Tag: Pas de Thatcher en Belgique!

  • Tous ensemble contre Michel le 29 septembre!

    Services publics, enseignement, non-marchand et privé

    psl_29septembreLe front commun syndical manifestera le 29 septembre. Pourquoi? A en croire Michel & Co., notre pouvoir d’achat aurait augmenté, nos services publics seraient plus efficaces, nos horaires mieux adaptés à la vie familiale et les patrons feraient la queue pour nous engager. En réalité, le budget boit la tasse, la pression au boulot est insoutenable, les services publics s’effondrent et, à cause de la politique du gouvernement, notre situation empire à chaque fin de mois. Le dernier brin de paille auquel s’accrochait le gouvernement – ‘‘jobs, jobs, jobs’’ – s’envole lui aussi avec, malheureusement, la fermeture de Caterpillar et les restructurations chez Axa et Makro.

    Tract de mobilisation du PSL // Tract en version PDF

    Cet été, en Flandre, c’est à peine si on n’a pas accusé le personnel des services d’urgence d’être responsable du décès d’un homme qui avait composé leur numéro en vain à trois reprises. Le coupable, c’est le manque flagrant de personnel. Pour combien de morts ? Peu après est arrivée dans la presse l’histoire d’une jeune infirmière dénonçant les conditions de travail et d’hygiène inacceptables dans la maison de repos où elle travaillait. Neuf cuistots de maisons de repos se sont plaints quant à eux de leurs employeurs avides qui exigent qu’ils ne consacrent que 3 euros par jour pour 3 repas. Une enquête du Christelijke Onderwijsbond (syndicat chrétien de l’enseignement) a démontré que les enseignants de maternelle et de primaire achètent eux-mêmes leur matériel faute de budgets suffisants dans les écoles. De plus en plus de parents ne peuvent pas faire face aux frais de la scolarité obligatoire ‘‘gratuite’’. Bpost veut engager des réfugiés comme facteurs puisque le personnel ne suit plus après quelques générations du plan GEOROUTE. Un accompagnateur de train a déclaré dans la presse se sentir mal face à des voyageurs âgés incapables d’utiliser les guichets automatiques et devant donc payer la redevance de 7 euros à bord. Tout ça, ce n’est que la pointe de l’iceberg. Tout le monde le sait.

    Le gouvernement estime toutefois scandaleux que les dépenses publiques dépassent les 50% du PIB. Pense-t-il que nous vivons encore au 19ème siècle? Aucun patron ne veut de travailleurs non qualifiés, de routes de terre battue, de bateaux remorqués par des chevaux et d’une communication basée sur la télégraphie. Tous veulent un Internet à haute vitesse, des travailleurs hautement qualifiés, des routes à la surface d’une table de billard et des ports où peuvent accoster les plus grands supertankers. Cela exige de l’argent, beaucoup d’argent, et une bonne administration. Mais le gouvernement préfère donner tout ça à des patrons sympathiques, à Caterpillar, Makro et AXA, qui arrachent aujourd’hui sans vergogne le pain de la bouche de milliers de familles. Parce qu’ils sont en perte? Parce qu’ils font moins de profits? Non, parce que les actionnaires, qui savent à peine ce qui est précisément produit dans l’entreprise, exigent des augmentations de dividendes.

    Nous aurions dû balayer Michel par la grève en 2014

    Les dirigeants syndicaux ont commis une erreur en 2014. Ils auraient dû balayer le gouvernement par la grève. Ils auraient ainsi pu éviter qu’il ne fasse appel contre l’Europe pour NE PAS aller rechercher 940 millions d’euros de déductions injustifiées chez une poignée de multinationales. Ils auraient pu empêcher que le gouvernement refuse juridiquement de réclamer les pertes fiscales d’Apple par la voie irlandaise. En refusant de le renverser, ils ont laissé la chance à un gouvernement faible et divisé de poursuivre sa politique austéritaire. Le travail faisable pour pouvoir tenir jusqu’à 67 ans est ainsi devenu un travail maniable avec plus de flexibilité, la fin de la journée des huit heures et de la semaine des 38 heures avec plus d’heures supplémentaires. La liste des métiers lourds est devenue un examen de circonstances aggravantes pris à titre individuel. La norme salariale est plus stricte, avec des sanctions plus sévères en cas de dépassement, qui doivent par la suite être compensés au prochain accord interprofessionnel. En contraste, la diminution de l’imposition des sociétés s’apparente à une gigantesque Saint Nicolas.

    Ce n’est pas une coïncidence si la participation diminue aux actions syndicales officielles alors que les grèves spontanées sont mieux suivies. Il est inacceptable que certains dirigeants syndicaux soutiennent les grèves spontanées au mieux avec une réticence évidente, au pire en laissant les grévistes se saigner à blanc. Il est triste de les voir gaspiller tellement d’énergie en querelles mutuelles et en chamailleries communautaires. Le scepticisme quant à la volonté de partir en action des dirigeants syndicaux est compréhensible, mais il existe aussi de nombreux militants, délégués et secrétaires qui font tout leur possible. Nous ne les aiderons pas en étant absent, mais au contraire en mobilisant le plus massivement possible pour la manifestation du 29 septembre. Si nous sommes nombreux, les directions syndicales pourront difficilement faire marche arrière et le gouvernement devra changer de ton. Si nous sommes peu, le gouvernement gagnera en confiance pour des attaques plus dures encore.

    Comment mobiliser? Discutez avec vos collègues, fixez rendez-vous pour vous rendre ensemble à la manifestation. Demandez à votre représentant syndical la distribution d’un tract ou l’organisation d’une assemblée du personnel. Demandez à vos proches d’aller manifester. Accrochez une affiche à votre fenêtre ou aux commerces voisins. À l’école, un comité de mobilisation peut être mis en place avec les jeunes pour se rendre à la manifestation, ensemble avec le personnel.

    Mais existe-t-il une alternative ?

    Prenez Caterpillar. La multinationale veut réduire sa capacité de production et augmenter ses dividendes. Les politiciens laissent échapper quelques larmes de crocodile, prennent un selfie, enragent contre les nombreux cadeaux fiscaux perdus, mais s’apaisent bien vite face à une décision prise ‘‘de l’autre côté de l’Atlantique’’. Les banques systémiques ont été nationalisées mais à Gosselies, Caterpillar ne serait pas systémique? Cette fermeture ne menace-t-elle pas toute une communauté? N’entrainerait-elle pas dans son sillage de nombreux fournisseurs, sous-traitants et indépendants? Caterpillar veut réduire sa capacité, pas créer un concurrent. Voyons voir quel site fermerait si Caterpillar savait que quelque part se trouve un gouvernement qui n’accepterait pas que la production finisse aux poubelles. Nous avons déjà payé assez avec les nombreux cadeaux fiscaux.

    Charles Michel ne voulait-il d’ailleurs pas investir dans l’infrastructure? Les machines sont là pour être saisies. Alors que nous devons bricoler avec notre infrastructure, Michel peut combiner la créativité de nos universités à un ‘‘projet durable’’ pour une ‘‘fabrique de machine multifonctionnelle’’ comme celle de Gosselies. Il pourrait immédiatement pousser la banque nationalisée Dexia à verser de l’argent frais au lieu de pousser les familles vers le marché des capitaux à risques. Voilà qui serait une ‘‘politique industrielle intégrée’’. La participation et le contrôle démocratiques des travailleurs et de la collectivité mettraient un frein à la soif de profits rapides des propriétaires pour lesquels la région n’a pas de sens en garantissant une vision à long terme.

    Allons-nous attendre jusqu’aux prochaines élections ? D’ici là, les travailleurs de Caterpillar seront aigris chez eux. Une bonne partie de leurs indemnités de départ sera écumée par le gouvernement. Depuis la fin 2013, une prime de départ n’est plus cumulable avec le chômage et les autorités fiscales savent où nous trouver. Au lieu d’apporter un grand changement, le fatalisme de gauche pourrait contribuer à la victoire de la droite. L’occupation de l’entreprise, la mobilisation de la région pour placer le gouvernement fédéral devant ses responsabilités et, à partir du 29 septembre, donner un véritable coup de poing avec tout le mouvement ouvrier belge pour une politique économique et sociale totalement différente, cela changerait les relations de forces.

