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Tag: 2e plan d’action contre Michel 1er
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Continuons jusqu'à la chute du gouvernement!
Ce 24 mai fut une nouvelle démonstration de force. Une fois de plus, le monde du travail a défilé dans les rues de Bruxelles par dizaines de milliers sous un seul cri de rage : ‘‘la coupe est pleine !’’ Une minorité ? Et bien non. Selon le dernier Grand Baromètre RTL/IPSOS/Le Soir (1) 52 % des Belges soutenaient cette manifestation (64 % des Wallons, 55 % des Bruxellois et 45 % des Flamands). Aujourd’hui, ce chiffre serait encore plus élevé. Et c’est de toute manière davantage de soutien que ce dont dispose le gouvernement dans les derniers sondages.Par Nicolas Croes
Le gouvernement s’efforce toujours de nous convaincre de ses délires. Mais ça ne passe pas.‘‘Nous vivons tous au-dessus de nos moyens’’déclarait le ministre de l’Emploi Kris Peeters.Toujours selon l’étude susmentionnée,pas moins de 93 % des Belges estiment qu’il a tort. ‘‘La politique du gouverne-ment augmente le pouvoir d’achat de la population’’, scandait Charles Michel.À peine 7 % des Belges lui donnent raison (les plus fortunés sans doute ?).66 % des francophones estiment que leurs conditions de vie ont baissé, tout comme 54 % des Flamands.Derrière tous ces chiffres, il y a une colère qui ne demande qu’à être organisée. Avant la manifestation du 24 mai,le soutien à la grève du 24 juin appelée par la FGTB (rejointe par la centrale des employés de la CSC notamment) était de 47 % (59 % des Wallons, 50 % des Bruxellois et 41 % des Flamands). C’est un fameux réservoir de soutien qu’il faut absolument impliquer dans la lutte.De plus en plus de gens – des deux côtés de la frontière linguistique – se rendent bien compte que l’offensive austéritaire ne va pas s’arrêter d’elle-même.
Le gouvernement ne s’en cache pas du reste.‘‘Le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017.Ce sera une autre paire de manches’’a prévenu Kris Peeters. Il est question de0,9 % du PIB, soit 3,4 milliards d’euros.Les pistes évoquées pour trouver cette somme monstrueuse sont les pensions,la réforme de la loi sur les salaires et la compétitivité ou encore le financement des hôpitaux. L’été sera donc lui aussi des plus meurtriers sur le plan social.Bart De Wever, le premier ministre de l’ombre, clame depuis un moment déjà que la sécurité sociale constitue un sérieux stock de moyens qu’il est possible de transférer de la collectivité vers le capital. Kris Peeters essaye d’atténuer les choses en disant que‘‘toutes les pro-positions reviendront sur la table. Dont le ‘ dual income tax’ [un impôt unique sur l’ensemble des revenus du capital,ndlr]’’. Sérieusement ? Qui y croit encore ? Après la grotesque mascarade du Tax-shift l’an dernier, qui se laissera encore avoir ? Un âne ne trébuche pas deux fois sur la même pierre, comme le dit le dicton.
Détail sinistre, moins d’une semaine avant la manifestation du 24 mai, le gouvernement fédéral a ouvert la voie à la liaison du revenu d’intégration sociale (RIS) à un service à la communauté. Ces ‘Projets Individualisés d’Intégration Sociale’ (PIIS) seront obligatoires dès le 1er septembre pour tout nouveau bénéficiaire du RIS. À cela s’ajoutent encore des contrôles et des mesures d’exclusions sur le modèle de la ‘‘chas-se aux chômeurs’’. Après les chômeurs,les malades de longue durée, les bénéficiaires du RIS,… À qui le tour? Que les amateurs de Panama, des îles Vierges et des autres paradis fiscaux se rassurent,ce n’est pas à eux que songe la bande du 16 rue de la Loi.
Agir pour ne plus subir
À l’annonce du nouveau plan d’action des syndicats, les médias dominants se sont déchainés sur les ‘‘preneurs d’otages’’ en rouge et vert, sur l’argent des syndicats, sur la protection ‘‘exagérée’’des délégués syndicaux,… Au même moment, les lanceurs d’alertes et le journaliste par qui le scandale d’évasion fiscale du LuxLeaks a été dévoilé ont été trainés en justice. De ça, on en a moins parlé.
