Tag: Vlaams Belang

  • 1er octobre: Des concerts contre le racisme

    Le 1er octobre, des concerts contre le racisme vont avoir lieu à Anvers, Bruxelles et Gand. L’initiative vient du groupe anversois dEUS et des grands noms du monde de la musique en Belgique collaborent à l’initiative.

    C’est bien que beaucoup d’artistes osent se prononcer contre le racisme. Le Vlaams Belang a déjà réagi, très fâché contre ces artistes. Frank Vanhecke parlait même de "l’offensive des Ardennes" de Tom Barman, chanteur de dEUS.

    Dans son appel pour les concerts, Barman écrit que "La Flandre mérite mieux que l’extrême-droite". Nous sommes d’accord mais nous ne pensons pas qu’on peut s’attendre à une meilleure politique des partis traditionnels qui sont responsables des attaques quotidiennes sur notre niveau de vie.

    Au fur et à mesure que les grands noms s’ajoutent à la liste des participants, le contenu s’est dégradé en un appel moraliste pour plus de tolérance. La Loterie Nationale a déjà donné un soutien financier. Avec des tels concerts pour la tolérance, les organisateurs vont seulement atteindre ceux qui sont déjà convaincus.

    Il y a bien sûr des artistes qui ne veulent pas se profiler trop nettement. Mais peut-être les autres pourraient-ils se prononcer d’une façon claire contre le VB et la politique des partis traditionnels? Pourquoi ne pas reprendre l’Appel pour Une Autre Politique et non seulement dire qu’on mérite mieux mais aussi participer activement à la construction d’une alternative politique?

  • Une Autre Politique. Un nouveau mouvement politique va naître

    La création d’une nouvelle formation politique en automne a le potentiel de planter une petite bombe dans la situation politique en Belgique. Le fait que tous les partis flamands ont jugé nécessaire de réagir à l’annonce de la conférence du 28 octobre montre la peur qui existe chez certains devant l’apparition d’une voix nouvelle, fraîche et clairement de gauche.

    Bart Vandersteene

    28 OCTOBRE

    Tu viens aussi?

    Quel est le programme de la journée? Elle sera divisée en trois grandes parties. Une première session plénaire traitera du contexte politique dans lequel a été lancée l’initiative, de l’actualité politique et des défis auxquels nous allons être confrontés. Ensuite, nous aurons dix groupes de travail thématiques où seront discutés les thémes les plus importants pour la nouvelle formation politique. La journée se concluera avec une pléniaire où seront prises les décisions sur le type d’organisation, les structures et la composition de la direction qui devra traduire les décisions de cette journée dans la pratique.

    Où? A l’ULB, avenue Franklin Roosevelt, Bâtiments H & J

    Quand? le 28 octobre dès 13h.

    Comment s’Inscrire? Vous pouvez vous inscrire via le MAS ou directement sur le site www.anderepolitiek.be

    Depuis des années, les différents partis traditionnels racontent la même histoire et répètent qu’on ne peut pas échapper à la logique néolibérale de réduction des salaires et de démantèlement des services publics. De plus en plus de gens ne sont pas d’accord avec cette idée mais ne trouvent pas de traduction politique à leur résistance. C’est là qu’est la base sociale pour la création d’un nouveau mouvement politique.

    De quel genre de mouvement avons-nous besoin?

    Un nouveau mouvement politique doit d’abord faire la différence en défendant de manière systématique les intérêts des travailleurs et des chômeurs. Mais il doit aussi se différencier du monde politique traditionnel en faisant de la politique d’une autre manière. Un nouveau mouvement doit devenir le lieu de rassemblement pour tous ceux qui veulent s’organiser pour mener la lutte dans les entreprises, les écoles et les quartiers en unissant travailleurs et chômeurs, jeunes et vieux, hommes et femmes, Belges et immigrés. Il doit avant tout être un instrument pour renforcer et organiser les luttes et non une simple machine électorale.

    Que faire le 28 octobre?

    Les attentes seront grandes le 28 octobre. Suite aux articles annonçant la conférence parus dans les médias flamands, le nombre de réactions positives, de demandes d’informations et surtout d’adhésions a été impressionnant. Cela montre aussi une idée claire combien les gens attendent une alternative intéressante et crédible de gauche.

    Au cours des derniers mois, des discussions intenses ont eu lieu entre les différents groupes impliqués dans cette intiative. L’initiative francophone Une Autre Gauche va aussi s’impliquer dans l’organisation de la journée. Cela n’a pas été facile. Certains dans UAG disaient encore en juillet qu’ "ils ne voulaient pas être entraînés dans une dynamique précipitée imposée par les Flamands" ou qu’"ils voulaient avoir le temps de construire d’abord UAG avant de s’engager dans une intiative nationale". Aujourd’hui les esprits se sont calmés et tout le monde semble avoir compris qu’il n’existe pas d’autre possibilité que de construire un nouveau mouvement ensemble. Ce sont ces deux éléments qui forment la base d’un nouveau mouvement.

    Selon nous, il faut suivre un schéma clair dans la construction du projet. Nous avons tous appris depuis la toute petite enfance qu’il ne faut pas essayer de courrir avant d’avoir appris à marcher. Le mouvement ne doit pas faire face immédiatement au défi de developper un programme élaboré. Une initiative qui s’oppose au néolibéralisme et tire la conclusion de ne jamais participer à des coalitions qui mèneraient une politique néolibérale est une base suffisante pour lancer ce mouvement.

    La decision de participer aux élections de 2007 signifie que le mouvement devra élaborer progressivement un programme après le 28 octobre. Sur base de l’experience accumulée, du résultat de la participation aux élections et de l’avancement dans la construction du mouvement, on pourra commencer la discussion sur le lancement du nouveau parti à l’automne 2007.

    Un potentiel énorme

    Noël Slangen, l’ancien responsable des relations publiques de Verhofstadt, voit un bel avenir pour un nouveau parti de gauche ayant un caractère anti-establishment. "Un tel parti peut atteindre les 10 % , à condition que ce nouveau parti ne se laisse absolument pas tenter par une participation au gouvernement". Nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette remarque de Monsieur Slangen de même qu’avec l’idée que "seul un parti de gauche anti-establishment pourra reprendre des voix au Vlaams Belang". Le MAS plaide déjà depuis des années pour un nouveau parti de ce type où tous ceux qui veulent résister au néolibéralisme peuvent trouver une place.

