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Tag: Bruxelles
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La résistance contre le “pacte des générations” est loin d’être isolée!
Manifestation à Bruxelles du 28 octobre
Pour la grève de la FGTB du 7 octobre, les politiques et les médias ont clamé en coeur que la FGTB était isolée avec sa résistance contre la ‘nécessité’ de travailler plus longtemps. Aujourd’hui, ce qu’on a vu à Bruxelles montre que cette résistance n’est pas isolée dans la société. Plus de 100.000 manifestants ont répondu à l’appel du front commun et marché sur Bruxelles lors d’une des plus grandes manifestations syndicales des ces dernières années.
Geert Cool
Dans la manifestation, on ressentait une forte combativité. Le gouvernement peut bien se dire que la résistance n’a pas d’utilité et que Verhofstadt peut donc aller en vacances, cela ne va pas pour autant assouvir la colère des masses. Actuellement, les travailleurs en Belgique sont pressés comme des citrons, le taux de productivité se trouve en effet à un taux particulièrement haut. Et on devrait travailler encore plus longtemps? Dans la pratique, la diminution progressive de l’accès à la prépension à 58 ans est inacceptable pour des dizaines de milliers de travailleurs syndiqués. La détermination des manifestants est renforcée par l’offensive des politiciens et du patronat contre le droit de grève. Il y a eu cette semaine des astreintes contre un piquet de grève chez Case New Holland à Zedelgem. Aujourd’hui aussi, des astreintes sont tombées, mais les délégués ont déclaré que ces astreintes n’auraient pas d’impact car il n’y avait aucun non-gréviste. C’est la meilleure réponse aux attaques contre le droit de grève. Par de telles attaques, les politiciens et le patronat ne font qu’élargir la grève, et sont perdants dans leur offensive. Mais face à ces attaques, une réponse syndicale sérieuse est nécessaire; la défense du droit de grève doit faire partie d’une plate-forme de revendications pour les actions à venir. En règle générale, le sentiment dominant dans cette manifestation était que ce jour d’action n’est qu’un pas vers un mouvement plus large contre le ‘pacte des générations’ du gouvernement et du patronat. Il est dommage qu’il n’y ait pas eu la présentation d’un plan d’action durant la manifestation. La direction syndicale dit qu’il faut d’abord une évaluation de la manif et de la réaction du gouvernement avant que de nouvelles actions soient organisées. Néanmoins il était d’ores et déjà clair que la manifestation serait un gros succès et que le gouvernement resterait sourd comme un pot devant la résistance syndicale. Pourquoi doit-on attendre pour rebondir sur le succès de la manifestation ? Pour beaucoup de militants FGTB et CSC, la manifestation a été réconfortante sur le plan de l’unité syndicale. Autant la CSC que la FGTB avaient fortement mobilisé; il est même possible que la CSC avait une plus forte présence. A côté des deux grands syndicats il y avait également une représentation significative de la CGSLB. L’unité à la manifestation du 28 octobre est une réponse appropriée de la base syndicale face au tintouin de la prétendue division syndicale. Au sommet, les discussions sur la suite de la stratégie est dominée par le large mécontentement présent à la base. Il y avait de fortes délégations de l’industrie lourde, mais également des employés des services publics.
Une représentation politique est nécessaire
A la manifestation, on ne remarquait pas de délégations des partis traditionnels, sauf les verts qui se montrent en porte-à-faux par rapport aux propositions du gouvernement mais ont bien démontré lors de leur participation au gouvernement qu’ils étaient prêts à appliquer la politique de la bourgesoie. Le SP.a avait expliqué qu’il ferait savoir son point de vue aux travailleurs, mais est revenu sur son idée de distribuer des tracts aux portes des entreprises. Finalement le parti est resté absent à une manifestation qui était dirigée contre la politique d’un gouvernement dont il fait lui-même partie. De plus, les attaques sur les prépensions venaient surtout du sommet du SP.a : c’est en effet Freya Van Den Bossche qui s’est mise à l’avant-garde des attaques. Les partis de l’opposition comme le CD&V et le VB avaient du mal à se montrer à une manifestation pour laquelle ils n’étaient pas d’accord. Ces deux partis disent en choeur qu’il faut rallonger le temps de travail. Des membres du Vlaams Belang ont en outre la nostalgie du temps où le parti apparaissait encore ouvertement avec des slogans tel que : « Le travail produit, la grève nuit »… La rupture des syndicats d’avec les politiciens bourgeois est une de nos revendications centrales. Nous sommes intervenus avec un appel pour un nouveau parti des travailleurs, qui a été reçu positivement par un bon nombre de militants. La conscience qu’il y a un problème sur le plan de la représentation politique est en train de se développer. Dans les bus de la FGTB d’Alost, circulait à côté de notre pétition une pétition en direction du SP.a pour qu’il prenne ses distances par rapport à ses points de vues droitiers. De 100 à 150 militants du MAS étaient présents à la manifestation pour mener la campagne ou pour militer dans leur délégation syndicale. Quelques camarades allemands de notre organisation sœur ont renforcé notre intervention et avaient une motion de solidarité du WASG. Nous avons distribué 8.000 tracts, vendu notre supplément du journal sur le ‘pacte des générations’ et la grève du 7 octobre, et nous avons récolté un nombre important de signatures pour un nouveau parti des travailleurs. Nous avons vendu plus de 420 exemplaires de notre journal et récolté plus de 700 euros de soutien ! Il y avait beaucoup d’animations à nos différents stands. L’ouverture à nos idées était très claire; cela traduit sans nul doute une croissance de la radicalisation. Sur le point de la représentation politique des luttes syndicales, on ressentait encore de la confusion. Mais la plupart des travailleurs étaient d’accord sur le fait que l’on ne pouvait plus compter sur les partis traditionnels. Avec notre campagne pour un nouveau parti des travailleurs, nous voulons apporter une orientation à cette discussion. Nos calicots et nos pétitions ne passaient pas inaperçus…
Aller de l’avant sur base de ce succès
La manifestation du 28 octobre était un succès. 100.000 personnes à une manifestation nationale un vendredi à Bruxelles est particulièrement impressionant. Verhofstadt peut faire mine tant qu’il veut que cela ne le concerne guère, il sera tout de même bien obligé de répondre à l’énorme mécontentement de la population. De par cette manifestation, c’est l’ensemble de la politique néo-libérale du gouvernement actuel qui est rejetée. Nous devons maintenant continuer le mouvement pour mettre le pacte des générations et le gouvernement à la poubelle.
