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Tag: 2e plan d’action contre Michel 1er
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La parole aux grévistes
Les grèves se sont succédé ces derniers mois. A en croire les journaux traditionnels, elles ne disposent pas de soutien et ne sont l’œuvre que de travailleurs ‘‘égoïstes’’ qui défendent leurs privilèges en ‘‘prenant en otage’’ la population. Qu’il y ait tant de secteurs différents en lutte indique toutefois que quelque chose de fondamental ne va pas. Ces luttes concernent la dignité des travailleurs. C’est à peine mentionné dans les médias de masse, c’est pourquoi nous avons tenu à laisser la parole à quelques grévistes. Le commentaire le plus entendu est que les récentes mesures ne sont que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La colère fait dorénavant partie du quotidien.
Dylan, travailleur chez Lidl
‘‘Un point particulièrement sensible dans l’entreprise, c’est la charge de travail. Elle était déjà élevée et a encore augmenté. Il y a quelques années, Lidl était plus petit, il y avait moins de filiales et une offre moins large de produits. La chaîne s’accroît rapidement, des filiales s’ajoutent, c’est plus connu, il y a plus clients, mais les conditions de travail, elles, restent les mêmes. Ainsi, des emplois à plein temps ne sont toujours pas possibles pour le personnel de base, mais uniquement pour les assistants. De jour comme en soirée, il y a 4 travailleurs dans le Lidl et c’est beaucoup trop peu. Les files aux caisses sont parfois très longues et on n’a alors pas le temps de faire le travail dans le magasin. En donnant des chiffres de productivité incorrects, la charge est encore augmentée. Chacun peut comprendre que cette façon de travailler est stressante.’’
Chez les pompiers aussi, la coupe est pleine !
‘‘Chaque nouvelle garde apporte son lot de frustrations. La Réforme de la Sécurité civile d’application depuis 1 an et demi est un échec. Nous attendions des investissements importants sur le plan humain et matériel, mais les recrutements sont devenus plus rares qu’avant la Réforme et son fameux ‘‘passage en zone’’ et le matériel est donné au compte-goutte. Nous avons abandonné pour longtemps nos rêves d’avoir de nouvelles casernes. À la place, nous travaillons quasi partout en effectif réduit, avec des véhicules qui ont fait leur temps et des locaux qui tombent en ruine.
‘‘Pire encore, nous avançons petit à petit vers une ouverture à la privatisation de certains de nos services. Dans beaucoup de zones de secours, il y a une série d’interventions payantes telles que ‘‘les nids de guêpes, les vidanges de caves, le relevage de personne ou encore le sauvetage de personnes bloquée sur des élévateurs’’. Ces missions payantes mettent déjà en péril la sécurité du citoyen qui préférera d’abord ‘‘essayer tout seul’’ de se sortir de situation délicate ou attendre plus qu’il ne le faudrait. Cela ouvre la possibilité aux privés de pratiquer ces mêmes missions pour des prix plus attractifs. Un jour, nous en arriverons à des casernes G4S ou Securitas qui viendront vous sauver à condition de savoir payer.
‘‘Nous ne demandons pas du luxe, juste des moyens suffisants pour bien faire notre boulot et venir en aide aux citoyens, le plus efficacement possible. Le gouvernement, et plus spécialement M. Jambon, ne pense qu’à réduire les budgets. Alors que le ministère de l’Intérieur avait promis une aide financière, il laisse les communes déjà sous pression se dépêtrer seules avec la Réforme.’’
Luc, chauffeur de bus
‘‘Après 6 à 7 années d’austérité, on en ressent fort les effets, entre autres, sur le matériel, la charge de travail, la santé du personnel, mais aussi sur nos salaires. Les services techniques n’ont pas suffisamment de moyens de sorte qu’il n’y a parfois pas assez de bus pour assurer tous les services. Des voyageurs attendent alors en vain un bus qui ne viendra pas. Parfois, des bus roulent alors qu’ils ne sont pas en ordre. Essayez de rouler toute une journée dans un bus sans airco ou ventilation alors qu’il fait 30 degrés !
‘‘La charge de travail a augmenté simultanément, entre autres, au temps dans les files et de repos qui sont problématiques. Avant, on compensait parfois encore en donnant plus de temps, mais maintenant, on nous cloue toujours le bec en disant qu’il faut faire des économies. Cela provoque plus de maladies et de problèmes.
‘‘La direction n’a que faire du personnel et des voyageurs, seuls les chiffres qui donnent droit à leur bonus comptent, de sorte que cela leur procure un bon salaire tandis que les chauffeurs attendent une augmentation décente depuis six à sept ans déjà et ont, en plus, subi comme ailleurs un saut d’index.
‘‘Et le gouvernement continue à sabrer. La loi Peeters signifie qu’un chauffeur qui combinerait le tard jusqu’à 1 heure du matin et le tôt à partir de 4-5 heures du matin sur quatre jours ne serait pas encore assez flexible.
‘‘L’austérité incessante et les factures qui augmentent font que les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Cela provoque de la frustration et de la colère.’’
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Faire chuter le gouvernement, et après ? Pour quelle alternative ?
La question de l’alternative à ce gouvernement est la plus cruciale pour le mouvement. Elle déterminera la confiance dans le potentiel de la lutte sociale pour stopper les attaques et faire chuter le gouvernement.
Par Els Deschoemacker
Gouvernement impopulaire, vague de grèves de la base
Nous sommes au milieu du nouveau plan d’action syndical contre les mesures d’austérité et les réformes de ce gouvernement. Le plan d’action a, à nouveau, été saisi avec enthousiasme. Le mécontentement largement répandu dans la société a atteint un nouveau point d’ébullition. Les sondages indiquaient que le gouvernement perdrait sa majorité au parlement lors de nouvelles élections. Dans le sillage des gardiens de prison, une vague de grèves initiées par la base s’est répandue, surtout en Wallonie, mais avec un début de répercussions en Flandre, surtout dans les chemins de fer. Une grève mieux organisée et coordonnée impliquant la base du côté wallon et ayant pour objectif de transmettre cette argumentation et mots d’ordre pour élargir le mouvement aurait pu facilement dépasser l’hésitation présente du côté flamand.
Parmi les agents pénitentiaires, les cheminots, les éboueurs,… on prend conscience que le moment était présent pour tenter de faire passer des revendications qui semblaient impossibles à réaliser à d’autres moments. L’appel prudent de Timmermans de la FEB, fin mai, à se remettre autour de la table et à arrêter les provocations ainsi que son plaidoyer pour que l’Europe et le gouvernement envisagent des investissements publics “ciblés et réfléchis dans la mobilité, les prisons et la justice” illustre la crainte d’un mouvement de la base tel qu’en France. Timmermans a essayé de stopper la protestation en stoppant leur lutte à l’avant-garde.
On a eu un moment l’impression que le gouvernement pourrait avoir des problèmes encore avant l’été. Il ne lui aurait alors plus été possible de lancer un troisième round d’austérité contre nous avant même que les deux premiers ne soient tout à fait exécutés. Cela aurait donné la possibilité aux travailleurs de commencer à construire une force politique alternative avec ces mêmes militants et activistes qui ont porté la lutte et aussi de commencer l’élaboration d’un programme basé sur les besoins de la société large.
Le combat syndical est également politique, les nouvelles mesures contre lesquelles nous luttons sont politiques. Nous ne gagnerons pas si nous ne menons pas notre lutte sur ce terrain-là aussi. Une séparation artificielle entre terrains politique et syndical nous affaiblit. La lutte sociale montre le potentiel et rend les revendications plus concrètes.
