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  • Ford. Pas de funérailles mais un plan d’action ! Nationalisation et reconversion du site !

    Ce mercredi 24 octobre 2012 fut une journée sombre pour les travailleurs de Ford, pour les habitants de Genk et des communes voisines ainsi que pour tous les travailleurs du pays. Par communication vidéo, la direction du géant automobile a annoncé la fermeture du site de Genk et le déménagement de la production du modèle Mondeo à Valence.

    Par Eric Byl

    L’abattement et la colère sont grands parmi les 3.996 ouvriers et les 268 employés de Ford Genk. Des larmes coulent. D’un jour à l’autre, leur avenir part en fumée. Au moins autant de travailleurs des nombreux sous-traitants sont également touchés. Mais sur les marchés financiers, c’est la fête. Les actionnaires se sont à nouveau enrichis de 3% en deux jours. Politiciens, patrons et autres spécialistes, qui n’ont pourtant jamais travaillé sur une chaîne de production, sortent déjà leurs analyses. L’an dernier, la multinationale a enregistré un profit record de 20,2 milliards de dollars. Mais ce n’est pas cela qui est visé : il faut s’attaquer une seconde fois aux travailleurs, mais cette fois-ci par l’intermédiaire de leurs salaires différés, les prétendues ‘‘charges sociales’’.

    Primes de départ et prépensions

    Ce n’est pas facile de s’opposer aux restructurations et aux fermetures. La compétition accrue a provoqué une surcapacité du secteur. La crise économique et les plans d’austérité appliqués partout en Europe réduisent encore le marché. C’est aussi le cas en Belgique, surtout depuis l’installation d’un gouvernement d’austérité. Il est donc compréhensible que, sous ces conditions, nombreux sont ceux qui espèrent obtenir la prime de départ la plus élevée possible. Pour le moment, le montant de 77.000 euros bruts circule, mais il n’en restera que la moitié en net. Les travailleurs des sous-traitants ne recevront même pas ça.

    Les travailleurs ont déjà dû céder 12% de leur salaire et, en plus, le rythme de travail a fortement augmenté ces dernières années, jusqu’à atteindre un rythme insupportable. Lire, calculer, diner et signer des contrats, c’est facile à faire jusqu’à 65 ans voir voire plus, mais vingt ou trente années en production, ça se fait sentir. Si le gouvernement accorde les prépensions aux travailleurs malgré l’opposition de De Croo, il est compréhensible que beaucoup d’entre eux saisissent l’occasion sous la contrainte de la peur.

    La fermeture n’est pas une option

    Nous ne sommes plus à l’époque dorée où il était encore facile d’obtenir un boulot à l’usine du coin. La prime de départ sera vite dépensée et celui qui n’a pas de carrière complète peut s’attendre à une mauvaise surprise à son 65e anniversaire. Où trouver à l’heure actuelle un autre emploi ? La crise est omniprésente dans toute la Belgique, dans toute l’Europe et partout dans le monde. Il ne peut pas être question de fermeture dans ces conditions.

    Cette fermeture ne sera pas seulement un drame pour les 10.000 familles dont le pain est ôté de la bouche. Elle coûtera largement 10 milliards à l’économie belge, principalement en pertes de cotisations sociales et de revenus d’impôts ainsi qu’en dépenses supplémentaires en allocations. Cela entraînera sans doute encore plus d’économies dans l’enseignement et dans les services publics. Dans les communes touchées, les finances seront minées avec des conséquences dramatiques pour le personnel communal et les services sociaux. Le Limbourg sera à nouveau changé en désert social.

    Nous ne pouvons pas laisser l’avenir de la collectivité aux mains des multinationales !

    Même si la multinationale est juridiquement propriétaire du site, celui-ci a été construit par les générations consécutives de travailleurs, avec aussi les largesses des autorités qui ont puisé dans les cotisations sociales et les impôts payés par la population belge. Des années durant, les actionnaires ont empoché de beaux profits. Nous voyons aujourd’hui à quoi conduit ce transfert de richesses de la collectivité vers une poignée d’actionnaires privés.

    Nous ne pouvons laisser l’avenir du site et de la communauté entre les mains des multinationales qui ne visent que le profit. Les politiciens pleurent des larmes de crocodile en prétendant qu’ils sont impuissants. En réalité, il leur manque juste la volonté politique. Avec les médias, ils ont déjà orchestré l’enterrement. Pourquoi ne pas imposer le choix suivant à Ford : soit sauvegarder le site et chaque emploi, soit subir l’expropriation des installations et des terrains ?

    Une alternative socialement et écologiquement responsable

    Le secteur financier l’avait déjà démontré, celui de l’automobile le confirme : le libre marché ne peut pas garantir des conditions stables de travail et de vie. Nous sommes actuellement capables de produire plus que ce que nous n’avons jamais pensé réalisable, mais cela n’entraîne que la surcapacité et à l’engorgement du trafic. L’époque où une usine automobile n’était pas convertible est depuis longtemps dépassée. A Genk, la production peut être facilement transformée avec des adaptations limitées et une reprogrammation des outils pour une production socialement utile et écologiquement responsable.

    Pourquoi balancer à la poubelle un site si performant ? Nous disposons du savoir pour développer des moyens de transport écologiquement responsables et pour répondre aux problèmes de trafic. Pourquoi ne pas mettre cela en œuvre maintenant que les installations se libèrent et que nous disposons de travailleurs expérimentés ? Pourquoi ne pas enfin créer une entreprise publique pour le développement d’une mobilité écologiquement responsable et rationnellement planifiée ? Le temps de convertir le site, des travailleurs pourraient partir en prépension, ce qu’ils ont déjà bien mérité, ou au chômage technique, comme c’était déjà le cas à Ford, mais alors cette fois avec une prime supplémentaire.

    Manifestation de masse le 11 novembre : nationaliser pour sauver l’emploi !

    Nous savons que cela va à contre-courant de la tendance globale aux privatisations. Ce ne sera pas facile. Il faudra établir de puissants rapports de force pour obliger les autorités à suivre cette voie. Les travailleurs ont bloqué l’entreprise, ils organisent l’activité aux piquets de grève par équipes. De nombreuses discussions et une bonne organisation seront nécessaires pour convaincre chacun de ne pas décrocher du mouvement. Mais nous ne sommes pas seuls. Les travailleurs de la sous-traitance sont dans le même bateau. De plus, une vague de restructurations et de fermetures envahit tout le Limbourg, toute la Belgique et toute l’Europe.

    Aujourd’hui, aucun travailleur ne se sent plus en sécurité. C’est la raison pour laquelle nous avons l’opinion publique avec nous. Mobiliser cette force, dans les entreprises, dans les écoles et les universités et dans les quartiers, c’est le défi à relever pour la manifestation de masse du 11 novembre. N’en faisons pas cette fois-ci une marche funèbre, mais utilisons-la comme un levier pour la prochaine mobilisation ! Chaque mobilisation n’exige pas seulement un plan d’action détaillé et démocratiquement élaboré, mais aussi une perspective, un objectif à la hauteur de l’effort exigé.

    Nous pensons que seule y correspond la nationalisation du site pour sauver l’emploi. Contrairement au plan social, cela offre un avenir attractif, non seulement aux travailleurs de Ford, mais aussi à ceux des sous-traitants et à toute la communauté. Cela provoquerait un exemple optimiste et un grand enthousiasme parmi tous les travailleurs du pays également confrontés à des restructurations et à des fermetures. Ford nous a appris que nous n’avons pas besoin d’une direction qui ne pense qu’à la rentabilité pour remplir les poches des actionnaires, mais que les travailleurs sont plus aptes à gérer l’entreprise en fonction de l’emploi et des besoins de toute la collectivité.

    Pour une grève générale européenne le 14 novembre !

    Il n’y a rien à attendre de la part des politiciens actuels. Les ‘nationalisations’ sont interdites par l’Europe, sauf quand il s’agit de socialiser les pertes et de privatiser les profits. Mais en Europe aussi nous ne sommes pas seuls. Le 14 novembre, une journée internationale d’action contre l’austérité est prévue. En Espagne et au Portugal – peut-être également en Grèce, à Malte, à Chypre – il s’agira d’une grève générale. Des syndicats en France et en Italie ont rejoint l’appel. D’autres vont probablement suivre. La FGTB Liège-Huy-Waremme appelle également à une grève de 24 heures le 14 novembre, tout comme la CGSP-ALR de Bruxelles. Aucune raison ne peut justifier que les syndicats belges ne s’y joignent pas.

