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Tag: Vlaams Belang
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Non au racisme. Tout qui nous divise, nous affaiblit
Aux élections du 10 juin, le Vlaams Belang n’a pas réussi à continuer sa progression. À Bruxelles, Anvers, Gand et Malines, il a même reculé. Du côté francophone, le Front National, lui aussi, stagne et chute même par rapport aux régionales de 2004. Au même moment, le Front National de Jean-Marie Le Pen a fortement chuté lors des élections législatives françaises pour se retrouver avec à peine 4% des suffrages. La lutte contre l’extrême-droite et le racisme est-elle finie ? La campagne antifasciste Blokbuster n’est pas de cet avis.
Aux élections communales d’octobre 2006, le Vlaams Belang ne s’est développé que de façon limitée à Anvers (33,5% tout de même… !). Nombreux sont ceux à avoir espéré alors qu’il s’agissait là du début de l’effritement du VB. Cette fois, Dewinter & C° n’ont que peu progressé: 19% en Flandre contre 18% en 2003 et 24% en 2004, en perdant même un siège à la Chambre à Anvers. Du côté francophone, le FN est resté stable à un petit 6%, sans aucune croissance.
Ces résultats électoraux ne sont hélas pas révélateurs d’une moindre ouverture dans la société aux idées et aux arguments racistes. Cela ne signifie pas non plus que le VB s’est heurté à son “plafond”. Durant ces élections, les arguments du VB ont été repris par d’autres alors que sa propre campagne était « douce ». Dans les faits, c’est la moindre démarcation du VB vis-à-vis des autres partis qui a limité sa croissance.
Une menace persistante
Début juin, un jeune Marocain s’est fait tirer dessus à Lokeren. Un peu tard, les médias ont accordé beaucoup d’attention au chien d’un employeur qui grognait systématiquement sur les gens de couleurs, sans que ce patron en soit choqué. Un Noir avait d’ailleurs été refusé dans l’entreprise sur cette base. Autre affaire qui a rempli les colonnes des journaux, cette entreprise de sécurité qui refusait d’embaucher des immigrés et qui avait conclu un accord avec un sollicitant rejeté pour éviter plus de publicité négative.
En d’autres mots, le racisme est toujours présent et la politique de division menée par la bourgeoisie et ses politiciens n’améliore rien. D’un côté, les patrons disent qu’il y a pénurie de travailleurs, ce qui leur permet de réclamer un accès plus facile à des travailleurs étrangers – évidemment meilleur marché. De l’autre côté, la répression contre les étrangers continue, de même que l’exploitation par les marchands de sommeil, l’obligation de se tourner vers le travail en noir,… Quand la presse a annoncé que dans les filiales anversoises de Quick des sans-papiers travaillaient pour 3,3 EUR de l’heure, était-ce vraiment une surprise ?
A côté de la présence de préjugés racistes qui n’existent pas qu’au Vlaams Belang, l’extrême-droite profite du rejet du système et de la recherche d’alternative parmi de larges couches d’électeurs. L’aversion envers les partis traditionnels reste grande, ce qui offre toujours à l’extrême-droite la possibilité de revenir et de casser ses prétendus “plafonds” électoraux.
Où est l’alternative ?
Le Vlaams Belang et le Front National peuvent-il être bloqués définitivement ? Le racisme peut-il être brisé ? OUI. Mais tant que la recherche d’alternative aux problèmes que rencontre la population reste limitée à des solutions individuelles, l’espace existe pour les arguments racistes. Il est toujours plus simple et plus « évident » de frapper vers le bas un grand nombre de victimes que de lutter vers le haut contre les responsables de la politique de casse sociale tant rejetée.
C’est contre cette casse sociale, contre le démantèlement de nos acquis sociaux, qu’il est nécessaire de s’organiser, ensemble, au-delà des origines ethniques ou religieuses de chacun, et de construire une véritable alternative. C’est dans ce sens que la campagne Blokbuster soutient le Comité pour une Autre Politique (CAP) qui peut être un pas en avant vers la création d’un nouveau parti des travailleurs, qui aurait une importance cruciale pour les luttes de la population. C’est en renforçant la résistance active, en renforçant chaque mouvement de lutte, que la meilleure réponse peut être donnée au mécontentement passif qui conduit souvent à un vote d’extrême-droite. La véritable menace pour le VB, le FN et les autres forces populistes réside dans la construction d’un tel instrument aux mains des travailleurs.
