Tag: Enseignement

  • Sacré cœur de Mons : ‘‘Une finesse digne d’une multinationale briseuse de grève’’

    C’est de cette manière qu’un journaliste de L’Avenir s’est exprimé en raison de l’attitude de la direction de l’école du Sacré Cœur de Mons qui n’a pas hésité à… envoyer un huissier de justice contre des élèves ! Ceux-ci protestaient contre les problèmes d’infrastructure et de communication dans leur école. Le personnel lui aussi ne manque pas de griefs contre la direction. Nous en avons discuté avec Stéphanie, enseignante au Sacré-cœur et déléguée syndicale SETCa-Sel.

    ‘‘L’action des élèves fin janvier s’explique par l’état déplorable de l’école. Il n’y a qu’une poignée de toilettes pour 1000 élèves et elles sont dans un tel état que certains élèves se retiennent jusqu’à midi pour partir et utiliser les toilettes du McDonald. Le local d’étude est un préau, une solution provisoire qui dure depuis plus de deux ans, où volent des pigeons, où il fait souvent froid et qui se trouve de plus juste à côté de la cour de récréation. Parfois, ils doivent étudier alors que les plus petits jouent et crient juste à côté. On pourrait aussi parler des vestiaires déplorables et de bien d’autres choses.

    ‘‘La grève était une mini manifestation suivie d’un refus d’entrer dans l’école durant la première heure de cours, la plupart des manifestants étant bâillonnés avec du ruban adhésif. Ensuite, les élèves sont rentrés dans les bâtiments et ont scandé des slogans dans la cour de récréation. Là, des huissiers sont intervenus pour prendre l’identité des grévistes ! Trois représentants ont été reçus par la direction, accompagné par un membre du Pouvoir Organisateur et des huissiers. Mais cette action a été plus prolifique que 100 heures de sciences sociales : les élèves sont restés solidaires en passant à travers l’épreuve de la répression. Cela n’a fait que radicaliser les professeurs, car dans notre école, nous sommes proches de nos élèves.

    ‘‘Précédemment, les profs s’étaient réunis lors d’une journée pédagogique début décembre pour discuter des multiples problèmes liés à l’infrastructure, mais aussi à la gestion générale de l’école (changements dans l’organisation de la session d’examens, organisation de la rentrée scolaire,…). La journée pédagogique a permis de discuter de tout cela tous ensemble, dans un esprit constructif, en cherchant des pistes de solution. Nous avons mandatés une équipe pour rédiger une lettre à la direction et au pouvoir organisateur (PO). La majorité du personnel a signé cette lettre.

    ‘‘Mais alors que nous avions simplement listé ce qui n’allait pas, le directeur a réagi comme s’il s’agissait d’une agression. Deux enseignantes ont été convoquées pour une audition disciplinaire sous le motif de manque de considération envers le directeur. L’une avait simplement posé une question, comme une dizaine d’autres collègues, et l’autre avait détourné un pull de Noël pour exprimer son mécontentement vis-à-vis d’une réorganisation des examens qui nuisait aux congés de Noël.

    ‘‘Suite à cela, il y a eu des réactions de solidarité et des arrêts de travail se sont organisés. Après l’intervention des huissiers, la grande revendication est devenue le départ du directeur. Il est évident que personne ne s’imagine travailler avec lui après tout cela. Pendant les différents arrêts de travail, nous avons pris le temps de discuter des différentes pistes d’action possibles. Mettre tout notre espoir dans la main du Pouvoir organisateur, pour prendre des mesures pour écarter le directeur, ou construire un rapport de force. Nous avons choisi la deuxième option et, début février, nous avons voté en faveur de la grève. Le 20 février les collègues ont décidé de se croiser les bras, mettant ainsi à exécution leur préavis de grève. Au piquet de grève, des parents et des élèves étaient présents pour manifester leur soutien.

