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Tag: 2e plan d’action contre Michel 1er
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Grève du 24/06: Quelques questions posées aux grévistes à Bruxelles
Ce vendredi 24/06 une grève générale s’est déroulée en Belgique à l’appel de la FGTB, rejointe par quelques centrales francophones de la CSC. Plusieurs camarades du PSL son intervenus sur les différents piquets de grève en y faisant une interview composée de quatre questions auprès des travailleurs.
1) Cette grève fait partie d’un plan d’action plus large avec des manifestations, des réunions du personnel et d’autres grèves. Que signifie cette grève, cette lutte, pour vous, sur cette entreprise ?
Pour Majiid, délégué CGSP à l’Atelier TGV de Forest, c’est toute la politique antisociale du gouvernement qui doit être visée. La flexibilité joue énormément à l’atelier. Le TGV roule jusqu’à 300 km à l’heure. On ne peut s’imaginer un accident à cette vitesse. Comme une voiture, les rames du TGV ont besoin d’entretien, mais l’enjeu est plus important encore. Les amortisseurs par exemple ne sont plus fiables après 3 ans. Beaucoup de pannes sont détectées en connectant l’ordinateur, d’autres sont exclusivement mécaniques. Aujourd’hui, le client met énormément de pression pour que les rames soient disponibles le plus vite possible. A ce rythme-là, impossible de garantir que des accidents ne se produiront pas d’ici les prochaines 5 années. Soyez-en certain, personne ne veut cela.

Photo : metallos.be (site des métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB) Pour Didier, travailleur de super transport, le mouvement a besoin d’un nouveau souffle pour rebondir et d’un meilleur dialogue entre les directions syndicales et la base des travailleurs ainsi qu’entre les travailleurs et les usagers.
Pour Philippe, travailleur à Audi Forest, c’est avant tout une lutte pour de meilleures conditions de travail avec par exemple comme revendication la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire pour avoir une meilleur qualité de vie et pouvoir accorder plus de temps à sa famille ou à soi-même.
Chez AutoVision, Amine nous donne une même vision de ce que représente la lutte à ses yeux et au sein de l’entreprise dans laquelle il travaille : pour une alternative politique et surtout pour une alternative sociale. Sur ce dernier piquet, nous avons même reçu un tract des travailleurs qui mettait en avant leurs propres revendications (plus de sécurité sociale, retour à la pension à 65 ans , fiscalité équitable et diminution collective du temps de travail).
2) Le gouvernement a déjà dit que, cet été, il annoncerait de nouvelles mesures d’austérité, pour environ 3 milliards d’euros. Pensez-vous que ce gouvernement est préparé à faire des concessions fondamentales ? Si non, pensez-vous que nous sommes capables de le faire tomber et de quoi avons-nous besoin pour cela ? Par exemple : la grande manifestation du 29 septembre et la grève du 7 octobre doivent-elles être le début d’un mouvement de grèves jusqu’à la chute du gouvernement ?
Majid rappelle que la veille de la grève, Olivier Chastel avait déclaré que cette dernière n’aurait aucun effet sur le gouvernement. Il pense donc qu’il faut des actions plus fortes, tous ensemble, comme lors des manifestations du 6 novembre 2014 et du 24 mai 2016. Il pense aussi que le 29 septembre et le 7 octobre, la CSC sera solidement présente elle aussi.
Pour Didier , aucune concession n’est possible avec ce gouvernement, qui n’est pas capable d’appliquer une politique juste et correcte. Il nous dit aussi que, pour lui, il est tout à fait possible de faire tomber le gouvernement , que cela a déjà été fait dans d’autres pays et que c’est aussi possible si les syndicats et militants se mobilisent encore plus et motivent leurs collègues ou/et proches.
Pour Philipe non plus, ce gouvernement ne fera aucune concession et, pour lui aussi, le travail de mobilisation est plus qu’important. Mais il développe aussi un point sur le fait que c’est aux grands patrons super-riches qu’il faut s’en prendre pour les obliger à redistribuer les richesses équitablement.
Pour Amine , tout dépend du rapport de force. S’il est assez fort, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de faire marche arrière. Ici, Amine nous dit que nous avons besoin de nous inspirer de ce qui a déjà pris place, en nous citant les révoltes du Maghreb , les Indignés d’Espagne et, plus récemment, le mouvement en France pour utiliser le mouvement de masse comme base de la lutte.
3) Nous pensons qu’il y a une grande base potentielle pour porter ces actions du 29 septembre et du 7 octobre s’il y a une bonne manifestation et une bonne mobilisation. Comment se déroulent la mobilisation, la discussion et l’organisation du plan d’action sur votre lieu de travail ? Avez-vous eu des réunions du personnel ? Cela pourrait-il être un moyen pour mobiliser encore plus vers septembre ?
Majid a déjà commencé à parler du 29 septembre et du 7 octobre. Lors des 8 jours de grève chez les cheminots, les assemblées du personnel étaient quotidiennes. Aujourd’hui, la présence au piquet est un peu moindre puisqu’il fallait bien permettre aux grévistes de souffler en mettant un petit pas en arrière. Pourtant, beaucoup sont restés chez eux, à peine 3% des cheminots sont au boulot à Bruxelles.
