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  • Afrique du Sud : Fondation du Workers and Socialist Party

    La récente fondation du Workers and Socialist party (WASP) est un évènement qui a le potentiel de changer le paysage politique de l’Afrique du Sud tout comme la lutte de Marikana l’a fait au niveau industriel. A la base de cette initiative se trouvent le Democratic Socialist Movement (affilié au Comité pour une Internationale Ouvrière) et des représentants des comités de grève de Bokoni Platinum à Limpopo, Royal Bafokeng and Murray and Roberts à Rustenburg et North West and KDC à Carltonville. Le lancement de ce nouveau parti a eu lieu en dépit de faits apparemment sans rapport, mais qui sont très susceptibles des actes délibérés de sabotage : le retrait de l’autorisation de tenir le meeting au stade de Limpopo quelques heures à peine avant sa tenue, les très dures conditions de libération des dirigeants du comité de grève de la mine de platine de Bokoni et le boycott de l’événement par les médias.

    Communiqué de presse initialement publié le 17 décembre par le Comité Exécutif du DSM, les représentants du comité de grève de la mine de Bokoni, de Harmony Gold, d’Anglo Gold Ashanti, de Royal Bafokeng et de Murray Roberts.

    En dépit de ces difficultés pour cet événement qui devait être un rassemblement et une conférence de presse destinés à annoncer l’intention de lancer un nouveau parti et pour célébrer la libération sous caution des dirigeants du comité de grève de la mine de Bokoni, les représentants qui ont pu être présents après l’annulation du rassemblement n’étaient pas découragés et étaient déterminés. Les participants ont été très inspirés par la lecture de quelques messages de solidarité issus des mines de Harmony Gold, d’Anglo Gold Ashanti ainsi que des organisations sœurs du DSM au Nigeria, au Venezuela, en Chine et ailleurs, y compris de la part de paul Murphy, élu du Socialist Party irlandais au parlement Européen.

    La nécessité d’un parti comme le Workers and Socialist Party a été clairement mis en évidence par les rapports des divers dirigeants de comités de grève au sujet de la situation qui existe dans les mines dans le pays suite à la grève. A Bokoni, un état d’urgence a été imposé et les travailleurs trouvés dans les villages environnants et qui n’étaient pas au travail ont été forcés de se présenter à la mine. A Harmony Gold, les travailleurs ont repris la grève et, ailleurs, le mécontentement couve sous la surface. Le plus grand nombre de revendications pour lesquelles les travailleurs ont fait grève dès le mois d’août, en payant le prix d’une grande perte de revenus et des vies sacrifiées suite au massacre de Marikana, restent insatisfaites.

    La fondation du WASP fut modeste, en présence de 20 délégués seulement, et a concrétisé l’idée d’une alternative basée sur un programme socialiste s’engageant à la nationalisation des secteurs dominantes de l’économie et notamment de l’industrie minière. Le WASP devra considéré comme l’une de ses revendications clé la nationalisation des mines sous la propriété, la gestion et le contrôle direct des travailleurs dans le cadre d’un processus conduisant à la transformation socialiste de la société, seule base sur laquelle une solution durable aux problèmes des mineurs et de la classe ouvrière dans son ensemble peut être trouvée.

    Cet événement est donc la première étape historique dans le processus de lancement d’un parti de masse des travailleurs construit sur les comités de grève, le premier bataillon dans la lutte pour unir les travailleurs des mines, des usines, des fermes, des communautés ainsi que les étudiants en vue de créer une force redoutable, le 21 mars 2013.

    Le WASP devra se distinguer de tous les autres partis politiques par son programme clairement socialiste, son approche de la politique électorale, mais aussi sur le terrain des luttes. Ses représentants publics seront soumis à la révocabilité immédiate et toucheront le même salaire qu’un travailleur. Il devra faire la différence face à l’ANC, où tous les candidats en lice pour la présidence du parti sont engagés dans la préservation de l’asservissement de la classe ouvrière sous le capitalisme – le système dont le WASP est dédié à l’abolition.

    Dans les prochains jours et mois menant à son lancement, le WASP va mobiliser du soutien en sa faveur avec une résolution appelant à la construction du parti, afin de populariser l’idée d’une alternative au sein de formations organisées telles que les syndicats, les organisations communautaires, les mouvements sociaux et les organisations politiques, toutes invitées à adopter cette résolution pour rejoindre le WASP. Le WASP va se battre pour unifier les protestations des services publics, les luttes étudiantes contre les frais de scolarité inabordables et les luttes sur les lieux de travail en général, contre les licenciements et la flexibilité. Dans le cadre de la mobilisation pour le lancement du WASP, ses militants se rendront dans tout le pays afin de récolter un million de signatures en vue de se présenter aux élections de 2014. Le WASP mènera également une campagne pour la révocation de tous les représentants politiques incompétents et corrompus afin de les remplacer par des représentants du WASP – des représentants des travailleurs, au salaire des travailleurs. Le WASP va se lancer de tout son poids dans les campagnes de lutte contre la corruption.

    Une série de rassemblements régionaux sont prévus pour adopter la résolution qui sera la base du programme du WASP, en direction du lancement officiel du parti en mars.

  • Protestations internationales contre la législation anti-avortement en Irlande

    Hier était une journée d’action internationale en faveur du droit à l’avortement et du droit des femmes à disposer de leur corps, droit fondamental toujours illégal en république irlandaise. Très récemment, une femme enceinte est décédée des complications de sa grossesse. Sa vie aurait pu être sauvée si un avortement avait été pratiqué par les médecins. Des actions ont eu lieu du Parlment européen jusqu’à Hong-Kong.

    Parlement européen

    Une trentaine de députés européens issus de quatre groupes politiques différents et de bien splus de pays ont protesté face au parlement européen en faveur de la légalisation de l’avortement en Irlande.

