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Tag: Vlaams Belang
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8 mars: manif anti-fasciste à Anvers
8 mars: manif anti-fasciste à Anvers
Le 8 mars, le NSV (organisation étudiante proche du Vlaams Belang, mais parfois bien plus radicale) va manifester dans les rues d’Anvers. Cette organisation sert en fait d’école de formation pour les futurs cadres du VB. Chaque année, ils infligent à une ville différente une manifestation autour d’un thème touchant à l’indépendance flamande.
Comme chaque année aussi, il est important d’organiser une contre-manifestation pour montrer qu’existe une résistance contre le racisme et le fascisme du NSV. Nous pouvons montrer que, même à Anvers, les opinions fascistes et les méthodes violentes de l’extrême-droite ne sont pas acceptées. Car, sans contre-manifestation, les gros bras du NSV ou d’autres groupes encore plus radicaux qui fréquentent leurs manifs, se sentiraient encouragés non seulement dans leurs idées mais dans leur envie de montrer leur violence contre des immigrés ou des jeunes ‘alternatifs’. Une contre-manif assure une pression à la fois politique et physique : à la fin de leur parcours, les manifestants du NSV doivent rapidement disparaître dans leurs bus.
La précédente manifestation de ce groupe à Anvers, en mars 2004, a provoqué une contre-manif nettement plus nombreuse, bien que le NSV ait été renforcé par des délégations du Voorpost (service d’ordre du VB), de Nation (fachos francophones) ou même de Blood&Honour. Cette dernière organisation a fait parler d’elle ces derniers mois pour ses opinions néonazies et la découverte des réserves d’armes qu’elle avait constituées. Le NSV n’a cependant aucun problème avec la présence de Blood&Honour à sa manif. Et malgré les positions du NSV en faveur de l’indépendance flamande, un groupe comme Nation est également le bienvenu.
Que la présence de néo-nazis soit acceptée par le NSV n’a rien d’étonnant car sa propre liste de membres en est truffée. Le président du NSV-Hasselt, Thierry Vanroy, a écrit sur internet : « une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste ». Ce type était candidat Vlaams Belang aux dernières élections communales. On n’en mesure que mieux l’hypocrisie d’une prise de distance de ce parti avec des individus violents comme Hans Van Themse, responsable des attentats racistes et meurtriers de mai dernier à Anvers (deux morts et une blessée).
Bien sûr, il y a d’autres raisons qui poussent certains à devenir membres du NSV. Des carriéristes espèrent utiliser cette organisation comme tremplin pour une carrière politique au Vlaams Belang. Mais parmi la direction, de tels calculateurs ne sont pas dominants. Les actions internes du NSV fourmillent de symboles ou de « jeux » nazis comme celui de placer leurs bouteilles de bière en forme de croix gammée.
Manifestez avec nous ce 8 mars à Anvers contre la violence de l’extrême-droite et le racisme. Le racisme peut progresser si l’attention se porte sur ce qui divise les travailleurs et leurs familles. Par contre, une résistance unifiée contre les véritables causes de beaucoup de malaises sociaux peut faire reculer ces divisions. La lutte contre l’extrême-droite doit être combinée à la lutte pour une alternative politique au néo-libéralisme. Le VB et encore plus le FN se basent sur le mécontentement passif qui progresse parmi la population. Mais un vote pour les fascistes n’amènera aucune solution positive aux problèmes des travailleurs. Pour cela, il faut une véritable alternative à la politique actuelle, comme celle que propose le Comité pour une Autre Politique (CAP).
Jeudi 8 mars
19h
manif anti-NSV
Gare d’Anvers Berchem -
Communautaire : Cet article, lui, n’est pas une fiction…
Ce mercredi 13 décembre, en soirée, la RTBF a réussi à faire croire à 89% des téléspectateurs (d’après un sondage effectué en cours de soirée) que le Parlement flamand venait de voter l’indépendance de la Flandre. La crédibilité de cette annonce se base sur un mythe relayé depuis longtemps par les partis politiques traditionnels et les médias: tous les flamands sont des flamingants (voire, parfois, de méchants nationalistes racistes).
Stéphane Delcros
Sous couvert d’humour, les «reportages» de la télévision «publique» francophone lors de l’émission spéciale qui a relayé l’intox étaient clairement orientés : un rassemblement de flamands au Sportpaleis d’Anvers acclamant la sécession, des manifestations de joies colorées de jaune et frappées d’un lion noir,… Les journalistes ont été jusqu’à poster, devant le Parlement flamand, des figurants venus applaudir la décision. Il ont très vite été rejoins par des militants flamingants, mais des vrais cette fois…
S’il est vrai qu’il existe des nationalistes et des fanatiques (voire les deux en un) en Flandre (comme partout d’ailleurs), il est beaucoup moins vrai de dire qu’ils représentent la majorité des travailleurs et des jeunes. Comme en témoignent de récents sondages, la population flamande, en grande majorité (tout comme la francophone), se fout complètement du soi-disant important dossier de la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde. Dans les faits, les dossiers communautaires suscitent peu d’intérêt chez les travailleurs, qui se rendent de plus en plus compte que l’existence de ces problèmes ne sert qu’à masquer le programme de démantèlement social prévu par les partis politiques traditionnels (du nord comme du sud). Les sondages démontrent au contraire que les sujets qui intéressent le plus les flamands sont ceux de l’emploi, de la sécurité sociale et du logement, et même que 84% de flamands et 92% de francophones sont pour le maintien de la Belgique.
En laissant traîner ses oreilles, on entend fréquemment parler des wallons fainéants qui volent l’argent des flamands, ou des flamands génétiquement égoïstes. Il ne s’agit que d’un reflet déformé du mécontentement que vit une population aux prises avec une société qui n’est pas orientée vers son intérêt. Les médias et les politiciens traditionnels surfent d’ailleurs habillement et avec enthousiasme sur ce sentiment.
