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Tag: Espagne
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Crise de la zone euro. Le capitalisme espagnol chancelle
LâEspagne a maintenant rejoint la Grèce dans le club des pays à grands problèmes. Lâapprofondissement de la crise européenne est proprement effrayant. LâEspagne est la quatrième économie de lâUnion européenne : quasiment deux fois la taille des économies de celles de Grèce, dâIrlande et du Portugal réunies ! Le pays était déjà victime des conséquences de sa bulle immobilière et dâun marché de lâemploi avec un taux de chômage supérieur à 25% (et de plus de 50% parmi la jeunesse). Le pays est maintenant frappé de plein fouet par la crise internationale et le rôle destructeur du capital financier.
Par Peter Delsing, article issu de l’édition d’été de Lutte Socialiste
De lâindignation à la grève des mineurs
Les illusions entretenues par les capitalistes espagnols envers les capacités de la droite de reprendre la situation en main de manière décisive furent bien éphémères. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy (Parti Populaire), sâest retrouvé face à une furieuse opposition de la part de la classe ouvrière espagnole. La grève générale du 29 mars contre les réformes du travail a mobilisé des millions de travailleurs. Le premier mai, plus dâun million de personnes étaient dans les rues. Le 12 mai, le premier anniversaire du mouvement des Indignés, un million de personnes ont manifesté dans des dizaines de villes. Le 22 mai la grève de lâenseignement a connu un taux de participation de 80%. Ces actions, surtout en lâabsence de réelle stratégie de la part des directions syndicales, illustrent la volonté des jeunes et des travailleurs de mener une bataille acharnée contre les tentatives du capitalisme de décimer leur niveau de vie.
Dans les Asturies, la résistance massive des mineurs, de leurs familles et même des commerces locaux est indicative du type de confrontations que nous allons voir de plus en plus se développer. Le gouvernement veut supprimer plus de 60% des subventions à lâindustrie, 8.000 emplois sont directement en jeu, des dizaines de milliers indirectement. La tradition de résistance des mineurs a ses racines dans la dictature de Franco et même avant, dans les années â30. Ils ont érigé des barricades afin de protéger leurs communautés et leurs emplois et sont parvenus à bloquer la police à plusieurs reprises, parfois lors de scènes semblant issues de la guerre civile. Avec leurs méthodes militantes et lâorganisation dâune résistance de masse, les mineurs ont également reçu le soutien des petits commerçants. En Belgique, les dirigeants syndicaux regardent ces commerçants plutôt comme des adversaires.
Si les dirigeants des grands syndicats et du parti de gauche Izquierda Unida étaient aussi combatifs et déterminés que leur base, le gouvernement ne tiendrait pas jusquâà la fin de lâannée. Dâici là, le gouvernement veut encore assainir 27 milliards dâeuros dans les dépenses publiques. La section espagnole du Comité pour une Inter nationale Ouvrière, Socialismo Revolucionario, appelle à une grève générale de 48 heures afin de continuer sur la lancée du succès de la grève générale du 29 mars et pour que le mouvement des Indignés se saisisse de cette occasion pour en faire son angle dâattaque.
Le gouvernement espagnol nâa-t-il pas besoin dâun renflouement ?
Le bluff de Rajoy et du Partido Popular nâa pas marché. Ils ont tout dâabord clamé que lâEspagne nâavait pas besoin dâun plan de sauvetage, quâil sâagissait seulement dâune aide pour les banques. Les dettes de lâEtat semblaient limitées au début de cette crise, à environ 60% du Produit Intérieur Brut. Mais elle a très vite augmenté. La nationalisation et le sauvetage de Bankia – un conglomérat de différentes banques – va pousser la dette espagnole à 80% ou 90% du PIB.
Actuellement, lâEspagne a une dette nationale de 595 milliards dâeuros, ce à quoi il faut maintenant ajouter lâaide européenne pour le secteur bancaire. Ce dernier montant peut atteindre les 100 milliards dâeuros, une somme trouvée en quelques heures parce que lâEspagne est ââtoo big to failââ (trop grande pour foirer). Les audits privés sur lesquelles se base le gouvernement parlent dans ââle pire des casââ de 62 milliards dâeuros pour ces banques. Mais ce nâest là que le sommet de lâiceberg. Au premier trimestre de 2012, les prix de lâimmobilier ont baissé de 13%, la plus forte baisse sur base annuelle depuis le début de la crise. La crise du secteur de la construction sâapprofondit. Dâautres études indiquent que les banques Espagnoles auront besoin de 134 à 180 milliards dâeuros pour se recapitaliser dans les années à venir.
Selon la RBS (Royal Bank of Scotland) le gouvernement Rajoy devra refinancer ses obligations dâEtats pour un montant de 155 milliards dâeuros dâici 2014. Dans cette même période, 121 milliards doivent être trouvés pour financer le déficit budgétaire. Le fait que 40% des dépenses publiques soient effectuées par les régions et les autorités locales, avec toutes les tensions nationales présentes en Espagne, ne rend pas la question plus aisée à résoudre. Le gouvernement espagnol sera forcé de tirer la sonnette dâalarme à un moment donné. La résistance de la population contre la barbarie et le déclin de la civilisation sera un élément crucial dans ce développement.
Les banques espagnoles sont propriétaires dâun tiers des obligations dâEtat espagnoles. Les banques et le gouvernement se tiennent mutuellement dans un étau. Si le gouvernement ne peut plus payer ses dettes, le secteur bancaire sera décimé. Si les banques sâeffondrent, la dette publique sera insoutenable à cause des garanties sur lâaide européenne.
Le parti de gauche Izquierda Unida remonte dans les sondages mais, malheureusement, le parti est beaucoup moins résolu que Syriza, en Grèce, à sâopposer à lâaustérité. La direction du parti sâest fait rappeler à lâordre par sa base concernant une coalition régionale avec le PSOE, le parti social-démocrate tout entier acquis au néolibéralisme. La constitution dâune véritable gauche socialiste et combative au sein des syndicats et dâIzquierda Unida est de la plus haute importance pour développer la résistance de masse contre le capitalisme et pour une société socialiste démocratique.