    Ford n’est qu’un des nombreux exemples qui illustrent que le marché libre ne fonctionne pas. Nous pouvons en finir avec la spirale qui nous tire vers le bas à condition d’avoir une alternative attractive et rationnellement planifiée à opposer au chaos du marché. Dans cette époque de crise du capitalisme, chaque lutte concrète pose automatiquement la nécessité d’une société socialiste démocratique, mais cette alternative ne peut gagner en crédibilité que si elle offre des réponses aux luttes que nous menons aujourd’hui.

  • Charleroi : le Front de Gauche ''voit rouge'' au débat de la FGTB

    Le Front de Gauche de Charleroi a été invité ce lundi 8 octobre à la FGTB pour un débat organisé dans le cadre des élections communale. Les 6 partis présentant une liste complète étaient représentés, avec Monsieur Magnette pour le PS. Comme l’a précisé un article de la Nouvelle Gazette : le Front de Gauche a vu rouge !

    La FGTB avait posé une série de questions aux divers partis portant sur le chômage et la pauvreté, sur le redéploiement économique, sur le logement, les crèches et les services publics, sur la culture, sur la place que les partis donnent à la FGTB comme interlocuteur, sur la lutte contre l’extrême droite et la place réservées aux aînés et aux jeunes.

    Chaque parti a répondu aux questions, tous défendant le bilan de l’ancienne majorité, tous donnant des réponses formatées et consensuelles. Magnette en particulier a, comme dans beaucoup des débats où il se rend, expliqué qu’il fallait arrêter de tomber dans le misérabilisme, que tout n’était pas si noir, qu’il y a beaucoup de choses positives qui se passe à Charleroi. Sur le chômage, il a expliqué que nous ne devions pas nous inquiéter pour les finances communales, car le fédéral a prévu de compenser la surcharge financière des CPAS conséquente aux exclusions du chômage. Sur l’emploi, il a expliqué, comme beaucoup de ses camarades de la future majorité PS-MR-CDH-ECOLO que le problème venait du manque de formation des carolos. Et il donna un chiffre ; sur l’ensemble des policiers de Charleroi, seul 5% sont réellement carolos.

    Sur la question du rapport avec les syndicats, Monsieur Magnette a expliqué qu’il espérait qu’un jour on aurait un syndicat carolo qui ressemblerait à celui de liège où, selon lui, bon nombre de syndicalistes participent au développement de la ville. Que voulait-il dire ? Qu’à Charleroi les syndicalistes ne veulent pas participer au développement de la ville ? Ou est-ce une critique de la combativité des syndicalistes carolos et une réponse à l’appel que la FGTB Charleroi a fait lors du premier Mai dernier? Appel qui clamait la responsabilité du PS dans les diverses attaques que subissent les travailleurs depuis les années 80 et qui, en conséquence, propose de « Rassembler à gauche du PS et d’ECOLO. » Car disent-ils, « Il y a la des forces vives, actives, militantes et anticapitalistes porteuses d’espoir pour le monde du travail », ce qui n’est clairement plus le cas du PS.

    Cyprien, du MR, après avoir expliqué que dans l’actuelle majorité communale tout le monde y met du sien, nous a parlé du besoin de faire venir des investisseurs. Sur l’emploi, il allait dans le sens de Magnette sur la manque de formation des carolos et la preuve en serait toutes ces plaques d’immatriculation françaises que l’on voit sur les parking de certaines entreprises du zoning.

    Germain du PTB a pour sa part parlé du manque de logements et de crèches publiques. Il a alors parlé de la nécessité d’un plan d’urgence sociale pour répondre à la situation dramatique dans laquelle se trouvent beaucoup de carolos. Il termina ensuite par un appel à voter pour le PTB.

    Benjamin Dusaussois, membre du Parti Socialiste de Lutte, a ensuite prit la parole au nom du Front de Gauche de Charleroi. Voici quelques extrait de son intervention :

    « Je viens parler ici au nom du Front de Gauche, et vu que tout le monde ici ne nous connaît peut être pas encore, je vais nous présenter. Le Front de Gauche est une liste unitaire qui regroupe des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des personnes issues du monde associatif et des membres du Parti Communiste et du Parti Socialiste de Lutte. Rien à voir avec le Parti qui se dit socialiste ici a coté. Notre projet est de constituer une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche.

    Maintenant, sur les questions de la FGTB même si c’est bien évidemment difficile de répondre à 10 question en 10 minutes.

    Sur le Chômage,

    Pour le Front de Gauche Charleroi, si de véritables socialistes avaient le pouvoir à Charleroi, ils considéreraient leur commune comme premier lieu de combat contre les mesures d’austérité imposées par les différents niveaux de pouvoir, qu’ils soient européen, fédéral ou régional.

    De véritables socialistes s’opposeraient fermement à l’actuelle réforme du chômage défendue par le gouvernement fédéral.

    De véritables socialistes organiseraient la lutte pour son retrait et iraient jusqu’à faire de la désobéissance civile organisée afin de ne pas l’appliquer, un peu à l’image du bourgmestre espagnol d’Izquierda Unida dans le sud de l’Espagne qui refuse lui aussi d’appliquer l’austérité dans sa commune et essaie de pousser les communes voisines à faire de même.

    Et ils ne proposeraient pas, comme le fait le 8ème sur la liste du PS, Philippe Van Cau, sur son mur Facebook, de mettre les chômeurs au travail gratuitement pour la ville en échange de leur allocation ! J’espère que vous direz un mot la-dessus Monsieur Magnette.

    Pour répondre à la question de la pauvreté galopante et des manques de revenus de la ville. Ceux qui veulent faire croire qu’on peut sortir Charleroi de sa lente descente aux enfers dans le cadre de l’actuel budget communal sont des menteurs. Seule une lutte massive pour augmenter les ressources budgétaire, provenant par exemple du fond des communes, peut donner à Charleroi les moyens dont la ville a besoin. De l’argent, il y en a, dans les poches du patronat, des actionnaires et des banques. De véritables socialistes organiseraient la construction d’un rapport de force en faveur des 99% pour aller le chercher.

    Sur la question du redéploiement économique,

    Au FDG, nous considérons que c’est la soif de profits et la logique destructrice et chaotique de l’économie de marché qui est responsable de la fermeture de nombreuses entreprises. Des entreprises qui font des profits, comme l’expliquait Nico Cué, ici même il y a peu de temps, pour ArcelorMittal, mais dont les profits ne suffisent pas aux actionnaires pour continuer à produire.

    Si les profits de la sidérurgie ne suffisent pas aux patrons et aux actionnaires, ils nous suffisent à nous !

    Nationalisons sans rachat ni indemnité et sous contrôle des travailleurs et des syndicats toutes ces entreprises qui veulent fermer. Et produisons pour nous même. De l’acier, on en aura toujours besoin, et certainement à Charleroi quand on voit les travaux énormes qu’il va falloir faire pour remettre la ville en état.

    Sur la formation,

    Je m’insurge contre l’idée selon laquelle les gens ne trouvent pas de travail car il ne sont pas assez formés. Comme s’il suffisait d’être formé pour décrocher un emploi ! Les diplômés universitaires que je connais et qui sont au chômage ou travaillent comme agent de sécurité sont là pour témoigner que le problème fondamental n’est pas le manque de formation, mais le manque d’emploi.

    Nous sommes évidement d’accord de stimuler et de créer de nouveaux outils afin de pousser les gens à se former, mais on considère que le meilleur stimulant sera la perspective d’un emploi réellement existant.

    Sur le logement social,

    Je ne m’attarde pas car on a un programme fort similaire à celui du PTB et Germain a déjà parlé la-dessus, tout comme sur la question des crèches. Nous sommes d’accord sur la nécessité de répondre à l’urgence sociale.

    Sur la culture,

    J’avoue ne pas être un spécialiste des questions culturelles. Mais il y a une ou deux choses que je sais. C’est que quand je vais au cinéma ou à une activité culturelle le soir, je dois rentrer 40 minutes à pied vu qu’il n’y a plus de transport en commun. Que quand je veux aller à certaines activités comme "rire sur la ville" je dois payer entre 40 et 60 euros pour une place. Je n’ai pas cet argent et beaucoup de jeunes ou de chômeurs ne l’ont pas non plus.

    Les seules activités culturelles que je peux faire c’est d’aller courir sur un terril, ou traîner avec une bande de potes aux abords des usines à l’abandon de la région, ou aller au café. Si la culture peut être utilisée pour redynamiser la ville, il faudrait qu’elle soit accessible et on retombe donc sur la question des moyens budgétaires de la ville.