    ‘‘Même si le conflit est toujours en cours et que nous n’en connaissons pas encore le dénouement final : des étapes importantes ont été franchies : la création d’une unité parmi le personnel, une syndicalisation massive, la compréhension qu’il faut s’organiser pour obtenir quelque chose. On ne doit pas reposer sur des instances diverses et variées pour obtenir quelque chose : le personnel ne peut compter que sur lui-même, sa détermination et son implication. Les problèmes de gestion et d’infrastructure ne sont pas des problèmes isolés, comme l’ont encore démontré en février les actions tenues à Bruxelles à l’Athénée Royal Toots Thielemans et à l’Athénée Royal Andrée Thomas. Il s’agit d’un problème généralisé. Des grèves aussi bien du personnel que des élèves vont très probablement se généraliser.’’

  • Enseignement néerlandophone : Non à l’élitisme, pour un enseignement de qualité pour tous !

    Un travail de qualité = un renforcement de de l’enseignement. Plus de moyens pour l’enseignement !

    Lorsqu’il est entré en fonction, le gouvernement flamand a fait part d’ambitieux objectifs pour l’enseignement : éliminer la pénurie d’enseignants, construire de nouvelles écoles et allouer des moyens supplémentaires à l’enseignement fondamental. Ces mesures sont nécessaires, c’est vrai. Mais comment tout cela sera-t-il concrétisé ? L’enseignement souffre de sous-financement chronique et cela va continuer. Seul le primaire a reçu un montant net plus élevé, mais la somme ne dépasse pas la goutte d’eau dans l’océan au vu des problèmes qui se sont accumulés au fil des ans.

    Par Thomas (Gand)

    Les enseignants savent très bien ce qui est nécessaire pour enseigner. Le 20 mars, une journée de grève a été organisée avec succès sous le slogan : ‘‘’Pourquoi ? Voilà pourquoi ! Même un enfant sait ce dont l’enseignement a besoin.’ La grève fut un succès auprès des enseignants qui ont spontanément organisé des actions sur le modèle de ce que leurs élèves faisaient autour de la crise climatique.

    Le baromètre flamand de l’aptitude au travail de 2019 a montré une fois de plus que l’enseignement obtient de très mauvais résultats. Pour 46,3 % des répondants, il y a un problème de fatigue mentale, pour 19 %, ce problème est même aigu. Cela fait de l’éducation le secteur qui obtient les plus mauvais résultats. L’équilibre entre travail et vie privée est problématique pour 23,7 % des répondants, dont 7,2 % affirment même qu’il est aigu. Encore une fois, c’est l’enseignement qui a le plus mauvais score. Les enseignants travaillent en moyenne 41 heures par semaine sur sur une année complète, vacances comprises. L’argument récurrent selon lequel les enseignants ont beaucoup de vacances ne dit rien du tout sur la pression du travail. Pendant une semaine de cours, le temps de travail moyen passe à pas moins de 49 heures ! Ce ne sont là que quelques-unes des raisons pour lesquelles beaucoup abandonnent le rêve de devenir enseignant. Un enseignant sur cinq démissionne en Belgique au cours des cinq premières années.

    Les profs ne sont pas seuls à souffrir des économies réalisées, les élèves et leurs parents en ressentent aussi les conséquences. Dans les tests PISA, notre pays s’enfonce de plus en plus loin. Toutes les études indiquent que l’enseignement confirme et renforce l’inégalité sociale en Belgique plus qu’ailleurs. Et les parents ont de plus en plus de choses à payer. En Flandre, il existe ainsi la ”taxe sandwiche” pour la simple utilisation du réfectoire. A Aalter, il y a même une ”taxe de sieste”: un jardin d’enfants facture la sieste 1 euro par jour et par enfant en bas âge.

    Pour compenser la pénurie d’enseignants, on recourt aux volontaires. Les écoles doivent organiser des événements et des soupers-spaghetti pour collecter des fonds. Et on attend bien entendu des enseignants qu’ils mettent la main à la pâte de leur plein gré. Certains enseignants retroussent leurs manches pendant les vacances pour rafraîchir leurs classes. Cela illustre le degré d’engagement et d’implication, mais ce n’est pas normal. Cela renforce les inégalités : les écoles où les parents sont plus à l’aise peuvent davantage investir dans les activités scolaires ou extra-scolaires.