    Le PSL ne nie pas l’importance des élections, mais elles sont indissociables de la lutte sociale et nous ne pouvons pas toujours attendre la date d’une élection. Le mouvement syndical a besoin d’un parti de lutte. C’est ce que beaucoup espèrent que Corbyn fera du parti travailliste en Grande-Bretagne, ce que beaucoup de Grecs espéraient que Tsipras fasse de Syriza, ce que bon nombre d’électeurs de Bernie Sanders espéraient qu’il ferait aux États-Unis et ce que beaucoup d’Espagnols attendent de Podemos. Pensez-vous aussi qu’un parti de gauche doit être un parti de lutte et doit offrir plus que de ‘‘voter pour moi la prochaine fois’’? Rejoignez le PSL et aidez-nous à diffuser cette idée.

  • Tous ensemble dans la rue le 29 septembre!

    LS_sept_siteLe gouvernement nous écrase pour arroser les entreprises de cadeaux

    LS_septVous l’aurez remarqué dans votre portefeuille, les prix à la consommation explosent pour les denrées alimentaires, les télécommunications, l’électricité,… L’inflation en Belgique a augmenté pour atteindre 1,6 % en juin, le taux le plus élevé d’Europe. Ce coût de la vie à la hausse est la conséquence de la politique de hausse de la TVA, des accises et des taxes pour la population.

    Par Boris (Bruxelles)

    La diminution de nos salaires a effacé le prétendu “handicap salarial” de la Belgique par rapport aux pays voisins. Mais pour le gouvernement, ce n’est jamais assez. Ils veulent encore revoir la loi de 1996 sur les salaires pour mettre ces derniers à la diète pour la prochaine décennie. Le projet de réforme du marché du travail, qui devait initialement rendre le travail ‘‘soutenable’’ pour accompagner l’augmentation de l’âge de départ à la pension à 67 ans, vise aujourd’hui à le rendre insoutenable en mettant fin à la semaine des 38 h et en ouvrant la porte à des semaines de 45 à 50 h.

    À côté de ça, le gouvernement arrose les entreprises avec 12 milliards d’euros de cadeaux fiscaux divers. La Belgique est un paradis fiscal pour les multinationales, au point que même certaines des techniques pour éluder l’impôt jugées trop déloyales par l’OCDE et la Commission européenne – comme les excess profit ruling et les intérêts notionnels – devront être revues. Mais pas question de faire contribuer les plus riches ! Le gouvernement envisage au contraire de diminuer l’impôt des sociétés et de poursuivre la politique d’austérité avec probablement la Sécurité sociale dans le collimateur.

    Construire une mobilisation de masse

    Dans le cadre du nouveau plan d’action syndical, le front commun des syndicats organise une nouvelle manifestation nationale le 29 septembre à Bruxelles à l’occasion des deux ans du gouvernement de droite et en prélude à la grève générale nationale du 7 octobre prochain. Cela ne changera rien ? Si nous sommes peu nombreux, le gouvernement se sentira en confiance pour continuer ses attaques. Si au contraire nous mobilisons encore une fois plus de 100.000 personnes, il baissera d’un ton et nous pourrons instaurer un climat propice pour engager encore plus de personnes dans la grève générale du 7 octobre et construire ainsi la pression nécessaire pour continuer la lutte par la suite.

    Ne restez pas au bord de la route et participez-y vous aussi! Beaucoup de choses sont possibles. Sur votre lieu de travail, parlez-en à vos collègues et demandez à votre délégation syndicale d’organiser une assemblée du personnel si ce n’est pas déjà prévu. Proposez à l’un ou l’autre ami ou proche d’y participer à vos côtés. Accrochez une affiche à votre fenêtre ou chez les commerçants où vous avez l’habitude de vous rendre. À l’école, un petit comité de mobilisation peut aider à faire participer les jeunes. Les étudiants peuvent prendre contact avec les délégués syndicaux du personnel pour aller ensemble à la manifestation.

    Le gouvernement Michel n’est pas très solide. Le mouvement des travailleurs a la capacité de le renverser. Mais il a aussi besoin de son propre relais politique. Si les syndicats cassaient les liens avec leurs ‘‘partenaires’’ politiques traditionnels et lançaient une initiative audacieuse ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et autres organisations de la gauche radicale, y compris le PSL, ils pourraient redessiner la carte politique du pays en un rien de temps. Le PSL apporterait sa pierre à l’édifice tout en continuant à défendre la perspective d’une transformation socialiste de la société.

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    Cet article est tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste. Vous n’êtes pas encore abonné ? N’éhsitez plus !

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  • La parole aux grévistes

    pompiers

    Les grèves se sont succédé ces derniers mois. A en croire les journaux traditionnels, elles ne disposent pas de soutien et ne sont l’œuvre que de travailleurs ‘‘égoïstes’’ qui défendent leurs privilèges en ‘‘prenant en otage’’ la population. Qu’il y ait tant de secteurs différents en lutte indique toutefois que quelque chose de fondamental ne va pas. Ces luttes concernent la dignité des travailleurs. C’est à peine mentionné dans les médias de masse, c’est pourquoi nous avons tenu à laisser la parole à quelques grévistes. Le commentaire le plus entendu est que les récentes mesures ne sont que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La colère fait dorénavant partie du quotidien.

    Dylan, travailleur chez Lidl

    ‘‘Un point particulièrement sensible dans l’entreprise, c’est la charge de travail. Elle était déjà élevée et a encore augmenté. Il y a quelques années, Lidl était plus petit, il y avait moins de filiales et une offre moins large de produits. La chaîne s’accroît rapidement, des filiales s’ajoutent, c’est plus connu, il y a plus clients, mais les conditions de travail, elles, restent les mêmes. Ainsi, des emplois à plein temps ne sont toujours pas possibles pour le personnel de base, mais uniquement pour les assistants. De jour comme en soirée, il y a 4 travailleurs dans le Lidl et c’est beaucoup trop peu. Les files aux caisses sont parfois très longues et on n’a alors pas le temps de faire le travail dans le magasin. En donnant des chiffres de productivité incorrects, la charge est encore augmentée. Chacun peut comprendre que cette façon de travailler est stressante.’’

    Chez les pompiers aussi, la coupe est pleine !

    ‘‘Chaque nouvelle garde apporte son lot de frustrations. La Réforme de la Sécurité civile d’application depuis 1 an et demi est un échec. Nous attendions des investissements importants sur le plan humain et matériel, mais les recrutements sont devenus plus rares qu’avant la Réforme et son fameux ‘‘passage en zone’’ et le matériel est donné au compte-goutte. Nous avons abandonné pour longtemps nos rêves d’avoir de nouvelles casernes. À la place, nous travaillons quasi partout en effectif réduit, avec des véhicules qui ont fait leur temps et des locaux qui tombent en ruine.

    ‘‘Pire encore, nous avançons petit à petit vers une ouverture à la privatisation de certains de nos services. Dans beaucoup de zones de secours, il y a une série d’interventions payantes telles que ‘‘les nids de guêpes, les vidanges de caves, le relevage de personne ou encore le sauvetage de personnes bloquée sur des élévateurs’’. Ces missions payantes mettent déjà en péril la sécurité du citoyen qui préférera d’abord ‘‘essayer tout seul’’ de se sortir de situation délicate ou attendre plus qu’il ne le faudrait. Cela ouvre la possibilité aux privés de pratiquer ces mêmes missions pour des prix plus attractifs. Un jour, nous en arriverons à des casernes G4S ou Securitas qui viendront vous sauver à condition de savoir payer.

    ‘‘Nous ne demandons pas du luxe, juste des moyens suffisants pour bien faire notre boulot et venir en aide aux citoyens, le plus efficacement possible. Le gouvernement, et plus spécialement M. Jambon, ne pense qu’à réduire les budgets. Alors que le ministère de l’Intérieur avait promis une aide financière, il laisse les communes déjà sous pression se dépêtrer seules avec la Réforme.’’