    Sur la question de la FGTB comme interlocuteur,

    Un socialiste du début du siècle avait une image. Le mouvement des travailleurs, c’est comme un boxeur: il a deux bras pour lutter. Son premier bras, c’est le syndicat, l’outil ou les travailleurs sont massivement organisé pour défendre leurs conditions de travail.

    Son deuxième bras, c’est un parti politique, qui se ferait le relais politique des revendications concrètes des luttes des travailleurs et permettrait la prise du pouvoir. On est obligé de constater qu’aujourd’hui, les travailleurs se batte avec un bras dans le dos. Seul le syndicat lutte encore. Tandis que le deuxième bras, le parti, n’existe plus. Les socialistes ne le sont plus depuis bien longtemps et c’est devenu très clair depuis que Di Rupo est premier ministre.

    Avec le Front de Gauche, on pense qu’on a besoin de nos deux bras pour lutter en faveur d’une société plus juste et plus égalitaire. Et qu’on doit donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement de gauche. Le Front de Gauche de Charleroi n’a pas la prétention d’être cette nouvelle formation mais on s’inscrit dans la continuité de l’appel du premier Mai lancé par la FGTB de Charleroi. Après les élections, on participera, avec d’autres je l’espère, à la construction d’une vaste coalition anti-austérité qui pourrait enfin donner ce prolongement politique aux luttes syndicales.

    Avant de conclure, vu que mon temps se termine, un mot sur l’extrême droite.

    Dans la lutte contre l’extrême droite, il y a deux éléments. Tout d’abord, il faut les empêcher d’occuper le terrain, car le jour ou ils pourront tranquillement déverser leur discours de haine dans la rue sans que personne ne s’interpose, on est foutu. Et on est donc ouverts au lancement d’une campagne de lutte contre l’extrême droite à Charleroi après les élections.

    Mais il y a un deuxième point qui est très important. C’est le fait de lutter contre les causes qui poussent de plus en plus de gens à voter pour l’extrême droite. Et si les gens votent pour eux, c’est qu’ils en ont ras le bol de la situation, ras le bol de la galère dans laquelle ils s’enfoncent de plus en plus chaque jour. Et je n’ai pas peur de le dire, le Parti Socialiste est responsable,

    Quand Van Cau père a dit de la lutte de Splintex que c’était une tâche noire pour la Wallonie, des travailleurs ont répondu qu’ils voteraient FN, et je comprends leur colère. Moi-même comme vous le voyez, je suis en colère.

    Quand Di Rupo mène l’austérité et pousse les gens dans la misère, beaucoup en réaction se tourneront vers l’extrême droite. On doit donc proposer une véritable alternative politique de gauche qui permette à la colère des gens de se manifester dans des propositions concrètes comme par exemple un logement décent pour tous, un emploi bien payé pour tous et plus encore. La lutte contre l’extrême droite passe aussi par la lutte pour une société plus juste, c’est-à-dire par la construction d’une alternative aux partis traditionnels.

    Et pour conclure, un mot sur la question de la place des jeunes et des moins jeunes.

    Je vais répondre de manière un peu détournée. Les anciens devraient avoir le droit de bénéficier pleinement d’une pension bien méritée après une vie de dur labeur. Et les jeunes devraient avoir le droit à une vie décente et un futur meilleur. Mais ce n’est clairement pas ce qui est en train de se passer. Et la faute en reviens aux partis traditionnels qui acceptent la logique du système capitaliste, qui acceptent de gérer les crises en les faisant payer à la population.

    Je propose donc, en tant que militant syndical, une vaste campagne de syndicalisation massive de la jeunesse, pour leur apprendre à lutter pour une société où on respecte ses anciens en leur donnant une véritable pension. Pour leur apprendre à ne compter que sur eux mêmes pour se construire un futur meilleur.

    Et dans le même temps, en tant que militant politique j’appelle à la construction d’une organisation politique qui se ferait le porte-parole de leurs revendications.

    Merci. »

    Après avoir applaudis cette dernière intervention, les militants dans la salle ont pu poser leur question. Un premier intervenant a parlé de la situation difficile des chômeurs et, quand Magnette, pour on ne sait quelle raison, a sourit, le militant s’est énervé, lui criant "Tu ris?, mais ce n’est pas drôle ! il y a des gens qui crèvent de faim !"

    Une autre personne est intervenue pour parler des statuts et sous-statuts. Notamment des titres services et du fait qu’on oblige des gens à retourner au chômage alors qu’ils ont du travail, simplement parce qu’ils perdent un statut qui donnait des avantages financiers à l’employeur. Un délégué de la Sonaca est intervenu pour répondre à ce qui a été dit sur le fait qu’il y a de nombreux Français qui travaillent dans des entreprises du coin. Pour lui, c’est clair, c’est la faute aux employeurs et non au manque de formation des carolos.

    D’autres questions du même genre sont posées et un tour de réponses des partis commence. Les divers représentant des partis traditionnels interviennent pour expliquer les problèmes de budget de la ville, en donnant des chiffres par rapport à Liège. Ils ont également expliqué le besoin de mixité sociale, de faire venir des revenus plus élevé à Charleroi. Il ont affirmé qu’ils étaient contre le problème que sont les pièges à l’emploi en réponse à la question de la salle et particulièrement le représentant du CDH, ce qui n’a pas manqué d’étonner l’assemblée. Ils ont également rappelé qu’il ne fallait pas tomber dans la caricature et que tout n’allait pas si mal.

    Seul Germain et Benjamin sont intervenus dans le sens de la salle, critiquant le bilan de la majorité et leur vision angélique de la situation à Charleroi. Germain parlant du besoin d’avoir un élu de gauche au conseil communal et Benjamin appelant à construire un rapport de force sur le terrain avec un plan d’action. Benjamin a également interpellé Magnette : "vous n’avez pas répondu à mon interrogation de tout à l’heure, que voulez-vous dire par : il faut réorganiser l’administration communale. Est-ce comme votre huitième de liste le propose, mettre les chômeurs gratuitement à disposition de la ville?"

    La salle a ensuite eu de nouveau la parole et les critiques se sont faites plus vives encore vis-à-vis du PS. Monsieur Magnette y répondant en disant qu’il ne comprenait pas pourquoi il répondait aux invitations de la FGTB, car on lui crie dessus à chaque fois et que si ça continuait ainsi, il ne viendrait plus. Mais la salle insiste, explique qu’on n’attend rien du MR et du CDH, mais que c’est du PS qu’on attend quelque chose. Le vétéran syndical Gustave Dache est alors intervenu également pour, entre autres, critiquer la vision du PS et des autres partis traditionnels selon laquelle tout ne serait pas si terrible à Charleroi. Il pose alors la question : "Les politiques vivent-ils sur la même planète que nous ?"

    Les politiques ont alors de nouveau eu la parole, pour la dernière fois. Sans que rien de bien intéressant ne sorte de leur réponses. Magnette a toutefois été obligé de déclarer que si c’était vrai, il condamnerait les déclaration de son huitième de liste.

    Enfin, Benjamin a dit un dernier mot que voici :

    "Je veux répondre à la question de Paul, qui semble s’étonner de ce que certains ici s’énervent et lui crient dessus. Peut-être même encore plus que sur le MR et le CDH de qui personne n’attend rien ici. Ce n’est pas parce qu’on aime crier et s’énerver, moi par exemple j’ai systématiquement une migraine lorsque je sors de ce genre de débat ou je m’énerve également. La raison de cet énervement c’est que vous ne répondez pas à une question pourtant simple : Pourquoi vous dites vous socialiste alors que votre parti participe à la mise en place de l’austérité ?"

    Magnette souffle immédiatement : "Tu n’était pas là, la fois dernière pour t’en rendre compte."Ce a quoi Benjamin répond en disant : "ben si, j’étais présent la fois dernière et je faisais partie de ceux qui vous ont crié dessus depuis le fond de la salle. Et je vais continuer en répondant à une question à laquelle on n’a pas encore répondu : les politiques vivent-ils sur la même planète que nous ?

    Je suis tenté de dire que non, parce que quand on touche entre 10 et 15000 euros par mois comme Paul, on ne vit pas dans les même conditions. Est-ce qu’on a faim ? Est-ce qu’on a froid ? Parce que moi j’ai froid pour le moment, car le chauffage, je vais pas le mettre avant le mois de novembre. Et laissez-moi vous dire, je me souviens du titre de votre livre, "Le bel avenir du socialisme". Eh bien il est pas beau votre socialisme et je vous le dis, votre avenir c’est celui du PASOK en Grèce, c’est la faillite !