    Mais nous n’en sommes pas encore là. Le 28 octobre doit d’abord être un succès. Un nouveau mouvement politique doit surtout être porté par une couche importante de militants, de syndicalistes de gauche, de jeunes et de plus âgés. C’est pour cela qu’a été fixé l’objectif de rassembler 500 personnes afin de pouvoir ensemble mener la discussion et prendre la décision de lancer ce mouvement. Nous appellons chaque lecteur de notre journal, chaque sympathisant et bien sûr chaque membre du MAS à être présent le 28 octobre à Bruxelles et à mobiliser ses amis, ses collègues et ses connaissances.

    28/10/2006, une date dans l’Histoire?

    Le 28 octovre 2006 peut devenir une journée trés importante dans l’histoire politique de la Belgique du 21e siecle. Il y a exactement 130 ans, en 1886, le Parti Ouvrier Belge faisait ses premiers pas et lançait sa première campagne de masse. Sur base de la lutte pour le suffrage universel, un parti de masse est né et a grandi. Dans les années qui viennent, les luttes des travailleurs seront de plus en plus présentes dans l’actualité sociale. C’est dans cette période qu’une nouvelle formation pourra et devra s’affirmer et qu’elle devra saisir la chance de construire un nouveau "parti des travailleurs".

  • Elections communales: Y a-t-il un vrai choix?

    A l’approche des élections communales et provinciales du 8 octobre, tous les partis se profilent comme des champions de la « bonne gestion ». Les 6 dernières années ont pourtant vu partout la même politique de régression sociale caractérisée par des coupes sombres dans les services à la population et dans le personnel communal.

    Geert Cool

    Les politiciens se servent sans vergogne

    Le logement social a été sous les feux de la rampe suite aux scandales à répétition qui ont entaché le PS. Les médias ont décrit en long et en large les pratiques clientélistes du PS. Des mandataires PS ont accordé un logement social à des membres de leur famille, voire à eux-mêmes. Une enquête de la Société wallonne du Logement a révélé que 70% des attributions d’un logement social se faisaient en dehors de la procédure normale.

    C’est aussi le cas à Bruxelles où des cas douteux d’attribution de logements sociaux à des mandataires communaux ont été révélés, notamment à Saint-Josse. Le bourgmestre Jean Demannez a même déclaré publiquement qu’il ne respectait pas la procédure légale d’attribution des logements sociaux sous prétexte qu’elle était « trop complexe ». En vérité, il veut favoriser la mixité sociale, c’est-à-dire faire venir des ménages à deux revenus pour renflouer les caisses de la société de logement sociaux et de la commune de Saint-Josse. C’est la négation même du principe du logement social. Mais les médias ont largement passé sous silence le fait que c’est le manque de logements sociaux qui est à l’origine de tous ces dysfonctionnements.

    Les communes servent de vaches à lait pour les politiciens de tous les partis. L’ex-échevin PS carolo Lucien Cariat, inculpé pour malversations en tant que président de l’ICDI (l’intercommunale qui gère les déchets), gagnait 8.000 euros par mois dont la moitié en tant qu’échevin et l’autre moitié en divers mandats rémunérés dans des sociétés publiques, notamment la présidence de l’ICDI.

    L’ex-député permanent PS du Hainaut Jean-Pierre De Clercq, contraint à la démission, continuera de toucher son salaire pendant 2 ans. S’il avait voulu, il aurait même pu disposer d’une voiture de fonction avec chauffeur pendant la même période…

    Les libéraux du MR ne sont pas en reste. A Bruxelles, la Cour des Comptes a révélé que Georges Désir (bourgmestre sortant de Woluwé-Saint-Lambert) et Philippe Pivin (bourgmestre de Koekelberg) cumulaient respectivement 13 et 12 mandats rémunérés, ce qui fait d’eux les recordmen régionaux. En plus des mandats publics, il n’est pas rare de voir des politiciens siéger dans les conseils d’administration d’entreprises privées. Et ils voudraient nous faire croire d’ici le 8 octobre qu’ils sont proches de nous…

    Quelle a été la politique des partis traditionnels ?

    Pour éviter de devoir s’expliquer sur la politique menée, les partis traditionnels font tout pour transformer ces élections communales sondage de popularité individuelle. Les photos des candidats dominent la campagne à défaut d’un contenu qui prenne en compte les besoins réels de la population.

    La libéralisation du marché de l’électricité a fait perdre aux communes 5% de leurs recettes. Elles ont évidemment récupéré cet argent ailleurs. Mais pas question de toucher aux projets de prestige, comme la nouvelle gare TGV de Liège, qui coûtent toujours plus que prévu.

    On préfère économiser au détriment du service à la population et du personnel communal. Certaines villes comme Malines, fief du président du VLD Bart Somers, ont privatisé tout ce qui pouvait l’être. Mais ailleurs également, on recourt de plus en plus aux contrats précaires et à durée déterminée pour le personnel communal.

    En outre, on néglige de procéder aux investissements nécessaires. Ne citons que le problème de la mobilité. Les grandes villes de ce pays sont saturées de voitures pendant l’heure de pointe. Pourquoi ne fait-on rien pour promouvoir des transports publics gratuits et de qualité afin de désengorger les centre-villes ? On n’a pas prévu de budget pour ça non plus.

    Quel est l’enjeu du 8 octobre ?

    Le 8 octobre, nous ne pourrons le plus souvent choisir qu’entre des partis traditionnels qui mènent tous la même politique néo-libérale, y compris sur le plan local. Les différents partis vont utiliser les élections pour renforcer leurs positions afin de se répartir les postes à pourvoir.

    Du côté francophone, les élections seront un test pour le PS. Les scandales dans le logement social risquent de lui coûter de cuisants revers. Seule l’absence d’alternative lui permettra de limiter les dégâts. Certains verront sans doute le FN d’extrême droite comme une alternative, mais son président, Daniel Feret, se fait construire une villa à la Côte d’Azur avec l’argent de nos impôts…

    Du côté flamand, l’attention va se focaliser sur les résultats du Vlaams Belang dans plusieurs grandes villes et dans les districts de la ville d’Anvers. Il n’est pas exclu que le VB y fasse des scores énormes, voire obtienne la majorité dans certains districts. Cela ne ferait qu’ouvrir la voie à une politique encore plus dure envers les plus démunis. Si nous n’avons aucune illusion dans le cordon sanitaire, nous nous insurgeons contre la politique que prône le VB. Il se pourrait que le VB entre dans certaines coalitions locales, surtout si les revers cuisants que promettent les sondages nationaux au VLD se vérifient aussi au plan local.

