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  • Etats-Unis: primaires non-démocratique & nécessité d’un parti des 99%

    Hillary_Clinton_mainClinton a, comme attendu, remporté la dernière primaire démocrate mardi 14 juin, lui donnant ainsi une majorité de délégués pour être élue candidate du parti Démocrate aux élections présidentielles. Nous reproduisons ci-dessous une tribune initialement publiée le 21 avril sur le site counterpunch.org (au lendemain de la primaire dans l’Etat de New York) qui revient sur la vraie nature de ces primaires, et le combat pour un parti “pour les 99%”.

    Par Kshama Sawant, Socialist Alternative (CIO-USA)

    De plusieurs manières, et malgré une victoire décisive, mardi, confirmant davantage la vraisemblance de sa nomination, Hillary Clinton émerge de la primaire de New York plus endommagée et son parti plus divisé que lorsqu’ils y sont entrés.

    Ce que l’on a nommé la Bataille de New York a permis d’exposer plus ouvertement la réalité douloureuse dont de millions de personnes aux États-Unis prennent conscience – que la primaire du Parti démocrate est truquée en faveur de l’establishment.

    Une discussion qui avait commencé sur l’approche descendante (top-down system) des “super délégués” et l’énorme influence de l’argent du big business a mené à une prise de conscience de la nature généralement anti-démocratique de la primaire démocrate et du parti lui-même – avec son système électoral, la concentration en début de campagne des scrutins tenus dans les états conservateurs, la forte manipulation de l’espace médiatique par l’establishment médiatique, ainsi que l’antagonisme des leaders du Parti démocrate envers les candidats issus de mouvements populaires tel que Sanders.

    Avant que la primaire du 19 avril n’ait même commencé, plus de 27% des New-yorkais (3 millions de personnes) furent exclus par un système électoral contraignant ainsi que par la révocation du droit de vote des électeurs identifiés comme “inactifs”. Dans une circonscription de Brooklyn, les officiels ont noté que 10% des électeurs s’étant présenté-e-s au scrutin ont appris sur place que leurs noms avaient été effacés. Dans le comté où se retrouve Brooklyn, plus de 125 000 électeurs furent retiré-e-s des registres démocrates, menant à une chute massive d’électeurs éligibles, 14% en 5 mois de temps.

    Pendant ce temps, dans le nord de l’état de New York, les plages horaires de plusieurs bureaux de vote dans certaines régions plus favorables à Sanders furent considérablement réduites. De plus, une règle dont très peu de gens étaient conscients dicta que seuls les électeurs enregistrés en tant que démocrates depuis le 9 octobre avaient le droit de vote. Le maire de la ville de New York, Bill de Blasio, ne pouvait s’empêcher de faire la remarque : “La perception selon laquelle plusieurs électeurs ont possiblement été privé-e-s de leurs droits mine l’intégrité du processus électoral dans son ensemble, et doit être corrigée.” Le contrôleur de la ville a promis “d’entreprendre une vérification des opérations et de la gestion du Conseil électoral.”

    Alors que l’avance de 15 points détenue par Clinton représente certainement plus que la somme de ces irrégularités, il est également clair que si les indépendants et les autres exclus du vote avaient eu la chance de s’exprimer, le résultat aurait été beaucoup plus serré et Sanders aurait même pu gagner.

    Les primaires fermées comme celle de New York sont largement défavorables aux mouvements populaires, écartant du processus les millions de personnes enregistrées en tant qu’indépendants qui en sont arrivés à reconnaître le caractère corrompu des deux partis.

    La puissance de l’establishment médiatique new-yorkais s’est pleinement manifestée lors de la primaire alors que celui-ci déclara ouvertement la guerre à Sanders. Même les journaux “progressistes” tel que le New York Daily News se sont rués contre lui, imprimant à répétition des attaques sensationnalistes et diffamatoires sur leurs “unes”.

    Peut-être que le résultat le plus important de la primaire de New York ne fut pas le vote, mais bien l’impact politique de la campagne de Sanders sur les dizaines de milliers de personnes activement impliqués ou suivant la campagne de proche lors des dernières journées et semaines.

    Ce n’est pas qu’à New York

    Les médias au service du big business sont fortement intervenus en appui à Clinton pendant tout le processus de la primaire. Tout d’abord avec un blackout médiatique en 2015, alors que Clinton fut dépeinte comme l’inévitable nominée et que Trump reçut plus de 20 fois la couverture médiatique. Lorsque Sanders arriva à se poser en tant que menace, l’establishment médiatique a tout fait pour tenter de le discréditer. Des attaques incessantes sur ses propositions de projets de loi par des importantes personnalités libérales comme Paul Krugman, jusqu’aux véritables assauts comme celle du Washington Post, le 1er mars, alors qu’un article anti-Sanders fut publié toutes les heures pendant 16 heures.

    Des irrégularités dans les scrutins sont apparus d’état en état. Tandis que certaines furent sans aucun doute exagérées, d’autres avaient des effets réels. En Arizona, où les gens ont attendu jusqu’à 5 heures en file pour voter, plusieurs personnes ont également vu leurs inscriptions au registre changer sans qu’ils en aient connaissance.

    La primaire dans son ensemble est orientée vers les partisans les plus vieux et les plus riches. Au niveau national, moins de 15% des électeurs éligibles participeront aux primaires et caucus démocrates.

    Les travailleurs ont bien vu le caractère pro-business de la direction du Parti démocrate dans toute sa splendeur. Ce n’est pas un accident si, lorsque le sénateur démocrate Jeff Merkley a manifesté son appui envers Bernie Sanders la semaine passée, il était le premier à le faire. En comparaison, 40 sénateurs ont appuyé Hillary, ainsi que 166 représentants de la Chambre. Cet establishment trouve tout à fait inacceptable l’appel, lancé par Sanders, à une révolution contre les milliardaires et les riches donateurs de campagne. Le leadership démocrate se base sur des échanges de faveurs et ils n’ont de cesse d’aller de position élue à carrière lucrative dans les corporations et les lobbies. En même temps, ils utilisent leur influence et leur poids politique afin de s’assurer que les leaders syndicaux et religieux rentrent bien dans le rang.