Dans l’entreprise ou travail Didier, l’information circule bien et les délégués syndicaux et militants font bien leur travail. La plupart du temps, une bonne partie du personnel est tenue au courant des différentes grèves et manifestations. Didier pense donc que , comme d’habitude , la mobilisation sera faite pour la manifestation du 29 septembre et la grève du 7 octobre.
Philippe nous dit que des assemblées et des distribution de tract sont effectuées hors des heure de travail pour mobiliser le personnel. Il nous dit aussi qu’il faut qu’un travail fort soit fait par les syndicats, vert comme rouge, pour organiser de meilleures actions.
Chez AutoVision, les délégués syndicaux suivent généralement la centrale, tout en gardant une certaine indépendance interne sur le contenu de leurs tracts.
Les travailleurs d’AutoVision et d’Audi font également des assemblées du personnel une fois par an, et , plusieurs fois dans l’année chez AutoVision.
4) La question qui revient le plus, c’est de savoir quelle alternative existe si on fait tomber le gouvernement. N’a-t-on pas besoin aussi, du côté syndical, d’une arme politique dans les mains de la classe des travailleurs ? D’un parti de lutte qui pourrait être une plateforme pour les différentes tendance au sein du mouvement ouvrier, ouvert aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autre force de gauche radicale, y compris le PSL ?
Pour Didier, il serait bien que le syndicalisme revienne à une tradition plus révolutionnaire et d’avoir une « fédération » des travailleurs pour impliquer le plus de personnes possible dans la politique.
Phillippe, lui, nous dit qu’il serait important d’avoir un front de gauche qui défend et représente les travailleurs car il ne sera pas évident de faire tomber ce gouvernement qui s’en prend sans cesse aux travailleurs sans une solidarité et une union des différentes forces déjà présentes.
Il nous faut un gouvernement de transition, nous dit Amine, avec les syndicats et les forces de gauche et mouvement sociaux pour préparer un nouveaux gouvernement.
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Services publics. Et la RTBF dans tout ça ?
Nous sommes nombreux à enrager en voyant la manière dont nos luttes et nos inquiétudes sont traitées dans les médias traditionnels. Et, très souvent, la RTBF en prend pour son grade, elle qui ressemble de plus en plus à RTL… Cette situation, des travailleurs de l’entreprise publique la dénoncent eux aussi. Depuis le mois de février, ils se sont déjà réunis une dizaine de fois en assemblée générale du personnel à Bruxelles, en organisant le trajet des collègues des autres sites.
Au piquet de l’antenne de Liège, les grévistes ne décolèrent pas. ”La Loi Peeters, on connait déjà ça nous! On peut même bosser jusqu’à 50 heures suite à un accord pourri.” La situation est de plus en plus intenable et elle a déjà fait parler d’elle (lire notamment cet article de nos archives: “RTBF & précarité organisée”).
Aucun progrès social n’a vu le jour sans recourir à une forme de lutte pour le concrétiser
Les grévistes avaient particulièrement soigné leur communication en préparant des tracts spécifiques. Celui préparé pour la journée d’actions et de grève du 31 mai dans les services publics et distribué ‘‘dans la perspective de la grève générale du 24 juin’’ était toujours disponible le 24 juin. Son texte aborde très justement ‘‘le désinvestissement massif dans les services publics devient un mode de fonctionnement du pouvoir politique partout en Europe, nous devons réagir. (…) Partout dans la fonction publique, on supprime, par le non-renouvellement des départs de 5 travailleurs sur 5, les effectifs nécessaires à offrir au citoyen des services publics à la mesure des impôts qu’il paie pour en bénéficier. De la culture aux prisons en passant par la sécurité, les soins de santé et la protection sociale, chaque secteur se vide des moyens qui lui revenaient pour assurer ses missions et du personnel nécessaire à faire fonctionner ses services.’’
Mais il rajoute d’emblée les problèmes spécifiques à la RTBF : ‘‘moins de personnel stable puisque celui-ci restera limité à 1970 ETP, équivalents temps plein, (dont 59 ETP de personnes en Contrats à durée déterminée), moins d’activités, car nous ne pourrons pas relevé tous les défis de l’évolution numérique et médiatique avec si peu de personnel pour faire vivre 3 chaînes de TV, 5 chaînes de radio (avec de la radio filmée) en plus des médias sociaux, et enfin moins de diversité et moins de productions propres puisqu’il faudra bien sous-traiter des émissions et des services pour ceinturer de force le corset budgétaire qui nous donnera une apparence financière présentable…’’ Il se terminait enfin par ces mots: ‘‘aucun progrès social n’a vu le jour sans recourir à une forme de lutte pour le concrétiser’’.
L’impact positif des assemblées générales pour impliquer le personnel
Un autre tract spécifiquement préparé pour le 24 juin parle du climat difficile à la RTBF ‘‘qui résulte d’une bonne dizaine d’années d’économies et de réduction de moyens, dénoncées par la succession d’assemblées générales qui ont eu lieu au cours de ces derniers mois.’’ Il raconte aussi qu’en prévision du mouvement de grève CGSP du 24 juin, aucune réquisition de personnel ne serait pratiquée pour réaliser le programme convenu avec les organisations syndicales. ‘‘Le personnel de la RTBF, qui est censé pouvoir être partiellement réquisitionné dans le cadre des obligations de programme minimum du média public, pouvait donc se déclarer en grève sans qu’une partie des travailleurs soit obligée d’être présente. La direction a, sans doute, estimé que les organisations syndicales ne parviendraient pas à convaincre suffisamment de travailleurs de participer à cette grève. Elle s’est trompée !’’ La direction a donc dû unilatéralement revenir sur un accord passé en comité d’entreprise quelques jours plus tôt et limité d’autorité une grève qui lui a fait tellement peur pour ses conséquences.
