Tag: Environnement

  • COP21 : Sauvons notre planète du capitalisme!

    saveDu 30 novembre au 11 décembre se tiendra à Paris la COP21. Lors de cette ‘‘Conférence des Parties’’, et pour la 21e fois depuis la Conférence de Rio en 1992, des milliers de représentants politiques, de diplomates et d’experts de tous poils négocieront afin d’arriver à un accord mondial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Régulièrement lors de ce type de rencontres, on nous annonce des ‘‘objectifs ambitieux’’ pour des ‘‘accords historiques’’. Ce type de phraséologie ronflante masque mal l’absence de résultats tangibles, alors même que certains négociateurs français affirment que l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2° en 2100 n’est plus à l’ordre du jour .

    Par Clément (Liège). Article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    LS206_versoQue nous n’avons rien à attendre de ce type de sommet, nous sommes désormais nombreux à le comprendre. L’influence colossale des multinationales et du secteur privé dans ces ‘‘grandes conférences’’ n’est aujourd’hui plus possible à cacher. En plus de disposer d’un solide contingent de représentants et de lobbyistes lors des négociations, de grandes entreprises peuvent également s’offrir le luxe d’être sponsor officiel de l’évènement.

    Des mécènes au service du climat ?

    Cette année, l’honneur reviendra entre autres à EDF et à Engie (une filiale de GDF-Suez) ainsi qu’à BNP-Paribas, par ailleurs tous actifs à divers degrés dans l’exploitation du charbon. Participer de la sorte à un tel sommet représente un double bénéfice pour ces multinationales. D’une part, elles peuvent se lancer dans une entreprise de greenwashing (une opération de pub sur base d’arguments ‘‘écologiques’’) à peu de frais dont la vitrine officielle sera le salon Solutions COP21 où une majorité d’entreprises présentera ses ‘‘solutions’’ pour le climat ; la plupart du temps sous forme de produits commerciaux, évidemment. D’autre part, grâce à une intense activité de lobbying, elles pourront imposer au maximum leur agenda aux négociations.

    Ce qui compte ce n’est pas l’environnement, c’est le profit…

    Que la bourgeoisie capitaliste souhaite avoir un contrôle sur la question climatique n’a rien d’étonnant. Il s’agit là des principaux responsables du changement climatique. Ainsi, on sait que 90 entreprises sont responsables de 63% des émissions de gaz à effet de serre depuis le début de l’ère industrielle. Aujourd’hui, environ 87% de l’énergie mondiale est produite par la combustion de combustibles fossiles. On pourrait croire que l’urgence de la situation pousserait les grandes entreprises à ‘‘prendre leurs responsabilités’’ : il n’en est rien. En 2013 seuls 8,5% de l’énergie mondiale étaient produits de manière renouvelable et entre 2011 et 2013, sous l’effet de la crise économique et de l’austérité, la part de capital investi dans le renouvelable a chuté de 23%. C’est durant cette période que les multinationales ont commencé à explorer l’exploitation de gaz de schiste au moyen de la fracturation hydraulique.

    … aussi dans le développement technologique

    La recherche n’est pas délaissée par les capitalistes, bien au contraire. Faute de moyens publics, la plus grosse part de la Recherche et Développement (R&D) est aux mains du secteur privé, et seuls 2% du budget de la recherche est investi dans le renouvelable. Par ailleurs, les résultats des recherches sont jalousement gardés secrets par ceux qui en possèdent les brevets afin d’en tirer de juteux profits. Lorsqu’une innovation technologique est utilisée, elle doit avant tout être rentable, par exemple pour esquiver les normes sur l’émission de dioxyde d’azote comme cela fut récemment dévoilé chez Volkswagen.

    Aucune illusion envers nos dirigeants

    L’hypocrisie de nos gouvernements n’est plus à démontrer. Tout en se gargarisant de beaux discours sur la préservation de l’environnement, leur action encourage sa destruction. En Belgique, le gouvernement Michel tente de faire passer l’augmentation de la TVA sur l’électricité comme une mesure écologique alors qu’il participe au démantèlement de l’offre de transport en commun en attaquant durement la SNCB. Taxer la pollution des entreprises ? Cela ferait fuir les investisseurs. En revanche, soutenir les négociations pour un traité international (le traité transatlantique) qui menace de réduire à peau de chagrin nos normes sociales et écologiques ne pose aucun problème, ce sera même plutôt bon pour l’investissement. Antiécologique côté pile, antisocial côté face.

    Lutter ensemble sur tous les fronts.

    Que l’on parle de crise écologique ou de crise sociale, ce sont souvent les mêmes qui tirent les ficelles. L’avidité du patronat ne connaît pas de limite ; les dégâts qu’elle engendre, non plus. Le pouvoir de la classe capitaliste repose sur son contrôle des moyens de production et donc de l’ensemble de l’économie. Ce contrôle, nous devons y mettre un terme en lui arrachant les moyens de production pour les mettre sous contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons voir naître une économie démocratiquement planifiée qui dépende des besoins – de l’homme et de la planète – et non du profit.

  • Quel programme et quelle méthode face aux sommets climatiques?

    newyork2014

    Si nous voulons obtenir un changement fondamental dans la façon dont l’humanité et la société se comportent envers les ressources naturelles et l’environnement, nous n’aurons pas seulement besoin d’un programme qui casse avec la logique de profit mais aussi d’une méthode pour imposer un tel programme.

    Un dossier de Michael Bouchez, responsable jeunes national du PSL. Cet article est tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste et a donc été écrit avant ls attentats de Paris et l’interdiction des marches climatiques à Paris en marge du sommet de l’ONU.

    Comme le scandale de VW l’illustre, même le plus mince effort pour réduire les émissions de CO2 se heurte aux lois du capitalisme. Même la ministre flamande de l’environnement Joke Schauvlieghe a ouvertement démontré dans la discussion autour du bois d’Essers que la politique néolibérale ne sert que la soif de profit au détriment de la qualité de notre environnement. Même à plus grande échelle et dans le secteur de l’énergie, les brevets et la recherche sont gardés sous clef puisque cela met en péril les bénéfices des multinationales.

    Comme nous le défendons ailleurs dans ce journal, seul le contrôle démocratique de la production et des richesses naturelles par la communauté permettra de faire les investissements nécessaires dans les transports en commun et l’énergie renouvelable afin de parvenir à la diminution drastique de 95 % des émissions de CO2 pour 2050. Un tel programme demande évidemment l’expropriation des géants du pétrole et des secteurs énergétiques de sorte que ces leviers économiques passent aux mains de la communauté. C’est dans l’intérêt de la majorité de la population mais cela va précisément à l’encontre de ceux du secteur privé et des multinationales.

    Avoir confiance dans le capitalisme vert et les dirigeants du monde ?

    copen2009Devons-nous nous soumettre à la domination du libre marché et nous contenter de nous plaindre, de dire que tout est perdu ? Non ! Les nombreuses manifestations, actions et mobilisations ne laissent planer aucun doute : des millions de personnes sont prêtes à lutter pour une solution. En 2009, à Copenhague, 100.000 manifestants ont défilé à l’occasion du sommet sur le climat. Ce qui manque souvent, cependant, c’est d’une part la conscience que les solutions ne viendront pas de l’élite capitaliste et, d’autre part, l’orientation pour construire une force capable de véritablement rompre avec les intérêts du capitalisme.

    La vingtaine de sommets précédents sur le climat ont déjà démontré que les leaders mondiaux n’ont rien à offrir. Plutôt que de mettre la “pression” sur ces dirigeants ou de mendier leur attention, il vaut mieux nous orienter vers le mouvement des travailleurs afin de construire, via des manifestations et des grèves, un rapport de force grâce auquel nous mettrons en avant une alternative au capitalisme. Sans travailleurs, il n’y a pas de production et donc pas de bénéfices.

    Ce sont les travailleurs qui, dans les secteurs de l’automobile et de l’énergie, détiennent le savoir-faire et les connaissances nécessaires pour trouver un processus de production respectueux de l’environnement. Aujourd’hui, ils n’ont cependant rien à dire sur l’installation de programmes frauduleux ou le déversement de produits chimiques. Sous le capitalisme, soit ils sont tenus à l’écart soit ils sont menacés de faillite et la pollution semble être la seule manière de maintenir l’entreprise en activité et donc d’offrir des emplois.

    Dans un secteur démocratiquement nationalisé non basé sur le profit mais sur les besoins de la population et donc aussi des travailleurs et des consommateurs, les travailleurs pourraient décider avec l’Etat et les consommateurs des investissements à réaliser et de la manière de parvenir à une production respectueuse de l’environnement. Une décision démocratique logique serait de ne plus investir dans les énergies fossiles ou dans le nucléaire mais dans des alternatives. Un secteur de l’énergie public investirait des moyens dans la recherche et le développement de ces alternatives. Cela marquerait la fin du gaspillage scandaleux provoqué par l’obsolescence programmée, un principe nécessaire au capitalisme selon lequel des produits sont fabriqués pour tomber en panne après quelques années. Le gaspillage programmé pour rehausser les bénéfices d’une petite minorité serait remplacé par une planification socialiste démocratique dont l’axe central serait l’intérêt de la majorité de la population et donc l’environnement.

