charge la totalité des soins pour les enfants, les personnes âgées, handicapées, … sans aide ni service adéquat. Un travail qui, la plupart du temps, retombe au sein des familles sur les épaules des femmes. Ces situations poussent de nombreuses femmes à chercher des emplois à temps partiels afin de combiner leurs différentes responsabilités. Mais cela limite leur revenu, leurs droits sociaux ainsi que leur accès à une pension complète …

    Mais pour combattre le sexisme et l’oppression des femmes, il ne suffit pas de grandes déclarations ou d’avoir suffisamment de femmes sur ses listes électorales. Il est essentiel de lutter pour de meilleures conditions de vie afin d’assurer la base matérielle essentielle à l’émancipation des femmes. Et  l’argent existe. Si les politiciens arrêtent leurs cadeaux aux multinationales et cherche l’argent là où il est, il y aurait assez d’argent pour refinancer les services publics et des pensions décentes pour toutes et tous. Le choix du gouvernement est clair : s’attaquer aux conditions de vie et de travail des 99% de la population et protéger les richesses des plus riches.

    Nous revendiquons une pension juste pour toutes et tous

    • Les pensions minimum doivent être relevées à au moins € 1.500 bruts par mois
    • Il faut porter les pensions du secteur privé à 75% du salaire moyen
    • Ne pas toucher aux pensions du secteur public ni aux périodes assimilées
    • La pension doit revenir à 65 ans
    • Les droits doivent être individualisés de manière à permettre une indépendance financière des femmes
    • Des services publics de qualité accessibles à toutes et à tous sont indispensables

    La lutte ne fait que commencer

    Ce 19 décembre 2017, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer cette réforme des pensions. Ce n’est qu’un début, il est essentiel de construire un plan d’action afin d’arrêter effectivement les plans du gouvernement. Et les femmes doivent également jouer un rôle important à jouer dans ces mobilisations. Il est nécessaire qu’elles participent activement à ces luttes et dénoncent l’hypocrisie du gouvernement afin de construire un mouvement combatif qui pourra imposer ses revendications.

     La campagne ROSA soutient également des campagnes de syndicalisation de femmes. C’est essentiel pour construire un mouvement fort et uni, certainement dans les secteurs où elles sont majoritaires. Que ce soit dans les grandes institutions/entreprises ou dans les « petites structures » (moins de 50 travailleurs), nous ne pouvons stopper ces attaques et obtenir de nouvelles victoires qu’en luttant ensemble et en poussant les directions syndicales à organiser la riposte. Syndiques toi et défends tes droits !

    Sources :

    • « Femmes et hommes sont-ils égaux ? En 2017, l’écart salarial est encore de 20 % ! », FGTB, vu le 18/12/2017 sur http://www.fgtb.be/-/femmes-et-hommes-sont-ils-egaux-en-2017-l-ecart-salarial-est-encore-de-20-
    • « Nos pensions : trois piliers, trois régimes», Eneo, vu le 18/12/2017 sur http://www.eneo.be/analyses-2017/etudes-analyses/analyses/analyses-2017/nos-pensions-trois-piliers-trois-regimes.html
    • Pension: comprendre la réforme des périodes assimilées », L’écho, 7/12/2016
    • « Les périodes assimilées, victime des mesures visant à « valoriser » le travail pour le calcul de pension », Eneo, avril 2017
    • « La réforme des pensions: voici comment le gouvernement nous “retraite” », RTBF, 4/11/2016, vu sur https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_la-reforme-des-pensions-voici-comment-le-gouvernement-nous-retraite?id=9447590
    • « Pensions : lourdes attaques sur les périodes assimilées », CEPAG, décembre 2016
    • « Pour le Conseil de l’égalité des chances, «la réforme des pensions discrimine les femmes» », Le soir, 24/11/2017
    • « Travailler plus longtemps pour une pension plus basse », FGTB Wallone, 2/10/2017
    • « Les réformes du ministre Bacquelaine : un retour en arrière », mars 2016, vu le 18/12/2017 sur https://bruxelles-hal-vilvoorde.csc-en-ligne.be/Images/160307-dossier-presse-pensions-tcm199-384293.pdf
    • « La pension minimale sera augmentée pour seulement 40 % des femmes », La Libre, 3/10/2016
    • « Nos pensions sont en danger, tant dans le secteur privé que dans les services publics ! », FGTB-ABVV, 30 juin 2017
    • « La FGTB réunit 600 déléguées et dénonce la politique du gouvernement «contre les femmes» », Sudinfo.be, 17/12/2017

    [1] « Femmes et hommes sont-ils égaux ? En 2017, l’écart salarial est encore de 20 % ! », FGTB, vu le 18/12/2017 sur http://www.fgtb.be/-/femmes-et-hommes-sont-ils-egaux-en-2017-l-ecart-salarial-est-encore-de-20-

    [2] « La FGTB réunit 600 déléguées et dénonce la politique du gouvernement «contre les femmes» », Sudinfo.be, 17/12/2017

    [3] « Nos pensions : trois piliers, trois régimes », Eneo, vu le 18/12/2017 sur http://www.eneo.be/analyses-2017/etudes-analyses/analyses/analyses-2017/nos-pensions-trois-piliers-trois-regimes.html