La volonté d’action et la combativité sont clairement présentes. La direction syndicale ne doit pas attendre plus longtemps avant de mettre sur pied un plan d’action et d’approfondir le mouvement.
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ASSEZ NÉGOCIÉ PLACE À L’ACTION!
Stop à la casse des (pré)pensions
Tract du MAS
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Le pacte des générations pour nous
1) Les atteintes à la prépension sont maintenues:
le gouvernement est bien décidé à relever l’âge et la durée de la carrière pour la prépension. Le crédit-temps complet devient plus strict. Le système Canada dry devient pratiquement impossible et ceux qui auront quand même accès à la prépension devront rester disponibles sur le marché du travail sous peine de sanction.2) Les pauvres resteront pauvres
Bien que la pauvreté ait fortement augmenté sous la violette, passant de 6% à 15% de la population, les allocations de chômage ne seront pas revalorisées. Pourtant, même un journal tout acquis aux thèses gouvernementales comme “De Morgen” a révélé qu’un chômeur sur trois vivait dans la pauvreté.3) Payer de notre poche le financement de la sécu
Le gouvernement veut baisser les charges sur le travail. Cela implique des recettes alternatives. Elles proviendront de hausses de TVA (en bref: ce sont surtout les travailleurs qui payent) et d’une partie du rendement escompté d’une nouvelle opération d’amnistie fiscale (mais nous ne pouvons pas l’appeler ainsi).… et pour les patrons:
Les patrons empochent 960 millions d’euros de baisses de charges en plus des 5 milliards qu’ils ont déjà reçus! Le travail en équipe, pourtant malsain, est récompensé fiscalement. Pour le “partenaire privilégié” de la CSC, ça ne va pas assez loin: le CD&V veut un blocage des salaires et 3 milliards de baisse de charges
VERS UN MOUVEMENT D’AMPLEUR LE 28/10
GRÈVE JUSQU’ À LA CHUTE DU GOUVERNEMENT!
Pas de majorité pour le néolibéralisme
La semaine du 7 octobre, la presse unanime déclarait: La FGTB s’isole.
Les partis gouvernementaux – rejoints par le CdH – défendent évidemment leur politique. Pour les CD&V, NV-A, Vlaams Belang et FN, la violette ne va pas assez loin. L’hypocrisie des Verts a été mise en lumière lors de leur première participation gouvernementale. Bref, tous les partis représentés au Parlement trouvent que les travailleurs et leurs familles vivent au-dessus de leurs moyens.
Les organisations patronales sont d’accord. Ils engrangent chaque année des profits record, soit près de 40 milliards d’euros par an. La carrière moyenne d’un travailleur belge est certes 10% plus courte que celle de ses collègues suédois et anglais, mais il est 25% plus productif. Les patrons belges veulent les performances d’ici et les coûts de là-bas.
Tout ce petit monde se sent conforté par leurs homologues étrangers. Ils chantent partout le même refrain: la mondialisation et l’Europe ne "nous" laissent pas le choix. Les référendums en France et aux Pays-Bas ont démontré que la majorité de la population européenne en a assez de cette politique
Si la FGTB est sans doute isolée dans les hautes sphères de la société, ce n’est pas le cas à la base. La direction de la CSC en a fait la désagréable expérience. Le tour du gouvernement violet viendra-t-il?
Il faut un plan d’action élaboré démocratiquement
Les patrons et les politiciens en ont une peur bleue; ils savent qu’ils ne sont que des gestionnaires et que ce sont les travailleurs qui produisent toutes les richesses. Ils réalisent aussi qu’on n’a jamais produit autant de richesses tandis qu’il n’y a jamais eu autant de pauvres. On a développé la science et la technique à un niveau jamais connu, mais le pays le plus riche du monde ne semble pas capable de faire face à une catastrophe naturelle.
Il est temps que les travailleurs et leurs familles prennent eux-mêmes en main la gestion de leurs richesses. La grève est un premier pas dans cette direction. Une participation démocratique de la base – via notamment des assemblée du personnel et des comités d’action – est primordiale. Une grève ne s’organise en effet jamais d’en haut, mais d’en bas.
La grève est une arme puissante qu’il faut manier à bon escient à l’aide d’un planning largement discuté et de mots d’ordre clairs, dans ce cas-ci le retrait du pacte des générations ou la chute du gouvernement.
