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Tag: Bruxelles
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Accord interprofessionnel. Elio et Freya dans le camp du patronat
Accord interprofessionnel
Pour la première fois en Belgique, un accord interprofessionnel a été rejeté par un syndicat, la FGTB. Le contenu de l’accord sera cependant appliqué car le gouvernement a décidé de l’imposer d’autorité.
Guy Van Sinoy
A l’annonce du rejet par la FGTB, la bourgeoisie a poussé des hurlements grotesques: «La FGTB saute à la gorge du patronat» (L’Écho, 8/2/05). La CSC et la CGSLB, qui avaient approuvé le projet, n’ont pas osé signer sans la FGTB et ont appelé le gouvernement à l’appliquer intégralement par voie d’autorité. Ce que le gouvernement s’est empressé de faire quelques jours plus tard.
Un projet qu’il fallait zapper
Le projet d’accord prévoyait: une norme de hausse salariale maximale de 4,5% [y compris l’in-dex (on prévoit 3,3%), les augmen-tations barémiques (0,5% l’an), la hausse tendancielle du salaire moyen due à la diminution d’emplois non qualifiés (0,5% l’an)]. Etant donné la hausse de productivité (de 1 à 1,5% l’an), une norme de 4,5% signifie une baisse réelle des salaires par unité produite.
Le projet prévoyait aussi que la limite des heures supplémentaires passerait de 65 heures à 130 heures. Le gouvernement avait promis 250 millions d’euros de cadeaux au patronat pour faire passer plus facilement l’accord.
Accepter un tel accord, c’était se mettre un carcan autour du cou avant de négocier les conventions collectives dans les secteurs. La manifestation syndicale du 21 décembre à Bruxelles (50.000 manifestants) a montré que les militants de base ne voulaient pas d’un tel carcan.
Fracture communautaire ?
La CSC a approuvé le projet à 74,8%, la CGSLB à 67%. La FGTB l’a rejeté à 52% (67% de non en Wallonie, 55% de non à Bruxelles, 52% de oui en Flandre). Immédiatement les médias ont parlé de « fracture communautaire » au sein de la FGTB. Quand il s’agit d’essayer de diviser les travailleurs, la presse au service de la bourgeoisie n’en rate pas une!
Au comité national de la FGTB, les centrales détiennent 2/3 des mandats et les régionales 1/3. C’est donc le poids des centrales qui pèse le plus dans la balance, et en particulier celui des grosses centrales. Le SETCa a rejeté le projet à 98% et la CMB (métal) à la majorité des 2/3. La Centrale générale a voté pour, mais d’extrême justesse: à Anvers et à Gand l’accord a été rejeté. La CGSP a voté pour à 80%, le textile et le transport à 100%. La Centrale de l’Alimentation : 50% pour, 49% contre.
A la CSC, la LBC (les employés en Flandre, la plus grosse centrale de la CSC), a voté contre, de même que la CNE (les employés du côté francophone). La CNE et la LBC couvrent notamment le secteur du non-marchand, actuellement en lutte. Les fédérations CSC de Liège, Verviers, Mons, Brabant wallon, Charleroi ont voté contre. Anvers a voté contre à 100%. Au Limbourg il y a eu une forte opposition.
Qu’est-ce que ça change ?
Si le gouvernement l’impose, cela revient-il au même que si l’accord avait été signé? Pas du tout. Il faut savoir que la norme de 4,5% n’est qu’indicative. Autrement dit, dans les conventions de secteurs il est légalement permis d’aller au-delà. Si l’accord avait été accepté par les syndicats la norme aurait aussi été indicative, mais dans la mesure où les syndicats l’auraient acceptée, elle devenait un engagement moral à respecter dans les conventions de secteur. Cette norme de 4,5% a donc beaucoup moins de poids, en particulier pour les centrales qui ont massivement voté contre.
Elio et Freya dans le camp du patronat
Personne ne doutait que la ministre de l’Emploi Freya Van den Bossche (SP.a), qui trouvait l’accord «fantastique», l’appliquerait d’autorité s’il était rejeté par les syndicats. Cela fait un bon bout de temps que les politiciens du SP.a (Vandenbroucke, Vande Lanotte, Luc Van den Bossche,…) s’en prennent ouvertement et cyniquement au monde du travail.
Elio Di Rupo par contre, à force de gesticulations verbales, parvient encore à donner du PS l’image d’un parti de gauche moderne. Mais c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! A peine rentré de Porto Alegre où il était allé faire le guignol, Elio a donné le feu vert à Verhofstadt pour faire appliquer le contenu de l’accord.
Le SP.a et le PS sont les meilleurs garants de la politique de la bourgeoisie. Ceux qui votent pour ces partis, en pensant que c’est un moindre mal, se mettent eux-mêmes la corde au cou. Les travailleurs ont besoin d’un nouveau parti. Le MAS entend participer à ce travail de reconstruction du mouvement ouvrier. Et, dans l’immédiat, le meilleur moyen de progresser dans cette voie est de nous rejoindre.
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Actions locales contre le chômage
Dans le cadre de la mobilisation pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi, diverses actions et activités locales ont été organisées pour rendre la campagne concrète. Ainsi, le 11 février, il y a eu une action commune de Blokbuster, KAJ (la JOC flamande), les jeunes de la CSC et de la FGTB, où une quarantaine de jeunes ont manifesté à travers Turnhout.
Ils sont passés par un bureau d’intérims, un lycée, l’ONEM et une crèche pour mettre en avant à chaque arrêt une des revendications de façon ludique. Ainsi, devant l’ONEm, on a proposé à la direction de trouver une épingle dans une botte de foin pour symboliser les difficultés d’un jeune chômeur.
Début février, à Lokeren, ces quatres organisations ont mené une campagne publique devant les bureaux de pointage. Par terre, on avait écrit en lettres grasses : «Tu en as marre aussi? D’être jeune et au chômage? Alors viens à la Marche Jeune pour l’Emploi, le 19 mars à Bruxelles!». Une centaine de chômeurs se sont inscrits pour y aller.