    Après cette action, notre camarade le député européen irlandais Paul Murphy (élu du Socialist Party, le parti-frère du PSL en république irlandaise) a déclaré : ”Cette protestation face au parlement européen n’est qu’une parmi des dizaines d’autres tenues à travers le monde aujourd’hui. Les député européens présents ici ont ajouté leur voix, avec cette action et la lettre de protestation, aux dizaines de milliers d’Irlandais qui réclament une action immédiate pour introduire une législation concernant l’avortement en Irlande. Des protestations se tiennent ce soir aux ambassades irlandaises de New York, Seoul, Hong Kong, Londres, Bruxelles, etc., et une action aura lieu au Dail [le parlement irlandais, NDT] à 18h.”

    Depuis que la mort de Savita a été connue, des actions de protestation ont déjà eu lieu en Irlande, avec notamment une manifestation de 20.000 personnes à Dublin samedi dernier. Cela doit constituer le début d’une campagne large qui mobilisera dans les rues afin d’imposer au gouvernement de légiférer sur cette cette question en faveur du droit des femmes de disposer de leur corps.

    Paul Murphy

    Paul Murphy en compagnie de Jean-Luc Mélenchon

    Manifestation à Dublin samedi dernier

    Protestation à Hong-Kong, face à l’ambassade d’Irlande

    Suède

    Belfast

    New York

    Edinbourg

  • Les protestations contre l'expulsion de notre camarade Murugathas se développent

    L’appel à protester contre l’expulsion éventuelle du militant tamoul Murugathas a pu compter sur un large écho. Des dizaines de personnes ont envoyé des mails de protestation au secrétaire d’État à l’asile et à l’immigration afin de s’opposer à l’expulsion imminente d’un homme présent depuis 18 ans dans notre pays, qui y a une famille, et dont la vie sera en danger s’il est renvoyé au Sri Lanka. Parmi les différentes lettres de protestation se trouvent notamment celle d’un dirigeant syndical du Kazakhstan et celle de Paul Murphy, député européen irlandais. Depuis le centre de détention de Steenokkerzeel, Murugathas tient à chaleureusement remercier tous ceux qui le soutiennent.

    Par Geert Cool. Si vous voulez collaborer à cette campagne, n’hésitez pas à nous contacter via : tamil@socialisme.be

    Les expulsions de Tamouls très contestées en Grande-Bretagne

    Le choc qu’ont subi les parents, les amis et les camarades de Murugathas est très grand. Lui-même est d’ailleurs encore aujourd’hui très affecté par son arrestation. Une expulsion signifierait qu’il soit livré aux mains des autorités sri-lankaises, avec le risque qu’il soit torturé. Cette année, des Tamouls ont été expulsés du Royaume-Uni vers le Sri Lanka, et ils ont subi diverses violences dès leur arrivée.

    Le quotidien The Guardian a ainsi publié un article consacré au retour d’un réfugié tamoul (voir cet article). Ci-contre, vous pouvez voir une photo qui illustre ce qui est arrivé aux réfugiés tamouls qui sont retournés au Sri Lanka… Les choses sont allés tellement loin que des décisions judiciaires sont arrivées pour interdire de renvoyer les Tamouls au Sri Lanka (voir cet article du Guardian).

    L’oragnisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a également protesté contre les expulsions de Tamouls. Amnesty International souligne également les grands problèmes que rencontrent les droits de l’Homme au Sri Lanka. L’organisation ne croit pas aux vaines promesses du régime (voir cet article d’Amnesty International). Ces plaintes des organisations de défense des droits de l’Homme ont été renforcées par un rapport de l’ONU qui a admis que les Nations Unies ont été incapables de protéger la population civile au Sri Lanka et qui reconnaît explicitement que, même après la guerre civile, les droits de l’Homme ne sont pas respectés.

    Un large soutien et une grande solidarité

    Les messages de protestation ont afflué depuis le lancement de l’appel, de la part de militants politiques, de syndicalistes,… Parmi eux: Esenbek Ukteshbayev, l’une des figures parmi les plus proéminentes de la gauche syndicale au Kazakhstan, lui-même venant à peine de rentrer au pays après un exil forcé destiné à fuir la répression. Des protestations sont également venues d’Inde et de notre parti-frère New Socialist Alternative. Des e-mails de syndicalistes et de militants politiques sont aussi venus du Portugal, d’Italie, de France, des Pays-Bas, de Suède,… En Belgique, la pétition a été signée par des militants du PSL, de Rood!, de la LCR, du PTB, par des syndicalistes de la FGTB et de la CSC, ainsi que par des gens qui ne sont organisés nulle part.

    Le député européen Paul Murhpy (Socialist Party, notre parti-frère en république Irlandaise) a envoyé une lettre à la secrétaire d’État De Block. Il déclare entre autres: ”Je suis membre de la délégation du Parlement Européen qui discute des relation avec l’Asie du Sud, et notamment avec le Sri Lanka. J’ai rencontré Murugathas à plusieurs reprises dans la cadre de mon travail avec cette délégation. Je connais la situation du Sri Lanka de par mon travail avec la présente délégation ainsi que par de nombreux contacts que j’ai dans ce pays. Le rapport de l’ONU ‘Report of the secretary general’s internal review panel on UN action in Sri Lanka’ démontre que les Nations Unies n’ont pas pu protéger les civils dans les derniers mois de la guerre civile. De nombreuses preuves attestent de violations répétées des droits de l’Homme et du fait que les discriminations du gouvernement contre la minorité tamoule se poursuivent sans relâche depuis la fin de la guerre.” (La lettre de Paul Murphy est disponible ici (pdf)). La campagne se poursuivra dans les prochains jours. Lundi sera soumis le recours contre l’arrestation et l’expulsion de Murugathas. Des actions seront prévues. En attendant, nous vous demandons de continuer à faire connaître le cas de Murugathas, à faire signer la pétition et à envoyer les mails de protestation.


    Lettre de Paul Murphy

  • [PHOTOS] Solidarité avec les mineurs d'Afrique du Sud !

