Tag: Terrorisme

  • L'extrême droite perturbe l'hommage aux victimes sous escorte policière

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    Quelle honte! Il n’y a pas d’autres mots pour exprimer ce qui est arrivé ce 27 mars à la Bourse à Bruxelles. Un hommage calme et digne en présence notamment de proches des victimes des attentats terroristes a été perturbé par un groupe de fauteurs de troubles d’extrême droite escortés par la police jusqu’au rassemblement!

    A la Bourse, ils ont été accueillis par des huées et beaucoup d’incrédulité. Pour s’y rendre, il faut passer divers contrôles. Comment un tel groupe de hooligans a-t-il pu passer ? Il est plus tard apparu qu’ils s’étaient réunis à Vilvoorde et qu’ils avaient été escortés à la gare par la police. A Bruxelles, ils ont attaqué un magasin de nuit et, selon les propos d’un porte-parole de la police, ont effectué le salut fasciste. Il a pourtant été décidé de les laisser simplement se rendre à la Bourse. Une fois de plus, la police et les politiciens se rejettent la faute. Faut-il compter sur eux pour stopper le terrorisme? Qui contrôle la police?

    Initialement devait se dérouler une marche contre la peur, mais le gouvernement avait appelé à ce qu’elle soit annulée. La présence à la Bourse était donc limitée mais comprenait tout de même, comme ces derniers jours, plusieurs centaines de personnes pour chanter, se recueillir, discuter ensemble,… Les participants étaient d’origines et horizons divers. Des enfants partageaient des biscuits. L’atmosphère était accueillante.

    hooligansvooraan-300x208Jusqu’à ce qu’un groupe de hooligans arrive sous escorte policière. Les personnes présentes ont réagi, quelque peu ahuris, et scandé des slogans antifascistes. Les participants ont été choqués, une jeune femme a ainsi eu un malaise et a dû être évacuée en ambulance. Les parents ont essayé au plus vite de quitter la foule avec leurs enfants. Les proches des victimes ont été profondément touchés dans leur deuil.

    Ces hooligans étaient clairement organisés par l’extrême droite. Nous avons ainsi reconnu un membre du bureau politique du Vlaams Belang de Gand parmi eux. Ils ont scandé des slogans haineux, notamment contre les migrants, tout en lançant des canettes de bière. Certains hooligans ont couru sur les fleurs et les bougies pour chasser les gens des escaliers de la Bourse. La police a ensuite réagi. Après avoir accompagné les hooligans jusqu’au rassemblement, elle a eu recourt à un canon à eau pour les déloger.

    Après coup, tous les politiciens ont fait part de leur indignation. Les bourgmestres de Vilvoorde et de Bruxelles, Hans Bonte et Yvan Mayeur, et le Premier ministre Charles Michel ont été très prompts à s’exprimer. Ils ont été moins vifs pour stopper l’arrivée de ces hooligans d’extrême droite alors que la police est sous leur responsabilité. A qui la faute cette fois-ci? Un seul agent de police? Les francophones? Les «singes à barbe», selon les termes du député flamand échevin N-VA d’Alost Van Overmeire? Que les participants au rassemblement à la Bourse?

    L’appel à annuler la marche est remarquable. Sous niveau d’alerte 4, il était possible de maintenir le marché de Noël au même endroit, mais il n’était pas possible d’autoriser une marche contre la peur pour exprimer collectivement son indignation et sa douleur après les attentats terroristes. Une marche de hooligans a par contre pu prendre place sous accompagnement policier pour perturber l’hommage.

    Le mouvement des travailleurs doit réagir. Nous ne pouvons pas laisser nos inquiétudes et notre colère aux mains des politiciens établis et de leurs médias. Nous devons nous organiser, avec le mouvement des travailleurs. Il est nécessaire d’organiser la discussion concernant les attentats sur les lieux de travail, y compris pour briser la confiance des hooligans d’extrême droite et ne laisser aucun espace au racisme au travail ou à l’école.

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    Omstaanders protesteren tegen het verstoren van de wake

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    Soc_tractNotre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Les secouristes rendent hommage aux victimes des attentats de Bruxelles

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    Ces derniers jours, les secouristes ont travaillé dur pour apporter de l’aide là où ils le pouvaient, des premiers soins aux tenaces efforts pour sauver des vies. Les secouristes  sont de véritables héros lors de catastrophes telles que les attaques terroristes de ce mardi. La visite rendue par les secouristes à la veillée de Bruxelles fut impressionnante et très émotionnelle.

    Alors que les secouristes travaillent encore jour et nuit pour aider les victimes, le gouvernement est engagé dans une mauvaise pièce de théâtre pour essayer de refiler la responsabilité des erreurs commises à d’autres. Nous ne pouvons pas leur faire confiance.

    Merci à PPICS pour ce reportage-photos.

    Hulpverleners bezoeken Beurs // PPICS

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    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Veillée silencieuse à Anvers

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    Les médias ont parlé de 1100 participants, ce qui est beaucoup pour une action préparée très vite et dont la promotion s’est essentiellement effectuée par les médias. La petite foule était très diversifiée devant l’Hôtel de Ville d’Anvers, des jeunes et des moins jeunes de toutes origines.

    Le PSL était également présent, notamment pour y défendre un message de solidarité contre le terrorisme et la haine. Saisissons la colère que nous ressentons pour lutter en faveur d’une meilleure société, une société qui ne laisserait aucun espace à la barbarie.

    Quelques photos de cette veillée

    Wake in Antwerpen // M.V.

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    Soc_tractNotre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Contre le terrorisme et la haine: la solidarité! Ne laissons pas notre sécurité au gouvernement et au patronat!

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    Des dizaines de morts et de blessés. Un pays en état de choc. Voilà le résultat des attentats terroristes commis à Zaventem et à Bruxelles. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux victimes, à leurs familles et à leurs proches.

    Tract du PSL –  tract en version PDF – PDF de notre affiche

    Les victimes sont des gens ordinaires. La peur est grande parmi les Bruxellois et les milliers de navetteurs. La proximité du terrorisme et son arbitraire ajoutent au trouble.

    Ces attaques barbares réfléchies pour causer le plus grand nombre de victimes et engendrer un climat de peur sont revendiquées par l’Etat Islamique, une organisation particulièrement réactionnaire et sectaire basée sur une politique de haine et de terreur, à la fois dans les zones qu’elle contrôle en Irak et en Syrie ainsi qu’ailleurs dans le monde où elle commet des attentats. Nous ne pouvons pas assez condamner cette violence. Mais cela ne suffit pas !

    La solidarité est très vive, tout comme après les attentats contre Charlie Hebdo ou ceux de novembre dernier à Paris. Les secouristes ont travaillé jusqu’à l’épuisement. Les chauffeurs de taxi ont gratuitement offert leurs services.

    Solidarité et unité des travailleurs et de la jeunesse

    Outre la colère, un climat de solidarité et d’unité a dominé durant les premiers rassemblements spontanés à la Bourse à Bruxelles, avec le refus de nous laisser diviser sur base de l’origine ou de la religion.

    L’action unitaire de la base de la société est la meilleure manière d’isoler les terroristes et de mener la lutte contre les conditions qui leurs permettent de disposer d’un soutien. Le mouvement des travailleurs doit prendre l’initiative pour davantage organiser cette unité et la combiner à des revendications spécifiques. Nous avons la responsabilité d’assurer que cette unité ne soit pas large au point d’inclure les marchands d’armes et les fauteurs de guerre ou même les responsables de cette politique d’austérité qui a rongé le tissu social.

