Tag: 2e plan d’action contre Michel 1er

  • Début des grèves tournantes à l'appel de l'interrégionale wallonne (IRW) de la CGSP

    liege_admi02C’est en province de Liège qu’a commencé aujourd’hui la série de grèves tournantes de la CGSP qui se veut être une préparation à la grève générale nationale appelée par la FGTB pour le 24 juin. Cet appel a également été rejoint par la CNE (centrale des employés de la CSC), la CSC-Enseignement et la CSC-Météa-Verviers. Entre 150 et 200 militants se sont notamment retrouvés devant l’Hôtel de ville de Chaudfontaine, ville dont est bourgmestre le ministre des Pensions Daniel Bacquelaine (MR).

    Les travailleurs de Bpost étaient également en grève, la CGSP et la CSC ont installé des piquets devant les centres de tri d’Awans et de Villers-le-Bouillet ainsi que devant plusieurs bureaux liégeois. Les postiers craignent une privatisation de l’entreprise publique et ont dénoncé le manque de personnel ainsi que l’augmentation de la charge de travail, problématiques très largement partagées dans tous les secteurs des services publics.

    Tandis que les TEC et la SNCB étaient en service, c’est particulièrement le secteur Admi (administrations communales et CPAS, intercommunales, Forem et Onem, etc.) qui a été mobilisé, comme c’est le cas à Liège depuis la journée d’action et de grèves du secteur public du 31 mai. Ainsi, toute la semaine dernière, l’Intercommunale de Traitement des Déchets Liégeois (Intradel) était en grève, à l’instar du personnel ouvrier de la commune de Saint Nicolas, par exemple.

    Rassemblement à Chaudfontaine

    Le rassemblement à Chaudfontaine visait à être “une action de protestation contre toutes les différentes mesures qui sont prises par le ministre des pensions, et notamment le fait qu’ils vont essayer de passer en force rapidement un avant-projet de loi sur la pension mixte dans la fonction publique qui va être un vrai massacre pour les fonctionnaires à venir en termes de droit à la pension”.

    Sur place, c’est une admirable combativité que nous avons pu constater chez les militants présents. Ce n’est pas la résignation qui dominait, bien au contraire ! Mais on trouvait aussi une certaine incompréhension quant à la manière dont le combat est mené jusqu’ici. Plusieurs syndicalistes déploraient le manque d’informations quant aux actions en cours.

    liege_intradel
    Intradel en grève.

    La grève des collègues d’Intradel la semaine dernière était connue de tous, de même que la poursuite de celle des agents pénitentiaires, mais pour le reste, plusieurs grévistes nous ont expliqué avoir l’impression de se battre à l’aveuglette. Plusieurs ne savaient ainsi tout simplement pas que des grèves étaient prévues dans les autres provinces wallonnes dès demain – au Luxembourg le mardi 14 juin, à Namur et dans le Brabant wallon le 15 juin et dans le Hainaut le 20 juin.

    Une fois les discours des dirigeants syndicaux terminés, plusieurs travailleurs ont pris la parole pour revendiquer de durcir l’action, pour défendre la tenue d’assemblées générales du personnel,… Des actions devraient d’ailleurs encore suivre dans les jours à venir en plusieurs endroits en fonction du soutien actif et de l’implication des travailleurs dont bénéficient les délégations syndicales (toutes les actions restent couvertes par un préavis de grève à durée indéterminée déposé le 22 février).

    Et pour la suite ?

    liege_admi03Une manifestation a été annoncée à Bruxelles pour le 21 juin, mais la date cruciale reste bien entendu celle de la grève générale du 24 juin à l’appel de la FGTB et de diverses centrales de la CSC. C’est en assurant la réussite la plus éclatante possible de cette journée de lutte que l’on pourra aussi attirer dans l’action des couches jusqu’ici dans l’expectative quant à nos chances de victoires. Veillons à concentrer nos efforts en fonction de cette date et à ne pas dilapider nos forces d’ici là.

    Ce gouvernement tiendra tant qu’il le lui est possible et il dispose d’une stratégie claire pour tenter d’affaiblir la riposte sociale. Ce n’est aucunement un hasard si ses dernières attaques sont survenues si près des examens des étudiants et des vacances d’été. Ce n’en est pas non plus un si Kris Peeters a annoncé que le contrôle budgétaire de juillet devrait aller chercher 3 milliards d’euros. Comme pour lui faire écho, le candidat de droite aux élections présidentielles françaises Jean-François Copé (LR) a expliqué que, selon lui, les vacances étaient idéales pour faire passer des mesures antisociales puisque les protestations sont ainsi affaiblies.

    liege_admi04Tout le monde se souvient de la scène d’ouverture du film Gladiator, quand l’armée romaine dirigée par Maximus Decimus Meridius doit faire face à une horde bien plus nombreuse de guerriers germains. Mais la stratégie et la discipline de l’armée romaine leur a assuré la victoire. Dans la lutte sociale aussi, la combattivité n’est pas suffisante à elle seule. Il nous faut prendre à bras le corps le débat quant à notre stratégie et nos tactiques.

    Les délégations et militants plus combatifs doivent assurer de ne pas se retrouver isolés. La semaine dernière, à Saint-Gilles (Bruxelles), les grévistes ont fait le tour des différentes structures communales pour aller discuter et convaincre leurs collègues de les rejoindre pour la suite du mouvement. Ce type de visites fraternelles entre militants combattifs et travailleurs de structures qui ne bénéficient pas de la même tradition syndicale devrait être systématisé.

    liege_admi05A Liège, diverses délégations de travailleurs communaux ont d’ores et déjà invité des collègues à participer à leurs assemblées générales prévues demain. Pourquoi ne pas parallèlement multiplier ce type de contacts latéraux pour développer progressivement des réseaux de syndicalistes combattifs à la base ? Ce serait précieux non seulement dans la perspective immédiate de la grève du 24 juin, mais aussi pour pouvoir discuter de la meilleure manière de passer le cap des vacances d’été vers le manifestation nationale du 29 septembre (200.000 personnes cette fois-ci?) et de la grève générale nationale en front commun syndical du 7 octobre.

  • De la colère au mouvement de masse: La lutte contre les apprentis-Thatcher

    PasdeThatcherEnBelgique

    Avec un plan d’action menant graduellement à une grève générale le 7 octobre, nous savons ce qu’il nous reste à faire ces prochains mois : traduire autant que possible le mécontentement sur les lieux de travail et au-delà en un mouvement actif qui fera chuter le gouvernement. Le premier plan d’action en 2014 a montré le potentiel : nous avons fait vaciller le gouvernement et mis nos préoccupations à l’agenda de l’opinion publique. Mais le mouvement est temporairement retombé et le gouvernement thatchérien a pu se relever. Les nouvelles attaques n’ont alors pas tardé à suivre. Nous devons stopper ce gouvernement. Le laisser aller à son terme serait irresponsable pour nos conditions de vie.

    Par Geert Cool, dossier paru dans l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Le plan d’action de 2014 a montré notre potentiel

    Juste avant l’entrée en fonction de ce gouvernement de droite en 2014, il y avait déjà eu des protestations. Le gouvernement flamand de même composition donnait déjà une idée très claire de ce qui allait suivre. Durant l’été 2014, il avait entre autres annoncé une forte hausse du minerval dans l’enseignement supérieur, à côté d’autres mesures antisociales. Le 23 septembre 2014, une première concentration de militants a réuni 7000 personnes à Bruxelles contre le gouvernement fédéral en formation. Déjà alors, il était question d’un saut d’index, d’attaques sur les pensions et de sape du droit de grève. Nous allions avoir un autre type de gouvernement, le slogan “Pas de Thatcher en Belgique” a bénéficié d’un très bon écho parmi les militants.

    Dans le tract que nous avons distribué le 23 septembre, nous faisions les propositions suivantes pour la lutte : “Pourquoi pas une campagne d’information, avec une argumentation solide, des tracts et affiches pour aller vers les collègues sur son lieu de travail et les motiver. De préférence avec un mot d’ordre concret de sorte que nous réagissions de concert et pas dans toutes les directions. Cela peut être une manifestation nationale ou plusieurs manifestations provinciales et des meetings pour mesurer la combativité. Nous pourrions y annoncer des assemblées générales pendant les heures de travail sur les lieux de travail. Un plan d’action pourrait y être discuté, avec des grèves provinciales tournantes et des manifestations qui déboucheraient sur une grève nationale de 24 ou 48 heures. Si à ce moment-là, le gouvernement n’a pas encore fait de concessions ou n’a pas chuté, une semaine plus tard, on pourrait lors d’assemblées générales sur le lieu de travail, proposer, voter et organiser une grève renouvelable chaque jour.”