    Un sommet Union Européenne – Afrique du Sud se déroule actuellement à Bruxelles, et la délégation officielle sud-africaine a eu la surprise d’être accueillie par un peu plus d’une vingtaine de militants venus protester suite au massacre qui a frappé en août dernier les mineurs du secteur aurifère. Parmi eux se trouvaient notamment les députés européens Paul Murphy (Socialist Party, parti-frère du PSL en république irlandaise), Sabine Wils (Die Linke, Allemagne) et Alda Sousa (Bloco de Esquerda, Portugal).

    Par Nico

    De gauche à droite : Paul Murphy (Socialist Party, parti-frère du PSL en république irlandaise), Sabine Wils (Die Linke, Allemagne) et Alda Sousa (Bloco de Esquerda, Portugal).

    Photo ci-dessous: de gauche à droite, Anja Deshoemacker (PSL, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles) Paul Murphy (député européen du Socialist Party, section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) et Bart Vandersteene (PSL, tête de liste de Rood! à Gand).

  • Solidarité avec les mineurs d’Afrique du Sud!

    Prise de parole d’Anja Deschoemacker, membre du PSL/LSP et tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ pour la commune de Saint-Gilles

    Ce mardi 18 septembre, une action de solidarité a eu lieu suite au massacre de Marikana qui s’est déroulé en août dernier. Les mineurs en lutte avaient alors subi une sanglante répression de la part des forces de l’Etat. Un sommet Union Européenne – Afrique du Sud prend actuellement place à Bruxelles, et la délégation officielle sud-africaine a pu constater de ses propres yeux que la solidarité internationale existe bel et bien, en étant accueillie par un peu plus d’une vingtaine de militants venus à l’appel du député européen Paul Murphy (élu du Socialist Party de République irlandaise, le parti-frère du PSL). Voici ci-dessous le petit discours que notre camarade Anja Deschoemacker a prononcé lors du rassemblement.

    Le Parti Socialiste de Lutte (PSL) et ‘‘Gauche Communes’’ soutiennent avec vigueur la lutte des mineurs sud-africains. Tout comme de nombreux militants de gauche de ma génération, j’ai accordé une grande attention à la lutte de l’ANC en, Afrique du Sud contre le régime dictatorial et raciste de l’apartheid, et avais activement participé à la campagne de solidarité internationale. L’union des travailleurs d’Afrique du Sud et d’ailleurs, grâce à la large campagne internationale de solidarité, a mis fin à ce régime brutal. La joie fut alors grande partout à travers le monde. Mais tout comme nos camarades du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud, NDLR) l’avaient dit à ce moment-là : la direction de l’ANC défendait ses propres intérêts avant ceux de la majorité de la classe ouvrière.

    Pour servir les intérêts de l’élite noire qui s’est rapidement développée ainsi que ceux de toute la classe des patrons, qu’ils soient noirs ou blancs, des lois sont restées en place, à l’instar de celle qui permet aujourd’hui encore de poursuivre en justice pour les victimes d’un massacre commis par les forces de sécurité pour le massacre lui-même. Il s’agit d’un symptôme révélateur du fait que ce système capitaliste brutal est totalement resté en place. Aucune amélioration fondamentale des conditions de vie de la classe ouvrière n’a été permise.

    Les travailleurs d’Afrique du Sud ne se sont pas battus des décennies durant et n’ont pas sacrifié leur sang, leur sueurs et leurs larmes afin d’enrichir des dirigeant tels que le président sud-africain Jacob Zuma. De la même manière, en Belgique, la classe des travailleurs ne s’est pas battue pour installer au pouvoir Di Rupo et Johan Vandelanotte avec des salaires de l’ordre de 10.000€ par mois. ‘‘Gauches Communes’’ soutient la lutte des mineurs sud-africains et prévient de suite la direction de l’ANC et la bourgeoisie sud-africaine qu’une poursuite de la répression du régime aura pour riposte la construction d’une campagne de internationale de solidarité similaire à celle qui fut construite du temps de l’apartheid.

    Même si les conditions de lutte sont totalement différentes ici, heureusement, et qu’il n’y a pas eu de travailleurs brutalement assassinés en Belgique du fait des forces de l’Etat depuis des dizaines d’années, la tâche qui est devant nous est similaire à celle des travailleurs d’Afrique du Sud : mettre sur pied des organisations de travailleurs ainsi que des partis politiques capables d’unifier les luttes de la classe ouvrière et des autres couches opprimées de la population. Nous refusons que les luttes héroïques des générations passées soient sacrifiées au profit d’une infime élite et au mépris des conditions de vie des travailleurs et des pauvres.

    Pour assurer une amélioration fondamentale des conditions de vie des 99% de la population en Afrique du Sud, les mines et les autres secteurs vitaux de l’économie doivent être placés sous propriété publique, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs. Il nous faut retirer le pouvoir économique des mains de cette élite de parasites qui ne peut s’enrichir qu’au prix de l’appauvrissement collectif. Nous ne plaçons aucune confiance dans leur système judiciaire et n’avons pas la moindre illusion sur ce que représentent leurs politiques sociales et économiques. Nous soutenons cette lutte et appelons en parallèle à lutter en Belgique contre les plans d’austérité de tous les gouvernements, ces plans d’austérité motivés tout comme en Afrique du Sud par la volonté de rendre les riches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Nous devons construire notre propre alternative politique contre les partis de l’establishment qui, chacun à leur manière, ne font que défendre la riche élite au sommet de la société.

    Photo ci-dessous: de gauche à droite, Anja Deshoemacker, Paul Murphy (député européen du Socialist Party irlandais) et Bart Vandersteene, tête de liste de Rood! à Gand.