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Néo-nazis et violence au Vlaams Belang
Le 15 juin, deux membres de Blokbuster ont été attaqués à Anvers par un groupe de néo-nazis qui ont réussi à repartir avec le sac à dos d’un de nos camarades pour se réfugier au café du Vlaams Belang “De Leeuw van Vlaanderen” (« Le Lion des Flandres »).
Comme ils s’étaient réfugiés dans la partie privée du café, la police n’a pu interpeller personne. Parmi les attaquants se trouvaient plusieurs membres du Vlaams Belang dont Tom Van de Weyer, un néo-nazi de 20 ans, candidat VB aux dernières élections provinciales. Il portait sur ses vêtements des insignes du groupe néo-nazi international Blood&Honor.
La direction du Vlaams Belang déclare à qui mieux mieux que les néo-nazis et les criminels ne sont pas les bienvenus dans ses rangs, mais rien ne change en pratique. Van de Weyer n’est qu’un parmi tant d’autres néo-nazis violents toujours actifs au VB.
Contre la violence fasciste de tels individus, il est nécessaire de nous organiser et de dénoncer publiquement leur violence afin de les isoler dans la société. Nous ne nous laisserons pas faire et nous continuerons à organiser la résistance anti-fasciste. No Pasaran!
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Première mobilisation anti-raciste à Anvers depuis les élections communales
Le 8 mars, le NSV (Association des Etudiants Nationalistes, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) a organisé sa manifestation annuelle. Cette fois, ils avaient choisi Anvers. Avec Etudiants de Gauche Actif (EGA), Résistance Internationale (RI) et Blockbuster, notre campagne antifasciste flamande, cette année comme de nombreuses fois par le passé, nous avons pris nos responsabilités en organisant une contre-manifestation.
Jarmo Van Regemorter
Finalement, 500 anti-fascistes ont manifesté face à 300 partisans d’extrême-droite. Dewinter, accompagné d’autres leaders du Vlaams Belang, se trouvait en compagnie de skinheads et de néo-nazis ouvertement violents.
La semaine précédent la manif, la violence du NSV a été une fois de plus mise en évidence : quatre étudiants parmi lesquels trois membres d’EGA et du MAS ont été attaqués. Cette agression a été lancée menée sous la direction du président du NSV d’Anvers et du conseiller communal du Vlaams Belang à Mortsel.
De même, lors de la manifestation du NSV, de nouvelles confrontations ont éclaté dans un café étudiant populaire. Le gérant du café a été grièvement blessé.
La manifestation anti-NSV, pacifique et combative, s’est déroulée sans incidents. La police s’est toutefois livrée à des arrestations assez brutales et sans raisons dans un tram à destination de la gare. Cela a permis à la presse d’écrire qu’il y avait eu des provocateurs des deux côtés.
Si d’autres groupes de gauche ont relayé l’information durant la mobilisation ou ont organisé des actions « symboliques », nous avons été les seuls à organiser la manifestation. Nous déplorons que ces groupes ne mettent plus en avant la nécessité d’une manifestation contre le NSV et qu’ils ne voient pas le potentiel de soutien que ce genre d‘actions révèle.
A la différence de celle des fachos, notre campagne a reçu énormément de soutien. Ainsi, pendant la manifestation, nous avons pu vendre 150 exemplaires de notre mensuel aux manifestants et aux passants.
Seule une opposition anti-neolibérale combative peut pousser le Vlaams Belang vers une défaite électorale. Nous avons besoin d’une véritable opposition de gauche et c’est pour cette raison qu’EGA et Blokbuster soutiennent activement le Comité pour une Autre Politique.
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Vers une interdiction des néonazis?
Début mars, les néonazis de Blood&Honour ont organisé une cérémonie de commémoration des troupes SS à Lommel suivie d’une soirée à Malines. Les bourgmestres des deux communes se sont dit incapables d’intervenir alors que les discours étaient ouvertement nazis et que des skins nazis ont provoqué des bagarres en fin de soirée.
Benoit Douchy
L’année passée, Patrick Dewael (VLD), ministre de l’intérieur, avait plaidé pour l’interdiction de telles réunions. La discussion sur l’interdiction des formations telles que Blood&Honour est maintenant à nouveau sur la table.
C’est un élément positif que de voir que l’on tente de réfléchir à la manière de combattre des groupes néonazis, peut-être petits mais tout de même dangereux. Mais si rendre plus difficile l’organisation de leurs activités est un pas en avant, c’est l’absence de soutien pour les idées nazies dans la societé qui est le facteur le plus important qui empêche des groupes comme Blood&Honour de connaître une véritable croissance.