Ailleurs aussi, on a reçu de bonnes réactions aux bureaux de pointage. A Anvers on a vendu 55 journaux début février. A Liège on a participé à une manifestation de la campagne «Stop chasse aux chômeurs!», où 300 personnes sont descendues dans la rue.
Si dans ta région, des activités sont organisées, envoie-nous un petit rapport !
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Région de Bruxelles-Capitale. Tarification trouble de l’eau potable
L’Intercommunale bruxelloise des Eaux (IBDE) qui distribue l’eau potable dans l’agglomération bruxelloise a instauré depuis le 1er janvier 2005 un nouveau tarif,appelé «tarif solidaire». Il est tout sauf clair. Plus la consommation annuelle augmente, plus le prix au m3 augmente : 0,80 euro le m3 pour les 15 premiers m3 ; 1,39 euro le m3 pour les 15 suivants; 2,06 euro le m3 pour les 30 suivants et 3,06 euros au-delà. A première vue, cela semble juste : plus on consomme plus on paie, et le tarif progressif incite l’habitant à ne pas gaspiller l’eau.
Mais les familles nombreuses consomment forcément plus (douches, lessives, vaisselles,…). Paieront-elles le m3 moyen consommé plus cher que le petit consommateur (isolé, couple sans enfants) ? «Non», répond l’IBDE, «nous pondérons cela par le nombre de personnes du ménage, selon le registre national». Oui, mais le registre national ne reflète pas toujours la situation exacte. Un étudiant qui kote à Bruxelles reste souvent domicilié chez ses parents. Comment se fait la pondération quand la composition du ménage change en cours d’année ?
Mais il y a plus. En principe il y a un compteur par ménage. A Bruxelles il y a peu de maisons individuelles et la plupart des logements sont des immeubles à appartements. Or, la moitié seulement des logements à Bruxelles disposent de leur compteur d’eau individuel. Dans beaucoup d’immeubles, surtout les vieux immeubles des quartiers pauvres, il n’y a qu’un compteur pour tout le bâtiment. En général le propriétaire répartit les consommations d’eau entre locataires.Pour ces logements, la facturation sera encore plus opaque car la population de l’immeuble change souvent.
Evelyne Huytebroeck, ministre (Ecolo) de la politique de l’Eau dans le gouvernement de la Région Bruxelles-capitale n’avait bien évidemment pas pensé à cela en instaurant la tarification «solidaire». On reconnaît encore bien là la patte des Ecolos: essayer de protéger l’environnement à coup de taxes sans trop se préoccuper de savoir sur qui elles tombent.
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8 MARS: JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES. Sans emploi? Mal payé? Insécurité de travail? hyperflexibilité?Les femmes veulent un vrai emploi,pas de petits boulots ou de status précaires!
8 MARS: JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES
Aujourd’hui, il est annoncé triomphalement que la lutte pour les droits des femmes est derrière nous. Des « féministes » nous disent que la dernière étape à franchir, c’est d’atteindre les fonctions supérieures. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS-LSP) pense que ce n’est qu’ une illusion . Sur bien des terrains, les femmes font face à des conditions pires qu’ il y a, par exemple, 20 ans. Pour beaucoup de femmes, la pauvreté, le chômage, la pénurie de logement, la violence conjugale, … ne sont pas un passé lointain, mais une réalité amère.
ON VEUT DES SALAIRES PAS DE L’ARGENT DE POCHE!
Le travail intérimaire, le travail à temps partiel, les chèques-service, les ALE, et toute sorte de boulots précaires,… toutes des conditions où la majorité des travailleurs sont des femmes. Souvent, ces emplois combinent les pires conditions de travail avec des salaires abominables. Dans la plupart des cas, ces emplois ne garantissent pas de sécurité de vie, ni une indépendance financière. Celles qui travaillent souffrent de stress, tandis que beaucoup ne trouvent pas d’emplois. La recherche d’un vrai boulot ne va pas de soi en ce moment. Si les chèques-service étaient transformés en véritables emplois, on pourrait créer de 4.500 à 5.000 vrais emplois. Mais en ce moment, la situation va dans l’autre sens.
On peut bien travailler à temps partiel et avoir un salaire partiel – souvent on n’a pas le choix – mais évidemment on ne peut pas payer le loyer partiellement, ou donner partiellement à manger à ses enfants. Or, 41% de travailleuses ont de tel contrats. En 1966 les travailleuses de la FN ont fait grève et ont manifesté pour la revendication «à travail égal, salaire égal». Leur lutte est toujours d’actualité. En moyenne, les femmes gagnent encore 72% des salaires masculins. En partie parce qu’elles travaillent dans les secteurs sous-payés mais aussi parce qu’elles reçoivent moins de salaire pour le même travail. Cette situation s’explique par le fait que les femmes s’occupent de la majorité du travail ménager, non-rémunéré. Dans ces conditions, rares sont les femmes effectuant des heures supplémentaires ou du travail en équipe pour augmenter le salaire de base. Or aujourd’hui, il s’agit d’une condition primordiale pour obtenir ou conserver un meilleur salaire.
>> NOUS REVENDIQUONS!
> une hausse des allocations minimales vers 1000 euros
> une hausse du salaire minimal vers 1250 euros
> une reduction massive de la flexibilité qui soit determiné par la société non par les patrons
> conversion de tous les status précaires, chèques-service, travail à temps partiel en emploi fixes à temps plein
> 32h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoiresON VEUT AUSSI VIVRE AVEC NOS ENFANTS. STOP A L’HYPERFLEXIBILITE!
La plupart des salariés ont le sentiment de devoir perpétuellement courir dans tous les sens. Les hommes parce qu’ils travaillent souvent à temps complet et parce qu’ils font souvent des heures supplémentaires, les femmes parce qu’elles portent encore régulièrement la responsabilité des tâches ménagères à côté de leur boulot. De plus, avec les enfants, il ne reste pas beaucoup de temps libre.