    Contre le politique de diviser pour régner – le racisme, le salafisme,… – qui cherche à tirer profit de cette tragédie, nous défendons l’unité et la solidarité du monde du travail et des jeunes contre la haine et la terreur, mais aussi contre le racisme et les conditions sociales qui leur permettent de se développer.

    L’appel à la sécurité est justifié et mérite une réponse conséquente. Mais l’efficacité d’une politique ne se mesure pas à sa rhétorique mais aux résultats. Tout comme la démonstration de force de la police et de l’armée après les attentats de Paris, l’arrestation de Abdeslam Salah, le terroriste le plus recherché en Europe, n’a hélas pas n’a pas mis fin à la menace terroriste. La répression, les «lockdowns», etc. ne s’en sont pas pris aux racines du problème.

    Ne laissons pas notre sécurité aux mains du gouvernement et du patronat !

    Chacun s’interroge et s’inquiète. Nous ne pouvons pas laisser les politiciens traditionnels et leurs médias diriger cette discussion. Ils ont démontré que leur approche est unilatéralement basée sur la répression, l’islamophobie, la fermeture des frontières et la guerre. Comme toujours, les intérêts de la majorité de la population ne comptent pas.

    Organisons nous-même le débat sur les lieux de travail et sur les bancs des écoles et des universités. Sur les lieux de travail, il existe des structures spécifiquement mises en place pour garantir la sécurité au travail, mais aussi sur le trajet pour arriver au travail : les Comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Les représentants syndicaux peuvent jouer un rôle central dans l’organisation des discussions en milieu de travail, de sorte aussi d’assurer qu’une réponse soit élaborée par le mouvement des travailleurs.

    La sécurité est illusoire dans un cimetière social

    Chaque travailleur sait pertinemment que la sécurité en milieu de travail exige d’investir dans l’infrastructure et les conditions générales de travail pour prévenir le stress et d’autres problèmes de santé. Nos quartiers et la société ne sont pas différents.

    Quelques jours avant les attentats de Bruxelles, la sociologue Sarah Bracke a, dans les pages du quotidien flamand De Standaard (le 19/09), abordé la marginalisation et la déshumanisation systématiques de groupes de la population dans les quartiers pauvres du pays, des quartiers qui comprennent de nombreux migrants : «Et la déshumanisation porte en elle la violence. En premier instance une violence symbolique, mais qui peut rapidement devenir une violence physique.»

    Ce gouvernement mine notre sécurité en économisant sur la sécurité sociale, les conditions de travail et le pouvoir d’achat. Cela conduit à la multiplication des conflits et des tensions sociales dans la société. Les réactionnaires de tous poils – populistes, salafistes, racistes,… – y trouvent un terrain fertile. Ils veulent eux aussi étrangler notre opposition politique et syndicale collective, tout comme le gouvernement.

    Leurs guerres, nos morts

    Les discriminations et les pénuries sociale sont des facteurs importants dans le processus de radicalisation qui voit une petite minorité de jeunes devenir les proies de l’Etat Islamique et d’autres groupes réactionnaires aux méthodes telles que le terrorisme. Mais aussi l’impérialisme et la politique de guerre des puissances capitalistes ainsi que leurs soutien séculaire aux dictatures, notamment au Moyen-Orient.

    La lutte contre la politique d’austérité doit être couplée à l’opposition à la politique étrangère belge qui a renforcé la menace terroriste. D’ici l’été, le gouvernement belge devrait probablement intervenir militairement en Syrie, à l’instar de l’Irak et de l’Afghanistan. Les bombardements transforment des villes entières en ruines et font inévitablement des victimes au hasard. Cela ne va pas assurer notre sécurité ici, bien au contraire.

    En septembre, cela fera 15 ans qu’Al-Qaïda a surpris le monde entier par ses attaques aux Etats-Unis, notamment contre le World Trade Center. Il faut reconnaitre l’échec de ces 15 ans de «guerre contre le terrorisme» déclarée par Bush et qui trouvent aujourd’hui un écho dans la rhétorique du gouvernement. L’existence de l’Etat Islamique est une conséquence directe de la faillite de la guerre contre le terrorisme en Afghanistan et en Irak ainsi que du soutien à des régimes dictatoriaux au Moyen-Orient.

    Ce sont leurs guerres, celles de la soif de profits et des fauteurs de guerre locaux et internationaux. Mais les victimes sont essentiellement de notre côté, du côté des travailleurs, des pauvres, de la jeunesse,… à la fois ici et au Moyen-Orient.

    Stopper ce système par la mobilisation de masse de la jeunesse et du monde du travail

    De nombreuses initiatives vont être prises pour donner corps à la résistance contre la haine et le terrorisme. Nous les accueillerons positivement et allons activement mobiliser pour y participer. Lorsque cela sera possible et nécessaire, nous prendrons nous-mêmes l’initiative.

    La manifestation nationale du 24 avril contre l’achat d’avions de chasse et la participation belge à la guerre en Syrie devient d’autant plus importante. Nous devons saisir cette occasion pour descendre dans les rues en masse. Mobilisons-nous sur tous les lieux de travail, dans les quartiers, les écoles et les universités.

    Seule la force du mouvement des travailleurs peut stopper la politique de guerre et d’austérité du capitalisme belge. Nous appelons tous les délégués syndicaux, les délégations et les structures des syndicats à mobiliser cette force.

    L’organisation syndicale a, en Belgique, la capacité de lancer un débat de société comme personne d’autre ne le peut, en organisant par exemple partout des réunions publiques sur la manière de lutter contre le terrorisme, contre le racisme, contre l’austérité et contre la guerre. Mais elle peut aussi mettre en branle une mobilisation de masse unitaire pour un véritable changement. Des meetings locaux, une manifestation nationale massive et, par exemple, des délégations pour la paix le 1er mai peuvent accroitre la résistance à la terreur, à la haine, à la pauvreté et à la guerre.

    Le système capitaliste est en crise profonde. Il sape les perspectives d’avenir d’un groupe grandissant dans la société et conduit aussi au développement d’éléments de barbarie, comme le terrorisme et d’autres formes de violence arbitraire. Notre lutte pour une autre société est aussi un combat pour un avenir sûr pour tous. Pour un monde où les ressources disponibles (pensons aux gigantesques richesses aux mains d’une infime minorité) seront consacrées à satisfaire les besoins et les aspirations de la majorité sociale. C’est ce que nous entendons par socialisme. C’est ainsi que nous pourrons jeter la pauvreté, la misère, la guerre, la haine et le terrorisme une bonne fois pour toutes dans les poubelles de l’histoire.

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    Soc_tractNotre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • Colère, anxiété et solidarité. Photos de la Bourse de Bruxelles

    terr_sol_bourseDevant la Bourse, à Bruxelles, des centaines de personnes se sont réunies afin de partager le deuil ensemble et de témoigner sa solidarité avec les familles des victimes, mais aussi pour discuter de la manière d’assurer que pareil drame ne se reproduise plus. La petite foule se caractérisait notamment par une présence très internationale et par la participation de gens d’origines diverses, jeunes et moins jeunes.

    Aperçu de cette action avec une série de photos de PPICS

    Tegen terreur en haat - Contre le terrorisme et la haine // PPICS

  • [DOSSIER] Pour notre sécurité, nous n'avons rien à attendre des néolibéraux!

    Les attentats terroristes d'hier nous ont profondément choqués. Partout, les discussions vont bon train concernant le terrorisme, ses causes et comment le combattre. En guise de contribution à ce débat, nous publions ci-dessous différents liens vers des articles qui ont développé la position du PSL à ce sujet ces derniers temps, en complément à notre déclaration publiée hier.