    Ajoutez à ceci les puissances combinées des super PACs (Comités d’Action Politiques, qui sont des organisations privées de lobby politique aux fonds potentiellement illimités, NdT) de Wall Street et vous avez une primaire et un parti politique qui représentent un terrain hostile pour un candidat du 99%.

    Un simple fait révèle le caractère truqué du système : les sondages nationaux démontrent que Bernie Sanders obtient, et de loin, les cotes de popularité les plus élevés parmi tous les candidats à la présidence, et qu’il l’emporte sur tous les candidats républicains en affrontement direct. Pourtant, il sera vraisemblablement éliminé avant l’élection générale s’il continue de jouer le jeu du bipartisme.

    Une opportunité historique

    Nous arrivons à ce qui pourrait être le moment le plus favorable dans l’histoire des États-Unis pour lancer un nouveau parti de la gauche. Face aux deux grands partis, à l’establishment médiatique et à toutes les grandes institutions capitalistes américaines, la confiance publique s’écroule. Huit ans après la Grande récession, alors que la majorité des travailleurs souffre toujours malgré le rétablissement de Wall Street, toute la colère et le mécontentement accumulés s’expriment par une révolte contre les leaders d’establishment démocrates et républicains.

    Ceci est le contexte de la montée impressionnante de Bernie Sanders, qui a mené la campagne présidentielle la plus nettement à gauche dans l’histoire des États-Unis depuis Eugene Debs (quoique Debs, qui représentait le Parti socialiste, ne cachait pas son mépris pour la domination corporative du Parti démocrate, et ne fit pas l’erreur fondamentale de faire campagne au sein du parti). Ayant débuté sa campagne sans notoriété, avec un maigre 3% des intentions de vote et aucune personnalité politique de renommée nationale pour le soutenir, Bernie a gagné plus de votes et plus de primaires d’Etat, a amassé plus d’argent et a mobilisé plus de volontaires que n’importe quel candidat de gauche dans l’histoire du Parti démocrate.

    Il a été en mesure d’accomplir tout cela avec une authentique plateforme de gauche, tout en refusant les dons corporatifs, en portant l’étiquette socialiste et en prenant comme slogan central un appel à “une révolution politique contre la classe des milliardaires”.

    Même selon les standards du courant politique dominant, la force de la campagne de Sanders est stupéfiante. Clinton débuta la campagne électorale avec ce qui apparut, sur papier, comme une des plus formidables machines électorales corporatives jamais assemblée. Pourtant, dans les derniers trois mois, avec des dons de 27$ en moyenne, Sanders a su rallier une base grandissante de petits donateurs – au-delà de 2 millions de personnes – afin de lever une somme bien plus élevée que celle de Clinton. Au seul mois de mars, Sanders a levé $44 millions contre les $29.5 millions de Clinton.

    L’année passée, n’importe quel expert politique du courant dominant aurait répété le même mythe selon lequel aucun candidat refusant des dons corporatifs n’aurait la moindre chance d’être élu, encore moins un candidat se déclarant socialiste ! Aujourd’hui, ce mythe est enterré.

    Personne ne peut nier le potentiel de l’établissement d’un parti politique de gauche viable à l’échelle nationale, complètement indépendant de l’argent corporatif, mettant de l’avant des projets de lois manifestement de gauche et en faveur des travailleurs. La seule incertitude qui demeure est celle du leadership : est-ce que Sanders prendra l’initiative, et s’il ne le fait pas, le mouvement derrière lui sera-t-il en mesure de rester organisé ?

    Un nouveau parti

    “Je crois que nous devons considérer très sérieusement, particulièrement en tant que personnes de oucleur et individus progressistes, le lancement soit d’un nouveau parti ou d’un nouveau mouvement…”

    Ceci est une citation de Michelle Alexander, auteur du livre The New Jim Crow, en conversation avec Chris Hayes sur la chaîne MSNBC le 1er avril. Trois jours plus tard, dans le New York Daily News, le quatrième plus grand quotidien du pays, la chronique de Shaun King débuta avec cette même citation, à laquelle il rajouta :

    “Non seulement je suis d’accord avec Alexander, mais j’aimerais aller plus loin – je crois que ceci se déroule présentement sous nos yeux. Les progressistes politiques partout au pays, dans leur appui à la candidature de Bernie Sanders, sont en train de rejeter le Parti démocrate… nous devrions former notre propre parti politique dans lequel nous serons fermement et audacieusement contre la peine de mort, où nous serons tous pour un salaire minimum décent dans l’ensemble du pays, où nous serons pour une restructuration complète du système judiciaire, où nous serons en faveur de réformes radicales afin de protéger l’environnement et de ralentir le réchauffement climatique, où nous serons pour l’éradication des riches donateurs dans la politique, où nous serons véritablement prêt à considérer les soins de santé et l’éducation pour tous comme un droit et non un privilège.”

    D’un point de vue politiquement opposé, la chronique de Paul Krugman du 8 avril dans le New York Times a fait l’écho du propos de Shaun King selon lequel un nouveau parti émergeait “sous nos yeux”. Krugman avertissait Bernie qu’il devait atténuer ses attaques contre Clinton au risque de créer une plus profonde rupture dans le Parti démocrate, osant la question arrogante : “Est-ce que M. Sanders se positionne parmi les partisans du “Bernie ou rien” (Bernie or bust) …? Sinon, que pense-t-il qu’il est en train de faire ?”

    Krugman et King ont tous les deux raisons. Alors que la “révolution politique contre la classe des milliardaires” de Bernie devient de plus en plus forte, elle menace d’autant plus de se libérer de la camisole de force du Parti démocrate qui, en fin de compte, est dominé par les grandes entreprises.

