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Tag: Environnement
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Lampiris: En attendant Godot… les illusions du capitalisme vert
Lampiris est l’enfant prodige autoproclamé du marché de l’énergie belge. En 6 ans, il est devenu le deuxième fournisseur de gaz de Wallonie et en 13 ans, le quatrième acteur sur le marché belge en terme de nombre de raccordements. Autoproclamé parce qu’il se profilait comme fournisseur vert exclusif et donc comme l’avenir du marché de l’énergie. Dans cette opération, le marketing était central. Logo vert, site vert pas très recherché, mais efficace. Il était d’ailleurs également actif comme sponsors d’évènements comme des courses à pied, festivals (Dranouter, Couleur Café, Fête des Solidarités…) et même d’organisations environnementales comme Natuurpunt, Natagora et un projet visant à protéger les abeilles. Il a fait étalage d’investissements dans des parcs d’éoliennes afin de devenir producteur en plus de fournisseur. Sur leur site, ils promettaient de tout faire pour rendre le marché de l’énergie plus vert.Par Michael (Gand)
L’autre réalité derrière le marketing
Le conte de fée s’arrête là. Prétendre acheter chaque kWh auprès de plus petits producteurs locaux d’énergie renouvelable n’était que poudre aux yeux. Selon Greenpeace, cela ne concernait, en 2011, que 65 %. Toujours selon cette ONG, en 2013, seuls 37 % des achats étaient encore réellement renouvelables, 21 % provenait de l’énergie atomique, 20 % de l’énergie fossile et 10 % de la combustion de déchets. Tout ceci était naturellement couvert du manteau de la progression verte sur le libre marché. Greenpeace a déclaré qu’ils jouaient ‘‘un rôle très positif sur le marché’’. Selon cette logique, ils auraient, en effet, pu devenir complètement verts et même investir dans la production verte au fur et à mesure qu’ils grandiraient, fidéliseraient plus de clients et feraient plus de bénéfices. Voici donc le mantra de l’écocapitalisme.
Mais la logique du capitalisme est assez simple. Ce qui rapporte le plus, l’emporte sur le reste. Dès que le taux de profit d’un concept ne peut plus être tenu, il doit être réformé ou vendu. Des investissements par milliards pendant des décennies dans l’exploitation des carburants fossiles font que le taux de profit est toujours plus élevé dans les énergies fossiles que dans l’énergie renouvelable. Pour les grands magnats du pétrole comme pour les plus petits acteurs, les investissements qui doivent être réalisés dans l’énergie renouvelable sont beaucoup plus élevés pour être intéressants. Au-delà d’un marché de niche, les plus petites entreprises comme Lampiris ne savent pas tenir cette concurrence parce les investissements nécessaires ne rapportent plus assez.
La logique de profit n’attend donc pas que le marché devienne vert. Cette logique vaut pour chaque entreprise et est finalement le ressort de tout grand actionnaire qui ne veut pas voir ses investissements partir en fumée. Les fondateurs Bruno Vanderschueren et Bruno Venanzi ont trouvé qu’il était temps d’empocher les actions. Les entrepreneurs verts s’avèrent être des hommes d’affaires ordinaires.
Total y a vu une belle opportunité de se faire une place sur le marché de la fourniture d’énergie aux particuliers. Cela lui permet en même temps d’avoir une entrée sur le ‘‘marché vert’’, la technique de vente du moment, et c’est bien joué. Personne ne croit vraiment au virage vert de Total, derrière lequel les vendeurs chez Lampiris se cachent également. Total prend financièrement part aux forages de Gazprom au Pôle Nord et exploite même le gaz de schiste et le sable bitumeux en Alberta, Canada.
L’indignation des clients de Lampiris est compréhensible, mais il ne faut pas nous étonner non plus. Les labels et certificats verts ont déjà été percés à jour et démasqués à plus d’une occasion pour ce qu’ils sont : des sornettes de vente. De Monsanto à Lampiris, en passant par Volkswagen, tous instrumentalisent les préoccupations écologiques légitimes de la majorité de la population.
Pour un contrôle démocratique du secteur de l’énergie et de ses profits
Les cinq plus grandes entreprises pétrolières et de l’énergie ont fait, en 2012, un chiffre d’affaires de 2.000 milliards de dollars. Une infime partie de ces bénéfices ont été investis dans l’énergie renouvelable pour donner l’illusion d’une volonté de rendre l’énergie verte. Les bénéfices combinés de plus de 110 milliards vont aux actionnaires.
Pour certains, des coopératives dans lesquelles les actions ne sont pas aux mains de quelques actionnaires, mais réparties entre les clients semblent être une solution. Elles permettraient d’éviter un tel scénario dans lequel deux actionnaires décident de la trajectoire de l’entreprise. Mais des coopératives ne sont pas en mesure casser les lobbies pétroliers et de l’énergie dominés par le big business. Finalement, elles font partie de la logique de marché, sans pouvoir concurrencer les prix, le chiffre d’affaires et l’influence des entreprises pétrolières établies.
Au cours de la vague de grèves de ces derniers mois contre la nouvelle loi travail en France, des raffineries et des dépôts de carburant de Total, entre autres, ont été bloqués. Bien que ce ne soit pas leur première préoccupation, l’énergie renouvelable devrait pouvoir faire partie des discussions au sein des comités de grève et d’usine créés pendant les blocages. Cela donnerait un argument supplémentaire pour retirer les groupes énergétiques et leurs profits des mains des actionnaires et des CEO en les nationalisant sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs. Ce ne serait alors plus les profits, mais les besoins des travailleurs, de la population et de la planète qui dirigeraient les investissements.
Chaque fois que nous étreindrons la logique du libre marché vert, nous rencontrerons des désillusions. C’est comme attendre Godot, mais avec des conséquences dramatiques. Nous perdons systématiquement un temps et de l’énergie précieux. Du temps et de l’énergie qu’il vaudrait mieux investir dans la construction d’un mouvement de masse qui revendique des solutions collectives et une planification rationnelle de la production énergétique.
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Brésil. Qui est coupable de la catastrophe de Mariana ?
Il n’a fallu que 10 minutes pour que la petite communauté de Bento Rodrigues, dans le district de la cité minière de Mariana, soit effacée de la carte le 5 novembre dernier. Plus de 40 milliards de litres de produits toxiques industriels ont formé un tsunami lors de la rupture d’un barrage de la société minière Samarco qui recueillait les rejets de l’extraction minière de fer. Après une douzaine d’heures, les déchets ont atteints la cité de Barra Longa, à 80 kilomètres de distance, atteignant les toits des maisons sur sa route. Les produits toxiques ont suivi le Rio Doce, entrainant des dévastations sur plus de 500 kilomètres jusqu’à la mer.Par Marcus Kolbrunner, Liberdade, Socialismo e Revolução (section brésilienne du Comité pour une Internationale Ouvrière), article initialement publié en portugais le 28 novembre
13 cadavres ont été trouvé jusqu’à présent – des mineurs pour la majorité – et 11 ont peut être encore disparu à jamais. Les effets pour l’écosystème local sont incalculables. Les déchets ont détruit des algues qui protègent le fleuve, tuant les poissons et la végétation du lit du Rio Doce, un écosystème où vivent beaucoup d’espèces. Le même résultat s’est produit en mer. Cette zone côtière est un endroit où une espèce de tortues menacée d’extinction a été frappée par les déchets toxiques. Le mois de novembre a connu un pic de décès parmi cette espèce. Une génération entière est menacée. A chaque forte pluie, une nouvelle vague de déchets arrivera depuis le fleuve jusqu’à la mer.