Les grévistes sont convaincus que cette participation plus importante au mouvement découle naturellement de la succession d’assemblées générales qui a pris place ces derniers mois. La confiance ébranlée de la direction face à la force potentielle d’une grève à la RTBF est un signal fort pour le personnel qui est de bon augure pour la suite du plan d’action à la rentrée, avec la manifestation nationale en front commun du 29 septembre et la grève générale nationale du 7 octobre.
Au côté de leurs camarades, les syndicalistes de la RTBF défendront de ‘‘ramener le paquebot RTBF dans les eaux du service public de qualité. Avec des programmes de qualité, du personnel attaché à l’entreprise (la fin de la présence d’une agence d’intérim au sein de l’entreprise), la fin de l’externalisation et une diminution importante des postes hiérarchiques intermédiaires qui se sont multipliés ces dernières années.’’
Arrêter notre lutte, ce serait accepter le retour aux conditions sociales du passé
Enfin, un troisième tract était à disposition en abordant le thème plus vaste du droit de grève sous le titre : ‘‘Adapter le droit de grève au 21e siècle ? La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat.’’ Il déclare notamment : ‘‘Vous qui êtes confrontés aux désagréments de la grève générale, ou qui manifestez votre solidarité à nos côtés pour défendre ‘‘autre chose’’, ne pensez pas que ce conflit social soit d’un autre âge… ! Qui et quoi combattre, et comment le faire, sont des questions légitimes. (…) Il reste parfois difficile de se positionner, mais un petit rappel s’impose : le ‘‘droit au travail’’ n’existe pas de la façon dont l’entendent ceux qui veulent justifier l’interdiction des ‘‘piquets de grève’’. En effet, si un droit absolu au travail existait, le fait d’être sans emploi constituerait alors la violation d’un droit, puisque l’Etat aurait à garantir objectivement et individuellement le droit à chacun d’obtenir un emploi adapté à ses compétences.’’ Très correctement, l’argumentation développée se termine ainsi : ‘‘Arrêter notre lutte, ce serait accepter le retour des conditions sociales du passé !’’
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Café syndical à Liège : “Comment renverser ce gouvernement de malheur?” Ce mercredi 29 juin, 18h30,
au Centre culturel “Le Zénith” (15, Rue Jean d’Outremeuse, 4000 Liège). Venez partager vos expériences et envisager la préparation d’un automne chaud contre Michel 1er avec des militants syndicaux et notamment GUSTAVE DACHE, vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën et a également très activement participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61.[divider]
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Grève du 24/06. Namur: les délégations motivées veulent repartir au combat
«Les jours de grèves générales, ici, tout est toujours bloqué. Faire tomber le gouvernement ne me semble pas impossible mais pour ça, on va avoir besoin de tout le monde, et surtout de ne plus s’arrêter en cours de route pour des excuses…» Les paroles de ce militant syndical dans le secteur des carrières illustrent bien l’état d’esprit qui régnait sur les piquets de grève en région namuroise vendredi. Bien que le nombre de piquets fut plus faible que lors du plan d’action national mené en 2014, l’ambiance et la combativité y était toujours au rendez-vous.Par Pierre (Namur)
Quelque soit le secteur, les grévistes avançaient la nécessité d’un plan large et dans la durée pour s’attaquer sérieusement au gouvernement. «24 heures de grève, tout le monde sait que ça ne sera pas suffisant», nous dit ce délégué de Delhaize particulièrement motivé à l’idée de mobiliser pour les 29 septembre (manifestation nationale en front commun) et 7 octobre (grève générale nationale en front commun) prochains. Sur le parking, une trentaine de grévistes discutent devant l’entrée qui a été bloquée «très facilement» ce matin. Environ 80% du personnel y travaille avec des temps partiel alors «la flexibilité à outrance et la loi Peeters, on connaît…»
De l’autre côté de la ville, c’est un Colruyt qui a, pour la première fois, fermé ses volets. La permanente CNE nous explique pourquoi le blocage du magasin était prioritaire à ses yeux : la chaîne vient de licencier de manière totalement abusive un délégué syndical de Bruxelles, malgré le nombre scandaleusement faible de ses travailleurs délégués !
A l’hôpital St Luc de Bouge aussi, le piquet a rarement été aussi important. Ici les travailleurs distribuent des tracts aux collègues et aux patients qui pénètrent dans l’hôpital. Chacune de ces personnes est invitée à signer une pétition contre un nouveau projet de la ministre de la santé De Block, qui vise à diminuer le nombre de jours de repos supplémentaires dont peuvent profiter les travailleurs en fin de carrière dans ce secteur où la pénibilité physique du travail est particulièrement importante. La délégation syndicale avait proposé à la direction de l’hôpital d’organiser la grève à l’avance (dans les hôpitaux, le service minimum est nécessaire), mais celle-ci avait refusé ! Un barrage filtrant a donc été mis en place. Arrivé sur place, un huissier menace les grévistes de 1000€ d’astreinte par personne… Le barrage filtrant a été levé, mais l’action continue.Plus tôt dans la matinée, se tenait un rassemblement de militants FGTB namurois – tous secteurs confondus – devant l’Union des Classes Moyennes. Pas de piquet pour eux donc, mais des discussions motivantes en groupe.
