Tag: Pas de Thatcher en Belgique!

  • Meeting: jeunes, syndicalistes, ensemble contre l'austérité!

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    Lundi 28 novembre à 18:00, Rue du Congrès 17, 1000 Bruxelles

    Face aux nouvelles mesures prévues par l’accord de gouvernement, il est urgent d’organiser la contre-attaque! Comment allier toutes-celles et ceux, étudiants, jeunes-précaires, avec ou sans-emploi, syndicalistes de différents secteurs déterminés à ne pas laisser passer ce projet ultra-libéral? Quelles stratégies adopter pour construire la lutte? Et quelles perspectives se donner?

    Dans la foulée de ce meeting et afin de concrétiser les solidarités dans la lutte, une manifestation sera organisée le 8 décembre à 14h avec comme mots d’ordre:
    – le retrait de toutes les mesures d’austérité
    – stop aux 45h,
    – non aux coupes dans les soins de santé
    – pour un plan d’action combatif.

    A l’initiative de JOC Bruxelles, CGSP ALR Bruxelles et CNE Bruxelles.

    Si vous souhaitez vous joindre à cette initiative en signant notre appel, envoyez un mail à jocfbruxelles@joc.be

    Premiers signataires: jeunes CSC Bruxelles, jongeren ACV Brussel, USE, EGA, …

    => Sur Facebook

  • Le gouvernement braque les malades et les travailleurs: Ça suffit! Stoppons Michel et sa bande

    michel_ls216

    Les discussions sur le budget fédéral 2017 ont donné naissance à un nouveau catalogue des horreurs d’un montant de 3 milliards d’euros. Sans surprise, les autorités vont à nouveau piocher l’argent dans nos poches, jusque dans celles des pensionnés, des malades et des chômeurs. De l’extérieur, l’accouchement du projet ne fut visiblement pas sans douleur. Le CD&V a déclenché une Krisette – comme on la moque en Flandre en référence au ministre de l’Emploi Kris Peeters – au sujet de la taxation des plus-values. Que fallait-il réellement y voir ? Marc Van Peel (CD&V) n’a pas fait de mystère quant à l’objectif de la manœuvre : ‘‘L’impôt sur la plus-value tel que le propose le CD&V doit surtout effacer l’impression que ce sont seulement les petits qui paient (…) c’est en fait purement symbolique, mais les symboles sont eux aussi importants.’’

    Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    ls216Il reste bien peu du symbole, relégué au rang de légère mention dans la déclaration gouvernementale n’engageant que ceux qui auront la faiblesse de le croire. Ce qui est concret, par contre, c’est que plus de la moitié des efforts budgétaires seront puisés dans la sécurité sociale. Les ministres avaient pourtant annoncé qu’opter pour une telle voie ne serait pas socialement raisonnable. Mais ils semblent avoir fait leur la phrase cynique de Dostoïevki : “La vie et le mensonge sont synonymes.”

    Et pour la suite ?

    Les derniers sondages font valoir que les partis du gouvernement fédéral auraient perdu leur majorité. C’est certainement l’un des éléments qui a fait dire au secrétaire générale de la FGTB Marc Goblet à l’occasion d’une journée de réflexion portant sur la Réduction collective du temps de travail que ‘‘les gens se rendent mieux compte de l’impact des mesures du gouvernement, c’est le moment de repartir sur une mobilisation qui va au-delà de ce que nous avons fait jusqu’ici.’’ Il remet notamment sur la table la nécessité d’une grève générale.

    Mais d’autres, sur base des mêmes sondages, en arrivent à se convaincre qu’il suffit d’attendre les prochaines élections. Une approche est dangereuse. A peine le budget 2017 était-il bouclé que Le Soir titrait déjà en première page ‘‘Budget : il manque 6 milliards pour 2018.’’ Selon l’équipe du Soir, il faudrait trouver pas moins de 6 milliards d’euros pour annuler le déficit budgétaire structurel pour 2018, comme l’a promis le gouvernement à la Commission européenne. Et encore, précisent d’emblées les journalistes, il ne s’agit pas du pire scénario au vu notamment des ‘‘recettes fiscales douteuses’’. Est-il raisonnable d’attendre patiemment que les avalanches d’austérité se succèdent ? Et que la démoralisation gagne jusqu’au noyau de militants les plus convaincus ? En Grande-Bretagne, ce fut la recette pour la réélection de David Cameron en 2015.