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    Ne comptons pas sur les politiciens néolibéraux pour assurer notre sécurité – Plaidoyer pour une position politique active de la part du mouvement des travailleurs

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    L’armée à Anvers. Photo : MediActivista.

    ‘‘Notre vie quotidienne sera différente dans le futur.’’ Avec cette déclaration dans une interview au quotidien flamand Het Nieuwsblad (le 12 décembre), le Premier ministre Charles Michel vise à préparer les esprits au statut semi-permanent de certaines mesures d’urgence adoptées en novembre. Fin janvier, des soldats patrouillaient toujours dans les rues, dans les gares et dans divers endroits bondés. (…)

    => Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

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    Attaques terroristes à Paris. Des victimes d’une spirale réactionnaire

    Les attentats de Paris ont causé la mort d’au moins 130 personnes ainsi que plusieurs dizaines de blessés graves. Cette brutale et barbare escalade de violence prend place dans une plus large spirale sanglante de guerre et de terrorisme. En deux semaines à peine, plus de 400 personnes ont été tuées dans des attentats commis à Paris, Beyrouth, Bagdad, Bamako ainsi que dans un avion de ligne russe au-dessus de l’Egypte. Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs expriment leur solidarité avec toutes les familles et les proches des victimes.

    => Dossier de Michael (Gand) paru dans l’édition de décembre/janvier de Lutte Socialiste

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    Guerre et terrorisme: ne laissons pas notre sécurité aux mains du gouvernement et des patrons!

    Partout sur le territoire, la menace terroriste est ‘‘sérieuse, possible et probable’’, ce qu’implique un état d’alerte de niveau 3. A Bruxelles, la menace est ‘‘sérieuse et imminente’’, ce que signifie un niveau 4. La sécurité mérite d’être notre priorité. Nous ne pouvons pas accepter que nos vies soient déterminées par des fondamentalistes religieux déchaînés ou par d’autres extrémistes conservateurs. Mais est-ce vraiment ce qu’a en tête le gouvernement?

    => Déclaration d’Eric Byl pour l’édition de décembre de Lutte Socialiste

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    Comment répondre à la radicalisation religieuse ?

    Depuis l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, les journaux sont bourrés d’articles consacrés à la radicalisation religieuse croissante de jeunes musulmans et au danger que cela représente pour la société. Le niveau d’alerte 3 a été atteint en Belgique face à la menace terroriste, l’armée a été déployée et les moyens de la police ont été renforcés. D’autre part, les divers gouvernements se sont engagés dans l’élaboration de programmes de déradicalisation pour aider les écoles, familles, mosquées,… à faire face au phénomène.

    => Par Els Deschoemacker, article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

  • Attentats terroristes à Bruxelles. Contre le terrorisme et la haine, la solidarité !

    terr_sol_article02Des dizaines de morts et de blessés. Un pays en état de choc. Voilà le résultat des terribles attentats commis à Zaventem et à Bruxelles ce matin. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux victimes, à leurs familles et leurs proches.

    => Déclaration en version PDF

    Une fois de plus, les victimes sont des gens ordinaires frappés par une violence complètement arbitraire. Bruxelles a été mis à l’arrêt, des milliers de personnes se sont retrouvées piégées dans la capitale et plongées dans l’inquiétude au sujet de leurs enfants, de leurs parents,… Ces terribles attaques sont barbares.

    Les auteurs proviennent probablement de la mouvance autour de l’Etat Islamique, un groupe qui représente un régime particulièrement réactionnaire basé sur la haine et la terreur à la fois contre la population des zones qu’il contrôle en Irak et en Syrie et contre le reste du monde.

    Ces attentats sont sujets de discussion partout. Tout le monde s’inquiète et se sent concerné. Tout le monde connaît quelqu’un qui prend le métro pour aller travailler. Tout le monde peut se retrouver un jour dans le hall des départs de Zaventem. La proximité du terrorisme et le fait que les victimes sont des gens ordinaires ajoutent au trouble.

    Cela suscite colère, mais aussi solidarité. Les réactions que nous voyons sont une fois de plus similaires à celles qui avaient suivi les attentats de Charlie Hebdo ou de novembre dernier à Paris. Les chauffeurs de taxi offrent gratuitement leurs services. Des gens ont annoncé que leurs maisons étaient ouvertes à ceux qui ne seraient pas en mesure de rentrer chez eux faute de transports en commun. La solidarité de la population est à l’image de la catastrophe, énorme.

    Il existe une atmosphère de solidarité et d’unité. Nous devons veiller à ce que cette unité ne soit pas large au point d’inclure les marchands d’armes et les fauteurs de guerre ou même les responsables de cette politique d’austérité qui a rongé le tissu social. Il est également important de défendre l’unité et la solidarité contre ceux qui espèrent pouvoir récupérer cette tragédie humaine avec leur racisme et leur logique de division.

    L’appel à la sécurité est justifié et mérite une réponse conséquente. Nous avons déjà vécu les attaques terroristes contre Charlie Hebdo, le démantèlement d’un groupe terroriste à Verviers, les attaques du 13 novembre à Paris et maintenant ça. L’arrestation de Salah Abdeslam, le terroriste le plus recherché d’Europe, n’a pas mis fin à la menace terroriste. L’efficacité d’une politique se mesure à ses résultats. La politique de sécurité de ce gouvernement – reposant uniquement sur la répression avec le «lockdown» de Bruxelles, le déploiement de soldats dans la rue,… – n’a pas réussi à prévenir l’organisation de nouvelles attaques.

    Nous devons être en mesure d’en parler partout

    Le choc causé par les attentats de Bruxelles sera discuté partout. Nous estimons important que tout le monde puisse s’exprimer. Il serait ridicule d’attendre que tout le monde se rende à nouveau au travail comme si rien ne c’était passé. Organisons la discussion sur les lieux de travail, avec des arrêts de travail réguliers afin que chacun puisse collectivement suivre les informations et soit en mesure de communiquer avec ses proches pour vérifier que tout le monde est sain et sauf. Cela permettrait aussi de discuter des implications de tout nouveau «lockdown» ou autres mesures sur la vie quotidienne et, si nécessaire, d’y répondre par des initiatives, pour aller rechercher les enfants par exemple.

    Des discussions collectives permettent également de faire face au choc ensemble, entre collègues, et d’exprimer ses interrogations, son anxiété et sa colère. Ces prochains jours devraient être des moments de discussion collectifs au travail, dans les écoles et dans les quartiers.

    Sur les lieux de travail, il existe des structures spécifiquement mises en place pour discuter de la sécurité au travail, mais aussi par exemple sur le trajet pour arriver au travail et en revenir. C’est ce à quoi sert le Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Les représentants syndicaux peuvent jouer un rôle central dans l’organisation des discussions en milieu de travail, de sorte aussi d’assurer qu’une réponse soit offerte par le mouvement des travailleurs.

    Ne laissons pas la sécurité au gouvernement et au patronat

    Chaque travailleur sait pertinemment que la sécurité en milieu de travail exige d’investir dans l’infrastructure et les conditions générales de travail qui peuvent entrainer du stress et d’autres problèmes de santé. Nos quartiers ne sont pas différents. Assurer la sécurité de la population dans un cimetière social est illusoire. Récemment, la sociologue Sarah Bracke a, dans les pages du quotidien flamand De Standaard (le 19/09), abordé la marginalisation et la déshumanisation systématiques de groupes de la population dans les quartiers pauvres du pays, des quartiers qui comprennent de nombreuses personnes d’origine immigrée : «Et la déshumanisation porte en elle la violence. En premier lieu une violence symbolique, mais qui peut rapidement devenir une violence physique.»

