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Tag: Terrorisme
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Nice. Face à la terreur, nous ne nous laisserons pas intimider !
Non à la haine, la suspicion et le racisme : ne nous laissons pas diviser !
C’est l’horreur qui s’est produite à Nice ce jeudi 14 juillet. Celui qui conduisait le poids lourd a voulu faire le plus de morts possible, à l’aveugle, frappant une nouvelle fois des innocents en percutant le maximum de personnes sur la promenade des Anglais après le feu d’artifice. Nous condamnons ces attentats et cette lâcheté aveugle. Ce sont nos frères et nos sœurs, travailleurs en congés, touristes, étrangers, jeunes, chômeurs, parents, retraités, par delà les origines, les cultures… qui sont morts.
Déclaration de la Gauche Révolutionnaire (à télécharger en format PDF ici)
Commandité ou non ? Quel profil psychologique de l’homme qui conduisait le camion ? Nous n’en savons encore rien, mais cela provoque les mêmes sentiments : tristesse et colère. Que ce soit un individu isolé, ou Daesh ou un quelconque autre groupe qui revendique l’attentat, il faut de toute façon souligner que les méthodes utilisées sont les mêmes que celles de groupes fascistes, des dictatures, ou des armées d’occupation. Éliminer de sang froid des gens sans défense révèle une idéologie d’extrême droite, que ce soit sous un prétexte soi-disant religieux ou autre.
Rien ne peut justifier ces attentats aveugles et barbares à Nice, ni ceux à Bagdad la semaine dernière où 292 personnes ont péri, ni celui d’Istanbul le 29 juin dernier… Les groupes comme Daesh ou ceux qui s’en revendiquent sont incapables de gagner un soutien dans une quelconque couche de la population. Ni ici, et certainement pas parmi les musulmans, ni ailleurs non plus. Et que ces barbares ne nous fassent pas croire qu’ils combattent les guerres menées par la France ou les États-Unis. En réalité, à travers le monde entier ce sont des mercenaires, des mafieux qui dirigent ces groupes et s’en prennent aux peuples, que ça soit en France, en Belgique, en Irak, en Libye ou au Nigeria… Leurs méthodes visent par ailleurs à empêcher qu’une opposition quelconque ne s’organise face aux régimes brutaux et moyen-âgeux qu’ils tentent de mettre en place. Et si les morts civiles dues aux attentats peuvent provoquer le désespoir, c’est aussi le cas des morts civiles dues aux bombes des pays impérialistes. Les politiques de terreur ne font que renforcer les classes dominantes en installant un climat de peur, de haine et de soupçons.
L’état d’urgence, c’est toujours non !
La tristesse et la colère qui succèdent à de telles atrocités sont utilisées une fois encore par le gouvernement et les différents partis au service des capitalistes pour tenter de nous diviser. Ni la prolongation de l’état d’urgence, ni la mobilisation des 50 000 réservistes ne pourront assurer notre sécurité. L’état d’urgence n’a jamais été un moyen d’empêcher des actes terroristes. Il a été mis en place en novembre 2015, il est prolongé pour trois mois désormais. Pourtant il n’a pas permis d’empêcher la mort de 84 personnes de plus hier. L’état d’urgence n’est pas une solution pour être réellement en sécurité.
C’est par contre une véritable arme… qui a permis à Valls et Hollande dès décembre dernier de tenter de freiner les mobilisations, d’abord autour de la COP 21 puis les mobilisations sociales massives contre la loi Travail en essayant d’interdire les manifestations de celles et ceux qui luttent contre leur politique.
Nous refusons d’accepter ce que veulent nous imposer ceux qui commettent ces attentats, c’est à dire diffuser un sentiment de peur. La terreur est une arme politique qui vise à empêcher les travailleurs de s’unir, à imposer l’inaction par la peur, à renforcer le racisme : on ne se laissera pas intimider, on ne se laissera pas diviser !
Unité des travailleurs et des jeunes contre la barbarie et le racisme
Nous refusons aussi de laisser notre sécurité aux mains du gouvernement Valls-Hollande ou des politiciens de droite ou du FN. Leur politique, c’est d’imposer une véritable contre révolution sociale, l’insécurité sociale permanente comme la loi travail en est l’exemple. Ils précarisent nos vies avec des salaires minables, la précarité et le chômage. C’est ça le véritable terreau pour toutes les idées réactionnaires et violentes, quelles qu’elles soient, qui se nourrissent de la pauvreté et de l’absence de perspectives d’avenir dans le système capitaliste.
D’ailleurs ceux qui ont osé comparer les manifestants contre la loi Travail, les syndicalistes à des terroristes seraient bien avisés de présenter leurs excuses aujourd’hui. En effet, il n’y a aucun gouvernement ou aucun groupe terroriste qui soit plus fort que l’unité, dans la lutte de masse, des travailleurs et des jeunes. Quand nous étions un million dans la rue, les 31 mars et 14 juin derniers, unis et en lutte contre toute la politique d’un gouvernement qui s’en prend aux droits de tous les travailleurs en France, là, nous étions forts. Se battre ensemble c’est le seul moyen pour ne pas laisser sombrer les gens dans le désespoir. C’est comme cela que nous pourrons combattre les racines du terrorisme, de la division et du racisme.
Pour combattre réellement le terrorisme et la haine, il faut s’unir tous ensemble et lutter contre les politiques qui les alimentent. C’est en luttant contre le capitalisme, et son système où toute la société doit tourner pour les profits d’une poignée sur le dos de la majorité, que nous pourrons éradiquer les sources de la barbarie et assurer ainsi un avenir sûr et décent à chacun. Une autre société est possible et nécessaire, le socialisme.
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Attentat à l’aéroport Atatürk. Non à la guerre et au terrorisme! Oui à l'unité et à la solidarité des travailleurs!