Quand le terreau commence à exister dans la société pour le développement de telles idées, ces groupes peuvent croître. L’interdiction des néonazis ou le cordon sanitaire contre le Vlaams Belang ne sont pas de véritables solutions. Ainsi, la condamnation du VB pour racisme n’a amené aucun changement à la situation.
Nous devons lutter contre de tels groupes mais nous avons des doutes sur les effets d’une répression pure, surtout si les motifs utilisés pour cette répression (du type « troubles à l’ordre public ») peuvent aussi être étendus à d’autres groupes.
Nous nous opposons à des organisations comme Blood & Honour, mais surtout aux circonstances qui conduisent plus de jeunes à se tourner vers une alternative de violence et de racisme. Les partis traditionnels sont bloqués dans leur logique néolibérale qui tient les chômeurs pour responsables du chômage, les pauvres de la pauvreté, les demandeurs d’asile de l’immigration et de l’insécurité,… Cette logique renforce les préjugés racistes; elle doit être brisée pour pouvoir combattre le racisme.
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Aujourd’hui comme hier : L’extrême-droite contre les travailleurs
Nous avons assisté ces derniers temps à une montée des violences racistes en Europe. Quels enseignements peut-on retenir de la lutte contre le fascisme classique dans les années ‘20 et ’30 ?
Emiel Nachtegael
Le fascisme englobe bien plus que la violence ou des opinions racistes. Le racisme n’est d’ailleurs pas le monopole de forces néofascistes comme le Vlaams Blok/Belang, le Front National ou Nation. Un important dirigeant local du PS français, Georges Frêche, vient d’être exclu de son parti pour avoir déclaré que les Harkis algériens étaient des « sous-hommes » et que l’équipe de France comptait trop de Noirs…
Le fascisme dans les années 1920 – 1940
Les organisations fascistes sont arrivées au pouvoir dans des périodes de crise politique et économique extrême.
En Italie, le Parti Socialiste Italien n’a pas saisi les occasions créées par une situation révolutionnaire unique en 1919 et 1920 lorsque des milliers d’occupations d’usine ont eu lieu et Mussolini a pu arriver au pouvoir en 1922 après l ‘échec de ce mouvement et la retombée de l’espoir parmi les travailleurs.
L’Allemagne a connu elle aussi une période révolutionnaire (de 1918 à 1923) durant laquelle les travailleurs ont tenté d’édifier une démocratie ouvrière selon le modèle des travailleurs russes. Mais le jeune Parti Communiste a commis quelques erreurs aventuristes et, surtout, la direction de la social-démocratie allemande a préféré sauver le capitalisme en participant au gouvernement et en couvrant même l’exécution de dirigeants ouvriers.
Par la suite, l’économie s’est complètement effondrée : au début des années ’30, 97% de la population ne disposait plus d’épargne et 25% de la population active se retrouvait sans emploi et sans allocations.
La crise économique et l’absence d’une réponse du mouvement ouvrier ont créé un vide politique, plus particulièrement parmi les couches sans lien avec le mouvement ouvrier organisé – classes moyennes (artisans, professions libérales, petits paysans,…) , vétérans de guerre, chômeurs,… – qui étaient les principales victimes de l’inflation galopante. Elles ont commencé à chercher une force qui serait capable de rétablir l’ordre et la stabilité. C’est parmi ces couches-là que les partis fascistes ont trouvé leur base sociale.
Comme l’a dit Trotsky, dirigeant de la Révolution Russe avec Lénine, « la menace fasciste est l’expression du désespoir contre-révolutionnaire après l’échec de l’espoir révolutionnaire ». Ce qu’a bien compris aussi la communiste allemande Clara Zetkin qui a déclaré en 1923 que le fascisme serait à l’ordre du jour si la Révolution Russe ne connaissait pas de prolongement dans le reste de l’Europe.
Avec l’appui d’une partie de la grande bourgeoisie (principalement celle issue de l’industrie lourde) et une structure militaire, les milices fascistes sont parties à l’attaque contre le mouvement ouvrier. Elles ont souvent utilisé une rhétorique anticapitaliste mais en la déviant vers le racisme et le nationalisme. Ce n’est que de cette cette façon-là qu’ils ont pu faire une distinction entre le banquier Rotschild, d’orgine juive, et le patron de l’acier Krupp, invité régulier des congrès nazis.
