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Tag: Liège
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[INTERVIEW] Grève victorieuse pour les travailleurs de l’ASBL Mistral !

Photo : Julien Dohet Cinquante jours. C’est le temps qu’il aura fallu aux travailleurs du Mistral, une association qui accueille une trentaine d’autistes adultes à Saint-Georges-sur-Meuse (Liège), pour remporter leur combat les opposant à la direction. Du 21 septembre au 10 novembre, le piquet de grève fut lieu de débats et de prises de décisions collectives. Si le conflit a partiellement été couvert par les médias traditionnels, ce ne fut que de façon très insuffisante. Lutte Socialiste et socialisme.be ont souhaité participer à la médiatisation de ce conflit en interrogeant Julien Dohet, secrétaire politique au SETCa Liège.
Propos recueillis par Sébastien (Liège)
Socialisme.be : Bonjour Julien. Tout d’abord, peux-tu revenir sur les raisons qui ont poussé les travailleurs à se mettre en grève ?
Julien Dohet : Le facteur déclencheur a été le licenciement du délégué syndical SETCa pour ‘‘faute grave’’. Afin de justifier sa décision, la direction a accusé ce dernier de maltraitance envers les résidents. Un comble pour cette personne présente depuis des années et ayant la confiance de ses collègues mais aussi des parents… Cela dit, le climat social se dégradait déjà depuis 18 mois, au moment de l’arrivée de la nouvelle directrice et de ses techniques de management. Certaines revendications ont commencé à poindre à ce moment, signe d’un malaise plus profond dont le licenciement ne représenta que la goutte d’eau de trop.
Quelles étaient leurs revendications ?
J.D. : Elles ont évolué au cours du processus. Tout d’abord, les travailleurs exigeaient la réintégration du délégué syndical licencié ainsi que des changements dans le management. Finalement, le CA et la direction rechignaient tant à se pencher sur les problèmes que cette dernière revendication a évolué au fur et à mesure du conflit pour finalement exiger le départ de la directrice !
Mener une lutte n’a rien de simple ; la transformer en victoire, encore moins. Pourrais-tu expliquer comment Mistral s’est organisé pour faire plier la direction ?
J.D. : Effectivement ! Je pense que l’élément central fut la très bonne organisation du piquet. Durant 50 jours, les travailleurs y ont tenu débats et prises de décisions collectives. Le contact avec les parents s’est très vite instauré, ce qui est primordial dans ce secteur. Aussi, c’est la détermination des travailleurs qui leur a permis de tenir alors que le CA tentait de les décourager en jouant la montre. Mais pour tenir sur le temps long, la création du fond de soutien fut déterminante. Et quel succès ! Celui-ci a permis d’augmenter l’indemnité de grève versée aux travailleurs, ce qui a créé un appel d’air de solidarité alors que le conflit commençait à tirer en longueur. Ce fond a donc certes eu une importance financière, mais il a aussi rendu visible aux yeux des travailleurs cette solidarité large qui existait autour d’eux. On a notamment pu voir que telle entreprise a contribué à hauteur de tel montant à travers leur caisse de grève, que tels autres travailleurs rejoignaient le piquet en solidarité, etc.
Finalement, quel résultat au bout de 50 jours ?
J.D. : Une grève de 50 jours dans le secteur, c’est déjà historique… mais gagner ! Et sur les deux revendications ! La victoire fut totale : réintégration du délégué et licenciement de la directrice !
En conclusion, quels conseils et encouragements pourrais-tu communiquer aux travailleurs actuellement en lutte dans leur entreprise ?
