Tag: Kshama Sawant

  • Kshama Sawant : "Les femmes seront en première ligne dans la résistance contre Trump"

    L’arrivée de Kshama Sawant au conseil de la ville de Seattle fut un événement aux Etats-Unis ouvertement socialiste et marxiste dans un conseil d’une grande ville aux Etats-Unis depuis des décennies. Un mouvement de masse dans lequel Kshama et son organisation politique, Socialist Alternative, ont joué un rôle central pour arracher une augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l’heure à Seattle. Socialist Alternative est aussi en première ligne des campagnes contre l’agenda de droite de Trump. Nous avons organisé des meetings avec Kshama Sawant à Gand et à Bruxelles à la fin du mois de novembre avec respectivement 150 et 240 participants. Ce fut l’occasion rêvée de parler avec elle du rôle des femmes dans la lutte contre Trump.

    Propos recueillis par Bart Vandersteene

    Dans sa campagne Trump n’a pas hésité à insulter les femmes alors que se présentait la possibilité historique d’élire la première femme à la tête du pays. Beaucoup de femmes sont sans doute très déçues ?

    ‘‘Il est vrai que nous ne devons pas sous-estimer la signification d’un tel événement pour beaucoup de femmes. C’était d’ailleurs également le cas avec Obama et la population noire en 2008. Nous avons très certainement de la sympathie pour cette idée. Au lieu de cela, nous avons maintenant un président élu extrêmement misogyne. Sa campagne électorale a pleinement confirmé cela et certains témoignages font aussi état de violence à l’égard de femmes. La victoire de Trump est une situation répugnante.

    ‘‘Le 21 janvier, durant la cérémonie d’investiture de Trump, des centaines de milliers de femmes et d’hommes manifesteront à Washington DC ainsi que dans d’autres grandes villes des Etats-Unis dans une Million Women’s March (Marche d’un million de femmes). Les organisatrices ont annoncé qu’il ne s’agit pas seulement des droits des femmes, mais que tout le monde est le bienvenu. Elles expliquent que tous ceux qui luttent pour les droits des LGBTQ, les droits des immigrés, les droits des Afro-Américains,… doivent manifester ensemble.’’

    53% de celles qui ont voté ont choisi Trump. Comment est-ce possible ?

    ‘‘Il faut d’abord dire que la majorité des électeurs ne sont pas allés voter parce qu’ils ne voyaient aucune raison de soutenir l’un des candidats. Les thèmes importants aux yeux des femmes ne se limitent pas au droit à l’avortement ou aux autres éléments sur lesquels les différences entre Clinton et Trump était flagrantes. Il s’agit aussi des conditions de vie alors que le bien-être de beaucoup de familles américaines est en recul. Les familles les plus vulnérables sont celles des mères célibataires. Il leur faut un vrai changement. Il y a eu tant d’attaques sur la sécurité sociale, les salaires ou les soins de santé. Clinton et les Démocrates sont associés à ces attaques. Il existe bel et bien une différence entre les Démocrates et les Républicains sur des questions qui touchent les droits des femmes. Mais beaucoup de gens reprochent aux Démocrates d’avoir si peu fait contre l’agenda politique de la droite. Au contraire : ils ont eux-mêmes mis en pratique des pans entiers de cet agenda.

    ‘‘En 2008 un nombre historique de femmes, de Latinos et des Noirs ont voté pour Obama et les Démocrates. Ils l’ont fait avec l’espoir d’un changement. Aux élections de mi-mandat de 2010, le taux de participation était le plus bas depuis la Seconde Guerre Mondiale. Le Tea Party, un groupe de droite républicain, avait remporté bon nombre de sièges au Sénat et au Congrès. Des électeurs d’Obama en 2008 étaient restés chez eux en 2010. D’une manière déformée, Trump est un des produits de cette période de déception monumentale.

    ‘‘En 2012, une première journée d’action a eu lieu sous le nom de ‘‘Marche contre la guerre envers les femmes’’ sur base de l’idée que les femmes doivent occuper les rues pour défendre leurs droits, parce que les représentants politiques ne le font pas.’’

    La possibilité d’une femme présidente a aussi été utilisée contre Sanders…

    ‘‘C’est vrai. Mais beaucoup de femmes ont refusé de regarder la société uniquement à travers le prisme de l’identité. Hillary est une femme, mais son programme politique n’est pas dans l’intérêt de la majorité des femmes. Chez les jeunes femmes, un vieux candidat de 74 ans aux cheveux gris qui appelle à une révolution politique contre la classe des milliardaires était beaucoup plus populaire qu’Hillary Clinton.

    ‘‘La déclaration de Gloria Steiner, une féministe bien connue qui a soutenu Clinton, selon qui les jeunes femmes étaient avec Sanders pour se trouver auprès des garçons (‘the boys’) a été considérée comme une énorme insulte, à juste titre. Sous le hashtag #notfortheboys, un grand nombre des jeunes femmes ont expliqué pourquoi elles soutenaient Sanders : pour ses idées et son programme. C’est l’un des nombreux exemples de l’incapacité de la campagne de Clinton de comprendre l’atmosphère qui vit dans la société. Elle n’a pas été capable de se construire une quelconque crédibilité. Sa campagne est responsable de l’élection d’un président misogyne.’’

    Que pouvons-nous faire pour soutenir la lutte contre Trump ?

    ‘‘La solidarité internationale sera importante dans la lutte contre Trump. Le soutien et la sympathie de nos alliés dans le reste du monde vont aider à surmonter le sentiment de déception. Des actions mondiales des 20 et 21 janvier en solidarité avec le mouvement contre Trump aux Etats-Unis peuvent être le symbole du fait que notre lutte pour une alternative socialiste est une lutte internationale. La faillite de l’élite politique est un phénomène mondial et les conséquences sont terrifiantes. Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour stopper la droite.’’

  • 390 participants aux meetings avec Kshama Sawant!

    kshama_meeting_bxl_cgsp02

    Les 25 et 26 novembre, le PSL a organisé deux meetings avec Kshama Sawant à Gand et à Bruxelles. 150 personnes ont participé à la soirée de Gand et 240 à celle de Bruxelles! Kshama Sawant a d’autre part accordé des interviews à plusieurs médias, notamment à La Libre.

    La période à venir sera faite de chaos, de provocations et de confrontations. Des millions de jeunes et des travailleurs seront obligés de se battre pour défendre leurs conditions de vie. Ceux qui étaient déjà radicalisés dans la dernière période font face à la tâche de construire de véritables mouvements de masse autour d’une alternative indépendante du monde de Wall Street et de ses deux partis, Démocrate et républicain.

    L’annonce de la victoire de Trump a immédiatement provoqué de grandes manifestations. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre son agenda politique raciste et de droite. Ces actions de masse méritent notre soutien et notre solidarité. D’autres mobilisations prendront place aux Etats-Unis très prochainement avec pour point d’orgue l’investiture de Trump les 20 et 21 janvier 2017. Nous voulons relayer cette résistance en Belgique également et un appel a été lancé à ces deux soirées pour prendre des initiatives en ce sens.

    La nouvelle montée du soutien aux idées socialistes illustrée par le succès de la campagne de Sanders ou par l’extraordinaire travail de Socialist Alternative aux Etats-Unis et la lutte contre la droite sont clairement des sources d’inspiration pour bon nombre de militants en Belgique. Un grand merci à tous ceux qui ont permis que ces soirées soient de si beaux succès, notamment à la CGSP – Bruxelles qui nous a donné l’opportunité de nous réunir dans ses locaux.

  • USA. Kshama Sawant menacée par l'extrême droite

    Notre camarade Kshama Sawant (Socialist Alternative) – qui tiendra deux meetings en Belgique (à Gand et Bruxelles) la semaine prochaine – a récemment reçu des menaces en raison de son appel à la résistance contre Donald Trump. La victoire de ce dernier aux élections présidentielles a gonflé la confiance de divers racistes violents. Kshama n’est aucunement intimidée par cela et poursuit la défense de son appel aux protestations de masse les vendredi 20 et samedi 21 janvier à l’occasion de l’investiture de Donald Trump. Elle s’explique sur cette situation dans la vidéo ci-dessous.