    Peut-on faire confiance à ce gouvernement pour notre sécurité? Ce gouvernement démoli notre sécurité sociale à travers ses économies dans l’Etat-providence, l’emploi et le pouvoir d’achat. Le gouvernement et les politiques d’austérité créent un carnage social croissant. Cela n’entrainera pas plus de sécurité, cela augmentera les contradictions et tensions sociales dans la société. Il s‘agit d’un terreau fertile pour les réactionnaires de tous poils – les populistes de droite, les salafistes, les racistes,… – surtout qu’ils veulent eux aussi, tout comme le gouvernement, étrangler notre opposition politique et syndicale collective.

    Une fois le choc initial passé, il y aura davantage de discussions au sujet de la sécurité mais aussi de la lutte contre le terrorisme et la haine. Les discriminations, la politique étrangère impérialiste et belliciste, le soutien séculaire aux dictatures, du Moyen-Orient notamment, et, plus proche de nous, la politique d’austérité antisociale poussent une petite minorité de jeunes à devenir les proies de groupes réactionnaires aux méthodes telles que le terrorisme. Veiller à ce que chacun bénéficie de bonnes perspectives d’avenir avec un travail décent, un logement à prix abordable et la possibilité de sérieusement construire sa vie, voilà la meilleure façon de réduire l’espace favorable aux groupes réactionnaires et au terrorisme.

    La politique étrangère belge renforce le risque d’attaques terroristes. D’ici à l’été, la Belgique interviendra peut-être militairement en Syrie, comme plus tôt en Irak et en Afghanistan. Les bombardements font inévitablement eux aussi des victimes au hasard. Cela ne va pas assurer notre sécurité ici, bien au contraire. Ce sont leurs guerres, celles de la soif de profits et des fauteurs de guerre locaux et internationaux. Mais les victimes sont cependant essentiellement de notre côté, du côté des travailleurs, des pauvres, de la jeunesse,… à la fois ici et au Moyen-Orient. Nous appelons tous les travailleurs et leurs délégations syndicales à participer au côté de la jeunesse à la manifestation nationale du 24 avril contre l’achat d’avions de chasse par la Belgique et contre la participation belge à la guerre en Syrie.

    Le système capitaliste est en crise profonde. Il sape les perspectives d’avenir d’un groupe grandissant dans la société et conduit aussi au développement d’éléments de barbarie, comme le terrorisme et d’autres formes de violence arbitraire. Notre lutte pour une autre société est aussi un combat pour un avenir sûr pour tous. Pour un monde où les ressources disponibles (pensons aux gigantesques richesses aux mains d’une infime minorité) seront consacrées à satisfaire les besoins et les aspirations de la majorité sociale. C’est ce que nous entendons par socialisme. C’est ainsi que nous pourrons jeter la pauvreté, la misère, la guerre, la haine et le terrorisme une bonne fois pour toutes dans les poubelles de l’histoire.

  • Ne comptons pas sur les politiciens néolibéraux pour assurer notre sécurité

    Plaidoyer pour une position politique active de la part du mouvement des travailleurs

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    L’armée déployée à Anvers. Photo : MediActivista.

    ‘‘Notre vie quotidienne sera différente dans le futur.’’ Avec cette déclaration dans une interview au quotidien flamand Het Nieuwsblad (le 12 décembre), le Premier ministre Charles Michel vise à préparer les esprits au statut semi-permanent de certaines mesures d’urgence adoptées en novembre. Fin janvier, des soldats patrouillaient toujours dans les rues, dans les gares et dans divers endroits bondés.

    Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

    Les terribles attentats de Paris qui ont pris pour cible la population ordinaire – lors d’un concert, dans un restaurant, lors d’un évènement sportif,… en bref, dans des endroits où nous nous trouvons tous à un moment ou l’autre – ont profondément marqué les esprits. Selon un sondage réalisé par la RTBF et La Libre, 63 % des Belges sont assez ou très préoccupés par le terrorisme tandis que 50 % des sondés, un chiffre énorme, affirment vouloir adapter leur comportement.

    Pas un jour ne passe sans que le monde ne soit secoué par un nouvel acte de terrorisme, de l’Indonésie à l’Irak en passant par le Burkina Faso, la Syrie, le Nigeria et la Turquie. Les médias rapportent en outre quotidiennement des nouvelles concernant la traque des réseaux terroristes en Belgique. Fin 2015, le gouvernement a alloué 400 millions € supplémentaires aux forces de sécurité. Tous les ministères réclament une partie de cette somme: pour la police locale, les tribunaux, la police fédérale, la protection des centrales nucléaires, l’armée, la Sureté de l’État,… ‘‘Si nous devions respecter les montants de toutes les listes de souhaits, nous pourrions parler de milliards d’euros’’ a-t-on pu lire dans De Standaard (20/01/16). Aucun ministre ne veut passer pour ‘‘faible’’.

    Dans le même temps, il a été décidé que l’armée belge prendra part aux opérations militaires en Syrie, y compris dans les bombardements aériens. La Belgique va acheter quarante avions de chasse F35 pour un minimum de 3,5 milliards €. Il est bien commode de passer sous silence le fait que les interventions militaires au Moyen-Orient représentent un terreau extrêmement fertile pour le terrorisme et constituent une cause majeure de la crise migratoire que nous connaissons aujourd’hui. Ces mesures n’apporteront aucune sécurité.

    Nous voulons une véritable sécurité, pour tout le monde !

    Aujourd’hui, les politiciens, les chefs des forces de sécurité et les médias bourgeois exercent un monopole sur le débat concernant la sécurité. C’est un discours militaire et un langage guerrier qui exacerbent l’imminence d’une attaque terroriste et qui stigmatisent les réfugiés et les migrants. C’est la rhétorique classique du diviser pour mieux régner, qui monte divers groupes de la population les uns contre les autres. Les contradictions sociales, les assainissements budgétaires, les profits et les salaires excessifs des managers ainsi que l’impact de plus en plus brutal du système capitaliste sont repoussés en arrière-plan face à la menace terroriste.

    Nous vivons dans un monde où l’insécurité prévaut pour la majorité de la population, l’insécurité sous toutes ses formes. En dépit de l’énorme augmentation des richesses dans la société, la vie est devenue plus incertaine et précaire pour beaucoup de gens. La société néolibérale a fait disparaitre certaines certitudes du passé et il ne faut pas y voir des phénomènes temporaires destinés à être naturellement corrigés par le néolibéralisme. C’est le résultat d’une politique où les relations de forces ont changé en faveur de la classe capitaliste, au détriment de la classe des travailleurs.

    On entend souvent que la gauche ne peut pas laisser à la droite le difficile débat concernant la sécurité. Habituellement toutefois, la conclusion de la ‘‘gauche’’ établie est de reprendre des propositions de la droite. Louis Tobback (SP.a), bourgmestre et ancien ministre de l’Intérieur, a déclaré dans une interview au Knack le 2 décembre: ‘‘En effet. Il n’y a pas d’autre option que la loi et l’ordre. (…) De Wever veut plus de policiers et qu’ils soient lourdement armés, comme David Cameron et Margaret Thatcher dans le temps, il veut payer ce dispositif de sécurité renforcée avec la sécurité sociale. Nous demandons aussi une police plus forte, mais nous voulons qu’elle soit financée par les revenus d’une taxe sur les fortunes.’’