« Il y a des espèces animales et végétales ici qui pourraient être menacées d’extinction a partir de maintenant », a dit le biologiste André Ruschi, qui considérait que ce cas “assassine le cinquième plus grand bassin hydrographique brésilien”. Cela prendra plusieurs dizaines ou centaines d’années pour que la nature récupère des effets de cette catastrophe. La zone couverte par l’inondation « va se transformer en désert de déchets toxiques », comme le dit Mauricio Ehrlich, professeur de géotechnique de Sao Paulo. Certains effets sont irréparables et irréversibles, comme l’extinction de certaines espèces végétales et animales.
L’intégralité des indigènes krenaks on bloqué une ligne ferrovière qui relie Vitoria à Minas Gerais, le 13 novembre, en protestation contre la mort du fleuve, duquel ils dépendent pour vivre. L’écoulement de l’eau a été interrompu pour des centaines de milliers d’habitants. La ville du gouverneur Valadaraes, avec 278 milles habitants, n’est revenue à obtenir des réserves d’eau pour que la ville entière survive que pendant 11 jours.
Le gouverneur fédéral n’a pas réagit. La présidente Dilma a survolé la zone dévastée une semaine après la catastrophe. Mais le gouvernement reconnait maintenant qu’il s’agit de la plus grande catastrophe écologique de l’histoire du pays.
Cette tragédie a des coupables : la société minière Samarco ; le système politique, qui a approuvé la politique des grandes compagnies minières qui financent son système électoral ; et le système économique – le capitalisme – qui met le profit au dessus de tout !
Le chemin de la catastrophe
L’entreprise Samarco est contrôlée par les deux plus grandes compagnies minières du monde : BHP Billiton (anglo-australienne) et Vale. Elles ne fonctionnent que pour amasser plus de profits. Le peuple ou l’écosystème local ne sont pas pris en compte pour favoriser les intérêts de ces entreprises.
En dépit de la baisse du prix du minerai, Samarco a maintenu un profit immense . En 2014, son profit fut de 2,8 milliards. De tels chiffres ne se trouvent que dans le secteur bancaire. L’entreprise a exporté le fer dans 20 pays différents et est le dixième plus grand exportateur du Brésil.
Les résidus de l’extraction de minerai (à savoir, la bouillie composée des produits chimiques utilisés pour séparer le fer de roche) sont stockés de la manière la plus bon marché possible, avec des barrages gigantesques. Il existe des centaines de ces constructions dans le pays, avec peu d’inspection pour garantir la sécurité autour de ces barrages. Le département national de production minière, lié au ministère des mines et de l’énergie, n’a (jusqu’en novembre de cette année) utilisé que 13,2% des moyens prévus dans le programme de surveillance des activités minières, en raison de la crise budgétaire.
Samarco a construit différents barrages pour les déchets toxiques de ses exploitations minières. Celui qui a rompu est le barrage de Fundao, avec une capacité de 55 milliards de litres, qui était en travaux afin d’augmenter sa capacité. Lorsqu’il a lâché, son contenu s’est déversé sur celui de Santarem, localisé bien plus en aval du fleuve. Ces deux barrages avaient reçu un renouvèlement de leur licence d’exploitation en 2013, malgré qu’une étude du ministère public avait pointé de serieux risques de sécurité.
Depuis que le barrage a rompu, Samarco a continué à affirmer que les barrages de Satarem et de Germano (des barrages desactivés mais pleins de polluants) étaient surs. Deux semaines après la catastrophe, l’entreprise a admis que ces barrages étaient aussi en péril.
Un des graves problèmes était que lors de la catastrophe du 5 novembre, Samarco ne disposait pas de système d’alarme sonore qui aurait pu alerter les habitants de Bento Rodrigues, à 2,5 kilomètres à l’aval des barrages. Un système n’a été installé que par la suite. En 2009 l’entreprise avait reçu l’injonction d’installer un tel système, mais y a renoncé afin de faire plus de profits.
Le pouvoir des compagnies minières
Les compagnies minières ont historiquement une grande influence sur le système politique brésilien. Ceci se voit à tous les niveaux. Il y a trois commissions parlementaires qui vont enquêter sur la catastrophe : le congrès national, les assemblées législatives de Minas Gerais et de Espirito santo. Dans toutes ces dernières, il y a des parlementaires qui ont étés élus grâce à l’argent des compagnies minières.
Il y a aussi une commission de députés qui sont en train d’élaborer un nouveau code d’exploitation minière pour substituer l’ancien, de 1967. On peut s’attendre à la même dérégulation que celle du code des exploitations forestières. Des 21 députés de la commission, 11 ont vu leur campagne électorale payée par les lobbys des entreprises minières. Le dirigeant de la commission, Leonardo Quintao, a reçu 1,8 millions des compagnies minières pour sa campagne électorale de 2014.
Après la catastrophe, la commission a revu son projet de loi visant à accroitre le nombre de mesure de sécurité pour les mines. Ce qui fut avalisé est l’article 119, qui subordonne chaque mesure à la défense de « potentiellement affaiblir l’activité des compagnies minières ». Cela affectera la démarcation des territoires et la protection de l’écosystème.
Ce texte sera un pas en arrière. Par exemple, il ne parle plus de l’obligation des compagnies minières d’éviter la pollution de l’air et de protéger les ressources d’eau potable. Au lieu de parler de préservation, il parle de « récupération des zones impactées ». Le nouveau code décrit aussi le droit des compagnies minières « d’utiliser l’eau nécessaire pour leurs opérations». S’il existe une mine, le droit de polluer l’eau est automatiquement accordé !
Au niveau de l’état, le 25 novembre, la loi 2946/15 a étée approuvée, sur l’autorité du gouverneur Fernando Pimentel (PT), qui désormais, a plus de facilitation pour le processus de légiférer sur les licence environnementales. Le projet fut mis en place sous l’état d’urgence à l’assemblée législative de Minas Gerais et a reçu beaucoup de critiques concernant la protection de l’environnement.
Finalement, au niveau local, des municipalités ont été marginalisées au profit des compagnies minières. Le préfet local de Mariana, Duarte (PPS) a notamment déclaré : « si nous interdisons l’extraction, cela va appauvrir toute la région et en plus, 80% de l’économie de la ville dépend de cette entreprise ».
Qui va payer ?