    Face aux partis traditionnels, on aura besoin d’une autre politique. Si le choix offert par ces élections communales sera très limité, ça ne doit pas nous empêcher de construire une alternative. Le Comité pour une autre politique organise une conférence le 28 octobre pour lancer une nouvelle formation. C’est la meilleure occasion qui se présente à nous depuis longtemps de construire un instrument politique pour les travailleurs et leurs familles.

  • Contre la politique antisociale!

    8 octobre: Votez MAS

    28 octobre: Conférence pour une autre politique

    Lors des élections communales, les électeurs – en dehors de quelques exceptions, là où le MAS ou éventuellement une autre liste de gauche se présente – ne pourront voter que pour un programme antisocial. Tout le monde sait que la prime de rentrée scolaire est un cadeau d’un jour qui est fait pour nous inciter à voter ‘gentiment’ pour les partis traditionnels. Après les élections, la politique d’austérité continuera dans toutes les villes et les communes du pays.

    Anja Deschoemacker

    En Flandre, les partis traditionnels continueront à ‘mesurer leur succès’ aux scores du Vlaams Belang. Mais, en Wallonie aussi, une percée du FN menace dans beaucoup de villes et de communes.

    Vingt ans après la première percée majeure du VB à Anvers, les partis traditionnels sont toujours incapables de réagir. Pourtant, lorsque Busquin (PS) en tant que commissaire européen a organisé une enquête sur la montée de l’extrème-droite, la conclusion a été claire : des partis comme le Vlaams Belang et le FN se développent sur un marché de travail toujours plus dur et plus pénible, où les incertitudes quant au revenu et aux conditions de vie grandissent de jour en jour.

    La croissance du VB et du FN se fait en parallèle avec le détricotrage de la sécurité sociale (les exclusions du chômage, l’écart de plus en plus grand entre les allocations de chômage, de maladie et de pension et les salaires et les autres revenus,…) et le démantèlement des services publics (où, depuis 20 ans, des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus et où de plus en plus de gens sont contractuels au lieu d’être nommés).

    Le poids du mouvement ouvrier wallon – exprimé de façon déformée dans la position majoritaire du PS – a pendant longtemps freiné les aspects les plus durs de la politique néolibérale : les coupes dans les services publics se sont faites de manière moins sévère, la chasse aux chômeurs est pratiquée de manière moins brutale en Wallonie qu’en Flandre,… Le PS a réussi à conserver une partie de sa réputation comme parti ‘social’ malgré presque 20 ans de participation au pouvoir dans des gouvernements de casse sociale. Mais aujourd’hui le vote en faveur d’un Pacte des Générations qui attaque les prépensions, la priorité donnée au Plan Marshall (un programme néolibéral classique qui confie la relance de la Wallonie aux patrons) et surtout les scandales à répétition dans les sociétés de logements sociaux montrent que le PS devient de plus en plus un parti ‘comme les autres’.

    Il existe aujourd’hui un mécontentement profond mais qui reste passif. Electoralement il se traduit par une érosion du PS (mêrme si beaucoup de gens pensent encore qu’il reste un ‘moindre mal’ face aux libéraux) et par une progression annoncée du FN (chez ceux qui veulent dire leur dégoût face à tous les partis en place). Tant que continuera la politique actuelle, l’extrême-droite continuera à gagner des voix chez les travailleurs et les chômeurs. Que le FN puisse gagner tant de voix sans avoir de cadres et sans mener une activité régulière de parti le montre clairement.

    Si nous voulons changer celà, le mécontentement passif doit être tranformé en résistance active.

    C’est pourquoi nous n’appelons pas uniquement à voter pour le MAS le 8 octobre mais surtout à venir participer à la ‘Conférence pour Une Autre Politique’ le 28 octobre à Bruxelles avec des centaines de travailleurs, de chômeurs, de jeunes, de militants syndicaux, politiques et associatifs, pour y préparer le lancement d’un nouveau parti avec une stratégie de lutte contre la politique de casse sociale. Car seules des victoires sur ce terrain permettront de redonner des perspectives aux jeunes et aux travailleurs, d’enrayer la progression de l’extrême-droite et de construire une véritable alternative de gauche au PS.

    Votez MAS!

    Le MAS présente des listes à Schaerbeek, St Gilles, Ixelles, Wavre, Liège, Mons, Gand, Anvers, Malines et Keerbergen

  • Une Autre Politique dans la presse

    Au mois d’août, plusieurs journaux et magazines ont écrit des articles au sujet du Comité pour Une Autre Politique. Plusieurs commentateurs ont été assez positifs et ont expliqué qu’il y a un espace pour un parti à gauche de la sociale-démocratie et des écolos. Presque tous les journaux néerlandophones ont publié des articles sur l’initiative et quelques journaux francophones (Le Soir, La Libre) y ont même consacré des brèves.

    Karel Mortier

    Le 1er août, De Standaard, le principal quotidien flamand "de qualité", publiait un article sous le titre "Un nouveau parti des travailleurs à l’automne". Le lendemain, le journal anciennement de gauche De Morgen titrait : "Un nouveau parti des travailleurs en chantier". Dans ces articles, les raisons de la création d’une nouvelle formation apparaissaient clairement, mais les journalistes consacraient aussi beaucoup d’attention à la présence des partis de l’extrême-gauche dans l’initiative. Les journalistes ne semblent pas avoir compris qu”Une Autre Politique’ n’est pas un rassemblement de toutes les formations de la gauche radicale mais la construction d’une formation portée par des couches plus larges dans laquelle la gauche radicale organisée peut jouer un rôle. Le PTB s’est senti obligé de réagir avec un communiqué de presse pour annoncer qu’il ne participe pas à cette initiative.

    Le Vlaams Belang a publié deux articles sur l’initiative ‘Une Autre Politique’. Il a osé écrire qu’ "Il y a déjà depuis des années un parti nettement social qui défend le bien-être social de tous les Flamands : le Vlaams Belang". Freddy Van Gaever sera content d’entendre cela… (voir en page 10). Le VB prétend que ses électeurs n’attendent pas "quelques communistes recyclés".