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Espagne : Solidarité avec les luttes des mineurs
Depuis plus dâun mois les mineurs de plusieurs régions dâEspagne sont entrés dans une lutte déterminée afin de protester contre la diminution drastique des subventions au secteur minier de la part du gouvernement qui au même moment, renfloue à hauteur de 24 milliards la Bankia. Il sâagit dâune atteinte de plus aux conditions de vie des 99% afin de satisfaire lâavidité des 1%.
Par Nicolas P. (Bruxelles)
Depuis le 28 mai, les milliers de mineurs des régions des Asturies, de Léon et dâAragon ont entamé une grève, devenue illimitée trois jours plus tard. Pour des raisons dâéconomies budgétaires, le gouvernement espagnol entend réduire de 63% les subventions accordées au secteur minier, ce qui représente la somme de 190 millions dâeuros pour lâannée 2012. Il sâagit de la suppression des deux tiers des subventions, et donc, dans les faits, de la fermeture dâici 2018 des mines qui nâemploient plus aujourdâhui que 8000 personnes (contre plus de 45 000 en 1991).
La grève illimitée a conduit à lâoccupation des mines, de puits, de routes et de chemins de fer. Le 18 juin, les deux grands syndicats espagnols, lâUGT et la CC.OO ont lancé un mot dâordre de grève générale dans les régions concernées, les Asturies, lâAndalousie, en Castille et en Aragon. Celle-ci a partout été massivement suivie. Une des raisons du succès de la solidarité envers les mineurs est sans aucun doute le fait quâau moment même ou la vie des dizaines de milliers de personnes est jetée à la poubelle, le gouvernement cherche et trouve près de 24 milliards dâeuros, afin de soutenir de façon touchante la Bankia (conglomérat de banque qui se vante dâun chiffre dâaffaires de 486 milliards dâeuros) qui décidément nécessitait un coup de main de la part dâamis dévoués. Une solidarité sélective de la part du gouvernement espagnol qui pousse toute la population à lâindignation et à la colère. Ce nâest pas une nécessité ”mal comprise” par les gens stupides comme se plaisent à le faire croire les médias traditionnels, mais bien un choix politique parfaitement compris et totalement rejeté par la population, un choix qui favorise les 1% au détriment de la vie des 99%.
Le 18 juin des manifestations ont eu lieu dans tout le pays avec des records à Oviedo (50.000 participants) et à Léon (150.00 manifestants) avec lâoccupation du conseil provincial. Une ”marche noire” a débuté fin juin et devrait se terminer le 11 juillet à Madrid. Partout la police a tenté dâattaquer les grèves et les manifestations mais a dû reculer face au soutien indéfectible de la population locale. Les scènes de violence, de barricades en feu et de lance-roquettes improvisés ont fait la une de la presse, celle-ci trop heureuse dâéviter une analyse de fond pour se consacrer à de violents discours contre la brutalité primaire dâouvriers incapables de comprendre que leur emploi ne peut avoir de place dans une économie mondialisée et des finances publiques saines.
Ce mouvement nâest pas sans rappeler les grèves des Asturies qui, entre 1962 et 1963, avaient bousculé lâEspagne franquiste. Les mineurs étaient partis dâabord en lutte pour des augmentations de salaires et des conditions sociales meilleures et avaient ensuite orienté leurs actions vers les droits démocratiques comme la reconnaissance du droit de grève ou lâélection libre des représentants syndicaux. Malgré quelques concessions notables, le mouvement nâavait pas réussi à renverser le régime franquiste, notamment à cause dâerreurs tactiques de la part du Parti Communiste Espagnol, fer de lance de la lutte dans les régions concernées. Cependant, lâampleur du mouvement est attestée par Guy Debord qui écrivait quâil sâagissait certainement de ”lâévénement le plus important de lâannée pour le mouvement ouvrier en Europe.”
Comme lors de ce conflit, les mineurs dâaujourdâhui tiennent tête avec force aux policiers, déçus de ne plus pouvoir se défouler sans risque sur des Indignés. Le chef des unités de police spécialisées dans la lutte contre les ”désordres publics” (les CRS espagnols) a déclaré à la presse : ”Avez-vous vu les biceps de la plupart des mineurs. Dâune simple gifle, ils arrachent les casques de nos hommes.” Un autre CRS, nostalgique des après-midi de ”gestion des foules” à la Puerta Del Sol déclarait quâavec les étudiants au moins ”on leur file un coup et le sang coule de leur nez délicat.” Le chômage des jeunes est de plus de 60% dans les régions concernées et avec la mort du secteur minier, câest toute une partie de lâEspagne qui risque de sombrer dans la misère. La résistance est donc à la hauteur du risque, nâen déplaise aux policiers et au gouvernement.
Les arguments classiques contre les mineurs et leur travail sont visibles partout dans les médias : archaïque, polluant, coûteux⌠Un dernier adjectif qui pourrait tout aussi bien qualifier la ratification du Traité de stabilité, qui oblige aujourdâhui lâEspagne à appliquer une austérité brutale qui, de toute évidence, nâenchante pas tout le monde. Avant même le mouvement des mineurs, lâEspagne connaissait une grève générale le 29 mars, suivie par plus de dix millions de travailleurs à travers le pays. La lutte des mineurs doit sâinscrire dans une lutte globale contre lâaustérité afin de répondre sur tous les fronts aux injonctions des banques et des marchés. Un gouvernement qui sâopposerait à celle-ci défendrait réellement les intérêts des travailleurs et serait en mesure de nationaliser la totalité du secteur énergétique du pays et dâallier progrès écologique avec la sauvegarde dâemplois et de conditions de vies décentes.
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Le problème câest les banquiers, pas les immigrés !
Stop au racisme !
Suite à la crise et à la politique dâaustérité, beaucoup de jeunes se retrouveront dans la galère. Niveau études, ce sont des classes surpeuplées dans un enseignement de moindre qualité qui nous attendent dans le secondaire, tandis quâil faudra payer plus cher les droits dâinscription dans le supérieur. Niveau ââmarché de lâemploiââ, le stage dâattente est dorénavant allongé : décrocher un job relève désormais du parcours du combattant. Et lorsque lâon parle dâemplois, on parle surtout de jobs précaires et flexibles qui rendent presque impossible de se consruire un avenir. La politique antisociale des partis traditionnels, câest plus de chômage, de précarité, dâexclusion et de pauvreté parmi la jeunesse.
Tract d’été des Etudiants de Gauche Actifs
En France et en Grèce, le Front National et les néonazis dâAube Dorée pénètrent dans les parlements. En Flandre, les néofascistes du Vlaams Belang ont forcé des enfants dâune école primaire à manger des saucisses ââpur porcââ. A Bruxelles, les petits réactionnaires populistes de droite du Parti Populaire ont fait une marche raciste et xénophobe en compagnie des néonazis de Nation. Etc. Lâextrême droite instrumentalise lâabsence de perspective et la frustration engendrée par la crise pour répandre leurs messages de haine. Ils pointent du doigt les immigrés, les musulmans, les ââWallonsââ, les ââFlamandsââ, ou encore les syndicalistes combatifs afin de dévier lâattention des véritables responsables du déclin social: les banquiers et les 1% les plus riches qui spéculent et détruisent notre avenir.
Les De Wever, Renders & Co suivent les traces de Sarkozy et de la ââdroite décomplexéeââ avec un discours raciste et populiste: diviser pour mieux régner. A lâimage de leur modèle, Margaret ââla Dame de Ferââ Thatcher, ils rêvent de briser la résistance des jeunes et des travailleurs afin dâimposer des décennies dâaustérité à la grecque. Les sociaux-démocrates et les verts sont également contaminés par le dogme néolibéral, tout juste sâarrangent-ils pour que lâemballage soit un peu plus social. Jeunes et travailleurs, belges et immigrés, Wallons et Flamands, ne comptons que sur notre force collective pour résister à lâoffensive de lâaustérité !
Résistance contre le chômage et la précarité
Après une manif régionale à Bruxelles des syndicats ayant rassemblé 1500 personnes en juin, une manifestation nationale aura lieu en septembre contre les attaques du gouvernement Di Rupo contre le système de chômage et pour une flexibilisation accrue du marché du travail. Les jeunes, déjà les plus fortement touchés par le chômage, en seront les principales victimes. Lâallocation de cohabitant diminuera jusquâà 483 euros et lâallongement à 12 mois du stage dâattente plongera des dizaines de milliers de personnes sous le seuil de pauvreté. EGA mobilise les jeunes aux côtés des syndicalistes pour sâen prendre au chômage, pas aux chômeurs, et mettre un terme à lâavalanche dâaustérité.
Résistance contre les catastrophes nucléaires et climatiques !
Le désastre nucléaire de Fukushima illustre les conséquences quâa la logique de course au profit du privé sur nos vies et notre environnement. Pour EGA, il faut retirer le secteur de lâénergie des mains du privé et le placer sous contrôle public. EGA mène chaque année campagne à la rentrée en vue de la manifestation de début décembre organisée par la coalition climat des ONG en défense de lâenvironnement.
Résistance contre le racisme et lâextrême-droite !
Chaque année, nous organisons avec la campagne Blokbuster une manifestation nationale dâun bon millier de jeunes contre la marche de la haine du NSV (organisation étudiante du Vlaams Belang). La prochaine contre-manifestation se déroulera en mars prochain, à Louvain. Soyons beaucoup plus nombreux quâeux ! Nous menons aussi campagne contre lâextrême droite francophone et en faveur de la régularisation des sans-papiers, notamment avec la manifestation contre le centre fermé de Vottem (à Liège), qui se tiendra début avril.
Résistance contre le sexisme et lâhomophobie !
Sexisme en rue, à lâécole, sur les festivals,… le combat est loin dâêtre terminé. Idem pour le mouvement LGBT avec lâaugmentation de la violence homophobe. Pour la première fois en trois ans, la marche réactionnaire contre le droit à lâavortement, les droits des femmes et des LGBT a été moins nombreuse que celle des pro-choix. Nous ne devons pas nous arrêter là, mais construire la résistance pour stopper leurs intimidations contre les femmes devant les centres dâavortement ainsi que leurs propos et actes homophobes avec une manifestation massive le 23 mars prochain !
Résistance contre lâeurope des banques et des multinationales !
LâUnion Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International (la troïka) essayent de forcer les jeunes et les travailleurs à accepter une diminution très forte de leur niveau de vie au lieu de sâen prendre aux véritables responsables de la crise. Partout en Europe, les gouvernements ont sauvé les énormes profits des banques et des multinationales et mènent maintenant une politique dâaustérité qui approfondit la récession et augmente la pauvreté. Contre lâEurope du Capital, participe avec EGA au mouvement de solidarité avec le peuple grec, au mouvement Occupy/Indignés,…
Rejoins EGA !
EGA, câest quoi ?
Les Etudiant de Gauche Actifs constituent une organisation de gauche par et pour les jeunes, active dans ton école, ta haute-école, ton université, ton quartier ou ta ville. Nous nous rassemblons, discutons des idées, organisons des actions et mobilisons.
Crise, sous-financement de lâenseignement, précarité, austérité, racisme, sexisme, danger nucléaire, guerre,⌠Nous lions tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés au capitalisme, un système qui est basé sur la course au profit à court terme pour une petite élite.
EGA est présent en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles car nous nous opposons à la logique de surenchère communautaire des politiciens traditionnels.
EGA fait partie dâune organisation de jeunes, ISR (International Socialist Résistance), présente dans plus de 40 pays et sur tous les continents. Cela nous permet de tirer les leçons des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient avec des jeunes tunisiens impliqués dans les événements ou encore dâapprendre de nos interventions dans les mouvements de masses en Grèce, en Espagne, au Québec,âŚ
Partout, nous lions les luttes des jeunes à celles des travailleurs et de leurs organisations syndicales, car ce sont ceux qui produisent les richesses et détiennent la position clé pour renverser la société capitaliste.
EGA lutte quotidiennement parmi la jeunesse afin construire un monde où la production et toute la société sera démocratiquement gérée et contrôlée par les organes issus des luttes de masse des travailleurs et des jeunes eux-même. Cette démocratie réelle pourra alors satisfaire les besoins de tous et leur épanouissement dans une société socialiste démocratique. Rejoins-nous !
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Le changement, câest maintenant ?
Les représentants les plus prévoyants de la bourgeoisie veulent une politique dâaustérité moins sévère pour éviter la révolte – mais, eux aussi, envoient la facture aux 99%
Lâélection de Hollande, avec le succès électoral du Front de Gauche en France et de Syriza en Grèce, ont donné un nouvel élan aux discussions sur le rythme de la politique dâaustérité. Ce phénomène est dâailleurs bien plus général : aux Pays-Bas, des sondages montrent que le SP – un parti à gauche du parti social-démocrate traditionnel, le PvdA – pourrait devenir le plus grand parti du pays et, en Allemagne, dans lâEtat régional de Rhénanie du Nord Westphalie, les sociaux-démocrates du SPD ont remporté les dernières élections sur base dâune campagne défendant un rythme dâaustérité moins élevé.
Par Anja Deschoemacker, tête de liste à Saint Gilles (Bruxelles), pour ”Gauches Communes”
Di Rupo et les couches dominantes de la bourgeoisie belge poussent un soupir de soulagement: la pression diminue pour se jeter dans lâaventure dâune confrontation directe avec le mouvement ouvrier. La satisfaction ne touche pas que le PS et le CD&V (car leurs amis des directions syndicales ont sans cesse plus de difficultés à convaincre leurs bases de lâintérêt des ces liens amicaux), elle est bien plus répandue, comme lâa exprimé Guy Verhofstadt en déclarant préférer François Hollande. Les médias sâefforcent partout de convaincre quâune orientation fondamentalement âdifférenteâ est actuellement à lâĹuvre. De quelle manière ? La bourgeoisie ne présentera-t-elle plus la facture de la crise à la grande majorité des travailleurs et des pauvres ? Les gouvernements sociaux-démocrates vont-ils stopper la crise et nous sortir de la récession/dépression ? Vont-ils faire baisser la pauvreté et offrir à la société les moyens nécessaires pour progresser à nouveau ? Vont-ils offrir un avenir aux jeunes (en Espagne la moitié dâentre eux est sans emploi) ?
Regardées de plus près, leurs propositions nâexpriment pas une orientation politique fondamentalement différente. Elles ne partent pas de lâidée que lâéconomie doit satisfaire les besoins de la majorité de la population (de bons emplois avec de bons salaires, des logements abordables et confortables, des services publics de qualité, des soins de santé et lâaide aux plus faibles renforcés, un enseignement accessible,âŚ) mais du constat que lâaustérité dure risque de miner la base du système capitaliste en provoquant des révoltes de masse. En bref, il sâagit dâune autre austérité, pas dâune autre politique !
Que représentent donc les propositions de lutte contre la fraude, dâimpôts sur la spéculation et sur les riches? Quâen est-il de cette répartition plus âéquilibréeâ des efforts ? En Belgique, cette histoire a tellement été racontée que sa crédibilité est nulle. Ces dernières années, chaque mesure de ce type a été utilisée comme justification de la modération salariale et des attaques contre les allocations (sous le seuil de pauvreté) ainsi que des services publics (de plus en plus chers pour lâutilisateur individuel). Et ces règlementations ont à chaque fois compris de petits stratagèmes permettant aux plus riches dâéchapper à leurs devoirs. On va chercher des cacahuètes chez les plus riches afin de faire supporter le gros de lâaustérité à la majorité de la population.
Ce âtournantâ dans la politique européenne ne provient pas dâune inquiétude concernant le sort des masses, mais bien de lâénorme pression qui commence à croître contre la politique dâaustérité. Les partis traditionnels sont sur la sellette, et des initiatives comme Syriza, le Front de Gauche et le SP risquent de les pousser dehors. Si cette pression disparaît, il nây aura même plus de concessions minimales.
Les médias veulent répandre des illusions, mais lâexpérience des masses (qui ont déjà vu à lâĹuvre la trahison des sociaux-démocrates embourgeoisés des décennies durant) aidera à rapidement les dissiper. Sans renverser le capitalisme, les moyens financiers continueront de disparaître dans les poches des supers-riches et notre société deviendra une arène désespérée où les gens se bâteront pour les quelques miettes qui tomberont du banquet des riches.
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ââGauches Communesââ et Rood ! ont lancé leurs campagnes avec le soutien de la gauche européenne
Cet automne, la crise la plus importante depuis la Grande Dépression des années â30 en sera à sa quatrième année. Le capitalisme, son idéologie, ses institutions et ses représentants politiques font lâobjet dâune profonde crise de légitimité. Cela nécessite une alternative issue de la seule force de cette société capable dâaboutir à un véritable changement : la classe ouvrière, soutenue par toutes les couches exploitées de la société.
Par Eric Byl
Lâactivité militante nâa pas connu de pause, comme le prouvent les nombreuses mobilisations de masse et grèves qui ont eu lieu. Sans traduction politique hélas. Ce nâest que maintenant que nous assistons aux débuts du développement dâune représentation politique des luttes avec le Front de Gauche en France ou Syriza en Grèce. En Belgique aussi, nous avons besoin dâune formation de gauche conséquente, basée sur la coopération, le respect mutuel et lâouverture. Câest pourquoi les militants du PSL vont participer aux prochaines élections communales dans diverses initiatives unitaires. Ce mois de juin, trois dâentre elles (à Anvers, Gand et Bruxelles) ont lancé leur campagne avec des meetings internationaux. Lâauteur de ces lignes était présent à Anvers et Bruxelles.
A Anvers, Erik De Bruyn (de Rood !) a réfuté devant les 85 auditeurs lâidée selon laquelle les élections communales nâont rien à voir avec la politique nationale. Câest pourquoi Rood ! a commencé sa campagne par une rencontre internationale, parce que lâaustérité imposée à lâéchelle européenne trouve une traduction à lâéchelle nationale, régionale et communale. Il explique pourquoi il nâexiste aucun moyen pour les jeunes, ce quâa également abordé Tine Pauwels, la plus jeune candidate sur la Liste Rood ! à Anvers, ou pour lâenseignement et le logement, ce quâa aussi abordé lâenseignante Elke Heirman. ââIl y a de lâargent à Anversââ, a déclaré Jarmo De Regemorter (PSL), ââsous les matelas et sur les comptes bancaires des fraudeurs diamantaires et des patrons de lâindustrie portuaire.ââ Peter Veltmans, du SAP (la LCR en Flandre), militant de la CGSP-Finances, a souligné une autre source possible pour les dépenses sociales: un audit sur la dette de la ville et un moratoire sur le remboursement. Frank Baeyens, conseiller de district à Merksem, a fait le tour de la politique appliquée dans son district. Ivo Janssen, qui tirera la liste de Rood! à Anvers, a expliqué que Rood ! veut être le porte-parole de tous ceux qui ne se sentent plus représentés par les politiciens traditionnels.
Anja Deschoemacker a développé ce même point lors du meeting de ââGauches Communesââ à Bruxelles, où 150 personnes étaient présentes. La volonté de Johan Vande Lanotte de reporter la publication du budget fédéral au lendemain des élections communales âânâest pas motivée par la peur que le 1% soit en désaccordââ a-t-elle souligné, ââmais par la prise de conscience que les 99% les puniraient.ââ Le fait que la politique locale nâest pas déconnectée de la politique nationale, elle-même inséparable de la politique internationale, a été souligné par de nombreux orateurs. Bernard Wesphael (du Mouvement de Gauche) a averti de la catastrophe que représentera lâapplication du nouveau traité fiscal européen et a appelé à un front uni sur cette question. Paul Murphy, le seul eurodéputé européen irlandais à avoir voté contre ce traité dâaustérité lors du référendum irlandais, a précisé la saignée massive que cela représenterait pour la population. Lâéconomie européenne va sâeffondrer en plein dans la récession. Il a réfuté le mensonge selon lequel ce traité allait aider à sauver lâIrlande. La seule chose qui sera aidée, a-t-il dit, câest la montée du chômage et de lâémigration. Paul venait tout juste de rentrer de Grèce ââla ligne de front de la guerre de classe.ââ Lâimportance de ce combat pour tous les travailleurs, les étudiants, les allocataires sociaux ou les malades nous a été expliquée par Panayota Maniou, collaboratrice de Nikos Chountis, député européen de Syriza. Elle a parlé dâune véritable catastrophe humanitaire. Syriza sera présent à la fois au Parlement et dans la rue en opposition à la politique dâaustérité, a-t-elle affirmé. Charlotte Balavoine (Front de Gauche) a donné une idée des points centraux autour desquels le FdG tente dâorganiser la résistance : la redistribution des richesses par la nationalisation des banques et le financement massif dâun secteur public au service du peuple, la démocratisation des diverses institutions qui sont devenues exclusivement des outils pour les riches et enfin la révision de la construction européenne, notamment par lâabrogation des traités de Lisbonne et de Maastricht.
Réaliser un tel programme à Liverpool, dans les années â80, a exigé des politiciens défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles avec autant dâacharnement que celui quâont les politiciens au service des banquiers et des spéculateurs, a déclaré Tony Mulhearn. Il fut cette année candidat à la mairie de Liverpool sur une liste de coalition de militants syndicaux et marxistes. Selon lui, un parti de masse des travailleurs et des opprimés constamment opposé à lâaustérité peut très certainement lâemporter à lâavenir. Lâère des partis monolithiques est derrière nous. Tant Jose Menendez (Izquierda Unida, Espagne) que Stephen Bouquin (de Rood !) ont insisté sur le fait que la gauche doit se rassembler dans une atmosphère dâouverture et de respect mutuel. Le fait que le parti communiste grec ait perdu la moitié de ses voix en pleine crise du capitalisme et au moment où Syriza a quintuplé son soutien électoral est riche dâenseignements, y compris pour la gauche en Belgique.
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Lancement tonitruant de ââGauches Communesââ, avec le soutien de la gauche européenne
ââGauches Communesââ – un collectif de progressistes, de syndicalistes et de militants qui déposera des listes aux élections communales à Bruxelles – nâa pas raté le lancement de sa campagne. La Garcia Lorca, en plein centre de Bruxelles, nâavait plus vu autant de monde depuis un bon moment : plus de 150 personnes. Même le meeting international du Front des Gauches lors de la campagne électorale de 2010 nâavait pas fait mieux, alors quâil sâagissait pourtant du meeting principal dâune campagne nationale. Comme le lecteur peut le voir sur les photos, ce nâétait pas seulement la salle qui était pleine à craquer, mais également le hall d’entrée, converti en annexe de salle de conférence.
Rapport par Eric, photos par Els
- Communiqué de presse des listes unitaires âGauches Communesâ – Reprenons nos Communes – Sortir de la crise, tous ensemble, on le peut !
- Nous avons besoin dâun relais politique !
- Elections communales 2012 : A chaque niveau de pouvoir, organisons la résistance contre lâaustérité !
José Menendez, coordinateur dâIzquierda Unida (Gauche Unie, Espagne) en Belgique, a fait allusion au fait que les "Mardis politiques" passeraient dorénavant au mercredi après ce meeting. Chaque semaine, un collectif international de sections de partis de gauche (Izquierda Unida (Espagne), Rifondazione Comunista (Italie), Die Linke (Allemagne) et le Parti Socialiste Unifié (Maroc)) organisent des débats politiques au centre culturel Garcia Lorca sous le nom de ââAlternative à Bruxellesââ. Avec quel objectif ? Promouvoir la collaboration entre les diverses organisations progressistes, dans une atmosphère d’ouverture et de respect. Câest exactement ce à quoi vise ââGauches Communesââ, initiative soutenue par le Parti Humaniste, le Comité pour une Autre Politique et le Parti Socialiste de Lutte.
Au vu des réactions des participants au meeting, cette approche rencontrait leurs attentes. Parmi la salle se trouvaient des habitants de Saint-Gilles dont la curiosité avait été piquée par la personnalité dâAnja Deschoemacker (tête de liste de ââGauches Communesââ à Saint Gilles pour les communales). Les diverses organisations participantes avaient aussi bien entendu battu le rappel de leurs partisans, et l’affiche impressionnante a grandement contribué à elle seule à la réussite de la mobilisation. Mais si Charlotte Balavoine, qui fut candidate du Front de Gauche pour la circonscription du Benelux aux dernières élections législatives françaises, était présente à cette réunion, câétait en raison de la nature ouverte et collective de lâapproche de Gauches Communes. Câest pour la même raison que Panayota Maniou, assistante du député européen de Syriza Nikos Chountis, était présente. Panayota a immédiatement annoncé qu’elle voterait pour Anja au mois dâoctobre.
Un rapport complet de cette réunion et de deux autres réunions similaires organisées par Rood à Anvers et Gand suivra cette semaine. Ce rapport abordera les contributions des divers intervenants mentionnés ci-dessus aiinsi que celles des autres orateurs ; l’eurodéputé irlandais Paul Murphy, lâancien candidat pour la mairie de Liverpool Tony Mulhearn, Stephen Bouquin de Rood ! et Bernard Westphael du Mouvement de Gauche.
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Le ciel nâest pas plus clair au-dessus de Dexia. Qui payera le crash ?
En avril, le gouverneur de la Banque Nationale Luc Coene a été entendu à huis clos en Commission parlementaire concernant Dexia. Son approche assez pessimiste de lâavenir de Dexia nâa pas été confidentielle longtemps, et sâétalait dès le lendemain dans tous les journaux. Une grande attention a été apportée à la provenance de la fuite et sur les intentions de Luc Coene la concernant, mais il est surtout devenu on ne peut plus clair que les problèmes de Dexia sont encore loin dâêtre résolus. Quelles seraient les conséquences dâune nouvelle explosion de la ââbombe à retardement Dexiaââ ?
Dossier, par Tim (Bruxelles)
Quand le gouvernement fédéral a nationalisé Dexia banque en octobre 2011, il a repris le réseau belge pour 4 milliards dâeuros. Une ââbad bankââ fictive a parallèlement été créée : toutes les opérations à haut risque du groupe ont été rassemblées, et les gouvernements belge, français et luxembourgeois se sont portés garants pour 90 milliards dâeuros pour cette ââbanqueââ en prévision dâune faillite éventuelle. La Belgique supporte le plus gros : 54 milliards dâeuros. Depuis ce moment, Dexia Banque Belgique est devenu Belfius, un changement de nom destiné à tourner symboliquement le dos à ces problèmes.
ââA rose by any other name would smell as sweetâ (ââCe que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nomââ) disait Juliette à son Roméo sous la plume de Shakespeare. Une jolie phrase qui résume bien le problème Dexia : changer de nom nâa pas pour autant résolu le moindre problème. Aujourdâhui, personne ne sait exactement dans quelle condition se trouve Dexia : les analyses vont de ââpeu optimisteââ jusquâà ââapocalyptiqueââ. Il nây a guère eu que lâancien dirigeant de Dexia, Pierre Mariani, pour oser encore prétendre que ââles choses pourraient peut-être encore se résoudre.ââ En disant cela, il pensait plus que probablement à son ââparachute doréââ⌠Une chose est certaine : la ââbad bankââ Dexia est fondamentalement en perte, nous ne savons tout simplement pas jusquâà quel point âŚ
Vers un démantèlement contrôléâŚ
Pour cette ââbad bankââ, le gouvernement belge a pour perspective un âdémantèlement contrôléâ : lâidée est de garder lâentreprise fictive le plus longtemps possible afin de disposer de suffisamment de temps pour en vendre les parties potentiellement profitables et ainsi compenser les parties qui ne représentent quâune perte assurée. Il reste ensuite à prier que les comptes sâéquilibrent pour éviter un déficit. Lors de son audition parlementaire, Luc Coene a abordé ce scénario : il craint que la ââbad bankââ Dexia réserve trop de mauvaises surprises et que le prix de son démantèlement ne soit au final bien plus élevé quâinitialement espéré. Le président de la Banque Nationale a toutefois une idée très précise de ceux sur qui retombera ce coût : les contribuables. En dâautres termes : la poursuite de lâavalanche dâaustérité et des augmentations dâimpôts pour les travailleurs.
Dâailleurs, même le scénario le plus positif pour Dexia a son prix, et une nouvelle facture nous attend dans ce cas également : nous devrons à nouveau payer pour les pertes des spéculateurs ! Aujourdâhui déjà, les communes belges cherchent désespérément des moyens destinés à éponger les pertes de Dexia avec des impôts cachés sur lâénergie ou des augmentations dâamendes. Après les élections communales dâoctobre, nous pouvons nous attendre à une nouvelle facture. Quelle sera lâampleur globale de lâaustérité ââDexiaââ aux niveaux du fédéral, des régions et des communes ?
⌠ou un crash non-contrôlé ?
Les médias se sont fortement penchés sur les perspectives officielles pour la ââbad bank Dexiaââ, un peu trop roses. De nombreux éléments soutiennent cette hypothèse : les pertes déjà prises en compte concernent entre autres les investissements en Grèce, en Espagne, en Italie et au Portugal. Quelle est la valeur totale de ces pertes ? Le reviseur dâentreprise de Dexia, Deloitte, a calculé que les pertes pour lâannée 2011 ne sâélevaient pas à 11,6 milliards dâeuros comme la direction de Dexia lâa prétendu, mais à 16,4 milliards dâeuros.
Ceci signifie que ââlâactif netââ de Dexia (la valeur de lâentreprise moins le total des dettes), serait négatif. Une solution pourrait être que les actionnaires de Dexia injectent plus de liquidités dans lâentreprise. Mais à lâexception du gouvernement belge, aucun investisseur nâest intéressé à investir à fonds perdus dans une ââbad bankââ. Quant au gouvernement belge, il deviendrait ainsi actionnaire majoritaire dâune ââbad bankââ qui ajouterait ses dettes à la dette publique. On parle ici de plus de 400 milliards dâeuros de dettes supplémentaires, une somme équivalente au Produit Intérieur Brut du pays, câestà- dire à la totalité des richesses produites en un an !
Le plus grand problème de ce scénario est quâil ne prend en compte que la situation actuelle. Que se passerat- il demain si lâEspagne, lâIrlande ou le Portugal ne peuvent plus rembourser leurs dettes ? Que faire si Dexia perd son accès aux fonds de la Banque Centrale Européenne ? Le gouvernement belge espère également que lâEspagne, lâAllemagne et lâItalie se porteront garants pour les filiales de Dexia dans ces pays, mais est-ce réaliste ? Le gouvernement belge est semblable à lâorchestre du Titanic, continuant à jouer tandis que le navire Dexia sâenfonce dans les flots en espérant quâun canot de sauvetage apparaisse par magieâŚ
Dexia : un cas isolé ?
Dexia est un phénomène emblématique de la situation globale de lâéconomie mondiale. On nâexprime dorénavant plus de perspectives économiques en nombre dâannées, mais en mois ou en semaines. Les incertitudes sont si importantes quâune perspective à long terme est irréaliste. Chaque jour apporte son lot dâéléments qui réduisent à néant les perspectives dâhier.
Le capitalisme souffre dâune crise de surproduction : ces dernières années, les plus grandes entreprises sur le globe ont amassé en réserve des milliers de milliards dâeuros avec leurs profits record, les baisses de charges et les cadeaux fiscaux. La recherche de moyens pour réinvestir ces fonds dans lâéconomie réelle est désespérée, mais la destruction du pouvoir dâachat des masses par le biais des plans dâaustérité ne laisse aucune voie pour un investissement rentable. Avec un tel scénario, chaque plan de sauvetage pour une banque comme Dexia est absurde : qui donc pourrait être intéressé dâinvestir dans une banque qui croule sous les pertes dans des conditions pareilles ?
Quelle alternative ?
Un démantèlement contrôlé de Dexia parait exclu dans le contexte économique actuel. La population, innocente, ne devrait pas supporter les frais de la catastrophe. Mais quelle alternative mettre en avant ?
Dans le cadre de cette discussion sur la crise bancaire, on entend souvent parler de la création dâune banque publique. Nous pensons quant à nous que la création dâune banque publique dans un océan dâinstitutions financières privées est intenable. Et dâailleurs, en fonction de quels intérêts sont opérées les nationalisations actuelles ? La même question se pose au sujet dâun ââauditââ sur les dettes visant à voir quelles sont les dettes ââjustesââ ou non. Qui réalisera cet audit ? Et câest quoi, une dette ââjusteââ ?
Un tel audit devrait être réalisé par des représentants des syndicats et des partis ouvriers, dans la perspective dâune nationalisation du secteur financier tout entier, sans compensations pour les spéculateurs. Nous voulons une enquête publique sur les dettes et les pertes de Dexia, et des compensations uniquement pour les petits actionnaires, sur base de besoins prouvés. Nous voulons des gérants qui travaillent au salaire ouvrier moyen, placés sous contrôle démocratique et révocables à tout instant. Un pôle financier public serait un bon refuge pour lâépargne et accorderait des crédits bon marché aux travailleurs et à leurs familles, de même quâen libérant les moyens nécessaires pour investir dans les services publics et lâinfrastructure.
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Ma. 19 juin. Bruxelles. 10 heures, devant l’ONEm (4 Place Marcel Broodthaers, 1060 Bruxelles, en face de la gare du Midi). Manifestation contre les attaques sur le droit aux allocations de chômage, à l’initiative du front commune syndical bruxellois FGTB-CSC-CGSLB.
- Ma. 19 juin. Anvers. 10H, aux portes de l’entreprise Crown Cork à Deurne. Action de solidarité
- Me. 20 juin. Bruxelles. Meeting organisé par Alternatives à Bruxelles & Reprenons nos Communes avec Paul Murphy (député européen membre du Socialist Party en Irlande), Tony Mulhearn (TUSC, Angleterre), Charlotte Balavoine (Front de Gauche, France), Marisa Matias (eurodéputée du Bloc de Gauche au Portugal), Anja Deschoemacker (Reprenons nos communes), Stephen Bouquin (ROOD!) et un représentant de Syriza (Grèce). 19h30 au Garcia Lorca, Rue Volders 47/49, 1000 Bruxelles (métro Anneessens)
- Jeu. 21 juin. Anvers. Meeting de Rood!: "Notre ville n’est pas à vendre". Avec Tony Mulhearn, président de la section du parti travailliste à Liverpool en 1980-86, quand la ville a mené une politique réellement socialiste, Erik De Bruyn et un orateur de Syriza.