Une alternative politique
Il est exact de dire qu’il n’y a pas d’alternative “toute prête” qu’elle n’est pas organisée et capable de prendre le pouvoir. Il est vrai que le PTB a le vent en poupe et, sur base des derniers sondages, il passerait de deux à dix sièges à la Chambre : deux en Flandre, sept en Wallonie et un à Bruxelles. C’est un énorme pas en avant, mais ce n’est pas encore la base de masse nécessaire à la formation d’un gouvernement de gauche. Selon Peter Mertens, le PTB veut “prendre des responsabilités dans la société aussi vite que possible” en “construisant le contre-pouvoir.” Il fait référence au mouvement de Sanders aux USA, mais aussi à l’Espagne ou à la France où “un contre-pouvoir se forme qui ne se limite pas à un parti, mais est porté par un large mouvement de personnes qui se conscientisent, s’émancipent et défient le pouvoir établi.”
Il ajoute que “si nous voulons transformer ce contre-pouvoir en force réelle, il faudra bien sûr réunir plusieurs conditions. L’une d’elles est sûrement que nous devrons casser avec l’orientation politique actuelle de l’Union européenne. Nous n’entrerons pas dans un gouvernement qui fait ce que fait le social-démocrate Hollande en France.” Et encore “Nous devons construire un rapport de forces pour changer la politique de l’Europe. Et si c’est possible demain, nous rentrerons dans le gouvernement. Mais si c’est dans deux ans, alors, ce ne sera que dans deux ans.”
Le PTB compte sur une radicalisation progressive à gauche et espère pouvoir en tirer les fruits en devenant incontournable à gauche. Il pense avoir besoin de dix à quinze ans pour cela.
Il rate ainsi le potentiel et l’urgence de rassembler dès à présent les centaines de milliers de travailleurs qui ont mené la lutte il y a un an et demi en une force politique large et indépendante. Ceci est d’autant plus vrai si le mouvement devient capable de faire chuter le gouvernement. Un espace énorme se dégagerait alors pour construire une telle force avec une base de masse dans la société. Ainsi le momentum et la dynamique seraient utilisés pleinement.
Front de lutte de la base ou front populaire avec le parti d’austérité de “gauche” ?
Ce n’est hélas pas l’orientation du PTB. Au contraire. Pour faire court, le PTB appellerait à Anvers, le SP.a et Groen à un cartel lors des prochaines élections communales, dans le but faire chuter le bourgmestre De Wever de son trône. Le PTB pense-t-il pouvoir faire ça avec le SP.a et Groen dans le cadre d’une politique anti-austérité crédible ? Ces deux partis se seront-ils suffisamment transformés en partis anti-austérité à ce moment-là ? Et quels message et rôle donne-t-on entre-temps à la classe des travailleurs ? Attendre jusqu’à ce que les conditions soient réunies ?
Au lieu de mettre tous ses œufs dans le panier de la SP.a et de Groen, le PTB devrait mettre tout en œuvre pour trouver une issue politique au mouvement en réalisant l’appel qui a été prononcé par la FGTB de Charleroi – Sud-Hainaut et d’unir les forces de gauche aux milliers de militants syndicaux pour former un parti de lutte de gauche large.
Un appel dirigé vers la base syndicale pour mettre sur pied un nouveau mouvement politique large, composé des centaines de milliers d’activistes et militants syndicaux et construire un nouveau parti des travailleurs où une discussion libre et démocratique sur le programme et la stratégie est présente éveillerait un énorme enthousiasme. Le mouvement contre le gouvernement Michel montre qu’il existe une base de masse pour cela. Le manque d’initiative pour organiser cette base et l’impliquer mène le mouvement dans une impasse.
Un programme qui rompt avec l’austérité
Pour réaliser quoi ? Un programme d’investissements publics urgents dans nos services publics. L’arrêt et le retrait des privatisations. L’arrêt des attaques sur les pensions et prépensions et le retrait du relèvement de l’âge de la pension. La réduction du temps de travail plutôt que de faire plus d’heures pour moins de salaires. Et aller chercher les moyens où ils sont.
Dans le dossier du Knack du 8 juin, le milliardaire Roland Duchâtelet trouve que le gouvernement se laisse “bousculer par l’extrême gauche”. Il nous ment en disant que la Belgique est “en tête de peloton en ce qui concerne les taxes et les impôts sur la fortune” et nous menace en disant “Si nécessaire, je déménagerai en Suisse.” Un impôt sur la fortune efficace exige la levée du secret bancaire, un cadastre des fortunes équilibré et la possibilité d’expropriation. Étant donné leur poids dans la société, il serait absurde de ne pas y lier cela à la nationalisation du secteur financier et des grandes entreprises sous contrôle et gestion démocratiques de la population. Ce n’est qu’alors qu’une taxe des millionnaires trouverait vraiment son sens : pas comme illusion d’un capitalisme géré socialement, mais comme mesure transitoire dans le cadre d’une transformation socialiste de la société.
Le gouvernement essaie une fois de plus de nous berner avec la promesse de plus d’équité et un effort plus important des grandes fortunes. Mais qui y croit encore ? Si quelque chose se fait dans cette direction, ce ne sera que symbolique et surtout pour nous faire avaler de nouvelles économies de plusieurs milliards.
Nous ne devons pas oublier les leçons de la Grèce. Non seulement en saisissant le momentum pour se débarrasser d’un régime d’austérité, mais aussi en luttant pour un programme qui casse avec l’austérité, l’UE et le capitalisme qui ne peut se maintenir que par l’exploitation et l’oppression !
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[DOSSIER] Nous avons raison de nous révolter ! Refusons l’austérité !
Le soir du 6 juin dernier, Pascal Wauters, 46 ans, est décédé à son domicile. Revenu malade de son travail, il avait essayé de contacter à trois reprises le numéro d’urgence 112, sans parvenir à avoir un opérateur au bout du fil. Ce jour-là, la centrale d’urgence de Flandre orientale s’était retrouvée débordée. Le service des Affaires intérieures s’est insurgé : ‘‘que cet homme n’ait pas été aidé est inacceptable (…) notre objectif est que les appels bénéficient d’une réponse dans les cinq secondes.’’ Que s’est-il passé ? Pour les syndicats, la réponse va de soi : toutes les centrales sont en sous-effectifs.
Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste
Vous n’avez pas entendu parler de ce drame ou fort peu ? Rien d’étonnant. S’il y avait eu moyen de tordre l’histoire pour accuser un gréviste ou l’autre, ça aurait été le cas. Pendant plusieurs jours. Avec à peine quelques lignes pour rectifier les choses une semaine après. Nous n’exagérons rien, la presse dominante n’a pas agi autrement en octobre dernier, quand une action de blocage à Liège avait retenu quelque temps un chirurgien dont un patient avait trouvé la mort par la suite. Au final, rien n’incriminait les grévistes, mais le mal était fait. Pour ça, l’espace ne manque jamais dans les pages des quotidiens Le Soir, La Dernière Heure et autres torchons des médias de masse. La mort silencieuse ou les complications diverses issues de la rage austéritaire ne bénéficient pas de cette attention médiatique.