    C’est pour cette raison que mon organisation, Alternative Socialiste, ainsi que le #Movement4Bernie pétitionnent Bernie pour qu’il poursuive sa campagne jusqu’en novembre en tant qu’indépendant ou avec le Parti Vert avec Jill Stein s’il est bloqué par le processus truqué de la primaire démocrate, et de tenir une conférence afin de discuter la création d’un nouveau parti pour le 99%.

    Si des inquiétudes persistent par rapport au fait que cela pourrait contribuer à la victoire d’un républicain, il n’y a aucune raison qui empêche Bernie de faire campagne dans la grosse quarantaine d’états où la victoire est certaine pour un des deux partis, tout en évitant de se présenter dans les états les plus contestés. Ceci permettrait quand même à une campagne historique de faire le lien avec un nouveau parti politique pour les 99% et de poser les fondations pour un mouvement politique perpétué par la prise de pouvoir de centaines de candidats gauchistes à tous les niveaux du gouvernement, indépendamment de l’argent corporatif.

    Par contre, si malgré la campagne de diffamation portée contre lui, Sanders demeure fidèle au Parti démocrate et soutient Clinton dans l’élection générale, cela signalerait la démoralisation et la désorganisation de tout le mouvement. Oui, nous avons besoin d’une stratégie pour repousser les républicains de droite, mais l’effondrement du mouvement anti-establishment derrière Bernie au sein de la campagne de Clinton – une fausse union avec la candidate de Wall Street et de l’establishment politique – laisserait le champ libre à des populistes comme Trump ou Cruz et l’élargissement leur base militante.

    Si Sanders choisit cette option, les pro-Sanders devront continuer la révolution politique… même sans Sanders.

    Une campagne présidentielle indépendante

    Le temps est venu de briser les règles. Une campagne présidentielle indépendante menée agressivement par Bernie Sanders, liée à l’établissement d’un nouveau parti populaire pour les 99%, pourrait radicalement transformer la politique américaine. Bernie n’aurait pas besoin de gagner l’élection afin de pousser la société des États-Unis vers la gauche. Même le score de 10 ou 15 millions de voix pour ce nouveau parti (et il y a le potentiel pour un gain beaucoup plus important) pourrait porter un coup dévastateur au monopole politique des deux partis du capitalisme américain.

    Partout dans le monde où les travailleurs ont gagné de vastes réformes, comme les systèmes de santé à payeur unique ou l’éducation gratuite ou les congés maternité payés, ce fut grâce à la formation de partis des travailleurs de masse. Au Canada, par exemple, les centrales syndicales ont lancé le Nouveau Parti Démocrate avec la médecine socialisée comme demande centrale. Ils ont gagné moins de 15% des votes, et ont été blâmés pour avoir divisé le vote en faveur des conservateurs, mais afin de limiter l’expansion du Nouveau Parti Démocrate, les conservateurs ont fini par accorder aux travailleurs canadiens leur demande centrale – et ainsi fut créé le système de médecine socialisée au Canada.

    D’un autre côté, si Sanders se retire et soutien Clinton après les primaires, le Parti démocrate sera libre de faire un virage à droite dans l’élection générale, s’appuyant sur la peur des républicains afin de forcer les progressistes à rentrer dans le rang.

    L’enjeu est tout simplement trop important pour laisser filer ce moment. Le capitalisme mène l’humanité vers une catastrophe sociale et écologique. La campagne de Bernie a montré qu’une riposte viable est possible. Ce qui manque est une stratégie ayant pour but d’alimenter et de développer notre mouvement. Le moment est venu pour ce geste audacieux qu’est la création d’une alternative politique militante et ouvrière – un parti pour les millions et non les millionnaires.

  • STOP à l’homophobie, au fanatisme et au racisme !

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    Un rassemblement est organisé ce soir à Bruxelles, à la Bourse, en réaction à la tuerie d’Orlando. Voici ci-dessous le tract que va y distribué le PSL.

    Tract en version PDF

    Aujourd’hui, nous sommes tous en deuil face à l’horrible attaque perpétrée contre la communauté LGBTQI ce dimanche à Orlando, en Floride. Nous souhaitons exprimer notre solidarité aux victimes ainsi qu’à leurs proches. Le rassemblement de ce soir est un exemple de solidarité spontanée qui s’était déjà exprimé après les attentats de Bruxelles, lors des rassemblements à la Bourse. Cette même solidarité s’était alors opposée à la terreur et la haine, elle se manifeste aujourd’hui contre une terreur similaire, contre l’homophobie et la haine.

    Il est malheureux de constater que ce type d’attaque arrive de plus en souvent, mais cette répétition n’est pas une coïncidence. Elle résulte des nombreuses frustrations, y compris concernant les inégalités, de l’exploitation et de la guerre. La question de la solidarité pour s’opposer à la politique de « diviser pour mieux régner » est sociétale, elle ne porte pas principalement sur le comportement individuel mais surtout sur des choix politiques.

    Voici ce que Kshama Sawant, première socialiste combattive élue dans un conseil communal aux Etats Unis depuis des décennies, vient de déclarer en réaction à cet acte terrible :

    « Nous avons tous été dévastés d’apprendre l’horrible attaque terroriste perpétrée contre la communauté LGBTQI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queers et intersexués) à la discothèque Pulse à Orlando, en Floride. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées, surtout les victimes et leurs proches.

    Cet assassinat de masse n’a pas eu lieu dans un vide politique et social. En effet, nous n’avons même pas eu le temps de surmonter ce drame que la nouvelle a éclaté qu’un autre tueur de masse préparait une attaque à Los Angeles. Heureusement, son plan d’attaquer la Pride de L.A. a été découvert et stoppé à temps. Mais ce fanatisme et cette violence continueront à moins que nous les combattions par des mouvements de masse unitaires.