    Une manifestation nationale a effectivement eu lieu le 6 novembre, suivie de grèves provinciales les 24 novembre, 1er décembre et 8 décembre avec pour point culminant, la grève générale nationale du 15 décembre 2014. Là où des assemblées générales ont été tenues, cela a renforcé la lutte. Mais c’est resté limité à quelques lieux de travail. L’initiative est restée principalement aux mains des directions syndicales, ce qui lui a permis début 2015 de stopper le mouvement. Mais cela ne s’est pas fait sans difficulté.

    Une toute petite majorité (historiquement courte) du Conseil de la CSC du 10 février – 49 % pour, 45 % contre, 6 % d’abstention – a accepté l’accord salarial prévoyant une marge de 0,8 % maximum, avec maintien du saut d’index. Des espoirs ont été fondés sur la concertation, entre autres dans le cadre d’un tax-shift, un virage fiscal qui devait conduire à une fiscalité plus juste. Ce tax-shift a cependant constitué une nouvelle attaque contre notre pouvoir d’achat et un nouveau cadeau aux grandes entreprises. La concertation n’a rien rapporté et lorsqu’un tout petit quelque chose risquait d’être imposé via la concertation, le gouvernement l’a systématiquement balayé. Il suffit de penser aux corrections pour les fins de carrière ou à la disponibilité des chômeurs âgés. Pour les attaques les plus dures telles que la suppression de la semaine de 38 heures et du sursalaire, on n’a même plus organisé de concertation. En 2015, à l’exception du mois d’octobre (avec la manifestation de plus de 100.000 personnes du 7 octobre et la grève générale à Liège-Huy-Waremme le 19 octobre), les mobilisations se sont limitées à des actions “thématiques” sans perspectives ni enthousiasme.

    La fin du premier plan d’action en 2014 a été décevante pour beaucoup de militants. Mais nous ne devons pas en oublier les éléments positifs : le caractère progressif et constructif des actions qui nous a renforcés, les mobilisations offensives qui ont attiré d’autres couches et mis l’opinion publique de notre côté, le fait qu’avec nos actions, nous avons pu faire vaciller le gouvernement. Beaucoup ont vu le potentiel de ce mouvement, ce qui a entrainé une désillusion d’autant plus grande quand celui-ci n’a pas été réalisé.

    Capital_fgtb_socialismebeLe nouveau plan d’action démarre aujourd’hui des expériences et acquis du plan d’action de 2014. La base des syndicats s’est élargie, le nombre record de candidats lors des élections sociales (132.750 !) le confirme. C’est plus de candidats qu’en 1979, après la première vague de protestation contre le début de la politique d’austérité néolibérale avec, entre autres, les grèves du vendredi de 1977 contre le gouvernement orange-bleu (sociaux-chrétiens et de libéraux) Tindemans – De Clercq qui est tombé sous la pression sociale. Il a alors fallu attendre 1981 avant qu’un nouveau gouvernement de droite n’essaie de reprendre le fil néolibéral. Depuis, de nombreux bastions industriels ont disparu, mais malgré tout, cette année, il y a quand même eu plus de candidats aux élections sociales. L’implication dans les syndicats semble plus grande aussi. Ainsi, une étude du bureau d’intérim Randstad établit que 53 % des travailleurs se sentent fortement impliqués dans le syndicat, contre 44 % lors des élections précédentes de 2012. Ceci est aussi le résultat du caractère constructif du plan d’action de 2014.

    Nous pouvons aujourd’hui continuer à construire sur base de l’expérience d’une lutte offensive grâce à laquelle nous avons permis à nos revendications de trouver un large écho en entraînant de nouvelles couches avec nous. Fin 2014, un sondage de VTM et du Knack indiquait que 85 % des Flamands étaient en faveur d’une taxe sur les richesses et 55 % disait comprendre la protestation syndicale. Lors des manifestations et grèves, les jeunes ont toujours montré leur soutien – c’était certainement le cas à Gand où un mouvement contre l’augmentation du minerval a été construit – tout comme le secteur socio-culturel avec, entre autres, Hart boven Hard / Tout autre chose. Dans une lutte offensive, ce qui nous unit est plus évident que ce qui nous divise.

    Après le plan d’action de 2014, la question se pose de savoir comment avoir plus de contrôle sur notre lutte, de sorte qu’elle ne soit pas stoppée ou mise en stand-by d’en haut. La proposition que nous faisions déjà en septembre 2014 par rapport aux assemblées du personnel pour discuter du plan d’action et le voter n’a pas seulement pour but d’accroître l’implication lors des actions. Cela pose également la question de savoir qui prend la responsabilité des actions et donc aussi de les arrêter. Nous pourrions ainsi consolider la base active plus large des syndicats et la mettre pleinement à profit.
    En 2014, le gouvernement a vacillé. Juste avant la grève générale du 15 décembre, selon un sondage de La Libre et la RTBF, seulement 20 % étaient encore favorables au gouvernement Michel, 43 % défavorables et 39 % indécis. En ce qui concerne le gouvernement flamand, il y avait plus de personnes en sa défaveur (29 %) qu’en sa faveur (28 %). Nous savons qu’avec un gouvernement thatchérien qui après chaque coup, essaie de se remettre d’aplomb pour frapper d’autant plus fort, la concertation ne mène à rien.

    Laisser le gouvernement aller à son terme en espérant un mieux après les prochaines élections signifie que, dans le contexte actuel de problèmes économiques, nous laissions encore passer des années d’austérité. Et le résultat en est incertain. La direction syndicale britannique a suivi cette stratégie, mais les conservateurs de Cameron ont gagné les élections suivantes et ont poursuivi la politique d’austérité. Nous ne pouvons courir ce risque en Belgique, l’enjeu de notre protestation doit être la chute du gouvernement. Quel que soit le gouvernement qui viendra ensuite, il devra tenir compte d’une classe ouvrière plus consciente. En résumé : nous devons mieux nous organiser pour maximaliser l’implication et renforcer le mouvement, mais aussi directement renforcer notre contrôle démocratique de la lutte. Nous pouvons pour cela traduire le mécontentement dans un large mouvement de masse dans le cadre d’un plan d’action constructif par lequel nous chasserons le gouvernement de droite et la politique d’austérité par la grève. Celui qui lutte peut perdre, celui qui ne lutte pas a déjà perdu.

    Grève générale : “si votre bras puissant le veut, il peut arrêter les rouages”

    Sous la surface, le mécontentement de larges couches de la population grandit. Dans le même temps, la rhétorique dominante des médias établis et traditionnels est particulièrement à droite. Certains en ont déduit qu’il y aurait une droitisation et que la base pour les actions et les points de vue syndicaux serait limitée. Si nous nous basons sur les médias, c’est plausible et cela a assurément un certain effet. Mais le mécontentement latent face aux énormes inégalités et à l’austérité qui mine sans cesse notre niveau de vie ne disparaît pas parce qu’on n’en parle pas dans les journaux.

    En fait, il y a une polarisation avec un fossé croissant entre la rhétorique dominante et ce que de larges couches de la population vivent et pensent. Les partis établis qui se disent de gauche, comme la social-démocratie (PS, SP.a) et les verts regardent surtout vers le haut et s’adaptent facilement à la rhétorique de droite. Cela les isole du mécontentement largement porté et rend particulièrement difficile la possibilité de le traduire politiquement.

    Au travers de nos actions, certainement dans le cadre d’un plan d’action crescendo étalé sur plusieurs mois, nous pouvons rendre conscients de nombreux éléments inconscients. Chaque mouvement de lutte est riche de leçons et de nouveaux militants qui font en sorte que nos revendications et préoccupations puissent être mises en avant à plus grande échelle. Une grève générale constitue un point culminant et montre en effet que les travailleurs sont à même de mettre l’économie à l’arrêt. Sans notre force de travail, leur capital ne vaut rien. ‘‘Si votre bras puissant le veut, tous les rouages sont à l’arrêt” était le slogan de la grève des chemins de fer néerlandais en 1903.