    [4] « Nos pensions : trois piliers, trois régimes », Eneo, vu le 18/12/2017 sur http://www.eneo.be/analyses-2017/etudes-analyses/analyses/analyses-2017/nos-pensions-trois-piliers-trois-regimes.html

  • Manifestation combative à Bruxelles contre la violence envers les femmes

    Le 25 novembre est la date de la Journée internationale contre la violence contre les femmes. Des actions ont donc eu lieu partout dans le monde à l’instar des années précédentes mais, cette fois-ci,   ces mobilisations ont pris place dans le cadre de la croissance des luttes féministes contre la violence, les discriminations, le harcèlement, la culture du viol,… A Bruxelles, une manifestation a réuni quelque 3000 personnes à l’appel de la plateforme Mirabal. La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) était bien entendu présente avec une délégation animée et combative. “La place des femmes est dans la lutte”, pouvait-on lire sur les tracts et les banderoles de ROSA. Vous pouvez accéder ici au tract qui a été distribué.

    Reportage-photos de Liesbeth

    Betoging tegen geweld op vrouwen // Liesbeth

    Reportage-photos de Mario

    Betoging tegen geweld op vrouwen // Mario

    Reportage-photos de Jean-Marie

    Betoging tegen geweld op vrouwen // Jean-Marie

  • La place des femmes… est dans la lutte !

    Il est crucial de descendre dans la rue, comme aujourd’hui, pour construire un mouvement contre les violences faites aux femmes !

    Tract de la campagne ROSA distribué lors de la manifestation du 25 novembre contre la violence contre les femmes

    Les hashtags #meetoo, #balancetonporc sont très importants pour clarifier que ça suffit, qu’on n’accepte plus cette violence. Mais la lutte contre la violence et l’intimidation ne doit pas s’arrêter là. Elles ne sont pas séparées de la position secondaire de la femme dans cette société. Une réelle émancipation est impossible dans un désert social. C’est pourquoi ROSA considère que la lutte contre le sexisme et celle contre l’austérité sont un seul et même combat.

    Les mesures d’austérité des différents gouvernements détricotent nos services publics et augmentent la charge de travail domestique ; elles obligent les travailleuses et les travailleurs à accepter des emplois toujours plus précaires ; tout cela mène à une position extrêmement vulnérable des femmes dans la société. De cette manière, des entreprises comme Rich meets beautiful ont un boulevard pour pousser des étudiantes, par exemple, à se prostituer pour financer leurs études. A chaque fois, les femmes sont les plus touchées par le néoliberalisme. Notre corps est devenu une marchandise (pub, porno,…) pour leurs profits.

    Enfin, le sexisme, comme le racisme et la LGBTQI+phobie sont des instruments de division pour mieux imposer un système reposant sur l’exploitation et les inégalités.

    8 MARS : Journée internationale de lutte pour les droits des femmes ORGANISONS DES ACTIONS DANS UN MAXIMUM DE VILLES CONTRE LE SEXISME ET L’AUSTÉRITÉ !

    STOP AUX VIOLENCES & À LA PRÉCARITÉ

    Stop à la marchandisation du corps des femmes !

    • Stop à la banalisation des violences faites aux femmes dans les médias (pubs, pornos, séries,…) !
    • Stop à l’utilisation de nos corps comme objets pour augmenter les profits des entreprises !
    • Pour l’utilisation des espaces publicitaires à des fins sociales (prévention, culture,…) !
    • Pour le droit de s’habiller comme on le souhaite : Stop à la culpabilisation des victimes de viol !

    L’austérité est une violence économique.Défendons nos services publics !

    • Pour un refinancement public du secteur social afin d’offrir un accompagnement correct aux victimes, mais également de faire un réel travail de prévention et de conscientisation !
    • Pour un refinancement public de l’enseignement, afin notamment d’assurer que l’éducation sexuelle et affective des jeunes ne se fasse pas principalement par internet et le porno !
    • Défendons le droit à l’avortement ET le droit d’avoir des enfants sans risquer de tomber dans la pauvreté !
    • Pour la formation des travailleurs de terrain (police locale, éducateurs, accompagnateurs de bus et trains, …) à la prévention et à la gestion des agressions !
    • Pour plus de transports publics avec plus de personnel d’accompagnement !

    Contre les violences, luttons pour l’indépendance économique des femmes !

    • Pour des emplois de qualité avec de bons salaires pour toutes et tous !
    • Pour la fin du statut de cohabitant et une revalorisation des allocations sociales !
    • Contre le harcèlement et les agressions sexuelles au travail, syndiquons-nous pour être partie prenante de la lutte pour un travail sécurisé !

    Luttons contre le système qui engendre le sexisme !

    • Le sexisme, ce n’est pas un problème individuel, mais de société !
    • Le sexisme existera aussi longtemps que les inégalités seront présentes !
    • C’est pourquoi ROSA lutte aussi contre le système qui engendre inégalités et discriminations – le capitalisme – et veut participer à la construction d’une société socialiste !

    REJOINS LA CAMPAGNE ROSA !