Le « centre for science in public participation » australien, qui documente les destructions de barrages de ce type depuis 1915, clame que c’est la plus grande catastrophe de rupture de barrage et de rejets polluants de l’histoire. Il s’agit d’un événement 40 fois plus grave que celui qui survint en Hongrie en 2010, par exemple.
Samarco a déjà été condamné à une amende de 250 millions de réals, mais il faut encore savoir ce que l’entreprise payera réellement. Seuls 8,7% des amendes qui lui ont été imposées avaient été payées entre 2010 et 2014. Le reste est bloqué par la bureaucratie ou simplement ignoré en espérant un accord d’amnistie sur la pollution de l’écosystème.
En plus des amendes, Samarco a été condamnée par le ministère public brésilien à payer un milliard de réals pour le travail de nettoyage, pour sustenter les familles touchées par la catastrophe, pour amenuiser les effets de la pollution et pour commencer le processus d’assainissement et de récupération des eaux usées. C’est totalement insuffisant.
Le juge Frederico Gonçalves, de Mariana, a voulu débloquer 300 millions de réals du compte de la compagnie minière le 11 novembre en guise de réparation aux victimes. Mais la justice ne peut ponctionner que 8 millions sur les comptes de l’entreprise. « mais il y avait 2 milliards de réals sur ses comptes le 31 décembre 2014, cet argent s’est envolé».
Le gouvernement fédéral a annoncé le 27 novembre qu’il va mettre en place une action civile publique contre Samarco pour poursuivre en justice l’entreprise et ses collaborateurs, Vale et BHP, et pour constituer un fonds de 20 milliards de réals pour la réparation des dommages causés par la rupture du barrage.
Il est certain que ce n’est pas suffisant. De plus, s’il faut faire des comparaisons avec l’explosion de la plateforme petrolière de BP en 2010 dans le golfe du Mexique, qui a tué 11 travailleurs et a causé une marrée noire gigantesque, BP a récemment conclu un accord portant sur l’équivalent de 200 milliards de réals pour les amendes et les travaux d’assainissement du site.
S’attaquer aux racines du problème
Nous ne pouvons accorder la moindre confiance aux méthodes du gouvernement et des politiciens payés par les compagnies minières. La toute première action doit être l’établissement d’une commission rogatoire populaire indépendante – avec des représentants des mouvements sociaux, des syndicats, de la population de la région affectée et des peuples indigènes – qui pourra aussi procéder à des perquisitions, avec la collaboration de chercheurs d’universités publiques, qui ont déjà de leur côté lancé une commission parallèle avec des représentants des universités publiques.
Les responsables doivent être punis, avec la confiscation de leurs biens. la garantie d’emploi doit être assurée aux travailleurs, les familles affectées doivent être indemnisées pour la perte de leurs biens. Un plan visant à l’indemnisation totale des familles doit être instauré avec de l’argent pris chez les compagnies minières !
Samarco et Vale doivent être nationalisées et mises contrôle et gestion démocratique des travailleurs. Les entreprises nationalisées ne peuvent pas être traités comme des propriétés privées pour faire du profit au détriment de l’écosystème et des travailleurs ; nous devons rompre avec la logique de marché capitaliste. Toute extraction doit être faite à partir d’un plan démocratique qui garantit la conservation de l’environnement et le respect des droits de la population locale.
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Leur système marche à l’envers: mettons-le à terre! Rapport de Paris
En vue des manifestations de protestation se tenant en marge de la COP21, une petite équipe du PSL s’est rendue à Paris soutenir nos membres de la section française du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), la Gauche Révolutionnaire (GR), renforçant ainsi (au côté d’autres membres de sections européennes du CIO) notre volonté commune de lutter contre le capitalisme pour l’obtention d’une société débarrassée des crises de surproduction ainsi que de la pollution et du gaspillage inhérent au mode production lié a l’économie de marché.Par Max (Mons)
Dans les conditions d’un Etat d’urgence rendant toute manifestation difficile à tenir, il ne fut pas permis aux travailleurs et jeunes sensibles à la question climatique de s’organiser comme ils l’auraient voulu. Les contrôles de police incessants et l’arrestation préventive des militants écologistes ayant déjà fait l’objet de garde à vue par le passé ont mis une pression supplémentaire sur les organisateurs des différents évènements. Mais aussi sur leur volonté de dénoncer l’illusion des espoirs de changements pouvant être obtenu au sortir de, la réunion des élites mondiales sponsorisée par les plus grands pollueurs de la planète que sont les multinationales, la COP21.
Il est à penser que sans l’importation de la guerre syrienne en Europe au travers des attentats de Paris, la manifestation pour laquelle nous avons, comme tant d’autres organisations non gouvernementales, tenté de mobiliser notamment tout l’été, aurait été gigantesque. Le nombre de personnes qui auraient manifesté ce jour-là pour le climat à travers le monde aurait dépassé le million (le 29 novembre, 780.000 personnes ont manifesté dans plus d’une centaine de pays). Cela aurait eu un impact certainement plus important. La crise migratoire et les attentats se sont inscrits comme des facteurs auxquels une réponse devait être apportée également, étant donné l’urgence, par le camp des travailleurs unis, mais même dans les conditions actuelles, la volonté de mobiliser est restée forte et si nous n’avons pas pu avoir cette manifestation d’ampleur, il est certain que les gens concernés par la question climatique sont toujours en nombre croissant. De plus en plus de mouvements syndicaux des secteurs polluants l’économie comme elle est conçue aujourd’hui, émergent également avec la volonté de se positionner dans la lutte pour un meilleur climat.
En dépit du contexte sécuritaire, l’intervention s’est bien passée et nous avons pu, grâce à une équipe formée par des camarades venus de 6 pays différents, apporter notre soutien à la cause environnementale via un très bon meeting organisé par notre internationale précédé d’une intervention dans les rues parisiennes qui bordent les désormais tristement célèbres lieux des attentats du 13 novembre. S’en suivit, le lendemain, une participation à deux rassemblements de quelques milliers de personnes issus de tout horizon qui, elle aussi, fut productive concernant la volonté commune aux différentes sections du CIO de lier la lutte pour le climat à la lutte pour des conditions de vie et de travail meilleures avec l’idée que ces luttes sont les préoccupations légitimes des 99% des travailleurs de la société capitaliste.
Ainsi, s’il est évident pour tant et tant de personnes que les changements d’orientation de production vers une production rationnelle, durable et écologique ne viendront pas de la COP21 et des gouvernements assujettis aux multinationales. Il est également évident pour le PSL, et pour tant d’autres, que seule la pression exercée par un mouvement des travailleurs organisé et fort permettra d’imposer ces changements. Seul l’impulsion de la base de la société sera le moteur du changement positif social et écologique nécessaire car ce mouvement veut par essence en finir avec l’exploitation capitaliste de l’homme et de la nature, et sa volonté de profits de toute façon accaparés par la minorité possédante des moyens de production. En tant que socialistes, nous réclamons la nationalisation, sous contrôle démocratique de la base des travailleurs et de la société, des secteurs clés de l’économie (énergivores et polluants pour certains d’entre eux) pour choisir collectivement de l’orientation à donner à la production au bénéfice de la majorité sociale et dans le respect de l’environnement.
