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Tag: Vlaams Belang
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La fin de Blokwatch – Fin de la lutte ?
C’en est fini du site antiraciste flamand “Blokwatch”. Depuis des années, ce site était une excellente source d’info sur l’extrême-droite. Les animateurs du site ne sont plus en mesure de continuer le travail à cause de changements dans leurs vies professionnelles.
Malheureusement, ils ont utilisé des arguments politiques à l’appui de leur décision de fermer Blokwatch en affirmant que la lutte contre le VB était finie, comme si celui-ci ne représentait plus un danger…
La nécessité de continuer la lutte contre l’extrême-droite en Flandre est pourtant claire. La possibilité d’une croissance électorale continue d’exister, surtout avec la crise politique actuelle dans laquelle s’empêtrent les partis traditionnels.
Dans les universités nous continuons la bataille contre la reconnaissance du NSV – le cercle étudiant du Vlaams Belang – comme organisation officielle. Maintenant que le NSV est reconnu à Anvers, il s’en sert pour appuyer sa demande de reconnaissance à Gand. Nos camarades anversois font signer une pétition contre le NSV et ont déjà récolté plus de 500 signatures. La pétition sera aussi présentée aux professeurs et au personnel.
Le 3 décembre, 5 membres du NSV doivent comparaître devant le tribunal correctionnel d’Anvers pour leur participation à des actes violents commis en marge de la manif du NSV en mars – ils avaient saccagé le mobilier d’un café « trop progressiste » à leurs yeux. Des incidents comme celui-là démontrent la dangerosité du NSV. Il est déplorable qu’ALS/EGA (Etudiants de Gauche Actifs, le cercle étudiant du MAS/LSP) soit la seule organisation étudiante à Anvers qui mène encore des campagnes contre le NSV et sa reconnaissance officielle.
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Pas de reconnaissance des néo-fascistes à l’université d’Anvers !
Depuis cette année académique, il existe à l’Université d’Anvers le PFK (Politiek Filosofisch Konvent), un groupe qui réunit toutes les organisations étudiantes politiques d’Anvers et leur procure une reconnaissance officielle. Le NSV (Nationalistische StudentenVereniging), l’organisation étudiante étroitement liée au Vlaams Belang (VB), est aussi membre du PFK et est donc officiellement reconnue par l’Université d’Anvers.
Jarmo Van Regemorter
Dans les autres villes étudiantes, le NSV n’est pas reconnu comme cercle étudiant par les universités. Et on comprend pourquoi en regardant de plus près ce qu’est réellement le NSV. C’est une organisation ouvertement néofasciste qui défend des positions racistes et propage ouvertement le Solidarisme (c-à-d nier le fossé qui existe entre travail et capital, la base idéologique du parti nazi pour interdire les syndicats par exemple). Le président du NSV de Hasselt a, par exemple, déclaré sur un forum internet qu’il espérait que « si la démocratie faisait faillite, une main de fer fasciste serait prête à prendre les choses en main ». De même, les méthodes du fascisme – violences et intimidations – ne sont également pas étrangères au NSV. L’année passée, quatre membres d’EGA ont été attaqués en rue à Anvers parce qu’ils se sont risqués à exprimer leurs opinions et à organiser la lutte anti-fasciste. C’est l’incident le plus récent d’une longue série d’actes de violence contre les étudiants de gauche et les immigrés. Et c’est cette organisation qui obtient maintenant des salles pour se réunir et un droit de parole à l’université. Il est clair que l’adhésion du NSV au PFK n’est pas acceptable et que nous devons lutter contre cela.
Au début de l’année, nous avons milité avec une pétition parmi les étudiants contre la reconnaissance officielle du NSV. Nous n’avons pas dû faire beaucoup d’efforts pour obtenir un succès : la grande majorité des étudiants savent ce que valent l’idéologie et les méthodes de cette organisation et sont absolument opposés à leur reconnaissance officielle.
Nous avons déjà récolté 500 signatures et nous voulons diffuser cette pétition dans l’université par les délégués de cours, les syndicats et le personnel. De cette manière, nous espérons construire une relation de force suffisante. Les autres organisations du PFK doivent aussi prendre leurs responsabilités. Nous montrons ainsi que l’important est l’implication de la communauté étudiante dans le combat pour un PFK démocratique et sans néofasciste.
