Tag: Pas de Thatcher en Belgique!

  • SNCB: NON à la même attaque sous un autre emballage !

    greve_cheminotLa proposition B ne suffit pas. Option C: Organisons sérieusement la lutte !

    Les grèves spontanées du 25 mai au 3 juin ont illustré l’ampleur de la colère des cheminots. Une mesure après l’autre est unilatéralement imposée par la direction sans que les syndicats ne ripostent suffisamment.

    Libre Parcours, journal d’inforamtion et d’action pour et par des syndicalistes critiques des services publics // Libre Parcours en PDF

    Certains estiment que nous devons autant que possible sauver ce qui peut l’être grâce aux négociations. Mais seule la lutte paye ! A la suite des grèves spontanées, la direction a commencé à faire des concessions, bien que de façon minime. Une fois le souffle chaud de la grève disparu, elle a fait marche arrière à bien des égards et de nouveaux éléments sont même arrivés sur la table de négociation. Pensons à la proposition selon laquelle les nouvelles recrues à partir du 1er juillet obtiendraient seulement 20 jours de congé au lieu de 24.

    Pendant les grèves spontanées, il n’y a eu que peu de mots d’ordre des directions syndicales pour efficacement organiser la lutte. Cette semaine, la communication n’a guère été améliorée. Alors que le personnel attend avec impatience des informations sur ce qui est négocié entre syndicats et direction, les fuites dans les médias parlent de toute une série de mesures allant de vagues compromis à de nouvelles attaques. Les sanctions seraient maintenues, sans être notifiées dans le dossier du personnel.

    En fin de compte, il y a deux propositions sur table:

    A: Supprimer le jour férié du 15 novembre et calculer les jours de crédit sur base des heures prestées l’année précédente

    B: Supprimer le jour férié du 15 novembre, un jour férié extralégal tombant un samedi ou un dimanche et un jour de crédit par 28 journées de maladie

    La proposition A est pire que celle d’origine. Mais la proposition B avec de petites concessions – obtenues par notre lutte spontanée – reste une attaque sur nos droits. Organiser sérieusement la lutte avec un plan de communication et de mobilisation adéquat pourrait arracher davantage, jusqu’à la suppression de la proposition de la direction en tant qu’étape vers le blocage complet du modèle d’économie sur le dos du personnel.

    Ce jeudi 9 juin sont prévues diverses réunions de militants et assemblées générales de la CGSP/ACOD, mais pas partout. Jusqu’à présent, la CSC-Transcom n’organise généralement pas sa base. Les consultations et les discussions sont plus efficaces par le biais de réunions du personnel sur les lieux de travail ! Les directions syndicales ont presque laissé passer une semaine sans pleinement commencer la mobilisation. Et que dire des campagnes vers les usagers ? Il aurait au moins fallu utiliser cette semaine pour distribuer les tracts Trainopoly qui abordent brièvement plusieurs problèmes du rail !

    Le modèle d’économies ne fonctionne pas. Les premiers rapports sur l’accident mortel du dimanche 5 juin mettent en cause l’absence du système TBL1 +, même après qu’un incident similaire soit survenu en 2008. Beaucoup de gens s’interrogent sur la sécurité à la SNCB.

    Nous ne pouvons pas permettre à ce qui a spontanément commencé d’être maintenant décidé au-dessus de nos têtes. Nous ne feront pas valoir nos exigences dans le cadre de négociation imposées par la direction. Organiser la lutte, cela ne se fait pas dans les coulisses mais par l’implication des travailleurs et un plan de mobilisation. Pourquoi ne pas organiser des grèves hebdomadaires de 24 ou 48 heures accompagnées de réunions du personnel pour discuter de notre stratégie et de nos revendications pour les négociations?

    Seuls, nous ne pourrons pas vaincre. Mais les cheminots ne sont pas seuls. C’est partout que la coupe est pleine : chez les agents pénitentiaires, dans les services communaux, chez les pompiers, parmi les magistrats,… Il faut entrer ensemble en action pour se débarrasser de ce gouvernement. Ce gouvernement doit être renversé, et avec lui l’austérité qui fait des ravages dans tous les secteurs en termes de service et de conditions de travail. Autour de revendications offensives, nous pouvons construire la solidarité et l’unité exigée pour parvenir à la victoire.

  • Le gouvernement perd sa majorité – il est temps de le faire chuter

    degageLe sondage réalisé à la mi-mai par VTM, RTL, Het Laatste Nieuws et Le Soir confirme que la contestation se développe. Tous les partis du gouvernement perdent des plumes, particulièrement la N-VA et le CD&V. Les plus grands gagnants sont le Vlaams Belang qui regagne une partie de l’électorat de la N-VA, et le PTB qui devient le troisième parti en Wallonie avec plus de 13 % des voix ! Le PS ne profite pas de son rôle dans l’opposition fédérale et continue de perdre du terrain. Trop associé à la politique néo-libérale, ce dernier a perdu toute crédibilité en tant qu’alternative de gauche. Il suit le même chemin que le PS français.

    Par Els Deschoemacker, édito de l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Le gouvernement fédéral s’est fixé l’objectif de modifier l’ADN de la Belgique en voulant faire passer des contre-réformes brutales sans tenir compte de la concertation sociale. Il risque néanmoins de se retrouver bloqué par la résistance sociale qui se développe rapidement aujourd’hui, tout comme avec le mouvement de grèves de 2014.

    Le rejet de cette politique se généralise plus largement qu’auprès de la base syndicale. La classe des travailleurs est la plus grande victime de la politique d’austérité et elle est descendue dans les rues dès le coup d’envoi de cette version belge du gouvernement de Margareth Thatcher. Mais même parmi des couches de la classe qui ont moins l’habitude de critiquer les orientations politiques, le mécontentement se fait entendre de plus en plus fortement. Même les magistrats risquent de rejoindre les protestations. Le tsunami austéritaire et son sillage de manque d’investissements et de personnel bloquent tant l’accès à la justice que la qualité des procédures.

    La grève des agents pénitentiaires mais aussi celle des ouvriers de SAS (sous-traitant de Volvo à Gand) ont fait voir une détermination et une combativité inédites. Cela illustre la confiance et l’idée que des victoires importantes sont nécessaires et possibles en s’organisant dans la lutte. Propositions après propositions ont été rejetées par un vote optant en faveur de la poursuite de la grève. Au moment de l’impression de ce journal, nous ne savons toujours pas ce que les agents pénitentiaires vont obtenir, mais le ministre Geens, tout d’abord opposé à la moindre concession, a déjà mis sur table trois propositions ouvrant ainsi la voie à de plus grandes concessions vis-à-vis du nombre d’agents et à des investissements dans l’infrastructure, revendications parmi les plus importantes pour les grévistes.