Le chemin que nous fait prendre ce système n’est définitivement pas le bon pour le PSL et pour de plus en plus de personnes commençant à s’intéresser ou déjà informées des problèmes écologiques et économiques.
Nous devons construire nos propres organisations indépendantes et liées à notre classe exploitée pour lutter efficacement contre ce système définitivement obsolète et destructeur. Leur système marche à l’envers : mettons-le à terre !
Photos : Gauche révolutionnaire
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[INTERVIEW] Rien à attendre des multinationales pour sauver la planète
Interview de Pascoe Sabido (Corporate Europe Observatory)
Dans le cadre des négociations de la COP21, la conférence de l’ONU sur le climat de Paris, Lutte Socialiste a discuté avec Pascoe Sabido, chercheur et activiste pour le Corporate Europe Observatory (CEO). Depuis Paris, il nous a parlé de l’état des négociations, de son analyse sur le changement climatique, des lobbys des multinationales, de l’Union européenne et des mouvements sociaux.Propos recueillis par Pietro (Bruxelles) pour l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste
Peux-tu nous parler du CEO ?
‘‘Le Corporate Europe Observatory (CEO) est un groupe de recherche et de mobilisation. Il dénonce l’influence des entreprises et de leurs groupes de pression dans le processus décisionnel de l’Union européenne qui conduit à des politiques qui exacerbent l’injustice sociale et accélèrent la destruction de l’environnement.
‘‘Faire reculer leur pouvoir est crucial afin de véritablement répondre aux problèmes mondiaux tels que la pauvreté, le changement climatique, l’injustice sociale, la faim et la dégradation de l’environnement. Nous réalisons des recherches au sujet de l’activité des multinationales et nous les utilisons pour dévoiler leurs rôles dans l’élaboration des politiques menées.’’
Votre rapport ‘‘Cooking the planet’’ analyse les relations entre la Commission européenne et les lobbies de l’industrie et des multinationales. Quel rôle ont joué les commissaires européens Canete (énergie et climat) et Sevcovic (vice-président de la Commission) dans les négociations pour préparer la COP 21?‘‘En fait, toutes les grosses décisions étaient déjà prises avant leur arrivée en fonction en novembre 2014. Mais ils vont, comme d’habitude, affirmer qu’ils souhaitent un traité fort et contraignant, alors que leur seule volonté est de rassurer les entreprises les plus polluantes. Ils souhaitent que l’Europe continue à utiliser les énergies fossiles (y compris le gaz de schiste) et que les énergies renouvelables ne soient pas au centre des réflexions.
‘‘Ils continuent à défendre l’idée que l’Europe est l’acteur le plus ambitieux contre le réchauffement climatique et que ce sont les autres pays qui ont encore du chemin à faire. Mais les pays de l’Union s’enrichissent avec les énergies fossiles bon marché et dans les pays comme la Colombie, c’est l’appétit occidental qui assure l’exploitation de ressources comme le charbon.’’
Quel est le rôle de l’industrie du pétrole et des entreprises privées?
‘‘Le pétrole est essentiel à l’économie capitaliste. Les lobbys de ce secteur ont une prise très forte sur nos gouvernements. En fait, ils financent nos gouvernements et vice versa. Dans un de nos rapports, nous avions pris l’exemple d’un employé de la Commission européenne qui parallèlement travaillait pour Saudi Aramco, une des plus grosses industries pétrolières.
‘‘Les grosses entreprises ont joué un rôle très important dans toutes les négociations climatiques en assurant que celles-ci soient en leur faveur en n’entravant en rien leur ‘‘business as usual’’. Tout le raisonnement de ces négociations est basé sur la logique de marché et de libre-échange, considérée comme une solution et pas comme un problème.’’
Est-il possible de convaincre les entreprises de changer de cap ?
‘‘Les dindes vont-elles voler à Noël? Jamais. Leur modèle commercial est incompatible avec chaque effort contre la dérégulation climatique. Si nous voulons agir, nous devons d’abord éloigner ces entreprises autant que possible de nos gouvernements et des décideurs. Mais l’approche de l’Union européenne n’est pas basée sur les besoins de la population, elle repose sur la défense des intérêts des entreprises. Volkswagen (et l’industrie automobile en général) nous a illustré qu’elles vont toujours mettre leurs profits avant la planète.’’
Tu as suivi depuis un an la mobilisation autour de la COP 21. Quels débats as-tu pu observer dans les mouvements sociaux et ONG?
‘‘Les choses ne sont jamais homogènes… Certains ont une vue plus systémique, d’autres ont peur de faire le lien entre notre système économique – le capitalisme – et la dérégulation climatique. Mais la lutte pour le climat, fondamentalement, c’est de décider qui aura le pouvoir à l’avenir : les peuples ou les multinationales. Il s’agit, à la base, d’une question de démocratie. Il faut arrêter de penser en termes de quantité d’émissions de gaz à effet de serre et se rendre compte que la question est sociale et économique avant d’être environnementale. Si nous voulons être conséquents, nous devons complètement tout changer.
‘‘Chaque jour qui passe signifie qu’il faudra faire beaucoup plus dans les années à venir contre les conséquences du réchauffement climatique… Plus le temps passe et plus un changement radical de système devient nécessaire. Il n’est pas question de transition, mais de transformation radicale.»
Quel rôle pourraient jouer les mouvements sociaux et le mouvement des travailleurs ?
‘‘Les syndicats ont un rôle à jouer dans cette lutte ! Il n’y a pas de travail sur une planète morte… S’ils n’élaborent pas une stratégie de lutte, ils vont céder aux intérêts des employeurs et des multinationales. En ce moment, la grande majorité des syndicats ne participe pas réellement activement aux mobilisations environnementales. Mais la lutte contre la dérégulation climatique représente une grande opportunité de transformation de société pour tout le monde, vers une société avec des services publics de qualité (logement, transport, santé, etc.), en repensant la notion de travail, etc. par le détrônement du pouvoir des multinationales.
‘‘Les travailleurs doivent pouvoir décider collectivement et démocratiquement quoi produire ou consommer et pour qui et comment, ainsi que de répartir les richesses entre tous. Si on veut vraiment combattre le changement climatique, il faut transformer l’économie et la seule façon d’y parvenir, c’est tous ensemble par le mouvement de masse. C’est difficile, mais c’est une grande opportunité, non seulement pour le mouvement pour la justice climatique, mais aussi pour tous ceux qui luttent pour la justice sociale.’’