    Des manifestations auront lieu ces jours-là à Washington DC et ailleurs. A l’occasion de nos meetings en sa présence vendredi et samedi 26 prochains, nous annoncerons les initiatives que nous prendrons en Belgique pour construire la solidarité internationale avec ce mouvement.

  • Kshama Sawant ‘‘L’élue rouge au pays du billet vert’’ arrive en Belgique!

    img_8461-600x400

    A Bruxelles ce samedi 26 novembre à 18h30, dans les locaux de la CGSP- Bruxelles (Rue du Congrès 17-19) Entrée : donation libre

    kshama_affiche‘‘Révolution aux Etats-Unis : une socialiste élue à Seattle.’’ C’est ainsi que la radio Europe1 commentait avec surprise l’arrivée de Kshama Sawant au conseil municipal de Seattle (Etat de Washington) le 4 janvier 2014.(1) L’élection d’un socialiste dans une grande ville américaine était inédite depuis des décennies, comme le rappelait alors la correspondante du quotidien français Libération à New York. Cela n’est pas tombé du ciel.

    L’année 2011 est celle du mouvement Occupy Wall Street. Des centaines de milliers de personnes occupent les rues et les places de multiples villes. Ils enragent contre les profondes inégalités, contre l’establishment tout entier acquis au Big Business. Le ‘‘rêve américain’’ n’est désormais pour eux qu’une sinistre mascarade. Kshama Sawant et son organisation, Socialist Alternative, s’implique activement dans le mouvement et se jette dans le débat crucial portant sur les perspectives, le programme, la stratégie et les tactiques dont la lutte sociale a besoin.

    Le mouvement retombe ensuite. Mais quelque chose a changé. Fin de cette année-là, l’institut Pew dévoile qu’une majorité de jeunes Américains n’a plus une perception négative du mot ‘‘socialisme’’. Aux Etats-Unis. Dans l’Antre de la Bête. Au pays du Dollar. Un nouveau chapitre de l’Histoire des Etats-Unis s’ouvre alors, et les lignes écrites par Kshama ne seront pas des moindres.

    ‘‘The most dangerous woman in America’’

    En 2012, elle se porte candidate pour le Congrès de l’Etat de Washington. Elle vise surtout à utiliser ce moment pour diffuser plus largement les idées du socialisme. Avec 29% des voix à la clé. La suite est ainsi résumée par l’Humanité : ‘‘Une militante socialiste, née en Inde, fraîchement naturalisée américaine, élue conseillère municipale, sous l’étiquette ‘‘socialiste’’, d’une grande cité de son nouveau pays face au candidat de la toute-puissante machine démocrate. Un combat pour la justice sociale?: un salaire minimum décent. Des salariés – notamment des femmes africaines-américaines et hispaniques – qui vivent pour la plupart leur premier mouvement de grève. Et au final, une victoire?: pas un salaire en dessous de 15?dollars de l’heure à Seattle, la ville d’Amazon et de Starbucks. Ce petit synopsis pourrait ressembler à une fiction pour magazine progressiste, voire à un conte empli de bons sentiments à faire dormir debout d’indécrottables optimistes. Or… Il s’agit bel et bien d’une histoire américaine du XXIe siècle, dont Kshama Sawant est une actrice majeure.’’

    hero-original-1398814865

    Sa méthode repose sur la combinaison d’une campagne politique qui ne mâche pas ses mots et d’un mouvement social énergique construits autour de comités de base dans les quartiers. Comme Kshama l’explique : ‘‘Nous avons dû construire un mouvement de masse dans la rue, nous n’avons rien à attendre des élites.’’ Pour le journaliste et écrivain Chris Hedges, qui partagea notamment la tribune à ses côtés avec Bernie Sanders et Naomi Klein au cours d’un meeting ‘‘changer le système, pas le climat’’, Kshama Sawant est ‘‘la femme la plus dangereuse des Etats-Unis’’.

    Chris le disait avec bienveillance et enthousiasme. D’autres l’ont pensé différemment. En 2013, l’entreprise Boeing menace de délocaliser son siège hors de Seattle. Devant une assemblée massive des salariés, elle dénonce le ‘‘terrorisme économique’’ de Boeing et déclare à la foule médusée : ‘‘les travailleurs doivent prendre le contrôle des usines et abattre la machine à profits de Boeing.’’
    Pour le maire et l’establishment local – qui n’en reviennent pas d’être autant bousculés – les choses sont on ne peut plus claires : Kshama est décidément bien trop à gauche pour Seattle. Mais, en 2015, elle parvient à être réélue.

    Pour divers observateurs, c’est à partir de Seattle que la nature du débat politique a changé aux Etats-Unis. Kshama ne fut bien entendu pas seule, elle tire son expérience politique et ses méthodes de l’analyse de son organisation, Socialist Alternative, et de son internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière. Venez l’écouter ce samedi 26 novembre à Bruxelles. Vous n’en croirez pas vos oreilles. Et vous verrez ensuite les choses différemment.

    => Sur Facebook

    (1) Seattle comporte 9 conseillers municipaux à peine en plus du maire.

  • Après Bernie Sanders, comment poursuivre la révolution politique aux USA ?

    p11kshama

    Parallèlement au profond discrédit de la politique du système capitaliste, la popularité du socialisme a fortement grimpé surtout parmi la jeunesse. Le concept de ‘‘socialisme’’ reste toutefois encore vague pour une grande partie des couches qui s’y ouvrent aujourd’hui.

    Par Bart Vandersteene

    KSHAMA SAWANT EN BELGIQUE !

    • BRUXELLES : Samedi 26 novembre à 18:30, CGSP Bruxelles – ACOD Brussel – Rue du Congrès 17-19 Congresstraat, 1000 Bruxelles (sur facebook)
    • GAND: Vendredi 25 novembre à 19:00 – Ledebergplein 30, 9050 Gent (sur facebook)

    Ce phénomène a récemment fait son entrée sur la scène politique nationale au travers de la campagne de Bernie Sanders. Notre parti-frère aux États-Unis, Socialist Alternative, avait déjà constaté ce développement avec le succès de leurs campagnes électorales locales. En 2013, Kshama Sawant s’est portée candidate à Seattle et a recueilli 95.000 voix, soit 51 % des votes. Deux ans plus tard, elle a regagné ce siège avec 56 % des votes. Kshama est l’exemple par excellence qu’il est possible de gagner un soutien massif en défendant les idées du socialisme non seulement sur le plan électoral mais aussi dans les luttes. Seattle a été la première ville à se prononcer contre le TPP (Traité trans-Pacifique de libre commerce). Mais c’est surtout la première ville à avoir augmenté le salaire minimum à 15 $ ce qui équivaut, en 10 ans, à un transfert de 3 milliards $ des mains des capitalistes à celles des travailleurs de Seattle.

    La recherche d’une alternative à une telle ampleur aux États-Unis, ce n’est pas anodin. Cela aura un impact global. L’élection de Kshama a ainsi déjà fait l’objet d’une couverture médiatique internationale.

    Le Parti Socialiste de Lutte est fier d’accueillir Kshama en Belgique pour deux meetings, à Gand le 25 novembre et à Bruxelles le 26. Venez nombreux l’écouter et discuter avec la socialiste la plus connue des États-Unis après Bernie Sanders.

    Une réelle alternative de gauche est possible et nécessaire

    Fin septembre, un sondage mettait en avant que seuls 12 % des Américains se disaient enthousiastes à l’idée qu’Hillary Clinton remporte les présidentielles. 55 % des électeurs sont dégoutés du processus électoral. Ce qui devait être la grand-messe de la politique américaine a surtout illustré les faiblesses du système et de ses principaux acteurs.

    Le soutien électoral que Clinton aura ne représentera en rien une approbation de sa personne et de sa politique, c’est surtout l’expression de la peur d’une victoire de Donald Trump. Même parmi les femmes, seule une minorité approuve Hillary Clinton en dépit des scandales dévoilés ces derniers mois concernant les propos sexistes et les allégations d’agressions sexuelles à l’encontre de Trump.