    Pour conclure, je vais répéter une chose, car ma grand-mère me dit toujours qu’il faut taper sur le clou. De l’argent, il y en a. Pas dans mes poches, mais dans les poches des riches, comme le montre cet article de la presse patronale, "les Belges n’ont jamais été aussi riches" et dans les poches des entreprises, mais comme le montre cet autre article, nos 500 plus grandes entreprises ne payent que 5,44% d’impôts. Pourtant, on verra après ces élections où les partis traditionnels vont aller le chercher leur argent, que ce soit au fédéral ou à la commune.

    Alors j’ai envie de dire, pour répondre à notre camarade du CDH qui nous disait tout à l’heure qu’il n’y avait plus de guerre en Europe qu’au contraire, il y a bel et bien une guerre en Europe, et pas une guerre entre la Grèce et l’Allemagne comme certains veulent nous le faire croire. Pas une guerre entre flamands et wallons, pas une guerre entre étrangers et belges. Mais une guerre de classe pour savoir qui va payer la crise."

    Le débat s’est alors terminé tout d’abord par une interpellation de René Andersen, ancien cheminot et tête de liste du Front de Gauche à Charleroi, sur la situation a la SNCB puis par une intervention d’un ancien militant socialiste qui a énuméré les différentes attaques contre les travailleurs auxquelles le Parti Socialiste a participé depuis les années ’80, en parlant de trahison honteuse.


    Article de La Nouvelle Gazette

  • Interview : Finghin Kelly, candidat de Gauches Communes et membre du Socialist Party

    Partout en Europe, on observe la mise en place de politiques d’austérité ‘‘pour faire face à la crise’’ et, partout en Europe, ce sont les travailleurs et leur famille qui en payent le prix. Pendant ce temps, la Troïka (UE, BCE et FMI) cherche à faire croire que les travailleurs grecs, espagnols et irlandais ne récoltent que ce qu’ils ont semés. Nous nous sommes entretenus à ce sujet avec Finghin Kelly, collaborateur de Paul Murphy, eurodéputé irlandais du Socialist Party (un parti-frère du PSL) et 10e candidat sur la liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles.

    Par Stéphanie (Bruxelles)

    Tout comme Panayota Maniou, militante grecque de SYRIZA et 11e candidate pour ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles également, il tient à mettre en avant la nécessité de construire un mouvement large des travailleurs qui entre en confrontation directe avec le pouvoir en place.

    Socialisme.be : Pourquoi as-tu décidé de te présenter sur les listes de Gauches Communes?

    Finghin Kelly : À travers l’Europe, on voit que la classe des travailleurs fait face aux politiques d’austérité et à des attaques sur son niveau de vie. Tout cela pour payer le sauvetage des banques, pour leur faire payer une crise dont ils ne sont pas responsables ! Des milliards d’euros de coupes budgétaires sont réalisées dans les services sociaux, la fonction publique et notamment dans les communes. Pour les élections communales d’octobre, c’est important d’avoir des candidats qui une fois élus, n’hésiteront pas à se dresser contre ces programmes d’austérité et utiliseront leur position pour construire une alternative à cette austérité au nom des travailleurs.

    Une des principales raisons de ma candidature repose également sur le fait que les institutions européennes font en sorte de mettre en œuvre les politiques d’austérité à travers l’Europe en tentant de diviser au maximum les travailleurs européens en leur disant que les travailleurs des “PIIGS” (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) ont mérité ce qui leur arrive. Dans les faits, les travailleurs grecs, irlandais ou espagnols ne sont pas nos ennemis. Et je peux vous affirmer que les Irlandais du Socialist Party soutiennent à 100% les travailleurs belges qui se battent actuellement, eux aussi, contre l’austérité.

    Socialisme.be : Quelles sont les conséquences de la crise pour la population irlandaise ?

    F.K. : Les conséquences sont désastreuses. Le gouvernement a vidé les caisses de l’Etat à hauteur de 64 milliards d’euros pour sauver les banques. En suivant les instructions de la Troïka, il a ensuite instauré un programme d’austérité sans précédent qui a fortement fait baisser le niveau de vie de la population. Le gouvernement a essayé de faire croire que si nous coupions dans les budgets, nous pourrions sortir de la crise. C’est ce qui a justifié des coupes majeures dans les services publics, les soins de santé, l’éducation. Le gouvernement planifie actuellement 3,5 milliards de coupes pour décembre de cette année. Bien évidemment, ces programmes ne fonctionnent pas. On observe que l’économie irlandaise tombe en récession et, en réalité, il n’y a que très peu de perspectives de croissance économique pour l’avenir.

    Le taux de chômage a explosé et atteint aujourd’hui 14,8%. Et ce chiffre, bien qu’effrayant, n’est pas représentatif du nombre réel de pertes d’emploi dans la mesure où le pays connait une émigration massive. On comptabilise 1000 départs de jeunes par semaine, preuve d’un réel manque de perspectives parmi les jeunes qui ont par exemple vu être réintroduit le minerval obligatoire pour l’accès à l’enseignement supérieur. Ce qui signifie que 10.000 étudiants ne pourront pas se permettre de poursuivre leurs études. Mais, la classe dominante ne s’est évidemment pas contentée de cela. On a observé une pénurie de professeurs, les classes deviennent surpeuplées ce qui en vient à réduire la qualité de l’enseignement qui n’était déjà pas bien haute en Irlande.

    Les autres personnes principalement affectées par la crise sont bien sûr aussi les chercheurs d’emploi. Mais il y a également les gens qui disposaient à la base de peu de revenus, ceux qui dépendaient de la sécurité sociale, les mères célibataires, etc.

    Par exemple, il y a deux semaines, le gouvernement a annoncé qu’ils allaient couper dans le budget consacré à l’aide aux personnes handicapées, ce qui va totalement détruire leur droit à mener une vie de manière relativement indépendante et les amener à vivre en institution.

    Par ailleurs, le gouvernement a également coupé dans les budgets consacrés aux parents célibataires qui voient leur capacité à s’occuper décemment de leurs enfants diminuer de jour en jour.

    Mais l’exemple le plus flagrant de la volonté du gouvernement à faire payer la crise capitaliste par les travailleurs et leurs familles est très certainement l’introduction d’une taxe sur les ménages. Cette taxe d’abord fixée à 100 euros par habitation est destinée à être payée par chaque ménage ou personne étant propriétaire de leur habitat. Il faut savoir qu’en Irlande, 1.600.000 personnes, c’est-à-dire plus d’un tiers de la population, ont emprunté dans le but d’acquérir un logement. Cette taxe qui s’élève a priori à 100 euros par an est destinée à augmenter à 1000 euros d’ici quelques années et à couvrir les charges comme l’eau chaude par exemple.

    Socialisme.be : Comment avez-vous, le Socialist Party et plus largement les travailleurs irlandais, réagi face à ces attaques ?

    F.K. : Les gens sont extrêmement en colère. Ça a pu être observé lors de l’introduction de la taxe sur les ménages. Ils se sont donc organisés en petit comités. Et avec le Socialist Party nous avons mené une campagne massive afin de mobiliser les travailleurs à travers toute l’Irlande, en les invitant à ne pas payer cette taxe et à combattre les politiques d’austérité en solidarité avec les jeunes et les chercheurs d’emploi. Nous avons organisé de nombreuses manifestations, de nombreux meetings. Le résultat a été un boycott massif de cette taxe et à ce jour, 50% des personnes concernées ne l’ont toujours pas payée. Le gouvernement a perdu une énorme bataille. Cependant, la prochaine étape de cette campagne sera de résister face à la menace du gouvernement de réprimer les personnes ayant refusé de payer.

    Socialisme.be : Et, en Belgique, comment résister à l’austérité ?

    F.K. : Le propre des différents gouvernements nationaux et des médias en Europe est de faire croire que le problème se situe ailleurs. En Grèce, en Espagne, en Irlande. Mais absolument pas en Allemagne, en France ou en Belgique. Dans les mois qui vont suivre, je pense qu’on va observer à quel point la crise s’étend à toute l’Europe. C’est déjà observable avec quelques coupes budgétaires telles que les 25% de diminution des allocations de chômage. Mais après les élections, les travailleurs belges doivent s’attendre à voir débarquer chez eux la situation irlandaise voire même grecque. Cette classe dominante va mettre en place une politique d’austérité si tôt les votes comptés. C’est pour cela qu’il est important que nous ayons une réponse active de la part des mouvements syndicaux et de la classe ouvrière en général. Dans cette mesure, ”Gauches Communes” se révèle être une alternative plus qu’attractive.