    Nous condamnons cette attaque terroriste monstrueuse, apparemment commise par un homme se réclamant de l’Etat Islamique. Il faut absolument nous montrer solidaires de nos sœurs et frères LGBTQI. Il nous faut également riposter contre le fanatisme et l’islamophobie. Nous devons nous organiser, mobiliser et résister à la violence, aux discours de haine et aux nombreuses formes d’oppression imposées aux personnes LGBTQI et aux différentes minorités sous le capitalisme.

    Beaucoup d’entre nous sont à la recherche d’un espace de tranquillité pour se remettre de ces événements…. Plus tard ce mois-ci, le vendredi 24 juin, à 17 heures, la manifestation annuelle de la Trans Pride commencera à Seattle au parc Cal Anderson. La Trans Pride est une célébration, mais c’est aussi un acte politique de défi nécessaire et audacieux dans une société qui refuse toujours largement de permettre aux gens de se définir comme ils le souhaitent. J’y ai assisté chaque année, et je vous encourage à nous y rejoindre.

    Nous devons construire la lutte pour un monde exempt de violence et d’intolérance, voilà pourquoi nous avons besoin de construire des mouvements de masse contre ce système d’exploitation et de division.»

    La lutte contre les discriminations ne peut être garantie tant que nous n’aurons pas éradiqué la racine même de ces discriminations économiques et sociales : le capitalisme. Nous devons instaurer un système économique et social égalitaire, sans domination d’une classe sur une autre, basé sur une économie démocratiquement planifiée, où l’on n’oppose pas les travailleurs les uns aux autres, peu importe leur différences. Cette économie doit être sous contrôle démocratique des travailleurs et fonctionner selon les besoins réels de la population tout en respectant notre environnement. Une société socialiste répond à ces besoins. C’est la condition minimum pour envisager d’en finir une bonne fois pour toute avec l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, l’islamophobie, le fondamentalisme et toutes les discriminations.

  • Tueries d'Orlando. Kshama Sawant: "Solidarité avec nos sœurs et frères LGBTQI!"

    orlando_telaviv

    Ripostons contre le fanatisme et l’islamophobie!

    Nous avons tous été dévastés d’apprendre l’horrible attaque terroriste perpétrée contre la communauté LGBTQI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queers et intersexués) à la discothèque Pulse à Orlando, en Floride. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées, surtout les victimes et leurs proches.

    Cette assassinat de masse n’a pas eu lieu dans un vide politique et social. En effet, nous n’avons même pas eu le temps de surmonter ce drame que la nouvelle a éclaté qu’un autre tueur de masse préparait une attaque à Los Angeles. Heureusement, ses plans pour attaquer la Pride de L.A. ont été découverts et stoppés à temps. Mais ce fanatisme et cette violence continueront à moins que nous les combattions par des mouvements de masse unitaires.

    Nous condamnons cette attaque terroriste monstrueuse, apparemment commise par un homme se réclamant de l’Etat Islamique. Il faut absolument nous montrer solidaires de nos sœurs et frères LGBT. Il nous faut également riposter contre le fanatisme et l’islamophobie. Nous devons nous organiser, mobiliser et de résister à la violence, aux discours de haine et aux nombreuses formes d’oppression imposées aux personnes LGBTQI et aux différentes minorités sous le capitalisme.

    Beaucoup d’entre nous sont à la recherche d’un espace pour se remettre. D’autres sont à la recherche d’endroits pour s’organiser. À Seattle, beaucoup se rassembleront ce soir au parc Cal Anderson, à 20 heures, pour bénéficier du réconfort de la communauté et pouvoir parler. Plus tard ce mois-ci, le vendredi 24 juin, à 17 heures, la manifestation annuelle de la Trans Pride commencera également au parc Cal Anderson.

    La Trans Pride est une célébration, mais c’est aussi un acte politique de défi nécessaire et audacieux dans une société qui refuse toujours largement de permettre aux gens de se définir comme ils le sont. J’y ai assisté chaque année, et je vous encourage à nous rejoindre.

    Nous devons construire la lutte pour un monde exempt de violence et d’intolérance, ce pour quoi nous avons besoin de construire des mouvements de masse contre ce système d’exploitation et de division.

    TransPride2015

  • Débat sur "Democracy Now". Sanders doit se présenter en novembre comme indépendant!

    Democracy Now a organisé un débat télévisé qui s'est tenu avant-hier et dont le thème ne manquait pas d'intérêt : que faire pour poursuivre la révolution politique de Bernie Sanders si Hillary Clinton remporte les primaires démocrates, comme cela est le plus probable ? Notre camarade Kshama Sawant, élue de Socialist Alternative à Seattle, figurait parmi les orateurs. Elle a notamment déclaré : "En tant que socialiste, je dirais que nous avons besoin d'un parti des 99%. Une manière fantastique d'initier ce processus serait que Bernie Sanders se présente comme candidat indépendant aux élections présidentielles à partir de novembre", c'est-à-dire quand commencera effectivement la campagne présidentielle.

    Les sous-titres de cette vidéo sont disponibles en anglais.

  • [INTERVIEW] Le socialisme à nouveau populaire aux USA

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    Bernie Sanders a popularisé l’idée du socialisme démocratique auprès de millions de personnes aux États-Unis et à l’étranger. Son programme – qui défend un salaire minimum de 15 $ de l’heure, de meilleurs soins de santé et un enseignement de qualité – repose sur les intérêts des travailleurs. Mais quand Bernie Sanders parle de socialisme, il s’agit surtout d’un capitalisme plus réglementé. Nous sommes quant à nous favorables à un changement plus fondamental qui rejette totalement le système capitaliste. Nous en avons discuté avec Kshama Sawant, élue au conseil municipal de Seattle.

    À quel point est-ce important que Bernie Sanders se qualifie de socialiste ?

    ‘‘Que l’on soit d’accord ou non avec la manière dont Bernie Sanders considère le socialisme, il est à noter que c’est la première fois dans l’histoire américaine qu’un candidat qui se dit socialiste a une chance de remporter les présidentielles. Et il n’a fait aucun pas en arrière sur ce point. Il a démontré que le socialisme n’est plus l’obstacle qu’il était à l’époque de la guerre froide. Sa campagne a suscité un énorme intérêt pour le socialisme, en particulier chez les jeunes.’’

