Your cart is currently empty!
Tag: Paul Murphy
-
Paul Murphy et la résistance contre l’austérité européenne
Lors d’un débat télévisé, notre camarade l’eurodéputé Paul Murphy (élu du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise et parti-frère du PSL) a clairement dénoncé les responsables de la crises et leurs marionnettes politiques. Il a notamment souligné la nécessité d’un secteur financier entièrement sous contrôle public.
-
Un ex-rugbyman professionnel soutient Paul Murphy
L’ancien joueur international irlandais de rugby à XV Trevor Hogan a décidé d’apporter son soutien à la campagne électorale de Paul Murphy pour l’élection européenne du 25 mai prochain.
Il s’agit de la première personnalité issue du monde sportif professionnel irlandais à soutenir publiquement notre camarade dans cette campagne très importante pour conserver ce siège de parlementaire européen. Il n’est pas tout à fait surprenant de retrouver Hogan parmi les supporters de Murphy, puisqu’ils se sont tous deux rencontrés en juin 2011 dans la ‘‘Flottille de la Liberté’’ qui transportait de nombreux militants pour les droits palestiniens jusqu’à Gaza afin de tenter de briser le blocage de Gaza par les autorités israéliennes.
Trevor Hogan : ‘‘Je soutiens pleinement Paul Murphy pour les élections européennes. Ayant appris à connaître Paul dans le cadre de la flottille vers Gaza, j’ai été vraiment impressionné par sa passion et son énergie à lutter contre l’injustice. Il y a très peu de voix qui se lèvent avec tant de force contre l’impérialisme et l’agenda néolibéral du capitalisme cupide et effréné qui commence à dominer dans toute l’Europe. Son intégrité et sa résistance, ainsi que la capacité à exprimer clairement une véritable alternative fondée sur la justice économique et sociale, est quelque chose que je n’oublierai jamais, et c’est quelque chose qui eut un réel impact dans le Parlement européen que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre.’’
Positionné en deuxième ligne, Trevor Hogan a joué quatre fois pour le compte du XV du Trèfle, l’équipe d’Irlande de rugby à XV, dont un match du Tournoi des Six Nations en 2007. Entre 2002 et 2011, il a joué 109 matchs de ‘Celtic League’ (actuelle ‘Pro12’, compétition professionnelle regroupant des provinces et franchises d’Irlande, d’Ecosse, du Pays de Galles et d’Italie), d’abord pour le compte de la province du Munster (sud-ouest : Cork, Limerick), puis pour la province du Leinster (sud-est : Dublin). Hogan avait mis un terme à sa carrière début 2011, à 31 ans, à cause d’une blessure au genou persistante.
Retrouvez ici une interview de l’eurodéputé Paul Murphy embarquant à bord de la deuxième ‘‘Flottille de la Liberté’’ pour Gaza.
Site web de l’eurodéputé Paul Murphy : www.paulmurphymep.eu
-
Suspension partielle des négociations pour le traité de libre-échange transatlantique
Luttons pour une suspension totale !
Depuis le 8 juillet 2013, l’Union européenne et les États-Unis sont engagés dans des négociations visant à conclure un ‘‘Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement’’ (PTCI), terminologie derrière laquelle se trouve un vaste projet d’accord de libre échange également appelé Grand marché transatlantique. L’élaboration de cette arme de destruction massive de nos conquêtes sociales, des normes environnementales,… vient d’être temporairement suspendue.
Par Paul Murphy, député européen du Socialist party (CIO-Irlande)
La veille du troisième round de négociations pour parvenir à un accord de libre-échange UE-États-Unis (Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement – PTCI), le Commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a annoncé une suspension partielle de ces négociations afin de permettre la tenue de consultations publiques.
Cette annonce de suspension des négociations pendant trois mois pour organiser des consultations publiques est une victoire partielle importante pour les syndicats, les organisations environnementales et les députés de gauche qui ont toujours critiqué la Commission européenne pour son silence dans la tenue de ces négociations commerciales, une approche visant à protéger les intérêts des grandes multinationales des deux côtés de l’Atlantique.