Ces 20 dernières années la fléxibilité a énormément cru. Les heures supplémentaires sont devenues une affaire quotidienne et les horaires décalés, monnaie courante, sans parler du manque d’emploi. Tout cela au seul bénéfice du patronat qui nous rend la vie dure. Les femmes avec enfants, surtout quand elles vivent seules, ne peuvent pas remplir toutes ces conditions.
Il y a pénurie de crèches et de garderie à prix démocratique, et si on se trouvait dans une situation contraire, le patronat utiliserait cela pour nous faire travailler selon des horaires encore plus pénibles.
>> NOUS REVENDIQUONS!
> la création des services publics qui autant que possible, reprennent les tâches ménagères.
> un accueil d’enfant décent et gratuit.
> la fin à l’hyperflexibilité et la réintroduction d’une journée de travail normal pour chacun.ON VEUT PAS DES INTIMIDATIONS SEXUELS. BAS-TOI CONTRE LE SEXISME!
Le chef macho qui crache des remarques déplacées et qui pince les fesses n’est pas seulement un cliché, c’est malheureusement une réalité. En générale, les femmes n’osent pas réagir face aux harcèlements sexuels de peur de perdre leurs emplois et acceptent donc cette situation. Souvent, le comportement du chef crée une mentalité sur le lieu de travail, à laquelle participent les collègues. «Ce n’est quand même pas grave» disent beaucoup. Si c’est grave! Cela mine la confiance en soi et fait que beaucoup ne partent pas volontiers au boulot. De telles attitudes rendent encore plus difficile la possibilité pour les femmes d’être prises au sérieux.
POURQOI LES FEMMES DEVRONT MOBILISER POUR LA MARCHE DES JEUNES POUR L’EMPLOI
POUR UN AVENIR….IL FAUDRA LUTTER!
La vraie solution de ce problème se situe dans une approche collective, au lieu de chercher des solutions individuelles. Dans la lutte contre le chômage, contre les bas salaires et les mauvaises conditions de travail nous devons aussi avancer la nécessité de lutter contre le sexisme et de convaincre nos collègues masculins qu’ils n’ont aucun intérêt à participer à la discrimination de la femme. Le seul qui en profite, c’est le patron, qui s’en sert afin de ‘diviser pour régner’.
Les bas salaires et les mauvaises conditions de travail qui sont imposées aux femmes (ainsi que aux jeunes et aux immigrés) mettent sous pression les conditions de travail de tout le monde. Au sein de cette lutte, les syndicats ont un rôle important à jouer.
LA LUTTE POUR LE DROITS FEMMES… EST-ELLE REVOLU?
Leen (23) Turnhout: Dans les agences d’intérim ils disent qu’il n’y a du travail que pour les hommes. Des chômeuses qui doivent faire appel à une garderie ne peuvent travailler que pendant la journée, ne peuvent pas faire les équipes,… Au un contrôle d’ONEM, La femme qui m’a fait passer l’entretien a dit que je ne devais absolument pas répéter qu’il m’est difficile de trouver un emploi parce que je dois trouver d’abord une garderie. Elle m’a dit que normalement elle était censée noter cette remarque comme appréciation négative ! A l’ONEM, ils s’attendent à ce que tout le monde ait automatiquement une solution de garde pour les enfants alors qu’il y a un manque énorme de garderies. Ce n’est pas de ma faute si je suis au chômage! J’ ai fais connaisance avec le MAS, et maintenant j’organise le comité chômeur lokale.
Les femmes immigrées: triplement opprimées!
Les médias semblent nous faire croire que les femmes immigrées figurent parmi les seules femmes à encore être discriminées. La principale cause seraient due à leur culture ou à leur religion. Nous ne partageons pas cet avis. Les femmes peuvent être encore opprimées et discriminées parce qu’elles ne sont pas capables d’atteindre une indépendance financière à cause de leur mauvaise situation sur le marché du travail. Être indépendante, signifie, tant pour une femme immigrée que pour une femme belge, frôler le seuil de pauvreté. Nous sommes pour la liberté de culte et le droit de porter le foulard quand cela découle de leur propre choix. Bien évidemment, le MAS s’oppose aux mariages forcés (ce qui, par opposition à ce que les journaux en Belgique veulent faire croire, ne se passe que dans une minorité de cas), aux codes vestimentaires, etc. Mais la véritable liberté pour les femmes immigrées, tant que pour les femmes belges, se situe dans la lutte pour l’indépendance financière. Ce n’est que dans ce cas qu’ elles détiennent la capacité de faire leurs propres choix. Ici, les femmes immigrées doivent pouvoir compter sur notre solidarité: le droit aux logements sociaux adéquats, des investissements dans des maisons de refuge, un accueil décent et gratuit pour les enfants,… devraient être des services sociaux pour toutes les femmes.
VERS UN MARCHE DES JEUNES POUR L’EMPLOI, UN ENSEIGNEMENT GRATUITE ET L’EGALITE
Le MAS-LSP a pris l’initiative de proposer aux organisations de jeunesse des syndicats d’organiser une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi. Avec cette initiative, nous avons voulu dénoncer la politique actuelle de démolition sociale et offrir un instrument de lutte aux divers groupes de jeunes et de travailleurs. Car les femmes ont toujours une position plus faible sur le marché du travail, qui les rend en moyenne plus pauvres et plus dépendantes que les hommes. A Bruxelles, une femme sur cinq en-dessous de 25 ans est à la recherche d’un emploi depuis deux ans. Sur base nationale, 15,7 % des femmes sont au chômage par rapport à 10,6 % d’hommes. En Wallonie, il s’agit de presque 22 % de femmes!A Bruxelles, seul une femme sous-qualifiée sur cinqa du travail! Entre-temps, presque 1/3 des travailleuses dans la région bruxelloise travaille dans le non-marchand. Nous avons donc tous et toutes intérêts à appuyer leur revendication syndicale des 25 mille embauches supplémentaires dans le non-marchand. Et avec la conversion des chèques-services vers des emplois décents et bien rémunérés, cinq mille personnes, surtout des femmes, pourraient sortir du chômage. Travailleuses et chômeuses ont donc toutes intérêt à défendre massivement leurs droits et à construire avec nous cette nouvelle Marche Jeunes pour l’Emploi, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit. Aidez-nous à construire cette campagne, en contribuant à la mise-sur-pied d’un comité de mobilisation sur votre lieu de travail, lycée, quartier, près du bureau de pointage,…!