    Il faut davantage de moyens publics pour l’enseignement, revenir aux 7 % du PIB comme c’était le cas au début des années 1980 serait un premier pas pour améliorer les cours, mais aussi pour que les écoles puissent disposer d’initiatives de soutien : des conseillers d’orientation à temps plein, des psychologues, des experts sociaux, des travailleurs sociaux,… Les enseignants pourraient alors se concentrer sur leur tâche principale : donner des leçons dynamiques qui impliquent les jeunes et leur permettent de développer leur potentiel.

    Ce gouvernement et ses prédécesseurs ont refusé de s’engager sur cette voie. Il va falloir les y forcer. La grève du 20 mars 2019 a démontré que de nombreux enseignants sont prêts à se battre. Mais nous devrons reconstruire les sections syndicales dans de nombreuses écoles. Cela ne se fera pas en mettant en œuvre les économies de manière contrôlée, mais en élaborant un plan alternatif qui réponde à ce dont l’enseignement a réellement besoin et en organisant des moments d’information et de discussion dans chaque école pour structurer la résistance aux économies et lutter pour un enseignement de qualité pour tous.

  • Grève illimitée des enseignants polonais

    Ce lundi 8 avril marque le début d’une grève illimitée des professeurs en Pologne, la plus importante depuis 1993. Plus de 85 % des écoles seraient touchées par le mouvement. Les grévistes exigent une hausse de 30 % de leur salaire. L’article ci-dessous est écrit par Damian Winczewski, un enseignant membre de notre organisation-soeur polonaise, Alternatywa Socjalistyczna.

    Il est temps de faire grève !

    La lutte des enseignants est cruciale pour la lutte des employés du secteur public et de l’ensemble de la classe ouvrière polonaise.

    Depuis de nombreuses semaines, le conflit s’aggrave entre les enseignants et le gouvernement de Droit et Justice (en polonais : Prawo i Sprawiedliwo??, PiS). A la base de ces tensions se trouve la négligence des divers gouvernements capitalistes successifs. Le travail des enseignants est de première importance, mais les représentants de cette profession sont aux prises non seulement avec des augmentations de salaires minimes, mais aussi avec des charges bureaucratiques croissantes et avec la pression des autorités ainsi que des parents eux-mêmes.

    Leurs problèmes reflètent ceux de l’ensemble du secteur public, qui souffre d’un sous-financement chronique et d’une réglementation bureaucratique dépassée. Le secteur de l’éducation comme l’ensemble du secteur public est confronté à des pressions extérieures résultant de raisons idéologiques. L’idéologie capitaliste et les principes de la reproduction du capital conduisent à penser que, depuis la restauration du capitalisme en Pologne, l’éducation est une industrie au même titre que les autres et qu’il faut donc y appliquer les méthodes capitalistes d’organisation et de gestion. En d’autres termes, les écoles fonctionnent comme des sociétés capitalistes.

    Il en résulte que les enseignants sont traités comme de la main-d’œuvre bon marché et comme des employés d’une entreprise fournissant un certain type de services, et non comme des spécialistes clés responsables du développement intellectuel de la société. En raison des bas salaires et des maigres budgets, personne ne devrait être surpris que le niveau de l’enseignement soit critiqué par les gens de divers horizons. Les réglementations en vigueur, les exigences des entreprises et les salaires de misère font planer le doute quant à la survie de cette profession. La crise de l’éducation menace dans tout le pays.

