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  • Gand. 2500 manifestants contre "la chasse aux délégués"

    Le 14 février, 2500 militants syndicaux ont manifesté contre "la chasse aux délégués" ouverte à Stora Enso à Gand. Deux délégués y ont été licenciés à cause de leurs activités syndicales. La FGTB a appelé à une manifestation qui était soutenue par le syndicat libéral CGSLB. La CSC n’a pas relayé l’appel, mais quelques militants étaient présents.

    Un correspondant

    Patronat agressif

    Fin décembre, deux délégués ont été licenciés à l’usine de papier Stora Enso à Langerbrugge (Gand). Au même moment, l’accès à l’entreprise a été interdit à deux délégués d’une firme externe de nettoyage. Le sécretaire FGTB ne pouvait même plus accéder à l’entreprise pour entrer en contact avec les syndiqués.

    Cette attitude arrogante du patronat suit une grève qui s’est déroulée l’an dernier et qui a été réprimée de manière très brutale. La direction a fait appel au tribunal, qui a imposé des astreintes contre le piquet de grève, exigé qu’aucun travailleur d’autres entreprises ne soit présent au piquet en solidarité, et même exigé que soit enlevée la petite tente installée par les grévistes!

    Après cette grève, les deux délégués FGTB ont été tranquillement licenciés. Ils ont reçu leur lettre de licenciement au nouvel an. Apparemment, la direction de Stora Enso est déterminée à casser le syndicat de l’entreprise.

    Manifestation réussie

    La FGTB a réagi avec une manifestation contre la chasse aux délégués. Lors de la mobilisation, l’objectif était de 1000 manifestants. Finalement, 2500 personnes ont partcipé.

    Des militants sont venus à Gand du pays entier pour manifester. Evidemment, la FGTB était fort représentée, le syndicat libéral CGSLB avait une délégation remarquable. Malheureusement, la CSC n’a pas appelé à la manifestation. Quelques militants de la CSC ont néanmoins défilé, dont Maria Vindevoghel (la déléguée CSC licenciée à Flightcare à Bruxelles). L’attaque sur les deux délégués FGTB concerne tous les militants syndicaux, indépendamment de la couleur de leur syndicat. L’absence de la CSC était bien une erreur.

    Le SP.a mal accueilli

    Dans leurs discours, Alain Clauwaert et Mil Kooyman, les dirigeants de la Centrale Générale FGTB, ont fait référence à la présence des politiciens du SP.a, dont Johan Vande Lanotte, sous les huées du public. Depuis la tribune, le SP.a a été présenté comme s’il était toujours de notre côtés et défendait toujours les travailleurs.

    Depuis le mouvement contre le Pacte de Solidarité, cela n’est plus accepté par beaucoup de militants syndicaux. Le SP.a, autant que la PS, a lancé les attaques contre les prépensions. Et maintenant ce même parti serait de notre côté? Il y a eu par contre un bon accueil pour l’ancien parlementaire du SP.a Jef Sleeckx.

    Comment avancer?

    La lutte syndicale doit être renforcée par un prolongement politique. Sinon le gouvernement pourra continuer à nous imposer des mesures antisociales et la pression syndicale pour renforcer la protection des délégués continuera à tomber dans l’oreille d’un sourd au niveau politique.

    Le mouvement contre le Pacte de Solidarité a eu des conséquences. La manifestation était plus importante que prévue et la direction syndicale ne pourra pas continuer à nous imposer ses liens avec le SP.a.

    8 mars, 17h30, kerkplein à Zaventem: Manifestation pour une vraie protection des délégués à l’occasion du licenciement de Maria Vindevoghel (CSC).

  • Enseignement flamand: Plan Vandenbroucke… vers la comercialisation !!!

    Vandenbroucke veut introduire la concurance entre les différents établissements de l’enseignement supérieur flamand

    Fin décembre, au moment où la plupart des étudiants étaient en examens, Vandenbroucke a lancé son nouveau plan de financement pour l’enseignement supérieur. Le ministre espérait probablement que du fait de cette période où les étudiants étaient concentrés sur leurs examens, il n’y aurait pas de contestation à son plan dans les institutions de l’enseignement supérieur flamand. Cependant, toutes les raisons pour sonner l’alarme sont là: ce plan comporte des pas dramatiques vers la commercialisation de l’enseignement supérieur, et des nouvelles mesures d’assainissement y sont prévues. Le plan a été largement contesté par la plupart des institutions et des syndicats. Vandenbroucke a alors décidé de repousser son plan, prévu pour 2007, à un an plus tard (2008).

    Tim Joosen

    Le plan Vandenbroucke est en fait la phase financière à exécuter suivant les accords de Bologne. Ce que visent ces accords, c’est la création d’un marché européen de l’enseignement, aboutissant à un enseignement à deux vitesses : d’un côté, quelques universités d’élite, possédant les plus gros budgets, engageant les meilleurs professeurs, le matériel le plus sophistiqué… et dans lesquelles seuls les « meilleurs » étudiants pourront étudier – mais surtout les plus riches, puisqu’on y demande les minervals les plus hauts ; de l’autre, des institutions de second rang, demandant des minervals moins élevés, avec moins de budget consacré à la qualité de l’enseignement, et des conditions de travail plus difficiles.

    Les années précédentes, les réformes structurelles ont été appliquées dans ce cadre de Bologne : ainsi sont apparues les années « bachelor » puis « master », les « crédits étudiants », les « semestrialisations »… Les Etudiants de Gauche Actifs avaient déjà mis en avant que ces réformes étaient les signes précurseurs d’un processus néo-libéral visant à la privatisation, à terme, de l’enseignement. Nous expliquions à ce moment-là que dès que seraient mises en place les mesures financières qu’impliquent le processus, le vrai visage de Bologne apparaîtrait aux yeux de tous. Aujourd’hui, avec le plan de Vandenbroucke, on est arrivé à cette échéance.

    Tout d’abord, le plan de Vandenbroucke est un plan d’assainissement : jusqu’en 2012, le budget de l’enseignement sera gelé ; seule est prévue une indexation. Si on regarde le coût de la vie qui augmente, et que l’on prend en compte tout ce qui n’est pas compris dans l’index (par exemple, le mazout, qui n’est pas inclus dans l’index santé, mais qui est toujours nécessaire pour chauffer les écoles en hiver), le budget consacré à l’enseignement en 2012 sera clairement bien plus maigre que celui d’aujourd’hui.

    Le plus important est l’aspect politique qui se cache derrière ce décret. Avec son plan, Vandenbroucke introduit un mécanisme de concurrence dans l’enseignement belge. Les institutions scolaires vont être obligées d’entrer en compétition les unes contre les autres, afin d’avoir la plus grosse part du budget alloué par le gouvernement. Le ministre introduit certains paramètres avec lesquels les hautes écoles et universités pourront gagner des points. Plus grand sera le nombre de points, plus grand sera le pourcentage du budget pour l’école ou l’université.