    Le Parti démocrate exploite fortement la peur d’une victoire de Trump afin de marginaliser les candidats indépendants, comme la candidate des Verts Jill Stein. Dans chaque débat, lorsque quelqu’un critique Clinton, la réponse est toute prête : ‘‘Je suis d’accord, mais tu veux Trump comme président ou quoi ?’’ Kshama Sawant a répondu à cette tactique dans une interview pour la chaine Democracy Now : ‘‘Si la première préoccupation du Parti démocrate était vraiment de vaincre Trump, pourquoi ont-ils fait tout leur possible pour battre le candidat qui selon tous les sondages avait la meilleure chance de battre Trump, Bernie Sanders ?’’

    Il est bien compréhensible qu’énormément de femmes, de jeunes, d’immigrés… soient horrifiés à l’idée que Trump puisse devenir président et qu’ils votent pour Clinton en la considérant comme un moindre mal. Le danger du populisme de droite ne va pas être résolu de la sorte, bien au contraire. Le danger de l’émergence de nouveaux Trump, probablement plus efficaces, grandira fortement avec Hillary Clinton et sa bande aux commandes du pays.

    Kshama Sawant a été citée cet été dans le journal français l’Humanité en développant un tout autre raisonnement : ‘‘Pourquoi, à ce moment historique, alors que des dizaines de millions d’Américains cherchent une alternative en dehors de l’establishment, devrions-nous suivre le Parti démocrate ? (…) Si Sanders se présente comme candidat indépendant en novembre, Trump ne pourra pas avoir le monopole du vote anti-establishment. Mais si Bernie apporte son soutien à Clinton, il ne faudra pas le suivre. Notre légitimité, nous la devons au mouvement, pas à Bernie.’’ Bernie Sanders ne s’est pas présenté comme candidat indépendant. Il aurait été un excellent candidat pour reprendre des millions de voix à Trump. Aujourd’hui, Socialist Alternative appelle à voter pour Jill Stein, la plus forte candidature de gauche indépendante.

    L’establishment américain va probablement obtenir la victoire de son candidat favori, Hillary Clinton. Mais il en a payé le prix. Elle sera la présidente la moins populaire de l’Histoire au moment de son investiture. L’année 2017 verra une intensification des luttes contre cet establishment affaibli. Partout à travers le pays se développent des campagnes pour une augmentation du salaire minimum, tout comme pour le droit au congé de maternité ou au congé de maladie. Le mouvement Black Lives Matter (‘‘les vies des Noirs comptent’’) se poursuit et dénonce les violences et les meurtres policiers racistes et institutionnels. Plusieurs protestations massives de ‘Native Americans’ voient également le jour contre des projets anti-démocratiques qui détruisent les réserves et l’environnement, comme celui du Dakota Access pipeline.

    La contradiction devient criante entre les soulèvements de classe de nombreux travailleurs et jeunes d’un côté et le caractère pro-capitaliste et antidémocratique du Parti démocrate. Cela met en évidence le potentiel pour la construction d’un nouveau parti politique indépendant des intérêts du patronat des grandes entreprises et des milliardaires. Après la campagne de Bernie Sanders, la possibilité d’aller de l’avant vers un puissant mouvement combattif représentant les intérêts de la jeunesse et des travailleurs.

  • Kshama Sawant à Bruxelles! La révolution politique après Sanders

    kshama_meeting_01

    Après Bernie Sanders, comment poursuivre la révolution politique aux USA ?

    Meeting avec Kshama Sawant “La plus importante socialiste aux USA qui ne s’appelle pas Bernie Sanders”

    Kshama a été élue au Conseil de la ville de Seattle en 2013 avec 95.000 voix. Elle siège au collège d’une grande ville américaine en se réclamant ouvertement des idées du socialisme. Sa renommée est devenue nationale après le succès de la lutte pour l’instauration d’un salaire minimum de 15 $ de l’heure. Elle a été réélue en 2015 avec 56% des voix.

    Samedi 26 novembre, 18h30, CGSP Bruxelles – ACOD Brussel, Rue du Congrès 17-19 Congresstraat, 1000 Bruxelles

    [divider]

    Comment le socialisme est-il devenu populaire aux USA ?

    kshama_afficheCes dernières décennies, les États-Unis n’ont pas particulièrement été associés au soutien aux idées du socialisme et aux succès électoraux des socialistes. Les temps changent. Un nouveau vent de gauche souffle sur le pays depuis le mouvement Occupy en 2011. La jeunesse, surtout, a durement été frappée par l’impact de la crise et elle est à la recherche d’une alternative à la logique capitaliste.

    Cette année, Bernie Sanders a démontré l’énorme potentiel qui existe pour une alternative de gauche conséquente. Son appel à la «révolution politique» a reçu le soutien de millions d’Américains. Sa campagne a malheureusement été mise à l’arrêt après qu’il ait perdu les primaires trafiquées du Parti Démocrate. Mais cela ne signifie pas la fin du mouvement.

    Kshama Sawant est devenue une célébrité de renommée nationale aux USA suites aux succès arrachés à Seattle mais aussi grâce à la défense de positions clairement socialistes dans le débat politique national. Les médias étrangers lui ont aussi accordé une attention régulière quand ils devaient aborder le soutien croissant pour les idées du socialisme aux Etats-Unis. En mai 2016, elle a notamment initié une pétition signée par 140.000 Américains visant à appeler Bernie Sanders à se présenter comme candidat indépendant aux présidentielles.

    Ce 26 novembre, participez à notre meeting et découvrez de quelle façon Kshama envisage l’avenir de la révolution politique contre la classe des milliardaires.

    John Nichols, journaliste à The Nation: «A l’instar des socialistes d’il y a 100 ans, Sawant ne limite pas son activité en tant que conseillère aux conflits spécifiques dans lesquels elle est impliquée. Elle relie les luttes au niveau national et même international, elle voyage beaucoup, elle essaie de s’imposer dans les médias. Elle se met à la disposition de la diffusion des idées. C’est le modèle classique.»

    Mic.com: «Kshama démontre non seulement qu’une socialiste peut remporter un mandat électif en Amérique mais aussi que ce processus peut changer le paysage politique. Dans le cas de Sawant, les vagues du changement ont très largement débordé les limites de sa ville.»

    bart_kshamaCette soirée sera présentée par Bart Vandersteene (photo, en t-shirt noir), porte-parole national du PSL. Bart a passé plusieurs mois à Seattle et a activement participé aux campagnes électorales de Kshama Sawant. L’expansion mondiale du mouvement anticapitaliste et socialiste constitue une partie importante du travail politique du PSL. Nous sommes fiers d’accueillir Kshama à Bruxelles
    pour ce qui sera sans aucun doute une soirée unique et très intéressante.

    => Sur Facebook

    Une initiative des Etudiants de Gauche Actifs et du PSL

  • Élections présidentielles américaines: les candidats les plus impopulaires de l’histoire

    99procent

    Briser le système des deux partis par un parti de masse des travailleurs

    Dans la dernière phase du processus électoral pour la présidentielle américaine, tous les projecteurs pointent vers le duel entre Clinton et Trump, les candidats des deux grands partis. Cette manière de considérer les choses est toutefois biaisée. En effet, 45% des électeurs (près de la moitié !) se considèrent comme indépendants des deux grands partis, contre 32% il y a 8 ans. L’enthousiasme pour les deux grands candidats est limité : seuls 43% de ceux qui veulent se rendre aux urnes se disent enthousiastes à l’idée de le faire. La recherche d’une alternative n’est pas terminée.

    Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Trump contre Clinton

    L’événement le plus sensationnel de cette campagne électorale – le large écho dont a bénéficié l’appel de Bernie Sanders pour une révolution politique contre la classe des milliardaires – est relégué à l’arrière-plan. Les médias ne laissent de place que pour le spectacle du combat entre Donald Trump, le populiste grossier et raciste, et Hillary Clinton, la candidate de l’establishment soutenue par Wall Street.