  • Sri Lanka – De nouvelles possibilités malgré la répression continue

    Lors de l’édition 2012 de l’école d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), un meeting a eu lieu sur le Sri Lanka et la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Plusieurs Srilankais ont pris part à ce meeting dont un cadre de l’United Socialist Party (la section sri-lankaise du CIO) et deux membres du Frontline Socialist Party (FSP), un partis assez grand issu d’une scission récente du JVP, un partis cinghalais chauviniste. Le FSP est en train de réévaluer le passé politique du JVP dont il rejette désormais l’opportunisme et le nationalisme. Ceci a rendu possible un dialogue entre le FSP et diverses forces de gauche au Sri Lanka, parmi lesquelles l’United Socialist Party (USP).

    Rapport d’une discussion tenue à l’école d’été du CIO, par Christian (Louvain)

    Le gouvernement Srilankais prétend que la croissance économique atteint les 8% au Sri Lanka. Il n’est que naturel que trois ans après la fin d’une guerre civile de 30 ans le pays connaisse une certaine amélioration sur le plan économique. Toutefois, les données du gouvernement apparaissent peu réalistes et la croissance ne serait en effet que de 6,7%. À part ça, il est aussi vrai que les travailleurs, les paysans pauvres et les masses démunies en général continuent de se débattre pour survivre.

    Le Département pour les Recherches et les Statistiques estime qu’une famille moyenne au Sri Lanka a besoin de 250 euros (42.224 rupees) par mois pour subvenir à ses besoins de base. Toutefois, le salaire minimum n’est que de 40 euros dans le secteur privé et de 70 euros dans le secteur public. Etant donné cette situation, les syndicats revendiquent une augmentation immédiate des salaires de 12.500 rupees (74 euros). En janvier, le gouvernement a procédé à une dévaluation de la monnaie nationale de 3%. Entre temps, la valeur de monnaie sri-lankaise a connu une dépréciation réelle d’environs 30%. Ceci a entrainé une inflation de 37% qui s’exprime par une hausse importante des produits de base.

    Trois ans après la fin sanglante de la guerre civile au Sri Lanka, une amélioration sur le plan économique et politique se fait toujours attendre pour la majorité de la population. L’espoir que les sommes énormes consacrées à la guerre allaient désormais être investies dans l’amélioration du niveau de vie de la population a amèrement été déçu. Au contraire, la militarisation du pays continue de bon train et les dépenses militaires atteignent un niveau jamais connu, même durant la guerre civile. En effet, le gouvernement consacre plus de sept fois plus d’argent aux forces armées qu’à l’éducation. Pour le reste, la clique autour du Président Rajapaksa s’enrichit de plus belle et la corruption engloutit des sommes considérables.

    Les pays impérialistes occidentaux tout comme l’Inde font pression sur le gouvernement Sri Lankais pour qu’il trouve "une solution politique" à la question nationale. Ceci fut la plus importante promesse que Rajapaksa fit à ses gouvernements. En même temps, le gouvernement Indien se voit confronté à la pression populaire des masses dans l’Etat de Tamil Nadu pour faire quelque chose afin d’améliorer la situation de la minorité tamoule au Sri Lanka.

    Le régime Rajapaksa a démontrée qu’il n’est pas en mesure de dévier de sa politique de nationalisme bouddhiste cinghalais laquelle lui assure une certaine base électorale dans le Sud du pays. Dans le Nord, à majorité tamoule, les tamoules languissent encore dans les camps de détention. Le régime du Président Rajapaksa s’approprie les terres de la population tamoule pour les donner à des familles de militaires pauvres comme à des paysans et pêcheurs cingalais. Tout comme en Palestine, cette colonisation promet de compliquer la question nationale encore d’avantage. Trois ans après la fin de la guerre civile la discussion sur la question nationale est en train de redevenir primordiale.

    D’autre part, la diaspora tamoule tente de s’organiser pour former un front commun qui appellerait à la création Tamil Eelam (la patrie tamoule).

    Si les capitalistes sri-lankais auraient fait quelques concessions ou auraient même tenté de résoudre la question nationale, ceci aurait permis à la classe ouvrière d’à nouveau jouer un rôle déterminant. Après des années de division profonde de la classe ouvrière, la question communautaire aurait été enfin reléguée à l’arrière plan. Toutefois ceci n’aurait pas été dans l’intérêt de la bourgeoisie sri-lankaise.

    Résistance et répression

    Au moindre signe de lutte parmi les travailleurs, paysans, pêcheurs ou étudiants Rajapaksa est près à employer les forces armées pour étouffer toute résistance. Non seulement dans le Nord mais aussi dans le Sud à majorité cingalaise le régime a établit des camps militaires. Mais malgré ceci la lutte de classe reprend de l’ampleur autour d’un nombre de revendications immédiates. Le chauvinisme n’est plus aussi effectif qu’il ne l’était et ne suffit plus pour empêcher les luttes.

    Les derniers mois ont étés marqués par plusieurs conflits qui ont pu donner une certaine confiance aux travailleurs et aux couches les plus démunies. Dans une usine de textiles à Colombo sur le point d’être fermée, les travailleurs ont pu préserver leurs droits de pensions. D’autre part, des manifestations de pêcheurs contre une hausse de 50% sur le prix du carburant ont fini par obliger le gouvernement à faire d’importantes concessions. Ces deux conflits se sont soldés par des pertes de vies, un fait caractéristique pour la répression policière dans un pays semi-colonial comme le Sri Lanka où les droits syndicaux sont eux aussi rarement respectés. Le régime a su aussi s’attirer la rage des paysans pauvres avec une nouvelle loi visant a imposer l’usage de paniers en plastique pour le transport des fruits et légumes aux marchés. Cela a provoqué des manifestations un peu partout dans le pays.

    De son côté, l’United Socialist Party (USP) a réagi à ces mouvements avec une campagne dans les lieux de travail et les universités. Dans notre tract, nous expliquons que le capitalisme n’est pas en mesure de trouver des solutions aux problèmes et qu’une alternative socialiste est à l’ordre du jour. Nos activités sont bien reçues. Nous avons organisé une série de meetings publics autour de la question: "Quelle alternative au régime Rajapaksa?" Ces meetings on eu lieux à Colombo comme à Ratmalana, Ehaliyagoda, Galle, Horana, Kalutara, Pollonnaruwa, Moragala et Nuwaraeliya. Notre journal mensuel "Étoile Rouge" apparait aussi bien en cingalais qu’en tamoul.