    Dans le contexte actuel, l’accent doit surtout être mis sur le caractère unifiant d’une grève générale : nous faisons grève tous ensemble, pas secteur par secteur ou région par région. Avec une grève générale, cela va plus loin que ça. Cela signifie une mobilisation de la classe ouvrière contre les capitalistes et contre l’état capitaliste, même si les participants à la grève n’en sont pas pleinement conscients. Une grève générale met en effet l’ensemble du système à l’arrêt et fait en sorte qu’il devient clair que les travailleurs, la classe ouvrière, sont capables de prendre la société en mains.

    Lors d’une grève générale de longue durée dans laquelle des comités de grève organisent l’approvisionnement, cela s’accentue encore davantage. Nous avons alors deux pouvoirs : le pouvoir capitaliste paralysé et l’embryon d’un nouvel état ouvrier. La bourgeoisie ne se laissera jamais dessaisir du pouvoir sans réaction ; nous devrons être organisés et en finir avec toutes les armes possibles de l’état capitaliste. Une grève générale aujourd’hui est surtout destinée à montrer la force et la solidarité du mouvement ouvrier. Cela peut entraîner des couches qui auparavant n’étaient pas prêtes à l’action. De plus, on peut tirer beaucoup de leçons de cette lutte, des expériences pratiques sont toujours plus parlantes. Il faut en faire quelque chose : construire un rapport de forces par lequel, via des grèves générales, nous pourrons arriver à une rupture avec le capitalisme et commencer la construction d’un autre système, une société socialiste.

    Une alternative politique propre au mouvement ouvrier

    Chasser le gouvernement et la politique d’austérité par la grève est possible. Mais après ?

    Un retour à un gouvernement de centre gauche dirigé par la social-démocratie qui mène la même politique à un tempo moins élevé n’est pas une alternative réelle. Naturellement, le gouvernement qui suit la chute de son prédécesseur sous la pression des travailleurs devra faire attention. Après la chute du gouvernement Tindemans – De Clercq en 1977, il a fallu quatre ans avant qu’un gouvernement ne vienne avec l’intention de mener les mêmes attaques. Après la chute du gouvernement Martens – Verhofstadt en 1987 sous la pression de la protestation contre le plan Ste-Anne en 1986, les libéraux ont disparu du gouvernement pour plus de 10 ans. Un gouvernement qui suit un gouvernement chassé par la grève – même si finalement cette chute est teintée de communautarisme comme ce fut le cas en 1977 et 1987 – doit tenir compte d’une classe ouvrière plus consciente.

    L’ambition du mouvement ouvrier ne doit pas se limiter à chasser une politique de droite par la grève. Nous devons mettre en avant nos propres alternatives et construire nos propres instruments politiques pour les faire aboutir. Dans le monde entier, de nouvelles forces de gauche naissent qui mettent à l’agenda la question d’une autre politique. Il suffit de penser à Syriza (Grèce), Podemos (Espagne), Jeremy Corbyn (Grande-Bretagne) ou Bernie Sanders (États-Unis). Chez nous aussi, l’ambition d’arriver à une force capable de traduire politiquement nos revendications et nos préoccupations à grande échelle doit être présente.

    La progression du PTB/PVDA aux élections fait en sorte qu’enfin, une voix de gauche radicale résonne au parlement. Cela permet, au moins, au point de vue des travailleurs épuisés ou des personnes qui ont du mal à joindre les deux bouts d’arriver jusqu’au parlement. Le PTB se fixe aujourd’hui très fort sur une approche électoraliste : ceux qui ne sont pas satisfaits de la politique actuelle doivent voter pour le PTB la prochaine fois de sorte qu’il y ait trois ou quatre parlementaires de gauche supplémentaires. Dans le meilleur des cas, ceux-ci pourront peser sur la politique. Voici le constat posé. Pour les élections communales, cela s’est traduit à Anvers, dans un appel à un “cartel de gauche” avec le SP.a et Groen. Nous comprenons le souci de beaucoup d’en finir avec la politique de “l’empereur De Wever”, mais faut-il pour autant limiter l’ambition de la gauche à n’être qu’un petit partenaire des partis qui optent pour la même politique d’austérité à un tempo plus lent ?

    Nous pensons que l’ambition du mouvement ouvrier sur le terrain politique doit être plus grande. Le plan d’action ne peut se limiter à stopper le gouvernement et l’austérité, nous devons, dans les entreprises, en rue, dans les quartiers, unir les forces par lesquelles nous pourrons imposer une autre politique. Une campagne comme celle de Sanders montre le potentiel d’un parti qui casse avec la politique de Wall Street. Une initiative ferme en ce sens de la part des syndicats, qui soit ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, du PTB et d’autres forces de gauche radicale éveillerait un enthousiasme écrasant et redessinerait en quelques mois le paysage politique de notre pays.

    Une société socialiste

    Après des années d’offensive néolibérale, un mécontentement croissant contre les inégalités et les conséquences de l’austérité est présent.

    Toutefois, la conscience de larges couches de la population reste marquée par l’offensive idéologique des néolibéraux, en particulier après la chute des dictatures staliniennes du bloc de l’Est. Ces régimes étaient des caricatures du socialisme, l’absence de démocratie ouvrière a constitué un frein absolu aux économies planifiées bureaucratiquement. Mais leur disparition à la fin des années 1980 a tout de même eu un effet négatif sur le mouvement ouvrier, une “alternative existant réellement” disparaissait en effet, ce qui a alimenté la propagande de ceux qui disaient qu’il n’y “pas d’alternative” possible au capitalisme.

    Cela joue jusqu’à aujourd’hui un rôle sur la détermination de la conscience. Il n’y a pas encore de large soutien pour une société socialiste comme alternative concrète au chaos du capitalisme. Au travers de mouvements, on constate la colère à l’égard de ce système, mais alors que la situation est bien mûre pour une autre société, la conscience à cet égard est encore hésitante. Cela laisse l’espace au développement de toutes sortes de visions et pratiques plutôt utopiques qui font plutôt penser au premier développement du mouvement ouvrier au 18e siècle.

    Pour les socialistes, il convient d’approcher positivement le potentiel d’un nouvel éveil à la recherche d’alternatives. Nous devons y donner un contenu de manière conséquente en mettant l’accent sur la force du mouvement ouvrier organisé capable de mettre le système à l’arrêt et poser la base pour une société dans laquelle les moyens existants sont utilisés pour satisfaire aux besoins et nécessités de chacun et dans laquelle il est décidé démocratiquement comment la société doit être gérée. C’est la société socialiste du futur pour laquelle nous nous battons. Participer à la construction du PSL est la meilleure garantie d’avancer dans la direction que nous décrivons dans ce dossier.

    SocialistWorld

  • Les travailleurs de Bpost en action contre le libéralisation et la privatisation

    13 juin – Journée de grève nationale de Bpost

    Libéralisation et privatisation : Aubaine pour la direction et les actionnaires, enfer pour le personnel et le service

    La FGTB et la CSC ont déposé un préavis de grève pour le 13 juin à Bpost. La raison immédiate, ce sont les négociations secrètes de ces trois derniers mois entre Bpost et PostNL. Même si elles ont échoué, la colère du personnel est énorme. Il craint une nouvelle dégradation du statut et des conditions de travail. Un très grand nombre d’autres dossiers sont encore en suspens.

    Model 9 : Journal d’information et d’action de postiers combattifs // PDF

    Le travail est invivable depuis Georoute. Les rondes sont trop déséquilibrées. La diminution du volume des lettres est compensée par une augmentation du volume des paquets. Avec l’acquisition de PostNL, les choses auraient encore été pires alors que le personnel manque déjà pour gérer correctement le volume actuel. Le courrier sans adresse, à l’instar des réclames (les dépliants hebdomadaires d’Aldi notamment), est nombreux.

    Dès septembre, les horaires de nombreux bureaux de poste seraient encore réduits mais la flexibilité des guichetiers serait accrue avec des fermetures plus tardives. Les facteurs auxiliaires ne sont pas considérés comme du personnel à part entière, en gagnant moins ainsi qu’en bénéficiant de moins de congés et d’aucune prime linguistique. Le nombre d’intérimaires augmente. Pour les postiers, la charge de travail est double : faire son travail et assister de nouveaux intérimaires quasiment chaque semaine. La direction pensait augmenter l’efficacité du service en précarisant ainsi les contrats de travail, mais elle a frappé à côté de la plaque. Cette méthode nous a fait perdre trop d’expérience.

    Avec les horaires irréguliers, de plus en plus de postiers doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail. Certains commencent à 3 ou 4 heures du matin. Les services de nuit sont modifiés afin d’être éliminés au fil du temps. Ce travail ne disparaît pas, il est déplacé vers les postiers. Ces derniers subissent une grande pression pour prester de nombreuses heures non rémunérées afin de finir leurs tournées. La flexibilité a également augmenté pour les conducteurs de camions Bpost, poussés à adopter des trajets qui évitent la taxe kilométrique.