Malgré toute cette propagande visant à discréditer et souiller les syndicats,une large majorité de la population estime qu’ils sont cruciaux pour défendre leurs droits (81 % des francophones et75 % des Flamands)(2). Cela illustre le potentiel. Au lendemain du plan d’action de 2014 qui avait abouti à la grève générale nationale du 15 décembre, un sondage avait dévoilé que 87 % de la population flamande était favorable à un impôt sur la fortune. Le plan d’action avait aussi marqué des points dans la bataille pour l’opinion publique. Une deuxième occasion nous est aujourd’hui offerte pour en finir avec le catalogue des horreurs du gouvernement Michel.Ne la gaspillons pas. Allons jusqu’au bout. Ce gouvernement peut être renversé. Ce sera un sérieux pas en avantdans la lutte pour une société débarrassée des parasites capitalistes.
(1) Le Soir, édition du 20 mai 2016
(2) Selon une étude de l’IPSO-KUL (Institut pour le sondage des opinions sociales et politiques de l’Université de Louvain) réaliséea près les élections -
Liège: «Ce gouvernement de crapules et de salauds doit partir!»
C’est sous les applaudissements et les vivats que cet appel lancé de la tribune syndicale a été accueilli par les syndicalistes réunis à 16h30 à la gare des Guillemins hier, à la fin de la journée d’action en défense des services publics prévue dans le nouveau plan d’action syndical. A Liège, comme ailleurs en Wallonie, la CGSP avait appelé à la grève. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a bien été suivie…
Nous avons commencé notre tournée des piquets à la prison de Lantin, à 5h, pour directement rejoindre l’action de blocage partiel des accès au port pétrolier de Wandre menée par une bonne centaine de grévistes, des agents pénitentiaires et des cheminots essentiellement. Les discussions y allaient bon train sur la lutte, pas seulement de leur secteur (les agents pénitentiaires entrent ce mercredi dans leur 6e semaine de grève!) mais aussi plus largement, contre le gouvernement. Jusqu’à sa chute ? Jusqu’à sa chute!Parmi les syndicalistes avec lesquels nous avons discutés subsistent bien peu de doutes quant aux possibilités de «faire reculer» Michel et sa clique. Notre tract et la première page de notre journal, Lutte Socialiste, titraient justement sans la moindre équivoque : «Continuons jusqu’à la chute du gouvernement!» Reste à savoir comment, et c’est sur ce point que nous avons le plus débattu durant toute la journée.
A Liège, au centre-ville, si on ne trouvait pas des piquets partout (le poids de la CGSP étant tel que personne ne s’est présenté en de nombreux lieux de travail), ceux que nous avons pu voir étaient généralement bien fournis. Les piquets de grève peuvent aussi constituer des lieux de débats pour discuter de la suite du combat, et nous avons voulu apporter notre pierre à cet édifice avec notre tournée de solidarité.
Le centre-ville a également été marqué par une action de sensibilisation menée par des enseignants venus en nombre bien plus imposant que prévu, les paquets de tracts à distribuer aux passants et automobilistes ont rapidement manqué! Ce fut l’occasion de voir la détermination à lutter qui se trouve dans ce secteur mais aussi, grâce à la distribution de tracts, de pouvoir apprécier le soutien de la population, qui a klaxonné avec enthousiasme ou qui criaient «vous avez raison». Il y a bien eu quelques grincheux, mais force est de constater que la propagande de dénigrement des médias et du gouvernement a un impact plus limité que ce que laissent imaginer les commentaires sous les articles de presse en ligne…=> Le tract du PSL pour la journée d’action et de grève de ce 31 mai: La coupe est pleine: Continuons jusqu’à la chute du gouvernement !
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15.000 manifestants de la CSC à Bruxelles en défense des services publics
Environ 15.000 personnes étaient présentes hier dans la capitale à l’appel de la CSC dans le cadre de la journée d’action en défense des services publics. Les syndicalistes verts étaient en majorité néerlandophones et issus des secteurs les plus divers, parmi lesquels certains que l’on voit beaucoup moins dans la rue. De très nombreux enseignants étaient aussi présents, au côté des postiers, des cheminots, des pompiers, des agents pénitentiaires,… Quelques militants de la CGSP ont également défilé avec leurs collègues de la CSC.
