Tag: Verhofstadt

  • Manif du 28 Octobre. Les travailleurs en colère défient patronat et classe politique

    Ce 28 octobre dernier, 100.000 travailleurs sont descendus dans la rue pour s’opposer au "pacte des générations" du gouvernement Verhofstadt II. Une foule énorme a déambulé de la Gare du Nord à celle du Midi pendant plusieurs heures. Quand la police a annoncé le nombre de participants, des militants se trouvaient encore à la gare du Nord et un train du Luxembourg n’était même pas encore arrivé. L’atmosphère militante et l’énorme volonté des travailleurs de stopper la politique néo-libérale du gouvernement se ressentaient dans chaque délégation, dans chaque discussion.

    Karim Brikci

    C’est le patronat qui est isolé!

    L’énorme campagne médiatique visant à démontrer l’isolement des syndicats dans la société vient d’être balayée par la démonstration de force d’une foule de manifestants décidés. Cette manifestation a démontré une fois de plus, après le succès de la grève du 7 octobre, l’énorme soutien de la population belge à la résistance contre la réforme des (pré)-pensions. Que ce soit aux TEC, à la STIB, dans le secteur du Métal, l’enseignement, …bref tous les travailleurs étaient de la partie!

    "Pas question de renégocier"

    Devant l’ampleur de la mobilisation, Verhofstadt a dû réagir publiquement. Il a déclaré qu’il était hors de question de remettre en cause son "pacte des générations", qu’aucune concession ou négociation n’était possible. Alors que l’eau de la marmite commence à bouillir sérieusement, monsieur le premier part tranquillement en vacances. En bon chef de gouvernement capitaliste, celui-ci dénigre le ras-le-bol des travailleurs. Ce qui n’aura certainement pas pour effet d’apaiser leur colère. En effet le jour avant la manifestation, la FGTB Métal diffusa un communiqué menaçant de repartir en grève au plus tard le 21 novembre si la réforme n’était pas radicalement revue. Cela exprime clairement le ton donné par la base des syndicats.

    PS et SP.a appliquent la politique du patronat!

    Laurette Onkelinx déclarait récemment dans la presse en réaction à la grève et à l’opposition à la réforme du gouvernement: "Il faut savoir ce qu’on veut. Soit on vit dans une économie de marché, ouverte aux vents de la mondialisation et on intervient dans le cadre existant. Soit on a un discours révolutionnaire, alternatif". C’est assez clair mais je laisse une certaine Christine répondre: "J’ai l’impression, Madame la ministre, que vous parlez avec la bonne volonté d’un parent d’enfant gâté. Vous essayez de satisfaire un énorme enfant gâté – le Capital – de plus en plus arrogant et exigeant, … Tant que vous essayerez de le satisfaire, vous n’en sortirez jamais."

    Ce n’est qu’un début continuons le combat!

    Nous pensons en effet, qu’aucun parti représenté au parlement ne défend les revendications du front commun syndical. Les travailleurs et les jeunes ont plus que jamais besoin d’un outil qui défende leurs acquis et les organise pour mener la lutte. Nous pensons qu’il est temps de mener cette discussion mais nous pensons aussi et surtout qu’il est nécessaire de rompre avec ce système et que nous devons lutter pour une autre société, une société basée sur les besoins des travailleurs et de leurs familles et non plus sur ceux du patronat.

  • La résistance contre le “pacte des générations” est loin d’être isolée!

    Manifestation à Bruxelles du 28 octobre

    Pour la grève de la FGTB du 7 octobre, les politiques et les médias ont clamé en coeur que la FGTB était isolée avec sa résistance contre la ‘nécessité’ de travailler plus longtemps. Aujourd’hui, ce qu’on a vu à Bruxelles montre que cette résistance n’est pas isolée dans la société. Plus de 100.000 manifestants ont répondu à l’appel du front commun et marché sur Bruxelles lors d’une des plus grandes manifestations syndicales des ces dernières années.

    Geert Cool

    Dans la manifestation, on ressentait une forte combativité. Le gouvernement peut bien se dire que la résistance n’a pas d’utilité et que Verhofstadt peut donc aller en vacances, cela ne va pas pour autant assouvir la colère des masses. Actuellement, les travailleurs en Belgique sont pressés comme des citrons, le taux de productivité se trouve en effet à un taux particulièrement haut. Et on devrait travailler encore plus longtemps? Dans la pratique, la diminution progressive de l’accès à la prépension à 58 ans est inacceptable pour des dizaines de milliers de travailleurs syndiqués. La détermination des manifestants est renforcée par l’offensive des politiciens et du patronat contre le droit de grève. Il y a eu cette semaine des astreintes contre un piquet de grève chez Case New Holland à Zedelgem. Aujourd’hui aussi, des astreintes sont tombées, mais les délégués ont déclaré que ces astreintes n’auraient pas d’impact car il n’y avait aucun non-gréviste. C’est la meilleure réponse aux attaques contre le droit de grève. Par de telles attaques, les politiciens et le patronat ne font qu’élargir la grève, et sont perdants dans leur offensive. Mais face à ces attaques, une réponse syndicale sérieuse est nécessaire; la défense du droit de grève doit faire partie d’une plate-forme de revendications pour les actions à venir. En règle générale, le sentiment dominant dans cette manifestation était que ce jour d’action n’est qu’un pas vers un mouvement plus large contre le ‘pacte des générations’ du gouvernement et du patronat. Il est dommage qu’il n’y ait pas eu la présentation d’un plan d’action durant la manifestation. La direction syndicale dit qu’il faut d’abord une évaluation de la manif et de la réaction du gouvernement avant que de nouvelles actions soient organisées. Néanmoins il était d’ores et déjà clair que la manifestation serait un gros succès et que le gouvernement resterait sourd comme un pot devant la résistance syndicale. Pourquoi doit-on attendre pour rebondir sur le succès de la manifestation ? Pour beaucoup de militants FGTB et CSC, la manifestation a été réconfortante sur le plan de l’unité syndicale. Autant la CSC que la FGTB avaient fortement mobilisé; il est même possible que la CSC avait une plus forte présence. A côté des deux grands syndicats il y avait également une représentation significative de la CGSLB. L’unité à la manifestation du 28 octobre est une réponse appropriée de la base syndicale face au tintouin de la prétendue division syndicale. Au sommet, les discussions sur la suite de la stratégie est dominée par le large mécontentement présent à la base. Il y avait de fortes délégations de l’industrie lourde, mais également des employés des services publics.

    Une représentation politique est nécessaire

    A la manifestation, on ne remarquait pas de délégations des partis traditionnels, sauf les verts qui se montrent en porte-à-faux par rapport aux propositions du gouvernement mais ont bien démontré lors de leur participation au gouvernement qu’ils étaient prêts à appliquer la politique de la bourgesoie. Le SP.a avait expliqué qu’il ferait savoir son point de vue aux travailleurs, mais est revenu sur son idée de distribuer des tracts aux portes des entreprises. Finalement le parti est resté absent à une manifestation qui était dirigée contre la politique d’un gouvernement dont il fait lui-même partie. De plus, les attaques sur les prépensions venaient surtout du sommet du SP.a : c’est en effet Freya Van Den Bossche qui s’est mise à l’avant-garde des attaques. Les partis de l’opposition comme le CD&V et le VB avaient du mal à se montrer à une manifestation pour laquelle ils n’étaient pas d’accord. Ces deux partis disent en choeur qu’il faut rallonger le temps de travail. Des membres du Vlaams Belang ont en outre la nostalgie du temps où le parti apparaissait encore ouvertement avec des slogans tel que : « Le travail produit, la grève nuit »… La rupture des syndicats d’avec les politiciens bourgeois est une de nos revendications centrales. Nous sommes intervenus avec un appel pour un nouveau parti des travailleurs, qui a été reçu positivement par un bon nombre de militants. La conscience qu’il y a un problème sur le plan de la représentation politique est en train de se développer. Dans les bus de la FGTB d’Alost, circulait à côté de notre pétition une pétition en direction du SP.a pour qu’il prenne ses distances par rapport à ses points de vues droitiers. De 100 à 150 militants du MAS étaient présents à la manifestation pour mener la campagne ou pour militer dans leur délégation syndicale. Quelques camarades allemands de notre organisation sœur ont renforcé notre intervention et avaient une motion de solidarité du WASG. Nous avons distribué 8.000 tracts, vendu notre supplément du journal sur le ‘pacte des générations’ et la grève du 7 octobre, et nous avons récolté un nombre important de signatures pour un nouveau parti des travailleurs. Nous avons vendu plus de 420 exemplaires de notre journal et récolté plus de 700 euros de soutien ! Il y avait beaucoup d’animations à nos différents stands. L’ouverture à nos idées était très claire; cela traduit sans nul doute une croissance de la radicalisation. Sur le point de la représentation politique des luttes syndicales, on ressentait encore de la confusion. Mais la plupart des travailleurs étaient d’accord sur le fait que l’on ne pouvait plus compter sur les partis traditionnels. Avec notre campagne pour un nouveau parti des travailleurs, nous voulons apporter une orientation à cette discussion. Nos calicots et nos pétitions ne passaient pas inaperçus…