Le fait que le Vlaams Belang soit présenté en Flandre comme un parti comme les autres, voire comme le seul à ne pas être mouillé dans la politique antisociale d’un gouvernement (tout simplement faute d’occasion), n’est pas étranger à l’impression de montée en puissance du flamingantisme. Une autre raison réside aussi dans le fait que des partis comme la N-VA sont très médiatisés, bien qu’ils ne représentent pas grand-chose. Cette organisation est issue de l’éclatement de la Volksunie, incapable en son temps d’adapter son discours et sa pratique à la situation réelle : la Flandre est loin d’être la région la plus pauvre de Belgique et la domination francophone sur les flamands n’existe plus. Aujourd’hui, la N-VA ne peut plus survivre sans le CD&V surtout si elle veut intégrer le prochain gouvernement. C’est d’ailleurs pour «sauvegarder» ce cartel que l’aventurier ex-VLD Jean-Marie Dedecker (ancien Judoka et politicien de droite «musclé») a été exclu de ce parti nationaliste juste après l’avoir rejoins.
Le Mouvement Ouvrier Chrétien a toujours rejeté ce cartel, preuve que les travailleurs flamands s’inquiètent peu des questions communautaires, mais beaucoup des questions sociales. Depuis le début de «l’alliance», il a multiplié les avertissements à son allié politique traditionnel. Il est vrai que, au contraire du CD&V qui parvient encore à «emballer» socialement son programme néolibéral, la N-VA ne cache absolument pas sa politique droitière.
L’image mise en avant dans une émission comme celle de la RTBF est loin d’être une réalité. Ce n’est pas parce que les parlementaires flamands ont, en grande majorité, des discours nationalistes que les travailleurs (même s’ils ont voté pour eux) le sont forcément. En 2005, aucun parti parlementaire n’a défendu les droits des travailleurs face aux propositions du «Pacte des Générations». Peut-on en conclure que tous les travailleurs flamands étaient pour ce Pacte? Les piquets de grèves et la rue ont démontré le contraire, et les travailleurs flamands, bruxellois et wallons marchaient ensemble contre le gouvernement. Si les travailleurs continuent, encore aujourd’hui, à voter pour ces partis, ce n’est pas pour leur programme socio-économique (et encore moins pour leur programme communautaire), mais parce qu’il n’y a rien d’autre.
Ainsi prise dans son contexte, l’émission spéciale de la RTBF de ce mercredi soir, volontairement ou pas, s’inscrit dans un climat de renforcement du «front politique francophone» en vue des négociations pour la prochaine réforme de l’Etat en 2007.
Grâce à ces négociations, les partis traditionnels, qu’ils soient francophones ou flamands, tenteront à nouveaux de tromper TOUS les travailleurs en leurs faisant avaler la tartine d’austérité sous une couche de communautarisme aussi épaisse que possible. Ce ne sont ni les francophones, ni les flamands qu’ils défendent, mais bien les patrons, quelques soient leurs langues.
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Réactions politiques: “Une entreprise n’est pas une institution de charité”
Les politiciens de tous les partis ont rapidement exprimé leur opposition aux licenciements chez Volkswagen. En pleine préparation d’un nouveau round de discussions communautaires, ils ont fustigé le « nationalisme » des Allemands qui ont accepté énormément de concessions pour garder l’emploi chez eux.
Mais, bien sûr, ces mêmes politiciens veulent continuer à imposer le même genre de concessions en faveur du patronat en Belgique.
Le Vlaams Belang a été encore plus net en déclarant qu’« Une entreprise n’est pas une institution de charité, quel que soit l’endroit où se trouve le siège principal. Une entreprise ne réfléchit qu’en termes de rentabilité. ». Il en a profité pour exiger des « mesures structurelles et audacieuses » (sic) pour réduire les « coûts salariaux trop élevés » des travailleurs belges.
En octobre 2005, Bernd Pischetsrieder, le manager de VW a tout de même reconnu dans une interview : « Les salaires ne sont que responsables de 15% de tous les coûts (pas seulement l’assemblage, mais également la vente,… NDLR). Notre problème se situe ailleurs. »
Le gouvernement a utilisé l’argent de nos impôts pour essayer d’ancrer solidement VW en Belgique en multipliant baisses de charges sociales, cadeaux fiscaux sur le travail en équipe et les heures sup’, et en investissant en outre 35 millions d’euros dans l’Automotive Park. Cette stratégie a clairement fait faillite.
Le gouvernement aurait mieux fait de récupérer les investissements de soutien et les baisses de charges des années précédentes afin de les réorienter vers leur but premier annoncé: le maintien de l’emploi !
Une alternative socialiste
Sous le capitalisme, les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de lutter pour chaque emploi. Sous le socialisme, l’augmentation de la productivité permettra d’alléger la charge de travail pour tous. La surproduction sera éliminée par une diversification graduelle et une réorientation vers une production socialement utile.
En attendant, des victoires à court terme et partielles sur les multinationales sont possibles, même à l’ère de la mondialisation, à condition de forger un rapport de forces. Mais si, dans le passé, un compromis était parfois possible en raison d’une conjoncture économique favorable, une période de longue durée de concessions systématiques par les multinationales est aujourd’hui impossible. Une troisième voie (entre capitalisme et socialisme) est définitivement exclue.
Assurer des conditions de vie et de travail correctes pour tous exigera une rupture fondamentale et la construction d’une société socialiste.
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La lutte contre l’extrême-droite est plus que jamais nécessaire
Dans les villes d’Anvers et de Gand, on aurait enfin fait barrage au Vlaams Belang. Pour la première fois après tant d’élections, le 8 octobre n’aurait pas été un dimanche noir. Du moins, c’est ce que disent en chœur les médias à propos des dernières élections communales.
Farid Rasoolzadeh
Cette analyse est d’autant plus absurde que le Vlaams Belang progresse à Anvers par rapport à son score de 2000 qui avait déjà semé la panique : 33,51% contre 32,95% à l’époque. Dans les districts anversois de Hoboken, Deurne et Merksem, le Vlaams Belang a récolté respectivement 41%, 43,5% en 41,5%. Nous ne voyons pas pourquoi ce serait une bonne nouvelle.
