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Tag: Bruxelles
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Bruxelles : chasser les pauvres à défaut de résoudre la pauvreté
Le 4 novembre dernier, la police est intervenue massivement au Gésu à Saint-Josse. Les 200 policiers dépêchés sur place se sont chargés d’expulser les 120 occupants (38 mineurs) de l’ancien couvent, vide depuis 2009. Cette expulsion faisait suite à un arrêté de police pris par le bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir (PS) pour ‘‘atteinte à la sécurité, à la tranquillité et à la salubrité publique.’
Par Baptiste (Nivelles)
Photo ci-contre : Collectif Krasnyi
Depuis 2009, des dizaines de familles pauvres (sans-abri, sans-papier,…) avaient pris place dans ce grand bâtiment vide proche du Botanique. Avant l’expulsion, plus de 200 personnes y avaient trouvé un hébergement de fortune, faute de pouvoir trouver un toit dans la capitale. Cela a pris brutalement fin ce 4 novembre. ‘‘Il ne peut y avoir de zones de non droit dans nos rues, c’est indigne d’un État de droit (…) Nous ne voulons pas de lieu qui amène une déstructuration sociale. Nous ne voulons pas le maintien de la misère… je ne peux pas permettre l’anarchie.’’ Aussi incroyable cela puisse être, ces mots ne sont pas ceux des opposants à l’expulsion mais bien ceux d’Emir Kir visant à se justifier de ses actes.
Où toutes ces personnes vont-elles aller ? Les plus ‘‘chanceux’’ vont pouvoir être temporairement relogés dans 12 appartements promis par la Région Bruxelloise. L’ensemble des appartements promis ne sont pas encore disponibles, seuls 5 le sont, et cela ne répondra de toute façon pas au besoin en logement des 120 expulsés qui campent tant bien que mal dans les locaux du Samu social. Alors que le très limité ‘‘plan hiver’’ ne fait que commencer, le Samu Social est déjà à saturation ! Et cela ne tient pas non plus compte des dizaines d’autres occupants du Gésu qui ont quitté anticipativement les lieux par peur à l’annonce de l’expulsion.
Toutes ces personnes, considérées à l’unanimité comme des ‘‘squatteurs fauteurs de troubles’’ selon le PS, ne sont en réalité que des énièmes victimes de la misère et de la quasi impossibilité de trouver un logement à Bruxelles quand on est pauvre. Le chômage de masse dans la capitale (>20%) pousse l’ensemble de la population vers des conditions de vie toujours plus précaires, et il ne reste comme perspective d’avenir pour les plus démunis que du travail au noir ou de l’intérim. Là se trouvent les véritables racines de la misère, de l’anarchie et de la désintégration sociale : dans le système capitaliste en crise dont les partis traditionnels, PS en tête, en assure la gestion aux différents niveaux de pouvoir.
Selon le ‘‘rapport bruxellois sur l’état de la pauvreté’’, 38.284 Bruxellois ont reçu une aide du CPAS en 2012, soit 3,2 % de la population bruxelloise. Cela représente 1.303 bénéficiaires de plus qu’en 2011 (+3,5 %). Parmi la population bruxelloise âgée de 18 à 64 ans, le taux de personnes dépendant d’un revenu octroyé par le CPAS atteint 5%. A Saint- Josse, ce taux dépasse même les 10% ! La part de jeunes de 18 à 24 ans parmi les bénéficiaires d’un revenu d’intégration est en augmentation et est passée de 22 % en janvier 2003 à 28,2 % en 2012. Au total, un tiers des Bruxellois (33,7 %) doivent vivre avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté.
Pendant ce temps-là, le nombre de logements sociaux est à la traîne et ne permet pas de suivre une liste d’attente en constante augmentation. Depuis 2010, l’offre en logements sociaux est passée sous les 50 % de la demande. Et cette demande est fortement sous-estimée, la liste d’attente étant devenue un parcours du combattant longue de parfois plus d’une décennie. En l’absence de logements sociaux disponibles massivement, les prix des logements et les loyers n’ont cessé d’augmenter ces dernières années et ont mis dans le rouge l’immense majorité des ménages bruxellois. Ce n’est pas un hasard si le Samu Social constate une augmentation vertigineuse des femmes dans les centres d’accueil, qu’elles soient seules ou en famille monoparentale.
La politique du gouvernement régional Olivier (PS-CDH-ECOLO) à Bruxelles et celle des communes est de chasser la pauvreté de la capitale. Il ne s’agit pas de répondre aux besoins en emplois, logements, enseignement et autres services par des investissements publics conséquents, mais de concentrer de plus en plus les dépenses dans des projets de prestige et d’embellissement de quartiers pour évacuer les plus pauvres par l’augmentation des prix et attirer des couches plus aisées. Le recours d’Emir Kir aux expulsions est une pierre de plus dans cet édifice.
Résistons à ces politiques néolibérales et antisociales ! Un nouveau parti défendant les intérêts des travailleurs et de leur famille est nécessaire pour s’y opposer et avancer un programme radical d’investissements publics massifs pour résorber les pénuries sur base d’un contrôle démocratique des secteurs clés de l’économie.
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Répondre à l’austérité par la résistance !
Du local au fédéral, opposition à la politique antisociale!

Dans la perspective des élections de mai 2014, les autorités fédérales et régionales ont revu leurs rythmes d’application de l’austérité à la baisse. Sauf qu’une austérité ‘‘douce’’, ça reste quand même une politique d’austérité, dont les ravages antisociaux touchent une multitude de domaines. Une fois les élections passées, le signal sera donné pour repartir de plus belle à l’offensive, à tous les niveaux de pouvoir, afin de continuer à nous faire payer la crise. Exemples de Liège, Charleroi et Anvers.
Cela, nous ne pouvons l’accepter! Nous ne sommes pas responsables de cette crise, il n’y a aucune raison que ce soit à nous d’en faire les frais en sacrifiant nos conditions de vie et nos services publics. L’avalanche d’austérité nous dévalera dessus à toute vitesse après mai 2014, mais nous le savons, et nous ne devons pas attendre de nous retrouver nez à nez avec une masse gigantesque avant d’organiser la résistance : une avalanche se bloque plus facilement en s’y prenant tôt ! Et mobiliser un large soutien pour lutter contre les mesures antisociales est tout à fait possible, y compris au niveau local. C’est ce qu’a illustré le récent référendum contre le projet de privatisation de la collecte des déchets organisé à Sint-Niklaas (province d’Anvers) : la grande majorité des électeurs se sont déclarés solidaires des travailleurs communaux.
Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.
Liège. Une rentrée universitaire sous le signe de l’austérité
Cette fois, il ne s’agit pas d’un plan d’économie pour équilibrer un budget gouvernemental. Il n’empêche, la logique reste la même : diminuer les coûts de personnel sans se préoccuper ni du bien-être des travailleurs, ni du confort des étudiants, ni même de leur efficacité en termes d’apprentissage, de gestion ou de production scientifique.
Par Simon (Liège)
Il s’agit pour l’université de respecter un décret communautaire limitant à 80% la part de l’allocation des frais de fonctionnement allouée au personnel. Elle dépasse actuellement cette limite de 2% et l’ULg est sommée de réduire ses dépenses de personnel à hauteur de 5 millions d’euros. Dans un contexte de sous-financement chronique de l’enseignement supérieur – alors que les ressources allouées par la communauté française s’éloignent toujours plus des fameux 7% du PIB revendiqués par les organisations syndicales et étudiantes, et que le capital humain est le bien le plus précieux d’une université – l’ULg est contrainte d’appliquer le programme du néo-libéralisme : non-remplacement d’un travailleur sur trois partant à la retraite, diminution des chèques-repas, ralentissement des promotions et, surtout, non-reconduction de 60 contrats de scientifiques temporaires. L’ULg peut ainsi mettre en avant le fait qu’elle n’a procédé à aucun licenciement sec. Mais pour les 60 assistants et chercheurs habitués depuis longtemps aux contrats précaires et pour les 20 autres CDI non reconduits en juillet, la différence est bien mince.
Contrairement peut-être à d’autres opérations de ce genre menées par le passé, celle-ci semble préoccuper plus largement la communauté étudiante : est-ce là l’illustration de la conscience accrue d’une génération qui a grandi dans la crise ? Ou encore le fait qu’on en soit dorénavant arrivé à l’os et que les conséquences des mesures d’austérité sur les conditions et la qualité des études sont plus durement ressenties ?
On sent, quoi qu’il en soit, une inquiétude palpable qui rend possible, plus qu’il y a quelques années, la jonction des intérêts des étudiants avec ceux des travailleurs de l’université. Une campagne conjointe des étudiants et des travailleurs qui ferait connaître à l’ensemble de la communauté universitaire la proposition de la CSC-services publics, pour que soit revu le système des 80%, serait un bon premier pas pour rendre concrète cette préoccupation commune. Un premier pas qui permettrait d’en poser un suivant pour avancer dans la nécessaire construction d’un front étudiants-travailleurs pour la défense d’une université de qualité accessible à tous.
Augmentation du prix de l’eau à Anvers
Sans surprise, le conseil communal dirigé par Bart De Wever mène une politique basée sur la suppression de budgets dans les services sociaux et, simultanément, sur l’augmentation des taxes. Concernant l’eau, un ménage devra en moyenne s’acquitter de 3 euros supplémentaires par mois, soit 36 euros par an hors TVA. Aucune chance que ça s’arrête là…
Cette décision est intervenue après un examen des égouts qui, en raison du sous-financement qui sévit depuis des années, sont dans un état déplorable. Et aujourd’hui, impossible de reporter les travaux qui s’imposent de toute urgence. La ‘‘taxe d’assainissement’’ est passée de 0,78 à € 1,35, le mètre cube revient maintenant à 3,55 euros. L’échevin Van Campenhout s’est expliqué dans les médias : ‘‘La taxe d’assainissement était assez faible à Anvers. Maintenant, nous nous trouvons dans la moyenne flamande.’’ Reste qu’en 2012, la commune d’Anvers a exclu de la distribution d’eau 1.589 ménages pour arriérés de payement, soit 25 fois plus qu’à Bruxelles ou à Gand. L’année 2013 sera donc probablement pire encore.
Ce n’est jamais un problème d’augmenter nos impôts, par contre, il en va différemment pour l’industrie diamantaire anversoise, choyée par De Wever & Co. Et il convient de noter que cette taxe n’est pas portée jusqu’à la moyenne, mais jusqu’à la limite légale ! Nous devrions peut-être envisager de procéder de même avec toutes les grandes entreprises qui profitent du port d’Anvers, et leur faire payer le taux légal d’imposition des entreprises de 33.99%… Ce serait toujours ça à ne pas aller chercher dans les poches de la population !
Cette augmentation de taxe de 3 euros par mois peut sembler limitée, mais cela s’ajoute aux autres augmentations de prix et de taxes. Ici, il s’agit d’un exemple flagrant où la population doit payer le coût d’un entretien consécutif à des années de mauvaise gestion.
Les partis établis n’ont pour seule solution que d’instaurer des hausses d’impôts pour la population et de sabrer dans les budgets sociaux, coincés qu’ils sont dans la logique des déficits budgétaires imposés par le système actuel. Même Groen a justifié cette augmentation de taxe. Au conseil communal, seul le PTB s’est prononcé contre cette nouvelle augmentation d’impôt. Ce rejet doit être lié à une campagne de lutte active pour une politique alternative. Sans cela, aucun moyen public supplémentaire n’arrivera et nous resterons limités à simplement élever une voix scandalisée à chaque nouvelle mesure, en attendant la prochaine attaque.
Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi
Les lecteurs réguliers de Lutte Socialiste ont déjà eu vent de plusieurs actions menées à Charleroi et, fin septembre, une nouvelle action s’est encore déroulée devant le conseil communal. Après avoir voté un règlement mendicité qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, ce sont maintenant les artistes de rue qui sont en ligne de mire.
Par Ben (Charleroi)
Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.
En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.
Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociales de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.
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Picqué ne s’en vante pas, mais la course à la distribution des Sanctions Administratives Communales (SAC) a démarré à St Gilles.
Un tract a été récemment distribué à St Gilles (Bruxelles) vantant les mérites de l’opération ‘‘lutte pour la propreté’’ (qui dura du 23 au 30 septembre) lancée par l’administration communale, avec un palmarès ‘‘impressionnant’’ expliquant comment, en mobilisant l’administration et les services de police, ils avaient réussi à ‘‘promouvoir la propreté’’… en distribuant 34 SAC.
Par Clément (Bruxelles)
Ce tract voulait montrer comment la commune avait réussi à retirer des tags et à verbaliser les dépôts sauvage de poubelles. Apparemment la campagne du PS (la mention ‘‘éditeur responsable : Charles Picqué’’ quoique petite est clairement visible) a commencé. Mais distribuer 34 SAC pour des dépôts de poubelles est-ce régler le problème du manque de propreté ?