Est-ce que le recteur de l’Université d’Anvers veut être tenu responsable de la rupture en pratique du cordon sanitaire sur son université? Que se passerait-il s’il y avait, dans les membres du NSV, un nouveau Hans Van Themsche, et qu’il décide de tuer quelques immigrés sur son campus? Devons-nous vraiment attendre pour lancer la lutte contre l’extrême droite? A Anvers, où le Vlaams Belang réussit à créer un climat de haine et de racisme, la lutte contre l’extrême droite reste une affaire sensible. Tout comme le VB, le NSV essaie de se faire passer pour une organisation comme les autres et acceptable. En tant qu’organisation étudiante reconnue, cela leur sera certainement beaucoup plus facile et ils y réussissent déjà en partie.
Mais il faut être clair : le NSV est une organisation néofasciste (et violente) et EGA continuera à tout faire pour qu’ils soient traités comme tel. Nous allons continuer notre travail avec la pétition. Et là où le NSV distribuera des tracts, nous serons présents avec des sacs poubelles en dénonçant leur vrai programme et demanderons aux étudiants de jeter ces tracts immédiatement. Quelque soit le résultat de cette lutte, EGA prendra ses responsabilités.
Si comme nous tu as horreur du fascisme et de l’extrême droite et tu crois en la nécessité d’une opposition de gauche pour stopper leur croissance, prends contact avec EGA.
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Gand : soirée sous pression au conseil communal
Lundi soir, au conseil communal de Gand, une majorité alternative comprenant le Vlaams Belang, l’Open VLD et le CD&V-NVA (le cordon sanitaire est une mesure toute relative…) a voté une motion pour interdire de porter le voile à cinq membres du personnel de la ville. Le partenaire « rouge » au sein de la coalition, le SP.a (les « socialistes » flamands) a voté contre, après avoir pourtant avancé une mesure similaire à Anvers ! Le MAS/LSP était présent contre cette mesure discriminatoire, avec également des militants du CAP. Au même moment était organisée une protestation contre la fermeture d’un bureau de poste (le CAP avait réussi à récolter assez de signatures pour prendre la parole au conseil communal).
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Crise politique : Le théâtre de guignols continue…
Le mouvement ouvrier doit se préparer pour sa propre lutte
Lors d’une conférence de presse, Jo Vandeurzen (président du CD&V) et Bart De Wever (président de la NVA) ont donné un message clair : il faut une réforme d’Etat et les partis francophones doivent faire un « geste » en ce sens (alors que ces derniers demandent justement aux partis flamands de rétablir la confiance après le vote de la scission de BHV…)
Anja Deschoemacker (09/11/07)
Les libéraux francophones ne doivent pas compter sur une reconnaissance ouverte qu’il ne peut être question d’une grande réforme d’Etat dans ces circonstances. La logique du « compromis à la belge » est justement que tout le monde doit baisser sa culotte au même moment, pour qu’après l’on puisse se lancer des fleurs grâce à ce que chacun a pu obtenir. C’est là la preuve ultime du sérieux politique et du fait d’être un homme d’Etat.
Les déclarations de Frank Vandenbroucke, le flamingant de service du SP.a, selon lesquelles le cartel CD&V/NVA se donne en spectacle pour éviter de devoir montrer qu’il se met à plat ventre sur la question de la réforme d’Etat, contiennent certainement des éléments de vérité. La nouvelle présidente du SP.a, Caroline Genez, fait aussi allusion au manque de crédibilité du CD&V et de la NVA sur le plan communautaire. Nous ne pouvons qu’espérer – dans l’intérêt même du SP.a – que cela ne devienne pas le message central de leur « opposition », si du moins leur but est de regagner quelques voix chez les travailleurs.
Tout cet épisode clarifie à nouveau l’évidence que le mouvement ouvrier n’a plus rien à attendre de ce parti. Peut-être prononcera t’il encore quelques mots contre l’introduction du service minimum durant les grèves des services publics (bien qu’un un tel accord a déjà été signé sous leur règne à De Lijn – les TEC flamands). Selon l’ancien chef de cabinet de Vande Lanotte (SP.a lui aussi), Jannie Haeck, actuellement grand patron de la SNCB, il serait préférable de réfléchir à un temps minimum d’annonce pour les grèves. En d’autres mots : les syndicats ne seraient alors plus en état de reconnaître des grèves spontanées ! Même en dehors du gouvernement fédéral, et sans perspective d’en faire partie, le sommet du SP.a ne peut pas s’empêcher de corriger les devoirs de la bourgeoisie !