- Ve. 22 juin – Di. 24 juin. Floreffe. Week-end de formation du PSL (sections du Hainaut, de Namur et de Liège)
- Sa. 23 juin. Gand. Fête de ROOD! avec Tony Mulhearn, un orateur de Syriza, Erik De Bruyn (ROOD!) et Bart Vandersteene (tête de liste de ROOD! à Gand)
- Sa 30 juin. Anvers. BBQ rouge et Cantus rouge !
- 7-13 juillet. Gand Ecole d’été internationale du CIO
- Ve. 20 juillet. Keerbergen. Meeting sur la défense de l’environnement et la politique énergétique
- Sa. 4 août. Keerbergen, âBBQ électoralâ
- Sa.-Di.11-12 août. Anvers. Week-end de formation marxiste
- 7-9 décembre : Congrès national du PSL
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Meetings électoraux
Juste avant l’été se déroulent des meetings importants à Bruxelles, Anvers et Gand. A Bruxelles, nous accueillons notamment des représentants de diverses formations de gauche larges européennes, comme un député européen de la coalition de la gauche radicale grecque Syriza. A Anvers et Gand, les meetings sont à l’initiative de Rood!
Bien entendu, l’attention accordée à la situation en Grèce et à la formation Syriza sera très grande. Quel sera le score de Syriza aux élections qui se tiennent aujourd’hui dans le pays et qu’est ce qu’en fera la formation ? Entendre ces réponses de la part d’un représentant de la formation sera très intéressant, à n’en pas douter. Nous aurons également pour orateur Tony Mulhearn, qui fut président de la section du parti travailliste à Liverpool dans les années ’80, à un moment où le conseil communal de la ville a mené une réelle politique socialiste. En ces temps de crise et d’attaques sauvages de la part de l’establishment capitaliste, il es crucial d’apprendre de cette expérience.
A Bruxelles, il y aura de plus différents orateurs d’Irlande, de France, d’Espagne et du Portugal.
Solidarité avec les travailleurs de Crown Cork
La direction de Crown Cork a décidé de fermer le site de Deurne. Les travailleurs ont commencé l’occupation du site en réaction. Une action de solidarité aura lieu ce mardi.
Lecture de vacances
Pour ces vacances, nous avons quelques livres neufs et de seconde main à vous proposer. Nous disposons à notre centre national de tout un stock de livres, et il n’est pas possible de tout mentionner ici. N’hésitez pas à nous contacter !
- Introduction au marxisme, dâErnest Mandel (240 pages, 8 euros). Un livre de vulgarisation des principes de base du marxisme.
- Rébellion Teamster, de Farrell Dobbs (287 pages, 18 euros). Il sâagit dâun récit passionnant de la victoire dâune grève dâune section du syndicat des Teamsters dans lâAmérique de 1934. Farrell Dobbs, lâauteur, fut lâun des principaux dirigeants de cette grève, et était trotskiste.
- Cours nouveau, de Trotsky (188 pages, 4 euros). Rassemblement de textes et articles de Trotsky réunis par lui-même et publiés en 1923, quelques semaines avant la mort de Lénine. Trotsky analyse la première étape de la Révolution soviétique, et trace les perspectives politiques qui seront à la base du combat de la dernière partie de sa vie.
- Ma vie, de Trotsky (671 pages, entre 5 et 7 euros en fonction de lâétat du livre). Autobiographie du révolutionnaire russe.
- Trotsky, par Deutscher (6 volumes en format folio, 18 euros). Biographie de référence durant de longue année (jusquâà ce la monumentale biographie de Pierre Broué), elle est parfois à prendre avec des pincettes, particulièrement en se qui concerne la période des années â30, où lâauteur est ouvertement en désaccord avec Trotsky, notamment dans le cas de la révolution espagnole. Cela reste toutefois un ouvrage intéressant, surtout sur la période allant de la guerre civile russe à la montée du fascisme.
- Staline, par Deutscher (704 pages, entre 2 euros et 5 euros selon lâétat du livre).
- La question du logement, de Friedech Engels (123 pages, 3 euros) Trois articles d’Engels, publiés dans le Volkstaat de Leipzig en 1872.
- La maladie infantile du communisme (le gauchisme), de Lénine (169 pages, 3 euros) Ouvrage rédigé en 1920. Son objectif était de nourrir la discussion du II° congrès de l’Internationale communiste. Il sera distribué à tous les délégués à ce congrès avant d’être publié par les principales sections de l’I.C. Lénine y critique durement la stratégie suivie par une partie des communistes, membres de la Troisième Internationale, notamment les Hollandais, les Allemands et les Italiens. Leur ligne d’abstention aux élections, en régime de démocratie parlementaire, lui semble relever de la plus pure « puérilité » : au nom de la sauvegarde de la pureté et de la virginité des principes, il faudrait donc se priver de ces tribunes alors que l’immense majorité de la population travailleuse y croit encore. Lénine donne sa logique de l’enchaînement des événements révolutionnaires et notamment les grands traits de sa vision stratégique. Il exprime sa vision de la lutte politique en vue d’une prise de pouvoir.
- La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, de Lénine (150 pages, entre 2 et 5 euros selon lâétat du livre) A travers une polémique avec le "pape" de la social-démocratie de lâépoque, Lénine aborde des questions telles que dictature du prolétariat et "démocratie", pouvoir soviétique et assemblée constituante,…
- Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique, de Lénine ( 193 pages, 4 euros). Cet ouvrage est basé sur les controverses internes à la social-démocratie russe à la lumière de la révolution de 1905.
Ces livres sont disponibles en passant commande par mail à nicolas@socialisme.be.
Québec
Les protestations étudiantes au Québec sont loin d’être terminées. Le 22 juin, une nouvelle grande manifestation nationale prendra place, et diverses actions de solidarité se dérouleront à travers le monde ce week-end là, notamment à Bruxelles. Un de nos camarades belges, Stéphane, va partir cette semaine au Québec afin d’y discuter avec nos camarades d’Alternative Socialiste, notre organisation soeur. Par la suite, Stéphane fera une tournée des sections pour parler de cette expérience.