J.D. : Aujourd’hui, le mouvement social manque un peu de victoires. Il faut donc montrer que même dans un secteur qui n’est ni connu par ses structures ni par sa combativité, on peut remporter des luttes. Pour ça il faut rester unis et organiser la solidarité autour du conflit. Malgré le soutien extérieur, ce sont les travailleurs qui ont mené le cœur du conflit. On n’a pas été obligés de demander à des permanents ou à d’autres délégués temps-plein de se rendre sur le piquet pour effectuer des remplacements ou relancer le souffle du piquet. Le piquet n’aurait pas tenu dans un tel cas de figure ! Non : définitivement, l’issue d’une lutte n’est dans les mains de personne d’autre que les siennes propres, celles des travailleurs !
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Liège: Plus de 10.000 manifestants contre le gouvernement et sa politique de hold-up social !

Plus de 10.000 personnes ont manifesté ce matin à Liège en front commun syndical pour dénoncer la droite et construire une alternative à l’austérité : pour des pensions décentes, un plan de refinancement public massif du non-marchand, de l’enseignement, etc. en allant chercher l’argent là où il se trouve, dans la poche des riches !
Différents cortèges de la FGTB et de la CSC ont démarré de 4 points de départ pour converger vers l’avenue Rogier en provenance de la gare des Guillemins, de l’esplanade Saint-Léonard et du Vertbois pour la FGTB et également du boulevard Saucy pour la CSC. De nombreux manifestants ont rejoint directement le parc d’Avroy, où diverses prises de paroles ont eu lieu. En dépit du manque de perspectives claires pour la suite de la lutte, ce fut une nouvelle fois une belle mobilisation, qui illustre le potentiel pour une résistance sociale plus résolue.
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Des communes hospitalières contre le racisme d’État ?

Liège pourrait-elle bientôt devenir la première ‘‘ville hospitalière’’ pour les migrants ? Un groupe de travail sera en tout cas constitué pour analyser la question de l’accueil des migrants sur le territoire de la Ville de Liège. Cette annonce fait suite à une interpellation citoyenne au conseil communal du 2 octobre dernier, une initiative prise dans le cadre de la campagne des ‘‘communes hospitalières’’ initiée par le CNCD-11.11.11.
Ce soir -là, il y avait du monde aux portes de l’Hôtel de Ville. Des dizaines de personnes étaient venues soutenir plusieurs interpellations communales : ‘‘commune hospitalière’’, celle de la Voix des sans-papiers (VSP) concernant l’avenir de leur occupation, celle visant à supprimer le règlement communal sur la mendicité ou encore celle du collectif de riverains opposés au projet immobilier dans la zone du Ry-poney. Cette belle mobilisation n’est bien entendu pas étrangère à la décision du bourgmestre Willy Demeyer (PS) de créer un groupe de travail sur la question migratoire à Liège. Il y a également fort à parier que les récents sondages – très favorables au PTB et à Ecolo en Cité ardente – poussent les autorités à être plus sensibles aux mobilisations sociales.
Qu’est qu’une commune hospitalière ?
La campagne revendique notamment que la Ville de Liège mette à disposition ‘‘des logements adaptés et abordables’’ pour les familles migrantes, mais aussi ‘‘pour toutes les personnes dans le besoin’’. Elle réclame également le soutien de la ville aux occupations de bâtiments par les sans-papiers ou encore que la police opérant sur Liège ne procède pas à l’arrestation de familles en situation illégale et, entre autres, ‘‘qu’aucune personne en séjour irrégulier venant déposer plainte, car elle a été victime d’un abus ou de violence’’ ne reçoive l’ordre de quitter le territoire.
Toute une série d’autres mesures sont aussi réclamées visant à garantir les droits des personnes sans-papiers en termes d’aide au CPAS, d’information quant à leurs droits et à la manière de les défendre, d’accès aux soins de santé, de cours de français-langue étrangère ou encore à l’éducation de manière générale (surtout pour les mineurs étrangers non accompagnés).
Cette campagne ne se limite d’ailleurs pas à Liège. En septembre, des actions ont eu lieu le même jour dans 53 communes, ce qui représente tout de même une commune francophone sur cinq !
Quelles perspectives pour la suite ?