Une attaque terroriste, présumément commise par l’État islamique (Daesh) a tué au moins 43 personnes et blessé 239 autres à l’aéroport Atatürk d’Istanbul le 28 juin dernier. Trois kamikazes ont ouvert le feu sur des passagers et le personnel de sécurité à l’aide de fusils automatiques avant de se faire sauter au contrôle de sécurité à l’entrée de l’aéroport. Le modus operandi et le moment choisi pour cette attaque, alors que Daesh est confronté à d’importants revers militaires dans la région, suggère que l’infâme organisation djihadiste est bel et bien derrière ce nouveau bain de sang terroriste. Elle cherche à afficher au grand jour sa capacité destructrice opérationnelle.
Par Ahmet Küçük, Sosyalist Alternatif (section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’Etat turc)
L’aéroport Atatürk d’Istanbul dispose de normes de sécurité relativement élevées en comparaison des aéroports européens. Des contrôles de sécurité sont également effectués à son entrée. Ces mesures ne peuvent toutefois assurer qu’il s’agisse d’un îlot de sécurité vis-à-vis du terrorisme. Cette récente attaque illustre les limites d’une approche exclusivement basée sur le renforcement de l’appareil de sécurité en négligeant de traiter les causes sous-jacentes du terrorisme. La manière de lutter contre le terrorisme est devenue une question de la plus haute importance dans un pays secoué par 10 attentats terroristes commis contre des civils au cours de ces 11 derniers mois et qui ont causé plus de 250 décès parmi les civils.
Sosyalist Alternatif (CIO-Turquie) s’oppose totalement aux attaques terroristes à l’encontre de la population civile de même qu’à l’idéologie de l’organisation qui les opère. Chacune de ces attaques a été utilisée comme excuse pour s’en prendre aux droits démocratiques et renforcer les pouvoirs du président Erdo?an et de la machine d’Etat. Après l’attaque de ce 28 juin, le gouvernement a temporairement bloqué les médias sociaux, tout comme ce fut le cas après chaque incident, et tous les reportages ont été censurés ou interdits.
Il est particulièrement important d’examiner et de combattre l’atmosphère politique qui a créé le terrain pour de telles attaques terroristes. Le gouvernement turc dirigé par l’AKP a déclaré un jour de deuil national après ‘attentat de l’aéroport. Il s’agit d’hypocrisie pure et simple. Les attaques de Daesh contre des cibles turques font penser à un chien qui mord la main qui l’a nourri. L’AKP (le Parti de la Justice et du Développement) a soutenu les rebelles armés de l’opposition soi-disant «modérée» en Syrie des années durant. En pratique, la Turquie est devenue une «autoroute djihadiste» et une zone d’appui pour Daesh derrière les lignes de front. Ironie du sort, l’aéroport Atatürk d’Istanbul est un aéroport par lequel un nombre considérable de combattants djihadistes et de recrues étrangères de Daesh ont transité dans le cadre de leur voyage vers le soi-disant Califat de l’Etat islamique. Ce n’est que récemment que les mesures ont été renforcées pour empêcher ce flux de djihadistes, probablement l’une des raisons pour lesquelles Daesh a commencé à se retourner contre l’Etat turc. Mais c’est majoritairement la population ordinaire qui paie le prix de ce jeu cynique.
Ces deux dernières années, les groupes terroristes islamistes radicaux ont développé un réseau de cellules terroristes dans toute la Turquie. L’instabilité causée par les guerres en Irak et en Syrie ainsi que l’approvisionnement en armes de ces pays par les puissances impérialistes et régionales ont augmenté les possibilités d’accès aux armes lourdes et automatiques de même qu’aux explosifs dans toute la région. La répression du gouvernement AKP contre ses opposants politiques, y compris contre le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique du peuple), ainsi que la destruction des villes kurdes et le massacre de civils sous le prétexte «d’opérations militaires contre le PKK» nourrit l’instabilité politique et la polarisation croissante dans la société. Cela crée un terrain plus fertile pour le terrorisme.
La croissance du terrorisme à laquelle nous assistons en Turquie est pour une grande part un choc de retour pour la politique du gouvernement turc. Il est évident que l’on ne peut accorder aucune confiance à un gouvernement lui-même responsable de la terreur d’Etat pour prendre en main nos inquiétudes concernant la sécurité. Pour commencer, une enquête indépendante doit être menée au sujet des événements du 28 juin, avec l’implication des syndicats et des représentants des travailleurs de l’aéroport.
Mais, plus fondamentalement, nous avons besoin d’un changement fondamental politique et économique en Turquie. Cela ne viendra pas du sommet de la société. Le mouvement syndical, le HDP et la gauche ont besoin de se rassembler et de mobiliser en masse les travailleurs et la jeunesse contre la terreur et les dévastations militaires de l’Etat contre les Kurdes ainsi que pour la justice sociale et les droits politiques. Cette lutte permettrait de développer les forces d’une alternative politique indépendante pour la classe ouvrière, une alternative socialiste, en liaisons avec la défense de la transformation socialiste de la société à travers le Moyen-Orient.
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From Brussels with love… Hommage aux victimes de la tuerie d'Orlando
Un millier de personnes environ se sont réunies hier soir à la Bourse, à Bruxelles, pour participer à une veillée de solidarité à la suite de l’attentat homophobe qui a eu lieu à Orlando, en Floride. On trouvait bien entendu nombre de drapeaux arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBTQI particulièrement choquée après ce tragique événement. L’homophobie sévit toujours, la lutte pour l’égalité reste donc toujours à l’agenda. Le PSL était présent à ce rassemblement avec un tract spécifique : “Stop à l’homophobie, au fanatisme et au racisme.”Photos de Jan (Louvain)
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La droite menace notre sécurité
Sécurité. Les politiciens de droite ne parlent plus que de ça. Au nom de la sécurité, nous devons nous résigner à la présence permanente de militaires dans nos rues, à entendre un discours raciste de plus en plus rance et à subir les effets de toute une série de mesures antisociales. Mais, en réalité, la sécurité de chacun est affaiblie. Depuis les attentats du 22 mars, la ‘‘guerre contre le terrorisme’’ a connu une sérieuse accélération. Mais cette guerre vise de plus en plus ouvertement le monde du travail.Par Jarmo (Anvers)
Zaventem : attentats et privatisation
La démission rocambolesque de la ministre de la Mobilité Jacqueline Galant (MR) est à l’image de la manière dont notre sécurité a été traitée cette dernière décennie. Le laxisme était de mise.