    Un nouveau moment à saisir

    Le front commun syndical du secteur non-marchand a annoncé la tenue d’une première journée de grève nationale sectorielle avec une manifestation à Bruxelles le 24 novembre prochain contre l’austérité et pour la défense de cahiers de revendications non marchands. La CGSP Cheminots prépare d’autre part un plan d’actions suite à la décision du gouvernement de revoir les régimes spéciaux de pension à la SNCB. Même les militaires envisagent d’entrer en action pour défendre leurs pensions.

    De nouvelles actions sont inévitables, la colère est trop grande. Le 15 novembre, les militaires manifesteront pour la première fois depuis 2002. Le 24 ce sera au tour du non-marchand. Fin octobre, juste avant d’envoyer ce journal à l’impression, les directions syndicales se réunissaient pour décider de nouvelles actions.

    Nous espérons qu’elles cadreront dans un plan d’action bien préparés et allant crescendo visant clairement à en finir avec ce gouvernement et toutes les politiques d’austérité. En organisant la base syndicale par le biais de réunions du personnel avec la participation la plus large possible, nous pouvons augmenter la pression et prendre nous-mêmes en mains le contrôle de la lutte. Il nous sera alors possible de renverser Michel et sa bande de voleurs.

  • Les budgets se suivent et se ressemblent… Ne laissons pas Michel et sa bande continuer leur hold-up permanent !

    manifseptembre03

    Les discussions sur le budget fédéral 2017 ont donné naissance à un nouveau catalogue des horreurs d’un montant de 3 milliards d’euros. Sans surprise, les autorités vont à nouveau piocher l’argent dans nos poches, jusque dans celles des pensionnés, des malades et des chômeurs. De l’extérieur, l’accouchement du projet ne fut visiblement pas sans douleur. Le CD&V a déclenché une Krisette – comme on la moque en Flandre en référence au ministre de l’Emploi Kris Peeters – au sujet de la taxation des plus-values. Que fallait-il réellement y voir ? Marc Van Peel (CD&V) n’a pas fait de mystère quant à l’objectif de la manœuvre : ‘‘L’impôt sur la plus-value tel que le propose le CD&V doit surtout effacer l’impression que ce sont seulement les petits qui paient (…) c’est en fait purement symbolique, mais les symboles sont eux aussi importants.’’

    Par Nicolas Croes

    Il reste bien peu du symbole, relégué au rang de légère mention dans la déclaration gouvernementale n’engageant que ceux qui auront la faiblesse de le croire. Ce qui est concret, par contre, c’est que plus de la moitié des efforts budgétaires seront puisés dans la sécurité sociale. Les ministres avaient pourtant annoncé qu’opter pour une telle voie ne serait pas socialement raisonnable. Mais ils semblent avoir fait leur la phrase cynique de Dostoïevki : “La vie et le mensonge sont synonymes.”

    Et pour la suite ?

    Les derniers sondages font valoir que les partis du gouvernement fédéral auraient perdu leur majorité. C’est certainement l’un des éléments qui a fait dire au secrétaire générale de la FGTB Marc Goblet à l’occasion d’une journée de réflexion portant sur la Réduction collective du temps de travail que ‘‘les gens se rendent mieux compte de l’impact des mesures du gouvernement, c’est le moment de repartir sur une mobilisation qui va au-delà de ce que nous avons fait jusqu’ici.’’ Il remet notamment sur la table la nécessité d’une grève générale.

    Mais d’autres, sur base des mêmes sondages, en arrivent à se convaincre qu’il suffit d’attendre les prochaines élections. Une approche est dangereuse. A peine le budget 2017 était-il bouclé que Le Soir titrait déjà en première page ‘‘Budget : il manque 6 milliards pour 2018.’’ Selon l’équipe du Soir, il faudrait trouver pas moins de 6 milliards d’euros pour annuler le déficit budgétaire structurel pour 2018, comme l’a promis le gouvernement à la Commission européenne. Et encore, précisent d’emblées les journalistes, il ne s’agit pas du pire scénario au vu notamment des ‘‘recettes fiscales douteuses’’. Est-il raisonnable d’attendre patiemment que les avalanches d’austérité se succèdent ? Et que la démoralisation gagne jusqu’au noyau de militants les plus convaincus ? En Grande-Bretagne, ce fut la recette pour la réélection de David Cameron en 2015.