    Les dirigeants des grandes entreprises prennent peur de ce mécontentement grandissant à la base de la société et de son organisation. Ils appellent le gouvernement à prendre les choses en main et à agir en technocrate. Herman Daems, ancien professeur d’économie de la KU Leuven et aujourd’hui président de cette même université, membre de plusieurs conseils d’administration, se plaint ouvertement du modèle belge de concertation sociale : ‘‘Nous vivons dans un modèle de concertation aux nombreux groupes d’intérêts, ce qui fait qu’aucune décision claire ne peut être prise. Tout le monde dit que le gouvernement belge doit faire des priorités, mais quand il le fait, la moitié du pays crie que ce sont des mauvaises priorités. C’est un État fatigué. (…) Ce n’est pas une conséquence de l’augmentation des compétences des Régions, mais du modèle de concertation avec plusieurs partenaires sociaux, groupes d’intérêts, etc.’’ (1) Ce sont toujours les contrôleurs aériens, les bagagistes, les syndicats policiers, ceux qui demandent plus de sécurité, qui sont attaqués dans les médias. Ce sont toujours les agents pénitentiaires ou les cheminots qui sont accusés de prendre en otage toute la société pour la défense de leurs propres intérêts.

    Mais qui prend qui en otage ? Nous ne vivons pas dans un ‘‘État en faillite’’, mais dans un ‘‘système en faillite’’ qui échoue à garantir à la majorité de la population une vie décente avec un revenu convenable, un travail, un logement, une pension et des soins de santé. Quand une forme de protestation s’élève et refuse de courber l’échine, c’est que la majorité sociale n’a plus d’autres choix. Dans le cas des bagagistes, c’était même simplement pour exiger le paiement correct de leurs salaires.

    Les sondages illustrent que les recettes des partis capitalistes sont dépassées. Le paysage politique n’est divisé que sur la manière de continuer sur cette voie. Certains plaidaient même l’abolition pure et simple des organes de concertation démocratique pour assurer une dictature plus directe des intérêts du capital !

    Mettre au pouvoir une politique dans les intérêts de la majorité, c’est le véritable enjeu auquel on fait face. La première tâche du plan d’action est de mettre sur place un mouvement de masse pour faire tomber le gouvernement. Ce gouvernement n’est plus capable de résister à un mouvement de grève de quelques jours ou semaines. La question la plus importante qu’il faut, dès maintenant, commencer à discuter est celle de l’alternative politique à défendre : un gouvernement dans l’intérêt des travailleurs appliquant un programme qui place les leviers économiques de la société sous son contrôle et qui les utilise au service de la classe des travailleurs.

    Ce gouvernement est fini. Pas parce qu’il n’est pas efficace ou incapable, mais parce qu’il ne sert que le capitalisme belge. L’intérêt ‘‘commun’’ dont il se réclame souvent n’est rien de plus que l’intérêt de la classe capitaliste. L’État est de plus en plus démantelé pour n’être réduit qu’à ça. L’opposition à cette logique ne va que croître !

    (1) Le Knack, 18 mai 2016

  • Bruxelles. Piquet de grève au CPAS de Saint Gilles

    saintgilles01saintgilles02Ce mardi 7 juin, la section de Saint Gilles de la CGSP ALR (Administrations Locales et Régionales) a organisé une journée de grève qui a commencé par un piquet devant le CPAS de Saint Gilles où s’est réunie une trentaine de personnes. Parmi les gros sujets du jour: la réforme des pensions et la loi Peeters. En effet, l’objectif à long terme du gouvernement est de baisser les pensions publiques pour les “harmoniser” avec le privé, une notion très perverse d’harmonisation. Le résultat sera que les travailleurs du public devront travailler plus pour avoir 300€ de pension en moins ! La loi Peeters est d’autre part un catalogue des horreurs qui toucherait tout le monde. L’ensemble de ces mesures vise à libéraliser le marché du travail et à supprimer toute contrainte pour l’employeur, et ça sera écrit dans la loi ! Le travailleur qui se plaindra sera menacé de licenciement !

    Par Marisa (Bruxelles)

    Le prochain arrêt de la journée était le CAFA (Centre d’Accompagnement et Formation pour Adultes) où quelques travailleurs sont sortis pour rejoindre l’action de sensibilisation. Fin de matinée, une assemblée générale du personnel a pris place au Home Le Tilleuls RLT, pour organiser la grève du 24 juin, avec participation des travailleurs de différents sites et services. Le choix de faire une action sur Saint Gilles est symbolique, car la pression faite aux travailleurs ne vient pas seulement du gouvernement fédéral, elle est exercée à tous les niveaux de pouvoir, le régional et le local aussi. Les travailleurs des administrations locales constatent le manque d’informations et leur rétention de la part de l’employeur. Il y a aussi des problèmes vis-à-vis de la prévention au travail: manque des places dans les bureaux, températures inadéquates sur les lieux de travail, manque de formation pour les membres du CPPT,… Dans ce même Home, le personnel a été exposé à des fibres d’amiante pendant des années et cela a pris 3 ans pour changer l’installation !

    saintgilles05L’ensemble de cette action est une première depuis des années. C’est une initiative très réussite pour commencer à restaurer des habitudes syndicales dans la commune, pour se rassembler et prendre de décisions collectives quand quelque chose ne va pas.

    Les services publics ne vont pas bien, c’est certain. Les missions des services publics sont menacées à cause de la privatisation (en cours dans le nettoyage, la cuisine et les services techniques) et par des années de sous-investissement et de coups budgétaires, également du fait du gouvernement Di Rupo. Plus que jamais, nous devons les défendre. La seule solution est de se manifester, de construire le rapport de forces en étant nombreux et déterminés lors de la grève du 24 juin. Reprenons ce qui nous appartient !

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  • C'est aux patrons qu'il faut s'en prendre, pas à leurs victimes!

    sanspapiers_BXLCe dimanche 5 juin 2016, les sans-papiers ont manifesté avec le soutien des militants/tes du PSL, des syndicats et d’autres organisations. Plus de 500 personnes ont mis l’ambiance en chantant et en dansant dans les rues de Bruxelles pour crier haut et fort: régularisation pour tous les sans papiers !