Il est très improbable que le gouvernement cède après le 28/10. Une série de grèves provinciales culminant dans une grève générale de 24 ou 48 heures nous semble nécessaire pour le faire tomber et pour dissuader les patrons de continuer leurs attaques antidémocratiques contre le droit de grève.
Droit de grève en danger
Le patronat et le gouvernement veulent utiliser l’attitude ambigüe de la direction de la CSC pour stigmatiser la FGTB et saper le droit de grève. On parle de service minimum dans les transports publics et de mesures légales contre le blocage des zonings industriels. C’est tout ce qu’une semaine de "négociations" a "rapporté" jusqu’ici. Heureusement que le sommet de la CSC a été rappelé à l’ordre par la base.
FGTB: ROMPEZ AVEC LE PS. CSC: ROMPEZ AVEC LE CDH
Pétition pour un nouveau parti des travailleurs
Néo-libéral!
PS:
> 960 millions d’euros de baisses de charges
> Une deuxième D.L.U. qui ne dit pas son nom
> Libéralisation de la poste et des chemins de fer
> Chasse aux chômeursCDh:
> soutien "critique" au gouvernementPour un nouveau parti des travailleurs!
L’époque où le PS et ce qui était alors le PSC relayaient les revendications de la FGTB et/ou de la CSC au Parlement appartient depuis longtemps au passé.
Les partis sociaux-chrétiens étaient des partis populaires où les patrons donnaient le ton tandis que les politiciens du MOC essayaient tout au plus de rendre la pilule moins amère. Même cela n’est plus possible aujourd’hui. Le CD&V exige du gouvernement une politique encore plus libérale que celle de Verhofstadt et Cie. Quant au CDH, il a beau prendre ses distances par rapport à la prépension à 60 ans, il n’en reste pas moins que, de son prope aveu, "il se réjouit de retrouver dans l’accord de Gouvernement beaucoup de ses propositions".
Jadis, le réformisme de la direction du PS menait aussi à des trahisons flagrantes des intérêts des travailleurs. Aujourd’hui, le PS met lui-même en oeuvre un Plan Marshall d’inspiration purement néolibérale. Voilà où l’a mené son adaptation aux contraintes du capitalisme!
Tous les partis représentés au Parlement prônent une politique néolibérale de régression sociale. Le FN capitalise sur le mécontentement, mais il prône une politique néolibérale encore plus dure. Tant que cette situation perdure, le patronat peut dormir sur ses deux oreilles. Chaque gouvernement fait tout ce qu’il peut pour satisfaire les patrons.
Les liens entre la FGTB et le PS et entre la CSC et le CDH sont un frein à l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Nous pensons qu’il est temps de rompre ces liens.
En Allemagne, une partie des cadres intermédiaires des syndicats ont pris l’initiative de lancer une nouvelle formation, le WASG. Son alliance avec le PDS a obtenu 8,7% sous le nom de Parti de Gauche.
Nous pensons que le potentiel pour une telle initiative existe en Belgique également.
Nous lançons une pétition en espérant que des délégations syndicales l’utiliseront pour mettre la pression. Tant que les travailleurs ne disposent pas de leur propre instrument politique, le patronat est maître du jeu.
Une presse qui défend le point de vue des travailleurs
Les médias traditionnels ont leurs rapports de la grève du 7 octobre aux "désagréments" qu’elle a causés. Les revendications des grévistes étaient à peine audibles. De Morgen, le journal qui a jadis été sauvé par les nombreuses contributions du mouvement ouvrier, mais qui est maintenant aux mains du groupe VUM, se comporte comme s’il était l’organe officiel du gouvernement. Cela illustre l’importance d’une presse ouvrière indépendante comme "Alternative Socialiste".
Meetings avec un représentant du Parti de Gauche
Le Mouvement pour une Alternative socialiste organise une série de réunions publiques avec Marc Treude, conseiller communal du SAV (le parti-frère du MAS en Allemagne) à Aix-La-Chapelle et membre du WASG, la nouvelle initiative électorale qui, alliée au PDS (l’ancien Parti communiste maintenant transformé en Parti de Gauche), a obtenu 8,7% des voix lors des dernières élections.
> Hasselt lundi 24 octobre: Vrijzinnig Centrum, 20.00 A.Rodenbachtstraat 18
> Malines mardi 25 octobre: Cafe Het Plein op de Veemarkt, 19.30
> Eupen mercredi 26 octobre: Kolpinghaus (Dans la Kolpingsaal/salle Kolping), Bergstrasse 124, 19.00
> Louvain jeudi 27 octobre: MTC 00.16 om 20.00, Hogeschoolplein
> Ostende vendredi 28 octobre: OHK 19.30, Christinastraat 113
> Keerbergen samedi 29 octobre: In de Walvis, 19.30
> Bruxelles mercredi 2 novembre: Pianofabriek, 19h00, Rue du Fort 35, St-Gilles
> Gand jeudi 3 novembre: 19.30 Volkshuis Ledeberg
> Turnhout vendredi 4 novembre: CC De Warande, 19.00
> Liège mardi 8 novembre: Grand physique 19h00, Place du XX août
> Anvers mercredi 9 novembre: Multatuli, Lange Vlierstraat (juste en face de la St Andriesplein), 19.30 -
Le nouveau parti ouvrier de gauche en Allemagne – Quelles leçons pour la situation en Belgique?
