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Tag: Liège
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C’était il y a tout juste 50 ans : le 20 janvier 1961
Ce 20 janvier, on constate qu’il y a de plus en plus de reprise du travail, sauf à Charleroi où, la grève générale reste cantonnée à la métallurgie et à la verrerie où des noyaux durs résistent, les ACEC en tête. Il est prévu par les instances de la FGTB qu’un référendum secret soit organisé ce samedi dans les Maisons du Peuple de la région.
Cet article, ainsi que les autres rapports quotidiens sur la ”Grève du Siècle”, sont basés sur le livre de Gustave Dache ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61”
Une manifestation des grévistes des ACEC a lieu, appuyée par des délégations syndicales liégeoises. Les 2.000 manifestants sont harangués par Robert Dussart, délégué principal FGTB des ACEC qui, dans son intervention réclame la grève générale «au finish». Pendant son exposé, le nom d’ Arthur Gailly est hué par les grévistes.
En dehors des actions et manifestations, cette journée est particulièrement douloureuse pour l’ensemble de la classe ouvrière du pays. En effet, c’ est le jour des funérailles de Jo Woussem, décédé le 16 janvier, qui se déroulent dans le plus grand calme. A Chénée, 20.000 travailleurs sont présents, selon La Wallonie, pour rendre un dernier poignant hommage de courage et de combativité au camarade gréviste assassiné par les forces de répression du Capital.
Des détachements militaires cantonnés en Allemagne regagnent leurs unités. Les gendarmes réservistes sont démobilisés, sauf dans la province de Liège et du Hainaut.
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C’était il y a tout juste 50 ans : le 8 janvier 1961, début du déclin
Les travailleurs du pays ne peuvent pas attendre indéfiniment des mots d’ordre d’action qui ne viennent pas. Plusieurs réunions des régionales FGTB se tiennent pour envisager l’attitude à adopter pour la suite. Le Comité de Coordination des Régionales Wallonnes de la FGT B se réuni à nouveau pour examiner l’évolution du mouvement de grève générale jusque dans le moindre détail. La situation risque de devenir critique dans les prochains jours.
Cet article, ainsi que les autres rapports quotidiens sur la ”Grève du Siècle”, sont basés sur le livre de Gustave Dache ”La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 60-61”
Dans les milieux ouvriers, beaucoup de discussions ont lieu sur le manque de mots d’ordre d’action, ce qui a entraîné l’explosion de la colère ouvrière de Liège. En réaction à ces affrontements entre grévistes et gendarmes, le week-end est caractérisé par une recrudescence d’actes de sabotages dans le Hainaut et la province de Liège : les aiguillages sont bloqués par des coulées de béton, un train déraille, des voies sont dynamitées, des pylônes et des ponts sont détruits, des barricades élevées, des coups de feu éclatent contre un autobus en service, des arbres sont abattus en travers de la route, des câbles électriques sont détruits, il y a des incendies, etc. Les travailleurs ne désarment pas.
Pour eux, la lutte continue, la pression se fait de plus en plus forte sur les appareils réformistes de la FGTB et du PSB qui temporise et refuse l’affrontement avec le régime capitaliste.
Pour des centaines de milliers de grévistes, c’est le début de la quatrième semaine de grève. Les efforts que la classe ouvrière vient de déployer pour se libérer des pesantes machines de ses organisations se résument dans cette interrogation : Oui ou non, la marche sur Bruxelles va-t-elle avoir lieu ?
Toute la presse ouvrière se couvre d’appels au calme et à la résistance en disant : «c’est une guerre d’usure que nous menons» afin de masquer ce refus d’organiser la marche. Mais les guerres d’usures que le prolétariat peut mener sont perdues d’avance quand le moment de l’offensive est passé.
C’est une nouvelle phase de la grève générale qui commence, celle du déclin partiel. Malgré la situation dans laquelle se trouve la classe ouvrière à cause du manque de mots d’ordre d’action, elle n’a pas encore désarmé et, en menant de nombreuses actions de masse, elle va encore et encore continuer la lutte partout dans le pays.
– – Rubrique "60-61" de ce site
– 21 décembre
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LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE HORS DES GRIFFES DU SECTEUR PRIVÉ !
Action de protestation au siège clientelle de Luminus à Liège
Cet été a brutalement remis la question environnementale à l’avant-plan de l’actualité; inondations au Pakistan, incendies gigantesques en Russie… les exemples ne manquent pas. Au coeur de cette question se trouve celle de la production d’énergie. Aujourd’hui, tout est sacrifié sur l’autel du profit, et la catastrophe de BP dans le Golfe du Mexique en a parfaitement illustré les conséquences. Ce 15 septembre, une action aura lieu dans ce cadre à Liège, devant le siège de la société Luminus.
Luminus est la seconde entreprise énergétique du pays, qui se dit le producteur le plus ‘vert’ de Belgique et affirme être on ne peut plus respectueux des gens, du personnel comme des clients. Dans les deux cas, il ne s’agit que de publicité hypocrite.
Luminus se vante d’avoir 12% (whaaaa…) d’énergie renouvelable dans sa capacité de production, mais passe sous silence des mesures comme le remplacement de centrales hydrauliques en 2007 par des centrales thermiques. Résultat selon les syndicats : 250.000 tonnes de CO2 en plus chaque année dans notre atmosphère.