Du côté francophone, la montée de l’extrême-droite ne s’est pas réalisée entièrement. Le Front National a récolté des scores très élevés dans le Hainaut (11% à Quaregnon, 12,6% à Pont-à-Celles et presque 10% à Charleroi).
L’achat d’une villa privée par le président du FN Daniel Féret dans le midi de la France, largement commenté dans les médias, n’a certainement pas eu d’effet salutaire pour le FN. L’absence totale de militants actifs a empêché le parti d’extrême-droite de changer la donne. Malgré cela, 27 conseillers communaux FN ont été élus dans le Hainaut.
A Gand et dans les districts anversois de Borgerhout et d’Anvers-centre le VB a reculé. Cela est avant tout dû aux projets de prestige à grande échelle qui ont fait s’envoler les loyers. Une partie des couches les plus pauvres a été substituée par de jeunes ménages à deux revenus pouvant se permettre une bonne habitation près du centre-ville.
Au lieu de fournir une réponse au taux de chômage et aux loyers impayables, la coalition anversoise lors des négociations après les élections s’est occupée de discussions sur l’augmentation de « projets de renouvellement de ville ». Les partis n’ont négocié sur les logements sociaux que 10 minutes durant.
La politique antisociale des partis traditionnels a mené à une croissance de l’extrême-droite. Tant que ces partis s’accrocheront au pouvoir, et tant qu’une véritable opposition contre la politique néolibérale fera défaut, le VB pourra continuer à accumuler les victoires électorales. Une campagne de publicité bien élaborée n’est pas une barrière face à l’extrême-droite !
Venez manifester le 8 mars à Anvers !
Le 8 mars (ou le 1 mars), les étudiants du VB (NSV, Mouvement Nationaliste Etudiant) veulent manifester à Anvers. Blokbuster (la campagne anti-fasciste flamande du MAS) organisera une contre-manifestation qui vise l’extrême-droite, mais aussi la politique des partis traditionnels. Nous voulons mettre en avant la nécessité d’une alternative à la politique qui crée le terreau de l’extrême-droite.
Le NSV est un groupuscule d’étudiants racistes et violents. En 1996, ils écrivaient encore que les « nègres n’égalent pas intellectuellement notre niveau car leur cerveau est plus petit ». Lors de l’ouverture de la nouvelle année académique à Anvers, le NSV est passé à la violence contre un militant d’Etudiant de Gauche Actif (organisation étudiante du MAS). Nous ne voulons pas que ce groupuscule occupe les rues d’Anvers sans opposition.
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Vlaams Belang: un parti (toujours) néofasciste
Malgré les nombreux efforts du Vlaams Belang ces dernières années pour se présenter comme plus acceptable, nous continuons à le qualifier de néofasciste. Les origines collaborationnistes du VB sont visibles à travers leur programme qui prône le rejet d’un « système pourri » qui a besoin selon eux d’un “grand nettoyage” dans lequel le racisme joue un rôle de premier plan.
Jarmo Van Regemorter
Quelle différence avec le fascisme classique?
La plus grande différence entre le VB et les partis fascistes des années ’20 et ’30 est l’absence d’une large base militante. Le VB, qui a maintenant presque 800 conseillers communaux, ne rassemble à ses plus grands événements nationaux – avec beaucoup d’efforts et des bus gratuits – qu’au grand maximum 5.000 personnes. Ce n’est certainement pas suffisant pour dominer la rue et terroriser ses opposants.
Par conséquent, ce parti doit se baser sur des méthodes populistes. “Nous disons ce que vous pensez”, dit le VB. Pourtant, durant le mouvement contre le Pacte des Générations, le discours tenu à destination des entrepreneurs et les capitalistes était extrêmement néolibéral. Envers les travailleurs par contre, ce soutien à la logique patronale a été caché le plus possible. Dans les communes rurales, le VB se profile comme le défenseur des valeurs traditionnelles, alors que dans les villes, il essaie plutôt de se présenter comme “le seul parti d’opposition” aux côtés “des petites gens”.
Le VB n’a pas encore l’opportunité d’utiliser des méthodes ouvertements fascistes – la violence et le développement de troupes de choc – sans perdre une grande partie de son soutien électoral. Des groupuscules qui revendiquent ces méthode violentes sont marginalisés au sein du VB, qui peut ainsi rapidemment s’en distancer si leurs actes font des vagues dans les médias. Des groupes tels que le Voorpost, le NSV, le NJSV et même Blood &Honour peuvent cependant toujours compter sur des liens étroits avec la principale force d’extrême-droite.
Liens avec les néo-nazis
Le groupuscule Blood &Honour s’est récemment fait connaître dans la presse avec son noyau, BBET, qui était actif au sein de l’armée et disposait entre autres d’un large arsenal. Blood &Honour a été introduit en Flandre par le VB. Le premier concert de groupes « musicaux » liés à Blood& Honour s’est produit en 1994, en Flandre Occidentale, à l’initiative de Yannick Pollet, président durant de longues années des jeunes du VB de Bruges. Il n’a démissionné du VB que parce qu’il était frustré par la place occupée par d’autres dans « son » parti.
Pollet était aussi lié à une formation nommée “Leibstantarte Adolf Hitler” (Hommage à Adolf Hitler – LAH) organisatrice d’une commémoration annuelle en l’honneur du petit moustachu. Celle-ci s’est tenue notamment à Roulers à la demande d’A. Horrie, membre local de LAH, qui était à la même époque également responsable régional du VB. Cette tradition nauséabonde des commémorations annuelles de Hitler a par la suite été reprise par Blood&Honour.
Evidemment, le VB nie entretenir des liens avec Blood&Honour. La présence de membres de Blood&Honour à une soirée de chant des Vlaamse Jongeren Westland (Jeunes Flamands Occident) un groupe « identitaire » présidé par Dieter Van Parys, a été présenté comme une surprise totale pour la direction du VB, y compris pour ce même Van Parys, lorsque les médias s’en sont fait l’écho. Régulièrement, des articles de presse démontrent l’existence de membres radicaux du VB qui rendent plus visible l’idéologie dominante au sein du VB.