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Contre les patrons et le gouvernement, luttons pour l’emploi!
19 mars, Bruxelles, 13 h gare du Midi
Il y a un an nous avons lancé l’appel à un nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi. Blokbuster et Résistance Internationale, campagnes du MAS, ont invité les jeunesses syndicales FGTB et CSC à l’organiser pour l’automne 2004. Finalement un accord est intervenu pour une Marche des Jeunes le 19 mars 2005. Les jeunesses syndicales estimaient qu’il fallait prendre plus de temps pour mobiliser.
Nikei De Pooter
Nous avons lancé cet appel pour la Marche des Jeunes afin de mettre le doigt sur les problèmes concrets dans la société. Nous voulons montrer comment on peut résister à la montée du chômage des jeunes, au travail intérimaire, aux attaques contre les chômeurs, à la dégradation des conditions de travail.
Le patronat et le gouvernement ont lancé une offensive de grande envergure contre les acquis des travailleurs et des jeunes. D’une part, une chasse aux chômeurs est organisée – surtout une chasse aux jeunes chômeurs – et les suspensions pleuvent. Le gouvernement veut forcer les chômeurs à accepter du travail flexible et/ou mal payé. D’autre part, les patrons veulent faire allonger le temps de travail et reculer l’âge de la pension pour faire encore plus de profits.
Sur le terrain, les comités locaux pour la Marche des Jeunes, en collaboration avec les jeunesses syndicales et différentes organisations de gauche et de jeunes préparent activement la manifestation du 19 mars. Le MAS stimule aussi, là où c’est possible, la mise sur pied de comités pour la Marche: comités de chômeurs, de militants syndicaux, de lycéens,… Malheureusement le matériel national de mobilisation des syndicats n’est disponible que depuis peu. Les directions syndicales nationales ont surtout essayé d’éviter de donner un caractère radical à la Marche des Jeunes pour l’Emploi. Alors qu’au début, il y avait peu d’autres organisations pour soutenir la Marche, les directions syndicales ont tout d’un coup fait figurer sur l’affiche les mouvements de jeunes des partis gouvernementaux responsables de la politique antisociale.
Dans les années 80, les Marches des Jeunes se sont appuyées sur une mobilisation de longue haleine des syndicats dans les entreprises, les écoles et les quartiers. Les comités locaux ont mobilisé à la base pendant une plus longue période.
Nous vous appelons tous à venir manifester dans le groupe du MAS et d’assurer, ensemble avec nous, que cette Marche des Jeunes ne soit pas une City pa-rade récupérable par les partis traditionnels. Ça doit être une marche dynamique, animée par des revendications combatives:
– Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs !
– Pas de statuts précaires, mais des emplois stables avec un bon salaire !
-32 heures sans perte de salaire, avec embauche compensatoire !Ces questions resteront à l’ordre du jour après la Marche des Jeunes. La campagne a lancé une certaine dynamique de résistance à la politique antisociale du gouvernement et du patronat. Cette marche est un premier pas. Nous devons construire une opposition de gauche au sein des syndicats, un instrument politique pour les mouvements de lutte et un courant révolutionnaire dans les entreprises et la société.
Voilà pourquoi nous vous appelons à construire, pas à pas, un rapport de forces et de rejoindre le MAS, l’alternative socialiste.
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Bush acceuilli comme il se doit en Belgique
Ce 20, 21 et 22 février, diverses actions ont eu lieu dans la capitale belge mais aussi a travers la Belgique pour s’opposer à la venue de Bush en Belgique et à l occupation sanglante que le gouvernement américain mène en Irak. Le dimanche, ce sont près de 500 personnes qui se sont rassemblées à la Bourse, dans le centre de Bruxelles pour une action et des prises de paroles. Les membres du MAS ont fait une très bonne intervention en vendant 50 journaux pendant un peu plus d’ une heure sous la neige.
Karim Brikci
Comme pendant le mouvement antiguerre, le MAS, EGA et RI ont montré leur capacité à organiser une campagne sérieuse et à mobiliser des centaines de jeunes sur une base anticapitaliste. Le lundi 20, EGA avait appellé à un rdv sur le campus de l’ULB pour partir en manif, et ce sont 200 étudiants qui ont répondu à notre appel, malgrès l’attitude qu’avait décidé de prendre la jeunesse du PTB et le BEA en appellant à un RDV 45 minutes plus tard. Malgrès cela, les étudiants étaient déjà majoritairement présents à 15h45 et à 16h30 nous avons donné le signal du départ. Le cortège est parti en direction de la gare d’Etterbeek où EGA avait organisé un rdv avec les camarades de la VUB et des groupes mobilisés par notre organisation à travers la Belgique.
Arrivés à la gare d’ Etterbeek, ce sont près de 600 étudiants qui se sont mis en route vers l’ambassade américaine portant des calicots et drapeaux rouges d’ EGA et scandant nos slogans anticapitalistes. La marche anicapitaliste a finalement rassemblée quelques 800 personnes, nos camarades lycéens de RI ayant vidé plusieurs lycées avant de rejoindre le cortège. La manif a ensuite rejoint la concentration devant l’ambassade américaine, là où nos camarades ont milité activement dans le rassemblement, en vendant plus de 130 journaux, et ce malgrès le mauvais temps et la difficulté à pouvoir se déplacer.
Le mardi 22, diverses actions locales ont eu lieu a travers la Belgique où nous avons de nouveau joué un rôle important; 1500 personnes à Bruxelles, 400 à Gand, 500 à Anvers,…. Une fois de plus nos organisations jeunes ont montré leur véritable potentiel et leur capacité à mobiliser en mettant en avant des perspectives de luttes, telle que la marche des jeunes du 19 Mars à Bruxelles, mais aussi en liant la question de la guerre aux méfaits du capitalisme en général et en faisant le lien avec la nécessité d’une transformation radicale de la société. La recherche parmi la jeunesse d’une alternative à ce système n’ entrainant que guerres, racisme et misère doit nous permettre de mener la discussion parmi ces couches radicalisées de la necessité de s’organiser, de lutter et de construire une organisation capable de donner des perspectives pour en finir avec ce système. Le MAS, section belge du CIO, oeuvre dans ce sens. N’attend plus avant de nous rejoindre, la lutte continue, construis avec nous la Marche des jeunes pour l’ emploi du 19 Mars et lutte pour un autre monde, un monde socialiste!