Devant la prison ou la gare, par contre, la mobilisation n’était pour une fois pas au rendez-vous. La fatigue des dernières luttes et une certaine amertume des accords qui ont été conclus n’y sont sans doute pas pour rien. Pourtant les agents pénitentiaires et les cheminots avec qui nous avons eu contact nous ont dit être les premiers à souhaiter la chute du gouvernement. Bien qu’ils n’étaient pas en rue cette fois-ci, une mobilisation préparée suffisamment à l’avance avec une communication et des objectifs clairs pour la suite du plan d’action pourrait bien les remettre de nouveau en action. C’est ce à quoi les affiliés, délégués et militants que nous avons rencontré ce vendredi vont s’atteler d’ici au 29 septembre.
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Mons-Borinage. Moins de piquets qu’attendu, mais clarté sur l’objectif de la grève
A Mons et dans le Borinage, l’appel à la grève de ce 24 juin a été moins suivi que lors d’échéances précédentes, mais des piquets bloquant voire filtrant étaient tout de même organisés sur certaines entreprises, surtout dans les zonings industriels.Une équipe de militants du PSL s’est rendue sur des piquets du zoning de Ghlin-Baudour. Un blocage y était effectué notamment sur NGK Ceramics où notre tract et nos propositions pour construire le mouvement pour après l’été ont reçu un très bon accueil. Nous avons également pu y vendre plusieurs exemplaires de notre mensuel Lutte Socialiste. Des blocages étaient également organisés par les délégations FGTB devant AW Europe et le centre de distribution de H&M, où étaient également présents quelques délégués et militants de la CSC.
Certaines délégations avaient fait le choix de laisser passer les travailleurs non-grévistes, après leur avoir distribué un tract et discuté de l’importance de reconstruire un mouvement le plus fort possible pour septembre et octobre. C’était notamment le cas chez Baxter à Lessines, où nous avons également pu faire une visite de solidarité. Tout au long de la journée, les discussions allaient clairement dans le sens de reconstruire un mouvement aussi fort qu’en 2014, un mouvement capable de renverser le gouvernement Michel par la grève et l’action collective.
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Ce vendredi 24/06, la journée de grève a été bien suivie sur le site de Lonza Braine. Plusieurs délégués et membres du personnel étaient présents pour mener à bien le piquet et mettre l’usine à l’arrêt. Cette action, menée conjointement par la CNE, la FGTB et la CSC, a été bien suivie par le personnel. A l’issue d’assemblées et de réunions d’informations sur le contenu de la loi Peeters, une écrasante majorité des ouvriers et employés ont adopté le plan d’action et se sont mis en grève.
L’ambiance au piquet était enthousiaste et constructive, et les yeux étaient rivés sur la suite du plan d’action, avec les 29/09 et 7/10 qui devront être utilisés pour élargir la mobilisation, aussi dans le reste du zoning, et accroître notre rapport de force contre le gouvernement Michel.

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[PHOTOS] Grève du 24/06: tournée des piquets à Liège
Quelques photos (de Julie, Cathy et Simon) de la tournée des piquets de grève en région liégeoise à l’occasion de la grève nationale appelée par la FGTB dans le cadre du nouveau plan d’action syndical contre le gouvernement Michel.
Après la grève du 24 mai, comment poursuivre la construction du plan d’action vers la manifestation du 29/09 et la grève générale nationale du 07/10 ? Quelles leçons tirer des forces et faiblesses du plan d’action de 2014 et des débuts de ce nouveau plan d’action syndical ? Quelle place accorder aux Assemblées Générales du personnel dans la lutte ? Comment construire le soutien autour du noyau des syndicalistes les plus combattifs ?
Venez en discuter ce mercredi 29 juin, 18h30 au Centre culturel “Le Zénith” (15, Rue Jean d’Outremeuse 4000 Liège), avec des militants syndicaux de la FGTB et de la CSC et notamment GUSTAVE DACHE lors de notre café syndical “Comment renverser ce gouvernement de malheur ?”
Gustave est un vétéran du mouvement ouvrier à Charleroi. Métallo durant des années, il a été délégué à Caterpillar et à Citroën et a également très activement participé à la grande grève générale de l’hiver 1960-61. Il est l’auteur des livres “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61” et de ‘‘Témoignage pour un syndicalisme de combat anticapitaliste et démocratique’’ publiés par les éditions Marxisme.be.
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Attaque politique contre le droit de grève au port d'Anvers
Les autorités de la ville recourent aux forces armées du patronat
Au port d’Anvers, le droit démocratique de mener une action collective qui, selon la législation européenne, permet également la tenue de piquets de grève et inclut même les barrages routiers, a été violemment attaqué par la police en cette journée de grève nationale à l’appel de la FGTB. Les grands moyens ont été utilisés: différentes équipes de robocops, canons à eau et autres matériels peu communs. Dans quel objectif ? briser le droit de grève.