La première chose est de rester vigilant et de maintenir la pression sur le conseil communal afin que le groupe de travail n’accouche pas de miettes symboliques. Dans le tract distribué par le PSL au rassemblement du 2 octobre, nous écrivions notamment : ‘‘Une pression efficace sur une autorité s’exerce par le nombre (…) les différentes mobilisations devraient être attentives à leurs revendications respectives et y faire échos, mais devraient également tenter davantage de lier leurs causes avec les intérêts de la population liégeoise dans son ensemble. (…) les personnes migrantes doivent recevoir un accès au logement, mais l’ensemble des Liégeois a intérêt à ce que la ville investisse dans un programme massif de construction de logements de qualité à prix abordable ou applique la loi sur la réquisition des logements inoccupés. De même, demander à la police communale de ne procéder à aucune arrestation pour irrégularité sur le territoire n’a aucun sens si dans le même temps, on criminalise les SDF et les mendiants.’’
Nous terminions en expliquant que ‘‘lier les revendications, unifier les luttes, c’est donc tisser les liens de solidarité et accroître la mobilisation qui permettra à toutes et à tous de l’emporter. Et c’est du même coup inciter d’autres localités à entrer en lutte pour imposer un agenda de progrès social. Loin d’être isolée, Liège pourrait alors être un tremplin pour étendre la mobilisation à d’autres localités.’’
La meilleure manière d’en finir avec la politique raciste de ce gouvernement serait de le faire chuter. Une occasion s’était présentée avec le plan d’action syndical de l’automne 2014 qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre 2014. Mais cette opportunité n’a pas été saisie. La campagne des ‘‘communes hospitalières’’ offre le potentiel d’une politique locale de rupture avec celle du fédéral. À moins d’un an maintenant des élections communales de 2018, cela aura le mérite de participer au débat sur le type de politique progressiste dont nous avons besoin et sur la manière de construire un éventuel réseau de communes progressistes qui pourraient accompagner la lutte sociale contre le gouvernement fédéral et le gouvernement wallon.
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Un dangereux précédent: 17 syndicalistes liégeois de la FGTB traduits en justice

Le droit démocratique à l’action collective est encore une fois compromis. Le parquet de Liège veut traduire en justice 17 syndicalistes de la FGTB, parmi lesquels le secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB Thierry Bodson, pour un blocage routier effectué dans le cadre de la grève du 19 octobre 2015. A l’époque, les événements avaient donné lieu à une monumentale vague de propagande anti-grève dans les médias dominants.
L’hôpital de HermallesousArgenteau (CHC, Centre Hospitalier Chrétien) avait déposé plainte pour homicide involontaire d’une touriste danoise qui n’avait pas survécu à une opération tardive, prétendument suite au blocage organisé par des militants de la FGTB. A l’époque, très peu de monde a attiré l’attention sur le fait que l’hôpital n’avait pas jugé utile de prendre des mesures à l’occasion de la grève, en s’appuyant sur le fait que la CSC ne faisait pas grève. Les médias n’ont bien entendu pas saisi cette occasion pour alimenter le débat sur la médecine par prestation, qui entrave pourtant ouvertement la collaboration entre divers hôpitaux et médecins spécialistes. N’y avait-il pas d’autre médecin disponible dans la région ? D’autre part, les embouteillages sont quotidiens, tout particulièrement à cet endroit à l’époque, mais personne n’a jugé bon de condamné les autorités et leur politique de mobilité catastrophique…
Cette attaque menée contre des grévistes à titre individuel et contre des dirigeants syndicaux est une attaque menée contre les droits démocratiques de chacun. Le droit européen confirme le droit à l’action collective, ce qui comprend le droit d’instaurer des piquets de grève et même des barrages routiers.