    Les enseignants entendent à juste titre s’en prendre à cette question des plus urgentes. Ils réalisent intuitivement que, sans résoudre les problèmes économiques fondamentaux du secteur de l’éducation, il est difficile de développer la science et la culture. L’attitude intransigeante du gouvernement, qui subventionne volontiers les entreprises privées mais étouffe tout aussi volontiers les besoins salariaux des employés du secteur public, doit faire face à une lutte de classe de grande ampleur. Cette lutte coûte très cher aux travailleurs, mais comme les faits le démontrent, la grève est une méthode efficace pour améliorer s? condition. C’est ce qu’à démontré la bataille des employés de LOT[la compagnie aérienne nationale].

    La lutte des enseignants suplante les divisions syndicales. Les dirigeants du syndicat Solidarité (Solidarnosc), derrière Piotr Duda, essaient d’obéir au gouvernement en raison de leurs liens politiques avec les dirigeants du PiS. Mais la base syndicale est au courant de cette situation et est prête à faire grève. Les syndicats ZNP et FZZ sont officiellement à la tête de la grève, mais ce sont en fait les enseignants ordinaires qui n’ont eu jusqu’ici aucun contact avec les syndicats qui sont la force motrice du mouvement. Il s’agit donc d’un processus de masse qui peut non seulement apporter des avantages économiques aux enseignants, mais aussi des avantages politiques. Cette pression populaire des masses enseignantes oblige les syndicats à radicaliser leurs actions.

    Le succès possible de cette grève pourrait encourager les enseignants à devenir plus actifs au sein des syndicats, ce qui rendrait ces derniers plus viables et permettrait d’accroitre l’affiliation syndicale dans les écoles privées et les écoles publiques où les syndicats sont jusqu’à présent absents.

    Cette protestation a aussi un contenu politique important : le comportement des dirigeants et les manœuvres des médias nous font réaliser que le nœud du problème est le transfert des relations de production capitalistes au secteur de l’éducation. Le gouvernement capitaliste et ses administrations scolaires recourent largement aux contacts avec le secteur privé de l’éducation. Ils s’efforcent actuellement de mobiliser les enseignants des écoles privées pour agir comme briseurs de grève. La résistance de la communauté enseignante est toutefois trop grande pour qu’une telle manœuvre réussisse à long terme.

    Les enseignants luttent non seulement pour leur existence, mais aussi pour que la logique capitaliste ne détruise pas le secteur de l’éducation. Le but du capital est de faire de l’éducation un outil pour imposer l’obéissance. La lutte des enseignants est un autre symptôme de la lutte de l’ensemble du secteur public pour des salaires plus élevés, face à des années de “gel” des salaires malgré la bonne situation économique.

    Les enseignants ont besoin de la solidarité des autres travailleurs. La lutte de classe montre que plus les masses de travailleurs engagés sont grandes et unies, plus les gouvernements capitalistes sont prêts à faire des concessions. Par conséquent, la meilleure défense des droits des travailleurs est l’offensive des travailleurs. Nous avons besoin d’une lutte commune entre les employés du secteur public – enseignants, facteurs, travailleurs de la santé, personnel administratif, etc. – pour la réalisation de leurs revendications.

    Une grève générale du secteur public peut briser le gouvernement capitaliste et donner aux travailleurs la possibilité d’obtenir le respect de leurs droits. C’est pourquoi Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) appelle à la solidarité avec la lutte des enseignants, à la participation aux actions de grève et à une lutte commune ! L’unification des travailleurs du secteur public dans la lutte permettrait d’augmenter le taux de syndicalisation. Mais nous avons également besoin d’élaborer une plate-forme politique commune visant à représenter les intérêts de la classe des travailleurs contre ceux du capital et de la droite nationaliste pour qui l’éducation est un moyen de renforcer son influence idéologique. C’est l’heure de la grève générale !

  • Un refinancement public pour un enseignement gratuit, de qualité et accessible à tous!

    La ministre de l’éducation, Marie-Martine Schyns est-elle en train de sauver l’enseignement francophone grâce au Pacte pour un enseignement d’excellence ?

    L’enseignement, une priorité qui n’en est toujours pas une

    Tous les membres du personnel sont trop souvent sur les rotules. Les infrastructures s’écroulent. Les élèves doivent redoubler ou sont exclus faute de solution ou d’accompagnement adapté.