    Un nouveau moment à saisir.

    manifseptembre02Le front commun syndical du secteur non-marchand a annoncé la tenue d’une première journée de grève nationale sectorielle avec une manifestation à Bruxelles le 24 novembre prochain contre l’austérité et pour la défense de cahiers de revendications non marchands. La CGSP Cheminots prépare d’autre part un plan d’actions suite à la décision du gouvernement de revoir les régimes spéciaux de pension à la SNCB. Même les militaires envisagent d’entrer en action pour défendre leurs pensions.

    De nouvelles actions sont inévitables, la colère est trop grande. Faisons-en bon usage. Canalisons-la dans un nouveau plan d’action offensif avec grève(s) générale(s) et un objectif clair : la chute du gouvernement.

     

  • Que se cache-t-il derrière le "Pacte d'investissements" de Charles Michel?

    article-ben

    Une déclaration d’intention pour demain qui tente de cacher l’austérité et le manque d’investissement d’hier et d’aujourd’hui?

    Après le ‘‘Jobs, Jobs, Jobs’’ de l’année passée, Charles Michel annonce vouloir lancer un ‘‘pacte national pour les investissements stratégique’’ de plusieurs milliards qui s’étalerait de 2017 à 2030(1). Même s’il n’en précise pas les détails, il a vaguement sous-entendu que cela prendrait la forme de partenariat public-privé (PPP).

    Par Ben (Charleroi), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Soyons clairs, connaissant les problèmes de calculs du gouvernement, on peut clairement mettre en doute ses volontés et ses capacités réelles d’investissements. Sans rompre avec les logiques budgétaires néolibérales, il est en outre impossible de remédier au manque d’investissements publics. On se souvient du Tax shift : le gouvernement donne d’une main ce qu’il reprend trois fois de l’autre.

    Alors que le gouvernement a fait tomber sur nous une avalanche d’austérité, pour corriger le trou dans le budget 2016 et maintenir son objectif d’équilibre en 2017, il doit encore trouver 2,4 milliards et il se dit déjà que, pour 2018, il faudrait trouver 5 milliards supplémentaires, en grande partie parce que le Tax shift n’est pas suffisamment financé. Pour ne pas arranger les choses, il y a cette discussion sur une réforme de l’Impôt des sociétés visant à rabaisser le taux vers 24% selon la proposition de la FEB ou vers 20% selon la proposition du ministre des finances Van Overtveld, ce qui couterait quelque chose comme 7,3 milliards d’euros par an.

    Les soi-disant quelques milliards qui seront investis publiquement ne compenseront donc peut-être même pas les économies qu’on va nous imposer. Mais surtout, avec quelques milliards, nous resterions très loin de ce qui se faisait comme investissements publics dans les années ‘70. Si nous voulions faire des investissements publics dans les mêmes proportions qu’à l’époque, c’est à dire autour de 4,5% du PIB, c’est des montants de l’ordre de 15 à 20 milliards d’euros qu’il faudrait investir publiquement en Belgique chaque année ! Pire, du fait que, depuis les années ‘80, les investissements publics ont chuté autour de 2% du PIB seulement. Ce qui signifie concrètement que ceux-ci compensent à peine la dépréciation du capital. Il faudrait donc investir encore plus massivement afin de compenser le sous-investissement chronique depuis un quart de siècle.

    On le voit, les infrastructures ne sont plus correctement entretenues, ce qui explique les tunnels, ponts, routes, infrastructures fluviales et ferroviaires qui tombent en ruines ou tardent à se développer, comme par exemple le RER ou le port d’Anvers. Dans l’enseignement francophone, les estimations parlent de 20.000 places manquantes d’ici 2022(2) alors qu’à Bruxelles, de nombreuses écoles ont déjà sacrifié leurs cours de récréation pour y installer de nouvelles classes dans des containers. Rajoutons le manque de logements publics, de crèches, de maisons de quartier, le sous-investissement massif dans les soins de santé, les différents SPF (Services Publics Fédéraux) comme la justice ou les finances, etc.

    Un plan d’investissements est donc plus que jamais nécessaire, mais nous ne devons pas être naïfs. Pour que celui-ci permette de répondre aux nombreux besoins de la collectivité, il faudra s’attaquer à la logique néolibérale et au capitalisme lui-même. Seule des luttes de masse peuvent arracher de réels investissements publics.