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Journée d'action dans les services publics: Action à Wavre, commune de Charles Michel
A Wavre, ce mardi, plus de 400 militants se sont réunis dans le cadre des actions dans les services publics. Une action enthousiasmante dans la commune de Charles Michel. A la tribune, différents syndicalistes de différents secteurs se sont succédé, illustrant le caractère généralisé de la colère face aux politiques du gouvernement: cheminots, services publics fédéraux, enseignants, pompiers, santé et même police ont été représentés dans les discours.Le fil conducteur était le grand nombre de reproches en direction du gouvernement: manque d’effectifs, destruction des services à la population, surcharge au travail, coupes budgétaires et détériorations des conditions de travail dans une situation marquée par d’énormes pénuries, fruit des politiques des dernières décennies. L’objectif de faire chuter le gouvernement était clairement mis en avant ainsi que la nécessité de construire la solidarité entre les différents secteurs. Tous ensemble, faisons chuter ce gouvernement d’austérité qui multiplie les déclarations de provocations, généralisons la résistance !
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Namur: Pour la survie de nos services publics, enterrons ce gouvernement
À Namur comme ailleurs, ce sont les agents pénitentiaires et les cheminots qui montrent la voie. Encore une fois, ils étaient nombreux sur leurs piquets respectifs dès les petites heures. Les militants ne veulent plus continuer à se faire avoir par le gouvernement au service des plus riches qui dégrade nos conditions de travail et nos services publics. Tous sont clairs que pour cela l’unité est nécessaire c’est pourquoi, comme les jours précédant, les cheminots se sont rendus au piquet de la prison. Ils ont ensuite rejoint les autres secteurs de la CGSP devant l’Hôtel de Ville de Namur. Des agents communaux, de nombreux enseignants, mais aussi des travailleurs du TEC et bien d’autres ont donné le signal clair : pour la survie des services publics, nous avons besoin d’enterrer ce gouvernement.Par Emily (Namur)
La journée s’est poursuivie par une manifestation jusqu’à l’Elysette (siège du gouvernement wallon) tandis que les cheminots tenaient leur Assemblée Générale. En solidarité, un étudiant a joué l’Internationale depuis sa fenêtre avant de reprendre son étude : beau soutien alors que le mouvement est décrié dans l’ensemble des médias traditionnels, qui médisent plus que ce qu’ils n’informent. S’il y a un accord général sur la nécessité de faire chuter ce gouvernement, les discussions de savoir si nous en sommes capables et comment s’y prendre vont bon train.
Nous avons eu des éléments de réponse lors du Comité régional élargi de la FGTB qui a conclu cette longue journée. La nécessité de soutenir concrètement ceux qui nous donnent l’exemple (agents pénitentiaires et cheminots) est revenue dans chaque intervention. 37 jours de grèves pour les agents pénitentiaires, cela devient extrêmement dur moralement et financièrement. Face aux larmes qui coulaient ce matin, tout le soutien possible est, en effet, nécessaire.
Les travailleurs des transports publics (SNCB et TEC) poursuivent le mouvement ce mercredi et les voies d’eau seront également bloquées. Les délégués ont également soulevé la nécessité de ne pas simplement appeler à une grève, mais de la construire et de l’organiser concrètement sur le terrain.
Enfin, les centrales du secteur privé ont exprimé leur solidarité : nous sommes tous des usagers des services publics, et ce qui se passe aujourd’hui dans le public sera le lot du privé demain. La délégation des Dolomies de Marche-les-Dames a ainsi proposé d’organiser prochainement une action de solidarité avec les travailleurs en grève du secteur public, par exemple, en venant renforcer leurs piquets.
Prochaine grande étape, le 24 juin. Mais d’ici-là, des actions et des grèves se poursuivront contre ce gouvernement des riches. Comme à son habitude, le PSL participera pleinement à ces mobilisations pour pousser le mouvement de l’avant jusqu’à la chute du gouvernement et de toute l’austérité. La coupe est pleine, la lutte sera dure, mais quel autre choix avons-nous ?!
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Grève des travailleurs des services publics: Mons
Une atmosphère combattive était présente ce matin dans les rues de Mons où l’on a vécu une mobilisation plus importante qu’attendue. Plus d’un millier de personnes s’étaient rassemblées à l’appel de la CGSP pour manifester contre les mesures du gouvernement Michel qui affectent spécifiquement les fonctionnaires.Tôt le matin, quelques piquets de grève s’étaient installés devant certaines administrations et entreprises publiques. Mais c’est surtout le mot d’ordre de rassemblement à la rue Lamir à 10h qui a été très bien suivi, puisque plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées pour partir en manifestation.