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BUSH A BRUXELLES. QUELLE REPONSE AUX NEO-CONSERVATEURS?
BUSH A BRUXELLES
La visite du président américain Bush à Bruxelles a provoqué un tas d’actions de protestation. Bush demeure la personnalité la plus haïe du monde parce qu’il symbolise la politique guerrière en Irak et les valeurs des néo-conservateurs aux Etats-Unis. Par contre, il ne suffit pas de dire que Bush n’est pas le bienvenue, il faut examiner de quelle façon une réponse crédible peut être offerte pour battre cette politique néo-libérale et impérialiste.
Position du MAS-LSP
Malgré l’énorme polarisation dans la société américaine, les scandales autour de la guerre en Irak, les énormes baisses d’impôts pour les riches et les grandes entreprises (plus de 2.000 milliards de dollars), le clivage croissant entre les riches et les pauvres, le mouvement antiguerre historique, etc., Bush a été réélu président des Etats-Unis.
C’est surtout le résultat d’un manque d’une véritable alternative politique. Les Démocrates n’ont pas réussi à expliquer comment ils pourraient faire la différence et apporter des solutions aux problèmes que vit la majorité de la population américaine et mondiale. Ils portent sans nul doute la responsabilité de la réélection de Bush. Non seulement Kerry est le sénateur le plus riche, mais il a systématiquement voté du côté des intérêts du patronat. En gros, les élections présidentielles de novembre se sont limitées à un choix entre Coca Cola ou Pepsi Cola.
La plupart du temps, on a tendance à choisir la version originale et non la copie. Nader, le candidat populiste de gauche, l’a posé ainsi : « Il n’existe pas d’élections libres dans ce pays. Nous avons un parti des grandes entreprises à deux têtes, l’une et l’autre portant un ‘maquillage’ différent, qui vendent nos élections à la surenchère. »
Malgré cela, il existe bien aux Etats-Unis l’espace pour une nouvelle alternative politique. Les manifestations antiguerre étaient d’une ampleur énorme et la résistance contre la politique antisociale dans le pays même croît à vue d’oeil. Fin août, 500.000 personnes ont manifesté à New York contre Bush !Dans une période de crise économique, le capitalisme tentera toujours soit d’exporter les crises à l’étranger, soit de les repousser dans le temps.
Voilà la base de la politique économique de Bush. Il a fait baisser les taux d’intérêts à un niveau historiquement bas (1 pc) pour inciter les consommateurs américains à continuer à consommer, entre autre en s’engageant dans des emprunts.
Mais chaque dollar qui est emprunté aujourd’hui devra être remboursé un jour. Pour chaque dollar de croissance économique entre 2001 et 2003, 3,19 dollars de dettes ont été accumulées (par les entreprises, par le gouvernement et par les consommateurs). .et cette bulle de dette devra éclater un jour.
Il faut une alternative politique des jeunes et des travailleurs
Bush projette un programme historique de coups d’austérité dans les services sociaux, avec toutes les conséquences que cela implique. Sous Bush, le nombre de pauvres officiels a augmenté de 40 à 45 millions de personnes. Pour la plupart des Américains, qui disposent d’un état-providence plus que douteux, la crise imminente frappera fort. Pour eux, il s’avérera que le pays du Rêve Américain et de « la liberté et la démocratie » ne sera plus capable de leur offrir un avenir. L’idée d’une transformation de la société ne fera pas uniquement l’objet d’une discussion parmi une couche restreinte, mais s’élargira pour faire l’objet d’un débat sociétal. Des bouleversements spectaculaires dans la façon de réfléchir et d’agir des Américains seront alors envisageables.
Le cycle des présidences successives des Républicains et des Démocrates qui défendent tous les deux fermement les intérêts des grandes entreprises, devra être rompu. Afin de résister à la politique de l’establishment, il faudra un instrument politique pour les travailleurs, les jeunes, etc. qui défende bien leurs intérêts et qui renforce la lutte contre la politique antisociale.
Voilà une des luttes que mènent nos camarades américains de Socialist Alternative. Pour les actions de protestations en Belgique, nous ne partons pas d’un point de vue ‘anti-américain’et nous ne mettons pas la responsabilité sur les épaules des Américains ordinaires. Nous partons d’un point de vue de classe et nous exprimons donc notre solidarité avec les victimes de la politique de Bush: tant en Irak qu’aux Etats-Unis même. En se jetant dans la gueule du lion pour y mener la lutte contre la guerre, l’exploitation et la pauvreté, on y peut construire une alternative politique.
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Pourquoi participer à la Marche des Jeunes pour L’emploi?
Le 19 mars aura lieu à Bruxelles la Marche des Jeunes pour l’Emploi. La manifestation fait suite à un appel que Blokbuster, la campagne antiraciste du MAS, a lancé aux organisations de jeunes de la FGTB et de la CSC avant l’été 2004. A l’heure actuelle, des comités locaux de la Marche des Jeunes sont actifs dans différentes villes. Ils mènent des campagnes dans des entreprises, dans les quartiers, parmi les chômeurs, les lycéens et les étudiants. En février, la campagne devrait tourner à plein régime dans les régions. Mais pourquoi est-il si important que toi aussi tu participes et que tu mobilises aussi des amis, des collègues…pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi?
Peter Delsing
Travailleurs: comment stopper la détérioration de nos conditions de travail?
