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Tag: Verhofstadt
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La jeunesse d’aujourd’hui doit lutter pour son avenir
UNE PRISON POUR LES JEUNES criminels à Everberg, ainsi qu’une autre prévue pour bientôt. Une procédure accélérée pour envoyer les jeunes délinquants vers un tribunal pour adultes…. voilà un petit aperçu des quelques réformes prévues pour le droit de la jeunesse. L’une et l’autre ont été annoncées par la ministre de la Justice Laurette Onkelinx au super conseil des ministres consacré «à la sécurité et à la justice». Les propositions d’Onkelinx se heurtent fortement à la résistance sur le terrain. Pour l’opposition de droite (N-VA, CD&V) et le Vlaams Blok ces propositions ne vont pas encore assez loin.
Emiel Nachtegael
De la protection à la répression
Ces réformes reflètent la faillite de la politique de protection de la jeunesse. Malgré les précieux efforts de nos chers ministres, la situation sociale vécue par beaucoup de familles va de mal en pis. La seule réponse du gouvernement est un combat contre les symptomes. Ainsi, dans la même optique, celui-ci propose d’imposer un stage de rééducation pour les parents. D’autre part, le gouvernement va investir davantage dans ce qu’il appelle «les peines alternatives». Mais ce genre de mesures n’est rien d’autre qu’un coup d’épée dans l’eau. Dans une interview avec De Standaard, Heleen Martens, présidente de l’Union flamande des Magistrats de la Jeunesse, affirme que «pour les jeunes qui n’ont plus de base solide chez eux ou qui sont en décrochage avec la société, ces mesures sont insuffisantes». Les plans annoncés n’offrent pourtant aucune perspective et passent complètement à côté de la réalité vécue par la majorité des jeunes d’aujourd’hui.
Les jeunes: premières victimes de la crise
Qu’en est-il des promesses du gouvernement pour s’attaquer au chômage chez les jeunes? De belles paroles, rien de plus. Les chiffres du chômage chez les jeunes montent en flèche depuis quelques années. En décembre 2003, environ 1 jeune sur 5 était sans emploi. Cela signifie exactement 75.801 jeunes, ou une augmentation de 4501 par rapport à décembre 2002 (+13% en Flandre, +8% en Wallonie et +9% à Bruxelles).
Des 140.000 jeunes qui arrivent chaque année en Belgique sur le marché de l’emploi, au moins 1 sur 3 reste sans emploi pendant un an (chiffres du début 2003)! Dans plusieurs villes wallonnes, plus de 30% des jeunes sortant des études aboutissent au chômage. A Charleroi, jusqu’à 43% des filles sont dans ce cas!
En face, le gouvernement Verhofstadt/ Onkelinx met en place des emplois-bidon (comme le plan Activa, troisième plan Rosetta d’Onkelinx), accompagnés de réductions de charges pour les entreprises. Les emplois proposés aux jeunes sont de plus en plus flexibles et sous-payés.
En 2003, 19.000 jeunes entre 18 et 25 ans dépendaient du CPAS. Ce chiffre s’est vu multiplié par 4 depuis 1990! 40% des jeunes sont atteints par le stress. Un enfant de 11ans (!) sur 5 manque de confiance en lui. Cette situation, sans perspective pour l’avenir, mène inévitablement à des actes de désespoir.
Nicole Caluwé, vice-présidente de l’Union Flamande des Magistrats de la Jeunesse, écrit dans De Standaard: «Les actes de criminalité de rue sont majoritairement commis par des jeunes entre 14 et 25 ans. Ensuite ils se calment, essayent d’entretenir une relation, d’avoir des enfants, de fonder une famille, mais ils échouent à nouveau. Car les années passées dans des institutions ou en prison ne leur ont rien appris. Ils sont coulés par la société. Ils deviennent des abonnés du CPAS, atteints par les drogues ou la boisson et touchant le fond financièrement. Plus tard, on les retrouve au tribunal de la jeunesse car ils ont été incapables d’élever leurs enfants.»
Nous pouvons également constater la répression qui sévit contre la jeunesse à la lumière d’une autre mesure controversée du super conseil des ministres: plus de policiers dans les rues. Concrètement: 2.500 (peut-être 4.000) futurs agents «sur le terrain» d’ici 2007. La Belgique dispose déjà maintenant de plus de 316 agents pour 10.000 habitants, c’est-à-dire plus qu’en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni.
Pas d’avenir?