Durant l’été 2012, une campagne publique a mis fin à l’ACTA, un accord extrêmement controversée (Accord commercial anti-contrefaçon) qui avait soulevé des inquiétudes similaires au sujet de la non-transparence des négociations. Ce fut un coup dur pour la Commission, et cette dernière essaie visiblement d’éviter une nouvelle défaite d’ampleur en accordant plus d’attention aux préoccupations du public.
Mais la suspension des négociations ne change en rien leur caractère. La Commission européenne désire toujours parvenir à un accord basé sur de solides mécanismes de protection des grandes entreprises au détriment du reste. Cette suspension n’est qu’une tentative de calmer les choses. Il s’agit d’une concession partielle destinée à sauver l’accord sur le long terme.
Opposants et détracteurs de cet accord doivent utiliser les trois mois à venir pour poursuivre leur campagne contre le traité transatlantique et dénoncé ce pour quoi il est prévu. Le Mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États accorderait ainsi le droit aux grandes entreprises de poursuivre les gouvernements pour perte de profits. Cela représente une remise en cause directe de la démocratie, à seule fin de remplir les poches des grandes entreprises. A titre d’exemple, le géant du tabac Philip Morris utilise un arrangement similaire pour poursuivre l’État australien contre une mesure visant les paquets de cigarettes.
Ce programme dans la droite ligne de l’agenda des grandes entreprises doit être combattu et vaincu.
-
Le cadeau de Noël des dirigeants européens à l'industrie de l'armement
Les dirigeants européens se sont réunis fin de la semaine dernière pour une réunion du Conseil. Tout comme de nombreuses familles se réunissent à Noël et offrent des cadeaux à leurs proches, il en va de même avec les dirigeants européens. Malheureusement, leurs proches ne comprennent pas les travailleurs et leurs familles, qui souffrent depuis déjà des années des politiques d’austérité, mais bien les marchands d’armes et autres grandes entreprises.
Par Paul Murphy, député européen du Socialist party (CIO-Irlande)
Ils nous disent qu’il n’y a pas de moyens pour les soins de santé, l’enseignement et les projets environnementaux mais, au même moment, nous assistons à un transfert massif de moyens publics vers l’industrie de l’armement. Cette réunion européenne avait pour objectif de disposer de plus d’intégration militaire, de plus d’aventures militaires et de plus de moyens pour l’armée. Il s’agissait d’une nouvelle étape dans le processus de militarisation de l’Europe.
Dans le cadre de ce sommet européen, Enda Kenny (premier ministre irlandais) et David Cameron (premier ministre britannique), ont visité plusieurs tombes et monuments commémoratifs de la Première Guerre mondiale en Flandre. La Première Guerre mondiale a été l’une des périodes les plus barbares et les plus horribles de l’histoire du capitalisme européen. Des centaines de milliers de jeunes gens ont été massacrés pour satisfaire la cupidité et la soif de prestige des grandes puissances impérialistes. Au lieu de tirer les leçons de la futilité de la guerre capitaliste, Kenny et Cameron se sont ensuite rendus à Bruxelles et, avec une grossière hypocrisie, ont approuvé d’augmenter les dépenses militaires. Il s’agit d’une véritable pour les centaines de milliers de jeunes qui ont été inutilement abattus durant cette guerre.
Le Pacte de Compétitivité se trouvait également à l’ordre du jour de ce sommet. Il s’agit d’une nouvelle mesure antidémocratique qui arrive ironiquement moins d’une semaine après que l’Irlande ait officiellement quitté le programme de la Troïka. La pièce maîtresse de ce pacte seront les ”arrangements contractuels” entre les États membres et la Commission européenne et / ou du Conseil pour accepter des ”réformes structurelles”. Comme réduire les droits à la pension ou lancer des attaques contre les droits des travailleurs.