    Cette alliance rassemble beaucoup de militants syndicaux, de travailleurs ou demandeurs d’emploi représentant réellement la classe des travailleurs. Je pense également que c’est important que les gens s’engagent dans les différentes campagnes menées par Gauches Communes contre l’austérité afin non seulement de combattre ces politiques mais également faire connaître le programme de l’alliance qui présente une vraie alternative. Si nous avons un élu, il utilisera sa position dans le Conseil communal non pas pour être une autre de ces personnes fuyant leur responsabilité de représentation et dépensant l’argent des travailleurs à des choses ne les concernant même pas. Mais ce sera quelqu’un qui utilisera sa position pour mobiliser les gens afin d’organiser la résistance au niveau local, comme national. Nous avons besoin de personnes élues dans le Conseil pour aller à l’encontre des coupes budgétaires mises en place pas les partis établis, comme le PS et Ecolo qui prétendent ne pas être en accord avec l’austérité mais qui les mettent en œuvre quand même.

    Plus largement, nous devons construire un relais politique large qui permette aux travailleurs d’être réellement représentés. ‘‘Gauches Communes’’ est un premier pas vers ce relais.

  • Actions de solidarité à Bruxelles: en Belgique aussi Portugais et Espagnols sont descendus dans la rue!

    Ce samedi, l’Espagne et le Portugal ont connu une actualité sociale mouvementée: des manifestations de masse ont pris place contre les politiques d’austérité brutale menées par les gouvernements espagnol et portugais. Des milliers de personnes à Madrid et à Lisbonne sont descendues dans les rues pour rejeter les nouvelles coupes budgétaires annoncées. Notons aussi que des milliers d’Allemands étaient également dans les rues ce samedi tandis que, le dimanche, une manifestation a également pris place à Paris contre la traité européen d’austérité. “Virez-les virez-les” ont scandé les Espagnols aux portes du parlement. Ces actions à travers l’Europe ce week-end montre la voie à suivre, celle d’une lutte unifiée à travers toute l’Europe. C’est ce qui est nécessaire pour faire dégager l’austérité et nos gouvernements par la même occasion. A cette occasion, deux actions de solidarité ont pris place à Bruxelles pour soutenir ces initiatives.

    Nico M (Bruxelles)

  • Du métal, pas de Mittal !

    A quand un véritable plan d’action pour nationaliser la sidérurgie sous le contrôle des travailleurs ?

    Cela fera bientôt un an que Mittal a annoncé la fermeture de la phase à chaud liégeoise. Parmi les travailleurs, l’exaspération est à son comble suite à la lenteur de l’évolution du dossier et au chantage récemment pratiqué concernant les 138 millions d’euros d’investissements dans la phase à froid (et les 2.000 emplois que cela concerne).

    Par Nicolas Croes

    Nombreux sont ceux qui, à l’instar de Bruno Bauraind, chercheur au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), affirment que la sidérurgie liégeoise est tout à fait viable : ‘‘La direction du géant de l’acier applique une vieille recette en prenant à la gorge les organisations syndicales, piégées par l’équation : sacrifier à moyen terme un secteur d’activité en échange de la préservation à court terme d’une partie de l’emploi. Bon nombre d’observateurs le pensent : privée de ses hauts-fourneaux, la phase à froid liégeoise est de toute façon condamnée. (…) J’ose affirmer qu’il y a place pour une petite sidérurgie indépendante intégrée. Le tout est de s’en donner les moyens.’’ (La Libre, 21/09/12)

    Quelle stratégie ?

    Effectivement, le tout est de se donner les moyens. Très vite après la dramatique annonce de l’an dernier, la FGTB avait élaboré un plan basé sur le rachat par les autorités publiques revenant à 1,1 milliard d’euros en 5 ans. Le syndicat a tout à fait raison de dénoncer les pouvoirs publics qui rechignent à mettre la main à la poche pour sauver des emplois alors qu’ils sont toujours prêts à distribuer des milliards pour ‘‘sauver’’ les banques. Mais, au-delà de cet aspect, cette voie nous semble extrêmement limitée.

    Tout d’abord, c’est loin d’être la solution privilégiée par la Région wallonne. Le ministre wallon de l’économie Jean-Claude Marcourt s’est déjà réfugié derrière divers prétextes pour refuser d’aborder cette solution, notamment sous prétexte que les nationalisations sont interdites par la législation européenne (qui devient caduque quand il s’agit des banques bien entendu, comme dans le cas de Fortis avant la revente à BNP-Paribas). Ensuite, ArcelorMittal refuse jusqu’ici de vendre ses hautsfourneaux liégeois aux pouvoirs publics ou à un concurrent privé.

    Construire un rapport de force !

    Pour Michel Capron, économiste, ancien chercheur à la Fopes (UCL) : ‘‘Les politiques sont dramatiquement absents et, ce faisant, laissent la bride sur le cou de financiers arrogants car sans contre-pouvoir. Il n’y a aucune politique industrielle en Europe. J’ai entendu Jean-Claude Marcourt (ministre wallon de l’Economie, NDLR) et Arnaud Montebourg (ministre français du Redressement productif, NDLR), tous deux critiques au sujet d’Arcelor- Mittal. Mais quels actes ont-ils posés?’’ (Le Soir, 18/09/12) Il exprime ici une réalité ressentie par de nombreux travailleurs : on ne peut pas s’en remettre aux les pouvoirs publics lorsqu’ils sont contrôlés par des élus qui se disent ‘‘de gauche’’ mais qui appliquent docilement la politique patronale.

    Le PSL a toujours défendu l’expropriation et la nationalisation du secteur sidérurgique, sous le contrôle des travailleurs et pas sous la gestion de managers capitalistes mandatés par le gouvernement. Un bon premier pas en cette direction serait de lancer l’occupation du site, qui deviendrait ainsi un excellent centre de discussion démocratique pour élaborer collectivement la stratégie syndicale et pour discuter de la relance de l’activité au bénéfice des travailleurs et de la population.

    Illégal ? Au regard des lois taillées sur mesure pour protéger les intérêts des patrons, très certainement. Par contre, lorsqu’un rapport de force plus favorable aux travailleurs forge d’autres règles, ces mêmes patrons ne se gênent pas pour la fouler aux pieds à la première occasion. ArcelorMittal avait signé en 2009 l’accord-cadre européen ‘‘Maîtriser et anticiper le changement’’ avec la fédération européenne des métallurgistes (FEM) où, en échange de concessions syndicales, ArcelorMittal s’engageait à garantir l’activité des outils européens du groupe et éviter les licenciements secs. Aujourd’hui, la phase à chaud liégeoise est menacée (et l’avenir du froid est sans cesse plus incertain) tandis que des sites de production du géant sidérurgique sont à l’arrêt en France, au Luxembourg et en Espagne, sans la moindre perspective de relance. La loi, c’est toujours les travailleurs qui se la prennent dans la figure, les grands patrons n’ont pas à s’inquiéter.

    A moins que les travailleurs ne relèvent la tête et s’approprient les outils de production par leur mobilisation et leur force collective. L’avenir de l’acier est assuré dès lors qu’il s’agit de produire en fonction des besoins (construire de nouveaux logements, des transports publics, des écoles, des crèches,… nécessite de l’acier) et non plus pour satisfaire la soif de profits de charognards capitalistes.

  • L'enseignement n'est pas une marchandise !

    Ce mois de septembre, c’est le début de l’année académique, et des milliers de jeunes entreront pour la première fois dans les auditoires des universités et hautes écoles. Mais alors que le nombre d’étudiants va en s’accroissant, le financement de l’enseignement supérieur ne suit pas. Les auditoires sont régulièrement bondées, il est pratiquement impossible de bénéficier d’un accompagnement, les infrastructures sont déficientes ou délabrées,…

    Par Mathias (Gand)

    Un récent rapport(1) a dévoilé qu’en vingt ans (entre 1991 et 2010), l’allocation de la Communauté Française pour l’enseignement supérieur a augmenté de 21% seulement alors que le nombre d’étudiants augmentait de 34% et que le Produit Intérieur Brut belge augmentait de 42%. L’allocation des autorités par étudiant a globalement diminué de 10% sur le même laps de temps (particulièrement depuis l’apparition du système de financement par enveloppe fermée en 1999). Cette dernière décennie, la part du PIB consacrée à l’enseignement supérieur est passée de 2% à 1,2% en Belgique.

    Aux yeux des autorités publiques, il semble bien qu’investir dans l’avenir à travers l’éducation des nouvelles générations est moins prioritaire que caresser les grands patrons et les actionnaires dans le sens du poil. Comme on pouvait le lire sur une banderole à la dernière grande manifestation des enseignants du secondaire à Liège : ‘‘20 milliards donnés aux banques, 20 ans d’austérité dans l’enseignement. WTF ??’’

    Conséquence : les frais explosent pour les étudiants. Selon la Ligue des Familles, le coût moyen des études supérieures (inscription, matériel,…) est compris entre 8.000 et 15.000 euros ! Les bourses d’études sont totalement inadaptées face à ce genre de frais, et il faut déjà être bien en-dessous du seuil de pauvreté pour bénéficier de l’aide maximale… Personne ne nie que l’enseignement manque de moyens, mais peu de voix s’élèvent pour exiger un refinancement public. La plupart des propositions issues de l’establishment s’orientent vers l’augmentation des frais d’inscription. L’ancien recteur de l’Université de Louvain, André Oosterlinck, a même proposé de les doubler en une seule fois !

    Et si cette discussion se développe dans l’enseignement de la Communauté Flamande, soyons certains qu’il ne faudra pas longtemps avant de la voir débarquer au sud du pays. Cette offensive sur l’accessibilité de l’enseignement supérieur est d’ailleurs internationale. En Grande-Bretagne, les frais d’inscription ont récemment triplé pour atteindre les 10.000 euros. Le professeur Ides Nicaise, de l’Institut Supérieur du Travail de Louvain, affirme qu’une augmentation des frais d’inscription en Belgique pourrait éviter l’afflux d’étudiants étrangers auquel nous assistions pour l’instant. Mais il fait les louanges de la logique des élites européennes et du processus de Bologne qui a créé un ‘‘marché de l’enseignement’’. Ce marché provoque un cercle vicieux concernant l’accès et la qualité de l’enseignement. Allons-nous laisser notre éducation aux prises avec une logique identique à celle qui a plongé la Grèce dans la misère ?

    Ces derniers mois, nombreuses ont été les attaques contre l’enseignement qui ont provoqué des mouvements de protestation massifs : Québec, Chili, Grande-Bretagne, Grèce, Espagne,… Il faut nous aussi nous préparer à occuper les rues pour défendre notre enseignement et exiger qu’il soit gratuit et de qualité. Nous sommes pour un refinancement public de l’enseignement, et revenir aux 7% du PIB tel qu’au début des années ’80 serait un bon début. Luttons ensemble avec le reste de la société contre l’austérité et pour mettre fin à l’avidité capitaliste !


    (1) Groupe de travail sur le financement de l’enseignement supérieur en Communauté Française de l’Académie Royale de Belgique, Premier rapport intermédiaire remis au Secrétaire Perpétuel le 15 juillet 2011. www.gauche.be

  • Les mineurs espagnols montrent la voie à la classe ouvrière

    Nous avons tous suivi depuis le 28 mai dernier le combat déterminé que mènent les mineurs esapgnols afin de sauver leurs emplois. La fin annoncée des aides au secteur minier, déjà approuvée par le gouvernement précédent du PSOE (Parti socialiste ouvrier Espagnol), a juste été accélérée par le gouvernement du Parti Populaire. Si le gouvernement gagne, cela entrainera la fermeture des mines d’ici 2018 au plus tard et la disparition de milliers d’emplois.

    Par Karim Brikci, tête de liste de Gauches Communes à Ixelles

    • Collectif Krasnyi – Reportage – ”Madrid ouvrier avec les mineurs"

    La Marcha Negra :

    Les mineurs ont su renouer très rapidement avec les meilleures traditions de lutte de la classe ouvrière espagnole : grève illimitée, bloquages et occcupations. Parallèlemement aux actions locales dans des régions très rurales, les mineurs ont organisé une marche noire sur Madrid pour construire le soutien et défier le gouvernement. Partie des différentes régions minières du pays, cette marche a traversé des dizaines de villes dans lesquelles les mineurs ont à chaque fois vécu des moments de solidarité inoubliables.

    L’arrivée à Madrid restera une référence importante de la lutte sociale en Espagne pendant encore longtemps. Aux cris de “Vive la lutte de la classe ouvrière” ou encore “Madrid ouvrier avec les mineurs”, des dizaines de milliers de madrilènes ont acceuilli magnifiquement les mineurs en lutte. La manifestation qui a débuté à 22h pour normalement finir à minuit à la puerta del sol (lieu symbolique de la contestation en Espagne depuis le mouvement des Indignés) ne s’acheva qu’à plus de 2h du matin dans une ambiance combative solidaire et remplie d’émotions. N’en déplaise à la presse de droite, les mineurs ont prouvé que la solidarité ouvrière n’a pas disparue!

    La grande manifestation syndicale du 11 juillet

    Le lendemain de la marche nocturne a eu lieu la grande manifestation syndicale pour la défense des emplois dans les bassins miniers. Le succès est au rendez vous. La foule compacte exprime sa totale solidarité avec la lutte des mineurs. Des travailleurs du secteur public et du privé manifestent sous leurs banderoles réclamant l’abolition de la réforme du travail imposée par le gouvernement il y a quelques mois tout en exprimant leur total soutien aux mineurs en grève.

    Alors que les discours des dirigeants syndicaux ne sont même pas finis, la police attaqua la manifestation et provoqua des affrontements avec des mineurs en colère. La réaction collective et organisée de certains groupe de mineurs a pu protéger le cortège et empêcher la police de continuer à abbattre sa violence à coup de matraques.

    Plusieurs arrestations et blessés seront quand même à comptabiliser à la fin de la journée. Le travail de criminalisation débuté dans les Asturies continuait…

    La timidité de la direction syndicale induit l’arrogance du gouvernement

    Les mineurs ont montré le chemin que doit reprendre l’ensemble de la classe ouvrière espagnole et ce chemin est celui de la lutte de classe. Les mineurs l’ont compri, leurs camarades aussi, mais apriori, pas leurs dirigeants.

    La grève illimitée massivement suivie par les mineurs n’a fait que confirmer leur volonté ininterrompue de mener le combat jusqu’à sa conclusion logique: la victoire. Il est malheureux de noter une fois de plus l’attitude timide voire contre productive des directions syndicales. On a déjà parlé de l’enthousiasme énorme qu’a suscité la lutte des mineurs et leur marche sur Madrid. La question était posée par les mineurs d’occuper la puerta del sol à leur arrivée à Madrid . Même si l’on peut discuter de la pertinence d’occuper une place comme moyen d’action à long terme (expérience des indignés), les directions syndicales, elles, ont refusé de discuter de la suite des actions et de la façon de saisir le potentiel présent pour construire un réel mouvement massif contre la politique antiouvrière du gouvernement Rajoy. A la fin de la tant attendue Marche sur Madrid, les syndicats ont laissé les mineurs seuls face aux forces de l’ordre sans service d’ordre et surtout sans aucun mot d’ordre pour la suite du combat, exception faite de leurs chaleureux remerciements pour la lutte menée. Refrain connu : “Merci pour tout et à bientôt”.

    Le gouvernement quant à lui ne fait pas preuve de la même timidité. Le comble de son arrogance aura même été d’annoncer le jour de la grande manifestation des mineurs le plus grand plan d’austérité qu’a connu le pays. Alors que les mineurs reprenaient leurs bus, les fonctionnaires descendaient dans la rue.

    Il est criminel que les directions syndicales continuent aujourd’hui à appliquer une politique de division consciente des différentes couches de travailleurs qui entrent en action. La situation sociale, l’arrogance du gouvernement et l’énorme soutien qu’ont réussi à construire les mineurs malgrès une campagne médiatique très dure aurait du être l’occasion d’appeler à une réaction unifiée de l’ensemble de la classe ouvrière espagnole. L’appel à une grève générale de 48 h comme premier pas de la lutte pour la chute de ce gouvernement d’austérité peut avoir aujourd’hui un écho énorme dans la société espagnole.

    Depuis le 11 juillet, chaque jour, chaque soir et chaque ville vit son lot de manifestations combatives, déterminées et brutalement réprimées. Le combat ne fait que commencer en Espagne mais demande en urgence une direction adéquate et déterminée à gagner!

  • Choisir entre ‘‘rigueur’’ et austérité ? Un seul mot : Résistance !

    Les mauvaises nouvelles sont pour après le 14 octobre. Ensuite, le budget fédéral sera présenté à la Commission Européenne et l’austérité frappera encore, des Régions jusqu’aux communes. Actuellement, les partis établis se taisent dans toutes les langues concernant les trous à combler. Ils attendent que le 14 octobre soit passé pour une fois de plus nous présenter la facture d’une crise que nous n’avons pas provoquée.