    Quel est le rôle de la classe ouvrière ?

    C’est pourquoi les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL appellent à défendre à Paris, des revendications et un programme socialiste basé sur la distinction entre deux intérêts opposés dans cette société : ceux du 1% les plus riches et ceux des autres 99%.Les travailleurs organisés en classe constituent la seule force capable de mettre sous pression la méthode de production nuisible à l’environnement du capitalisme.

    Tous les acquis de l’Etat-providence ont été obtenus grâce à des actions et à la lutte de la classe ouvrière. C’est via des comités sur les lieux de travail que des travailleurs ont été convaincus du rôle qu’ils pouvaient jouer dans la suppression du travail des enfants, la pression pour obtenir les congés payés, la sécurité sociale,… C’est par de longues et dures grèves que la journée des 12 heures a été réduite. La même chose vaudra pour les revendications climatiques. Nous le constatons déjà au niveau des entreprises via des mesures en matière de sécurité, d’hygiène et de protection au travail. Le mouvement environnemental devra s’organiser autour d’un programme qui défend les intérêts des 99% et qui place clairement la responsabilité auprès du 1% les plus riches.

    Le rôle des syndicats

    L’intérêt d’un tel programme est illustré par le rôle que jouent les syndicats aujourd’hui dans la discussion sur l’énergie nucléaire. Il est exact qu’une sortie du nucléaire dans le cadre du libre marché signifierait des pertes d’emplois ou de nouveaux emplois sous un statut inférieur et à de moins bonnes conditions. Il n’est pas étonnant que la délégation CGSP de la centrale nucléaire de Doel ou le syndicat français CGT s’opposent à la sortie du nucléaire.

    Si nous ne lions pas la sortie du nucléaire à la revendication d’une nationalisation du secteur de l’énergie basée sur le développement d’énergies alternatives soucieuses de l’environnement avec les emplois en découlant, les travailleurs du secteur ne nous suivront pas. Sans de telles revendications, une sortie du nucléaire revient tout simplement pour eux à des pertes d’emplois. Un programme socialiste unifie et peut faire en sorte que les travailleurs du secteur jouent un rôle important dans la construction d’un rapport de force pour faire passer le secteur en mains publiques.

    Leçons du passé. Quel rapport de force construire ?

    Il y a eu différentes occasions de construire un mouvement environnemental fort lié au mouvement ouvrier. Suite au sommet de Copenhague, le président bolivien Evo Morales a tenu un sommet alternatif sur le climat à Cochabamba, en 2010, avec des syndicalistes, des écologistes radicaux, des communautés indigènes,… Chavez, le président vénézuelien de l’époque, entre autres, y a souligné le rôle du capitalisme, la passivité complice des dirigeants du monde et l’urgence des problèmes. Les positions prises à ce sommet étaient un soulagement mais n’ont pas mené à la construction d’un réel mouvement. Les choses en sont restées à une déclaration commune.

    Il était possible de construire un rapport de force à partir de ce sommet alternatif sur le climat via un plan d’action organisant les jeunes, les syndicats, les organisations environnementales,… sur base d’un programme anticapitaliste. De cette manière, le sommet alternatif sur le climat aurait pu être le début d’un mouvement de masse. Il aurait pu appeler, par exemple, à la tenue d’une journée de lutte internationale, à l’image du Premier mai, où se tiendraient à travers le monde des assemblées du personnel dans les entreprises, à des conférences, des manifestations et des grèves dans l’objectif de la collectivisation démocratique des secteurs clé de l’économie.

    Un plan d’action démocratiquement organisé

    Le manque de perspective d’une alternative, d’un programme clair et d’une méthode qui organise les gens autour d’intérêts communs peut entrainer frustration, impatience et méthodes d’action confuses. Ainsi, pendant diverses manifestations internationales, on remarque des méthodes similaires à celles des “black blocs”. Ce sont des groupes qui se revendiquent le plus souvent de l’anarchisme et pensent qu’il faut surtout s’en prendre avec violence aux services d’ordre ou aux symboles du pouvoir capitaliste (banques,…). Cette méthode ne repose pas sur la lutte collective et la tentative de créer l’unité la plus large possible sur base d’un programme de rupture anticapitaliste clair.

    En réalité, de telles actions violentes sont utilisées par le capitalisme pour mettre en marche la répression et criminaliser l’ensemble du mouvement, quand elles ne sont pas directement l’œuvre de flics déguisés jouant ainsi un rôle provocateur. Cela peut repousser des couches plus larges qui peuvent regarder le mouvement avec sympathie mais qu’il faut encore convaincre de rejoindre concrètement la lutte. Les manifestations doivent servir à discuter avec un public plus large, à construire le soutien. Plutôt que de donner des arguments à ceux qui veulent isoler les activistes, nous devons défendre un plan d’action capable de faire vaciller le système.

    Les méthodes de la classe des travailleurs sont basées sur la lutte collective démocratiquement organisée, sur la force du nombre en action afin de créer un rapport de force pour arracher un changement fondamental de société grâce à des outils tels que la grève générale et le blocage de l’économie capitaliste. Cela signifie de mettre fin au système de gaspillage qui nuit à l’environnement pour laisser place à une société socialiste démocratique.


     

    Mettons l’énergie aux mains du public !

    En Flandre, après avoir octroyé des subsides pendant des années à des entreprises telles que Katoen Natie et ING pour les hectares de panneaux solaires qu’ils installaient, l’addition est maintenant présentée à la population. La montagne de dettes totales pour les certificats d‘énergie verte monte à presque 2 milliards d’euros. La Ministre de la région flamande Turtelboom (Open Vld) veut ainsi faire débourser 100 euros supplémentaires par an à chaque famille en Flandre pour payer cette dette.
    La Turteltaxe est une taxe qui fait payer la même chose aux pauvres et aux riches, aux petits consommateurs comme aux gros : 100 euros par raccordement. Les frais de prélèvement sont fixés par tranche, ce qui fait qu’une famille paie comparativement 50 fois plus qu’une grande entreprise. Des exonérations sont d’ailleurs prévues pour les entreprises.

    A qui ont profité les subsides de la région flamande que nous devons payer maintenant ? Les 3.386 grands parcs de panneaux solaires reçoivent chaque année 231 millions d’euros de subsides, une entreprise comme Katoen Natie reçoit 13,4 millions d’euros de subsides par an. Les 100 euros que nous devrons payer doivent rapporter presque 500 millions d’euros par an. En conclusion, nous payons le subside qui a directement disparu dans les poches de ces entreprises.

    En Belgique, la privatisation du secteur énergétique a entraîné des bénéfices supplémentaires pour les entreprises comme Electrabel et sa maison-mère GDF Suez. Ces bénéfices ne sont pas investis dans la production, tout retourne tranquillement chez les actionnaires. Lorsqu’en 2011, il a été décidé de garder les centrales nucléaires ouvertes, il a été chiffré que cela rapporterait 27 milliards d’euros supplémentaires à Electrabel (selon Trends/Tendance). Electrabel a fait au moins 20 milliards d’euros de bénéfices au cours des 10 premières années de ce siècle qui n’ont pour ainsi dire pas été imposés. Ces dernières années, les chiffres ont été embellis, des opérations comptables font en sorte que la part du lion des bénéfices retourne directement à la maison-mère GDF Suez.

    Faire de l’énergie la vache à lait d’entreprises telles qu’Electrabel qui refusent d’investir dans une capacité de production suffisante et respectueuse de l’environnement, c’est la suite logique de la libéralisation du secteur. Nous devrions revenir sur cette libéralisation et placer le secteur entier dans les mains du public, tant la production que la distribution. Cela permettrait d’assurer la transition énergétique vers le renouvelable. Cela permettrait de faire baisser le prix des factures parce que l’énergie ne serait plus au service des grands actionnaires mais à celui de l’ensemble de la population. Des demi-mesures ne suffisent pas, l’énergie doit être entièrement aux mains du public ! Débranchons le marché privé de l’énergie !


    Les sponsors de la COP21: On ne mord pas la main de celui qui nous nourrit !

    La liste des sponsors du sommet sur le climat est ahurissante… Malgré le scandale provoqué par la fraude par logiciel chez Volkswagen, le secteur automobile est bien présent : BMW est l’un des plus grands sponsors. Mais Renault/Nissan et Air France sont aussi de la partie. Les entreprises énergétiques comme EDF et Engie sont également là alors qu’elles sont responsables d’à peu près la moitié des émissions en France. Un autre sponsor est le suédois Vattenfall qui a intenté un procès à l’Etat allemand pour sa sortie du nucléaire.