MEETINGS PUBLICS SUR
A la fin de ce mois le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) – Linkse Socialistische Partij (LSP) organise des meetings publics avec Marc Treude, membre du conseil communal pour le SAV à Achen (parti soeur du MAS/LSP) et aussi membre actif du WASG, la nouvelle initative électorale qui a fait, ensemble avec le PDS (ancien parti communiste – réformé en Linkspartei) le score significatif de 8,7% aux dernières élections.
Le WASG – Alternative Electorale pour l’emploi et la justice sociale – est né des mouvements de protestation contre les plans d‘austérité de Shröder. Il s’agit d’une initiative des syndicats et d’ anciens membres du SPD qui en avaient ras-le-bol de la politique anti-sociale du SPD. Ensemble avec le Linkspartei, le WASG a formé aux dernières elections une liste de gauche comme alternative aux programmes de droite des autres partis. Cette liste a reçu plus de 4 million de votes!
La grève generale du 7 octobre en Belgique a montré, ici aussi, le mécontentement contre les plans néolibéraux. Mais que nous manque-t-il? Un prolongement politique de la lutte syndicale. Qui va défendre pour nous un programme socialiste, c’est-à-dire un programme qui part des besoins des gens et non de la logique de profit des entreprises Le potentiel et la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs est clair. Comment arriver à cela et quelles leçons tirer de l’initiative allemande – nous aborderons tout cela lors de nos meetings. Ne restez pas au bord de la route mais venez en discuter avec nous!
Informations pratiques:
EUPEN. Mercredi 26 octobre. Salle de Kolping 19h. Bergstrasse 124, Eupen
BRUXELLES. Mercredi 2 novembre. Pianofabriek 19h. Rue du Fort, 35 St-Gilles. (tram Parvis)
LIEGE. Mardi 8 novembre. ULg, site du 20 Août, 19h. Salle Grand Physique
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Manœuvres patronales pour casser la grève !
Lors de la grève du 7 octobre, nos camarades du Brabant Wallon sont intervenus au zoning nord de Wavre. Un piquet d’une vingtaine de travailleurs bloquait l’entrée de leur boîte, Van Parys chocolatier. Le patron, qui n’avait plus vu de piquet depuis 30 ans, est venu intimider certains travailleurs qui étaient en situation plus difficile comme les intérimaires.
D’ailleurs, seuls quelques intérimaires et les délégués effectifs CSC sont allés travailler (les suppléants CSC, eux étaient au piquet !). Mais le patron ne s’est pas arrêté à ces intimidations. Il a fait appel à l’agence intérim ADECCO de Wavre pour faire tourner les machines. Les travailleurs n’ont évidemment laissé passer aucun des nouveaux intérimaires. Une délégation est partie chez ADECCO pour les faire arrêter. De même, au Disport de Wavre, seuls les intérimaires et les stagiaires travaillaient. Ce ne sont certainement pas les seuls cas où les patrons utilisent ces méthodes pour casser les grèves.
Pourtant ces méthodes sont illégales. L’entreprise Neuhaus de Vlezenbeek avait, elle aussi, décidé d’engager des intérimaires pour remplacer les travailleurs en grève. La centrale alimentaire de la FGTB avait alors intenté une action en justice contre cette pratique. Le tribunal du travail de Bruxelles a pris position en faveur du syndicat. Le juge a interdit l’emploi des intérimaires lors d’une grève sous peine de devoir payer une astreinte de 2 500 euros par employé. Le juge a déclaré dans son jugement que « les bureaux d’intérim ne peuvent embaucher des intérimaires dans une entreprise ou les faire travailler en cas de grève ».
Le travail intérim est aujourd’hui synonyme d’une augmentation de la flexibilité et une détérioration des conditions de travail. Les droits des travailleurs intérimaires ne sont pas respectés. Ils reçoivent souvent leur contrat, non pas avant de commencer leur boulot, mais seulement à la fin de la semaine, sur base de l’état de leurs prestations. C’est un moyen pratique pour éviter de payer un salaire en cas de maladie, ou d’un autre problème. Les bureaux d’intérim essaient aussi d’échapper au paiement des jours fériés en interrompant, par exemple, temporairement le contrat intérim. Les frais de déplacement ou les chèques repas sont régulièrement oubliés ou ne sont payés que partiellement. Il est aussi très fréquent de voir le salaire calculé de manière erronée. De même dans certain secteur comme dans les hôpitaux, les travailleurs intérimaires doivent payer une caution pour disposer des vêtements de travail et de protection. Même si officiellement les travailleurs intérimaires disposent de droits syndicaux, la précarité de leurs contrats empêche une réelle résistance à ces attaques. Le travail intérim est utilisé pour faire pression sur les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs. C’est donc tous ensemble que nous devons répondre à ces attaques du patronat et du gouvernement.
Le droit de grève est de plus en plus attaqué. L’utilisation des intérimaires, des astreintes contre les piquets, les propositions de service minimum dans les transports, … La grève est un droit pour lequel nous devons encore lutter.
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CSC: Le résultat des négociations est insuffisant, il est temps pour de passer à l’action!
A l’intérieur de la CSC gronde le mécontentement face à l’attitude de la direction dans le débat sur les fins de carrière. L’abandon des actions du 10 octobre et la déclaration de la CSC dans les journaux contre la grève de la FGTB n’ont évidemment pas été bien reçus. La note d’orientation connue, la pression monta pour agir contre les attaques sur les prépensions. Nous publions ici un rapport d’une assemblée de militants du Limbourg qui se déroula le 11 octobre.