    Aller de l’avant sur base de ce succès

    La manifestation du 28 octobre était un succès. 100.000 personnes à une manifestation nationale un vendredi à Bruxelles est particulièrement impressionant. Verhofstadt peut faire mine tant qu’il veut que cela ne le concerne guère, il sera tout de même bien obligé de répondre à l’énorme mécontentement de la population. De par cette manifestation, c’est l’ensemble de la politique néo-libérale du gouvernement actuel qui est rejetée. Nous devons maintenant continuer le mouvement pour mettre le pacte des générations et le gouvernement à la poubelle.

    La volonté d’action et la combativité sont clairement présentes. La direction syndicale ne doit pas attendre plus longtemps avant de mettre sur pied un plan d’action et d’approfondir le mouvement.

  • ASSEZ NÉGOCIÉ PLACE À L’ACTION!

    Stop à la casse des (pré)pensions

    Tract du MAS

    > version PDF

    Le pacte des générations pour nous

    1) Les atteintes à la prépension sont maintenues:

    le gouvernement est bien décidé à relever l’âge et la durée de la carrière pour la prépension. Le crédit-temps complet devient plus strict. Le système Canada dry devient pratiquement impossible et ceux qui auront quand même accès à la prépension devront rester disponibles sur le marché du travail sous peine de sanction.

    2) Les pauvres resteront pauvres

    Bien que la pauvreté ait fortement augmenté sous la violette, passant de 6% à 15% de la population, les allocations de chômage ne seront pas revalorisées. Pourtant, même un journal tout acquis aux thèses gouvernementales comme “De Morgen” a révélé qu’un chômeur sur trois vivait dans la pauvreté.

    3) Payer de notre poche le financement de la sécu

    Le gouvernement veut baisser les charges sur le travail. Cela implique des recettes alternatives. Elles proviendront de hausses de TVA (en bref: ce sont surtout les travailleurs qui payent) et d’une partie du rendement escompté d’une nouvelle opération d’amnistie fiscale (mais nous ne pouvons pas l’appeler ainsi).

    … et pour les patrons:

    Les patrons empochent 960 millions d’euros de baisses de charges en plus des 5 milliards qu’ils ont déjà reçus! Le travail en équipe, pourtant malsain, est récompensé fiscalement. Pour le “partenaire privilégié” de la CSC, ça ne va pas assez loin: le CD&V veut un blocage des salaires et 3 milliards de baisse de charges


    VERS UN MOUVEMENT D’AMPLEUR LE 28/10

    GRÈVE JUSQU’ À LA CHUTE DU GOUVERNEMENT!

    Pas de majorité pour le néolibéralisme

    La semaine du 7 octobre, la presse unanime déclarait: La FGTB s’isole.

    Les partis gouvernementaux – rejoints par le CdH – défendent évidemment leur politique. Pour les CD&V, NV-A, Vlaams Belang et FN, la violette ne va pas assez loin. L’hypocrisie des Verts a été mise en lumière lors de leur première participation gouvernementale. Bref, tous les partis représentés au Parlement trouvent que les travailleurs et leurs familles vivent au-dessus de leurs moyens.

    Les organisations patronales sont d’accord. Ils engrangent chaque année des profits record, soit près de 40 milliards d’euros par an. La carrière moyenne d’un travailleur belge est certes 10% plus courte que celle de ses collègues suédois et anglais, mais il est 25% plus productif. Les patrons belges veulent les performances d’ici et les coûts de là-bas.

    Tout ce petit monde se sent conforté par leurs homologues étrangers. Ils chantent partout le même refrain: la mondialisation et l’Europe ne "nous" laissent pas le choix. Les référendums en France et aux Pays-Bas ont démontré que la majorité de la population européenne en a assez de cette politique

    Si la FGTB est sans doute isolée dans les hautes sphères de la société, ce n’est pas le cas à la base. La direction de la CSC en a fait la désagréable expérience. Le tour du gouvernement violet viendra-t-il?

    Il faut un plan d’action élaboré démocratiquement

    Les patrons et les politiciens en ont une peur bleue; ils savent qu’ils ne sont que des gestionnaires et que ce sont les travailleurs qui produisent toutes les richesses. Ils réalisent aussi qu’on n’a jamais produit autant de richesses tandis qu’il n’y a jamais eu autant de pauvres. On a développé la science et la technique à un niveau jamais connu, mais le pays le plus riche du monde ne semble pas capable de faire face à une catastrophe naturelle.

    Il est temps que les travailleurs et leurs familles prennent eux-mêmes en main la gestion de leurs richesses. La grève est un premier pas dans cette direction. Une participation démocratique de la base – via notamment des assemblée du personnel et des comités d’action – est primordiale. Une grève ne s’organise en effet jamais d’en haut, mais d’en bas.

    La grève est une arme puissante qu’il faut manier à bon escient à l’aide d’un planning largement discuté et de mots d’ordre clairs, dans ce cas-ci le retrait du pacte des générations ou la chute du gouvernement.

    Il est très improbable que le gouvernement cède après le 28/10. Une série de grèves provinciales culminant dans une grève générale de 24 ou 48 heures nous semble nécessaire pour le faire tomber et pour dissuader les patrons de continuer leurs attaques antidémocratiques contre le droit de grève.

    Droit de grève en danger

    Le patronat et le gouvernement veulent utiliser l’attitude ambigüe de la direction de la CSC pour stigmatiser la FGTB et saper le droit de grève. On parle de service minimum dans les transports publics et de mesures légales contre le blocage des zonings industriels. C’est tout ce qu’une semaine de "négociations" a "rapporté" jusqu’ici. Heureusement que le sommet de la CSC a été rappelé à l’ordre par la base.


    FGTB: ROMPEZ AVEC LE PS. CSC: ROMPEZ AVEC LE CDH

    Pétition pour un nouveau parti des travailleurs

    Néo-libéral!

    PS:

    > 960 millions d’euros de baisses de charges

    > Une deuxième D.L.U. qui ne dit pas son nom

    > Libéralisation de la poste et des chemins de fer

    > Chasse aux chômeurs

    CDh:

    > soutien "critique" au gouvernement

    Pour un nouveau parti des travailleurs!

    L’époque où le PS et ce qui était alors le PSC relayaient les revendications de la FGTB et/ou de la CSC au Parlement appartient depuis longtemps au passé.

    Les partis sociaux-chrétiens étaient des partis populaires où les patrons donnaient le ton tandis que les politiciens du MOC essayaient tout au plus de rendre la pilule moins amère. Même cela n’est plus possible aujourd’hui. Le CD&V exige du gouvernement une politique encore plus libérale que celle de Verhofstadt et Cie. Quant au CDH, il a beau prendre ses distances par rapport à la prépension à 60 ans, il n’en reste pas moins que, de son prope aveu, "il se réjouit de retrouver dans l’accord de Gouvernement beaucoup de ses propositions".