    Etant donné la répression du régime, le travail politique et syndical n’est pas sans dangers au Sri Lanka. Le jour même du Congrès visant à fonder le Frontline Socialist Party, deux futurs membres du bureau politique de cette organisation furent enlevés et maintenus en détention clandestine par les autorités. C’est seulement après une campagne internationale à laquelle nous avons contribué qu’ils furent relâchés. Les enlèvements et les assassinats d’activistes sont d’actualité au Nord comme au Sud du pays.

    Nouveau développements au sein de la gauche

    Le JVP (Front de Libération Populaire) fut un parti largement d’inspiration maoïste mais faisant aussi appel au nationalisme cingalais. Il a connu un grand essor durant la radicalisation étudiante des années 1980. En 1971 et puis encore en 1987-89, le JVP se lança dans des révolte sanglantes basées sur des tactiques de guérilla. Ayant pris la voie parlementaire depuis 1989, le flanc chauviniste du JVP se vit récemment dépassé dans son communautarisme par le régime de Rajapaksa. Dans ce contexte, une scission de gauche a conduit à l’établissement du Frontline Socialist Party (FSP). Celui-ci est en discussion avec toutes les forces de gauche afin d’arriver à plus de coopération au sein de la gauche Sri Lankaise.

    Avec l’USP, nous prenons part à cette discussion. Pour le 1er mai, nous avons pris part pour la première fois a un défilé commun à Colombo. Il est crucial d’arriver à plus d’unité parmi la gauche sur base d’un programme avec lequel nous serons plus fort dans la lutte des classes.

    Ces dernières années, presque tous les mouvements étudiants furent contrôlés par le JVP. Toutefois, avec la scission du FSP, de nouvelles possibilités se présentent pour la gauche d’intervenir parmi les étudiants. Ici, nous avons un rôle très important à jouer avec l’USP puisque les jeunes ne se sentent pas attirées par la gauche traditionnelle qui appuie aujourd’hui le régime. Dans la période à venir, l’USP va s’orienter d’avantage vers les jeunes tout en favorisant plus de dialogue au sein du mouvement ouvrier où une coordination réelle es actuellement presque inexistante. À cette fin, nous menons une campagne pour une convention démocratique des syndicats et des travailleurs laquelle pourrait unir les luttes des travailleurs et des masses démunies.

    La question nationale

    Il est important de préciser que le Sri Lanka fut le premier pays au monde à avoir un parti Trotskiste de masses; le LSSP. Ce partis a su rassembler cingalais et tamouls dans une lutte commune. Ce partis établi dans les années trente a fini par se compromettre en participant dans des coalition avec des partis bourgeois à partir de 1964. Une fois le LSSP discrédité comme force révolutionnaire, cela a laissé la porte grande ouverte à des mouvements comme le JVP. En même temps, parmi la minorité tamoule opprimée, l’idée d’atteindre l’indépendance par la voie armée gagna également en popularité.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière a toujours insisté que de telles tactiques, comme dans le cas de l’IRA en Irlande du Nord, sont vouées à l’échec. Une minorité (au Sri Lanka les tamouls représentent 18% de la population) ne peut acquérir l’indépendance par la voie armée. Une telle approche ne fait que renforcer la répression de l’état qui peut désormais plus facilement faire recours au chauvinisme de la population majoritaire aliénée par les tactiques terroristes des indépendantistes. L’unique voie possible qui puisse aboutir à l’auto-détermination tamoule serait une lutte commune des travailleurs et paysans tamoules et cingalais pour le socialisme.

    Inversement, comme nous le rappelle Lénine, durant la révolution russe, ce fut l’unité sur basse du droit à l’auto-détermination pour toutes minorités nationales qui permit à la révolution de triompher. Malheureusement, le LSSP, miné par le réformiste et l’opportuniste parlementaire, n’était plus en mesure de mener une telle lutte pour un avenir socialiste, le seul avenir qui puisse répondre aux besoins des masses Sri Lankaises. C’est dans se contexte que le Sri Lanka a sombré dans 30 ans de guerre civile. Aujourd’hui, ce qui reste du LSSP fait partie de la gauche traditionnelle qui appuie le régime au pouvoir.

    Bien que marxistes révolutionnaires, il ne nous appartient pas de revendiquer l’auto-détermination tout en l’acceptant comme droit démocratique indispensable à l’unité de classe. Une approche correcte à la question nationale est un point crucial au Sri Lanka comme ailleurs dans le monde. Des régimes comme celui de Rajapaksa finissent par disparaitre tôt ou tard, mais la question nationale ne peut être résolue dans le cadre du capitalisme, surtout dans un contexte néocolonial. C’est aussi de plus en plus le cas dans les pays riches touchés par la crise. Les droits démocratiques sont un luxe que la bourgeoise peut de moins en moins se permettre sans mettre en péril son existence.

    Campagne de solidarité

    La campagne de solidarité avec la cause tamoule (Tamil Solidarity Campaign) initiée par le CIO est unique en son genre à cause de son approche de classe. Contrairement à d’autres groupes, elle ne tente de faire ni la charité ni encore moins le lobbying auprès de politiciens bourgeois. Au lieu de faire appel à la solidarité des 1% elle fait appel celle des 99%. Le modèle suivi est plutôt celui de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, laquelle fut essentiellement fondée sur la solidarité des travailleurs et des organisations ouvrières. En pratique ceci s’exprime, entre autres, par l’affiliation de UNISON, le plus grand syndicat du secteur publique en Angleterre, à la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Nos camarades en Angleterre et au Pays-de-Galle, sont actuellement en train de promouvoir l’adhésion d’autre syndicats à la campagne. Cette approche de faire appel à la solidarité syndicale nous permet de faire le lien entre la politique néolibérale de Rajapaksa et l’austérité ici en Europe. En mettant la solidarité de classe au centre de notre campagne nous espérons aussi présenter une vision alternative à la diaspora tamoule et ne pas abandonner le champs aux nationalistes bourgeois.