    La campagne ROSA a été initiée le 8 mars 2017 par le PSL (Parti Socialiste de Lutte) et EGA (Etudiants de Gauche Actifs). Depuis, des comités ROSA se développent dans plusieurs villes. La campagne ROSA se veut un instrument de lutte ouvert à toutes et tous. Avec ROSA, nous organisons des débats et des actions dans les quartiers, sur les campus et les écoles contre le sexisme quotidien, la culture du viol, les coupes budgétaires dans le non-marchand et ailleurs,… et contre toutes les formes de discrimination et d’exploitation.

    Nous participons aux mouvements féministes en défendant la nécessité de combattre parallèlement l’austérité qui détériore encore plus la condition des femmes. Nous soutenons la syndicalisation des femmes pour que le mouvement syndical défende aussi la nécessité de lutter contre le sexisme, car l’unité des (futurs) travailleuses et travailleurs est nécessaire pour obtenir des victoires. Partout, nous voulons défendre la nécessité de combattre le capitalisme et notre volonté de construire une société socialiste qui offre les bases matérielles nécessaires à l’émancipation des femmes pour en finir avec les discriminations et l’exploitation.

    8 mars : journée d’action contre le sexisme et l’austérité

    Participe avec la campagne ROSA à l’organisation d’actions le jeudi 8 mars dans ta ville (rassemblement, manifestation, action pour sensibiliser les jeunes de ton campus,…). Construisons ensemble un mouvement de Résistance contre l’Oppression le Sexisme et l’Austérité.

    Prends contact avec nous pour participer au comité ROSA de ta ville et organiser une telle action! Nous avons des comités ROSA dans une série de villes et d’autres sont en construction. S’il n’y a pas encore un comité ROSA près de chez toi, des membres de ROSA seront ravis de venir t’aider à en mettre un sur pied.

    31 mars : conférence nationale de ROSA à Bruxelles – Quel programme pour venir à bout du sexisme ?

    Le samedi 31 mars, nous organiserons une conférence ROSA nationale un an après le lancement de cette campagne. Différents ateliers prendront place au sujet de la lutte contre le sexisme dans les écoles et unifs ainsi que sur les lieux de travail. Nous pourrons y discuter du lien entre racisme et sexisme,… Nous voulons également y aborder les expériences de lutte à l’étranger, comme le combat victorieux de ROSA-Irlande pour l’organisation d’un référendum en faveur du droit à l’avortement.

    Cette conférence sera également l’occasion d’évaluer la première année d’existence de la campagne ROSA et de partager les différentes expériences des comités ROSA pour faciliter leur développement et la constitution d’autres.

    Cette journée permettra aussi de réfléchir aux thèmes que nous voulons développer à l’avenir et aux initiatives que l’on voudrait mettre sur pied. Cette journée, c’est aussi la tienne ! Participe à son organisation !

    • Tu souhaites rejoindre la campagne ROSA ? (cotisation = 5€, avec la brochure de présentation)
    • Tu veux participer à la mise sur pied d’une action le 8 mars près de chez toi ou aider à organiser la conférence ROSA ?
    • Tu voudrais en savoir plus sur la campagne ROSA, discuter de notre brochure de présentation avec une membre ?

    Alors, prends contact avec nous ! 

    0496 83 02 56 – WWW.CAMPAGNEROSA.BE – CONTACT@CAMPAGNEROSA.BE

  • ROSA: Une campagne dynamique pour un féminisme socialiste

    Dans ce contexte de ré-émergence des luttes de masse pour les droits des femmes à travers le monde (aux États-Unis, en Pologne,…) et alors que la colère contre le sexisme s’exprime de plus en plus, le Parti Socialiste de Lutte (PSL) et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont lancé une campagne liant le combat antisexiste à la lutte contre l’austérité. Encore à l’état de projet il y a un an, cette initiative bénéficie aujourd’hui d’une belle dynamique qui remet à l’ordre du jour un féminisme socialiste.

    Par Emily, coordinatrice nationale de la campagne Rosa (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité)

    Avant de lancer la campagne, nous avons pris le temps de développer notre approche politique, résumée au sein d’une brochure.

    Nous y avons esquissé des réponses à des questions telles que : A qui profite le sexisme ? Nous ne pensons pas qu’il est en premier lieu favorable aux hommes, mais bien à une minorité de super-riches qui profitent de la marchandisation de nos corps (publicité,…) et des bas salaires dans le secteur des soins aux personnes, s’appuyant sur le stéréotype que ce sont des compétentes naturelles des femmes qu’il est inutile de rémunérer. Le sexisme permet au gouvernement de plus aisément couper dans les services publics en glorifiant le rôle traditionnel des femmes et en omettant la surcharge de travail domestique non payé. Le sexisme – comme le racisme, l’homophobie, etc. – est également un puissant instrument de division !

    ? Si ce n’est pas encore fait, lisez cette brochure et planifions une discussion sur base de cette dernière !

    Mars 2017 : Lancement de la campagne ROSA, Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité.

    ROSA est une campagne orientée vers l’action. À l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des Femmes, nous avons organisé une manifestation contre le sexisme à Gand auquel 600 jeunes ont participé. Cela faisait longtemps que l’on n’avait plus vu une telle mobilisation un 8 mars.