    Les paramètres que pose le ministre sont basés sur un soit disant « financement output ». Avant, le budget consacré aux écoles était plus ou moins accordé en fonction du nombre d’étudiants inscrits. Maintenant, l’argent que les écoles ou les universités recevront sera déterminé par des paramètres tels que le nombre de doctorants sortant, le succès des étudiants, etc. En outre, avec le choix de ces paramètres, Vandenbroucke s’exprime très clairement en faveur d’un enseignement élitiste. Ainsi, les institutions les plus grosses actuellement seront favorisées de manière conséquente par rapport aux plus petites. Les classes plus restreintes impliquant plus de proximité, d’échange et de suivi pour les élèves seront moins valorisées face aux classes plus larges. Par cette attitude, Vandenbroucke se met en fait en porte-à-faux avec les rapports des experts en pédagogie qui affirment tous qu’une approche plus personnelle vis à vis des étudiants et les petits groupes d’étude sont des éléments positifs pour la qualité de l’enseignement.

    Ce qui est clair, c’est que les intérêts des étudiants et la sollicitude pour un enseignement de qualité, ne sont pas des choses prises en considération dans ce décret. Au contraire, l’intention est de développer une université au top (la KUL), capable de concurrencer toutes les autres universités à l’échelle mondiale. A côté de ça, il y aura les autres universités et hautes écoles (les « écoles-poubelles »), qui percevront un bien moindre budget, et seront inévitablement de moindre qualité.

    Les résultats parlent d’eux même : sur base des différentes simulations, on se rend compte que l’université de Louvain va recevoir de 18 à 23 millions en plus. La haute école de Gand perd 3 millions, et les 3 millions qui seront ajoutés au budget de Gand seront largement insuffisants. A Anvers, l’université recevra de 9 à 10 millions de moins, et la haute école Charlemagne, quant à elle, perdrait aussi 3 millions. A Bruxelles, tout le monde y perdrait : Erasme 3 millions, la VUB 10 à 12 millions, et la KUB verrait son budget baisser de 60%, soit de 5 à 2 millions !

    Finalement, la qualité de l’enseignement se fera également en fonction du prix du minerval. Les universités américaines de prestige telles qu’Harvard, Yale, etc. demandent déjà des dizaines de milliers de dollars à l’inscription. Si une université comme la KUL devait entrer en compétition avec ce genre d’universités, alors elle n’aurait d’autre choix que d’exiger des minervals équivalents. Les autres universités flamandes limiteront à quelques milliers d’euros leur frais d’inscription, mais la qualité en pâtira.

    Vandenbroucke est suffisamment malin pour savoir qu’il n’a pas intérêt à appliquer toutes ses réformes sur tous les fronts en même temps. Ainsi, il n’est pas encore question d’augmentation de minerval pour les cours de base. Seules les années d’études considérées comme complémentaires (comme le master après master) ne seront plus financées par le gouvernement. Les universités détermineront leur prix d’entrée elles-mêmes. Déjà, cette année académique, la KUL a décidé d’augmenter son minerval pour certains masters après masters de 5000 à 9000 euros. A partir de maintenant, puisqu’on perd le financement public, toutes les universités vont être obligées de suivre. Pour la plupart des étudiants, cette 5ème année d’étude est indispensable afin d’obtenir une place garantie sur le marché du travail. Les étudiants les moins riches pourront abandonner tout espoir d’accéder à ce niveau d’étude en 2008.

    Avec toutes ces mesures, Vandenbroucke amène un enseignement adapté à la demande des entreprises. Ce seront elles qui dicteront ce que l’on doit étudier et l’orientation des recherches à effectuer. Dans le décret, toutes les formes d’éducation n’auront pas le même poids : pour celles qui seront plus intéressantes économiquement, les institutions auront plus de subsides que les autres. L’idée derrière l’accessibilité coûteuse de l’enseignement et le mécanisme de concurrence, c’est en fait que tout le système d’enseignement doit être adapté aux exigences du marché du travail.

    Nous avons une toute autre vision sur le rôle de l’enseignement. Pour nous, chacun ou chacune doit avoir le droit, et les capacités, de choisir ses études en fonction de ses intérêts et affinités. Nous voulons un enseignement qui soit accessible à tous, et où le financement public est suffisant pour l’enseignement et les recherches, mais aussi pour les services sociaux (comme les kots, les restaurants, les infrastructures médicales…).

    Ces prochains mois, les Etudiants de Gauche Actifs vont faire campagne partout en Flandre pour faire sombrer ce plan néo-libéral. Nous voulons renouer avec les traditions combatives des mouvements étudiants qui se sont éteints dans les années ’90. Le premier rendez-vous est déjà été fixé au 16 mars, jour durant lequel les syndicats et les étudiants de la VUB organisent une première manifestation à Halle, dans le fief électoral du ministre. EGA mobilisera nationalement pour cet évènement. Nous demandons l’annulation immédiate du décret, et un plan alternatif où le budget public de l’enseignement sera immédiatement augmenté à 7% du PNB. Nous luttons pour un enseignement démocratique et de qualité pour tous, et contre la logique néolibérale du marché, qui conçoit l’enseignement comme une machine à faire des travailleurs modulés en fonction de la demande et « prêts à l’emploi ». Nous faisons un appel à tous pour faire partie active du mouvement, prendre contact avec nos sections locales, et rejoindre EGA.

  • L’émancipation des femmes: impossible sous le capitalisme!

    Aujourd’hui, en Europe comme partout dans le monde, la crise du capitalisme pousse le patronat et le gouvernement à attaquer frontalement les conditions de vie et de travail de la majorité de la population. Personne n’est épargné par la politique néolibérale. Mais cela ne se fait pas sans résistance des travailleurs. Les luttes se multiplient et se durcissent, notamment parmi les femmes, qui se trouvent parmi les premières victimes de ces attaques.

    Laure Miège

    En effet, les femmes se retrouvent en majorité dans les boulots flexibles, précaires, mal payés… Elles sont en première ligne des attaques sociales, comme par exemple la chasse aux chômeurs ou le dossier des fins de carrière. De plus, elles portent une double tâche, puisqu’elles effectuent 80% du travail domestique. Cette surexploitation des femmes permet aux capitalistes de faire pression sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail.

    A cela, s’ajoute une image de la femme comme objet sexuel, véhiculée par la bourgeoisie pour maximaliser ses profits. Non seulement le corps de la femme se vend (le marché légal et illégal du sexe explose), mais il fait vendre (on vend n’importe quoi quand c’est présenté par une femme au corps plastique). Cela a permis également la prospérité d’un nouveau marché : celui des cosmétiques.

    Aujourd’hui, l’émancipation des femmes, tout comme celle de l’ensemble de la population, est loin d’être acquise. Le système capitaliste est synonyme de discriminations, d’exploitation, de misère, de guerres… Ce ne sont pas des solutions individuelles, proposées par les mouvements féministes bourgeois, qui amélioreront réellement les conditions de vie des femmes, mais une lutte de l’ensemble des travailleurs contre les politiques d’attaques menées par les gouvernements actuels.

    Une véritable égalité entre hommes et femmes n’est possible que sous un système où ne sont plus pris en compte les profits d’une minorité qui décident de tout, mais les intérêts de la majorité de la population. Un système égalitaire, où l’économie serait planifiée en fonction des besoins de chacun, où les tâches domestiques telles que la garde, l’éducation des enfants, les lessives, la cuisine, etc. seraient portées par l’ensemble de la société, sous contrôle des travailleurs – bref, une société socialiste. Le MAS et EGA luttent pour la construction d’une telle société.

    Samedi 11 mars, le MAS organise une journée à l’ULB (Bruxelles) consacrée à la thématique des femmes et à la lutte contre le sexisme et pour le socialisme. Viens discuter et t’organiser avec nous !