Le VB doit toutefois rester prudent. Comme l’ex-vice-président Roeland Raes l’a affirmé: “Nous nous abstenons de soutenir les positions qu’une petite minorité de nos membres trouvent attractives mais qui nous freinent.” Ce ne sont pas les positions radicales qui sont la cause de la prise de distance du VB vis-à-vis de tels groupes, mais surtout le fait que ceux-ci ne sont pas contrôlables.
Le rêve d’une “main de fer fasciste”
Les étudiants du NSV sont à mettre dans le même sac. Le NSV, tout comme le VB, nie être l’organisation étudiante du VB. Pourtant, l’ancien président national du NSV est actuellement président du VB-Jeunes. Le président du NSV à Hasselt, Thierry Vanroy, était sur la liste du VB à Heusden-Zolder malgré des déclarations publiques comme “une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste ”. Vanroy a plusieurs fois participé aux activités de Blood&Honour.
Le jour où les déclarations ouvertement fascistes de Vanroy deviendront trop connues, le VB et le NSV se distancieront de lui parce que ces positions ne peuvent trouver aucune base sur laquelle s’appuyer dans la société. Le Vlaams Belang confirmera ainsi une fois de plus que les propos fascistes sont bienvenus chez lui… tant qu’ils restent méconnus à l’extérieur.
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Analyse des élections communales. Un recul masqué de la coalition violette
Quelques tendances principales se dégagent des élections communales et provinciales du 8 octobre. Les partis chrétiens-démocrates en sortent victorieux dans les trois régions du pays. C’est aussi le cas de l’extrême droite en Flandre et, dans une moindre mesure, en Wallonie, mais pas à Bruxelles. Le VLD et les écologistes sont en net recul, à l’une ou l’autre exception locale près. Le MR équilibre les gains et les pertes.
Par Els Deschoemacker, Thierry Pierret et Jean Peltier
Le SP.a progresse fortement dans les grandes villes, surtout à Anvers où il reprend au Vlaams Belang la position de premier parti. Une réussite qu’il faut néanmoins tempérer par le fait qu’il n’a pris des sièges qu’à ses partenaires de coalition, mais aucun au VB. Le PS recule significativement là où des scandales ont éclaté (Charleroi, La Louvière, Namur, Mons, Huy,…) mais il reste le principal parti en Wallonie où il maintient, voire conforte, nombre de majorités absolues.
Les chrétiens-démocrates: retour au “bon vieux temps” de l’Etat-CVP
Le CD&V a reconquis la majorité des cantons flamands et dépasse à nouveau la barre des 30%. Il n’avait plus engrangé une telle victoire depuis 20 ans. Du côté francophone, le CDH poursuit lui aussi sa remontée et a conquis 10 cantons de plus qu’aux élections régionales de 2004.
Cela signifie-t-il pour autant un retour au « bon vieux temps » où la famille CVP-PSC (les anciens noms du CD&V et du CDH) était le parti-pivot de toute coalition gouvernementale grâce à une base stable dans toutes les couches de la société ? Loin de là !
D’une part, parce qu’au fil des ans et quels que soient leurs scores électoraux, tous les partis traditionnels ont perdu de leur autorité dans la société. D ‘autre part, parce que, s’il reviennent au pouvoir national en 2007 (ce qui est probable), le CD&V et le CDH ne pourront pas compter sur une grande stabilité politique dans leur propre zone d’influence. Du côté francophone, les liens sont nettement plus distendus aujourd’hui entre la CSC et le CDH. En Flandre même, une partie des membres de la CSC ont participé aux grèves contre le Pacte des Générations du gouvernement violet, contre l’avis de la direction de la CSC et surtout contre l’avis du CD&V qui trouvait que ce pacte n’allait pas assez loin !
En outre, tant le CD&V que la N-VA (un petit parti autonomiste flamand de droite issu de l’éclatement de la Volksunie) ont jusqu’ici tiré profit du cartel qui les unit. Mais pour combien de temps ? Le nationalisme flamand risque à terme de devenir une véritable épine dans le pied des chrétiens-démocrates flamands. Le fait qu’une majorité de petits patrons flamands prônent plus d’indépendance pour la Flandre va sans doute inciter le parti à aller plus loin dans cette direction. Une attitude qui est en porte-à-faux par rapport aux positions du CDH et surtout aux aspirations de la base syndicale comme l’a encore rappelé le congrès national de la CSC il y a quelques jours…
La coalition violette en sursis?
La coalition violette a perdu ces élections. Elle n’aurait plus de majorité en Flandre avec un VLD – le parti du Premier ministre – qui plafonne à 16%. Du côté francophone aussi , la violette est en recul. Si on extrapole le résultat des élections provinciales au niveau fédéral, tant le MR (-5) que le PS (-2) perdraient des sièges par rapport aux élections de 2003. La coalition libérale-socialiste passerait de 98 à 79 sièges à la Chambre en 2007, soit une majorité de seulement 4 sièges.
La défaite globale de la violette est pourtant reléguée à l’arrière-plan par la victoire de l’une ou l’autre de ses composantes dans quelques grandes villes comme Bruxelles, Liège, Gand et surtout Anvers.
Dans ces élections, le vote pour le moindre mal a de nouveau joué en faveur de la social-démocratie. Bien qu’ils soient les architectes et les maîtres d’oeuvre de la politique néolibérale au niveau national, PS et SP.a ont encore réussi à présenter leurs réformes antisociales comme un mal nécessaire pour préserver notre sécurité sociale ou assurer une bonne gestion communale.
Poursuivre dans cette voie mène pourtant à une impasse. L’augmentation de la pauvreté, le bradage des services communaux, la disparition des emplois correctement payés, … ne feront que nourrir le terreau de l’extrême-droite. La seule digue qui puisse tenir contre l’extrême-droite, c’est aussi une digue contre ce genre de politique. Ces élections ont de nouveau démontré la nécessité d’une opposition de gauche sous la forme d’un nouveau parti des travailleurs.
Flandre: un coup d’arrêt au Vlaams Belang?