De son côté, si le PS va certainement faire plus de bruit (également par rapport aux thèmes sociaux), il aura grande peine à se détacher totalement de la politique néolibérale qu’il a lui-même mené 19 ans durant sur le plan fédéral et qu’il continue d’ailleurs encore à mener sur le plan régional avec, entre autres, le Plan Marshall. Le terrain communautaire va certainement devenir le point central de son opposition. Mais au moins sera-t-il vu comme une équipe de défense alors que son pendant du nord a, dans les faits, rejoint les revanchistes flamands.
Et quoi maintenant pour la formation ?
Le vote dans la Commission de la Chambre sur la scission de BHV où la majorité flamande a imposé sa volonté de manière unilatérale avec une seule abstention (du parlementaire bruxellois de Groen ! Tinne Van der Straeten) est un fait sérieux. C’est un véritable problème pour les équilibres qui ont été constitués en Belgique : la protection de la minorité francophone en Belgique en compensation de la protection de la minorité flamande à Bruxelles.
Les francophones ont maintenant pris en main les mécanismes de protection introduits pour les diverses minorités, en commençant par celui de conflit d’intérêt introduit par le Parlement de la Communauté Française le lendemain du vote sur BHV. Cette procédure signifie que la question de BHV est de nouveau arrêtée au niveau parlementaire et passe à des négociations entre communautés (avec PS, donc). Ce report peut, dans le meilleur des cas, permettre aux différents négociateurs pour la formation du gouvernement, et à Leterme en premier, d’avoir un peu de temps pour mettre enfin sur pied un gouvernement. Dans le passé, un « sentiment de crise » a déjà été nécessaire pour arriver à des accords communautaires.
Mais tout ne devient pas facile pour autant. Les deux partis les plus forts dans les négociations, le CD&V et le MR, sont liés à des partenaires embêtants qu’ils peuvent à peine contrôler : la NVA et le FDF. Leurs déclarations et provocations sans fin n’ont pour effet que de casser sans cesse l’illusion de « confiance » méticuleusement créée. Qu’importe le nombre de fois où Reynders et Leterme vont aller assister à un match de foot ensemble, ils sont tous deux aussi dépendants de ces partenaires afin de maintenir leur position de parti dominant dans leur communauté.
Directement après le vote, Reynders est retombé sur ses pieds en répétant à nouveau son plaidoyer pour un gouvernement surtout socio-économique: la cas « BHV » est reparti vers des négociations entre les communautés tandis que la réforme d’Etat avec une majorité des deux tiers peut être le problème d’une « commission de sages ». Cela semblait confirmé par la communication du roi et du formateur, la tantième crisette dans les rangs du CD&V et de la NVA a cependant conduit à la conférence de presse citée au début de cet article. Reynders ne doit pas penser qu’il peut pousser le CD&V dans une position où il sera le seul à baisser sa culotte.
Au plus dure est ce théâtre de guignols, au plus monte la pression pour obtenir un gouvernement. Le déficit budgétaire commence à faire peur, de mauvaises prévisions économiques sont publiées,… Finalement, une solution va être trouvée, qui peut aller d’un « gouvernement normal » (ce que veut le CD&V) à un « gouvernement socio-économique » (ce que désire le MR, mais qui ferait perdre la face au CD&V) qui sera de courte durée, c’est-à-dire avec un accord gouvernemental jusqu’en 2009. Des variantes plus « exotiques » existent aussi : un gouvernement (partiellement) technocratique (du type « socio-économique »), une coalition fédérale totalement asymétrique, ou encore un gouvernement d’unité nationale : la tripartite classique, qui est presque toujours un gouvernement de crise.
Une solution arrivera, pour la simple raison que l’alternative voulue par la NVA et le Vlaams Belang, l’indépendance de la Flandre, n’est voulue que par une petite minorité, tant parmi les travailleurs et leurs familles que parmi la bourgeoisie. Cette dernière aime bien utiliser la question nationale pour diviser le mouvement ouvrier au moment de l’attaque, mais elle n’aime pas du tout que la question nationale bloque l’application de son programme – même si ce n’est que pour la raison que, sans gouvernement, elle ne peut pas introduire une attaque sur les restes de l’Etat – providence. Leur opinion, « la voix de la raison », va finalement être reprise par le CD&V comme par le MR, à moins que ces derniers ne veulent perdre la confiance de la classe qu’ils veulent défendre. Ceux qui ne sont pas préparés au compromis vont en payer le prix: Reynders peut encore voir que le PS, qu’il déteste tant, rejoindre le gouvernement alors que le CD&V peut en cas de chaos total payer un prix électoral élevé si il est vu comme responsable du désordre.