  • L’EMANCIPATION DES FEMMES ENTRAVEE PAR 25 ANS DE NEOLIBERALISME

    LE 11 MARS: LSP/MAS organise une journée de formation et de discussions à l’occasion de la journée internationale des femmes

    LE PACTE DES GÉNÉRATIONS a rendu la situation des femmes, du point de vue de leur droit à une retraite décente, encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà auparavant. A l’heure actuelle, un très grand nombre de femmes pensionnées font parties des couches les plus pauvres de la société. Des politiciens, comme Bruno Tobback, le ministre des pensions, affi rment que cette situation est dûe aux choix “malheureux” que font les femmes. Elles sont censées être “informées” sur les conséquences de ces choix.

    Une campagne d’information ne changera rien au fait que, dans pas mal de secteurs où sont employées surtout des femmes, on offre UNIQUEMENT du travail à temps partiel. Et ça ne changera rien non plus au fait que du travail à temps plein avec à des enfants à charge donne un salaire rarement suffi sant quand il faut payer la crèche (quand on peut en trouver une). Sur un marché du travail où la fl exibilité ne cesse d’augmenter, il est presque impossible de combiner un travail à temps plein avec un ménage et des enfants. Si 43% des femmes travaillent à temps partiel (contre 7% des hommes), ce n’est certainement pas par “choix”!

    L’émancipation des femmes n’a pas de sens si elles ne peuvent choisir qu’entre pauvreté ou dépendance à l’égard d’un partenaire: 80% des mères isolées vivent dans la pauvreté. Bien que les femmes aient la possibilité de travailler à temps partiel, le coût de la vie, lui, reste inchangé.

    L’émancipation des femmes n’est possible que dans leur totale indépendance. Cela ne peut se faire que par une lutte commune des travailleurs, femmes et hommes, contre l’abolition de la sécurité sociale (obtenue par une lutte qui a demandé beaucoup de sacrifi ces à nos parents et nos grands-parents et pour laquelle certains sont morts) et plus généralement, pour des salaires et des conditions de travail décentes pour tous.

    Aujourd’hui, nous devons lutter pour la construction d’une opposition combattive au sein des syndicats et utiliser ces organes comme des instruments de lutte! Pour une scission de la FGTB et de la CSC avec les partis traditionnels qui mènent une politique d’attaques néo-libérales! Pour un nouveau parti ouvrier représentant les travailleurs et défendant leurs droits, sans tenir compte de leur origine nationale, de leur sexe ou de leur préférence sexuelle!

    C’est ce que veut réaliser le LSP/MAS, c’est ce que veut sa commission “Femmes” qui regroupe les femmes membres du LSP/MAS pour mener la discussion sur les stratégies et les programmes à élaborer pour résoudre les problèmes auxquels les femmes sont confrontées.

    C’est la raison pour laquelle nous organisons ce jour de formation et de discussion. Après la discussion principale sur les effets de la politique de droite sur les droits et les acquis des femmes, nous proposons aussi des groupes de discussion sur les sujets suivants:

    L’histoire du mouvement des femmes en Belgique | La violence conjugale: quelles en sont les causes et comment la combattre? (avec une oratrice de la Campagne Ecossaise “Campaign against Domestic Violence”) | Comment lutter contre le sexisme et la violence dans les quartiers animés? | La position de la femme au Pakistan/Cachemire – un rapport de notre travail au Pakistan et au Cachemire et notamment notre campagne contre la violence envers les femmes au Pakistan et la campagne pour la reconstruction après le tremblement de terre au Cachemire | Nous clôturerons la journée avec un dernier meeting pour présenter notre travail femme (en Belgique et dans le monde).

    Tu en as ras le bol des bas salaires et des mauvaises conditions de travail? Tu veux lutter pour une vie décente et un avenir pour toi et tes enfants? Tu en as assez de la violence et des intimidations? Tu ne veux pas rester les bras croisés et attendre les conséquences des attaques de la politique antisociale? Alors, viens à notre journée femmes du 11 mars à l’ULB. Tu y rencontreras des femmes et des hommes déterminés à organiser la lutte.

    INFO PRATIQUE

    Le meeting commence à 14h. (et dure jusque 20h.) au bâtiment H de l’ULB, sur le Campus du Solboch, Avenue Franklin D. Roosevelt 50, B-1050 Bruxelles

    Entrée: 5 euro pour les salariés; 3 euro pour les écoliers, les étudiants et les allocataires sociaux

    Sandwiches et boissons prévus

    Une crèche est organisée dans le bâtiment, mais veuillez vous inscrire à l’avance (femmes@lsp-mas.be ou 0472/41.62.78 pour plus d’infos)

    > Tract en version PDF

  • Le néolibéralisme bloque l’émancipation des femmes

    Indépendamment du continent où elles se trouvent, ce sont les femmes qui sont le plus violemment touchées par les attaques néolibérales que subit la classe ouvrière. Licenciements massifs, précarité dans le monde du travail, bas salaires, attaques sur l’Etat-Providence, sur les droits à la pension, sur les facilités pour les crêches,… ne vont pas seulement mener à une augmentation de la misère et de la souffrance des femmes, mais vont très probablement aussi mener à une radicalisation politique plus développée des femmes et parmi elles de celles issues de la classe ouvrière.

    Dagmar Walgraeve

    11 mars: Débats et discussions à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes

    Le MAS/LSP organisera ce samedi 11 mars une journée de débats et discussions en rapport avec la Journée Internationale des Femmes (du 8 mars).

    Il y aura entre autres au programme:

    Discussion plénière: L’émancipation des femmes après 20 années d’attaques néo-libérales. Comment le système actuel sappe-t’il l’émancipation des femmes?

    Ateliers:

    > L’histoire du mouvement féministe et des femmes dans le mouvement ouvrier

    > La violence au sein de la famille: quelle réponse pouvons-nous apporter? Avec un rapport de la Campaign Against Domestic Violence (CADV)

    > Prostitution: la légalisation est-elle une solution? Qu’elle est le point de vue des socialistes?

    Meeting: La place des femmes dans la lutte!

    Avec, notamment, Sinead Daly, membre de la direction du Scottich Socialist Party, formation large à l’intérieur de laquelle notre organisation-soeur (International Socialists) est investie en Ecosse. Sinead est active déjà depuis de longues année dans les campagnes contre les violences familiales (CADV) et d’autres campagnes pour le droit des femmes.

    La journée de débats et discussions aura lieu à Bruxelles (ULB). Elle commencera à 13h00 et se terminera à 20h00. Informez-nous à l’avance si vous avez de jeunes enfants; une garderie est prévue.

    Informations pratiques :

    Cette journée débutera à 13h00 (jusque 20h00) et se déroulera dans le bâtiment H de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), Campus du Solbosch, Avenue Franklin D. Roosevelt 50, 1050 Bruxelles.

    PAF :5 € pour les travailleurs, 3 € pour les étudiants et les chômeurs

    Des boissons et des swandich’s seront disponibles sur place.

    Une garderie est prévue. Si vous venez avec de jeunes enfants, merci de nous prévenir.

    Plus d’infos ? -> contactez le MAS-LSP par téléphone au 02/345.61.81 ou par e-mail à info@socialisme.be

    N’hésitez pas à visiter notre page femme: www.lsp-mas.be/mas/femmes

    Féminisation du travail?