    Luc, chauffeur de bus

    ‘‘Après 6 à 7 années d’austérité, on en ressent fort les effets, entre autres, sur le matériel, la charge de travail, la santé du personnel, mais aussi sur nos salaires. Les services techniques n’ont pas suffisamment de moyens de sorte qu’il n’y a parfois pas assez de bus pour assurer tous les services. Des voyageurs attendent alors en vain un bus qui ne viendra pas. Parfois, des bus roulent alors qu’ils ne sont pas en ordre. Essayez de rouler toute une journée dans un bus sans airco ou ventilation alors qu’il fait 30 degrés !

    ‘‘La charge de travail a augmenté simultanément, entre autres, au temps dans les files et de repos qui sont problématiques. Avant, on compensait parfois encore en donnant plus de temps, mais maintenant, on nous cloue toujours le bec en disant qu’il faut faire des économies. Cela provoque plus de maladies et de problèmes.

    ‘‘La direction n’a que faire du personnel et des voyageurs, seuls les chiffres qui donnent droit à leur bonus comptent, de sorte que cela leur procure un bon salaire tandis que les chauffeurs attendent une augmentation décente depuis six à sept ans déjà et ont, en plus, subi comme ailleurs un saut d’index.

    ‘‘Et le gouvernement continue à sabrer. La loi Peeters signifie qu’un chauffeur qui combinerait le tard jusqu’à 1 heure du matin et le tôt à partir de 4-5 heures du matin sur quatre jours ne serait pas encore assez flexible.

    ‘‘L’austérité incessante et les factures qui augmentent font que les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Cela provoque de la frustration et de la colère.’’

  • Faire chuter le gouvernement, et après ? Pour quelle alternative ?

    austerite_nuitsante

    La question de l’alternative à ce gouvernement est la plus cruciale pour le mouvement. Elle déterminera la confiance dans le potentiel de la lutte sociale pour stopper les attaques et faire chuter le gouvernement.

    Par Els Deschoemacker

    Gouvernement impopulaire, vague de grèves de la base

    Nous sommes au milieu du nouveau plan d’action syndical contre les mesures d’austérité et les réformes de ce gouvernement. Le plan d’action a, à nouveau, été saisi avec enthousiasme. Le mécontentement largement répandu dans la société a atteint un nouveau point d’ébullition. Les sondages indiquaient que le gouvernement perdrait sa majorité au parlement lors de nouvelles élections. Dans le sillage des gardiens de prison, une vague de grèves initiées par la base s’est répandue, surtout en Wallonie, mais avec un début de répercussions en Flandre, surtout dans les chemins de fer. Une grève mieux organisée et coordonnée impliquant la base du côté wallon et ayant pour objectif de transmettre cette argumentation et mots d’ordre pour élargir le mouvement aurait pu facilement dépasser l’hésitation présente du côté flamand.

    Parmi les agents pénitentiaires, les cheminots, les éboueurs,… on prend conscience que le moment était présent pour tenter de faire passer des revendications qui semblaient impossibles à réaliser à d’autres moments. L’appel prudent de Timmermans de la FEB, fin mai, à se remettre autour de la table et à arrêter les provocations ainsi que son plaidoyer pour que l’Europe et le gouvernement envisagent des investissements publics “ciblés et réfléchis dans la mobilité, les prisons et la justice” illustre la crainte d’un mouvement de la base tel qu’en France. Timmermans a essayé de stopper la protestation en stoppant leur lutte à l’avant-garde.

    On a eu un moment l’impression que le gouvernement pourrait avoir des problèmes encore avant l’été. Il ne lui aurait alors plus été possible de lancer un troisième round d’austérité contre nous avant même que les deux premiers ne soient tout à fait exécutés. Cela aurait donné la possibilité aux travailleurs de commencer à construire une force politique alternative avec ces mêmes militants et activistes qui ont porté la lutte et aussi de commencer l’élaboration d’un programme basé sur les besoins de la société large.

    Le combat syndical est également politique, les nouvelles mesures contre lesquelles nous luttons sont politiques. Nous ne gagnerons pas si nous ne menons pas notre lutte sur ce terrain-là aussi. Une séparation artificielle entre terrains politique et syndical nous affaiblit. La lutte sociale montre le potentiel et rend les revendications plus concrètes.

    Une alternative politique

    Il est exact de dire qu’il n’y a pas d’alternative “toute prête” qu’elle n’est pas organisée et capable de prendre le pouvoir. Il est vrai que le PTB a le vent en poupe et, sur base des derniers sondages, il passerait de deux à dix sièges à la Chambre : deux en Flandre, sept en Wallonie et un à Bruxelles. C’est un énorme pas en avant, mais ce n’est pas encore la base de masse nécessaire à la formation d’un gouvernement de gauche. Selon Peter Mertens, le PTB veut “prendre des responsabilités dans la société aussi vite que possible” en “construisant le contre-pouvoir.” Il fait référence au mouvement de Sanders aux USA, mais aussi à l’Espagne ou à la France où “un contre-pouvoir se forme qui ne se limite pas à un parti, mais est porté par un large mouvement de personnes qui se conscientisent, s’émancipent et défient le pouvoir établi.”

    Il ajoute que “si nous voulons transformer ce contre-pouvoir en force réelle, il faudra bien sûr réunir plusieurs conditions. L’une d’elles est sûrement que nous devrons casser avec l’orientation politique actuelle de l’Union européenne. Nous n’entrerons pas dans un gouvernement qui fait ce que fait le social-démocrate Hollande en France.” Et encore “Nous devons construire un rapport de forces pour changer la politique de l’Europe. Et si c’est possible demain, nous rentrerons dans le gouvernement. Mais si c’est dans deux ans, alors, ce ne sera que dans deux ans.”

    Le PTB compte sur une radicalisation progressive à gauche et espère pouvoir en tirer les fruits en devenant incontournable à gauche. Il pense avoir besoin de dix à quinze ans pour cela.

    Il rate ainsi le potentiel et l’urgence de rassembler dès à présent les centaines de milliers de travailleurs qui ont mené la lutte il y a un an et demi en une force politique large et indépendante. Ceci est d’autant plus vrai si le mouvement devient capable de faire chuter le gouvernement. Un espace énorme se dégagerait alors pour construire une telle force avec une base de masse dans la société. Ainsi le momentum et la dynamique seraient utilisés pleinement.

    Front de lutte de la base ou front populaire avec le parti d’austérité de “gauche” ?

    Ce n’est hélas pas l’orientation du PTB. Au contraire. Pour faire court, le PTB appellerait à Anvers, le SP.a et Groen à un cartel lors des prochaines élections communales, dans le but faire chuter le bourgmestre De Wever de son trône. Le PTB pense-t-il pouvoir faire ça avec le SP.a et Groen dans le cadre d’une politique anti-austérité crédible ? Ces deux partis se seront-ils suffisamment transformés en partis anti-austérité à ce moment-là ? Et quels message et rôle donne-t-on entre-temps à la classe des travailleurs ? Attendre jusqu’à ce que les conditions soient réunies ?

    Au lieu de mettre tous ses œufs dans le panier de la SP.a et de Groen, le PTB devrait mettre tout en œuvre pour trouver une issue politique au mouvement en réalisant l’appel qui a été prononcé par la FGTB de Charleroi – Sud-Hainaut et d’unir les forces de gauche aux milliers de militants syndicaux pour former un parti de lutte de gauche large.

    Un appel dirigé vers la base syndicale pour mettre sur pied un nouveau mouvement politique large, composé des centaines de milliers d’activistes et militants syndicaux et construire un nouveau parti des travailleurs où une discussion libre et démocratique sur le programme et la stratégie est présente éveillerait un énorme enthousiasme. Le mouvement contre le gouvernement Michel montre qu’il existe une base de masse pour cela. Le manque d’initiative pour organiser cette base et l’impliquer mène le mouvement dans une impasse.

    Un programme qui rompt avec l’austérité

    Pour réaliser quoi ? Un programme d’investissements publics urgents dans nos services publics. L’arrêt et le retrait des privatisations. L’arrêt des attaques sur les pensions et prépensions et le retrait du relèvement de l’âge de la pension. La réduction du temps de travail plutôt que de faire plus d’heures pour moins de salaires. Et aller chercher les moyens où ils sont.