    Jadis, le réformisme de la direction du PS menait aussi à des trahisons flagrantes des intérêts des travailleurs. Aujourd’hui, le PS met lui-même en oeuvre un Plan Marshall d’inspiration purement néolibérale. Voilà où l’a mené son adaptation aux contraintes du capitalisme!

    Tous les partis représentés au Parlement prônent une politique néolibérale de régression sociale. Le FN capitalise sur le mécontentement, mais il prône une politique néolibérale encore plus dure. Tant que cette situation perdure, le patronat peut dormir sur ses deux oreilles. Chaque gouvernement fait tout ce qu’il peut pour satisfaire les patrons.

    Les liens entre la FGTB et le PS et entre la CSC et le CDH sont un frein à l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Nous pensons qu’il est temps de rompre ces liens.

    En Allemagne, une partie des cadres intermédiaires des syndicats ont pris l’initiative de lancer une nouvelle formation, le WASG. Son alliance avec le PDS a obtenu 8,7% sous le nom de Parti de Gauche.

    Nous pensons que le potentiel pour une telle initiative existe en Belgique également.

    Nous lançons une pétition en espérant que des délégations syndicales l’utiliseront pour mettre la pression. Tant que les travailleurs ne disposent pas de leur propre instrument politique, le patronat est maître du jeu.

    Une presse qui défend le point de vue des travailleurs

    Les médias traditionnels ont leurs rapports de la grève du 7 octobre aux "désagréments" qu’elle a causés. Les revendications des grévistes étaient à peine audibles. De Morgen, le journal qui a jadis été sauvé par les nombreuses contributions du mouvement ouvrier, mais qui est maintenant aux mains du groupe VUM, se comporte comme s’il était l’organe officiel du gouvernement. Cela illustre l’importance d’une presse ouvrière indépendante comme "Alternative Socialiste".

    Meetings avec un représentant du Parti de Gauche

    Le Mouvement pour une Alternative socialiste organise une série de réunions publiques avec Marc Treude, conseiller communal du SAV (le parti-frère du MAS en Allemagne) à Aix-La-Chapelle et membre du WASG, la nouvelle initiative électorale qui, alliée au PDS (l’ancien Parti communiste maintenant transformé en Parti de Gauche), a obtenu 8,7% des voix lors des dernières élections.

    > Hasselt lundi 24 octobre: Vrijzinnig Centrum, 20.00 A.Rodenbachtstraat 18

    > Malines mardi 25 octobre: Cafe Het Plein op de Veemarkt, 19.30

    > Eupen mercredi 26 octobre: Kolpinghaus (Dans la Kolpingsaal/salle Kolping), Bergstrasse 124, 19.00

    > Louvain jeudi 27 octobre: MTC 00.16 om 20.00, Hogeschoolplein

    > Ostende vendredi 28 octobre: OHK 19.30, Christinastraat 113

    > Keerbergen samedi 29 octobre: In de Walvis, 19.30

    > Bruxelles mercredi 2 novembre: Pianofabriek, 19h00, Rue du Fort 35, St-Gilles

    > Gand jeudi 3 novembre: 19.30 Volkshuis Ledeberg

    > Turnhout vendredi 4 novembre: CC De Warande, 19.00

    > Liège mardi 8 novembre: Grand physique 19h00, Place du XX août

    > Anvers mercredi 9 novembre: Multatuli, Lange Vlierstraat (juste en face de la St Andriesplein), 19.30

  • Pour un nouveau parti des travailleurs

    Pour une FGTB indépendante du PS/SP.a Pour une CSC indépendante du CDH/CD&V

    La grève du 7 octobre de la FGTB visait clairement les partis sociaux-démocrates et la ministre Freya Van den Bossche, à la base de l’attaque sur les prépensions. Mais la CSC va vite comprendre que les programmes socio-économiques du CD&V et du CDH approuvent les attaques actuelles et considèrent même quelles ne vont pas assez loin. En fait, à quelques nuances près, tous les partis présents au Parlement ont le même agenda néolibéral.

    Geert Cool

    Les dirigeants syndicaux doi-vent considérer le fait qu’aucun parti traditionnel ne défend leurs revendications. Un sondage démontre que 75% des Flamands sont contre la position du gouver-nement dans le débat sur les fins de carrière, alors que l’opposition officielle rejoins Verhofstadt sur ce point. Aucun parti traditionnel ne prend en compte les 75% qui s’opposent aux points de vue de Verhofstadt & Cie.

    Les actions contre les proposi-tions du gouvernement ont besoin dès maintenant d’un prolon-gement politique. Il est possible de foutre le gouvernement dehors grâce à des grèves, mais alors se pose la question de savoir quelle alternative mettre en avant!

    Les appareils syndicaux sont aujourd’hui pieds et poings liés aux sociaux-démocrates (FGTB) et aux sociaux-chrétiens (CSC), qui sont de loyaux exécuteurs du programme du patronat. Les mili-tants syndicaux ont besoin d’un parti complètement indépendant du patronat qui défend leurs intérêts.

    Sur toute une série de piquets de grève, les liens entre la FGTB et le PS étaient clairement remis en cause. A un meeting de la FGTB dans le Sud de la Flandre orien-tale, le secrétaire régional a même déclaré que les liens entre le syndi-cat et le parti devaient être redis-cutés.

    En Allemagne, des responsa-bles syndicaux ont pris l’initiative de créer le WASG (Alternative électorale pour l’Emploi et la Jus-tice sociale) qui a réalisé un très bon score aux récentes élections sur les listes du Linkspartei (Parti de Gauche) dont le succès (8,7%) démontre qu’un program-me d’opposition au néolibéralis-me jouit d’un large soutien.

    Nous pensons que ce potentiel existe aussi en Belgique. Le MAS appelle à la création d’une telle alternative. Mais en même temps, le MAS lutte pour un programme de transformation socialiste de la société, pour une production orientée vers les besoins de tous et non pour les bénéfices de quelques-uns.

    Fin octobre – début novembre, nous organisons des meetings dans différentes villes sur le po-tentiel qui existe pour la création d’un nouveau parti des tra-vailleurs, avec la participation entre autres d’un conseiller communal de notre organisation-sœur en Allemagne. Vous trouverez toutes les informations à ce sujet sur notre site internet.

    Rejoignez le MAS

    Le MAS a participé à la grève du 7 octobre et distribua un tract de mobilisation la semaine précédant les actions ainsi qu’un autre le jour même. Les réactions à propos de notre matériel étaient chaque fois très positives. Le 7 octobre, 120 de nos militants ont soutenus les piquets et nous avons vendus 200 exemplaires de notre mensuel. Les nombreuses discussions qui ont eu lieu sur la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs montrent que cette question vit clairement parmi les travailleurs. En attendant le développement d’un nouveau parti, ne restez pas les bras croisés à regarder. Rejoignez le Mouvement pour une Alternative Socialiste!

  • Elections anticipées: programme antilibéral s’impose d’urgence

    Dans les éditions précédentes de l’Alternative Socialiste, nous avons expliqué pourquoi il fallait s’attendre à des élections anticipées en novembre ou en décembre. La coalition violette est cliniquement morte. Après DHL et BHV, le gouvernement n’a pas pu faire davantage que produire une note d’orientation sur les fins de carrière. En mobilisant leur base, les dirigeants syndicaux peuvent lui donner le coup de grâce à tout moment. La CSC comme la FGTB ont déjà brandi la menace d’une grève générale. La seule chose qui les retient de mettre cette menace à exécution, c’est la peur de perdre le contrôle de la base comme à l’époque du Plan global.

    Eric Byl

    Le problème n’est pas de faire tomber le gouvernement, Que faire ensuite? Le PS, les dirigeants syndicaux et une partie du patronat sont convaincus que la violette est trop faible pour boucler avec succès le dossier des fins de carrière et les budgets pour 2006 et 2007. Il ne fait aucun doute qu’une coalition rouge-romaine, de par sa capacité à tenir en laisse les deux grands syndicats, en serait bien plus capable. Avec son Plan Marshall ultralibéral pour la Wallonie, le gouvernement régional rouge-romain a donné toutes ses assurances au patronat.