    Les actions et la manif à l’occasion du 8 mars ont été suivies par une journée officielle de lancement de la Campagne ROSA. Pas moins de 150 personnes se sont réunies pour un partage d’expériences de luttes contre le sexisme et l’austérité et réfléchir à la construction des combats à venir. Une militante américaine est par exemple venue parler des énormes Women March pour s’opposer au sexisme à la Trump. Des ateliers se sont aussi consacrés aux différentes facettes que revête le sexisme : dans les écoles, sur les campus ou encore sur les lieux de travail.

    ? Partout dans le monde, les luttes contre le sexisme prennent de l’ampleur (USA, Chili, Inde, Pologne, Islande, Irlande, Turquie…). La campagne ROSA souhaite refaire du 8 mars, en Belgique aussi, une véritable journée de lutte contre le sexisme et les politiques qui dégradent toujours plus nos conditions de vie. Pour cela, les organisations féministes et du mouvement ouvrier ont un rôle crucial à jouer.

    En 9 mois, une série d’activités et de nombreuses expériences

    Le très combatif bloc ROSA à la manif « Trump Not Welcome » ; les stands aux Prides; les interventions dans les grèves et actions du non marchand où l’on retrouve le plus de femmes en lutte ; le cortège contre le sexisme à l’ULB et la manif pour le droit à l’avortement ; etc. : ROSA veut être présent sur différents terrains et mettre en avant que les luttes féministes sont des luttes contre le système, mais aussi qu’une lutte efficace contre l’austérité doit aussi comprendre une lutte contre toutes les formes de division.

    Durant l’été, nous avons milité sur de nombreux festivals avec notre campagne ‘‘My body, my choice’’, contre la marchandisation du corps des femmes, pour le droit de choisir si et quand on veut des enfants sans que la question financière rentre en ligne de compte,… Nous avons surtout pu faire connaître ROSA et son approche, ainsi plusieurs personnes sont devenues membres de la campagne. À l’aide de nos autocollants et badges, nous avons également récolté des fonds sans lesquels il nous est impossible d’imprimer des tracts, affiches,… pour pouvoir continuer à militer.

    ? Vous pouvez également soutenir financièrement la campagne ROSA : chaque euro compte !

    Des groupes ROSA se réunissent désormais régulièrement dans différentes villes (Gand, Liège, Bruxelles…).

    D’autres sont en cours de constitution. Ces réunions sont l’occasion d’aborder un point plus spécifique tel que le harcèlement sexiste, c’est cause et comment le combattre, l’impact des coupes dans les services publics sur les femmes ou encore l’essor des luttes pour les droits des femmes dans le monde. Nous discutons aussi des revendications que nous voulons mettre en avant dans les prochaines actions que l’on organise ou auquel on participe.

    ? Vous aussi, rejoignez ROSA et participez aux réunions! Participer aux actions c’est bien, mais s’organiser c’est mieux : alors nous devenons plus fort que la somme des individus. S’il n’y a pas encore de groupe ROSA près de chez toi, pourquoi ne pas en construire un avec le soutien de membres de ROSA d’autres régions !

    >> Campagnerosa.be

  • Mon corps, mon choix ! La lutte en Irlande à un stade crucial

    Cet automne sera d’une grande importance pour le droit à l’avortement en Irlande, qui y est toujours interdit par le 8ème amendement de la Constitution. L’abrogation de cette loi anti-avortement est exigé sous le slogan ‘Repeal the 8th’ (‘Abroger le 8ème’). Ces dernières années, le soutien pour celui-ci a considérablement augmenté, tout particulièrement parmi les jeunes et les femmes. Il existe aujourd’hui une nouvelle génération qui défend avec confiance le droit de décider de son propre corps.

    Le gouvernement a mis en place une ‘Assemblée des Citoyens’ de 100 personnes ordinaires, en espérant mettre la question de côté. Mais de cette Assemblée sont sorties des recommandations progressistes qui ont accru la pression pour réellement organiser un référendum sur le droit à l’avortement. Les politiciens conservateurs feront tout pour l’empêcher. La pression doit donc rester élevée.

    La campagne ROSA en Irlande (‘for Reproductive rights, against Oppression, Sexism & Austerity’) et les parlementaires de ‘Solidarity’ (dont fait partie le Socialist Party, section-sœur du PSL en Irlande), parmi lesquels Ruth Coppinger, jouent un rôle majeur dans ce domaine. Ils mobilisent pour la grande ‘March for Choice’ (‘Marche pour le choix’) du 30 septembre (juste après la production de ce journal). La pression publique est telle que la commission parlementaire qui traite les recommandations de l’Assemblée des Citoyens ne parvient pas à s’en sortir avec ses manœuvres. Avec Ruth Coppinger au sein de la commission parlementaire, la pression publique est fortement relayée en son sein.

    Ruth Coppinger sera présente à Bruxelles le 21 octobre prochain à l’occasion du week-end ‘Socialisme 2017’ (informations pratiques et programme de l’événement). Nous lui avons demandé une réaction :

    ‘‘L’Assemblée des citoyens a été créée par le parlement l’an dernier dans une tentative désespérée de casser la dynamique croissante en faveur de l’abrogation du 8ème amendement. L’establishment s’attendait à des conclusions conservatrices, mais cette Assemblée a refusé de s’y conformer ! Forcer les gens ordinaires à prendre des décisions controversées est clairement une entreprise risquée.