    Les nouvelles fiches de paie sont un désastre. Les régularisations arrivent avec un mois de retard. Par manque de calcul clair, le pécule de vacances est payé en mai, mais chez certains, les impôts et les cotisations sociales doivent être déduites avec un mois de retard. Il y en a qui se sont retrouvés en juin avec 100 ou 140 € de moins à cause d’erreurs dans ces calculs. La prime de productivité accordée au personnel est réduite, mais les actionnaires ont plus de dividendes. Ce sont pourtant les postiers – pas les actionnaires ou la direction – qui font le boulot dans des conditions qui se détériorent.

    Le gouvernement et la direction ne manquent jamais de le souligner: depuis la libéralisation, Bpost est devenue très rentable. Des managers comme Johnny Thijs sont devenus très riches et les actionnaires peuvent chaque année compter sur de plus généreux dividendes. Aucune surprise si cela aiguise l’appétit des politiciens et des «investisseurs». Cela se fait au détriment des conditions de travail mais aussi des utilisateurs. Depuis Georoute, la fonction sociale du facteur n’existe plus que sur papier. Plus le temps d’aller voir nos aînés et de vérifier si tout est OK. Le nombre de personnes âgées isolées retrouvées plusieurs jours, voire semaines, après leur décès ne cesse d’augmenter. Le temps manque même pour remettre un colis ou un recommandé. Pour l’usager, la libéralisation signifie de prendre congé et de se rendre au point poste soi-même.

    Pour faire un succès de cette grève, il faut organiser des réunions du personnel. Le personnel peut ainsi y être informé, mais aussi participer à la discussion sur les diverses problématique de nos lieux de travail. Il faut exiger des contrats de travail décents, plus de personnel, de meilleurs horaires avec les primes associées (sans début de service dans la nuit de dimanche à cinq heures du matin pour éviter de payer la prime), la participation à l’organisation du travail (en particulier lors des modifications) ! Les assemblées permettent aux syndicats de mobiliser pour le plan d’action. En plus de la grève des postiers du 13 juin, la FGTB appelle à la grève générale le 24 juin, avec le soutien de certaines centrales de la CSC. Les problèmes de Bpost ne sont pas exceptionnels mais similaires à ceux d’autres secteurs. La solidarité dans l’action contre ce gouvernement austéritaire est nécessaire!

  • Le gouvernement perd sa majorité – il est temps de le faire chuter

    degageLe sondage réalisé à la mi-mai par VTM, RTL, Het Laatste Nieuws et Le Soir confirme que la contestation se développe. Tous les partis du gouvernement perdent des plumes, particulièrement la N-VA et le CD&V. Les plus grands gagnants sont le Vlaams Belang qui regagne une partie de l’électorat de la N-VA, et le PTB qui devient le troisième parti en Wallonie avec plus de 13 % des voix ! Le PS ne profite pas de son rôle dans l’opposition fédérale et continue de perdre du terrain. Trop associé à la politique néo-libérale, ce dernier a perdu toute crédibilité en tant qu’alternative de gauche. Il suit le même chemin que le PS français.

    Par Els Deschoemacker, édito de l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Le gouvernement fédéral s’est fixé l’objectif de modifier l’ADN de la Belgique en voulant faire passer des contre-réformes brutales sans tenir compte de la concertation sociale. Il risque néanmoins de se retrouver bloqué par la résistance sociale qui se développe rapidement aujourd’hui, tout comme avec le mouvement de grèves de 2014.

    Le rejet de cette politique se généralise plus largement qu’auprès de la base syndicale. La classe des travailleurs est la plus grande victime de la politique d’austérité et elle est descendue dans les rues dès le coup d’envoi de cette version belge du gouvernement de Margareth Thatcher. Mais même parmi des couches de la classe qui ont moins l’habitude de critiquer les orientations politiques, le mécontentement se fait entendre de plus en plus fortement. Même les magistrats risquent de rejoindre les protestations. Le tsunami austéritaire et son sillage de manque d’investissements et de personnel bloquent tant l’accès à la justice que la qualité des procédures.

    La grève des agents pénitentiaires mais aussi celle des ouvriers de SAS (sous-traitant de Volvo à Gand) ont fait voir une détermination et une combativité inédites. Cela illustre la confiance et l’idée que des victoires importantes sont nécessaires et possibles en s’organisant dans la lutte. Propositions après propositions ont été rejetées par un vote optant en faveur de la poursuite de la grève. Au moment de l’impression de ce journal, nous ne savons toujours pas ce que les agents pénitentiaires vont obtenir, mais le ministre Geens, tout d’abord opposé à la moindre concession, a déjà mis sur table trois propositions ouvrant ainsi la voie à de plus grandes concessions vis-à-vis du nombre d’agents et à des investissements dans l’infrastructure, revendications parmi les plus importantes pour les grévistes.

    Les dirigeants des grandes entreprises prennent peur de ce mécontentement grandissant à la base de la société et de son organisation. Ils appellent le gouvernement à prendre les choses en main et à agir en technocrate. Herman Daems, ancien professeur d’économie de la KU Leuven et aujourd’hui président de cette même université, membre de plusieurs conseils d’administration, se plaint ouvertement du modèle belge de concertation sociale : ‘‘Nous vivons dans un modèle de concertation aux nombreux groupes d’intérêts, ce qui fait qu’aucune décision claire ne peut être prise. Tout le monde dit que le gouvernement belge doit faire des priorités, mais quand il le fait, la moitié du pays crie que ce sont des mauvaises priorités. C’est un État fatigué. (…) Ce n’est pas une conséquence de l’augmentation des compétences des Régions, mais du modèle de concertation avec plusieurs partenaires sociaux, groupes d’intérêts, etc.’’ (1) Ce sont toujours les contrôleurs aériens, les bagagistes, les syndicats policiers, ceux qui demandent plus de sécurité, qui sont attaqués dans les médias. Ce sont toujours les agents pénitentiaires ou les cheminots qui sont accusés de prendre en otage toute la société pour la défense de leurs propres intérêts.

    Mais qui prend qui en otage ? Nous ne vivons pas dans un ‘‘État en faillite’’, mais dans un ‘‘système en faillite’’ qui échoue à garantir à la majorité de la population une vie décente avec un revenu convenable, un travail, un logement, une pension et des soins de santé. Quand une forme de protestation s’élève et refuse de courber l’échine, c’est que la majorité sociale n’a plus d’autres choix. Dans le cas des bagagistes, c’était même simplement pour exiger le paiement correct de leurs salaires.

    Les sondages illustrent que les recettes des partis capitalistes sont dépassées. Le paysage politique n’est divisé que sur la manière de continuer sur cette voie. Certains plaidaient même l’abolition pure et simple des organes de concertation démocratique pour assurer une dictature plus directe des intérêts du capital !

    Mettre au pouvoir une politique dans les intérêts de la majorité, c’est le véritable enjeu auquel on fait face. La première tâche du plan d’action est de mettre sur place un mouvement de masse pour faire tomber le gouvernement. Ce gouvernement n’est plus capable de résister à un mouvement de grève de quelques jours ou semaines. La question la plus importante qu’il faut, dès maintenant, commencer à discuter est celle de l’alternative politique à défendre : un gouvernement dans l’intérêt des travailleurs appliquant un programme qui place les leviers économiques de la société sous son contrôle et qui les utilise au service de la classe des travailleurs.

    Ce gouvernement est fini. Pas parce qu’il n’est pas efficace ou incapable, mais parce qu’il ne sert que le capitalisme belge. L’intérêt ‘‘commun’’ dont il se réclame souvent n’est rien de plus que l’intérêt de la classe capitaliste. L’État est de plus en plus démantelé pour n’être réduit qu’à ça. L’opposition à cette logique ne va que croître !