Rapport et photos de Geert Cool
Le conseil communal de droite et le gouvernement fédéral du même acabit veulent s’en prendre depuis déjà longtemps au droit de grève. Bart De Wever & Co n’ont pas pu supporter que la zone portuaire d’Anvers soit à nouveau bloquée par une action de grève, de façon responsable et organisée par un personnel formé pour assurer la sécurité dans cette zone industrielle. La grève nationale de la FGTB de ce 24 juin a donc été l’occasion de briser ce blocage par la répression. C’est effectivement ce qui a été fait. C’est aux syndicalistes de veiller à ce que cela soit éviter aux actions suivantes par une bonne évaluation de la situation.
Les quatre piquets organisés par la Centrale Générale dans la zone portuaire ont été brisés, un par un, par une force de police impressionnante. L’intervention était soigneusement préparée. Qui a donné les ordres pour sa préparation et son exécution? Qui assume la responsabilité politique de cette violation du droit à l’action collective? Le président de la FGTB-Anvers, Bruno Verlaeckt, a même été arrêté et détenu pendant quatre heures. Un pays où un dirigeant syndical en lutte contre la politique du gouvernement est arrêté par ordre de ce même gouvernement fait davantage penser à une dictature qu’à une démocratie. Ce gouvernement ne laisse non seulement pas de place à la concertation, il veut aussi décider de la manière dont la résistance sociale devrait se pencher sur sa politique: tranquillement et dans des endroits où personne ne le remarque. Dans une cellule de police par exemple.La droit de grève repose sur l’installation de piquets de grève. Même la mise en place de barrages routiers fait partie du droit à l’action collective. Le port d’Anvers connait depuis déjà des décennies des piquets de grève aux quatre points d’accès à la Scheldenlaan (l’avenue centrale). Ce 24 juin, les choses n’étaient pas différentes. La décision de les briser est une décision politique qui vise directement le droit de grève de tous les travailleurs. Cela n’a rien à voir avec la fluidité du trafic : tout était beaucoup plus calme avant l’intervention de la police. Les grévistes s’étaient assurés que tous ceux qui se trouvaient dans le port pouvaient le quitter, les files ne prenaient pas beaucoup de temps. L’intervention policière a duré longtemps, entrainant de longs embouteillages. Rien à voir avec le trafic donc. Mais tout avec une attaque contre le droit de grève.
Il faut riposter. Après l’été, de nouvelles grèves et manifestations suivront. Utilisons l’été pour soigneusement préparer nos actions et considérablement augmenter la mobilisation tout en réfléchissant à la meilleure manière de bloquer la zone portuaire toute entière sans être relativement facilement repoussés par la police comme ce fut le cas aujourd’hui. Quatre piquets avec une cinquantaine de syndicalistes chacun peuvent être vite dispersés. Mais des dizaines de piquets de grève similaires? Notre arme principale est notre nombre. Mobilisons la de manière optimale.
C’est sur base de la mobilisation et de l’organisation que nous avons arrachés nos droits démocratiques actuels, nous allons les défendre de la même façon contre les forces armées des patrons et ceux qui décident de les utiliser.
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Mobilisons la colère vers le 29 septembre et le 7 octobre!
24 juin – Pour nous débarrasser du gouvernement et de toute la politique d’austérité : Mobilisons la colère vers le 29 septembre et le 7 octobre !
Le texte ci-dessous est tiré du tract qui sera distribué dès ce soir par des militants du PSL à plus d’une centaine de concentrations syndicales et de piquets de grève dans tous le pays.
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Ce piquet est l’un des milliers qui constituent aujourd’hui le fer de lance de l’opposition au gouvernement Michel. Ce n’est que l’expression la plus visible de l’énorme colère provoquée par ses politiques inéquitables. Derrière chaque piquet se trouvent aussi nombre de travailleurs qui sont eux aussi en grève mais sont restés chez eux. Et derrière encore se trouve un plus grand groupe de gens en colère ou inquiets mais qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent pas ou ne veulent pas encore faire grève.
Tract du PSL // Tract en version PDF
Notre travail n’est donc pas terminé avec ce piquet. A partir de demain, la lutte se poursuit pour convaincre les collègues qui ne sont pas encore impliqués aujourd’hui de ne pas manquer le rendez-vous suivant. La prochaine grande mobilisation dans le cadre du nouveau plan d’action syndical sera le 29 septembre à Bruxelles. Avec une bonne préparation, cela pourrait à nouveau être une manifestation de masse de plus de 150.000 personnes. Si nous réussissons, vous pouvez être certain que le gouvernement, les patrons et les grands groupes de presse baisseront d’un ton. Nous pourrons alors complètement balayer le gouvernement par la grève du 7 octobre et des jours d’après. Alors ce ne sera pas seulement la FGTB et certaines centrales francophones de la CSC, mais tout le monde qui cessera le travail ensemble.
131 jours de grève / 1000 travailleurs
C’est officiel. Depuis l’arrivée en fonction de Michel jusque fin 2015, il y a eu 131 jours de grève pour 1000 travailleurs sur base annuelle. Il faut remonter 20 ans en arrière pour trouver un gouvernement qui a provoqué plus de grèves (Dehaene I). C’est logique. Le gouvernement s’est mis à la tête d’une offensive de casse sociale néo-libérale extrémiste tandis que les riches se font dorloter comme jamais. L’austérité pour investir ? Que les entreprises belges ramènent les 62 milliards qu’ils ont planqués en 2014 aux Luxembourg. Chez nous, la coupe est pleine.