    L’argument principal de Clinton? Elle n’est pas Trump. L’argument principal de Trump? Il n’est pas Clinton. Pour Trump, Clinton est la candidate rêvée car elle lui permet de surfer sur le sentiment anti-establishment qui gronde parmi la population. Quant à Clinton, elle peut compenser le manque d’enthousiasme de sa campagne par l’horreur suscitée par Trump. Ce sera à peine susceptible de convaincre les électeurs à se rendre aux urnes pour y voter pour Clinton.

    En ces temps troublés, on ne peut faire de prédictions exactes. Les instruments traditionnels de l’establishment fonctionnent de moins en moins efficacement. La faiblesse de l’establishment souligne encore plus celle de sa favorite, Hillary Clinton. Le grand mystère qui entoure sa santé alimente l’idée qu’elle ne peut être crue sur parole à aucun moment. De récentes révélations concernant l’intervention militaire en Libye, du temps où Clinton était Secrétaire d’État, ont démontré que ces opérations ont contribué au développement de l’État Islamique. Le scandale des e-mails pend encore au-dessus de sa tête. Mais, surtout, Clinton est l’incarnation parfaite de l’arrogante élite dirigeante.

    L’Establishment contre Trump

    Trump n’est pas le candidat préféré de l’élite qui trône au sommet de la société. Même les frères Koch, archi-conservateurs et bailleurs de fonds du Tea Party, se sont prononcés contre lui et pour Clinton. Ils se disent effrayé que Trump ‘‘détruise la société libre’’. Sont-ils pour autant en désaccord avec son racisme, son sexisme, sa haine de la communauté LGBT+ ? Pas du tout. La société libre dont parlent les Koch & Co, c’est le néolibéralisme effréné et les traités d’échange néolibéraux comme le TTIP, l’ALENA et le TPP.

    L’ALENA, signé sous la présidence de Bill Clinton, a eu de dévastatrices conséquences pour la classe ouvrière américaine. Ce fut par contre une bénédiction pour les grands capitalistes. AU Au moins un million d’emplois ont disparu, la plupart en direction du Mexique où la population locale s’est vue exploitée à de très bas salaires. Aux États-Unis, la menace de délocalisation sert d’arme contre les salaires et les conditions de travail. Aujourd’hui, 53% des Américains estiment préférable de laisser tomber l’ALENA. Trump utilise ce genre d’éléments dans son cocktail de slogans populistes (contre le libre-échange, contre les migrants, contre les syndicats,…) qui désigne une succession de boucs émissaires pour instrumentaliser les sentiments anti-establishment d’une grande partie de la population américaine. Tout comme en Europe, le populisme de droite américain ne peut être combattu en reposant sur le ‘‘moindre mal’’. L’establishment est incapable de répondre à l’aversion croissante qu’il provoque. Une alternative de gauche doit être construite.

    Le pays le plus riche et le plus inégalitaire au monde

    Pour la majorité du peuple américain, l’avenir n’est pas des plus roses. Mais une infime minorité s’en sort bien. Très bien. Le nombre de millionnaires (des ménages qui disposent d’actifs nets pour une valeur d’un million de dollars en plus de leur résidence principale) a continué d’augmenter chaque année. Il a atteint les 10,4 millions de foyers en 2015. En 2008, 5,9% des ménages se considéraient eux-mêmes millionnaires, contre 9% actuellement. Ce n’est pas en raison d’une forte croissance économique bénéficiant à tout le monde, comme le suggère le proverbe américain ‘‘Une marée soulève tous les bateaux’’. Il faut y voir le résultat d’une répartition extrêmement inégale des richesses. Comme le dit Marx : ‘‘L’accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d’esclavage, d’ignorance, de brutalité et de dégradation morale pour la classe dont le produit propre est, d’emblée, capital.”

    La majeure partie du peuple américain est amère. Toutes les promesses de prospérité ont été balayées tandis que les élites s’enrichissent. Bernie Sanders a parlé à l’imagination de millions d’Américains avec son appel à une révolution politique contre la classe de milliardaires. Clinton n’a eu sa nomination comme candidate officielle du Parti démocrate que fin juillet, sur le fil. Elle et la direction du parti se sont révélées incapables de cacher toutes les manipulations qui lui ont facilité l’investiture. Des milliers de courriels divulgués par Wikileaks ont prouvé que les primaires démocrates ont été falsifiées et que Sanders a fait campagne sur un terrain très hostile.

    L’impasse du Parti démocrate

    Clinton a choisi le très néolibéral Tim Kaine comme candidat vice-président, illustration claire que le Parti démocrate n’a pas été poussé vers la gauche… La plateforme du parti pour les présidentielles a bien intégré quelques maigres concessions, mais elles sont non contraignantes. Avec Kaine, Clinton a opté pour un allié politique qui a l’approbation de Wall Street, auquel il a déjà à plusieurs reprises prouvé sa soumission.

    Le Parti démocrate tente de créer l’impression que Trump est sa plus grande préoccupation. Si c’était véritablement le cas, Sanders était alors le meilleur candidat, comme l’ont montrés tous les sondages. La plus grande préoccupation était, dans la pratique, rien de plus que de veiller à ce que le parti soit toujours aux mains de l’élite dirigeante. Sanders était le bienvenu pour attirer de nouveaux électeurs, mais il fallait politiquement le désamorcer. La direction du parti y est parvenue. Clinton a été couronnée candidate présidentielle et Sanders a finalement accepté de la soutenir.

    Kshama Sawant (Socialist Alternative), élue conseillère de la ville de Seattle, a déclaré: ‘‘J’ai soutenu la campagne de Bernie Sanders aux primaires démocrates, j’ai parlé à des meetings et j’ai pris l’initiative du Movement4Bernie, mais je pense que nous ne pouvons pas le suivre dans sa décision de soutenir Hillary. Notre révolution politique serait de ce fait transformée en son contraire et serait canalisée pour soutenir l’agenda néolibéral des démocrates. Soutenir des politiciens corrompus acquis à l’establishment, ce n’est pas une manière de leur infliger une défaite. Cela renforcera la droite et lui permettre de pousser l’agenda politique encore plus à droite.’’

    La meilleure manière de poursuivre la révolution politique est de construire le plus large soutien possible à la candidate du Parti vert Jill Stein. Sa campagne est la meilleure voie de faire valoir la nécessité d’un parti de masse des travailleurs et de la jeunesse.

  • USA: La Convention démocrate la plus contestée depuis 1968

    7-24-Chicago

    Il nous faut un nouveau parti des 99% pour vaincre la classe des milliardaires

    La Convention nationale démocrate (DNC) s’est retrouvée engloutie dans la controverse, les tensions et la contestation. A l’intérieur du DNC, à l’extérieur de ses portes et dans toute la ville de Philadelphie, dans le métro, dans les bars, les restaurants et les hôtels, la polarisation politique est évidente. À bien des égards, cette DNC est la plus controversée depuis 1968. Cela ne fait qu’à nouveau souligner les bouleversements qui prendront place dans les années à venir dans l’opposition à l’establishment.

    Par Patrick Ayers, Socialist Alternative (partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière aux Etats-Unis)

    Protestations à Philadelphie.
    Protestations à Philadelphie.

    Des milliers de personnes ont participés aux actions de protestation à l’occasion de la DNC. En dépit d’une chaleur à certains moments véritablement étouffante, quatre manifestations ont eu lieu quotidiennement du centre-ville vers le parc FDR (Franklin Delano Roosevelt), aux portes de la muraille militarisée entourant la DNC.

    Les plus grandes manifestations ont eu lieu le dimanche et le lundi, avec la participation de milliers de personnes, la grande majorité d’entre eux n’étant membre d’aucune organisation traditionnelle de gauche. Cette foule représente une nouvelle génération de militants réveillée par la campagne de Bernie Sanders et maintenant prête à aller au-delà. Le slogan le plus populaire était de loin : “Hell No, DNC, nous n’allons pas voter pour Hillary!” Le hashtag #Demexit (en référence au Brexit) est devenu très populaire.