Une des principales questions de cette campagne était : le Vlaams Belang peut-il encore progresser à Anvers et arriver au pouvoir dans certaines communes flamandes ? Le verdict est tombé : le Vlaams Belang recule à Gand ainsi que dans les districts d’Anvers-Centre et de Borgerhout. Et les commentateurs de proclamer aussitôt que « un SP.a fort peut stopper la montée du VB ». Au lieu d’être vu comme l’une des causes de la marée noire montante depuis 1991, le SP.a est maintenant présenté comme le sauveur et le bourgmestre d’Anvers et ex-président du SP.a Patrick Janssens fait figure de héros !
Qu’en est-il réellement ? Pour l’ensemble de la Flandre, le Vlaams Belang progresse de 6,6% par rapport aux élections communales de 2000. Il a augmenté d’un tiers le nombre de villes où il se présentait, passant de 459 à 794 conseillers communaux. Ce qui ne peut que renforcer l’implantation du parti. Dans ce sens, le triomphalisme ambiant est totalement déplacé.
A Anvers, grâce à la campagne médiatique centrée sur « Patrick », le SP.a a pu présenter l’enjeu du scrutin comme un duel entre Patrick (Janssens) et Filip (Dewinter). Patrick Janssens a récolté un peu plus de 70.000 voix de préférence, Filip Dewinter un peu plus de 60.000. Le parti de Janssens a progressé de 16% et devient du même coup – mais de peu – le premier parti d’Anvers à la place du VB.
Mais le grand soupir de soulagement à Anvers ne doit pas empêcher de voir la réalité en face : personne n’a réussi à prendre un siège au VB ! Comme Dewinter l’a fait remarquer, le SP.a a « cannibalisé » ses propres partenaires dans la coalition. Le VLD perd 5 sièges, Groen ! 4 et le CD&V 1. Le SP.a en gagne 10 avec un score de 35%.
Pour expliquer la victoire des coalitions au pouvoir à Anvers et Gand, les commentateurs mettent en avant la « bonne gouvernance » de ces villes, et en particulier les opérations de rénovation urbaine. Mais celles-ci ont surtout été mises en oeuvre dans l’intérêt de la classe moyenne qui a réinvesti certaines portions du centre-ville au détriment de toute une population fragilisée qui y vivotait depuis des années et qui avait offert au Vlaams Blok sa première percée électorale à la fin des années ‘80 et au début des années ‘90. La composition sociale de certains quartiers a changé parce que les pauvres en ont été chassés.
Ceci explique les progrès successifs du SP.a, le champion de la nouvelle classe moyenne et le maître d’oeuvre de ce type de « rénovation urbaine ». Mais la valeur des logements a tellement grimpé que les moins nantis ont dû quitter certains quartiers de Borgerhout et d’Anvers-Centre… pour s’établir dans les quartiers plus périphériques où le Vlaams Belang continue à se renforcer.
Bruxelles: une politique “proche des gens”?
A Bruxelles, le PS conforte sa position de premier parti régional qu’il avait déjà ravie au MR en 2004. C’est d’autant plus remarquable que le MR – sauf à Bruxelles-Ville où il s’effondre – et le CDH progressent également. Le PS progresse dans les grosses communes de la première ceinture comme Schaerbeek (où il fait plus que doubler son score mais où Onkelinx rate le poste de bourgmestre grâce à la nouvelle alliance entre MR et Ecolo), Molenbeek ou Anderlecht et il franchit pour la première fois la barre des 30% à Bruxelles-Ville. C’est surtout Ecolo qui fait les frais de cette progression. L’extrême-droite (FN et VB) stagne, sauf à Schaerbeek où la Liste Demol, apparentée au VB, perd la moitié de ses voix et 3 de ses 4 élus. Est-ce à dire que les politiciens bruxellois ont su rester « proches des gens et de leurs préoccupations » comme ils aiment à le dire? Rien n’est moins vrai.
Le vote des Belges d’origine immigrée et des étrangers non européens, qui pèse lourd dans certaines communes, a certainement fait barrage à l’extrême-droite. Les partis, surtout le PS, ont joué à fond la carte du vote communautaire en ouvrant largement leurs listes à des candidats d’origine turque, marocaine et africaine. Le principal, sinon le seul critère de sélection était leur capacité à récolter des voix dans leur communauté. Nombre d’entre eux ont été élus le 8 octobre. Ils vont rapidement être associés à la politique néolibérale. Ils vont sans doute essayer d’en atténuer les effets dans leur quartier ou leur communauté en aidant leurs électeurs à surmonter individuellement les problèmes sociaux qu’ils auront contribué à créer par leur soutien à des mesures antisociales. Mais le clientélisme – ce que les politiciens appellent « être proche des gens » – se heurtera à ses limites et ceux-ci devront tôt ou tard rendre des comptes sur leur attitude au Conseil communal ou au Collège.
Wallonie: le PS en équilibre instable
Une marée noire était parfois annoncée le 8 octobre. Les résultats sont beaucoup plus diversifiés. Mais le lien est clair entre les résultats du PS et du FN. Dans le Hainaut, là où les scandales à répétition ont ébranlé le PS, celui-ci connaît des reculs parfois impressionnants (13% à Charleroi, 14% à La Louvière, 10% à Mons) et le FN refait une percée. Par contre, là où le PS a échappé (pour le moment ?) aux scandales, comme dans la région liégeoise, il maintient ses résultats, voire les améliore, après avoir réussi à se présenter comme le rempart contre le libéralisme agressif du MR et de Reynders. Et le FN ne perce pas (1 seul siège à Liège).
Si le PS n’a pas été envoyé au tapis lors de ces élections, ses résultats mitigés et la reprise des inculpations (le bourgmestre de Charleroi Van Gompel en tête) minent quand même sa position tant au sein du gouvernement Verhofstadt qu’à la Région wallonne. Cela explique certainement sa volonté d’ouvrir ses majorités dans plusieurs villes au MR ou au CDH. Mais le résultat en sera immanquablement une politique encore plus néolibérale. Et un espace encore plus grand pour le développement du FN dans les prochains scrutins.