    La façon dont va tomber le gouvernement n’est pas une question sans importance. Si Verhofstadt jette lui-même le gant ou si le gouvernement tombe sur les vols de nuit, la nouvelle coalition rouge-romaine n’aura pas beaucoup de difficultés à poursuivre la politique de régression sociale quitte à la couvrir d’un vernis social. Verhofstadt s’accroche pourtant à son poste. Il réalise que la fin de son gouvernement pourrait signifier du même coup celle de sa carrière politique et le début d’une longue période d’opposition pour les libéraux. Ce faisant, il met les dirigeants syndicaux dans l’embarras. Ils savent en effet que si le gouvernement tombe suite à un mouvement de masse, cela donnera du fil à retordre à une future coalition rouge-romaine. C’est qu’on ne manipule pas la base syndicale aussi aisément qu’un chalumeau.

    Le MAS ne doute pas un seul instant que la violette et la rouge-romaine convergent sur l’essentiel, c’est-à-dire la casse de nos acquis sociaux. l’une et l’autre veulent nous imposer un programme néolibéral. L’époque où le néo-libéralisme passait pour efficace auprès de l’opinion publique a été balayée par le souffle de Katrina. Désormais, le sentiment général est que le néolibéralisme n’est pas fiable, bâti sur du sable, exclusivement dans l’intérêt des riches et antisocial. D’où notre appel à une liste qui soit en rupture avec le néolibéralisme et notre quête de partenaires pour porter ensemble un tel programme lors des prochaines élections.

    Les possibilités d’une telle liste – le résultat du Parti de Gauche en Allemagne en est l’illustration (bien qu’il s’agisse d’un tout autre ordre de grandeur) – ne sont hélas pas exploitées comme il le faudrait. Sans doute que le MAS devra propager seul cette idée lors des prochaines élections. Entretemps, nous voulons renforcer le MAS afin de pouvoir défendre nos vues avec plus de crédibilité.

  • Note du gouvernement sur les fins de carrière. Travailler plus longtemps à un salaire plus bas ?

    L’accouchement fut pénible. Le gouvernement est finalement parvenu à coucher sur papier ses propositions en ce qui concerne les fins de carrière. Excepté pour les patrons, les surprises agréables y font défaut. Nous en connaissons la teneur : notre système social doit être revu (comprenez plutôt : démoli). Non pour plaire aux patrons – même s’ils se sont déjà vus accorder 1,3 milliard d’euros de baisses de charges – mais soi-disant pour sauver le système. Voici un aperçu des propositions du gouvernement et les raisons pour lesquelles nous devons nous y opposer.

    Tract du MAS

    > Version en PDF

    En ce qui concerne les jeunes

    Les propositions de la coalition violette

    * Sous la pression syndicale, la note du gouvernement ne prévoit pourtant qu’une seule page (sur 14) sur l’embauche des jeunes.

    * Le patronat insiste de manière répétée sur le fait qu’un plus haut taux d’activité des aînés ne va pas nécessairement de pair avec un taux de chômage plus élevé chez les jeunes. Pour illustrer cela, on brandit les exemples des Pays-Bas et de la Suède qui connaissent un taux de chômage des jeunes plus bas et un taux d’activité des aînés plus élevé.

    * Le gouvernement ne va pas au-delà des jobs McDo dont les patrons rêvent, notamment des jobs de début de carrière, des avantages fiscaux pour les patrons qui engagent des stagiaires et l’activation des allocations d’attente.

    * Le patronat et le gouvernement veulent un changement fondamental du marché du travail : plus d’emplois flexibles et sous-payés en lieu et place de contrats fixes et de la sécurité d’emploi.

    La réponse du MAS

    * Les syndicats défendent à juste titre la position selon laquelle la prépension pour les salariés plus âgés est tout à l’avantage des plus jeunes.

    * La Suède et les Pays-Bas sont champions en matière de jobs bidons, à temps partiel, flexibles et sous-payés. Bien souvent, il faut cumuler plusieurs jobs en même temps dans ces pays pour avoir un revenu correct.

    * Le MAS plaide pour des jobs correctement payés et stables. Si c’était le cas, les secteurs qui manquent de bras seraient vite pourvus.

    Les travailleurs âgés

    Les propositions de la coalition violette

    * Même si les patrons bénéficient déjà depuis 25 ans de baisses de charges, le taux d’emploi reste bas. Le gouvernement augmente encore le nombre des salariés, ce qui accentue la concurrence pour les emplois disponibles. Les patrons utiliseront cela pour faire baisser les salaires.

    *Le gouvernement veut diminuer le rôle de l’ancienneté dans la rémunération. Les restructurations sont désormais appelées " nouveau départ pour les entreprises ". Les primes de départ individuelles qui ne tiennent nullement compte de l’ancienneté de celui qui quitte volontairement l’entreprise, doivent limiter le nombre de prépensionnés.

    * La prépension ne resterait concevable que si aucune solution convenable n’est trouvée, mais même dans ce cas-là, le prépensionné est obligé de participer à une cellule d’emploi. Celui qui, malgré tout, se retrouve encore dans un dispositif de prépension, devra rester disponible sur le marché du travail et court le risque de sanctions s’il refuse un job.

    * Le gouvernement veut insérer légalement les pensionnés dans le marché du travail pour le rendre encore plus flexible en élargissant les possibilités de combiner une pension avec un revenu du travail. En plus de cela, ils envisagent un système de bonus pour celui ou celle qui accepte de travailler jusqu’à ses 65 ans. En pratique, cela signifie que celui qui travaille moins longtemps se voit sanctionné. L’adoption d’un 2ème pilier de pension, qui sert souvent à compenser la pertes de revenu consécutive à la prépension, est relevé jusqu’à l’âge légal de la pension. La pause-carrière à temps plein, qui est aussi un moyen de départ anticipé, est restreinte à 1 an. Les salariés qui ont entre 50 et 55 ans auront la possibilité de racheter des jours de congé grâce à leur prime de fin d’année. On dissuade les mesures Canada-dry par des pénalités financières.

    * Le gouvernement veut soit relever l’âge de la prépension, soit étendre la durée de la carrière, soit faire une combinaison des deux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS s’oppose à la casse de la Sécurité sociale par les baisses de charges.

    * Les restructurations engendrent des drames sociaux. Les emplois perdus sont rarement remplacés, ou alors par des jobs instables et sous-payés. Pas d’individualisation, mais des convention collectives. Non au détricotage du salaire des aînés, oui à l’augmentation du salaire des jeunes.

    * Les prépensionnés constituent 6% de la population entre 60 et 65 ans. Le gouvernement veut les culpabiliser alors qu’ils sont victimes des restructurations ou qu’ils sont totalement exténués. Les mesures Canada-dry ont été élaborées pour acheter la paix sociale lors des restructurations.

    * Le MAS plaide pour une baisse générale de l’âge légal de la pension à 58 ans, pour faire de la place aux 600 000 chômeurs. De plus, nous voulons la liaison de toutes les allocations aux salaires. Les soi-disant pièges à l’emploi ne sont pas dus au fait que les allocations sont trop élevées, mais au fait que les salaires sont trop bas.

    * D’après une étude de l’ONEm, le relèvement de l’âge de la prépension de 58 à 59 ans signifie que 85% des candidats à un départ anticipé ne pourront le faire qu’un an plus tard.

    Sécurité sociale

    Les propositions de la coalition violette

    * Le gouvernement considère la Sécurité sociale comme " un instrument pour développer une économie dynamique". Et plus loin: " Le gouvernement est convaincu que la Sécurité sociale et la fiscalité ont un rôle à jouer dans la création d’emplois… "Dans cette optique, le gouvernement veut soutenir l’emploi et la compétitivité des entreprises par de nouvelles baisses de charges (sociales et/ou fiscales) sur le coût du travail". Bref: le gouvernement entend bien continuer de piller notre salaire indirect pour couvrir les patrons de cadeaux.