    ‘‘Après avoir récolté informations et arguments, l’Assemblée a finalement conclu que le Dáil (le Parlement irlandais) devait absolument agir, que le 8ème amendement devait être abrogé et droit à l’avortement introduit pour des raisons de santé, socio-économiques ou liées à une anomalie fœtale fatale pour la mère et/ou l’enfant dans les premières 22 semaines et ‘‘sans restriction quant à la raison’’ dans les premières 12 semaines.

    ‘‘Le premier forum public sur le droit à l’avortement a formulé des recommandations radicales. Mais le Parlement est ultra-conservateur. Un seul groupe du Dáil, ‘Solidarity-People Before Profit’, plus une poignée de parlementaires appuient ces propositions.

    ‘‘En tant qu’activiste socialiste et pro-choix au sein du comité parlementaire, au nom de Solidarity et People Before Profit, je défendrai l’abrogation complète du 8ème amendement et pour qu’il n’y ait rien concernant le corps des femmes dans la Constitution. J’exigerai la reconnaissance juridique du droit à l’avortement.

    ‘‘Solidarity a défendu l’idée d’un référendum qui proposerait les recommandations de l’Assemblée des Citoyens. Ce serait bien mieux que de laisser la décision à une commission parlementaire non représentative.

    ‘‘Il y a quelques temps, l’establishment irlandais avait jugé nécessaire de soumettre le mariage homosexuel à un référendum car il n’osait pas lui-même prendre de décision. Les liens sont étroits entre l’establishment et l’Eglise catholique. On ne peut donc pas leur faire confiance pour proposer des mesures sociales qui, dans d’autres États de l’Union européenne, semblent pourtant évidentes, comme la séparation de l’Eglise et de l’État, l’instauration d’une éducation sexuelle sans culpabilisation ou jugement, une contraception gratuite ou à prix abordable et, bien sûr, le droit à l’avortement. Un mouvement social très fort et très actif va devoir arracher tout cela.

    ‘‘Cinq ans après la mort de Savita Halappanavar [une jeune femme décédée suite à une fausse couche après qu’un avortement lui ait été refusé, NDLR], il est incroyable nous ne puissions toujours pas avoir de loi permettant l’avortement.

    ‘‘Tous les partis et les parlementaires indépendants doivent maintenant être défiés sur cette position. Certains élus des partis traditionnels considèrent encore les femmes comme le ‘‘sexe faible’’. D’autres se taisent. Nous ne devons pas leur permettre de maintenir leurs positions médiévales. Mais même les partis favorables à l’abrogation du 8ème amendement, comme le Parti travailliste et les Verts, soutiennent une série de conditions avant d’avoir droit à l’avortement. Cela signifie qu’ils vont moins loin que la vielle loi britannique qui a 50 ans. Le Sinn Féin, tout en soutenant l’abrogation, ne soutient l’avortement que s’il y a une ‘‘grave menace’’ pour la santé mentale de la femme. Il s’agit de la possibilité déjà existante d’avortement pour éviter le suicide. Mais récemment encore, une victime de viol aux tendances suicidaires désireuse d’avorter s’est vue refuser ce droit ! L’approche du Sinn Fein doit changer : si ce n’est pas maintenant, quand alors ?

    ‘‘On dit parfois que nous vivons des moments historiques. Aujourd’hui, l’occasion existe certainement de gagner un changement social historique en Irlande : l’abrogation de cet odieux 8ème amendement qui nous a été infligé par l’Eglise catholique et des politiciens opportunistes. Ce à quoi ressemblera la législation sur l’avortement pourra aussi être déterminé par la force du mouvement. Nous devons faire tout notre possible pour faire défendre les progrès historiques des femmes, des femmes enceintes et de toute cette génération.’’

  • Manifestation ‘‘Avortement, les femmes décident !’’ & cortège contre le sexisme

    Ce 28 septembre nous étions près de 2000 à manifester à Bruxelles pour les droits des femmes, la liberté de disposer de leur corps et le droit à l’avortement et à la santé ! La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) était présente avec une dynamique délégation de jeunes pour marcher au côté de nombreuses organisations féministes belges et européennes. Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait plus vu une telle mobilisation pour défendre la liberté des femmes sur leurs corps.

    Par Emily (Namur)

    Manifestation ‘‘Avortement, les femmes décident !’’

    La campagne ROSA s’est inscrite depuis le début dans l’initiative de la manifestation européenne pour le droit à l’avortement en solidarité avec les luttes des Espagnoles, des Polonaises, Irlandaises, Américaines, etc. Les mouvements réactionnaires tentent un peu partout d’imposer de contrôler le corps des femmes. Mais en même temps, chaque jour, on a la preuve que la lutte paye. Ainsi en Irlande, le large mouvement pour le droit à l’avortement – au sein duquel ROSA-Irlande joue un rôle prépondérant – a enfin obtenu la tenue d’un référendum sur cette question ! Aujourd’hui, cet acte y est toujours passible de 14 ans de prison et son interdiction est inscrite dans la constitution !

    Nous avons également manifesté pour défendre un droit complet à l’avortement en Belgique, mais pas uniquement : nous défendons une approche pro-choix. Nous avons besoin d’un refinancement des services publics pour une contraception et une éducation sexuelle gratuite, accessible et de qualité, ainsi que pour le droit à un avortement accessible et sécurisé ! Mais pour assurer un réel choix, nous défendons aussi le droit d’avoir des enfants sans risquer de tomber dans la pauvreté : pour des allocations familiales couvrant le coût réel des besoins d’un enfant, des emplois de qualité et des services publiques en suffisance ! C’est pourquoi nous avons, entre autres scandé ‘‘crèches publiques, pilules gratuites’’.