Partout règne le ‘‘deux poids deux mesures’’
Alors que les bénéfices des entreprises et les dividendes des actionnaires ne connaissent pas la crise, alors que la fraude et l’évasion fiscale se généralisent au point que la Belgique soit considérée comme un paradis fiscal,… les travailleurs devraient accepter de travailler plus pour gagner moins !
Le gouvernement bloque les salaires des travailleurs, flexibilise le marché du travail (fin des 38h/semaine, temps partiel avec horaire 24h à l’avance,…) ; porte l’âge légal de la pension à 67 ans, appauvrit les jeunes, les femmes et les pensionnés, fait la chasse aux travailleurs sans emploi, aux bénéficiaires du Revenu d’intégration sociale (RIS) et aux malades ; coupe dans notre sécurité sociale et nos services publics tant au niveau des infrastructures que des emplois et des conditions de travail ;…
Pendant ce temps-là, les riches n’ont jamais été aussi riches. Pendant ce temps-là se succèdent les Luxleaks et autres Panama Papers. Et quand les États-membres de l’Union européenne se mettent d’accord pour une mesure concrète (quoi que très timide) concernant l’évasion fiscale – la directive européenne Atad (Anti Tax Avoidance Directive) – le gouvernement belge freine des quatre fers, jusqu’à se retrouver seul à vouloir la bloquer.
La colère pousse à l’action
Le 24 juin dernier, des milliers de piquets de grève ont étaient installé dans le pays. Ce n’était encore que l’expression la plus visible de l’énorme colère provoquée par les politiques inéquitables du gouvernement fédéral. Derrière chaque piquet se trouvaient aussi nombre de travailleurs en grève restés chez eux. Et derrière, on compte encore un plus grand groupe de gens en colère ou inquiets, mais qui, pour une raison ou une autre, ne pouvaient pas ou ne voulaient pas encore faire grève.
Entre la manifestation nationale du front commun du 24 mai et cette date, de nombreux travailleurs n’ont pas pu attendre les dates prévues par le nouveau plan d’action syndical pour partir en action. Dès le lendemain, les cheminots sont partis en grève spontanée (soutenue par la suite par la FGTB et la CSC) de plus d’une semaine suite à une attaque contre leur temps de travail. Pendant ce temps, les agents pénitentiaires poursuivaient leur grève entamée précédemment.
Une journée d’action était prévue dans les services publics par la FGTB et la CSC le 31 mai, elle s’est transformée en journée d’action et de grèves, sous la pression de la base, dans la CGSP-Admi et en Wallonie essentiellement. À partir de cette date, les ouvriers communaux de Saint-Nicolas (Liège) sont partis deux semaines en grève. Leurs collègues d’Intradel (Intercommunale de Traitement des Déchets Liégeois) sont quant à eux partis en grève une semaine durant. Diverses sections dépendant de la CGSP Admi ont observé un, deux ou trois jours de grève, avec la tenue régulière d’assemblées du personnel.
Le mercredi 8 juin, les pompiers se sont réunis à Namur pour manifester contre le manque de moyens et de personnel et contre la réforme des services d’incendie. Le vendredi 10 juin, des centaines de travailleurs du non-marchand flamand se sont réunis à Bruxelles pour protester contre les plans de reconfiguration du secteur des soins de santé par le gouvernement flamand. Le mardi 14 juin, la CGSP-Mons a accueilli les conseillers communaux avec une ‘‘haie de la honte’’ quelques jours après la grève des travailleurs d’Hygea (intercommunale de gestion environnementale de 24 communes de la région de Mons-Borinage-Centre). Le lundi 20 juin, les militants de la FGTB-Centre et de toutes les centrales qui la composent ont mené une action de blocage de l’économie régionale. Le dépôt de carburants de Feluy, le Plan Incliné de Ronquières et l’écluse d’Havré étaient à l’arrêt. Ce même jour, à Charleroi, des syndicalistes de la CGSP ont fait des sittings devant les sièges des différents partis politiques. On peut ainsi encore mentionner la grève de 24 heures des travailleurs de Bpost le 13 juin. Ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres.
Un fossé de combattivité entre la Flandre et la Wallonie ?
Il est vrai que les choses sont plus difficiles en Flandre. Mais, selon le dernier Grand Baromètre RTL/IPSOS/Le Soir (20 mai 2016), 52% des Belges soutenaient la manifestation du 24 mai (64 % des Wallons, 55% des Bruxellois et 45% des Flamands). Aujourd’hui, ce chiffre serait certainement plus élevé. C’est de toute manière davantage que le soutien dont dispose le gouvernement dans les derniers sondages… Pas moins de 93 % des Belges estiment que Kris Peeters a tort quand il dit que nous vivons tous au-dessus de nos moyens. À peine 7% des Belges approuvent Charles Michel quand il parle de l’effet positif de la politique gouvernementale sur le pouvoir d’achat. Une large majorité de la population trouve toujours que les syndicats sont cruciaux pour défendre leurs droits (81% des francophones et75% des Flamands). Et souvenons-nous qu’au lendemain du plan d’action de 2014, un sondage avait dévoilé que 87% des Flamands étaient favorables à un impôt sur la fortune.
La meilleure manière de mobiliser tout ce potentiel, c’est d’organiser notre colère audacieusement, mais aussi minutieusement. C’est il y a exactement 80 ans, en mai 1936, qu’a commencé la grande grève contre le gouvernement Van Zeeland. Ce mouvement a forcé le gouvernement à démissionner, et le nouveau gouvernement a introduit la journée les congés payés et le début de la sécurité sociale. Tout cela a été obtenu parce qu’il ne restait aucun choix autre que la grève. Le slogan était alors : ‘‘Votre prénom est Wallon ou Flamand. Votre nom de famille est travailleur.’’ Inspirons nous de cet exemple d’unité de classe contre le gouvernement et les patrons !
‘‘Jamais une grève n’a fait plier un gouvernement’’
C’est ce que titrait fièrement La Libre au lendemain de la journée d’action et de grèves du 31 mai… en nuançant tout de suite concernant les années ’70 et le gouvernement Tindemans. Divers responsables (de la CGSP et de la CSC-Enseignement) avaient ouvertement réclamé la chute du gouvernement, faisant ainsi écho à un sentiment qui vit très largement dans tous les pays. Dans sa lettre ouverte à l’attention des grévistes, au même moment, l’administrateur délégué de la FEB Pieter Timmermans faisait ouvertement référence aux grèves massives qui étaient parvenues à faire tomber le gouvernement Tindemans. Le même jour, un article du Soir parlait de l’année 1990 ‘‘quand les enseignants firent reculer le pouvoir politique’’.
Nous nous souvenons tous du plan d’action crescendo de l’automne 2014 quand, à partir de la manifestation du 6 novembre (la plus grande manifestation syndicale depuis 1986), a suivi une tournée de grèves par provinces en front commun et tous secteurs confondus (qui fut un succès tant en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie) pour finir par la grève générale nationale du 15 décembre. Le gouvernement a alors sérieusement vacillé. Il en aurait fallu peu pour qu’il tombe.
Organiser la colère
La grève nationale du 24 juin n’a pas été une réussite totale. Après que les dirigeants syndicaux aient laissé les agents pénitentiaires et les cheminots combattre seuls, jusqu’à leurs mettre des bâtons dans les roues à certains endroits (pensons à l’attitude des dirigeants de l’aile néerlandophone de la CGSP cheminots), cela n’est guère surprenant. Bien souvent, quand la grève était bien organisée et suivie (avec parfois des piquets remarquables), cela tenait à des problèmes spécifiques au lieu de travail. En organisant sérieusement le mécontentement avec l’objectif clair de se débarrasser du gouvernement et de sa politique, de nouvelles actions plus massives peuvent voir le jour à la rentrée.
