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L’Amérique Latine et la discussion sur le socialisme du 21ème siècle
Un sondage au Venezuela a récemment indiqué que 47,8% de la population préfère un gouvernement ‘socialiste’, alors que seulement 22,7% préfère un gouvernement capitaliste. Il y a un intérêt croissant envers les idées socialistes, popularisées par Chavez qui déclare depuis janvier que la révolution Bolivarienne est socialiste.
Els Deschoemacker
Mais Chavez reste assez vague. Il parle d’un “socialisme du 21e siècle” comme d’une “nouvelle sorte de socialisme”. Il appelle à abandonner les “vieilles idées” sur le socialisme. Cela peut être compris comme une critique du stalinisme, et c’en est d’ailleurs partiellement une. Mais de l’autre côté Chavez ne semble pas être convaincu de la nécessité de rompre complètement avec le capitalisme. Il se dit être en faveur d’une économie mixte, un mélange d’économie ‘sociale’ et d’économie capitaliste.
Sous la pression des masses, le régime est déjà allé plus loin que prévu. Des usines qui étaient (presque) faillite ont été nationalisées, des réformes agraires, limitées, ont été initiées, et une sorte d’économie ‘parallèle’ existe, dans laquelle l’Etat possède sa propre compagnie aérienne, une chaîne de télévision, des supermarchés,… Dans ces derniers, les produits sont 30% moins chers que dans des supermarchés commerciaux. Des éléments de pouvoir ouvrier sont soutenus par le gouvernement; les entreprises qui acceptent d’avoir des représentants ouvriers dans la direction reçoivent par exemple des subsides.
“Tout cela, c’est du socialisme”, déclare Chavez. Les capitalistes – et surtout l’impérialisme des Etats-Unis – ont peur des développements au Venezuela, bien que le pouvoir économique capitaliste n’est pas encore battu. Ils ont peur d’une radicalisation des masses qui pousserait le gouvernement à faire plus de nationalisations.
Ces récents développements sont une nouvelle phase. Les idées socialistes sont déjà très populaires en Bolivie et au Venezuela, où ces idées sont vues comme une alternative au capitalisme. Pour les révolutionnaires, l’essentiel est d’expliquer le rôle du mouvement ouvrier et ce qu’est vraiment le socialisme démocratique.
Il y a donc beaucoup d’éléments à débattre. Dans ce cadre, nous organisons une série de discussions sur la situation en Amérique Latine.
Venez participer aux discussions sur la révolte contre les privatisations et le néolibéralisme!
Du 10 au 14 octobre se dérouleront les débats sur l’Amérique Latine avec Karl Debbaut, présent au Venezuela durant plusieurs semaines cet été. Il y a participé au Festival des jeunes pour la paix et la solidarité, contre l’impérialisme.
> Louvain-La-Neuve. 11 oct. 12h. UCL – Rue des Wallons 35 2e étage – salle “La Ratatouille”
> Bruxelles. 12 oct. 19h ULB (campus du Solbosch, Av. Franklin Roosevelt 50) Bâtiment H, niveau 1, Local H 1302
> Liège. 13 oct. 19h ULG, Grand Physique Place du XXAoût
> Hasselt. 10 oct., 20h, Vrijzinnig Centrum (A Rodenbachstraat 18)
> Gand. 11 oct, 19h30, Blandijn
> Louvain. 12 oct, 14h, MTC 0059, Hogeschoolplein
> Anvers. 14 oct, 19h30, Multatuli (Lange Vlierstr) -
Géoroute, Poststation, “Cleaning“, attaques sur les prépensions,…. Agissons tous ensemble!
Géoroute, Poststation, “Cleaning“, attaques sur les prépensions,….
MODELE 9, Bulletin d’info et de discussion de postiers pour les postiers
> Version PDF
Débat sur La Poste au Parlement
Le 29 juin 2005 a vu la Chambre des Représentants débattre de la situation de La Poste. Johnny Thijs y a dit que la "situation de La Poste a évolué dans un sens positif depuis novembre 2003". On y a réalisé une ”rigoureuse maîtrise des coûts", principalement suite au "départ naturel de plus de 3.000 unités, de 38.630… à 35.760". Il concède que la "baisse attendue du volume de courrier", en revanche, "n’a pas eu lieu”.