Entendons-nous, nous aussi nous nous battons pour plus de propreté et des quartiers où il fait bon vivre. Néanmoins distribuer des Amendes Communales pour créer des ‘‘Rues Propres’’ c’est promouvoir la répression plutôt que des réponses sociales aux problèmes sociaux et nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance : par exemple il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux.
L’austérité à tous les niveaux de pouvoir
Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux. Et c’est particulièrement vrai pour St Gilles qui postpose depuis un an le dépôt de son budget. Mais l’austérité frappe et à tous les niveaux de pouvoirs. A Ixelles il était question de distribuer 2.000 SAC par an pour arriver à l’équilibre budgétaire. Mais quid de la réduction de la fréquence des collectes ? Quid de la réduction des effectifs de Bruxelles Propreté ?
Car ce qu’amène ces questions c’est qu’on demande à la population de payer des amendes ou alors de garder les poubelles chez eux (au risque d’insalubrité) car l’austérité a frappé et qu’il a fallu réduire drastiquement les effectifs de Bruxelles propreté. C’est en fait faire payer cette austérité aux travailleurs et à leur famille.
Quelle alternative ?
Face aux problèmes sociaux il ne peut y avoir de réponse durable qui passe par un autre problème social (la répression). C’est pour cela que le PSL participe activement à la campagne StopSAC : pour défendre des réponses sociales face aux problèmes sociaux et en allant défendre cela dans la rue via nos stands (notamment au parvis de St Gilles) ou encore lors de la manifestation nationale contre les SAC du 26 octobre (rdv à 14h à Gare du nord).
Mais c’est également pour ces réponses sociales que le PSL s’était présenté en octobre 2012 aux communales avec ‘‘Gauches Communes’’ et continuera de se présenter pour défendre la nécessité d’un investissement public massif pour répondre aux besoins des jeunes et des travailleurs et non aggraver les problèmes.
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Pour des villes et communes libérées des Sanctions Administratives Communales (SAC)
L’opposition aux Sanctions Administratives Communales (SAC) arbitraires et répressives a conduit à des protestations diverses, notamment la manifestation nationale du 26 octobre. Cet événement n’est pas à considérer comme une fin, mais comme une étape pour le mouvement car, pendant ce temps, de nombreuses villes et communes discutent de l’application des nouvelles lois fédérales qui encadrent les SAC.
Manifestation nationale contre les Sanctions Administratives Communales le samedi 26 octobre 2013 à 14h Gare du Nord à Bruxelles (Evénement facebook)
Le 30 mai dernier, la nouvelle loi sur les SAC a été votée par une écrasante majorité du parlement fédéral, avec un abaissement de l’âge minimum à 14 ans et une augmentation du montant maximum à 375 euros. Mais le caractère aléatoire de l’application des SAC permet à chaque commune de décider de s’y référer ou non. Bientôt, il faudra une encyclopédie pour savoir dans quelle ville on peut recevoir ou pas une SAC, pour telle ou telle ‘‘nuisance’’ (terme dont la définition recouvre un large spectre de comportements…).
En Flandre, des SAC complètement absurdes ont été distribuées, faisant les choux-gras de la presse (comme l’interdiction de ramasser des confettis à terre lors du carnaval d’Alost par exemple…). Ici et là, les éléments les plus absurdes ont été retirés dans l’espoir de tempérer la résistance qui commence à se développer en Flandre. Mais le problème ne se limite pas à des exemples absurdes comme les SAC distribuées aux enfants qui sonnent aux portes avant de partir en courant. L’ensemble de ce système est absurde. Les autorités communales et les fonctionnaires responsables des SAC peuvent agir en tant que véritables shérifs et n’ont à peu près de comptes à rendre à personne. Tout peut être considéré comme une nuisance et les petits shérifs déterminent ce qui convient d’être sanctionné, distribuent leur amende, et font éventuellement face à une contestation de l’amende par la suite (dont les frais de procédure excèdent parfois le montant d’une SAC…).
La lutte doit s’orienter vers le principe même de ces SAC et non pas seulement contre les aspects les plus ridicules. A Gand, une campagne a été lancée autour de la plateforme ‘‘Gent GAS-Vrij’’ (Gand, ville libre de SAC) et une action aura lieu le 25 novembre au conseil communal, popularisée entre autres par des affichettes à coller aux fenêtres. Cette plate-forme soutenue par diverses organisations constitue un bon exemple de la manière dont lutter contre les SAC au niveau local.
Notre opposition aux SAC comprend également des solutions pour les ‘‘nuisances’’ qui servent de base à la propagande destinée à faire accepter ces amendes dont le principal objectif est tout de même de remplir les caisses des communes. En investissant dans suffisamment de toilettes publiques, dans une collecte de déchets ménagers gratuite, dans l’installation de poubelles publiques ou encore dans les infrastructures de loisirs, les villes et les communes pourraient se débarrasser d’un grand nombre de comportements problématiques.
Mais l’excuse des petites incivilités est bien pratique en période de crise et de vache maigre. Le niveau local est lui-aussi frappé de plein fouet par l’austérité, et cherche des revenus alternatifs. Et si les SAC ne sont pas encore utilisées en Wallonie ou à Bruxelles de la même manière qu’en Flandre, le risque est grand que cela soit le cas. Les autorités locales ont en tête la même approche antisociale de la politique, et les caisses sont vides aux quatre coins de la Belgique. Sans compter un autre argument de poids : les SAC peuvent réprimer des protestations sociales. Piquets de grèves, manifestations spontanées,… les SAC peuvent frapper partout.
La lutte contre les SAC n’est pas seulement un combat à mener contre la répression et l’arbitraire. Les SAC ne sont que le fruit d’une société qui considère que les victimes de la politique néolibérale sont elles-mêmes responsables de leur situation. Nous devons lutter pour un système qui représente réellement la majorité de la population et qui soit capable de mettre un terme au chômage et à la misère imposée par la soif de profits de l’infime élite de super-riches.
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France : L’interdiction des groupuscules néo-nazis est insuffisante pour les stopper
A la suite de l’assassinat du jeune militant antifasciste Clément Méric le 25 juin dernier à Paris, le conseil des ministres a officiellement dissous les groupes d’extrême droite ‘‘Troisième Voie’’ et ‘‘Jeunesses Nationalistes révolutionnaires’’ ainsi que l’association ‘‘Envie de rêver’’ ce mercredi 10 juillet. Leur chef de file, Serge Ayoub, avait cependant déjà annoncé leur autodissolution. S’il sera dorénavant plus difficile de s’organiser pour Serge Ayoub & Co, le terreau sur lequel peut se développer la violence fasciste reste bel et bien présent.