Le gouvernement renforce donc l’appareil de répression au lieu de s’en prendre aux problèmes sociaux, bien souvent à la base de la criminalité et de la violence: la pauvreté galopante, les chiffres alarmants du chômage, le sousfinancement de l’enseignement, les mauvaises conditions de travail, etc.
Il est temps de lutter tous ensemble pour un avenir meilleur pour les jeunes. C’est pourquoi nous appelons les organisations de jeunes, et plus particulièrement les organisations syndicales, à participer avec nous à une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi et contre le racisme!
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Elections du 13 juin. Pas de promesses en l’air!
Elections du 13 juin.
LA REPRISE économique sera-t-elle au rendez-vous? On ne peut se fier aux économistes car leurs prévisions varient d’une semaine à l’autre. Ils misent sur les profits d’une entreprise ou d’un secteur, ou encore sur la croissance des cours de bourse pour «ajuster» leurs prévisions.
Guy Van Sinoy
Regardons plutôt l’économie réelle. Il y a plus de chômeurs qu’au début de l’ère Verhofstadt et leur nombre croît quotidiennement. Chaque jour une entreprise ferme ses portes ou «remercie» son personnel. Des milliers d’emplois vont disparaître d’ici quelques années à la SNCB et à La Poste. Drôle de manière de stimuler l’emploi! Les 200.000 emplois promis par Verhofstadt/Onkelinx n’étaient que du bluff.
Tous les grands partis ont leur plan d’austérité en poche. En Flandre, des responsables VLD et SP.a ont déjà averti que des mesures «douloureuses» suivraient les élections. Le PS et le MR restent plus prudents à l’approche des élections. Dans les pays voisins, les attaques contre les travailleurs sont déjà en marche. Des luttes de grande ampleur ont déjà eu lieu dans plusieurs pays (Italie, Espagne,…). Le gouvernement belge a reporté ce genre de mesures pour après les élections sociales et politiques de cette année. Un plan d’austérité tous azimuts s’annonce donc pour l’automne, quelle que soit la composition du prochain gouvernement.
Amnésie sociale
Quand on écoute parler Elio Di Rupo on constate que plus on se rapproche des élections plus il adopte un langage social. Encore quelques semaines et il se prendra pour le chef d’un grand parti qui siège dans l’opposition.
Il y a quelques mois, beaucoup ont ironisé sur le MR après les déboires fiscaux de Daniel Ducarme. «Après l’amnistie fiscale, Daniel Ducarme invente l’amnésie fiscale…» entendait-on.
En ce qui concerne Di Rupo il faudrait plutôt parler «d’amnésie sociale». Ce beau parleur semble oublier que son parti est un pilier fondamental du gouvernement à tous les niveaux: au fédéral, à la Région wallonne, à la Région bruxelloise et à la Communauté française. Son parti est solidaire de toutes les mesures prises par les gouvernements à tous les niveaux que nous venons d’énumérer: la baisse répétée des charges sociales des entreprises, les mesures contre les chômeurs, l’amnistie fiscale, l’application de la Déclaration de Bologne en Communauté française, l’expulsion des sans-papiers par charter, l’intervention de la police sur le campus de l’ULB, la préparation de la privatisation de la SNCB et de La Poste, etc.
Dans les discours de 1er Mai, le président du PS évoquera sans doute la nécessite de faire barrage à la politique libérale. Surprenant langage de la part de quelqu’un qui était ministre des Communications au moment de le privatisation de Belgacom!
A l’occasion de ce 1er Mai, nous lançons un appel aux travailleurs, aux allocataires sociaux, aux jeunes à qui l’avenir semble plus sombre que jamais. Ne tolérez pas que les conquêtes sociales conquises après la Deuxième Guerre mondiale (la sécurité sociale, le droit à l’enseignement gratuit) soient anéanties sous la menace des délocalisations ou sous les injonctions de l’Union européenne. Avec nous, résistez à la casse des acquis sociaux!
Votez pour le MAS: pour une opposition de gauche, socialiste et démocratique!
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Le VLD a perdu des plumes dans la bagarre interne
Jan Vlegels
En février dernier, le VLD a connu un jeu de chaises musicales: Karel De Gucht a été remplacé à la présidence par Dirk Sterckx. L’origine du conflit porte sur l’octroi du droit de vote aux élections communales aux immigrés non-européens. Les grosses pointures sont entrées dans la danse: Verhofstadt, De Gucht, Hugo Coveliers. Cela a aboutit à un congrès où Verhofstadt a réussi à convaincre la majorité du VLD de ne pas faire tomber le gouvernement. Le congrès à peine clôturé, De Gucht a violé les décisions du congrès en déposant un amendement restreignant le droit de vote, jetant ainsi un os à ronger à l’aile d’extrêmedroite de son parti. Ça lui a coûté sa place de président.