Les deux partis vont devoir apprendre la leçon que le PS et le SP ont appris lors de la précédente grande crise de formation (’87-’88, le précédent record de 148 jours) : pour arriver au gouvernement, il ne faut pas seulement gagner les élections, il faut aussi être préparé à mener la politique de ses maîtres et donc… de temps en temps être préparé à baisser sa culotte en ce qui concerne les promesses électorales. Il faut cependant savoir faire cela tout en le masquant, ce en quoi le CD&V était l’exemple ultime quand il s’appelait encore le CVP. De leur côté, le PS et le SP.a ont chacun prouvé au cours des dernières 19 années que des fesses nues et le rouge de la honte ne sont en rien un problème pour eux.
Quant à messieurs De Wever et Maingain, leur avenir sera-t-il fait d’un poste de ministre ou de l’isolation politique? Tout comme le CD&V et le MR ont besoin de la NVA et du FDF, ces derniers ont aussi besoin des premiers. La NVA a aujourd’hui 5 sièges au Sénat et la dernière fois qu’elle a participé aux élections indépendamment du CD&V, elle n’a à peine obtenu que 5% ! Le FDF n’est pas non plus au sein du MR par grand amour et par grande unité programmatique, mais bien parce que le MR offre des carrières confortables. Dans cette question, les personnes clefs ne sont évidemment pas De Wever et Maingain (la politique belge n’a jamais eu un manque de fous du roi) : ce sont Leterme et Reynders. Tous deux peuvent dire adieu à leur carrière s’ils perdent aujourd’hui dans le poker politique qui occupe le pays depuis déjà 5 mois.
Les syndicats ont raison de mettre en garde
Les directions de la FGTB et de la CSC ont, à juste titre, dévoilé lors d’une conférence de presse commune ce qui se déroule derrière les rideaux – la « colle » entre Leterme et Reynders est clairement leur volonté de lancer un nombre d’attaques structurelles au service des supers profits du patronat. Leur réussite dépendra plus de la lutte du mouvement ouvrier contre une nouvelle attaque sur les restes de « l’Etat – Providence » (Etat – Providence que nous avons acquis par la lutte) que de la division communautaire et du cirque auquel nous sommes forcés d’assister depuis des mois.
Le climat à venir est déjà visible : des données sont publiées sur un déficit budgétaire de 1,5 milliard d’euros, chiffre qui pourrait augmenter jusqu’à 3 ou 4 milliards pour 2008 « avec une politique qui n’est pas changée ». De plus, les perspectives de croissance économique ont été révisées par le bas pour 2008 et l’on parle dans les médias des « 50 mensonges gris » du gouvernement précédent autour du dossier des pensions. Et il faut encore compter le coût des 2 milliards d’euros nécessaires pour augmenter les allocations les plus basses (une douceur que le CD&V veut offrir) et de nouveau quelques milliards pour les diminutions d’impôts et de charges salariales (entre autres, de nouveau, sur les heures supplémentaires). Par contre, l’intérêt notionnel – qui a, notamment, permis à Electrabel de voir ses impôts diminuer de pas moins de 30 millions d’euros – n’est remis en question par aucun des négociateurs pour le futur gouvernement.
S’ils arrivent à former un gouvernement – et d’une façon ou d’une autre, ils vont y parvenir- les attaques sur le mouvement ouvrier ne vont être longues à attendre. C’est aussi la raison qui explique toutes ces propositions sur une limitation du droit de grève. Le cirque communautaire va durer avec une commission, avec des séances bruyantes dans la Chambre et le Sénat, avec des déclarations musclées et tout cela au moins jusqu’aux élections de 2009. Si le mouvement ouvrier se laisse dévier ne serait-ce qu’un petit peu par cette division communautaire, nous courrons droit aux défaites.
Pour cette raison, c’est une bonne chose que la FGTB ait appelé à une concentration des militants ce vendredi 16 novembre. Mais une concentration de 1000 syndicalistes ne va pas faire une grosse impression et n’a de sens que comme point de départ pour une campagne d’information large parmi les membres des syndicats pour les préparer à la lutte qui va devoir être menée. Cela doit à son tour être le point de départ d’un plan d’action et de mobilisation pour réagir collectivement à chaque attaque d’un gouvernement qui sera sans aucune doute un gouvernement instable.
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Scission au FN : on prend les mêmes et on recommence ?