    Par Pietro (Bruxelles)

    Les sans-papiers sont indéniablement la partie la plus exploitée de notre classe, la classe de travailleurs. Comme nous, ils n’ont que leur force de travail pour pouvoir vivre, mais sans aucun droits, ni à la protection sociale ni à un permis de travail ! C’est ainsi qu’ils sont à la merci de la volonté du patron qui les exploite en les faisant travailler au noir pour des salaires de misère, surtout dans tous les secteurs non délocalisables ( nettoyage, horeca, garde d’enfants, travaux domestiques ). Ils sont aussi les premières victimes de la répression policière, du racisme et de la précarité sociale.

    Leur situation montre à nouveau la brutalité et le cynisme de ce système en faillite : le capitalisme ! Une système qui nécessite d’appliquer cette forme d’exploitation. La réalité ce que les patrons utilisent les sans-papiers pour faire pression à la baisse sur les salaires de tous et alimenter la machine du dumping social.

    Ces sont les même politiques d’austérité qui affectent tous les travailleurs:  baisser les conditions du travail, attaquer les droits syndicaux et collectif des tous les travailleurs et réduire au maximum les dépenses sociales afin d’augmenter les profit dans la poche du 1% de la population la plus riche.

    Les sans-papiers ont déjà marqué leur solidarité avec les travailleurs belges et le mouvement social européen. Ils ont marché contre le TTIP et la fermeture des frontières européennes, contre le saut d’index, contre la réforme des pensions et contre la loi Peeters dans toutes les manifestations syndicales!

    Derrière le slogan « no, no, no à l’exploitation, les sans papiers sont tous des travailleurs » les sans-papiers marquent encore une fois leur solidarité et leur claire vision politique: la convergences des luttes autour d’un même combat contre le gouvernement Michel et toute la politique d’austérité !

    Photos : PPICS

    Betoging mensen zonder papieren // PPICS

  • Pour les pompiers aussi la coupe est pleine! Manifestation à Namur

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    Plusieurs centaines de pompiers venus de diverses zones de secours de Wallonie ont manifesté ce mercredi matin à Namur contre le manque de moyens et de personnel et contre la réforme des services d’incendie, un an après le passage en zones. Les pompiers, rejoins par d’autres travailleurs des services publics et notamment des agents pénitenciers, se sont rassemblés sur le parking de l’Acinapolis à Jambes pour partir en manif dans les rues de Namur et jusqu’au Parlement wallon.

    Des représentants syndicaux ont rencontré les partis politiques présents au Parlement et ont rapporté les discussions en fin de manif. Mais la colère était encore très grande parmi les pompiers qui exigent davantage que des promesses et des “responsabilisations” et demandent des actions plus dures, pour réellement obtenir notamment du personnel supplémentaire et de l’infrastructure et du matériel adéquat.

    Le texte ci-dessous est issu du tract distribué par le PSL à cette manifestation, dont vous pouvez également voir quelques photos.

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    MANQUE DE MOYENS HUMAINS ET TECHNIQUES, MANQUE DE DIALOGUE SOCIAL ET DE COMMUNICATION, ABSENCE DE PLANS DU PERSONNEL, ABSENCE DE R.O.I., ABSENCE DE POLITIQUE DE SÉCURITÉ ET DE BIEN-ÊTRE DANS LES ZONES… POUR LES POMPIERS LA COUPE EST PLEINE !

    Il aura fallu la catastrophe de Ghislenghien pour que les politiciens se bougent et écrivent enfin la réforme tant espérée de la sécurité civile.

    Malheureusement, un an après sa mise en application il est clair qu’elle a été bâclée et manque terriblement de moyens ! Une grande partie de nos casernes tombent en ruine ou sont rongées par les rats (courage et honneur aux collègues de Tubize). Nous n’avons vu aucune aide promise aux volontaires venir, au contraire cela devient de plus en plus pénible d’accorder une vie civile, familiale et de pompier ! Du côté des pros, nous perdons nos primes et nos différents acquis gagnés par le passé ! Les recrutements se font rares et le manque de personnel est énorme ! Certaines casernes pros n’ont assez d’hommes que pour un seul charroi complet. S’il y a deux interventions importantes en même temps c’est tant pis pour la population ! La limite des 24h/semaine est en train de tuer certains postes volontaires. Etc, etc, etc.

    La Fédération Royal des Sapeurs-Pompiers de Belgique était sensée nous défendre lors de la négociation de la réforme. Elle a juste baissé son pantalon. Marc Gilbert a eu « sa » réforme et est passé colonel avec 5000€/mois.

    QUE FAIRE ? LUTTER ET S’ORGANISER !

    pompiers06Organise une assemblée du personnel ou de ton équipe dans ta caserne et élaborez un cahier de revendications. Constituez des groupes coordonnés entre plusieurs casernes pour organiser des actions devant les conseils communaux et conseils de zone. Le personnel volontaire peut désormais se syndiquer. Malheureusement nos délégués et secrétaires sont habitués aux pros et ne savent pas encore comment travailler et mobiliser avec des volontaires. Nous appelons tous les volontaires voulant s’organiser à adhérer et/ou à se proposer comme délégué auprès de la cgsp, la csc-service public et le slfp pour qu’elles défendent l’ensemble des pompiers !

    Il est clair pour chacun de nous que nous souffrons des mêmes problèmes que les autres membres de la sécurité civile, policiers et militaires. Manque de personnel, coupe dans les budgets, méconnaissance du terrain de nos dirigeants, etc. C’est la pitoyable conséquence d’années d’économies. Un «Etat en faillite»? Ce n’est pas l’Etat qui est en faillite, c’est ce système où les riches deviennent plus riches au détriment de la collectivité, des travailleurs (tant du secteur privé que du public) et des usagers. Nous sommes surpris que le personnel des services publics ait tenu le coup si longtemps dans ces circonstances. Au lieu du «changement» promis, ce gouvernement n’a fait que suivre la politique d’austérité de ses prédécesseurs, mais à un rythme infernal. Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé une occasion à saisir pour renverser la vapeur et arrêter l’austérité dans les services publics !

    En tant que sapeurs-pompiers nous avons aussi notre rôle à jouer dans cette lutte. N’oublie pas le regard de peur chez les politiciens quand ils voient une équipe de pompiers en tenue de feu complète avec des autopompes manifester au centre-ville. N’oublie pas les applaudissements des civils quand nous rejoignons un piquet de grève ou une action syndicale.

    Nous pouvons renforcer le mouvement actuel et nous devons nous montrer solidaires de la grève générale du 24 juin. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

    Rappel: la présence de rollovers est un signe précurseur d’un embrasement généralisé éclair… Soyons les rollovers !