    La candidate du Parti Vert Jill Stein était très présente avec un profil énergique dans ces manifestations. Les manifestants l’ont traitée comme une rock star. La grande majorité des manifestants, venus des quatre coins des États-Unis, semblent décidés à la soutenir. Nombreux sont toutefois ceux qui sont prêts à la soutenir en signe de protestation tandis que d’autres entretiennent toujours l’espoir que le Parti démocrate peut être réformé. Socialist Alternative (CIO-USA) a participé à toutes les manifestations, en appelant à soutenir Jill Stein et à construire un nouveau parti des 99%, comme outil essentiel pour développer des mouvements sociaux de masse afin d’aboutir à une véritable révolution politique.

    Le “Walk-out”

    La DNC a provoqué la colère de nombreux partisans actuels et anciens de Bernie Sanders, non seulement à l’extérieur de ses murs mais aussi en son sein. Des centaines de délégués sont sortis de la convention en signe de protestation le mardi soir (le «Walk-out»).

    Quelques jours avant que les délégués du Parti démocrate ne se réunissent à Philadelphie, les emails de la direction du parti publiés par Wikileaks ont révélé au grand jour ce que la plupart des partisans de Bernie avaient déjà soupçonné: la direction du parti a truqué le processus des primaires en la faveur d’Hillary. Les délégués ont subi une pression énorme pour rejoindre la campagne d’Hillary avant même d’arriver à Philadelphie. Pourtant, de nombreux partisans de Bernie ont résisté et s’opposent à la manière dont ils ont été traités.

    Bernie a joué le rôle de pacificateur en chef de l’establishment du parti, mais il a échoué. Beaucoup de ses partisans ont hué son soutien à Hillary le lundi matin lors d’une réunion de pré-convention de ses délégués.

    Depuis lors, la DNC est allée plus loin pour imposer l’unité en instrumentalisant la peur de Trump, l’autorité morale des dirigeants progressistes et la pure et simple discipline imposée. Nina Turner, partisane de Bernie de premier plan et sénatrice de l’Ohio du Parti démocrate, s’est vue dépouillée de ses droits de même que d’autres partisans de Bernie qui ont protesté à l’intérieur de la salle de la Convention.

    Les choses ont atteint leur point culminant le mardi. La DNC avait bloqué les tentatives faites par les délégués de Bernie de proposer démocratiquement une alternative à la nomination de Tim Kaine à la vice-présidence. Tim Kaine a derrière lui une longue liste de prise de position contre le droit des femmes de décider de leur corps ou encore en soutien à la peine de mort et aux politiques économiques pro-entreprises. Sa nomination a été considérée comme une nouvelle trahison. En ne permettant aucune discussion démocratique sur sa nomination, la DNC a livré un exemple de plus de l’arrogance indéfendable des dirigeants du Comité national démocrate antidémocratique.

    Après le vote effectué le mardi soir, des centaines de délégués ont quitté la Convention. Les actions de la direction du parti ont créé l’atmosphère pour ce débrayage, mais il ne s’agissait pas totalement d’une action spontanée – aucune protestation efficace ne l’est jamais vraiment.

    Kshama Sawant, «Bernie or Bust» (Bernie ou rien), Occupy Wall Street, Movement4Bernie et Socialist Alternative avaient aidé à organiser ce départ collectif. Les membres de Socialist Alternative Pam Keely et Kshama Sawant ont été cités dans Vox.com: «Nous devions le faire», a déclaré à VICE Pam Keeley, déléguée de Bernie Sanders de l’État de Washington, l’une des organisatrices du walk-out. «Nous en avons eu assez de l’hypocrisie, des mensonges, d’être utilisés pour recueillir des votes et des fonds de campagne pour être ensuite jetés comme des ordures. C’est essentiellement un soulèvement de la base.» Elle a précisé qu’environ 80 délégués ont quitté la Convention mais que «plusieurs centaines» en ont été empêchés par la police.

    Selon un délégué, Sanders lui-même a envoyé un e-mail demandant à ses délégués de ne pas quitter la Convention. Mais certains de ses partisans sont profondément désenchantés de leur ancienne icône et sont convaincus que le candidat a quitté la voie qu’il a aidé à tracer.

    «La raison pour laquelle les gens se sont retrouvés derrière Bernie Sanders était que son message était un message de rébellion contre un establishment détesté», a expliqué Kshama Sawant, élue socialiste au Conseil de la ville de Seattle qui a soutenu le débrayage, a déclaré VICE. «Il n’était pas logique pour Bernie d’attendre que ses partisans soutiennent son choix (en faveur d’Hillary) et disent :« Toute cette révolution politique, c’était super pour quelques mois, mais maintenant, plions-nous devant la quintessence même de cet establishment que nous détestons.»

    Une foule de près de 5.000 manifestants se sont rassemblés devant la DNC dès que le débrayage a été connu. Socialist Alternative fut l’une des rares organisations présentes parmi cette foule énergique. Les chants et slogans ont résonné sans interruption en dépit des tensions avec la police, du spray au poivre et des arrestations. La foule a ensuite rejoint Black Lives Matter. Jill Stein s’est adressée à la foule sous les vivats tandis que les manifestants ont occupé les carrefours.

    La DNC et la police n’ont pas permis aux manifestants et aux délégués oppositionnels toujours à l’intérieur de se retrouver le mardi soir. Les délégués ont organisé un sit-in à l’intérieur de la tente des médias de la DNC, puis ont été dispersés et envoyés dans des directions différentes. Mais le mercredi et le jeudi, de nombreux délégués oppositionnels ont rejoint les manifestations en dehors de la DNC.

    Il nous faut un parti des 99%

    La Convention de 1968 a été considérée comme un tournant radical du mouvement contre la guerre du Vietnam. De même, les bouleversements qui ont accompagné la DNC de 2016 et plus généralement les élections présidentielles elles-mêmes constituent un point tournant historique pour la gauche dans la société américaine.

    En dépit de la capitulation de Bernie Sanders, beaucoup de ses partisans n’ont pas sombré dans la défaite sans combattre. L’establishment du Parti démocrate va tout faire pour contrecarrer et piéger toute véritable révolution politique.

    Il est maintenant temps d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Pour gagner notre révolution politique, nous ne pouvons pas compter sur un seul individu. Pour mener à bien la révolution politique, nous avons besoin de notre propre organisation de masse indépendante. Nous avons besoin d’un nouveau parti des 99% pour aider à canaliser la colère croissante de millions de personnes, choisir nos propres candidats, construire des mouvements sociaux de masse à la base et vaincre la classe des milliardaires et son système à deux partis.

  • Des délégués quittent la Convention démocrate: pas de soutien pour Hillary !

    La nuit dernière, à Philadelphie, de nombreux délégués ont quitté ensemble la Convention nationale du Parti démocrate après qu’Hillary Clinton ait été officiellement nominée candidate démocrate aux élections présidentielles. Bernie Sanders avait mené une campagne de gauche au cours des primaires mais, dorénavant, il fait tout pour enrayer la colère contre l'establishment du parti. Il a décidé de soutenir la candidate de Wall Street et a promis de mener campagne en sa faveur. Un grand nombre de délégués élus durant ces primaires sur base du programme de la «révolution politique contre les milliardaires», selon le slogan de Sanders, pensent différemment. Ils ne sont pas prêts à jeter leurs idées politiques par-dessus bord. Leur départ collectif de la Convention démocrate a notamment été soutenu par Occupy Wall Street, la campagne «Bernie or Bust» (Bernie ou rien) et Movement4Bernie. Ci-dessous notre camarade Kshama Sawant (Socialist Alternative, organisation-soeur du PSL) explique pourquoi ce départ collectif était nécessaire. (Cet article est paru la veille sur le site counterpunch.com).

    party99

    [divider]

    Appel de Kshama Sawant: quittez la Convention démocrate !

    C’en est assez ! Soutenons les délégués courageux qui vont quitter la Convention (anti)démocrate pour protester contre des élections truquées.

    WalkoutDNCFlyer-194x300
    Tract en faveur du débrayage collectif.

    Un débat sérieux et de grande importance fait rage parmi les Sandernistas (les partisans de Bernie Sanders) depuis que Bernie a approuvé la candidature d’Hillary il y a deux semaines. Ces questions deviennent plus pressantes encore avec l’ouverture de la Convention démocrate.