Ce pacte est conçu pour être une autre façon de subvertir la démocratie, en verrouillant les États dans des accords qui ne peuvent pas être modifiés par un changement de gouvernement. Le ”pacte de compétitivité” représente une autre étape importante vers l’imposition d’une “troïka pour tous” en Europe tout en se moquant des revendications concernant la restauration de la souveraineté des gouvernements. Honteusement, aucun autre député irlandais en dehors de moi-même n’a voté contre cet ordre du jour au Parlement européen la semaine dernière.
-
Le député européen Paul Murphy en campagne pour conserver son siège pour la gauche
Mais l’approche sectaire du SWP menace ses chances
Le Socialist Workers Party (SWP) a confirmé qu’un de ses membres, le conseiller Brid Smith, sera candidat pour la People Before Profit Alliance (PBPA) aux élections européennes de mai prochain pour la circonscription de Dublin. Quand cette nouvelle est apparue il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, elle a semé confusion et désarroi.
Socialist Party (CIO-Irlande)
Cette décision est irresponsable et devrait être annulée. Cela représente un coup porté à la lutte visant à construire une véritable alternative socialiste et de gauche en diminuant les chances de Paul Murphy de conserver son siège au Parlement européen. Si elle n’est pas annulée, cette décision constituera un grossier exemple de sectarisme politique.
Les formations de gauche ont bien sûr le droit de concourir aux élections qu’elles désirent, ce n’est pas là le problème. Il est aussi de leur responsabilité de juger s’il convient d’exercer ce droit en fonction du contexte politique et d’évaluer les conséquences de leur décision.
Paul Murphy, candidat aux élections de mai prochain, dispose déjà d’un siège au Parlement. Au cours des deux ans et demi où il a occupé ce poste, il a toujours utilisé avec justesse sa position et la plate-forme qu’elle représente pour défendre de nombreuses revendications au bénéfice de la classe des travailleurs et du mouvement socialiste, en Irlande et dans le monde. Il est crucial que Paul soit élu en mai mais, pour cela, il a besoin de tout le soutien possible, car le scrutin sera très serré.
Il est vrai que la confiance envers le gouvernement a baissé de manière significative, mais la complexification et la fragmentation de la scène politique sont elles aussi indéniables. Les sensibilités politiques de la classe des travailleurs ont été mises à mal par les trahisons répétées des responsables syndicaux et par l’imposition de la Property Tax. Il existe un potentiel pour la création de nouvelles forces de droite, on en parle d’ailleurs ouvertement. De nouvelles formes de populisme ont également émergé, ce qui reflète partiellement l’espoir des gens qu’il existe une porte de sortie plus facile que les changements fondamentaux et nécessaires pour lesquels militent le Socialist Party et d’autres à gauche.
Il n’y a que trois sièges dans la circonscription européenne de Dublin. En plus des partis de l’establishment et du Sinn Fein, il est probable que de nouvelles forces dont l’impact pourrait être significatif émergent dans les mois à venir. Pour les élections européennes, avec leur foule déstabilisante de candidats, nous devrons convaincre les gens à la recherche d’une alternative qu’il est nécessaire de voter pour un candidat de gauche sérieux qui a de véritables chances de remporter un siège. Autrement, on court le véritable danger que la classe des travailleurs s’abstienne simplement de voter. Dans ce contexte, il est crucial qu’un candidat de gauche se présente à Dublin.
Les derniers sondages d’opinion à l’échelle de l’Irlande créditent le Fine Gael de 26%, le Fianna Fail de 22% et le Sinn Fein de 23%. A Dublin, le Fine Gael obtient 17% et le Sinn Fein 21%. Il est très probable que le Sinn Fein enregistre des gains considérables aux élections locales de l’an prochain, le parti pourrait même récupérer un député européen à Dublin. Les similarités présentes dans le noyau politique du Fine Gael et du Fianna Fail garantissent presque qu’entre eux et d’autres candidats de droite, ils auront assez de voix pour gagner un siège. Malgré la colère ambiante, on ne peut éclipser la possibilité que des partis ou des candidats de droite puissent obtenir deux sièges, au vu de la nature volatile de la période actuelle et de la confusion qui règne. Dans ces conditions, les bénéfices d’avoir un candidat socialiste et/ou de gauche devraient être clairs pour tous.