La faiblesse appelle l’agression, c’est ce que nous avons pu constater au port d’Anvers, où des robocops et un canon à eau ont forcé plusieurs piquets de grève le 24 juin. Ce fut une attaque politique contre le droit de grève. Avec une plus forte mobilisation sur place, cela n’aurait pas été possible. Tirons-en les leçons et préparons une plus grande présence aux actions sur base d’une bonne campagne d’information et de l’implication maximale de la base, notamment par le biais d’assemblées du personnel.
La prochaine grande mobilisation dans le cadre du nouveau plan d’action syndical sera le 29 septembre à Bruxelles. Avec une bonne préparation, cela pourrait à nouveau être une manifestation de masse de plus de 150.000 personnes. Si nous réussissons, nous pouvons être certains que le gouvernement, les patrons et les grands groupes de presse baisseront d’un ton. Nous pourrons alors complètement balayer le gouvernement par la grève du 7 octobre et des jours d’après. Alors ce ne sera pas seulement la FGTB et certaines centrales francophones de la CSC qui seront en grève, comme ce 24 juin, mais tout le monde qui cessera le travail ensemble.
Certains dirigeants syndicaux ne se battent pas pour l’opinion publique, ils s’y plient. Ils veulent à tout prix conclure des accords et perdent parfois de vue la pression qui retombe sur nos épaules dans les entreprises. Cela devient encore pire quand ces accords sont conclus sans que l’on ne demande leur avis aux travailleurs eux-mêmes. Nous sommes nombreux à être fatigués de ces barons qui, sans discussion avec la base, font sauter le front syndical ou, pire, qui injectent d’en haut la division communautaire dans le mouvement. ‘‘Le cynisme, c’est de l’espoir refroidi’’ disait l’écrivain de gauche Roger Vailland. C’est à cela que peut conduire la combattivité quand elle n’est pas accompagnée de la stratégie et du programme adéquats pour vaincre.
Nous comprenons la nécessité de fonctionner avec des représentants, des porte-paroles et des mandats, mais cela ne doit pas être instrumentalisé pour priver les membres de l’information et brider la liberté de débat et de travail en réseau. Le mouvement des travailleurs n’est pas une armée qui charge ou se retire sous les ordres de généraux. C’est une classe sociale où une position commune peut être forgée de la diversité d’opinions par le débat démocratique. À certains endroits, des assemblées du personnel sont organisées, de même que des réunions de militants dans quelques régionales, mais cela arrive trop peu et, souvent, uniquement pour informer, sans véritable débat.
Chez les agents pénitentiaires, chez les cheminots, mais également ailleurs s’est développée la pratique des Assemblées générales du personnel. Organisées de manière régulière et démocratique avec l’ensemble du personnel, celles-ci permettent de communiquer sur les motifs de la grève et de mettre au point des revendications claires tout en assurant que les piquets de grève soient plus massifs. En nous y prenant de la sorte, nous pouvons assurer que les prochaines grandes étapes soient des réussites.
- Stop à l’austérité et aux attaques antisociales contre les travailleurs et leurs familles !
- Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure !
- Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires.
- Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation
- Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT.
- Relèvement des pensions à minimum 75 % du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois !
- Stop à la chasse aux chômeurs, non à la chasse aux bénéficiaires du RIS, non à la semaine des 45 heures ! Pas de dégressivité, pas de service à la communauté, mais une réduction collective du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
- Pour le renforcement de la lutte contre la grande fraude et l’évasion fiscales
- Pour la levée immédiate du secret bancaire et l’instauration d’un cadastre des fortunes !
- Pour le remboursement complet des 942 millions d’euros de cadeaux fiscaux aux multinationales (Excess Profit Rulings) ainsi que des autres cadeaux fiscaux de ce type (Intérêts notionnels,…) !
- Allons chercher l’argent là où il est: chez les super- riches et dans les paradis fiscaux !
- Nous ne contrôlons pas ce que nous ne possédons pas : nationalisation du secteur financier et des secteurs-clés de l’économie (sidérurgie, énergie,…) sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers, sans rachat ni indemnité, sauf sur base de besoins prouvés, afin d’empêcher la fuite des capitaux face à une forte imposition des fortunes !
- Pour une gestion rationnelle des ressources naturelles et de la production économique grâce à la planification démocratiquement élaborée de l’industrie et des services, seule manière d’assurer que l’économie soit au service des nécessités sociales de la population !
- Pour une société socialiste !
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La grève des cheminots ne concernait pas des ‘‘privilèges du personnel’’, mais la lutte contre la démolition des transports publics
Fin mai et début juin, plusieurs jours de grève ont éclaté sur le rail suite à la décision unilatérale de la direction de s’en prendre aux jours de crédit, des jours de récupération accordés puisque le personnel preste en pratique 40 heures pour une semaine de 36 heures de travail officiellement. Cela revient donc à augmenter le temps de travail pour un même salaire. Pourquoi la grève a-t-elle duré si longtemps ? Nous en avons discuté avec un conducteur.
Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste
‘‘Le mécontentement est profond. En une bonne dizaine d’années, le nombre d’usagers a augmenté de 50 %, mais l’effectif a été réduit d’un quart. Le manque de ressources et d’investissements entraîne divers problèmes au niveau de l’équipement, une flexibilité accrue pour le personnel,… mais aussi plus de retards et de frustration tant chez le personnel que chez les voyageurs.
‘‘Et avec ça, le gouvernement veut encore supprimer 20 % de la dotation publique, soit environ 663 millions d’euros. Un train sur cinq trains deviendrait un ‘‘one-man-car’’, sans accompagnateur de train. Je suis accompagnateur, vais-je perdre mon emploi ? Par expérience, je sais que mon travail est important pour la sécurité, j’ai déjà empêché plusieurs accidents. Un train avec le conducteur pour seul personnel, c’est un train dangereux. 60 % du personnel des guichets devraient aussi disparaitre. Et vous pouvez toujours essayer de demander un renseignement à un distributeur automatique… La direction accuse le personnel de se battre pour sauvegarder des privilèges, mais économiser 663 millions, cela ne sera pas sans conséquence pour le service et donc aussi pour les voyageurs !
‘‘L’attaque sur les jours de crédit fut la goutte qui a fait déborder le vase. La direction fait comme si nous avions un rythme de travail de privilégiés alors que de nombreux collègues connaissent des horaires variés et parfois tout simplement impossibles. Combien gagnent les cadres supérieurs responsables de cette situation ?
‘‘Les actions de grèves ont été présentées comme une ‘‘prise en otage’’ des voyageurs. C’est un non-sens qui vise à diviser pour régner au profit de la direction et du gouvernement. Ce n’est que lorsqu’il y a grève qu’ils parlent de la qualité du service. On ne les entend parler que du service minimum, mais ils veulent surtout en finir avec le service maximum ! Si le gouvernement et les médias à sa botte se sentaient vraiment concernés par le sort des voyageurs, ils reviendraient sur les économies, ils soutiendraient les actions du personnel et ils investiraient pour développer des transports en commun décents. C’est d’ailleurs écologiquement nécessaire.