La population a réagi avec indifférence sur ce qui se déroulait dans le VLD. Les disputes internes ne peuvent mener qu’à une défaite aux élections prochaines. Les sondages annoncent une baisse du VLD de plusieurs pour cents. Il perdrait le leadership des partis bourgeois en Flandre. Aux yeux du patronat le SP.a se révèle aujourd’hui le plus fiable.
A suivre après les élections.
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Manif syndicale à Ostende: Une participation à la mesure du mécontentement
EN DEPIT d’une plateforme de revendications limitée, les syndicats ont mobilisé environ 20.000 manifestants le 20 mars à Ostende. La CSC et les autres organisations du mouvement ouvrier chrétien avaient mobilisé massivement. Des organisations de retraités, les travailleurs des hôpitaux, des maisons de repos, des centres pour handicapés, etc. ont répondu à l’appel et ont exprimé leurs griefs. Les manifestants étaient unanimes pour dire que le gouvernement se souciait trop peu des besoins sociaux et de l’emploi.
Els Deschoemacker
Mais quelle différence entre l’attente des manifestants et les mots d’ordre des directions syndicales! La direction de l’interrégionale flamande de la FGTB soutenait ouvertement la politique du SP.a au gouvernement à titre de «moindre mal». La critique du gouvernement sonnait moins creux auprès de l’interrégionale wallonne de la FGTB et des syndicats chrétiens.
Le lien qui assujetti les directions syndicales à leurs prétendus relais politiques joue un rôle néfaste. Leurs revendications se limitent aux allocations sociales qui souffrent d’un retard de 6% par rapport à la hausse des salaires. La revendication de la liaison de l’évolution des allocations à celle des salaires est évidemment une revendication juste mais insuffisante. Ce n’est qu’une aumône pour tous ceux qui perdent leur emploi. Les statistiques publiées par De Morgen (19/3/04) indiquent une augmentation du chômage de 7,7% entre 2002 et 2003. 16,8% de la population active, soit 1.140.463 personnes, dépen-dent de ces allocations. Il faut plus qu’une allocation pour tous ces gens-là, il faut un vrai emploi avec un vrai salaire.
En se bornant à des revendications relatives aux alloca-tions et en ne s’opposant pas au projet politique du gouvernement violet on affaiblit le camp des travailleurs et on ralentit la construction d’un rapport de forces, y compris sur le plan politi-que. Où les travailleurs et leur famille peuvent-ils exprimer leur colère? Actuellement il manque un canal d’expression sur le plan politique et sur le plan syndical. Les directions syndicales empêchent la création d’un véritable rapport de force pour une politique vraiment socialiste, qui défende les intérêts de la population laborieuse. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques miettes tombées de la table de ce gouvernement soi-disant social. Le gouvernement fera tout pour atteindre les normes fixées par l’Europe capitaliste et rattraper son retard par rapport aux autres pays européens dans l’offensive d’austérité. Ce n’est un secret pour personne que le patronat exerce une pression maximale pour baisser à nouveau les charges sociales. Ce sont tou-jours les travailleurs qui en font les frais.
A l’approche des élections, le conseil ministériel d’Ostende sert surtout à donner l’image d’un gouvernement qui agit de façon unanime. Les élections seront un cap difficile pour le gouvernement Verhofstadt. Les ministres libéraux ont pu se pavaner devant les caméras à Gembloux, les ministres sociaux-démocrates ont fait de même à Ostende. Loin d’être l’expression d’une politique sociale, ces quelques miettes ne servent qu’à dévier l’attention de la politique néolibérale.
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Quand la perception se heurte à la réalité
Entre-temps, rue de la Loi…
L’Establishment politique est en difficulté. Il aurait besoin de stabilité pour faire avaler un plan d’austérité canon après les élections du 13 juin. Mais les libéraux s’empoignent sur la place publique.
Eric Byl
Les Chrétiens-Démocrates remontent dans les sondages en Flandre, mais la faiblesse du CDH n’en fait pas une alternative valable. La famille sociale-démocrate devient incontournable et l’extrême-droite rit sous cape.