Le meurtre de ce jeune militant antifasciste n’était pas le premier cas de violence fasciste en France. Ces derniers temps, les néonazis se sont sentis encouragés par les grandes manifestations réactionnaires contre le mariage homosexuel et par la nouvelle croissance du Front National dans les sondages. Cela a conduit à une série d’incidents violents, l’assassinat de Clément Méric en constituant le point d’orgue.
La réponse des partis de l’establishment face à cette violence s’est limitée à lancer une procédure de dissolution des ‘‘Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires’’ (JNR), dont était membre le meurtrier présumé de Clément Méric. Les JNR constituaient le service d’ordre du mouvement ‘‘Troisième Voie’’, contre lequel avait également été lancé une procédure d’interdiction. Enfin, l’association ‘‘Envie de rêver’’, l’association exploitant le local du mouvement ‘‘Troisième Voie’’ a subi le même sort. Ces interdictions sont basées sur une loi datant de 1936 interdisant les milices privées, une mesure qui avait été prise à l’époque contre les milices fascistes. Ce n’est pas la première fois que des groupes d’extrême-droite sont interdits en France. Au cours de ces 77 dernières années, pas moins de 49 milices d’extrême-droite ont été interdites. Cette loi a par ailleurs également été utilisée contre des mouvements de la gauche radicale ou régionalistes.
Qui est Serge Ayoub ?
Le leader de ‘‘Troisième Voie’’, Serge Ayoub, n’est en aucun cas une figure irréprochable. Ayoub, alias ‘‘Batskin’’ (en raison de sa préférence pour les battes de baseball dans les confrontations avec ses opposants), est actif depuis le début des années ’80, notamment sur la scène rock néonazie. C’est à cette même période qu’a commencé à se développer le Front National, sous la direction de Jean-Marie Le Pen, et Serge Ayoub s’est impliqué dans les campagnes du FN. Parallèlement, on l’a retrouvé auprès de hooligans, et c’est sur cette base qu’il a constitué son propre groupe, les ‘‘Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires’’ (JNR), à la fin des années ’80. Ce groupuscule a travaillé un moment au sein du mouvement ‘‘Troisième Voie’’ (qui sera dissout en 1992 et relancé en 2010 sous l’impulsion de Serge Ayoub) et même avec le GUD (Groupe Union Défense, organisation étudiante d’extrême-droite). Ce dernier groupe, qui avait lancé ‘‘Unité Radicale’’ en 1998, a été dissous en 2002 après qu’un de ses membres ait tenté d’assassiner Jacques Chirac, à l’époque président français. Ce groupe a toutefois poursuivit ses activités et a fait son retour sur la scène publique en 2009.
Au début des années ‘90, le Front National ne rechignait pas à faire appel aux forces plus ouvertement néonazies comme les JNR, le GUD et autres. Tout en refusant d’endosser toute la responsabilité des actions de ces groupuscules, le FN leur a offert un espace pour développer leurs activités. En 1995, l’ancien dirigeant du FN Carl Lang (qui a depuis lors fondé le Parti de la France, PDF) avait même offert un emploi à Ayoub en tant que permanent du parti, ce que ce dernier a finalement refusé parce que le service d’ordre du FN aurait livré à la police les noms et adresses des skinheads néonazis suspectés d’avoir assassiné un immigré lors du défilé du 1er mai 1995 du FN.
Dans la seconde moitié des années ’90, Serge Ayoub a connu beaucoup de problèmes qui avaient bien moins à faire avec la politique. Il a ainsi été arrêté en mars 1997 pour possession et trafic de stupéfiants. Après quelques temps en prison, il a disparu à l’étranger pour rentrer en France au milieu des années 2000. Il a alors ouvert un bar et a tenté de récupérer ses anciens contacts. Des rumeurs disent que son séjour à l’étranger avait été décidé dans le cadre d’un accord avec la police.
C’est autour de son café parisien qu’il a finalement redonné une nouvelle vie aux JNR et à ‘‘Troisième Voie’’ en 2010. Afin de sortir du pur cadre parisien, il a cherché à nouer contacts avec des nationalistes régionalistes, avec un succès cependant modéré. Au début de cette année, une manifestation nationaliste ‘‘contre l’impérialisme’’ à l’initiative de Serge Ayoub avait réuni quelques centaines de manifestants, avec parmi eux une délégation belge du groupuscule francophone Nation et du groupuscule néerlandophone des Autonome Nationalisten (nationalistes autonomes). Serge Ayoub est quant à lui venu à Bruxelles pour participer au défilé du 1er mai de Nation.
Interdiction des JNR et de ‘‘Troisième Voie’’
L’interdiction des JNR et de ‘‘Troisième Voie’’ survenue cette semaine est la conséquence directe de l’assassinat de Clément Méric. Serge Ayoub avait lui-même décidé d’annoncer fin juin l’autodissolution de ces deux organisations. Maintenant que l’interdiction a été officiellement prononcée, il a décidé de se pourvoir en appel. La fermeture du local de ces néonazis à Paris entraînera sans aucun doute quelques problèmes pratiques pour l’organisation groupée autour d’Ayoub.
S’il y a bien quelque chose que démontre l’actualité récente des groupuscules néonazis français, c’est que des mesures d’interdiction sont insuffisantes pour briser leur activité. De nombreux groupes ont déjà été interdits sans que la violence néofasciste ne disparaisse pour autant. Pour peu que l’extrême-droite ‘‘officielle’’ passe à l’offensive – dans le cas des succès électoraux du FN ou des mobilisations réactionnaires contre le mariage homosexuel – les franches les plus radicales en profitent aussi pour se renforcer et pousser de l’avant leur violence.
Interdire ces groupes peut rendre plus difficile aux néonazis de s’organiser, mais cela ne change rien au terreau sur lequel ils peuvent se développer. Une société caractérisée par la crise et la dégradation sociale qui y est associée offre un espace d’intervention pour les groupes néonazis violents, qui essayent d’instrumenter la colère et le mécontentement en l’orientant non pas vers les véritables responsables de la crise et de l’austérité, mais vers des boucs-émissaires. En cas de poursuite de la casse sociale, ils peuvent même disposer d’un certain soutien dans la population (il suffit de penser à Aube Dorée en Grèce). S’en prendre aux raisons qui expliquent ce soutien signifie de construire une force capable de lutter efficacement contre le système de crise qu’est le capitalisme et pour une alternative.