L’incompétence de cette ministre a beau avoir été démontrée à plusieurs reprises depuis les débuts du gouvernement de droite, elle n’est pas seule à devoir assumer une part de responsabilité dans les événements. Des rapports de la Commission européenne de juillet 2011 et avril 2015 ont émis des critiques dévastatrices concernant les procédures de sécurité à Brussels Airport. Malgré le ton urgent de ces recommandations, le gouvernement les a ignorées.
Après les attentats de Paris, le gouvernement a consacré 400 millions d’euros à de nouvelles mesures de sécurité. Jacqueline Galant voulait en consacrer 25 à Belgocontrol (qui gère le trafic aérien), un service qui n’a rien à voir avec la sécurité. Pourtant, le 15 décembre 2014, près d’un an plus tôt, le président du SPF Mobilité Laurent Ledoux avait envoyé un mail au cabinet de la ministre qui faisait état de divers graves manquements concernant la sûreté aérienne. Il confirme aujourd’hui : ‘‘nous avons 6 inspecteurs de sûreté et c’est manifestement trop peu pour assurer l’ensemble de nos missions dans les six aéroports du pays.’’(1)
Sur le site dewereldmorgen.be, on a pu lire l’histoire de Y., un étudiant anversois qui a pu travailler comme étudiant à la compagnie de sécurité G4S à l’aéroport par le biais de l’agence d’intérim Actief. On lui a donné accès à presque toutes les parties de l’aéroport et il s’est retrouvé en partie responsable de la vérification des bagages. Quelques semaines plus tard, on lui a dit de ne pas revenir parce que la direction de G4S n’avait pas confiance en lui. Tout cela est arrivé sans examen préalable et sans le moindre type de d’enquête. Supposons que Y. ait effectivement été un terroriste, il aurait disposé de plusieurs semaines pour préparer un attentat. Son badge lui donnait même accès aux avions.
Tout cela s’explique sans difficulté : la sécurité a été sacrifiée pour la flexibilité du travail. Le recours de plus en plus systématique aux contrats temporaires rend impossible de passer par le processus officiel de cinq semaines qui conduit à l’obtention d’un badge. Dans un aéroport privatisé, la sécurité n’est pas une priorité, seul compte le degré d’exploitation du personnel.BAC (Brussels Airport Company), la société privée qui exploite l’aéroport depuis sa privatisation en 2004, n’a aucune incitation économique pour accroitre la sécurité des passagers et du personnel. Elle préfère faire appel à des travailleurs sous contrats temporaires, flexibles et précaires plutôt qu’à un personnel formé aux bonnes conditions de travail et qui a été soumis à une enquête. Plus de mesures de sécurité, cela exige plus de temps, ce qui est une pression inacceptable sur les possibilités de shopping dans la zone duty-free de l’aéroport ! La BAC retire une partie de ses bénéfices de cette zone franche.
Jacqueline Galant a finalement démissionné et nous nous en réjouissons. Mais elle n’était qu’au mauvais endroit au mauvais moment. Les gouvernements néolibéraux de cette dernière décennie sont responsables de l’assouplissement des procédures de sécurité. L’actuel ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) n’est pas non plus en mesure de s’en laver les mains.
Discours raciste
Jan Jambon n’a que le terme de ‘‘sécurité’’ en bouche mais il refuse de voir la réalité en face. Il préfère répéter des déclarations choquantes et adopter un discours raciste. Cette idée qu’une ‘‘portion significative’’ de la communauté musulmane avait dansé à la nouvelles des attentats du 22 mars s’est d’ailleurs révélée sans le moindre fondement. Mais Jambon a insisté pour affirmer que le véritable problème, c’était ça. Il tente de faire reporter la responsabilité de la situation sur certains individus plutôt que sur la politique menée. Cette rhétorique est pratique pour semer la division parmi la population et susciter une culture de peur et de méfiance tout en masquant les véritables responsables du problème : les patrons des entreprises privées et leurs larbins politiques.
A cette fin, aucun moyen ne doit être négligé, notamment la répétition des mensonges les plus crus. Cependant, des études montrent que seuls 0,3% des musulmans de Molenbeek ont une certaine compréhension pour des groupes terroristes comme l’Etat Islamique. Les musulmans représentent le plus grand groupe de victimes de la terreur islamiste à travers le monde, il est logique qu’elle ne dispose pas de soutien dans ces communautés.
Quelques individus en proie au fondamentalisme religieux
L’infime soutien dont dispose un groupe comme l’Etat Islamique se trouve parmi les couches les plus discriminées et opprimées de la population. Ce sont des jeunes qui grandissent dans l’une des communes les plus pauvres de Belgique, au revenu moyen de 9.000 euros par an, avec souvent derrière eux une vie rythmée par la petite délinquance et le vol. Il est frappant de constater que les combattants qui partent en Syrie se recrutent dans ces couches. Leur frustration et leur haine aveugle contre la société ne provient pas d’un verset coranique mais d’une vie de demi-occasions manquées et de criminalité à moitié forcée.
Il va sans dire que la participation belge aux bombardements des diverses populations au Moyen-Orient joue le rôle de l’huile sur le feu. Les foyers de violence dans cette région sont alimentés par les interventions militaires occidentales successives. Seule la résistance unitaire de toutes les victimes du terrorisme et de la politique néolibérale peut livrer la perspective d’une amélioration.