Jusqu’où ? Au point que de nombreux travailleurs n’ont pas pu attendre les dates du plan d’action. Celui qui suit les médias dominants pourrait avoir l’impression que de nombreuses entreprises ne recrutent que des travailleurs génétiquement atteints d’une maladie qui les pousse à l’action: chez HR-Rail, bpost, les éclusiers, les aiguilleurs du ciel, les bagagistes, les agents pénitentiaires, les travailleurs sociaux, les chauffeurs de bus, les éboueurs, etc. Michel déclare que son gouvernement veut «changer l’ADN du travailleur belge», mais les grèves n’ont rien à voir avec la génétique.
Les grèves ne viennent pas de notre ADN
mais des conditions de travail insupportablesElles proviennent par contre de la pression constante sur nos conditions de travail et de vie. Dans d’autres secteurs également et dans la société dans son ensemble cette pression devient insupportable. Dans la prochaine édition de notre journal, Lutte Socialiste, nous laisserons la parole à quelques-uns de ces grévistes. Les médias traditionnels nous ont rabâchés les oreilles avec la nocivité des grèves. Ils parlent d’un virus à combattre par des restrictions au droit de grève. Nous cherchons au contraire quelles en sont les causes profondes et nous sommes convaincus que si les militants les expliquaient dans les entreprises, à des assemblées du personnel et dans des tracts, l’opinion pourrait rapidement basculer. Pourquoi ne pas découper ces interviews et les afficher aux panneaux syndicaux ?
Le PSL est très partisan des syndicats. Beaucoup de nos militants et sympathisants sont des syndicalistes respectés, ce qui a été confirmé par les résultats des élections sociales. Nous appelons chacun à activement s’impliquer dans les syndicats. Mais en tant que militants critiques nous voulons aborder quelques lacunes. Certains dirigeants syndicaux ne se battent pas pour l’opinion publique, ils s’y plient. Ils veulent à tout prix conclure des accords et perdent parfois de vue la pression qui retombe sur nos épaules dans les entreprises. Cela devient encore pire quand ces accords sont conclus sans que l’on ne demande leur avis aux travailleurs eux-mêmes. Nous sommes nombreux à être fatigués de ces barons qui, sans discussion avec la base, font sauter le front syndical ou, pire, qui injectent d’en haut la division communautaire dans le mouvement.
Nous comprenons la nécessité de fonctionner avec des représentants, des porte-paroles et des mandats, mais cela ne doit pas être instrumentalisé pour priver les membres de l’information et brider la liberté de débat et de travail en réseau. Le mouvement des travailleurs n’est pas une armée qui charge ou se retire sous les ordres de généraux. C’est une classe sociale où une position commune peut être forgée de la diversité d’opinions par le débat démocratique. A certains endroits, des assemblées du personnel sont organisées, de même que des réunions de militants dans quelques régionales, mais cela arrive trop peu et, souvent, uniquement pour informer, sans véritable débat.
Renverser le gouvernement…
Pour de nombreux travailleurs, c’est maintenant clair: ce gouvernement ne fera pas de concession. Il perdrait sa raison d’être. La seule chose qui marchera, c’est de le renverser. Pour le remplacer par quoi ? Les sociaux-démocrates et les Verts préfèrent que le gouvernement aille jusqu’à son terme et qu’il fasse autant de sale boulot qu’il peut. En France, leurs partis-frères appliquent la même politique de démolition sociale et ils n’y suscitent pas moins de résistance.
Le PTB/PvdA, seul véritable parti d’opposition de gauche au Parlement, ne cesse de répéter qu’il ne faut pas renverser le gouvernement. Pourtant, indépendamment de sa composition, un gouvernement qui prendrait fonction après que son prédécesseur soit tombé en conséquence des conflits sociaux devrait chanter sur un autre ton. Le PTB veut en revanche faire reculer Michel dans l’attente d’un «front populaire» avec le PS et les Verts dans 10 à 15 ans. Le PSL comprend bien l’aspiration à l’unité à gauche, mais pour rompre avec l’austérité, pas pour freiner la résistance sociale ou appliquer une politique de droite, comme Hollande ou Tsipras. De plus, les travailleurs ne disposent pas d’autant de temps. D’ici 2018, le gouvernement doit encore trouver 8 à 9 milliards d’euros pour équilibrer son budget. De nouvelles douloureuses mesures de casse sociale arriveront encore cet été et, si le gouvernement reste à flot, la loi Peeters passera. Même un nouveau saut d’index n’est plus à exclure.
… cela exige une alternative
Ainsi il semble que le mouvement des travailleurs ne dispose pas d’alternative au programme de compétitivité débridée de la droite pour les 10 prochaines années. Pourtant il existe bien : une société fondée sur la solidarité. Mais c’est à peine discuté et élaboré. Cela devra certainement comprendre la réduction du temps de travail sans perte de salaire, la restauration complète de l’index, la défense et l’augmentation des pensions, la restauration de la retraite anticipée et de toutes les allocations. Imposer cela n’exige pas un front mais au contraire une rupture des syndicats belges avec leurs «partenaires» traditionnels et une initiative politique résolue ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autres forces de la gauche radicale, dont le PSL.