    Manifestation des pompiers à Namur

  • Le CD&V a échoué à donner au gouvernement l’illusion d’un ‘‘visage social’’

    LoiPeetersAu Rerum Novarum (événement annuel fêtant l’encyclique du même nom), le président de la CSC Marc Leemans s’en est pris au gouvernement Michel, car il protège les puissants et sabote le dialogue social. Certains militants ont même crié des slogans explicitement orientés contre le CD&V, le partenaire politique traditionnel de la CSC. Le ministre de l’Emploi Kris Peeters s’auto-proclamait jusqu’ici représenter le ‘‘visage social’’ du gouvernement. Mais il était absent de la célébration. Il faut dire que quelques semaines plus tôt à peine, le 20 avril, 10.000 manifestants de la CSC s’étaient réunis à Bruxelles pour protester contre la ‘‘Loi Peeters’’ et les autres nouvelles mesures antisociales du fédéral.

    Après le premier plan d’action de 2014, un vote serré a eu lieu à la CSC pour décider d’arrêter le mouvement. L’acceptation d’une maigre norme salariale avait été approuvée à condition d’organiser de nouvelles actions. Un espace avait été ouvert à la concertation et beaucoup d’espoirs étaient placés en Kris Peeters. Plus d’un an après, Marc Leemans doit lui-même reconnaître que cela n’a servi à rien. Même quand un accord est trouvé entre les patrons et les syndicats, le gouvernement s’y oppose. Leemans explique : ‘‘Chaque accord des partenaires sociaux a subi le rejet de Michel I. Concernant les fins de carrière. L’accord social. La disponibilité des chômeurs plus âgés. La flexibilité. Et, plus récemment, le grand projet des partenaires sociaux au côté des mutualités concernant l’emploi des malades et des invalides.’’

    Le tax-shift (virage fiscal) avait été annoncé comme une mesure destinée à faire contribuer les plus fortunés. Ce fut au final un nouveau cadeau aux patrons, payé par les travailleurs ordinaires. La discussion sur le ‘‘travail faisable’’ a été détournée pour accroitre la flexibilité des travailleurs pour les presser comme des citrons. L’abolition de la semaine de 38 heures est au centre de ce qui est maintenant connu sous le nom de ‘‘Loi Peeters’’.

    Peeters est l’un des nombreux visages antisociaux de ce gouvernement. Son comparse de parti Geens fait pareil à la Justice. La politique d’austérité conduit à une colère énorme chez presque tous les acteurs du secteur, des agents pénitentiaires aux magistrats. Est-il étonnant que de plus en plus de syndicalistes de la CSC critiquent le CD&V ? En Flandre Occidentale, l’ACV-Metea (CSC métal et textiles) a appelé le CD&V à ‘‘tirer la prise du gouvernement’’. Cette centrale syndicale a noté que les déclarations des dirigeants du CD&V à l’occasion du Rerum Novarum ont été accueillies avec dérision ‘‘parce que les politiciens au Parlement ne joignent pas les actes à la parole et les capitalistes peuvent partir en toute sécurité’’. L’ACV-Metea fait notamment remarquer que le CD&V participe à une politique qui nous ramène ‘‘à l’époque du prêtre Daens’’ (prêtre catholique flamand, désireux d’aider la classe ouvrière miséreuse des années 1880 à Alost dans leur lutte sociale contre Charles Woeste).

    Contre ceux qui veulent nous ramener au temps de Woeste, nous devrons reprendre la tradition de Daens et nous organiser dans la lutte, y compris politiquement.

  • Liège : Concentration rouge à la gare des Guillemins

    liege_rassemblement_0606_01Ce lundi 6 juin à midi, plusieurs centaines de syndicalistes se sont réunis à l’Esplanade des Guillemins à Liège pour un rassemblement destiné à dresser quelques perspectives dans le cadre du nouveau plan d’action syndical contre Charles Michel et sa clique. La CGSP wallonne a récemment annoncé viser explicitement au renversement du gouvernement. L’essentiel des militants présents étaient membres de la CGSP, mais on trouvait aussi quelques travailleurs du privé parmi lesquels des métallos, qui ont déposé un préavis de grève vendredi dernier pour couvrir tous types d’actions mené ces prochains mois, jusqu’au 31 décembre. Quelques syndicalistes agents pénitentiaires de la CSC étaient aussi au rassemblement, au côté de leurs collègues.

    Avant les prises de paroles, nous avons pu entretenir de nombreuses discussions avec les syndicalistes, dont la majeure partie revenait tout juste d’Assemblées du personnel sur leur lieu de travail qui avaient permis de tâter le pouls de la base. A certains endroits, celles-ci furent de réelles réussites avec une participation impressionnante.

    Nous avons pu remarquer une fois de plus quel fut l’impact du plan d’action de 2014 sur le renouvellement de certaines délégations. Des syndicalistes même récents sur leur lieu de travail ont véritablement émergé de la lutte et ont renforcé ou carrément remplacé des délégations qui portaient plus sur leur dos le poids de la période passée, moins portée sur la confrontation ouverte avec le pouvoir en place. Une toute nouvelle déléguée terminait ainsi avec humour le récit de son début d’expérience à la tête de la représentation syndicale «les 45 heures, pour l’instant, on les réalise chez nous, et même plus, mais c’est pour organiser notre combat !» On ne répétera jamais assez les efforts et les sacrifices que les militants combatifs réalisent pour la protection de nos droits.

    Nombreux étaient les travailleurs impatients d’entendre les prises de parole afin de voir quelles perspectives présenter ensuite à leurs collègues. Est-ce que la colère est présente sur les lieux de travail ? Oui, ce n’est pas ça qui manque. Mais en divers endroits, c’est le danger du doute qui s’installe. Ira-t-on jusqu’au bout ? La chute du gouvernement est-elle possible (personne ne se demandait si elle était souhaitable…) ? Comment Passer l’épreuve de l’été ? Comment les choses se passent-elles chez les collègues des autres services publics ? Et dans le privé ? Aux pieds des escaliers de la gare transformés en tribune improvisée comme c’est maintenant la tradition se trouvaient les agents pénitentiaires, dans le combat de longue haleine inspire le respect. 42 jours de grève ! A leur côté, quelques cheminots, dont la grève de plus d’une semaine a été suspendue jusqu’au 13 juin au soir. Mais est-il possible d’entrainer ses collègues dans une telle bataille à d’autres endroits ? Pour beaucoup de militants, il reste encore à convaincre autour d’eux, même si la progression du ras-le-bol n’est plus à démontrer.