Traîné en justice pour racisme et pour détournements de fonds, Daniel Féret ne semble plus non plus contrôler le FN : celui-ci se retrouve scindé en deux parties. Le Front National et l’extrême-droite wallonne appartiennent-ils pour autant au passé ?
Baptiste Libois
Le Front National a beau adopter une phraséologie virulente à l’égard de la corruption des politiciens traditionnels et déclarer vouloir balayer les pourris du monde politique, les faits démontrent que le grand maître du FN a détourné des fonds de son parti (financé à hauteur de 90% par l’Etat ) pour s’attribuer, par exemple, une villa dans le Sud de la France. Et en grand despote qui se respecte, Daniel Féret a dirigé d’une main de fer le FN ; quiconque n’en était pas heureux était écarté.
Néanmoins, certains membres du FN ne se sont pas résignés à cette mainmise et, en 20 ans, il y aurait eu pas moins de 35 courants anti-féretistes dans le FN. Ainsi, si le Front National se retrouve aujourd’hui coupé en deux, il s’entredéchire déjà depuis des années. Mais le FN ayant à présent éclaté, est-ce la fin de l’extrême-droite en Wallonie ? Rien n’est moins sûr.
Si le FN n’atteint pas les scores électoraux du Vlaams Belang, ce n’est certainement pas parce que les Flamands sont plus nationalistes et racistes que les Wallons. La raison est que le FN n’a que très peu de militants actifs et ne possède pas un véritable dynamisme de construction. Toutefois, sur base du mécontentement face aux politiques antisociales des derniers gouvernements et du racisme face auquel aucun parti traditionnel n’a de réponse, le potentiel pour une organisation d’extrême-droite reste présent. Les suffrages que récolte le FN malgré son absence d’activité illustrent ce processus.
A présent, alors que l’Orange Bleue promet d’autant plus d’attaques contre les acquis sociaux, les anti-Féret du FN ne comptent pas en rester là. Ils envisagent de “refonder le Front National de manière structurelle, sur le modèle du Vlaams Belang, et idéologique, sur la base d’un corpus nationaliste et populiste”.
Le FN, s’il devient plus actif, sera d’autant plus dangereux sur le plan politique, et sera d’autant plus capable de recueillir les voix de protestation contre le néolibéralisme, sans cependant pouvoir bénéficier du temps sur lequel le VB a pu compter pour se construire.
Comme nous pouvons le voir, si les néo-fascistes ne représentent en rien une alternative, il ne faut pas non plus s’attendre à ce que leur fin découle de leurs bagarres internes.
Le seul moyen d’anéantir l’extrême droite, c’est de proposer une réelle alternative de gauche à la politique de casse sociale des partis capitalistes traditionnels et de l’extrême droite pour les travailleurs, les chômeurs, les jeunes et les retraités, flamands, wallons, bruxellois ou immigrés.
Toi aussi, rejoins-nous dans le combat anti-fasciste, défends avec nous l’idée qu’un nouveau parti des travailleurs est nécessaire. Le CAP est aujourd’hui un bon moyen pour cela !
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Leterme échoue: Le “bon gérant” ne gère plus… (sans doute à suivre)
74 jours après les élections, après cinq semaines de négociations, Leterme a du admettre sa défaite. Ce qui va se passer ensuite n’est toujours pas clair au moment où Alternative Socialiste part à l’impression. La plupart des médias affirment qu’une coalition Orange Bleue continue à avoir la préférence mais les discussions sur des formules alternatives reprennent vigueur.
Anja Deschoemacker
En fait, la classe dirigeante a obtenu le 10 juin un énorme cadeau bien inattendu : pour la première fois en 20 ans, un gouvernement pouvait être formé sans le PS francophone. Reynders avait alors crié victoire et il pensait que son argument – « un gouvernement sans PS est une réforme de l’Etat en soi » – serait assez convaincant pour que le CD&V laisse tomber l’essentiel de ses revendications communautaires.
Et si on regarde les revendications qu’avance l’Union des Classes moyennes flamandes Unizo – au premier rang desquelles figure la régionalisation de la politique du marché de l’emploi – cela aurait pu être le cas. Tout comme les autres organisations patronales, Unizo réclame une « modernisation du marché de l’emploi » (comprenez : un démantèlement des acquis du mouvement ouvrier) mais elle pense l’obtenir plus rapidement au moyen d’une régionalisation accrue. La Flandre pourrait ainsi pousser sur l’accélérateur et approfondir sa réforme du marché de l’emploi, pour pouvoir ensuite mettre encore plus de pression sur la Wallonie. La logique de Reynders est que, débarassé du PS, on pourrait désormais faire cela directement à l’échelle de tout le pays.