L’objectif suivi par cette action en justice est de limiter les possibilités des travailleurs de se défendre. Mais n’entretenons aucune illusion, même si la contestation ne s’exprimait plus que de manière à n’être plus visible par personne, cela n’empêcherait pas les médias de poursuivre leur campagne de propagande antisociale. Charles Michel et sa bande veulent brimer toute forme d’opposition à leur politique antisociale sous prétexte qu’ils disposent d’une majorité parlementaire. Comme si la démocratie pouvait être réduite à un bulletin de vote tous les quatre ans ! Ce n’est pas la première fois que des syndicalistes sont traînés devant les tribunaux de cette manière : ce fut aussi le cas d’un groupe de travailleurs des Forges de Clagbecq à la fin des années 1990. Ces derniers ont finalement été relaxés après une longue campagne (malheureusement sans le soutien de la direction de la FGTB).
Cette poursuite judiciaire entamée contre 17 syndicalistes est un précédent dangereux auquel doit s’opposer l’ensemble du mouvement des travailleurs. Ce n’est pas seulement de ce cas précis dont il est question, il s’agit de la défense du droit à l’action collective de manière générale. Il nous faut une campagne nationale sérieuse contre ce procès politique qui vise à imposer le silence à la résistance sociale. De cette manière, il nous serait possible de repousser les arguments de la droite et de remettre à l’avant plan l’opposition à ce gouvernement raciste et austéritaire.
Voici ci-dessous l’article que nous avions publié à l’époque des faits.
L’establishment essaye de criminaliser le mouvement syndical
Avec 100.000 personnes, la manifestation du 7 octobre fut un succès. Pareil pour la grève lancée par la FGTB Liège-Huy-Waremme et la FGTB-Verviers le 19 octobre. Tout comme l’attention médiatique s’était concentrée sur les troubles en marge de la manifestation des 150.000 du 6 novembre 2014, le blocage spontané de l’autoroute E40 a reçu les qualificatifs ‘‘d’apocalypse’’ (Sudpresse) ou encore de ‘‘délinquance en vareuse rouge’’ (La Libre).
Par Fabian et Nico (octobre 2015)
La criminalisation du mouvement social est une pratique bien rodée pour discréditer la lutte. Ceux qui viennent manifester pour la première fois sont souvent marqués par la brutalité policière. Les manières de faire dégénérer une manifestation ne manquent pas en instrumentalisant la frustration de certains militants, si nécessaire avec l’aide de provocateurs. Il suffit de penser aux arrestations du 7 octobre, notamment commises par des agents portant foulards et autres insignes syndicaux.
Avec la grève du 19 octobre à Liège, il était clair à l’avance que le moindre prétexte soit utilisé pour taper sur l’ensemble du mouvement des travailleurs et insister sur la division du front commun. Le blocage de l’autoroute E40 a ainsi été utilisé pour criminaliser les grévistes. Et les choses ont encore empiré lorsque l’on a appris le décès d’une patiente au CHC (Centre Hospitalier Chrétien) d’Hermalle. Le CHC a porté plainte contre X pour homicide involontaire, se basant sur le fait que le chirurgien qui devait l’opérer avait été bloqué un moment par le barrage. Qu’il n’y ait eu qu’un seul médecin disponible, cela montre la gravité des pénuries dans les soins de santé. Et cela clarifie aussi que la médecine par prestation entrave la collaboration entre les divers hôpitaux et les médecins spécialistes. Evidemment, ce n’est pas ce qui est retenu à droite. Le député libéral David Clarinval a même reproché aux élus du PTB d’avoir du sang sur leurs mains!
Le syndicat des employés de la FGTB, le SETCa, a tenu à préciser divers points dans une lettre envoyée à ses affiliés. Premièrement, le CHC est justement le commanditaire d’un chantier où, tôt le matin du 19 octobre, les grévistes avaient découvert des travailleurs indiens exploités et vivant dans des containers. Les médias ont été quasiment muets sur ce point pourtant des plus scandaleux et l’attention a ensuite été déviée sur le blocage, à quelques centaines de mètres de là. La lettre rappelle aussi que ‘‘les coupes drastiques dans le financement des soins de santé de ces dernières années (…) poussent les différents acteurs à faire des économies constantes dans un univers de plus en plus concurrentiel. Combien de décès dus à ce sous-financement et à ses économies décidées par le politique ?’’ L’hôpital avait aussi refusé d’établir un service minimum, considérant qu’il ne subirait aucune perturbation, du fait que la CSC n’était pas en grève.