Un militant CSC
Le président Mathieu Verjans débuta sa présentation en expliquant l’impact qu’eurent les négociations. Se référant ensuite aux “10 résultats obtenus grâce à la CSC”, il poursuivit son introduction par un exposé sur le texte du gouvernement, avec quelques commentaire. Mais de critiques, point. Un tract à destination des militants de la base fut distribué, au bas duquel, accompagnant les “10 résultats”, figurait une petite annotation sur l’existence de deux points importants de désaccord: les prépensions à 60 ans et le peu d’avancées réelles pour les jeunes.
Bien que le président ait déclaré à plusieurs reprises qu’il ne faisait que transmettre ce que le gouvernement avait décidé, il donnait le sentiment de soutenir la proposition gouvernementale. Beaucoup de gens l’ont ressenti en ce sens. De la salle sont venues bien des critiques, mais les interventions étaient limitées à des questions écrites.
Il en resortait néanmoins pas mal d’interrogations sur la durée de la carrière avant les pré-pensions et sur l’attitude de la CSC. Il était clair que presque personne n’était d’accord avec le texte gouvernemental, surtout par rapport à l’âge de la pré-pension. Un militant s’est exclamé: “ Il y a de nouveau des centaines de millions d’euros de baisses de charges, mais quand il sera question du prochain accord interprofessionnel, nous allons encore devoir les payer par un gel des salaires…”
Sous la pression des critiques, M. Verjans déclara que si la CSC désapprouvait la note gouvernementale, elle agirait en conséquence, pas simplement en une ‘promenade de la gare du Nord à celle du Midi’ à Bruxelles, mais par des actions de grèves qui auraient pour effet de faire tomber le gouvernement. Après cette déclaration, M. Verjans reçu des applaudissements pour la première fois de la soirée.
Mais la critique ne cessa pas. Quelques militants ont refusé de distribuer le tract: “Ici, nous avons déjà l’impression que vous défendez la décision gouvernementale. Avec ce tract, les travailleurs vont le penser avec certitude. Nous ne pouvons pas le distribuer.”
Dans sa conclusion, Verjans reprécisa qu’il s’agissait seulement d’une réunion d’information, que la décision gouvernementale n’était pas encore acceptée, et que le Conseil Général du 18 octobre déciderait de partir à l’action en cas de refus.
Pour les militants présents, il était clair que les négociations n’avaient pas apporté d’effets suffisants et qu’il était donc temps d’agir et de partir en action.
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Interview de Jamil, Cachemiri vivant à Bruxelles
Jamil jette un oeil sur les raisons qui l’ont poussé à quitter le Cachemire et sur les circonstances dans lesquelles a pris place le récent tremblement de terre.
propos recueillis par Cédric Gérôme
“Au Cachemire, il y a un manque total d’infrastructures et un dénigrement total de tous nos droits les plus élémentaires, qu’ils soient économiques, politiques, sociaux, culturels. Nous n’avons pas non plus la moindre liberté d’opinion, et une interdiction de mener la moindre activité politique. Selon un des articles (l’article 1925) de la prétendue “constitution” du pays, aucun parti politique, ni même aucun individu n’est autorisé à exercer une activité politique, même la plus pacifique. C’est cette toile de fond qui m’a poussé à quitter le Cachemire et à demander l’asile politique en Belgique. Il n’y a pas seulement des Cachemiris en Belgique; des milliers de nos camarades ont cherché refuge en Angleterre, au Canada, aux USA,…partout. Nous sommes tous victimes de ce système.
"Historiquement, le Cachemire a toujours été une zone d’influence divisée entre le Pakistan, l’Inde, et aussi la Chine, qui a également ses interêts dans la région. Mais nous sommes consients que les conflits régionaux sont liés aux conflits internationaux et qu’en dernière instance, la situation du Cachemire ne trouvera pas d’amélioration dans le cadre du système capitaliste international. Ce système crée des conflits partout, et le problème du Cachemire n’est que l’un d’entre eux. Quand nous regardons le conflit au Cachemire, nous ne pouvons percevoir aucune perspective de solution dans le respect du système capitaliste.
"La population cachemirie doit s’unir et chercher le soutien de la classe ouvrière du Pakistan, de l’Inde, de la Chine. Nous devons reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple cachemiri. C’est la seule manière d’en finir avec l’occupation du pays et de lutter efficacement pour nos droits fondamentaux. Le gouvernement pakistanais n’a quant à lui aucune légitimité. C’est un gouvernement qui ne connaît que la force, c’est un régime militaire.
"Au Cachemire, nous n’avons que des problèmes. Nous vivons quotidiennement les ravages de la pauvreté, de l’ignorance, de la répression militaire. La soumission militaire est la seule réponse qu’apporte le gouvernement aux problèmes du pays. Le régime militaire pakistanais ne sert qu’à défendre les seuls intérêts d’une élite pendant que le peuple crève de faim. Nous avons vu un formidable élan de solidarité de la part de la population internationale, cependant que l’état pakistanais est complètement incapable de procurer la moindre aide d’urgence – aide médicale, nourriture, tentes, abris,…pour la population de ce qu’il considère comme “son” territoire.