Le PTB triple le nombre de ses sièges
La gauche se souviendra de ces élections en raison du « décollage électoral » du Parti du Travail de Belgique. Le PTB progresse un peu partout et triple le nombre de ses sièges qui passe de 5 à 15. En Wallonie, il conserve ses 2 sièges à Herstal et en gagne 1 à Seraing et La Louvière ; par contre, il n’obtient pas de siège à Bruxelles. Mais 11 de ces 15 sièges sont gagnés par des « Médecins pour le Peuple » est révélateur. Autour de ses Maisons médicales, le PTB a construit une intervention locale et mené des actions contre les sacs-poubelles payants, pour le logement social, pour plus de facilités pour les jeunes, … qui, avec sa participation active à la lutte contre le Pacte des Générations, a pu convaincre une partie des électeurs.
Ce résultat démontre en tout cas le potentiel pour une politique d’opposition au néolibéralisme. Un nouveau parti, défendant réellement les travailleurs et reposant sur une forte base syndicale, pourrait obtenir de tels scores dans toute la Belgique. C’est ce qui fait toute l’importance de l’initiative du Comité pour une autre politique (CAP)…
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Pour un nouveau parti des travailleurs. Mais… Quel type de parti et avec quel programme?
Pour un nouveau parti des travailleurs. Mais…
Le 28 octobre se déroulera la conférence nationale du Comité pour une Autre Politique, première occasion sérieuse en Belgique pour préparer le lancement d’un nouvelle formation large qui peut et doit avoir pour ambition de réunir des milliers, et peut-être des dizaines de milliers, de salariés, de chômeurs, de jeunes et de seniors, belges ou immigrés afin d’engager la lutte contre la politique néolibérale.
Peter Delsing
Qu’est-ce qu’un nouveau parti des travailleurs?
Dans le passé, une couche importante de salariés a longtemps considéré les partis socialistes comme des instruments capables d’améliorer leurs conditions de vie. Le système de sécurité sociale, avec le droit à l’allocation de chômage, les pensions, les soins de santé,… a été considéré comme le résultat de l’action de ces partis, même si c’était principalement les luttes des salariés qui avaient obligé les patrons à faire ces concessions.
La direction des partis socialistes est bien sûr depuis longtemps principalement dans les mains des carriéristes – un siège bien payé au parlement : oui ; une lutte active pour une autre société : non – mais des dizaines de milliers de salariés partout en Belgique, et des centaines dans chaque ville ou commune, continuaient à s’engager pour une politique favorable aux travailleurs à travers ces partis.
Voilà pourquoi le groupe qui a donné naissance au MAS était jusqu’au début des années ‘90 actif au sein du SP.a et du PS. Nous ne voulions pas nous mettre en dehors du mouvement et des organisations traditionnelles de masse. Nous voulions entrer en dialogue avec des couches plus larges de salariés sur ce que signifie concrètement une société socialiste et sur les moyens à employer pour transformer la société.
Depuis la participation du SP.a et du PS aux gouvernements de casse sociale, à partir de 1987, cette situation a complètement changé. Et, depuis le début des années ’90, après l’effondrement des régimes staliniens en URSS et en Europe de l’Est, les dirigeants des PS se sont totalement ralliés au marché et au néolibéralisme triomphants.
Les salariés ont donc pris leurs distances avec ces partis. lls ont été remplacés par de plus en plus de hauts diplômés et d’‘intellectuels’, pour qui, faire carrière était le premier souci et qui ont complètement pris en main l’appareil du parti. Et le Vlaams Belang, puis le Front National, des partis pourtant dirigés contre les travailleurs et qui soutiennent entièrement le capitalisme, ont commencé à obtenir des scores électoraux de plus en plus élevés dans les anciens ‘bastions rouges’.
Aujourd’hui, il n’existe plus de grand parti pour les travailleurs et la jeunesse. Il n’y a plus que des machines électorales. Il y a un an, lors les grèves contre le Pacte des Générations, le clivage s’est encore approfondi entre la base syndicale et les partis qui relayaient traditionnellement une partie des revendications syndicales. C’est particulièrement net en Flandre où le SP.a a évolué très vite et très loin vers le libéralisme tandis que le CD&V est tout aussi à droite que les libéraux et presqu’aussi nationaliste que le VB. Du côté francophone, même si le PS et le CDH ne vont pas aussi loin dans cette direction, la tendance générale est pourtant la même.
Le MAS a répété depuis 1995 que les remous dans la base syndicale mettraient inévitablement la question d’un nouveau parti à l’ordre du jour. Car nous – syndicalistes, travailleurs, locataires, étudiants,… – avons tous besoin d’un endroit où nous pouvons discuter des luttes, échanger les expériences, élaborer nos stratégies d’action, préparer notre programme,… en toute indépendance face aux patrons, à leurs partis et à leur presse.
Sans organisation pour nous défendre et sans parti pour nous représenter, nous sommes simplement du matériel pour l’exploitation capitaliste. De la même manière que les travailleurs au 19e siècle ont compris que les syndicats n’étaient pas suffisants pour se défendre contre la classe dominante, les travailleurs et leurs familles doivent comprendre aujourd’hui qu’ils ont à nouveau besoin de leur propre parti.
S’orienter vers des couches plus larges
Le MAS pense qu’un tel parti ne peut pas être la simple addition des organisations existantes de l’extrême-gauche et que son programme ne doit être ni à tout prix ‘anticapitaliste’ dès sa naissance ni imposé d’en haut, sans avoir pris le temps de mener des discussions suffisantes avec des couches plus larges de salariés et de jeunes.
La base pour un nouveau parti est, aujourd’hui, la résistance contre la politique néolibérale. Etre contre la casse de la sécurité sociale, de nos salaires et de nos contrats, contre la casse des services publics et les privatisations, contre les divisions sur base de la langue, de la région, de la nationalité ou du sexe est une base suffisante pour rassembler les organisations de gauche et des couches plus larges de travailleurs et de jeunes. Un programme minimum peut alors être élaboré sur lequel tout le monde peut se retrouver.