    (1) ‘Jeudi en prime’ 1/09/16
    (2) Le Soir, 10/09/16

  • Wavre verte de rage et rouge de colère

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    Début mai, un nouveau plan d’action syndical avait été annoncé contre le gouvernement Michel jusqu’à une grève générale ce 7 octobre. Au fur-et-à mesure, il a de moins en moins été question de cette grève générale jusqu’à ce qu’elle soit tout simplement annulée par les sommets syndicaux. Quelques jours après, le gouvernement annonçait devoir trouver des mesures pour combler un trou budgétaire de… 4,2 milliards d’euros.

    Ce 7 octobre est donc devenu une journée d’action avec des grèves sectorielles qui ont ciblés certains domaines. Des préavis de grève avaient été déposés au préalable dans le nettoyage et le gardiennage, l’horeca, l’alimentation, le métal et les activités connexes ainsi que le textile. La fédération patronale sectorielle Agoria a ainsi annoncé par communiqué que la production de la plupart des grandes entreprises de l’industrie technologique était à l’arrêt.

    A Wavre, ville du Premier ministre Charles Michel, un rassemblement en front commun syndical a réuni quelques milliers de personnes place Bosch. Une fois finies les prises de paroles des dirigeants syndicaux, une bonne partie des syndicaliste s’est alors dirigée vers l’hôtel de ville de Wavre.
    Ce ne sont pas les raisons d’être en colère qui manquent, contre le gouvernement et son catalogue des horreurs qui n’en finit pas, contre l’échec complet de la politique des partis établis de noyer les grandes entreprises sous les cadeaux fiscaux pour sauvegarder l’emploi… mais aussi contre l’absence de réelle stratégie syndicale pour arracher la victoire.

    Lors de la manifestation nationale du 29 septembre dernier, le secrétaire général de la FGTB Marc Goblet a répété qu’une nouvelle grève générale était nécessaire. La taille de la manifestation avait même poussé le président de la FGTB Rudy De Leeuw à dire : ‘‘Nous n’avons pas enterré l’idée d’une grève nationale. Si le gouvernement reste sourd à toutes nos questions, cette grève reste une possibilité.’’ Mais il n’y a aucun doute à avoir : ce gouvernement d’apprentis-Thatcher fera la sourde oreille. Une nouvelle grève générale doit être préparée, et sérieusement, avec un objectif clair : renverser le gouvernement. Attendre qu’il termine son mandat et poursuive son carnage antisocial n’est pas une option, c’est inacceptable !

    Rassemblement syndical à Wavre contre la politique gouvernementale

  • Caterpillar. Solidarité avec les travailleurs et les sous-traitants. Non à la fermeture!

    caterpillar01Plusieurs centaines de personnes se sont réunies ce matin devant les grilles de Caterpillar pour protester contre la fermeture du site et contre l’attentisme du gouvernement. En effet, c’est une entreprise structurelle pour la région Carolo avec 8000 emplois direct et indirect. Aux portes de l’usine, on ne comptait pas seulement des travailleurs de Caterpillar mais également de nombreux sous-traitants et des travailleurs du secteur marchand comme non-marchand de Charleroi, de Mons et du Centre venus en solidarité.

    Par Emily (Namur)

    Malgré une organisation floue qui a limité la participation de certains, les travailleurs étaient là, prêts à lutter pour leur emploi et pour ceux des jeunes, mais avec un certains sentiment de désarroi.

    Milieu de mâtiné, les piquets ont laissé place à un cortège d’environ 1.500 personnes. La manifestation a traversé le zoning de Gosselies jusqu’au musé de l’industrie qui abrite Agoria, la fédération patronale de l’industrie technologique. La direction syndicale espérait y rencontrer des représentants d’Agoria. Pendant ce temps, bon nombre de travailleurs se demandaient quand va être planifiée la grève (avec un mot d’ordre clair accompagné d’une véritable mobilisation) comme le proposait en septembre Marc Goblet. Construire un rapport de force favorable aux travailleurs est indispensable dans une telle situation.

    => Ce samedi 8 octobre à la Maison des Huit Heures à Charleroi : Débat “Caterpillar, non à la fermeture, non à la solution qui mène au chômage et à la misère!”