‘‘Il est vrai que nous avons besoin de mieux informer les voyageurs concernant nos actions. Aujourd’hui, le personnel lui-même est souvent mal informé. Ce qui a été négocié et avec quel résultat, nous l’avons appris dans les journaux, ceux-là mêmes qui avaient aveuglément soutenu la campagne de propagande de la direction. Les grèves spontanées ont illustré que la colère bouillonne. Mais il nous a manqué des mots d’ordre centraux. La direction syndicale a donc été capable, comme nous l’avons vu par la suite, de stopper les actions.
‘‘En fin de compte, un compromis est arrivé avec lequel nous perdons deux jours fériés extralégaux et également un jour de crédit en cas de maladie. C’est un recul, mais grâce au mouvement spontané, c’est un peu moins mauvais que la proposition initiale. Toutefois, beaucoup plus aurait été possible avec une lutte sérieusement organisée au niveau national. Et la question des menaces de sanctions pour les grévistes reste entière et sera négociée séparément.
‘‘Le mécontentement ne diffère pas entre la Flandre, Bruxelles et la Wallonie. Pourtant, le mouvement a été dépeint comme une grève ‘‘wallonne’’, comme si tout le monde avait continué le travail à Bruxelles et en Flandre. C’est un mensonge délibérément encouragé par la direction. Les chiffres du nombre de grévistes démontrent qu’ils étaient nombreux à faire grève en Flandre. Moins que du côté francophone, car les actions n’y ont quasiment pas été organisées. Oui, même les actions spontanées requièrent un minimum d’organisation.
‘‘L’initiative a été laissée à la base. À Anvers, nous avons organisé des réunions du personnel pour discuter avec les militants et les collègues de chaque étape des actions et des négociations. Cela permet de correctement mettre en œuvre les actions.
‘‘Il y aura encore des actions. Ce gouvernement veut détruire les transports publics. Il ne voit pas de problème à accorder 4 milliards d’euros de subsides pour les voitures de société, alors que 3 milliards pour la SNCB, ça serait trop. Au lieu d’économiser sur le dos des transports publics, nous avons urgemment besoin d’un plan d’investissements publics massifs. Ce gouvernement ne le fera pas, il faut le dégager par la grève.’’
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Les jeunes dans la galère ? NON !
L’avenir de la jeunesse s’obscurcit à mesure que le gouvernement thatchérien met en œuvre son programme favorable aux plus fortunés de ce monde. L’austérité touche tous les niveaux de pouvoir, du local à l’Europe, le gouvernement fédéral ayant juste adopté un rythme plus intense. La réforme de la législation du travail est ainsi très similaire en France et en Belgique. Toutefois, dans la résistance de la rue, on a pu constater que les traditions de lutte sont plus ancrées dans la jeunesse française. Mais il serait faux de conclure que ce potentiel est absent en Belgique.Par Emily (Namur)
Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous laisser dans ce statut précaire avec des intérims à durée indéterminée, des horaires flexibles, connus 24h à l’avance. Impossible dans ces conditions de nous épanouir au travail et de mettre sur pied des projets dans notre vie privée. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs d’emploi inscrits chez Actiris, soit une concurrence extrême au seul profit des marchés.
À côté de cela, les gouvernements communautaires s’attaquent à la qualité et à l’accessibilité des études pour les rendre toujours plus utilitaristes. En Flandre, le minerval a ainsi augmenté de 44 % en moyenne depuis le début de la législature. Du côté francophone, le gouvernement PS-CDH commence par s’attaquer au minerval des étudiants étrangers. Globalement, c’est près d’un milliard d’euros qui sont amputés à ce secteur essentiel à l’avenir des jeunes et de l’ensemble de la société.
Que peut faire la jeunesse ?
Informer
Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; s’informer et en discuter le plus possible autour de nous est essentiel. Notre journal est un outil pour enrichir ces débats. En France, tous les outils modernes de communication à notre disposition ont été utilisés pour diffuser nos idées. Employons le temps disponible cet été pour cela. Dès la rentrée, sur les campus et dans les écoles, profitons des temps de midi par exemple pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.Organiser
De là peut émerger un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous ceux qui le souhaitent peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole et peinture, matériel vidéo…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci.Passer à l’action
Comment lancer un comité d’action ? Prenez le pouls des autres en leur demandant s’ils connaissent les conséquences des mesures gouvernementales et s’ils veulent organiser des actions. Si vous trouvez un deuxième, un troisième,… vous pourrez alors en chercher d’autres en groupe et constituer ainsi le noyau initial à partir duquel organiser les choses. Ce noyau peut être élargi en utilisant une pétition ou un sondage à destinations des autres étudiants.Dans un premier temps, vous pouvez proposer de signer une banderole en soutien, de réécrire des chansons pour faire passer notre message, de distribuer des tracts pour informer un maximum de personnes et d’organiser une Assemblée générale plus large. Mobilisons vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre galère et notre combat, etc.
Ensuite, participons activement (avec calicots, banderoles, slogans…) à la manif en front commun syndical du 29 septembre au sein du bloc qui réunira les jeunes. Lors de la grande manifestation syndicale du 6 novembre 2014, le bloc jeune comptait plusieurs milliers de militants, dont des centaines d’écoliers venus en délégation de Gand, suite à une série d’actions et d’assemblées menées dans leurs écoles puis dans leur ville.
Puis, pour la grève générale du 7 octobre, participerons au piquet sur notre école / campus ou organiserons une tournée des piquets en solidarité. Il est aussi important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.
Résistons tous ensemble
Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Si le gouvernement a réussi une chose, c’est à tous nous attaquer : jeunes, allocataires sociaux et travailleurs. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale, nous devons donc nous unir dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales du personnel enseignant, technique et administratif. Et pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève réunissant les étudiants et travailleurs ?# On vaut mieux que ça, mais alors quelle alternative ?
Nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie de lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, pour la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire,… Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les nécessités sociales prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clés de l’économie sous contrôle collectif.
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Non à la dictature des multinationales ! EGA en campagne durant l'été
Cet été, les Étudiants de Gauche Actifs mèneront campagne en rue, aux festivals,… afin de préparer leurs activités de rentrée. Voici ci-dessous le tract qui présente ces dernières. // Tract en version PDF
20 SEPTEMBRE : MANIFESTONS CONTRE LA DICTATURE DES MULTINATIONALES !
Bien que le contenu du TTIP ne soit pas encore connu totalement, ses grandes lignes sont claires : tout le pouvoir aux actionnaires ! Notre génération est déjà confrontée à toutes les conséquences de ce système : chômage de masse, terrorisme, guerre, misère… Le TTIP est une (grosse) attaque en plus contre les conditions des vies de la majorité.
Ils ont l’argent, on a le nombre
Il n’y a pas de fatalité. En renversant le rapport de force, nous pouvons changer les choses. En manifestant, nous montrerons que les jeunes et les travailleurs refusent ce traité. Une manif ne sera pas suffisante. Mais utilisons chacune d’entre elles pour construire le mouvement contre le TTIP.
Dans ton école, ton unif…
Discute autour de toi pour convaincre une ou plusieurs personnes de participer. Organise des rendez-vous pour discuter du TTIP, fabriquer un calicot ou des pancartes… Bref : regarder comment on peut construire le mouvement autour de nous. Tu peux aussi nous contacter pour voir comment t’impliquer dans la lutte.
L’utopiste, c’est celui qui croit en l’avenir du capitalisme !