Les nazis ont puisé dans les diverses couches ruinées par la crise leurs briseurs de grève. Lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir en 1933, ils ont dissous le parlement et interdit toutes les organisations ouvrières (partis, syndicats, mutuelles,…). L’atomisation du mouvement ouvrier a ouvert une période dorée de bas salaires et de travail d’esclave pour le grand capital allemand. De grands travaux d’infrastructure et la préparation à la guerre devaient sauver l’économie. Les conséquences en sont connues…
Le VB et le FN : entre rêve et passage à l’acte
Le Vlaams Blok/Belang, le Front National ou Nation possèdent un programme similaire aux fascistes des années ‘20 et ‘30. Les musulmans ont juste pris la place des Juifs comme boucs émissaires principaux.
Le VB dispose aussi de troupes qu’il peut engager si nécessaire dans des confrontations physiques. Quelqu’un est même payé pour diriger ces troupes de choc : Luc Vermeulen, à la tête du groupe d’action Voorpost. Ce sont ces troupes-là qui ont été envoyées contre les organisateurs du pèlerinage de l’Yser en ’96 et contre la manifestation anti-NSV en décembre 2004.
Le danger émanant des groupes néo-fascistes ne peut donc pas être négligé. Dans les années ’20 et ‘30, nous avons vu à quoi une telle attitude peut mener. Le Parti Socialiste Italien a longtemps jugé que le danger de Mussolini était insignifiant tandis que, quelques années plus tard, le Parti Communiste Allemand (passé entièrement sous le contrôle de Staline) déclarait que le parti social-démocrate était un parti « social-fasciste » et qu’aucune alliance n’était donc possible avec lui contre les nazis !
La situation aujourd’hui n’est évidemment pas la même que dans ces années-là. Des forces comme le Vlaams Belang ou le Front National en France (et encore plus en Belgique !) ne disposent pas d’une base active importante prête à utiliser la violence et le mouvement ouvrier est en outre aujourd’hui beaucoup plus fort que dans les années ‘30. Des petits groupes ouvertement nazis sont certainement prêts à tout mais ils ne jouissent pas du soutien des couches plus larges de la population (ni même de l’ensemble des électeurs d’extrême-droite). Cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons rester tranquilles.
La leçon principale que nous devons tirer des luttes antifascistes des années ‘20 ou ‘30 est la nécessité d’une réaction immédiate face au danger fasciste et le rôle primordial du mouvement ouvrier.
En s’opposant systématiquement à chaque montée de groupes néofascistes, nous pouvons éviter qu’augmente la confiance qu’ils ont en eux pour passer à l’action et à la violence. C’est pourquoi nous mobilisons contre la marche du NSV (les étudiants du VB) à Anvers le 8 mars.
Nous pensons également qu’une montée des luttes des travailleurs peut aboutir à une situation où l’extrême-droite se retrouve en position défensive. Cela a encore pu se vérifier récemment en France lors du mouvement contre le CPE et, chez nous, lors du mouvement contre le Pacte de Solidarité. Le VB avait alors déclaré que les mesures gouvernementales n’allaient pas assez loin et sa fraction au conseil communal à Gand avait réclamé une répression policière plus féroce contre les piquets de grève, tandis que la majorité des électeurs du VB soutenaient les actions syndicales.
L’absence d’alternative politique pour le mouvement ouvrier permet à des partis comme le VB ou le FN de mettre en avant pendant un temps des opinions contradictoires afin de séduire différents publics.
La meilleure manière d’infliger une défaite permanente aux partis néofascistes est de lutter pour un programme anticapitaliste et de construire une formation politique qui défende réellement les intérêts des travailleurs. No Pasaran!
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Un nouveau cas de violence gratuite à Anvers. Le président du NSV lance un raid physique sur des étudiants de gauche.
Le Vlaams Belang affirme qu’il est contre la criminalité et la violence gratuite. A Anvers pourtant, c’est la direction de son propre cercle étudiant qui use de violence gratuite contre tous ceux qui pensent autrement. Bien qu’heureusement pas aussi "énergiques" que ceux de Hans Van Themse (celui qui a arbitrairement abattu des immigrés en mai 2006), quelques durs coups sont tout de même tombés hier soir dans le centre ville anversois. Un groupe, sous la direction du praeses (président) du NSV anversois, y est passé à l’attaque sur quelques opposants politiques.