    (1) Le Knack, 18 mai 2016

  • Bruxelles. Piquet de grève au CPAS de Saint Gilles

    saintgilles01saintgilles02Ce mardi 7 juin, la section de Saint Gilles de la CGSP ALR (Administrations Locales et Régionales) a organisé une journée de grève qui a commencé par un piquet devant le CPAS de Saint Gilles où s’est réunie une trentaine de personnes. Parmi les gros sujets du jour: la réforme des pensions et la loi Peeters. En effet, l’objectif à long terme du gouvernement est de baisser les pensions publiques pour les “harmoniser” avec le privé, une notion très perverse d’harmonisation. Le résultat sera que les travailleurs du public devront travailler plus pour avoir 300€ de pension en moins ! La loi Peeters est d’autre part un catalogue des horreurs qui toucherait tout le monde. L’ensemble de ces mesures vise à libéraliser le marché du travail et à supprimer toute contrainte pour l’employeur, et ça sera écrit dans la loi ! Le travailleur qui se plaindra sera menacé de licenciement !

    Par Marisa (Bruxelles)

    Le prochain arrêt de la journée était le CAFA (Centre d’Accompagnement et Formation pour Adultes) où quelques travailleurs sont sortis pour rejoindre l’action de sensibilisation. Fin de matinée, une assemblée générale du personnel a pris place au Home Le Tilleuls RLT, pour organiser la grève du 24 juin, avec participation des travailleurs de différents sites et services. Le choix de faire une action sur Saint Gilles est symbolique, car la pression faite aux travailleurs ne vient pas seulement du gouvernement fédéral, elle est exercée à tous les niveaux de pouvoir, le régional et le local aussi. Les travailleurs des administrations locales constatent le manque d’informations et leur rétention de la part de l’employeur. Il y a aussi des problèmes vis-à-vis de la prévention au travail: manque des places dans les bureaux, températures inadéquates sur les lieux de travail, manque de formation pour les membres du CPPT,… Dans ce même Home, le personnel a été exposé à des fibres d’amiante pendant des années et cela a pris 3 ans pour changer l’installation !

    saintgilles05L’ensemble de cette action est une première depuis des années. C’est une initiative très réussite pour commencer à restaurer des habitudes syndicales dans la commune, pour se rassembler et prendre de décisions collectives quand quelque chose ne va pas.

    Les services publics ne vont pas bien, c’est certain. Les missions des services publics sont menacées à cause de la privatisation (en cours dans le nettoyage, la cuisine et les services techniques) et par des années de sous-investissement et de coups budgétaires, également du fait du gouvernement Di Rupo. Plus que jamais, nous devons les défendre. La seule solution est de se manifester, de construire le rapport de forces en étant nombreux et déterminés lors de la grève du 24 juin. Reprenons ce qui nous appartient !

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  • Pour les pompiers aussi la coupe est pleine! Manifestation à Namur

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    Plusieurs centaines de pompiers venus de diverses zones de secours de Wallonie ont manifesté ce mercredi matin à Namur contre le manque de moyens et de personnel et contre la réforme des services d’incendie, un an après le passage en zones. Les pompiers, rejoins par d’autres travailleurs des services publics et notamment des agents pénitenciers, se sont rassemblés sur le parking de l’Acinapolis à Jambes pour partir en manif dans les rues de Namur et jusqu’au Parlement wallon.

    Des représentants syndicaux ont rencontré les partis politiques présents au Parlement et ont rapporté les discussions en fin de manif. Mais la colère était encore très grande parmi les pompiers qui exigent davantage que des promesses et des “responsabilisations” et demandent des actions plus dures, pour réellement obtenir notamment du personnel supplémentaire et de l’infrastructure et du matériel adéquat.

    Le texte ci-dessous est issu du tract distribué par le PSL à cette manifestation, dont vous pouvez également voir quelques photos.

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    MANQUE DE MOYENS HUMAINS ET TECHNIQUES, MANQUE DE DIALOGUE SOCIAL ET DE COMMUNICATION, ABSENCE DE PLANS DU PERSONNEL, ABSENCE DE R.O.I., ABSENCE DE POLITIQUE DE SÉCURITÉ ET DE BIEN-ÊTRE DANS LES ZONES… POUR LES POMPIERS LA COUPE EST PLEINE !

    Il aura fallu la catastrophe de Ghislenghien pour que les politiciens se bougent et écrivent enfin la réforme tant espérée de la sécurité civile.

    Malheureusement, un an après sa mise en application il est clair qu’elle a été bâclée et manque terriblement de moyens ! Une grande partie de nos casernes tombent en ruine ou sont rongées par les rats (courage et honneur aux collègues de Tubize). Nous n’avons vu aucune aide promise aux volontaires venir, au contraire cela devient de plus en plus pénible d’accorder une vie civile, familiale et de pompier ! Du côté des pros, nous perdons nos primes et nos différents acquis gagnés par le passé ! Les recrutements se font rares et le manque de personnel est énorme ! Certaines casernes pros n’ont assez d’hommes que pour un seul charroi complet. S’il y a deux interventions importantes en même temps c’est tant pis pour la population ! La limite des 24h/semaine est en train de tuer certains postes volontaires. Etc, etc, etc.

    La Fédération Royal des Sapeurs-Pompiers de Belgique était sensée nous défendre lors de la négociation de la réforme. Elle a juste baissé son pantalon. Marc Gilbert a eu « sa » réforme et est passé colonel avec 5000€/mois.

    QUE FAIRE ? LUTTER ET S’ORGANISER !

    pompiers06Organise une assemblée du personnel ou de ton équipe dans ta caserne et élaborez un cahier de revendications. Constituez des groupes coordonnés entre plusieurs casernes pour organiser des actions devant les conseils communaux et conseils de zone. Le personnel volontaire peut désormais se syndiquer. Malheureusement nos délégués et secrétaires sont habitués aux pros et ne savent pas encore comment travailler et mobiliser avec des volontaires. Nous appelons tous les volontaires voulant s’organiser à adhérer et/ou à se proposer comme délégué auprès de la cgsp, la csc-service public et le slfp pour qu’elles défendent l’ensemble des pompiers !

    Il est clair pour chacun de nous que nous souffrons des mêmes problèmes que les autres membres de la sécurité civile, policiers et militaires. Manque de personnel, coupe dans les budgets, méconnaissance du terrain de nos dirigeants, etc. C’est la pitoyable conséquence d’années d’économies. Un «Etat en faillite»? Ce n’est pas l’Etat qui est en faillite, c’est ce système où les riches deviennent plus riches au détriment de la collectivité, des travailleurs (tant du secteur privé que du public) et des usagers. Nous sommes surpris que le personnel des services publics ait tenu le coup si longtemps dans ces circonstances. Au lieu du «changement» promis, ce gouvernement n’a fait que suivre la politique d’austérité de ses prédécesseurs, mais à un rythme infernal. Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé une occasion à saisir pour renverser la vapeur et arrêter l’austérité dans les services publics !

    En tant que sapeurs-pompiers nous avons aussi notre rôle à jouer dans cette lutte. N’oublie pas le regard de peur chez les politiciens quand ils voient une équipe de pompiers en tenue de feu complète avec des autopompes manifester au centre-ville. N’oublie pas les applaudissements des civils quand nous rejoignons un piquet de grève ou une action syndicale.

    Nous pouvons renforcer le mouvement actuel et nous devons nous montrer solidaires de la grève générale du 24 juin. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

    Rappel: la présence de rollovers est un signe précurseur d’un embrasement généralisé éclair… Soyons les rollovers !

    Manifestation des pompiers à Namur

  • Le CD&V a échoué à donner au gouvernement l’illusion d’un ‘‘visage social’’

    LoiPeetersAu Rerum Novarum (événement annuel fêtant l’encyclique du même nom), le président de la CSC Marc Leemans s’en est pris au gouvernement Michel, car il protège les puissants et sabote le dialogue social. Certains militants ont même crié des slogans explicitement orientés contre le CD&V, le partenaire politique traditionnel de la CSC. Le ministre de l’Emploi Kris Peeters s’auto-proclamait jusqu’ici représenter le ‘‘visage social’’ du gouvernement. Mais il était absent de la célébration. Il faut dire que quelques semaines plus tôt à peine, le 20 avril, 10.000 manifestants de la CSC s’étaient réunis à Bruxelles pour protester contre la ‘‘Loi Peeters’’ et les autres nouvelles mesures antisociales du fédéral.

    Après le premier plan d’action de 2014, un vote serré a eu lieu à la CSC pour décider d’arrêter le mouvement. L’acceptation d’une maigre norme salariale avait été approuvée à condition d’organiser de nouvelles actions. Un espace avait été ouvert à la concertation et beaucoup d’espoirs étaient placés en Kris Peeters. Plus d’un an après, Marc Leemans doit lui-même reconnaître que cela n’a servi à rien. Même quand un accord est trouvé entre les patrons et les syndicats, le gouvernement s’y oppose. Leemans explique : ‘‘Chaque accord des partenaires sociaux a subi le rejet de Michel I. Concernant les fins de carrière. L’accord social. La disponibilité des chômeurs plus âgés. La flexibilité. Et, plus récemment, le grand projet des partenaires sociaux au côté des mutualités concernant l’emploi des malades et des invalides.’’