    Ces derniers décennies, partout dans le monde, le nombre de femmes sur le marché du travail a augmenté. En soi, cela semble positif, mais le terme de “féminisation du travail” est néanmoins trompeur. Ce phénomène n’a pas mené à l’amélioration générale du statut économique, politique et social des femmes à travers le monde.

    Par l’élargissement des zones de libre échange, les gouvernements, surtout d’Asie et d’Amérique Latine, mènent une politique agressive pour attirer les investissements occidentaux. Il est assez remarquable que 90% des 27 millions de travailleurs de ces zones sont de jeunes femmes gagnant 50% à 80% de moins que les hommes.

    Les employeurs de ces pays partent de l’idée que ces travailleuses vont accepter plus facilement de mauvaises conditions de travail et vont démontrer des sentiments “responsables” (la moitié de ces femmes sont mères célibataires).

    Ces idées patriarcales selon lesquelles les femmes sont plus serviles, ont moins tendance à s’organiser et sont plus facilement licenciée sur base de mariages et de grosesses sont utilisées par le capitalisme.

    La tendance à la “féminisation du travail” n’est donc pas du tout une donnée positive, mais est plutôt la conséquence d’une recherche effrénée de profits pour les entreprises et des forces de travail à bon marchés et flexibles. Les conditions de travail pour beaucoup de femmes dans le monde néocolonial sont pénibles, leurs emplois sont très mal payés, précaires et sans sécurité.

    Seulement 38% des femmes indépendantes économiquement

    Dans les pays occidentaux beaucoup d’emplois occupés par les femmes sont toujours un reflet du travail que celles-ci effectuent à la maison. 85% de toutes les travailleuses belges travaillent comme infirmières, femmes de ménage, cuisinières, coiffeuses, …

    Et dans des pays où le principe du salaire égal est devenu loi, les femmes gagnent souvent moins que les hommes pour le même travail. En Grande-Bretagne c’est en moyenne 19% de moins, et la situation en Belgique est plus déplorable encore. Au sein de l’UE, près de 80% des emplois à temps partiel sont occupés par les femmes. Souvent, ces boulots sont sous-payés et il y a une grande insécurité de travail. Le système du temps partiel (et donc des salaires “partiels”) fait qu’aux Pays Bas, par exemple, seulement 38% des femmes qui travaillent sont économiquement indépendantes.

    Les femmes optent souvent pour le temps partiel par nécessité: 29% pour s’occuper des enfants et 25% pour d’autres raisons familiales. Cela démontre qu’il y a toujours un manque de crêches abordables. 20% des femmes travaillent à temps partiel faute de n’avoir pu trouver d’emploi à temps plein.

    Dans les supermarchés notamment, le temps plein n’existe quasiment pas. Lors de l’introduction du temps partiel, il était encore possible de percevoir une allocation supplémentaire si on continuait à chercher un emploi à temps plein.

    Mais très rapidement, cette allocation a été abolie, elle n’a existé que pour promouvoir le temps partiel dans un premier temps. Avec l’article 143/80, les chômeuse de longue durée mais cohabitantes ont perdu leurs allocations. En 1991, 91,6% de ces suspensions concernaient des femmes!

    Double journée de travail

    Encore maintenant, le revenu des femmes est régulièrement vu comme “complémentaire” à celui de leur partenaire. Et ce sont toujours les femmes qui font la plus grande partie du ménage, même si les deux partenaires travaillent à temps plein. Cette double journée de travail fait que les femmes ont, toujours aujourd’hui, bien moins de temps libre que les hommes. Cette différence est relativement limitée chez les couples sans enfants, mais à cause du travail à l’extérieur et des opinions répandues le ménage, le temps libre des femmes tombe fortement (les femmes ont en moyenne 4 heures de temps libre en moins que les hommes).

    Le temps libre des pères tombe en moyenne de 50,1 heure à 31,6 heures par semaine, alors que les mères passent de 46,6 heures à 22,5 heures par semaine. Ces statistiques viennent de Grande-Bretagne, mais les études effectuées en Belgique vont dans la même direction.

    Les mères célibataires, 73% des parents isolés, sont souvent dans l’incapacité de tenir le coup financièrement et de combiner le travail avec la prise en charge de leur famille. 60% des minimexés en Belgique sont des mères célibataires.

    Le Pacte des Générations

    Le nombre minimum d’années de carrière pour être prépensionné a pour conséquence que les femmes sont les plus touchées et les premières victimes du Pacte des Générations.

    2/3 des temps partiel sont occupés par les femmes et ce sont 38% des femmes actives qui travaillent à temps partiel contre 5% des hommes. Proportionellement, celles-ci devront travailler plus d’années avant d’avoir accès à une pension complète. Le temps partiel est souvent le seul recours pour les femmes qui ont à choisir entre une vie de famille et une carrière. Cela devient limpide si on regarde l’âge auquel les femmes travaillent le plus à temps partiel. Entre 20 et 29 ans, il s’agit de 24%. A l’âge où la plupart des femmes commencent à avoir leurs enfants, entre 30 et 40 ans, ce chiffre grimpe jusqu’à 41%, et les années suivantes jusqu’à 45%. Les hommes, durant toutes ces périodes, restent à 4% de travailleurs à temps partiel, pour monter à 12% entre 60 et 64 ans. Pour ces derniers, s’il y a abandon du travail à temps plein, c’est pour vivre plus calmement et pour avoir plus de temps libre. Les mêmes éléments reviennent dans les chiffres sur le crédittemps et l’âge auquel hommes et femmes le prennent.

    Les travailleurs qui vont en pension à ce moment (entre 60 et 65 ans) peuvent en moyenne prouver une carrière de 37 ans à l’âge de 58 ans, 35 ans de travail et deux années assimilables. Les travailleuses qui vont en pension à ce moment (entre 60 et 64 ans), elles, peuvent en moyenne prouver une carrière de 34 ans à l’âge de 58 ans, 26 ans de travail et 8 ans sont des périodes assimilées. Comme 38% des femmes auront eu une carrière à temps partiel, 30% des femmes avec une carrière de plus de 30 ans n’arriveront pas à avoir une pension minimum (pour avoir droit à une pension minimum, il faut avoir travaillé durant 30 années à temps plein), alors qu’il ne s’agit “que” de 8,5% chez les hommes.

    Selons certains calculs, le Pacte des Générations fera que 71% des femmes n’auront plus accès à la prépension parce qu’elles n’auront pas eu de carrière complète de 38 ans.

    1 femme sur 5 confrontée à la violence conjuguale

    Les attaques néolibérales sur nos acquis sociaux mènent à plus de problèmes et de stress au sein des familles, ce qui peut s’exprimer de façon violente.

    Les journeaux ont fait état l’an dernier d’une trentaine de drames familiaux, mais ce n’est là que le sommet de l’iceberg. La violence à l’encontre des femmes est en progression. La violence entre partnenaires est en Europe la cause principale de mort et d’invalidité pour les femmes entre 16 et 44 ans, plus que le cancer ou les accidents de la route. Dans les 15 états-membres de l’UE (avant l’élargissement), chaque année, plus de 600 femmes sont tuées à cause de cette violence, et c’est une femme sur cinq en Belgique qui est confrontées aux coups d’un conjoint.