    La réponse du MAS

    * Le MAS la considère comme un mécanisme de solidarité envers quiconque n’est pas en mesure de travailler. Les allocations doivent compenser la perte de salaire. Elles sont financées par la part indirecte de notre salaire qui se compose des cotisations des travailleurs et de cette partie de notre salaire que le patron verse directement à l’ONSS.

    Gouvernement: Prendre l’argent chez les travailleurs et leurs familles

    MAS: Prendre l’argent dans les poches du patronat

    Préparer la grève générale

    Les politiciens et les médias préparent le débat sur les fins de carrière depuis des années. Leur leitmotiv: le vieillissement compromet le payement des pensions. Et de multiplier les scénarios-catastrophe – statistiques sur le vieillissement à l’appui – dont il ressort à chaque fois que notre système social serait en péril. Les vrais chiffres leur donnent tort: la part des pensions dans le Produit intérieur brut a décru de 5,4% à 5,2% entre 1980 et aujourd’hui. En 25 ans, la Sécurité sociale a été 7 fois en déficit et 18 fois en excédent. Les 5 dernières années prises ensemble se soldent par un excédent. La part de la Sécurité sociale dans le PIB était de 16,7% en 2004 contre 16,2% en 1980. Dans le même laps de temps, la part de l’Etat dans le financement de la Sécurité sociale passait de 25% à 11% (tous les chiffres proviennent de rapports de la Banque nationale).

    FGTB: le 7 octobre?

    A la FGTB, on n’ignore rien des chiffres ci-dessus. S’ils le voulaient, ils pourraient balayer d’un revers de la main les arguments du gouvernement et du patronat. Hélas, le sommet de la FGTB a préféré se taire pour ne pas mettre dans l’embarras les "amis politiques" du PS et du SP.a au sein du gouvernement.

    En septembre, la FGTB déclarait dans une édition spéciale de Syndicats qu’elle était d’accord avec le gouvernement sur le fait que nous devrons tous travailler plus longtemps, mais qu’elle n’en avait pas moins des problèmes avec la note gouvernementale "Vieillir activement". A la FGTB, on sait pourtant fort bien que cette note n’était pas l’oeuvre du gouvernement, mais de la ministre SP.a Freya VdB. Même lors des grands meetings à Anvers et à Gand, les secrétaires Verboven et De Leeuw se sont bien gardés de prononcer les mots SP.a ou Freya. Les libéraux ont été chargés de tous les maux comme si la social-démocratie n’était pas dans le gouvernement.

    Sous la pression des militants et des centrales, le sommet de la FGTB a dû infléchir son attitude. Il appelle à une grève générale le 7 octobre. Mais il l’a fait sans tentative préalable de convaincre la CSC d’y participer et sans organiser de campagne d’information dans les entreprises.

    CSC: le 10 octobre?

    Jusqu’il y a peu, la CSC avait une longueur d’avance sur les fins de carrière. Son service d’étude a publié "50 mensonges sur le vieillissement", un argumentaire qui démonte le mythe selon lequel on ne pourra plus payer les pensions. La CSC a également multiplié les formations en son sein sur la question des fins de carrière. Si un syndicat s’y est préparé, c’est bien la CSC.

    La CSC a relevé 13 points de rupture dans "Vieillir activement" de Van den Bossche. Il y en a bien 6 qui subsistent dans la note d’orientation du gouvernement. La CSC n’en veut pas moins laisser une chance à la négociation et refuse de faire grève le 7 octobre. La CSC ne déciderait qu’après le 8 octobre si elle fait grève le 10 du même mois.

    Nombre de militants de la CSC n’approuvent pas ces tergiversations. Ils savent que le gouvernement et le patronat ne sont pas réellement disposés aux concessions, à moins qu’ils n’y soient contraints.

    La CSC-transcom se dit suffisamment réaliste pour réaliser que beaucoup de ses membres soutiennent l’action de la FGTB. Tout comme d’autres centrales de la CSC, la CSC-transcom couvrira ses militants qui se joindront à la grève.

    Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

    La population en a assez de la politique néolibérale. Jusqu’où devrons-nous être compétitifs? Jusqu’à ce que nos salaires soient au même niveau qu’en Inde ou en Chine? Cette politique est un drame sur le plan social. Mais même sur le plan économique, elle mène tout droit à la banqueroute: l’érosion du pouvoir d’achat plombe la consommation. Le crédit bon marché peut la stimuler artificiellement, mais il pousse toujours plus de gens dans la pauvreté. L’action contre le néolibéralisme peut compter sur une assise large. Il faut tenter de mobiliser ce potentiel dans les entreprises en y organisant des assemblées générales et en dressant un plan d’action. Le 7 octobre, il faut organiser des piquets persuasifs, de préférence en collaboration avec des militants de tous les syndicats.

    Le Parti de Gauche allemand illustre l’actualité d’un nouveau parti des travailleurs

    Les travailleurs et leurs familles ont beau être las de la politique néolibérale, le gouvernement comme l’opposition ne jurent que par plus de libéralisation, plus d’attaques contre la Sécurité sociale et plus de flexibilité. Ils suivent tous la logique du patronat.

    En Allemagne, le succès du nouveau Parti de Gauche (8,7%) démontre qu’un programme de rupture avec le néolibéralisme peut avoir un réel impact. Nous pensons que ce potentiel existe aussi en Belgique. Les militants de la FGTB et de la CSC n’ont aucune affinité avec les sociaux-démocrates et les sociaux-chrétiens. Leurs propositions ne sont tout au plus que des variantes du néolibéralisme de Reynders et Verhofstadt avec un emballage social.

    Nous sommes d’avis que les syndicats devraient rompre leurs liens avec ces partis pour leur substituer un instrument politique propre. Cela couperait du même coup l’herbe sous le pied de l’extrême-droite qui se présente frauduleusement comme la seule opposition. Le MAS aiderait loyalement à construire un nouveau parti des travailleurs et y plaiderait pour un véritable programme socialiste.

  • Débat fins de carrière. L’heure de vérité approche – il nous faut un plan d’action!

    Le débat sur les fins de carrière en question/réponse par Anja Deschoemacker

    De quoi s’agit-il?

    Il s’agit de ce que veut la bourgeoisie depuis les années 80 sans vraiment y parvenir jusqu’ici: le démantellement de la sécurité sociale. La sécurité sociale a été acquise après la seconde Guerre Mondiale, et fut élargie jusqu’à la moitié des années ’70. Depuis la fin des années ’70, ce système fut mis sous pression par la période de dépression qui s’ensuivit.

    Quelles sont les propositions du gouvernement ?

    La question devrait être: y-a-t-il encore un gouvernement? La Ministre du Travail Freya Van den Bossche (SP.a) a publié la note « Vieillir activement ». Dans cette note, figurent des propositions inacceptables pour les syndicats comme pour le PS, par exemple l’abolition de fait de la prépension, le système de malus pour les pensions (une amende de 4% sur la pension par année de départ anticipé),… Cette note n’est pas celle du gouvernement, mais un rassemblement de propositions élaborées par Van Den Bosche et Verhofstadt.

    Le conseil général de la CSC a depuis lors voté 13 points à problème, voire de rupture, dont pas mal de propositions de cette note. Si le gouvernement reprend telle quelle cette note comme base de négociation ou s’il reprend ces points de ruptures dans une nouvelle note, la CSC décidera le 20 septembre de ne pas négocier et commencera à mobiliser. Des dirigeants de la CSC se réfèrent à l’énorme mouvement de grève de 1977, qui fit alors tomber le gouvernement.

    Le ministre des affaires sociales Rudy Demotte (PS) a fait une autre proposition à titre personnel. Contrairement à « Viellir activement » , cette note est bien acqueillie par la FGTB et carrément applaudie par la CSC. Demotte s’oppose directement aux propositions des VLD, MR et SP.a (le financement alternatif par une hausse de la TVA), ce qui toucherait surtout les plus pauvres. Le Bureau du Plan – suivi par la Banque Nationale et la CNT – déclare de plus que cela plomberait fortement l’économie.