Le NSV (Nationalistische Studentenvereniging – Union des Etudiants Nationalistes) est le cercle étudiant non officiel du Vlaams Belang. Le groupe organise chaque année une manifestation à travers une ville étudiante ; et cette année, c’est au tour d’Anvers. La campagne du NSV ne recueille pas un grand succès, d’où une frustration croissante dans les rangs de l’extrême-droite. Une frustration qui s’exprime maintenant d’une manière violente.
Hier (jeudi 1 mars), trois étudiants de gauche se revenaient d’une réunion dans un café de la Wolstraat (rue de la laine) dans le centre-ville. Ce faisant, ils devaient passer dans le quartier du café d’extrême-droite "De Leeuw van Vlaanderen" ("Le Lion des Flandres"), où un groupe de NSVistes avaient l’air de s’agiter au téléphone. Les étudiants continuèrent gentiment leur chemin, et rentrèrent dans un café. Peu de temps après, le café fut envahi par un groupe de NSVistes frustrés qui y venaient provoquer nos camarades. Ils voulaient discuter d’un article paru sur ce site le jour auparavant, qui parlait des nombreux problèmes auxquels leur campagne a été confrontée. Ils se vantaient également d’avoir déjà détruit plus de 1000 exemplaires du journal étudiant "Dwars" (~ "A contre-courant"). Ce journal apportait un article critique sur le NSV, ce que les étudiants de droite ont, évidemment, difficilement digéré.
Les trois étudiants de gauche, parmi lesquels Jan Vlegels, président du MAS anversois, et Farid Rasoolzadeh, président d’EGA-Anvers, décidèrent de ne pas jouer le jeu de la provocation, et d’aller boire un verre un peu plus loin, histoire de lâcher les étudiants de droite. L’instant d’après, les étudiants de droite avaient disparu, et nos camarades pensaient que la voie était libre pour rentrer calmement à la maison. Cependant, alors qu’ils attendaient le tram à son arrêt juste à côté du café, ils furent tout à coup assaillis par un petit groupe de NSVistes.
Le groupe de NSVistes était mené par leur président anversois, Jeroen Serpieters. Les NSVistes chargèrent les étudiants de gauche, dans l’espoir de bien vite leur donner une belle correction. Des coups tombèrent, mais des deux côtés à la fois. Quand les NSVistes remarquèrent que les étudiants de gauche ne se laissaient pas faire si facilement, ils durent rapidement s’enfuir. Ils s’apercevaient après tout du danger d’une intervention policière, et qu’ils auraient pu se faire embarquer pour violence gratuite.
Ces temps-ci, on peut sentir une certaine sensibilité autour du thème de la violence gratuite, et le fait d’être impliqué lui-même dans ce genre de violence n’arrangerait pas fort bien la politique du NSV. Cela se montrait d’ailleurs aussi par le fait que les portes du café "De Leeuw van Vlaanderen" semblaient avoir fermé juste après l’attaque physique sur les opposants politiques.
Néanmoins, cette violence n’est pas nouvelle en soi. Bruno Valkeniers, une sommité du VB, déclarait il y a quelques semaines dans une interview avec le Standaard, que lui-même ne rougissait pas de la "violence de rue occasionnelle" du NSV. C’est Valkeniers qui, à la fin des années 70, posait les fondations du NSV.
Nous condamnons la violence d’extrême-droite du NSV et appelons à venir en masse à la manifestation anti-NSV de ce jeudi 8 mars. Aussi, nous appelons à prendre contact avec nous pour venir renforcer les activités de la campagne à Anvers pour les jours à venir. Il est évident que les NSVistes frustrés se font du souci pour le succès de notre campagne anti-NSV. De ce fait, il y a un encore plus grand risque d’actes de violence de la part de l’extrême-droite. Nous ne nous laisserons pas intimider, et voulons leur offrir, en guise de réponse, une manifestation anti-NSV conséquente et pacifique ce jeudi 8 mars.
Rendez-vous : 19h, devant la gare de Berchem à Anvers. Pour renforcer la campagne : nous contacter via l’adresse antwerpen@lsp-mas.be
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La prochaine offensive néolibérale, vous la voulez en français ou en néerlandais ?
Des mois durant, la presse et les hommes politiques ne nous ont parlé que de risque grandissant de scission du pays, de Wallons fainéants et profiteurs ou de Flamands égoïstes et séparatistes. Les démentis du style « il faut éviter les préjugés » n’étaient que trop rares et trop timides, si bien que le matraquage a tout de même fini par convaincre que tout était possible, comme en décembre dernier, lorsque des centaines de milliers de téléspectateurs francophones ont cru que les parlementaires flamands avaient voté la scission du pays.