    Ces entreprises seront-elles moteur de changement positif pour l’environnement ? Volkswagen a levé toute illusion à ce sujet. Mais il y a plus. Beaucoup d’entreprises utilisent une image “verte” pour masquer la gravité de leur état écologique ou pour tirer des bénéfices supplémentaires. Pensons à Suez Environment, une entreprise dont la multinationale de l’énergie GDF Suez est le plus grand actionnaire et qui sponsorise le sommet sur le climat. Suez Environment est active sur le marché de l’eau. Lorsqu’un mouvement dans la capitale argentine de Buenos Aires a forcé le retrait des services des eaux des mains de Suez, un recours en justice a suivi via lequel la multinationale a obtenu un dédommagement de 405 millions d’euros. Suez Environment investit pour l’instant surtout dans le traitement des eaux usées. Entre-temps, la maison-mère GDF Suez investit dans l’extraction de charbon et la fracturation hydraulique, deux sources majeures de pollution de l’eau. Suez Environment a un intérêt direct à la poursuite de l’extraction des énergies fossiles et de la fragmentation. La recherche de profits du capitalisme “vert” ne connaît pas de limites.

    Le rôle de ces multinationales ne se limite pas au sponsor. Il y a des activités parallèles comme le “Sustainable Innovation Forum” et l’occasion sera saisie pour lancer des lobbies qui feront la promotion des “solutions” proposées par les entreprises. En conclusion, le sommet sur le climat est un cirque médiatique dont les entreprises comme BNP Paribas, par exemple, entendent tirer profit. Malgré des investissements dans les énergies fossiles, le sommet offre à l’entreprise la possibilité d’avoir l’air écologique. La liste des sponsors présents nous annonce à quoi nous attendre du sommet sur le climat. On ne mord pas la main de celui qui nous nourrit


     

    Volkswagen: les solutions vertes dans le cadre du marché ne fonctionnent pas.

    Le scandale de la fraude aux tests de Volkswagen est une illustration de plus d’une société où les bénéfices priment sur l’intérêt humain. Il est un fait, certes pas neuf mais condamnable, que les entreprises ne se préoccupent guère de notre climat et de notre environnement et préfèrent jeter de la poudre aux yeux pour faire comme si elles s’en souciaient. Pour les anticapitalistes, un tel scandale n’est pas une surprise et nous estimons que le mouvement environnemental peut en tirer quelques leçons.
    Pour commencer, le scandale lié à la corruption illustre le fait que les “solutions” vertes des entreprises ne sont rien de plus qu’une astuce de marketing. Il s’agit d’un label qu’ils s’approprient parce que cela peut convaincre une partie des consommateurs d’acheter chez eux. Le label “vert” a été vidé de son contenu pour devenir un outil de vente. Le fait que Martin Winterkorn, le grand patron de Volkswagen, ait dû démissionner tout en pouvant compter sur une indemnité de 28 millions d’euros, donne une petite idée des bénéfices qu’il a permis à Volkswagen d’engranger grâce, entre autres, à la fraude qui fait scandale.

    L’un des éléments de la logique qui se cache derrière les solutions de marché tient du fait que les subsides publics – entre autres, sous la forme d’éco-primes – sont octroyés aux entreprises pour stimuler des “produits verts”. Ces subsides sont financés par les impôts des travailleurs. Cet argent qui pourrait être utilisé pour améliorer les transports en commun est ainsi absorbé, par exemple, dans les bénéfices de Volkswagen.

    Et les néolibéraux poursuivent leur malfaisance. Comme s’il ne suffisait pas que l’état octroie des subsides, des éco-primes et autres avantages pour financer de faux labels verts, le ministre Van Overtveldt (N-VA) a promis une fameuse contribution aux amendes imposées à Volkswagen. Si l’usine Audi de Forest reçoit l’autorisation de produire une voiture tout terrain électrique à partir de 2018, le gouvernement déboursera 100 millions d’euros. Les régions ont déjà promis 35 millions d’euros. Selon Einstein, faire et refaire la même chose en attendant un autre résultat, c’est la définition de la folie. On pourrait penser que les autorités encouragent délibérément à frauder !

    Il est un fait que l’analyse des pertes et profits du libre marché détermine tout. S’il est, à court terme, plus avantageux de développer un programme qui fait comme si les normes environnementales étaient respectées plutôt que d’investir réellement dans la technologie verte, on choisit la première option. Hélas, ce n’est pas une question de “bonnes intentions contre mauvaises intentions” ou de bonnes et mauvaises entreprises. C’est la logique même dans laquelle toute entreprise est entraînée, c’est le fondement du capitalisme. Une entreprise qui engrange moins de bénéfices ne peut en fait plus faire partie du tourbillon de la concurrence.

    Nous pouvons donc en conclure que les alternatives basées sur une logique de marché ne fonctionnent pas et sont même contreproductives. Elles nous détournent des véritables solutions et retardent les investissements dans les solutions collectives possibles. Ce que la collectivité ne détient pas elle-même ne peut être contrôlé et géré dans son intérêt. Nous pensons que les revendications écologistes doivent être orientées vers des réponses qui entrent fondamentalement en rupture avec la logique du marché libre.

    Une de ces revendications est le contrôle et la gestion démocratiques des producteurs et des consommateurs sur un secteur automobile nationalisé, ce qui permettrait de décider démocratiquement quels investissements sont nécessaires pour que les besoins des gens soient au centre des préoccupations : réorienter la production vers des transports en commun gratuits et de qualité, par exemple.

  • Sauvons notre planète du capitalisme!

    Il est impossible de changer les lois de la nature, alors changeons de système économique!

    LS_sept_VERSOLe 21ème sommet climatique prendra place cette année à Paris, du 29 novembre au 12 décembre. Après 20 sommets du même acabit, pas d’illusion, COP 21 ne sera pas différent. Aujourd’hui, nous subissons la faillite du système capitaliste. En plus des crises économiques et sociales, il devient clair que la crise environnementale a des conséquences de plus en plus néfastes sur notre niveau de vie.

    Par Emily (Namur)

    Ainsi, selon l’OMS, la pollution de l’air a causé la mort prématurée de 7 millions de personne en 2012. A côté de cela, les évènements climatiques extrêmes sont de plus en plus courants avec à la clé destructions, inondations, sècheresses. Couplé à l’augmentation du niveau des mers, cela entrainera un flot massif de ‘‘réfugiés climatiques’’, des millions de personnes forcées de migrer vers des régions plus clémentes.

    Sommes-nous tous pareillement responsables?

    Deux tiers des gaz à effet de serre émis depuis le début de l’ère industrielle ont été produits par seulement 90 multinationales. Ajoutons que les grandes entreprises sont également à l’origine de multiples désastres écologiques : marées noires, catastrophes nucléaires ou industrielles,… Comme l’a illustré la récente explosion d’un entrepôt de produits chimiques de la zone portuaire de Tianjin en Chine.

    C’est clair : nous ne sommes pas tous responsables à la même hauteur ! Si nous ne gérons et ne contrôlons pas démocratiquement ces entreprises, il est impossible d’enrayer le réchauffement climatique et d’empêcher de telles catastrophes.

    Peut-on compter sur ‘‘nos’’ dirigeants ?

    L’hypocrisie des dirigeants est sans limite. Le cas de l’extraction du gaz de schiste, via la fracturation hydraulique, est illustratif. Aux Etats-Unis, le président Obama a récemment fait des belles promesses sur la question environnementale, mais il poursuit en même temps sa politique d’exploitation du gaz de schiste. Via le transporteur de gaz Fluxys, du gaz de schiste américain va très prochainement être importé en Belgique. Les dirigeants de l’Union européenne négocient également le TTIP – le traité transatlantique, extrêmement néfaste, tant pour les normes sociales qu’environnementales. Ce type d’industrie dangereuse connaitra dès lors une grande expansion à travers l’UE. Le TTIP permettra aussi aux multinationales d’assigner en justice des Etats pour leurs règlementations sociales et environnementales comme étant autant d’entraves à la ‘‘libre concurrence’’.

    Nous avons d’urgence besoin d’une transition énergétique massive, mais aucun gouvernement ne s’y attèle. Aujourd’hui, seuls 2% des fonds pour la recherche mondiale sont investis dans le durable et ils sont, en plus, largement contrôlés par des entreprises privées. Les recherches sont donc orientées vers le profit et les résultats sont maintenus secrets, ce qui ralentit considérablement le développement des technologies durables et d’une alternative énergétique. Socialisons les connaissances techniques et scientifiques! Dans ce cadre, il nous sera possible d’orienter les recherches vers les besoins, plutôt que vers les profits.

    Quelle alternative face à la crise écologique et sociale?