    En bref, Demotte propose une forte diminution des charges patronales, mais non-linéaire. Demotte veut baisser les charges sur les salaires les plus bas (et sur ceux des plus de cinquante ans), tout en augmentant celles sur les plus hauts salaires. En outre, il veut élargir l’assiette des charges à tous les revenus, y compris les revenus mobiliers et immobiliers, mais aussi la fameuse « taxe-robot ». En contradiction avec les autres partis, Demotte propose de lier les allocations au bien-être.

    Quelles sont les tendances internationales?

    Tous les pays européens ont subi une offensive de grande ampleur sur le système des pensions. On essaye d’augmenter « le taux d’activité des travailleurs les plus âgés », c-à-d augmenter l’âge de la pension. En Belgique, ce taux d’activité est bas, dû surtout à la haute productivité de l’économie, avec une pression de travail presque intenable qui use les travailleurs très rapidement.

    Il va de soi que la bourgeoisie belge ne veut pas pas être en reste. Mais le fait est que les pensions belges ont déjà été réformées, pas d’un coup, mais sur base des assainissements des 20 dernières années. Pour avoir une pension complète, il faut 45 années de travail (depuis 1997 également pour les femmes), condition parmi les plus hautes en Europe, alors que les allocations sont parmi les plus basses (plus de 60% des pensionnées ont une pension inféreieure à 1000 euros par mois).

    Est-ce que les pensions sont effectivement impayables?

    Pas du tout! Alors que les pensions pesaient 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 1980, ce n’est plus que 5,2% aujourd’hui. Les déficits dans la sécurité sociale sont négligeable comparés à la richesse produite : en 2003 un déficit de 0,5% du PIB, en 2004 de 0,1%. Ensuite, les cinq dernières années prises globalement dégageaienrt toujours un surplus (de 0,6% du PIB en 2000, de 0,7% en 2001 et de 0,3% en 2002). Enfin, les dépenses de sécurité sociale ne pèsent que 16,7% du PIB, malgré la hausse spectaculaire du chômage et des coûts des soins de santé, contre 16,2% en 1980.

    Que faire?

    Le MAS va, avec tous les moyens dont il dispose, participer à la lutte syndicale contre le démantèlement de nos droits acquis. Nos militants syndicaux vont défendre dans les deux grands syndicats la nécessité d’un plan d’action. Seule la construction d’un rapport de force par des manifestations, des actions, des grèves et des grèves générales nous permettra d’obtenir le maximum, de maintenir nos droits acquis et de les élargir avec une hausse plus que nécessaire des allocations et leur liaison au bien-être.

    De l’autre côté, nous n’allons pas défendre les propositions du PS. Le PS – et les directions syndicales – sont fondamentalement d’accord avec l’argument des « charges salariales trop élevées ». Nous pensons au contraire que la classe ouvrière est assez forte pour stopper l’offensive contre les salaires directs et indirects pour autant que les syndicats élaborent une stratégie de lutte appropriée.

    La sécurité sociale n’est pas impayable. Le « déficit » futur n’est pas causé par le vieillissement, mais organisé de façon consciente par la diminution continue de l’intervention de l’Etat et des charges soidisant patronales. C’est contre cela qu’il faut agir, sans entrer dans des négociations qui vont miner la structure même de la sécurité sociale.

  • Vers des élections anticipées et une coalition rouge-romaine? Il faut un programme de rupture avec le néo-libéralisme!

    Une troisième défaite, après le psychodrame autour de DHL et la courbe rentrante sur la scission de BHV, signifierait la fin de Verhofstadt II. Les véritables défis sont pourtant encore devant lui: le débat sur les fins de carrière et des exercices budgétaires périlleux pour 2006 et 2007. Tailler dans notre système social et couvrir le patronat de cadeaux…. Verhofstadt voudrait bien, mais il faudrait pour ça que le sommet syndical tienne sa base en main. Une coalition rouge-romaine y arriverait mieux que le panier de crabes du VLD et du MR. Celui qui attend d’une coalition rouge-romaine une rupture avec la politique néo-libérale en sera pour ses frais.

    Eric Byl

    En inscrivant la “scission immédiate et sans contrepartie de BHV” dans l’accord de gouvernement flamand, les partis flamands s’étaient lié les mains au niveau fédéral. Les Francophones considèrent la scission comme une atteinte à leurs droits démocratiques. En revanche, les Flamands voient dans la non-scission une tentative de franciser le territoire flamand. On ne sort pas d’une telle impasse avec des mesures unilatérales, encore moins dans un contexte d’économies néo-libérales. Ce n’était pas le problème de Leterme. Il a lâché la bride à ses roquets De Crem, Van Rompuy et De Wever. Ils s’en sont donné à coeur joie. Le but était de pousser à la démission un Verhofstadt affaibli par DHL et le vaudeville du VLD sur le droit de vote des immigrés, le cordon sanitaire et les élections présidentielles.

    Le superministre flamand Frank Vandenbroucke, auteur de la chasse aux chômeurs, a senti que la fin était proche; c’est pourquoi il plaide depuis des mois pour une tripartite. Cela fait des années que le SP.a, le VLD et le MR s’entendent commes larrons en foire pour appliquer un dur programme néo-libéral à nos dépens. Vande Lanotte s’apprête à brader la SNCB et La Poste à ses copains du privé. Vanden Bossche peut annoncer sourire aux lèvres qu’elle veut dorénavant sanctionner les prépensionnés. Ils chargent le PS de tous les maux parce qu’il veut couvrir tout ce qui précède d’un vernis social. Vandenbroucke comprend bien que le SP.a serait mal desservi dans une coalition rouge-romaine. Le PS a déjà évincé le MR au profit du CDh aux niveaux régional et communautaire. Si Leterme et Di Rupo devaient s’entendre, le SP.a pourrait devenir le nouveau petit poucet du gouvernement. Vandenbroucke a dû se dire “mieux vaut une coalition à 6 qu’à 4”.

    Le 1 mai a vu le PS, la FGTB et la CSC se quereller avec le SP.a sur la Cotisation sociale généralisée (CSG). La FGTB flamande a fait le gros dos. En revanche, la CSC a mis Leterme en garde contre un cours trop libéral. L’avertissement n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il ne faut pas chercher ailleurs l’ouverture du CD&V à l’idée d’une CSG. Cela pourrait servir de monnaie d’échange pour BHV. Le MAS n’était pas d’accord avec ceux qui prédisaient la chute du gouvernement en mai et des élections anticipées. Cela aurait enterré le débat sur les fins de carrière et le budget 2006. La montée du CD&V au gouvernement, avec la CSG et une solution pour BHV qu’on puisse présenter comme une scission, nous semblait plus plausible que des élections.

    Cela n’a finalement pas eu lieu. Verhofstadt a surpris tout le monde en reportant une solution pour BHV à 2007. Il sauvait ainsi provisoirement son gouvernement et son poste de Premier Ministre. Résultat: le VLD se traîne à 16% dans les sondages. Dans ces conditions, mener à bien le débat sur les fins de carrière et réaliser 4,6 milliards d’euros d’économies revient à danser sur la corde raide. Le PS n’a pas tellement envie de prolonger indéfiniment la vie d’un tel gouvernement. Cela donne un éclairage particulier à la proposition de Demotte sur le financement de la sécurité sociale. C’est bien à tort que le patronat l’a brocardée comme “un retour à l’économie planifiée” et du “communisme”. Plutôt qu’une véritable proposition de Demotte, il faut y voir un avertissement à Verhofstadt. Verhofstadt en sera peut-être réduit à annoncer la chute du gouvernement en octobre et à organiser des élections.