La sécurité est trop importante pour être laissée aux mains des néolibéraux
Ceux qui parlent le plus de sécurité sont fréquemment ceux qui en font le moins une priorité. C’est la conclusion à tirer de la situation qui prévaut à l’aéroport de Bruxelles et des conséquences de la privatisation. Le discours de la droite qui accuse des individus et une culture spécifique créent un environnement encore plus dangereux.
Nous devons renforcer la résistance à la base de la société, contre les mesures répressives auxquelles nous faisons face aujourd’hui mais aussi contre les politiques néolibérales qui sous-tendent le malaise actuel.
Seule une telle résistance peut offrir une perspective pour une autre société où la sécurité serait plus importante que la soif de profits.
(1) RTBF info, Le chef du SPF Mobilité à propos de la ministre Galant: “Si on continue comme ça, on va dans le mur”, 13 avril 2016
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Grande manifestation contre la terreur et la haine
En raison de l’interdiction de la grande manifestation initialement prévue immédiatement après les attentats du 22 mars, une grande mobilisation nationale suivant ces terribles événements a manqué en Belgique. Heureusement, divers hommages locaux ont eu lieu et ont permis au débat public de ne pas être complètement laissé aux politiciens de l’establishment. Ceux-là tentent par tous les moyens de dissimuler l’échec de leur politique de sécurité en proposant encore plus de ces mêmes mesures.Près d’un mois après les attentats de Bruxelles, cette manifestation de ce dimanche a été l’occasion de démontrer que le rejet de la terreur et de la haine était encore grand. La perspective des 15.000 participants avait circulé peu de temps avant l’événement, un chiffre ambitieux. Les médias ont concentré énormément d’attention au fait que la participation a finalement été moindre. Il semblait visiblement moins important de faire remarquer qu’il y avait tout de même encore beaucoup de monde.
Le gouvernement avait émis l’idée d’organiser lui-même quelque chose. Cela avait été le cas en France, et de nombreux chefs d’Etat avaient pu parader devant les caméras. Mais les critiques qui fusent en nombre croissant sur la politique de sécurité du gouvernement – pensons à Zaventem – a rendu difficile de procéder de la sorte et l’interdiction de la grande manifestation de fin mars a pris fin. Mais le momentum était passé. Quelques politiciens établis avaient toutefois tenu à se faire voir en bonne place ce dimanche pour tenter de récupérer l’événement. Leur politique antisociale fait toutefois partie du problème. Elle contribue au développement d’un désert social par lequel toutes sortes de groupes réactionnaires, dont Daesh, peuvent trouver une petite entrée.
Les participants à la manifestation étaient issus d’horizons très diversifiés, avec notamment un grand groupe issu de Molenbeek. Nous voyons mal comment le ministre Kris Peeters pourrait dire des ses habitants, parmi les plus pauvres du pays, qu’ils vivent au-delà de leurs moyens, pour reprendre sa justifications des nouvelles mesures budgétaires antisociales. La manifestation a grandi au fur-et-à mesure qu’elle avançait sur son parcours pour finalement atteindre les 10.000 participants aux dires des organisateurs.
Nous avons pu constater une grande ouverture pour notre manière d’aborder les causes du terrorisme et les mesures nécessaires pour y faire face. Nos affiches «Contre le terrorisme et la haine: la solidarité» ont été prises de nos mains avec empressement pour une contribution de soutien. Nos militants ont également vendu 76 exemplaires de notre journal Lutte Socialiste avec notre supplément spécial portant sur les attentats de Bruxelles. De nombreux manifestants ont précisé qu’ils seraient présents la semaine prochaine pour la manifestation contre l’achat de nouveaux avions de chasse par la Belgique. C’est très important. La participation belge aux interventions en Syrie ne renforcera pas la sécurité, ni en Syrie, ni ici. Nous avons aussi beaucoup discuté de la politique d’austérité du gouvernement de droite qui nous condamne à un désert social tandis que les amateurs des curiosités fiscales de Panama sont laissés tranquilles.
Le gouvernement a cherché par tous les moyens à récupérer l’événement ou à calmer les critiques, en promettant une aide financière à une délégation de proches des victimes ou en réunissant des représentants de différentes religions. Cela rappelle le Mouvement Blanc de 1996. Seul le roi manquait à l’appel cette fois-ci. Mais nous avons pu constater parmi les manifestants que la colère contre la faillite de la politique dominante restait de mise. Le gouvernement n’a pas réussi à restaurer cette idée de «l’unité nationale» autour de lui. Il se distingue par un échec général dans tous les domaines.
A la suite de cette manifestation contre la terreur et la haine suivent les actions syndicales contre l’austérité, ce mardi et ce mercredi déjà. Il nous faut un deuxième plan d’action pour dégager par la grève ce gouvernement et toute la politique d’austérité.
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De Lahore à Bruxelles : des points communs manifestes (ainsi que des différences)
Le dimanche 27 mars a eu lieu un attentat effroyable dans la ville Pakistanaise de Lahore, avec au total plus de 70 morts. Cette attaque est l’œuvre d’une organisation qui depuis peu est à nouveau reliée aux Talibans (elle était précédemment liée à l’Etat Islamique et encore avant aux Talibans). L’attaque a pris place dans la plaine de jeux d’un parc fréquenté par de nombreuses familles en ce dimanche de Pâques. On peut relever quelques similarités frappantes entre cet attentat et ceux de Bruxelles.- 1. Une solidarité massive
Une énorme solidarité a émergé au sein de la population suite aux attentats de Bruxelles. Les secouristes ont donné le meilleur d’eux-mêmes et même plus, les chauffeurs se sont mis à offrir gratuitement leurs services, partout les gens exprimaient leur désir d’aider et de se rendre utile. On a pu voir grandir un profond sentiment d’entraide.