Nous sommes convaincus qu’une telle initiative peut générer un enthousiasme débordant. Nous ne savons pas jusqu’où ils iront, mais la campagne de Sanders aux États-Unis, l’élection de Corbyn à la présidence du Parti travailliste en Grande-Bretagne et la coopération de Podemos et Gauche Unie en Espagne ont redessiné le paysage politique en un rien de temps. Si le mouvement des travailleurs ne propose toutefois aucune alternative, la droite populiste et l’extrême droite vont, comme en Autriche, instrumentaliser le mécontentement pour se renforcer. Les sondages avertissent déjà d’un retour du Vlaams Belang.
Vous ne voulez pas attendre cela, mais aider à construire une société solidaire, vraiment démocratique et socialiste, pas seulement en paroles ou pour un avenir lointain, mais dès aujourd’hui? Rejoignez le PSL.[divider]
Ne comptez pas sur les médias dominants pour parler correctement de nos luttes. “On ne mord pas la main qui nous nourrit”, comme le dit le proverbe, et cela vaut également dans les médias. C’est pourquoi des médias tels que le journal Lutte Socialiste et le site socialisme.be sont d’une grande importance.
Achetez Lutte Socialiste pour 2 euros ou prenez un abonnement d’essai: pour 5 euros, vous recevrez en plus les deux prochains exemplaires dans votre boîte aux lettres.
N° de compte : BE48.0013.9075.9627, Socialist Press
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Bruxelles : Mobilisation syndicale contre la réforme des pensions
Ce mardi 21 juin, quelques centaines de syndicalistes de la CGSP se sont réunis place Fontainas, devant les locaux de la centrale FGTB des services publics, pour se rendre ensuite vers les bureaux du ministre des pensions Daniel Bacquelaine (MR).Si les manifestants entendaient plus particulièrement dénoncer les projets du gouvernement Michel concernant les pensions, la colère des travailleurs est évidement dirigée contre toute la politique antisociale de ce gouvernement de droite dure.
Prochain rendez-vous : la grève générale de ce vendredi 24 juin à l’appel de la FGTB nationale, rejointe par certaines centrales francophones de la CSC.
Lire notre tract à ce sujet : La coupe est pleine ! Mobilisez avec nous pour la grève du 24 juin
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Questions/réponses: Comment assurer le succès du plan d’action ?
7 questions et réponses pour et par les syndicalistesLe plan d’action des syndicats n’est pas des moindres. Il n’aurait pas pu en être autrement. Si nous ne stoppons pas le gouvernement Michel, alors la casse sociale se poursuivra notamment avec la ‘‘Loi Peeters’’. C’est évident pour de nombreux syndicalistes. Mais parfois, cela mérite de prendre le temps de la discussion. Nous abordons ici différents thèmes et la manière dont les syndicalistes peuvent tenter d’y faire face.
Par Eric Byl
1) “Les syndicats ne font que se défouler, ils font semblant.”
Le sentiment que les contours d’un accord se dessinent dans les coulisses vit chez beaucoup de personnes. Le fait de devoir dépendre des médias pour apprendre qu’un accord a été trouvé concernant nos conditions de travail ou de salaire, comme nous en avons l’habitude,ne peut que renforcer cette impression. Une manifestation sans lendemain, c’est décevant.C’est vrai. Mais ce ne sera pas le cas cette fois-ci ! La manifestation du 24 mai fait partie d’un plan d’action vers la grève du 24 juin, il se poursuit après l’été avec une manifestation le 29 septembre et au moins une grève générale en front commun syndical le 7 octobre.
2) “Manifester et faire grève, ça sert à quelque chose ?”
La participation fait une différence. La manifestation syndicale du 6 novembre 2014 – la plus importante depuis 1986 – a fait baisser d’un ton les médias, les patrons et le gouvernement. Même les violences à sa marge – en grande partie provoquées et aggravées dans les médias – n’ont pas pu atténuer cet impact. Une faible présence consolide le gouvernement, une très forte affluence le déstabilise et renforce les mobilisations qui suivent. C’était très clair durant les grèves provinciales de novembre et décembre 2014 ainsi que durant la grève générale nationale du 15 décembre 2014. La campagne de dénigrement des médias n’avait pas réussi à empêcher les syndicats d’attirer à eux l’opinion publique. Malheureusement, nous n’avons pas renversé le gouvernement et il a pu par la suite progressivement restaurer sa position. Nous avons une deuxième occasion. Si, après les 80.000 du 24 mai, nous atteignons les 200.000 le 29 septembre, le gouvernement sera fortement ébranlé. Nous ne pourrons alors pas lui laisser le temps de souffler, il faudra continuer après la grève générale du 7 octobre jusqu’à sa chute.
3) “Je ne peux pas convaincre mes collègues de faire grève.”
Il est parfois difficile de pousser les collègues à la grève, surtout dans les hôpitaux, avec un service minimum qui nécessite généralement une plus grande présence qu’un jour normal. La direction et le gouvernement jouent aussi sur la compassion et l’envie de ne pas laisser les patients dans le pétrin. Un délégué syndical imaginatif avait contourné cela en organisant un arrêt de travail et une petite manifestation en boucle autour de l’hôpital. Les collègues en ont beaucoup parlé et jamais auparavant il n’y avait eu autant de participants de cet hôpital à une action syndicale.
Pendant la grève des fonctionnaires fédéraux, nous avons visité un piquet tenu par quatre délégués tandis que la quasi-totalité du personnel travaillait. Peut-être qu’il aurait mieux valu organiser une discussion sur la lutte à la cantine, couplée à un arrêt de travail. Plus de collègues auraient ainsi été impliqués et les chefs de bureau n’auraient pas disposé champ libre sur le lieu de travail, en l’absence des délégués présents au piquet. Un représentant syndical est aussi fort que le sont ses partisans. Parfois, cela nécessite de faire un pas en arrière pour être en mesure d’avancer par la suite.