Ainsi s’arrêtent quelques fables tenaces. Après la défaite historique des Chrétiens-Démocrates en 99, beaucoup pensaient que la famille libérale allait reprendre le rôle d’instrument politique le plus important pour la bourgeoisie. Les vieilles contradictions de classes seraient dépassées et réduites à une contradiction parmi beaucoup d’autres dans la société. Le VLD et le MR se sont profilés par conséquent comme des partis «populaires» d’un nouveaux type. Pas comme le vieux CVP, sur la base de branches socio-économiques («standen») et de classes, mais de «citoyens». De plus Verhofstadt prétendait que ce n’est pas la réalité qui est la plus importante, mais plutôt la perception de cette réalité qui est décisive. A gauche nous retrouvons cette même idée dans la surestimation du rôle des médias. L’optimisme de Verhofstadt I et II a été contagieux un petit temps, tant qu’il y avait de l’argent dans les caisses.
Le MAS a dû nager à contre-courant. Dans notre texte du congrès de 2000, nous écrivions qu’il était prématuré d’enterrer le CVP et que la Belgique évoluerait à terme vers la domination de deux pôles bourgeois, un conservateur (l’aile droite du CD&V, du CDH, du VLD, du MR et aussi de ce qui s’appelait encore la Volksunie) et un pseudo pôle progressiste (autour du SP.a, du PS et des verts, des nationalistes de gauche, des libéraux de gauche et surtout le MOC). Nous y ajoutions que le pôle «progressiste» jouirait légèrement de la préférence de la bourgeoisie grâce à son contrôle de l’appareil syndical.
La crise du capitalisme mettra de nouveau à l’avant-plan la contradiction fondamentale dans la société, entre travail et capital. Finalement, reconnaissant l’importance de la perception, nous y ajoutions que «en dernière instance ce sont les conditions matérielles qui déterminent le mouvement et pas le contraire».
La crise a miné l’autorité des instruments politiques traditionnels. Mais pas nécessairement comme nous le voulions. Dans les années 90 cela a mené à la croissance de l’extrême-droite et au morcellement politique. Quand il y a de l’insatisfaction, il y a toujours un aventurier pour en tirer parti. Mais quand cela devient vraiment important, l’aventurier fait le choix le plus payant, comme par exemple Duchâtelet, le fondateur de Vivant. Le morcellement du paysage politique est par définition un phénomène temporaire. Dans une époque de cartels politiques les politiciens interprètent volontiers le morcellement politique comme la raison de l’impossibilité de gérer. En réalité le morcellement n’est pas la cause, mais une conséquence temporaire de cette impossibilité de gérer. Aujourd’hui les politiciens découvrent le principe de «l’unité dans la diversité». En Flandre, «cartel» est un nouveau mot à la mode. La question cruciale est cependant jusqu’où il y a une unité dans cette diversité. Le VLD peut utiliser un peu plus de cohérence. Pour le MR, Richard Fourneaux, n’est pas vraiment un cadeau. Après Ducarme, c’est déjà le deuxième politicien MR en difficulté avec le fisc. Le CD&V, se positionne bien dans les sondages et a de la chance que le NVA ne passe pas le seuil électoral.
Le cartel peut cependant faire tourner à l’aigre le CD&V: le N-VA bruxellois veut aller seul aux élections, mais c’est surtout le départ de Bert Peirsegaele, secrétaire national à la mutualité chrétienne, qui trouve que le CD&V est poussé trop à droite par son alliance avec le N-VA, qui constitue un dangereux précédent. Une opinion que partagent bien des membres de l’ACW (MOC flamand). En attendant, le SP.a semble le plus malin. Il a déjà digéré Spirit et une partie des verts. Le PS attend simplement que le CDH et le MR s’entre-déchirent.
Ecolo ne peut plus inquiéter le PS. Le SP.a et le PS deviendront probablement incontournables après le 13 juin. Le réel défi ne se situe cependant pas encore là. La tension grimpe déjà avant les élections entre l’aile wallonne et l’aile flamande de la FGTB. En outre la CSC ne va pas rendre la situation plus facile pour le gouvernement.
Les dirigeants syndicaux auront plus de difficultés de tenir leurs troupes en mains après les élections, lorsque le gouvernement lancera l’offensive contre les pensions, la SNCB, la Poste et les soins de santé. Alors les masques du SP.a et du PS tomberont vite. Plus que jamais il faut une réelle opposition de gauche à la politique de droite.