    Tous les jours, en Flandre, 14 femmes prennent la décision difficile de chercher de l’aide en allant auprès d’un refuge, et la moitié est refusée faute de places. Et s’il subsiste encore de la place, souvent il n’en reste plus pour les enfants. Ces femmes sont donc devant la décision déchirante de laisser leurs enfants chez un partenaire violent ou de retourner à la maison avec eux. Mais pour beaucoup, revenir en arrière est impossible, 11% des femmes qui finalement trouvent une place dans un refuge ont erré pendant un certain temps. Une place dans ces refuges coûte 17 euros par jour (12 pour les enfants). Auparavant, on a déjà mentionné que seule une partie des travailleurs est indépendante financièrement (38% aux Pays-Bas). Cette dépendance financière rend plus difficile encore de quiter un partenaire violent.

    Il a fallu attendre 1998 pour que la violence entre partenaires soit reconnue comme crime, mais cette loi reste lettre morte. Alors qu’il y a 21 plaintes par jour pour coups et blessures entre (ex-)partenaires, 9 plaintes sur 10 sont classées sans suite. Il faut avoir assez d’accueil gratuit pour les victimes, mais les coupables doivent aussi être aidés. Les mettre dans le prison n’est pas une solution.

    Pour lutter contre la violence au sein de la famille, il faut s’en prendre avant tout aux causes sociales. L’ultra-flexibilité engendre beaucoup plus de stress, et cela ne s’exprime pas seulement dans la croissance des dépressions ou l’utilisation grandissante de somnifères… Dans le logement également, des mesures structurelles sont nécessaires car les loyer hors de prix sont aussi une difficulté pour quitter son partenaire. Un accès rapide à une habitation sociale pour les femmes qui veulent échapper a une situation violente ne peut être garanti que si le nombre de logements sociaux augmente fondamentalement des 6% actuellement jusqu’à 40 ou 50% du marché du logement. C’est uniquement en améliorant les conditions de vie et de travail de tous que l’on peut améliorer les relations sociales.

    Les problèmes structurels avec lesquels les femmes sont confrontées aujourd’hui sont inhérents à la structure économique du système capitaliste où le profit se trouve toujours en premier lieu. La lutte des femmes n’est pas une lutte distincte mais doit rejoindre la lutte des travailleurs, des jeunes, des refugiés, des pauvres,… partout dans le monde pour un système dans lequel seront prioritaires les besoins de toute la population mondiale et non plus les profits de quelques uns.

    NOTRE AVIS

    > Halte à la superflexibilité et à la pression croissante au travail. Pour la semaine de 32 heures sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires

    > Un véritable emploi pour tous. Pas de statuts précaires, chèques services,…

    > Des services publics de qualité qui assurent le plus possible de tâches ménagèrent

    > Halte au démantèlement des (pré-)pensions

    > Des logements sociaux de qualité

    > Des crêches gratuites et de qualité

  • Les Etudiants de Gauche Actifs soutiennent l’initiative de construction d’un Nouveau Parti des Travailleurs

    Deux grèves générales et une manifestation massive à Bruxelles contre le Pacte des Générations n’ont reçu aucune réponse des politiciens qui n’ont pas rejeté les plans anti-sociaux. Au contraire, il n’y avait au sein du parlement aucune résistance contre ce pacte. Libéraux et « Socialistes » étaient pour ; le Vlaams Belang, le CD&V et le CDH se sont abstenus, parce que les mesures n’allaient pas assez loin pour eux ! Seuls quatre représentants d’Ecolo ont voté contre. C’est cela la « démocratie représentative »!

    Jarmo Van Regemorter

    Le besoin d’un relais politique massif de la lutte du mouvement ouvrier contre le néo-libéralisme est de plus en plus clair. La construction d’un Nouveau Parti de Travailleurs fonctionnant de manière démocratique, contrôlé par la base et défendant résolument les intérêts des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, etc. serait un outil essentiel. C’est pourquoi EGA voit un tel intérêt dans l’initiative de Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP.a. Il cherche à construire une alternative à gauche du SP.a et du PS, ouvert aux membres de la CSC et de la FGTB, aux Belges, aux immigrés, aux « jeunes » et aux « vieux ». En ce moment, différents meetings sont organisés (à Gand, Bruxelles, Courtrai, Leuven). On peut y voir un grand potentiel.

    Pour de plus en plus de personnes, il est clair que le SP.a et le PS sont des partis qui défendent les intérêts des patrons et non ceux de la population. Beaucoup de travailleurs, de chômeurs, de jeunes se détournent de ces partis et cherchent une alternative.

    Un expression claire de ce processus était le congrès du SP.a le 20 octobre – qui avait comme thème principal l’élection de Johan Vande Lanotte – où 300 militants de ABVV-metaal et ABVV-Limburg ont manifesté et distribué des autocollants avec le slogan “SP.a. U laat ons in de steek. Wij keren u de rug toe” (« SP.a vous nous laissez dans la merde. Nous vous tournons le dos »). Pour action symbolique, ils ont d’ailleurs réellement tourné le dos aux participants du congrès !

    Le SPa a perdu d’autant plus sa crédibilité depuis que Freya Van Den Bossche a fait appel à son imagination créative pour équilibrer le budget. Les 100 millions soi-disant « offerts » par le secteur pétrolier (dont les profits du premier semestre 2005 étaient 30% supérieurs à ceux obtenus en 2004) doivent maintenant être remboursés par l’argent public : en fait, celui de notre poche ! C’est un exemple basique qui démontre comment la social-démocratie fait passer un principe libéral pour un principe social. L’opposition ne fait que discuter de la manière dont va être réalisé le remboursement, mais en aucun cas ne le remet en cause.

    Le PS a perdu lui aussi beaucoup de sa crédibilité, pas seulement par son soutien au pacte des générations, mais aussi par l’atmosphère de scandales dans lesquels était impliqué le parti. Après l’affaire de la Caroloringienne, dans laquelle beaucoup de personnalités du PS ont pillé les logements sociaux pour leurs intérêts personnels, le PS est descendu dans les sondages de 38 à 26%.

    Pour contrer la politique bourgeoise de la social-démocratie ( et la politique néo-libérale en général), il faut un nouveau parti de masse des travailleurs, honnête, combatif, dans lequel tous ceux qui défendent les droits de la classe ouvrière puissent s’investir. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons également contrer la croissance de l’extrême-droite qui se nourrit du mécontentement social et du manque d’alternative. Soutiens notre campagne, signe la pétition on-line (www.partidestravailleurs.be), et rejoins-nous !!

  • Attaque d’ampleur contre l’enseignement supérieur flamand. Un avant-goût de l’avenir de l’enseignement francophone

    Attaque d’ampleur contre l’enseignement supérieur flamand.

    Le «plan Vandenbroucke», du nom du ministre «socialiste» de l’enseignement flamand, vient d’être dévoilé. Ce nouveau décret qui doit régler le financement de l’enseignement supérieur néerlandophone à partir de 2007 est clairement néo-libéral et veut rogner les moyens de fonctionnement de la plupart des instituts d’enseignement de façon drastique.

    Tim Joosen

    Les universités et les hautes écoles devront faire des millions d’euros d’économies

    Même si l’enseignement est géré de manière séparée dans les communautés flamande et française, les mauvais coups qui se préparent d’un côté annoncent toujours des mesures semblables de l’autre par la suite. Comprendre ce que signifie le plan Vandenbroucke et développer la solidarité avec les étudiants et les enseignants flamands est donc primordial.