    L’initiative de Sleeckx a reçu des commentaires assez positifs dans De Standaard et dans le quotidien populaire Het Laatste Nieuws. Bart Brinckman a écrit dans De Standaard: "Il y a des arguments pour une formation politique à gauche du SP.a et Groen, qui essaie de reprendre des votes du Vlaams Belang. Au Pays-Bas il existe un tel parti. […] En Flandre, tous les partis, sauf le Vlaams Belang, font partie de l’establishment. Une nouvelle initiative peut alors être un concurrent pour l’extrême-droite." Dans Het Laatste Nieuws Jan Segers a écrit un commentaire assez positif sur ce qu’il appele le Parti des Petits Gens.

    Les politiciens ont été moins enthousiastes. Geert Lambert, président de Spirit (petit parti nationaliste ‘de gauche’ associé au SP.a) a dit que Sleeckx arrive avec "un vieux discours" alors que, selon lui, la classe des travailleurs n’existe plus. Son collègue Bart De Wever, président de la N-VA (un autre petit parti nationaliste ‘de droite’, associé au CD&V) a même publié une tribune libre dans De Morgen avec quelques "avis pour les fondateurs d’un nouveau parti des travailleurs". Bien que son texte consiste surtout en remarques cyniques ou erronées, De Wever a dû avouer qu’il y a un espace pour une initiative à la gauche du SP.a puisque ce parti ne s’oriente plus vers les travailleurs: "Les moins forts dans la société y sont encore un sujet de discussion, mais de préférence en leur absence. La gauche caviar est la norme, le bourgeois bohéme est la forme."

    Caroline Gennez, vice-présidente du SP.a, a elle aussi réagi, en affirmant que son parti "a pris ses responsabilités" dans la discussion autour du Pacte des Générations. Elle a ajouté qu’il y a suffisamment de possibilités de discussions dans le SP.a même, en faisant référence à SP.a-Rood (un petit courant qui tente d’organiser une aile gauche dans le SP.a). Les écologistes de Groen n’excluent pas une collaboration avec une nouvelle formation mais disent attendre de connaître son programme. Groen rappelle qu’il s’est opposé au Pacte des Générations… mais il reste bien sûr silencieux sur la politique du gouvernement fédéral auquel les Verts ont participé eux-mêmes entre 1999 et 2003.

    L’attention portée par la presse – à l’heure actuelle, surtout la presse flamande – confirme bien qu’il y a un espace pour une nouvelle formation à gauche de la social-démocratie et des écolos.

  • Sans-papiers. Vers une grève de la faim généralisée ?

    La troisième manifestation nationale des sans-papiers a réuni plus de 10.000 personnes à Bruxelles le 17 juin, signe que le mouvement de lutte et la solidarité ne faiblissent pas. Pourtant, le lendemain, l’UDEP a pris la décision d’appeler à une grève de la faim généralisée dans les lieux occupés. Les responsables de l’UDEP reconnaissent que c’est là l’arme du désespoir parce que, malgré cette mobilisation des sans-papiers et le soutien qu’ils reçoivent, ils se trouvent toujours face à un mur.

    Jean Peltier

    Les sans-papiers attendaient une ouverture des partis de la majorité en faveur d’une régularisation à l’occasion de la discussion au parlement de la nouvelle loi sur le traitement des demandes d’asile. Pour rappel, celle-ci vise notamment à ramener le temps d’examen des demandes à un an maximum, ce qui est présenté comme une mesure humanitaire mais ce qui vise surtout à empêcher que les candidats réfugiés trouvent un travail en noir, nouent des liens avec les habitants de leur quartier, mettent leurs enfants à l’école,… toutes choses qui rendent plus difficile leur expulsion. Cette accélération de la procédure fait dire hypocritement au gouvernement que, puisque les gens à qui le statut de réfugiés aura été refusé devront quitter rapidement le pays, ceux-ci n’auront plus le temps de devenir des sans-papiers durables et la question de la régularisation de ceux-ci ne se posera plus vraiment.

    Le gouvernement se félicite aussi de la baisse du nombre de demandes d’asile (il a diminué de 75% entre 2000 et 2005 !). Mais ce qu’il oublie de dire, c’est que les conditions de reconnaissance comme réfugiés sont devenues tellement dures que beaucoup d’étrangers ne demandent même plus ce statut et plongent de suite dans la clandestinité. Le nombre de sans-papiers est ainsi estimé aujourd’hui entre 100.000 et 150.000 personnes.

    Un mois de discussions en Commission de l’Intérieur de la Chambre n’aura débouché sur rien. Le ministre Dewael (libéral flamand) n’a pas fait la moindre concession sur la revendication de régularisation. Les partis flamands (effrayés à la perspective de faire un « cadeau » au Vlaams Belang) et les libéraux (les plus sensibles aux pressions des patrons qui souhaitent garder l’usage de travailleurs peu payés et n’ayant pas de moyens de se défendre puisque clandestins) ont bloqué la discussion. Le PS, officiellement favorable à une régularisation mais minoritaire dans le gouvernement sur ce sujet, a été extrêmement discret dans ce débat. Seuls Ecolo et le CDH ont défendu des propositions de régularisation. Il n’y a évidemment aucune chance que la situation soit différente dans les prochaines semaines lorsque le projet arrivera à la Chambre et au Sénat.

    Bien que le mouvement ait commencé il y a déjà quatre mois, la mobilisation des sans-papiers se maintient de manière impressionnante. Il y a actuellement 40 lieux occupés (surtout des églises mais aussi des centres laïques, une mosquée, des locaux universitaires,…). La solidarité continue aussi à s’élargir. Les syndicats apportent aussi un soutien plus actif que lors des actions menées les années précédentes, notamment en syndiquant de plus en plus de sans-papiers et en apportant un soutien matériel aux actions. Mais les directions syndicales sont loin d’avoir mis le paquet pour organiser la solidarité et la mobilisation dans les entreprises et les centrales, particulièrement dans des secteurs comme la construction et l’horeca où travaillent beaucoup de sans-papiers. Le 17 juin, la FGTB a distribué des centaines de casquettes rouges avec son sigle aux manifestants et il y avait de petites délégations syndicales dans la manif.