S’opposer au TTIP, c’est aussi s’opposer au système qui permet à une minorité d’accaparer les richesses : le capitalisme. EGA lutte pour une société où les grandes entreprises seraient placées sous le contrôle démocratique de la collectivité. La production de richesses ne doit pas servir à remplir les portefeuilles des plus riches, mais à combler les besoins de chacun. Une société qui assure l’émancipation de tous, c’est ce que nous appelons socialisme démocratique.
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Envie de poulet au chlore dans ton assiette ?
Le TTIP projette de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde (UE+USA). Cela prendra le pire des législations de chaque continent en matière de salaires, santé, environnement… et les imposera à l’autre. Des tribunaux spéciaux seront même créés dans les cas où un État prendrait des mesures pouvant diminuer les profits d’une multinationale. Pour l’Europe, ça veut dire : levée de l’interdiction sur les OGM ou le “nettoyage” du poulet au chlore, arrêt des taxes antipollution… Mais aussi arrêt total de toute réglementation du secteur financier. Bref, les actionnaires auront légalement plus de droits que nos votes. La dictature des multinationales est officialisée.
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MOBILISONS-NOUS POUR FAIRE CHUTER CE GOUVERNEMENT DE MALHEUR ET TOUTE L’AUSTÉRITÉ !
La réforme de la loi travail, en quoi consiste-t-elle ?
C’est un ensemble de mesures qui flexibilisent nos conditions de travail. Elles seront désormais négociées individuellement. Seul face à son patron, le travailleur est faible et devra tout accepter sans contrepartie. De plus, les 100 premières heures supplémentaires seront prestées sans sur-salaire ni récups ; bonjour la semaine des 45h ! Des contrats d’intérim longue durée seront possibles avec la perspective de bonds quotidiens d’un lieu de travail ou d’une mission à l’autre. Et pour couronner le tout, les horaires pourront désormais être communiqués seulement 24 h à l’avance.
En quoi cette réforme concerne-t-elle les jeunes ?
Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous mettre en concurrence les uns avec les autres, coincés dans un statut précaire et avec pour seul rôle de satisfaire les besoins du marché. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs. Et tout cela, sans parler des mesures d’austérité dans l’enseignement qui s’élèveront à près d’un milliard d’euros sur l’ensemble de la législation et en réduiront la qualité tout comme l’accessibilité.
Quelle alternative ?
Contre ce projet patronal, nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, ainsi que pour un partage équitable du temps de travail, sans réduction de salaire et avec embauche compensatoire.
Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste au service d’une minorité d’actionnaires et de gros patrons que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les besoins prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clefs de l’économie sous contrôle collectif.
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Nous sommes dans la m…
Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; il est essentiel d’en discuter le plus possible autour de nous et d’utiliser tous les canaux d’information (journal militant, réseaux sociaux, etc.) . Il est essentiel d’organiser des discussions collectives à ce sujet dans les écoles et sur les campus ! Profitons du temps de midi pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.
Organisons-nous
Une telle AG improvisée peut alors déboucher sur la construction d’un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci. On peut mettre en avant des slogans ou même réécrire des chansons.
Passons à l’action
Les actions possibles sont très diverses : proposer aux jeunes de signer la banderole en soutien, mobiliser vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre combat, participer activement (calicots, banderoles, slogans…) aux actions syndicals. Il est important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.
Tous ensemble vers la manif du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre
Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale : unissons-nous dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales de l’ensemble du personnel. Pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève communs : étudiants et travailleurs ?
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REJOINS LES ÉCOLIERS ET ÉTUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS !
Le capitalisme – confronté à une crise économique, sociale, écologique et migratoire – n’a aucune réponse à nous apporter. Il n’engendre que guerre et misère. Une autre société est donc nécessaire ! Se baser sur le sentiment d’indignation et de frustration n’est pas suffisant. Pour changer la société, nous devons la comprendre et l’analyser, mais aussi tirer les leçons du passé. Pour cela, nous nous basons sur le marxisme. Ce n’est pas un dogme rigide, mais une méthode d’analyse flexible dans le but de changer le monde.
Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de l’économie par la collectivité, orientée vers les besoins de la majorité de la population. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.
Ensemble, construisons cette société ! Contacte-nous pour être tenu au courant de nos activités, pour prendre rendez-vous avec un militant pour en savoir plus sur EGA ou pour devenir membre : carte de membre à 5 € (avec 3 numéros de notre journal Lutte Socialiste offert).
FACEBOOK.COM/GAUCHE.BE – INFO@GAUCHE.BE – 0474/35 30 36 (Emily)[divider]
STOP au RACISME, au SEXISME, à l’HOMOPHOBIE – TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT
Stop au racisme
La violence policière contre les Noirs aux USA, les contrôles au faciès encore renforcés depuis les attentats, la politique migratoire européenne, l’exploitation des sans-papiers,… Tant d’exemples qui illustrent à quel point la société capitaliste est rongée par le racisme et les discriminations.
Stop au sexisme
La marchandisation du corps des femmes et son utilisation comme outil marketing pour faire du fric n’est pas sans conséquence : banalisation du harcèlement et justice en défaut avec des suspensions du prononcé pour des violeurs (tel que pour un animateur radio gantois) banalisant leurs actes et en culpabilisant les victimes. En festival ou ailleurs le sexisme reste ancré dans notre quotidien.
Stop à l’homophobie
L’égalité tant juridique que dans les faits pour les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s, Transgenres, Queers, Intersexes et autres (LGBTQI) est loin d’être acquise. Le refus de plusieurs dirigeants de parler d’attentats à caractère homophobe à Orlando l’illustre. En Belgique, toute personne trans voulant la reconnaissance légale de son genre doit passer par une psychiatrisation, une stérilisation forcée et autres traitements indignes qui doivent être abolis. La famille traditionnelle sert à pallier le manque de services publics, c’est pourquoi la marginalisation des LGBTQI et le sexisme s’aggravent parallèlement aux attaques contre nos conquêtes sociales.
Ensemble contre les discriminations et l’exploitation
Diviser la masse des opprimés, exacerber les préjugés permet de détourner notre attention des véritables responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Toutes les discriminations représentent un frein à notre combat pour une vie digne. Organisons une opposition active et politique conséquente contre toutes tentatives de division. Chacun mérite d’avoir un véritable avenir et d’être respecté indépendamment de son origine, de sa religion, de son genre ou de son orientation sexuelle. Ce n’est qu’uni que l’on y parviendra.
Que faisons-nous ?
Nous organisons des actions non violentes à chaque tentative de l’extrême droite (NSV, Pegida, FN français, Nation…) et de groupes réactionnaires (contre le droit à l’avortement, contre les droits des LGBTQI…) de diffuser haine et division. Systématiquement, nous répondons par un message de solidarité et de résistance sociale. Pour nous, la lutte contre les discriminations est, de plus, indissociable de la lutte contre l’austérité qui nécessite l’unité et l’implication de tous. Alors, n’hésite plus, rejoins-nous !
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L’enjeu du plan d’action : faire reculer le gouvernement ou plutôt le renverser ?
Il nous faut remonter jusqu’à Dehaene I (1992 -95) pour trouver un gouvernement ayant provoqué plus de grèves que Michel I. Il semble d’ailleurs que ce record sera dépassé cette année. Cela exige des grévistes de douloureux sacrifices financiers, certains ont subi de véritables hémorragies. Dans quel but ? Faire reculer ce gouvernement est incompatible avec sa raison d’être, seule sa chute récompensera nos efforts.