  • Bruxelles. Rassemblement des travailleurs d'ING et d'AXA

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    Ce matin, plus de 1000 personnes ont manifesté devant le siège de la banque ING et d’AXA, avenue Marnix, en solidarité avec le personnel menacé de licenciement. Quelque 200 agences étaient fermées pour l’occasion chez ING. Pour rappel, le groupe ING a annoncé 3158 pertes d’emplois pour la Belgique, soit près de la moitié du personnel. Au vu de l’annulation de la grève générale annoncée en mai dernier pour ce 7 octobre, ce rassemblement est devenu le point d’attraction de la journée et le nombre de syndicaliste a rapidement grimpé.

    Par Julien (Bruxelles)

    A l’instar de Caterpillar, la raison derrière cette décision n’est pas que l’entreprise soit en perte. La motivation, c’est la soif de profit et la possibilité d’engranger encore plus de bénéfices en jetant à la porte une partie des employés pour mieux presser les autres comme des citrons. Le vieux dogme néolibéral affirmant qu’il faut un climat fiscal avantageux pour les entreprises si on veut créer de l’emploi a une nouvelle fois montré son inconsistance.

    Le grand nombre de licenciements collectifs de ces dernières semaines augmente la colère parmi les travailleurs. Dans ce contexte, une étincelle pourrait mettre le feu aux poudres et faire renaître un mouvement du type de celui de l’automne 2014, avec un plan d’action crescendo comprenant une manifestation de 150.000 personnes, une tournée de grèves provinciales et une grève générale nationale. Le gouvernement avait alors vacillé, mais les directions syndicales avaient hésité, douté, et n’avaient pas donné de suite sérieuse au mouvement.

    Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser ce gouvernement de malheur agir encore deux ans. C’est inacceptable. Il nous faut d’autre part riposter face à l’avalanche de pertes d’emplois dans le privé. Notre meilleure force, c’est celle de notre nombre: réagissons tous ensemble pour renverser le gouvernement Michel et défendre la revendication de la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs des entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs.

    Photos: Mario et Els

    Bruxelles. Rassemblement de solidarité avec les travailleurs d'ING et d'AXA

  • Le gouvernement Michel et ‘‘l’économie pour les nuls’’

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    Nous avons, dans Lutte Socialiste et socialisme.be, systématiquement dénoncé le gouvernement Michel comme étant thatchérien. Ses mesures sont en effet inspirées du néolibéralisme instauré par Ronald Reagan et Margaret Thatcher dans les années 1980 de manière brutale. Le résultat fut un cocktail d’accroissement des inégalités et de la pauvreté, d’augmentation du déficit public et d’enrichissement de l’élite de la société. Comme le dit le vieil adage ‘‘les mêmes causes produisent les mêmes effets’’. Les mesures du gouvernement Michel ne sont pas modernes, ce sont de vieux mensonges dans un emballage 2.0.

    Par Alain (Namur)

    ‘‘Jobs Jobs Jobs’’

    Le Chancelier allemand Helmud Schmidt disait en 1974 : ‘‘Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain.’’ Le gouvernement Michel a repris ce vieux mensonge pour conforter la politique de cadeaux au patronat. Après le tax-shift, on parle aujourd’hui de baisser l’impôt des sociétés aux alentours de 20 % (contre 33,99% actuellement). Tout cela devrait soi-disant favoriser l’emploi. Les récentes annonces de licenciements chez Caterpillar, mais aussi chez PV, AXA CP Bourg, Douwe Egbert et tant d’autres illustrent que cette politique ne marche pas. Chez Caterpillar, l’entreprise reverse des dividendes depuis 1990. Ainsi, en 2014, les actionnaires se sont partagé 1,2 milliard de dollars soit 43 % du bénéfice. Les profits d’aujourd’hui sont donc juste les profits d’aujourd’hui. (1)

    De plus, si on examine la question de l’emploi en Belgique, on se rend compte que pour ce gouvernement (et ses prédécesseurs) la seule manière de faire diminuer le nombre de sans-emplois c’est l’exclusion massive de ceux-ci, jetant ainsi des dizaines de milliers de personnes dans la pauvreté. Le taux d’emploi en Belgique a baissé de 0,5 % entre le premier trimestre 2015 et le premier trimestre 2016.(2) En fait seule l’exclusion de 45.000 bénéficiaires de l’allocation dite d’insertion a fait ‘baisser’ les chiffres du chômage.