Il y a 3 "projets de modernisation” (lisez d’économies sur le personnel): Poststation dans 1300 bureaux, une réorganisation des 1432 bureaux dans le cadre du programme "Cleaning" et Géoroute qui doit entrer en vigueur dans tous les bureaux distributeurs. Ces "modernisations" ont été "couronnées de succès" d’après Johnny Thijs, un mensonge éhonté vu le mécontentement qui règne et les grèves qui éclatent dans tant de bureaux parce que la pression du travail devient intenable. Dans un bureau bruxellois, 2 postiers en sont venus aux mains pour un sac postal.
Les "modernisations" ne se font pas dans l’intérêt des postiers et pas davantage dans celui du client. Les bureaux de poste qui ne rapportent pas, ça s’appelle "être rentable", doivent fermer. Thijs prétend que "seuls 300 des 1300 bureaux sont rentables". Il dit que "une large majorité des bureaux de poste sont déficitaires" et que "dans un marché libéralisé il n’est plus tenable que le secteur traitement du courrier supporte le poids des pertes des bureaux de poste". On va donc encore éliminer du personnel. Des bureaux de poste devront fusionner ou fermer, et des bureaux de poste mobiles seront mis sur pied. Cela démontre une fois de plus que les "modernisations" ne sont pas dans l’intérêt du client et du personnel. Mais ça ne s’arrête pas là: on annonce un Géoroute II et un Géoroute III!
Johnny Thijs s’indigne de ce que "l’absentéisme progresse de façon incompréhensible de 10% à 30% dans certains bureaux". La pression du travail qui pèse sur le personnel ne lui a même pas effleuré l’esprit. De son point de vue, la question de la pression du travail se présente sous un autre angle: il a recruté ces 6 derniers mois quelque 130 managers qu’il paye grassement pour "l’assister" dans son oeuvre de "modernisation". C’est un vrai scandale! Un bureau de poste qui part en grève reçoit dès le lendemain la visite de quelques managers qui viennent mettre la pression. Des managers parés de titres pompeux à consonnance anglaise comme "human resources", etc.
Et les syndicats?
Les syndicats de La Poste rampent à plat ventre devant la direction. Ils n’ont pas obtenu la semaine des 36 heures en échange de Géoroute I. Mais quelques huiles syndicales ont reçu une promotion pour garder la base sous contrôle ou, s’il y a quand même des actions, pour veiller à ce qu’elles aient lieu en ordre dispersé – bureau par bureau – au lieu de dresser un plan d’action et de mener une lutte d’ensemble. Nous nous souvenons entre autres du bureau de Vilvorde qui a fait grève pendant 10 jours.
Face à ça, il faut s’organiser et faire pression sur la bureaucratie syndicale. C’est la base qui a le pouvoir, mais elle doit encore être organisée. C’est la tâche des militants et des membres de base des syndicats.
CCT 2005-2006
On négocie actuellement la nouvelle CCT 2005-2006. Cette CCT devrait être soumise à la consultation de la base pour qu’elle sache les propositions scandaleuses qui sont sur la table. Aucune prépension n’est prévue pour 2005 et pour 2006, seulement pour ceux qui, à 57 ans, ont été nommés après 40 ans de service (dont 35 ans en distribution) et pour ceux qui, à 58 ans, totalisent 35 ans de service. Les contractuels et les intérimaires devront en principe travailler jusqu’à 65 ans. Tous les membres du personnel de La Poste devraient recevoir une pension complète à partir de 55 ans. Tout membre du personnel qui part à la retraite devrait aussi être remplacé par un jeune. Le chômage des jeunes est si élevé. Pourquoi retenir les aînés au travail jusqu’à ce que leur dos n’en puisse plus, alors qu’ils aspirent à un repos bien mérité, et laisser de côté ceux qui, dans la fleur de l’âge, aspirent à fonder une famille?