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COP21: Sauvons notre planète du capitalisme
La COP 21 est la 21ème réunion depuis 1992. Tant de bruit pour quoi? Des gouvernements de pays riches s’octroient toujours plus le droit à polluer, il y a une transformation sans précédent de l’agriculture et de l’alimentation au mépris de la santé des travailleurs du secteur et des consommateurs de ces produits. Et ce, pour que l’industrie agroalimentaire puisse gonfler ses profits. Tout ceci se fait avec l’appui des gouvernements qui renforcent le pouvoir des capitalistes sur nos vies et sur la planète sans aucun contrôle des populations ! Ils vont même jusqu’à transformer le climat en un gigantesque marché ! Il n’y a rien à attendre de leurs réunions au sommet, sauf pour y renforcer notre mobilisation ! Aujourd’hui l’urgence c’est de savoir comment prendre nos affaires en main !Tract de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France)
Écologie et capitalisme une mascarade généralisée !
En France, 18% des installations industrielles sont responsables de 87% des émissions de gaz à effet de serre, et 46% de celles-ci proviennent de 21 sites uniquement. Les grands responsables ne sont qu’une poignée de super-riches ! Par contre la majorité des victimes de la crise écologique se trouve être les couches populaires des pays riches et les habitants des pays pauvres touchés par les sècheresses, les inondations, les maladies,…Ceux sont eux, les capitalistes, les vrais responsables !
L’exemple de Volkswagen est frappant. Ils développaient l’écologie comme un argument de vente tandis que depuis 2009 ils utilisaient un logiciel permettant de tricher lors des contrôles de pollution, cachant ainsi des émissions pouvant aller jusqu’à 40 fois le seuil autorisé dans l’UE! Les gouvernements et les entreprises font tout pour nous faire croire que écologie pourrait rimer avec capitalisme. Mais ça ne sera jamais le cas !
Solutions « individuelles» et produits verts : ils transforment tout en marché !
Les gouvernements, les écolos institutionnels parlent des ‘‘solutions individuelles’’ pour nous persuader que nous sommes tous responsables de la crise écologique de la même manière et que la lutte contre le changement climatique ne doit surtout pas être politique : il ne faudrait jamais remettre leur système en question !
Promouvoir des ‘‘mesures individuelles’’ et le ‘‘capitalisme vert’’ sert essentiellement à masquer qui sont les véritables pollueurs : les propriétaires des compagnies d’énergie et des autres multinationales. Les militants pour le climat savent que ce sont de fausses solutions. Il faut faire front avec ceux qui sont en mesure de prendre démocratiquement en mains les entreprises : les travailleurs. Pour les grandes entreprises, les labels environnementaux ou les petites mesures‘‘vertes’’ tiennent plus de la stratégie de communication que de l’écologie. Les sources d’énergie alternatives ne fournissent pour le moment pas autant de profits que les combustibles fossiles. Tant que les bénéfices compteront plus que tout le reste, les grands pollueurs comme les multinationales pétrolières continueront à dévaster la planète.Les moyens transports de marchandises, les usines, la production d’énergie sont en leur possession et nous n’avons aucun contrôle sur ceux-ci.
En général, on ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas !
Prenons les commandes ! Aujourd’hui, la majorité de la population n’a rien à dire à propos de la manière dont fonctionnent les moyens de production. Les travailleurs font tourner les entreprises, mais la seule chose qui compte c’est qu’ils reviennent le moins cher possible. Ils ne peuvent décider de ce qui est produit et comment. Les choses n’ont jamais changé parce qu’on aurait demandé aux capitalistes et à leurs gouvernements d’être sympa ou “responsables”. Leur système pourri ne fonctionne que pour les profits de leur classe ultra-minoritaire et peu importe ce qu’il en coûte à nos conditions de vie ! À chaque fois que des progrès ont été obtenus, c’est par la pression de masse et les luttes !
Les capitalistes ne font qu’utiliser les failles des lois qu’ils ont eux même créées. Ils reviennent sans cesse sur les normes qui nous protègent. Eux par contre sont protégés grâce aux États qui protègent et garantissent leur propriété privée. Là encore c’est à nous,la majorité de la population de prendre les choses en mains par la force collective de ceux qui produisent les richesses sur cette planète.
S’organiser et lutter pour le socialisme !
Leur système marche à l’envers : mettons-le à terre ! On ne pourra changer les choses que par des actions de masse, socialistes révolutionnaires, à l’image de Mai 68 en France. Cela voudra dire exproprier les propriétaires des grandes entreprises et placer sous le contrôle des travailleurs et de la population les principaux secteurs de l’économie en les nationalisant – notamment le grand secteur de l’énergie mais aussi celui de l’industrie pharmaceutique…
Le socialisme dont nous avons besoin n’a rien en commun avec Hollande et son acceptation de la loi du marché ni avec la dictature bureaucratique de Staline. Il permettra de planifier démocratiquement l’économie en fonction des ressources et pour la satisfaction des besoins de tous et toutes, et non les profits d’une poignée de parasites.
Le fait que les travailleurs et la population soient aux manettes changera tout. La loi du profit maximal pour les patrons ou les actionnaires disparaîtra.Nous pourrons utiliser des matériaux de qualité pour faire des objets plus durables, évitant ainsi le gâchis actuel, et qui ne soient pas dangereux pour les travailleurs qui les manipulent ou qui s’en servent après. Investir dans des usines,moyens de transports et de production d’énergie non polluants : là s’enclencherait une vraie transition énergétique !
Tout le monde aura du travail et nous travaillerons moins. Ça nous laissera plus de temps pour contrôler le développement des infrastructures, les moins gênantes possible pour la nature. Nous avons déjà les moyens techniques de planifier la production en fonction de nos besoins, et non plus pour leurs profits, et nous pouvons avoir une gestion raisonnée des ressources sur la planète. C’est le moment de s’organiser pour ne plus les laisser faire et de lutter pour une véritable changement pour le climat et les hommes.
PARIS : Meeting public : Sauvons notre planète du capitalisme
Vendredi 11 décembre 19h, à l’AGECA (177 rue de Charonne 76011 Paris)Avec des militants de• Socialismo revolucionario (CIO-Portugal),• Rattviserpartiet Socialisterna (CIO-Suède) et• Gauche révolutionnaire (CIO-France)• etc. -
Lutte pour le climat – L’ennemi, c’est le capitalisme!
Cette année 2015 est l’année la plus chaude depuis 1850. La température mondiale est en bonne voie pour augmenter de quatre degrés avant 2100, prévient l’Organisation des Nations Unies. Ce serait le double de la limite maximale estimée à ne pas dépasser afin d’éviter les pires catastrophes humaines et écologiques.Tract du Comité pour une Internationale Ouvrière distribué à Paris dans le cadre de la COP21.
Malgré leur optimisme superficiel, les gouvernements réunis à Paris n’offriront rien contre cette menace. Celle-ci découle de leurs politiques, bon nombre étant dictées par les multinationales pétrolières et autres ainsi que par les rouages du système capitaliste lui-même. La voie à suivre est de combiner le nombre croissant de batailles pour sauver l’environnement aux luttes des travailleurs pour leurs salaires et conditions de travail autour d’un programme socialiste et démocratique.