    En 2015, un article de La Libre montrait que 34,74% des absences des enseignants étaient dues à des raisons psychiatriques ou psychologiques (1), trop souvent liées au stress qu’engendre le métier. D’ailleurs, nombreux sont les enseignants qui décident de changer de profession : 40 % des profs arrêtent dans les 5 premières années (2) et 19 % quittent l’enseignement dès la première année (3). Et pourtant, rien n’est mis en place pour aider les membres du personnel dans leur travail. Il ne faut pas que de la volonté pour mettre en place un enseignement de qualité. Il faut bien plus ! Bien plus que 6,55% du PIB (4). Car avec aussi peu de financement, les écoles ont toujours trop peu de personnel et les infrastructures ne suivent pas : il pleut dans certaines écoles, des plafonds s’effondrent, des préfabriqués sont construits pour accueillir des classes (5),…

    Un personnel insuffisant est également synonyme d’un nombre trop grand d’élèves par classe : depuis 2011, un décret fixe le maximum à 24 élèves au premier degré, 29 au deuxième degré, 32 au 3ème degré (6) mais la réalité peut être bien pire. De plus, d’après de nombreuses études, les inégalités socio-économiques sont renforcées dans l’enseignement belge (7) et le pays est montré du doigt parce qu’il ne met pas tout en oeuvre pour les diminuer.

    Aussi, le « Pacte d’Excellence » et ses plans de pilotage sont une charge supplémentaire pour les enseignants qui travaillent déjà en moyenne 41h/semaine (selon une étude de la KUL (8)). Ces plans de pilotage veulent des « résultats » et des « objectifs précis » comme si nos élèves étaient des machines, sans tenir compte du caractère humain et subjectif de l’apprentissage, ni des réalités de terrain.

    Et pour nous former à ce nouveau pacte, il faudrait en plus que nous participions à des formations pendant les vacances ! Vous savez, ces moments qui servent à préparer ses cours, se reposer, faire autre chose de sa vie que travailler ? Dans le même ordre d’idées, pour pallier à la pénurie des enseignants, ils veulent nous proposer de faire des heures supplémentaires, alors que nous sommes déjà crevés et que tout le monde a envie d’accepter, puisque tout le monde a besoin d’argent : ils profitent donc des salaires trop bas pour nous diviser et nous épuiser encore plus.

    Entre temps, le décret « directeur » va permettre d’engager toutes les personnes porteuses d’un titre pédagogique, même sans expérience dans l’enseignement, pour être à la tête des écoles. Tout cela nous donne l’impression, voire la certitude qu’ils sont en train de privatiser l’enseignement (cf. également la division du PO et PR).

    Il semblerait qu’il faille rappeler au gouvernement les priorités pour qu’un enseignement soit de qualité ! Il nous faut un enseignement financé par le public et qui ne dépende en aucun cas du privé ! Il nous faut un refinancement à hauteur de minimum 7% du PIB comme dans les années 80, mais cela ne doit être qu’un début. Grâce à ce refinancement, nous pourrions avoir une augmentation de salaires de tous les membres du personnel à hauteur de minimum 14€ de l’heure (soit min. 2300€ brut/mois), nous pourrions engager du personnel à tous les niveaux (éducateurs, enseignants, secrétaires, logopèdes, médiateurs, membres du PMS,…) et nous pourrions également avoir de meilleures infrastructures, dignes d’un enseignement de qualité. Enfin, nous rappelons que pour enseigner correctement et faire de la différenciation d’apprentissage, il faut avoir maximum 15 élèves par classe.

    Des arrêts de travail ont été organisés dans certaines écoles de Wallonie et de Bruxelles lors de la semaine du 18 mars, dans le but de préparer le rassemblement en front commun de ce mercredi 3 avril (14h30) avec comme revendication principale la revalorisation de la prime de fin d’année à hauteur de 90% du salaire (et non plus 70%). La CGSP donne également à ses affiliés un préavis de grève pour la matinée du mercredi et élargit les revendications au rejet des décrets du Pacte cités ci-dessus et à la taille des classes trop élevée. Rejoignons-nous dans les piquets de grève que certaines écoles mettront en place à partir de 8h du matin et retrouvons tous les collègues à 11h devant le ministère de l’enseignement (Place Surlet de Chokier) pour dire non à ce Pacte et oui à un refinancement public.

    Ne nous arrêtons pas là ! Ce n’est qu’un début, il faut continuer le combat pour un enseignement de qualité, réellement gratuit et financé par le public à hauteur de 7% du PIB. Continuons à faire pression pour que le prochain gouvernement entende notre colère, entende les conditions dans lesquelles nous travaillons et dans lesquelles les élèves étudient. Continuons les assemblées du personnel pour s’informer. Il nous faut un plan d’action qui soit audacieux et en front commun et il nous le faut : maintenant ! C’est une bonne chose que l’action de ce mercredi soit en front commun, ensemble nous sommes plus forts.

    Toutefois, nous ne devons pas nous arrêter à la demande d’une prime de fin d’année plus élevée. Le temps qui nous reste avant les élections et la formation d’un nouveau gouvernement doit être mis à profit pour informer nos collègues, discuter de nos revendications dans les écoles et les syndicats et élaborer un plan pour les obtenir. Plus de ressources pour l’éducation ne seront disponibles que si nous forçons les gouvernements à les libérer, l’argent est là avec les grandes entreprises et leurs actionnaires. Si nous voulons un enseignement centré sur les élèves et les enseignants, nous devrons lutter non seulement pour plus de ressources, mais aussi pour une autre société, une société socialiste.

    Nous revendiquons :

    • 7% du PIB sous forme de fonds publics pour l’enseignement.
    • Une augmentation de salaires de tous les membres du personnel à hauteur de minimum 14€ de l’heure (soit min. 2300€ brut/mois).
    • Plus de personnel (éducateurs, enseignants, secrétaires, logopèdes, médiateurs, membres du PMS,…).
    • De meilleures infrastructures.
    • Un maximum de 15 élèves par classe.
    • Un enseignement gratuit et démocratique.

    Rendez-vous mercredi 3 avril :

    • Piquets de grève dans certaines écoles
    • 11h : Sit-in contre le Pacte d’Excellence (Place Surlet de Chokier à Madou)
    • 14h30 : Rassemblement en front commun pour l’augmentation de la prime de fin d’année (Place Surlet de Chokier à Madou)

    NOTES :

    1) https://www.lalibre.be/actu/belgique/chez-les-profs-un-tiers-des-absences-sont-liees-au-stress-587bc7fbcd708a17d566b0f9
    2) https://formations.siep.be/actus/40-des-enseignants-quittent-le-metier-dans-les-cinq-premieres-annees/
    3) https://www.lesoir.be/art/235903/article/actualite/belgique/2013-05-02/plus-19-des-jeunes-enseignants-abandonnent-lors-1re-annee
    4) http://data.uis.unesco.org/index.aspx?queryid=181&lang=fr (2015)
    5) https://www.rtl.be/info/regions/hainaut/des-parents-en-colere-a-boussu-leurs-enfants-suivent-les-cours-dans-des-containers-1094910.aspx ), https://www.dhnet.be/regions/bruxelles/saint-gilles-prefabrique-des-classes-51b752d1e4b0de6db9792a7a
    6) https://www.enseignons.be/2011/11/30/taille-des-classes-les-plafonds-sont-fixes/
    7) http://inegalites.be/L-ecole-en-Belgique-renforce-les
    8) https://www.galilee.be/system/files/uploads/colloque_pacte_cattonar_atelier5_2mai2017.pdf

  • Gauches Communes à Saint-Gilles lutte pour un plan radical d’investissements publics pour un enseignement gratuit et de qualité !