Le premier test concernant ces mesures d’interdiction ne sera pas long à venir : une manifestation est annoncée à Paris le 14 septembre prochain contre ‘‘la répression socialiste’’. Cet événement est officiellement destiné à soutenir Esteban Morillo, le militant des JNR suspecté d’avoir tué Clément Méric et est à l’initiative d’un ‘‘collectif pour la défense des libertés publiques’’. Il s’agit très clairement d’une tentative visant à continuer à organiser les troupes néonazies de Serge Ayoub. Cette manifestation pourra-t-elle avoir lieu sans entraîner une forte mobilisation pour une contre-manifestation ?
Il faut aussi se demander ce qui va se produire avec les alliés d’Ayoub & Co dans notre pays. Le groupuscule Nation collabore très explicitement avec le mouvement construit autour de la figure d’Ayoub et était notamment particulièrement fier de pouvoir dire que le ‘‘leader’’ français avait participé au défilé marginal organisé par le mouvement le 1er mai. Nation, et d’autres, continuent d’ailleurs de défendre Ayoub et son groupe et essayent de parler de cette violence meurtrière de manière positive, ou au moins de la minimiser.
Contre des groupuscules comme Nation, la vigilance est nécessaire. Leurs alliés français ont clairement démontré qu’ils n’hésitaient pas à recourir à la violence contre leurs opposants. Leurs alliés grecs illustrent qu’une crise profonde peut leur fournir un certain soutien social. A nous d’éviter que des gens puissent se tromper de colère en menant une lutte résolue contre le capitalisme et en construisant une résistance collective de toutes les victimes du système – jeunes, aînés, hommes, femmes, travailleurs de toutes origines et de toutes langues,… – contre les responsables de la crise. Le problème, c’est le banquier, pas l’immigré !
- Dossier sur Serge Ayoub
- Dossier sur Serge Ayoub
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L'austérité, ça ne marche pas ! Organisons la résistance !
Même les prévisions économiques les plus optimistes prévoient que le chômage continuera d’augmenter, jusqu’à toucher 12,7% de la population active en 2014. Le Bureau fédéral du Plan prévoit une croissance économique nulle pour cette année et une croissance de 1,1% pour l’année prochaine. Mais ces dernières années, toutes les prévisions économiques des institutions capitalistes se sont rejointes sur un point : être systématiquement en deça de la réalité. Qui peut encore croire les projections de ces économistes qui n’ont pas vu venir la crise?
Par Geert Cool
A n’en pas douter, les mauvaises conditions économiques donneront à nouveau lieu à une offensive où les commissaires européens, les politiciens néolibéraux et les porte-paroles des patrons et des banquiers réclameront à corps et à cris de nouvelles mesures d’austérité. Pour eux, si un médicament ne guérit pas un patient, il suffit simplement d’augmenter la dose. Et tant pis pour l’overdose, pour ces junkies de la casse sociale, il en faut toujours plus, toujours plus.
Le comble, c’est qu’on a pu entendre ce genre d’exigences de la part de grandes banques, qui ont osé réclamer plus d’assainissements pour diminuer la dette publique. Et les plans de sauvetage des banques ? Ça n’a rien à voir avec l’explosion de la dette publique ? Mais là, voyez-vous, c’était nécessaire pour soutenir l’économie… Que quelqu’un ose proposer aujourd’hui que les grandes banques et les grandes entreprises contribuent à l’effort de la collectivité (à la place de planquer leurs réserves dans des paradis fiscaux) et on dénonce l’atteinte à la compétitivité des entreprises et le frein sur l’économie.
Pour les patrons et leurs pantins politiques, les travailleurs et leurs familles doivent payer le prix de la crise. Ce sont des requins qui ont senti le sang, qui y ont goûté, et qui en veulent encore plus. La tragédie grecque s’est déjà répandue à toute l’Europe du Sud, mais cette perspective ne les arrêtera pas. Chez nous aussi, le gouvernement se prépare à une nouvelle série de mesures antisociales. Entre 0,5 et un milliard d’euros doit être trouvé pour boucler le budget de cette année, et on parle déjà de 3,5 milliards d’euros pour le budget 2014, alors que les besoins sociaux qui réclament urgemment plus de moyens sont déjà légion.
Le gouvernement se cache derrière ‘‘l’Europe’’, cette même Europe que des politiciens belges comme Karel De Gucht (commissaire européen) ou Herman Van Rompuy (président du conseil européen) n’ont aucun mal à rejoindre pour poursuivre leur carrière politique. Les politiques européennes d’austérité sont élaborées par le même type de politicien qui les applique au niveau national. C’est une belle hypocrisie de se laver les mains en accusant un autre niveau de pouvoir, comme vont bientôt le faire les autorités communales face au fédéral.
Selon le comité de monitoring, les villes et communes devront partir à la recherche d’un milliard d’euros d’économies ce qui, selon les syndicats, menace directement 25.000 emplois et indirectement 15.000 autres uniquement pour la Flandre. Les régions doivent quant à elles débourser 267 millions d’euros. L’avalanche d’austérité frappe tous les niveaux de pouvoir.
Ce contexte engendre un grand mécontentement. Le 6 juin, il y avait, selon les syndicats, 35.000 manifestants dans les rues de Bruxelles contre le gel des salaires et pour un statut unique décent tant pour les ouvriers que pour les employés. Sur le plan local, les premiers germes d’une résistance commencent à apparaître. Toute cette colère doit être réunie et coordonnée pour construire un bon rapport de force, tout en menant la discussion sur le type de politique alternative dont nous avons besoin. C’est le défi auquel fait face le mouvement syndical. Chaque faiblesse de notre camp attise la volonté d’agression de la part de celui d’en face.
La nécessité de disposer d’un vrai plan d’action – conséquent, discuté avec l’implication active de la base et comprenant une ou plusieurs grèves générales – se fait sans cesse plus pressante. Parallèlement, nous devons opposer à la pensée unique néolibérale des politiciens de l’establishment une autre logique basée sur la construction d’une société favorable non plus au 1% le plus riche, mais aux 99% restants. Cette société où la majorité de la population pourrait démocratiquement décider de l’orientation de la production, c’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique. C’est la seule alternative crédible face à la crise capitaliste.
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Jeu. 2 juillet. Anvers. Assemblée générale des membres du PSL avec propositions de campagne pour l’été.
- 4-7 juillet. Camp des Etudiants de Gauche Actifs.