    La question centrale est de savoir si nous devrions suivre l’exemple de Bernie pour soutenir la politique pro-entreprises d’Hillary Clinton ou plutôt continuer la révolution politique en construisant un mouvement indépendant du Parti démocrate. Alors que j’ai soutenu la campagne de Bernie durant les primaires démocrates, que j’ai pris la parole à des rassemblements de Bernie et que j’ai lancé le Movement4Bernie, je crois que nous ne pouvons tout simplement pas le suivre dans sa décision de soutenir Hillary. Notre révolution politique risque maintenant d’être transformée en son contraire et canalisée en soutien à l’ordre du jour néolibéral de la Convention démocrate.

    Soutenir des politiciens de l’establishment corrompu n’est aucunement un moyen de vaincre la droite, cela ne fera que l’encourager tout en permettant à l’agenda politique d’être poussé plus loin à droite. Cette stratégie du moindre mal a échoué et c’est ce qui a poussé les 99% de la population au stade que nous connaissons aujourd’hui. L’indignation est grande face à la politique de l’establishment qui a permis à un populiste de droite de se trouver aux portes de la présidence.
    Nous ne pouvons pas continuer dans cette impasse.

    Comme l’a illustré le choix de Clinton de Tim Kaine comme colistier, elle et la direction du Parti démocrate n’ont en aucune manière significative été «poussés vers la gauche» au cours de la primaire, en dépit de quelques concessions limitées concernant le texte de plate-forme (qui est non-contraignant) ainsi que les réformes mineures des règles au sujet des super-délégués.

    Avec Tim Kaine, Hillary Clinton a choisi son jumeau politique néolibéral et a reçu l’approbation de Wall Street. Comme pour souligner la signification politique de ce choix de vice-président, et peut-être aussi comme signal pour les entreprises américaines, Tim Kaine a clairement exprimé son soutien total au Partenariat Trans-Pacifique (TPP) et à la déréglementation bancaire quelques jours à peine avant sa nomination. Donald Trump va instrumentaliser les orientations politiques anti-travailleurs et pro-entreprises de Clinton et Kaine contre eux au cours des élections générales. La Convention démocrate lui offre une cible proche de la perfection.

    Les révélations de Wikileaks concernant la direction du parti démocrate ont clairement démontré la manière dont sont truquées les primaires démocrates, du début à la fin. Des milliers de mails ont exposé la partialité absolue d’une direction de parti corrompue. Ils ‘agit d’un terrain tout à fait hostile pour un opposant socialiste démocratique.

    Les fuites ont aussi complètement exposé l’hypocrisie de la direction du Parti démocrate, qui prétend officiellement que sa priorité est de vaincre Trump. Elle a violemment et antidémocratiquement soutenu Clinton, en dépit du fait que les sondages montraient que Sanders était plus à même de vaincre n’importe quel candidat républicain.

    Avec l’attention du pays et du monde concentrée sur la Convention démocrate à Philadelphie, nous avons maintenant des décisions sérieuses à prendre face à de puissantes opportunités. Les actes des délégués et des militants de Bernie Sanders tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la convention ont le potentiel de faire de cette semaine une page de l’Histoire.

    Des milliers de personnes rejoignent les manifestations et les rassemblements dans les rues de Philadelphie. De nombreuses actions de protestation ont aussi lieu à l’intérieur de la Convention, notamment contre le Traité Trans-Pacifique avec une action qui a temporairement interrompu la procédure.

    Mais la manifestation la plus puissante de toutes sera pour les délégués et les militants de totalement rejeter l’establishment démocrate néolibéral en sortant de la Convention avec le plus grand nombre possible.

    Les délégués sont organisés pour une telle une action de débrayage, et plusieurs centaines de délégués peuvent collectivement quitter l’événement. Cela exigera un vrai courage. La Convention est un énorme spectacle soigneusement scénarisé par la noblesse du Parti, y compris des gens comme Michelle Obama et Elizabeth Warren. Mais cette année, peut-être en reconnaissance du soulèvement politique qui a eu lieu, la direction démocrate est allée jusqu’à donner à l’événement un verni populaire, certains travailleurs et militants pouvant eux aussi prendre la parole. L’ampleur et le caractère intimidant de cet événement de 50.000 personnes auront sans aucun doute un impact psychologique.

    Mais ceux qui oseront passer à l’étape audacieuse de marcher hors de la Convention et des politiques néolibérales seront accueillis par un rassemblement de militants, de livestreamers, de journalistes et autres. Les médias de masse ont déjà contacté Movement4Bernie en prévision de l’événement. J’espère vous y voir.

    Les délégués ont dû s’organiser en cachette, les dirigeants du parti ayant lancé une forte campagne d’intimidation contre tout délégué plaidant pour la tenue d’actions de protestation ou soutenant un autre candidat. La menace de voir leur statut de délégué révoqué a été explicitement évoquée. Mais l’organisation de cette sortie collective est devenue un peu plus connue la semaine dernière quand Occupy Wall Street s’est exprimé en faveur de cette action sur sa page Facebook et sur Twitter, de même que «Bernie or Bust» et Movement4Bernie.

    L’un des arguments les plus courants porté contre ce débrayage est que les délégués renonceraient en quelque sorte à leur chance de se battre pour la politique de Bernie et perdraient ainsi leur voix. Mais ce débrayage se déroulera bien après les votes de la plate-forme et des nominations. Après cela, la Convention ne devient qu’une cérémonie antidémocratique : The Hillary Show ™

    La peur de Donald Trump va decider de nombreux votes aux élections présidentielles de novembre, comme cela a encore été illustré par les authentiques réactions d’effroi face à l’horrible spectacle de la Convention nationale républicaine de la semaine dernière. Le danger du populisme de droite est réel. Mais c’est aussi pour cette raison qu’il serait tout à fait contre-productif de soutenir Clinton et la direction du Parti démocrate.

    Ces dernières décennies, l’establishment démocrate a rejoint les républicains dans la réalisation du projet néolibéral sans être défié par la gauche.

    Si les 99% de la population continuent de soutenir les politiciens néolibéraux sur base d’une approche de moindre mal, cela ne fera que créer plus d’espace pour le populisme de droite, comme nous l’avons vu dans d’autres pays. Cette année, l’absence de résistance de gauche au Parti démocrate signifierait que l’espace anti-establishment serait largement ouvert aux candidats de droite comme Donald Trump et le libertarien Gary Johnson. Johnson est déjà crédité de 9% dans certains sondages. Ce serait une catastrophe. Les millions de votes anti-establishment pour Trump et Johnson pourraient aider à consolider la base pour le populisme de droite et offrir le potentiel d’un nouveau parti de droite similaire au Front National en France. Ce danger a déjà été illustré en 2009 avec la croissance du Tea Party, lorsque la droite a exploité la véritable fureur face aux plans de sauvetage de Wall Street pour construire une nouvelle force politique, tandis que la gauche était occupée à excuser Obama.

    Nous avons absolument besoin de vaincre la droite, mais cela nécessite une stratégie sérieuse. Pour réussir, nous aurons besoin de construire les mouvements sociaux les plus forts possibles et d’assurer qu’ils soient complètement indépendants des deux partis de Wall Street. Nous aurons besoin de construire notre propre parti politique de masse des 99%, un parti qui œuvrera aux côtés de ces mouvements plutôt que contre eux. Concrètement, en ce moment, nous avons besoin de construire le soutien le plus large possible pour la candidate du Parti Vert Jill Stein, dont la campagne est la continuation claire de notre révolution politique.

    Un nouveau parti de masse des 99% devra rejeter tout l’argent et l’influence du monde des entreprises et combattre sans ambiguïté pour nos intérêts. Voilà ce que Bernie a commencé à faire dans ces primaires, et c’est la raison pour laquelle il bénéficié d’un soutien large et véritable non seulement de la part d’électeurs démocrates mais aussi d’indépendants et même de certains républicains. Il n’y a pas de “secret” pour expliquer pourquoi il se porte beaucoup mieux dans les sondages contre Trump qu’Hillary. Le soutien d’Hillary pour le «libre-échange» et les politiques pro-entreprises et anti-travailleurs est clair aux yeux de tous. Bernie a été en mesure d’apporter un défi historique à la direction du Parti démocrate en dépit de toutes les attaques antidémocratiques menées contre sa campagne précisément parce qu’il a appelé à une révolution politique contre la classe des milliardaires.
    Malheureusement, Bernie n’a pas continué sur cette voie et a appelé à voter pour l’establishment que nous combattons.