    Dans le dossier du Knack du 8 juin, le milliardaire Roland Duchâtelet trouve que le gouvernement se laisse “bousculer par l’extrême gauche”. Il nous ment en disant que la Belgique est “en tête de peloton en ce qui concerne les taxes et les impôts sur la fortune” et nous menace en disant “Si nécessaire, je déménagerai en Suisse.” Un impôt sur la fortune efficace exige la levée du secret bancaire, un cadastre des fortunes équilibré et la possibilité d’expropriation. Étant donné leur poids dans la société, il serait absurde de ne pas y lier cela à la nationalisation du secteur financier et des grandes entreprises sous contrôle et gestion démocratiques de la population. Ce n’est qu’alors qu’une taxe des millionnaires trouverait vraiment son sens : pas comme illusion d’un capitalisme géré socialement, mais comme mesure transitoire dans le cadre d’une transformation socialiste de la société.

    Le gouvernement essaie une fois de plus de nous berner avec la promesse de plus d’équité et un effort plus important des grandes fortunes. Mais qui y croit encore ? Si quelque chose se fait dans cette direction, ce ne sera que symbolique et surtout pour nous faire avaler de nouvelles économies de plusieurs milliards.

    Nous ne devons pas oublier les leçons de la Grèce. Non seulement en saisissant le momentum pour se débarrasser d’un régime d’austérité, mais aussi en luttant pour un programme qui casse avec l’austérité, l’UE et le capitalisme qui ne peut se maintenir que par l’exploitation et l’oppression !

  • [DOSSIER] Nous avons raison de nous révolter ! Refusons l’austérité !

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    Le soir du 6 juin dernier, Pascal Wauters, 46 ans, est décédé à son domicile. Revenu malade de son travail, il avait essayé de contacter à trois reprises le numéro d’urgence 112, sans parvenir à avoir un opérateur au bout du fil. Ce jour-là, la centrale d’urgence de Flandre orientale s’était retrouvée débordée. Le service des Affaires intérieures s’est insurgé : ‘‘que cet homme n’ait pas été aidé est inacceptable (…) notre objectif est que les appels bénéficient d’une réponse dans les cinq secondes.’’ Que s’est-il passé ? Pour les syndicats, la réponse va de soi : toutes les centrales sont en sous-effectifs.

    Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Vous n’avez pas entendu parler de ce drame ou fort peu ? Rien d’étonnant. S’il y avait eu moyen de tordre l’histoire pour accuser un gréviste ou l’autre, ça aurait été le cas. Pendant plusieurs jours. Avec à peine quelques lignes pour rectifier les choses une semaine après. Nous n’exagérons rien, la presse dominante n’a pas agi autrement en octobre dernier, quand une action de blocage à Liège avait retenu quelque temps un chirurgien dont un patient avait trouvé la mort par la suite. Au final, rien n’incriminait les grévistes, mais le mal était fait. Pour ça, l’espace ne manque jamais dans les pages des quotidiens Le Soir, La Dernière Heure et autres torchons des médias de masse. La mort silencieuse ou les complications diverses issues de la rage austéritaire ne bénéficient pas de cette attention médiatique.

    Partout règne le ‘‘deux poids deux mesures’’

    Alors que les bénéfices des entreprises et les dividendes des actionnaires ne connaissent pas la crise, alors que la fraude et l’évasion fiscale se généralisent au point que la Belgique soit considérée comme un paradis fiscal,… les travailleurs devraient accepter de travailler plus pour gagner moins !

    Le gouvernement bloque les salaires des travailleurs, flexibilise le marché du travail (fin des 38h/semaine, temps partiel avec horaire 24h à l’avance,…) ; porte l’âge légal de la pension à 67 ans, appauvrit les jeunes, les femmes et les pensionnés, fait la chasse aux travailleurs sans emploi, aux bénéficiaires du Revenu d’intégration sociale (RIS) et aux malades ; coupe dans notre sécurité sociale et nos services publics tant au niveau des infrastructures que des emplois et des conditions de travail ;…

    Pendant ce temps-là, les riches n’ont jamais été aussi riches. Pendant ce temps-là se succèdent les Luxleaks et autres Panama Papers. Et quand les États-membres de l’Union européenne se mettent d’accord pour une mesure concrète (quoi que très timide) concernant l’évasion fiscale – la directive européenne Atad (Anti Tax Avoidance Directive) – le gouvernement belge freine des quatre fers, jusqu’à se retrouver seul à vouloir la bloquer.

    La colère pousse à l’action

    Le 24 juin dernier, des milliers de piquets de grève ont étaient installé dans le pays. Ce n’était encore que l’expression la plus visible de l’énorme colère provoquée par les politiques inéquitables du gouvernement fédéral. Derrière chaque piquet se trouvaient aussi nombre de travailleurs en grève restés chez eux. Et derrière, on compte encore un plus grand groupe de gens en colère ou inquiets, mais qui, pour une raison ou une autre, ne pouvaient pas ou ne voulaient pas encore faire grève.

    Entre la manifestation nationale du front commun du 24 mai et cette date, de nombreux travailleurs n’ont pas pu attendre les dates prévues par le nouveau plan d’action syndical pour partir en action. Dès le lendemain, les cheminots sont partis en grève spontanée (soutenue par la suite par la FGTB et la CSC) de plus d’une semaine suite à une attaque contre leur temps de travail. Pendant ce temps, les agents pénitentiaires poursuivaient leur grève entamée précédemment.

    Une journée d’action était prévue dans les services publics par la FGTB et la CSC le 31 mai, elle s’est transformée en journée d’action et de grèves, sous la pression de la base, dans la CGSP-Admi et en Wallonie essentiellement. À partir de cette date, les ouvriers communaux de Saint-Nicolas (Liège) sont partis deux semaines en grève. Leurs collègues d’Intradel (Intercommunale de Traitement des Déchets Liégeois) sont quant à eux partis en grève une semaine durant. Diverses sections dépendant de la CGSP Admi ont observé un, deux ou trois jours de grève, avec la tenue régulière d’assemblées du personnel.

    Le mercredi 8 juin, les pompiers se sont réunis à Namur pour manifester contre le manque de moyens et de personnel et contre la réforme des services d’incendie. Le vendredi 10 juin, des centaines de travailleurs du non-marchand flamand se sont réunis à Bruxelles pour protester contre les plans de reconfiguration du secteur des soins de santé par le gouvernement flamand. Le mardi 14 juin, la CGSP-Mons a accueilli les conseillers communaux avec une ‘‘haie de la honte’’ quelques jours après la grève des travailleurs d’Hygea (intercommunale de gestion environnementale de 24 communes de la région de Mons-Borinage-Centre). Le lundi 20 juin, les militants de la FGTB-Centre et de toutes les centrales qui la composent ont mené une action de blocage de l’économie régionale. Le dépôt de carburants de Feluy, le Plan Incliné de Ronquières et l’écluse d’Havré étaient à l’arrêt. Ce même jour, à Charleroi, des syndicalistes de la CGSP ont fait des sittings devant les sièges des différents partis politiques. On peut ainsi encore mentionner la grève de 24 heures des travailleurs de Bpost le 13 juin. Ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres.

    Un fossé de combattivité entre la Flandre et la Wallonie ?

    Il est vrai que les choses sont plus difficiles en Flandre. Mais, selon le dernier Grand Baromètre RTL/IPSOS/Le Soir (20 mai 2016), 52% des Belges soutenaient la manifestation du 24 mai (64 % des Wallons, 55% des Bruxellois et 45% des Flamands). Aujourd’hui, ce chiffre serait certainement plus élevé. C’est de toute manière davantage que le soutien dont dispose le gouvernement dans les derniers sondages… Pas moins de 93 % des Belges estiment que Kris Peeters a tort quand il dit que nous vivons tous au-dessus de nos moyens. À peine 7% des Belges approuvent Charles Michel quand il parle de l’effet positif de la politique gouvernementale sur le pouvoir d’achat. Une large majorité de la population trouve toujours que les syndicats sont cruciaux pour défendre leurs droits (81% des francophones et75% des Flamands). Et souvenons-nous qu’au lendemain du plan d’action de 2014, un sondage avait dévoilé que 87% des Flamands étaient favorables à un impôt sur la fortune.