    Tract général du PSL pour les élections communales du 14 octobre

    Tract en version PDF

    L’austérité à tous niveaux

    L’économie du pays faiblit à nouveau, jusqu’à se contracter. Résultat : plus de chômage et moins de revenus pour les autorités. Il est possible que jusqu’à un milliard d’euros soit encore assaini des budgets de l’Etat d’ici la fin de cette année, en plus des précédentes mesures antisociales notamment contre les pensions et les allocations de chômage.

    Au niveau régional ou de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les moyens manquent pour tous les besoins fondamentaux, tant pour les logements sociaux, que les transports publics ou l’enseignement. Nous pouvons voir au quotidien ce que cela signifie : diminution de la qualité du service à la STIB ou aux TEC, manque de places dans les écoles, listes d’attentes à rallonge pour les logements sociaux, les soins de santé ou les crèches publiques,… Il nous sera bientôt possible de figurer sur liste d’attente de la crèche jusqu’à la maison de repos !

    Au niveau communal également, le manque de moyens règne en maître, notamment suite au désastre de Dexia : 39% des communes wallonnes sont dans le rouge, tout comme la moitié des bruxelloises et 70% des flamandes.

    Dans l’actuel contexte de politique européenne d’austérité drastique – responsable du naufrage des conditions de vie des populations grecques, espagnoles ou italiennes – aucune reprise économique n’est attendue. Pourtant, tous les partis traditionnels continuent d’approuver la logique d’assainissement des finances visant à nous faire payer une crise dont nous ne sommes en rien responsables.

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    En juin dernier, une délégation du PSL s’était rendue en France pour participer à la “Marche contre l’austérité et le fascisme” et soutenir la candidature de Jean- Luc Mélenchon (Front de Gauche) contre celle de Marine Le Pen (Front National) aux élections législatives.

    Préparons la résistance !

    Nous avons besoin de bons emplois (notamment pour assurer que nos jeunes ne soient pas une génération perdue), de logements sociaux abordables et de bons services collectifs (crèches,…). Mais les partis établis préfèrent négliger ces domaines en faveur de projets de prestige destinés à attirer des touristes et une population plus riche. Pendant ce temps, une couche croissante de la population voit ses perspectives d’avenir s’évaporer. Fautil dès lors s’étonner que les problèmes deviennent plus explosifs dans cette société sans cesse plus dure ?

    Combattre les divers manque de moyens et l’insécurité, cela signifie combattre la politique d’austérité. Partout en Europe grandit la colère contre cette logique, ce qui a abouti aux grèves générales grecques ou encore au mouvement des Indignés et à la lutte des mineurs des Asturies en Espagne. Ici aussi, nous devons prendre le chemin de la lutte ! Nous devons nous battre, tant dans les rues que dans les entreprises et sur le plan politique.

    Le Parti Socialiste de Lutte – Linkse Socialistische Partij (PSL-LSP) veut jouer un rôle actif dans ce processus. Nous stopperons d’autant mieux cette avalanche d’assainissements si nous nous y prenons avant que notre niveau de vie ait rejoint celui des Grecs. Lutter activement contre cette politique implique de discuter d’un instrument politique. Nous pensons nécessaire que les opposants au néolibéralisme s’unissent dans un parti ouvert et démocratique respectant les diverses personnalités et tendances regroupées en son sein.

    Les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés, les jeunes,… ont besoin de leur propre relais politique, avec des représentants qui, contrairement aux politiciens établis, ne gagneraient pas autant qu’un manager, mais l’équivalent du salaire moyen d’un travailleur.

    C’est dans ce cadre que nous allons participer à ces élections sur des initiatives unitaires locales ouvertes regroupant des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche. Nous voulons développer le débat en faveur d’une coordination unitaire à la gauche du Parti ‘‘Socialiste’’ et d’Ecolo pour les élections législatives de 2014. A Bruxelles, nous participons aux listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’, soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique, avec également des candidats de Syriza (Grèce) et du Socialist Party (Irlande). Dans le Hainaut, nous participons aux listes ‘‘Front de Gauche’’ (à Charleroi et La Louvière), soutenues par le Parti Communiste et le PSL. A Liège, nous participons à la liste déposée par la coopérative politique ‘‘Verts et à gauche’’ (VEGA), sur laquelle seront également présents divers candidats du Mouvement Socialiste et du Mouvement politique des objecteurs de croissance.

    En Flandre, Rood! (Rouge) est sorti du SP.a (l’équivalent flamand du PS) et veut rassembler les forces à l’extérieur de ce parti en un nouveau mouvement politique. Nous serons présents avec Rood! à Gand et à Anvers. Nous serons également sur les listes LSP-Rood! à Keerbergen, LSP à Termonde et LEEF! A Zottegem.

    ‘‘Qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.’’ (Bertolt Brecht)

    Ce pour quoi nous luttons

    Le PSL défend un programme qui se base sur les intérêts de la majorité de la population. Les possibilités technologiques et les richesses sont plus que suffisantes pour les satisfaire. Quelques points centraux :

    • De l’EMPLOI pour tous. Alors que le chômage atteint des proportions dramatiques, certains doivent prendre des pilules pour supporter leur charge de travail et d’autres ont besoin de deux jobs pour parvenir à la fin du mois. Au lieu de répartir le chômage, il faut répartir le travail disponible ! C’est possible, en diminuant le nombre d’heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous défendons la résistance active contre tous les licenciements et la création de bons emplois avec lesquels il est possible de faire face à l’avenir.
    • Des SERVICES PUBLICS pour tous. Privatisations et libéralisations entraînent de moins bons services qui coûtent plus chers. Énergie, transports en commun, poste, crèches, soins de santé,… sont autant de services essentiels que la collectivité doit avoir en main afin de les développer et non de les sacrifier pour les profits. Les assainissements de ces dernières années ont déjà réalisé de grands trous dans notre tissu social, laissant de plus en plus de gens sur le bord de la route. Il nous faut plus de moyens publics pour de meilleurs services publics !
    • Des LOGEMENTS SOCIAUX abordables. Un programme de construction de logements sociaux est urgent. De plus, cela ferait pression à la baisse sur les loyers du privé. Les logements sociaux doivent être dans les mains du public et de bonne qualité. Les loyers ne doivent pas dépasser 20% du revenu des ménages.

    Les moyens existent-ils ?

    Une alternative socialiste

    Chaque acquis issu des luttes ouvrières passées est en danger. Le capitalisme est en crise systémique et n’a plus à offrir que chômage, pauvreté, guerre et dégradation de l’environnement pour la majorité. Pourtant, les capacités technologiques et les richesses n’ont jamais été aussi grandes.

    Le PSL se bat pour une alternative socialiste où la richesse créée par les travailleurs reviendra à la société toute entière au lieu de disparaître dans les poches des actionnaires et autres spéculateurs. La nationalisation des secteurs clés de l’économie est une première étape pour assurer un contrôle démocratique de la finance ou de l’énergie, entre autres. Nous sommes pour le socialisme démocratique, pour que la production soit organisée en fonction des besoins de la majorité et non en fonction des profits d’une infime minorité.
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    Il y a bien de l’argent pour les énormes projets de prestige avec lesquels les villes et les communes veulent attirer les touristes et les habitants riches.

    Il y a bien de l’argent chez cette infime élite mondiale de super-riches qui avait au moins 17.000 milliards d’euros sur ses comptes dans des paradis fiscaux en 2010. Les chercheurs qui ont dévoilé ce chiffre ont déclaré : “Le monde possède une énorme montagne de richesses financières qui pourrait être utilisée pour solutionner les problèmes majeurs sur Terre.”

    Il y a bien de l’argent chez ces 14 entreprises du Bel20 qui ont réalisé un bénéfice net de 7 milliards d’euros les 6 premiers mois de cette année. Les grandes entreprises réalisent chaque année des milliards d’euros de profit et reçoivent en plus des cadeaux fiscaux comme les 4,25 milliards d’euros de déduction des intérêts notionnels en 2011. Il existe en plus une fraude fiscale d’environ 30 milliards d’euros par an.

    Des moyens, il y en a, mais les capitalistes assurent qu’il est impossible que les richesses produites dans la société servent à satisfaire les besoins de la majorité de la population. Ce système capitaliste est incapable de parvenir à un programme social qui rencontre les besoins réels et n’en a que faire. Un tel programme n’est possible que si la masse de la population active s’organise et lutte pour ôter les richesses de la société des mains de ceux qui se les accaparent aujourd’hui pour les remettre à ceux qui les produisent : les travailleurs.

    Seul un système garantissant que les richesses de la société soient aux mains de cette société elle-même peut rendre cela permanent. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique, une société basée sur la planification démocratique de l’économie.