    Malgré l’existence d’une grande diaspora tamoule dans de nombreux pays occidentaux, contrairement à la cause palestinienne, la cause tamoule est presque entièrement absente au niveau politique. Paul Murphy, le député européen de notre section irlandaise, utilise la plateforme que lui offre son mandat pour populariser la cause tamoule.

    D’autre part, notre campagne de solidarité cherche aussi à aller à l’encontre des illusions qui existent dans la diaspora tamoule en ce qui concerne les interventions de pays impérialistes ou d’institutions internationales comme les Nations Unies. Avant tout, les pays impérialistes souhaitent un régime stable au Sri Lanka qui puisse garantir leur investissements. Dans le cas où ils interviendraient, ce ne serait en aucun cas pour défendre les droits de l’homme. De surcroit, une intervention impérialiste risquerait de renforcer le régime Rajapaksa. Comme le régime ne dépend pas des impérialistes occidentaux que se soit à un niveau économique, politique ou militaire il peut se permettre de jouer la carte de anti-impérialiste. Ayant bénéficié du soutien de la Chine et de l’Inde durant la guerre civile, Rajapaksa permet aujourd’hui aux capitalistes Indiens de mettre en place une zone de libre échange dans le Nord du pays alors que la Chine construit un port gigantesque dans le Sud.

    Notre section belge elle aussi est active dans la campagne de solidarité avec la cause tamoule. Notamment à Anvers nous avons accueilli des immigrés tamoules dans notre organisation grâce à cette campagne. Ainsi, de telles campagnes de solidarité peuvent aussi contribuer à renforcer la solidarité de classe entre travailleurs belges et immigrés, une solidarité cruciale dans la lutte contre l’austérité et l’extrême droite. De plus, cela nous permet d’apprendre quelque chose de la riche histoire politique du Sri Lanka, une histoire qui a des leçons à nous livrer.

  • Bruxelles : Manifestation de solidarité avec les luttes en Espagne

    Hier, à Bruxelles, plus de 200 personnes ont manifesté contre le paquet d’austérité du Gouvernement espagnol de Rajoy et en solidarité avec la lutte qui se déroule en Espagne. Le même jour, environ 2 millions de travailleurs, de jeunes et de pensionnés ont défilé dans pas moins de 80 villes espagnoles, avec une grande colère au vu des nombreuses attaques antisociales que la société espagnole est en train de vivre. L’appel de solidarité à Bruxelles est venu du Comité Action Europe, de l’UGT et du CCOO. Ce deux derniers, des syndicats espagnols, portaient le calicot de tête avec le slogan qu’on a vu dans les villes espagnoles : ‘Quieren arruinar el país, hay que impedirlo, somos más’: ils veulent ruiner le pays, nous devons l’arrêter, nous sommes plus nombreux.

    Rapport par Clara Aguila, candidate de ”Gauches Communes” à Saint-Gilles

    La manifestation est partie de la place Luxembourg vers l’Ambassade Espagnole, en réaction aux mesures déjà votées au Parlement telles que l’augmentation de la TVA de 3%, la diminution des allocations de chômage (Rajoy a déclaré sans aucune honte que les chômeurs auraient ainsi plus d’énergie pour trouver un travail !), la suppression du bonus de fin d’année pour les fonctionnaires et encore plus des diminution des pensions.

    Un des facteurs qui est en train de changer les luttes en Espagne est l’adhésion des policiers à ces manifestations, ce qui illustre à quel point est grande la haine contre les politiciens. Les policiers sont eux aussi touchés par les mesures qui s’attaquent aux conditions de travail. La police a notamment manifesté, par exemple à Valence, avec des slogans tels que "No hay bastante Policía para tanto chorizo" et "Políticos ladrones, la Policía hasta los cojones" (‘‘Pas assez de policiers pour autant de voleurs’’ et ‘‘politiciens voleurs, la police elle en a marre.’’) Un représentant de la police a déclaré qu’ils étaient environ 1500 policiers dispersés dans les manifestations.

    Il faut poursuivre la lutte, avec une grève général prolongée, en commençant par une grève générale de 48 heures dans le cadre d’un plan d’action visant à faire chuter le Gouvernement et pour construire une réelle démocratie qui vient de la base, du peuple !

    Clara Aguila, candidate de ”Gauches Communes” à Saint-Gilles et Anja Deschoemacker, qui sera tête de liste dans la même commune.

    Les mêmes, accompagnées de Paul Murphy, député européen du Socialist Party (parti-frère du PSL en Irlande) et de son collaborateur au Parlement européen Finghin Kelly.

  • Europe : ACTA est vaincu, une victoire remportée contre les attaques sur la liberté d'internet

    ACTA (l’accord commercial anti-contrefaçon) a été vaincu hier au Parlement Européen par une majorité écrasante de 478 voix. 165 eurodéputés se sont abstenus tandis qu’une petite minorité de 39 députés européens s’est prononcée en faveur de ce traité très controversé. Il s’agit d’une véritable gifle pour la Commission Européenne et l’agenda du Grand Capital. Ce traité serait passé en force sans la large pression publique exercée contre lui. Les principaux alliés politiques de la Commission Européenne dans cette bataille étaient dans le plus grand groupe au Parlement Européen, le Parti Populaire Européen (PPE, auquel appartient le CD&V et le CDH), et du groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (CRE).