La même chose s’est produite au Pakistan, avec des gens qui faisaient la queue pour donner leur sang aux victimes. Là aussi les chauffeurs de taxis offraient gratuitement leurs services à qui voulait donner du sang. Le fait que, selon les auteurs, l’attaque visait uniquement la minorité chrétienne du pays n’est pas acceptée par une large couche de la population, pour qui la plaine de jeux était avant tout un endroit de rencontre populaire. Les victimes étaient des gens normaux issus de différents milieux et la solidarité qui en a découlé est remarquable. C’est parfois à la suite des pires évènements que remonte ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. C’est ce qu’on a pu observer à Bruxelles ainsi qu’à Lahore.
- 2. Des erreurs commises par les dirigeants
Les autorités belges savaient-elles où se trouvait Abdeslam ? Ce terroriste avait-il réellement pu revenir de Turquie sans avoir été l’objet d’un suivi ? Ici le gouvernement n’est pas parvenu à se présenter comme une grande force « d’unité nationale ». Peut-être parce que les bévues commises étaient trop importantes. On n’a cessé de se renvoyer la responsabilité : oui, c’est quand même toujours la faute de quelqu’un d’autre.
Au Pakistan, on avait ignoré les avertissements de sécurité au sujet des attentats-suicide. Les alentours du parc étaient à peine protégés. Là aussi la responsabilité à ce sujet fut rejetée sur d’autres. L’armée a profité de cette occasion pour se mettre en avant comme un « facteur puissant » capable d’attraper plus de 200 personnes supposées être des militants talibans suite aux attentats. Mais ce qui n’est pas dit c’est que les Talibans au Pakistan (ou en Afghanistan) n’auraient jamais eu une position si puissante s’ils n’avaient pas reçu l’appui indirect des chefs de l’armée. Le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif était déjà surnommé de manière méprisante « l’administration de la ville d’Islamabad », signifiant qu’il n’avait de contrôle réel qu’autour de la capitale. Ce sentiment s’est encore renforcé depuis les attentats.
- 3. Les hooligans ont reçus le champ libre
Autre similitude remarquable:au moment où les gens ordinaires sont choqués, des hooligans disposent du champ libre pour effectuer des actions parmi les plus improbables. A Bruxelles, un hommage a été perturbé à la Bourse tandis que des milliers de fondamentalistes ont mené une action à Islamabad qui rappelle celle des hooligans (vandalisme inclus) sans que le gouvernement ne s’y oppose. Tous les responsables se sont ensuite rejeté la faute les uns sur les autres. Cela porte encore plus atteinte à l’autorité du gouvernement, “le gouvernement de la ville d’Islamabad” n’a même pas Islamabad sous contrôle.
- 4. La discussion en cours: que pouvoir faire ?
Avec toutes les discussions autour de la responsabilité militaire et politique, le nœud du problème n’a pas non plus été abordé au Pakistan : Comment est-ce possible que des jeunes puissent se radicaliser à ce point et aller jusqu’à se faire exploser ? D’où viennent ces groupes tels que les Talibans ou l’Etat Islamique et comment parviennent-ils à toucher une couche déterminée de personnes qui finiront par commettre des crimes effroyables ? Un dicton en Pashto dit (traduction libre) : « Lorsque le four est chaud, n’importe qui peut y faire cuire son pain ». Autrement dit : il faut se pencher sur les conditions matérielles et sociales dans lesquelles le terrorisme se développe et parvient à toucher une certaine couche de la population. Mais on a l’habitude de se taire à ce sujet.
Différences
Il y a bien sûr de grosses différences entre Bruxelles et Lahore. La population pakistanaise a malheureusement l’habitude des attentats. Il y avait eu un certain retour en arrière ces derniers mois mais des attentats encore plus graves ont eu lieu dans une école de Peshawar et plus tôt sur la communauté chrétienne de Lahore. Il y avait aussi eu l’occupation de l’aéroport de Karachi.
La violence sectaire sévit au Pakistan, avec des groupes réactionnaires qui reçoivent depuis de nombreuses années le soutien de certaines parties de l’establishment. L’interprétation de cette violence est différente de ce que nous connaissons ici. Ainsi, la raison de la protestation des fondamentalistes à Islamabad était la condamnation de l’assassin du gouverneur de Pendjab, dont la mort s’inscrivait dans le cadre d’une loi sur le blasphème et était donc justifiée aux yeux de l’auteur du crime.
Les conditions sociales au Pakistan y sont bien plus déplorables, il y existe une grande pauvreté. Le mouvement des travailleurs n’a pas pu s’y imposer comme une force nationale au moyen d’une grande mobilisation, celui-ci ne s’est jamais réellement remis de la dictature des années 80’ ni de la politique néolibérale qui a suivi à partir des années 90’.
En conclusion, le point commun le plus saisissant entre ces deux pays est l’immense solidarité qui a émergé au sein de la population pendant que les pyromanes que sont les dirigeants continuent à jeter de l’huile sur le feu et n’ont toujours pas de réponses à donner face à ce four brûlant dans lequel des réactionnaires de toutes sortes peuvent y faire cuire leur pain.
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Contre le terrorisme et la haine: que faire?
Après les terribles attentats de Bruxelles, chacun s’interroge et s’inquiète. Ne laissons pas cette discussion aux politiciens et médias traditionnels. Leur approche repose sur la répression, l’islamophobie, la fermeture des frontières et la guerre. Cette logique est vouée à l’échec. Et, comme toujours, les intérêts de la majorité de la population ne comptent pas.Version PDF en A5 – PSL // Version PDF en A5 – EGA // Version PDF en A3 – EGA // Version PDF en A3 – PSL
La meilleure manière d’isoler les terroristes et de combattre les conditions qui leurs permettent de disposer d’un soutien, c’est de lutter ensemble pour de meilleures conditions de vie pour tous. Parler de sécurité tout en appliquant une politique d’austérité qui transforme notre pays en cimetière social, c’est de la poudre aux yeux! La jeunesse et le mouvement des travailleurs doivent prendre l’initiative ! L’élite au sommet de la société planque les richesses que nous produisons par notre travail au Luxembourg, en Suisse ou, comme cela a été récemment dévoilé, au Panama. Nous n’avons rien à attendre d’elle.