Ensuite, le CHC a reconnu dans la presse ne pas prétendre qu’il y a eu un lien de cause à effet entre le blocage et la mort de la patiente mais qu’il voulait ‘‘ouvrir un débat sur les limites du droit de grève’’. Donc après avoir porté des accusations très graves envers les militants syndicaux, le CHC dévoile sa véritable intention… à savoir limiter le droit de grève. On peut difficilement être plus clair.
Quelques jours plus tard, la députée N-VA Zuhal Demir a déclaré en ‘‘avoir soupé des syndicats’’ et a saisi l’occasion pour demander de ‘‘repréciser le droit de grève dans la loi’’ et… de soumettre les syndicats à ‘‘la responsabilité juridique’’! Cette revendication n’était défendue que par l’extrême droite par le passé, avec l’idée de briser les syndicats en les rendant juridiquement responsables des actes de chacun de leurs affiliés et en les obligeants à dévoiler leurs comptes et plus précisément les montants de leurs caisses de grève. Philippe Godfroid, président de l’Union des classes moyennes (UCM) a abondé dans le même sens.
Ce blocage spontané s’explique car ‘‘les travailleurs sont exaspérés parce qu’ils ne sont pas entendus, ni par le gouvernement ni par le patronat’’, a déclaré Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB. C’est vrai. Mais bon nombre sont aussi exaspérés par le temps qui a été perdu après la grève générale nationale du 15 décembre. Nous avions l’occasion de faire chuter ce gouvernement des riches et l’occasion a été gâchée. Encore aujourd’hui, rien de précis n’émerge quant à la stratégie syndicale suivie pour balayer l’austérité. Si la colère justifiée des travailleurs ne peut s’exprimer dans un plan d’action sérieux et crescendo, avec des objectifs clairs, jusqu’à la chute du gouvernement, alors celle-ci s’exprimera autrement. A partir de maintenant, il ne faut pas faiblir face à l’offensive de la droite sur l’opinion publique, mais au contraire serrer les rangs et riposter de manière organisée et sérieuse.
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Faisons de nos villes des ‘‘Villes refuges’’
A la fin du mois d’avril a eu lieu à Liège une soirée consacrée à la discussion sur les villes-refuges pour les personnes migrantes, un phénomène qui se développe en Amérique et en Europe. Depuis quelques mois en effet, les autorités de localités américaines parfois importantes, comme Los Angeles ou New York, ont déclaré qu’elles s’opposaient à la politique de chasse aux immigrés voulue par Donald Trump et qu’elles refuseraient de coopérer avec les autorités fédérales pour faciliter les expulsions.Par Simon (Liège)
Le concept a essaimé un peu partout en Europe et en Amérique du nord, des villes se constituant en ‘‘villes refuges’’ et s’employant à élargir les droits dont bénéficient les sans-papiers au niveau local. Loin d’être tombée du ciel, cette situation est le fruit de la mobilisation des organisations de sans-papiers et de leur ancrage dans le mouvement social local. L’étendue des droits concrets concédés dépend bien sûr des contextes locaux et de la nature du rapport de force que le mouvement a su construire.
La soirée, co-organisée par les Etudiants de Gauche (EGA) et les Jeunes Organisés et Combatifs (JOC), avait pour objectif de réfléchir à la mise en place d’une campagne de ce type à Liège. Des introductions de qualité (notamment François Grenade du CNCD, Amélie Feye de l’asbl point d’appui et Pietro Tosi du MOC) et la présence de militants de divers horizons ont permis des échanges fructueux et l’émergence d’une dynamique prometteuse.