Aidez le MAS à relever ce défi.
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NON à la chasse aux chômeurs!
Le gouvernement prépare un bain de sang social
EN TITRANT «Chasse aux chômeurs», le quotidien économique De Tijd a salué l’objectif du gouvernement d’exclure du bénéfice des allocations 30.000 chômeurs d’ici 2007. Le quotidien se base sur une série de notes internes aux cabinets ministériels PS et SP.a qui tracent les grandes lignes pour exclure les chômeurs.
Peter Delsing
Depuis le début de la crise, dans les années 70, le chômage est en progression ininterrompue. Le trucage des chiffres (les chômeurs âgés et les exclus des allocations ne sont plus repris dans les statistiques) ne peut masquer le fait que le capitalisme condamne une partie croissante de la population au chômage structurel. Cet été, le VDAB (l’équivalent en Flandre du FOREm wallon ou de l’ORBEm bruxellois) a annoncé que pour chaque poste vacant il y a six chômeurs.
Le ministre de l’Emploi Frank Vandenbroucke (SP.a) crie sur tous les toits que les chômeurs doivent s’adapter pour décrocher un emploi. Mais ce n’est pas la faute des chômeurs, mais du marché de l’emploi. Même des diplômés hautement qualifiés ont du mal à trouver du travail malgré les dizaines de lettres qu’ils envoient pour répondre aux offres d’emploi parues dans la presse.
Heureusement que l’on peut encore compter sur le PS et le SP.a pour faire les petits boulots ingrats du patronat! L’exclusion de 30.000 chômeurs signifie une diminution de 8% du nombre d’allocations de chômage. L’ONEm, vivement encouragé par le gouvernement, entend réduire ses dépenses de 209 millions d’euros d’ici 2007. (De Tijd, 10/1/2004).
Frank Vandenbroucke veut contrôler si, après 18 mois de chômage, les allocataires ont réellement cherché du travail. Après leur avoir donné une seconde «chance», ils risquent déjà de perdre une partie de leur allocation. Ceux qui ne parviennent pas à prouver qu’ils ont cherché un emploi risquent l’exclusion pure et simple, y compris les chefs de ménage!
Les contrôles seront effectués par l’ONEM même, ce qui est une rupture avec la situation actuelle. L’ONEm n’est pas un service d’accompagnement des chô-meurs. Il aura la tâche d’exclure du droit au chômage un quota de chômeurs fixé à l’avance.
D’autre part, le gouvernement se montre prévenant envers ceux qui ont planqué leur magot dans des banques étrangères et n’ont donc pas payé le moindre centime d’impôt sur les intérêts encaissés: ils pourront bénéficier d’une amnistie fiscale en rapatriant leurs capitaux moyennant un léger impôt de 9%, voire de 6% (comparez avec le taux d’impôt sur les salaires!). Les entreprises reçoi-vent en cadeau une nouvelle baisse des charge sociales.
Le gouvernement Verhofstadt/Onkelinx est un instrument au service des intérêts de la bourgeoisie. Les centaines d’emplois perdus chez Sobelair montrent encore une fois la nécessité d’une riposte organisée. Le syndicalisme de concertation prôné par la bureaucratie syndicale est une impasse. Il faut une offensive qui regroupe les travailleurs du privé, du public et tous ceux qui ont perdu leur emploi afin de contrer la politique asociale de ce gouvernement.
C’est le message que le MAS/LSP entend mettre en avant au cours des prochains mois. Rejoignez-nous dans ce combat!
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Seulement 33% de confiance pour le gouvernement
L’opposition officielle n’en profite pas pour autant…
LORSQUE VERHOFSTADT a annoncé il y a quelques mois que "Le pays est reparti du bon pied", il n’imaginait sans doute pas sur quel pied il allait danser. La Conférence pour l’Emploi qui devait créer 200.000 jobs avait à peine entamé ses travaux que la direction de Ford annonçait déjà 3.000 licenciements. Depuis lors, les faillites et les restructurations pleuvent. Le chômage croît à un rythme accéléré. On voit mal comment Verhofstadt peut inverser la tendance avec des chèques-services et un cadeau supplémentaire de 850 millions d’euros au patronat.