    Juste avant que le vote ne prenne place, le PPE a tenté une dernière fois de sauver ACTA en proposant de reporter le vote. Cette demande a toutefois été battue. Le fait que seuls 39 députés européens aient publiquement osé voter en faveur d’ACTA est avant tout le résultat de la campagne publique massive contre le traité. Dans les quatre derniers jours qui ont précédé le vote, notre camarade le député européen Paul Murphy a reçu pas moins de 1600 emails lui demandant de voter contre ACTA. Cette pression a assuré que des députés initialement favorables à ACTA ont en définitive voté à l’opposé ou se sont abstenus. Il n’y a que le le groupe des Verts et le groupe de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL, groupe dont Paul Murphy est membre) qui se sont opposés dès le début à ACTA.

    Voici ci-dessous une déclaration de presse du bureau de Paul Murphy, député européen du Socialist Party (CIO-Irlande).

    “Il s’agit d’une grande victoire pour ces millions de personnes à travers l’Europe qui ont fait campagne contre ce traité représentant une gigantesque attaque contre les libertés d’internet et les libertés civiles en faveur des intérêts des grandes compagnies. La Commission Européenne et ses alliés politiques au Parlement, en particulier le commissaire européen de Gucht, ont tout tenté pour éviter le vote du Parlement Européen sur ACTA car ils étaient effrayés par la défaite.

    > “La Commission s’est comportée avec un grand mépris démocratique tout au long du processus. Quand de Gucht a parlé à la Commission du commerce international il y a deux semaines, il a déclaré que quelque soit le résultat du vote du Parlement, la Commission fera tout pour faire passer le projet de toute façon.

    “J’applaudis les militants anti-ACTA, ces dizaines de milliers de personnes qui sont descendues dans les rues et ces millions de personnes qui ont signé les pétitions en ligne. Ils ont remporté une importante victoire aujourd’hui. Cependant, la lutte contre ACTA et les mesures similaires n’est pas terminée. La Commission reviendra avec de nouvelles propositions. Nous aurons besoin de poursuivre la lutte pour une économie et une société basée sur le libre échange des informations, de la connaissance et de la recherche, au bénéfice de la population mondiale.”

  • Parlement européen : Une nouvelle victoire remportée contre ACTA

    La commission du commerce international au sein du Parlement Européen a voté contre le très controversé ‘‘accord commercial anti contrefaçon’’, rejeté à une majorité évidente de 19 votes contre pour 12 voix en faveur. Cela constitue une victoire essentielle pour la liberté d’internet en Europe

    Paul Murphy, député européen du Socialist Party (parti-frère du PSL en République irlandaise) et membre de la commission du commerce international, a déclaré que : ‘‘Ce vote d’opposition à ACTA représente une victoire majeure dans la lutte contre les attaques menées à l’encontre de nos libertés civiles. ACTA a été rejeté au sein de la commission du commerce international grâce à la mobilisation de dizaines de milliers de personnes qui ont protesté à travers l’Europe. Désormais, la pression doit être maintenue dans l’attente du vote sur ACTA qui aura lieu lors d’une session plénière au Parlement européen. Il faut s’assurer que cette attaque pernicieuse à l’encontre des libertés du net qui ne sert que les intérêts des grandes entreprises soit terrassée.’’

    ‘‘Faire le bon choix ?’’ – Une défaite de la Commission Européenne

    Les organisations politiques qui ont voté contre ACTA sont : la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), opposée à ACTA dès le départ, le groupe ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe), le groupe Europe libertés démocratie (EFD) et l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D). La majorité des membres du Parti Populaire et du Groupe des conservateurs et des réformateurs européens (ECR) ont soutenu ACTA.

    Paul Murphy ajoute : ‘‘Désormais, l’accord sera voté lors d’une session plénière au Parlement européen au mois de juillet. S’il y a de nouveau une mobilisation importante de la population, des manifestations et des pétitions et que les députés européens sont toujours bombardés d’e-mails, ACTA peut être vaincu. Un vent puissant soufflera alors sur les plans des gros bonnets de la finance au sein de la Commission européenne.’’

    Le commissaire européen en charge du Commerce, le Belge Karel De Gucht, défenseur avoué et acharné du néo-libéralisme, s’est adressé à la commission du commerce international la veille du vote afin de convaincre les membres de reporter leur vote jusqu’à ce que la Cour européenne de Justice ait donné son verdict sur ACTA. La Commission Européenne, sous la pression des mouvements de masse qui s’opposent à ACTA, avait amené ACTA devant la Cour de Justice afin de décider s’il était compatible avec les Lois Européennes. Cette stratégie visait à gagner du temps, à retarder le vote et à démobiliser le mouvement anti-ACTA.

    Son discours s’intitulait : ‘‘Faire le bon choix’’. Néanmoins, le président de la commission du commerce international a clairement fait savoir que si les membres du Parlement ne faisaient pas le ‘‘bon’’ choix, la Commission européenne s’attaquerait à la question de la défense des droits de propriété intellectuelle d’une autre manière. Il a expliqué sa stratégie à la Commission Européenne de la manière suivante : ‘‘Si vous décidez de voter de manière négative devant les règles de la Cour Européenne, permettez-moi de vous dire que la Commission continuera de tout de façon à poursuivre la procédure actuelle devant la Cour, comme nous en avons le droit. Un vote négatif n’arrêtera pas le processus qui passera devant la Cour de Justice. Si la Cour questionne la conformité de cet accord avec les Traités nous évaluerons, à ce moment, comment ceci peut être abordé.’’ Il a encore ajouté : ‘‘Une fois que nous aurons identifié et discuté ces possibles clarifications, j’essayerai de déposer une seconde requête pour un consentement au niveau du Parlement Européen. Que le Parlement la considère sous cette législature ou la suivante, cela ne dépend que de vous.’’

    Il semblerait désormais que ACTA puisse bel et bien être battu au mois de juillet. Pourtant, les gros bonnets de la finance européenne et de la Commission européenne ont beaucoup d’intérêts en jeu. Pour ces derniers, garder main mise sur la propriété intellectuelle est un enjeu capital. Nous pourrions être confrontés à une autre forme d’ACTA dans un proche avenir. C’est pour cela que la campagne pour la liberté de l’internet doit se poursuivre.