Des militants syndicaux du secteur privé et de la CSC, particulièrement de la CSC-Transcom, étaient également présents. La manifestation se rendit à la gare puis à la prison, où les travailleurs des chemins de fer et les agents pénitentiaires ont grossi ses rangs, avant de se rendre à la Grand Place pour pendre symboliquement un mannequin représentant Charles Michel.
=> Le tract du PSL pour la journée d’action et de grève de ce 31 mai: La coupe est pleine: Continuons jusqu’à la chute du gouvernement !
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Concentration militante réussie de la CGSP à Gand
Plus de 1000 personnes se sont réunies aujourd’hui à Gand, issus de divers services publics de partout en Flandre. Les fonctionnaires de Flandre-Occidentale, du Brabant Flamand ou encore d’Anvers ont exprimé leur colère face aux mesures d’austérité dans nos services publics. Beaucoup de travailleurs étaient particulièrement mécontents du sort de leur pension, qui doit diminuer alors qu’ils se voient forcés de travailler plus longtemps.Les délégations de secteurs en lutte comme les cheminots étaient particulièrement représentées. Le PSL était présent et a appelé à la solidarité entre l’ACOD (centrale flamande des services publics de la FGTB) & la CGSP.
Cette journée de grève était une nouvelle étape du plan d’action de cette année 2016 qui a commencé le 24 mai. Le PSL appelle à la poursuite de ce plan jusqu’à la chute du gouvernement. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons stopper l’austérité de ce gouvernement des riches et poser les bases d’un mouvement pour en finir avec toute l’austérité. Une prochaine grande étape sera la grève générale nationale du 24 juin à l’appel de la FGTB, dans la perspective du développement d’un élan vers la manifestation nationale du 29 septembre et de la grève générale en front commun syndical du 7 octobre.
Le PSL défend un programme anti-austérité basé sur des investissements publics massifs dans les services publics pour une véritable prestation de service de qualité. Ce type de programme est la seule alternative à la logique austéritaire des partis néolibéraux.
=> Le tract du PSL pour la journée d’action et de grève de ce 31 mai: La coupe est pleine: Continuons jusqu’à la chute du gouvernement !
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La coupe est pleine: Continuons jusqu'à la chute du gouvernement!
Après les agents pénitentiaires ont suivi les cheminots. Les voix qui ont voulu en faire les coupables des embouteillages de la semaine passée ont dû baisser d’un ton lorsque le tunnel Léopold II a été fermé à Bruxelles. Le sous-investissement était tel que des câbles s’étaient détachés au-dessus des voitures. En partie à cause du grand nombre de voitures de sociétés, les routes étaient obstruées. Une chance que la grève des policiers était limitée aux prisons, sinon l’armée aurait également été appelée à réguler le trafic.C’est la pitoyable conséquence d’années d’économies. Un «failed state»? Ce n’est pas l’Etat qui est en faillite, c’est ce système où les riches deviennent plus riches au détriment de la collectivité, des travailleurs (tant du secteur privé que du public) et des usagers. Nous sommes surpris que le personnel des services publics ait tenu le coup si longtemps dans ces circonstances. Au lieu du «changement» promis, ce gouvernement n’a fait que suivre la politique d’austérité de ses prédécesseurs, mais à un rythme infernal.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
Bientôt, les agents pénitentiaires à Bruxelles et en Wallonie seront en grève depuis cinq semaines suite au plan-Geens qui vise à augmenter la productivité de 10%. Mais le surpeuplement carcéral, le vieillissement des infrastructures et les mauvaises conditions de travail durent depuis beaucoup plus longtemps. Le plan-Geens, ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le retrait de ce projet ne remédierait pas les problèmes structurels. Chez les cheminots, la goutte d’eau, ce fut le prolongement du temps de travail par le retrait de jours de crédit, mais il y a aussi le protocole d’accord social unilatéralement imposé et tout l’ensemble du plan-Galant.