    Le tax-shift (virage fiscal) avait été annoncé comme une mesure destinée à faire contribuer les plus fortunés. Ce fut au final un nouveau cadeau aux patrons, payé par les travailleurs ordinaires. La discussion sur le ‘‘travail faisable’’ a été détournée pour accroitre la flexibilité des travailleurs pour les presser comme des citrons. L’abolition de la semaine de 38 heures est au centre de ce qui est maintenant connu sous le nom de ‘‘Loi Peeters’’.

    Peeters est l’un des nombreux visages antisociaux de ce gouvernement. Son comparse de parti Geens fait pareil à la Justice. La politique d’austérité conduit à une colère énorme chez presque tous les acteurs du secteur, des agents pénitentiaires aux magistrats. Est-il étonnant que de plus en plus de syndicalistes de la CSC critiquent le CD&V ? En Flandre Occidentale, l’ACV-Metea (CSC métal et textiles) a appelé le CD&V à ‘‘tirer la prise du gouvernement’’. Cette centrale syndicale a noté que les déclarations des dirigeants du CD&V à l’occasion du Rerum Novarum ont été accueillies avec dérision ‘‘parce que les politiciens au Parlement ne joignent pas les actes à la parole et les capitalistes peuvent partir en toute sécurité’’. L’ACV-Metea fait notamment remarquer que le CD&V participe à une politique qui nous ramène ‘‘à l’époque du prêtre Daens’’ (prêtre catholique flamand, désireux d’aider la classe ouvrière miséreuse des années 1880 à Alost dans leur lutte sociale contre Charles Woeste).

    Contre ceux qui veulent nous ramener au temps de Woeste, nous devrons reprendre la tradition de Daens et nous organiser dans la lutte, y compris politiquement.

  • Liège : Concentration rouge à la gare des Guillemins

    liege_rassemblement_0606_01Ce lundi 6 juin à midi, plusieurs centaines de syndicalistes se sont réunis à l’Esplanade des Guillemins à Liège pour un rassemblement destiné à dresser quelques perspectives dans le cadre du nouveau plan d’action syndical contre Charles Michel et sa clique. La CGSP wallonne a récemment annoncé viser explicitement au renversement du gouvernement. L’essentiel des militants présents étaient membres de la CGSP, mais on trouvait aussi quelques travailleurs du privé parmi lesquels des métallos, qui ont déposé un préavis de grève vendredi dernier pour couvrir tous types d’actions mené ces prochains mois, jusqu’au 31 décembre. Quelques syndicalistes agents pénitentiaires de la CSC étaient aussi au rassemblement, au côté de leurs collègues.

    Avant les prises de paroles, nous avons pu entretenir de nombreuses discussions avec les syndicalistes, dont la majeure partie revenait tout juste d’Assemblées du personnel sur leur lieu de travail qui avaient permis de tâter le pouls de la base. A certains endroits, celles-ci furent de réelles réussites avec une participation impressionnante.

    Nous avons pu remarquer une fois de plus quel fut l’impact du plan d’action de 2014 sur le renouvellement de certaines délégations. Des syndicalistes même récents sur leur lieu de travail ont véritablement émergé de la lutte et ont renforcé ou carrément remplacé des délégations qui portaient plus sur leur dos le poids de la période passée, moins portée sur la confrontation ouverte avec le pouvoir en place. Une toute nouvelle déléguée terminait ainsi avec humour le récit de son début d’expérience à la tête de la représentation syndicale «les 45 heures, pour l’instant, on les réalise chez nous, et même plus, mais c’est pour organiser notre combat !» On ne répétera jamais assez les efforts et les sacrifices que les militants combatifs réalisent pour la protection de nos droits.

    Nombreux étaient les travailleurs impatients d’entendre les prises de parole afin de voir quelles perspectives présenter ensuite à leurs collègues. Est-ce que la colère est présente sur les lieux de travail ? Oui, ce n’est pas ça qui manque. Mais en divers endroits, c’est le danger du doute qui s’installe. Ira-t-on jusqu’au bout ? La chute du gouvernement est-elle possible (personne ne se demandait si elle était souhaitable…) ? Comment Passer l’épreuve de l’été ? Comment les choses se passent-elles chez les collègues des autres services publics ? Et dans le privé ? Aux pieds des escaliers de la gare transformés en tribune improvisée comme c’est maintenant la tradition se trouvaient les agents pénitentiaires, dans le combat de longue haleine inspire le respect. 42 jours de grève ! A leur côté, quelques cheminots, dont la grève de plus d’une semaine a été suspendue jusqu’au 13 juin au soir. Mais est-il possible d’entrainer ses collègues dans une telle bataille à d’autres endroits ? Pour beaucoup de militants, il reste encore à convaincre autour d’eux, même si la progression du ras-le-bol n’est plus à démontrer.

    Une lame de fond demandeuse d’actions

    liege_rassemblement_0606_02Toutes ces questions ne remettent pas en cause la combativité de la base. Interrogé dans L’Avenir, le directeur de la Form’Action André Renard (FAR) Bernard Bolly a d’ailleurs précisé qu’il existe au sein de la FGTB “une lame de fond” demandeuse d’actions, située principalement à Liège. “Et c’est cette lame de fond qui est en train d’apparaître aujourd’hui”.”

    Les prises de parole des responsables syndicaux ont commencé par un hommage aux victimes du dramatique accident ferroviaire survenu hier soir à Saint-Georges-sur-Meuse. Trois personnes sont décédées, parmi lesquelles un militant de la CGSP, et 9 personnes ont été blessées. Par la suite, quelques points de la longue liste des horreurs du gouvernement Michel ont été énumérés, et il a été plus concrètement question de l’agenda à venir.

    Un appel a été lancé pour partir en grève dans les services publics demain, certains sont partis en grève à partir du rassemblement, certains lieux de travail seront encore à l’arrêt par la suite. Ainsi, dans diverses communes, il est question de faire grève ce mardi, ce mercredi et ce jeudi. Les modalités d’actions divergeront certainement en fonction de la tradition syndicale instaurée sur le lieu de travail, à certaines places il faut encore convaincre pour dépasser le noyau dur de la délégation syndicale. Lundi prochain, le 13 juin, un plan d’action spécifique aux services publics sera présenté dans la perspective de la grève générale nationale des secteurs public et privé à l’appel de la FGTB le 24 juin prochain. La CSC-Enseignement et la CNE ont déjà annoncé leur participation à cette nouvelle journée de lutte.

    Le 13 juin, ce sera aussi la date de la grève des travailleurs de Bpost et des cheminots, qui ont suspendu leur grève vendredi dernier afin de laisser les grévistes souffler un peu, financièrement et physiquement. Les médias ont beau clamer haut et fort que l’activité des grévistes se limite aux barbecues, la réalité est celle d’un combat usant par nature.

    A la suite de la concentration, une bonne partie des participants s’est dirigée vers le Tour des Finances toute proche, qui a été pacifiquement vidée de ses travailleurs.

    Jusqu’à la chute du gouvernement !

    Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Vous pouvez le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant vos collègues de participer à la grève générale du 24 juin ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

    => Notre tract distribué au rassemblement d’aujourd’hui : La coupe est pleine ! Mobilisez avec nous pour la grève du 24 juin

  • La coupe est pleine ! Mobilisez avec nous pour la grève du 24 juin

    lacoupeLa politique antisociale du gouvernement Michel ne passe plus. Un groupe professionnel après l’autre monte aux barricades. Gâter les riches en plumant les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés et les invalides, voilà la base de sa politique. Michel & Co perdent en légitimité et le climat social pour se débarrasser de ce gouvernement se développe.

    Tract en version PDF

    Au plus tard le 24 juin, tous les secteurs, public et privé, feront grève ensemble à l’initiative de la FGTB et de quelques centrales CSC. Notons aussi le 29 septembre. Nous manifesterons alors massivement à Bruxelles en préparation à la grève générale du 7 octobre en front commun syndical. Cela offrira la possibilité aux secteurs qui sont encore un peu en retrait de se joindre au mouvement, mais cela ne doit pas être non plus l’occasion de contrôler de manière stricte un élargissement spontané du mouvement à la base.