Stéphane Delcros
Aujourd’hui, la pré-campagne électorale a commencé. Les différents partis se livrent déjà bataille pour s’imposer comme le chef de file de leur propre communauté linguistique en vue de la future coalition gouvernementale mais aussi, et même surtout, des négociations sur la réforme de l’Etat.
Les partis du sud du pays tentent de s’organiser en « front des francophones »… ce qui n’empêche pas chacun de tirer la couverture à soi. Olivier Maingain, président du FDF, cherche à confirmer son image de chevalier sans peur face aux attaques flamandes tandis que Joëlle Milquet (CDH) propose aux partis francophones de refuser toute modification de la Constitution et qu’Elio Di Rupo (PS), se posant en « premier-ministrable » responsable, monte en ligne pour défendre la monarchie et l’unité du pays. La logique est la même du côté flamand, et même du côté germanophone : chaque parti essaie de séduire son électorat à coup de communautaire.
Mais, finalement, qui est réellement pour la scission de la Belgique ? Le Vlaams Belang, bien sûr, mais toutes les enquêtes montrent que la grande majorité du soutien qu’il obtient ne provient pas de son caractère séparatiste mais plutôt du fait qu’il apparaît comme le seul parti « anti-establishment ». La N-VA, alliée du CD&V, serait donc la seule formation ne vivant que du séparatisme. Mais la sur-médiatisation de ces derniers temps est inversement proportionnelle au soutien réel qu’elle obtient auprès de la population flamande. Sans son allié, la N-VA n’est même pas certaine d’atteindre le seuil des 5%…
Les syndicats se disent clairement opposés à toute poursuite de la fédéralisation du pays,… même s’il est évidemment plus facile, pour les directions syndicales, de s’opposer à une régionalisation « abstraite » plutôt qu’aux partis qui mènent, dans la même logique, une politique néolibérale tellement décriée par leurs affiliés.
Dans les faits, les dossiers communautaires suscitent peu d’intérêt chez les travailleurs, qui se rendent de plus en plus compte que l’existence de ces problèmes ne sert qu’à masquer le programme de démantèlement social prévu par les partis politiques traditionnels du nord comme du sud. Les sondages démontrent que, contrairement au tableau qui est souvent présenté chez nous, les sujets qui intéressent le plus les Flamands sont ceux de l’emploi, de la sécurité sociale et du logement. Et le tiercé n’est guère différent en Wallonie. Or, il est clair que les régionalisations successives n’ont pas permis l’amélioration des conditions de vie des travailleurs d’une communauté ou de l’autre.
La bourgeoisie a, en permanence, besoin de moyens de pression pour imposer ses attaques contre les travailleurs. En Belgique, la question communautaire est utilisée pour diviser les travailleurs, ce qui permet de faire plus facilement passer les attaques d’un côté du pays pour avoir, ensuite, beaucoup plus facile à imposer le même type de « réforme » de l’autre côté. Cette méthode permet aux patrons et à leurs relais politiques de détourner l’attention des travailleurs des mesures antisociales avancées.
A l’heure actuelle, les pronostics vont bon train sur la nature de la future coalition gouvernementale et sur le nom du futur premier ministre. Mais quelque soit la coalition qui sortira des urnes le 10 juin prochain, nous pouvons déjà être sûrs qu’elle mènera un peu plus loin encore la politique néolibérale. Car le réel enjeu de ces élections est bien de durcir cette politique. Et la vraie question peut donc se résumer ainsi : « Quelle coalition sera la plus à même de faire avaler la politique néolibérale la plus copieuse possible aux travailleurs ? » A TOUS les travailleurs, bien sûr, car aucune région ou communauté ne sera épargnée par les attaques à venir.
Ces dernières années, le mécontentement a continué de grandir, au nord comme au sud du pays. Les mobilisations n’ont pas manqué mais l’absence de relais politique à ces luttes s’est cruellement fait sentir.
Aujourd’hui, la construction du Comité pour une Autre Politique (CAP) ouvre une perspective d’alternative pour les travailleurs et leurs familles et constitue un élément-clé pour organiser les luttes et donner une voix à tous ceux qui veulent lutter contre la politique de démantèlement des acquis sociaux.