    Le slogan de l’UDEP « Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs » n’est malheureusement pas encore devenu une réalité pour le mouvement syndical. Dans ces conditions, la grève de la faim apparaît être la seule forme d’action dont disposent encore les sans-papiers pour se faire entendre et pour obtenir une régularisation massive à travers une loi (et plus à la tête du client comme c’est le plus souvent le cas aujourd’hui) avec des critères clairs et permanents. Bien que nous ne soutenons pas ce genre de méthodes, nous ne pouvons que comprendre la réaction des sans-papiers et poursuivre le soutien à leur lutte. Nul ne sait sur quoi cette grève de la faim peut déboucher et si le gouvernement pourrait faire un pas sous cette pression.

    Mais, ce qui est certain, c’est que la solidarité avec les sans-papiers est plus indispensable aujourd’hui que jamais.

  • Pour contrer l’extrême-droite, il faut lutter contre la politique anti-sociale!

    Pas de capitalisme sans racisme

    Quinze années après la fondation de la campagne Blokbuster en Flandre, Résistance Internationale lance aujourd’hui une campagne similaire du côté francophone. Car l’extrême-droite n’est pas un phénomène “flamand” : à Bruxelles et en Wallonie pointe la menace d’une nouvelle percée du FN. Des milliers de jeunes se posent la question: que peut-on faire contre cette montée de l’extrême-droite?

    Geert Cool

    Supprimer les dotations? Aller en justice?

    Avec l’expérience de ces 15 dernières années du côté flamand, nous avons une vision très claire de ce qu’il ne faut pas faire dans la lutte contre l’extrême-droite. Les partis, les intellectuels, les journalistes ont d’abord dit qu’il fallait ignorer celle-ci, pour ensuite déclarer que le cordon sanitaire, puis la condamnation en justice du VB pour racisme allaient résoudre le problème. Rien de tout cela n’a marché. Aujourd’hui, nous nous trouvons en face de deux nouvelles propositions: supprimer le financement public du VB ou le « brûler au pouvoir ».

    Comme le cordon sanitaire ou les procès contre le VB l’ont démontré, nous ne devons pas attendre de réussites provenant de tactiques qui ignorent le terreau social sur lequel se développe l’extrême-droite. Tous les politiciens traditionnels défendant une politique néolibérale, il est logique qu’une partie grandissante de la population se sente larguée et cherche des alternatives ailleurs. Condamner le président du FN pour racisme n’a rien changé à cela, pas plus que le Vlaams Belang n’a perdu de votes après sa condamnation pour racisme.

    Supprimer les dotations publiques serait en soi positif. Pourquoi nos impôts devraient-ils servir à construire un parti comme le FN? Mais si le FN pourrait connaître des problèmes financiers avec la perte de sa dotation, il ne faut pas nécessairement de grands moyens pour se développer électoralement. La meilleure preuve, c’est qu’une grande partie des subsides actuels du FN n’est pas dépensée pour de la propagnade politique parce qu’elle disparaît dans les poches des dirigeants du parti mais que cela n’empêche pas son électorat de grandir.

    Pour nous, faire participer le FN ou le VB au pouvoir, au niveau national, régional ou communal, n’est pas non plus une option valable. En France, l’exemple de la ville d’Orange est édifiant. Le Front National y a obtenu une majorité en 1995. De fortes coupes budgétaires ont été appliquées dans les services communaux. Des cinq centres sociaux, trois ont été fermés. Les militants syndicaux ont dû encaisser tellement d’injures que le secrétaire du syndicat Force Ouvrière à Orange, Pierre Nouveau, s’est suicidé parce qu’il ne pouvait plus supporter la pression… Le responsable de la bibliothéque de la ville a été licencié et tous les ouvrages contre le racisme – et même des contes africains – ont été bannis pour “manque de respect pour les normes morales”. La bibliothèque a été truffée de livres offerts par des membres du FN.

    Notre réponse

    Nous ne pouvons pas attendre sans rien faire en imaginant que le FN va se détruire de lui-même, à force de dissensions internes et de scissions. Nous ne comptons pas non plus sur les politiciens traditionnels qui se présentent comme les « défenseurs de la démocratie » mais qui sont responsables de la politique qui nourrit la croissance du FN.

    La progression électorale du FN peut mener des militants d’extrême-droite organisés au FN ou dans des groupuscules comme NATION à avoir plus confiance en eux. C’est un danger sérieux et il est important d’essayer d’éviter que de tels groupes commencent à s’organiser de façon plus ouverte pour propager leur haine. Les manifestations et les autres actions de protestation contre les meetings de ces groupes ont donc leur utilité.

    Mais ce n’est pas suffisant. Pour dépasser le mécontentement passif qui s’exprime dans les victoires électorales du FN, il faut une opposition active qui organise la résistance contre la politique néolibérale et se batte pour que chacun ait droit à un emploi avec un salaire décent, un logement à loyer abordable, un accès gratuit à l’enseignement de qualité,… Cela ne peut s’obtenir que par une lutte décidée. Et, dans celle-ci, les participants comprennent souvent mieux l’importance de l’unité et les préjugés racistes reculent. Mais cet effet positif risque de n’être que temporaire. Pour qu’il devienne durable, il est important que se développe un vrai parti de gauche qui fasse le lien entre ces luttes, les aide à se développer, donne une alternative au système actuel et mène une campagne décidée contre le racisme.

    En construisant un tel parti, on peut à terme regagner des votes qui échouent actuellement au FN. Cet effet a été obtenu récemment en Allemagne : la récente percée nationale du Parti de gauche (Linkspartei) s’est aussi traduite par une défaite électorale pour l’extrême-droite. Le potentiel pour une nouvelle formation de gauche est présent chez nous aussi. En construisant un instrument politique qui relaie les luttes de la population, on pourra en même temps faire reculer le FN.

  • Bruges: une nouvelle page de la tradition VB de violence fasciste

    Le 6 mai, des skinheads néo-nazis à Bruges ont battu un homme de couleur jusqu’à le plonger dans le coma. Parmi les casseurs se trouvait quelqu’un qui, selon nos informations, était très actif dans les cercles néo-nazis. Ce n’est pas la première fois que Bruges fait la une des médias avec un acte de violence raciste commis par l’extrême-droite.

    Geert Cool

    Vous avez dit “pas raciste”?