Au niveau social également, Luminus est loin d’être un exemple… Depuis juin 2007, tous les fournisseurs d’électricité doivent appliquer un tarif social pour les locataires d’un logement social dans un immeuble chauffé au gaz naturel. Luminus n’a toujours rien fait. En province de Liège, cela concerne six sociétés de logement social, soit 1.745 ménages et une perte de 750.000 euros pour ces locataires défavorisés.
Il est malheureusement clair que tant que l’économie sera dirigée par une élite avide de profits, la situation actuelle ne fera que se dégrader. Voilà pourquoi, selon nous, il faut retirer le secteur énergétique des mains du privé, le nationaliser et le placer sous le contrôle démocratique et collectif des travailleurs et des usagers. La société devrait être organisée pour satisfaire les besoins de tous et avec le respect de l’environnement. Et non pour être esclave de la soif de profits de quelques uns. Toi aussi, participe à notre action et renforce le mouvement.
Rendez-vous ce mercredi 15 septembre, à 13h30, devant le service clientèle de Luminus, n°37-39 Boulevard d’Avroy à Liège.
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Pas de répit pour les Travailleurs de Tectéo
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A propos de Tecteo, sur socialisme.be:
==> INTERVIEW : Retour sur la grève à Tectéo
==> Les travailleurs de Tecteo maintiennent le cap
L’an dernier, Tecteo avait connu un conflit concernant un plan de restructuration que voulait imposer la direction. Nous avions à l’époque couvert cette lutte, et voici les différents articles, tracts et reportage-photos du PSL à ce sujet.
- TECTEO – La grève est terminée, les problèmes subsistent
- Tecteo- 7 jours de grève au finish : La grève continue!
- Déclaration commune du CAP, de la LCR, du PC, du PSL et du PTB
- TECTEO – 6 jours de grève au finish: Le préaccord est insuffisant. Il faut élargir le mouvement
- Visite au Conseil d’Administration de Tectéo – Reportage photos et tract du PSL
- TECTEO – 2 jours de grève au finish: Le PS dit ce qu’il pense des syndicalistes…
- Visite des travailleurs de Tectéo au siège du PS – Reportage photos
- TECTEO: Quand le PS met une intercommunale à l’école du privé…
- TECTEO bloqué. Le personnel est en grève.
- TECTEO : La colère monte, il faut d’urgence un plan de mobilisation syndicale
- Stéphane Moreau n’aime pas les tracts du PSL… ni ceux de la CGSP, ni ceux de la CSC, ni les manifestants, ni les opposants, ni les… !
- La direction de Tecteo n’aime vraiment pas le tract du PSL ! (suite et certainement pas encore fin)
- TECTEO : La direction n’aime pas le tract du PSL
- TECTEO: Interview de militants (juillet 2009)
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On se souvient que, l’an dernier, les travailleurs de l’intercommunale liégeoise Tectéo (l’ancienne association liégeoise d’électricité) s’étaient battus contre un plan d’attaques en règle contre leur statut. Après deux semaines de grève, la majorité des mesures que la direction voulait imposer étaient passées à la trappe avec cet important bémol qu’elle parvenait à faire passer la semaine de travail à 38h contre 36h auparavant.
Par Simon Hupkens
A l’époque, notre sentiment était que la mobilisation existait pour repousser la totalité de l’attaque patronale et que la délégation syndicale avait peu ou prou capitulé devant les mandarins socialistes dirigeant l’intercommunale. En effet, quand il est question de Tectéo, nous ne manquons jamais de rappeler que la société liégeoise est propriété à 70% de la Province de Liège et que son directeur est le multi-mandataire Stéphane Moreau (PS).
Cette information n’est pas seulement importante pour mettre en évidence la dérive libérale des élus socialistes: cela a une incidence sur les luttes syndicales. On avait ainsi vu l’été passé l’ensemble du PS liégeois se mobiliser pour prêter main-forte non pas aux travailleurs de l’entreprise face à un employeur particulièrement agressif, mais à leurs collègues directeurs et présidents. Pour rappel, le ‘‘médiateur social’’ n’était autre que le bourgmestre de Liège Willy Demeyer, dont le rôle dans le conflit social n’a bien sûr pas été de féliciter les travailleurs pour leur combativité mais de mettre la pression sur la délégation CGSP pour qu’elle mette fin à la grève.
L’épisode de l’été 2009 laissait quand même espérer que la direction de Tectéo s’y reprendrait à deux fois avant de se relancer à l’assaut des acquis des travailleurs. Et en effet, elle a opté pour une guerre de basse intensité et a sondé la combativité des salariés au début du mois d’aout avec le licenciement de trois contractuels pour ‘insubordination’ et ‘manque de productivité’, cela dans des conditions rendues peu transparentes par l’absence de membres de la délégation lors des entretiens de licenciement.
La réaction des travailleurs du site concerné ne s’est pas fait attendre et la grève a été votée. Pour avoir assisté à deux assemblées, nous pouvons dire que la mobilisation était bonne, la colère palpable, et que les travailleurs avaient une conscience aigüe de ce qui se jouait sous couvert de punir trois ‘mauvais éléments’ : laisser passer ces licenciements signifiait laisser la porte ouverte à des attaques de plus grande ampleur par la suite. Malgré le peu d’entrain de la délégation, la grève a été reconduite sous la pression de la base, réclamant la réintégration de leurs trois collègues.