    Qu’est-ce qu’est pour toi le socialisme démocratique ?

    ‘‘Le socialisme est une société où les moyens de production et d’échange sont démocratiquement contrôlés afin que chacun puisse vivre une vie meilleure. Pour cela, il nous faut briser la dictature des grandes entreprises sur l’économie et la politique. Nous vivons dans un monde où les richesses sont aussi grandes que les possibilités technologiques, mais elles côtoient parallèlement la pauvreté, les guerres et la crise écologique. Voilà le résultat du capitalisme, un système où seuls compte la course aux profits et où les richesses sont concentrées dans les mains d’une élite capitaliste.’’

    Qu’entend Bernie Sanders derrière le terme de socialisme ?

    ‘‘Bernie Sanders défend de nombreuses revendications de première importance : un salaire minimum de 15 dollars de l’heure, des soins de santé décents, un impôt sur les fortunes, un enseignement gratuit, etc. Les réformes radicales qu’il popularise représentent une partie importante de tout programme socialiste aujourd’hui. mais il se limite à une redistribution des richesses par une expansion du secteur public dans le cadre du capitalisme. Pour nous, le socialisme est un système social où les moyens de production et d’échange ne restent pas aux mains d’une oligarchie avide de profits et profondément antidémocratique.’’

    Sanders affirme pourtant bien que les entreprises ont trop de pouvoir ?

    ‘‘Il explique que les grandes banques qui dominent l’économie devraient être divisées en petites unités. C’est bien plus radical que ce qu’Hillary Clinton propose comme réglementation de Wall Street, c’est vrai. Mais la scission des banques ne serait que temporaire sous le capitalisme. Ce système est basé sur l’exploitation et la concurrence, il conduit inévitablement au développement de gigantesques monopoles. Bernie Sanders défend le projet de retirer les soins de santé des mains du privé et des 1% au sommet de la société, nous devons faire pareil avec les banques. Pourquoi permettre à une petite oligarchie de disposer du contrôle de notre économie ?

    ‘‘Comme Bernie l’a fait remarquer dans l’un des premiers débats pour l’investiture démocrate : ‘‘le Congrès ne contrôle pas Wall Street, Wall Street contrôle le Congrès.’’ Je suis tout à fait d’accord. Tant que nous vivrons dans une société capitaliste, nous allons bien sûr défendre toutes les réformes possibles pour améliorer la vie des travailleurs. Mais la cause fondamentale d’où découlent ces problèmes, c’est le système capitaliste lui-même. La seule façon de s’y opposer, ce n’est pas avec des gouvernements qui défendent les intérêts des riches, mais en nous organisant nous-mêmes, avec les millions de gens ordinaires sur les lieux de travail, dans les quartiers et les écoles, tant au niveau politique que syndical.’’

    Pourquoi la campagne de Bernie a-t-elle remporté un tel succès ?

    ‘‘Le capitalisme est embourbé dans une profonde crise structurelle. Nous connaissons la reprise économique la plus faible depuis la Seconde Guerre mondiale, avec des inégalités sans précédent et une montagne de dettes. L’infrastructure est littéralement en train de pourrir au point que des enfants sont empoisonnés, comme à Flint et ailleurs. Le capitalisme conduit aux crises économiques, mais aussi aux catastrophes écologiques. Les grandes entreprises refusent d’investir dans une économie verte pour le 21e siècle. Ils préfèrent au contraire jouer leur argent dans le gigantesque casino du marché financier. Et quand plus rien ne va, comme en 2008-09, c’est à nous de payer pour eux.

    ‘‘Wall Street, les grandes compagnies pétrolières et les autres grandes entreprises s’opposent aux changements nécessaires. Ils sont viscéralement contre les réformes radicales que Bernie popularise. Nous pouvons conquérir l’implémentation du programme de Sanders, mais seulement à l’aide d’une lutte de masse. À Seattle, nous avons arraché les 15 dollars de l’heure par la mobilisation active des travailleurs et de leurs familles dans la rue, en construisant un mouvement indépendant des grandes entreprises et du Parti démocrate.

    ‘‘Pour briser le pouvoir des grandes entreprises, nous devons mettre sous contrôle démocratique public les 500 plus grandes entreprises qui dominent l’économie et le système politique. Nous voulons une démocratie radicale qui va jusqu’au cœur de l’économie, sur les lieux de travail, afin que les travailleurs puissent décider de ce qui est produit, de la manière de le produire et de la manière d’utiliser les ressources disponibles. Cela nous permettrait de planifier démocratiquement l’économie en l’orientant vers la satisfaction des besoins de chacun.’’

  • [VIDEO] Paul Murphy & Kshama Sawant: construire la révolution politique

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    paul_political_revolutionUn meeting de nos camarades américains de Socialist Alternative vient de se tenir à Seattle au sujet de la révolution politique à construire contre la classe des milliardaires. Au côté de Kshama Sawant, élue au conseil de la ville de Seattle, se trouvait Paul Murphy, membre du Parlement irlandais où il a été élu en tant que candidat de l’Anti-Austerity Alliance. Il est également membre du Socialist Party, notre parti-frère irlandais. Il y a pris la parole au sujet de la situation politique bouillonnante en Europe dans des pays comme l’Irlande, l’Espagne et le Portugal, où le soutien aux partis de l’establishment s’est effondré tandis que des partis anti-austérité ont connu un prodigieux essor.

    Paul Murphy sera également présent ce 9 avril à Bruxelles pour notre journée “Socialisme 2016”.

    kshama_paulKshama Sawant a abordé la manière de construire la révolution politique aux USA au-delà des primaires présidentielle du parti démocrate et de la candidature de Bernie Sanders. Bernie se bat toujours, et il a raison. Mais il est temps de regarder sobrement quelle est la situation et de tirer des leçons de cette expérience. Il faut débattre de la façon d’éviter que l’engouement pour la révolution politique contre la classe des milliardaire peut sortir de la camisole de force du Parti Démocrate dominé par Wall Street.