Le système de classification des fonctions signifie la fin du statut des postiers. Les contractuels ne gagneront jamais la même chose qu’un agent statutaire nommé. Nous voulons le même salaire pour le même travail. Les contractuels devraient être nommés après 6 mois. La Poste doit appliquer l’article 29 de la Loi du 21 mars 1991. Sinon, les syndicats devraient prendre leurs responsabilités pour contraindre La Poste à appliquer cette loi. Pourquoi les membres du personnel devraient-ils respecter les lois si la direction de La Poste les foule sans cesse aux pieds? Les militants et les membres du personnel ne doivent pas se laisser diviser entre nuit et jour, entre contractuels et statutaires, entre tel ou tel syndicat, etc… mais doivent mener une lutte unifiée contre ce projet de CCT! Le MAS veut y participer. N’hésitez pas à prendre contact si vous voulez parler avec un postier du MAS pour faire avancer la lutte!
Lors de la rédaction de ce tract, la convention collective était déjà rejetée à 77% par les militants syndicaux CGSP de Bruxelles, et à 89 % à Liège. Mais le désaccord était également majoritaire en Flandre Occidentale, à Anvers et au Limbourg. Le sommet syndical a donc reçu un signal clair et doit maintenant prendre sa responsabilité pour entammer une véritable lutte. Un plan d’action est nécessaire pour tous les travailleurs de la Poste, contre ces réformes et autres attaques sur les conditions de travail. Mais afin d’éviter l’épuisement, ce plan d’action doit être appliqué au même moment, et partout, et non de manière isolée bureau par bureau !
Tract des postiers du Mouvement pour une Alternative socialiste (MAS)
Contact: email: lspmas_post@yahoo.com. téléphone: 02/ 345 61 81 -
Venezuela, Bolivie, Equateur, Brésil, Argentine… L’Amérique Latine en révolte contre le libéralisme et les privatisations
Louvain-La-Neuve
11 oct. 12h. UCL – Rue des Wallons 35
2e étage – salle “La Ratatouille”Bruxelles
12 oct. 19h
ULB (campus du Solbosch, Av. Franklin Roosevelt 50)
Bâtiment H, niveau 1, Local H 1302Liège
13 oct. 19h
ULG, Grand Physique
Place du XXAoûtHasselt
10 oct., 20h, Vrijzinnig Centrum (A Rodenbachstraat 18)
Gand
11 oct, 19h30, Blandijn
Louvain
12 oct, 14h, MTC 0059, Hogeschoolplein
Anvers
14 oct, 19h30, Multatuli (Lange Vlierstraat)
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Flambée des prix du pétrole: Defendons notre pouvoir d’achat!
Ces dernières années ont été marquées par une envolée vertigineuse des prix du pétrole, qui frôle maintenant les 70$ le baril de brut. La spéculation, le manque d’investissements dans le raffinage dû à la course aux profits, la forte demande de la Chine, le chaos provoqué par l’impérialisme américain au Moyen-Orient, et depuis peu le cyclone Katrina qui a stoppé 90% de la production dans le Golfe du Mexique, en sont les raisons principales. Il est donc plus que probable que les prix continuent à grimper.
Un économiste d’ING avait calculé même avant Katrina que la hausse des prix du brut coûterait cette année 270 euros à chaque Belge. Les répercussions s’en font directement sentir pour de nombreux travailleurs et leurs familles qui doivent faire face à des coûts continuellement à la hausse aussi bien pour faire le plein à la pompe que pour remplir leurs cuves de mazout. Pour exemple, depuis le début de cette année, le prix du diesel à la pompe a progressé de plus de 20%. Quant au mazout, son prix a augmenté de 75% l’année dernière.
Tout le monde ne souffre pourtant pas de cette situation. Les multinationales pétrolières et l’Etat s’en mettent plein les poches. Les 5 plus grosses compagnies pétrolières ont fait un bénéfice net combiné de 43,47 milliards d’euros pour le premier semestre 2005, une augmentation de plus de 30% par rapport à l’année dernière.