Par Eric Byl, édito de l’édition d’été de Lutte Socialiste
À l’époque, Dehaene voulait un nouveau pacte social pour réorganiser les relations sociales. Le Plan Global était beaucoup moins favorable aux travailleurs, mais cela restait un compromis. Durant les grèves contre le Plan Global, l’appel à renverser le gouvernement a résonné de plus en plus fort. Les dirigeants syndicaux ont cependant pu faire atterrir le mouvement en justifiant le compromis par le risque qu’un gouvernement encore plus droitier ne succède à Dehaene. Le gouvernement actuel ne cherche pas une nouvelle réforme du compromis social, il veut un bouleversement total où les compromis céderont leur place à la confrontation pure et simple.
Le gouvernement se présente comme l’avant-garde de la casse sociale, comme la fraction dirigeante pour façonner la politique patronale. Selon Charles Michel, il veut “changer l’ADN des travailleurs belges”. Il va jusqu’à rejeter la moindre concession patronale effectuée dans le Groupe des 10. Même si nous parvenions à faire reculer le gouvernement sur des points et des virgules, il reviendra dessus dès que possible. Ils n’ont pas pris le risque de constituer un gouvernement soutenu par un électeur francophone sur cinq seulement pour ne s’occuper que de changements cosmétiques.
Certains dirigeants syndicaux sont cependant tellement attachés à la négociation qu’ils cherchent toujours à éviter la confrontation. Cela affaiblit la volonté d’agir, surtout en Flandre. Même si quasiment toute alternative gouvernementale est cette fois plus à gauche que la coalition actuelle, cela semble impossible d’y arriver. Les sociaux-démocrates et les Verts préfèrent que le gouvernement aille jusqu’à son terme et qu’il fasse autant de sale boulot qu’il peut. En France, leurs partis-frères appliquent la même politique de démolition sociale et ils n’y suscitent pas moins de résistance.
Le PTB/PVDA, seul véritable parti d’opposition de gauche au Parlement, ne cesse de répéter qu’il ne faut pas renverser le gouvernement. Pourtant, indépendamment de sa composition, un gouvernement succédant à celui que le mouvement social serait parvenu à chasser devrait adopter un tout autre ton. Le PTB veut en revanche faire reculer Michel dans l’attente d’un ‘‘front populaire’’ avec le PS et les Verts dans 10 à 15 ans. Le PSL comprend bien l’aspiration à l’unité à gauche, mais pour rompre avec l’austérité, pas pour freiner la résistance sociale ou appliquer une politique de droite, comme Hollande ou Tsipras. Ainsi, il semble que le mouvement des travailleurs ne dispose pas d’alternative au programme de compétitivité débridée de la droite pour les 10 prochaines années.
Cette alternative existe pourtant bien : il s’agit de construire une société fondée sur la solidarité. Cela n’exige pas un front, mais au contraire une rupture des syndicats belges avec leurs ‘‘partenaires’’ traditionnels et une initiative politique résolument ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autres forces de la gauche radicale, dont le PSL. Nous sommes convaincus qu’une telle initiative pourrait générer un énorme enthousiasme. Si le mouvement des travailleurs ne propose aucune alternative, la droite populiste et l’extrême droite vont, comme en Autriche, instrumentaliser le mécontentement pour se renforcer. Les sondages avertissent déjà d’un retour du Vlaams Belang.
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Les jeunes aussi en lutte contre la Loi Peeters !
Le 24 juin était une nouvelle occasion pour les Étudiants de Gauche Actifs d’entrer en solidarité avec les travailleurs. Tous ensemble, nous sommes plus fort contre la loi Peeters !Par Julien (Bruxelles)
A l’ULB, nous nous sommes donné rendez vous dès 4h30 sur le campus avec les délégations syndicale. Pour tous ceux qui ont participé, l’ambiance était bonne mais la participation était moins importante que lors des précédentes grèves. Il y a bien sûr un contexte propre à l’enseignement (les vacances scolaires). Une assemblée générale du personnel a été organisée et une petite centaine de personnes y a participé. Il est cependant dommage que cette AG ait eu lieu 3 jours avant la grève… Ce qui n’a évidement pas aidé la mobilisation. Tant à l’AG que sur le piquet, la discussion était : comment continuer à la rentrée ? L’idée d’aller vers une campagne dès les premiers jours de cours commence a germer et serait une excellente initiative pour impliquer les étudiants qui seront particulièrement touchés via les attaques sur le travail intérim. Ce genre d’emploi précaire pourrait d’ici quelques mois devenir le seul avenir possible d’une partie des jeunes générations.
Dans l’après midi s’est déroulée une manifestation contre la loi Peeters. Pour beaucoup d’étudiants ou de jeunes travailleurs, c’est une excellente occasion de participer à la journée de lutte si on ne peut bloquer son lieu de travail. A côté des JOC, de l’USE et de la CGSP ALR Bxl, la présence du Comité des Travailleurs Sans Papiers de la CSC soulève de nouveau l’importance de l’unité de classe contre l’austérité. Étudiants, travailleurs avec ou sans papiers, nous avons tous les mêmes intérêts !
Cette 3e manifestation de la plate forme Bloquons les 45h (après celles du 1er et du 15 mai) montre que la pression ne redescend pas. Le gouvernement espère que le mouvement s’arrêtera avec l’été mais les rendez vous sont déjà là avec la manifestation en front commun du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre, pour les 2 ans du gouvernement.
EGA a déjà noté ces dates dans son agenda et nous avons pu en discuter lors de notre camp début juillet. L’enjeu est immense : les chômeurs et les invalides sont pourchassés dans le but de leur faire accepter n’importe quel emploi. Auparavant, le recours au travail intérimaire était réglementé, mais cela pourra maintenant se faire sans raison et de manière illimitée. Les travailleurs à temps partiel qui connaissent des horaires variables devaient légalement jusqu’ici connaître leurs horaires 5 jours à l’avance. Un jour serait suffisant pour le gouvernement. Notre temps de travail est annualisé : la «loi Peeters» veut que les semaines de 45 heures sans le moindre sursalaire deviennent la nouvelle norme. Dans les périodes plus calmes, le patron pourra tout simplement nous renvoyer à la maison. Ceux qui travaillent dans la construction ou dans l’Horeca pourront oublier de prendre une journée de pause par beau temps.
Les étudiants et les écoliers peuvent participer tant à la mobilisation qu’aux journées d’actions à venir. N’hésite pas à nous contacter pour recevoir du matériel ou discuter avec nous de la campagne contre les 45h. L’été sera l’occasion de se préparer pour le plan d’action syndical. A la rentrée, essaye de mobiliser sur ton école/campus, tout le monde doit regarder comment s’impliquer. Pourquoi ne pas organiser un débat dans ta classe ou, si l’occasion est là, aller vers une petite action de sensibilisation. Les idées sont à portées de main : faire passer un calicot dans la cours pour le faire signer, porter un badge ou un foulard de solidarité… Il est nécessaire de faire vivre ces journées de luttes dans les écoles et les unifs et, plus généralement, partout dans la société. Le plan d’actions fin 2014 avait été exemplaire en impliquant des étudiants, des écoliers, des sans papiers, des artistes… Bref le mouvement était bien un mouvements des travailleurs et cassaient l’idée du gouvernement que les syndicats ne représentent qu’eux même.