    La loi et l’ordre sont les seules réponses des politiciens néolibéraux, en ce compris les Verts et les sociaux-démocrates. Seule la façon dont cette politique serait financée diffère entre la ‘‘gauche’’ et la droite. Mais les économies opérées sur les services publics, sur l’enseignement décent, sur la possibilité de chacun de disposer d’un bon boulot, sur la protection sociale, etc., tout cela compromet la capacité de chacun d’assurer sa sécurité. Aucune force de l’ordre ne peut faire face à une société qui devient de plus en plus dure. Les États-Unis ont proportionnellement à leur population le plus grand nombre de prisonniers au monde. Cela n’a pas conduit à plus de sécurité, bien au contraire.

    Démantèlement de l’État-providence et durcissement de la société

    Qu’est-ce qui crée la stabilité dans la vie d’un individu, d’une famille ou d’une communauté ? Avoir un toit au-dessus de sa tête sans se retrouver ruiné ; disposer d’un revenu régulier grâce à un travail agréable, satisfaisant et apprécié ; avoir un système de sécurité sociale qui assure que le malheur ne mette pas notre avenir en péril; bénéficier d’un système de soins de santé abordable et de bonne qualité ; accéder à une éducation attractive avec suffisamment d’enseignants motivés ; avoir des services publics garantissant que tout le monde ait accès à la mobilité, aux contacts sociaux et aux loisirs. Une société démocratique exige de disposer de temps et d’espace pour activement participer à la vie sociale. Voilà les conditions de base pour une société où chaque individu pourrait vivre et se développer sans crainte pour son avenir.

    Dans une société où règnent les pénuries par contre, où il n’y a pas assez d’emplois pour tout le monde, où les listes d’attente débordent pour tous types de services ou de logement sociaux, où on est confronté à une justice de classe, à des services privatisés, à des écoles poubelles (etc.), les relations sociales sont mises sous pression. Cela peut mener à une politique de division qui s’appuie sur le racisme, le sexisme ou encore le fanatisme religieux. Cela entraine une concurrence entre chacun face à ces pénuries sociales.
    Cette tendance n’est pas inéluctable. De plus en plus, les politiques néolibérales sont remises en question, dans les urnes et dans la rue. Mais comme les différentes luttes en Belgique ou en Grèce l’ont démontré, par exemple, avoir envie de changement ne suffit pas pour l’obtenir. Il nous faut un programme de revendications et une stratégie aussi forts que ceux de nos adversaires et avoir une détermination aussi résolue que celle des capitalistes pour défendre leurs intérêts.

    Pour une approche politique collective

    Seul le mouvement des travailleurs et ses organisations sociales et politiques disposent du potentiel pour organiser l’unité nécessaire pour construire la solidarité par le bas et représenter, avec un cahier de revendications, la voix de la majorité sociale dans le débat sur la sécurité.

    Les syndicats pourraient organiser une campagne de syndicalisation massive parmi les réfugiés et les intégrer ainsi dans la lutte sociale afin d’éviter qu’ils soient exploités et contribuent à la pression à la baisse sur les salaires. Des exemples existent. À Anvers, un groupe de réfugiés est actif dans la campagne Tamil Solidarity. Ces réfugiés d’origine tamoule travaillent avec le soutien actif du PSL et d’autres réfugiés originaires d’Asie pour la défense de leurs droits et contre le racisme mais aussi avec et dans les syndicats belges. Niranjan est l’un des pionniers de ce travail et nous a expliqué: ‘‘Avec Tamil Solidarity, nous essayons de faire connaitre le sort des Tamouls, mais nous ne nous limitons pas à notre communauté. Nous avons manifesté début juillet à Anvers avec des militants d’origine kurde, cachemiri, pakistanaise,… contre la persécution des Rohingyas en Birmanie. Cette population est victime d’un génocide à peine connu et contre lequel rien n’a été fait. Notre meilleur allié dans la lutte contre l’oppression et l’injustice se trouve chez les autres victimes de la répression, en premier lieu dans le mouvement syndical. Tamil Solidarity essaie aussi de construire le syndicat. Lutter ensemble ici pour un niveau de vie décent construit également la base pour une meilleure solidarité internationale.’’

    Des syndicats qui défendent les groupes les plus faibles créent ainsi l’unité contre la politique du ‘‘diviser pour mieux régner’’. Une chaine est aussi forte que son maillon le plus faible, comme le dit le dicton. Cela vaut également pour le mouvement des travailleurs. La mesure dans laquelle ce mouvement défend les intérêts des groupes les plus exploités et organise les plus faibles de sa classe détermine sa force globale pour défendre les intérêts de l’ensemble de la classe dans tous ses aspects.

    Les capitalistes ont, ces 25 dernières années, moulé le monde selon leurs intérêts. Un avenir incertain et précaire avec des évènements dramatiques, c’est ce qu’ils nous offrent. La meilleure façon de revendiquer la sécurité pour tout le monde est d’ouvrir le débat et de le conduire loin de la fausse rhétorique de la loi et de l’ordre. Nous ne serons capables de vivre dans un environnement sain que si nous pouvons véritablement partager les vastes ressources présentes à travers le monde.

  • La Belgique, un ‘‘Etat en faillite’’ pour une population grandissante

    Etablir un marché du travail inclusif pour renforcer la cohésion sociale:
    Eradiquer la pauvreté, se mettre d’accord sur un programme en faveur de l’inclusion sociale

    Une opération militaire d’une ampleur inédite dans notre pays – suite à la nouvelle selon laquelle les attentats de Paris auraient été préparés depuis Bruxelles et surtout Molenbeek – devait prouver que la Belgique n’est pas un ‘‘Etat en faillite’’ contrairement à ce que la presse étrangère suggérait. Mais malgré toutes ces actions musclées, aucun résultat rapide n’a été obtenu, ni dans la recherche des présumés terroristes – et donc sur le plan de la sécurité à court terme – ni dans la lutte contre les causes du phénomène. Ces racines ne se trouvent pas en première instance dans l’existence de différents niveaux de pouvoir en concurrence les avec les autres, ni dans la composition asymétrique des différents gouvernements, mais bien dans le démantèlement des conquêtes sociales de la classe des travailleurs que l’on désignait sous le terme ‘‘d’Etat providence’’.

    Par anja Deschoemacker

    C’est aller un peu vite en besogne? Suivez un moment mon raisonnement. On dit aujourd’hui que la politique trop laxiste de l’ex-bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux (PS), aurait contribué à la situation actuelle. Dans le sens où la politique du PS se limitait à ‘‘intégrer’’ dans diverses institutions des individus des classes moyennes issus des communautés d’origines immigrées, sans offrir de perspective convenable à la grande majorité de ces communautés, c’est assez correct. Le nombre de fonctionnaires d’origine immigrée grandissait, tout comme ailleurs du reste, sans faire beaucoup de différence pour la vie quotidienne de la jeunesse de Molenbeek qui souffrait – et souffre toujours – du manque d’un enseignement de qualité, d’emplois et de logements décents.

    Ce n’est toutefois pas ça que veulent suggérer les partis du gouvernement fédéral, NVA et MR en tête. Selon eux, Moureaux n’aurait pas réagi assez fermement face au développement de courants radicaux dans les communautés musulmanes de sa commune. Nous avons assisté à ce qu’ils entendent par ‘‘action dure’’ : un état de siège à Bruxelles, des militaires dans les stations de métro et les gares, des perquisitions massives,… Mais cela ne marche pas non plus, pour autant que le but réel soit bien d’assurer la sécurité. Mais la sécurité ne pousse pas dans un désert social. Pas même avec l’armée au grand complet.