    Cortège contre le sexisme

    Près de 200 étudiantes et étudiants ont participé au cortège contre le sexisme organisé par la campagne ROSA au départ de l’ULB et passant par la VUB. Nous avons ainsi pu faire le plein d’énergie militante pour rejoindre tous ensemble la manifestation européenne pour le droit à l’avortement.

    Un réel choix des femmes sur leurs corps inclut le droit de s’habiller comme on le souhaite. Le scandale de l’email pour les proclamations en médecine en juin dernier recommandant que ‘‘les jeunes femmes revêtent une robe ou une jupe ainsi qu’un joli décolleté’’ illustre la nécessité d’une campagne forte contre le sexisme sur nos campus et nos écoles, mais aussi pour un avenir décent pour toutes et tous.

    Cette semaine, un camion publicitaire était garé devant l’ULB promouvant le ‘‘sugar dating’’ et banalisant la prostitution étudiante. Cela renforce encore le besoin d’un mouvement contre le sexisme. Entre le coût des études, les transports, le logement,… – ce à quoi s’ajoutent encore souvent les difficultés familiales dues aux politiques d’austérité – la précarisation s’approfondit parmi les étudiants. Combattre le sexisme signifie de lutter contre les politiques qui réduisent l’accès aux études d’une part et contre ceux qui profitent de cette situation avec des pubs qui encouragent les étudiantes à se prostituer pour subvenir à leurs besoins d’autre part. ‘‘On n’a pas à se prostituer pour payer ses études !’’ pouvait-on lire sur nos pancartes.

    Avec la campagne ROSA nous défendons que la lutte contre le sexisme n’est pas une lutte des femmes contre les hommes, mais une lutte contre un gouvernement qui mène des politiques d’austérité qui précarisent toujours plus les jeunes et les travailleurs (avec ou sans emplois) et encore plus durement les femmes.

    Photos de Liesbeth :
    ROSA @ vrouwenmars // Foto's door Liesbeth

    Photos d’Emily :
    ROSA Manifestation du 29 septembre 2017

  • Stoppons la publicité pour la prostitution ! Mon corps, mon choix, pas leurs profits !

     

    Ce lundi matin, un camion publicitaire de la société RMB (RichMeetBeautiful) a été posté à côté de l’ULB : « Hey les étudiantes ! Améliorez votre style de vie. Sortez avec un sugar daddy ». Ni plus ni moins cette société banalise la prostitution étudiante à travers sa publicité nauséabonde. Plus que jamais, il est nécessaire de lutter contre le sexisme, la précarité et pour un avenir décent pour toutes et tous.

    Le départ se fera à 16h Av. Héger devant le foyer (campus du Solbosch).

    Entre le coût des études, les transports, le logement… la précarisation s’approfondit parmi les étudiants. Tout compris, c’est près de 10.000 € que les familles doivent débourser par étudiant chaque année, et cela dans un contexte de pénuries généralisées (manque de logements sociaux, de place en crèche…) et de coupes budgétaires à tous les niveaux de pouvoir. De 2006 à 2016, le nombre d’étudiants au CPAS a doublé et le nombre de jobistes étudiants employés toute l’année a augmenté de 70 % en cinq ans, un secteur où les inégalités salariales entre homme et femme est aussi une réalité : 262€ en moins par an en moyenne.

    Une situation dans laquelle une société comme RMB peut s’immiscer. Face à la précarisation étudiante, les étudiantes peuvent bien vendre leur corps aux riches pour subvenir aux coûts des études et de la vie. Le PDG de RMB, Sigurd Vedal, prévoit « 300 000 inscriptions de membres belges d’ici la fin de l’année 2018 ». La Belgique constituant un de ses « 5 marchés prioritaires, nous avons choisi d’utiliser un marketing de masses. » Ils prévoient la circulation de 10 véhicules publicitaires à travers Bruxelles le mois prochain, prioritairement aux abords des universités.

    Les dégoûtants s’affichent en pleine rue ? Les dégoutées et dégoutés doivent faire de même ! Une plainte a été déposée auprès du Jury d’Éthique publicitaire. Cela pourrait empêcher cette publicité d’être diffusée, mais ce n’est pas suffisant pour résoudre les problèmes. Ce jeudi 28 septembre, ROSA a pris l’initiative d’organiser un cortège contre le sexisme au départ de l’ULB, pour rejoindre la manifestation européenne pour l’accès à l’avortement.

    Le départ se fera à 16h Av. Héger devant le foyer (campus du Solbosch).

    • Luttons pour un campus sans sexisme.
    • Luttons contre la précarité, pas de prostitution pour payer ses études.
    • Stop à la marchandisation du corps des femmes, qui banalisent la prostitution et les agressions sexuelles.
    • Pour un enseignement gratuit et accessible à tous.
    • Pour un refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7 % du PIB.
    • Pour un salaire étudiant qui couvre l’ensemble des coûts des études.
  • Mes vêtements, ma contraception, mon choix! Ensemble le 28 septembre contre le sexisme!