    Des investissements ? 62 milliards au Luxembourg !

    Le gouvernement, le front des patrons, les grands groupes de presse et les institutions internationales continuent à marteler que les économies sont nécessaires pour restaurer la compétitivité des entreprises. En même temps, ces mêmes entreprises sont pillées par des managers grassement payés et des actionnaires cupides. Investir ? A la suite de Luxleaks, de Swissleaks et des Panama-papers, il apparaît maintenant au grand jour qu’en 2014, les entreprises belges ont transféré 62 milliards d’euros au Luxembourg. C’est presque l’entièreté du budget de la sécurité sociale!

    Le fils à papa De Croo veut répéter à la SNCB ce qu’il s’est passé avec Belgacom et bpost. La privatisation a été un succès pour les actionnaires et la direction, mais pas pour le personnel qui a fortement été réduit, les conditions de travail et la qualité du service. De Croo a-t-il pris la peine de compter le nombre de burn outs et de dépressions ? Depuis géoroute, le postier a-t-il encore l’occasion de sonner chez des personnes âgées pour voir si elles ont besoin d’aide ? Attend-il un peu quand il livre un colis ou un envoi recommandé ou retrouvez-vous simplement un avis de passage dans la boîte ? Votre liaison téléphonique se coupe-t-elle régulièrement comme cela a récemment été le cas chez Telenet ? Et votre facture n’a-t-elle pas commencé à ressembler lentement mais sûrement à un billet de loterie avec lequel on ne gagne jamais ?

    Les dirigeants syndicaux conciliants débordés par la base

    Les éclusiers, aiguilleurs du ciel, bagagistes, agents pénitentiaires et cheminots n’acceptent plus la situation. Sont-ils sélectionnés à l’engagement sur base d’une spécificité génétique qui ferait qu’ils entrent constamment en action ? Ou serait-il possible qu’il y ait de bonnes raisons derrière leurs grèves ? Apparemment, il n’y a plus que les syndicats qui se posent cette question. Pas étonnant que tous les sondages mènent campagne contre les syndicats. Alors que le gouvernement perd de sa légitimité, son grand ennemi – les syndicats – en gagne sans cesse.

    La situation est à ce point critique que les syndicats qui se montrent trop conciliants sont de plus en plus fréquemment débordés par la base. Aviez-vous déjà entendu parler de “l’ordre des aiguilleurs du ciel” ? Le syndicat libéral francophone des agents pénitentiaires se vide littéralement depuis qu’il a signé l’accord avec Geens. Encore une chance que les syndicats francophones ne puissent pas recruter en Flandre parce que sinon les branches flamandes se seraient peut-être vidées aussi. Nous conseillons à certains dirigeants syndicaux flamands de ne pas se laisser aveugler par l’idée que les travailleurs flamands veulent plus d’organisation et de structure avant de partir en action. Le mécontentement y est aussi profond que n’importe où ailleurs dans le pays et la combativité y est comparable.

    Freiner ce gouvernement ? Pour cela, il doit tomber !

    Le gouvernement sort tout ce qu’il a en magasin. Les grévistes sont systématiquement trainés dans la boue dans la presse. Leur salaire est jeté en pâture. Même l’armée est envoyée en “mission humanitaire” dans les prisons, comme si le gouvernement ne savait pas que les conditions y sont inhumaines depuis plus de 20 ans. On menace et brandit des sanctions mais si, entre-temps, rien ne change aux conditions, ce n’est qu’un gain de temps. Les magistrats, les pompiers, les chauffeurs de bus des TEC wallons, le secteurs des soins flamand, les fonctionnaires francophones qui paient les salaires des enseignants, les postiers et le secteur du Métal wallon et bruxellois sont soit en action soit ont déjà annoncé qu’ils seront en action dans les prochains jours. Curieux de savoir ce que les dockers feront après le référendum sur leur statut…

    Le gouvernement essaie de faire son temps mais ce n’est pas un hasard si la FEB prévient que faire chuter le gouvernement n’est pas une solution. Elle voit le ciel menaçant. Celui qui croit que ce gouvernement reviendra sur ses mesures est naïf ou de mauvaise volonté. Ce gouvernement connaît une composition unique, ne pas en tirer profit pour, comme dirait Michel, “changer l’ADN de la Belgique” n’est pas une option. Ce n’est qu’en faisant chuter ce gouvernement que nous pourrons stopper ses mesures. C’est une nécessité absolue pour beaucoup de travailleurs qui croulent déjà sous une pression insupportable.

    Que peux-tu faire ?

    A part les riches, tout le monde est visé par le gouvernement. La plupart ne s’en rend compte qu’une fois touchés eux-mêmes. Cependant, on prend peu à peu conscience que ce qu’endurent les cheminot(e)s n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend tous. Isolés, nous sommes faibles mais tous ensemble nous constituons une force irrésistible.

    Mettez une affiche à votre fenêtre et parlez à vos voisins. Les étudiants peuvent rendre une visite aux grévistes ou faire une action de solidarité. On peut organiser des assemblées du personnel au travail ou demander au délégué de le faire. On peut y donner des explications mais surtout présenter le plan d’action de sorte qu’il soit porté par une décision collective qui ne pourra être stoppée par la direction syndicale sans protestation. Réfléchissez à comment organiser un piquet et préparez des revendications pour un fonctionnement de l’entreprise et du secteur dans l’intérêt de toute la communauté et pas du profit.

    Il y a une alternative

    La FEB prétend qu’il n’y a pas d’alternative à son programme du toujours plus de compétitivité. Pourtant, il y en a une : une société basée sur la solidarité. Mais on n’en discute et on n’y réfléchit pas suffisamment. Cela devra certainement comporter une diminution du temps de travail sans perte de salaire, le rétablissement complet de l’index, la défense et le relèvement des pensions, le rétablissement des prépensions et de toutes les allocations. Les politiciens et les dirigeants syndicaux qui prétendent qu’il ne faut pas faire chuter le gouvernement maintenant le font parce que, malgré leur rhétorique, ils ne sont pas prêts à donner forme à cette alternative.

    L’imposer exige, en effet, une rupture des syndicats belges avec leurs “partenaires” traditionnels et une initiative politique audacieuse, ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autres forces de la gauche radicale, y compris le PSL. Nous sommes convaincus qu’une telle initiative éveillerait un enthousiasme écrasant et qu’en quelques mois, le paysage politique de notre pays pourrait être redessiné comme la campagne de Sanders le fait aux USA, l’élection de Corbyn comme président du Labour en Grande-Bretagne ou la collaboration de Podemos et Izquierda Unida (gauche unie) en Espagne. Cependant, si le mouvement ouvrier n’offre aucune alternative, les populistes et l’extrême-droite utiliseront le mécontentement pour se renforcer, comme c’est le cas en Autriche. Les sondages indiquent déjà un retour du Vlaams Belang.

    Tu ne veux pas attendre les bras croisés mais aider à construire une société solidaire, démocratique et socialiste pas seulement en paroles ou dans un avenir lointain mais dès aujourd’hui ? Prends contact avec le PSL !

  • Après le 24/05 et le 31/05: continuons à construire le mouvement, jusqu'à la chute du gouvernement !

    Bilan_31mai15.000 personnes, francophones et néerlandophones, ont manifesté à l’appel de la CSC à Bruxelles tandis que diverses actions ont eu lieu à Gand, Anvers, Mons, Charleroi, Liège, Namur,… A Bruxelles et en Wallonie, la CGSP avait également appelé à la grève. Le mécontentement est profond parmi la population. Même les magistrats partent en action ce mois de juin pour la première fois depuis… 1917 !

    Pour la CGSP wallonne, il faut «en finir avec ce gouvernement», ce 31 mai n’avait de sens qu’en représentant une étape vers la «chute du gouvernement». A Liège, à la fin de la journée, les responsables syndicaux se sont exclamés de la tribune improvisée à la gare des Guillemins: «Ce gouvernement de crapules et de salauds doit partir!» Lors de la manifestation nationale du 24 mai déjà, ce sentiment était plus largement présent qu’auparavant. Comme nous l’expliquait alors une militante de la CNE: «il faut renverser le gouvernement. Je l’ai toujours dit. Mais avant, il fallait en convaincre mes collègues. Aujourd’hui, c’est l’argument décisif pour les mobiliser : cette fois-ci, on ne veut pas faire pression, on va jusqu’au bout !» La centrale francophone des employés de la CSC appelle d’ailleurs à rejoindre l’appel à la grève des secteurs privés et publics lancé par la FGTB pour le 24 juin. Cette centrale n’est plus la seule à la CSC.