Toute tentative de justifier qu’un candidat de la People Before Profit Alliance se présente sur le constat que la ‘‘vraie gauche’’ a besoin de plus d’ambition et doit viser deux sièges sur trois reflète soit un jugement politique incroyablement faussé, soit une infinie naïveté. Il faudrait pour cela obtenir près de 50% des premiers votes préférentiels et de nombreux transferts de voix (le système électoral irlandais permet d’émettre deux choix de vote, un vote préférentiel et un vote de report de voix, NDT).
Les élections s’annoncent comme une bataille sans répit entre de nombreuses forces et de nombreux candidats, probablement pour un siège, et l’intervention de la PBPA pourrait miner les chances de Paul Murphy de conserver ce siège.
Le problème n’est pas que différentes formations de gauche ne peuvent pas se présenter dans la même circonscription. Un système de représentation proportionnelle par vote unique transférable pourrait faciliter cela. Mais il faut évaluer chaque situation dans ce qui fait sa spécificité, et mesurer les différents facteurs en jeu ; historique récent, parcours politique des candidats, base de soutien, perspectives,… le principe de base à prendre en considération est qu’aucune formation de devrait agir en risquant de causer du tort à la lutte et au mouvement ouvrier.
Fausses comparaisons
Il n’y a pas lieu d’employer de fausses comparaisons pour troubler la situation, comme le fait que le Socialist Party ait présenté un candidat dans la même circonscription (Dublin Mid West) qu’un élu conseiller de la PBPA aux élections générales de 2011, ou encore que Joe Higgins se soit présenté à Dublin West en 1992 face à Tomas Mac Giolla du Workers Party.
A Dublin Mid West, il était clair qu’aucun candidat n’avait la moindre chance d’être élu, il n’était donc pas question de perdre un siège potentiel au Dàil (parlement irlandais). En 1992, Tomas Mac Giolla a perdu son siège parce que le Workers Party était en plein processus d’implosion et qu’il avait perdu 6000 voix depuis les élections générales de 1989, et non pas parce que Joe Higgins en avait obtenu 1400.
Il est faux de penser que, pour les élections de mai, peu importe qu’il y ait deux candidats de gauche en cas de transfert de votes, car les partis ont de moins en moins de contrôle sur ces transferts.
Lors de la campagne pour les élections européennes de 2009, le fait que Joe Higgins ait été le seul candidat de gauche a représenté un facteur très important pour son accès au siège face au Sinn Fein et au candidat principal du Fianna Fail. De nombreux facteurs sont entrés en jeu, mais le plus important a été le parcours politique de Joe et du Socialist Party. L’idée de voter pour Joe, considéré comme un combattant dans le contexte d’un effondrement de l’économie qu’il avait prédit alors qu’il était encore au Dàil, a été massivement saisie. Il est peu probable qu’un autre candidat de gauche ait pu autant profiter de l’atmosphère d’alors.
Alors que la campagne de Joe était en cours, le bruit courait que Richard Boyd Barrett de la PBPA allait lui aussi annoncer sa candidature aux élections européennes de 2009. Il est clair que s’il avait concouru, il aurait miné le momentum qui a porté Joe Higgins.
Momentum
Le momentum est un facteur clé lors des élections. Le premier sondage d’opinion au début de la campagne électorale en 2009 créditait Joe de 5% des voix. Un résultat correct, mais bien inférieur à celui espéré, et Joe se trouvait à égalité avec de nombreux candidats. Fine Gael, Fianna Fail et Sinn Fein avaient une avance confortable.
Un second sondage a eu lieu à peu près une semaine avant les élections, qui indiquait que Joe avait émergé du lot. Ce sondage a été crucial, autrement, les gens, malgré leur soutien, auraient pu penser que voter pour Joe n’aurait fait aucune différence car il n’aurait eu aucune chance d’être élu.