    La meilleure manière de mobiliser tout ce potentiel, c’est d’organiser notre colère audacieusement, mais aussi minutieusement. C’est il y a exactement 80 ans, en mai 1936, qu’a commencé la grande grève contre le gouvernement Van Zeeland. Ce mouvement a forcé le gouvernement à démissionner, et le nouveau gouvernement a introduit la journée les congés payés et le début de la sécurité sociale. Tout cela a été obtenu parce qu’il ne restait aucun choix autre que la grève. Le slogan était alors : ‘‘Votre prénom est Wallon ou Flamand. Votre nom de famille est travailleur.’’ Inspirons nous de cet exemple d’unité de classe contre le gouvernement et les patrons !

    ‘‘Jamais une grève n’a fait plier un gouvernement’’

    C’est ce que titrait fièrement La Libre au lendemain de la journée d’action et de grèves du 31 mai… en nuançant tout de suite concernant les années ’70 et le gouvernement Tindemans. Divers responsables (de la CGSP et de la CSC-Enseignement) avaient ouvertement réclamé la chute du gouvernement, faisant ainsi écho à un sentiment qui vit très largement dans tous les pays. Dans sa lettre ouverte à l’attention des grévistes, au même moment, l’administrateur délégué de la FEB Pieter Timmermans faisait ouvertement référence aux grèves massives qui étaient parvenues à faire tomber le gouvernement Tindemans. Le même jour, un article du Soir parlait de l’année 1990 ‘‘quand les enseignants firent reculer le pouvoir politique’’.

    Nous nous souvenons tous du plan d’action crescendo de l’automne 2014 quand, à partir de la manifestation du 6 novembre (la plus grande manifestation syndicale depuis 1986), a suivi une tournée de grèves par provinces en front commun et tous secteurs confondus (qui fut un succès tant en Flandre qu’à Bruxelles et en Wallonie) pour finir par la grève générale nationale du 15 décembre. Le gouvernement a alors sérieusement vacillé. Il en aurait fallu peu pour qu’il tombe.

    Organiser la colère

    La grève nationale du 24 juin n’a pas été une réussite totale. Après que les dirigeants syndicaux aient laissé les agents pénitentiaires et les cheminots combattre seuls, jusqu’à leurs mettre des bâtons dans les roues à certains endroits (pensons à l’attitude des dirigeants de l’aile néerlandophone de la CGSP cheminots), cela n’est guère surprenant. Bien souvent, quand la grève était bien organisée et suivie (avec parfois des piquets remarquables), cela tenait à des problèmes spécifiques au lieu de travail. En organisant sérieusement le mécontentement avec l’objectif clair de se débarrasser du gouvernement et de sa politique, de nouvelles actions plus massives peuvent voir le jour à la rentrée.

    La faiblesse appelle l’agression, c’est ce que nous avons pu constater au port d’Anvers, où des robocops et un canon à eau ont forcé plusieurs piquets de grève le 24 juin. Ce fut une attaque politique contre le droit de grève. Avec une plus forte mobilisation sur place, cela n’aurait pas été possible. Tirons-en les leçons et préparons une plus grande présence aux actions sur base d’une bonne campagne d’information et de l’implication maximale de la base, notamment par le biais d’assemblées du personnel.

    La prochaine grande mobilisation dans le cadre du nouveau plan d’action syndical sera le 29 septembre à Bruxelles. Avec une bonne préparation, cela pourrait à nouveau être une manifestation de masse de plus de 150.000 personnes. Si nous réussissons, nous pouvons être certains que le gouvernement, les patrons et les grands groupes de presse baisseront d’un ton. Nous pourrons alors complètement balayer le gouvernement par la grève du 7 octobre et des jours d’après. Alors ce ne sera pas seulement la FGTB et certaines centrales francophones de la CSC qui seront en grève, comme ce 24 juin, mais tout le monde qui cessera le travail ensemble.

    Certains dirigeants syndicaux ne se battent pas pour l’opinion publique, ils s’y plient. Ils veulent à tout prix conclure des accords et perdent parfois de vue la pression qui retombe sur nos épaules dans les entreprises. Cela devient encore pire quand ces accords sont conclus sans que l’on ne demande leur avis aux travailleurs eux-mêmes. Nous sommes nombreux à être fatigués de ces barons qui, sans discussion avec la base, font sauter le front syndical ou, pire, qui injectent d’en haut la division communautaire dans le mouvement. ‘‘Le cynisme, c’est de l’espoir refroidi’’ disait l’écrivain de gauche Roger Vailland. C’est à cela que peut conduire la combattivité quand elle n’est pas accompagnée de la stratégie et du programme adéquats pour vaincre.

    Nous comprenons la nécessité de fonctionner avec des représentants, des porte-paroles et des mandats, mais cela ne doit pas être instrumentalisé pour priver les membres de l’information et brider la liberté de débat et de travail en réseau. Le mouvement des travailleurs n’est pas une armée qui charge ou se retire sous les ordres de généraux. C’est une classe sociale où une position commune peut être forgée de la diversité d’opinions par le débat démocratique. À certains endroits, des assemblées du personnel sont organisées, de même que des réunions de militants dans quelques régionales, mais cela arrive trop peu et, souvent, uniquement pour informer, sans véritable débat.

    Chez les agents pénitentiaires, chez les cheminots, mais également ailleurs s’est développée la pratique des Assemblées générales du personnel. Organisées de manière régulière et démocratique avec l’ensemble du personnel, celles-ci permettent de communiquer sur les motifs de la grève et de mettre au point des revendications claires tout en assurant que les piquets de grève soient plus massifs. En nous y prenant de la sorte, nous pouvons assurer que les prochaines grandes étapes soient des réussites.

    • Stop à l’austérité et aux attaques antisociales contre les travailleurs et leurs familles !
    • Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure !
    • Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires.
    • Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation
    • Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT.
    • Relèvement des pensions à minimum 75 % du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois !
    • Stop à la chasse aux chômeurs, non à la chasse aux bénéficiaires du RIS, non à la semaine des 45 heures ! Pas de dégressivité, pas de service à la communauté, mais une réduction collective du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
    • Pour le renforcement de la lutte contre la grande fraude et l’évasion fiscales
    • Pour la levée immédiate du secret bancaire et l’instauration d’un cadastre des fortunes !
    • Pour le remboursement complet des 942 millions d’euros de cadeaux fiscaux aux multinationales (Excess Profit Rulings) ainsi que des autres cadeaux fiscaux de ce type (Intérêts notionnels,…) !
    • Allons chercher l’argent là où il est: chez les super- riches et dans les paradis fiscaux !
    • Nous ne contrôlons pas ce que nous ne possédons pas : nationalisation du secteur financier et des secteurs-clés de l’économie (sidérurgie, énergie,…) sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers, sans rachat ni indemnité, sauf sur base de besoins prouvés, afin d’empêcher la fuite des capitaux face à une forte imposition des fortunes !
    • Pour une gestion rationnelle des ressources naturelles et de la production économique grâce à la planification démocratiquement élaborée de l’industrie et des services, seule manière d’assurer que l’économie soit au service des nécessités sociales de la population !
    • Pour une société socialiste !
  • Les partis établis stimulent la division nationale  pour contrer les luttes sociales croissantes

    Les partis établis stimulent la division nationale pour contrer les luttes sociales croissantes

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    Ces derniers mois, des vagues de colère contre la politique brutale du gouvernement ont déferlé sur le pays. Pour le gouvernement et les médias traditionnels, ce sont des ‘‘grèves politiques’’ de francophones pour faire tomber le gouvernement N-VA et porter le PS au pouvoir. Mais si la résistance contre les politiques antisociales a un impact différent côtés néerlandophone et francophone, cela provient notamment des stratégies différentes des dirigeants syndicaux. Des deux côtés de la frontière linguistique, le mécontentement est quasiment égal. Les dirigeants syndicaux flamands semblent avoir peur de prôner le renversement du gouvernement.

    Par Anja Deschoemacker, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Différentes traditions existent bien, mais cela ne doit pas être exagéré. Le paysage politique est différent. Le gouvernement fédéral n’a jamais eu de majorité du côté francophone alors que le gouvernement flamand est identique au fédéral sans le MR. Le PS joue le rôle clé des gouvernements wallon et bruxellois. Même si le PS y applique une politique austéritaire au goût amer au niveau régional et local (comme en témoigne la percée du PTB dans les sondages), une solution de rechange au gouvernement fédéral semble évidente et en cohérence avec les coalitions régionales : un deuxième gouvernement Di Rupo. En Flandre, c’est différent: mettre la N-VA de côté au niveau fédéral et en Flandre est mathématiquement possible avec les majorités parlementaires actuelles, mais cela signifie d’écarter le parti qui est incontestablement le plus grand de Flandre.