"Aujourd’hui, c’est le 5è jour du tremblement de terre, et plus de 3,5 millions de personnes, rien que dans la région du Cachemire occupé par le Pakistan, sont sans abri. Aujourd’hui, Musharraf a adressé un message à travers les médias, dans lequel il est obligé d’admettre lui-même que son gouvernement a failli dans sa tâche de procurer la moindre aide immédiate conséquente au peuple cachemiri. Il le dit lui-même ! Nous pouvons ainsi clairement visualiser la “mission” du gouvernement de Musharraf: refuser d’autoriser quiconque de se rendre sur place pour voir réellement ce qui se passe dans la région.
"Nous avons appris à travers les médias que les prétendues “autorités” locales sont parties du Cachemire suite au séisme pour aller s’installer tranquillement à Islamabad pendant que le peuple cachemiri est en train de se débrouiller seul pour organiser les secours lui-même avec des moyens de fortune, déplaçant sans outils des blocs de pierre de plusieurs tonnes, essayant de sauver ce qui peut encore l’être.
"La police était sensée apporter des tentes et des abris aux habitants des zones isolées, d’autant plus que les températures chutent rapidement dans les régions montagneuses, mais en réalité rien n’a été fait. Nous sommes évidemment conscients que l’on ne peut plus rien faire pour les gens qui sont morts, mais il faut comprendre que tous les survivants sans nourriture, sans abri, sont menacés de morts.
"Nous appelons toute la population internationale à faire pression sur leurs autorités pour qu’elles délivrent les moyens matériels afin d’accéder à ces zones, où des villages entiers ont parfois été rayés de la carte. J’ai perdu 3 de mes cousins dans le sinistre, mais je ne suis bien sûr pas un cas isolé. Chaque famille, chaque maison, chaque personne au Cachemire a été touchée d’une manière ou d’une autre par la catastrophe. En réalité, c’est toute une génération qui a été décimée par ce tremblement de terre.
"Dans ces circonstances, nous ne pouvons que déplorer le fait que les autorités de la ville de Bruxelles tentent de nous ignorer, et refuse de nous accorder la permission de mettre sur pied un centre d’urgence pour récolter des fonds et centraliser les informations sur ce qui se passe là-bas. ”
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Tremblement de terre en Asie du Sud : les méandres bureaucratiques des autorités de la ville de Bruxelles nous font perdre inutilement un temps précieux
Cela fait maintenant 9 jours que le tremblement de terre en Asie a eu lieu. Des régions entières ont été complètement dévastées, des villages entiers rayés de la carte. Les chiffres officiels recensant le nombre de victimes -qui approchent déjà les 50.000- sont probablement à revoir nettement à la hausse, du fait que nombre de régions isolées n’ont même pas encore été atteintes par les secours.
Aucun plan n’a été mis sur pied pour prévenir cette catastrophe, et l’aide apportée par les gouvernements capitalistes de l’Occident ne sont que des cacahuètes face à l’ampleur de la catastrophe et par rapport aux sommes astronomiques qu’ils sont capables de libérer pour leurs projets impérialistes tels que l’occupation de l’Irak. 2,5 millions de personnes se retrouvent sans abri, et des milliers de personnes sont menacés de mort à cause du froid, du manque de nourriture, d’eau et de médicaments. Certains disent qu’au Cachemire, c’est une génération entière qui a disparu sous les décombres. Même les Nations Unies avertissent que si des biens d’aide n’arrivent pas sur place urgemment, nous allons vers une catastrophe d’une ampleur inimaginable.
Ceux qui ont eu la chance d’échapper au désastre mènent à présent une lutte pour leur survie. L’occupation militaire et la corruption des autorités locales font peser d’autant plus de craintes sur l’efficacité et la transparence de l’aide officielle. L’exemple du Tsunami démontre bien que si l’on connaît souvent le lieu de départ de telles aides, on n’en connaît que rarement le lieu d’arrivée…
Face à cette catastrophe, la communauté cachemirie vivant en Belgique, qui compte pas moins de 600 personnes, se mobilise. Des Cachemiris tentent ainsi depuis lundi dernier de mettre sur pied un centre d’aide d’urgence à Bruxelles. Ils demandent simplement à la commune de Bruxelles l’autorisation de mettre sur pied une cellule de crise afin d’en faire un point d’information pour les Cachemiris et les Pakistanais qui vivent en Belgique et qui, bien souvent, sont sans nouvelle de leurs familles. Cette cellule de crise permettrait en outre de récolter des fonds par une voie sûre. Mais apparemment, les autorités de la ville ont d’autres priorités, et estiment sans doute que la situation n’est pas assez grave que pour daigner considérer notre demande. Cela fait une semaine que nous multiplions les démarches afin d’obtenir cette autorisation, mais à part une belle démonstration de l’extrême lenteur de l’administration et de vagues promesses, nous n’avons rien obtenu.
Chaque jour qui passe diminue les espoirs de sauver des vies humaines. Pourtant, quand il s’agit de déployer des forces de police pour casser un piquet de grève, on constate que les autorités font preuve d’une toute autre rapidité… Ce lundi matin, nous nous sommes rendus pour la troisième fois à l’Hôtel de ville avec une dizaine de Cachemiris afin d’obtenir satisfaction. On nous a fait comprendre que nous devrions probablement attendre la réunion du collège échevinal de jeudi avant d’avoir une réponse ! Ces prétextes ne tiennent pas la route: en effet, le collège s’était déjà réuni jeudi passé alors que notre demande avait déjà été introduite.