Le second sondage créditait Joe de 7%. Son score avait progressé, mais surtout, celui d’autres candidats avait régressé. Les élections une semaine plus tard, où Joe a obtenu 12,5%, ont indiqué que, du second sondage jusqu’à la fin, le momentum s’était bel et bien développé, le second sondage ayant été un facteur clé. En termes de votes préférentiels, Joe était derrière le Fine Gael et le Fianna Fail (les deux candidats confondus), mais il a émergé et s’est emparé du troisième siège grâce à des transferts de voix. Il était vital que Joe dépasse le nombre de votes préférentiels de Mary Lou MacDonald. Si Richard Boyd Barrett avait concouru, il aurait probablement pris quelques points de pourcentage à Joe dans les sondages, et cela aurait sans doute mis en péril le cours et l’issue de la campagne. Le résultat aurait été une perte sèche pour la gauche et les socialistes. Ce même danger nous guette encore une fois.
Au cours de la campagne à venir, qui verra surement fleurir des candidats disposant d’un certain soutien, il est important que Paul Murphy soit clairement identifié comme le candidat de la gauche afin de concentrer l’attention et de mettre toutes les chances de son côté pour faire jouer le momentum.
Transferts de votes
Les transferts seront cruciaux lors de ces élections. Mais afin de bénéficier de transferts, il faut sortir du lot, autrement, l’élimination guette. Il est très important que Paul obtienne un aussi grand vote préférentiel que possible.
Dire que chaque vote que Brid Smith arrache à Paul lui reviendra de toute façon dans le cas où Brid serait éliminé n’est que pure spéculation. Cela ne prend absolument pas en compte la façon dont les gens votent. Entre candidats d’un même parti, on peut s’attendre à un transfert de voix à hauteur de 50%. Mais lorsque l’on est confronté à la masse des électeurs, un soutien de masse est nécessaire pour gagner des sièges aux élections européennes, les gens n’ont pas tendance à voter selon une ligne stricte, à gauche ou à droite jusqu’au bout.
Nombre de gens choisiront de voter pour leur candidat préféré, et ensuite leurs votes préférentiels pourront être aléatoires, ils pourront très bien décider de choisir le candidat le moins menaçant, ou de voter pour d’autres raisons de ce genre. Il ne fait aucun doute qu’un soutien potentiel et significatif puisse être perdu à l’issue des transferts. Il existe de nombreux exemples de Fianna Fail, des travaillistes, et d’autres partis qui ont reçu un premier vote préférentiel qui aurait dû leur garantir un élu, mais sans succès car le vote n’a pas été transféré parmi leurs candidats.
C’est arrivé lors des élections européennes de Dublin en 2009 quand le Fianna Fail a obtenu 18,3% et a fini troisième parti, mais comme leurs votes ont été éparpillés et que leur taux de transfert n’était que de 50%, ils ont perdu le siège. Alors que s’ils n’avaient présenté qu’un candidat, les votes auraient été condensés dans ce candidat et il aurait probablement été élu. Dans la même ligne d’idée, non seulement un second candidat risquerait de diviser le premier vote préférentiel, mais en plus il risquerait de dissiper et de fragmenter les votes de la gauche en faisant entrer le système de transfert en jeu.
Le parcours de Paul
Certains ont également émis l’argument que Brid Smith serait un candidat plus ‘‘crédible’’ que Paul Murphy. Bien que son poste de conseiller au conseil municipal de Dublin valorise Brid Smith, cet argument lui-même manque de crédibilité. Paul Murphy est député européen, et il ne fait aucun doute qu’en tant que tel, il est infiniment plus qualifié. Il est de plus reconnu comme un candidat fort, et le mieux équipé pour lutter contre l’establishment capitaliste.