Aucun service public n’est épargné par le manque de moyens. Il pleut dans nos musées et même les magistrats vont entrer en grève. Après avoir démantelé le système de fin de carrière dans l’enseignement, on s’en prend à la comptabilisation des périodes assimilées et aux tantièmes préférentiels. Aux Finances, 33 bureaux vont fermer. Le 8 juin, les pompiers manifesteront à Namur. Michel sent la terre glisser sous ses pieds et a invité les syndicats à discuter. Pour parvenir à un compromis? Non, pour les faire cesser de “mentir”! Comme si cette provocation ne suffisait pas, il semblerait que le gouvernement voulait secrètement pousser à la privatisation de Bpost par l’acquisition de la PostNL néerlandaise.
“Menteurs”, “preneurs d’otage”, “terroristes”,…
Jan Jambon proclame que le gouvernement continuera de toute façon. Marc Goblet a répondu que ce dernier ne représente que le capital et que ce gouvernement ne veut pas négocier. Michel, ses ministres et son Premier ministre de l’ombre anversois parlent de “menteurs”, de “preneurs d’otage” et même de “terroristes”. C’est une insulte de dire que ces grèves seraient dirigées par le PS, un prétexte pour ne pas aborder les causes concrètes. Mais ce n’est pas parce que ce n’est pas un mouvement de grèves dirigé par le PS qu’il n’est pas question de grève politique. Ce ne sont pas les syndicats, mais bien le gouvernement qui met de côté chaque accord entre partenaires sociaux pour en mettre le sujet à l’agenda politique.
Est-il intelligent d’y aller à fond avec la grève en Wallonie et à Bruxelles, où le gouvernement fédéral n’a aucune légitimité, alors que c’est plus difficile d’y arriver en Flandre ? Dans le cas contraire, ne laisserait-on pas à leur sort les agents pénitentiaires et les cheminots ? Selon un sondage réalisé par iVox et le quotidien Het Nieuwsblad, 60% des Flamands et 68% des francophones estiment que l’austérité n’est pas équitablement répartie. Plus de 60% pensent que le gouvernement fédéral aurait pu éviter les grèves par le dialogue, mais c’est justement ce que le gouvernement ne veut pas. Il veut au contraire nous museler par la limitation de notre droit de grève.
Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Vous pouvez le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant vos collègues de participer à la grève générale du 24 juin ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.
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Ça suffit ! Balayons l’attaque contre les jours de crédit!
Ceux qui essayent de réduite les protestations à des actions contre la suppression de jours de congés (littéralement entendu à la radio!) n’ont pas d’écho. Qui croit encore leurs mensonges? Aujourd’hui, c’est de l’augmentation du temps de travail dont il est question. Nous voler nos jours de crédit obtenus suite à une réduction du temps de travail est inacceptable. Personne ne veut travailler plus pour le même salaire, et même pour un salaire moindre puisque la réduction du temps de travail s’était effectuée avec perte de salaire. Cette attaque sur le temps de travail doit être stoppée!
Libre Parcours du 27 mai 2016 // Version PDF
La colère est profonde, pas seulement chez les cheminots et pas seulement en raison de l’attaque contre les jours de crédit. Ce n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les cheminots ont dû subir plusieurs attaques. Le plan-Galant visait à économiser 2,1 milliards d’euros sur le fonctionnement du chemin de fer et avec les mesures prises par le gouvernement précédent, on atteint les 3 milliards. En dix ans, le nombre de voyageurs a augmenté de 50%, mais près d’un quart du personnel a disparu. Le plan-Galant avait pour but de couper un supplément de 20%, notamment en augmentant la productivité, mais aussi par des mesures prises directement contre les voyageurs. La direction veut par exemple instaurer un principe de tarifs flexibles où les voyageurs payeraient plus à certains moments. La Ministre Galant est partie, mais son plan n’est pas encore complètement balayé.
Anéantissons le plan-Galant. Mais pas pour revenir à la politique de dégradation légèrement plus lente que nous avons connue. Lorsque le PS et le SP.a sont arrivés au gouvernement en 1988, il y avait encore 68.000 cheminots. Quand le PS a disparu du gouvernement 25 ans plus tard, il en restait la moitié environ. C’est la destruction systématique du service, aujourd’hui accélérée, qui provoque la colère.
Chez les agents pénitentiaires, ce sont des années de frustration concernant le manque de personnel qui ont donné naissance à une lutte pour plus de collègues et donc contre la pénurie de moyen ainsi que les promesses creuses de ces dernières années. Nous devons faire pareil dans le rail : le plan-Galant doit partir, le protocole précédent qui assure un effectif de 38.000 doit être respecté. Cela améliorerait immédiatement le service dans l’intérêt du personnel et des passagers. En période de crise climatique, les transports publics sont de la plus haute nécessité.