Des travailleurs sont déjà entrés en action pour protester contre cette situation. Des arrêts de travail ont eu lieu dans diverses entreprises, notamment Caterpillar, Sonaca, Aero Tech,…Ce jeudi, un demi-millier de travailleurs d’Arcelor, rejoint par quelques 400 travailleurs de la FN de Herstal, ont bloqué l’accès à l’autoroute Liège-Maestricht. Les automobilistes se sont unanimement montrés solidaires du mouvement. Les camionneurs annoncent une manifestation le 19 septembre à Bruxelles. Les mobilisations n’ont pas encore l’ampleur du mouvement de 2000, initié par les transporteurs et qui avait touché les autres couches de la société. En 2 jours, La Poste, Belgacom, les TEC, les ALR et 13 entreprises privées étaient en grève en Walonnie. Il est clair que le spectre de ce mouvement hante le gouvernement.
Sous la pression des actions des derniers jours, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que de jeter l’idée du chèque-mazout aux ordures et de diminuer la TVA de 17,35%, tant que le mazout dépasse 0,5 euro le litre. C’est une bonne chose, mais l’envolée des prix du pétrole n’est pas une nouveauté. Depuis des années, des milliards d’euros ont été déversés dans les coffres des entreprise pétrolières et dans les caisses de l’Etat. Au lieu d’utiliser ces moyens afin que chacun puisse bénéficier d’une bonne qualité de vie, le gouvernement a offert ces rentrées d’argent aux entreprises en diminuant leurs charges. La baisse de la TVA ne résoud en rien non plus le problème de la population pour faire face à la future flambée des prix du mazout.
Aujourd’hui, se chauffer l’hiver représente pour un ménage près d’un mois de salaire ! Et la fédération patronale flamande Agoria ose encore demander de retirer le mazout de l’index. Nos salaires ne suivent plus l’augmentation du prix de l’essence depuis 1993. Suite à la première guerre du Golfe, le gouvernement avait alors reporté l’augmentation des prix du pétrole sur nos salaires. Alors que se déplacer pour se rendre sur son lieu de travail ou aller chercher ses enfants à l’école ne cesse de miner notre pouvoir d’achat, la FEB en demande encore plus, en déclarant qu’on en fait pas assez pour les entreprises. L’arrogance des patrons n’a pas de limite. Le gouvernement n’est pas en train de changer de nature. Il se prépare à continuer sa politique néolibérale : attaques sur nos pensions et pré-pensions, privatisation de la Poste et de la SNCB, nouvelles diminutions des charges patronales, ….
Notre pouvoir d’achat est systématiquement miné. Pour protéger les travailleurs et leurs familles le MAS propose :
– Abolition de la TVA sur le mazout et les autres sources de chauffage, gel immédiat des prix !
– Retour du carburant dans l’index !
– Nationalisation des multinationales pétrolières sous contrôle ouvrier ! -
Le néo-libéralisme mis en cause. Union européenne: une claque magistrale!
La victoire du NON au référendum sur la constitution européenne, le 29 mai dernier en France, est une claque magistrale infligée par les travailleurs et les jeunes aux institutions capitalistes de l’Union européenne. Le taux de participation élevé (70%), les 56% de NON à la constitution sont sans appel. L’Europe capitaliste est K.O. debout ! Chirac et la classe politique et médiatique peuvent aller se rhabiller : ils ont mal mesuré le ressentiment des classes défavorisées envers les institutions européennes. Depuis des années, celles-ci incarnent, pour une masse croissante de travailleurs et de jeunes, les privatisations, la casse des services publics, les coupes dans les budgets sociaux, la compétition forcée avec les pays à bas salaire,…
Peter Delsing
Le NON aux Pays-Bas (63%), le 1er juin, a été le clou du cercueil. En quelques semaines, une atmosphère de crise a gagné les bourgeoisies européennes. L’eu(ro)phorie est bien loin !