En Irlande, il a utilisé sa position pour soutenir un grand nombre de campagnes comme Shell to Sea ou la campagne contre les taxes immobilières, et d’autres luttes des travailleurs. Il a été à l’initiative d’une lettre signée par 50 députés pour exiger la légalisation de l’avortement après la mort de Savita Halappanavar, ce qui a contribué à augmenter le niveau de conscience sur le sujet dans le monde et à mettre le gouvernement sous pression. Il a lancé ScamBridge.ie, un site qui a aidé à développer le mouvement d’opposition à JobBridge (un projet gouvernemental antisocial).
Paul a joué un rôle majeur dans la campagne contre le traité d’austérité et a été décrit comme ‘‘probablement le candidat le plus engagé du côté du Non’’ par Deaglan De Breaun de l’Irish Times, à l’occasion du référendum tenu en Irlande à ce sujet. Paul a constamment utilisé sa position de député pour s’opposer à l’oppression et se battre pour les droits des travailleurs en Irlande et dans le monde.
Un farouche opposant de l’oppression internationale
Paul a également été très actif dans les luttes et les problèmes vitaux du monde entier. Il a dénoncé l’oppression des Palestiniens, a constamment soulevé ce problème au Parlement et a participé à la ‘‘Flottille de la Liberté’’ en 2011, ce qui lui a valu d’être incarcéré pendant une semaine dans une prison israélienne. Il a joué un rôle admirable dans le soutien aux travailleurs du pétrole au Kazakhstan en lutte contre un régime dictatorial, ce qui a conduit le Kazakhstan à le déclarer ‘‘persona non grata’’ et à refuser tout futur visa. Il s’est aussi vu refuser à de nombreuses reprises l’entrée au Sri Lanka pour son travail au sein et en dehors du Parlement contre l’oppression de la communauté tamoule et le massacre de 40.000 d’entre eux perpétré par le gouvernement du Sri Lanka.
En Europe, il a utilisé sa position pour soutenir et renforcer la lutte contre l’austérité. Il a visité à plusieurs reprises des pays, dont la Grèce, l’Italie et le Portugal, et a parcouru le continent pour soutenir des campagnes et des travailleurs en grève ainsi que pour appeler à la construction d’une action commune européenne contre l’austérité.
Le Socialist Party a joué un rôle important en aidant des travailleurs, des militants de gauche et des organisations à s’allier et à développer une riposte contre l’austérité à travers de la Campagne Contre les Taxes sur les Ménages et sur l’Eau (CAHWT). Nous avons aussi espérer que l’ULA (United Left Alliance) pourrait constituer un important pas en avant dans la réorganisation politique de la classe ouvrière.
L’absence d’un nombre significatif de nouvelles personnes prêtes à s’impliquer sérieusement dans ces initiatives a été un important facteur de leur déliquescence. De plus, le changement de tactique vers une imposition directe sur le revenu (au lieu d’une taxte à payer) combiné au manque de confiance des gens a constitué de la base de l’imposition de la campagne contre la Property Tax (une taxe immobilière). Nous avons toujours su que, sans sang neuf, l’ULA n’aurait pas pu aller de l’avant. Son échec à devenir une alliance socialiste ou de gauche crédible l’année dernière a été assuré par des associations aux actions néfastes et à diverses erreurs. Cependant, le Socialist Party est déterminé à poursuivre le travail avec d’autres pour construire un nouveau parti de masse pour la classe ouvrière, et nous espérons que l’Alliance Anti Austérité, ouverte à tous ceux qui veulent s’y impliquer, et qui participera aux élections locales l’année prochaine, contribuera à ce but.
Nous avons aussi pour principe de populariser une alternative de classe, socialiste et de gauche même lorsque les conditions sont difficiles, comme lorsque nous avons pris position pour l’abolition de l’institution antidémocratique et élitiste qu’est le Seanad, tout en condamnant le gouvernement et l’austérité.