    Les femmes ne sont ni des objets, ni des espaces publics dont on peut disposer selon son bon vouloir. Malheureusement, les récentes mesures prises par divers gouvernements encouragent les discriminations et les violences à l’encontre des femmes. Que ce soit concernant la liberté de se vêtir comme on le souhaite ou l’accès à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse), le droit des femmes à disposer de leur propre corps est devenu de nouveau limité.

    Par Julie N. (Liège)

    Depuis quelques années, nous observons une reprise des luttes des femmes, stimulée par les attaques contre nos acquis du passé. Au cours des grandes mobilisations des années ‘60 et ‘70, la classe dominante s’est vue forcée de céder du terrain. Divers droits ont été acquis, des droits qui peuvent nous sembler élémentaires aujourd’hui mais qui sont pourtant bel et bien en danger. Nous avons connu plusieurs avancées importantes au niveau de la liberté sexuelle, mais le capitalisme s’en est saisi pour accroître les profits d’industries extrêmement florissantes basées sur l’exploitation du corps de la femme et le sexisme telles que la pornographie, les cosmétiques, la chirurgie plastique,… Ces secteurs reposent aujourd’hui essentiellement sur des clichés sexistes véhiculés par la société actuelle.

    Sexisme quotidien, harcèlement et viol

    Un système en crise – comme c’est actuellement le cas du capitalisme – forme le terreau idéal pour des forces conservatrices et réactionnaires qui combattent l’émancipation des femmes. Fin janvier, Donald Trump a ainsi signé un décret interdisant le financement d’ONG internationales soutenant l’avortement (en 2016, 27 millions de femmes de pays défavorisés avaient pu accéder à des moyens contraceptifs par ce biais(1)). Dans l’Etat du Missouri, une loi a été votée en juin dernier pour permettre aux employeurs et aux propriétaires de licencier ou d’expulser une femme qui aurait subi un avortement, qui aurait eu un enfant hors mariage, ou qui prendrait tout simplement une contraception. Cela autorise donc de fait les employeurs et propriétaires à poser ces questions durant les entretiens, bafouant les droits des femmes les plus primaires.

    Dans la société capitaliste, les discriminations constituent un outil pour diviser la population tandis que l’élite dominante continue d’amasser des profits, notamment en ayant instrumentalisé les acquis des luttes pour la libération sexuelle avec l’industrie pornographique où s’épanouissent les stéréotypes et l’image de la femme en tant qu’objet soumis et offert. La culture du viol a été renforcée de la sorte. Dans d’autres secteurs, l’image de la femme-objet est devenue tellement omniprésente (dans les jeux vidéo, au cinéma, dans l’industrie musicale, dans la publicité, etc.) que l’espace public peut être une véritable agression permanente.

    Voir des produits accompagnés de femmes ravalées au rang de vulgaire décoration banalise les agressions sexuelles et le harcèlement. Pourtant, les victimes de viol ou de harcèlement doivent le plus régulièrement se défendre en expliquant comment elles étaient habillées, pourquoi elles sont rentrées seules, si elles n’avaient pas bu un verre de trop,… Les victimes doivent faire face à la minimisation du viol (‘‘ce n’est pas si grave que ça’’), à la négation du non-consentement (‘‘elle a dit ‘‘non’’, mais elle pensait ‘‘oui’’) et au blâme (‘‘elle l’a cherché’’).

    Une chose aussi évidente et légitime que le choix de ses vêtements est devenue synonyme de parcours du combattant. C’en est arrivé à un point où les écoles (secondaires et primaires) interdisent certaines tenues aux filles au sein de l’établissement sous peine de renvoi, rappelant ainsi que l’éducation des filles est moins importante que leur tenue. Cette discrimination se poursuit dans les études supérieures. S’il n’est plus question de renvoi, les humiliations sont régulières. On se souvient de ce mail du secrétariat de l’ULB envoyé en mai dernier aux diplômés et dans lequel il était demandé aux étudiantes de ‘‘revêtir une jupe ou une robe ainsi qu’un joli décolleté’’. Suite au scandale, des étudiantes avaient ensuite révélé un email envoyé en 2012 pour la proclamation de médecine dans lequel on pouvait lire : ‘‘Mesdames, un joli décolleté et de jolies gambettes feront parfaitement l’affaire, cela dit, si vous n’avez pas eu le temps de passer chez l’esthéticienne, nous vous pardonnerons le port du pantalon !’’

    A côté de cela, tous les paradoxes de cette société s’expriment dans ses injonctions quotidiennes : ‘‘soyez sexy, mais pas salope’’, ‘‘soyez naturelles, mais épilez-vous et maquillez-vous’’, ‘‘soyez intelligentes, mais moins qu’un homme’’, ‘‘soyez minces, mais pas maigres’’. Cette société nous conditionne à penser que le corps d’une femme est un espace public que tout le monde a le droit de mutiler, de critiquer et de toucher. Il n’est pas surprenant de se prendre une main aux fesses dans la rue, cela fait même partie du quotidien ! En Belgique, en 2014, on estime à 25 % le nombre de femmes ayant subi un harcèlement physique (qui va donc au-delà de l’agression verbale, avec contact physique non consenti) dans des lieux publics(2).