    Les choses sont maintenant entre nos mains. Pour arracher les choses pour lesquelles nous nous battons, notre mouvement devra se tenir sur ses propres pieds et aller au-delà de Bernie en commençant à poser les bases de la construction de propre parti, un parti de masse des 99%.

    Et pour ce faire, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer des moments comme celui-ci. Un débrayage de centaines de délégués de la convention combiné à des manifestations de masse, comme cela se passe déjà dans les rues de Philadelphie, constituera une prise de position audacieuse en direction de l’indépendance politique des travailleurs et des jeunes.

    Ça suffit. Joignez-vous à moi pour soutenir les délégués courageux qui sortiront de la Convention antidémocratique et de ce processus truqué.

  • Bernie abandonne la révolution: il est temps de soutenir Jill Stein

    BernieClintonLe soutien de Bernie Sanders accordé à Hillary Clinton a profondément déçu des millions de ses partisans. Beaucoup de ceux qui se sont sentis inspirés par son appel à une révolution politique avaient jusqu’ici entretenu l’espoir qu’il refuserait de se ranger derrière la candidate favorite de Wall Street. Mais ces espoirs se sont effondrés.

    Article de Kshama Sawant initialement publié sur le site CounterPunch.org.

    Non seulement Sanders a-t-il décidé de soutenir son adversaire néolibéral, il a aussi commencé à faire campagne en sa faveur, avant même la tenue de la Convention nationale démocrate, jusqu’où il s’était précédemment engagé à poursuivre la lutte. Apparaissant au meeting de Clinton du New Hampshire, il a signifié son intention de l’accompagner sur le sentier de la campagne.

    Le soutien énergique de Bernie à Hillary fait suite à des mois de campagne menée contre ses liens étroits entretenus avec Wall Street et le Big Business aux USA. Il a déclaré: «Hillary Clinton fera une présidente remarquable et je suis fier d’être avec elle aujourd’hui.» Le cœur de son discours était fait d’une comparaison thème par thème des deux candidats pro-entreprises. Il a souligné les dangers réels de la politique de Trump, en disant par exemple que l’approche de Trump face au changement climatique «serait un désastre pour notre pays et notre planète.»

    Il ne peut y avoir aucun doute au sujet du constat dressé par Bernie de la menace représentée par le populisme de droite de Trump, mais il a tout à fait tort concernant la façon de guérir la maladie. Nous ne parviendrons pas à vaincre la droite de façon décisive en soutenant les politiciens de l’establishment comme Hillary Clinton. C’est l’indignation massive ressentie contre la politique brutale pro-Big Business appliquée par l’establishment politique, dont Hillary est correctement considérée comme une des chefs de file, qui a créé la base de la montée en puissance de Trump. C’est également ce à quoi nous avons assisté il y a quelques années seulement avec la croissance du Tea Party, né de la fureur consécutive aux plans de sauvetage de Wall Street alors tandis que la gauche était occupée à trouver des excuses aux politiques pro-entreprises d’Obama.

    Le Parti démocrate (anti-démocratique) ne sera jamais un outil efficace pour vaincre la droite, que ce soit avant ou après les élections. L’expérience a démontré à maintes reprises que ce parti est en fait un allié de longue date de celle-ci. Pour vaincre la droite, il nous faut construire de puissants mouvements de masse unitaires ainsi qu’un nouveau parti politique pour les 99%, un parti qui travaillera aux côtés de nos mouvements plutôt que contre eux.

    Hillary Clinton a la distinction douteuse d’être la deuxième candidate la plus impopulaire de l’histoire du scrutin présidentiel des Etats-Unis, ne cédant la place qu’à Donald Trump. La peur de Trump est le principal facteur de soutien pour Clinton tandis que la peur de Clinton est le pilier principal de Trump.

    La stratégie du moindre mal a été un désastre total pour les 99% de la population. Sans être contesté par la gauche, le Parti démocrate a aidé le Parti républicain à systématiquement pousser l’agenda politique vers la droite au cours de ces dernières décennies. Tout comme la candidate du Parti Vert aux présidentielles Jill Stein l’a correctement exprimé : «la politique basée sur la peur nous a apporté tout ce dont nous avions peur.»

    La campagne de Bernie a ébranlé les fondements de la politique US avec son audacieux défi lancé à l’establishment politique corrompu et à la domination de Wall Street et des super-riches sur la société. Des dizaines de milliers de personnes sont devenues politiquement actives pour la première fois de leur vie et une discussion plus large s’est à nouveau développée au sujet du socialisme. Mais les thèmes défendus par Sanders tels que l’imposition d’un salaire minimum de 15 $ de l’heure à l’échelle nationale (contre 7,5 $ actuellement, NDT), l’opposition au Partenariat Trans-Pacifique (TPP) et la défense d’une assurance-maladie pour tous ne seront en aucun cas plus près d’être concrétisés par cette capitulation face à Clinton.

    Au lieu de cela, le soutien de Bernie sera instrumentalisé pour soutenir ce même establishment pourri, y compris les dirigeants du Parti démocrate possédés par le monde des entreprises qui l’ont combattu à chaque étape et qui l’avaient encore hué la dernière semaine. En outre, si Jill Stein ne s’était pas présentée ou avait reçu peu de soutien, les sondages montrent que les deux candidats de droite, le libertarien Gary Johnson et le républicain Donald Trump, seraient les bénéficiaires du vote anti-establishment – ce qui contribuerait à la croissance du terreau pour le populisme de droite.

    Le ralliement de Sanders à Clinton est un échec fondamental de leadership. Sanders dispose de la confiance des millions de travailleurs les plus dévoués et engagés ainsi que de la jeunesse. Ils regardent en sa direction. Il a la responsabilité de les conduire dans la bonne voie et non pas dans une impasse politique.

    Alors que mon organisation, Socialist Alternative, et moi-même avons activement soutenu la campagne de Sanders en lançant notamment le «Movement4Bernie», nous avons toujours ouvertement exprimé notre désaccord avec sa décision de concourir aux primaires du Parti démocrate. Nous avons également expliqué que cette erreur pourrait être corrigée à mesure que l’expérience précisait le caractère profondément hostile du Parti démocrate contre toute politique progressiste. Nous avons exhorté Bernie à poursuivre sa campagne comme candidat indépendant ou du Parti Vert dans le cas où il serait vaincu, comme nous nous y attendions, et avons lancé une pétition en ce sens signée aujourd’hui par près de 125.000 personnes.

    L’expérience de ces primaires truquées a totalement exposé le caractère non démocratique, conservateur et pro-entreprises du Parti démocrate. Alors que Sanders a remporté environ 46% des voix, il n’a reçu le soutien que de huit membres démocrates de la Chambre et d’un seul sénateur démocrate. La grande majorité de l’establishment du parti s’est opposée à Sanders et aux millions de travailleurs et de jeunes mobilisés derrière son appel à une révolution politique contre la classe des milliardaires.

    Toute l’expérience de la campagne de Sanders ainsi que le fossé massif entre l’énorme soulèvement de la base des travailleurs et des jeunes derrière Sanders et le caractère conservateur et pro-capitaliste du Parti démocrate a graphiquement mis en évidence le potentiel pour commencer à construire un nouveau parti politique indépendant des intérêts des entreprises et des milliardaires.

    Même si Sanders n’était pas prêt à prendre une telle initiative, rien ne l’obligeait à endosser la candidature d’Hillary Clinton, une candidate de Wal-Mart & Wall Street et pro-guerres. Sanders aurait au moins pu refuser de soutenir Clinton et de mobiliser ses millions de partisans pour des manifestations de masse contre le racisme et la misogynie de Donald Trump, tout en les exhortant à voter pour la campagne de gauche radicale de Jill Stein .