    La grande majorité des universités et des écoles supérieures devraient supporter de fortes réductions. En fait, seule l’Université Catholique de Leuven (KUL) en sortirait gagnante en voyant sa dotation passer de 17 à 22 millions d’euros. Les grandes victimes seraient surtout les universités plus petites et les hautes écoles: l’Université d’Anvers (UA) perdrait 8 à 10 millions d’euros et l’Université Flamande de Bruxelles (VUB) de 9 à 11 millions tandis que la Haute Ecole de Gand devrait se débrouiller avec 3 à 5 millions en moins chaque année.

    Il est évident que ceci va dans le sens des réformes de Bologne qui prévoient l’existence d’un marché international de l’enseignement en 2012 dans lequel les institutions se concurrenceront sans merci afin d’attirer moyens financiers et étudiants.

    Vandenbroucke fait clairement le choix de ne conserver qu’une grande université d’élite en Flandre, l’Université Catholique de Leuven, destinée à affronter la concurrence à un niveau international. A côté d’elle ne subsisterait qu’un réseau d’universités et de Hautes Ecoles de moindre valeur… et sous-financées.

    L’enseignement n’est plus un service mais un marché

    Avec ce décret, l’enseignement doit être soumis au marché libre et ne peut plus être considéré comme un service à la population.

    Cette orientation se manifeste à travers la nouvelle clé de répartition que VDB veut instaurer. Jusqu’à présent, les pouvoirs publics octroient de l’argent aux institutions en fonction du nombre d’étudiants inscrits. Ces subsides étant fixés à long terme, la concurrence est donc sans objet.

    Dans l’avenir tracé par Vandenbroucke, les moyens financiers des universités et des hautes écoles seraient désormais calculés en fonction du nombre d’étudiants qui auraient réussi, du nombre de doctorats,… Les moyens de fonctionnement seraient chaque année redistribués entre les différentes institutions selon leurs résultats. Et cela dans le cadre d’un système où les universités et les hautes écoles, devraient, à l’instar des entreprises, entrer en concurrence les unes avec les autres pour attirer des moyens complémentaires.

    La quantité avant la qualité

    Les formations et les institutions plus modestes seraient sanctionnées sur le plan financier au détriment de celles qui comptent un grand nombre d’étudiants. Pourtant les rapports de commissions de visite, qui contrôlent actuellement la qualité dans l’enseignement supérieur, démontrent que des instituts plus petits, davantage centrés sur les étudiants, obtiennent de meilleurs résultats que des institutions plus importantes. Apparemment, la qualité de l’enseignement se situe bien loin dans les priorités de VDB.

    Au nom de la «libre concurrence», c’est la position de monopole de l’Université de Leuven qu’on est en train de développer. Les écoles ne pourraient espérer compenser ces mesures grâce à la présence d’étudiants boursiers. Certes, ceux-ci ramènent plus de subsides aux écoles que d’autres étudiants, mais aucun moyen financier n’est prévu pour proposer des kots bon marché, des repas de qualité et des équipements sociaux pour attirer ces étudiants boursiers.

    Protestations contre le décret de financement

    La publication du décret de financement a provoqué de vigoureuses réactions dans l’enseignement supérieur et la plupart des directions des hautes écoles et des universités ont déjà protesté auprès du ministre. Même au sein de l’université de Louvain, la majorité du personnel académique n’est pas favorable à ce modèle d’enseignement néolibéral. Sous la pression des protestations des autorités académiques, VDB a d’ailleurs déjà dû postposer son plan d’un an, jusqu’en 2008.

    Diviser pour mieux régner

    Les économies qui sont proposées aujourd’hui cadrent exactement avec le modèle d’enseignement supérieur que la bourgeoisie veut promouvoir. Actuellement, il y a un surplus de personnes hautement diplômées en Europe Occidentale et les patrons ne veulent plus payer ces diplômes qui coûtent cher. De plus, l’énorme secteur de l’enseignement doit être intégré au modèle du marché, de sorte que les grandes multinationales aient aussi leur mot à dire sur l’enseignement et la recherche scientifique.

    Vandenbroucke tente de diviser les différentes universités et hautes écoles afin de gagner la bataille, en utilisant la tactique de «diviser pour mieux régner». Il est conscient que cela fait des années que le mouvement étudiant est paralysé en Flandres et que de larges secteurs des syndicats d’enseignants ont une attitude passive. Mais il n’y a qu’une chose qu’il perd de vue: la bataille doit encore être livrée…

    Comment se lancer dans la bataille ?

    Ce qui importe à présent, c’est de mener la lutte le plus efficacement possible. Nous ne pouvons résister à l’arrogance de VDB que par un mouvement massif du personnel et des étudiants.

    Pour cela, nous n’avons pas grand chose à attendre de la part des bureaucrates de la Fédération des Etudiants Flamands (VVS) et des directions syndicales. Nos militants dans les universités et l’enseignement supérieur et notre organisation étudiante ALS (Actief Linkse Studenten, l’équivalent flamand d’Etudiants de Gauche Actifs) travailleront à construire un rapport de forces à la base pour se lancer à l’attaque des plans de VDB.

    Quelle alternative?

    > Plus d’argent pour l’enseignement supérieur !

    Les revendications que nous devons mettre en avant peuvent se résumer à un mot d’ordre: nous voulons plus d’argent pour l’enseignement supérieur! Nous ne pouvons que soutenir la revendication de l’ACOD ( la CGSP flamande) d’augmenter les dépenses pour l’enseignement afin de ramener celles-ci au niveau qu’elles atteignaient en 1980, c’est-à-dire 7 % du Produit Intérieur Brut.

    Il ne faut pas entamer des discussions sur la répartition de l’argent, mais discuter au contraire de la nécessité d’un refinancement global de l’enseignement pour en améliorer la qualité. En outre, nous voulons un refinancement public et pas d’une ingérence des grandes entreprises dans l’enseignement et la recherche scientifique: cela signifierait offrir la recherche scientifique presque gratuitement au patronat, en plus de tous les autres cadeaux (réductions de charges patronales) que celui-cil a déjà reçu. Il n’en est pas question!

    Avec cet argent supplémentaire, on pourrait réduire la pression au travail qui a terriblement augmenté ces dernières années dans l’enseignement. Une amélioration des conditions de travail pourrait permettre au personnel enseignant de se consacrer davantage au suivi des étudiants et au personnel administratif et technique de collaborer plus efficacement au développement de l’enseignement.

    > Un salaire d’études plutôt que des droits d’inscription faramineux

    Il faut introduire un salaire étudiant qui doit permettre à chacun de suivre un enseignement supérieur, de plus en plus difficilement accessible.

    Les réformes actuelles vont renforcer cette tendance, entre autres avec la proposition de ne plus financer les diplômes de 3e cycle, ce qui obligerait les étudiants à payer tous les coûts de ces études, avec des minervals s’élevant à plusieurs milliers d’euros par an.

    > Une recherche scientifique indépendante

    Il faut mettre un terme aux ingérences croissantes des entreprises dans les recherches scientifiques universitaires. Actuellement, beaucoup d’instituts effectuent des pré-recherches à bon marché pour des multinationales.

    Un meilleur financement public permettrait aux chercheurs de travailler de façon indépendante et d’entamer des débats sur les priorités à mettre en avant pour la société en matière de recherche scientifique.

    > Organiser la lutte

    Nous appelons tous les étudiants et membres du personnel dans l’enseignement supérieur à se mobiliser avec nous contre le plan de libéralisation de VDB.

    En organisant des comités dans toutes les universités et les écoles supérieures, les étudiants et le personnel peuvent créer une dynamique pour lancer la lutte.