    “Le drame des pays africains est tout simplement qu’il y a trop peu de gens intelligents. S’y ajoute le fait que dans l’infime minorité dont le QI dépasse le 100, il y en a pas mal qui migrent vers l’Europe et l’Amérique du Nord.”

    Filip De Man, parlementaire du VB sur son site web le 8 mai 2006

    “Les carnivores ont les dents et griffent. Les carnivores ont des couteaux. Déjà lorsqu’ils étaient enfants, ils ont appris au cours de la fête du sacrifice annuelle comment ils doivent égorger les animaux de troupeau. Nous avons la nausée quand nous voyons le sang, mais pas eux. Ils ont été entraînés, ils sont armés (…). Nous sommes les animaux du troupeau, ils sont les prédateurs. Les animaux du troupeau ont admis les carnivores eux-mêmes dans leur biotope.“

    Paul Beliën sur les auteurs maghrébins de l’assassinat sur Joe Van Holsbeeck… avant qu’il n’apprenne qu’il s’agissait en fait de Polonais. Beliën est l’époux d’Alexandra Colen, parlementaire du VB, et collabore régulièrement aux activités du service d’étude du VB.

    C’est à Bruges que Vanhecke et Dewinter, les deux principaux leaders du Vlaams Belang, ont fait leurs premiers pas dans les années ‘80. Ceux-ci ont été de pair avec une campagne violente contre les opinions politiques différentes. Des cafés ‘trop à gauche’ ont été attaqués et même incendiés ! Le sonneur de cloches d’une église a même été attaqué par des fascistes qui voulaient mettre un drapeau flamand en haut du beffroi.

    En 1997, un attentat à la bombe a été perpétré contre un militant d’extrême-droite, Jeroen Mol. Celui-ci a prétendu que Blokbuster, notre campagne antifasciste en Flandres, était responsable de cette attaque, mais il a finalement dû reconnaître qu’il en était lui-même l’auteur! Vanhecke, le président du VB, a tout de suite pris ses distances par rapport à Jeroen Mol, mais l’ancien parlementaire du VB, Rob Verreycken, a rapidement été désigné comme avocat pour Mol.

    Le VB prétend n’avoir rien à voir avec les néo-nazis et les skins. C’est du moins ce qu’il affirme quand il sent que l’attention sur les problèmes provoqués par des néonazis et des skins devient trop importante. Mais, en temps normal, ceux-ci restent les bienvenus, même au sein des structures du Vlaams Belang.

    Cela a été une nouvelle fois démontré fin avril quand les médias ont annoncé qu’un concert néonazi allait être organisé en Flandre Occidentale par un membre du conseil régional du VB. Le nom de l’organisateur a alors tout de suite disparu du site web du VB à Bruges. Mais les médias ne se sont pas aperçus que Dieter Van Parys, membre du conseil communal de Bruges, est également membre de l’organisation de jeunesse à l’origine du concert (la VJW). Et lui est toujours présent sur la liste des membres du conseil régional du VB…

    Face à la violence des groupuscules fascistes comme les néo-nazis de Blood & Honour ou de Nation, il est nécessaire de s’organiser afin de s’assurer que les intimidations mineures ne dégénèrent pas en violences plus poussées. La faiblesse incite à l’agression et la seule réponse efficace est donc de devenir plus fort en s’organisant.

    Cela s’est vu entre autres à Turnhout en 2004 quand des jeunes alternatifs et immigrés ont été la cible de néo-nazis qui n’ont pas hésité à recourir à la violence physique. Nous avons tout de suite mis sur pied une campagne contre la violence raciste par laquelle nous avons informé et mobilisé la population. La campagne a abouti à une manifestation en septembre 2004. Un des auteurs de la récente attaque à Bruges a écrit quelques semaines auparavant sur un forum internet qu’il préfère maintenant ne plus fréquenter Turnhout car les néo-nazis n’y sont nulle part acceptés…


    Violence gratuite. Filip Dewinter et un comparse tabassent un adversaire politique au milieu des années ‘80.

  • Le racisme tue! Seule une politique sociale peut enrayer la croissance de la violence

    De l’emploi, pas de racisme! Tout ce qui nous divise, nous affaiblit !

    La violence raciste et la violence « inutile » ont été au coeur des débats ces dernières semaines. A la Gare Centrale de Bruxelles, Joe Van Holsbeeck a été assassiné pour son lecteur MP3. A Bruges, un groupe de néo-nazis a attaqué deux hommes, dont un est toujours dans le coma. A Anvers, Hans Van Themse a voulu « tuer autant de macaques que possible ». Bilan: deux mortes et une blessée grave. Un peu plus tôt, on avait retrouvé le corps de Mohamed Bouazza, lui aussi probablement victime d’un attentat raciste. Le choc et la colère sont énormes.

    Geert Cool

    Nous ne voulons pas nous limiter à la sympathie et à la colère, mais également examiner ce que nous pouvons faire contre l’augmentation des actes de

    Anvers: Halte à la violence raciste!

    Jeudi 11 mai, Oulemata et Luna, qui n’avait que deux ans, ont été assassiné par Hans Van Themse. Arrivé au centre ville avec un fusil, il a visé et tiré sur des personnes parce que l’une portait le voile et l’autre était noire. Ce drame s’est déroulé dans des endroits très fréquentés, ce qui permet mieux de comprendre pourquoi la violence est devenue très concrète pour de larges couches de la population : « On aurait pu nous aussi être là au même moment ». Le choc créé par ce crime raciste a conduit à une réaction émotionnelle auprès de milliers de personnes.

    De tels meurtres racistes ne pouvaient que provoquer une grande discussion sur la responsabilité du Vlaams Belang et sur le racisme. Bien que l’assassin ait été un raciste passablement déconnecté du monde, nous devons nous demander pourquoi de tels types se sentent aujour-d’hui suffisamment en confiance pour passer à l’acte. La famille de Luna a dit que Hans Van Themse “est un jeune homme qui a été élévé dans un environnement qui s’attache à l’idéologie du Vlaams Belang“. En effet, non seulement le grand-père et le grand-oncle de Van Themse sont allés se battre pendant la guerre sur le Front de l’Est avec les SS, mais son père participe aux activités du Voorpost (le service d’ordre du VB) et sa tante est parlementaire du VB !