Tous ensemble pour plus de services publics!
Ne laissons pas les cheminots lutter seuls. En entrant en action le 31 mai avec tous les services publics, nous pouvons commencer à engager une sérieuse épreuve de force avec le gouvernement. Assurons que cette idée se développe aussi le plus largement du côté néerlandophone.
L’unité d’action entre agents pénitentiaires et cheminots, à Namur par exemple (où la prison est située à l’arrière de la gare), est un bon exemple: nous avons les mêmes intérêts, luttons ensemble !
Chaque faiblesse est amplifiée et instrumentalisée contre nous. Les médias jouent sur le communautaire. La colère ne connait pas de frontière communautaire. En 1936, la grève générale a forcé l’instauration des congés payés. L’un des slogans était alors: «Votre nom est Wallon ou Flamand, votre nom de famille est Travailleur.» C’est encore vrai aujourd’hui – nous avons seulement à ajouter Bruxellois comme prénom. La faiblesse qui est instrumentalisée provient du sommet de nos syndicats. Après des années de doutes et durant lesquelles des attaques ont été avalées dans l’espoir d’éviter le pire, certains ne savent tout simplement plus organiser et construire la lutte. Attaquons-nous y, comme les agents pénitentiaires et nos camarades français, en organisant nous-mêmes la lutte avec des réunions du personnel où décider des prochaines actions et des revendications.
Étendre le combat à l’ensemble du secteur public est crucial: le manque de moyen gagne en ampleur à tous les niveaux. Tant le fédéral que les services publics communaux et régionaux gémissent sous les pénuries. Les routes sont dans un triste état avec des tunnels dangereux, il pleut dans les musées, les prisons ressemblent à des témoignages inhumains du 19e siècle, les magistrats veulent plus de collègues, le manque de moyens est criant dans l’enseignement,… partout s’élève la même plainte: il nous faut plus de moyens pour un meilleur service public.
Il est question de la prestation du service, c’est notamment illustré par l’absence de revendication salariale offensive. Cela n’empêche ni le gouvernement ni les médias de parler «d’égoïsme». Que les ministres et leurs amis éditorialistes mettent leur salaire sur la table avant de juger notre charge de travail!
Tous ensemble pour de meilleurs services publics, y compris des transports publics gratuits et de qualité! Saisissons le plan d’action des syndicats – la manifestation des services publics le 31 mai, la grève générale du 24 mai, la manifestation du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre en front commun – comme étape vers une amélioration des services publics en renversant le gouvernement austéritaire de Charles Michel. Qu’importe le gouvernement qui suivra, il devrait faire avec une classe ouvrière plus consciente d’elle-même.
Pas de moyens ?
Aux dires du gouvernement, les moyens manquent pour les transports en commun. Mais les moyens ne manquent pas pour les milliards d’euros de cadeaux aux grandes entreprises qui volent ensuite vers Panama et d’autres paradis fiscaux. A la SNCB, les moyens ne manquent pas pour payer une direction coûteuse à trois têtes avec de nombreux consultants externes et autres conseillers. Quand des investissements existent, c’est essentiellement pour des projets de prestige qui peuvent ensuite être vendus au privé. Les moyens existent pour allouer des milliards de subventions aux voitures de société – et aux embouteillages. Mais pour une solution à la congestion du trafic – plus de transports publics – il n’y aurait pas de moyens? Ne pas investir dans les transports publics est un choix politique, celui de servir les intérêts des 1% les plus riches.
Soit dit en passant, il est très rentable d’investir dans les transports en commun, non seulement pour l’environnement mais aussi pour l’économie. Après la grève du rail de début janvier, la fédération patronale FEB avait expliqué qu’une grève du rail coûte 40 millions d’euros par jour à l’économie. Le fonctionnement de la SNCB produirait donc plus de 10 milliards d’euros par an pour une dotation annuelle du gouvernement de moins de 3 milliards d’euros. Il y a déjà eu des mesures visant à «stimuler l’économie» moins efficaces… Alors, des transports publics décents, c’est un coût ou un investissement rentable ?
Non à la privatisation !