  • ‘‘Gauches Communes’’ et Rood ! ont lancé leurs campagnes avec le soutien de la gauche européenne

    Cet automne, la crise la plus importante depuis la Grande Dépression des années ’30 en sera à sa quatrième année. Le capitalisme, son idéologie, ses institutions et ses représentants politiques font l’objet d’une profonde crise de légitimité. Cela nécessite une alternative issue de la seule force de cette société capable d’aboutir à un véritable changement : la classe ouvrière, soutenue par toutes les couches exploitées de la société.

    Par Eric Byl

    L’activité militante n’a pas connu de pause, comme le prouvent les nombreuses mobilisations de masse et grèves qui ont eu lieu. Sans traduction politique hélas. Ce n’est que maintenant que nous assistons aux débuts du développement d’une représentation politique des luttes avec le Front de Gauche en France ou Syriza en Grèce. En Belgique aussi, nous avons besoin d’une formation de gauche conséquente, basée sur la coopération, le respect mutuel et l’ouverture. C’est pourquoi les militants du PSL vont participer aux prochaines élections communales dans diverses initiatives unitaires. Ce mois de juin, trois d’entre elles (à Anvers, Gand et Bruxelles) ont lancé leur campagne avec des meetings internationaux. L’auteur de ces lignes était présent à Anvers et Bruxelles.

    A Anvers, Erik De Bruyn (de Rood !) a réfuté devant les 85 auditeurs l’idée selon laquelle les élections communales n’ont rien à voir avec la politique nationale. C’est pourquoi Rood ! a commencé sa campagne par une rencontre internationale, parce que l’austérité imposée à l’échelle européenne trouve une traduction à l’échelle nationale, régionale et communale. Il explique pourquoi il n’existe aucun moyen pour les jeunes, ce qu’a également abordé Tine Pauwels, la plus jeune candidate sur la Liste Rood ! à Anvers, ou pour l’enseignement et le logement, ce qu’a aussi abordé l’enseignante Elke Heirman. ‘‘Il y a de l’argent à Anvers’’, a déclaré Jarmo De Regemorter (PSL), ‘‘sous les matelas et sur les comptes bancaires des fraudeurs diamantaires et des patrons de l’industrie portuaire.’’ Peter Veltmans, du SAP (la LCR en Flandre), militant de la CGSP-Finances, a souligné une autre source possible pour les dépenses sociales: un audit sur la dette de la ville et un moratoire sur le remboursement. Frank Baeyens, conseiller de district à Merksem, a fait le tour de la politique appliquée dans son district. Ivo Janssen, qui tirera la liste de Rood! à Anvers, a expliqué que Rood ! veut être le porte-parole de tous ceux qui ne se sentent plus représentés par les politiciens traditionnels.

    Anja Deschoemacker a développé ce même point lors du meeting de ‘‘Gauches Communes’’ à Bruxelles, où 150 personnes étaient présentes. La volonté de Johan Vande Lanotte de reporter la publication du budget fédéral au lendemain des élections communales ‘‘n’est pas motivée par la peur que le 1% soit en désaccord’’ a-t-elle souligné, ‘‘mais par la prise de conscience que les 99% les puniraient.’’ Le fait que la politique locale n’est pas déconnectée de la politique nationale, elle-même inséparable de la politique internationale, a été souligné par de nombreux orateurs. Bernard Wesphael (du Mouvement de Gauche) a averti de la catastrophe que représentera l’application du nouveau traité fiscal européen et a appelé à un front uni sur cette question. Paul Murphy, le seul eurodéputé européen irlandais à avoir voté contre ce traité d’austérité lors du référendum irlandais, a précisé la saignée massive que cela représenterait pour la population. L’économie européenne va s’effondrer en plein dans la récession. Il a réfuté le mensonge selon lequel ce traité allait aider à sauver l’Irlande. La seule chose qui sera aidée, a-t-il dit, c’est la montée du chômage et de l’émigration. Paul venait tout juste de rentrer de Grèce ‘‘la ligne de front de la guerre de classe.’’ L’importance de ce combat pour tous les travailleurs, les étudiants, les allocataires sociaux ou les malades nous a été expliquée par Panayota Maniou, collaboratrice de Nikos Chountis, député européen de Syriza. Elle a parlé d’une véritable catastrophe humanitaire. Syriza sera présent à la fois au Parlement et dans la rue en opposition à la politique d’austérité, a-t-elle affirmé. Charlotte Balavoine (Front de Gauche) a donné une idée des points centraux autour desquels le FdG tente d’organiser la résistance : la redistribution des richesses par la nationalisation des banques et le financement massif d’un secteur public au service du peuple, la démocratisation des diverses institutions qui sont devenues exclusivement des outils pour les riches et enfin la révision de la construction européenne, notamment par l’abrogation des traités de Lisbonne et de Maastricht.

    Réaliser un tel programme à Liverpool, dans les années ’80, a exigé des politiciens défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles avec autant d’acharnement que celui qu’ont les politiciens au service des banquiers et des spéculateurs, a déclaré Tony Mulhearn. Il fut cette année candidat à la mairie de Liverpool sur une liste de coalition de militants syndicaux et marxistes. Selon lui, un parti de masse des travailleurs et des opprimés constamment opposé à l’austérité peut très certainement l’emporter à l’avenir. L’ère des partis monolithiques est derrière nous. Tant Jose Menendez (Izquierda Unida, Espagne) que Stephen Bouquin (de Rood !) ont insisté sur le fait que la gauche doit se rassembler dans une atmosphère d’ouverture et de respect mutuel. Le fait que le parti communiste grec ait perdu la moitié de ses voix en pleine crise du capitalisme et au moment où Syriza a quintuplé son soutien électoral est riche d’enseignements, y compris pour la gauche en Belgique.

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