Le mouvement des sans-papiers en repli
La répression du gouvernement Michel contre les sans-papiers s’est amplifiée ces derniers mois avec la multiplication, à Bruxelles, des interventions policières dans les lieux d’occupation. Le gouvernement profite ainsi de l’absence de mouvement social d’ampleur pour accentuer la répression sur les catégories les plus faibles.
Même si des démonstrations de solidarité importantes ont eu lieu ces dernières années (on se rappelle notamment de l’énorme mobilisation en faveur des réfugiés au parc Maximilien à Bruxelles) et même si le mouvement des sans-papiers est loin d’être resté inactif, force est de constater pourtant que mouvement est fragilisé et en recul. La revendication principale d’une nouvelle régularisation massive et totale des sans-papiers apparaît inatteignable aujourd’hui à beaucoup de militants du mouvement.
Comment repartir à l’offensive ?Le mouvement a besoin de revendications intermédiaires qui permettent de remobiliser plus largement un soutien dans la population, d’engranger des victoires partielles et ainsi servir de tremplin pour revenir à l’offensive avec les revendications principales du mouvement.
Construire des campagnes locales pour exiger des autorités communales une politique en faveur des sans-papiers permettrait à la fois de répondre aux besoins les plus pressants des personnes sans-papiers et de remobiliser largement autour de revendications concrètes et immédiates. Des exemples existent où des mobilisations ont pu contraindre les autorités à assurer à leurs concitoyens sans-papiers l’accès aux services communaux de base, leur permettre de faire appel à la police sans crainte d’expulsion ou faire de la rétention d’information pour empêcher des retours à la frontière. On a même pu voir les autorités de Palerme (Sicile) délivrer des documents identité (certes non valables en dehors de la ville) à sa population démunie de titre de séjour.
Ne faisons confiance qu’à nos luttes
En Belgique, la ville de Liège est reconnue comme une commune, sinon hospitalière, du moins tolérante à l’égard des sans-papiers. Le bourgmestre invite par exemple sa police à ne pas être systématique dans le contrôle des titres de séjour. Certains y voient la conséquence des qualités humaines des dirigeants communaux liégeois. Nous serions plutôt enclins à y voir une conséquence du large tissu associatif et syndical ainsi que du travail acharné d’organisations locales dont le collectif ‘‘La Voix des Sans Papiers’’ et le comité de soutien à leur occupation de bâtiments communaux ou encore le Collectif de Résistance au Centres pour Étrangers (CRACPE) qui contribue à maintenir une pression sur les autorités communales, notamment en organisant la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem.
Leur travail, comme celui d’autres acteurs du mouvement, montre qu’il existe partout un espace pour élargir les droits des personnes sans-papiers au niveau local pour peu que s’organise une campagne de soutien sur la question. C’est ce que propose de faire actuellement le CNCD et d’autres organisations dans le cadre d’une campagne pour la justice migratoire qui comporte un volet appelant les autorités communales à se constituer en ‘‘communes hospitalières’’ en conviant les réseaux locaux à construire des plateformes de mobilisation sur cette question.
L’intérêt réel de cette campagne dépendra bien entendu des dynamiques locales qui pourront se développer et de leur orientation stratégique. S’en tenir par exemple à des campagnes de sensibilisation pures sans réfléchir à la construction d’une mobilisation large mettant la pression sur les autorités serait, à notre sens, une erreur. Néanmoins, la mise sur pied d’une campagne de ce type constitue un pas extrêmement positif pour renforcer la lutte des personnes migrantes et sans-papiers.
Les militants du PSL et d’EGA suivront avec intérêt le développement de cette initiative et viendront renforcer les mobilisations qui pourraient en découler. -
Et si les femmes faisaient leurs propres choix ?