    Un autre élément mis en avant dans la presse internationale et sur lequel les partis flamands – partisans d’une réforme d’Etat intérieure à la Région bruxelloise qui verrait nombre de compétences passer des communes à la région – aiment bien jouer, c’est la chaotique et inefficace répartition des compétences en Belgique. Que ça soit souvent chaotique et inefficace, nous n’en doutons pas. Mais dans le cadre d’un capitalisme en crise, dans un pays basé sur la division de pouvoir entre ses communautés historiques, croire que cela pourrait aller mieux en transférant tout simplement encore un peu plus de compétences d’un niveau à un autre est une illusion et rien de plus.

    Ce dernier point n’est toutefois pas compris par le parti flamand officiellement de gauche, Groen. Son chef de file, Kristof Calvo, s’est jeté il y a quelques semaines sur le terrain de la guerre communautaire avec la proposition d’un référendum sur l’indépendance flamande en 2019. Cette proposition vise d’une part à démasquer la N-VA – va-t-elle oser appeler à l’indépendance, sachant qu’une large partie de son électorat actuel ne soutient pas l’idée – et d’autre part à clore ‘‘définitivement’’ la discussion communautaire en montrant qu’il n’y a pas de base massive favorable à l’indépendance.

    Le fait que cette proposition n’arrive que quelques semaines après la manifestation syndicale du 7 octobre – bien plus grande qu’attendue – illustre que Groen a d’autres priorités et veut jouer sur un autre terrain que celui du mouvement social. L’énorme mouvement de lutte qui s’est développé depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement de droite a justement eu pour effet de pousser la discussion dans la société sur un autre plan, vers une unité de classe contre la politique d’austérité, dans la direction d’une lutte que nous sommes en mesure de gagner. Ce n’est pas dans l’intérêt du mouve ment des travailleurs que des partis officiellement de gauche préfèrent se profiler sur la question nationale plutôt que sur la lutte de classe qui se déroule sous leur nez. Des partis de gauche qui mériteraient ce nom s’assureraient que les prochaines élections deviennent une punition vis-à-vis du gouvernement de droite en posant la question : qui doit payer pour la crise, les 99% de la population ou le 1% de méga-riches ?

    Aucune des propositions de Calvo pour une refédéralisation ne touche le cœur de la question, à savoir que la question nationale est une lutte pour la répartition des pénuries sociales et qu’il faut s’en prendre à ces manques pour que cette lutte puisse s’arrêter.

    Le sous-financement chronique dont souffre le système éducatif depuis des décennies a assuré que beaucoup de chouettes idées de ‘‘modernisation’’ tombent à l’eau, comme d’imposer le néerlandais comme deuxième langue obligatoire. Avec les médias et les partis fédéraux, dans le meilleur des cas, rien ne changera. Dans le pire, les tensions vont continuer de croître.

    Tout comme c’est le cas pour la sécurité et pour la crise économique, ni l’aile droite ni l’aile gauche de l’establishment ne peuvent offrir de réponse sur le plan communautaire qui puisse mener à des solutions. Les politiciens jouent sur les contradictions poussées à leurs limites dans le cadre du capitalisme. Ils n’ont pas de réponse face à la perte continuelle de pouvoir d’achat et de standard de vie de la majorité, ni face à l’exclusion quasi-totale de parts entières de la population sur base de nationalité ou de religion. Ces contradictions peuvent être temporairement pacifiées en période de forte croissance économique combinée à une lutte du mouvement des travailleurs pour que cette croissance arrive aussi, au moins partiellement, entre les mains de la majorité sociale.

    Mais depuis la fin des années 1970, c’est l’inverse que nous constatons. Non seulement les riches deviennent toujours plus riches, mais les pauvres sont aussi plus pauvres. Ni les problèmes communautaires, ni l’aliénation d’une partie de la jeunesse des communautés discriminées ne peuvent être résolus dans ce cadre. Seul le mouvement des travailleurs a la force potentielle de changer ce cadre et de construire une société dans laquelle tout le monde peut bâtir une vie digne d’un être humain. S’en prendre à la différence la plus importante et dominante entre les gens – la différence entre les classes sociales – va libérer l’espace pour permettre à tout le monde de vivre dignement et d’apprendre à voir dans les autres différences une source d’enrichissement au lieu d’une menace. Est

  • Attaques terroristes à Paris. Des victimes d’une spirale réactionnaire

    Les attentats de Paris ont causé la mort d’au moins 130 personnes ainsi que plusieurs dizaines de blessés graves. Cette brutale et barbare escalade de violence prend place dans une plus large spirale sanglante de guerre et de terrorisme. En deux semaines à peine, plus de 400 personnes ont été tuées dans des attentats commis à Paris, Beyrouth, Bagdad, Bamako ainsi que dans un avion de ligne russe au-dessus de l’Egypte. Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs expriment leur solidarité avec toutes les familles et les proches des victimes.

    En tant que marxistes, nous répondons au danger croissant du terrorisme et de la haine par la solidarité et l’unité de la classe des travailleurs à travers le monde. Provoquer une fois de plus la mort et la destruction au Moyen-Orient sous une pluie de missiles affectera bien entendu les combattants de l’Etat Islamique mais aussi la vie des civils : cela ne nous protègera pas contre l’organisation de nouveaux attentats odieux.

    Dossier de Michael (Gand) paru dans l’édition de décembre/janvier de Lutte Socialiste

    Bruxelles dans le collimateur

    Au lendemain des attentats de Paris, le degré d’alerte terroriste en Belgique a été élevé au niveau 3, ce qui signifie que certaines indications faisaient état de possibles attaques sur le territoire. Lorsqu’il est apparu que le réseau ayant organisé les attentats de Paris étendait ses ramifications jusqu’à Molenbeek, le gouvernement a relevé le niveau de menace pour Bruxelles à 4, invoquant une menace ‘‘précise et imminente’’ d’un ‘‘attentat tel que déroulé à Paris’’. Le métro et les écoles ont été fermés tandis que des soldats patrouillaient dans les rues et que des véhicules blindés étaient déployés. Des perquisitions ont été menées dans des dizaines de maisons à Molenbeek. Le Ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) a déclaré que l’opération continuerait jusqu’à ce que l’ensemble du réseau soit démantelé.

    Des attaques comme celles de Paris frappent des centaines de victimes innocentes. Il est compréhensible que la population craigne des attaques similaires en Belgique. Le thème de la sécurité ne doit pas être pris à la légère. Mais nous nous posons pas mal de questions quant à la façon dont le gouvernement s’y prend. La CGSP-Cheminots a, à juste titre, demandé pourquoi le trafic des métros a été arrêté mais pas celui des trains. Des hôtels de luxe se sont retrouvés avec des militaires à leur porte. Mais quand des conducteurs de bus ont demandé à percevoir une prime de risque, le ministre Weyts (N-VA) s’est immédiatement braqué. Tout le monde ne doit-il donc pas bénéficier de la même attention ?

    Le niveau de sécurité 4 a provoqué des pertes pour les employeurs. Pour les travailleurs indépendants de Bruxelles, la paralysie de la ville fut une catastrophe majeure. Était-ce la pression des employeurs qui a conduit à ce que le degré d’alerte passe à nouveau à 3 ? Cela poserait certainement question quant à la valeur des niveaux de menace. Tout cela avait-il pour but de sonder jusqu’où pouvait aller la répression et à quel point les droits démocratiques pouvaient être mis de côté? La situation a-t-elle été utilisée pour que certains politiciens puissent passer pour des dirigeants résolus?