  • Seattle. Kshama Sawant prend la parole à un meeting de Bernie Sanders

    Notre camarade Kshama Sawant, élue au conseil de la ville de Seattle et membre de Socialist Alternative (notre organisation-soeur aux USA), a parlé ce week-end devant les milliers de personnes venues assister au meeting de Bernie Sanders. La vidéo ci-dessous comprend quelques images de son intervention ainsi qu'une interview dans laquelle elle aborde la menace représentée par Donald Trump, le monde débat politique actuel dominé par le Big Business, le mouvement Black Lives ou encore la lutte pour l'élévation du salaire minimum à 15 dollars de l'heure à Seattle. Elle appelle à la création d'un parti représentant les 99% de la société et pour la mise sous propriété publique des secteurs-clés de l'économie. Les réactions positives des participants illustrent la popularité que commencent à gagner les idées socialistes aux USA et dans le reste du monde.

    Kshama Sawant from Elliot Stoller on Vimeo.

  • [RADIO] Au fait… c'est quoi le socialisme à l'américaine?

    Kshama_bernie

    Radiopanik a décidé il y a peu d’explorer ce qu’est le “socialisme à l’américaine”. Quelle conscience politique et environnementale pour les américains? Comment fonctionne le gouvernement fédéral? Est-ce réellement un socialisme américain qui s’émancipe aujourd’hui dans les figures de Kshama Sawant et Bernie Sanders? Qu’est ce qu’ils proposent? Quelle est leur marge de manoeuvre? apportent-ils une réelle alternative politique? La population est-elle prete à un changement de paradigme?

    Pour répondre à ces questions, Radiopanik a invité en studio Bart Vandersteene (porte-parole du Parti Socialiste de Lutte) et Lode Vanoost (journaliste).

    Leur échange est disponible sur le lien suivant.

  • Kshama Sawant prête serment à Seattle

    Inauguration-1024x682Le Seattle City Hall était rempli d’une petite foule de 400 personnes ce lundi pour assister à la prestation de serment du nouveau Conseil de la ville. Cris et applaudissements ont surgi de la salle alors que certains élus utilisaient leur discours pour aborder la nécessité de s’en prendre à la crise des logements abordables, à la crise des sans-abris et à la brutalité policière.

    Mais l’écho le plus chaleureux fut réservé à la conseillère Kshama Sawant.

    Des centaines de milliers de dollars avaient été dépensés par les grandes entreprises et l’establishment capitaliste pour tenter d’éviter la réélection de cette conseillère ouvertement socialiste à Seattle. Ce fut un échec. Kshama Sawant a été réélue en recueillant le score décisif de 56% des voix, en ayant su s’attirer le soutien écrasant des travailleurs, des jeunes et des personnes de couleur.

    Chaque membre du Conseil choisit auprès de qui il prête serment. Kshama été assermentée par Sahro Farah et Osman Osman, deux locataires courageux qui ont fait face à un propriétaire sans scrupules qui a tenté d’augmenter leur loyer de plus de 100% et qui a été forcé de reculer face à l’indignation de la collectivité. Sahro et Osman constituent eux-mêmes des exemples stimulants de ce qui est possible d’arracher dès lors que nous nous organisons.

    Les discours d’entrée en fonction ont illustré à quel point les deux ans du précédent mandat de Kshama avaient réussi à faire basculer le débat vers la gauche. Encore une fois, la prise de parole de Kshama a appelé les travailleurs à s’organiser et à lutter pour un autre monde, un monde socialiste.

    Voici le texte de son discours.


     

    “Soeurs et frères.

    “Le socialisme arrive.

    “A travers les Etats-Unis et globalement, les jeunes et les travailleurs rejettent les politiques favorables aux grandes entreprises et le capitalisme. Ils en ont marre des inégalités profondes, du racisme brutal et de la destruction écologique qui prévaut sous ce système.

    “Nationalement, Bernie Sanders mène une campagne éclatante comme Démocrate Socialiste en appelant à une révolution politique contre la classe des milliardaires.

    “Qu’est ce que le socialisme?”, se demandent des millions de personnes.

    “Une société socialiste placeraient au centre les gens et non les profits et privilégierait l’environnement sur le secteur pétrolier. Dans cette société, les ressources des grandes entreprises seraient placées sous gestion démocratique publique et rationnellement planifiées pour satisfaire les besoins de la société dans son ensemble.

    “Ce que nous avons construits à Seattle ces deux dernières années est un exemple de la manière dont les travailleurs peuvent s’organiser et riposter contre l’establishment capitaliste.

    “Nous n’avons pas tout gagné. Mais notre victoire pour l’imposition d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure l’a démontré : la lutte paie.

    “Le système politique est cassé dans ce pays et dans cette ville. La vieille politique traditionnelle est incapable d’y faire quelque chose.

    “Je prends très au sérieux les dangers représentés par les politiciens de droite Républicains. Ils ne sont toutefois qu’une part du problème.

    “Au cours des décennies, Seattle a été dominé par l’establishment du parti Démocrate, ce qui a conduit à une crise du logement sans cesse plus inquiétante, à une croissance des inégalités de revenu, au plus grand fossé entre les genres du pays et à des forces de police innombrables.

    “Il est temps que quelque chose de neuf survienne. Les travailleurs ont besoin de leur propre parti politique qui se battra avec audace pour défendre leurs droits.

    “Le fait que je sois ici aujourd’hui est la preuve vivante que nous pouvons faire élire des représentants des travailleurs, même lorsqu’ils doivent faire face à des centaines de milliers de dollars de fonds des grandes entreprises. Des milliers de personnes ont contribué à ma campagne à hauteur de 10 dollars, 20, 50, et nous avons tous ensemble obtenu un record dans la levée de fonds pour une élection au Conseil de la ville de Seattle, sans le moindre penny issu des grands entreprises.