Mais la détermination des travailleurs n’a pas suffi à dynamiser la délégation syndicale qui a capitulé une nouvelle fois devant l’inflexibilité de la direction, en obtenant tout de même une formalisation de la procédure de licenciement. Mais, comme un travailleur en fait le commentaire, il faut se souvenir qu’auparavant, les contractuels étaient soumis au même régime disciplinaire que les statutaires, avec une série de paliers intervenant obligatoirement avant le licenciement: avertissement, blâme, etc. Le nouvel accord constitue donc bel et bien un recul. La reprise du travail a été votée par 169 voix contre 128, ce qui exprime tout de même une certaine méfiance.
Plus préoccupant encore, la direction vient de gagner une manche face aux travailleurs, et ceux-ci peuvent craindre de nouvelles attaques dans les mois à venir. Il faudra toute la vigilance et l’esprit de solidarité dont est capable le personnel de Tectéo pour les surmonter.
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Liège : “Ce que le gouvernement ne nous donnera pas, on ira le chercher dans les poches du patronat!”
Liège : "Ce que le gouvernement ne nous donnera pas, on ira le chercher dans les poches du patronat!"
La semaine d’action à l‘initiative des syndicat a débuté ce lundi 9 juin à Liège et à Anvers. Dans la Cité Ardente, les syndicats ont annoncé une présence de 25.000 manifestants, alors que l’on en attendait initialement 10.000. Un beau succès qui témoigne de la colère qui règne à la base des syndicats.
Des quatre coins de Liège, des cortèges sont partis vers le monument de la résistance, composés de militants syndicaux de toute la province, y compris de la communauté germanophone, ainsi que d’une délégation d’Anvers venue apporter un message de solidarité aux camarades francophones. L’atmosphère était particulièrement combative, révélatrice d’une frustration que beaucoup ont explicitement mentionnée à nos militants face à l’attente qui a pris place depuis la manifestation du 15 décembre dernier. Parmi les manifestants, ce sont surtout les métallos, le SETCA et la CGSP Admi qui étaient présents en masse, même si l’on a pu voir des travailleurs de tous les secteurs.
Des discours qui changent, mais pas encore assez…
Les discours à la fin de la manifestation reflétaient la pression de la base, et les prises de paroles se sont distinguées par leur forte combativité en comparaison d’autres rassemblements (15 décembre, 1er mai,…). La liaison des allocations au bien être, la défense de l’index ou encore l’augmentation du salaire brut sont des thèmes qui sont fortement ressortis, de même que les critiques contre la politique de la droite officielle (Mr Reynders, bien que Liégeois, ne jouit pas d’une immense popularité…) ainsi que contre la propagande patronale issue de la FEB ou de certains journalistes et chercheurs face aux actions autour du pouvoir d’achat. On a ainsi pu entendre de la tribune «Que ce soit bien clair, ce que le gouvernement ne nous donnera pas, on ira le chercher dans les poches du patronat !»
Nous regrettons par contre de n’avoir entendu aucune critique contre le PS. Pourtant, tout en admettant qu’il faut évidemment dénoncer la politique de Reynders & Co, il est à remarquer que le MR n’a pas été le seul à voter l’instauration de la déduction des intérêts notionnels (entre autres, voir également le Pacte des Générations, la chasse aux chômeurs, etc.) et que sans le PS, bien des mesures d’austérité auraient été plus difficiles à faire avaler aux travailleurs.
Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !
Le MAS/LSP était bien entendu présent avec une quinzaine de camarades de la province de Liège pour poursuivre sa campagne «plus de pouvoir d’achat par plus de salaire !», avec un certain succès puisque nous avons pu vendre très exactement 85 exemplaires de notre mensuel Alternative Socialiste ainsi qu’un abonnement. Une vingtaine de militants syndicaux ont aussi laissé leurs coordonnées pour renforcer un courant de syndicalistes combatifs à la base des syndicats. Le rôle des directions syndicales dans les conflits a été décrié par plus d’un…
A noter aussi, la colère générale contre les salaires des topmanagers. Quelques camarades portaient des chasubles utilisées lors de nos interventions au siège liégeois de Belgacom, sur lesquelles nos affiches sur le pouvoir d’achat accompagnaient d’autres sur le thème «Salaire de Didier Bellens, patron de Belgacom : 3,57 millions d’euros en 2007. Et vous ?». Beaucoup de travailleurs ont été très réactifs, et parmi eux évidemment ceux de Belgacom, qui subissent directement les conséquences d’un tel salaire. D’autres chasubles portaient des affiches «pouvoir d’achat et droits des femmes vont mains dans la main», affiches particulièrement appréciées également. En fait, nos chasubles ont littéralement été prises d’assaut par différents groupes – malgré la chaleur – sous l’attraction de slogans politiques qui manquaient hélas un peu sur le parcours de la manifestation.
Un de nos camarades, âgé de 80 ans, n’a pu participer à la manifestation pour des raisons de santé. Mais histoire de, lui aussi, participer d’une certaine manière à cette mobilisation syndicale, il est tout de même descendu au bas de chez lui rencontrer les travailleurs de Magotteaux qui partaient de leur entreprise pour la manif. Il leur a ainsi vendu 5 Alternative Socialiste…
Liens:
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Les préparatifs de la réforme de l'Etat de 2007
Les préparatifs de la réforme de l’Etat de 2007
Les Flamands ont jadis mené un juste combat contre leur oppression au sein de la Belgique francophone. Le mouvement ouvrier socialiste n’y ayant accordé que peu d’attention, la voie était ouverte au mouvement ouvrier chrétien. Cette faute historique a aussi poussé le sommet du Mouvement flamand à rallier les rangs de la droite et, finalement, de l’extrême droite.
Anja Deschoemacker
La Flandre est aujourd’hui la région la plus riche du pays. Le mouvement flamand ne lutte plus pour une quelconque libération. Bien au contraire, il prône la manière forte pour imposer aux autres sa propre culture. Les socialistes – ceux dignes de ce nom! – ne peuvent en aucun cas soutenir ce revanchisme flamand; ils doivent aussi lutter contre ce chantage flamand qui vise à contraindre la Wallonie à mener une politique encore plus antisociale.
Ce que les Flamands font eux-mêmes, le font-ils mieux?
Le budget flamand se porte bien: il ne cesse d’engranger des surplus d’année en année, ce qui n’est possible qu’en imposant un taux de productivité élevé aux travailleurs flamands d’une part, en limitant drastiquement les dépenses sociales d’autre part. Dans cette Flandre qu’on décrit volontiers comme "riche" de part et d’autre de la frontière linguistique – pour s’en vanter au nord, pour la blâmer et la jalouser en même temps au sud – une maison de repos sur cinq n’a pas d’attestation de sécurité d’incendie, des centaines de bâtiments scolaires attendent depuis des années des travaux de restauration indispensables, les handicapés se morfondent sur des listes d’attente interminables pour avoir accès à des structures adaptées, …
Dans cette Flandre "riche", le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’élargir. Sur le site officiel de la Communauté flamande, on peut lire que quelque 13% des Flamands sont confrontés à un risque de pauvreté et que 7% végètent dans une situation de pauvreté de longue durée.
Wallonie: des réformes de structures au Plan Marshall
La régionalisation n’a pas davantage apporté quelque chose de bon aux travailleurs et à leurs familles en Wallonie. Du couple fédéralisme /réformes de structures (le programme de la FGTB en 1956) que défendait le mouvement wallon lorsqu’il était à son apogée sous la direction d’André Renard, il n’est vite resté que le seul fédéralisme. Depuis lors, le PS n’a cessé d’en faire son cheval de bataille. La régionalisation n’a pas pu contrer la désindustrialisation, ni le chômage et la pauvreté qui l’accompagnent.
Aujourd’hui, le Plan Marshall néolibéral est sur les rails. Certains en Wallonie proposent même de faire baisser les salaires plus fortement qu’en Flandre. Si le PS y fait encore obstacle, il ne propose lui-même comme solution que la " modernisation " du marché du travail.
Par "modernisation" il faut entendre dégraissage de l’emploi dans les services publics et flexibilité accrue du marché du travail par la multiplication d’emplois précaires (à temps partiel, à durée déterminée) et à bas salaires.
Fin 2005, 8.700 personnes avaient été engagées en Wallonie via les chèques-services et ce chiffre ne cesse d’augmenter.
Bruxelles: capitale de l’Europe et de la pauvreté
Avec 21% de chômage (35% chez les jeunes), Bruxelles est comparable à certaines régions d’Europe de l’Est. Près des deux-tiers des chômeurs complets indemnisés sont sous-qualifiés. En septembre 2005, 69% des chômeurs étaient au chômage depuis au moins un an et 48% depuis au moins deux ans. Près de 30% des enfants bruxellois grandissent dans une famille privée de tout revenu du travail. Et tout ça n’empêche pas la politique bruxelloise d’être dominée par le rififi communautaire.
Il faut l’unité du mouvement ouvrier en Belgique
Le MAS/LSP ne veut pas maintenir à tout prix l’unité de la Belgique, mais l’unité des travailleurs est une nécessité absolue pour maintenir et étendre les acquis du passé.
Les secteurs où la fédéralisation a déjà mené à l’éclatement de l’action syndicale, comme l’enseignement, ont vu se succéder les régressions et les défaites. La scission de la Centrale des Métallos de la FGTB ne présage rien de bon pour les travailleurs du secteur. Cette scission a été imposée sans tenir compte – ou si peu – de l’opinion des militants de base.Nous exigeons la fin de toutes les vexations et de toutes les mesures qui éloignent les communautés l’une de l’autre.
- Stop aux vexations et aux mesquineries – des Francophones comme des Flamands – envers l’autre communauté à Bruxelles et dans la périphérie, mais également en Wallonie envers les Germanophones.
- Nous exigeons l’accès de tous les services dans les diverses langues nationales là où les différentes communautés vivent ensemble et où le besoin s’en fait sentir. Nous dénonçons aussi bien les tentatives d’affaiblir le bilinguisme des services à Bruxelles au détriment des Flamands que les innombrables atteintes aux droits des francophones (et des Flamands du fait de certaines majorités francophones) dans la périphérie. Nous revendiquons des facilités pour les germanophones dans l’enseignement supérieur de la Province de Liège, mais aussi que les Francophones vivant en Communauté germanophone puissent suivre l’enseignement en français dans les infrastructures scolaires existantes.
- Les employeurs n’ont pas à imposer des exigences linguistiques s’ils ne mettent pas la main au portefeuille. Il faut rémunérer le bilinguisme, voire le plurilinguisme, dans l’entreprise par des hausses de salaire. Si les employeurs veulent du personnel bilingue ou plurilingue, ils doivent organiser à leurs frais des cours de langue pendant les heures de travail. Les pouvoirs publics doivent organiser des cours de langue gratuits pour les chômeurs qui le souhaitent et leur accorder un salaire d’étude qui couvre le surcroît de dépenses (transport, crêche,…) que ces cours entraînent.
- A Bruxelles, il faut mettre en oeuvre, en concertation étroite avec les habitants, un programme d’ampleur de construction de logements sociaux et de rénovation urbaine pour donner la possibilité à tous ceux qui le souhaitent de continuer à habiter dans la Région.
- Pas de scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, pas d’élargissement des limites de Bruxelles sans garantie d’accès au travail et aux services pour tous dans sa propre langue.
- Pour mettre en oeuvre un tel programme, il faudra dégager beaucoup plus de moyens, ce qu’aucun parti n’est prêt à faire ni d’un côté ni de l’autre. Lutter pour plus de moyens, cela signifie s’en prendre aux bénéfices de l’élite pour augmenter les salaires, les dépenses sociales, l’offre de services publics et, en fin de compte, nationaliser les secteurs clés de l’économie pour que toutes les richesses reviennent entre les mains de ceux qui les ont produites.
- Pour y arriver, les travailleurs et leurs familles doivent construire leur propre parti, soucieux des intérêts de tous les travailleurs, indépendant de la classe dominante qui se livre au petit jeu de diviser pour mieux régner et en rupture avec tous ces partis montés sur leurs ergots communautaires.
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Pourqoui MAS/LSP collabore à l’initiative Een Andere Politiek, mais plus à Une Autre Gauche
A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre. Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.
Le Bureau Exécutif du MAS/LSP
Pour un Nouveau Parti des Travailleurs à la gauche du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen ! le 21 octobre en résultat de la conférence d’ « Une Autre Politique »
Le MAS/LSP mobilise pour le 21 octobre avec « Une Autre Politique » en Flandre, à Bruxelles et en Communauté germanophone. Par contre, nous sommes arrivés à la conclusion qu’« Une Autre Gauche » n’est pas une aide, mais bien un obstacle dans la formation d’un nouveau parti des travailleurs. En Wallonie, nous allons donc mobiliser pour le 21 octobre avec nos propres forces ou avec d’autres formations démocratiques.
A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre.
Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.
Nous n’attendons d’Une Autre Gauche que peu ou pas de réponses sur le contenu; le contraire serait une première. La réponse à cette décision – dans le style caractéristique d’UAG – prendra certainement la forme d’accusations, d’attaques sur les aspects formels. On nous présentera comme une secte fanatique de partisans de l’un ou autre gourou,… On prétendra que le MAS/LSP n’est intéressé que par sa propre construction et est fondamentalement anti-démocratique, on recherchera un agenda secret derrière chaque chose dite et/ou écrite,…
Nos membres qui militent depuis quelque temps connaissent ces accusations loufoques. Ils savent qui les met en avant, quels intérêts elles servent et ils savent aussi à quel point les organisations (ou parfois ex-organisations) de nos accusateurs ont décliné au fil des ans et peuvent être elles-mêmes antidémocratiques. Par contre, des membres et sympathisants qui n’ont que peu ou pas du tout d’expérience dans la prise de décision au sein du MAS/LSP pourraient peut-être être amenés à douter. Bien que ce texte soit principalement destiné à un usage interne, nous pensons qu’il doit aussi être accessible aux observateurs et, pourquoi pas, également aux adversaires. Ceux-là vont probablement penser qu’ « il n’y a pas de fumée sans feu ». C’est pour cela que nous voulons clarifier la manière dont de telles décisions sont prises au MAS/LSP.
Comment se prennent les décisions nationales au MAS/LSP ?
Selon nos statuts, une telle décision peut être prise par le Bureau Exécutif (BE – élu par le Comité National). Cette décision ne peut être renversée que par le BE lui-même ou par un organe supérieur : soit par le Comité National (CN – élu par le congrès), ou bien par le Congrès National organisé tous les deux ans. Le prochain CN est prévu pour la fin août et le congrès pour décembre. Le BE propose de ne pas attendre ces dates, mais de décider le plus vite possible (nous expliquerons plus loin dans le texte – dans le passage sur le contenu – la raison de cette position). Formellement, un tiers du CN (33%) peut revendiquer une réunion d’urgence du CN pour changer ou confirmer la décision du BE. Un tiers du CN ou un quart (25%) des sections peut en plus revendiquer un congrès exceptionnel. En bref : le BE élu peut prendre cette décision, mais les membres possèdent divers instruments pour renverser cette décision. Le MAS/LSP est en plus la seule formation de gauche en Belgique qui reconnaît le droit de former des tendances et des fractions permanentes.