    Le VB a évidemment renforcé le courant d’idées racistes, mais la direction de ce parti n’est pas la seule à le faire. Les partis traditionnels se déclarent souvent “anti-racistes”. Cela ne les empêche pas de mener avec enthousiasme une politique d’exclusion et de division. A titre d’exemple, le débat sur la régularisation des sans-papiers est entouré en Flandre d’une rhétorique de répression et de criminalisation de ceux-ci.

    De même, quand on parle de salaires, la comparaison est toujours faite avec les travailleurs des pays à salaires moindres et de plus en plus avec les étrangers qui, avec ou sans papiers, travaillent ici. Patronat et gouvernement font tout pour dresser les travailleurs les uns contre les autres, mais déclarent ensuite que le racisme est mauvais! Ils ne vont évidemment pas nous dire franchement qu’ils veulent s’attaquer à nos salaires afin d’augmenter encore plus leurs profits. Non, ils vont prétendre que c’est à cause des bas salaires des autres travailleurs et pour rester « compétitifs ».

    Le terreau de l’extrême-droite

    La pauvreté augmente

    – risque de pauvreté en Belgique: 15,2%

    – risque de pauvreté des chômeurs: 32%

    – risque de pauvreté des locataires: 24,6%

    Le travail au noir: imposer des salaires plus bas et de moins bonnes conditions de travail

    -En 1998, le travail en noir a été estimé représenter en Belgique entre 12 et 20 % du PIB. La Commission Européenne déclare que ce type de travail est en augmentation partout en Europe.

    -Selon des chiffres de la Direction générale Contrôle des lois sociales, il s’avère que 40 % des entreprises contrôlées est coupable de travail au noir. L’embauche de sans-papiers en fait partie. Des 14.611 entreprises contrôlées en 2002, 547 d’entre exploitaient des sans-papiers.

    Le logement de plus en plus cher

    – Le prix d’un appartement à Saint-Gilles (Bruxelles) a augmenté de 46 % en deux ans (chiffre de 2005).

    – Entre 1997 et 2004, le prix moyen d’un appartement en Flandre a augmenté de 260% (de 45.300 euros à 128.702 euros).

    – Les loyers bruxellois ont augmenté en moyenne de 25 % entre 1998 et 2001et de 70% entre 2001 et 2005.

    Comment lutter contre le racisme?

    La situation difficile dans laquelle se retrouvent beaucoup de travailleurs et de chômeurs et les discours du gouvernement et du patronat offrent un terreau fertile aux opinions racistes et à leur croissance. Alors que la pauvreté grandit (15 % des Belges sont officiellement pauvres), nous devons travailler toujours plus, être plus rentables, dans des emplois toujours plus précaires alors que les richesses augmentent. Le racisme peut ainsi fleurir et s’épanouir.

    A défaut d’instruments pour organiser la lutte contre la politique néolibérale et antisociale, une marge de manoeuvre existe pour l’extrême-droite en tant que moyen d’expression électorale d’un mécontement passif. Il faut forger des instruments de lutte (des syndicats combatifs et démocratiques, un nouveau parti des travailleurs) avec lesquels nous pourrons réclamer des comptes aux vrais responsables plutôt qu’à ceux qui sont encore plus mal lotis que nous.

    Dans une Carte blanche parue dans plusieurs quotidiens flamands sous le titre “Le racisme est notre responsabilité collective”, une série de militants de gauche, de professeurs et de philosophes expliquent qu’il est temps d’une “réflexion collective, politique et sociétale”. Ils déclarent qu’il est nécessaire de se servir de tous les moyens juridiques et politiques possibles contre le Vlaams Belang. Ils demandent aussi que toutes les discriminations soient combattues, notamment au moyens des quotas d’embauche, et que les médias luttent contre le racisme au quotidien.

    Avec de telles mesures, on peut prédire que le racisme ne diminuera pas. Car c’est la politique néolibérale qui doit clairement être mise en cause et combatue. Face au chômage parmi les immigrés et les jeunes, il faut une redistribution du travail: 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.

    Des opinions racistes ne peuvent être combattues que sur base d’une telle lutte unifiée. Lors des piquets et actions contre le Pacte des Générations, ce qui était demandé en premier lieu à un travailleur, ce n’était pas de quelle origine il était, mais plutôt quelle était sa volonté d’action contre les attaques sur nos pensions.

    L’absence d’alternative politique pour les travailleurs permet au racisme de croître. De nouveaux procès contre le VB ne vont pas y changer grand chose, au contraire. La meilleure arme pour combattre le racisme est la création d’un nouveau parti des travailleurs capable de lier la lutte quotidienne à un programme politique visant à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. En nous battant ensemble pour nos droits, les véritables responsables des problèmes politiques vont se démasquer. Et il sera clair alors qu’il ne s’agit pas du voisin d’origine marocaine, mais des patrons dont les profits exorbitants sont fait sur notre dos à tous.

    Transformer le mécontentement passif en résistance active, voilà à la fois le défi pour un nouveau parti des travailleurs et la seule possibilité de lutter efficacement contre la croissance électorale continue de l’extrême-droite.

    La tristesse est-elle d’Anvers?

    Le conseil communal d’Anvers a essayé de dominer entièrement les protestations. La Marche Silencieuse du 26 mai avait comme slogan principal “ Het verdriet is van A ” (Jeu de mot : La tristesse vient de vous/ la tristesse vient d’Anvers). La Gazet Van Antwerpen a écrit que le slogan « était associé à la campagne de promotion de la ville d’Anvers avec la lettre « A » ensoleillée. C’est pourquoi un autre slogan plus neutre aurait été plus adéquat.”

    Le conseil communal d’Anvers veut intégrer la tristesse et la colère face aux meurtres dans sa campagne publicitaire alors qu’il affirme vouloir éviter la récupération politique… Et ce n’était qu’après une forte insistance des familles des victimes qu’un slogan contre le racisme a été ajouté !

    En solidarité et en sympathie avec les familles des victimes, nous n’avons pas voulu manifester contre l’interdiction d’opinions allant à l’encontre du conseil communal qui a organisé la marche. Mais c’est aussi à cause de notre sympathie et de notre solidarité que nous voulons nous organiser pour mener une politique efficace contre le racisme et le terreau sur lequel il peut se développer.

    Pour cela, nous devons aller à contre-courant d’un conseil communal qui s’intéresse surtout aux projets de prestige et aux campagnes publicitaires et pas aux attentes réelles des travailleurs et leurs familles.