Toute lutte en faveur de l’environnement fera face à la féroce résistance du système capitaliste. Seules 90 entreprises géantes sont responsables de 63% du total des émissions mondiales industrielles de dioxyde de carbone et de méthane de 1851 à 2010 – la moitié de ces émissions ayant été produites ces 25 dernières années. Aujourd’hui, en France, 18% des entreprises sont responsables de 87% des émissions de gaz à effet de serre; dont 46% à partir de 21 implantations à peine. L’exemple de Volkswagen est frappant. L’entreprise s’est servie des préoccupations écologiques comme argument de vente tout en utilisant un logiciel spécial pour tricher aux contrôles de pollution depuis 2009. Les émissions cachées représentaient jusqu’à 40 fois le seuil autorisé dans l’UE!
Quels dangers nous font face ?
• Un nombre croissant de catastrophes, telles que le super-typhon Haiyan aux Philippines en 2013. En 2014, 19 millions de personnes ont été déplacées en raison de catastrophes naturelles, 90% des personnes touchées se trouvaient en Asie.
• Selon la NASA, une élévation du niveau de la mer d’un mètre au cours des 100 à 200 prochaines années constitue un scénario réaliste qui affectera au moins 150 millions de personnes dans l’Asie à elle seule. D’autres voix défendent qu’une hausse d’un mètre serait une estimation trop conservatrice.
• Parallèlement, de grandes parties de l’Amérique centrale et du sud, de l’Afrique australe, du sud de l’Australie et des pays de la Méditerranée risquent de connaitre une rapide augmentation de la sécheresse. L’approvisionnement en eau de jusqu’à deux milliards de personnes sera en péril dans les 40 à 50 ans puisque la glace et les neiges qui en sont responsables auront disparu.
Seul le rythme des événements est inconnu. Les scientifiques avertissent de plusieurs points de basculement à partir desquels les changements seraient irréversibles. Des éléments fondamentaux pour toute vie – y compris la vie humaine – tels que les récifs coralliens, les mangroves et les abeilles, sont en train d’être totalement détruits.
Le changement climatique – le plus grand échec du marché capitaliste
La température mondiale a maintenant augmenté d’un degré Celsius depuis l’ère préindustrielle, selon un tout nouveau rapport de l’Office Météorologique de Grande-Bretagne, à la mi-chemin des deux degrés symboliques acceptés comme plafond indicatif par l’ONU. La dernière fois que le monde était deux degrés plus chaud par rapport à l’ère préindustrielle, c’était il y a 120.000 ans, lorsque le niveau des mers était d’au moins six mètres plus élevé qu’aujourd’hui.
Les sommets réunissant les politiciens ont totalement échoué à stopper la destruction de l’environnement. Depuis 1992, à Rio de Janeiro, les émissions globales de carbone ont doublé pour atteindre plus de 35 milliards de tonnes de dioxyde de carbone.
En considérant les engagements nationaux adoptés par les divers gouvernements avant le sommet de Paris, les émissions atteindront encore les 56,7 milliards de tonnes d’ici à 2030. Selon l’avis optimiste de l’ONU, cela signifierait une augmentation des températures de 2,7 degrés.
Les pays riches ne se sont engagés qu’à prendre un quart des réductions nécessaires, selon le site Climate Fairshares.
Qu’est ce qui est proposé à Paris?
1. Fondamentalement, les «solutions du marché» – le commerce des droits d’émission qui a déjà échoué en Europe car les entreprises ont reçu des quotas d’émission presque illimitées – seront étendues à la Chine, à la Corée, au Japon et aux autres pays.
2. Rien n’est obligatoire. Toutes les promesses sont volontaires, sans système d’amendes ou de pénalités.
3. Il n’y aura pas de limitation des subventions existantes pour les industries fossiles ou automobiles.
Même les petits pas en avant seront sous pression du moindre ralentissement de l’économie mondiale, les politiciens prendront alors des mesures pour sauver les banques et les grandes entreprises de leurs pays. Toutes les autres solutions discutées, comme le captage et le stockage du dioxyde de carbone, augmentent réellement les risques car ils ne préconisent pas de diminution réelle des émissions.
Les luttes climatiques et environnementales
La campagne massive contre l’oléoduc Keystone XL entre le Canada et le golfe du Mexique a connu la victoire en novembre, après quatre années de lutte de la part d’activistes, d’agriculteurs, d’Amérindiens et d’autres populations locales. A Melbourne, les membres du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière, CIO, en Australie) ont joué un rôle-clé contre un projet d’autoroute massivement polluant, East West Link, arrêté après d’énormes manifestations, accompagnées de piquets de grève et d’une participation syndicale. En Suède, les membres du CIO se sont engagés dans une lutte semblable contre le tunnel autoroutier le plus cher d’Europe.
Des luttes très importantes sont également engagées contre par exemple les mines d’or en Grèce, le forage pétrolier dans l’Arctique, les pénuries d’eau à São Paolo et la fracturation hydraulique (fracking) – qui est totalement interdite en France.
Une approche socialiste
• Les besoins des êtres humains et de la planète sont prioritaires sur la chasse aux profits globale du capitalisme.
• Pour un changement majeur des modèles de développement et de croissance capitalistes basés sur l’exploitation de la nature et des gens par les multinationales vers le contrôle et la gestion populaires des ressources naturelles.
• Aucune solution durable n’existe en restant dans le cadre du capitalisme.
• Il n’y a que des solutions internationales. La menace du changement climatique n’est pas qu’un enjeu environnemental; elle doit être considérée comme une question de justice sociale qui découle du vol des ressources naturelles par les pays riches et les multinationales.
Organisons-nous et luttons pour le socialisme!
Le système capitaliste nous attire en arrière, nous devons le renverser! Nous pouvons fondamentalement changer les choses à travers la lutte pour la transformation socialiste de la société, jusqu’à et avec l’action révolutionnaire, à l’instar de celle qui est parvenue si près de la victoire en 1968 en France.
Cela devrait signifier l’expropriation des propriétaires d’entreprises. Les secteurs clés de l’économie devraient être placés sous le contrôle des travailleurs et de la population par leur nationalisation. Cela devrait inclure les grandes entreprises énergétiques, l’industrie alimentaire, le secteur pharmaceutique, l’industrie automobile et des transports ainsi que de nombreux autres grands monopoles qui dominent nos vies, de même que les banques.
Une société contrôlée par les travailleurs pourrait tout changer. Nous pourrions alors utiliser des matériaux de qualité pour rendre les produits plus durables, des biens qui seraient également inoffensifs pour les travailleurs qui les fabriquent ou les utilisent. 80% des combustibles fossiles doivent rester dans le sol. L’agriculture doit être fondamentalement changée. Il faut investir dans de nouvelles usines propres, dans des systèmes de transport publics à faible coût, dans des logements et dans toutes les méthodes efficaces de production d’énergies renouvelables: c’est le seul moyen de parvenir à un changement! Cela signifierait une planification de la production pour des emplois verts, respectueux de l’environnement.
Un nouveau rapport du Syndicat International des Travailleurs de la Construction et du Bois démontre qu’une conversion verte est non seulement possible mais aussi de nature à offrir des millions de nouveaux emplois pour remplacer ceux des industries qui endommagent l’environnement.