    Ces comités permettraient à la fois de mener la discussion sur la stratégie et le programme à mettre en avant et de mobiliser à la base pour des actions.

    Ensemble, nous pouvons couler le plan VDB!

  • Le 19 mars, le monde dira «Out Now!»

    Il y a trois ans, les marines américains débarquaient en Irak au nom de la démocratie et de la lutte contre le terrorisme. Le prétexte à l’invasion de l’Irak était que ce pays détenait des armes de destruction massive probablement prêtes à fondre sur les pays occidentaux.

    Simon Hupkens

    D’armes de destruction massive, on en a guère trouvé! Et les principaux pays participant à la coalition contre l’Irak ont depuis lors reconnu, suite aux pressions populaires, qu’il n’y en avait jamais eu. C’est donc au nom d’un mensonge commis par les gouvernements américain et britannique que sont morts entre 150.000 et 200.000 civils irakiens, 2200 soldats américains et que plus de 35.000 Marines sont revenus blessés ou mutilés.

    C’est au nom de ce mensonge que soldats et civils continuent à mourir tandis que les infrastructures du pays – hôpitaux, écoles, centrales électriques – ont été détruites et que le peuple se retrouve sans ressources, sans travail et sans perspectives. On ne peut évidemment pas dire que le régime de Sadam Hussein fut une grande réussite en matière de démocratie. Les militants du mouvement ouvrier irakien le savent bien qui ont pourri dans les prisons du régime pendant des décennies. Mais le bilan de trois ans d’occupation des forces de «libération» n’est certainement pas positif en la matière. Les violations des droits de l’homme par l’armée y sont monnaie courante, allant de détentions illégales en séances de torture. Pour beaucoup, il est évident que cette guerre n’est qu’un prétexte pour faire main basse sur les ressources naturelles du pays (le pétrole principalement) qui sont maintenant détenues par les entreprises les plus proches du gouvernement Bush. Les travailleurs irakiens ne verront bien entendu pas un sou des profits générés par l’exploitation de ces ressources. Et cela en dépit du fait qu’ils extraient le pétrole, le raffinent et le chargent sur les tankers américains.

    Tout le monde fait les frais de cette guerre meurtière: les civils irakiens la paient de leurs vies tout comme les Marines américains qui y laissent leurs vies ainsi que leur santé mentale, le peuple américain finance cette guerre avec ses impôts et le reste du monde voit grimper le coût des produits pétroliers.

    Les seules entreprises à tirer leur épingle du jeu sont celles du secteur de l’armement et les cinq grandes multinationales du secteur pétrolier qui ont vu leurs profits s’élever à 100 milliards de dollars pour l’année 2005.

    A elle seule, cette guerre a déjà coûté 235 milliards de dollars. En comparaison, les opérations humanitaires au Pakistan et au Cachemire qui ont fait plus de 100.000 victimes ont coûté 500 millions de dollars aux Nations Unies qui a eu le plus grand mal à réunir cette somme.

    C’est très clair: les moyens ne manquent pas. Mais dans un monde dominé par le capitalisme, ils ne servent qu’à enrichir les plus riches.

    Loin de contribuer à la stabilisation du pays, cette guerre a renforcé les courants politiques et religieux les plus réactionnaires . La liste est longue des bandes armées du leader Al Sadr aux kamikazes d’Al Qaïda. L’Islam le plus conservateur est à l’oeuvre pour éliminer les formes de résistance les plus progressistes. Ces éléments ultraconservateurs assassinent les militants syndicaux, démantèlent les droits des femmes et alimentent l’insécurité et l’intolérance religieuse. Dans cette situation de crise, des initiatives voient le jour pour résister à l’impérialisme US et au fanatisme religieux. Les militants de ces formations ont besoin du soutien du mouvement ouvrier de chez nous pour mener à bien leur ambitieuse entreprise: libérer l’Irak de l’occupation, de la guerre, de l’intégrisme et du capitalisme.

    Voilà pourquoi nous participerons à la mobilisation du 19 mars afin de manifester en faveur d’un retrait de toutes les troupes d’occupation. Out now! A l’occasion de cette journée, des actions de protestation auront lieu aux quatre coins du monde!

    Rendez-vous à Bruxelles le 19 mars. Gare du Nord.

  • Bouhouche et De Clerck. Une lutte très sélective contre la criminalité et la fraude

    Le gouvernement annonce qu’il va à l’avenir intensifier la lutte contre la fraude. Il pense entre autres aux “fraudes aux allocations”, aux chômeurs qui perçoivent une allocation alors qu’ils n’en ont pas le droit en suivant strictement les règles. La lutte contre le terrorisme est elle aussi rendue plus intense par l’introduction croissante de mesures répressives. Mais parallèlement, la lutte contres les grands fraudeurs et criminels est loin d’être aussi sévère.

    Geert Cool

    Famille De Clerck: 400 Millions d’euros de fraude fiscale

    L’an dernier, le contrôle de 25.000 dossiers de chômeurs par l’ONEM a rapporté 9,7 millions d’euros. La vitesse à laquelle fonctionne la procédure est stupéfiante. Mais ces chômeurs ne font pas partie de la famille De Clerck. Dans une enquête – qui dure depuis déjà 15 ans! – visant les sommets de l’entreprise Beaulieu contrôlée pâr la famille De Clerck, la décision pour un éventuel renvoi devant un tribunal est postposée en juin. Pourtant, on parle ici d’un cas d’escroquerie pour une somme de 400 millions d’euros!

    Le lent fonctionnement de la justice peut mener au classement pour prescription et sans aucune conséquence d’une des plus grandes affaires de fraude. Et il faut le faire: frauder 400 millions d’euros et ne pas être condamné!

    Mais la famille De Clerck appartient aux plus hauts cénacles: à la fête d’anniversaire de Roger De Clerck en 1999 se trouvaient notamment George Bush sr. et Margaret Thatcher.

    Bouhouche: une retraite paisible dans le sud de la France

    On a vu récement un renforcement des mesures répressives dans la lutte contre le terrorisme. Un ex-terroriste de haut vol, Madani Bouhouche, a toutefois pu jouir d’une vie tranquille dans sa ferme dans le sud de la France. Nous le savons maintenant pour une seule raison: il est décédé.

    Loin d’être un petit terroriste, il a avoué – après la prescription des faits – un vol retentissant d’armes ultramodernes à la brigade anti-terroriste de ce qui était encore la gendarmerie belge, le soir du reveillon de nouvel an de 1981. Lorsqu’il était encore à la BSR, il a été impliqué dans un règlement de compte contre son propre chef, Vernaillen. Une fusillade eut lieu chez celui-ci, qui rendit sa femme invalide permanente à 40%. Après cela, l’enquête de la BSR a été dirigée par Madani Bouhouche lui-même…

    Bouhouche provenait des milieux d’extrême-droite actifs au sein de la Sûreté de l’Etat et de la gendarmerie. Il fut membre du Westland New Post (WNP), tout comme Christian Smet (commissaire à l’Administration de la Sûreté de l’Etat et responsable de l’enquête sur les groupes d’extrême-droite à Bruxelles et dans le Brabant Wallon). Lors d’une perquisition, une quantité non négligeable de propagande d’extrême-droite a été retrouvée chez Bouhouche, notamment une collection de photos d’Adolf Hitler. Le nom de Bouhouche est aussi cité pour le meurtre (en prison) de Latinus, dirigeant du WNP, et pour celui de l’ingénieur de la FN Juan Mendez,… A la gendarmerie et à la Sûreté de l’Etat se trouvaient beaucoup de sympathisants et d’activistes d’extrême-droite se protégeant les uns les autres. Même l’ancien chef de la Sécurité d’Etat, Albert Raes,a été cité dans plusieurs scandales.