Malgré l’intérêt nouveau porté au féminisme, les attaques et les restrictions des droits des femmes se font de plus en plus fréquentes. Les déclarations sexistes se multiplient, confortées par l’ascension de réactionnaires tels que Trump, Le Pen ou Fillon. Nous retrouvons chez tous ces dirigeants la volonté de restreindre encore plus l’accès à l’IVG (Interruption volontaire de grossesse), ce qui s’ajoute aux mesures d’austérité soutenues par l’ensemble des partis établis dont les conséquences sont d’autant plus violentes pour les femmes.Par Céline et Julie (Liège)
Depuis le début de l’année 2017, plusieurs organisations féministes et partis traditionnels travaillent en Belgique au retrait de l’avortement du Code pénal. Cependant, encore actuellement, l’Église continue de s’y opposer fermement. Selon l’évêque de Liège Jean-Pierre Delville, il est important que l’avortement reste un délit punissable car, dans la religion, il s’agit purement et simplement d’un ‘‘homicide’’. Dans la même veine, le chargé de cours de l’UCL Stéphane Mercier a récemment tenu des propos anti-avortement lors de ses cours de philosophie où il affirmait que ‘‘l’avortement est un meurtre donc plus grave qu’un viol’’.
Un peu plus loin de nous, au Texas, le projet de loi n°25 implique que les médecins auront désormais le droit de cacher à la femme enceinte l’état de santé du fœtus afin d’empêcher celle-ci d’éventuellement choisir d’avorter. À part la culpabilisation des femmes par des hommes de la classe dominante, rien n’est développé en termes d’accompagnement (financier et social) et de structure d’accueil pour permettre aux femmes qui le souhaitent de poursuivre leurs grossesses sereinement sans crainte de tomber dans la pauvreté.
En tant que socialistes, nous pensons évidemment que l’IVG doit sortir du Code pénal. Laisser les femmes décider ce qu’elles font de leur corps ne doit pas être un délit ! En parallèle, il faut rendre la contraception gratuite, facilement accessible et de qualité alors qu’elle reste très chère pour les plus petites bourses. Selon un document de la Fédération des centres de Planning familial, les contraceptifs tels que la pilule, l’anneau vaginal, le patch contraceptif et la piqûre contraceptive tournent autour de 2 à 30€ par mois. Quant aux contraceptifs tels que les stérilets et l’implant, ils peuvent coûter jusqu’à 148€ remboursés par la mutuelle à condition de pouvoir avancer la somme. Il est également essentiel de mettre à disposition dans les écoles et les quartiers une information objective et de qualité sur la sexualité.
Nous ne nous limitons donc pas à la défense du droit à l’avortement, nous nous positionnons en tant que pro-choix. Nous défendons également le droit d’élever un enfant dans de bonnes conditions sans vivre avec l’angoisse de ne pas parvenir à boucler la fin du mois comme c’est le cas pour 80% des familles monoparentales belges. Pour cela, une lutte est nécessaire pour obtenir des allocations familiales qui couvrent réellement le coût d’un enfant, des services publics de qualité et de meilleures conditions de travail.
La lutte pour les droits des femmes est une lutte pour une autre société.
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Liège. Rassemblement antifasciste contre le FN
En dépit de la sérieuse averse qui s’est abattue sur la Cité Ardente quelque temps avant le début du rassemblement, une bonne soixantaine de personne étaient présentes ce mercredi place de la République française. Elles entendaient exprimer leur rejet du racisme, du sexisme et de l’homophobie suite aux résultats du premier tour des élections présidentielles françaises qui ont vu Marine Le Pen accéder au second tour.Une fois la pluie arrêtée, Clément a d’abord pris la parole pour les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et Céline pour la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), à l’initiative de cet appel à manifester. Par la suite, Norine a pris la parole pour COMAC, l’organisation de jeunesse du PTB, présente en nombre, de même que François Ferrara, conseiller CPAS du PTB à Liège.
Les divers orateurs ont par ailleurs également souligné les très bons résultats obtenus par la campagne de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise, une campagne qui a illustré le potentiel dont dispose une gauche conséquente et audacieuse.