De plus, la ville d’Anvers a quant à elle déjà délivré une autorisation similaire, dont la demande a été introduite au même moment. L’autorisation de placer provisoirement une tente au centre-ville ne nous semble pourtant pas insurmontable; il est tout bonnement inadmissible qu’il faille une semaine et demie pour que cela puisse se concrétiser. Cela ne nous étonne cependant pas : le bourgmestre et sa clique sont les représentants de partis bourgeois qui n’ont que faire des interêts de la population.
Nous ne doutons pas que s’ils donnent une réponse favorable à la demande des Cachemiris, ce ne sera que pour soigner leur image. Dans le cas contraire, seule une mobilisation plus large pourra les faire céder. Une fois de plus, nous ne pouvons que constater à quel point le capitalisme aggrave considérablement les conséquences dramatiques d’une telle catastrophe, et ce ici comme là-bas…
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Après la grève du 7 octobre, la lutte doit continuer!
La déclaration gouvernementale de Verhofstadt ce 11 octobre fut très claire: le gouvernement va amplifier ses attaques. Petit à petit, il veut saper le droit à la prépension jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Ces mesures vont, étape après étape, conduire à ce qu’en 2014, 49.2 % des hommes et 71.4 % des femmes qui aujourd’hui ont droit à la prépension à 58 ans, ne puissent plus l’obtenir. Ainsi, Freya Van den Bossche, ministre SP.a, répond aux attentes du patronat: poursuivre les attaques sur l’un des plus importants acquis des générations précédentes.
Bart Vandersteene
Le gouvernement et le patronat rêvaient dans leurs plans originaux de mesures plus drastiques. Cela n’a pas été possible. Remercions la combativité de la base de la FGTB qui a montré le 7 octobre ce que les militants des syndicats pensaient des propositions gouvernementales.
Dans le secteur privé, de grandes entreprises, beaucoup de PME et différents zonings industriels furent à l’arrêt. Dans le secteur des services publics, les actions de grèves furent couronnées de succès, selon les secteurs et les régions. A ces piquets, nos militants ont ressenti une énorme combativité. La question est maintenant: comment aller plus loin? Ce n’est pas la détermination qui manque, mais un plan d’action clair va-t-il être mis sur pied pour mettre au bac les propositions du gouvernement?
La division au sommet des syndicats doit être brisée par l’unité à la base. Même si la seule FGTB rejette le projet, elle doit construire un rapport de force. Avec des réunions du personnel, des actions de distribution de tracts dans les entreprises et les services, elle peut organiser des discussions entre collègues de la base.
Avec des actions de propagandes dans les rues commerciales, gares et supermarchés, l’opinion publique peut être convaincue de l’absurdité des mensonges véhiculés dans les médias. Une campagne intensive peut conduire à une manifestation nationale, peut donner aux militants de la FGTB un moyen de discuter avec la base de la CSC et met en même temps la pression sur leur direction pour aller plus loin dans la lutte contre le plan du gouvernement.
Si même la CSC rejette le projet, un plan clair doit être élaboré pour rejeter la proposition gouvernementale et coupler à cela la chute du gouvernement. Une grève générale de 24 heures avec manifestation à Bruxelles peut être préparée au travers de grèves provinciales. Si nécessaire, cela doit être suivi d’une grève de 48 heures qui va faire trembler ce gouvernement instable et peut-être le faire tomber .
Au début de cette année parût le livre « 50 mensonges sur le vieillissement », écrit par Gilbert De Swert, chef du service d’étude de la CSC. Ce bouquin a comme objectif d’apporter une réponse aux mythes du vieillissement que le gouvernement et le patronat amènent au travers des médias. L’argumentation est bétonnée et les conclusions sont claires : « le vieilissement de la population ne signifie pas que nous devons tous travailler plus longtemps » La CSC ne pouvait pas donner un message plus limpide à ses militants. C’est un appel à ne pas tomber dans les mensonges de la coalition violette et pour choisir un modèle de société qui va contre la logique néo-libérale. Aujourd’hui, c’est aux membres de la CSC de le rappeler à leur direction.
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La capitale paralysée
Cela fait 12 ans qu’on n’a pas connu une grève d’une telle ampleur. Aucun secteur n’a été épargné. Aucun train n’a roulé ; peu de trams et de bus. Le trafic aérien a été perturbé. Un piquet a bloqué les accès du centre de tri postal de Bruxelles X. Volkswagen-Forest était fermé. De nombreuses autres entreprises du privé étaient aussi fermées ou fortement perturbées. La plupart des grands magasins n’ont pas ouvert leurs portes. La grève a été également fortement suivie dans le secteur des banques et assurances ainsi que dans les administrations et l’enseignement. Des assemblées d’information ont eu lieu dans la plupart des hôpitaux.
La FGTB a organisé le blocage de plusieurs accès au ring, ce qui a fortement perturbé la circulation. Seule la FGTB appelait officiellement à la grève, mais nombre d’affiliés CSC s’y sont ralliés malgré la reculade du sommet de la CSC. Cela variait fortement d’une entreprise à l’autre, d’un secteur à l’autre.
Une trentaine de membres et de sympathisants du MAS sont intervenus activement dans la grève à Bruxelles. Les uns l’ont fait dans leur entreprise ou université, d’autres sur les nombreux piquets et blocages. Notre intervention a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Nous sommes intervenus avec un tract et un autocollant spécifiques et nous avons vendu 35 exemplaires de notre journal.