    La série de braquages sanglants dans les supermarchés au début des années 1980 a plongé le pays dans la terreur. Les tristement célèbres tueurs du Brabant n’ont laissé que mort et de destruction dans leur sillage. Bouhouche a plusieurs fois été cité comme une figure impliquée dans ces attentats. Il apparaissait aussi clairement qu’il s’agissait d’un réseau d’extrême-droite avec des ramifications, et non des moindres, dans l’establishment.

    Lors d’une interview accordée des années plus tard, Bouhouche déclarait: “C’est évidemment grave, ces 28 personnes qui ont été tuées par la Bande. Je trouve cela horrible moi-même. Mais chaque année, il y a beaucoup plus de gens qui décèdent dans la circulation. Est-ce qu’on vient m’emmerder avec ça?”

    Ces dernières années, Bouhouche a pu aller vivre de ses rentes dans le sud de la France. Sans aucun problème avec la justice, l’ex-terroriste a pu garder des contacts avec ses anciens amis. Il était même actif dans une société de location de son vieil ami Weyskamp, lui aussi ancien membre du WNP. Il possédait également une collection d’armes.

    La soi-disant “lutte contre le terrorisme” est utilisée aujourd’hui pour faciliter les écoutes téléphoniques et les perquisitions,… En même temps, plus de 20 ans après les premiers attentats des tueurs du Brabant, il n’y a toujours pas de clarté sur les vrais responsables de cette vague de terrorisme.

    Apparemment la lutte contre la fraude et le terrorisme suit d’autres règles quand elle concerne l’establishment…

  • Expérience historique. La dynamique du Daensisme dans la formation d’un parti des travailleurs chrétiens

    Récemment, le prêtre Daens a obtenu la cinquième place dans l’élection du «plus grand Belge» du côté néerlandophone. Qui était Daens et quelle était l’importance du premier parti des travailleurs chrétiens indépendant?

    Geert Cool

    A la fin du XIXe siècle, la situation misérable des travailleurs et la montée du socialisme devenaient très inquiétantes pour beaucoup de catholiques. L’élite voyait alors sa position menacée et se devait de réagir. Certains catholiques déclaraient qu’il était nécessaire de prendre en compte la question sociale et d’organiser les travailleurs. Ils étaient renforcés par l’encyclique du pape Rerum Novarum.

    Dans la plupart des régions, les chrétiens-démocrates essayaient de défendre les travailleurs dans le cadre du vieux Parti Catholique. A Gand, notamment, les “anti-socialistes” réussirent à former une aile ouvrière dans le Parti qui, en 1890, commença à publier leur journal “Het Volk”.

    A Alost, un groupe de chrétiens-démocrates s’organisa autour de l’imprimeur Pieter Daens. Celui-ci avait toujours soutenu le Parti Catholique, mais en même temps, se souciait de la situation des travailleurs. Dans ses journaux “De Werkman” et “Het Land van Aels”’ il développait ses propres opinions.

    Daens voyait la montée du socialisme et la perte de terrain des catholiques dans la question sociale. L’extrême pauvreté et le fossé entre les travailleurs et l’élite francophone amenèrent Pieter Daens à la conclusion qu’il fallait un socialisme chrétien. « S’il n’y a pas de socialisme chrétien, le socialisme païen deviendra maitre. » (Het Land van Aelst, 4 janvier 1891). Daens trouva des partisans à Ninove, entre autre, et réclamait la création d’un parti populaire chrétien.

    Il ne le voyait pas comme un parti à coté du Parti Catholique et essaya pendant longtemps de mettre des candidats chrétiens-démocrates sur les listes catholiques. Le développement d’un parti ouvrier chrétien fut cependant accéléré par la haine intransigeante des conservateurs alostois. Tous les moyens possibles furent utilisés dans cette lutte, comme par exemple les punitions qu’imposa l’Eglise contre le prêtre Daens, le frère de l’imprimeur.

    En avril 1893, le Parti Populaire Chrétien fut fondé à Okegem. Le prêtre Daens proposa le programme du nouveau mouvement. En 1894 déjà, les Daensistes participèrent aux élections. A cause de la corruption et de la fraude électorale, un deuxième tour dut être organisé, duquel Daens sorti vainqueur avec un électorat comparable aux catholiques.

    La lutte pour un socialisme chrétien pouvait compter sur beaucoup de soutien parmi les travailleurs. Des syndicats rejoignirent le mouvement, entre autre les tailleurs de pierre de Boom et de Bruxelles (en 1897, ce syndicat avait 2000 membres). A Alost même, le nouveau Parti Populaire Chrétien avait le soutien actif de centaines de travailleurs, et des groupes étaient présents dans d’autres villes, comme Anvers, Courtrai, Bruges, Termonde,… Au parlement comme dans les usines, les Daensistes tirèrent la conclusion qu’ils étaient du même côté que les socialistes. En 1897, les travailleurs daensistes participèrent avec des drapeaux verts à la manifestation du premier mai à Alost.

    L’opposition du monde politique et de l’Eglise poussèrent le Daensisme plus à gauche. S’y trouvaient des revendications pour le suffrage universel, les droits linguistiques des travailleurs flamands, les salaires et les conditions de travail,… De l’autre côté, la cassure avec les autorités de l’Eglise entraîna un manque de moyens qui, combiné audéveloppement très rapide du parti mena à une certaine frustration dans les rangs daensistes.

    En 1907, Adolf Daens décéda après son retrait de la vie publique. Le Parti Populaire Chrétien déclina, commença à se diviser et finalement la majorité des membres rejoignirent les socialistes tandis que d’autres se dirigèrent vers le mouvement flamand. Lors de l’enterrement de Daens, Vandervelde, président du Parti Ouvrier Belge, déclara à propos du Parti Populaire Chrétien : «Inévitablement, il devait pousser ses partisans vers le socialisme. C’est ce qui c’est passé.».

    La fondation d’un parti ouvrier chrétien fut un énorme pas en avant. La nécessité d’un instrument politique propre aux travailleurs chrétiens était présente à tel point que les Daensistes obtinrent immédiatement un élu après leur première participation électorale, un an seulement après la création du parti. Ce développement du Daensisme fut aussi rendu possible par l’attitude anti-cléricale des socialistes. L’Eglise était dévouée au pouvoir et défendait les intérêts du capitalisme, mais beaucoup de travailleurs ne voulaient pas rompre avec leur religion à cause de ça.

    Les socialistes ont tiré insuffisamment les leçons du Daensisme. La coopération ne laissa pas assez d’espace pour les accents et sensibilités spécifiques. Une opportunité fut donc manquée d’unir les socialismes rouge et vert, ce qui les affaiblit tous les deux.

    Aujourd’hui, parmi les syndicalistes verts et rouges émergent des discussions sur une alternative politique. Le Daensisme montre que le développement d’un parti ouvrier chrétien peut se produire très vite, mais que l’unité entre les socialistes rouges et verts est nécessaire pour utiliser ce potentiel et construire un nouveau parti ouvrier commun et fort.

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