Nous disposons déjà des moyens techniques pour planifier la production en fonction de nos besoins, pas des bénéfices. Nous pouvons rationnellement gérer les ressources de la planète. Cela signifie de se battre pour une société socialiste et démocratique, avec une planification démocratique de l’utilisation des ressources à l’échelle internationale.
PARIS : Meeting public : Sauvons notre planète du capitalisme
Vendredi 11 décembre 19h, à l’AGECA (177 rue de Charonne 76011 Paris)Avec des militants de• Socialismo revolucionario (CIO-Portugal),• Rattviserpartiet Socialisterna (CIO-Suède) et• Gauche révolutionnaire (CIO-France)• etc. -
14.000 manifestants pour le climat à Ostende
Y’en a marre de cette société qui détruit notre terre au profit des actionnaires!
C’est finalement à Ostende que des milliers de manifestants – 14.000 selon les chiffres officiels des organisateurs – se sont réunis pour une marche pour le climat. L’événement fut donc un beau succès, c’est le moins que l’on puisse dire, qui illustre l’inquiétude grandissante qui vit parmi la population concernant notre environnement en général et la problématique du réchauffement climatique en particulier.
Climate Express et la Coalition Climat visaient à l’origine à réunir 10.000 personnes issues de Belgique à Paris dans le cadre des actions organisées autour du Sommet de l’ONU sur le Climat qui s’y déroule, la COP21. Si ce sommet a été maintenu après les attentats de Paris du 13 novembre, ce ne fut pas le cas des mobilisations prévues. La veille du commencement du sommet, 785.000 personnes ont manifesté dans 2.300 villes de 175 pays contre le changement climatique, le dimanche 29 novembre. Ce fut la plus grande mobilisation climatique jamais vue. Si la manifestation de Paris n’avait pas été interdite, le total aurait été de plus d’un million!
A Ostende, ce dimanche, Natalie Eggermont du Climate Express, a expliqué que “Le niveau 4 de menace climatique a été atteint”, en référence au niveau de menace terroriste. A la fin de la marche pour le climat, les participants ont formé une chaine humaine sur la plage, portant un long ruban rouge le long de la mer “symbolisant une frontière, ligne rouge que les politiques ne peuvent pas dépasser”, a-t-elle expliqué à la presse.
Beaucoup de manifestants avaient quelques illusions sur ce qui pouvait ressortir de la COP21. Mais la vingtaine de sommets précédents sur le climat ont déjà démontré que les leaders mondiaux n’ont rien à offrir. Plutôt que de mettre la “pression” sur ces dirigeants ou de mendier leur attention, il vaut mieux nous orienter vers le mouvement des travailleurs afin de construire, via des manifestations et des grèves, un rapport de force grâce auquel nous mettrons en avant une alternative au capitalisme. Sans travailleurs, il n’y a pas de production et donc pas de bénéfices.
Les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL appellent à défendre des revendications et un programme socialiste basé sur la distinction entre deux intérêts opposés dans cette société : ceux du 1% les plus riches et ceux des autres 99%.Les travailleurs organisés en classe constituent la seule force capable de mettre sous pression la méthode de production nuisible à l’environnement du capitalisme.
Tous les acquis de l’Etat-providence ont été obtenus grâce à des actions et à la lutte de la classe ouvrière. C’est via des comités sur les lieux de travail que des travailleurs ont été convaincus du rôle qu’ils pouvaient jouer dans la suppression du travail des enfants, la pression pour obtenir les congés payés, la sécurité sociale,… C’est par de longues et dures grèves que la journée des 12 heures a été réduite. La même chose vaudra pour les revendications climatiques. Nous le constatons déjà au niveau des entreprises via des mesures en matière de sécurité, d’hygiène et de protection au travail. Le mouvement environnemental devra s’organiser autour d’un programme qui défend les intérêts des 99% et qui place clairement la responsabilité auprès du 1% les plus riches.
Nous devons utiliser chaque opportunité pour nous mobiliser, en liant les luttes sociales et environnementales, vers un contrôle et une gestion démocratique des ressources naturelles, du secteur énergétique et de la recherche, comme de tous les secteurs clés de l’économie, ainsi qu’une planification socialiste contre les immondes gaspillages et pénuries du système capitaliste.
Socialist change, not climate change – Democratic planning, not private profit !
Photos : MediActivista
Photos : Nico
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Marche climatique à Ostende: Sauvons notre planète du capitalisme!
Dès le premier jour de la COP21, notre gouvernement est parvenu à se faire nommer "fossile du jour", prix attribué par les ONG aux plus mauvais élèves en matière de climat. Aucune surprise : venu au sommet sans accord entre les régions, le gouvernement n’a pas de contribution à formuler. Depuis février 2015, la Belgique à le déshonneur d’abriter les centrales nucléaires les plus vétustes au monde. Doel 1 & 2 redémarreront et le gouvernement propose la prolongation de vieilles installations. Maintenant que la sécurité est au centre des discussions, combien de Fukushima nous faut-il encore ?
Le gouvernement voudrait nous faire croire que le climat est une priorité. Qu’est-ce qu’il nous fera gober ensuite? Que le libre marché peut fournir une solution? Le scandale VW a brisé toute illusion. Pour les multinationales, les “solutions” vertes ne sont rien de plus qu’une astuce marketing. Au bout du compte, ils courent derrière la rentabilité, notre avenir et celui de notre planète ne sont que des poids morts dans cette course.
Le capitalisme vert n’existe pas! Les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre ont historiquement été émises par 90 multinationales et, à l’heure actuelle, 32 entreprises sont à elles seules responsables du tiers des émissions. La COP21 n’y changera rien. La Belgique y fait mauvaise figure, mais le sommet entier est dominé par des "solutions" qui répondent à des logiques de marché. Selon Einstein, faire et refaire la même chose en espérant un autre résultat, c’est la définition même de la folie.
La collectivité ne peut pas contrôler ce qu’elle ne possède pas. Ce n’est que par un contrôle et une gestion démocratiques exercés par les travailleurs et les consommateurs que l’on sera capable d’estimer au mieux quelles solutions et quels investissements sont réellement nécessaire pour notre avenir. Des secteurs tels que celui de l’énergie et de l’automobile doivent être nationalisés. Un tel contrôle démocratique exige une planification démocratique de l’économie et une rupture avec la logique du profit et du capitalisme.
POUR UN CONTRÔLE DÉMOCRATIQUE SUR LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE ET SUR LES RESSOURCES NATURELLES !
Toi aussi tu penses que seul un programme anticapitaliste peut faire face à la crise écologique et sociale ? Prends contact avec les Etudiants de Gauche Actifs et rejoins-nous!
Tel: 0474/35.30.36 (Emily) – info@gauche.be – www.gauche.be – facebook.com/gauche.be
=> 10.000 Belges à Ostende !
Nous appelons tout le monde à venir à Ostende et faire entendre sa voix pour une accord ambitieux et socialement juste sur le climat !
Manifestation de dimanche 6 décembre, à midi, rassemblement à la gare. A l’initative de Climate Express et de la Coalition Climat.
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COP21 : dirigeants et multinationales à Paris, le reste au ban
Paris et Bruxelles tournent au ralenti. De très nombreux évènements et manifestations ont été interdits. Le Sommet climatique de Paris a toutefois été maintenu, mais pas dans son entièreté. Les mobilisations massives sont, elles, annulées en France comme en Belgique. Pourtant, la gravité de la situation environnementale nécessite une mobilisation d’ampleur !
Par Emily (Namur)
À partir du 29 novembre, 147 chefs d’États et de gouvernements, des milliers de représentants politiques et de scientifiques se retrouvent à Paris pour deux semaines de négociations. Le but affiché est de déboucher sur un accord limitant le réchauffement climatique à 2 °C – soit une réduction de minimum 40 % des gaz à effet de serre – et remplaçant le Protocole de Kyoto dès 2020.
Toutefois, les textes sur lesquels se basent les négociations manquent cruellement d’ambition : absence d’objectifs intermédiaires de limitation des émissions de gaz à effet de serre, aucune mention d’une réduction des extractions de matière première fossile, etc. De beaux discours ne peuvent pas rencontrer les défis historiques auxquels nous devons faire face en la matière. Les scientifiques nous annoncent déjà que nous sommes en passe de franchir les 2 °C ce qui mettra davantage de pression sur la sécurité alimentaire, accroitra le nombre d’évènements climatiques extrêmes, élèvera le niveau des mers, etc. On observe déjà une augmentation de la température de 0,85 °C par rapport à la période pré-industrielle. Si aucun changement d’ampleur n’est opéré, elle s’élèvera de 4,6 °C d’ici la fin du siècle. Nous parlons de catastrophes qui entraineront des centaines de millions de déplacés et des dizaines de millions de morts.
Au vu de l’urgence de la situation, l’interdiction de manifester à Paris à l’occasion de la COP21 est consternante. Nous n’avions déjà aucune illusion vis-à-vis de ce sommet, mais les choix opérés par les gouvernements sur ce qu’ils interdisent et autorisent illustrent leurs priorités. Les plus impactés par le réchauffement climatique – notre classe, celle des travailleurs, des jeunes et des pauvres – n’ont pas voix au chapitre. Seuls ceux responsables de celui-ci – les grandes entreprises – sont conviés, aux côtés des États qui les protègent, pour y défendre leurs intérêts et empêcher qu’un accord ne rogne leurs profits. L’interdiction des manifestations est une excellente nouvelle pour les grandes entreprises – telles qu’EDF (dont Electrabel est une filiale), BNP Paribas, BMW, etc. – présentes à Paris à travers le sponsoring du sommet, mais également grâce aux lobbys et aux gouvernements qui les y représentent.
On ne peut pas laisser une minorité discuter de l’avenir de l’humanité. Nous avons plus que jamais besoin d’un mouvement autonome des jeunes, des travailleurs et des pauvres qui construise un rapport de force vers un changement de système, plutôt qu’un système qui exploite les deux seules sources de richesse : le travail humain et la nature. Nous devons utiliser chaque opportunité pour nous mobiliser, en liant les luttes sociales et environnementales, vers un contrôle et une gestion démocratique des ressources naturelles, du secteur énergétique et de la recherche, comme de tous les secteurs clés de l’économie, ainsi qu’une planification socialiste contre les immondes gaspillages et pénuries du système capitaliste.
Socialist change, not climate change – Democratic planning, not private profit !
=> 10.000 Belges à Ostende !
Nous appelons tout le monde à venir à Ostende et faire entendre sa voix pour une accord ambitieux et socialement juste sur le climat !
Manifestation de dimanche 6 décembre, à midi, rassemblement à la gare. A l’initative de Climate Express et de la Coalition Climat.
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785.000 personnes manifestent contre le changement climatique
La plus grande mobilisation jamais vue785.000 personnes ont manifesté dans 2.300 villes de 175 pays contre le changement climatique ce dimanche 29 novembre, la veille du commencement du sommet sur le climat de Paris, selon l’organisation 350.org. Ce fut la plus grande mobilisation climatique jamais vue. Si la manifestation de Paris n’avait pas été interdite, le total aurait été de plus d’un million.
Elin Gauffin, Offensiv, hebdommadaire de Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)
Ce 29 novembre a illustré une demande massive pour un avenir vert et un soleil qui brille dans un monde dominé par les guerres et le terrorisme, et où les émissions dangereuses de gaz à effet de serre et la température de la planète sont en constante augmentation.
En Australie, 140.000 personnes ont manifesté, dont 60.000 à Melbourne uniquement. 33.000 personnes ont défilé en Nouvelle-Zélande, 140.000 en Inde et 50.000 à Londres. 20.000 personnes ont défilé à Rome et à Madrid, 10.000 à Copenhague, 5000 à Genève, etc. En Suède, 4.000 personnes ont défilé à Stockholm et Göteborg, et 1.200 à Malmö, sous une pluie abondante. A Stockholm, Rättvisepartiet Socialisterna (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Suède) a organisé un bloc anticapitaliste de la manifestation.
Les manifestations ont été interdites dans toute la France. La manifestation de Paris visait à l’origine à accueillir au moins 400.000 personnes. Pourtant, 10.000 personnes ont manifesté à Paris et formé une chaîne humaine de 3 km de long. 20.000 paires de chaussures avaient été installées sur une place en signe de protestation symbolique. La police anti-émeute a attaqué la manifestation pacifique avec des gaz lacrymogènes et des sprays au poivre. 200 personnes ont été arrêtées.
Cela marque le début des manifestations qui prennent place durant la conférence sur le climat à Paris. Nicolas Haeringer, porte-parole français de l’association 350.org, a fait la déclaration suivante: “la chaîne humaine d’aujourd’hui ouvre la voie à des façons créatives et puissantes dans lesquelles la société civile continuera à mobiliser tout au long des prochaines semaines alors que les négociations sur le climat se déroulent à Paris. Nous allons nous défendre contre toute tentative des autorités françaises d’utiliser l’incident de cet après-midi pour instaurer une répression inutile contre les droits démocratiques et défendre ce genre de manifestations qui sont au cœur de la démocratie et du processus climatique “.
Cette même semaine, le service météo britannique et l’Organisation météorologique mondiale ont rapporté de sombres nouvelles : le monde aurait franchi le seuil d’une augmentation des températures de 1 degré Celsius depuis le début de l’ère industrielle. L’augmentation de température a cette année été renforcée par un El Nino (un phénomène météorologique qui se produit tous les trois à cinq ans) exceptionnellement puissant. Mais le fait que la concentration de dioxyde de carbone dans l’air a pour la première atteint la valeur moyenne globale de 400 ppm n’est pas un phénomène météorologique.
Le climat en d’autres termes, envoie un avertissement clair au sommet de Paris, et c’est également le cas du mouvement climatique.
=> Quel programme et quelle méthode face aux sommets climatiques?