Le NON comme expression des contradictions de classes
En France et aux Pays-Bas, l’extrême droite et les nationalistes ont fait campagne pour le NON : le néo-fasciste Le Pen et le conservateur de droite De Villiers en France, le populiste de droite Geert Wilders aux Pays-Bas. Mais le NON était principalement l’expression d’un rejet de l’Europe capitaliste par les victimes de la crise. En France, les mobilisations de masse contre l’abolition de la semaine de 35 heures, contre la baisse du pouvoir d’achat et contre les privatisations ont pesé lourd dans le camp du NON. L’opposition à la Constitution est devenue une question sociale : la politique antisociale de Chirac et des autres gouvernements fait partie intégrante de la politique néo-libérale imposée par l’Union européenne. Dans les grandes villes ouvrières comme Marseille, Nice ou Lille, le NON l’a emporté haut la main. Dans les villes plus nanties, avec une forte concentration petite-bourgeoise, comme Paris, Lyon, Strasbourg, le OUI l’a emporté. Dans les quartiers populaires d’Amsterdam (Amsterdam-Nord : 73%, Volewijck et Buiksloterham ; tous deux 79%) le NON l’a emporté sans bavures.
Il est révélateur que même les commentateurs bourgeois ont été contraints de reconnaître qu’on avait voté contre la politique ‘libérale’. Les résultats de ces référendums ont confirmé l’analyse du MAS: depuis des années nous avons répété qu’une révolte de masse allait se lever contre la politique antisociale actuelle. Les mobilisations de la jeunesse annonçaient une radicalisation plus large chez les travailleurs. Quand nous avons organisé en 2001, à Gand, avec Résistance internationale, une grève et une manifestation de 2.500 lycéens et d’étudiants contre le sommet européen, certains commentateurs ont jugé qu’il s’agissait de protestations "marginales". Ils ont eu tort.
La crise capitaliste met à mal l’Union européenne
Toute tentative d’organiser un second referendum en France et aux Pays-Bas a fait long feu ; Cela ôterait toute crédibilité aux institutions capitalistes européennes, avec le risque de provoquer des mobilisations de rue. Ce serait une stupidité pour la bourgeoisie. La Grande-Bretagne, la Pologne et la Tchéquie ont décidé de reporter leur référendum. La victoire du NON en France et aux Pays-Bas a radicalisé les travailleurs. Ceux qui expliquent que le NON est l’expression d’un nationalisme étroit, n’ont rien compris: c’est au contraire l’expression d’une prise de conscience sociale internationale.
L’Europe ne peut être unifiée sur base de différents états-nations. Plus la crise économique s’approfondira, plus la pression au sein de chaque bourgeoisie pour trouver une issue individuelle pèsera. En Italie, pays officiellement en récession, la Ligue du Nord – pourtant au gouvernement – a préconisé l’abandon de l’euro et le retour à la lire! L’idée derrière cela est d’améliorer la position concurrentielle des exportations italiennes en dévaluant la lire. Ceci (évidemment) au détriment des autres états concurrents européens. Une crise économique profonde, et surtout le spectre de la lutte de classes qui pourra faire chuter des gouvernements, ne manquera pas de pousser à terme l’Union européenne hors jeu.
Les failles dans la construction européenne capitaliste se multiplient : la constitution est mise au frigo pour longtemps ; l’élargissement de l’Union (à la Turquie, à de nouveaux pays de l’Est) est remise aux calendes grecques ; le sommet de Bruxelles (en juin) a capoté sur le budget européen. Il s’agit de la crise la plus grave de la tentative d’unification capitaliste européenne. Il n’existe plus de noyau "convaincu" de pays forts qui rallient derrière eux les pays indécis, comme dans la deuxième partie des années 90, à l’époque d’une conjoncture économique meilleure. Les intérêts capitalistes nationaux regagnent du terrain. C’est la conséquence de l’aggravation de la crise du capitalisme.