    ‘‘La priorité absolue est de donner du pouvoir d’achat’’

    C’est ce que disait Charles Michel le 23 juillet 2014 alors que le gouvernement était en formation.(3) Pour ce faire, il a repris la vieille idée de l’école économique dite de Chicago (le berceau de la pensée néolibérale, autour de Milton Friedman) selon laquelle la richesse au sommet de la société ruisselle vers le bas de la société. C’est de cette manière que Ronald Reagan justifiait sa politique fiscale favorable aux riches.

    Déjà dans les années 2000, le gouvernement de Verhofstadt (le ‘‘Baby Thatcher’’ belge des années ’80) avait mis en avant ce principe en supprimant des tranches d’imposition et en diminuant les cotisations patronales à la sécurité sociale. Dans le contexte actuel de crise, ces cadeaux aux plus fortunés de la société se payent par des économies drastiques dans les prestations sociales et de santé. Cela met à mal le tissu social, laissant de côté toujours plus de gens, tout en aggravant le déficit public. Pour 2016 et 2017, il faudrait trouver 2,4 milliards€ et environ 6 à 8 milliards € pour 2018. Alors que le tax-shift n’est pas encore totalement financé, on parle déjà de nouvelles baisses d’impôts des sociétés. Et chez nous, travailleurs, il y a la modération salariale depuis 2009 déjà, un saut d’index (pour un salaire mensuel de 1500 euros, cela revient à une perte de 20.000 euros sur une carrière complète), la dégressivité des allocations de chômage dans le temps et la baisse des prestations sociales.

    La richesse ne ruisselle pas vers le bas de la société, elle reste bloquée à son sommet. Les riches ne contribuent plus au développement de la société, mais bien à sa destruction économique, sociale et écologique. En 2014, pas moins de 240 milliards € dormaient dans les coffres forts des sociétés non financières belges.(4) C’est cet argent que le gouvernement devrait activer pour répondre à tous les manques présents dans la société. Nos infrastructures tombent en ruines minant la possibilité de développement économique future.

    La destruction créatrice

    Dans les années 1950, Joseph Schumpeter défendait le rôle positif des sociétés monopolistiques. L’innovation était décrite comme le cœur de la croissance économique. La destruction économique était considérée comme la base de la création d’une richesse encore plus grande dans la société. Aujourd’hui, ce mythe est révolu. La période des 30 glorieuses, après la Seconde guerre mondiale, a été remise dans son contexte historique de rapport de forces entre le capital et le travail. Aujourd’hui, de la destruction créatrice, il ne reste que la destruction.

    C’est ce qu’a aussi dû reconnaître un économiste de la banque ING au sujet de l’impact des mesures d’austérité prises aux Pays-Bas : ‘‘Nous le savons maintenant: il ne faut pas tailler dans son jardin alors qu’il gèle. Surtout si on le rénove au même moment. Avec le recul, je considère que les économies ont été faites au mauvais moment, au coût de la croissance.’’

    On parle de crise dans les gains de productivités. Même ceux qui croyaient en une nouvelle économie du partage basée sur l’internet 2.0 voire 3.0 sont ramenés à la réalité des faillites de Take It Easy (4500 personnes sur le carreau)(5) et des luttes de classe des chauffeurs Ubers.

    On voit réapparaître le vieux paradoxe de Solow : ‘‘On voit des ordinateurs partout sauf dans les chiffres de la productivité’’. Les économistes parlent de stagnation séculaire. Pour la Belgique, le Bureau du Plan prévoit une croissance économique autour de 1,5 % pour la période de 2016 à 2021. Sans envisager l’hypothèse d’un choc économique majeur qui balayerait ces prévisions.

    Pour un meilleur avenir, nous n’avons que la lutte

    On le voit, la politique du gouvernement Michel est archaïque et a démontré son inefficacité. Elle est faite de ‘‘l’Old dirty trick” qui consiste, en dernière analyse, à accaparer la plus-value créée par le travail. Pour y faire face, le mouvement des travailleurs a développé des méthodes et des organisations. Nous devons reprendre ces méthodes et traditions pour pouvoir lutter. Certaines de nos organisations, comme les partis de la social-démocratie et de la démocratie chrétienne, ont totalement fait faillite. Discutons de la possibilité d’en établir de nouvelles et des formes qu’elles pourraient prendre pour renforcer nos luttes.