    Une telle mesure aurait été en phase avec une grande partie de sa base. Dans les derniers sondages, près de la moitié de ses partisans étaient se déclaraient opposés à un appel de vote en faveur de Clinton en dépit des énormes pressions exercées par l’ensemble de l’establishment politique et médiatique. Mais au lieu de corriger son erreur initiale de participer aux primaires démocrates, Bernie est allé plus loin dans l’impasse. Son crédit de gauche sera maintenant cyniquement utilisé pour tenter de pousser les «Sandernistas» derrière l’establishment contre lequel ils se sont révoltés.

    Bernie a défendu son soutien à Clinton par des concessions de la plate-forme du Parti démocrate approuvée à Orlando. Pour avoir un sens, cette plate-forme devrait être obligatoirement respectée par les élus du parti. Les politiciens qui votent contre la plate-forme du Parti devraient savoir qu’ils perdraient à l’avenir le soutien du parti. Bien entendu, ce n’est pas de cette manière que fonctionne le Parti démocrate (ou le républicain). En réalité, l’histoire des plates-formes décidées à la Convention démocrate nationale (DNC) se résume à une longue série de vagues promesses invariablement brisées. La plate-forme est habituellement jetée par la fenêtre avant même que l’encre en soit sèche. Hillary Clinton sera libre de choisir quelles politiques mettre en œuvre une fois arrivée au pouvoir, qu’importe ce que dit la plate-forme, et ses décisions seront fortement guidées par ce qui est acceptable aux yeux de ses bailleurs de fonds milliardaires.

    Même si la pression a poussé l’establishment démocrate à faire certaines concessions concernant la plate-forme, celles-ci sont limitées. Les positions claires sur les grandes questions considérées comme hostiles aux entreprises américaines – comme que l’assurance-maladie pour tous, l’opposition au TPP ou encore le rejet de la fracturation hydraulique – ont été bloquées. Et alors que l’imposition d’un salaire minimum de 15 $ de l’heure a été approuvée, qui croit sérieusement que Clinton va se battre pour son instauration ? Il suffit de jeter un œil à ses donateurs: les banques de Wall Street, McDonalds, WalMart, Target, Big Pharma (les multinationales pharmaceutiques), HMO et Big Oil (les multinationales pétrolières). Qui parmi eux pourra tolérer le que le salaire minimum national soit doublé ?

    Bernie a déclaré, à plusieurs reprises, que «Le Parti démocrate doit s’exprimer sur une conclusion fondamentale: sommes-nous du côté des travailleurs ou des intérêts du Big-Money?» Bernie peut-il affirmer sans rire que le Parti démocrate (ou Hillary Clinton elle-même ) est maintenant parvenu à une conclusion favorable aux travailleurs?

    Nous ne pouvons pas nous permettre de suivre l’erreur de Bernie. Il est temps pour nous d’aller de l’avant.

    Parce que, ne vous méprenez pas, nous devons vaincre la droite.

    Nous allons stopper la croissance du populisme à droite de la même manière que nous allons gagner les revendications pour lesquelles nous nous sommes battus au cours de ces derniers mois. En construisant les capacités combatives et organisées de la classe des travailleurs en de puissants mouvements de masse. Nous démobiliser et remettre notre destin aux mains des politiciens pro-entreprises ne fera qu’encourager la droite.

    C’est la force des mouvements syndicaux et socialistes des années ‘30 et ‘40 qui a forcé à obtenir des concessions majeures du démocrate Franklin Roosevelt, et ce fut la force des mouvements contestataires des années ‘60 et ‘70 qui a arraché des concessions majeures au républicain Richard Nixon. Ces deux fois, les dirigeants de ces partis n’ont pas cédé un pouce de plus que ce à quoi ils avaient été contraints par les mouvements sociaux.

    La raison principale qui explique pourquoi des programmes sociaux ont été gagnés en Europe et ailleurs (ce à quoi a Bernie a souvent fait référence) et n’ont jamais été mis en place aux Etats-Unis est essentiellement que la classe ouvrière américaine n’avait pas encore réussi à construire son propre parti politique et est resté à la remorque du Parti démocrate pro-capitaliste. Des pays comme la Suède, la Grande-Bretagne et la France ont connu la construction de partis de masse socialistes et travaillistes qui se tenaient face aux partis libéraux et conservateurs capitalistes de leur pays. Ils se sont battus aux côtés de mouvements puissants et ont remporté des gains importants. Les élites dirigeantes de ces pays ont accepté l’instauration de programmes publics dans le seul but de conjurer la menace de bouleversements encore plus profonds sous l’impact de l’activité de la classe ouvrière, et non pas de bonne volonté.

    Nous avons face à nous une opportunité historique de commencer la construction d’un nouveau parti de masse des 99%. Nous avons besoin d’un parti basé sur la démocratie véritable, à la direction élue et révocables, qui refuse les donations d’entreprises, qui dispose d’une plate-forme de liaison entre les différents mouvements de lutte et qui est tout à fait prêt à «accueillir le mépris» de Wall Street et des entreprises américaines tout en luttant sans relâche pour nos intérêts.

    C’est pourquoi je soutiens la candidature de la candidate du Parti Vert, Jill Stein.

    Jill Stein se bat essentiellement sur les mêmes questions que Sanders. Elle appelle à l’établissement d’une assurance-maladie pour tous, d’un salaire minimum national de 15 $, d’une transition rapide vers les énergies renouvelables et à la fin de l’incarcération de masse. À certains égards, elle est allée plus loin que Bernie, en particulier concernant l’opposition aux aspects fondamentaux de la politique étrangère des États-Unis ainsi qu’en appelant à l’annulation de la dette des étudiants.

    Il ne fait aucun doute que la campagne de Jill est la continuation claire de notre révolution politique et qu’elle mérite le soutien le plus large possible de «Sandernistas». Plus le vote en faveur de Jill Stein sera fort, plus nous serons en mesure de poser les bases d’un nouveau parti des 99% dans la période qui suivra les élections de 2016.

    Je ne suis pas d’accord avec Jill ou le Parti Vert sur tout, mais les Verts ont un rôle important à jouer pour aider à construire une politique indépendante de Wall Street. Ce n’est pas le moment de jeter l’éponge. La capitulation de Bernie est un véritable revers. Mais nous ne devons pas l’accepter, nous avons un véritable travail à faire et des millions de gens sont à la recherche d’une voie à suivre.

    berkely
    Ces dernières semaines, “Movement4Bernie” et Socialist Alternative ont organisé des dizaines de meetings pour parler de la manière de construire la révolution politique. La photo ci-dessus a été prise à Berkley, en Californie, où 200 personnes étaient présentes.

    Plus tard cette semaine, le «Movement4Bernie» sera relancé sous le nom de «Mouvement pour les 99%», pour refléter son engagement continu dans la lutte pour la révolution politique, avant et après le mois de novembre. Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à assister dans votre région à une réunion «Beyond Bernie» (Au-delà de Bernie, NDT) organisée par le «Movement4Bernie» et Socialist Alternative afin de discuter des prochaines étapes de notre mouvement et d’y participer. J’espère que vous le ferez et que vous considérerez d’adhérer à Socialist Alternative.

    Dans deux semaines à peine, nous serons à la Convention nationale démocrate. De grandes manifestations et des rassemblements auront lieu en dehors, dans les rues de Philadelphie. A l’intérieur, les délégués de Bernie protesteront également contre la direction du Parti démocrate, et certains organisent activement un débrayage en manifestation.

    J’espère que vous pourrez y être en ma compagnie pour protester et saluer les délégués qui franchiront l’étape audacieuse de marcher en dehors de la DNC.

    Mais il est aussi grand temps d’un autre débrayage encore plus grand – un débrayage de masse hors de l’emprise de la politique des entreprises du Parti (anti)démocrate. Il est temps de construire notre propre parti ainsi qu’une véritable révolution, assez puissante pour défier la domination des entreprises, le racisme institutionnel, la pauvreté et les inégalités économiques et pour gagner toutes les choses pour lesquelles notre mouvement se bat.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop