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  • VIOME: une entreprise grecque gérée par les travailleurs depuis 2012

    VIOME01Avant-hier, une conférence a eu lieu à Bruxelles concernant l’entreprise VIOME, société grecque dont le personnel a pris le contrôle en 2012. La production a été adaptée pour obtenir des produits de nettoyage biologiques. Aujourd’hui, l’entreprise vend et exporte des biens malgré la pression juridique. Les décisions sont collectivement prises par les salariés. Suite à cette conférence, une motion de solidarité a été distribuée. Le PSL soutien cette proposition, et l’a traduite pour la publier. Voici ci-dessous un premier rapport de la conférence d’hier et ensuite la motion de solidarité avec les travailleurs de VIOLE.

    La conférence, rapport d’Alex (Bruxelles)

    VIOME02Ce jeudi soir a eu lieu un meeting organisé par Bruxelles Laïque, Initiative de solidarité avec la Grèce qui résiste, SAWX-B, Attac Bxl 1, MOC, JOC et le CADTM au sujet de l’entreprise VIOME, entreprise grecque occupée et gérée par les travailleurs eux-mêmes.

    En 2011, une assemblée générale du personnel a eu lieu pour décider de reprendre l’entreprise en main alors que les travailleurs n’avaient pas reçu de salaire en un an. Depuis lors, les travailleurs ont essayé différente manière de mener leur combat. Depuis lors, la société est dirigée de façon démocratique, avec participation des employés et donc amélioration du processus de production. Cette occupation n’a pas eu le soutien des sommets syndicaux ou des politiciens, mais le soutien parmi la population grecque fut massif.

    La discussion avec la salle a notamment abordé les leçons à tirer du naufrage du mouvement coopératif en Belgique, qui a également montré que l’absence d’un facteur politique révolutionnaire suffisamment fort dans les mouvements d’occupation d’entreprise (comme en Espagne en 36 et en France en 68 ) laisse l’espace à la restauration des forces du capitalisme.

    Motion de soutien à la lutte des travailleurs de VIOME

    Comme vous le savez, depuis maintenant quatre ans,nous nous battons pour notre vie et pour la dignité. Nous, travailleurs, avons choisi de créer des alliances sociales. Nous avons rejeté les propositions faites par diverses organisations politiques d’avoir une relation “exclusive” avec notre lutte et la diriger selon des critères partisans étroits. Néanmoins, nous avons toujours accepté toutes les invitations à parler et à communiquer.

    Lorsque de grandes parties de la société ont décidé de se tenir à nos côtés et de nous soutenir avec les moyens dont ils disposaient, un vaste réseau de solidarité a été créé. Par conséquent, nous avons réussi à construire des relations de confiance, à travers des assemblées communes où la communauté au sens large a pu participer et où, ensemble, nous avons pris des décisions sur le parcours politique de la lutte, ainsi que sur de nombreuses autres questions.

    De nombreuses organisations politiques ont marqué leur accord avec le cadre politique que nous, ensemble avec la communauté, avions fixé. A ce jour, ils soutiennent notre effort pour faire fonctionner l’usine avec le contrôle ouvrier de la production et l’autogestion par l’assemblée des travailleurs.

    Parmi les forces politiques qui ont soutenu notre lutte se trouvait SYRIZA, par le biais de déclarations et d’engagements pour une solution immédiate à la question du fonctionnement de l’usine, notamment du premier ministre actuel lui-même.

    Bien sûr, après que SYRIZA soit arrivé au pouvoir, les déclarations et les engagements sont devenus de plus en plus vagues. La détermination démontrée dans l’opposition a été remplacée par la timidité et des propositions pour des compromis dans un cadre différent de ce que nous avions convenu au préalable.

    Leur grande “réalisation” après huit mois au sein du gouvernement est d’abandonner la lutte de VIOME aux machinations du système judiciaire. Le même système judiciaire qui, malgré avoir condamné l’ancienne propriétaire de VIOME Christina Philippou à des dizaines de mois de prison, lui permet de marcher libre, soi-disant pour faire du service communautaire à une municipalité où elle a de fortes «connexions». À ce jour, elle ne s’est encore jamais montrée à l’endroit où elle est censée faire ses travaux communautaires.

    Ce système judiciaire permet à ceux qui ont abusé et détruit la société grecque pendant cinq ans de marcher librement, sans jamais les punir. Le “premier gouvernement de gauche” nous laisse dans les mains de ce système judiciaire.

    Le point de vue politique des juges est évident à travers les décisions qu’ils ont prises jusqu’à ce moment: ils sont allés jusqu’à dire que nous n’avons pas le droit légitime de réclamer l’argent dû par nos anciens employeurs! Dans toutes nos tentatives pour réclamer notre argent, l’intervention de la propriété de Philkeram et en demandant de faire à nouveau tourner l’usine, nous avons reçu les mêmes réponses.

    Et bien sûr, ils ne prennent pas de mesures pour trouver une solution pour le fonctionnement de l’usine pour assurer que les travailleurs qui ont décidé de rester peuvent échapper au chômage.

    Selon les décisions de justice, les terrains où sont situés les locaux de VIOME seront vendus aux enchères le jeudi 26 novembre 2015,pendant trois jeudis consécutifs. Si aucun acheteur n’est intéressé, le processus se poursuivra jusqu’à ce qu’à trouver un vendeur et nous expulser de l’usine.

    Ce terrain se compose de quatorze parcelles séparées, dont certaines ont été directement ou indirectement données par le gouvernement grec à l’ancienne propriétaire Phillipou en reconnaissance de la «contribution sociale» de la création d’emplois. Maintenant, ils veulent satisfaire les créanciers de la société mère de VIOME Philkeram: l’Inland Revenue Office, le service des assurances sociales, des anciens travailleurs de Philkeram, les banques et les fournisseurs.

    Les locaux de VIOME représentent environ 1/7 de la superficie totale, et la zone dans laquelle cela se trouve pourrait facilement être séparée du reste de l’immobilier de Philkeram. Mais les employés de VIOME ne sont jamais mentionnés dans les procédures de faillite, bien que VIOME était une filiale de Philkeram conduite à la destruction par la faillite de la société mère. VIOME est complètement négligée, bien que la mauvaise gestion de la famille Phillipou, qui a transféré des fonds de VIOME pour leur gain personnel, était en grande partie responsable de la faillite. Ceci est un fait avéré, car une étude des consultants Deloit a conclu à la capacité de fonctionnement normal des deux sociétés.

    Le système judiciaire est une fois de plus du côté des forces du capital et prend des décisions contre les travailleurs qui font valoir leur droit de travailler. Et bien sûr, l’Etat ne relève pas le défi de trouver des solutions.

    Pour cette raison, nous, travailleurs de VIOME, vous invitons tous, vous qui avez été à nos côtés pendant tout ce temps, à être présents le jeudi 26 novembre à la vente aux enchères afin de balayer leur plan visant à nous expulser de l’usine de VIOME. Un espace que nous avons, depuis deux ans, réussi à transformer en un lieu de travail et un lieu de liberté.

    Nous vous invitons à vous tenir à nos côtés et à soutenir tous les efforts des travailleurs pour rendre les forces de production autonomes de la classe capitaliste, une classe qui a délocalisé toute la production à l’étranger.

    Nous vous invitons à soutenir l’usine, puisque nous, travailleurs, avons déclaré que nous ne partons pas, que nos vies sont maintenant liées à cette usine.

    Nous vous invitons à être à nos côtés pour affirmer tous ensemble qu’il existe une solution au-delà des conseils des «experts»: cette fois-ci, la solution se trouve avec ceux qui sont directement impliqués dans la lutte.

    En solidarité,

    L’assemblée générale des travailleurs de VIOME

  • Nouvelles formations de gauche, réformisme ou rupture ?

    podemos_syrizaContrairement à la tendance d’il y a quelques mois, la trajectoire ascendante de la nouvelle formation Podemos est aujourd’hui freinée. A l’occasion des dernières élections régionales espagnoles, en mai dernier, Podemos avait obtenu une digne mais insuffisante troisième position. Depuis lors, la formation violette laisse entrouverte la possibilité de conclure des pactes avec des partis traditionnels. L’ambiguïté de Podemos par rapport à la notion de classe devient maintenant décisive à l’heure de choisir entre rupture ou acceptation d’une austérité ‘‘light’’. L’une des questions clés, en vue des élections générales de la fin de l’année en Espagne, est la formation de coalitions post-électorales et en particulier d’une possible entente entre le PSOE (la social-démocratie) et Podemos.

    Par Marisa (Bruxelles), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Le PSOE s’est engagé sur la voie du néolibéralisme et a appliqué l’austérité au travers de coupes budgétaires et de réductions salariales. La social-démocratie européenne a tout à fait suivi le discours de la droite durant tout le processus de ‘‘négociations’’ en Grèce. En général, les partis sociaux-démocrates ont été incapables de fournir des réformes progressistes et se sont ouvertement positionnés dans le camp des capitalistes et des contre-réformes. Malheureusement, Syriza a fini par trahir les intérêts des travailleurs de la même façon que le parti social-démocrate grec Pasok.

    Cela a un impact pour la lutte contre l’austérité dans d’autres pays, comme le Portugal, l’Irlande, l’Italie ou l’Espagne. Les dirigeants de Podemos, après avoir tourné à droite, ont déclaré qu’ils auraient soutenu l’accord en Grèce ! Ils ajoutent que l’Espagne serait dans une meilleure position pour ‘‘négocier’’ avec les institutions européennes. Comme si la troïka n’était pas disposée à utiliser n’importe quelle méthode pendant les ‘‘négociations’’ pour écraser et discréditer tout gouvernement qui remet en question leur diktat !

    Si une chose est devenue claire après la crise grecque, c’est que les nouvelles formations de travailleurs ont besoin d’un programme qui vise à aller jusqu’au bout dans la lutte contre l’austérité. La victoire de Corbyn lors de l’élection pour la présidence du Parti travailliste en Grande-Bretagne est aussi importante que l’émergence de Podemos en Espagne. Mais le plus intéressant, c’est que Corbyn s’est présenté avec un programme encore plus radical que celui de Podemos et avec une orientation claire envers la classe des travailleurs, ce qui montre que la recherche d’une alternative à l’austérité se poursuit.

    Il est impossible de mettre en œuvre un programme de réformes sans remettre en cause la base économique du système capitaliste actuel. Une restructuration de la dette n’est pas suffisante et, en plus, elle est souvent utilisée pour rendre la dette plus soutenable et éviter de défaut de paiement nocif pour les créanciers. Le point de départ pour un gouvernement de gauche est un programme qui exprime le vote anti-austérité avec des mesures socialistes telles que le refus du paiement de la dette, la nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs des secteurs-clés de l’économie et des investissements publics massifs pour répondre aux nécessités sociales.

    C’est seulement sur base d’une nationalisation du système bancaire sous contrôle populaire qu’il serait possible de se débarrasser des spéculateurs qui retiennent la classe ouvrière en otage. Dans un secteur bancaire nationalisé, le fardeau des prêts hypothécaires pourrait être remplacé par des loyers abordables, les petites entreprises pourraient obtenir des prêts bon marché, et des travaux publics tels qu’un programme de construction de logements massif pourraient être financés à moindre coût. Il est clair qu’aucun parti pro-austérité n’accepterait de telles mesures de rupture et, par conséquent, un pacte anti-austérité dans une coalition avec ces partis n’est ni ‘‘réaliste’’ ni ‘‘stable’’, c’est impossible.

    Pour clarifier cette question, il est important de se rappeler de ce qui est arrivé lors des élections en Andalousie, où Izquierda Unida (Gauche Unie) a obtenu le pire résultat de son histoire. Personne n’ignore que IU a été punie pour sa participation à un gouvernement de coalition avec le PSOE, un gouvernement qui a également appliqué l’austérité mais à un rythme plus lent. Cela a été perçu par le public comme une erreur et la création d’une nouvelle coalition de Podemos ou d’autres formations alternatives avec des partis pro-austérité serait à nouveau perçue comme une erreur. La nécessité d’une large confluence de gauche avec un programme anti-austérité pour les élections générales du 20 décembre en Espagne – avec Podemos, IU et les mouvements sociaux – est plus qu’évidente.


     

    Grèce : Abstention record aux élections du 20 septembre

    Tsipras et la direction de Syriza ont transformé le ‘‘non’’ au mémorandum en un ‘‘oui’’. Au lieu de s’appuyer sur le mandat populaire qui lui était donné par les 61 % des voix contre l’austérité, Syriza est devenu rien de moins que le parti qui appliquera le nouveau mémorandum austéritaire.

    Nous ne pouvons pas analyser les résultats du 20 septembre sans commencer d’abord par faire remarquer le taux d’abstention record de 43,4 %. Si nous y ajoutons les 2,42 % des votes nuls ou blancs, cela signifie que près d’un électeur sur deux n’a pas participé aux élections. La frustration qui existe dans la population et dans de grandes parties de la gauche est énorme. Le résultat est un parlement avec 6 partis pro-mémorandum, un parti nazi et le KKE (Parti communiste grec) comme seule expression de la gauche.

    Les deux partis ayant reçu le plus de votes, Syriza et Nouvelle Démocratie (droite), ont obtenu ensemble 3,45 millions de voix. En comparaison avec le résultat des élections de janvier, Syriza a perdu 320.074 voix et ND 192.489. En 2004, l’ancien système des deux partis, le PASOK (social-démocratie) et la ND, obtenait 6,36 millions de voix ensemble. Le ‘‘nouveau’’ bipartisme a moins d’impact et est plus instable que l’ancien. Cela affectera la coalition de Syriza / ANEL (droite nationaliste) qui sera rapidement testée lorsque le poids du mémorandum provoquera les premières réactions politiques et sociales.

    Aube Dorée reste, pour la troisième fois consécutive, la troisième force électorale du pays, mais la formation d’extrême droite a perdu 10.000 voix en chiffres absolus, malgré que le procès lié à l’assassinat du militant antifasciste Pablos Fyssas a déjà commencé. Le KKE a perdu 38.000 voix et Unité Populaire (scission de l’aile gauche de Syriza) n’est parvenue à décrocher aucun siège. Unité Populaire n’a pas été en mesure de présenter une alternative cohérente, ni un processus démocratique ouvert et connecté aux forces présentes dans la société. Le mauvais résultat électoral de la gauche anti-austérité ne peut être que la base pour un nouveau commencement, en tenant compte des erreurs de la gauche réformiste.

    Catalogne : La justice sociale et le droit d’autodétermination sont inséparables

    La victoire des listes de confluence de gauche dans des grandes villes comme Madrid et Barcelone a représenté un grand pas en avant. Les nouveaux élus ont déjà mis en place des mesures pour arrêter des expulsions, un audit de la dette municipale et la création d’un réseau des villes refuge face à la crise migratoire. Cependant, les contraintes auxquelles ces coalitions sont confrontées commencent également à devenir palpables.

    Une nouvelle occasion se présente pour utiliser la force accumulée par les luttes et les mobilisations de ces dernières années. À l’heure d’écrire cet article, les élections catalanes du 27 septembre sont imminentes et la question nationale jouera un rôle très important dans celles-ci. Mais polariser la question autour du ‘‘oui’’ ou ‘‘non’’ à l’indépendance favorise uniquement les secteurs plus réactionnaires. Quel que soit le résultat final par rapport à l’indépendance, le nouveau gouvernement devra choisir entre appliquer plus d’austérité ou s’y opposer.

    En outre, les questions sociale et nationale sont intrinsèquement liées. Il ne peut pas y avoir une véritable justice sociale si ce n’est pas possible d’exercer le droit d’autodétermination, et il ne peut pas y avoir une vraie indépendance si celle-ci n’est pas accompagnée de justice sociale. Toute collaboration avec des organisations bourgeoises sur un de ces sujets est une lourde charge pour les intérêts démocratiques et sociaux de la population.

    Idéalement, il ne faudrait qu’une seule liste de gauche et de rupture, mais en pratique deux listes essayeront de jouer ce rôle : la CUP (gauche indépendantiste et anticapitaliste) et Catalunya Sí que es Pot (confluence de gauche anti-austérité). Mais voter n’est pas suffisant. Il est nécessaire que des nouvelles couches de travailleurs et de jeunes participent à leurs campagnes et rentrent en masse dans l’activité politique. La lutte contre l’austérité et pour la défense des droits démocratiques des travailleurs ne sera pas possible sans une étroite collaboration entre la gauche catalane, espagnole, européenne et internationale.

  • [VIDEO] Peter Taaffe au sujet de la crise politique en Europe, de Syriza à Corbyn

    Lors d'un camp d'été régional du Socialist Party, Peter Taaffe a parlé de la situation politique en Europe avec un accent particulier sur la Grèce et sur la percée de Jeremy Corbyn dans sa campagne pour la direction du parti travailliste en Grande-Bretagne.

  • [INTERVIEW] Grèce : Que défend “l'Unité Populaire”?

    [INTERVIEW] Grèce : Que défend “l'Unité Populaire”?

    Une nouvelle force de gauche lancée à la suite de la trahison de Tsipras

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    Andros Payiatsos

    Interview d’Andros Payiatsos, (Xekinima, section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière), par Lucy Redler, (SAV, section allemande du Comité pour une Internationale Ouvrière).

    En complément d’information, nous vous invitons également à lire : “Grèce : La classe des travailleurs ne va pas arrêter de lutter”

    Après que 43 députés de SYRIZA (sur 149) aient refusé de soutenir le troisième mémorandum (un nouvel ensemble de mesures d’austérité) à la mi-août, Alexis Tsipras a démissionné de son poste de premier ministre. Son idée était de renforcer son soutien avec de nouvelles élections. De nombreux Grecs soutiennent encore le gouvernement, les nouvelles mesures antisociales incluses dans le mémorandum ne devant faire ressentir leurs effets qu’à l’automne. Directement après cette annonce, 25 députés, membres de la «Plate-forme de gauche» du parti pour la plupart, ont rompu avec SYRIZA pour former «l’Unité Populaire» (Laiki Enotita). Cette nouvelle force est soutenue par nos camarades grecs de Xekinima. L’entretien suivant donne la parole à Andros Payiatsos, secrétaire général de Xekinima.

    Que défend “Unité Populaire”?

    Unitepopulaire«l’Unité Populaire» est une réflexion de l’état actuel de la conscience de classe qui évolue rapidement en Grèce. Au cours de ces trois ou quatre dernières années, le soutien à SYRIZA a massivement augmenté : de 3-4% à 36% aux élections de janvier 2015. Après la trahison de la direction de SYRIZA le 12 juillet, une scission est apparue au sein du parti. De nombreux membres de la base du parti lui ont tourné le dos. «L’Unité Populaire» est une nouvelle formation créée à la gauche de SYRIZA.

    Son message central est le rejet de de la trahison de SYRIZA envers son programme électoral et ses principes de gauche afin de rester dans la zone euro. Cette question de la position à adopter à l’égard de la zone euro est une question centrale pour «l’Unité Populaire» et sa position est très claire: nous avons besoin d’un programme de défense des intérêts des travailleurs. Si cela doit conduire à sortir de l’euro, alors nous devons le faire sans hésiter. «l’Unité populaire» défend dont une rupture avec la zone euro. Il ne s’agit cependant pas d’une formation nationaliste ralliée autour d’un programme de «retour à la drachme».

    Le programme actuellement discuté par «l’Unité Populaire» est un programme anticapitaliste. Il appelle à l’annulation de la dette, à la nationalisation du système bancaire et à la prise sous propriété publique des secteurs-clés de l’économie. Il soulève également la question du contrôle et de la gestion de l’économie et de la société par les travailleurs et reprend l’idée d’une économie planifiée afin de développer celle-ci avec un accent particulier sur l’agriculture, les matières premières et l’industrie. Au lieu d’orienter l’économie vers les services et, surtout, le tourisme, comme ce fut le cas par le passé, «l’Unité populaire» veut se concentrer davantage sur la production de produits réels.

    Quelles organisations se trouvent parmi les fondateurs?

    «L’Unité Populaire» a à l’origine été créé par les forces regroupées autour de la «Plate-forme de gauche» (de SYRIZA); de quatre autres forces issues de «l’Initiative des 1000» dont Xekinima, de deux groupes originaires du KKE (le Parti communiste grec), de la «Gauche Socialiste – DIKKI» et de trois groupes issus d’Antarysa bien que ne représentant actuellement pas une majorité au sein d’Antarsya.

    Selon l’état actuel des discussions, il ressort déjà nettement que son programme sera beaucoup plus progressiste et plus clair que les programmes précédents de SYRIZA. Il n’y a pas d’ambigüité ou d’éléments sujets à des interprétations différentes, contrairement aux programmes adoptés par SYRIZA dans le passé qui essayaient de trouver un compromis entre les ailes droite et gauche du parti pour un résultat devant satisfaire «tous les goûts ».

    Il est également clair que les revendications développées dans ce programme ne pourront pas être satisfaites au sein de la zone euro. Le retour à une monnaie nationale ne constitue pas une fin en soi, mais est considéré comme un moyen nécessaire pour sortir l’économie de la crise et la mettre ainsi sur le chemin de la croissance tout en l’orientant vers les intérêts de la classe des travailleurs.

    Quel est le potentiel de «l’Unité Populaire» aux élections de septembre?

    Les sondages d’opinion suggèrent qu’il s’agit d’une force importante capable d’atteindre les 7 à 8%. Il n’y a cependant aucune garantie que cela soit le cas, mais cela reflète approximativement son potentiel actuel, cela pourrait même être un pourcentage plus élevé. Ce soutien fait écho à celui de SYRIZA, qui a baissé de façon similaire. Il est également important de noter que beaucoup de gens n’iront pas voter. Il est probable que les abstentionnistes constituent le plus grand «parti», en raison de la démoralisation massive qui a pris place.

    “L’Unité Populaire” endommage-t-elle les perspectives électorales d’Aube Dorée ?

    Je pense que oui. Il est très important que «l’Unité Populaire» se soit développé pour prendre part aux élections. Si cela ne s’était pas produit, Aube Dorée aurait certainement profité de de la trahison de SYRIZA. Nous nous attendons à ce qu’Aube Dorée augmente son soutien électoral avec cette élection, mais cette hausse aurait été beaucoup plus grande si «l’Unité Populaire » n’avait pas été lancé.

    Il y aura-t-il des sections locales de «l’Unité Populaire»?

    Pour le moment, il n’y a pas de sections locales. «Unité populaire» est une alliance de différentes organisations sans section, ni adhésion individuelle, ni structures propres. Ceci est partiellement dû au fait qu’il s’agit d’une très jeune formation. Xekinima défend la création de sections locales et le lancement d’un appel ouvert aux travailleurs et aux jeunes pour rejoindre l’initiative sur base d’adhésions individuelles, afin que le plus de personnes possible puissent y participer. Inutile de dire que la construction d’un régime interne et de structures démocratiques est cruciale pour l’avenir de «l’Unité Populaire».

    Xekinima participe à cette formation, mais aussi à «l’initiative du 17 juillet». Pourquoi ?

    C’est vrai. «L’initiative du 17 juillet» a vu le jour le mois dernier, avant la fondation de «l’Unité Populaire» et s’est développée comme un appel à la création d’une nouvelle force de gauche. Sur base de cet appel et d’un programme très radical, «l’initiative du 17 juillet» a attiré un certain nombre de forces différentes. Un mois plus tard environ, «l’Unité Populaire» a été constituée, mais la plupart des forces impliquées dans «l’initiative du 17 juillet» ne sont pas prêtes à rejoindre. Elles proviennent d’horizons politiques différents, sont prêtes à électoralement soutenir «l’Unité Populaire», mais pas à rejoindre.

    Actuellement, SYRIZA connait des démissions en masse, mais tous ces gens ne rejoignent pas «l’Unité Populaire». Le noyau de «l’Unité Populaire» se compose de la Plate-forme de gauche de SYRIZA, qui puise ses origines dans le Parti communiste. La gauche en Grèce est large, et tout le monde ne s’identifie pas à ce courant de la gauche grecque, qui n’a pas une forte tradition de démocratie interne ou d’implication dans les mouvements sociaux.

    Deux autres facteurs expliquent pourquoi certains de ceux qui quittent SYRIZA hésitent à rejoindre «l’Unité Populaire». Il y a tout d’abord une démoralisation massive et une perte générale de confiance envers les formations politiques à la suite de la trahison de Tsipras. Ensuite, certains des principaux membres de «l’Unité Populaire» étaient ministres dans le gouvernement SYRIZA jusqu’à la création de «l’Unité Populaire» et cela suscite des doutes dans l’esprit de certains militants.

    Xekinima participe à «l’Unité Populaire» et fait des suggestions sur la manière dont ce qui jusqu’à présent n’a été qu’une alliance de différentes organisations peut être structuré de manière démocratique, sans être dominé par un groupe, ainsi que sur la manière dont des discussions libres et démocratiques doivent se produire, de même que la possibilité de rejoindre individuellement l’initiative doit être concrétisée. Ce sont d’importantes conditions pour assurer le succès de «l’Unité Populaire». La nouvelle formation doit s’orienter vers les mouvements de la classe des travailleurs afin de les soutenir et d’aider à les développer sur base de son programme. Nous allons maintenir Xekinima en tant qu’organisation révolutionnaire et œuvrer au développement d’une force révolutionnaire de masse à partir de «l’Unité Populaire».

    En Allemagne, des représentants de DIE LINKE (Parti de gauche) tels que Gysi, Riexinger et Kipping se sont rangés du côté de Tsipras. Quelle est la tâche de partis comme Die Linke à l’échelle internationale?

    Dans ces circonstances, soutenir Tsipras est une terrible erreur. Il a changé de camp. En Grèce, la classe dirigeante est soudainement tombée amoureuse de Tsipras. Les médias, sous le contrôle de la classe dirigeante (les armateurs, les banquiers et les grands capitalistes) se tiennent derrière Tsipras et attaquent «l’Unité Populaire».

    La Nouvelle Démocratie (ND), le PASOK et To Potami se disent ouverts à l’idée d’un «gouvernement d’unité nationale» avec Tsipras. En dépit de la propagande de la classe dominante et des espoirs de la direction de SYRIZA, Tsipras ne parviendra probablement pas à avoir un gouvernement majoritaire, de sorte que la possibilité de rejoindre ses ennemis d’hier dans un même gouvernement est très réelle.

    Aujourd’hui, Tsipras instaure des mesures que la Nouvelle Démocratie n’aurait pas osé introduire dans la deuxième partie de l’année 2014, comme le plus grand programme de privatisation de l’histoire du pays. Le gouvernement Tsipras a réduit la pension minimale de 490 à 360 euros par mois, ce que n’avait pas osé faire la Nouvelle Démocratie. En outre, Tsipras a accepté que la moindre loi soit préalablement approuvée par la Troïka. Cela signifie que Tsipras est lié au troisième mémorandum et n’a aucune liberté de faire quoi que ce soit qui puisse aller à l’encontre de la volonté de la Troïka.

    Enfin, Tsipras a balayé de la manière la plus cynique et brutale qui soit chaque aspect de respect de la démocratie tant vis-à-vis de la société dans son ensemble (en ignorant le magnifique et historique «Non» du référendum du 5 juillet) qu’envers son propre parti, en signant le troisième mémorandum et en appelant à des élections anticipées sans laisser le parti avoir le moindre mot à dire. Ni le Comité central, ni le Secrétariat politique du parti n’ont jamais été autorisés à exprimer une opinion tandis que la décision adoptée par le Comité Central CC d’appeler à un congrès d’urgence du parti dans le courant du mois de septembre a simplement été jetée à la poubelle par Tsipras.

    Certains font écho aux arguments du groupe autour de Tsipras et utilisent les chiffres de l’excédent budgétaire primaire pour justifier le mémorandum. C’est également une déception parce que les excédents primaires pour les deux prochaines années seront plus bas (en raison de la pagaille dans laquelle l’économie est à l’heure actuelle) mais, immédiatement après, ils vont augmenter à 3,5% – environ le même chiffre que ce que la Nouvelle Démocratie avait accepté avec le deuxième mémorandum en 2012. Ces arguments veulent nous faire oublier que la dette nationale, après les «réalisations» de Tsipras, va augmenter de 86 milliards d’euros (soit environ 47%) en plus de la dette existante de 180% du PIB.

    Malgré tout cela, les masses grecques continueront de se battre. Mais elles ne peuvent pas mener ce combat toutes seules. Elles ont besoin du soutien des travailleurs en Europe et à l’échelle internationale. Les expériences de la Grèce, contiennent d’autre part de précieuses leçons pour la gauche internationale, en particulier en ce qui concerne la question du genre de programme nécessaire pour sortir un pays de la crise. Seul un programme socialiste peut sauver les gens en Grèce, en Europe et dans l’ensemble de la planète de la barbarie du système capitaliste.

    Glossaire:

    • Antarsya: Coopération anticapitaliste de gauche pour le renversement, alliance de gauche radicale à l’extérieur de SYRIZA
    • Dikki: Gauche Socialiste, une scission du Pasok de 1995 qui participle actuellement à «Unité Populaire».
    • «L’initiative des 1000” : Initiative fondée en novembre 2012 par 1200 signataires en faveur de l’unité de la gauche grecque et d’un gouvernement de gauche sur base d’une rupture anticapitaliste.
    • Initiative du 17 juillet : Cette initiative est née d’une rencontre à Athènes quelques jours après que Tsipras ait accepté le troisième mémorandum, pour lancer un appel visant à la construction d’une nouvelle force de gauche. Xekinima participe à cette initiative. Entre 250 et 300 personnes ont participé à la rencontre initiale.
    • KKE: Parti communiste grec, organisation stalinienne et fortement sectaire.
    • ND: Nouvelle Démocratie, parti bourgeois conservateur qui a dirigé le précédent gouvernement avant la victoire de SYRIZA aux élections de janvier dernier, en coalition avec le Pasok
    • Pasok: Parti social-démocrate grec, fondé en 1974. Il a constitué son premier gouvernement en 1981 après avoir recueilli 48% des voix. En dépit de son programme “de gauche”, il a oeuvré au sein du capitalisme et est maintenant un parti bourgeois qui a massivement perdu son soutien électoral, jusqu’à obtenir moins de 5% aux élections de janvier 2015. Le Pasok a été au gouvernement avec la Nouvelle Démocratie et a soutenu l’austérité.
    • To Potami: “La rivière”, parti bourgeois libéral fondé en 2014.
  • Grèce : La classe des travailleurs ne va pas arrêter de lutter

    Andros Payiatsos: ‘‘Après la capitulation de SYRIZA, il faut faire les premiers pas vers la construction d’une alternative de gauche face à l’austérité et au capitalisme.’’

    andros2Pour Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), dont est membre le PSL), en signant le dernier ‘‘mémorandum’’ avec la Troika, Alexis Tsipras a ‘‘traversé le Rubicon’’. Xekinima a dès lors soutenu l’appel à une ‘‘nouvelle gauche de masse’’ en Grèce, en étant la première organisation de gauche à défendre cette approche. Lucy Redler de Sozialistische Alternative (section allemande du CIO) a réalisé une interview d’Andros Payiatsos, de Xekinima, à ce sujet avant l’annonce de la scission de gauche de SYRIZA. 

    L’ancien ministre de l’Énergie démissionnaire du gouvernement Tsipras, Panayótis Lafazánis, de la Plateforme de Gauche de Syriza, est ainsi à l’initiative de la constitution de l’Unité Populaire (LAE) La nouvelle formation dispose de 25 parlementaires et constitue donc déjà la troisième force politique au parlement. Xekinima, l’organisation-soeur du PSL en Grèce, est activement impliquée dans ce processus (à ce sujet, nous vous invitons à lire notre article : Que défend l’Unité Populaire?).

    Quelle est l’atmosphère parmi les travailleurs et la jeunesse en Grèce ?

    Immédiatement après que Tsipras ait signé le mémorandum, ce que nous avons anticipé suite à sa succession de concessions, nous avons lancé un appel urgent pour l’émergence d’une nouvelle gauche de masse en tant que réponse face à l’immense vide à gauche faisant suite à la trahison du vote massif en faveur du ‘‘non’’ au mémorandum lors du référendum du 5 juillet. 61,5% des gens s’étaient exprimés contre les exigences de la Troïka.

    Premièrement, il fallait offrir à la classe des travailleurs une alternative de gauche. Sans cela, la démoralisation serait massive dans la société. Deuxièmement, faute d’un tel développement, l’espace serait ouvert pour qu’Aube Dorée (extrême droite) se présente comme la seule force ‘‘anti-mémorandum’’ et puisse se développer au point de devenir une très dangereuse menace pour la démocratie et les droits des travailleurs.

    Sur la question de l’atmosphère, il fallait composer entre l’état d’esprit des masses populaires et celui de la couche d’activistes plus politiquement avancée dans les mouvements sociaux, sur le terrain de la lutte des classes et au sein de la gauche, notamment au sein de SYRIZA. La population n’a pas encore compris les effets de ce nouveau mémorandum parce que ces mesures ne sont pas encore concrétisées. La population n’a pas encore traversé cette expérience. C’est pourquoi il y a une espèce d’attitude attentiste de même que le sentiment que Tsipras a ‘‘fait de son mieux’’ contre la Troïka.

    Le soutien à SYRIZA est toutefois en train de chuter dans les sondages. Un sondage réalisé deux semaines après que le mémorandum a été signé a montré une chute de presque 5 pourcents. Les masses comprendront la pleine signification du marché conclu entre SYRIZA et la Troïka en septembre et octobre, quand les nouvelles mesures d’austérité se feront sentir dans la vie de tous les jours.

    Au même moment, dans la gauche de SYRIZA et chez les activistes de gauche, le choc est sans précédent. Des milliers de membres du parti qui n’avaient jamais imaginé que SYRIZA puisse approuver le nouveau mémorandum, avaient toujours assuré à leurs collègues de travail, leurs camarades et leurs connaissance que SYRIZA ne signerait jamais quoi que ce soit de similaire avec ce que le Pasok (social-démocratie) et la Nouvelle Démocratie (droite officielle) avaient accepté quand ils étaient au gouvernement. Des milliers d’activistes se sont donc sentis trahis et honteux. Certains n’ont pas osé sortir de leurs maisons plusieurs jours durant ou bien voir leurs amis. Des milliers de sympathisants et d’activistes ont pleuré pendant des jours.

    La seule manière d’apprendre de ses erreurs et de ne pas être démoralisé par les événements est de tirer les conclusions de la défaite et d’aller de l’avant pour construire une nouvelle force de gauche dont le programme vise à renverser le système capitaliste et l’élite de la zone euro.

    Cet appel pour une ‘‘nouvelle gauche’’ a-t-il trouvé un écho chez les activistes ?

    Avec d’autres camarades et divers groupes de gauche, nous avons pris l’initiative d’appeler une assemblée publique à Athènes le 17 juillet. Nous avons eu 2 jours de mobilisation pour cet événement mais, malgré cette courte mobilisation, l’assemblée a réuni de 250 à 300 personnes représentant une douzaine de groupes de gauche environ, y compris des tendances de gauche au sein de SYRIZA. Cette initiative a ensuite été appelée ‘‘l’initiative du 17 juillet’’.

    Quel est le programme de cette initiative ?

    Au travers de l’expérience de ces cinq dernières années de crise et des politiques de la Troïka, les diverses sections de la gauche radicale grecque sont, en général, parvenues à une conclusion très similaire sur l’urgence d’un ‘‘programme de transition’’ de rupture avec le système capitaliste et l’Union européenne. Les points suivants font consensus:
    1. Refus de payer la dette souveraine.
    2. Nationalisation des banques.
    3. Instauration d’un contrôle public sur le capital et sur le commerce extérieur.
    4. Sortie de l’euro et instauration d’une monnaie nationale.
    5. Nationalisation de toutes les entreprises qui ont fermé ou qui ont saboté l’économie pour les placer sous le contrôle des travailleurs.
    6. Nationalisation des secteurs-clés de l’économie pour les placer sous contrôle et gestion des travailleurs et de la collectivité, afin de démocratiser le processus de production ainsi que la distribution des biens.

    Il est important de lier la lutte des travailleurs grecs à celles des travailleurs de toute l’Europe contre l’austérité et le capitalisme.

    Que reste-t-il de l’économie grecque ?

    Il est vrai que la Grèce est passée par un processus de désindustrialisation ces dernières années. Mais 30% du PIB du pays dépend toujours des exportations. Il est vrai que le tourisme représente une bonne partie de l’économie, de même que la production agraire et le secteur de l’extraction de minerais. Mais la plus grande partie des exportations provient des usines. Bien sûr, nous n’avons pas les mêmes gigantesques entreprises et les sociétés pharmaceutiques qui existent ailleurs en Europe, mais les exportations industrielles restent, malgré la désindustrialisation et la politique de l’Union européenne, une part significative de l’économie grecque. Le potentiel est immense pour une planification de l’économie.

    De quelle manière l’initiative de ‘‘l’initiative du 17 juillet’’ est liée aux développements prenant place parmi la gauche de SYRIZA ?

    À travers l’initiative du 17 juillet, nous essayons d’établir un pont entre la gauche de SYRIZA, de grandes sections d’Antarsya [la gauche anticapitaliste] et ceux qui comprennent la nécessité d’une action unitaire et de la construction d’une nouvelle formation de gauche de masse comme nous-même (Xekinima) ou encore ‘‘l’initiative des 1000’’ (dans laquelle sont actifs plusieurs groupes de gauche). Nous tenons des meetings et des débats communs ayant pour but de préparer le terrain.

    Un débat fait rage dans SYRIZA concernant le prochain Congrès du parti. La gauche – et particulièrement la plateforme de gauche de SYRIZA – a demandé à la direction du parti la tenue d’un Congrès national. Alexis Tsipras, sous la pression de la base, a appelé la tenue d’un Congrès en septembre.

    Que va-t-il se passer au congrès de SYRIZA? Pensez-vous qu’un schisme est possible ?

    Nous pensons que SYRIZA se dirige vers une scission. Notre position est que si SYRIZA reste ‘‘uni’’ après la capitulation face à la Troïka au nom de ‘‘l’unité du parti’’, cela représentera une double défaite. La gauche de SYRIZA est en train de se battre pour gagner la majorité du parti à son point de vue. C’est certain. Cependant, les possibilités que cette stratégie soit couronnée de succès sont extrêmement faibles. Nous avons appelé la gauche de SYRIZA à lier leur combat pour une majorité au prochain Congrès à l’exigence d’un changement de direction, ce qu’ils n’ont pas encore fait.

    Si la gauche de SYRIZA perd, le résultat le plus probable, nous pensons qu’elle doit quitter le parti et rejoindre les forces externes à SYRIZA pour créer un nouveau parti de gauche. Un tel parti aurait immédiatement suffisamment de forces pour entrer au parlement.

    Est-ce que cela signifie que ‘‘l’initiative du 17 juillet’’ doit attendre après ces développements dans SYRIZA ?

    Non, des forces de gauche en dehors de SYRIZA ont compris l’urgence de créer une nouvelle formation de gauche et ne vont pas attendre ce qui se passera à l’intérieur de SYRIZA. Si au moins 8 à 10 groupes indépendants en dehors de Syriza appellent à la constitution d’une nouvelle formation de gauche en se basant sur une approche de front unique, cela aurait un effet significatif sur les développements à l’œuvre au sein de SYRIZA.

    D’autre part, de nombreux sympathisants, partisans et même membres de SYRIZA tournent déjà le dos au parti et il est urgent de leur offrir une alternative.

    À travers l’activité de Xekinima dans la période passée, nous avons déjà pu construire des fronts unitaires dans diverses collectivités locales et villes du pays.

    Quelles sont les réactions face à ces alliances locales de gauche ?

    Elles sont excellentes. Ces initiatives ont attiré certains des meilleurs éléments des mouvements sociaux et de la lutte de classe ainsi que diverses sections de la gauche, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de SYRIZA. Pour donner un exemple, à Volos, une ville de moins de 150.000 habitants, l’initiative a attiré toutes les couches sociales militantes. Tous les meetings publics ont attiré plus de 100 personnes, ce qui est plutôt grand pour une ville de cette taille. En comparaison, un meeting de SYRIZA (sans présence de Tsipras) attire 150 voire 200 personnes (avant que SYRIZA ne perde son aura anti-austérité).

    Nous avons besoin d’une nouvelle gauche. Ces alliances locales unitaires et l’initiative du 17 juillet peuvent servir à faire un effet de levier pour construire quelque chose de plus grand dans un proche avenir.

    J’aimerais aussi mentionner que la jeunesse de SYRIZA pourrait jouer un rôle majeur dans le processus de développement d’une nouvelle gauche. Ils ont publié un article contre le mémorandum et étaient présents au meeting de l’initiative du 17 juillet. Leur rôle ne devrait pas être sous-estimé parce que la jeunesse était le bastion de Tsipras auparavant.

    Quelle est l’approche du KKE (le Parti Communiste Grec) ?

    Malheureusement, le KKE refuse de faire partie de ce processus. Ils n’ont pas eu la force de réorganiser la carte de la gauche en Grèce. Ils se présentent simplement comme la seule véritable force révolutionnaire et refusent de collaborer de quelque manière que ce soit avec une autre organisation de gauche. Mais le KKE dispose toujours d’une base électorale importante. Puisque chaque opinion divergente est sujette à l’exclusion du parti, une nouvelle formation n’aurait pas véritablement d’effet sur les forces organisées du parti. Mais cela aurait définitivement un effet sur l’électorat du KKE.

    Quant à Antarsya, cette organisation ne représente pas de solution puisque les principaux développements de la gauche Grecque prendront place autour des forces internes à SYRIZA ou celles qui ont une approche de ‘‘front uni’’ envers la base et la gauche de SYRIZA. Antarsya connait une crise. Une énorme section de celle-ci, autour de 40%, est d’accord avec la proposition de s’organiser autour des ‘‘comités du non’’ mis en place durant la campagne pour le référendum. Il faut le faire mais ce n’est pas suffisant. Ce dont nous avons besoin, urgemment, c’est d’une nouvelle force politique pour occuper le vide politique consécutif au référendum.

    La construction de cette initiative de gauche sera-t-elle liée à la tenue d’élections anticipées?

    Nous n’avons pas un temps illimité pour développer cette initiative parce que des élections se tiendront très certainement à l’automne. Une nouvelle formation de gauche de masse doit être capable de s’y présenter avec la gauche de SYRIZA. Il est important que la gauche de SYRIZA fasse partie de ce processus. L’idée de Tsipras avec des élections anticipées est de se débarrasser des députés de son aile gauche. Tsipras peut le faire car la Constitution grecque l’y autorise. Si des élections anticipées ont lieu jusqu’à 18 mois après les élections précédentes, les candidats sont déterminés par les dirigeants de partis. Cela signifie que des élections anticipées pourraient probablement accélérer le processus d’une scission à l’intérieur de SYRIZA puisque les députés les plus radicaux savent qu’ils ne seront pas placés en position éligible.

    Que représente encore le danger d’Aube Dorée, le parti néofasciste ?

    Après la capitulation de Tsipras, la seule force qui semble prendre une posture ‘‘anti-mémorandum’’ est Aube Dorée qui, en dépit du fait que sa direction est en procès, reste le troisième parti au parlement.
    C’est le cas car les choses ont empiré suite aux politiques sectaires du KKE et de la majorité d’Antarsya, qui s’isolent eux-mêmes de la conscience générale dans la société et échouent à répondre aux nécessités concrètes dictées par l’urgence de la situation. En raison de cette approche, le KKE et Antarsya ne peuvent pas remplir le vide politique qui existe suite à la capitulation de la direction de SYRIZA.

    Nous avons besoin d’une nouvelle initiative unitaire. Cela peut passer par diverses étapes, en unissant différentes forces mais, à la fin, cela doit conduire à la création d’une gauche radicale de masse basée sur un programme socialiste.

    Aube Dorée, à notre avis, est déjà en train de gagner du terrain. Ce sera encore plus le cas une fois que les mesures de ce troisième mémorandum d’austérité commenceront à avoir un impact concret sur la vie des travailleurs grecs, à partir de septembre.

    Existe-t-il une raison pour être optimiste après cette défaite ?

    Il n’y a pas de ‘‘défaite finale’’ de la classe des travailleurs grecs dans la période historique présente. Le potentiel de cette dernière est toujours d’actualité. La classe des travailleurs grecque a montré qu’elle peut retourner au combat encore et encore. Ceci a aussi été démontré par les développements récents autour du référendum. Personne n’avait espéré ce résultat incroyable de 61,5% de ‘‘non’’.

    Si nous sommes en mesure, dans la prochaine période, de construire une nouvelle gauche de masse en Grèce, sur base du programme mentionné ci-dessus (et qui a quelques possibilités sérieuses de succès) alors nous pouvons être entièrement certains que la classe ouvrière grecque sera de retour et pourra faire un retour étonnant.

  • Vers un nouveau parti unitaire de gauche radicale en Grèce

    lafazanis1

    Début août, l’île grecque de Thassos a accueilli le camp jeunes organisé par Youth Against Racism in Europe (YRE, Jeunes contre le Racisme en Europe), la campagne antifasciste et anticapitaliste de Xekinima, notre organisation-sœur grecque. Comme d’habitude, une petite délégation de militants belges était également présente.

    Rapport de Mathias (Gand)

    griekskamp1-300x225Ce 22e camp d’été antifasciste fut parmi les plus couronnés de succès. L’évènement a pris place à la suite d’une période fort intense et agitée avec la campagne pour le référendum sur le mémorandum de la Troïka ce à quoi ont succédé les discussions portant sur la nécessaire construction d’une nouvelle opposition de gauche contre la politique d’austérité acceptée par le gouvernement Tsipras. La participation au camp fut exceptionnelle : plus de 500 militants ont en effet assisté aux discussions parmi lesquels de nombreux syndicalistes issus de dizaines de syndicats différents ainsi que divers dirigeants de mouvements sociaux, au milieu d’une petite foule de jeunes et de travailleurs. 25 orateurs internationaux étaient également de la partie, dont le député irlandais Paul Murphy (Socialist Party, organisation-sœur irlandaise du PSL) ou encore Victor Egio, un conseiller municipal de gauche espagnol.

    Si la détente n’a pas été oubliée (projections de films, concerts,…) toute l’attention était bien entendu consacrée au développement de la situation économique et sociale grecque. Le panel d’orateurs en était l’expression, avec notamment un journaliste de l’ERT (la Radio-Télévision hellénique, qui fut au centre d’une lutte emblématique contre les coupes budgétaires), divers militants antifascistes,… La mobilisation contre la construction d’une mine d’or extrêmement polluante à Skouries fut tout particulièrement abordée, au côté de plusieurs combats syndicaux présentés par des acteurs de premier plan de ces luttes. La crise des réfugiés dans la région méditerranéenne a aussi occupé une bonne partie du débat politique.

    Sans surprise, la discussion principale a concerné la trahison du gouvernement dirigé par SYRIZA, pourtant propulsé au pouvoir sur base de l’espoir d’un changement social et d’une rupture avec la logique austéritaire. Toute une couche de militants éprouve frustration et colère suite au changement d’orientation décidé par Alexis Tsipras. Parmi ces activistes, les discussions vont bon train concernant les étapes à franchir dans la création d’une nouvelle opposition de gauche en dehors de SYRIZA. Un débat a pris place durant ce camp en présence de quelque 300 personnes à ce sujet. Un large panel d’intervenants figurait à la tribune, dont des représentants de la Plateforme de Gauche de SYRIZA, de l’organisation de jeunesse de SYRIZA, de l’alliance anticapitaliste Antarsya et, bien sûr, de Xekinima.

    Le président de l’organisation de jeunesse de SYRIZA, Simos Simotas, a exposé une position remarquablement combative. Parmi les jeunes, plus de 85% avaient voté ‘‘NON’’ au référendum sur le plan d’austérité et la section de jeunesse du parti se distancie expressément du gouvernement. Simotas a défendu l’unification des forces de gauche à l’extérieur de SYRIZA afin de mener la lutte contre chaque nouvelle mesure d’austérité. Il a convenu avec nous que cette formation doit être construite à partir de la base et non par le sommet et qu’elle se doit de disposer d’un programme de rupture avec l’Union européenne et le capitalisme.

    Quelques jours à peine après la tenue de ce camp, un appel de la Plateforme de Gauche et de 12 autres organisations a été publié pour la construction d’un mouvement de gauche contre le nouveau mémorandum (en savoir plus). Xekinima se trouve parmi ces signataires. De cet appel a émergé un nouveau parti, l’Unité populaire (LAE), qui réunit actuellement 25 députés et représente donc ainsi la troisième faction parlementaire grecque. Tsipras a annoncé la tenue d’élections anticipées dans l’objectif de se débarrasser de l’aile gauche de son parti et de mesurer sa popularité avant que les coupes budgétaires et autres mesures antisociales ne fassent concrètement subir leur effet.

    La situation actuelle représente un énorme défi pour la gauche radicale grecque. Les nouvelles élections qui se tiendront à la fin du mois de septembre constitueront la première échéance de ce nouveau parti. Mais l’essentiel sera d’organiser la riposte sociale contre chaque mesure d’austérité, partout dans le pays. Les premières indications du programme de LAE vont dans le bon sens: la fin de l’austérité et des privatisations, la nationalisation sous contrôle social démocratique du secteur financier et des secteurs clés de l’économie, le refus de payer la dette publique,…

    Vous désirez participer au prochain camp d’été de nos camarades grecs ? réservez dores et déjà vos deux premières semaines d’août 2016.

  • [VIDEO] Paul Murphy au camp de nos camarades grecs

    Durant le camp d'été de Youth Against Racism in Europe (YRE) et de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) en Grèce, un meeting a été consacré à la lutte anti-austéritaire en Europe. L'un des orateurs était Paul Murphy, parlementaire irlandais également membre du CIO.

  • Grèce: Un nouveau mouvement contre le mémorandum et les politiques d'austérité

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    Avant-hier, une déclaration a été rendue publique par des forces de gauche qui s’opposent au nouveau troisième mémorandum qui a été approuvé et défendu par le gouvernement grec d’Alexis Tispras. Cette déclaration est à l’initiative de forces de gauche telles que la plate-forme de gauche au sein de SYRIZA mais aussi d’organisations comme Xekinima, le section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière dont le PSL fait partie, ainsi que d’organisations membres d’Antarsya (alliance anti-capitaliste) ou qui étaient précédemment associées au KKE (Parti communiste grec).

    Hier matin, le Parlement a approuvé le troisième mémorandum, mais avec une majorité différente de celle qui a formé le gouvernement. Les forces de gauche supposent que des élections anticipées seront annoncées, peut-être même avant le congrès de SYRIZA du 17 septembre, de sorte que Tsipras puisse reléguer au second plan les candidats les plus à gauche (dans des élections anticipées, c’est le chef du parti qui établit les listes de candidats).

    Les organisations de gauche qui ont signé la déclaration suivante s’opposent au troisième mémorandum et appellent à une large lutte de la base pour stopper la politique d’austérité.

    NON AU NOUVEAU MEMORANDUM – APPEL A LA LUTTE ET A LA MOBILISATION DANS TOUT LE PAYS

    Les soussignés, représentants un large éventail de forces et d’organisations de gauche, rejettent le nouveau et troisième mémorandum soumis aujourd’hui au Parlement et appellent à de grandes luttes unitaires pour renverser tous les mémorandums et imposer une nouvelle orientation progressiste au pays.

    La signature d’un nouveau mémorandum par un gouvernement élu pour abolir les deux précédents équivaut à une catastrophe majeure pour le peuple grec et la démocratie. Le nouveau mémorandum signifie encore plus d’austérité, davantage de restrictions aux droits des citoyens et la perpétuation du régime de tutelle sur le pays. Le nouveau mémorandum est un renversement complet du mandat du peuple grec qui a rejeté dans leur intégralité les politiques néolibérales d’austérité et de dépendance néocoloniale lors du référendum du 5 juillet.

    Tout au long des cinq dernières années, le peuple s’est opposé par tous les moyens possibles à la peur et au chantage et a lutté pour une Grèce juste, reconstruite, indépendante, démocratique et souveraine. Comme ce fut le cas pour les précédents, ce mémorandum doit rencontrer la large résistance militante d’une société cohérente et déterminée. Nous allons continuer sur la voie du 5 juillet jusqu’à la fin, jusqu’au renversement des politiques des mémorandums, avec un plan alternatif pour l’avenir, la démocratie et la justice sociale en Grèce.

    La lutte contre le nouveau mémorandum commence maintenant, avec la mobilisation de la population dans tous les coins du pays. Pour développer et gagner ce combat, il est nécessaire de construire une organisation populaire à tous les niveaux et dans tous les domaines sociaux.

    Nous appelons à la constitution d’un vaste mouvement national politique et social et à la création de comités de lutte contre le nouveau mémorandum, contre l’austérité et contre la tutelle du pays. Ce sera un mouvement unitaire qui justifiera les aspirations du peuple pour la démocratie et la justice sociale.

    La lutte qui a conduit au triomphe du “non” le 5 juillet continue vaincra!

    Jeudi, 13 août 2015

    Panagiotis Lafazanis (Plateforme de gauche – Courant de gauche)
    Alekos Vernardakis (Renouveau Communiste)
    Nikos Galanis (Intervention de gauche)
    Dimitris Kavouras (Organisation communiste reconstruction)
    Kaltsonis Dimitris (Association Yannis Kordatos)
    Panagiotis Mantas (DIKKI – Gauche socialiste)
    Anthonis Davanelos (Platforme de gauche –DEA)
    Andreas Pagiatsos (Xekinima)
    Spyros Sakellaropoulos (ARAN – Recomposition de gauche)
    Dimitris Sarafianos (ARAS – Regroupement de la gauche anticapitaliste)
    Maria Souani (Lutte ouvrière)
    Themis Tzimas (Ancien membre du conseil national du PASOK)
    Lambros Heetas (Initiative des 1000)

  • [VIDEO] Lucy Redler au camp d'été de nos camarades grecs

    griekskamp-300x225Ce début août, un camp d’été antiraciste a été organisé avec succès par Youth Against Racism in Europe (YRE) et Xekinima, section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière. Avec plus de 500 participants, il s’agissait du plus grand camp de ces dernières années. L’attention portée au débat politique était remarquable. Beaucoup de militants locaux ont participé aux réunions, dont des jeunes de SYRIZA et des représentants de la Plate-forme de gauche de SYRIZA qui a fait des déclarations très dures contre les politiques d’austérité. Un rapport plus détaillé sur ce camp d’été suivra, une petite délégation belge était présente. Voici une vidéo du discours de Lucy Redler, membre de notre parti-frère allemand (le SAV), lors de la réunion internationale.

  • Rassemblement de soutien à la Grèce en lutte ce mercredi à Liège

    DSC_0010A la suite d’un appel publié 24h plus tôt par une militante indépendante, une centaine de personnes se sont rassemblées ce mercredi à Liège pour soutenir la Grèce qui résiste. Ce rassemblement était de taille modeste mais la rapidité et la modestie des moyens avec lequel il a été organisé sont illustratifs du soutien que la lutte des travailleurs grecs peut recueillir dans la population partout en Europe. Parmi les gens rassemblés sur la place du marché, beaucoup faisaient part de leur étonnement quand à la résignation du gouvernement grec à faire peser l’austérité sur les épaules de leurs concitoyens les plus fragiles mais beaucoup hésitaient aussi à le condamner absolument. En ce qui concerne les militants du PSL présents à ce rassemblement, nous n’avons pas voulu trancher sur les motivations du gouvernement grec. Pour nous la question se pose autrement: l’accord conclu avec les institutions européennes est un mauvais accord, qui trahit le mandat que les travailleurs grecs ont confié aux négociateurs au travers du référendum et qui sert objectivement les intérêts des classes dirigeantes en Europe. Cet accord doit donc être rejeté. Pour appuyer cette position, nous avons distribué la déclaration de nos camarades grecs de Xekinima  (à lire ici: Grèce : Tsipras franchit le Rubicon) qui appelle la gauche à refuser cet accord, à rompre avec l’austérité et à s’engager dans la voie de l’alternative socialiste en élargissant la participation active de la classe ouvrière et de la jeunesse dans la lutte contre la Troïka.

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