Mais les choses ne sont évidemment pas aussi faciles que cela. Car le MR n’est pas nécessairement capable d’imposer les mêmes concessions au mouvement ouvrier que le PS.
Avant les élections, tout le monde s’attendait à ce que le prochain gouvernement soit dominé d’un côté par le CD&V et de l’autre par le PS. Le PS se serait certainement contenté de monnayer son accord à une réforme de l’Etat (bien sûr accompagnée de concessions aux revendications francophones) contre des compensations sociales. Il aurait certainement pu obtenir l’accord du CDH et d’Ecolo et convaincre la FGTB et la CSC d’accepter ce marché.
Le seul scénario auquel les Etats-majors des partis flamands prêts à participer à un gouvernement s’étaient préparés afin de couper plus durement, plus profondément et plus structurellement dans les dépenses sociales était donc une régionalisation accrue – baptisée « responsabilisation ».
Puis sont tombés les résultats des élections… Le CD&V, et Leterme lui-même, avait crié trop fort pour réclamer une réforme de l’Etat pour laisser ensuite cet objectif être réduit à rien ou presque. Aujourd’hui, le blocage est donc profond, avec d’un coté des partis flamands qui ont pris des engagements électoraux fermes et qui doivent obtenir quelque chose – au moins la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, au prix des concessions nécessaires – et de l’autre coté des partis francophones pour qui accepter de grandes concessions communautaires avec le PS dans l’opposition signifie en réalité préparer un suicide politique aux élections régionales de 2009.
Ce n’est pas la première crise communautaire que connaît la Belgique et ce ne sera sans doute pas la dernière non plus. Un compromis sera certainement trouvé – qui sera sans aucun doute très compliqué et très technique – parce tous les partis qui sont représentés au parlement (y compris ceux qui ne sont repris dans aucun scénario de gouvernement, comme le Vlaams Belang et la Liste De Decker) sont convaincus que la politique néolibérale doit être poursuivie.
Le MAS/LSP n’a jamais été un défenseur du royaume unitaire de Belgique, qui n’a d’ailleurs jamais été un Etat au service de la population travailleuse. Nous soutenons les revendications communautaires qui répondent de manière correcte aux problèmes créés par la politique conservatrice de la bourgeoisie belge – comme le droit d’avoir accès réellement à des services dans sa propre langue tant à Bruxelles que dans sa périphérie.
Mais les surenchères communautaires des partis qui ont l’ambition de former un gouvernement et de la soi-disant opposition n’ont rien à voir avec cela. Leur seul objectif est de semer la division parmi les travailleurs dans l’espoir de pouvoir appliquer une politique encore plus dure au service des riches. Pour éliminer l’oppression, quelle soit basée sur la langue ou sur l’origine, les travailleurs ne peuvent avoir aucune confiance dans les politiciens du patronat – qu’ils soient flamands, wallons ou bruxellois – mais seulement en eux-mêmes en s’organisant indépendamment de la bourgeoisie.
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Tour de France ou Tour de Farces ?
Tour de France ou Tour de Farces ?
Malgré l’héroïsme, la tension, les prestations des coureurs et le jeu d’équipe, ce n’est pas le sport, mais bien les affaires de dopage qui font depuis quelques jours l’actualité du Tour de France. Nombreux sont ceux qui, ces dernières années, sont tombés de leur piédestal ou nagent complètement la tête à peine hors de l’eau: pensons à Pantani et Vandenbroucke. Dans le cyclisme, le populaire, le social et l’authentique étaient avant de mise. Mais cette année encore, quelques favoris tombent au champ d’honneur au cours du Tour, certains peuvent d’ailleurs faire une croix sur leur carrière. Comment en est on arrivé jusqu’à ce point dans le cyclisme, et dans le sport d’une manière générale ?