    Une lame de fond demandeuse d’actions

    liege_rassemblement_0606_02Toutes ces questions ne remettent pas en cause la combativité de la base. Interrogé dans L’Avenir, le directeur de la Form’Action André Renard (FAR) Bernard Bolly a d’ailleurs précisé qu’il existe au sein de la FGTB “une lame de fond” demandeuse d’actions, située principalement à Liège. “Et c’est cette lame de fond qui est en train d’apparaître aujourd’hui”.”

    Les prises de parole des responsables syndicaux ont commencé par un hommage aux victimes du dramatique accident ferroviaire survenu hier soir à Saint-Georges-sur-Meuse. Trois personnes sont décédées, parmi lesquelles un militant de la CGSP, et 9 personnes ont été blessées. Par la suite, quelques points de la longue liste des horreurs du gouvernement Michel ont été énumérés, et il a été plus concrètement question de l’agenda à venir.

    Un appel a été lancé pour partir en grève dans les services publics demain, certains sont partis en grève à partir du rassemblement, certains lieux de travail seront encore à l’arrêt par la suite. Ainsi, dans diverses communes, il est question de faire grève ce mardi, ce mercredi et ce jeudi. Les modalités d’actions divergeront certainement en fonction de la tradition syndicale instaurée sur le lieu de travail, à certaines places il faut encore convaincre pour dépasser le noyau dur de la délégation syndicale. Lundi prochain, le 13 juin, un plan d’action spécifique aux services publics sera présenté dans la perspective de la grève générale nationale des secteurs public et privé à l’appel de la FGTB le 24 juin prochain. La CSC-Enseignement et la CNE ont déjà annoncé leur participation à cette nouvelle journée de lutte.

    Le 13 juin, ce sera aussi la date de la grève des travailleurs de Bpost et des cheminots, qui ont suspendu leur grève vendredi dernier afin de laisser les grévistes souffler un peu, financièrement et physiquement. Les médias ont beau clamer haut et fort que l’activité des grévistes se limite aux barbecues, la réalité est celle d’un combat usant par nature.

    A la suite de la concentration, une bonne partie des participants s’est dirigée vers le Tour des Finances toute proche, qui a été pacifiquement vidée de ses travailleurs.

    Jusqu’à la chute du gouvernement !

    Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Vous pouvez le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant vos collègues de participer à la grève générale du 24 juin ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

    => Notre tract distribué au rassemblement d’aujourd’hui : La coupe est pleine ! Mobilisez avec nous pour la grève du 24 juin

  • La coupe est pleine ! Mobilisez avec nous pour la grève du 24 juin

    lacoupeLa politique antisociale du gouvernement Michel ne passe plus. Un groupe professionnel après l’autre monte aux barricades. Gâter les riches en plumant les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés et les invalides, voilà la base de sa politique. Michel & Co perdent en légitimité et le climat social pour se débarrasser de ce gouvernement se développe.

    Tract en version PDF

    Au plus tard le 24 juin, tous les secteurs, public et privé, feront grève ensemble à l’initiative de la FGTB et de quelques centrales CSC. Notons aussi le 29 septembre. Nous manifesterons alors massivement à Bruxelles en préparation à la grève générale du 7 octobre en front commun syndical. Cela offrira la possibilité aux secteurs qui sont encore un peu en retrait de se joindre au mouvement, mais cela ne doit pas être non plus l’occasion de contrôler de manière stricte un élargissement spontané du mouvement à la base.

    Des investissements ? 62 milliards au Luxembourg !

    Le gouvernement, le front des patrons, les grands groupes de presse et les institutions internationales continuent à marteler que les économies sont nécessaires pour restaurer la compétitivité des entreprises. En même temps, ces mêmes entreprises sont pillées par des managers grassement payés et des actionnaires cupides. Investir ? A la suite de Luxleaks, de Swissleaks et des Panama-papers, il apparaît maintenant au grand jour qu’en 2014, les entreprises belges ont transféré 62 milliards d’euros au Luxembourg. C’est presque l’entièreté du budget de la sécurité sociale!

    Le fils à papa De Croo veut répéter à la SNCB ce qu’il s’est passé avec Belgacom et bpost. La privatisation a été un succès pour les actionnaires et la direction, mais pas pour le personnel qui a fortement été réduit, les conditions de travail et la qualité du service. De Croo a-t-il pris la peine de compter le nombre de burn outs et de dépressions ? Depuis géoroute, le postier a-t-il encore l’occasion de sonner chez des personnes âgées pour voir si elles ont besoin d’aide ? Attend-il un peu quand il livre un colis ou un envoi recommandé ou retrouvez-vous simplement un avis de passage dans la boîte ? Votre liaison téléphonique se coupe-t-elle régulièrement comme cela a récemment été le cas chez Telenet ? Et votre facture n’a-t-elle pas commencé à ressembler lentement mais sûrement à un billet de loterie avec lequel on ne gagne jamais ?

    Les dirigeants syndicaux conciliants débordés par la base

    Les éclusiers, aiguilleurs du ciel, bagagistes, agents pénitentiaires et cheminots n’acceptent plus la situation. Sont-ils sélectionnés à l’engagement sur base d’une spécificité génétique qui ferait qu’ils entrent constamment en action ? Ou serait-il possible qu’il y ait de bonnes raisons derrière leurs grèves ? Apparemment, il n’y a plus que les syndicats qui se posent cette question. Pas étonnant que tous les sondages mènent campagne contre les syndicats. Alors que le gouvernement perd de sa légitimité, son grand ennemi – les syndicats – en gagne sans cesse.

    La situation est à ce point critique que les syndicats qui se montrent trop conciliants sont de plus en plus fréquemment débordés par la base. Aviez-vous déjà entendu parler de “l’ordre des aiguilleurs du ciel” ? Le syndicat libéral francophone des agents pénitentiaires se vide littéralement depuis qu’il a signé l’accord avec Geens. Encore une chance que les syndicats francophones ne puissent pas recruter en Flandre parce que sinon les branches flamandes se seraient peut-être vidées aussi. Nous conseillons à certains dirigeants syndicaux flamands de ne pas se laisser aveugler par l’idée que les travailleurs flamands veulent plus d’organisation et de structure avant de partir en action. Le mécontentement y est aussi profond que n’importe où ailleurs dans le pays et la combativité y est comparable.