Eric Byl
Confiance en baisse
D’après un sondage commandé par La Libre Belgique, Het Laatste Nieuws, VTM et RTL, la confiance dans le gouvernement fédéral a baissé de 7% depuis les élections, passant de 40% à 33%. Seule consolation pour Verhofstadt, les gouvernements des entités fédérées font encore moins bien…
L’impact de la réforme fiscale sur l’économie a déjà épuisé ses effets. Il pouvait difficilement en être autrement. Verhofstadt et Reynders (MR) en ont fait reporter le coût sur les entités fédérées qui ont à leur tour présenté la note aux contribuables. Le gouvernement s’est fait tancer par les instances internationales. La Belgique est un des rares pays où la pression fiscale a augmenté ces dernières années.
Pour les libéraux, qui ne cessent de dénoncer la "rage taxatoire", c’est plutôt fâcheux. Pour ne rien arranger, le Conseil d’Etat a descendu en flammes les dispositions sur l’amnistie fiscale.
Le panier de crabes des partis libéraux élargi
La famille libérale était très homogène jusqu’à la création du VLD et du Mouvement Réformateur. Depuis lors, Verhofstadt et Michel ont attiré dans leur giron des débris du CD&V (ex-CVP) et de la Volksunie pour le premier, des débris du CDH (ex-PSC) et le FDF tout entier pour le second. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à bousculer la vieille garde libérale.
Résultat: Verhofstadt et Michel maintiennent plus facilement la cohésion au sein du gouvernement qu’au sein de leurs partis respectifs. Michel s’est appuyé sur le FDF pour imposer le droit de vote aux immigrés non européens à la vieille garde du PRL, ce qui a engendré nombre de frustrations. Michel s’est ensuite heurté au président du FDF Maingain sur la question du survol de Bruxelles. Maingain a dû retirer sa motion de défiance contre le ministre Anciaux après une discussion "cordiale mais virile" avec Michel. Le ralliement probable des chrétiens fondamentalistes du CDF, une scission de droite du CDH, avivera les tensions avec le FDF et l’aile laïque du PRL.
Faiblesse de l’opposition
Le principal parti d’opposition, le CD&V, ne parvient pas à tirer parti des difficultés du gouvernement. Il se profile de plus en plus à droite jusqu’à remettre en question le cordon sanitaire autour du Vlaams Blok. Son pendant francophone, le CDH, est prêt à faire l’appoint d’une coalition "alternative" (PS/Ecolo/CDH).
PS/SP.a: un pôle "de gauche" pour le patronat
En dehors du Vlaams Blok, le PS et le SP.A sont les seuls partis qui ont peu de soucis à se faire pour les prochaines élections. La social-démocratie est en passe de devenir la première formation politique des deux côtés de la frontière linguistique, devant les libéraux.
Puisque Groen! (ex-Agalev) a décidé d’aller seul aux élections, le cartel SP.a/Spirit pourra plumer l’électorat vert sans devoir s’encombrer de l’appareil écologiste.
C’est cependant au sein de l’ACW (le MOC flamand) que le SP.a trouve son plus gros potentiel de croissance. L’opposition du CD&V est tellement à droite, tellement faible aussi, que l’ACW n’aura bientôt plus d’autre option que de chercher un rapprochement avec le SP.a. Seul le lien entre le SP.a et la FGTB y fait provisoirement obstacle. Il n’est pas exclu que le SP.a relâche ses liens avec la FGTB pour faciliter un rapprochement avec l’ACW. Le parti pourrait alors jouer des rivalités entre les deux syndicats pour pouvoir leur faire avaler sa politique de droite.
Le gouvernement va gagner les prochaines élections, à moins d’une crise imprévue. Non pas grâce à sa "politique sociale", mais à cause de la faiblesse de l’opposition et pour "faire barrage à la droite". Beaucoup voteront pour la social-démocratie comme un moindre mal.
L’espace à la gauche de la social-démocratie sera marginal lors des prochaines élections. Il faudra des événements de grande ampleur et des luttes sur le terrain industriel pour changer cela. Nous voulons pourtant présenter des listes LSP en Flandre, l’une pour les élections européennes, l’autre pour les élections régionales dans la province de Flandre orientale.
Du côté francophone, nous allons tenter de présenter une liste MAS pour les élections européennes, même si nous ne sommes pas certains d’obtenir les 5.000 signatures requises en Wallonie et à Bruxelles. La signification de notre participation? Renforcer et mieux faire connaître le MAS/LSP.