Actuellement, le chômage massif fait peser une énorme pression sur les salaires et les conditions de travail de ceux qui ont encore un emploi. Ceux qui – à commencer par les jeunes – arrivent encore à décrocher un emploi, le trouvent souvent d’abord par le biais d’un travail comme intérimaire. « Chez nous, explique Luc de Louvain, qui a travaillé quelques mois pour DHL à Diegem, il y avait, toutes équipes confondues, plus d’intérimaires que de travailleurs avec un contrat stable. Ces intérimaires étaient utilisés pour faire face aux moments de pointe dans la production. J’estime qu’à Diegem, il y avait une soixantaine d’intérimaires, contre trente ouvriers avec un contrat stable. Naturellement, cette insécurité au niveau de l’emploi rend difficilement possible la lutte collective pour les intérêts de tous les travailleurs. »
Appuyés par le gouvernement, les patrons mènent depuis le début des années ‘80 une attaque permanente visant à imposer une flexibilité débridée aux travailleurs. Aujourd’hui, un jeune sur cinq occupe un emploi d’intérimaire. En Belgique, plus d’un salarié sur trois a un statut flexible (travail de nuit, de soirée, de week-end ou à pause). 20% travaillent à temps partiel. Les patrons veulent nous engager lorsque la production à réaliser augmente et nous mettre à la porte plus facilement lorsque l’économie va moins bien. L’Accord interprofessionnel honteux que les dirigeants syndicaux viennent d’approuver et qui prévoit de doubler le nombre d’heures supplémentaires jusqu’à 130 va encore continuer à mettre la pression sur la vie familiale des travailleurs.
A travers la Marche des Jeunes pour l’Emploi tu peux lutter en tant que travailleur contre la détérioration de ton salaire et de tes conditions de travail. Nous devons reven-diquer des contrats décents pour tout le monde. Non au chômage structurel que les patrons utilisent pour faire pression sur les travailleurs ! Pas de « diviser pour régner »! Pas de flexibilité qui détruit notre vie familiale! Pour le partage du travail par la diminution générale du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire!
Lutter chacun dans son coin?
Un deuxième argument pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi est que les divers mouvements de grève qui ont éclaté dans différents secteurs peuvent être unifiés en une force plus grande et plus efficace.
Au cours des derniers mois, le secteur non-marchand est entré en action pour ses revendications légitimes : davantage de personnel, un meilleur salaire,… En même temps, il y a eu ces derniers temps des actions à la STIB à Bruxelles (tram, bus et métro) mais aussi dans les TEC en Wallonie et à De Lijn en Flandres. Chez AGC Automotive à Fleurus, la grève contre l’annonce de 248 licenciements a duré des semaines. La direction a obtenu des astreintes judiciaires et le piquet de grève a été attaqué par la police ! Des délégations syndicales de tout le pays ont manifesté leur solidarité avec cette grève. A la Poste aussi, des actions ont eu lieu un peu partout contre l’imposition de Géoroute. A la SNCB, des milliers d’emplois sont sur la sellette. Chez DHL à Zaventem, ce sont 1700 emplois qui doivent disparaître à partir de 2008.
La manifestation des syndicats le 21 décembre, qui a rassemblé 50.000 participants, ne doit pas rester un acte isolé. Avec la Marche des Jeunes pour l’Emploi, nous voulons commencer à construire un meilleur rapport de forces en réunissant les différents courants de lutte. Pour une réponse unifiée aux patrons et au gouvernement !
Les jeunes sont-ils motivés pour l’action syndicale?
La Marche des Jeunes pour l’Emploi offre une excellente occasion, notamment grâce aux délégués jeunes dans les entreprises, d’intéresser de plus larges couches au travail syndical. Si les syndicats défendent les intérêts de leurs membres de façon conséquente, ils gagneront une nouvelle génération pour un travail syndical solide. En tant que jeune (ou même moins jeune !), discute avec tes délégués de ce qui peut être organisé dans ton entreprise pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi.
Les chômeurs sont-ils “responsables” de leur chômage?
Le chômage réel en Belgique est passé de 1,9% au début des années ’70 jusqu’à presque 25% au-jourd’hui. Plus d’un million de personnes dépendent entièrement ou partiellement d’une allocation de l’ONEM. Cela n’a rien à voir avec l’inadaptation des chômeurs, mais tout à voir avec la crise de sur-production du système capitaliste.
« Fin août l’année dernière, j’ai été convoqué par le Forem dans le cadre du nouveau plan d’ « accompagnement des chômeurs » de Frank Vandenbroucke » , explique Lucas de Mons. « Nous avons été divisés en petits groupes, peut-être pour éviter une « réaction de groupe ». Ensuite, les assistantes sociales nous ont donné des explications sur le fait qu’il existait des fraudeurs : naturellement pas dans la salle, mais à l’extérieur il y a plein de profiteurs. Il en ressortait qu’il faut séparer le bon grain de l’ivraie. Je suis inter-venu pour dire qu’en Belgique, il y a, pour chaque emploi, 6 chômeurs officiels et que, dans le Borinage, ce chiffre est encore plus élevé. N’importe quelle personne qui sait compter voit qu’il n’y a pas suffisamment d’emplois. Pas du tout, m’a-t-on rétorqué, ce qui manque chez les chômeurs, c’est la mobilité et la volonté. Il suffit qu’ils prennent le train pour aller travailler à Anvers (pourquoi n’y vont-ils pas eux-mêmes?) En sortant, une jeune mère m’a confié qu’elle n’avait pas d’argent pour payer la crèche si elle trouvait du travail. Je n’ai su que lui répondre… »
Wouter, de Malines, raconte : « Je n’habite plus chez mes parents depuis mai 2004 mais j’y suis pour-tant encore domicilié. En juin, je me suis inscris comme demandeur d’emploi auprès du FOREM et je suis actuellement en stage d’atten-te, ce qui signifie que j’ai seulement droit à des allocations familiales. »
« Cela prend du temps de cher-cher un emploi et c’est loin d’être gratuit. Tu dois te déplacer jusqu’à la Maison de l’Emploi pour consulter les offres d’emploi, tu dois faire des copies de ton CV et d’autres documents requis, tu dois passer tes journées à envoyer des tas de lettres de candidatures et à donner des tas de coups de fil, ce qui revient assez cher, tu dois te déplacer pour aller à des entretiens d’embauche,… Parfois on te demande même d’envoyer un courrier par recommandé, ce qui te coûte 4,50 euros. Tout cela sans que tu aies pour autant la garantie que tes efforts serviront à quelque chose. Cela fait huit mois que je fais cela avec pour unique résultat des boulots comme intérimaire. En outre, à la Poste, où j’ai également travaillé comme intérimaire, j’ai été contraint de signer mes contrats de travail hebdomadaires après la semaine prestée ! Entre deux emplois, je me retrouve souvent quelque temps au chômage, obligé de me tourner les pouces. »
« A partir de la semaine prochaine, j’aurai du travail chaque vendredi soir, de 23h30 jusqu’à 5 h. Le salaire brut est de 7,69 euros de l’heure, plus une prime de nuit de 20 % et encore une prime d’environ 2,40 euros parce que je viens travailler en vélo. Sans cette prime-vélo, je travaillerais, après le retrait de 22% pour la Sécurité Sociale, chaque vendredi soir pour 39,59 euros à peine. Quelqu’un qui ferait ce travail à temps plein (6 jours sur 7) n’aurait donc que 237,54 euros par semaine. Cela revient donc à moins de 1000 euros par mois pour du travail de nuit, 6 jours sur 7 ! Je pourrais donc ruiner ma santé en déréglant complètement mon rythme biologique pour même pas 40 euros par jour. »
La lutte peut-elle changer quelque chose?