Bart Vandersteene
Si les aveux et dévoilements de ces dernières années (Ullrich, Basso, Hamilton, Landis…) n’ont été – comme il l’est sous-entendu régulièrement – que le sommet de l’iceberg, il est raisonnable de se demander si quelqu’un a gagné le Tour au cours de ces 15 dernières années sans recourir au dopage. Bjarne Riis a par exemple avoué avoir gagné le Tour de ’96 avec l’aide d’EPO. Il est depuis 2000 manager de l’équipe Team CSC qui compte à chaque fois un favori pour remporter le Tour dans ses rangs. Si le responsable a agi de la sorte dans le passé, comment le considérer comme fiable pour l’accompagnement qu’il donne aux coureurs actuels ? C’est l’environnement presque total des coureurs d’aujourd’hui qui a participé aux années EPO, soit en tant que coureurs, soit en tant qu’accompagnateurs. Comment peuvent-ils maintenant être crédibles en déclarant vouloir sauver la course ? Comment veulent-ils faire le grand nettoyage ?
Par extension, on peut se demander si quelqu’un peut encore gagner une grande course sans dopage. A en croire le témoignage de l’ancien coureur Hedwig Van Hooydonck, cela est plus que douteux. Et pourquoi remettre sa parole en doute ? Il a quitté ce milieu après plus de trente années, fatigué d’avoir eu à engager le combat avec ses collègues qui volaient au-dessus des collines et des difficultés grâce à l’EPO. Son récit n’a pas été vendu à la presse à scandale et il n’a plus aucun intérêt dans le cyclisme.
Mais n’y a-t-il pas encore que peu de coureurs qui sont pris ? Effectivement, mais la question à poser est « qu’est-ce que le dopage » ? Uniquement ce qui est aujourd’hui repérable et qui figure sur les listes d’interdiction ? La recherche effectuée sur les produits dopant et donc la lutte contre le dopage n’est-elle pas toujours en retard sur les nouvelles méthodes utilisées ? Cela a toujours été comme ça, et ça sera toujours ainsi?
Dire que le dopage a toujours existé et qu’il en sera toujours ainsi est presque devenu un adage populaire. Les grecs anciens avaient déjà recours à des méthodes comme de boire du lait maternel pour améliorer leurs prestations. Mais était-ce d’une telle ampleur ou faut-il reconnaître un développement extraordinaire au cours de ces dernières décennies ? Et n’y a t il aucune différence entre des méthodes naturelles et populaires et des stimulants étrangers au corps humain ?
Les intérêts qui dépendent du sport, que cela soit dans le cyclisme, dans le football ou dans la Formule 1, ont augmenté de façon phénoménale. La masse d’argent concernée est gigantesque. Les sportifs ressemblent parfois bien plus à des panneaux publicitaires qu’à des athlètes. Le sport a changé pour ne devenir qu’un prétexte aux considérations et messages commerciaux. Investir dans le "sport" est pour les sociétés une décision commerciale qui n’a pas spécialement avoir avec l’amour du sport, mais bien avec les cours de la Bourse et les chiffres de bénéfices. Le sport ne concerne plus aujourd’hui la mesure du talent, l’effort, l’entraînement, la performance, le jeu d’équipe,… il est réduit à de pures considérations commerciales.
Chaque sponsor veut que l’un de ses coureur remporte le Tour, mais il n’y a malheureusement place que pour une personne dans le maillot jaune. Mais le monde économique sait très bien que pour peu d’y mettre suffisamment d’argent, aucun but n’est impossible. En ce sens, les coureurs ne sont jamais qu’autant de numéros, de moyens, de robots ou encore de petits jouets, tout comme c’est le cas avec les employés dans une société. Le pression monte donc énormément pour réaliser une bonne prestation et mène à l’utilisation de moyens interdits ou au moins à la prise de risques inconsidérés. Entre le blanc et le noir se trouve une zone grise d’ampleur qui comprend beaucoup d’étapes. Et la science n’est malheureusement pas libre d’émettre un jugement véritablement indépendant au sujet de ce qui est nuisible ou pas au corps humain.
L’exploitation de l’homme, de son travail et de son corps
On est en train d’épuiser et de piller les ressources humaines et cela se voit aussi dans le sport de haut niveau. Mais ce qui arrive dans le sport, n’est en aucune manière un hasard. Ce n’est qu’un reflet de ce qui se passe dans le reste de la société. La société capitaliste est basée sur le profit à court terme, l’exploitation, la corruption et la fraude et elle englobe sous son contrôle par sa politique néo-libérale l’ensemble des aspects de la vie ; le sport ne fait pas exception.
Pression, vous avez dit pression ?
Le sport ne peut pas être détaché des développements sociaux. Le dopage ou les moyens visant à améliorer les prestations des individus ne sont pas présents uniquement dans le sport. Combien de personnes ne sont pas tombées sous l’emprise des somnifères, des anti-dépresseurs, des calmants,… pour poursuivre leur vie ? La charge de travail, le stress et la pression ont énormément augmenté ces dernières années et cela se remarque partout dans la société.