    NOTES

    1. http://www.mirador-multinationales.be/divers/a-la-une/article/caterpillar-gosselies-et-le-cout-du-capital
    2. http://www.fgtb.be/web/guest/news-fr/-/article/4966206/26
    3. http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_charles-michel-la-priorite-absolue-est-de-donner-du-pouvoir-d-achat?id=8320539
    4. https://www.rtbf.be/info/economie/detail_240-milliards-d-euros-les-entreprises-belges-sont-assises-sur-une-montagne-de-cash?id=8394954
    5. http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/27/take-eat-easy-4-500-coursiers-independants-carreau-264786

  • La grève, est-ce que c'est dépassé ?

    ega_greve24Avant les vacances, un sentiment anti-grèves s’est propagé via les médias, à travers toute la Belgique. Ces actions impactent, entre autres, les secteurs publics (comme les transports en commun) et on entend dans la presse qu’ils nuisent au quotidien de la majorité de la population. Reste à démontrer en quoi les intérêts des militants en grève rejoignent ceux des gens ordinaires et quel rôle les jeunes peuvent apporter.

    Etudiants de Gauche Actifs – Mons

    C’est quoi une grève ?

    Une grève est un arrêt organisé et collectif du travail, souvent à l’initiative des syndicats, contre des mesures antisociales (austérité, licenciement collectif…) prises par le gouvernement et/ou le patronat, mais aussi pour de nouvelles conquêtes sociales. En effet, au cours de l’histoire, le moyen d’action le plus efficace trouvé par les travailleurs est la grève. Elle a permis d’obtenir de meilleures conditions de travail : la semaine de 40 heures, l’augmentation des salaires, l’interdiction du travail des enfants,… Nous vivrions toujours au 19ème siècle sans ses luttes ! Mais si nous ne faisons rien aujourd’hui, nous y retournerons.

    Un gouvernement pro-riches !

    Pour faire passer les mesures anti-sociales, l’État affirme, à chaque fois, que la compétitivité des entreprises est à accroître à tout prix. Que c’est pour notre bien. Mais bien sûr ! En fait, ça veut dire que les travailleurs, dans chaque pays et entreprise, doivent se plier à la concurrence mondiale au détriment de notre train de vie. Le gouvernement permet aux grosses entreprises de ne pas ou presque pas payer d’impôts, par exemple avec les intérêts notionnels (exemption d’impôts) et les zones franches (zone sans impôts et avec plein d’avantages pour les super riches) avec comme argument que ça va créer de l’emploi, mais on n’en voit pas la couleur… Il privatise aussi certains services publics pour accroître les profits des plus riches.

    Cela démontre bien que le capitalisme n’a plus rien à nous offrir et donc la légitimité de notre entrée en lutte. Chacun possède sa propre force : les 1% de supers-riches ont les médias, les politiciens et l’argent ; les 99% (nous) ont leur nombre. Les mouvements collectifs peuvent donc être efficaces si nous comptons sur notre propre force : des actions collectives des travailleurs et des jeunes (manifestations, grèves,…).

    Et les étudiants là-dedans ?

    Les grèves ne sont en aucun cas “d’un autre temps” comme on aimerait nous le faire croire dans les médias. Toute grève se déploie lorsqu’une injustice se présente, elle vise à mettre fin à l’exploitation. Ne rien faire n’est pas envisageable. Et les grèves étudiantes ne sont pas à ignorer, ce sont le temps et les moyens donnés dans la grève qui donnent leur force aux grèves étudiantes. Les jeunes ont une grande capacité de mobilisation. Mais allié aux travailleurs qui peuvent mettre l’économie à l’arrêt comme lors de mai 68 (10 million de travailleurs en grève) et avec des méthodes démocratiques, cela peut rendre le mouvement invincible !

    Tous ensemble, mobilisons-nous !

    Sous le capitalisme, une minorité de personnes détient les moyens de production (usines, entreprises,…). Ainsi, notre travail est notre unique ressource et le patron a d’emblée le dessus. Nous avons des intérêts opposés au patronat car, entraîné dans la course au profit et la compétitivité mondiale qu’elle produit, il tendra toujours vers la diminution des salaires, les licenciements,… La grève est le seul outil majeur pour faire face à ce système qui ne profite qu’à une petite minorité de super-riches sur une majorité. En solidarité, lors de la prochaine grève, fais la tournée des piquets avec nous !

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