Concernant la bataille dans la circonscription européenne de Dublin, la question principale pour la gauche, c’est de savoir si Paul gardera son siège, et ce que l’on doit faire pour ça. Ce sera une bataille, mais nous pouvons la gagner. Envisager comme le fait le SWP que la gauche puisse obtenir deux sièges n’est qu’une tentative d’enjoliver la réalité ou de camoufler une attitude profondément sectaire, qui sera néfaste à la lutte et pourrait avoir comme conséquence de donner à la droite un siège qui appartient à la gauche.
Une faute majeure
Cet article a dû entrer dans quelques détails pour répondre aux fausses justifications qu’utilisera la PBPA pour justifier la présence de son candidat. Nous demandons aux membres du Socialist Workers Party et à la PBPA de rediscuter et de reconsidérer urgemment ce sujet avant qu’ils ne commettent une erreur irréparable.
Mais quoi qu’ils décident, nous savons que la candidature de Paul pourra compter sur un soutien actif lors des mois qui suivent et lors des élections elles-mêmes, de la part de ceux qui reconnaissent le rôle important qu’il joue et continuera à jouer à l’avenir, et qui comprennent la nécessité d’une force socialiste combative qui mène à de véritables avancées pour la classe ouvrière.
-
Edward Snowden nominé pour le prix Sakharov des droits de l’homme
Avant hier, les députés de la Gauche Unitaire Européenne (GUE/NGL) ont officiellement nominé Edward Snowden pour le Prix Sakharov attribué par le Parlement Européen en matière de droits de l’homme.
Par Paul Murphy, député européen du Socialist Party (CIO-Irlande), membre du groupe de la Gauche Unitaire Européenne.
En dépit de la façon brutale dont Chelsea Manning a été traité, Edward Snowden a adopté une position courageuse en dénonçant et dévoilant l’ampleur des techniques de surveillance, mettant ainsi en lumière les réseaux d’espionnage actuels aux Etats-Unis et en Europe. En Europe, les pratiques des gouvernements britannique et français en termes d’espionnage ont été exposées au grand jour, comme cela a été le cas pour les Etats-Unis ainsi que tout un éventail de multinationales telles que Google, Apple et Facebook.
Il est important que cette nomination soit utilisée pour intensifier la campagne destinée à accorder à Edward Snowden la justice qu’il mérite. Il ne devrait pas en être réduit à la position de simple pion dans le match qui implique les Etats-Unis et la Russie. Actuellement, la Russie ne lui a d’ailleurs accordé qu’un asile temporaire d’une année.
Ceux parmi nous qui s’opposent aux tentatives visant à réduire au silence de tels militants de la vérité doivent faire pression sur leurs gouvernements pour lui donner le droit d’asile.
La remise du prix Sakharov aura lieu le 10 décembre au Parlement européen.
-
L’eurodéputé Paul Murphy défend son appel à l’Intifada
Le journal israélien Jerusalem Post a publié une condamnation de la prise de position de notre camarade le député européen Paul Murphy (membre de notre parti-frère irlandais le Socialist Party) en faveur d’une nouvelle intifada basée sur une lutte de masse pour renverser l’establishment capitaliste israélien. Cette déclaration était initialement apparue dans une interview accordée à Russia Today. Paul confirme et signe avec ce communiqué de presse.
Par Paul Murphy
Le prétendu scandale dont parlent des députés européens et d’autres partisans de l’élite israélienne au sujet de mon appel pour un mouvement de masse afin de stopper l’occupation israélienne est truffé de références aux ‘‘pourparlers de paix’’. En regardant le contexte de ces négociations dites de paix, on constate qu’une nouvelle autorisation a été accordée pour construire 1.000 nouvelles maisons pour les colons entre Bethléem et Jérusalem. Le gouvernement israélien poursuit sa stratégie de ‘‘politique par les faits’’ afin de rendre impossible toute base pour un Etat palestinien viable. Il est malheureusement clair que, sans un mouvement de masse avec des manifestations, des grèves et une résistance de masse contre l’occupation continuelle et la discrimination, rien ne pourra jamais conduire à la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.