Le nombre de personnes atteintes de problèmes mentaux, physiques et/ou émotionnels augmente lui aussi rapidement, de même que l’utilisation de drogues, de stimulants et de médicaments (où se trouve d’ailleurs la frontière ?). Au sein des entreprises, les drogues sont même consommées pour pouvoir tenir le rythme de travail. Parmi les étudiants, on alterne de plus en plus des boissons énergisantes comme RedBull avec des drogues dangereuses, tandis que pour laisser de côté les soucis quotidiens et trouver le sommeil, on fait sans cesse plus appel aux somnifères.
Depuis notre plus jeune âge, nous sommes éduqués dans un système de prestation où de temps en temps les moyens utilisés pour atteindre les objectifs fixés sont détestables: l’influence (avoir le bras long), la force de persuasion (aussi bien le chantage que la corruption), la fraude (quel étudiant écrit encore lui-même son mémoire si l’on entend les histoires sur l’ancienne ministre du budget Freya Vandenbossche (SP.a) ou de Marie Rose Morel (parlementaire du Vlaams Belang) qui sont soupçonnées d’avoir payé quelqu’un pour faire ce travail à leur place ?).
Il ne suffit pas uniquement de regarder les intérêts matériels directs pour analyser ce qui se déroule dans le sport de haut niveau, des phénomènes plus difficiles à cerner sont à regarder également de plus près, comme le prestige, la reconnaissance ou la satisfaction. Selon la moralité dominante, cela ne peut être obtenu que par des prestations clairement visibles et rentables. D’où la tendance à frapper fort quelque-part , à briller, à être le meilleur. Ceci explique aussi pourquoi le dopage est également utilisé dans le sport amateur. Il ne s’agit pas là d’obtenir une récompense matérielle, par ailleurs quasi-inexistante, mais surtout d’avoir une reconnaissance sociale à laquelle beaucoup d’individus aspirent.
Dans le sport de haut niveau comme le Tour de France, les aspects matériels jouent naturellement aussi un grand rôle. La récompense du Tour est d’environ 450.000 euros, le licenciement de Rasmussen n’est donc pas une décision bon marché.
Quel est le but du sport ?
Aussi longtemps que les fins commerciales règneront dans le sport, on obtiendra les même effets que dans le reste de la société. Les socialistes luttent pour chaque garantie qui permet au sport de rester sous une forme saine, et de détente, aussi bien pour le sportif que pour le spectateur.
Nous sommes donc partisans des différentes formes de lutte contre le dopage. Mais nous savons que cela ne pourra se faire dans le sport à la condition que l’homme se libère des lois économiques qui dictent aujourd’hui sa vie et son existence. C’est la seule lutte contre le dopage qui pourra être véritablement appliquée et efficace. A l’heure actuelle, presque rien ne peut être fait. Les investissements et contrats d’une valeur de plusieurs millions d’euros pour les éditions suivantes du Tour sont déjà fixés. Même si l’idée de faire une édition avec des coureurs amateurs serait appliquée, les intérêts commerciaux demeureraient encore centraux.
Un monde socialiste peut libérer le sport de toutes les caractéristiques du capitalisme qui tiennent l’humanité sous sa poigne: l’animosité, l’égoïsme, l’hypocrisie, l’avidité, les mensonges et la tromperie. Sous le socialisme – où une progression énorme du temps libre est possible – de réelles conditions où chaque individu aura l’occasion et le temps de faire du sport, de découvrir ses talents et de se mesurer aux autres de façon saine peuvent être créées. Tout cela dans une ambiance de compétition amicale emplie du respect et de l’admiration de soi.
Nous ne pouvons pas laisser l’énorme enthousiasme qui existe aujourd’hui pour les sports populaires comme le cyclisme et le football sombrer dans le cynisme et l’acceptation des excès actuels. Cela ouvre la porte pour des populistes de droite comme Dedecker en Flandre qui de temps en temps mettent en lumière un problème spécifique. Mais à un moment où les “affaires” pleuvent, ce n’est pas en soulevant simplement un coin du voile que l’on peut résoudre le problème, car le système en lui-même n’est pas remis en question.
Un changement fondamental est nécessaire. Les socialistes pensent que le sport et la détente appartiennent aux masses et doivent être radicalement ôtées des mains du "big business".