Les dirigeants capitalistes n’ont rien appris: il est temps de les mettre dehors
En France, le nouveau premier ministre De Villepin veut inverser le cours en annonçant… de nouvelles mesures d’austérité. Il veut, par exemple, faciliter les licenciements dans les PME ("pour qu’elles embauchent plus vite") et organiser la chasse aux chômeurs.
Les syndicats doivent riposter à ces nouvelles attaques et défendre réellement les travailleurs. On ne pourra construire un rapport de forces qu’à travers la lutte. Le MAS veut participer à cette riposte. La création d’un nouveau parti des travailleurs à caractère de masse est un élément clé de cette riposte. Nous pensons que ces partis devront adopter un programme de transformation socialiste de l’Europe. Car seule une fédération des états socialistes d’Europe pourra mener une véritable politique sociale.
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FNAC. Une pilule amère pour les travailleurs
Interview d’une déléguée SETCa, Irène Kaufer
Présente en Belgique depuis 1981, la FNAC appartient aujourd’hui au groupe PPR (Pinault Printemps Redoute). En 2003, la filiale belge (Bruxelles, Anvers, Gand, Liège, Louvain, Wijnegem) a réalisé un bénéfice de 4 millions d’euros, entièrement distribué aux actionnaires. En 2004, elle était en perte. La direction a alors imposé un "plan de relance" qui va faire mal aux travailleurs. Nous avons rencontré Irène Kaufer, déléguée principale SETCa.
Propos recueillis par Guy Van Sinoy
En quoi consiste ce "plan de relance"?
“Une suppression d’emplois (25 équivalents temps plein), une nouvelle grille salariale basée sur le mérite au lieu de la grille basée sur l’ancienneté, 5% de contrats à durée déterminée, 5% d’intérimaires, 25 jours par an où l’employeur peut imposer l’horaire de travail sans l’accord du travailleur. Ce n’est donc pas un véritable plan de relance de l’activité commerciale, handicapée par des déficiences en matière d’informatique et de logistique, mais un plan de restructuration pour faire supporter par les travailleurs (baisse de la masse salariale et plus de flexibilité) des erreurs de gestion.”
Comment ont réagi les organisations syndicales et les travailleurs?
“Le 15 avril, nous nous sommes rendus à Paris, en bus, en front commun syndical pour rencontrer la direction et mener une action de protestation en commun avec les collègues de la FNAC Champs-Elysées qui manifestent tous les samedis pour de meilleurs salaires. Le 21 avril, les travailleurs du dépôt d’Evere, directement visés par la restructuration ont cessé le travail et ont mis en place des piquets de grève. La direction de la FNAC a immédiatement réagi en faisant appel au tribunal, par une procédure en référé. Le juge a décidé d’infliger une astreinte de 5.000 euros par heure à chaque gréviste présent au piquet ! Dans ces conditions, la grève a continué mais sans piquets.”
La grève s’est-elle étendue à d’autres sièges?
“Oui, surtout au siège de Bruxelles. Le personnel du siège de Liège, directement visé par la restructuration a aussi participé aux actions. Cependant, la direction a mis comme préalable à toute discussion l’arrêt de toute action de grève. C’est ainsi que trois rencontres ont été annulées par la direction : la première parce que les travailleurs du dépôt continuaient la grève, la deuxième parce que lors d’une assemblée du personnel j’ai évoqué l’idée d’une grève, la troisième parce que j’en avais parlé dans la presse.”
Comment a évolué le conflit?
“La direction de la FNAC a demandé l’intervention d’un conciliateur social qui a proposé de soumettre le plan de relance à un référendum postal. Les secrétaires syndicaux ont accepté. Comme certains travailleurs avaient décidé entretemps de quitter volontairement l’entreprise, l’objectif de supprimer 25 équivalents temps plein était atteint sans licenciements. La direction a déclaré à la presse que si le NON l’emportait lors du réfé-rendum on fermerait des sièges en commençant par les moins rentables (en clair, par Liège).