    La contraception et l’IVG: des droits loin d’être accessibles à toutes

    Le capitalisme transforme tout en marchandise. Tout se vend, tout s’achète, tout doit générer du profit. Dans cette logique, les droits reproductifs et sexuels passent bien évidemment à la trappe. En Belgique, les récentes mesures prises par la Ministre de la santé Maggie De Block (Open-VLD) rendent l’accès à la pilule du lendemain presque impossible, car le budget destiné à cela pour les plannings familiaux a été coupé et la pilule vendue en pharmacie est très chère. Une pilule du lendemain coûte entre 10€ et 25€, ce qui est loin d’être accessible dans une situation de détresse. Ajoutons à cela qu’une femme s’expose au jugement du pharmacien et des autres clients alors que la pression sociale est déjà énorme sur les filles sexuellement actives. On ne compte plus les humiliations et discriminations sur base de cette liberté sexuelle. Cette mesure empêche toute une couche de femmes de disposer comme elles le souhaitent de leur corps.

    En Europe le droit à l’avortement n’est pas partout acquis. En Irlande, on peut être condamnée à 14 années de prison pour un avortement. En Pologne, l’avortement n’est possible que sous certaines conditions et même cela était de trop pour le gouvernement actuel. A Malte et à Chypre, la loi est aussi très restrictive. En Grèce et en Italie, ce droit est fortement limité par le refus des médecins de le pratiquer (80% en Italie) sous pression sociale, religieuse et politique. En Hongrie, la nouvelle loi constitutionnelle protège l’embryon à partir de la fécondation, donc l’avortement est impossible (Knack, 06/06/2016).

    Cela met les femmes en danger. L’alternative à un avortement sécurisé est un avortement clandestin dans de mauvaises conditions. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les avortements clandestins représenteraient 49 % de la totalité des avortements(3).Chaque année, 47.000 femmes décèdent des suites d’un avortement clandestin(4).

    Les raisons derrière un avortement sont souvent économiques. Nombreuses sont celles qui agissent de la sorte par peur de sombrer dans la pauvreté (une personne pauvre sur quatre vit en famille monoparentale en Belgique). Dans ces familles monoparentales, le risque de chômage est trois fois plus élevé que dans un couple et les temps partiels sont également plus répandus. Nous ne pouvons donc pas affirmer que ces femmes font un réel choix puisqu’il est contraint par la position économique plus faible des femmes dans la société ! Si les allocations familiales couvraient le coût réel de l’éducation d’un enfant, si les bourses d’étude étaient plus accessibles, que les services publics étaient gratuits et de qualité, si le logement était abordable et si les salaires et allocations étaient assez élevés, une grande partie de ces femmes choisiraient d’avoir un enfant par désir et non après un savant calcul.

    Pour un féminisme socialiste

    Nous luttons également pour que les femmes aient accès à une contraception gratuite, de qualité et adaptée à leur mode de vie. Un contraceptif comme la pilule, l’anneau vaginal, le patch ou encore la piqûre contraceptive coûte entre 2 et 30€ par mois. Pour d’autres contraceptifs comme l’implant ou le stérilet il faut compter jusqu’à 148€, avec un remboursement plus ou moins effectif jusque 21 ou 26 ans selon les mutuelles.

    En tant que féministes socialistes, nous luttons pour des cours d’éducation sexuelle et affective dans l’enseignement, qui doit être refinancé pour devenir accessible et de qualité. Un plan radical d’investissements public dans les services publics et sociaux est nécessaire. Nous exigeons que les femmes puissent s’habiller comme elles le souhaitent sans être harcelées ni discriminées. Nous sommes convaincus qu’il faut également nationaliser les secteurs clés de l’économie et les placer sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs. Tant que la petite minorité des capitalistes gardent le contrôle sur l’économie, sur ce qui est produit et qui va partir avec le profit, ils vont continuer de propager ce sexisme parce que cela leur rapporte d’énormes profits. C’est seulement en arrachant ce contrôle avec la majorité de la population que nous serons capables de nous débarrasser de ce sexisme quotidien et institutionnel.

    Ensemble le 28/09 ! Rejoins-nous ce 28/09 à 17h30 Parc du Cinquantenaire pour lutter contre le sexisme !

    Manifestation à l’initiative de la Marche Mondiale des Femmes dans le cadre de la Journée Internationale du droit à l’avortement.

    Cortège antisexiste à partir de l’ULB : 
    De?parts
    – 16H : ULB SOLBOSCH devant le foyer av. P. He?ger
    – 16H30 : VUB Etterbeek, Esplanade
    – 15h : Universite? Saint-Louis, sortie rue du Marais n°109 pour un de?part collectif vers l’ULB

    (1) http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/25/donald-trump-s-attaque-a-l-avortement_5069145_3222.html#44zPqsokrzPIGxPc.99
    (2) chiffre d’Amnesty Internationale https://www.amnesty.be/camp/droits-des-femmes/le-viol-en-belgique/article/faits-et-chiffres
    (3)chiffre de l’OMS de 2008 https://www.rtbf.be/info/societe/detail_selon-l-oms-les-avortements-clandestins-seraient-en-hausse-dans-le-monde?id=7414363
    (4)chiffre de l’OMS http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs388/fr/

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