Une élaboration plus complète du programme devra être le résultat de discussions avec ces couches nouvelles de travailleurs et de jeunes qui peuvent devenir actifs dans cette nouvelle formation.
Pourquoi un programme est-il si important?
Cette nouvelle initiative servira donc d’abord à exprimer haut et fort ce que nous refusons. Mais ce n’est pas suffisant. Nous devrons aussi élaborer une alternative positive, un programme réel avec des revendications concrètes. Cela ne sera possible que si Une Autre Politique se base sur la démocratie interne la plus large en respectant les différentes identités politiques présentes.
Dans les nouvelles couches qui entrent en action et qui ont peu d’expérience avec des organisations syndicales et politiques, la crainte que surgissent des ‘divisions’ dans un nouveau parti peut se développer très vite. Mais les travailleurs et les jeunes peuvent comprendre qu’un programme minimum n’est pas suffisant et qu’en chaque lutte – même pour nos intérêts les plus directs – se pose la nécessité d’une analyse plus élaborée de la société. Pourquoi le capitalisme est-il en crise ? Quelle est l’alternative ? Comment la faire triompher ?
Un programme élaboré ne peut se réaliser que sur base d’expériences communes et de nombreuses discussions démocratiques. Ceci ne peut se faire si l’identité politique des individus et des groupes qui participent n’est pas respectée. Selon nous, cela implique le droit pour ces divers groupes de présenter leurs idées et de travailler avec leurs propres outils (journaux, sites,…) en toute liberté à l’intérieur du nouveau parti. Sans démocratie interne, sans libre expression pour les groupes et les indépendants, un nouveau parti ne peut pas devenir un parti de masse avec des membres activement impliqués.
La question du programme est aussi importante pour une autre raison. Dès le début, une nouvelle formation se trouvera devant le choix d’accepter de travailler à l’intérieur des limites du capitalisme ou de lutter pour en finir avec ce système. L’expérience nous montre que des “nouveaux partis des travailleurs” – le Linkspartei en Allemagne, le SP aux Pays Bas, refondation Communiste en Italie – peuvent perdre très vite leur attraction ou leurs membres actifs, s’ils s’adaptent à la politique néolibérale, s’ils ne choisissent pas un vrai programme socialiste.
Qu’est-ce qu’un programme socialiste?
Le MAS ne veut pas imposer son programme complet comme condition pour collaborer à l’intérieur d’un nouveau parti des travailleurs. Mais nous pensons que, sur toutes les questions politiques brûlantes – l’insécurité de l’emploi, le chômage, la sécurité sociale, le racisme et la guerre -, seul un programme socialiste peut vraiment offrir une solution. La société doit être fondamentalement changée.
Prenons le chômage. Depuis les années ’70, ce problème n’a fait que s’aggraver. Les périodes de croissance n’ont pas réussi à réduire fondamentalement le chômage. Une politique socialiste défendrait une solution collective – une diminution du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire – plutôt que la répression et la culpabilisation des chômeurs. Mais, devant chacune de nos tentatives pour conserver ou améliorer notre niveau de vie, se dresse le mur du profit et de la propriété privée capitaliste. Il est nécessaire que la communauté dispose de la richesse, ce qui ne peut s’effectuer que par l’intermédiaire de la construction d’un mouvement de masse visant à collectiviser les entreprises, les machines, les administrations,… et à les mettre sous le contrôle direct des travailleurs et des usagers.
L’économie de marché a dépassé depuis longtemps sa date de péremption. Seule une économie collectivisée et planifiée sur base des besoins et de la volonté démocratique des travailleurs peut donner à l’humanité la chance de faire un pas décisif en avant. C’est donc à ce programme-là que nous essayerons de gagner le nouveau parti.
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Tirlemont: 200 manifestants contre la violence raciste
Le 2 septembre, environ 200 personnes manifestaient à Tirlemont à la suite d’une nouvelle attaque raciste contre un tzigane, Peter Danyi. D’origine slovaque, il avait été attaqué par une bande de skinheads néo-nazis.
Ken Von der Crone
La manifestation avait été organisée dans de très brefs délais tant la colère était grande après l’agression, mais elle a été d’une ampleur relativement grande pour une petite ville comme Tirlemont.
Après la manifestation, les orateurs clamaient qu’il faut également s’opposer au climat raciste renforcé par la politique anti-sociale. La politique locale de la coalition CD&V-VLD et la propagande du Vlaams Belang ont une grande responsabilité dans la violence. Le maire Eddy Poffé (VLD) a fait plusieurs remarques négatives sur la communauté gitane à Tirlemont et a essayé de minimaliser la violence. Les tziganes, discriminés dans leur propre pays, sont aussi en Belgique victimes du racisme.
Le MAS/LSP n’a pas une attitude moraliste envers le racisme, mais veut combattre ses racines en s’opposant à la politique antisociale qui sème misère et division.
Le MAS/LSP était présent à la manif pour défendre la nécessité d’une alternative politique.
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Combien de "dimanches noirs" sont encore à venir?
> Combattre le racisme avec une politique sociale
> Seul un nouveau parti des travailleurs peut affaiblir le soutien à l’extrême-droiteA la rédaction de cet article, les résultats des élections communales ne sont pas encore connus. Malgré les manœuvres techniques contre le FN, il est clair que le soutien pour des partis comme le FN ou le Vlaams Belang en Flandre et à Bruxelles augmente. Leurs scores provoqueront certainement un nouveau "dimanche noir".
Emiel Nachtegael
Blood&Honour Le danger des néo-nazis
Dans le passé, le MAS et notre campagne antifasciste Blokbuster du côté flamand ont, à plusieurs reprises, averti du danger des groupes néo-nazis comme Blood&Honour. Déjà en 2004 nous avons publié une photo de Thomas Boutens de Blood&Honour, qui, dans la caserne de Leopoldsburg utilisait des armes (voir photo). Boutens est maintenant arrêté par la police après une recherche qui a mené à l’arrestation de 17 néo-nazis flamands notamment pour possession d’armes illégales.