    Eugène Ernst, de la CSC-Enseignement, a ainsi déclaré à la presse: « nous allons faire crever ce gouvernement qui ne nous entend pas », particulièrement remonté par le projet du gouvernement de réduire de 15% la pension des enseignants. On parle d’une économie de pas moins de 400 millions d’euros dans les pensions des fonctionnaires… La CSC-Enseignement a annoncé ce 31 mai qu’elle participerait à la journée de grève générale nationale de la FGTB du 24 juin.

    « Jamais une grève n’a fait plier un gouvernement »

    ls212C’est ce que titrait fièrement La Libre au lendemain de la journée d’action et de grèves du 31 mai… en nuançant tout de suite concernant les années ’70 et le gouvernement Tindermans. Dans sa lettre ouverte à l’attention des grévistes, l’administrateur délégué de la FEB Pieter Timmermans a d’ailleurs ouvertement fait référence aux grèves massives qui étaient parvenues à faire tomber le gouvernement Tindermans. Le même jour, un article du Soir parlait de l’année 1990 «quand les enseignants firent reculer le pouvoir politique».

    Et nous nous souvenons tous du plan d’action crescendo de l’automne 2014, quand à partir de la manifestation du 6 novembre (la plus grande manifestation syndicale depuis 1986) a suivi une tournée de grèves par provinces en front commun et tous secteurs confondus (qui fut un succès tant en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie) pour finir par la grève générale nationale du 15 décembre. Le gouvernement a alors sérieusement vacillé. Il en aurait fallu peu pour qu’il tombe. Cette fois-ci, une nouvelle occasion nous est offerte, une occasion à ne pas gâcher.

    Un fossé de combativité entre la Flandre et la Wallonie ?

    Les médias de masse n’ont cessé de s’en prendre aux syndicat dès l’annonce du nouveau plan d’action avec la traditionnelle accusation de «prise d’otages», en réalisant des reportages sur «l’argent des syndicats» les assimilant presque à des mafias, en dénonçant la protection «exagérée» des délégués syndicaux,… Mais ce type d’offensive a de plus en plus de mal à faire mouche.

    Il est vrai que les choses sont plus difficiles en Flandre. Mais, selon le dernier Grand Baromètre RTL/IPSOS/Le Soir (20 mai 2016) 52 % des Belges soutenaient la manifestation du 24 mai (64 % des Wallons, 55 % des Bruxellois et 45 % des Flamands). Aujourd’hui, ce chiffre serait encore plus élevé. Et c’est de toute manière davantage de soutien que ce dont dispose le gouvernement dans les derniers sondages. Pas moins de 93 % des Belges estiment que Kris Peeters a tort quand il dit que nous vivons tous au-dessus de nos moyens. A peine 7% des Belges approuvent Charles Michel quand il parle de l’effet positif de la politique gouvernementale sur le pouvoir d’achat. 66 % des francophones estiment que leurs conditions de vie ont baissé, tout comme 54 % des Flamands.

    Une large majorité de la population trouve toujours que les syndicats sont cruciaux pour défendre leurs droits (81 % des francophones et75 % des Flamands). Et souvenons-nous qu’au lendemain du plan d’action de 2014, un sondage avait dévoilé que 87 % des Flamands étaient favorables à un impôt sur la fortune.

    Selon un sondage réalisé par iVox et le quotidien Het Nieuwsblad, 60% des Flamands et 68% des francophones estiment que l’austérité n’est pas équitablement répartie. Plus de 60% pensent que le gouvernement fédéral aurait pu éviter les grèves par le dialogue, mais c’est justement ce que le gouvernement ne veut pas. Il veut au contraire nous museler par la limitation de notre droit de grève.

    La meilleure manière de mobiliser tout ce potentiel, c’est d’organiser notre colère audacieusement mais aussi minutieusement. C’est il y a exactement 80 ans, en mai 1936, qu’a commencé la grande grève contre le gouvernement Van Zeeland. Ce mouvement a forcé le gouvernement à démissionner, et le nouveau gouvernement a introduit la journée les congés payés et le début de la sécurité sociale. A l’époque aussi, c’était la crise. A l’époque aussi, il n’y avait « pas d’alternative». Mais tout cela a été obtenu parce qu’il ne restait aucun choix autre que la grève. Le slogan était alors: « Votre prénom est Wallon ou Flamand. Votre nom de famille est travailleur. ». Inspirons nous de cet exemple d’unité de classe contre le gouvernement et les patrons !

    Organiser la colère

    Les agents pénitentiaires entrent dans leur 6e semaine de grève tandis que les cheminots ont commencé la leur il y a plus d’une semaine. Un nouveau préavis a été déposé pour ces derniers en date du 13 juin, en même temps que les travailleurs de Bpost. Cela permettrait aux grévistes de respirer un peu financièrement, de tenir plus longtemps et surtout de gagner du temps pour convaincre leurs collègues.

    Michel Jacobs, secrétaire de la CGSP-Prisons a quant à lui expliqué qu’une caisse d’entraide s’est mise en place au sein du syndicat, alimentées par des autres centrales régionales et secteurs que les prisons. Lors de la manifestation nationale du 24 mai, beaucoup de grévistes ont abandonné leur lunch-paquet (équivalent à 10 euros) au secteurs des prisons. Les conflits qui nous attendent nécessitent de remettre à l’agenda les caisses de grèves et la solidarité avec les secteurs plus combatifs capables de créer une atmosphère sociale suffisante pour entrainer à leur suite les couches de travailleurs qui sont en colère, mais doutent pour entrer dans la bataille.

    Chez les agents pénitentiaires, chez les cheminots mais également ailleurs s’est développée la pratique des Assemblées générale du personnel. Organisées de manière régulières et démocratiques avec l’ensemble du personnel, celles-ci permettent de communiquer sur les motifs de la grève et de mettre au point des revendications claires tout en assurant que les piquets de grève soient plus massifs. En s’y prenant de la sorte, nous pouvons assurer que la prochaine grande étape, la grève du 24 juin, soit une réussite.

    Ce gouvernement n’arrêtera pas

    ‘‘Le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017.Ce sera une autre paire de manches’’a prévenu Kris Peeters. Il est question de0,9 % du PIB, soit 3,4 milliards d’euros. Les pistes évoquées pour trouver cette somme monstrueuse sont les pensions,la réforme de la loi sur les salaires et la compétitivité ou encore le financement des hôpitaux. Kris Peeters s’est également rendu à Paris ce mercredi 1er juin pour une réunion de la conférence ministérielle de l’OCDE. Il a déclaré avoir eu un entretient «inspirant» avec la ministre française du Travail Myriam El Khomri. Quel nouveau cauchemar naitra de cette inspiration ?

    Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Chaque travailleur peut le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant ses collègues de participer à la grève générale du 24 juin, ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement.

    Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

    Nos revendications

    • Stop à l’austérité et aux attaques antisociales contre les travailleurs et leurs familles !
    • Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure !
    • Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires
    • Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation !
    • Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT
    • Relèvement des pensions à minimum 75% du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois !
    • Stop à la chasse aux chômeurs, non à la chasse au bénéficiaires du RIS, non à la semaine des 45 heures ! Pas de dégressivité, pas de service à la communauté mais réduction collective du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
    • Pour la levée immédiate du secret bancaire et l’instauration d’un cadastre des fortunes !
    • Pour le renforcement de la lutte contre la grande fraude et l’évasion fiscales !
    • Pour le remboursement complet des 942 millions d’euros de cadeaux fiscaux aux multinationales (Excess Profit Rulings) ainsi que des autres cadeaux fiscaux de ce type (Intérêts Notionnels,…) !
    • Allons chercher l’argent là où il est : chez les super-riches et dans les paradis fiscaux !
    • Nous ne contrôlons pas ce que nous ne possédons pas : nationalisation du secteur financier sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers, sans rachat ni indemnité, sauf sur base de besoins prouvés, afin d’empêcher la fuite des capitaux face à une forte imposition des fortunes !
    • Pour le contrôle et la gestion démocratiques publics des leviers de commande de l’économie : nationalisation démocratique des secteurs clés de l’économie (sidérurgie, énergie,…) !
    • Pour une gestion rationnelle des ressources naturelles et de la production économique grâce à la planification démocratiquement élaborée de l’industrie et des services, seule manière d’assurer que l’économie soit au service des nécessités sociales de la population !
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