4) “Mes collègues ne sont pas intéressés.”
C’est ce que nous avait dit un chauffeur de bus au moment de l’affaire Zheyun Yé il y a quelques années (plusieurs scandales de corruption dans le football belge). Nous avions convenu de découper les articles sur ce sujet dans le journal Het Laatste Nieuws et de les accrocher au tableau d’information syndical. Pour la direction, ce n’était rien, ce journal n’est très certainement pas un ami des syndicats. Et qui n’est pas intéressé par le football ? Mais à chaque fois que quelqu’un regardait ces articles, notre syndicaliste prenait position et engageait la discussion en disant que c’est pareil dans l’entreprise : c’est toujours le profit qui compte. Après plusieurs mois, les bases de la future délégation étaient posées.
Le taux de syndicalisation est élevé en Belgique, mais c’est moins le cas dans l’enseignement en Flandre. Dire que le patron ne recherche que les profits, c’est aussi moins évident. Les enfants ne sont pas des clients – ou du moins ce n’est pas encore le cas – et les parents sont des bénéficiaires de l’infrastructure de l’enseignement d’un autre calibre que les multinationales qui bénéficient du travail des sous-traitants, par exemple. Les autorités abusent de la situation pour culpabiliser les enseignants en grève. Prendre le temps d’expliquer les choses telles qu’elles sont y est encore plus important que dans de nombreux autres lieux de travail. Un délégué nous avait expliqué qu’il réagissait en mettant à jour le panneau syndical toutes les semaines avec des articles frappants de la presse populaire.
5) “Moi je veux bien, mais chez nous, il n’y a pas de tradition de lutte.”
Là où cette tradition existe, il faudra bloquer l’entreprise et le zoning industriel si possible, en impliquant activement un maximum de collègues. Mais une tradition syndicale, ça n’existe pas partout. C’est toujours le résultat de beaucoup de préparation et de durs combats. Ce n’est pas le cas chez vous ? Il est temps de commencer. En tant que délégué, vous devez être irréprochable dans votre travail. Vos collègues pourraient sinon penser que vous êtes là juste pour bénéficier de la protection des délégués et qu’ils doivent eux-mêmes faire une partie de votre travail. Ce serait ensuite un jeu d’enfant pour le patron de vous isoler et même éventuellement de vous jeter à la porte. Évitez de vous disperser en réagissant à tout, mais ne laissez pas non plus vos collègues dans le doute. Dites bien que vous vous occupez de leurs préoccupations, mais assurez néanmoins de prendre toujours le temps de bien vous informer. Consultez votre secrétaire ou un collègue délégué pour savoir quels sont les pièges potentiels à éviter. Si vous êtes vraiment seul, ne tentez pas de convaincre quelqu’un de tout en une fois, mais cherchez à stimuler les conversations et les commentaires de ceux qui sont intéressés. Nourrissez leur intérêt chaque semaine avec un article intéressant tiré d’un journal, une remarque bien placée ou en amenant un collègue à un débat ou une manifestation. En bref : politisez vos collègues. Dès que vous serez deux, trouver un troisième et un quatrième sera beaucoup plus facile.
6) ‘‘Comment organise-t-on un piquet de grève efficace ?’’
Si vous pouvez installer un piquet, pensez à l’avance à la manière de le rendre attractif. Une tonnelle, des drapeaux et des banderoles, des affiches avec les revendications, une table, du café, un mégaphone et une radio pour suivre le cours de la grève sont autant d’attributs indispensables, de même qu’un brasero quand il fait froid. Peut-être qu’un collègue peut venir avec son instrument de musique. Discutez à l’avance avec chaque travailleur de sa participation et dressez une liste de mobilisation éventuellement avec un calendrier. Mettez tous les travailleurs au courant des mesures qui les affecteront le plus particulièrement. Invitez tout le monde à participer la prochaine fois au piquet.
7) ‘‘Si on renverse ce gouvernement par la grève, n’aura-t-on pas le même type de gouvernement par la suite ?’’
Quand un gouvernement tombe sur base de la lutte sociale, alors quel que soit le prochain gouvernement, il devra adopter un ton différent. Il aura à faire face à une classe ouvrière beaucoup plus confiante. Les assemblées du personnel permettent d’expliquer cela, mais aussi de préparer les actions et les revendications spécifiques de l’entreprise et du secteur pour disposer d’un travail humain. Tous les hommes politiques connus sont plus ou moins aux mains des patrons et des riches. Leur programme est bien connu. Mais le nôtre est trop peu discuté et élaboré. Ce programme exige que les syndicats belges rompent leurs liens avec leurs ‘‘partenaires’’ politiques traditionnels pour prendre une initiative audacieuse et ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB ainsi qu’aux autres forces de la gauche radicale, y compris le PSL. Cela générerait un enthousiasme débordant et, dans un délai de quelques mois, le paysage politique du pays serait redessiné. Le PSL y contribuera et continuera à lutter pour mettre fin à ce système obsolète de la propriété privée et du profit, afin de promouvoir un socialisme démocratique et moderne où les connaissances et les ressources disponibles bénéficieraient à tous.
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