Aperçu de nos interventions
Blocages et rapport de force
En plus des piquets dans les entreprises, la FGTB avait aussi appelé ses militants à se rendre à différents points stratégiques afin de paralyser la circulation bruxelloise.
Appel auquel ont répondu plusieurs délégations derrière les « barricades » dressée à Delta (Ixelles), Viangros (Anderlecht) ainsi que sur le boulevard Charles-Quint dès 6h du matin et la sortie du ring à Grand Bigard plus tard dans la matinée.
A Anderlecht plus ou moins 300 militants de différents secteurs, principalement du SETCA s’étaient mobilisés pour bloquer le ring. Beaucoup de camarades des banques-assurances était présent mais aussi des militants du non-marchand, de la poste,… La Police a du fermer la sortie du Ring.
A Delta, c’était plus de 200 militants combatifs qui stoppaient l’autre sortie du Ring malgré les menaces des « chefs » policiers de casser par la force la mobilisation. Ces menaces n’ont pas entamées la détermination et la présence massive des manifestants. Des délégations de différentes entreprises étaient présentes ( Citybank, Siemens,…) dès le matin. Ensuite des délégations de Renault, de la VUB et de l’ULB se sont déplacées plus tard pour renforcer le barrage.
Certaines parties du ring ont été complètement à l’arrêt pendant plusieurs heures, à d’autres endroits les ralentissements étaient importants. La chambre de commerce a déclaré que la FGTB avait outrepassé son droit de grève. Les blocages sont une tradition du mouvement ouvrier.
Ceux-ci ont finalement été levés après la confirmation de libération des deux militants arrêtés par la police à Anderlecht plus tôt dans la matinée. Avec notre intervention, nous avons ainsi pu récolter plusieurs contacts de militants intéressés à construire avec nous une aile combative et démocratique au sein du syndicat.
Volkswagen:
La FGTB et la CGSLB ont organisé un piquet de grève qui a rassemblé vers 6h une bonne centaine de travailleurs de l’usine. La présence en nombre sur le piquet montre la combativité à la base. Les menaces récurrentes de fermeture ou de restructuration y rendent la question des pré-pensions particulièrement sensible.
Solvay:
Les grévistes s’étaient partagés entre les deux sites (Ixelles et Neder-over-Hembeek). La grève était essentiellement portée par les employés et les ouvriers. Les cadres, la majorité du personnel, sont toutefois venus travailler en grand nombre. Surtout, la grève n’était portée que par le SETCA. La CNE s’est ouvertement opposée au mouvement. Cela n’a pas entamé le moral des militants.
Grands Magasins:
Un piquet de grève bloquait les accès à quasi chaque Carrefour-SuperGB, Delhaize et Brico. Les piquets des grandes surfaces ont coloré la ville en rouge et vert. La grève était appelée par le SETCA, mais les militants et les délégués de la CNE étaient souvent présents aux piquets. Dans certains cas, le piquet était même dominé par la CNE. Il n’était pas rare que des piquets communs formés de militants d’enseignes différentes, comme à Auderghem et à Drogenbos, bloquent l’entièreté du site. Ils étaient même parfois rejoints par des petits commerçants qui fermaient leur boutique en signe de solidarité.
STIB:
De nombreux dépôts étaient bloqués par des piquets (Haren, Molenbeek, Ixelles, Delta, …). Seule la CGSP a appelé à la grève mais quelques militants CSC ont également débrayé. Les grèves dans les transports publics combinés aux blocages ont donné un coup dans les coffres-forts des patrons !
VUB:
A la VUB il y avait dès 7h30 un piquet commun de la CGSP-VUB et des travailleurs de la firme de nettoyage de sous-traitance ISS, en total 20 militants. Les militants essayaient de convaincre les travailleurs de ne pas aller travailler. Aussi vu le très bon succès de la grève à la SNCB, beaucoup de membres du personnel administratif et technique n’ont pu venir travailler. Les Etudiants de Gauche Actifs de la VUB ont participé à l’action par solidarité avec le personnel en grève. Vers 10h30 les participants du piquet sont allés renforcer le blocage routier à Delta.
ULB:
A partir de 6h30, des étudiants d’EGA et de l’Interfac étudiante bloquent les deux entrées principales de l’université, avec les délégués de la CGSP. Les étudiants et le personnel peuvent passer, mais les voitures et les camions sont bloqués. Toute la matinée, il y aura eu une cinquantaine de personnes (étudiants, professeurs, personnel) qui seront passées aux « piquets » afin de faire connaître leur soutien à la grève. La CNE, elle aussi était présente et faisait grève. A 10h00, une trentaine d’étudiants se sont dirigés vers le blocage des routes à Delta, en occupant eux aussi la chaussée, sous le mot d’ordre d’ « étudiants, ouvriers, solidarité ». Là nous avons rejoint les travailleurs de différents secteurs, dont le cortège des étudiants et travailleurs de la VUB. Ces derniers nous ont ensuite « raccompagnés » vers midi au blocage de l’ULB, afin de revendiquer et de démontrer la solidarité et l’unité dans la lutte des deux universités. Malheureusement, il ne restait alors que plus qu’un « piquet barbecue », et une activité quasi normale régnait sur le campus.
EGA est intervenu avec un tract et des affiches appelant à la solidarité des étudiants avec la grève et sur la nécessité d’avoir une assemblée générale démocratique afin de faire prendre positions aux étudiants et au personnel du campus sur la grève.