Opposons l’unité et la solidarité à la politique de diviser pour régner. Luttons contre la haine et le terrorisme, mais aussi contre les autorités et la politique qui leur permettent de se développer.
- Posez cette affichette bien en vue à votre fenêtre, à votre voiture,…
- Aux écoles et universités: A Gand, des étudiants du secondaire se sont réunis pour faire des selfies avec cette affichette et ensuite discuter ensemble. Pourquoi ne pas reproduire cet exemple?
- Au boulot: Peut-être avez-vous connu des assemblées du personnel au cours du plan d’action de l’automne 2014 contre le gouvernement Michel ? Pourquoi ne pas en organiser à nouveau, ou commencer à installer cette tradition, pour discuter de la lutte contre le terrorisme, le racisme, l’austérité et la guerre?Discutez l’idée de meetings locaux, d’une manifestation nationale massive et de la formation de délégations pour la paix aux activités du 1er mai comme premiers pas pour un mouvement contre la terreur, la haine, la pauvreté et la guerre.
DI 24/04 :: MANIFESTATION “PAS D’AVIONS DE CHASSE” :: 14H00 :: GARE DE BRUXELLES-CENTRALE
DI 17/04 :: MARCHE CONTRE LA TERREUR ET LA PEUR :: 14H00 :: BRUXELLESLes discriminations et les pénuries sociales sont des facteurs importants dans la radicalisation d’une petite minorité de jeunes qui deviennent les proies de l’Etat Islamique et d’autres groupes réactionnaires. Mais aussi l’impérialisme et la politique de guerre des puissances capitalistes ainsi que leur soutien séculaire aux dictatures, notamment au Moyen-Orient.
Nous luttons non seulement contre l’austérité mais aussi contre la participation belge à la guerre en Syrie. Il nous faut un mouvement de masse pour une autre société !
Mobilisons massivement pour cette manifestation dans les quartiers et aux écoles et universités !
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Il nous faut une autre société !
Un monde sûr. C’est l’un de ces besoins fondamentaux de l’être humain qui ne peut visiblement être garanti dans notre société. Jusqu’ici, les formes les plus brutales de violence, la guerre et le terrorisme, sévissaient au loin. Cela a changé. Comme le médecin Marc Van Ranst l’a déclaré dans le quotidien De Morgen: ‘‘Il est illusoire de penser qu’il est possible de mener la guerre avec des F-16 à des milliers de kilomètres d’ici et espérer que cette même guerre ne glisse jusqu’ici. En semant des bombes au Moyen-Orient, il faut s’attendre à des attaques sur le front intérieur. On n’obtient pas la paix en jetant de plus en plus de bombes.’’Par Bart Vandersteene, article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF
Parions que la réponse des politiciens classiques sera un cocktail de mesures visant à renforcer l’armée, la police et l’Etat sécuritaire. Une grande partie de la population estime qu’il s’agit de la réponse la plus logique. Mais le déploiement de centaines de soldats dans les rues, les aéroports et les gares s’est révélé impuissant contre la menace terroriste.
L’opposition aux mesures sécuritaires est considéré comme naïve ou laxiste. Guy Tegenbos, rédacteur en chef du quotidien flamand De Standard, s’est lancé dans le débat le 23 mars déjà : ‘‘Les détecteurs de métaux et autres mesures de ce type sont monnaies courantes à l’étranger, mais on les a appliquées ici du bout des lèvres. (…) Certains considéraient que déployer des soldats visait juste à épater la galerie.’’ Résister à la militarisation de la société, cela signifierait de ne pas prendre au sérieux la sécurité.
C’est tout l’inverse. La politique du ‘‘Law and Order’’ a déjà été appliquée aux États-Unis. C’est un échec. Ce pays comprend le pourcentage de population incarcérée le plus élevé au monde. Alors qu’il représente 5% de la population mondiale, il contient 25% de la population carcérale. Le budget du système pénitentiaire représente l’équivalent de celui de l’enseignement supérieur. Toutes sortes de délits mineurs, même tenir un joint, entrainent l’emprisonnement. Et un casier judiciaire est un énorme fardeau pour l’avenir.
Dans une telle société, le rôle de la police est de plus en plus répressif. Ici aussi, son rôle n’est plus sa fonction sociale (à l’image des agents de quartier) mais de plus en plus la répression. A Anvers, un grand bâtiment a été construit afin de rassembler les divers services de police en réalisant des économies d’échelle, mais aussi pour transférer du personnel des commissariats de quartier vers plusieurs unités d’intervention. Des bureaux et services de quartier à la fonction préventive et sociale ont été sacrifiés pour des ‘robocops’.
Cette politique a-t-elle rendu plus sûrs les États-Unis ? Pas du tout. Est-ce que cela a stoppé le terrorisme ? Pas vraiment. Entre 2001 et 2014, 108.924 décès consécutifs au terrorisme ont eu lieu à travers le monde, dont plus de 3.000 aux États-Unis et 420 en Europe.
Un enfant afro-américain né aux États-Unis sur quatre finira un jour en prison. Le candidat de gauche aux présidentielles américaines Bernie Sanders a expliqué que la seule solution était d’assurer à la jeunesse de bons emplois et un enseignement de qualité. Les problèmes sociaux nécessitent des réponses sociales. Un programme massif d’investissements publics dans les écoles, les logements sociaux,… permettrait de combler les différentes pénuries sociales tout en créant des milliers d’emplois. Cela donnerait une perspective d’avenir à chacun.