Tout cela est cependant essentiellement formel. Car, pour le MAS/LSP, la démocratie ne se limite pas à un certain nombre de petits règles mises sur papier dans des statuts. Les statuts ne sont qu’un dernier recours. Le plus souvent, si on doit les utiliser, c’est parce que la discussion démocratique a déjà fait faillite. Une direction marxiste démocratiquement élue ne peut pas laisser les choses en venir à ce point sur une question tactique comme celle-ci. Dès le moment où elle constate qu’une partie raisonnable du CN n’est pas d’accord avec la proposition ou exprime de graves doutes, elle va suspendre la décision et réunir un CN exceptionnel. De la même manière, elle va tenir compte de l’existence d’un courant représentatif à la base. Elle va laisser se dérouler pleinement la discussion pour que chaque argument, chaque tendance de pensée soit profondément comprise. S’il faut finalement quand même décider majorité contre minorité, la direction va s’assurer que la minorité soit représentée par une délégation sélectionnée par elle-même (la minorité, donc) à chaque niveau de l’organisation dans l’attente du moment où la pratique va clarifier les diverses hypothèses théoriques. C’est selon nous la seule façon de travailler qui est à la fois démocratique et tout de même efficace.
Pourquoi un nouveau parti des travailleurs ?
La discussion formelle sera peut-être la chose sur laquelle se jettent nos adversaires dans UAG mais le plus important reste la raison du contenu de notre décision. Le MAS/LSP abandonne-t-il l’idée d’un nouveau parti des travailleurs ? Rejetons-nous l’unité à gauche ? Le MAS/LSP ne s’intéresse-t-il à l’unité que dans la mesure où il peut la contrôler? Etc, etc.
Le MAS/LSP a lancé l’appel pour un nouveau parti des travailleurs – « qui puisse réunir tous les courants qui s’opposent aux attaques néolibérales du patronat et des politiciens » – depuis 1995 déjà. Bien longtemps avant que quiconque mette en avant cette orientation. Pourquoi ? Parce que nous voudrions un nouveau PS vu que l’ancien n’est plus satisfaisant? Parce que nous pensions que la révolution n’était plus à l’ordre du jour et qu’il suffirait de s’opposer au néolibéralisme ?
Bien sûr que non. Le MAS/LSP est une organisation socialiste avec un programme révolutionnaire. Et cela parce que nous sommes convaincus que le capitalisme aujourd’hui, contrairement au 19e siècle, ne peut plus jouer aucun rôle progressiste et ne vit plus que par une exploitation à outrance de l’homme et de l’environnement et parce que nous sommes convaincus aussi que seule une société dans laquelle la production est orientée en fonction des besoins de tous et non pas des profits de quelques-uns, une société socialiste donc, peut offrir une issue à l’humanité.
Pourquoi donc réunir « tous les courants qui s’opposent au néolibéralisme » ? Parce que le MAS/LSP est convaincu que la dégénérescence de la social-démocratie en un pur instrument du patronat fait que les travailleurs et leurs familles n’ont plus d’instrument politique, même déformé. La mainmise de la social-démocratie sur la direction de la FGTB et celle de la démocratie-chrétienne sur la direction de la CSC font que l’action – quand elle est encore possible – est extrêmement inefficace, mène à la passivité et à la démoralisation et donc à un recul de la conscience collective des travailleurs. Il suffit de regarder la façon dont la lutte contre le Pacte des générations a été freinée et comment, parallèlement, l’extrême-droite monte dans les sondages.
Tout ce qui peut faire remonter cette conscience constitue un pas en avant important. L’existence d’un instrument politique dans lequel les travailleurs puissent se reconnaître, avec lequel ils puissent tester et clarifier des idées dans la pratique et qui puisse leur donner en même temps un prolongement politique pour leurs luttes sur leur lieu de travail serait un pas en avant de géant. C’est cet instrument que le MAS/LSP, avec beaucoup de travailleurs, veut construire.
Quelle unité ?
C’est aussi ce qu’«Une Autre Politique » (UAP) autour de Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne essaie de réaliser : la création d’un nouveau parti politique qui rassemble tous les courants qui sont prêts à s’engager dans la lutte contre la politique néolibérale. Leur position est la suivante : chaque courant qui y est prêt est le bienvenu et peut garder sa propre identité ! Ils approchent la diversité non comme une menace mais comme un enrichissement. Ils veulent marcher ensemble et en même temps ouvrir le débat. Plus que ça : ils ne veulent pas bétonner le programme de ce futur parti mais laisser l’élaboration de ce programme aux travailleurs qui rejoignent le parti. En bref : ils ne veulent pas d’ultimatums, pas de programme mâché et imposé par le haut, pas de limitations à la liberté de discussion, mais un parti qui dès le début est structuré démocratiquement et dans lequel les travailleurs eux-mêmes élaborent un programme.
Le MAS/LSP approuve à 100% cette orientation et respecte le fait que ces trois personnes sont toujours prêtes, à leur âge, à mettre en jeu leur autorité et leur réputation au service du mouvement ouvrier. Bien sûr, le MAS/LSP ne cachera pas son programme au sein de ce parti et nous ferons nos propres propositions socialistes révolutionnaires. Sans doute aurons-nous des divergences d’opinion avec Jef, Lode et Georges sur beaucoup de questions mais, tout comme eux, nous voulons entrer dans le débat au lieu de le paralyser. Pour le MAS/LSP, le défi n’est pas le MAS/LSP ou un nouveau parti des travailleurs (NPT), mais le MAS/LSP et un nouveau parti des travailleurs. Donc, non, le MAS/LSP n’abandonne pas le moins du monde l’idée d’un NPT, ni de l’unité de la gauche, ne se replie pas sur lui-même et est certainement prêt à coopérer même si nous ne contrôlons pas cette coopération, comme tous les participants sérieux à Une Autre Politique sont prêts à en témoigner.