Au sein des frontière d’Israël, l’oppression et la discrimination à l’encontre de la population arabe se poursuit. Le raciste plan Prawer, approuvé par la Knesset, est un plan visant à détruire les logements de 40.000 nomades arabes dans le désert du Néguev.
Les députés européens qui condamnent mon appel pour un mouvement de masse à l’instar de celui de la première Intifada le considèrent comme un appel à la violence ou à la terreur. Ils détournent délibérément mes propos ou alors ne connaissent rien de l’histoire de la lutte palestinienne. ‘‘Intifada’’ est tout simplement le terme arabe pour ‘‘rébellion’’, quelque chose de tout à fait justifié – et même de nécessaire – contre cette oppression systématique.
La première Intifada, à laquelle je me réfère, a été en grande partie basée sur les tactiques de lutte de masse par la base. De grandes manifestations ont eu lieu, ainsi que des grèves, des manifestations aux postes de contrôle,… C’est selon moi toujours nécessaire aujourd’hui. La première Intifada a forcé l’establishment israélien à s’assoir à la table de négociation. Mais les aspirations de la population palestinienne ont été honteusement trahies par la direction de l’Autorité Palestinienne qui a signé les Accords d’Oslo.
La déclaration de l’eurodéputé conservateur irlandais Sean Kelly selon qui il s’agit ‘‘d’un appel à la violence’’ est, au mieux, une expression de son ignorance. Mon appel visait explicitement à un mouvement de masse, je me suis toujours opposé aux tactiques contre-productives du terrorisme. Mais où peut-on trouver sa condamnation de la violence de l’État d’Israël contre les prisonniers palestiniens, contre ceux qui vivent à Gaza – qui est dans les faits une prison à ciel ouvert – et contre les manifestants pacifiques de Cisjordanie?
La déclaration du député conservateur Gay Mitchell pour qui je serais ‘‘essentiellement à la recherche de publicité’’ est remarquable. Peut-être les milieux conservateurs ont-ils l’habitude d’utiliser les médias pour défendre leurs propres positions individuelles. En tant qu’internationaliste et socialiste, je lutte quotidiennement contre l’oppression à travers le monde, et je soutiens la lutte des opprimés. L’interview originale est d’ailleurs parue dans Russia Today, une chaîne qui ne peut pas compter sur un intérêt considérable en Irlande.
Sans justice – ce qui signifie que l’occupation est entérinée et que le droit à l’autodétermination du peuple palestinien est nié – il ne peut y avoir de paix ou de sécurité. Les exemples des mouvements révolutionnaires en Egypte et en Tunisie constituent une source d’inspiration pour de nombreux Palestiniens. L’arrivée d’un ‘‘printemps palestinien’’ – un mouvement révolutionnaire de masse à l’instar celui d’Egypte ou de Tunisie – serait une énorme riposte contre l’establishment israélien.
Une majorité de la population ordinaire juive israélienne ne soutient pas la politique d’occupation. Elle partage un ennemi commun avec les Palestiniens : l’establishment capitaliste israélien qui attaque les conditions de vie et les droits de tous les opprimés. Un mouvement de masse palestinien avec des manifestations et des grèves peut également toucher les travailleurs juifs israéliens et poser les bases d’une lutte commune pour que tous les travailleurs puissent jouir d’une réelle sécurité et de conditions de vie décentes.
Le parti-frère du Socialist Party irlandais en Israël / Palestine, Maavak Sotzyalisti / Harakat Nidal Eshteraki (Mouvement Socialiste de Lutte) comprend des membres tant juifs israéliens que palestiniens et s’est engagé à tout faire pour construire une telle lutte de masse et un mouvement unitaire afin de renverser l’establishment capitaliste et de poser les bases d’une paix véritable fondée sur les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Cela signifie concrètement une Palestine socialiste aux côtés d’un Israël laïc, démocratique et socialiste avec Jérusalem comme capitale commune, ouverte à tout le monde, et sur base du contrôle total des ressources et de l’économie par les travailleurs, dans le cadre d’une confédération socialiste des Etats de la région.