Le gouvernement veut privatiser l’ensemble du rail. Le rail britannique privatisé est dangereux et coûteux. Pour une distance similaire à celle comprise entre Anvers et Bruxelles vous payez un abonnement mensuel en Grande-Bretagne non pas 136, mais 500 euros. Ce que les partisans de la privatisation n’expliquent pas non plus, c’est que les fonds publics octroyés aux entreprises ferroviaires privées en Grande-Bretagne coûtent plus que ce qui était investi dans l’entreprise ferroviaire publique. Une grande majorité des Britanniques souhaite donc la renationalisation des chemins de fer. Ne laissez pas les choses aller jusque là et bloquons la privatisation !
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Sanctions: le gouvernement veut-il des “droits démocratiques minimaux” ?
La menace de sanctions et les intimidations contre les grévistes peuvent avoir un effet. Mais le droit de grève est l’un de nos droits démocratiques, les dirigeants syndicaux ont annoncé qu’ils couvrent les grévistes et qu’ils réagiraient contre les sanctions.
Il est à noter que les politiciens qui ont tant parlé de «valeurs démocratiques» après les attentats à Bruxelles se rendent aujourd’hui au parlement pour défendre la restriction du droit démocratique de grève. Ils ne veulent que des droits démocratiques réduits à la portion congrue.
Le droit de grève a été obtenu en en faisant usage tous ensemble, c’est ainsi que nous le préserverons !
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"Votre prénom est Wallon ou Flamand. Votre nom de famille est travailleur"
Après la réaction de la direction de l’aile néerlandophone de la CGSP (ACOD) contre l’appel à la grève continue dès le 31 mai lancé par la CGSP wallonne pour «en finir avec le gouvernement», les discussions ont été nombreuses. Les médias ont bien entendu sauté sur l’occasion avec le plus grand plaisir pour mettre au centre du débat la division communautaire. Un militant de l’ACOD réagit.
“Une chose est claire: aucun d’entre nous – qu’il soit francophone ou néerlandophone – ne peut se permettre que ce gouvernement reste plus longtemps au pouvoir. Le gouvernement a accumulé les provocations ces dernières semaines en lançant diverses attaques à la va-vite avant l’été. Les actions des syndicats menées ces derniers temps en sont le résultat direct. Le gouvernement récolte ce qu’il a semé: les gens en ont marre, marre, marre.“Nous avons besoin d’une stratégie et d’un plan d’action clair avec pour but la chute de ce gouvernement. Nous devons aussi attirer à nous les couches de la population qui ne sont pas encore convaincues aujourd’hui que ce gouvernement doit être renversé ou qui estime qu’il n’y a pas d’alternative. Avec des grèves bien organisées et du bon matériel d’action comme des tracts et des brochures. Les réunions du personnel dans toutes les entreprises peuvent être d’une grande assistance. En tant que syndicat, nous devons aller dans les rues, les marchés, les magasins, etc. pour discuter avec la population. Et nous avons besoin d’une alternative politique: un programme pour un prochain gouvernement. Avec la semaine des 30 heures contre l’augmentation du temps de travail. Une pension minimale de 1.500 € par mois contre les attaques contre les retraites,. Des services publics bien financés contre les coupes budgétaires. Des salaires décents et une bonne protection sociale contre la flexibilité et les attaques contre les chômeurs. En bref, nous devons poser les bases de la société que nous voulons, nous, les 99%. De l’argent, il y en a assez. Il faut aller le chercher chez les milliardaires-Panama. Nous devons leur retirer le contrôle de la société.
“La France, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, la Grèce et de nombreux pays en dehors de l’Europe montrent l’exemple: les gens sont prêts à se battre. Nous devons organiser cette lutte.
“C’est il y a exactement 80 ans, en mai 1936, qu’a commencé la grande grève contre le gouvernement Van Zeeland. Ce mouvement a forcé le gouvernement à démissionner, et le nouveau gouvernement a introduit la journée des huit heures, les congés payés et le début de la sécurité sociale. A l’époque aussi, c’était la crise. A l’époque aussi, il n’y avait « pas d’alternative ». Mais tout cela a été obtenu parce qu’il ne restait aucun choix autre que la grève.
“Le slogan était alors: « Votre prénom est Wallon ou Flamand. Votre nom de famille est travailleur. ». Inspirons nous de cet exemple d’unité de classe contre le gouvernement et les patrons ! “