    Alors oui, le mouvement des travailleurs est confronté à des situations différentes qui, à certains moments, peuvent conduire à une divergence sur ce qui est considéré comme possible à court terme. Mais il serait faux de sauter à la conclusion selon laquelle le gouvernement Michel n’a pas de base sociale du côté francophone, mais dispose du soutien du ‘‘peuple flamand’’, y compris la classe des travailleurs. La participation des travailleurs flamands au premier plan d’action de 2014 et à la manifestation de masse d’octobre 2015, le soutien populaire aux vagues d’actions et l’aversion pour les mesures gouvernementales,… démontrent clairement l’inverse.

    Ce n’est pas surprenant que le gouvernement et les médias bourgeois essaient de communautariser la lutte sociale. Stimuler les divisions communautaires dans les périodes de montée des conflits sociaux est un outil classique des partis établis du pays, des deux côtés de la frontière linguistique d’ailleurs. Jusqu’à récemment, les diplomates et politiciens belges se rendaient partout dans le monde pour conseiller comment intelligemment diviser pour régner dans des pays connaissant des conflits nationaux. La question nationale est la principale raison pour laquelle, dans l’histoire officielle récente, jamais un gouvernement n’est tombé suite à la lutte souvent tumultueuse de la classe ouvrière belge. Dans les années 80’, la chute du gouvernement a été attribuée à la question des Fourons et non pas aux luttes sociales prolongées et massives contre les gouvernements de Martens et Verhofstadt (‘‘baby Thatcher’’). Un gouvernement renversé par le mouvement des travailleurs place directement le gouvernement suivant sous haute pression pour une politique plus sociale. Les partis établis en Belgique sont ainsi solidaires les uns des autres. Une fois leur récolte austéritaire effectuée peut survenir la réconciliation nationale.

    Aujourd’hui, c’est surtout la N-VA qui recourt à la carte du communautaire, mais elle n’a pas la confiance de la bourgeoisie pour la jouer correctement. Le parti indépendantiste s’est montré prêt à enterrer la question nationale pour cinq ans afin d’appliquer une politique d’austérité brutale au goût du patronat flamand. La bourgeoisie a pris un risque calculé en lui donnant cette responsabilité, dans l’espoir de faire d’une pierre deux coups: réaliser les rêves du patronat belge, en particulier en termes de politique antisyndicale, et brûler la N-VA au pouvoir, afin de faire revenir la stabilité.
    Nous avons besoin que le mouvement des travailleurs comprenne mieux ce jeu d’échecs politique afin d’y répondre. Il faut toutefois prendre garde à ne pas se laisser distraire de la lutte des classes, la seule lutte capable de poser les bases d’une solution aux problèmes sociaux et à la question nationale. Nous avons besoin de débattre et d’assurer que nous regardions tous dans la même direction cet automne : la poursuite du nouveau plan d’action syndical jusqu’à la victoire sur toutes les exigences centrales du mouvement. En bref, mettre fin à l’austérité et arracher le retrait des attaques déjà votées contre les droits et conquêtes sociales de la classe des travailleurs. Pour cela, il faut renverser le gouvernement. Ce n’est pas LA solution, mais c’est une étape nécessaire dans cette direction.

  • La grève des cheminots ne concernait pas des ‘‘privilèges du personnel’’, mais la lutte contre la démolition des transports publics

    greve_cheminots

    Fin mai et début juin, plusieurs jours de grève ont éclaté sur le rail suite à la décision unilatérale de la direction de s’en prendre aux jours de crédit, des jours de récupération accordés puisque le personnel preste en pratique 40 heures pour une semaine de 36 heures de travail officiellement. Cela revient donc à augmenter le temps de travail pour un même salaire. Pourquoi la grève a-t-elle duré si longtemps ? Nous en avons discuté avec un conducteur.

    Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    ‘‘Le mécontentement est profond. En une bonne dizaine d’années, le nombre d’usagers a augmenté de 50 %, mais l’effectif a été réduit d’un quart. Le manque de ressources et d’investissements entraîne divers problèmes au niveau de l’équipement, une flexibilité accrue pour le personnel,… mais aussi plus de retards et de frustration tant chez le personnel que chez les voyageurs.

    ‘‘Et avec ça, le gouvernement veut encore supprimer 20 % de la dotation publique, soit environ 663 millions d’euros. Un train sur cinq trains deviendrait un ‘‘one-man-car’’, sans accompagnateur de train. Je suis accompagnateur, vais-je perdre mon emploi ? Par expérience, je sais que mon travail est important pour la sécurité, j’ai déjà empêché plusieurs accidents. Un train avec le conducteur pour seul personnel, c’est un train dangereux. 60 % du personnel des guichets devraient aussi disparaitre. Et vous pouvez toujours essayer de demander un renseignement à un distributeur automatique… La direction accuse le personnel de se battre pour sauvegarder des privilèges, mais économiser 663 millions, cela ne sera pas sans conséquence pour le service et donc aussi pour les voyageurs !

    ‘‘L’attaque sur les jours de crédit fut la goutte qui a fait déborder le vase. La direction fait comme si nous avions un rythme de travail de privilégiés alors que de nombreux collègues connaissent des horaires variés et parfois tout simplement impossibles. Combien gagnent les cadres supérieurs responsables de cette situation ?

    ‘‘Les actions de grèves ont été présentées comme une ‘‘prise en otage’’ des voyageurs. C’est un non-sens qui vise à diviser pour régner au profit de la direction et du gouvernement. Ce n’est que lorsqu’il y a grève qu’ils parlent de la qualité du service. On ne les entend parler que du service minimum, mais ils veulent surtout en finir avec le service maximum ! Si le gouvernement et les médias à sa botte se sentaient vraiment concernés par le sort des voyageurs, ils reviendraient sur les économies, ils soutiendraient les actions du personnel et ils investiraient pour développer des transports en commun décents. C’est d’ailleurs écologiquement nécessaire.

    ‘‘Il est vrai que nous avons besoin de mieux informer les voyageurs concernant nos actions. Aujourd’hui, le personnel lui-même est souvent mal informé. Ce qui a été négocié et avec quel résultat, nous l’avons appris dans les journaux, ceux-là mêmes qui avaient aveuglément soutenu la campagne de propagande de la direction. Les grèves spontanées ont illustré que la colère bouillonne. Mais il nous a manqué des mots d’ordre centraux. La direction syndicale a donc été capable, comme nous l’avons vu par la suite, de stopper les actions.

    ‘‘En fin de compte, un compromis est arrivé avec lequel nous perdons deux jours fériés extralégaux et également un jour de crédit en cas de maladie. C’est un recul, mais grâce au mouvement spontané, c’est un peu moins mauvais que la proposition initiale. Toutefois, beaucoup plus aurait été possible avec une lutte sérieusement organisée au niveau national. Et la question des menaces de sanctions pour les grévistes reste entière et sera négociée séparément.

    ‘‘Le mécontentement ne diffère pas entre la Flandre, Bruxelles et la Wallonie. Pourtant, le mouvement a été dépeint comme une grève ‘‘wallonne’’, comme si tout le monde avait continué le travail à Bruxelles et en Flandre. C’est un mensonge délibérément encouragé par la direction. Les chiffres du nombre de grévistes démontrent qu’ils étaient nombreux à faire grève en Flandre. Moins que du côté francophone, car les actions n’y ont quasiment pas été organisées. Oui, même les actions spontanées requièrent un minimum d’organisation.

    ‘‘L’initiative a été laissée à la base. À Anvers, nous avons organisé des réunions du personnel pour discuter avec les militants et les collègues de chaque étape des actions et des négociations. Cela permet de correctement mettre en œuvre les actions.