Les patrons et le gouvernement pointent d’un doigt accusateur les chômeurs afin que, pris par la honte, ils ne se mettent pas à résister. Nous devons casser cette hypocrisie. Le MAS a dans plusieurs villes comme Bruxelles et Turnhout, aidé à mettre sur pied des comités de chômeurs qui mobilisent pour la Marche des Jeunes.
Geert de Turnhout explique ce qu’ils ont fait : « Nous avons commencé par une campagne sur les bureaux de pointage, où nous avons essayé de démontrer la nécessité de la lutte comme réponse aux campagnes de calomnies menées par les médias et par l’Etat. Des enquêtes que nous avons faites sur les bureaux d’intérim ont montré que ce sont surtout les immigrés et les femmes qui reçoivent des réponses négatives disant qu’il n’y a pas d’offre. Il y a aussi un manque flagrant de travail dans la région même alors que 70 % des chômeurs ne disposent pas de leur propre moyen de déplacement. Le « groupe de travail des chômeurs » se réunit lors des réunions organi-sées par Blokbuster et les Jeunes CSC et FGTB. Nous prévoyons des actions « Name and shame » devant des agences d’intérim et nous organisons aussi une manifestation locale avec quelques actions ludiques devant le FOREM, des agences d’intérim, des écoles, l‘ONEM et la crèche, par lesquelles nous voulons illustrer le parcours du combattant que doivent accomplir les chômeurs. »
Tout le mouvement ouvrier organisé doit être mobilisé pour l’emploi, si nous voulons obtenir des victoires. Nous devons construire un courant combatif de gauche à l’intérieur des syndicats et mettre en avant l’idée d’un nouveau parti des travailleurs. Ce processus peut être accéléré par la construction d’un mouve-ment révolutionnaire conscient comme le MAS.
La lutte pour les droits des femmes: une lutte du passé?
Les femmes sont parmi les principales victimes de la crise. Les femmes sont surreprésentées dans les emplois partiels (40% des femmes actives travaillent à temps partiel) et sont acculées à accepter des boulots payés avec des chèques services ou d’autres statuts bidons. Souvent leur boulot ne garantit pas le minimum nécessaire à la survie ou à leur indépendance financière. Au niveau national, 15,7% des femmes sont sans emploi contre 10,6 % des hommes. En Wallonie, ces chiffres montent à 22% pour le chômage des femmes.
« Dans la plupart des agences d’intérim, explique une mère qui vit seule avec ses enfants à Turnhout, ils disent qu’il n’y a du travail que pour les hommes. Des chômeuses qui doivent faire appel à une garderie ne peuvent travailler que pendant la journée, ne peuvent pas faire les équipes,… Récemment l’ONEM m’a convoquée pour un contrôle. La femme qui m’a fait passer l’entretien a dit que je ne devais absolument pas répéter qu’il m’est difficile de trouver un emploi parce que je dois trouver d’abord une garderie. Elle m’a dit que normalement elle était censée noter cette remarque comme appréciation négative ! A l’ONEM, ils s’attendent à ce que tout le monde ait automatiquement une solution de garde pour les enfants alors qu’il y a un manque énorme de garderies. Au lieu d’utiliser de l‘argent à exclure des chômeurs, on ferait mieux de consacrer cet argent à autre chose, comme créer des emplois pour les travaux publics. Ce n’est pas de ma faute si je suis au chômage. »
A l’heure actuelle, les femmes ne gagnent toujours en moyenne que 72% de ce que touchent les hommes, en partie parce qu’on les retrouve dans les secteurs les moins intéressants mais aussi parce qu’elles sont toujours payées moins pour le même travail. De plus, les femmes ont encore souvent, en plus de leur travail, la responsabilité du ménage. Le MAS revendique la création de garderies décentes et gratuites et de services publics qui prennent le plus possible en charge les travaux ménagers. Les femmes qui travaillent comme les femmes au chômage ont toutes les raisons de revendiquer leurs droits et d’aider à construire la Marche des Jeunes pour l’Emploi.
Etudiants :un diplôme supérieur assure-t-il un emploi?
L’époque où un diplôme universitaire garantissait un emploi est ré-volue. La bourgeoisie et l’Etat considèrent qu’ils sont confrontés à une « offre excédentaire » de diplômés du supérieur. Une des raisons les plus importantes à l’instauration à l’université du système « Baccalauréat / Maîtrise » est la volonté d’imposer, à terme, une plus grande sélection par le biais d’une augmentation du minerval, surtout pour la Maîtrise qui deviendrait le seul véritable diplôme universitaire.