    “Seattle va continuer à représenter un puissant exemple du type de politique qui est non seulement nécessaire, mais aussi possible.

    “Dans cette belle ville, assombrie par les inégalités raciales et de revenu, l’année 2016 devrait être l’année qui marque la victoire de la majorité sociale sur l’avidité de quelques uns.

    “Nous ne pouvons pas attendre que l’Etat de Washington agisse ou d’être soutenus pas une décision de la Cour Suprême des années 1930.

    “Seattle peut et doit faire passer une taxe des millionnaires!

    “Il faut taxer les riches pour libérer les ressources dont nous avons besoin pour l’enseignement, le transport public et les services sociaux!

    “Les Etats-Unis sont le seul pays du monde industrialisé qui refuse aux travailleurs de disposer de congés parentaux, une étape essentielle pour l’égalité de genre. Nous devons faire passer une législation cette année qui peut accorder aux travailleurs de Seattle un minimum de 12 semaines de congés parentaux payés.

    “Nous avons besoin de logements abordables et de droits des locataires. La crise du logement ne sera pas solutionnée en aidant les entrepreneurs immobiliers à faire du profit.

    “Cela nécessite des mesures sociales solides comme un contrôle des loyers et le développement d’alternatives publiques au marché immobilier privé en construisant des milliers de logements sociaux.

    “Nous devons nous en prendre à la brutalité de la police et au contrôle au faciès – concrétiser le fait que ‘Black Lives Matter’ (référence au mouvement “les vies des noirs comptent” qui s’oppose aux meurtres et violences racistes de la police aux USA). Cela exige un bureau de surveillance démocratiquement élu avec pleins pouvoirs sur la police.

    “Nous devrions investir dans l’enseignement et des emplois avec un bon salaire, pas dans de nouvelles prisons pour jeunes!

    “Seattle est maintenant sur la voie d’appliquer un salaire minimum de 15 dollars de l’heure. Il y a quelques jours, le salaire minimum pour les travailleurs de McDonald et d’autres grandes entreprises a augmenté jusque $13. C’est bien, mais pas assez. Ces travailleurs ont aussi besoin d’une législation qui les protège contre les pratiques patronales abusives.

    “J’appelle tous les travailleurs qui cherchent à résister à l’agenda du grand capital de s’organiser.

    “Rejoignez moi ainsi que Socialist Alternative dans notre combat pour la justice sociale et économique.

    “Je terminerais avec les mots du grand combattant radical Martin Luther King Jr : “les maux du capitalisme sont aussi réels que les maux de l’impérialisme et les maux du racisme.” Il a également dit : “Appelez ça démocratie ou appelez ça socialisme démocratique, mais il doit y avoir une meilleure redistribution des richesses dans ce pays pour tous les enfants de Dieu.”

    “Soeurs et frères, voici le temps de rejoindre notre mouvement pour créer un monde meilleur.

    “Solidarité.”

  • Remontée du socialisme aux Etats-Unis

    FILE -- In this April 24, 2014, file photo, Seattle City Council Member Kshama Sawant addresses a news conference on a proposal to increase the minimum wage in the city, in Seattle. Sawant said she?ll join the May Day march Thursday, May 1, 2014, for immigrant and worker rights to promote her campaign for a $15 minimum wage. May Day has turned violent recently in Seattle, where last year police arrested 18 people from a crowd that pelted them with rocks and bottles. A year earlier masked marchers dressed in black broke windows and doors on downtown banks and stores and tried to set a fire at a federal building. (AP Photo/Elaine Thompson, File)

    “La socialiste la plus connue aux Etats-Unis autre que Bernie Sanders a été réélue”. C’est par ces mots que débute un des nombreux articles publiés après la réélection de notre camarade Kshama Sawant à Seattle. Malgré le silence-radio des médias traditionnels, un tas de sites web d’actualité ont annoncé avec enthousiasme sa réélection au Conseil de ville de Seattle. La chaîne Aljazeera a même conseillé à ses auditeurs de suivre cette campagne, qualifiée comme l’une des 7 plus importante aux Etats-Unis cette année.

    Par Bart Vandersteene, participant à la campagne électorale à Seattle

    Dans la campagne présidentielle, une question revient régulièrement : un socialiste autoproclamé tel que Bernie Sanders pourrait-il être élu ? Ces dernières années à Seattle ont prouvées qu’un(e) socialist(e) peut non seulement être élu(e), mais aussi réélu(e). Sawant a obtenu 56% des voix à la fin d’une campagne fort contestée, contre une représentante de l’establishment qui n’a ni lésiné ni sur les efforts, ni sur les moyens pour battre Sawant. Mais les réalisations concrètes de Sawant durant son premier mandat couplées à une campagne énergique et combattive l’ont conduit à une victoire impressionnante qui a provoqué l’amertume du ‘‘big business’’ habitué à acheter les élections.

    Une équipe de 600 volontaires a participé à cette campagne de réélection. Ils ont frappé à 90.000 portes, ont passé 178.000 coups de téléphone et ont été chercher 3.500 donations pour un total de 450.000 $ permettant de financer la campagne. Trente syndicats ont également soutenu la réélection de Sawant. La force d’une organisation de la base a ainsi pu l’emporter sur celle du ‘‘big business’’. Un auteur sur crosscut.com a écrit : ‘‘La capacité de Sawant à surpasser tout le monde en terme de nombre de dons et sa capacité à s’appuyer sur de nombreux petits dons montre que la vielle garde est en train de vaciller.’’