    Freiner ce gouvernement ? Pour cela, il doit tomber !

    Le gouvernement sort tout ce qu’il a en magasin. Les grévistes sont systématiquement trainés dans la boue dans la presse. Leur salaire est jeté en pâture. Même l’armée est envoyée en “mission humanitaire” dans les prisons, comme si le gouvernement ne savait pas que les conditions y sont inhumaines depuis plus de 20 ans. On menace et brandit des sanctions mais si, entre-temps, rien ne change aux conditions, ce n’est qu’un gain de temps. Les magistrats, les pompiers, les chauffeurs de bus des TEC wallons, le secteurs des soins flamand, les fonctionnaires francophones qui paient les salaires des enseignants, les postiers et le secteur du Métal wallon et bruxellois sont soit en action soit ont déjà annoncé qu’ils seront en action dans les prochains jours. Curieux de savoir ce que les dockers feront après le référendum sur leur statut…

    Le gouvernement essaie de faire son temps mais ce n’est pas un hasard si la FEB prévient que faire chuter le gouvernement n’est pas une solution. Elle voit le ciel menaçant. Celui qui croit que ce gouvernement reviendra sur ses mesures est naïf ou de mauvaise volonté. Ce gouvernement connaît une composition unique, ne pas en tirer profit pour, comme dirait Michel, “changer l’ADN de la Belgique” n’est pas une option. Ce n’est qu’en faisant chuter ce gouvernement que nous pourrons stopper ses mesures. C’est une nécessité absolue pour beaucoup de travailleurs qui croulent déjà sous une pression insupportable.

    Que peux-tu faire ?

    A part les riches, tout le monde est visé par le gouvernement. La plupart ne s’en rend compte qu’une fois touchés eux-mêmes. Cependant, on prend peu à peu conscience que ce qu’endurent les cheminot(e)s n’est qu’un aperçu de ce qui nous attend tous. Isolés, nous sommes faibles mais tous ensemble nous constituons une force irrésistible.

    Mettez une affiche à votre fenêtre et parlez à vos voisins. Les étudiants peuvent rendre une visite aux grévistes ou faire une action de solidarité. On peut organiser des assemblées du personnel au travail ou demander au délégué de le faire. On peut y donner des explications mais surtout présenter le plan d’action de sorte qu’il soit porté par une décision collective qui ne pourra être stoppée par la direction syndicale sans protestation. Réfléchissez à comment organiser un piquet et préparez des revendications pour un fonctionnement de l’entreprise et du secteur dans l’intérêt de toute la communauté et pas du profit.

    Il y a une alternative

    La FEB prétend qu’il n’y a pas d’alternative à son programme du toujours plus de compétitivité. Pourtant, il y en a une : une société basée sur la solidarité. Mais on n’en discute et on n’y réfléchit pas suffisamment. Cela devra certainement comporter une diminution du temps de travail sans perte de salaire, le rétablissement complet de l’index, la défense et le relèvement des pensions, le rétablissement des prépensions et de toutes les allocations. Les politiciens et les dirigeants syndicaux qui prétendent qu’il ne faut pas faire chuter le gouvernement maintenant le font parce que, malgré leur rhétorique, ils ne sont pas prêts à donner forme à cette alternative.

    L’imposer exige, en effet, une rupture des syndicats belges avec leurs “partenaires” traditionnels et une initiative politique audacieuse, ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autres forces de la gauche radicale, y compris le PSL. Nous sommes convaincus qu’une telle initiative éveillerait un enthousiasme écrasant et qu’en quelques mois, le paysage politique de notre pays pourrait être redessiné comme la campagne de Sanders le fait aux USA, l’élection de Corbyn comme président du Labour en Grande-Bretagne ou la collaboration de Podemos et Izquierda Unida (gauche unie) en Espagne. Cependant, si le mouvement ouvrier n’offre aucune alternative, les populistes et l’extrême-droite utiliseront le mécontentement pour se renforcer, comme c’est le cas en Autriche. Les sondages indiquent déjà un retour du Vlaams Belang.

    Tu ne veux pas attendre les bras croisés mais aider à construire une société solidaire, démocratique et socialiste pas seulement en paroles ou dans un avenir lointain mais dès aujourd’hui ? Prends contact avec le PSL !

  • Après le 24/05 et le 31/05: continuons à construire le mouvement, jusqu'à la chute du gouvernement !

    Bilan_31mai15.000 personnes, francophones et néerlandophones, ont manifesté à l’appel de la CSC à Bruxelles tandis que diverses actions ont eu lieu à Gand, Anvers, Mons, Charleroi, Liège, Namur,… A Bruxelles et en Wallonie, la CGSP avait également appelé à la grève. Le mécontentement est profond parmi la population. Même les magistrats partent en action ce mois de juin pour la première fois depuis… 1917 !

    Pour la CGSP wallonne, il faut «en finir avec ce gouvernement», ce 31 mai n’avait de sens qu’en représentant une étape vers la «chute du gouvernement». A Liège, à la fin de la journée, les responsables syndicaux se sont exclamés de la tribune improvisée à la gare des Guillemins: «Ce gouvernement de crapules et de salauds doit partir!» Lors de la manifestation nationale du 24 mai déjà, ce sentiment était plus largement présent qu’auparavant. Comme nous l’expliquait alors une militante de la CNE: «il faut renverser le gouvernement. Je l’ai toujours dit. Mais avant, il fallait en convaincre mes collègues. Aujourd’hui, c’est l’argument décisif pour les mobiliser : cette fois-ci, on ne veut pas faire pression, on va jusqu’au bout !» La centrale francophone des employés de la CSC appelle d’ailleurs à rejoindre l’appel à la grève des secteurs privés et publics lancé par la FGTB pour le 24 juin. Cette centrale n’est plus la seule à la CSC.

    Eugène Ernst, de la CSC-Enseignement, a ainsi déclaré à la presse: « nous allons faire crever ce gouvernement qui ne nous entend pas », particulièrement remonté par le projet du gouvernement de réduire de 15% la pension des enseignants. On parle d’une économie de pas moins de 400 millions d’euros dans les pensions des fonctionnaires… La CSC-Enseignement a annoncé ce 31 mai qu’elle participerait à la journée de grève générale nationale de la FGTB du 24 juin.