    ‘‘Il y aura encore des actions. Ce gouvernement veut détruire les transports publics. Il ne voit pas de problème à accorder 4 milliards d’euros de subsides pour les voitures de société, alors que 3 milliards pour la SNCB, ça serait trop. Au lieu d’économiser sur le dos des transports publics, nous avons urgemment besoin d’un plan d’investissements publics massifs. Ce gouvernement ne le fera pas, il faut le dégager par la grève.’’

  • Les jeunes dans la galère ? NON !

    Agir_subir01L’avenir de la jeunesse s’obscurcit à mesure que le gouvernement thatchérien met en œuvre son programme favorable aux plus fortunés de ce monde. L’austérité touche tous les niveaux de pouvoir, du local à l’Europe, le gouvernement fédéral ayant juste adopté un rythme plus intense. La réforme de la législation du travail est ainsi très similaire en France et en Belgique. Toutefois, dans la résistance de la rue, on a pu constater que les traditions de lutte sont plus ancrées dans la jeunesse française. Mais il serait faux de conclure que ce potentiel est absent en Belgique.

    Par Emily (Namur)

    Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous laisser dans ce statut précaire avec des intérims à durée indéterminée, des horaires flexibles, connus 24h à l’avance. Impossible dans ces conditions de nous épanouir au travail et de mettre sur pied des projets dans notre vie privée. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs d’emploi inscrits chez Actiris, soit une concurrence extrême au seul profit des marchés.

    À côté de cela, les gouvernements communautaires s’attaquent à la qualité et à l’accessibilité des études pour les rendre toujours plus utilitaristes. En Flandre, le minerval a ainsi augmenté de 44 % en moyenne depuis le début de la législature. Du côté francophone, le gouvernement PS-CDH commence par s’attaquer au minerval des étudiants étrangers. Globalement, c’est près d’un milliard d’euros qui sont amputés à ce secteur essentiel à l’avenir des jeunes et de l’ensemble de la société.

    Que peut faire la jeunesse ?

    Informer
    Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; s’informer et en discuter le plus possible autour de nous est essentiel. Notre journal est un outil pour enrichir ces débats. En France, tous les outils modernes de communication à notre disposition ont été utilisés pour diffuser nos idées. Employons le temps disponible cet été pour cela. Dès la rentrée, sur les campus et dans les écoles, profitons des temps de midi par exemple pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.

    Organiser
    De là peut émerger un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous ceux qui le souhaitent peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole et peinture, matériel vidéo…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci.

    Passer à l’action
    Comment lancer un comité d’action ? Prenez le pouls des autres en leur demandant s’ils connaissent les conséquences des mesures gouvernementales et s’ils veulent organiser des actions. Si vous trouvez un deuxième, un troisième,… vous pourrez alors en chercher d’autres en groupe et constituer ainsi le noyau initial à partir duquel organiser les choses. Ce noyau peut être élargi en utilisant une pétition ou un sondage à destinations des autres étudiants.

    Dans un premier temps, vous pouvez proposer de signer une banderole en soutien, de réécrire des chansons pour faire passer notre message, de distribuer des tracts pour informer un maximum de personnes et d’organiser une Assemblée générale plus large. Mobilisons vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre galère et notre combat, etc.

    Ensuite, participons activement (avec calicots, banderoles, slogans…) à la manif en front commun syndical du 29 septembre au sein du bloc qui réunira les jeunes. Lors de la grande manifestation syndicale du 6 novembre 2014, le bloc jeune comptait plusieurs milliers de militants, dont des centaines d’écoliers venus en délégation de Gand, suite à une série d’actions et d’assemblées menées dans leurs écoles puis dans leur ville.

    Puis, pour la grève générale du 7 octobre, participerons au piquet sur notre école / campus ou organiserons une tournée des piquets en solidarité. Il est aussi important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.

    Résistons tous ensemble
    Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Si le gouvernement a réussi une chose, c’est à tous nous attaquer : jeunes, allocataires sociaux et travailleurs. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale, nous devons donc nous unir dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales du personnel enseignant, technique et administratif. Et pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève réunissant les étudiants et travailleurs ?

    # On vaut mieux que ça, mais alors quelle alternative ?

    Nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie de lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, pour la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire,… Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les nécessités sociales prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clés de l’économie sous contrôle collectif.

  • Non à la dictature des multinationales ! EGA en campagne durant l'été

    ega_2016

    Cet été, les Étudiants de Gauche Actifs mèneront campagne en rue, aux festivals,… afin de préparer leurs activités de rentrée. Voici ci-dessous le tract qui présente ces dernières. // Tract en version PDF

    20 SEPTEMBRE : MANIFESTONS CONTRE LA DICTATURE DES MULTINATIONALES !

    Bien que le contenu du TTIP ne soit pas encore connu totalement, ses grandes lignes sont claires : tout le pouvoir aux actionnaires ! Notre génération est déjà confrontée à toutes les conséquences de ce système : chômage de masse, terrorisme, guerre, misère… Le TTIP est une (grosse) attaque en plus contre les conditions des vies de la majorité.

    Ils ont l’argent, on a le nombre

    Il n’y a pas de fatalité. En renversant le rapport de force, nous pouvons changer les choses. En manifestant, nous montrerons que les jeunes et les travailleurs refusent ce traité. Une manif ne sera pas suffisante. Mais utilisons chacune d’entre elles pour construire le mouvement contre le TTIP.

    Dans ton école, ton unif…

    Discute autour de toi pour convaincre une ou plusieurs personnes de participer. Organise des rendez-vous pour discuter du TTIP, fabriquer un calicot ou des pancartes… Bref : regarder comment on peut construire le mouvement autour de nous. Tu peux aussi nous contacter pour voir comment t’impliquer dans la lutte.

    L’utopiste, c’est celui qui croit en l’avenir du capitalisme !

    S’opposer au TTIP, c’est aussi s’opposer au système qui permet à une minorité d’accaparer les richesses : le capitalisme. EGA lutte pour une société où les grandes entreprises seraient placées sous le contrôle démocratique de la collectivité. La production de richesses ne doit pas servir à remplir les portefeuilles des plus riches, mais à combler les besoins de chacun. Une société qui assure l’émancipation de tous, c’est ce que nous appelons socialisme démocratique.

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    Envie de poulet au chlore dans ton assiette ?

    Le TTIP projette de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde (UE+USA). Cela prendra le pire des législations de chaque continent en matière de salaires, santé, environnement… et les imposera à l’autre. Des tribunaux spéciaux seront même créés dans les cas où un État prendrait des mesures pouvant diminuer les profits d’une multinationale. Pour l’Europe, ça veut dire : levée de l’interdiction sur les OGM ou le “nettoyage” du poulet au chlore, arrêt des taxes antipollution… Mais aussi arrêt total de toute réglementation du secteur financier. Bref, les actionnaires auront légalement plus de droits que nos votes. La dictature des multinationales est officialisée.

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    MOBILISONS-NOUS POUR FAIRE CHUTER CE GOUVERNEMENT DE MALHEUR ET TOUTE L’AUSTÉRITÉ !

    La réforme de la loi travail, en quoi consiste-t-elle ?

    C’est un ensemble de mesures qui flexibilisent nos conditions de travail. Elles seront désormais négociées individuellement. Seul face à son patron, le travailleur est faible et devra tout accepter sans contrepartie. De plus, les 100 premières heures supplémentaires seront prestées sans sur-salaire ni récups ; bonjour la semaine des 45h ! Des contrats d’intérim longue durée seront possibles avec la perspective de bonds quotidiens d’un lieu de travail ou d’une mission à l’autre. Et pour couronner le tout, les horaires pourront désormais être communiqués seulement 24 h à l’avance.

    En quoi cette réforme concerne-t-elle les jeunes ?

    Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous mettre en concurrence les uns avec les autres, coincés dans un statut précaire et avec pour seul rôle de satisfaire les besoins du marché. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs. Et tout cela, sans parler des mesures d’austérité dans l’enseignement qui s’élèveront à près d’un milliard d’euros sur l’ensemble de la législation et en réduiront la qualité tout comme l’accessibilité.

    Quelle alternative ?

    Contre ce projet patronal, nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, ainsi que pour un partage équitable du temps de travail, sans réduction de salaire et avec embauche compensatoire.

    Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste au service d’une minorité d’actionnaires et de gros patrons que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les besoins prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clefs de l’économie sous contrôle collectif.