"Sur l’ensemble des 6 sièges, 75% de votants ont accepté le "plan de relance". La direction et les cadres ont voté, ce qui est anormal car ils ne sont pas concernés par les pertes de salaire. Les travailleurs en place peuvent choisir entre la nouvelle grille de salaires, au mérite, et l’ancienne, mais celle-ci est tellement remaniée qu’elle ne vaut guère mieux que la nouvelle. Pour certaines catégories de travailleurs, cela représentera en fin de carrière un manque à gagner d’environ 500 euros par mois!”
Et pour l’avenir?
“Rien n’est garanti. La convention signée prévoit que la direction "discutera de la possibilité d’ouvrir de nouveaux sièges", sans aucun engagement. Elle prévoit aussi de ne pas procéder à des licenciements économiques… si les objectifs de rentabilité des prochaines années sont atteints.”
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Seule une Europe socialiste peut être une Europe sociale
Un des points de discussion les plus importants autour de l’Union Européenne est l’élément social. Mème si la Constitution n’arrive pas, l’UE va essayer d’imposer plus de compétivité sur le dos des travailleurs et de leurs familles. La production en Europe est toujours plus intégrée, ce qui fait que les entreprises ne sont plus indépendante l’une de l’autre, mais justement liées fortement par le processus de production. C’était clair pendant la grève de Opel-Bochum en octobre 2004 par exemple. Grève qui paralysa rapidement d’autre filiales d’Opel. Cela rend réel les perspectives de lutte des travailleurs sur le plan international.
Résistance Internationale contre l’UE
Le MAS-LSP a une longue tradition de résistance contre l’UE. Pendant les sommets européens de 2001, notre campagne Jeunes, Résistance Internationale, a joué un rôle important dans l’organisation des actions de protestation. Dejà à ce moment-là, on disait que la résistance des jeunes ne serait que le prédecesseur d’une lutte plus large des travailleurs. Le nombre croissant de mouvements contre la politique néolibérale affirment cette perspective.
La direction syndicale, et spécifiquement le Confédération Européen des Syndicalts (CES), ne fait rien avec cette réalité. Le CES coopère avec la construction de l’UE et se limite à sporadiquement lacher la vapeur dans une manifestation européene, comme par exemple celui de 19 mars à Bruxelles. Seulement, sous la pression des syndicalistes combattifs présents, surtout de la CGT française, de cette manifestation naissait des slogans contre la Constitution Européenne. Ça n’a sans doute pas plu a la direction de la CES ou de ses partenaires politiques comme l’ex-présidente de la FGTB Mia De Vits (qui s’est déclarée pour la Constitution).
D’un certain nombre de centrales commence à croitre l’opposition contre l’UE. La FGTB-Bruxelles organise une action le 17 juin au parlement bruxellois (qui vote sur la Constitution). Les syndicats doivent s’exprimer contre la Constitution Européenne, mais aussi contre les mesures qui sont imposés par l’UE. Avec une telle attitude la FGTB et la CSC entrerait en conflit avec SP.a et CD&V, tous les deux des défenseurs enthousiaste de la Constitution Européenne auquelle ils ont participé avec zèle. Cela mets en avant la question d’un instrument politique pour les mouvements de lutte.
Contre l’offensif des coupes budgettaires annoncées par le gouvernement belge, soutenu par l’UE, les syndicats doivent organisat la lutte contre la politique néolibérale.
L’UE ne peut pas être démocratisée, ni par une constitution, ni par une réunion constitutive. C’est seulement en virant cette union néolibéral qu’on peut commencer à construire une société qui est vraiment basée sur la solidarité entre les travailleurs et les pauvres en Europe.
Cette solidarité et cette unité serait basées sur la coopération libre entre les travailleurs ainsi que leurs familles dans les différents pays d’Europe et sur la construction d’une société dans laquelle les secteurs clés de l’économie ne sont plus dans les mains de banquiers, de magnats et des grands actionnaires. Une société dans laquelle l’économie est planifié, géré et controlé par la classe ouvrière. Une société socialiste.