    Ces deux dernières années, Kshama Sawant et son organisation, Socialist Alternative, ont réussi à implémenter une toute nouvelle culture politique à Seattle. Il s’agit de la première grande ville des Etats-Unis à avoir augmenté le salaire minimum jusqu’à 15$ de l’heure (le salaire minimum fédéral étant de 7,5$). Il a été possible de mettre à mal la décision d’augmenter le loyer des logements sociaux de 400%. Des millions de dollars ont été trouvés pour un refinancement des services publics. Un refuge pour femmes victimes de violence domestique a été refinancé. Etc. Un commentateur sur Mic.com a expliqué comment Sawant a pu obtenir de tels résultats sur une aussi courte période : ‘‘La force politique si convaincante de Sawant est due au faite qu’elle ne mène pas seulement des campagnes, elle construit des mouvements. Quand elle veut mettre de la pression sur le processus législatif, elle remplit l’Hôtel de ville d’activistes en colère. Lorsqu’elle veut être réélue, elle mobilise ces mouvements et construit une campagne autour de revendications pertinentes et actuelles, obligeant ainsi les autres candidats à la suivre dans une certaine mesure.’’

    Seattle, modèle pour la reconstruction d’un mouvement socialiste américain

    Cette campagne à Seattle a été menée dans un contexte de soutien croissant et de plus en plus important pour Bernie Sanders qui construit sa campagne présidentielle en avançant la nécessité d’une révolution politique et en défendant des idées socialistes. Pendant des décennies, le socialisme était une insulte aux Etats-Unis, mais cette page semble définitivement tournée : selon un récent sondage, 69% des jeunes de moins de 29 ans ont exprimé ne pas avoir de réserve quant à voter pour un candidat socialiste. Ce tournant s’explique par la crise profonde dans laquelle est longée la société américaine. Une étude a dévoilé que la moitié de la population américaine vivrait aujourd’hui au bord de la pauvreté. Dans le pays le plus riche de l’histoire de l’Humanité, alors que les richesses se concentrent de plus en plus entre les mains de quelques-uns, il n’est pas étonnant qu’une part de plus en plus large de la population recherche des alternatives et se pose des questions quant à ce que le socialisme peut bien pouvoir offrir.

    Le succès de Bernie Sanders n’est donc pas surprenant. Le capitalisme ne permet pas, même aux Etats-Unis, d’offrir un avenir décent à la majorité de la population. Sa campagne contient toutefois une contradiction importante : défendre la classe ouvrière et l’avenir de la jeunesse n’est pas possible avec le Parti Démocrate comme instrument. Or, Bernie Sanders se présente aux primaires de ce parti contre Hillary Clinton. Le seul partenaire stable du Parti Démocrate, c’est la classe capitaliste, celle des milliardaires et de Wall Street, précisément celle contre laquelle Sanders résiste depuis des décennies. Pour réussir à instaurer les revendications qu’il défend, il faut un nouveau parti indépendant du ‘‘big business’’. A petite échelle, Socialist Alternative a montré à Seattle comment cela pouvait être fait. La société américaine est prête à réaliser cela au niveau national.

    ‘‘The battle of Seattle 2015’’

    Les dernières élections à Seattle, en comptant l’ensemble des 9 conseillers qui devait être (ré)élus, ont été les plus chères de l’histoire de la ville. L’élite politique n’a pas seulement libéré d’énormes sommes pour faire élire Pamela Banks – la concurrente directe de Kshama Sawant – elle a également dû consentir à des efforts considérables pour faire (ré)élire ‘ses’ candidats aux autres positions. En effet, une série de candidats ‘‘anti-establishment’’ ont défié les candidats ‘‘pro-establishment’’, mais ils n’ont tout juste pas eu suffisamment de voix que pour commencer une petite révolution politique. L’ancien maire McGinn a déclaré dans une interview : ‘‘On voit des sommes énormes injectées dans cette campagne, y compris pour les autres sièges, parce que s’ils ne peuvent pas gagner contre Sawant, ils veulent au moins essayer construire un mur autour d’elle.’’

    Sawant n’a qu’une voix dans un conseil qui en compte neuf. Mais, dans les 4 années à venir, elle va pouvoir construire sur les fondements des années passées. Les principaux sujets de sa campagne sont maintenant au premier plan du débat politique. L’énorme augmentation des loyers doit être arrêtée. Dans ce cadre, sa proposition d’un contrôle des loyers est une importante mesure d’urgence pour bloquer des augmentations de loyer qui peuvent parfois dépasser les 100%. Elle a développé un plan concret pour construire des logements abordables, en poussant la ville de Seattle à prendre ce développement en charge, au lieu de laisser ce marché entièrement entre aux mains du privé. Elle a développé une série de propositions concernant l’introduction de taxes progressives qui oblige les riches de la ville – et il y en a – à contribuer aux investissements nécessaires dans les transports publics et les autres services publics de la ville. Elle a aussi émis une proposition pour un wifi public dans la ville, afin de briser le monopole des opérateurs internet privés qui offrent un service cher et de qualité médiocre.

    ‘‘Je ne peux pas résoudre vos problèmes pour vous, vous devez vous organiser’’ : voilà la réponse que donne Kshama Sawant à tous ceux qui veulent défendre leurs droits. Si ces revendications se développent à Seattle durant les 4 années à venir, cette ville pourra devenir un laboratoire pour le socialisme du 21ième siècle.

    Un périodique local critique de Sawant, le Seattle Met, a dû avouer que la conseillère socialiste a un impact positif. Dans une édition spéciale consacrée aux élections, ils ont ainsi résumé sa campagne: ‘‘Votez Sawant si vous voulez taxer les riches, votez Banks si vous souhaitez que la période la plus fascinante dans l’histoire politique de Seattle se termine prématurément.’’
    Socialist Alternative construit en ce moment de nouvelles sections dans tout le pays, avec des centaines d’activistes inspirés par Seattle et qui veulent participer à un nouveau mouvement socialiste. Le PSL a pu un petit peu contribuer à cet important développement aux Etats-Unis, parce qu’un mouvement socialiste fort aux Etats-Unis signifie un pas en avant essentiel pour la lutte globale pour une société socialiste.

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