    Puisque nous ne pouvons pas changer les lois de la nature, nous devons mettre en avant une alternative au système économique capitaliste qui nous appauvrit, nous et notre planète. Pour cela, nous ne pouvons ni compter sur les grandes entreprises et leur soif de profits, ni sur les politiciens à leurs bottes.
    La recherche, le secteur énergétique et les grandes industries – comme l’ensemble des secteurs clés de l’économie – doivent être nationalisés, contrôlés et gérés démocratiquement par les travailleurs et les consommateurs, dans l’optique de répondre aux besoins de la population de manière durable.
    Nous avons besoin d’investissements publics massifs dans les transports en commun, pour l’isolation de bâtiments, pour une production alimentaire et industrielle durable et un programme de recyclage optimal. Pour cela, il nous faut une planification démocratique qui prenne en compte tous les aspects de la production, depuis l’extraction, jusqu’à la distribution et la consommation.

    Unissons les luttes !

    Nous ne pouvons compter que sur notre classe, celle des jeunes, des travailleurs et des allocataires sociaux ! Les grandes manifestations du 29/11 et du 12/12 à l’occasion du Sommet climatique de Paris sont des dates importantes dans la construction d’un rapport de force, de même que les mobilisations contre le TTIP qui prendront place à Bruxelles les 14, 15 et 16 octobre.

    Nous voulons construire un véritable mouvement de résistance face au système capitaliste en mettant sur pied des comités partout où cela est possible, en organisant des meetings, des actions locales, nationales et internationales en vue d’un changement socialiste démocratique de société. Si toi aussi tu veux contribuer à ce processus, prends contact avec nous!

  • Stop aux politiques anti-sociales et anti-environnementales !

    tract_ega_rentrée2015Le gouvernement Michel transpire l’austérité par tous ses pores, ce qu’il tente notamment de déguiser sous un label éco-responsables. L’Union européenne négocie quant à elle un traité de libre-échange (TTIP) avec le gouvernement américain, en ne consultant que des lobbyistes de grandes entreprises alors que ces tractations restent secrètes au reste de la population. Les impacts sociaux et environnementaux de ces politiques sont désastreux. Il nous faut nous organiser pour une résistance efficace face au néo-libéralisme et, ensemble, construire une autre société.

    Par Emily (Namur)

    Tax shift et éco-fiscalité sont-ils des solutions ?

    Avec le tax-shift – sous couvert d’éco-fiscalité et de promotion de la santé – ce sont des mesures d’austérité qui prennent place. L’augmentation de la TVA sur l’électricité est-elle réellement censée nous pousser à nous éclairer à la bougie ? C’est, au 21ème siècle, un besoin de base, et sa consommation ne fluctue du reste que très peu en fonction du prix. L’augmentation des accises sur le diesel couplée à celle des prix et à la réduction de l’offre de transports en commun a-t-elle pour objectif de nous faire adopter le vélo comme moyen de transport ? Avec un nombre croissant d’emplois précaires, d’horaires flexibles et de longues distances à parcourir (il est interdit de refuser un emploi à moins de 60 km de chez soi), ce ne sont plus des mollets en bétons qu’il nous faut, mais se doper et ne plus dormir ! Et ça, on sera unanime, ce n’est pas recommandé.

    En plus d’une austérité soi-disant ‘‘verte’’, le gouvernement prend avec des entreprises comme Electrabel des accords secrets (ayant fuité par la suite). Il lui est maintenant permis d’exploiter le réacteur de Tihange 1 dix ans de plus. Ses grands actionnaires reçoivent, en prime, d’immenses cadeaux : 9,3 % du montant de l’investissement en plus de 57 millions € pour une ‘‘étude’’ de Tractabel (1), ce qui fait déjà 113 millions € d’offerts avec l’argent de la collectivité. Ajoutons à cela 30 % sur les bénéfices si le profit est supérieur à 9,3 % et la totalité dans le cas contraire. Par contre, en cas de pertes – même si elles sont orchestrées par des jeux de comptabilité – il revient à 100 % à l’État de les prendre en charge ! Enfin, l’État ne peut pas mettre fin à cet accord contrairement à Electrabel (2).

    Renversons ce gouvernement anti-social et anti-environnemental! – 7 octobre : grande manifestation syndicale nationale

    L’Union européenne travaille-t-elle pour nous ?

    L’Union européenne et le gouvernement américain négocient pratiquement en secret un ‘‘Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement’’, le fameux TTIP. Les dirigeants voudraient nous faire gober que ce qui est bon pour les profits des multinationales et leurs grands actionnaires serait bon pour nous. Avec ce traité, les règlementations sociales et environnementales seront désormais considérées comme des entraves au commerce. À ce titre, une multinationale qui considère une législation contraire au libre-échange pourra assigner un État devant une Cour internationale d’arbitrage privée et lui faire cracher des amendes avec l’argent de la collectivité. Tout pour les profits des plus riches et encore moins de miettes et de démocratie pour nous, voilà de quoi il est question !

    Stop à l’Union européenne à la botte des multinationales – Non au TTIP ! 15 octobre : encerclement du sommet européen et 17 octobre : euro-manifestation.

    Comment arrêter ces politiques anti-sociales et anti-environnementales ?

    Dans ce cadre, lorsque ces mêmes dirigeants organisent un 21ème Sommet climatique, on ne peut y voir qu’une hypocrisie monstrueuse. L’ensemble des partis traditionnels est de la même trempe. Ces derniers défendent la classe des super-riches qui nous imposent une production anarchique qui génère d’énormes gaspillages, basée sur l’exploitation des travailleurs jusqu’à la moelle – tandis que d’autres ne parviennent pas à trouver d’emploi – et où le facteur environnemental est considéré comme une charge plutôt qu’une ressource qui doit perdurer.

    Il est nécessaire de mener de front la lutte contre les politiques d’austérité et celle pour la préservation de notre environnement. Si nous souhaitons, par exemple, favoriser un service de transports en commun gratuit et de qualité, il nous faut lutter contre sa privatisation et pour une réelle nationalisation du secteur, sous contrôle démocratiques des travailleurs et des usagers, mais pas seulement. La planification de la production métallurgique doit elle aussi être démocratiquement placée entre les mains des travailleurs et des consommateurs pour nous permettre de construire autant de bus et de train qu’il est nécessaire. Par la construction d’un rapport de force, construisons un mouvement pour la reprise en main de nos entreprises. Un contrôle et une gestion démocratique des secteurs-clés de l’économie, ainsi qu’une planification de la production nous permettront de créer des emplois de bonne qualité socialement utiles et écologiquement responsables.

    Étudiants, travailleurs, allocataires sociaux, organisons-nous et luttons pour un changement socialiste démocratique de société.

    (1) Tihange 1: le contrat secret entre l’État et Electrabel” in RTBF : http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_tihange-1-le-contrat-secret-entre-l-etat-et-electrabel-exclusif?id=9028884
    (2) Electrabel dépouille l’État belge et le citoyen” in Greenpace: http://www.greenpeace.org/belgium/fr/actualites-blogs/actualites/Electrabel-depouille-Etat-belge-et-citoyen/

  • Ecologie : Le gaspillage capitaliste ou la gestion rationnelle planifiée

    systemchangeLes Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et le PSL se rendront au Sommet de l’ONU sur le Climat à Paris fin de cette année pour y défendre un programme d’urgence radical reposant sur des investissements publics massifs dans un secteur énergétique public placé sous contrôle démocratique. Les moyens ne manquent pas pour cela, nous n’avons jamais produit autant de richesses qu’aujourd’hui. Qu’est ce qui bloque alors ?

    Par Michael B. (Gand)

    On ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas

    Les cinq sociétés énergétiques et pétrolières les plus rentables ont réalisé en 14 milliards d’euros de profits en 2012. Voilà une somme qui pourrait être consacrée aux efforts destinés à réduire de 95% les émissions de CO² d’ici 2050 ou encore à la sortie du nucléaire. Le nucléaire est parfois présenté comme alternative aux combustibles fossiles mais nous avons déjà pu voir de façon très douloureuse les effets destructeurs de cette énergie pour la majorité de la population et les générations futures. Combien de Fukushima ou de Tchernobyl sont-ils encore nécessaires?

    Selon nous, la seule solution, c’est la nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers. Dans le cadre d’un plan public de recherche scientifique concernant les sources d’énergie alternatives, la création d’emplois verts et la reconversion du personnel, cela pourrait assurer le développement d’un secteur énergétique sans danger et écologique.

    Ce contrôle démocratique sur le secteur de l’énergie exige de lier les revendications environnementales aux mobilisations de masse ainsi qu’à un programme combattif qui n’entretient aucune illusion quant à une hypothétique solution au sein du système de marché. Les 20 précédents sommets climatiques de l’ONU ont reposé sur ces prétendues ‘‘solutions’’ et nous n’avons pas fait un seul pas en avant.

    Pour les grandes entreprises, les labels environnementaux ou les petites mesures ‘‘vertes’’ tiennent plus de la stratégie de communication que de l’écologie. Les sources d’énergie alternatives ne fournissent pas les mêmes marges de profits que les combustibles fossiles. Tant que les bénéfices compteront plus que tout le reste, les grands pollueurs comme les multinationales pétrolières continueront à dévaster la planète. La technologie, l’infrastructure et le savoir-faire nécessaire à l’exploitation des énergies fossiles ont déjà été fortement développés et ne demandent donc que peu d’investissements en comparaison de ce qu’exige une véritable transition énergétique. Les combustibles fossiles ont donc encore un bel avenir sous les cieux du capitalisme, en dépit des conséquences écologiques. Il suffit de penser à l’exploitation du gaz de schiste ou encore au forage arctique, ce qu’Obama vient récemment d’autoriser.

    Tout illustre que nous ne pouvons pas compter sur les dirigeants du monde, c’est-à-dire nos gouvernements et les multinationales qui se réuniront à Paris pour discuter de notre planète. Leur politique néolibérale et leur ‘‘capitalisme vert’’ sont uniquement motivés par la course aux profits de l’establishment capitaliste alors que l’horloge tourne et que grandit le danger de la barbarie écologique. Il est grand temps de rompre avec la logique capitaliste pour développer un système économique capable d’investir pour répondre aux besoins de la majorité de la population et des générations futures.

    Faire payer les consommateurs toujours mieux que rien?

    capitalism-300x200Les partis verts tels qu’ECOLO défendent les écotaxes. Depuis leur introduction sous la coalition Arc-en-Ciel de Verhofstadt, plusieurs versions ont vu le jour, comme les taxes carbone et les taxes prélevées sur les produits polluants ou les emballages afin d’obliger le consommateur à faire un choix écologique. La réalité est cependant que ce choix n’existe pas. Comment choisir entre sa voiture et l’essence plus chère et les transports publics quand ces derniers voient leurs budgets systématiquement rabotés ? Les tarifs des billets de train ne font que croître, au contraire de la qualité du service. Quant aux écotaxes, le gouvernement Michel les utilise de la même manière que la hausse de la TVA sur l’électricité : comme des mesures d’austérités des plus cyniques présentées comme des solutions écologiques alors que les solutions collectives réelles (transports en commun,…) subissent ses attaques.
    Sur le marché privé, il est dorénavant possible de prendre des bons d’investissement ‘‘verts’’ à votre banque. Certaines grandes entreprises se vantent aussi d’avoir un label bio sur leurs produits. Mais souvent se trouve derrière un mécanisme de marché pervers: les labels bios sont contrôlés par d’autres entreprises privées. Dès lors qu’il s’agit de grandes entreprises, ces contrôles sont une vaste blague, ce sont juste des éléments de publicité, ce que les entreprises appellent entreprises elles-mêmes du ‘‘greenwashing’’. Quant aux fonds d’investissement soi-disant ‘‘verts’’, pas mal d’entreprises sont polluantes dans les faits dès qu’on gratte un peu la nature exacte de leurs activités.

    Le principal problème de ces ‘‘solutions individuelles’’ et des solutions axées sur le marché est qu’elles visent à nous persuader que nous sommes tous responsables de la crise écologique de la même manière et que la lutte contre le changement climatique ne doit pas être politique. Mais c’est faux.
    En France, 18% des installations industrielles sont responsables de 87% des émissions de gaz à effet de serre, et 46% de celles-ci proviennent de 21sites uniquement. Les grands responsables ne sont qu’une poignée de super-riches alors que le plus grand nombre de victimes de la crise écologique se trouvent dans des pays qui disposent à peine d’une industrie mais où les sécheresses, les inondations, les maladies,… auront les conséquences les plus lourdes.

    Promouvoir des ‘‘mesures individuelles’’ et le ‘‘capitalisme vert’’ sert essentiellement à masquer qui sont les véritables pollueurs : les propriétaires des compagnies d’énergie et des autres multinationales, afin d’éviter de remettre le système en question.

    Construire un rapport de force pour un véritable changement!

    Aujourd’hui, la majorité de la population n’a rien à dire à propos de la manière dont fonctionnent les moyens de production. Les travailleurs font tourner les entreprises, mais la seule chose qui compte c’est qu’ils reviennent le moins cher possible. Ils ne peuvent décider de ce qui est produit et comment.
    Les patrons se sont vus imposer des législations sur la sécurité et la santé au travail. Mais ils ne considèrent cela que comme des coûts supplémentaires alors qu’existent des pays sans ces protections, où ils peuvent dont produire leurs marchandises à moindre coût. Ces délocalisations ont un coût écologique et social, supporté par la collectivité, tandis que les bénéfices remplissent les poches des propriétaires des grandes entreprises. Quant à ces législations sur la sécurité et la santé au travail, elles n’ont été possibles que grâce à la mobilisation et des travailleurs et au rapport de forces qu’ils ont su instaurer en leur faveur.

    L’essence même du capitalisme est de penser à court terme, en termes de bénéfices, même si cela doit poser des problèmes à plus long terme. Cela explique pourquoi il n’existe aucun investissement massif dans les énergies renouvelables. Pour l’industrie pétrolière, de tels investissements signifient insuffisamment de bénéfices. Les principaux actionnaires préfèrent repousser les conséquences désastreuses vers la majorité de la population en se disant qu’eux, ils auront toujours les moyens d’échapper aux conséquences de leurs actes.

    Ce n’est pas tant l’individu qui est la cause du problème que l’organisation sociale et les relations entre personnes. Tous les modes d’organisation de la production économique n’ont pas un impact identique sur l’environnement. Le capitalisme est un système où la production est très chaotique, mais une économie démocratiquement planifiée pourrait permettre que les besoins de toute la population soient pris en compte dans le respect des ressources de la planète. Disposer d’un environnement sain est de toute évidence une question vitale pour l’humanité, un système incapable d’y faire face n’a aucune raison d’être encore debout.

    Pour disposer d’un secteur énergétique sous propriété publique, le mouvement climatique doit se concentrer sur ceux qui sont en mesure de prendre démocratiquement en mains ces entreprises: les travailleurs. Les syndicats peuvent jouer un rôle crucial dans le mouvement environnemental en étendant au reste de la société les revendications et méthodes qu’ils ont utilisées pour la protection de la santé et de la sécurité au travail. L’organisation des travailleurs dans la lutte peut également poser les bases de comités démocratiques capables à terme de prendre en charge la gestion des entreprises.
    Toutes les grandes conquêtes sociales ont été acquises grâce aux mobilisations de masse et à l’arme de la grève. Aucune amélioration de nos conditions de vie n’a été obtenue en la demandant gentiment. Elles ont toutes été arrachées. S’organiser pour la lutte sur base d’un programme clair est nécessaire. Contrairement à ce que les défenseurs des solutions individuelles voudraient nous faire croire, la crise écologique exige également cette approche.

    Des comités peuvent aider à mobiliser pour participer aux actions de protestation qui prendront place à Paris, dans les écoles, les universités, les lieux de travail et les quartiers. Ce sont aussi des espaces idéaux pour discuter des revendications et de la stratégie dont nous avons besoin sur base de l’identification des causes du changement climatique et des responsables. De cette façon, il est possible de faire de la mobilisation vers Paris non pas une fin en soi mais une étape dans la construction d’un mouvement capable d’entraîner un réel changement de système.

  • Tract de campagne d'été des Etudiants de Gauche Actifs

    Tout comme chaque année, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) poursuivrons leurs activités durant l'été. Vous pourrez les retrouver en campagne en rue, sur les festivals,… Le tracts ci-dessous dévoile les principaux thèmes sur base desquels ils engageront la discussion. Bonne lecture!

    => Tract en version PDF


     

    autocollant_ecologie
    Soutiens notre campagne et la participation du plus grand nombre de jeunes à la manif de Paris ! (Autocollant à prix libre)!

    Changeons le système, pas le climat! Sauvons la planète du capitalisme!

    Le changement climatique a déjà un impact catastrophique sur la production alimentaire et les conditions de vie à travers le monde. En 2013, 22 millions de “réfugiés climatiques” ont dû fuir leur région. Sans changement de cap majeur, cela ne va faire qu’empirer.

    EGA_environnementSommes-nous chacun responsable au même titre? Non. Une étude de Richard Heede (revue scientifique ‘‘Climatic Change’’) estime que 61% des émissions de gaz à effet de serre émises depuis le début de l’ère industrielle (1750) proviennent de… 90 multinationales (principalement ces dernières décennies)! Celles-ci possèdent les ressources et la technologie nécessaires pour une transition énergétique écologiquement responsable. Mais pour les multinationales, notre environnement peut être sacrifié pour protéger leurs montagnes de pognon!

    Les vingt sommets climatiques de l’ONU ont systématiquement souligné le péril environnemental qui nous fait face, sans jamais remettre en cause l’immonde gaspillage du système de production capitaliste. Fin 2015, un nouveau sommet climatique aura lieu à Paris. La dernière fois, plus de 300.000 personnes ont manifesté à New-York.

    Opposons à la folie du gaspillage capitaliste une gestion rationnelle des ressources et de la production, basée sur la collectivisation de secteurs fondamentaux comme l’énergie (production et distribution) et des multinationales telles que Monsanto. À partir de là, nous aurons les moyens de démocratiquement planifier la transition écologique et la sortie du nucléaire et de l’énergie fossile, avec des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables, dans les transports en commun, dans l’isolation des bâtiments, dans le recyclage de masse,…

    C’est ce changement de société radical que les Étudiants de Gauche Actifs (EGA) défendront à la manifestation ‘‘Climat’’ de Paris le 29 novembre, au côté de la Coalition Climat qui vise à mobiliser 10.000 Belges. Prends la route de Paris avec nous !


     

    Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère… De cette société-là, on n’en veut pas !
    EGA_laureChômage de masse, jobs précaires,… la vie après les études, c’était déjà la jungle. Mais Michel et sa clique en ont rajouté une couche en augmentant l’âge de la pension à 67 ans (idée splendide pour encore plus boucher aux jeunes l’accès à un emploi) et en refusant à ceux qui finissent leurs études après 24 ans d’avoir une allocation de chômage. Ils veulent aussi diminuer le salaire minimum des jeunes (personne n’avait remarqué qu’il était trop élevé…). Au final, il n’y aura pas le moindre emploi en plus, mais la concurrence entre travailleurs (âgés, jeunes,…) aura été augmentée. Au bénéfice de qui ?

    Ce gouvernement des riches veut livrer au monde des patrons et des actionnaires une masse de travailleurs hyper-flexibles, corvéables à merci et aux salaires tellement bas qu’ils empêchent de se construire sérieusement un avenir. T’es pas content de ton job? Tant pis. D’autres seront forcés de l’accepter.

    En novembre/décembre dernier, pas mal de jeunes ont participé aux actions syndicales. Lors de la manifestation-monstre du 6 novembre (environ 150.000 personnes dans les rues de Bruxelles…), la tête du cortège était constituée d’un bloc déterminé de jeunes. Parmi eux, un bon groupe d’élèves du secondaire de Gand qui avaient eux-mêmes organisé des sit-ins, des manifestations et une grève dans leur ville contre les coupes budgétaires dans l’enseignement.

    Malheureusement, après la grève générale nationale du 15 décembre, les directions syndicales ont refusé de poursuivre la construction du mouvement avec une stratégie audacieuse. Michel & Co ont donc pu poursuivre leur politique de démolition sociale sauvage.

    EGA veut assurer que la jeunesse soit activement présente au côté des travailleurs. Le 7 octobre prochain, une nouvelle manifestation syndicale de masse aura lieu. Assurons que ce soit un succès et qu’un nouveau plan d’action audacieux arrive, jusqu’à la chute de ce gouvernement des riches!


    Stop au racisme et au sexisme – Ils veulent nous diviser pour mieux régner – Non à l’austérité !

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    Autocollant à prix libre.

    Pour Dewever et la N-Va, le racisme, ça n’existe pas vraiment, ce serait juste un prétexte que des personnes d’origine immigrée utilisent pour justifier leur échec personnel. Mais le massacre de Charleston et la violence policière contre les Noirs aux USA, la politique migratoire européenne, l’exploitation des sans-papiers,… illustrent à quel point la société capitaliste est pourrie, rongée par le racisme et les discriminations.

    Ce n’est pas un accident. La meilleure stratégie pour assurer la domination d’une infime minorité, c’est de diviser la masse des opprimés, d’exacerber les préjugés pour nous monter les uns contre les autres et détourner ainsi l’attention des véritables responsables des problèmes sociaux, économiques, environnementaux,…

    Le sexisme est ainsi si ancré dans notre quotidien qu’il en vient à être considéré comme quasiment ‘‘naturel’’. C’est vraiment flagrant sur la plupart des festivals. Combien d’entreprises font leur pub en considérant le corps des femmes comme un vulgaire objet de promotion ? Avec quelles conséquences sur les comportements ? En Flandre, de nombreuses jeunes filles ont décidé de livrer sur les réseaux sociaux leurs témoignages sur le harcèlement de rue, les viols et le sexisme quotidien sous le hashtag #wijoverdrijvenniet (nous n’exagérons pas).

    EGA_racisme_nsvRacisme, sexisme et homophobie sont autant de barrières qui freinent le combat que nous devons mener ensemble pour la satisfaction des nécessités sociales les plus élémentaires. Chacun mérite d’avoir un véritable avenir et d’être respecté indépendamment de son origine, de son genre ou de son orientation sexuelle. La meilleure riposte, c’est l’organisation d’une opposition active et politique conséquente contre toute tentative de diviser la résistance sociale. De la sorte, en Allemagne, ce sont les manifestations de masse qui ont brisé la progression du mouvement islamophobe Pegida.

    Soutiens nos campagnes: EGA et ses campagnes antifascistes (Résistance Internationale (FR) et Blokbuster (NL)) organisent chaque année une manifestation contre la marche de la haine de la NSV (organisation étudiante officieuse des néofascistes du Vlaams Belang). Nous jouons aussi un rôle moteur contre les réactionnaires qui veulent abolir le droit à l’avortement, renvoyer les femmes au foyer, revenir sur les conquêtes des Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s, Transgenres, Queers et Intersexes.


    TTIPNO TTIP! Un avenir où on nettoie le poulet au chlore ? Bombardé d’OGM ? Où la moindre protection sociale est une ‘‘atteinte à la liberté d’entreprise’’ ? Bienvenue dans le monde que nous prépare le Traité transatlantique (TTIP) que nous concoctent les chefs d’État européens et les autorités américaines : la plus vaste zone de libre-échange au monde. Les multinationales sont les seules à applaudir… EGA participera à l’encerclement du sommet européen du 15 octobre prochain (initiative de l’Alliance D19-20).


    MARX AVAIT RAISON! REJOINS EGA!

    marx est mortNous voulons lutter contre le capitalisme, c’est certain, mais pas n’importe comment. Être efficace signifie d’avoir une grille d’analyse pour bien comprendre la situation présente, d’où elle provient, quelles sont ses contradictions internes, comment elle peut se modifier,… Parfois, de grands événements peuvent survenir de façon très abrupte, mais ce n’est pas pour autant que rien ne les annonçait !

    Il faut aussi tirer les leçons du passé pour mieux renforcer les luttes d’aujourd’hui. Le combat contre l’exploitation capitaliste a déjà une riche histoire derrière lui concernant le programme, la stratégie et les tactiques nécessaires pour aller vers une société débarrassée de la guerre, de la misère et de l’oppression.

    EGA, Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Elle se revendique du marxisme. Contrairement à ce qu’en a fait le totalitarisme stalinien, il ne s’agit pas d’un dogme rigide, mais au contraire d’une méthode flexible pour comprendre le monde afin de le changer. Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de l’économie par la collectivité. Nous voulons une société orientée vers les besoins de la majorité de la population plutôt que vers les profits des super-riches. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    Rejoins-nous et construisons ensemble cette société !


    Voici le nouveau T-shirt et le nouveau sweat des Étudiants de Gauche Actifs! Ils reviennent à 12 euros pour le T-shirt (modèle homme et femme) et à 25 euros pour le sweat (+ 3 euros pour les frais de port). Vous pouvez passer commande auprès de nos militants ou via info@gauche.be.

    tshirtEGA Sweat_EGA

  • [VIDEO] Débat sur Al Jazeera consacré aux forages arctiques de Shell

    La chaîne Al Jazeera a consacré un reportage à la résistance contre les projets de forage arctique de la multinationale pétrolière Shell. Des protestations impressionnantes ont eu lieu ces derniers temps dans la ville de Seattle, qui accueille actuellement la plate-forme qui servira à procéder à ces forages catastrophiques. Dans le cadre de ce débat, Al Jazeera laisse la parole à des conservateurs favorables à ce projet extrêmement destructeur pour l'environnement, notamment à un responsable Républicain. mais d'autre prennent aussi la parole, comme notre camarade Kshama Sawant, élue socialiste à la ville de Seattle, qui a activement participé aux actions des militants opposés à Shell avec notre organisation soeur Socialist Alternative.

  • Seattle : Bataille engagée contre la multinationale Shell

    shell_usa_03Le président Barack Obama a trahi l’une de ses promesses concernant le climat et l’environnement en permettant finalement à la multinationale pétrolière Shell d’aller forer dans l’Arctique à la recherche de pétrole. Fin avril, des activistes environnementaux avaient envoyé le message suivant à Obama dans les pages du magazine «USA Today» (l’une des publications les plus importantes du pays) : «Si Shell exploite le pétrole de l’Arctique, il y 75 % de probabilités qu’il y ait un accident et 100 % pour qu’il y ait des conséquences néfastes sur le climat.» Mais sur ce thème comme sur d’autres, la présidence a clairement fait le choix de protéger les intérêts des grandes entreprises face à ceux de la population et de l’environnement.

    Les risques sont effectivement loin d’être négligeables. Comme le rapport le site reporterre.net, en juillet 2012, la plateforme de forage de Shell «Discoverer-Noble» a failli s’échouer sur les côtes de la ville d’Unalaska avant d’être remorquée. Une autre plate-forme de forage, le Kulluk, s’était échouée fin décembre dernier sur une île d’Alaska. La région est du reste encore marquée par l’une des plus grosses marées noires de l’histoire survenue en 1989 lorsque le pétrolier Exxon-Valdez a fait naufrage et déversé 40 millions de litres de pétrole brut dans la mer. 1.300 kilomètres de côtes avaient été touchées.

    shell_usa_02C’est la ville de Seattle qui doit servir de base aux nouveaux forages en Arctique de Shell. Il est question de forer une demi-douzaine de puits offshore dans la mer des Tchouktches (entre l’Alaska et la Russie). Des centaines de militants ont se sont donc rendus ce week-end à Seattle (Etat de Washington) afin de bloquer la plateforme de Shell «Polar Pionneer». En avril, des militants de Greenpeace y avaient déjà installé un camp alors que la structure pétrolière était en route vers la ville.

    Dès que l’arrivée du «Polar Pioneer» à Seattle a été connue, jeudi dernier, une trentaine d’activistes parmi lesquels des membres de Socialist Alternative (section du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA) dont leur élue au conseil municipal Kshama Sawant, ont accueilli l’arrivée du mastodonte avec une bannière proclamant «le forage arctique, c’est du chaos climatique!» Le samedi matin, une flottille composée de centaines de kayaks s’est lancée sur les eaux pour dénoncer le forage arctique tandis que des milliers de manifestants protestaient au terminal n°5 du port de Seattle qui servira de refuge au «Polar Pioneer» pour ces prochaines semaines. Ce lundi, une nouvelle action est encore prévue.

    Construire un mouvement de masse contre Shell

    shell_usa_01Dès qu’il a été su que le port de Seattle devait accueillir les infrastructures de forage de Shell, tout a été fait pour convaincre la population que toute opposition serait vaine puisque le contrat avait été signé. C’est exactement ce qui avait été dit dans le cas de Keystone XL, du nom de la quatrième phase du pipeline Keystone, un oléoduc long de 3 461 km  visant à connecter le Canada au Golfe du Mexique à travers les Etats-Unis. Quatre ans après, rien n’est encore joué. Plusieurs projets de développement pétrolier ont été asphyxiés grâce aux efforts de campagnes actives de terrain.

    Un mouvement s’est constitué contre Shell en recourant à toute une variété de tactiques, des poursuites en justice à la pression sur des élus locaux en passant par l’action directe. Ce mouvement a été capable de bouleverser l’agenda politique local. Si, dès le premier meeting public consacré à ce thème, la conseillère municipale Kshama Sawant a clamé «Shell No!», il n’en a pas été de même pour tous les élus. Mais le mouvement a été capable de pousser l’establishment politique de Seattle à prendre position.

    Le conseil municipal a voté à l’unanimité une résolution exhortant le Port à reconsidérer son bail avec Shell. Ed Murray, le maire de Seattle, a déclaré que les immenses plates-formes et les navires logistiques de Shell qui doivent s’y amarrer pour assurer la maintenance des forages n’entrent pas dans le cadre du permis actuel. D’autre part, le conseil d’administration du Port a ordonné à Shell de retarder l’arrivée de ses plates-formes et exigé un examen juridique des plans de forage. Mais Shell n’en a eu cure.

    La lutte n’est pas encore terminée, mais ce week-end a su démontrer que Shell avait face à elle des adversaires acharnés qui n’ont pas fini de faire parler d’eux.

    Kshama Sawant défend :

    – NON aux navires et à la plateforme de Shell à Seattle. Le Port de Seattle ne doit pas participer au désastre environnemental que représente le forage arctique.
    – Pour des salaires décents et une protection syndicale au Terminal 5 du Port de Seattle, pour des emplois qui n’endommagent pas notre environnement! Le front de résistance contre Shel doit tout faire pour s’attirer le soutien des travailleurs du port.
    – Pour un moratoire sur les trains transportant du pétrole ou du charbon passant par Seattle.
    – Pour une création d’emplois par l’intermédiaire de la transition énergétique vers une production écologiquement responsable et une «transition juste» pour tous les travailleurs des industries fossiles.

    Kshama Sawant, Socialist Alternative.
    Kshama Sawant, Socialist Alternative.
    Notre camarade Jess Spears s’exprime sur le mouvement

     

  • Changement climatique : À la recherche d’une solution bon marché

    Le cyclone qui a frappé l’île de Vanuatu dans le Pacifique en mars dernier fut le plus dévastateur jamais enregistré dans la région. Il a mis en évidence une nouvelle fois le lien très probable qui existe entre les conditions météorologiques extrêmes et le réchauffement climatique.

    Peter Dickenson, article paru dans le Socialism Today, mensuel du Socialist Party (section du CIO en Angleterre et au pays de Galles)

    Cette catastrophe pourrait aussi remettre la question d’une « ingénierie climatique » sur le tapis, car elle semble offrir une solution technique rapide et bon marché au problème du changement climatique. La crédibilité de l’ingénierie climatique a connu un certain essor à la suite du récent appel fait par le prestigieux Conseil national de recherche des États-Unis à conduire davantage de recherches dans ce domaine.

    Cette recommandation sera probablement reprise par le Congrès à majorité républicaine ainsi que par les groupes de pression d’extrême droite qui ont longtemps recommandé l’ingénierie climatique comme une solution au problème de l’élévation mondiale des températures. Ces groupes de pression n’expliquent pas, bien entendu, pourquoi ils pensent que des actions si drastiques sont nécessaires lorsqu’ils nient l’existence même d’un changement climatique provoqué par l’homme ou qu’ils minimisent son importance.

    Avant d’examiner les arguments, nous devons définir ce qu’est l’ingénierie climatique – ou la géo-ingénierie comme certains l’appellent –, car il n’y a pas de position commune à ce sujet. Cette discipline comporte deux aspects : l’élimination du gaz principalement responsable du réchauffement climatique, le dioxyde de carbone, de l’atmosphère et la gestion des radiations solaires, qui consiste à refléter certaines radiations du soleil vers l’espace, permettant ainsi de réduire les températures. L’élimination du dioxyde de carbone n’est pas considérée par certains comme entrant dans la catégorie de l’ingénierie climatique, probablement parce qu’elle engendre moins de risques que la gestion des radiations solaires.

    Pourtant, la majorité des techniques d’élimination du dioxyde de carbone ne sont pas exemptes de risques. L’un des gros problèmes que cette solution pose, à cause des graves dangers qu’elle représente pour la santé, est le stockage sécurisé du gaz pendant une période de temps indéfinie. Par exemple, lorsqu’accidentellement un lac d’Afrique a libéré du dioxyde de carbone – rejet dû à des causes naturelles – des milliers de personnes sont mortes asphyxiées, prises au piège par un nuage de gaz qui survolait la campagne.

    Certaines des propositions qui ont été mises dans la catégorie de l’ingénierie climatique sont sans dangers. C’est le cas de la reforestation, car les arbres jouent un rôle majeur dans l’élimination du dioxyde de carbone. Toutefois, on risque ici de donner l’impression que de telles mesures peuvent résoudre le problème du changement climatique, ce qui réduirait la pression visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Malheureusement, il y a bien longtemps que la reforestation à elle seule, bien que nécessaire, n’est plus capable d’apporter une amélioration à l’échelle et à la vitesse nécessaire pour avoir une réelle incidence sur le réchauffement climatique.

    La gestion des radiations solaires est bien plus dangereuse que l’élimination du dioxyde de carbone et de nombreuses propositions sont mises sur la table, certaines plus risquées que d’autres. Certaines propositions, comme le « toit froid », consistent à utiliser des matériaux de toiture clairs qui réfléchiraient la chaleur du soleil plutôt que de l’absorber. Une proposition plus risquée encore serait de diffuser des particules de soufre dans l’atmosphère pour imiter les mécanismes d’une éruption volcanique et réduire les températures à l’échelle mondiale. Ce phénomène a été observé pour la première fois après l’éruption du volcan Krakatoa situé dans le sud-est de l’Asie au XIXe siècle ; il s’agit de l’éruption la plus forte jamais enregistrée.