Une fédération socialiste en Europe permettra que les moyens et les possibilités énormes soient utilisés pour les intérêts de la majorité de la population.
Afin de réaliser cela il faut un instrument politique. Un parti ouvrier combatif qui réuni dans la lutte les travailleurs, les jeunes, les chômeurs et les pensionnés.
Le MAS-LSP veut aider à construire un tel parti, et avec le CIO nous voulons aider à la construction d’un tel parti sur le plan international. Aidez-nous et rejoignez-nous.
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Les mesures d’austérité dans les écoles conduisent à une élitisation croissante
Le Ministre de l’enseignement flamand Vandenbroucke a déclaré que notre enseignement était des plus accessibles. Mais sur le terrain, nous voyons que le sous-financement structurel mène à la hausse des frais scolaires, à des lycéens et à des enseignants démotivés, à des écoles-poubelles à côté d’écoles « modèles »,… L’enseignement flamand a beau être l’un des meilleurs d’Europe, il est aussi celui qui laisse le plus d’élèves sur le carreau.
Emiel Nachtegael
Le nom d’une école importe-t-il plus que le diplôme?
L’école Sint-Pieter à Turhnout en est un exemple. Pieter, 17 ans, témoigne : « Le vendredi 22 avril, 11 élèves ont été accusés de détention de drogue et de vente de drogue à l’école. Sur base d’accusations invraisemblables et sans recherche de preuves, deux d’entre eux, dont moi-même, ont eu deux jours d’exclusion. Les autres ont eu des heures de retenue. Il ne fait selon nous aucun doute que les élèves désignés étaient déjà visés depuis longtemps par la direction vu le caractère élitiste de Sint-Pieter. Cela signife que les élèves qui ne correspondent pas à la norme sont peu à peu mis à l’écart, ou encore qu’il n’y a pas d’accompagnement approprié pour les élèves qui ont plus de difficultés. Plusieurs élèves, mais également des parents et des professeurs ont déjà protesté contre cette façon de procéder.
Plus de moyens pour l’enseignement!
Le financement par enveloppe, qui fait que les directions d’écoles ne disposent que d’un budget limité, a des conséquences néfastes. Le 20 avril à Bruxelles, les enseignants flamands réclamaient à juste titre que les pouvoirs publics consacrent 7% du Produit Intérieur Brut à l’enseignement, soit le niveau de 1980. Actuellement, il est endessous de 5%. Le personnel de Sint-Pieter est aussi venu protester à Bruxelles.
Les mesures d’austérité dans l’enseignement entraîne une hausse des frais d’étude. De 1986 à 1999, les frais d’étude dans l’enseignement secondaire ont crû de 59 % ! Entre-temps, ces frais ont continué à augmenter. Les écoles essaient d’attirer le plus d’élèves possible parce qu’elles reçoivent alors plus de moyens. Les directions essayent ainsi de profiler leur école comme « la meilleure » et doivent écarter le plus vite possible les élèves qui n’ont pas le ‘profil’ de l’école. Les mesures d’austérité mènent à un enseignement à plusieurs vitesses. Seule la lutte commune des élèves, des professeurs et des parents pour davantage de moyens et pour un enseignement plus démocratique permettra de rompre avec cette logique.
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Solidarité mondiale pour les travailleurs en grève au Pakistan
Hier, des membres du CIO ont protesté partout dans le monde devant les ambassades Pakistanaises. A Bruxelles, une dizaines de membres du MAS ont participé. Au travers de cela, nous voulions mettre la pression sur le gouvernement pakistanais et démasquer la direction de l’entreprise de télécommunication PCTL. La grève en est à son 6ième jour de grève. La répression en provenance du gouvernement a provoqué une résistance massive avec des meetings et des piquets de masses. Le gouvernement a été obligé de relacher 5 dirigeants syndicaux cinq heures après leur arrestation.. La direction est même venue avec d’importantes concessions sur la table. Les travailleurs craignent cependant une volonté de mener ainsi la privatisation en catimini, ils mènent l’action pour que le gouvernement mette de coté son plan de privatisation.