Beaucoup de jeunes et de travailleurs veulent s’opposer activement au racisme et à l’extrême-droite. La question est: comment s’y opposer ?
Jusqu’ici, 2006 a été l’année de la croissance de la violence raciste. Après des années d’une politique néolibérale, la pauvreté n’a cessé d’augmenter. Une couche grandissante de la population n’a plus de liens ou de responsabilités envers cette société. Ce qui entraîne une diminution du seuil de violence, notamment raciste, perpétuée quelquefois par des groupes organisés comme Blood&Honour.
Dans la lutte contre le racisme et l’extrême-droite, le MAS s’oppose à l’idée que les électeurs de l’extrême-droite sont responsables. Après l’attentat raciste à Anvers le 11 mai, des politiciens comme Karel De Gucht (VLD) disaient que les électeurs du Vlaams Belang étaient coresponsables de cet acte qui avait causé deux décès et un blessé après qu’un jeune fasciste ait tiré sur des immigrés dans le centre-ville.
Incontestablement, le Vlaams Belang a ses responsabilités dans la croissance de la violence raciste du côté flamand. Mais il n’est pas seul: c’est la politique anti-sociale des partis traditionnels qui renforce le soutien à l’extrême-droite et les divisions entre Belges et immigrés. Le manque de logements sociaux, par exemple, renforce la polémique sur la question de l’accès au logement social.
La résistance à la politique néolibérale manque d’instruments. L’extrême-droite, sans une grande base active de militants, peut se présenter comme "alternative" ou de toute façon comme "différente". Mais de quelle façon l’extrême-droite est-elle différente ? Dans les actions contre le Pacte des Générations, l’extrême-droite était absente. Au Parlement, le VB s’est abstenu lors du vote du Pacte des Générations parce qu’il ne le trouvait pas assez offenssif.
Après le 8 octobre il est possible que dans quelques petites villes ou villages, le Vlaams Belang puisse entrer dans des coalitions. Il ne suffira pas de se plaindre ou de le reprocher aux électeurs du VB. Il nous faudra une résistance active contre la politique répressive et antisociale qui sera menée par le VB.
Le MAS s’oppose à la politique néolibérale amenant pauvreté, chômage et misère pour la majorité de la population. L’extrême-droite n’a pas de solutions pour les victimes de ce système. Au contraire, elle se limite à la criminalisation des immigrés, ou des francophones en ce qui concerne le VB, pour ne pas s’opposer aux vrais responsables des problèmes: les patrons.
Nous allons protester avec nos campagnes anti-fascistes, Résistance Internationale (RI) et Blokbuster, contre toute possibilité de participation au pouvoir du Vlaams Belang. Début décembre nous allons aussi manifester contre les étudiants du VB à Anvers.
Lors de ces actions, nous aborderons la discussion sur la nécessité d’une alternative politique en réponse à la croissance du soutien à l’extrême-droite. Les néo-fascistes du NPD, en Allemagne, ont pu gagner des parlementaires à Mecklenburg-Vorpommern, mais pas à Berlin où le WASG a gagné 3% aux élections. En Suède le parti d’extrême-droite SD (Sverige-demokraterna) a gagné aux élections communales, mais pas à Haninge (Stockholm) où notre organisation-sœur suédoise a gagné deux conseillers communaux. Cela démontre l’utilité d’une opposition de gauche crédible.
Contre le racisme et d’autres réponses individuelles, il nous faut des solutions collectives pour rediviser la richesse et non plus propager la pauvreté. Aidez-nous à construire une alternative politique pour assurer qu’il n’y ait plus jamais de dimanches noirs.
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Comment contrer l’extrême droite: Luttons contre la politique anti-sociale!
Comment contrer l’extrême droite:
Les élections arrivent et on peut facilement percevoir une nouvelle victoire du Vlaams Belang (VB) et du Front National (FN). En effet, tous les sondages montrent une croissance pour l’extrême-droite partout dans le pays.
Pablo N.
Il y a une pression pour une cassure du cordon sanitaire en Flandre. Même si le cordon n’est pas la solution, nous nous opposons catégoriquement à toute participation de l’extrême droite au pouvoir. Le FN lui grimpe également dans les sondages (par exemple, il pourrait atteindre jusqu’à 20% à Charleroi). Bref un nouveau dimanche noir s’annonce.
Comment est ce possible que l’extrème droite continue à tellement croître? Il y a pourtant eu le double meurtre raciste d’Anvers commis par un jeune homme lié au Vlaams Belang (son père est activiste et sa tante est parlementaire du VB). Il y a eu les différentes condamnations pour racisme du VB et du FN, il y a encore un procès en cours contre le président du FN, Daniel Feret, pour détournement d’argent. Et avec tout cela l’extrême droite continue à monter! Pourquoi?
Parce que des partis comme le VB ou le FN arrivent à croître sur base du mécontement de la population face à des conditions de vie qui ne cessent de se détériorer, face à un chômage qui ne cesse d’augmenter et face à une vie qui coûte de plus en plus cher. Tout cela à cause de ceux qui nous gouvernent, qui attaquent sans cesse les intérêts des travailleurs et des jeunes avec toute une série de plans néolibéraux ( Plan Marshall, plan Arena, plan Vandenbroucke, pacte des générations,…) et sont pour la plupart des politiciens qui s’en mettent plein les poches et qui nous saoûlent avec des promesses qu’ils ne tiendront pas.
Le FN et VB ne sont pas des alternatives, ils défendent une politique antisociale encore plus dure. Ce sont les pires ennemis des jeunes et des travailleurs. Les antiracistes et les antifascistes sont très nombreux mais malgré cela, nous sommes souvent mis sur la défensive par un manque d’organisation. Nous devons nous bouger et nous organiser, à la fois, contre l’extrême droite et contre la politique anti-sociale du gouvernement qui sert de terreau pour des partis racistes comme le Vlaams Belang ou le Front National. Rejoins-nous et crée un comité d’action RI pour rassembler et organiser les antiracistes de ton école ou de ta ville.