- 22-26 juillet. Ecole d’été du CIO
- 26 juillet – 4 Août. Grèce. Camp d’été antifasciste de YRE (Youth Against Racism) et Zone Antinazie
- Juillet et août : Programme de formation marxiste des districts Hainaut-Namur et Liège-Luxembourg du PSL
- 26 octobre. Manifestation nationale contre les SAC
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Protestations syndicales
Lundi dernier, diverses manifestations ont pris place à Bruxelles dans le cadre d’une journée d’action et de grève des travailleurs du secteur public et d’une mobilisation contre le traité européen d’austérité (le TSCG). Des militants du PSL étaient bien entendu présent, dans le cadre de leur délégation syndicale ou pour diffuser notre matériel politique. Au final, nous avons vendu 38 exemplaire de notre mensuel Lutte Socialiste et fait un abonnement. Nico (de Liège) a été le meilleur vendeur (9 journaux), suivi de près par deux autres camarades liégeois, Tibaud et Robin, qui ont chacun diffusé 8 exemplaires.
L’été sur socialisme.be
Dès ce lundi, socialisme.be adoptera son rythme estival. Concrètement, cela signifie que le nombre de publications diminuera sensiblement. Cette rubrique des nouvelles du parti du dimanche paraîtra aussi moins régulièrement.
Edition d’été de Lutte Socialiste
Dans cette édition d’été de Lutte Socialiste, l’accent est bien entendu particulièrement mis sur nos campagnes jeunes, et plus particulièrement concernant les Sanctions Administratives Communales (SAC). Plus largement, partout dans le monde, nous voyons se développer les instruments de répression contre toute forme d’organisation de la résistance. Les exemples de la répression très brutale des mobilisations de masse en Turquie et au Brésil, que nous parcourrons aussi dans nos pages d’été, en sont à ce titre très révélateurs de l’état actuel de nos "démocraties" bourgeoises. Le dossier central du journal aborde d’ailleurs plus en profondeur le rôle de l’Etat et de la répression dans la société capitaliste.
D’autres thèmes sont encore abordés, comme l’antifascisme (en page 15), l’antisexisme (en page 7) et nous revenons aussi sur les mobilisations contre Monsanto (en page 14).
Dans nos pages politiques, vous pourrez trouver un rapport d’un débat organsié à Bruxelles dans le cadre de l’appel de la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut concernant la nécessité de construire une alternative anticapitaliste à la gauche du PS et d’Ecolo. Il s’agit aussi d’une manière de revenir sur la letre ouverte à la gauche que nous avons publiée le mois dernier. Une certaine attention est également consacrée à l’impact de la politique d’austérité au niveau communal. L’exemple d’Anvers (en page 2) est plus particulièrement abordé, mais comme nous le montrons avec l’exemple de Charleroi (en page 6), l’austérité et la politique antisociale ne sont pas réservées aux villes gérées par la N-VA. Avec le PS, on reste dans une approche qui criminalise les pauvres au lieu de s’en prendre à la pauvreté.
Sur le plan syndical, vous trouverez un article qui aborde la question suivante : la lutte de classe existe-t-elle toujours aujourd’hui? D’autres thèmes plus spécifiques sont aussi abordés, concernant ArcelorMittal et les transports en commun.
Aperçu du contenu :
- L’austérité, ça ne marche pas
- “Les suites de l’appel de la FGTB de Charleroi afin de construire un rassemblement de gauche en Belgique !” || L’austérité frappe les communes et les villes
- EDITO : Comment stopper les requins capitalistes ? || Après les aveux, changement de cap au FMI ? Hum hum…
- La lutte de classe existe toujours… mais comment la remporter ?
- ArcelorMittal : Tout ce qu’il y a à gagner, nous l’arracherons par la lutte – Aucune confiance envers les politiciens du capital ! || Pas de Fyra, mais un transport en commun gratuit et de qualité !
- Charleroi, exemple d’une politique socialiste ? || Turnhout : Protégeons notre maison des jeunes
- Tous unis contre le sexisme
- La crise du capitalisme entraîne une augmentation de la violence d’Etat
- Participe à la campagne ‘‘Stop SAC’’ !
- Turquie : Soulèvement massif contre le régime autoritaire
- Brésil : Les manifestations les plus massives depuis 1992 ! || Grèce : Soulèvement populaire en défense de la télévision publique, nouvelle victime de l’austérité
- Retirons notre sport des mains des requins capitalistes !
- Nouvelles du parti
- Agro-business. La faim comme arme du capital || Rendez-nous nos festivals!
- Montée des violences d’extrême-droite : pour une réponse sociale et socialiste || Grèce : Organisation de comités antifascistes contre le danger de la bête immonde
- STOP à la répression et aux SAC – STOP au racisme et au fascisme – STOP au capitalisme – LUTTONS ENSEMBLE POUR LE SOCIALISME !
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Aperçu du Meeting à Bruxelles :“Les suites de l’appel de la FGTB de Charleroi afin de construire un rassemblement de gauche en Belgique !”
La salle était comble ce 18 juin, une centaine de personnes étaient présentes pour participer à ce débat organisé dans le cadre des ‘‘Mardis politiques’’ du Garcia Lorca par ‘‘Alternatives à Bruxelles’’ (un collectif de sections de partis de gauche étrangers en Belgique : Izquierda Unida (Espagne), Rifondazione Comunista (Italie), Die Linke (Allemagne) et le Parti Socialiste Unifié (Maroc)), et par la fondation Joseph Jacquemotte.
Par Boris Malarme
Daniel Piron, secrétaire régional de la FGTB de Charleroi et Sud-Hainaut et Lahoucine Tazribine secrétaire permanent CNE-GNC dans le secteur privé, ont ouvert le débat, suivis par des orateurs de la gauche politique, Saïd Cherrid pour le Mouvement de Gauche, Anja Deschoemacker pour le PSL et Stephen Bouquin pour Rood! Voici un aperçu – non-exhaustif – de cette rencontre.
Daniel Piron a expliqué la démarche de l’appel de la FGTB de Charleroi. Pour celle-ci, il fallait faire quelque chose et ne pas se contenter de gérer les restructurations et les plans d’austérité. Après la grève générale du 30 janvier 2012, de nombreux militants sont montés à la tribune pour s’opposer au lien existant entre la FGTB et un PS qui “trahit” les travailleurs en appliquant l’austérité. Après débat dans le syndicat, cela a conduit à l’appel du 1er mai 2012 appelant à un rassemblement politique anticapitaliste à la gauche du PS et d’Ecolo. Après les élections communales, la régionale de la FGTB s’est réunie avec 8 formations politiques invitées et avec la CNE, la centrale des employés de la CSC, pour créer un espace de discussion entre organisations.