Les diplômés de l’enseignement supérieur ont de plus en plus de difficultés à trouver un travail à l’heure actuelle. Leur part dans le nombre total de « demandeurs d’emploi qui ne travaillent pas » en Belgique est passée de 11% en 1994 à 17,1% en 2004. De plus, un grand nombre de diplômés de l’enseignement supérieur sont obligés de travailler sous leur niveau : 51% des universitaires ou diplômés de l’enseignement supérieur de type long sont dans cette situation !
Cette situation n’est pas près de s’améliorer si l’on en croit les perspectives des patrons pour 2005. La FEB prévoit un ralentissement de la croissance économique aux alentours de 1,7%. La vague de licenciements va donc encore s’accélérer. Il faut compter sur une croissance réelle d’environ 3% avant que de nouveaux emplois ne soient créés, vu l’augmentation de la productivité du travail, le fait que les investissements se font seulement pour le remplacement des machines,… Selon la FEB, le nombre de secteurs qui voit l’avenir avec confiance doit être revu à la baisse jusqu’à un maigre 29%. Le baromètre de la conjoncture publié par l’UNIZO, l’Union des Classes Moyennes flamandes, dit que 82% des PME (Petites et Moyennes Entreprises) s’attendent à une chute de l’emploi. Les étudiants et les lycéens vont devoir se battre pour leur avenir. Le capitalisme n’a que l’insécurité et la régression sociale à leur proposer.
La bourgeoisie essaie de détourner les étudiants d’une orientation favo-rable aux intérêts de la majorité de la population. Le but assigné à l’université est de fabriquer une couche de cadres égoïstes et élitistes au service du capitalisme. Pourtant la crise de la société et la diminution des chances de trouver un emploi convenable pour des diplômés du supérieur montrent où se trouvent les intérêts réels des étudiants: dans une unité avec le mouvement ouvrier. Il faut une unité entre les étudiants et les travailleurs pour exiger un enseignement gratuit et de qualité et garantir le droit au travail pour tout le monde. Cela n’est possible qu’en menant en même temps la lutte pour la transformation socialiste de la société.
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Logement. C’est à Gand que le prix des maisons augmente le plus vite
L’enquête de l’agent immobilier Century 21 démontre que le prix moyen d’une maison à Gand a doublé cette dernière décennie, passant de 46.258 euros en 1993, à 91.775 euros en 2003, soit une augmentation de 98%.
Kristof Bruylandt
Gand est donc la ville où les prix immobiliers augmente le plus, mais reste relativement “bon marché” par rapport à Anvers, Bruges, Bruxelles, Louvain et Hasselt, où une maison coûte au moins 100.000 euros. A Courtrai et Malines, on paie un peu moins.
L’échevine gantoise de l’urbanisme Karin Temmerman pense savoir pourquoi à Gand les prix ont tellement grimpé, Par ses projets prestigieux de renouvellement, la ville est redevenue attractive et « tendance » pour des habitants plus aisés qui veulent à nouveau vivre dans la veille ceinture du 19e siècle. Le nombre d’habitants progresse légèrement chaque année et la demande fait grimper les prix.
Elle reconnaît ainsi que la rénovation de la ville provoque l’éviction sociale. Les bas revenus qui pouvaient encore se permettre une petite maison, sont maintenant simplement éjectés par le marché, ou alors sont expropriés par la ville pour faire de la place aux revenus élevés. On appelle cela « créer un mix social sain » et cette politique est évaluée positivement par des géographes comme le professeur gantois Saey comme « courageuse et nécessaire pour pouvoir continuer à financer les services du centre-ville (bibliothèques, écoles, culture,…) ».
Voilà le cynisme asocial des pseudo « réalistes »! Que dire de Groen ! (ex-Agalev), s’inquiétant tellement de la qualité de l’habitat que selon Dirk Holemans (éphémère président des verts) les maisons du 19e siècle peuvent toutes être démolies parce qu’elles ne remplissent pas les normes actuelles de qualité. Nous sommes les derniers à nier que la qualité d’habitation dans la ceinture du 19e siècle doit être améliorée. Mais on ne peut le faire en chassant les pauvres pour les remplacer par des familles plus aisées. Au contraire, il faut des investissements massifs dans la construction d’habitations sociales de bonne qualité, éparpillées dans toute la ville.
Dans le quartier gantois de Brugse Poort, 89 maisons modestes vont être démolies pour n’être remplacées que par 60 habitations (surtout des appartements) pour un autre public. Les habitants actuels sont expropriés vers des buildings gris et peu attractifs, éloignés du centre.
Le loyer de ces « habitations sociales » a augmenté au cours des 3 dernières années de 9% parce que les sociétés de logements sociaux sont à court d’argent. On a fait payer le déficit par les socialement faibles. Gand fourmille de projets, mais ils rencontrent la résistance des habitants lésés. Le projet le plus récents « des ponts vers le Rabot », un projet de prestige près du nouveaux palais de justice, est désapprouvé même par l’administration, qui le juge futile.
La rénovation de la ville doit se faire en premier lieu en dialogue avec les habitants des quartiers concernés. On doit leur offrir une alternative attractive en cas de démolition. Pour pouvoir faire cela, il faut une politique de logement qui peut faire baisser les prix en augmentant l’offre sociale. Et pour cela il faut de l’argent.
A Gand, il y a maintenant une dizaine de projets de construction à grande échelle, dont la construction du port de yacht Portus Ganda, ouvrir le Nederschelde, le forum de musique, etc. En soi il n’y a peut-être rien à dire contre ces projets, si ce n’est qu’ils sont prioritaires sur un besoin humain important, un logement abordable et de bonne qualité. Une ville comme Gand peut tirer de son port et de son industrie assez de moyens pour remplir ses caisses afin que le centre-ville soit fonctionnel tout en donnant aux habitants un logement de qualité et d’autres services publics. Mais l’establishment politique ne demande rien au capital, privatise même ses services et présente la note aux revenus les plus bas. J’aimerais bien qu’on m’explique ce qu’il y a de «courageux» dans cela et pourquoi cette politique, personnalisée par le bourgmestre Frank Beke, mérite le Prix de la Démocratie !