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    Nous sommes dans la m…

    Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; il est essentiel d’en discuter le plus possible autour de nous et d’utiliser tous les canaux d’information (journal militant, réseaux sociaux, etc.) . Il est essentiel d’organiser des discussions collectives à ce sujet dans les écoles et sur les campus ! Profitons du temps de midi pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.

    Organisons-nous

    Une telle AG improvisée peut alors déboucher sur la construction d’un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci. On peut mettre en avant des slogans ou même réécrire des chansons.

    Passons à l’action

    Les actions possibles sont très diverses : proposer aux jeunes de signer la banderole en soutien, mobiliser vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre combat, participer activement (calicots, banderoles, slogans…) aux actions syndicals. Il est important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.

    Tous ensemble vers la manif du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre

    Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale : unissons-nous dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales de l’ensemble du personnel. Pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève communs : étudiants et travailleurs ?

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    REJOINS LES ÉCOLIERS ET ÉTUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS !

    Le capitalisme – confronté à une crise économique, sociale, écologique et migratoire – n’a aucune réponse à nous apporter. Il n’engendre que guerre et misère. Une autre société est donc nécessaire ! Se baser sur le sentiment d’indignation et de frustration n’est pas suffisant. Pour changer la société, nous devons la comprendre et l’analyser, mais aussi tirer les leçons du passé. Pour cela, nous nous basons sur le marxisme. Ce n’est pas un dogme rigide, mais une méthode d’analyse flexible dans le but de changer le monde.

    Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de l’économie par la collectivité, orientée vers les besoins de la majorité de la population. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    Ensemble, construisons cette société ! Contacte-nous pour être tenu au courant de nos activités, pour prendre rendez-vous avec un militant pour en savoir plus sur EGA ou pour devenir membre : carte de membre à 5 € (avec 3 numéros de notre journal Lutte Socialiste offert).
    FACEBOOK.COM/GAUCHE.BE – INFO@GAUCHE.BE – 0474/35 30 36 (Emily)

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    STOP au RACISME, au SEXISME, à l’HOMOPHOBIE – TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT

    Stop au racisme

    La violence policière contre les Noirs aux USA, les contrôles au faciès encore renforcés depuis les attentats, la politique migratoire européenne, l’exploitation des sans-papiers,… Tant d’exemples qui illustrent à quel point la société capitaliste est rongée par le racisme et les discriminations.

    Stop au sexisme

    La marchandisation du corps des femmes et son utilisation comme outil marketing pour faire du fric n’est pas sans conséquence : banalisation du harcèlement et justice en défaut avec des suspensions du prononcé pour des violeurs (tel que pour un animateur radio gantois) banalisant leurs actes et en culpabilisant les victimes. En festival ou ailleurs le sexisme reste ancré dans notre quotidien.

    Stop à l’homophobie

    L’égalité tant juridique que dans les faits pour les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s, Transgenres, Queers, Intersexes et autres (LGBTQI) est loin d’être acquise. Le refus de plusieurs dirigeants de parler d’attentats à caractère homophobe à Orlando l’illustre. En Belgique, toute personne trans voulant la reconnaissance légale de son genre doit passer par une psychiatrisation, une stérilisation forcée et autres traitements indignes qui doivent être abolis. La famille traditionnelle sert à pallier le manque de services publics, c’est pourquoi la marginalisation des LGBTQI et le sexisme s’aggravent parallèlement aux attaques contre nos conquêtes sociales.

    Ensemble contre les discriminations et l’exploitation

    Diviser la masse des opprimés, exacerber les préjugés permet de détourner notre attention des véritables responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Toutes les discriminations représentent un frein à notre combat pour une vie digne. Organisons une opposition active et politique conséquente contre toutes tentatives de division. Chacun mérite d’avoir un véritable avenir et d’être respecté indépendamment de son origine, de sa religion, de son genre ou de son orientation sexuelle. Ce n’est qu’uni que l’on y parviendra.

    Que faisons-nous ?

    Nous organisons des actions non violentes à chaque tentative de l’extrême droite (NSV, Pegida, FN français, Nation…) et de groupes réactionnaires (contre le droit à l’avortement, contre les droits des LGBTQI…) de diffuser haine et division. Systématiquement, nous répondons par un message de solidarité et de résistance sociale. Pour nous, la lutte contre les discriminations est, de plus, indissociable de la lutte contre l’austérité qui nécessite l’unité et l’implication de tous. Alors, n’hésite plus, rejoins-nous !

  • L’enjeu du plan d’action : faire reculer le gouvernement ou plutôt le renverser ?

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    Il nous faut remonter jusqu’à Dehaene I (1992 -95) pour trouver un gouvernement ayant provoqué plus de grèves que Michel I. Il semble d’ailleurs que ce record sera dépassé cette année. Cela exige des grévistes de douloureux sacrifices financiers, certains ont subi de véritables hémorragies. Dans quel but ? Faire reculer ce gouvernement est incompatible avec sa raison d’être, seule sa chute récompensera nos efforts.

    Par Eric Byl, édito de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    À l’époque, Dehaene voulait un nouveau pacte social pour réorganiser les relations sociales. Le Plan Global était beaucoup moins favorable aux travailleurs, mais cela restait un compromis. Durant les grèves contre le Plan Global, l’appel à renverser le gouvernement a résonné de plus en plus fort. Les dirigeants syndicaux ont cependant pu faire atterrir le mouvement en justifiant le compromis par le risque qu’un gouvernement encore plus droitier ne succède à Dehaene. Le gouvernement actuel ne cherche pas une nouvelle réforme du compromis social, il veut un bouleversement total où les compromis céderont leur place à la confrontation pure et simple.

    Le gouvernement se présente comme l’avant-garde de la casse sociale, comme la fraction dirigeante pour façonner la politique patronale. Selon Charles Michel, il veut “changer l’ADN des travailleurs belges”. Il va jusqu’à rejeter la moindre concession patronale effectuée dans le Groupe des 10. Même si nous parvenions à faire reculer le gouvernement sur des points et des virgules, il reviendra dessus dès que possible. Ils n’ont pas pris le risque de constituer un gouvernement soutenu par un électeur francophone sur cinq seulement pour ne s’occuper que de changements cosmétiques.

    Certains dirigeants syndicaux sont cependant tellement attachés à la négociation qu’ils cherchent toujours à éviter la confrontation. Cela affaiblit la volonté d’agir, surtout en Flandre. Même si quasiment toute alternative gouvernementale est cette fois plus à gauche que la coalition actuelle, cela semble impossible d’y arriver. Les sociaux-démocrates et les Verts préfèrent que le gouvernement aille jusqu’à son terme et qu’il fasse autant de sale boulot qu’il peut. En France, leurs partis-frères appliquent la même politique de démolition sociale et ils n’y suscitent pas moins de résistance.

    Le PTB/PVDA, seul véritable parti d’opposition de gauche au Parlement, ne cesse de répéter qu’il ne faut pas renverser le gouvernement. Pourtant, indépendamment de sa composition, un gouvernement succédant à celui que le mouvement social serait parvenu à chasser devrait adopter un tout autre ton. Le PTB veut en revanche faire reculer Michel dans l’attente d’un ‘‘front populaire’’ avec le PS et les Verts dans 10 à 15 ans. Le PSL comprend bien l’aspiration à l’unité à gauche, mais pour rompre avec l’austérité, pas pour freiner la résistance sociale ou appliquer une politique de droite, comme Hollande ou Tsipras. Ainsi, il semble que le mouvement des travailleurs ne dispose pas d’alternative au programme de compétitivité débridée de la droite pour les 10 prochaines années.

    Cette alternative existe pourtant bien : il s’agit de construire une société fondée sur la solidarité. Cela n’exige pas un front, mais au contraire une rupture des syndicats belges avec leurs ‘‘partenaires’’ traditionnels et une initiative politique résolument ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autres forces de la gauche radicale, dont le PSL. Nous sommes convaincus qu’une telle initiative pourrait générer un énorme enthousiasme. Si le mouvement des travailleurs ne propose aucune alternative, la droite populiste et l’extrême droite vont, comme en Autriche, instrumentaliser le mécontentement pour se renforcer. Les sondages avertissent déjà d’un retour du Vlaams Belang.

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