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La coalition violette tourne à l’aigre
Entre 1992 et 2002 le nombre d’habitants qui ont du faire appel à la banque alimentaire a doublé. En 2002 le nombre de minimexés a grimpé de 15%. Dans la période de 1998/2002, 23% de la population a dû vivre occasionnellement sous le seuil de pauvreté.
Bart Vandersteene
A part cela tout va bien en Belgique! Du moins s’il faut en croire Verhofstadt! Car le gouvernement a de nouveau un budget en équilibre et la dette publique baisse. Mais elle diminue par un tour de passe-passe budgétaire. Les magiciens ont du talent mais tout cela n’est que du trompe-l’oeil. Vande Lanotte a peut-être des talents de manager d’équipe de basket, mais il ne gère pas le budget en "bon père de famille".
Le gouvernement précédent – arc-en-ciel – avait déjà commencé avec la vente au rabais des biens de l’état. En 2001, la vente publique des licences UMTS (réseau GSM) pour 440 millions d’euros, des bâtiments publics pour une valeur de 320 millions d’euros, Shanghai Bell pour 89 millions d’euros. En 2002: vente des terrains de BIAC pour 200 millions d’euros, de la cité administrative de l’État à Bruxelles pour 27 millions d’euros,…
Tout cela n’était qu’un signe précurseur des spectaculaires interventions en 2003 dans la comptabilité publique. Le grand tour de magie est le fonds de pension de Belgacom, d’une valeur totale de 5 milliards d’euros. C’est plus que la valeur totale en 2000 de tous les bâtiments publics (entre-temps bon nombre de ces bâtiments ont été vendus).
En fait Vande Lanotte a de nouveau fait un emprunt. Celui-là va devoir être repayé sous la forme de pensions des travailleurs de Belgacom. Pas de diminution de la dette publique donc.
Le FMI a compris cela. Il a fait savoir au gouvernement belge qu’il était "inquiet" pour le budget et les finances publiques. Selon le FMI, afin de rectifier cette situation, il faut en finir avec les prépensions, il faut une limite dans le temps aux allocations de chômage et il faut d’urgence un plan d’austérité pour les entreprises publiques.
Le FMI ne doit naturellement pas prendre en compte les élections. Il peut laisser tourner sans obstacle sa machine de propagande.
Il n’y a aucun doute sur le fait que le gouvernement va essayer – après les élections de juin – d’appliquer ce programme néo-libéral. Entre-temps il essaye de toute ses forces de camoufler le manque de moyens financiers. Des factures ne seront plus payées avant le 1er janvier 2004, les autorités régionales et locales doivent éponger les problèmes financiers. Et les travailleurs du secteur des handicapés ont été renvoyés à la maison sous la menace des autopompes avec la promesse qu’ils recevront enfin leur salaire.
La sacro-sainte position concurrentielle de la Belgique va être utilisée après les élections pour justifier les attaques contre nos acquis. SP.a et PS vont à ce moment jeter les masques et jouer leur rôle comme d’instruments le plus efficace pour la bourgeoisie. Ils montreront alors qu’ils sont des loups déguisés en agneaux et que la majorité de la population ne doit rien attendre d’eux.
Mais même à ce moment-là, le magicien Vande Lanotte continuera d’essayer de faire croire qu’il est encore un agneau. La question d’une alternative politique pour le mouvement ouvrier sera plus que jamais à l’ordre du jour.
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NON aux licenciements!
Le nouveau gouvernement Verhofstadt ne recule devant rien pour attaquer emplois et services publics. Après avoir promis la création de 200 000 emplois durant la période électorale, la Conférence Nationale pour l’emploi n’en offrira que 60 000. Pourtant, actuellement, ce sont plutôt des annonces de licenciements massifs qui font la une que celles d’embauches. Toutes ces mesures sont inscrites dans une même logique capitaliste de profit. C’est ainsi que des emplois disparaissent pour le simple profit des patrons ; que nos services publics sont vendus à des sociétés privées qui n’ont comme but que d’être le plus rentables, et ce évidemment au détriment de la qualité. Après Belgacom, la Sabena, … les multinationales, aidées de nos gouvernements, s’en prennent aux chemins de fer, à la poste et bien sûr à l’enseignement avec le processus de Bologne.
Aïsha Paulis
Ford Genk : Comment combattre les multinationales ???
3 000 emplois vont être perdus à Ford Genk. En fait, l’avenir de la totalité du site est menacé. Il dépend uniquement d’une promesse faite par la direction de produire de nouveaux modèles. Mais que vaut une promesse de capitalistes ? Pour la Sabena : promesses, il y a eu ; résultat : faillite ! Les promesses des capitalistes n’ont de valeur que si elles sont accompagnées d’un mouvement social qui les contraindra à respecter leur parole.