    Leterme a entre-temps remis leur laisse à ses roquets De Crem et Van Rompuy. De Wever a de nouveau retiré son projet de cartel bleu-romain (CD&V/NV-A + VLD) pour les élections communales de 2006 à Anvers. Officiellement “parce que le VLD a bradé la Flandre”, en réalité parce qu’une coalition rouge-romaine se profile à l’horizon. Leterme se dit désormais partisan d’un fédéralisme “responsable”. Di Rupo se dit soudain prêt à discuter entre gens raisonnables et, qui sait, peut-être à scinder BHV avant 2007. Des élections suivies de la formation d’une coalition rouge-romaine d’ici la fin de l’année sont donc le scénario le plus probable. Verhofstadt n’a plus qu’à espérer que les syndicats n’opposeront aucune résistance à la casse du système des pensions et aux coupes sombres dans les dépenses pour 2006. La CSC a pourtant déjà menacé d’une grève générale en faisant référence aux grèves du vendredi de 1977.

    Une coalition rouge-romaine ne manquera pourtant pas de poursuivre la politique néo-libérale. Le MAS est convaincu que nombre de familles de travailleurs en ont plus qu’assez de cette politique. En témoignent les référendums sur la Constitution européenne et la bonne tenue dans les sondages du nouveau Parti de Gauche en Allemagne. Le MAS veut tester ici aussi un programme qui rompe avec le néo-libéralisme. Nous sommes prêts à collaborer avec d’éventuels partenaires qui soient prêts à défendre avec nous un tel programme.

  • De quels syndicats avons-nous besoin? Pour des syndicats combatifs et démocratiques

    De quels syndicats avons-nous besoin?

    Les syndicats sont régulièrement pris sous le feu des employeurs : ils les trouvent trop radicaux. Beaucoup de militants se demandent si on parle bien des mêmes syndicats! Beaucoup de travailleurs se demandent en effet si les syndicats les défendent encore et si, à l’époque de la mondialisation, les syndicats peuvent agir efficacement. Nous tentons ici d’apporter une réponse.

    Un délégué FGTB

    Au cours des récentes années, un grand nombre d’emplois ont disparu suite aux fermetures et aux rationalisations: la faillite de la Sabena et le démarrage de SN Brussels Airlines avec beaucoup moins de personnel et avec de plus mauvaises conditions de travail, la fermeture de la phase à chaud chez Arcelor à Liège, les nombreuses pertes d’emplois à La Poste et à la SNCB, etc. Dans la plupart des cas les syndicats ont à peine réagi. Les actions menées par les travailleurs ont timidement été soutenues par les syndicats qui se sont surtout contentés de canaliser les actions et de se concerter avec les employeurs. Un telle politique syndicale ne peut mener les travailleurs qu’à la démoralisation et même à l’antisyndicalisme.

    Il y a pourtant une aspiration des travailleurs à passer à l’action pour se défendre. Il suffit de citer les nombreux débrayages spontanés à La Poste ou aux TEC, les grèves sectorielles pour le renouvellement des conventions collectives ou encore la manifestation de masse du 21/12/04 pour un meilleur accord interprofessionnel. Les mobilisations dans le non-marchand montrent que les travailleurs sont mobilisables quand le jeu en vaut la chandelle.

    Et pourtant, malgré les nombreuses actions dans les secteurs, le résultat des conventions collectives est souvent plus maigre que ce qui était initialement prévu dans le projet d’accord interprofessionnel! Cela n’est pas dû à un manque de combativité de la base, mais à la couardise des directions syndicales soucieuses de la “santé économique” des entreprises et dont le radicalisme s’exprime en paroles mais pas en actes. Par exemple contre la directive Bolkestein.

    Ce n’est que lorsque ça dépasse vraiment les bornes, comme par exemple avec l’affaire Picanol (où le manager avait empoché un solide magot), qu’ils osent encore élever la voix pour s’en prendre au “mauvais” capitalisme. Où est le temps où, à l’intérieur des syndicats, une aile gauche remettait en cause le capitalisme même? Dans les années 80, la FGTB a encore mené des actions de masse contre la politique des gouvernements Martens-Gol. Aujourd’hui le sommet de la FGTB est un allié du gouvernement Verhofstadt via ses alliés politiques privilégiés (PS et SP.a).

    Il faut bien constater au-jourd’hui que l’aile gauche dans les syndicats est fluette et que les directions syndicales tentent vite de faire taire les voix dissidentes. Le putsch contre Albert Faust, au sein du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde, mené par un quarteron de secrétaires ambitieux, ralliés temporairement au SETCa national, sous la supervision de Mia De Vits, en est l’exemple le plus frappant. Quelques années plus tôt, les délégués les plus en pointe des Forges de Clabecq, en pleine bataille pour la réouverture de leur usine, avaient été exclus de la FGTB sans avoir la possibilité de se faire entendre dans les structures. La direction de la FGTB voudrait – comme à la CSC – une direction fortement centralisée pour pouvoir plus facilement faire la chasse aux dissidents. Cela semble momentanément leur réussir. Mais cela peut changer. Comment?

    Le MRS et le MPDS

    Pendant la lutte des travailleurs des Forges de Clabecq s’est créé le Mouvement pour le Renouveau Syndical (MRS). Ce fut un pôle d’attraction – bien que limité – pour tous ceux qui voulaient refaire du syndicat un organe de lutte. Le fait que la liste Debout, aux élections européennes de 1999, ait récolté 5% des voix dans certains cantons électoraux ouvriers montre l’audience qu’avaient ceux de Clabecq. Le MRS s’est cependant progressivement éteint après la fin du procès des 13 travailleurs des Forges, faute de perspectives et de structuration.

    Après la liquidation d’Albert Faust et son lynchage médiatique, le Mouvement pour la Démocratie Syndicale (MPDS) a été impulsé par les militants de gauche du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde. Cette initiative a tout de suite suscité l’intérêt de militants syndicaux de gauche d’autres secteurs, mais le MPDS, malgré ses efforts pour s’adresser à la gauche syndicale au-delà du SETCa, n’a pas pu réellement s’élargir.

    Le MRS et le MPDS ont pu se développer à partir de l’activisme et le militantisme de syndicalistes de gauche dans une période de lutte. Les militants du MAS présents dans le MRS et dans le MPDS ont insisté sur la nécessité d’avoir une analyse correcte de la situation économique et politique. Etre radical ne suffit pas en soi. Cela doit être encadré.

    Quand la lutte perd de son élan, le militantisme faiblit. La tâche d’une direction est alors d’analyser la situation et de réorienter le cours afin d’éviter la démoralisation des travailleurs et d’étayer le rapport de forces pour de futures luttes. Lorsque les travailleurs de Splintex ont entamé leur lutte courageuse pour le maintien de l’emploi, une gauche syndicale aurait pu jouer un rôle important pour soutenir et élargir le mouvement. En l’absence d’une telle gauche syndicale, les directions syndicales avaient les mains libres pour laisser le conflit s’asphyxier progressivement.

    Comment faire pour avoir des syndicats combatifs?

    Les militants combatifs sont actuellement peu nombreux et dispersés. Aujourd’hui la mise sur pied d’une structure pour les réunir risque de n’être, tout au plus, qu’une réédition de l’expérience du MRS et du MPDS, dans de plus mauvaises conditions. La tâche des syndicalistes de gauche consiste avant tout à œuvrer, sur les lieux de travail mêmes, à rassembler et à former un noyau syndical combatif capable d’analyser la situation et prêt à agir pour mettre en mouvement la masse des travailleurs pour se défendre contre les attaques patronales. Cela implique d’accorder beaucoup d’attention à l’implication des militants et de développer un travail de conscientisation vers les jeunes travailleurs.

    Des contacts informels, au sein du secteur et sur le plan régional, peuvent permettre de tisser peu à peu un réseau de militants syndicaux de gauche. Quand ce réseau aura suffisamment de poids, on pourra songer à le structurer pour mener la bataille au sein des syndicats pour exiger plus de démocratie syndicale.

  • Crise économique. Vers un nouveau Plan Global?

    L’économie belge ne va pas bien. Verhofstadt a tenté de le nier des mois durant dans les médias. Mais entre-temps, il travaillait bel et bien à un Plan Global qui soutiendra sans doute la comparaison avec le Plan Global de 1993. C’était alors le plan d’austérité le plus sévère depuis la Deuxième Guerre mondiale; il a mené à la plus grande grève générale de l’histoire de la Belgique.