    « Jamais une grève n’a fait plier un gouvernement »

    ls212C’est ce que titrait fièrement La Libre au lendemain de la journée d’action et de grèves du 31 mai… en nuançant tout de suite concernant les années ’70 et le gouvernement Tindermans. Dans sa lettre ouverte à l’attention des grévistes, l’administrateur délégué de la FEB Pieter Timmermans a d’ailleurs ouvertement fait référence aux grèves massives qui étaient parvenues à faire tomber le gouvernement Tindermans. Le même jour, un article du Soir parlait de l’année 1990 «quand les enseignants firent reculer le pouvoir politique».

    Et nous nous souvenons tous du plan d’action crescendo de l’automne 2014, quand à partir de la manifestation du 6 novembre (la plus grande manifestation syndicale depuis 1986) a suivi une tournée de grèves par provinces en front commun et tous secteurs confondus (qui fut un succès tant en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie) pour finir par la grève générale nationale du 15 décembre. Le gouvernement a alors sérieusement vacillé. Il en aurait fallu peu pour qu’il tombe. Cette fois-ci, une nouvelle occasion nous est offerte, une occasion à ne pas gâcher.

    Un fossé de combativité entre la Flandre et la Wallonie ?

    Les médias de masse n’ont cessé de s’en prendre aux syndicat dès l’annonce du nouveau plan d’action avec la traditionnelle accusation de «prise d’otages», en réalisant des reportages sur «l’argent des syndicats» les assimilant presque à des mafias, en dénonçant la protection «exagérée» des délégués syndicaux,… Mais ce type d’offensive a de plus en plus de mal à faire mouche.

    Il est vrai que les choses sont plus difficiles en Flandre. Mais, selon le dernier Grand Baromètre RTL/IPSOS/Le Soir (20 mai 2016) 52 % des Belges soutenaient la manifestation du 24 mai (64 % des Wallons, 55 % des Bruxellois et 45 % des Flamands). Aujourd’hui, ce chiffre serait encore plus élevé. Et c’est de toute manière davantage de soutien que ce dont dispose le gouvernement dans les derniers sondages. Pas moins de 93 % des Belges estiment que Kris Peeters a tort quand il dit que nous vivons tous au-dessus de nos moyens. A peine 7% des Belges approuvent Charles Michel quand il parle de l’effet positif de la politique gouvernementale sur le pouvoir d’achat. 66 % des francophones estiment que leurs conditions de vie ont baissé, tout comme 54 % des Flamands.

    Une large majorité de la population trouve toujours que les syndicats sont cruciaux pour défendre leurs droits (81 % des francophones et75 % des Flamands). Et souvenons-nous qu’au lendemain du plan d’action de 2014, un sondage avait dévoilé que 87 % des Flamands étaient favorables à un impôt sur la fortune.

    Selon un sondage réalisé par iVox et le quotidien Het Nieuwsblad, 60% des Flamands et 68% des francophones estiment que l’austérité n’est pas équitablement répartie. Plus de 60% pensent que le gouvernement fédéral aurait pu éviter les grèves par le dialogue, mais c’est justement ce que le gouvernement ne veut pas. Il veut au contraire nous museler par la limitation de notre droit de grève.

    La meilleure manière de mobiliser tout ce potentiel, c’est d’organiser notre colère audacieusement mais aussi minutieusement. C’est il y a exactement 80 ans, en mai 1936, qu’a commencé la grande grève contre le gouvernement Van Zeeland. Ce mouvement a forcé le gouvernement à démissionner, et le nouveau gouvernement a introduit la journée les congés payés et le début de la sécurité sociale. A l’époque aussi, c’était la crise. A l’époque aussi, il n’y avait « pas d’alternative». Mais tout cela a été obtenu parce qu’il ne restait aucun choix autre que la grève. Le slogan était alors: « Votre prénom est Wallon ou Flamand. Votre nom de famille est travailleur. ». Inspirons nous de cet exemple d’unité de classe contre le gouvernement et les patrons !

    Organiser la colère

    Les agents pénitentiaires entrent dans leur 6e semaine de grève tandis que les cheminots ont commencé la leur il y a plus d’une semaine. Un nouveau préavis a été déposé pour ces derniers en date du 13 juin, en même temps que les travailleurs de Bpost. Cela permettrait aux grévistes de respirer un peu financièrement, de tenir plus longtemps et surtout de gagner du temps pour convaincre leurs collègues.

    Michel Jacobs, secrétaire de la CGSP-Prisons a quant à lui expliqué qu’une caisse d’entraide s’est mise en place au sein du syndicat, alimentées par des autres centrales régionales et secteurs que les prisons. Lors de la manifestation nationale du 24 mai, beaucoup de grévistes ont abandonné leur lunch-paquet (équivalent à 10 euros) au secteurs des prisons. Les conflits qui nous attendent nécessitent de remettre à l’agenda les caisses de grèves et la solidarité avec les secteurs plus combatifs capables de créer une atmosphère sociale suffisante pour entrainer à leur suite les couches de travailleurs qui sont en colère, mais doutent pour entrer dans la bataille.

    Chez les agents pénitentiaires, chez les cheminots mais également ailleurs s’est développée la pratique des Assemblées générale du personnel. Organisées de manière régulières et démocratiques avec l’ensemble du personnel, celles-ci permettent de communiquer sur les motifs de la grève et de mettre au point des revendications claires tout en assurant que les piquets de grève soient plus massifs. En s’y prenant de la sorte, nous pouvons assurer que la prochaine grande étape, la grève du 24 juin, soit une réussite.

    Ce gouvernement n’arrêtera pas

    ‘‘Le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017.Ce sera une autre paire de manches’’a prévenu Kris Peeters. Il est question de0,9 % du PIB, soit 3,4 milliards d’euros. Les pistes évoquées pour trouver cette somme monstrueuse sont les pensions,la réforme de la loi sur les salaires et la compétitivité ou encore le financement des hôpitaux. Kris Peeters s’est également rendu à Paris ce mercredi 1er juin pour une réunion de la conférence ministérielle de l’OCDE. Il a déclaré avoir eu un entretient «inspirant» avec la ministre française du Travail Myriam El Khomri. Quel nouveau cauchemar naitra de cette inspiration ?

    Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Chaque travailleur peut le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant ses collègues de participer à la grève générale du 24 juin, ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement.

    Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

    Nos revendications

    • Stop à l’austérité et aux attaques antisociales contre les travailleurs et leurs familles !
    • Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure !
    • Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires
    • Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation !
    • Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT
    • Relèvement des pensions à minimum 75% du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois !
    • Stop à la chasse aux chômeurs, non à la chasse au bénéficiaires du RIS, non à la semaine des 45 heures ! Pas de dégressivité, pas de service à la communauté mais réduction collective du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
    • Pour la levée immédiate du secret bancaire et l’instauration d’un cadastre des fortunes !
    • Pour le renforcement de la lutte contre la grande fraude et l’évasion fiscales !
    • Pour le remboursement complet des 942 millions d’euros de cadeaux fiscaux aux multinationales (Excess Profit Rulings) ainsi que des autres cadeaux fiscaux de ce type (Intérêts Notionnels,…) !
    • Allons chercher l’argent là où il est : chez les super-riches et dans les paradis fiscaux !
    • Nous ne contrôlons pas ce que nous ne possédons pas : nationalisation du secteur financier sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers, sans rachat ni indemnité, sauf sur base de besoins prouvés, afin d’empêcher la fuite des capitaux face à une forte imposition des fortunes !
    • Pour le contrôle et la gestion démocratiques publics des leviers de commande de l’économie : nationalisation démocratique des secteurs clés de l’économie (sidérurgie, énergie,…) !
    • Pour une gestion rationnelle des ressources naturelles et de la production économique grâce à la planification démocratiquement élaborée de l’industrie et des services, seule manière d’assurer que l’économie soit au service des nécessités sociales de la population !
  • Continuons jusqu'à la chute du gouvernement!

    continuonsCe 24 mai fut une nouvelle démonstration de force. Une fois de plus, le monde du travail a défilé dans les rues de Bruxelles par dizaines de milliers sous un seul cri de rage : ‘‘la coupe est pleine !’’ Une minorité ? Et bien non. Selon le dernier Grand Baromètre RTL/IPSOS/Le Soir (1) 52 % des Belges soutenaient cette manifestation (64 % des Wallons, 55 % des Bruxellois et 45 % des Flamands). Aujourd’hui, ce chiffre serait encore plus élevé. Et c’est de toute manière davantage de soutien que ce dont dispose le gouvernement dans les derniers sondages.

    Par Nicolas Croes

    ls212Le gouvernement s’efforce toujours de nous convaincre de ses délires. Mais ça ne passe pas.‘‘Nous vivons tous au-dessus de nos moyens’’déclarait le ministre de l’Emploi Kris Peeters.Toujours selon l’étude susmentionnée,pas moins de 93 % des Belges estiment qu’il a tort. ‘‘La politique du gouverne-ment augmente le pouvoir d’achat de la population’’, scandait Charles Michel.À peine 7 % des Belges lui donnent raison (les plus fortunés sans doute ?).66 % des francophones estiment que leurs conditions de vie ont baissé, tout comme 54 % des Flamands.

    Derrière tous ces chiffres, il y a une colère qui ne demande qu’à être organisée. Avant la manifestation du 24 mai,le soutien à la grève du 24 juin appelée par la FGTB (rejointe par la centrale des employés de la CSC notamment) était de 47 % (59 % des Wallons, 50 % des Bruxellois et 41 % des Flamands). C’est un fameux réservoir de soutien qu’il faut absolument impliquer dans la lutte.De plus en plus de gens – des deux côtés de la frontière linguistique – se rendent bien compte que l’offensive austéritaire ne va pas s’arrêter d’elle-même.

    Le gouvernement ne s’en cache pas du reste.‘‘Le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017.Ce sera une autre paire de manches’’a prévenu Kris Peeters. Il est question de0,9 % du PIB, soit 3,4 milliards d’euros.Les pistes évoquées pour trouver cette somme monstrueuse sont les pensions,la réforme de la loi sur les salaires et la compétitivité ou encore le financement des hôpitaux. L’été sera donc lui aussi des plus meurtriers sur le plan social.Bart De Wever, le premier ministre de l’ombre, clame depuis un moment déjà que la sécurité sociale constitue un sérieux stock de moyens qu’il est possible de transférer de la collectivité vers le capital. Kris Peeters essaye d’atténuer les choses en disant que‘‘toutes les pro-positions reviendront sur la table. Dont le ‘ dual income tax’ [un impôt unique sur l’ensemble des revenus du capital,ndlr]’’. Sérieusement ? Qui y croit encore ? Après la grotesque mascarade du Tax-shift l’an dernier, qui se laissera encore avoir ? Un âne ne trébuche pas deux fois sur la même pierre, comme le dit le dicton.

    Détail sinistre, moins d’une semaine avant la manifestation du 24 mai, le gouvernement fédéral a ouvert la voie à la liaison du revenu d’intégration sociale (RIS) à un service à la communauté. Ces ‘Projets Individualisés d’Intégration Sociale’ (PIIS) seront obligatoires dès le 1er septembre pour tout nouveau bénéficiaire du RIS. À cela s’ajoutent encore des contrôles et des mesures d’exclusions sur le modèle de la ‘‘chas-se aux chômeurs’’. Après les chômeurs,les malades de longue durée, les bénéficiaires du RIS,… À qui le tour? Que les amateurs de Panama, des îles Vierges et des autres paradis fiscaux se rassurent,ce n’est pas à eux que songe la bande du 16 rue de la Loi.

    Agir pour ne plus subir

    À l’annonce du nouveau plan d’action des syndicats, les médias dominants se sont déchainés sur les ‘‘preneurs d’otages’’ en rouge et vert, sur l’argent des syndicats, sur la protection ‘‘exagérée’’des délégués syndicaux,… Au même moment, les lanceurs d’alertes et le journaliste par qui le scandale d’évasion fiscale du LuxLeaks a été dévoilé ont été trainés en justice. De ça, on en a moins parlé.

    Malgré toute cette propagande visant à discréditer et souiller les syndicats,une large majorité de la population estime qu’ils sont cruciaux pour défendre leurs droits (81 % des francophones et75 % des Flamands)(2). Cela illustre le potentiel. Au lendemain du plan d’action de 2014 qui avait abouti à la grève générale nationale du 15 décembre, un sondage avait dévoilé que 87 % de la population flamande était favorable à un impôt sur la fortune. Le plan d’action avait aussi marqué des points dans la bataille pour l’opinion publique. Une deuxième occasion nous est aujourd’hui offerte pour en finir avec le catalogue des horreurs du gouvernement Michel.Ne la gaspillons pas. Allons jusqu’au bout. Ce gouvernement peut être renversé. Ce sera un sérieux pas en avantdans la lutte pour une société débarrassée des parasites capitalistes.

    (1) Le Soir, édition du 20 mai 2016
    (2) Selon une étude de l’IPSO-KUL (Institut pour le sondage des opinions sociales et politiques de l’Université de Louvain) réaliséea près les élections

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