Seul un contrôle démocratique sur la police exercé par la collectivité et le mouvement des travailleurs peut assurer que la police soit utilisée efficacement, en fonction des intérêts de la majorité de la population.
Cela exige de rompre avec le système capitaliste dans lequel la soif de profits d’une infime élite de super-riches cause la guerre, le terrorisme, les catastrophes environnementales, la crise des réfugiés, etc. Nous défendons la construction d’un système reposant sur le contrôle démocratique et la propriété publique des moyens de production afin qu’ils soient utilisés dans l’intérêt de la majorité de la population.
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Notre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !
- Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
- Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
- Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)
13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO
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Contre le racisme et le terrorisme: l’unité des travailleurs et de la jeunesse !
L’amalgame entre Islam et terrorisme n’a pas traîné. Quelques heures à peine après les attentats de Bruxelles, un groupe d’extrême droite espagnol a lancé des cocktails Molotov en direction d’une mosquée de Madrid tout en déployant une banderole ayant pour message : ‘‘Aujourd’hui Bruxelles, demain Madrid ?’’ Le jour-même des attentats de Bruxelles, le Vlaams Belang a publié une image avec pour slogan ‘‘Fermez les frontières’’ partagée 63.000 fois sur Facebook en 4 jours. Le fait que les terroristes ne venaient pas de l’étranger n’était visiblement pas un argument. Le 27 mars, des fauteurs de trouble d’extrême droite ont entrainé d’autres supporters de foot dans une marche vers l’hommage aux victimes à la Bourse. Un appel a été lancé par ‘‘Génération Identitaire’’ pour manifester à Molenbeek le 2 avril. Ce sont des avertissements à prendre au sérieux.
Par Nicolas Croes, article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF
L’extrême droite essaye de profiter de la crise des réfugiés et de la menace terroriste pour trouver un plus large écho, sans pointer les véritables responsables. Si le mouvement des travailleurs ne s’y attaque pas en organisant des discussions et des actions contre le terrorisme et la haine, alors l’espace pour le racisme continuera de croitre.
Sans réponse de ce côté-là, d’autres saisiront l’occasion. Comme le bourgmestre de Knokke qui exigeait la création d’un ‘‘Guantanamo belge’’ pour les migrants. Comme les médias, à l’exemple des ‘unes’ des quotidiens de Sudpresse (La Capitale, La Meuse,…) avec pour titre ‘‘Invasion de migrants – la côte belge menacée’’.
Jamais nous n’avons produits autant de richesses ni disposé d’autant de possibilités technologiques. Mais cela ne sert pas à donner à chacun une vie épanouissante. La concentration de richesses au sommet de la pyramide capitaliste plonge la base la tête sous l’eau. Qui menace qui ? Qui est responsable de la crise économique ? Du manque de logements sociaux ?
Organisons la riposte
Personne ne peut mieux que les délégations syndicales organiser les discussions et les actions, en milieu de travail et en dehors, pour assurer de ne laisser aucun espace au racisme ou à la logique sécuritaire et néolibérale des autorités.
Des assemblées générales du personnel offre l’opportunité de discuter des attentats, du contexte qui les a permis et des actions à entreprendre. En janvier, la CGSP a par exemple dénoncé le rôle joué néfaste de la privatisation de l’aéroport de Zaventem pour notre sécurité. De tels éléments ne seront défendus par personne si ce n’est le mouvement organisé des travailleurs.
La gauche et les syndicats doivent être présents en tant que tels lors des hommages aux victimes et organiser eux-mêmes des actions de solidarité et des débats collectifs. C’est la politique néolibérale en faveur des multinationales qui détruit nos conquêtes sociales et plonge la population dans la pauvreté. Si la gauche n’offre pas d’issue sous la forme de luttes collectives, à l’instar du plan d’action phénoménal de 2014 qui a culminé avec la grève générale nationale du 15 décembre, ce seront des réactionnaires de toutes sortes, fondamentalistes religieux ou racistes, qui rempliront le vide. Ce plan avait unifié les travailleurs et la jeunesse derrière un objectif commun et le gouvernement n’a pu tenir le coup qu’en raison du recul des directions syndicales.
Le mouvement des travailleurs doit réagir et mobiliser toute sa force. Dans diverses communautés immigrées, des intégristes ont profité de l’absence de la gauche dans les quartiers pauvres pour entrainer des jeunes dans de désastreux actes de désespoir. Nous devons reconquérir nos quartiers en offrant ensemble une solution par la lutte collective contre le manque de moyens dans l’enseignement, contre chômage, contre l’insalubrité dans les quartiers et contre toutes les tentatives de nous diviser, notamment par le racisme et l’islamophobie, dans le but d’assurer le règne de l’élite dominante.
Pas d’argent pour la guerre mais pour combattre la misère ! 24 avril : manifestation ‘‘Pas d’avions de chasse’’
Ce 24 avril aura lieu une manifestation nationale contre l’achat d’avions de chasse par le gouvernement belge. Alors qu’il faudrait économiser sur les budgets publics, on voit que l’Etat ne manque pas de moyens pour investir des milliards dans l’armement ! Des milliards pour la guerre, ça, il y en a, mais les victimes des interventions occidentales comme les réfugiés bénéficient de moins d’aide et les budgets sociaux sont eux aussi rabotés. Investir dans la guerre ne conduira pas à la paix, la majorité de la population ne pourra pas en bénéficier.Cette mobilisation revêt une importance accrue aujourd’hui alors que Charles Michel a annoncé que la Belgique étendrait à la Syrie ses opérations de bombardements qui prennent place en Irak. Reproduire les méthodes qui ont conduit à l’émergence de l’Etat Islamique pour le combattre est une illusion. Nous nous opposons à la guerre, à la course aux armements et aux instruments impérialistes que sont l’OTAN et les institutions européennes. C’est leur politique qui a fait du Moyen-Orient un cauchemar !