    L’opposant à la politique d’austérité qui ose l’affirmer est réduit au silence ou traité d’irresponsable. Ce fut notamment le cas pour les grévistes du Hainaut le 23 novembre ou pour les manifestations dans le cadre du Sommet de l’ONU sur le Climat de Paris, en France et en Belgique.

    Pas de sécurité avec un désert social

    Mark Elchardus a fait en 2013 des recherches au sujet des opinions de la jeunesse en Belgique. Il est parvenu à la conclusion que les jeunes sont ‘‘enchainés à l’angoisse’’. Avant les dramatiques évènements de Charlie Hebdo, 69% des jeunes craignaient d’assister à une croissance du terrorisme en Europe. 83% estimaient que l’écart entre les riches et les pauvres n’allait faire que croitre. 77% ont déclaré qu’il sera nécessaire de combiner deux emplois à l’avenir, et seuls 16% des jeunes faisaient confiance aux politiciens pour leur fournir des réponses. L’étude en concluait que les jeunes sont des individualistes qui ne croient pas aux solutions collectives.

    C’est la peur de l’avenir qui transparait de ces chiffres, une crainte renforcée par l’austérité. Ce gouvernement ne protège pas nos conditions de vie, très certainement pas pour les travailleurs et pour les couches les plus pauvres ou marginalisées de la population.

    Un tel contexte de désespoir joue le même rôle que celui de l’humidité : on assiste au développement de moisissures, telle l’extrême droite. Le racisme trouve ainsi une porte d’entrée chez certaines franges de la classe des travailleurs. De la même manière, le courant particulièrement conservateur du salafisme, un fondamentalisme de droite de l’islam sunnite, peut trouver une entrée parmi des musulmans. L’extrême droite prétend représenter les intérêts des ‘‘autochtones’’ belges de la même manière que les fondamentalistes religieux prétendent défendre la population musulmane.

    La meilleure réponse à la rhétorique du diviser-pour-mieux-régner des divers courants de droite ainsi qu’à l’individualisme, au désespoir et à la division, c’est l’action collective. Toutes les divisions ont été surmontées grâce au plan d’action syndical contre l’austérité de l’automne 2014. Il a illustré à quel point de nombreux travailleurs ne font pas confiance au gouvernement, que soit pour assurer de bonnes conditions de travail, la sécurité d’emploi ou plus fondamentalement un bon avenir. A Gand, la jeunesse avait ouvert la voie avec deux mois de lutte collective et une grève des étudiants du secondaire, contre l’augmentation du minerval en Flandre et pour un refinancement public de l’enseignement. Aux piquets de grève et aux manifestations syndicales également, on a pu voir un bon nombre de jeunes syndicalistes qui ont dépoussiéré les meilleures traditions militantes du mouvement des travailleurs.

    La menace terroriste détourne désormais l’attention de l’agenda social, ce que le gouvernement utilise pour lancer de nouvelles attaques. Résister à l’austérité sera condamné comme étant un acte ‘‘irresponsable’’, tandis que la crainte justifiée qui vit parmi de larges couches de la population sera instrumentalisée. La politique d’austérité n’est pas synonyme de sécurité, au contraire. La lutte sociale est nécessaire pour que l’anxiété, la frustration et l’insécurité laissent place à la confiance et à la solidarité. Des mobilisations de masse qui soulignent nos intérêts communs peuvent balayer les divisions entretenues parmi la population.

    Lutter ne sera cependant pas assez. Il nous faut aussi une alternative à l’austérité pour briser les ‘‘chaînes de l’angoisse’’ du capitalisme, ce qui ne peut se faire que grâce à la lutte et à la solidarité pour une alternative de société contre la folie capitaliste.

    Une gauche trop laxiste, correcte pour le social mais qui fait fausse route pour la sécurité?

    La gauche est souvent critiquée car, dans les années ’90, elle n’aurait pas été suffisamment ‘‘répressive’’. La gauche aurait été naïve, n’aurait pas assez contrôlé les migrants et serait restée aveugle aux problèmes sociaux des quartiers les plus pauvres. Il est vrai que la social-démocratie a été laxiste en termes de résistance contre la dégradation des quartiers populaires à coup de politiques néolibérales ! Cela a créé un cocktail explosif où les idées réactionnaires trouvent leur entrée (voir notre article sur Molenbeek).

    Mais le radicalisme islamiste n’est ni un phénomène culturel ni un phénomène religieux. La première version du programme raciste en 70 points du Vlaams Blok n’abordait d’ailleurs qu’à peine la thématique de l’Islam. Par ailleurs, diverses études démontrent que 80% des jeunes gens qui se radicalisent via le salafisme n’ont pas été élevés dans des familles pratiquantes. La racine du problème ne se trouve ni chez les individus, ni chez les familles, ni dans la culture. Tout cela provient d’une société qui aliène les individus au point d’en faire des proies pour les idées réactionnaires. Les diverses couches de la population répondent différemment à des phénomènes similaires qui s’affectent mutuellement.
    Traditionnellement, le terrorisme est essentiellement issu de couches légèrement mieux loties, particulièrement quand elles sentent qu’elles subissent une discrimination ethnique, religieuse ou nationale et que leurs espoirs de promotion sociale sont bloqués par la crise. Ce cocktail explosif n’est pas créé par une politique de gauche. Cela n’a rien à voir avec la culture ou la religion, c’est le résultat d’une politique néolibérale antisociale dans laquelle ont trempé les sociaux-démocrates et les Verts et que le gouvernement de droite actuel renforce encore.

    Des partis de gauche comme le PTB ou le président du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn soulignent à juste titre cette dégradation sociale de même que l’hypocrisie des gouvernements occidentaux qui entretiennent des liens étroits avec l’Arabie Saoudite. Mais il leur manque un appel à la résistance unitaire ainsi que la défense offensive d’une perspective socialiste dans la lutte quotidienne.

    Cela ne suffit pas de dire que nous ‘‘ne devons pas accepter d’avoir peur’’. Nous devons garder à l’esprit que la plupart des travailleurs sont en état de choc. Heureusement, à la différence de la Turquie ou de l’Irlande du Nord, nous ne sommes pas habitués à ce type de violence. Pour nous, dans ces circonstances, la gauche doit, dans un premier temps, développer ses réponses sur les lieux de travail, par le biais d’assemblées générales du personnel. Une fois que le pic du danger est passé, nous avons besoin de décompresser avec des manifestations de masse pour défendre notre programme contre l’austérité et pour un avenir décent pour chacun.

    De cette façon, l’espoir d’un meilleur avenir peut dominer le débat et couper l’herbe sous le pied au désespoir, à la violence, au terrorisme et au fondamentalisme religieux. Avec des mobilisations qui défendent les intérêts communs des travailleurs indépendamment de la religion, de l’origine, du syndicat ou de la couleur de peau, il est possible d’isoler les prédicateurs de la haine tout en démasquant les instigateurs de la surenchère réactionnaire.

    Le terrorisme renforce les divisions

    Les fondamentalistes prétendent recourir à la violence pour défendre les intérêts de la population musulmane. Ils prétendent parler au nom de millions de pauvres et de réfugiés du Moyen-Orient et être en guerre contre les envahisseurs étrangers. Mais les objectifs des terroristes n’ont rien à voir avec les intérêts de la population ordinaire, cette dernière étant la première victime de leurs violences, que ce soit en Europe, en Asie, en Afrique, aux Etats-Unis ou au Moyen-Orient. C’est la menace permanente d’attentats similaires et d’autres actes de violence aveugle au Moyen-Orient qui se trouve à la base du flux de réfugiés vers l’Europe.