Le 27 avril de cette année, une journée de discussion sur ce thème avait rassemblé environ 400 personnes. Daniel Piron a expliqué que deux conclusions ressortaient de l’événement : une demande ‘‘d’exister avant les élections de 2014’’ et une demande d’étendre l’initiative parmi les travailleurs d’une part, à toutes les régions du pays d’autre part. C’est pourquoi la FGTB de Charleroi prépare une ‘‘plaquette’’ explicative qui sera distribuée en masse dans les entreprises à Charleroi et ailleurs.
Pour Lahoucine Tazribine, il faut premièrement défendre des alternatives aux restructurations, comme la réduction collective du temps de travail. Ensuite, aucun élu des partis traditionnels n’a répondu à l’opposition des syndicats au traité européen d’austérité (le TSCG), la CNE compte bien le rappeler aux prochaines élections. Un autre élément est la percée du PTB, qui a notamment maintenant deux conseillers communaux à Bruxelles, ce qui reste insuffisant. C’est pourquoi il faut soutenir l’appel de la FGTB de Charleroi pour la construction d’un relais politique large pour les luttes des travailleurs. Il a poursuivit en expliquant que le combat de la gauche est celui de l’Egalité, et qu’il faut développer l’unité des travailleurs au-delà des frontières linguistiques et construire un front commun. Il a encore rappelé l’attachement de la CNE à l’indépendance syndicale, ce qui signifie de ne pas avoir de partenaire privilégié et de rester un contre-pouvoir. Il a conclu en expliquant que Bruxelles-Hal-Vilvorde représente la moitié des 160.000 affiliés de la CNE, la centrale s’impliquera donc activement à Bruxelles pour construire autour de l’Appel de Charleroi.
Anja Deschoemacker, a développé que l’Appel de Charleroi est un fait historique en tant qu’expression du gouffre existant entre la basse syndicale et la social-démocratie. Quelle que soit la composition du prochain gouvernement, l’austérité sera approfondie et ce fossé est destiné à croître. Des figures telles que Hollande ou Di Rupo n’ont pas de solution face à la crise, aucun espace n’existe pour un programme néo-keynésien ou néo-réformiste. Appliquer un plan radical d’investissements publics pour répondre aux innombrables nécessités sociales (en termes de logement, d’enseignement, d’emploi, de soins de santé,…) exige de nationaliser les banques ainsi que les secteurs-clés de l’économie.
Après ces éléments de programme, Anja a également développé la proposition du PSL de combiner la campagne autour de la ‘‘plaquette’’ avec un deuxième meeting à Charleroi en octobre après une campagne dans les entreprises de tout le pays afin d’en faire un succès plus massif. Même si ce sont les luttes des travailleurs qui peuvent changer la société, obtenir des élus de gauche en 2014 peut constituer une aide précieuse pour donner plus d’impact aux idées de gauche, développer la conscience de classe et représenter un porte-voix pour les luttes. Comme le PTB est actuellement dans la meilleure position électorale, le PSL a proposé à l’ensemble des formations de gauche de se présenter ensemble aux élections de 2014, sous la forme de listes ‘‘PTB-Unité’’ ou quelque chose de similaire, avec une composition de liste qui soit motivante pour toutes les formations, avec une bonne coordination et la liberté de chaque composante de diffuser son matériel politique propre et d’expliquer les raisons de sa participation à de telles listes.
Ensuite ont suivi les orateurs du Mouvement de Gauche et de Rood!, avant que de nombreuses personnes interviennent de la salle pour exprimer leur soutien à l’Appel de Charleroi et leur volonté de s’engager à l’élargir. Parmi ceux-ci se trouvaient des militants et délégués du Setca et de la LBC à Bruxelles, ou encore des camarades de la gauche européenne comme Maïté Mola (Izquerdia Unida, vice-présidente du PGE, le Parti de la Gauche Européenne) et Giorgos Karatsioubanis (président de Syriza-Belgique). Le seul regret exprimé par la salle était le fait le PTB ait décliné l’invitation de participer au débat.
L’organisation d’un prochain débat à Bruxelles plus orienté vers des syndicalistes a été proposée par les orateurs syndicaux en guise de piste de conclusion, ainsi qu’un appel aux organisations à faire réussir l’initiative, face aux risques qu’ont pris la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut et la CNE.
Le PSL a envoyé le 24 mai dernier une lettre ouverte pour l’unité de la gauche. Ce texte est disponible ici.
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StopSAC : Après TegenGAS en Flandre, la résistance s’organise du côté francophone
Quelques mois après le lancement de la plateforme TegenGAS en Flandre, c’est au tour de Bruxelles de mettre en place un outil militant pour résister collectivement aux Sanctions Administratives Communales (SAC). Celle-ci a vocation de réunir et d’organiser individus et organisations dans la lutte contre la criminalisation des jeunes et la répression des mouvements sociaux qui s’effectuent aussi par ces amendes.
Par Clément (Bruxelles), article issu de l’édition de juin de Lutte Socialiste
Manifestation : On ne tolère pas les SAC, ce samedi 29 juin, 14h, Gare Centrale (Bruxelles)
- StopSAC.be
La création d’une telle plateforme ne tombe pas du ciel, elle répond aux inquiétudes qui ont fait suite à divers événements ayant frappé des militants sociaux (après l’occupation du PS en soutien aux sans-papiers ; après le tabassage ‘‘pour leur propre sécurité’’ (dixit le shérif-bourgmestre Freddy Thielemans) des manifestants antifascistes à Trône en juin 2012 ; après l’arrestation de 145 opposants au banquet des riches d’un lobby patronal européen) mais également suite à la volonté affichée de la ministre Milquet de généraliser le protocole des SAC à toute la Belgique et de l’approfondir avec une baisse de l’âge minimal à 14 ans, une augmentation du montant maximal jusqu’à 350€ et la mise en place d’agents communaux en civil (les agents ‘‘constatateurs’’) chargés de traquer la fraude.
Mais dans un contexte de crise, pour les communes, les SAC sont aussi un moyen de renflouer leurs caisses sur le dos des habitants. Ainsi, un adjoint de Milquet a avoué que les SAC allaient ‘‘coûter 1 million d’euros mais en rapporter trois.’’ Enfin, les SAC, dans une période de contestation sociale accrue du système, sont aussi un moyen de mettre au pas des franges de la population qui se radicalisent : les jeunes et les militants seront les premiers visés. C’est dans ce contexte que se lance la plateforme StopSAC.