Une Autre Gauche est malheureusement presque le contraire d’UAP. Un programme élaboré par les travailleurs et leurs familles y est qualifié de « populiste ». l’idée mise en avant est celle d’un programme pré-mâché et « anti-capitaliste » qui est imposé à toute personne qui veut être impliquée dans UAG : « rejoins, et tais-toi ! ».
Le MAS/LSP n’a pas de problèmes avec les intellectuels, tant qu’ils sont prêts à mettre leur intelligence au service du mouvement ouvrier et tant qu’ils sont prêts à parler dans une langue compréhensible de tous. Mais, dans UAG, on appelle une langue compréhensible une « discussion de café». On préfère parler par énigmes à consonances intellectuelles sans cohérence. Et ceux qui plaident le plus pour des « ultimatums anticapitalistes » sont justement ceux qui vont prochainement se présenter à nouveau aux élections communales sur des listes de Groen ou d’Ecolo ou qui travaillent pour un parti européen dont plusieurs membres participent à l ‘application de mesures néolibérales.
Le MAS/LSP a déjà mis plusieurs fois cette contradiction en lumière. Beaucoup de travailleurs qui ne croient pas qu’on puisse sortir du cadre du capitalisme ne vont pas se reconnaître dans le terme « anticapitaliste » tout en refusant résolument de soutenir des partis comme Ecolo ou Groen !, qui jusqu’ici ont appliqué des politiques néolibérales et qui vont sans aucun doute vouloir répéter cela à l’avenir. De l’autre côté, des « anticapitalistes » d’UAG se mettront sans aucun scrupule sur des listes d’Ecolo ou de Groen ! Que feront-ils alors, au cas où ils auraient des élus si demain Tobback offre à Groen ! ou Van Cauwenberghe à Ecolo quelques postes d’échevins tout en annonçant en même temps ne plus pouvoir respecter les conventions collectives du personnel communal ? Vont-ils dire qu’ils n’étaient pas avertis ?
La division et le nationalisme
UAP veut lutter contre la division parmi les travailleurs, créée et stimulée par le patronat et les politiciens. De là, la volonté de rassembler tous ceux qui veulent lutter contre la politique néolibérale, indépendamment du fait d’être athée, chrétien ou musulman, belge ou immigré, avec ou sans papiers, flamand, wallon ou bruxellois. Cela ne signifie pas du tout que UAP est insensible aux diverses spécificités et frustrations, pertinentes ou injustifiées. UAP veut mener des actions anticapitalistes, mais sans faire de l’anticapitalisme une condition. UAP veut attirer des gens de la CSC en leur garantissant le droit de maintenir leur propre identité, UAP veut lutter contre les contradictions communautaires en mettant sur pied une formation nationale, même si cela signifie perdre du temps en traductions, etc.
UAG, par contre, a cependant déjà décidé que seuls les « anticapitalistes » sont les bienvenus et on peut y entendre que des Flamands à Bruxelles qui ne parlent pas le français sont des « imbéciles », qu’une langue compréhensible est équivalente à « des discussions de café », que la « gauche flamande » est « populiste sous la pression de l’extrême-droite », et même qu’il est normal que le LSP, comme organisation flamande et donc « catholique », soit « antisémite »,… On pourrait répondre qu’il s’agit de déclarations d’individus et pas d’UAG en elle-même. Mais ce sont toutefois des déclarations provenant de dirigeants auto-proclamés ou de personnes qui pouvaient compter sur leur approbation tacite. Se taire quand il faut parler est parfois plus audible que des cris.
UAG veut que les francophones forment un « front » pour « ne pas être pris au dépourvu par les Flamands ». Les francophones qui ne sont pas d’accord ne peuvent simplement pas parler car « ils ne font que répéter ce que d’autres ont dit avant eux ». Le nationalisme bourgeois imprègne les murs d’UAG. Que penser de la position suivante entendue à la dernière AG : « un parti national n’a plus de sens en Belgique, on pourrait tout aussi bien proposer un parti européen » ? Des « dirigeants » d’UAG plaident pour « une structure confédérale », c’est-à-dire deux formations différentes avec une sorte de déclaration de solidarité (SP.a et PS peuvent encore apprendre quelque chose). A Bruxelles, « UAG-national » veut une initiative francophone aux côtés d’une initiative néerlandophone. Qu’une large majorité à Bruxelles ne soit pas d’accord, on s’en fiche.
Des « recommandations » antidémocratiques
Le MAS/LSP aurait pu mettre tout ça de côté si UAG, à quelques exceptions près, représentait plus qu’une petite poignée de membres de la gauche radicale, des ex-membres de ces organisations qui se déclarent aujourd’hui « indépendants » et des individualistes éperdus qui veulent en réalité une nouvelle organisation de la petite gauche, dans laquelle ils seraient à la direction avec une base qui se tait et écoute.
A la dernière Assemblée Générale d’UAG, quelques « recommandations » ont été votées: les organisations politiques soutenant UAG doivent parler dès maintenant par l’intermédiaire d’un porte-parole, ne peuvent pas avoir ensemble une majorité dans n’importe quel organe et doivent remettre leurs propositions au secrétariat avant les assemblées. Ce ne serait pas difficile à accepter si le nombre de membres des organisations concernées se laissait compter sur les doigts des deux mains. Mais, pour le MAS/LSP qui a une implantation réelle et qui est capable d’organiser des luttes et pas seulement de se limiter à des commentaires, c’est inacceptable et franchement honteux. N’importe quel « indépendant » – vrai ou supposé – aurait ainsi autant de poids que tous les membres de nos districts de Bruxelles, Hainaut et Liège réunis. Pour justifier cette mesure antidémocratique, il est fait référence dans UAG au Bloc de Gauche au Portugal. Là, quelques dirigeants de trois organisations de la petite gauche, désespérés parce que leurs organisations rétrécissaient depuis des années déjà, ont préparé (sans que leur base en soit informée pendant un premier temps, selon Miguel Portas) un projet de fusion avec des recommandations comparables, mais bien plus démocratiques.