    Ce que nous pensons :

    “Même les communes cherchent l’argent principalement dans les poches de la population ordinaire, tout en protégeant les privilèges des plus riches. Pourtant, les communes pourraient aller chercher leurs moyens parmi ce 1% de super-riches, les capitalistes et les spéculateurs. Mais les communes sont dirigées par ces mêmes partis au pouvoir à tous les niveaux. Pour nous y opposer, nous devons commencer à rassembler les forces qui veulent lutter contre l’austérité.”

    ANJA DESCHOEMACKER, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles

    “À Charleroi, il y a seulement un emploi disponible pour 40 chômeurs. Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs. Ce qu’il faut, c’est des emplois de qualité pour tous. La commune pourrait montrer l’exemple en lançant un vaste programme de travaux publics répondant aux besoins urgents de la population, construction et rénovation des logements, des crèches, des écoles,… Mais aussi en diminuant le temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour l’ensemble des travailleurs communaux. Ce ne sera possible que si nous nous décidons à aller chercher l’argent là où il est, dans les poches du patronat !”

    STEFANIE LAGAE, candidate sur la liste Front de Gauche à Charleroi

    “Aujourd’hui, à Liège comme ailleurs, seule manque la volonté politique pour réquisitionner les dizaines d’immeubles inoccupés qu’on laisse pourrir pour spéculer et qui pourraient très bien abriter les nombreuses familles en attente d’un logement social. Faute de responsables politiques qui défendent nos interêts, c’est nous, travailleurs, qui devons nous mobiliser pour imposer une politique qui réponde à nos besoins.”

    SIMON HUPKENS, candidat sur la liste VEGA à Liège


    Faites campagne avec nous !

    Il y a des candidats du PSL à Bruxelles à Saint-Gilles (Gauches Communes), Ixelles (Gauches Communes), Anderlecht (Gauches Communes) et Jette (Gauches Communes) ; en Wallonie à Liège (Vega) et Charleroi (Front de Gauche) et en Flandre à Gand (Rood!), Anvers (Rood!), Termonde (LSP), Zottegem (LEEF!), Keerbergen (LSP-Rood!). Là où nous ne sommes pas présents, nous appelons à voter pour des syndicalistes combatifs et des candidats issus du mouvement ouvrier.

    Le Parti Socialiste de Lutte n’est pas actif qu’au moment des élections. Nous sommes impliqués au quotidien dans des luttes, mouvements et campagnes sur les lieux de travail, dans les quartiers et parmi la jeunesse. Contre la crise du capitalisme, il nous faut une gauche ouverte et unifiée. Le PSL veut participer à sa construction. Soutenez nos campagnes financièrement, participez à nos activités ou mieux : rejoignez-nous ! Numéro de compte: 001-2260393-78 du LSP. Pour plus d’infos / devenir membre, contactez-nous via info@socialisme.be ou au 02/345.61.81.

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  • Génération perdue ? No way ! Luttons contre le capitalisme !

    Quand on regarde le JT, quand on lit la presse ou quand on écoute un politicien traditionnel parler de la jeunesse, une seule chose ressort : échec. On ne nous insulte pas, on constate. Une génération gavée de malbouffe, incapable de faire autre chose que jouer à la Playstation, de se droguer et de brûler des voitures. Si le chômage reste pour beaucoup la réalité, c’est de leur faute. Pas assez intelligents, pas assez motivés, pas assez travailleurs. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont comme perspective qu’un Etat qui veut limiter leurs libertés, licencier leurs parents et augmenter leurs minervals.

    Par Nicolas P (Bruxelles), article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Or, déjà fin 2008, le Bureau International du Travail prévenait dans son rapport sur l’emploi des jeunes que ‘‘l’incapacité à trouver un emploi génère un sentiment d’inutilité et de désoeuvrement parmi les jeunes qui peut provoquer une hausse de la criminalité, des problèmes mentaux, de violence, de conflits et de drogue’’. La réponse de nos politiciens est claire, et elle l’a toujours été : plus de policiers, la prison pour les mineurs, des coupes dans l’enseignement et une austérité permanente.

    Malgré un nombre de diplômés plus élevé que par le passé, les jeunes sont plus précaires et plus victimes du chômage. Et quand ils arrivent à décrocher un emploi, c’est souvent un emploi mal rémunéré et à durée déterminée (durée qu’un sympathique et consciencieux patron va, compétitivité oblige, renouveler pendant des années afin d’éviter les charges sociales). Alors la jeunesse serait-elle une génération perdue ? Résignée ? Soumise ?

    Partout dans le monde ce sont les jeunes qui sont à la pointe de la lutte pour un monde différent, un monde plus juste, un monde souhaité par les peuples et pas imposé par les marchés. Nous, les Etudiants de Gauche Actifs, nous pensons que la jeunesse peut et doit encore jouer ce rôle.

    A travers, entre autres, des campagnes contre le racisme et pour l’emploi en Grande-Bretagne (Youth Fight for Jobs ainsi que Youth fight against racism), la participation au mouvement étudiant au Québec, le mouvement Occupy et des Indignés aux Etats-Unis et en Espagne (notamment), la résistance face à l’austérité en Grèce, nos organisations soeurs, partout dans le monde, luttent pour que les jeunes s’organisent et participent à la construction d’un monde où une poignée de banquiers et de politiciens ne décide pas de l’avenir de la population, condamnée à la misère et aux inégalités.

    A la dictature des marchés et à la violence de nos politiciens, nous répondons : Résistance ! Nous militons pour la baisse du temps de travail sans perte de salaire pour contrer le chômage, pour que le budget consacré à l’enseignement repasse la barrière des 7% du PIB afin que celui-ci soit réellement de qualité et accessible à tous, et pour la nationalisation et la gestion par la population des institutions financières et des secteurs clés de l’économie. Si toi aussi tu es convaincu qu’un jeune n’est pas un mouton à qui on fait croire que son destin est de se soumettre toute sa vie, contacte-nous et aidenous à faire de la justice et de la liberté des réalités et non plus des annonces électorales, aide nous à lutter contre le capitalisme !

  • Bruxelles : Manifestation de solidarité avec les luttes en Espagne

    Hier, à Bruxelles, plus de 200 personnes ont manifesté contre le paquet d’austérité du Gouvernement espagnol de Rajoy et en solidarité avec la lutte qui se déroule en Espagne. Le même jour, environ 2 millions de travailleurs, de jeunes et de pensionnés ont défilé dans pas moins de 80 villes espagnoles, avec une grande colère au vu des nombreuses attaques antisociales que la société espagnole est en train de vivre. L’appel de solidarité à Bruxelles est venu du Comité Action Europe, de l’UGT et du CCOO. Ce deux derniers, des syndicats espagnols, portaient le calicot de tête avec le slogan qu’on a vu dans les villes espagnoles : ‘Quieren arruinar el país, hay que impedirlo, somos más’: ils veulent ruiner le pays, nous devons l’arrêter, nous sommes plus nombreux.

    Rapport par Clara Aguila, candidate de ”Gauches Communes” à Saint-Gilles

    La manifestation est partie de la place Luxembourg vers l’Ambassade Espagnole, en réaction aux mesures déjà votées au Parlement telles que l’augmentation de la TVA de 3%, la diminution des allocations de chômage (Rajoy a déclaré sans aucune honte que les chômeurs auraient ainsi plus d’énergie pour trouver un travail !), la suppression du bonus de fin d’année pour les fonctionnaires et encore plus des diminution des pensions.

    Un des facteurs qui est en train de changer les luttes en Espagne est l’adhésion des policiers à ces manifestations, ce qui illustre à quel point est grande la haine contre les politiciens. Les policiers sont eux aussi touchés par les mesures qui s’attaquent aux conditions de travail. La police a notamment manifesté, par exemple à Valence, avec des slogans tels que "No hay bastante Policía para tanto chorizo" et "Políticos ladrones, la Policía hasta los cojones" (‘‘Pas assez de policiers pour autant de voleurs’’ et ‘‘politiciens voleurs, la police elle en a marre.’’) Un représentant de la police a déclaré qu’ils étaient environ 1500 policiers dispersés dans les manifestations.

    Il faut poursuivre la lutte, avec une grève général prolongée, en commençant par une grève générale de 48 heures dans le cadre d’un plan d’action visant à faire chuter le Gouvernement et pour construire une réelle démocratie qui vient de la base, du peuple !

    Clara Aguila, candidate de ”Gauches Communes” à Saint-Gilles et Anja Deschoemacker, qui sera tête de liste dans la même commune.

    Les mêmes, accompagnées de Paul Murphy, député européen du Socialist Party (parti-frère du PSL en Irlande) et de son collaborateur au Parlement européen Finghin Kelly.

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