En 2003, des mobilisations antiguerre massives ont eu lieu contre la guerre en Irak, avant même que l’intervention ne commence. Des millions de personnes avaient ainsi défilé dans des centaines de villes à travers le monde le 15 février.Nous avions activement participé aux protestations sous le slogan ‘‘Résistance internationale contre les guerres du capital’’ en prenant notamment l’initiative d’organiser des rassemblements, des grèves dans les écoles et des manifestations le ‘‘Jour X’’, lors du déclenchement de l’invasion (le 20 mars). Nous avions notamment expliqué alors que cette guerre aurait pour conséquence de créer ‘‘plusieurs Saddam Hussein’’ dans le pays en le plongeant dans le chaos.
24 avril, 14 h, devant la gare de Bruxelles-Central, à l’appel de la plateforme ‘‘Pas d’avions de chasse’’.
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Notre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !
- Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
- Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
- Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)
13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO
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L’austérité étouffe non seulement notre pouvoir d'achat, mais aussi la sécurité
Alors que les secouristes faisaient tout leur possible partout où ils le pouvaient, le gouvernement était surtout préoccupé de rejeter la faute sur d’autres. Les ratés des enquêtes sur les terroristes ? L’erreur d’un policier. Quant aux tensions sociales inhérentes à la politique d’austérité antisociale, à la politique de guerre et aux discriminations, elles sont également considérées comme relevant de la responsabilité individuelle.Par Geert Cool, article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF
L’échec de la politique de droite
Le gouvernement de droite échoue à tous les niveaux. Il a d’abord été annoncé qu’une politique d’austérité déterminée ferait revenir la croissance économique. De l’austérité, il y en a effectivement eue et elle a touché le pouvoir d’achat des gens ordinaires. Les grandes entreprises et les super-riches ont encaissé les cadeaux et en ont directement redemandé. Mais la croissance économique, nous l’attendons encore. Pire : la politique d’austérité menace les possibilités de croissance. Après deux plans fédéraux de lutte contre la pauvreté, pas moins de 15,5% de la population vivent dans la pauvreté, contre 14,6% en 2008 (1.730.000 personnes environ). Jamais auparavant tant de personnes n’avaient dépendu d’un revenu d’intégration sociale (RIS). Et la croissance économique tant promise reste absente.
Le discours du gouvernement fut musclé après les attentats de Paris. Bruxelles a été paralysée par un ‘lockdown’ et le ministre Jambon voulait ‘‘nettoyer’’ Molenbeek. Il ne parlait ni de la propreté des rues, ni des conditions de vie des habitants. Non, le ministre ne voulait pas nettoyer les problèmes sociaux. Il voulait seulement jouer au dur. Il n’en reste pas grand-chose aujourd’hui. Il semble que la police connaissait déjà depuis longtemps l’adresse de la planque d’Abdeslam à Molenbeek. Quant aux militaires dans les rues, ils n’ont pas pu empêcher que des attentats soient commis. L’efficacité d’une politique se mesure à ses résultats : même en termes de sécurité, le gouvernement a échoué. Après les attentats de Bruxelles, le gouvernement Michel n’a même pas réussi à créer l’illusion d’un gouvernement fort.
La logique d’austérité frappe toutes les dépenses publiques, y compris en termes de sécurité. Il est maintenant connu que la division qui s’occupe du terrorisme ne peut pas traiter toutes les informations qu’elle reçoit. Le manque de personnel y est criant. Les informations concernant El Bakraoui et son arrestation à la frontière turco-syrienne ne sont pas parvenues aux autres services de police. Jan Jambon a essayé de faire porter la faute à un agent. Mais il s’agit de l’une des conséquences de la décision politique de réduire l’ensemble des dépenses du gouvernement, notamment suite au manque à gagner des contributions du fait que les grandes entreprises ne paient quasiment pas d’impôt.
Encore plus de ‘‘guerre contre le terrorisme’’Depuis les attentats du 11 septembre 2001, on nous a ressortis encore et encore les mêmes solutions, à grands coups de déclarations martiales concernant les pays qui devaient abriter les terroristes. Quel est le résultat de cette approche après 15 ans ? Les guerres d’Afghanistan et d’Irak n’en ont pas fini avec la menace terroriste. Des groupes tels qu’Al-Qaïda et l’Etat Islamique sont maintenant également présents au Pakistan et en Inde à l’Est et au Nigeria à l’Ouest. Les interventions occidentales en Libye et en Syrie n’ont engendré que dévastation et barbarie. Et seuls les barbares bénéficient de la barbarie. Si des groupes comme l’Etat Islamique peuvent y prospérer, c’est le fruit de l’échec de la ‘‘guerre contre le terrorisme’’.
En Belgique, les attentats ont donné lieu à des appels au renforcement des capacités répressives de l’Etat en empiétant notamment sur la vie privée parce que ‘‘celui qui n’a rien à cacher n’a rien à craindre.’’ Cela semble tout de même aussi affecter ceux qui osent remettre en question cette stratégie, pensons à Edward Snowden. Cela ne marchera pas, quel que soit le nombre de caméras pour surveiller les gens ordinaires, celui de téléphones et d’adresses mails surveillés et celui de soldats déployés dans la rue. On ne peut s’en prendre aux symptômes d’un système en crise sans toucher aux causes fondamentales.
Nous ne pouvons pas laisser notre sécurité à la droite. La soif de profits des grandes entreprises nourrit la misère et la pauvreté. La concurrence sur le marché international conduit aux guerres. Le monde est en feu, et nous avons besoin de pompiers, pas de pyromanes. Le mouvement des travailleurs doit défendre son propre programme et entrer en action.
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Notre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !
- Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
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