A une réunion publique à Liège, quelques participants d’UAG ont voulu qu’un parlementaire européen du Bloc de Gauche mette cela en avant comme méthode à suivre. Le parlementaire en question ne s’est pas laisser abuser et a montré les caractéristiques spécifiques et la réalité particulière du Portugal. « Le Bloc de Gauche est une expérience intéressante pour apprendre, pas pour la copier », a-t-il dit, une remarque qui n’a été retrouvée dans aucun rapport des discussions qui ont suivi cette soirée…
On peut dire que les mesures votées à la dernière AG ne sont que des « recommandations ». Mais combien de temps faudra-t-il avant que ces recommandations deviennent loi ? Dans UAG, c’est en fait une méthode familière. Un tract à l’occasion du 1er mai, élaboré en commun par 30 personnes d’UAG et d’UAP, est sèchement réécrit par quelques « initiateurs » d’UAG » (qui revendiquent apparemment des droits de propriété intellectuelle sur l’initiative). Une réunion d’UAG-Bruxelles, où une majorité plaide pour rassembler UAP et UAG à Bruxelles, est quittée par une minorité qui déclare la réunion illégitime. Ce qui est décidé un jour prend une toute autre signification le lendemain. Des rapports de réunion se lisent comme des énigmes, notamment parce que les positions défendues par les intervenants n’y sont pas reprises. Quand la Sainte-Alliance qui « dirige » UAG a une majorité, on passe au vote ; quand elle est en minorité, elle quitte la salle. Sur le site web www.uneautregauche.be on a pu lire des bordées d’injures et on peut y dire n’importe quoi. UAG a fonctionné avec une succession de manoeuvres bureaucratiques où même les sommets syndicaux pourraient prendre de la graine.
Quelques uns, au sein du secrétariat et du Parti Humaniste entre autres, nous disent : « Mobilisons systématiquement pour les mettre en minorité ». Numériquement, pour le MAS/LSP, cela n’est aucunement un problème, mais nous faut-il descendre à ce niveau pour pouvoir faire de la politique au sein d’UAG ? Cela, nous le refusons. Les jeux de pouvoir bureaucratiques ne sont pas le terrain favori du MAS/LSP. Notre force est dans le mouvement réel et c’est sur cela que nous voulons nous concentrer. Certes, il faut parfois accepter des manoeuvres bureaucratiques parce que c’est la seule façon d’entrer en contact avec la base. C’est par exemple le cas dans pas mal de centrales syndicales, c’était aussi le cas dans les années ’80 quand nous travaillions encore dans le SP. C’est avec cette idée en tête que nous n’avons pas déjà quitté UAG le 1er mai. Maintenant, après les faits, nous pensons que c’était une erreur : dès la première manœuvre, nous aurions pu déceler qu’UAG allait rester une initiative morte-née.
Nous sommes partis de l’idée que nous pouvions accepter les manoeuvres bureaucratiques parce qu’un parti national plus large allait être créé le 21 octobre. Cela aussi était une erreur. UAG essaie de se présenter comme le seul partenaire francophone d’UAP et, de cette façon, former une minorité de blocage pour imposer à UAP sa propre approche politique et probablement boycotter une formation nationale. Le MAS/LSP est numériquement plus fort que le reste d’UAG mis ensemble. A notre propre initiative, nous pouvons mobiliser un bon nombre de francophones pour la conférence du 21 octobre et nous pouvons y assurer que UAP ne se fasse pas prendre en otage par UAG. Si, au contraire, nous restons dans UAG, nous risquons d’être englués dans d’incessants combats qui n’ont ni intérêt ni lien réel avec les questions qui se posent vraiment aux travailleurs et qui ne sont utiles ni pour nous, ni pour UAP. La seule réponse correcte à des jeux de pouvoir au sein d’UAG est une mobilisation francophone forte pour la conférence du 21octobre.
Le MAS/LSP veut s’engager dans la construction d’une formation plus large et anti-néolibérale, une formation des travailleurs, pour les travailleurs. Pour ce but, nous sommes en faveur de l’unité. UAP est un moyen approprié pour atteindre des couches larges de jeunes et de travailleurs. UAG ne l’est malheureusement pas à cause de sa composition et surtout de son programme erroné et de ses méthodes antidémocratiques.
Mais nous restons plus que jamais prêts à travailler en commun avec ceux qui – dans et en dehors d’UAG – veulent construire une nouvelle formation de gauche d’une façon ouverte et honnête, ceux qui, en d’autres mots, se sentent plus proches du modèle d’UAP que du monstre d’UAG, et qui veulent éventuellement tester cette coopération dans les élections communales.
Autres documents:
> Remarques du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) sur le PV de l’Assemblée générale du 6 mai
> Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG. 8 juin 2006
> En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek. Jean Peltier, 20 mai 2006