  • Soutenons les sans-papiers!

    La politique de répression accrue contre les demandeurs d’asile se heurte à de la résistance. Malgré l’hostilité du monde politique, les actions reçoivent le soutien d’une large couche de la population, de groupes d’action et d’organisations chrétiennes. Les actions des personnes sans papiers proviennent souvent d’une situation désespérée. On en vient à des grèves de la faim et à des occupations d’églises. Les actions de désespoir ne mèneront pourtant pas à des résultats. Il faut un mouvement organisé et de grande ampleur pour imposer la revendication d’une régularisation généralisée.

    Tract du MAS

    Régulariser maintenant!

    La politique d’asile et d’immigration actuelle est de plus en plus sévère.

    Une attitude répressive n’enrayera pas le flux migratoire, elle ne fera que forcer de plus en plus de gens à vivre dans l’illégalité!

    L’exploitation du fait de conditions de travail épouvantables ou des marchands de sommeil n’entraîne pas seulement les demandeurs d’asile dans une spirale vers le bas, mais elle met sous pression les salaires et les conditions de travail et de logement de tout un chacun !

    Pour pouvoir exploiter encore davantage les demandeurs d’asile, on abuse de leur situation précaire. Si on veut y mettre un terme, il faut une régularisation complète.

    Ce n’est qu’alors qu’on pourra créer les conditions d’une situation d’ “à travail égal, salaire égal dans des conditions de travail égales”. C’est aussi la seule réponse à l’argument d’extrême droite que les travailleurs étrangers à bas prix volent les emplois des Belges.

    Le gouvernement abuse de la vulnérabilité des sans-papiers pour mettre en oeuvre une politique de diviser pour mieux régner.

    D’un côté il plaide pour l’ouverture du marché du travail aux travailleurs étrangers à bas prix, d’un autre côté pour une répression accrue contre les personnes sans-papiers. Cette attitude n’a d’autre but que de contrer la lutte pour l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs.

    Stop à la violence raciste !

    La politique de régression sociale et la stigmatisation des réfugiés créent un terreau idéal pour le racisme dans la société. Le Vlaams Belang d’extrême droite l’alimente depuis des années.

    Tant le Vlaams Belang que la politique traditionnelle portent une responsabilité directe dans l’explosion de violence raciste de ces dernières semaines.

    Les personnes sans papiers sont un groupe vulnérable dans la société. Nous ne pouvons pas tolérer qu’il soit intimidé encore davantage par la violence d’extrême droite.

    Le mouvement des sans-papiers doit évidemment condamner la violence raciste, mais il faut en même temps y apporter une réponse politique. Une législation plus stricte sur les armes ne suffit pas et n’est pas l’essentiel. Les inégalités sociales, le chômage et la pauvreté sont un terreau idéal pour l’extrême droite. Tant que ces problèmes ne trouvent pas de solution, le racisme et la violence raciste continueront de faire des victimes !

    Il faut une lutte collective !

    Pour augmenter la force de frappe du mouvement, il faut tisser un maximum de liens de solidarité avec les travailleurs belges et leurs familles !

    Toute forme de division détourne l’attention des vrais problèmes: la richesse produite dans cette société ne sert pas à assurer un niveau de vie décent à la majorité de la population. Les entreprises récoltent des superbénéfices, les managers empochent des salaires exorbitants, tandis que les travailleurs autochtones et allochtones subissent la hausse du chômage. Nous avons besoin d’un mouvement unifié des travailleurs autochtones et allochtones et de leurs familles.

    Une réponse internationale!

    L’exode mondial est dû à la mainmise impitoyable des institutions capitalistes internationales sur les pays du monde néo-colonial.

    Les multinationales et les grandes entreprises recourent sans scrupules aux formes les plus brutales d’exploitation dans le monde néo-colonial et provoquent la désintégration de sociétés entières. L’OMC et le FMI utilisent les énormes charges de la dette pour imposer une politique néolibérale basée sur la régression sociale.

    Le patronat et le gouvernement se soutiennent mutuellement au niveau mondial. Il faut une opposition de gauche! Le MAS oeuvre à une lutte internationale pour une société socialiste où toutes les richesses de la société servent à satisfaire les besoinsddu plus grand nombre !

    Nous voyons aujourd’hui dans plusieurs pays d’Amérique-Latine comment un mouvement de lutte trouve une expression politique.

    La lutte des travailleurs en Bolivie, qui a mené à la victoire électorale d’Evo Morales, impose des réformes sociales qui brisent le pouvoir des multinationales spoliatrices.

    Avec la nationalisation des réserves de gaz et de pétrole, la Bolivie démontre comment on peut arracher les richesses des mains des multinationales.

    Les moyens ainsi libérés permettront de mener une politique qui s’en prenne vraiment à la pauvreté et à la misère qui sont la principale cause de l’exode des réfugiés

    Le MAS fait partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) qui oeuvre à la construction d’un mouvement ouvrier mondial qui lutte pour un programme socialiste.

    La lutte pour l’égalité des droits des personnes sans papiers est la même que celle pour de meilleures conditions de vie et de travail partout dans le monde.

    Le MAS est actif dans le mouvement des sans-papiers et sur beaucoup d’autres terrains. La construction d’une opposition de gauche conséquente est nécessaire. Ici comme au niveau international.

    Contactez-nous et rejoignez-nous !

    Nos revendications:

    – STOP A LA REPRESSION DES SANS-PAPIERS !

    -LE MAS soutient la revendication d’UNE REGULARISATION GENERALE comme le défend l’UDEP.

    -DES EMPLOIS DE QUALITE POUR TOUS!

    -PLUS DE MOYENS POUR LE SECTEUR SOCIAL

    – UNE LUTTE COMMUNE DES TRAVAILLEURS BELGES ET DES REFUGIES pour de meilleures conditions de vie et de travail pour tous les travailleurs et leurs familles sans distinction d’origine !

    – NON AU RACISME! NON A LA VIOLENCE FASCISTE !

    – S’EN PRENDRE AUX MULTINATIONALES ET A LEURS PROFITS, PAS A LEURS VICTIMES !

    – POUR UNE SOCIETE SOCIALISTE qui place les besoins de la majorité au centre de ses préoccupations plutôt que les bénéfices de quelques uns.

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