    Bart Vandersteene

    Les pensions en danger

    Avant que le contrôle budgétaire de cette année ne soit clôturé et que la discussion sur le budget 2006 ne démarre, le gouvernement veut aller de l’avant dans le dossier des pensions. Seule 7% de la population croit que la pension légale suffira à leur garantir un revenu décent pour ses vieux jours. Sur ce plan, les patrons et le gouvernement ont déjà marqué pas mal de points. 20 années de propagande sur les pensions complémentaires et le maintien des pensions légales à un niveau très bas, ont répandu l’idée que les pouvoirs publics n’étaient pas en mesure de garantir une pension décente à tous.

    Le débat sur la réforme des pensions était annoncé depuis des mois. Et les premières propositions gouvernementales sortent peu à peu. Il en ressort que, non seulement nous devrons recourir à l’épargne privée pour compenser une pension trop basse, mais nous devrons en outre travailler plus longtemps pour y avoir droit. Aujourd’hui, après 35 ans, on peut prendre sa pension anticipée (avec cependant un poucentage de perte par année anticipée). Ils vont relever graduellement ce seuil à 40 ans. La possibilité de prendre sa pension de manière anticipée va ainsi devenir quasi impossible.

    L’économie stagne, on économise des milliards

    Malgré les déclarations ronflantes sur la prochaine relance économique, l’économie belge a stagné dans la première moitié de 2005. Et il y a pas vraiment matière à optimisme pour la deuxième moitié de l’année. Le secteur de la construction est le seul secteur de l’économie belge qui continue à croître. Mais cette croissance est entretenue par des taux d’intérêt historiquement bas. On peut obtenir un crédit hypothécaire à 3,5% avec un taux d’intérêt variable. Ça rend l’acquisition ou la construction d’un logement très attractive pour nous tous et davantage encore pour les spéculateurs. Conséquence: des hausses de prix énormes.

    Fin mai, le Bureau du Plan avertissait le Ministre du Budget Vande Lanotte que, à politique inchangée, on se dirigeait vers un déficit budgétaire de 0,5%, soit 1,5 milliard d’euros, en 2005. A ce moment-là, le Bureau du Plan prévoyait encore une croissance de 1,7%. Les chiffres du gouvernement, des banques, de la FEB et de l’OCDE sur la croissance économique ont servi d’instrument de propagande pendant des années pour nous faire croire que tout allait bien. Mais quelle est la base scientifique de tous ces chiffres? Au début de l’année, le gouvernement a calculé son budget sur base d’une prévision de croissance de 2,2%. En fait, on escomptait secrètement une croissance de plus de 2,5%. En avril, le gouvernement a fait un premier contrôle budgétaire et les prévisions de croissance ont été ramenées à 1,7%. Aujourd’hui, même les plus confiants ne semblent plus croire à une croissance supérieure à 1%.

    Il nous semble donc plus probable que le déficit s’élèvera à 2,5 milliards d’euros, soit 0,8% du budget. Ça signifie que le gouvernement va devoir mettre en oeuvre dès octobre un paquet de coupes budgétaires pour cette année-ci et un autre, bien plus lourd encore, de quelque 6 milliards d’euros pour l’année prochaine. Mais le gouvernement a multiplié les largesses envers le patronat. Entre 1993 et 2005, les patrons ont empoché annuellement des baisses de charges pour 3,75 milliards d’euros. Il suffirait de revenir sur ces largesses pour résoudre d’un coup pas mal de problèmes de la sécurité sociale. Ou, mieux encore, de s’en prendre à la fraude fiscale dont on s’accorde à dire qu’elle est d’au moins 15 milliards d’euros par an.

    La croissance économique ne dit pas tout

    Le patronat et le gouvernement accordent beaucoup d’attention aux chiffres bruts concernant la taille du gâteau économique. Et pour les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes, il n’importe pas moins de savoir si le gâteau que nous produisons tous ensemble grandit ou non. En effet, plus grand est le gâteau, plus il y a de morceaux à distribuer. Mais la taille du gâteau ne dit rien sur son partage. Une plus grand gâteau ne signifie pas automatiquement davantage de prospérité pour tout le monde. La situation en Irlande en est une bonne illustration.

    L’Irlande produit le plus de richesse par tête d’habitant dans l’Union européenne. C’est dû à l’augmentation spectaculaire de la productivité que l’Irlande a connue ces 15 dernières années. Entre-temps, la part de la richesse produite qui va aux travailleurs a diminué de 25%. En 1991, les entreprises payaient encore 50% d’impôts sur leurs bénéfices, aujourd’hui ce n’est plus que 10 à 12,5%. Le prix moyen du loyer à Dublin a atteint les 1.300 euros par mois et le prix d’achat moyen d’une maison était de 303.000 euros l’année passée. Le taux de pauvreté des enfants y est de 15,7%, un chiffre très élevé pour un pays industrialisé. Il s’agit donc d’une forte croissance économique qui, loin de bénéficier à la majorité de la population, s’est au contraire faite à son détriment. Une croissance dans laquelle les travailleurs et leurs familles payent pour les profits de la bourgeoisie.

    Accroître la flexibilité? Est-il possible d’être encore plus flexible?

    Pour nous mettre en concurrence avec les travailleurs des pays voisins, le gouvernement veut nous rendre encore plus flexibles. Les travailleurs belges sont déjà parmi les plus flexibles du monde. Verhofstadt veut stimuler encore davantage le travail à pauses et le travail de nuit en prévoyant des primes supplémentaires pour les employeurs et en assouplissant la réglementation du travail intérimaire de façon à ce que les services publics puissent aussi y recourir. On prépare ainsi à la jeune génération un avenir fait de travail précaire et de revenus précaires. La pension à laquelle cette génération pourra encore prétendre après une telle "carrière" sera à l’avenant.

    La PS et le SP.a en maîtres d’œuvre de la régression sociale

    Il va sans dire que les partis sociaux-démocrates sont la force motrice de ce gouvernement . Ce sont les Vande Lanotte et les Vanden Bossche qui donnent le ton et qui jouent le rôle de maîtres d’oeuvre. Ils font valoir qu’ils ne peuvent pas faire autrement et qu’ils veillent à le faire d’une façon qui soit socialement acceptable. Quels mensonges ! Le PIB par tête d’habitant a augmenté de 37,5% ces dix dernières années. Si on décompte l’inflation (dévaluation de l’argent) qui était de 18,8% pour la même période, ça aurait dû signifier une hausse générale du niveau de vie de 18,7%. Mais tout le monde voit bien que ce sont surtout les grands actionnaires, les managers et les ménages à hauts revenus qui ont tiré les marrons du feu. Ces dix dernières années, les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes ont vu les trains d’austérité se succéder l’un après l’autre.

    Malheureusement les directions syndicales prêtent leur concours au démantèlement de l’Etat-Providence d’après-guerre depuis fin des années ’80 qui a vu la social-démocratie revenir au gouvernement. Le risque est grand d’assister à une régression négociée en automne. Il faut que les militants syndicaux combatifs s’organisent dans leurs syndicats afin de pouvoir tenir en échec la direction actuelle et sa politique et de lutter pour un programme socialiste qui offre une réponse aux problèmes avec lesquels nous sommes confrontés.

    Cette direction a opté pour le "moindre mal": la régression socialement corrigée. Cela se traduit politiquement par un soutien au PS. Mais il devient chaque jour plus clair que cette politique ne pourra pas stopper la régression sociale. Le mouvement ouvrier a besoin de son propre parti. En Allemagne, des couches plus larges de travailleurs combatifs ont déjà tiré cette conclusion, ce qui a mené des groupes de militants issus de différents syndicats à lancer WASG (Alternative électorale pour la Justice sociale), une nouvelle formation à la gauche du SPD et des Verts. Les années qui viennent verront la question d’une telle formation se poser en Belgique également.

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