Fréquemment, le gouvernement Michel parle d’un prétendu « droit d’étudier » en vue de nous diviser. Ils prétendent ainsi que les syndicats bloquent les étudiants sans raisons. C’est faux. Les précédentes actions syndicales ainsi que celle à venir défendent l’ensemble des travailleurs et des jeunes. Le droit d’étudier, c’est avoir des transports de qualité pour se rendre en cours, c’est avoir droit à suivre les cours sans travailler sur le coté, c’est avoir accès à la culture ou encore à avoir un boulot à la sortie des études. Le gouvernement crache sur tout cela. Pour lui, le droit d’étudier, c’est seulement pour les plus riches.
Photos: manifestation contre la loi Peeters le 24 juin: PPICS
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Grève du 24/06. Bruxelles: Continuer à mobiliser pour faire tomber le gouvernement
La grève massive du 24/06 a été l’occasion pour le PSL de se rendre sur des piquets un peu partout dans Bruxelles et partout en Belgique afin de soutenir les syndicalistes dans leur action et d’échanger avec eux. Ainsi, à l’hôpital Brugmann, un piquet musical avait été installé par les ALR (Administrations Locales et Régionales) très tôt dans la matinée. La délégation distribuait des tracts pour sensibiliser les membres du personnel et les patients, mais également pour les plus intéressés, des dossiers complets reprenant point par point les attaques de la Loi Peeters. Le but étant , comme l’a dit Pascale, déléguée syndicale, de : «faire prendre conscience aux travailleurs que leurs droits sont en danger et les sensibiliser à la situation politique» afin de «garder nos acquis obtenus par les combats de nos grands parents dans les années ’60, où certains sont morts pour cela.»
Par Ammar (Bruxelles)
La conscience était donc bien présente sur ce piquet où la question de faire tomber le gouvernement est une évidence car «Michel a toujours le même discours uniforme et répétitif, selon lui il faut juste des mesures structurelles. Le dialogue social est mort, toutes les décisions sont prises de manière unilatérale par le gouvernement.» La camarade Pascale met également en avant la trahison du PS qui aujourd’hui «est la droite. On a pas besoin du PS.» La solution se trouve dans «des partis d’opposition, tels que le PTB ou le PSL.»

Piquet combatif devant l’hôpital Brugmann, où la sensibilisation est importante! A Molenbeek, une délégation a bloqué le CPAS ainsi que le service de voirie très tôt le matin à l’aide de barrières nadar. La situation était difficile car certains cadres voulaient absolument rentrer travailler dans le CPAS mais les camarades ont résisté. Aux voiries, les syndicalistes ont discuté avec les ouvriers afin de les sensibiliser à la question et leur demander de rentrer chez eux, la plupart ont compris et sont alors rentrés chez eux.
La CGSP a fortement mobilisé et sensibilisé autour de la question pendant plusieurs semaines, comme nous le raconte la camarade Luz : «Pendant 5 semaines nous avons distribué 2000 tracts tous les vendredis à la commune et au CPAS. Chaque tract avait une thématique différente (flexibilité, pension etc…). Au début, les gens étaient surpris mais au bout de la 4ième semaine c’est eux-mêmes qui venaient demander le tract hebdomadaire.» Ce genre d’initiative est un très bon exemple de méthode qui permet de rassembler au maximum les forces afin d’avoir un impact de plus en plus grand lors des grèves.

Blocage complet du CPAS de Molenbeek Saint Jean Les piquets étaient présents partout dans Bruxelles, et tous les interprofessionnels ont intervenu massivement ; ainsi les Metallos-MWB étaient devant la tour du SPF intérieur avant de rejoindre par la GDF.

Piquet devant le SPF intérieur par les métallos Toutes ces actions montrent bien que la conscience politique grandit dans la classe et que de plus en plus de travailleurs sont conscients du besoin de lutter pour faire tomber ce gouvernement et la totalité de la classe politique afin de permettre d’instaurer une société et une politique qui défendent l’intérêt des travailleurs et non plus celui d’une minorité de patrons!
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Dans le nord de la ville, nous avons donc pu visiter le piquet à l’aéroport de Zaventem, organisé par les travailleurs de Brucargo ainsi que, dans le zoning de Diegem, celui des travailleurs de DHL et d’UPS. A Evere, la CGSP enseignement organisait le seul piquet devant une école, à l’Athénée Royal d’Evere, là où la direction a voulu maintenir les conseils de classe et délibérations annulés dans toutes les autres écoles (cf rapport sur notre site).
Par Nico M. (Bruxelles)
Les enseignants qui ne bloquaient donc pas leur école ce vendredi étaient notamment invités à renforcer certains piquets dont celui de la RTBF que nous avons également visité.
Pendant toute la matinée, le caractère du gouvernement fut un point particulièrement discuté. Il est clair sur les piquets que ce gouvernement ne reculera pas. Avec nos tracts et notre mensuel Lutte Socialiste, nous avons pu pousser notamment la discussion sur notre capacité a faire dégager ce gouvernement par nos grèves.
Pour les travailleurs rencontrés ce matin là, cela dépendait de l’ampleur de nos grèves. Beaucoup appellent à durcir les actions, à organiser des grèves plus longues. L’arrêt du plan d’action en 2014 est encore dans les mémoires.
Cette année, avec le nouveau plan d’action vers la grève générale nationale en front commun syndical du 7 octobre, une opportunité de corriger cela est présente. C’est un autre élément très discuté aux piquets ce vendredi. La volonté de construire le mouvement sérieusement est présente. Beaucoup expliquent que le 7 octobre ne suffira sûrement pas, qu’il faudra continuer.
Cette date du 24 juin permettait de préparer cela: préparer ces deux mobilisations du 29 septembre et du 7 octobre et discuter de cette campagne et des objectifs de nos grèves en AG du personnel, sur les lieux de travail, en délégation,…
Dégageons par nos grèves ce gouvernement et toute les politiques d’austérité ! La diversité des secteurs présents aux piquets illustre l’ampleur des critiques et le potentiel d’élargir encore plus les couches de la population impliquées dans la lutte.
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Athénée d'Evere: des problèmes avec la direction surviennent durant la grève
Avec cinq camarades, nous avons le piquet de l’Athénée Royal d’Evere ce vendredi 24 juin vers 9h du matin. À la demande de CGSP Enseignement, les directions des écoles secondaires de Bruxelles avaient déplacé tous les conseils de classe programmés pour ce vendredi à une date ultérieure. Il n’y a qu’à l’Athénée d’Evere que cela n’a pas été le cas. Etant donné que cette décision avait clairement pour but de briser la grève, les représentants syndicaux et les syndicalistes s’étaient donnés rendez-vous à 8h pour tenir piquet devant le parking de l’école. Ce piquet comprenait notamment la participation d’enseignants d’une école à proximité.Au cours des discussions entretenues avec les participants, il a vite été clair que la direction est connue pour régner par la terreur à l’école. Les enseignants de cette école qui se plaignent à leurs collègues d’autres écoles de la situation difficile qui prévaut à l’Athénée insistent systématiquement pour que leur nom ne soit pas mentionné par la suite. Les représentants syndicaux présents ont précisé que leur relation avec la direction est très difficile. Le piquet de grève d’hier matin a permis d’empêcher la tenue des conseils de classe à cette date, comme c’était le cas partout à Bruxelles. Les syndicalistes ont également pu avoir une conversation avec la direction.
Comme l’a commenté un représentant syndical, cela est révélateur de la manière dont des actions nationales permettent souvent de faire émerger les problèmes internes à une école.
Rapport: Sofie. Photo: Mario.