La fermeture totale ou partielle de l’usine de Ford à Genk provoquera, en tous les cas, un drame social dans la région. En plus des 10 000 employés de Ford proprement dit, il y aura de sérieuses pertes d’emplois chez les sous-traitants (nettoyage…). Face à ce nouveau drame annoncé, le corps politique et gouvernemental fait profil bas et accumule les déclarations d’impuissance. Ils conseillent aux employés de Ford de ne pas mettre en danger les 6 000 emplois restant par des actions trop musclées, et ce bien qu’ils sachent que sans lutte le site de Ford Genk sera fermé après 2006. Mais heureusement la réponse des travailleurs de Ford à ces « bons conseils » des hommes politiques a été le blocage de pièces pendant 3 semaines!
Et grâce à cette lutte, et seulement grâce à elle, la multinationale a été contrainte de faire des concessions.
SNCB : Pour des services publics de qualité !!!
Nos services publics sont eux aussi mis à mal. Après s’être battu et avoir gagné un certain nombre de droits et de services, tels que l’enseignement public, un service de transport public, un système téléphonique public…la population se voit retirer petit à petit tous ses acquis. Les grandes entreprises, soutenues par les gouvernements n’ont qu’une seule hâte : pouvoir ouvrir d’autres marchés en privatisant tous ces services.
La prochaine cible du gouvernement est la SNCB. Celle-ci va déjà subir une restructuration. Le nombre exact d’emplois qui vont disparaître n’est pas encore connu. Mais le chiffre de 5000 emplois est lancé. La SNCB n’est pas rentable et provoque un déficit dans les caisses de l’état, et donc est un poids pour la population ! Voilà le raccourcis par lequel notre gouvernement essaie de nous convaincre que la libéralisation de la SNCB ne peut être que positive ! Mais passer d’une gestion publique à une direction privée pose certains problèmes. En Angleterre, où 70% des chemins de fer sont privés, les problèmes ne font que s’accumuler : accidents dus à une mauvaise gestion ou aux problèmes d’entretien, augmentation du prix des billets, conditions de travail de plus en plus dures … Aujourd’hui, la population souhaite, et se bat pour que les chemins de fer soient à nouveau nationalisés, càd gérés par l’Etat dans un soucis de qualité.
En Belgique, une privatisation de la SNCB aura aussi de lourdes conséquences.Et bien que le prix du billet risque d’augmenter sans cesse ( une augmentation de 3,6% est déjà prévue pour 2004), le service, lui, va diminuer de plus en plus. De plus, l’Union Européenne veut, avec la libéralisation du chemin de fer, aussi augmenter la durée des journées de travail et diminuer les temps de repos. Toutes ces mesures seront payées par la santé des travailleurs et sur le plan de la sécurité !
Combattre pour nos services publics et un enseignement gratuit et de qualité !!!
Selon le gouvernement Verhofstadt, le problème de l’emploi en Belgique est dû essentiellement à un coût salarial trop élevé. Pour lutter contre les licenciements massifs et les emplois précaires, il faut selon lui baisser les charges salariales. Pour lutter contre les déficits des services publics, il répond : privatisation !
De plus en plus d’étudiants sont obligés de travailler pour pouvoir continuer leurs études. Souvent, ce sont des boulots sous-payés et très flexibles. Les étudiants étrangers sont des cibles plus faciles encore : en plus de minervals d’inscription à l’université extraordinaires (jusqu’à 4000euros), ils se retrouvent souvent à faire des boulots dégradants sans salaire correct.
Cette situation déjà difficile dans laquelle se trouve l’enseignement ne va aller qu’en s’empirant avec le processus de Bologne et la privatisation de l’enseignement supérieur et universitaire. La sous-traitance et la privatisation des services des universités (service de sécurité, de nettoyage, restos, etc…) ainsi qu’une partie des cours (cours de langue dans des fondations privées etc…) n’amène qu’une dégradation du service et des conditions de travail des employés (qui sont souvent des étudiants jobistes !).
En aucun cas, la privatisation de l’enseignement, et des services publics en général, n’amènera une solution au déficit budgétaire de l’Etat !
Nous devons lutter tous ensemble pour garder des services publics de qualité au service de la population, pas des entreprises !