    Plus récemment, après l’éruption du Mont Pinatubo dans les Philippines en 1991, des milliers de tonnes de particules de sulfate se sont dispersées dans l’atmosphère et se sont rapidement répandues, réduisant les températures mondiales de quelques dixièmes de degré pendant plusieurs années. Cette diminution est considérable à l’échelle du réchauffement climatique, étant donné que de petits changements peuvent avoir une incidence considérable sur l’environnement. Jusqu’ici, nous avons connu une élévation des températures d’à peine 0,75 degré par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle. Pourtant, il y a de plus en plus d’éléments qui permettent de faire le lien entre cette augmentation et les événements météorologiques extrêmes tels que l’ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans et le Golfe du Mexique en 2005.

    Dans leur article publié dans le journal Geophysical Research Letters, les scientifiques du Centre national de recherche atmosphérique au Colorado, États-Unis, ont étudié les effets de l’éruption du Pinatubo et ont découvert qu’elle avait provoqué une forte diminution des précipitations. Ils en ont conclu que toute tentative d’injecter des particules de sulfate dans la stratosphère pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur les cycles de l’eau de la Terre, causant des sécheresses et des famines. La diffusion de particules de sulfate dans l’atmosphère pourrait également provoquer une diminution de la couche d’ozone qui nous protège contre le cancer de la peau favorisé par les radiations solaires.

    Si la gestion des radiations solaires était utilisée pendant une longue période, alors que les émissions de gaz à effet de serre continuaient de croître, et qu’elle était ensuite arrêtée soudainement, cela pourrait provoquer une très rapide élévation des températures, causant encore plus de dommages qu’un changement climatique progressif. Par ailleurs, l’acidification des océans, liée à l’évolution des concentrations de dioxyde de carbone, ne serait absolument pas prise en compte dans le cadre d’une approche de ce type, ce qui pourrait endommager encore davantage la vie sous-marine et l’écologie et détruire les barrières de corail.

    Une autre approche proposée concernant la gestion des radiations solaires consiste à construire des miroirs dans l’espace afin de refléter les radiations solaires. Même s’il y a moins de risques que cette proposition soit mise en œuvre compte tenu des coûts qu’elle engendrerait, elle présente les mêmes inconvénients que l’usage de particules aérosol de sulfate, dans la mesure où elle est employée pour masquer une augmentation des émissions de dioxyde de carbone. Si les miroirs venaient à être détruits pour n’importe quelle raison (problème technique, attentat terroriste, manque de ressources financières pour les maintenir en place, etc.) nous pourrions assister à une élévation très rapide et destructrice des températures.

    Le risque commun à toutes les techniques de gestion des radiations solaires est qu’elles pourraient coïncider avec une éruption volcanique naturelle qui ne pourrait être prévue par aucun modèle informatique. Le résultat d’un tel évènement serait une combinaison entre le refroidissement provoqué par les techniques d’ingénierie climatique et la chute des températures causée par les cendres volcaniques, ce qui aurait des conséquences catastrophiques.

    L’un des attraits principaux de l’ingénierie climatique aux yeux des capitalistes est son coût relativement peu élevé. Le coût que représente la réduction des émissions à un niveau tolérable a été estimé par le rapport Stern, commandé par le dernier gouvernement travailliste en Grande-Bretagne, à 1% de la production économique par an pendant 40 ans (Nicholas Stern, Report on the Economics of Climate Change, 2006). À l’échelle mondiale, cela représenterait à peu près 400 milliards de dollars par an. Les estimations des coûts de la gestion des radiations solaires représentent une fraction de ce chiffre, quelques centaines de millions de dollars par an. Ce qui est effrayant, c’est que cela en fait un objectif à la portée de certains milliardaires irresponsables et obstinés. Bill Gates et Richard Branson ont déjà financé la recherche dans ce domaine. En Russie le conseiller principal du gouvernement qui ne croit pas au changement climatique a effectué des expériences en diffusant des particules de soufre depuis un hélicoptère.

    Aucun organisme scientifique sérieux n’a recommandé l’ingénierie climatique comme une alternative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ceux qui préconisent d’approfondir la recherche dans ce domaine, comme la Royal Society en Grande Bretagne ou le Conseil national de recherche aux États-Unis, voient cette discipline comme un moyen de gagner du temps pendant que des actions sont mises en œuvre pour s’attaquer aux causes fondamentales du réchauffement climatique. Le danger de cette approche, c’est que les gouvernements capitalistes, qui sont déjà très réticents à l’idée de dépenser de grosses sommes d’argent pour atténuer le réchauffement climatique, s’empressent d’embrasser l’ingénierie climatique comme une alternative bon marché. Emprunter cette voie pourrait être aussi dangereux que le réchauffement climatique lui-même. Pour régler les causes fondamentales du problème, il faut passer par la suppression du système de marché capitaliste basé sur les profits. Plus cette tâche est reportée et pires seront les perspectives de l’environnement.

  • Stop Tihange !

    Le 15 mars, une manifestation antinucléaire aura lieu à Tihange à l’appel de ‘‘Nucléaire, STOP!’’ et de ‘‘Aktionsbündnis gegen Atomenergie Aachen’’ (Aix-La-Chapelle). Quelques jours après le quatrième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, ce sera là l’occasion pour les citoyens et les militants antinucléaires de rappeler les dangers qu’induit la production d’énergie nucléaire et de réclamer la mise en place d’une alternative énergétique.

    Par Clément (Liège)

    Des réacteurs obsolètes, source de danger.

    manif-huy-tihange-2015-web-e1422643819237Les sept réacteurs nucléaires belges ne datent pas d’hier. Mis en service entre 1975 et 1985, ils étaient initialement conçus pour avoir une durée de vie de 30 ans (1) selon des normes antérieures à l’accident de Three Miles Island (1979). En pratique, ces limites techniques d’utilisation pour raisons de sécurité sont très relatives aux yeux du patronat et de ses relais politiques. Ainsi, en 2003, la loi sur la sortie progressive de l’énergie nucléaire augmentait la durée d’utilisation des centrales de 10 ans. Puis, en 2012, le gouvernement Di Rupo portait celle du réacteur de Tihange 1 à 50 ans.

    Aujourd’hui, le gouvernement Michel propose de prolonger l’exploitation des réacteurs de Doel 1 et 2 jusqu’en 2025 (2)  (mise en service : 1975). Par ailleurs, la découverte en 2012 de microfissures dans les cuves des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2 n’a donné lieu qu’à un arrêt temporaire de ces derniers, dont Electrabel souhaitait la réouverture dans le courant de l’année 2015.

    Basse empreinte écologique ou fort profit économique?

    L’argument selon lequel l’énergie nucléaire serait écologiquement neutre est un des poncifs du discours des entreprises du secteur de l’énergie, tandis que les autorités politiques ne cessent de souligner son faible cout et sa fiabilité. En réalité, ces deux arguments sont caducs.

    D’une part l’impact environnemental de l’exploitation de l’uranium est bel et bien réel : conséquences sanitaires (rejet radioactif dans les zones d’exploitation d’uranium), problème de l’élimination de déchets à la toxicité extrêmement longue et élevée, impact carbone du transport de l’uranium et de la construction des centrales, pollution des eaux dans les zones d’extraction,…

    D’autre part, la libéralisation de 2005 a permis à Electrabel d’accaparer un monopole de fait qui lui permet d’imposer des prix élevés sur un produit à faible cout de production. De ce fait, l’entreprise ne mise que sur le nucléaire (57% de la production en 2013) sans pratiquement investir dans les énergies renouvelables (7% en 2013) (3). Dès lors, cette dépendance est utilisée pour brandir le spectre de la pénurie lorsque le nucléaire est contesté.

    La production d’énergie doit profiter à tous !

    La mise en pâture de la production de l’énergie à de voraces multinationales ne peut amener que pénuries, hausse des prix, dangers écologiques et sanitaires. Cela ne profite certainement pas à l’ensemble de la population. Pour lutter contre la hausse des prix, la désorganisation de la production et aller de l’avant vers une production énergétique qui respecte l’environnement, le PSL défend la nationalisation et la création d’un secteur public de l’énergie démocratiquement contrôle et planifié par la collectivité.

    Dimanche 15 mars 2015 à 14 h à Huy, Avenue DELCHAMBRE

    1.    GREENPEACE. 25 ans après Tchernobyl, 1 mois après Fukushima http://www.etopia.be/sortiedunucleaire/IMG/pdf/dossier_presse_fr.pdf
    2.    Accord de gouvernement. Disponible à l’adresse : http://studioweb.lesoir.be/turnpages/accord/?&&&_ga=1.78898836.1203940237.1424390682#p=12
    3. https://www.febeg.be/fr/statistiques-electricite

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