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Nouvelles de TegenGas
Gand : 120 participants à un débat sur les SAC
En Flandre, les SAC (Sanctions Administratives Communales) se disent GAS (Gemeentelijke Administratieve Sanctie). La campagne TegenGAS (contreSAC) avait organisé un débat le 16 mai dernier, en collaboration avec une quinzaine d’organisations gantoises. Le bourgmestre Daniël Termont (SP.a), alors qu’il se définit comme le bourgmestre le plus progressiste de Flandre, y a ouvertement défendu le recourt au SAC, contre Mathias Vander Hoogerstraete (Etudiants de Gauche Actifs et TegenGAS), Raf Jespers (Ligue des Droits de l’Homme) et Geert De Cock (Union des Jeunes avocats). La participation imposante, 120 personnes, illustre que le thème préoccupe beaucoup parmi la jeunesse gantoise.
Anvers : Attention aux poubelles !
Le 1er mai dernier, les fonctionnaires qui gèrent les SAC n’étaient pas en congé… Ce jour férié tombait au moment où les poubelles sont normalement ramassées, et plusieurs habitants n’y avaient pas prêté garde. Cela, l’administration communale l’avait bien anticipé, et du personnel supplémentaire a été envoyé dans les rues. Au moins 308 d’entre eux ont donc reçu une SAC pour avoir déposé leur poubelle à leur porte le bon jour, mais un jour férié.
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D’une réponse juridique à un mouvement de lutte politique
La première réunion (avant le lancement de cette plateforme) a tourné autour de la réponse à donner aux procédures SAC qui commençaient à tomber sur les militants antifascistes de l’action à Trône. Mais dès celle-ci, il paraissait clair que la lutte ne peut se limiter à un plan purement juridique, d’où l’organisation d’une manifestation de protestation le 18 février, qui a rassemblé plus de 200 participants. La seconde réunion fin février rassemblait déjà une quinzaine d’organisations qui cherchaient toutes un outil collectif pour lutter contre ces SAC. La plateforme est née à ce moment-là, même si la concrétisation plus ‘‘formelle’’ de celle-ci n’eut lieu qu’en mai.
L’objectif est de mener la lutte sur deux fronts : un front politique mais aussi un front juridique pour mettre en évidence les failles et les contradictions propres aux SAC. Une telle campagne juridique étant lourde en procédures et en frais (il y a 31 dossiers de contestations qui ont été introduits pour 40€ chacun), la nécessité de se regrouper est donc apparue comme évidente.
La résistance en ordre de bataille
Cette plateforme regroupe maintenant une dizaine d’organisations (les Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, les Etudiants de Gauche Actifs et le Parti Socialiste de Lutte, l’Union syndicale étudiantes-étudiants FGTB, COMAC,…) qui comprennent la nécessité de ce combat car les SAC peuvent également déboucher sur une interdiction de lieux. Par exemple, dans le cas des ouvriers de Ford Genk qui faisaient grève et qui furent dégagés par les huissiers, il n’y aurait à l’avenir même plus besoin d’huissiers. Cela illustre clairement la volonté politique sous-jacente à ces mesures : mater les opposants.
Face à cela, ces organisations ont organisé un rassemblement suite à une interpellation du conseil communal de Bruxelles-ville le 13 mai dernier où, en dépit de la période d’examens et de la pluie, une bonne cinquantaine de personnes étaient présentes. Cette action n’était qu’un pas supplémentaire pour maintenir la pression. Tout l’été durant (dans les quartiers mais aussi dans les festivals), une campagne de mobilisation sur la question des SAC sera menée, avec l’objectif de frapper un grand coup à la rentrée.
Un appel a également été lancé vers de nombreuses délégations syndicales et organisations militantes pour élargir cette plateforme. La collaboration s’annonce fructueuse et si elle porte ses fruits, le shérif n’a qu’à bien se tenir.
Soyez solidaires de la campagne de contestation juridique, versez sur le compte de la plateforme (BE09 5230 8059 5557) votre contribution avec la mention ‘‘soutien StopSac’’ pour nous aider à faire face aux frais judiciaires.
A Ixelles ou ailleurs nous ne paierons pas leur SAC !
Samedi 27 avril, à Ixelles, la police a mené une journée coup de poing, garnissant ainsi les poches de la commune. En quelques heures, 148 amendes Sanctions Administratives Communales ont été distribuées par les ‘‘agents de la paix’’. La majorité pour jets de mégots, mais aussi pour avoir planté des fleurs dans l’espace public, promené un chien sans laisse ou encore avoir mis la musique trop fort en voiture… Ces sanctions criminalisent la population ixelloise, et ne visent, en réalité, qu’à alimenter les caisses des communes.
Par Laure (Ixelles)
Alors que les Ixellois font déjà les frais de plans d’austérité drastiques, la commune leur demande de se saigner davantage en faisant pleuvoir des SAC totalement arbitraires. Rappelons en effet que 3 jours auparavant était voté au conseil communal des coupes budgétaires brutales sabrant dans le personnel communal à hauteur de 1,2 million € pour 2013, supprimant 30 équivalents temps-pleins, fermant 2 restaurants communaux, diminuant de 50% les subventions aux associations, augmentant et créant de nouvelles taxes et redevances,…
Ces sanctions sont donc un pis-aller pour combler le trou budgétaire creusé par les banques, en allant chercher l’argent dans les poches des travailleurs.
Mais ce n’est pas tout, ces amendes sont utilisées pour criminaliser et réprimer ceux qui s’opposent à l’austérité puisque nombreux sont ceux qui ont déjà reçu des amendes pour avoir manifesté ou tracté sur la place publique ces derniers mois. Il s’agit donc très clairement d’une atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de manifester ! Contre les plans d’austérité et contre les SAC à Ixelles, nous nous sommes mobilisés et nous continuerons à le faire. Nous ne pouvons tolérer cette criminalisation des jeunes et des travailleurs dans nos communes. Nous ne pouvons tolérer le musellement de la contestation. Nous ne pouvons tolérer de toujours devoir payer à travers les amendes, ou des mesures antisociales.
Ce qu’il nous faut, c’est une vraie réponse à nos problèmes : des emplois décents, des logements abordables, des services publics de qualité… c’est-à-dire une politique sociale qui s’en prend aux vrais responsables de la crise et pas à ses victimes !