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[PHOTOS] Rassemblement de soutien à la Voix des Sans-Papiers de Liège
La “Voix des Sans Papiers de Liège” occupe depuis presque deux ans les bâtiments de l’ancienne école d’horticulture de la Ville de Liège. Malheureusement, ces bâtiments ont été vendus et doivent être libérés par l’occupation le 30 juin. Malgré les recherches d’autres bâtiments, aujourd’hui, il n’y a pas encore de solution tangible. Les occupants craignent d’être contraints de rendre les lieux disponibles alors qu’aucune solution de relogement n’a été trouvée, ce qui mettrait les membres du collectif à la rue.Un rassemblement a donc été appelé hier soir face à l’Hôtel de ville qui a réuni une petite foule de sympathisants de la lutte des sans-papiers.
Prochain rendez-vous à Liège, l’action contre la montée du FN en France ce mercredi 26 avril, à 18h place de la République française !
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Soirée “Liège, ville refuge”. Une belle réussite!
Une cinquantaine de personnes ont participé hier à la soirée “Liège, ville refuge” organisée par les JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et EGA (Etudiants de Gauche Actifs).Pour discuter de ce thème, nous avions comme orateurs François Grenade (chargé de la campagne “justice migratoire” au cncd), Amélie Feye (travailleuse de l’asbl d’aide aux sans-papiers Point d’appui), Pietro Tosi (permanent au MOC pour le comité des travailleurs sans-papiers) de même que plusieurs sans-papiers du collectif la Voix des Sans Papiers (VSP) de Liège.
Cette soirée fut extrêmement riche, tant en termes d’informations concrètes que de partage d’expériences. Nous aurons l’occasion de revenir bientôt sur cette soirée et sur les diverses propositions qui y ont émergé en défense des droits des personnes migrantes.
En attendant, le prochain rendez-vous est déjà connu: ce lundi 18h pour une manifestation de soutien à la VSP devant le conseil communal.
La “Voix des Sans Papiers de Liège” occupe depuis presque deux ans les bâtiments de l’ancienne école d’horticulture de la Ville de Liège. Malheureusement, ces bâtiments ont été vendus et doivent être libérés par l’occupation le 30 juin. Malgré les recherches d’autres bâtiments, aujourd’hui, il n’y a pas encore de solution tangible. Les occupants craignent d’être contraints de rendre les lieux disponibles alors qu’aucune solution de relogement n’a été trouvée, ce qui mettrait les membres du collectif à la rue.
Ce rassemblement devant le conseil communal vise à exiger que Liège devienne une ville hospitalière et que les autorités communales liégeoises trouvent au plus vite une solution de relogement pour les habitants de Burenville.
Merci à Cathy et Emily pour ces quelques photos.
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Les travailleurs de Publifin “accueillent” leur nouveau CA
Ce jeudi, les travailleurs de Publifin ont tenu à accueillir le nouveau conseil d’administration de l’intercommunale. Un rassemblement qui a reçu le soutien de délégués d’autre secteurs et des pensionnés de la CGSP s’est tenu devant l’entrée du siège de Publifin rue Louvrex à Liège et une façon de faire comprendre aux nouveaux mandataires que les travailleurs comptent être acteurs des changements qui vont avoir lieu dans l’entreprise.
Chaque voiture arrivant pour le CA a reçu son tract et les délégués ont mis les points sur les “i” avec chacun. Si l’ambiance côté travailleurs était plutôt détendue, dans les voitures, par contre, on a pu constater quelques visages tendus…
En front commun, les travailleurs ont distribué des tracts et déployé des calicots pour réclamer un recentrage de l’entreprise sur ses missions de service public et sur la sauvegarde de l’emploi. Christine Plannus, déléguée principale CGSP s’est également exprimée pour revendiquer la présence de représentants des travailleurs au CA en tant qu’observateurs.