    La classe des travailleurs en payera le prix à travers le monde : une première fois en étant victime des attaques. Une deuxième fois avec l’augmentation des interventions impérialistes au Moyen Orient (comme l’a encore illustré le président français François Hollande), des attentats au Moyen-Orient ou de la répression dans les pays occidentaux. Et une troisième fois parce que le terrorisme rompt les liens de solidarité, et laisse la classe ouvrière orpheline et impuissante en sapant le potentiel d’une riposte collective de classe. Cette situation sera instrumentalisée par les compétiteurs réactionnaires de l’Etat Islamique en Europe, l’extrême droite, pour favoriser les préjugés racistes et mener des actes de représailles à l’instar des incendies de centres d’asile en Allemagne.

    Le terrorisme est une réponse réactionnaire à l’impérialisme, le revers d’une même médaille réactionnaire. Les marxistes doivent pouvoir y répondre. Si nous n’offrons aucune issue hors de ce système malade qui engendre ce cercle vicieux grâce à un programme anti-impérialiste et anti-terroriste, alors la voie est ouverte pour que l’extrême-droite, le fondamentalisme religieux et toutes les forces antisociales puissent se développer grâce à la peur et à la confusion. C’est pourquoi nous plaidons pour la construction d’un parti des travailleurs de masse indépendant qui dépasse les frontières religieuses et qui repose sur un programme de nationalisation sous contrôle ouvrier démocratique du secteur du pétrole et des autres secteurs clés de l’économie du Moyen-Orient, sur l’expansion des services publics, sur la création d’emplois décents et sur le droit à l’autodétermination des peuples.

    Une spirale de guerre et de terreur depuis l’Irak

    Les marxistes tentent de regarder les fondements de l’extrémisme religieux, les causes profondes qui déterminent si une religion est utilisée ou non pour prêcher la terreur. Les médias ne nient pas que le phénomène du radicalisme de droite, en particulier islamiste, a augmenté ces dernières décennies, mais ils refusent d’en tirer les conclusions nécessaires. C’est à peine si l’on parle de la ruine sociale causée par les guerres impérialistes pour le pétrole, les matières premières et le contrôle de la région.
    L’invasion de l’Irak en 2003 a néanmoins été un moment clé dans l’histoire récente du Moyen-Orient. Cette guerre a pu compter sur la résistance de millions de personnes à travers le monde. Le PSL n’a pas accordé de soutien à la politique de Saddam Hussein, mais a systématiquement défendu que les véritables enjeux de cette invasion étaient le contrôle du pétrole, la restauration d’une économie chancelante et les intérêts de l’industrie militaro-industrielle. Apporter la démocratie et la liberté, ce n’était que de la rhétorique, la ‘‘guerre contre le terrorisme’’ n’allait provoquer que plus de terreur. Ces avertissements se sont avérés tragiquement corrects.

    L’Irak n’a pas été reconstruit. La priorité n’était pas là. La dictature de Saddam a disparu, mais le désordre social a empiré. L’Irak était l’un des pays les plus armés de la région et dans les mois qui ont suivi l’invasion du pays, ce dernier fut traversé par de nombreux conflits. Différents groupes se sont battus sur les cendres du régime de Saddam Hussein et son héritage de pénuries sociales et de répression ethnique. Un conflit entre sunnites et chiites a éclaté. Voilà les racines de l’émergence de l’Etat Islamique sunnite.

    Depuis la guerre en Irak, la région est dans un état d’instabilité permanent. Les derniers régimes de pailles de l’impérialisme occidental, des dictatures amicales tels que les régimes du Golfe (Arabie Saoudite,…), la Tunisie, l’Egypte,… où la démocratie est sans importance, se sont retrouvés être des points cruciaux pour la stabilité et les intérêts des gouvernements européens et américains. Ces dictatures ont toutefois été sans cesse plus haïes par leur population.

    La vague révolutionnaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord qui a ébranlée ces dictatures ou les a fait chuter a également touché la Syrie. Les masses avaient la confiance de pouvoir prendre leur avenir en mains. Dans plusieurs de ces mouvements révolutionnaires, les divisions sectaires ou ethniques avaient disparu et le fondamentalisme religieux s’était retrouvé provisoirement relégué à l’arrière-plan parce que les masses avaient réalisé qu’elles avaient des intérêts identiques et qu’elles étaient plus fortes ensemble. Pendant l’occupation de la place Tahrir en Egypte, la protection des manifestants musulmans en prière contre les attaques de la police était organisée par les manifestants chrétiens. Cela illustre que la religion joue un rôle secondaire lorsque les masses deviennent conscientes de leurs liens de classe et de la position qu’occupe cette dernière dans la société.

    L’Impérialisme et notamment l’Arabie saoudite – qui craignait la contagion révolutionnaire – se sont rapidement impliqués dans le soulèvement populaire syrien pour en dévier le processus vers un bourbier sans issue de guerre civile et de conflits confessionnaux. Le soutien de l’Arabie Saoudite aux djihadistes et à l’opposition sunnite contre Bachar el-Assad en Syrie a assisté l’émergence de l’Etat Islamique. Mais cela n’a pas empêché la France de conclure avec l’Arabie Saoudite un contrat d’armement de 10 milliards $. Les États-Unis ont notamment soutenu le front Al-Nusra (Al-Qaïda) dans sa lutte contre Assad alors que la Russie a soutenu ce dernier. La Syrie est devenue le champ de bataille des puissances mondiales, le rôle de la population s’est limité à celui de victime.

    L’absence d’une alternative de classe

    En plus du rôle décisif de l’impérialisme au cours de ces trois dernières décennies, il faut parler de l’absence de réponse de la part de la gauche dans la région concernée. Les dictatures fantoches dans la région ont brisé beaucoup d’organisations ouvrières existantes – c’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé les puissances occidentales à les soutenir. Peu de temps après les soulèvements de 2011, des centaines de syndicats ont été formés, mais aucun parti de masse indépendant avec une perspective de classe claire. Pourtant, plusieurs manifestations de masse contre les gouvernements en Irak et au Liban ont eu lieues, de même que des mouvements de lutte contre le chômage, l’effondrement des services publics et les privatisations. Il manquait un programme, une méthode et une organisation pour que la lutte puisse attendre un niveau supérieur.

    Le rôle d’une position d’indépendance de classe est le plus clairement illustré par la comparaison entre la Tunisie et d’autres pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. La fédération syndicale UGTT y est forte et influente, elle a limité l’impact des conflits sectaires après la chute du dictateur Ben Ali. En dépit des conditions sociales inchangées de pauvreté et de désespoir, la situation n’a pas dégénéré en une guerre civile religieuse. C’est en raison de la force du syndicat dans la région. Si cette force entre de manière décidée en lutte avec les nouvelles autorités pour améliorer les conditions de vie de la population, cela limiterait l’espace de groupes réactionnaires pour recruter des jeunes.

    Les enseignements positifs et négatifs de la vague révolutionnaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le rôle d’une perspective de classe, la résistance sociale en Belgique et la nécessité d’un programme de nationalisation sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs qui va à l’encontre de l’impérialisme et des fondamentalistes réactionnaires donnent des indications sur la façon dont la plus grande unité possible peut être créée dans la lutte pour une société socialiste.

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