    Gauches Communes défend l’ouverture de 4 nouvelles écoles communales

    La croissance démographique, et donc l’augmentation du nombre d’élèves, était prévisible. Le thème du manque de place dans l’enseignement allait inévitablement arriver sur table. Rien n’a été entrepris pour répondre de manière sérieuse au phénomène. C’est même pire : nous avons traversé 30 années de sous-financement et de coupes budgétaires à tous les niveaux de pouvoir avec pour conséquence une détérioration sans fin de l’enseignement : suppression de postes, détérioration des infrastructures, manque de places,…

    Par Nicolas Menoux

    Stop au bricolage : pour une infrastructure scolaire de qualité !

    A Saint-Gilles, dans l’urgence, la majorité communale a bricolé l’aménagement de places supplémentaires dans les écoles. Des conteneurs ont été placés dans l’école Ulenspiegel où deux ‘‘classes modulaires’’ ont été placées sur le terrain de foot de la cour de récréation. Idem à l’école Quatre Saisons pour une classe de 25 enfants en maternelle.

    Charles Picqué déclarait à ce propos : ‘‘On est confronté à un défi terrible et il faut choisir : soit il n’y a pas de locaux scolaires, pas de places dans les écoles, et c’est une catastrophe sans nom, soit on travaille dans les meilleures conditions possibles, même avec du matériel modulaire, des préfabriqués, etc. Vu l’urgence et la gravité, on n’a pas le choix.’’

    La majorité communale est clairement en retard sur les besoins. Elle est pourtant au pouvoir depuis des décennies et l’accroissement de la population scolaire n’était pas une surprise. Saint-Gilles est depuis longtemps déjà une des 3 communes bruxelloises (avec Schaerbeek et Saint-Josse) qui comprend le plus d’élèves devant se rendre en dehors de leur commune pour leur scolarité.

    En 2012, nous avons défendu qu’au moins un millier de places devaient être créées pour 2015. La majorité communale a repris cet objectif de 1000 nouvelles places pour 2016. Finalement, seules 700 places ont été créées dans l’enseignement fondamental sur toute la législature, mais une seule nouvelle école a été ouverte. C’est insuffisant, plus de la moitié de ces 700 places reposent sur un élargissement de l’offre dans les écoles existantes, avec entres autres des containers, des préfabriqués et des classes trop remplies. Du bricolage.

    Avec ces méthodes, on court après les manques tout en minant la qualité de l’enseignement et, notamment, en diminuant le temps disponible pour les enseignants par élève pour le suivi pédagogique.

    1000 places supplémentaires, cela exige l’infrastructure pour les accueillir et donc de nouveaux établissements scolaires. Chaque enfant a droit à une place dans une école de son quartier. Sans investissements pour de nouvelles infrastructures scolaires, cet objectif ne sera jamais atteignable sans porter atteinte aux conditions d’étude. Il existe dix écoles fondamentales à Saint-Gilles, dont 6 écoles communales. Nous défendons un plan radical d’investissements publics pour la création de 4 nouvelles écoles communales d’enseignement fondamental (maternel et primaire). Construire 4 nouvelles écoles est crucial pour commencer à diminuer le nombre trop élevé d’élèves par classe en vue d’atteindre des classes de 15 élèves maximum.

    Pour un refinancement public massif de l’enseignement !

    Il est également nécessaire de libérer des moyens pour les activités en extérieur (natation, excursions, etc.). En effet, de plus en plus d’écoles doivent annuler des excursions car le coût repose complètement sur le dos des familles, certaines étant incapables d’en supporter les frais principalement en raison du transport, souvent bien plus cher que le reste de l’excursion.

    De plus, les repas scolaires sont sous-traités à des entreprises privées comme Sodexo. Cette entreprise n’est pas vraiment réputée pour ses repas sains, mais plutôt pour sa course aux profits. Gauches Communes revendique la fin de la sous-traitance des repas dans les écoles. La cuisine centrale prévue pour la préparation des repas des crèches devrait être élargie notamment aux écoles communales et offrir des repas gratuits et de qualité à chaque enfant.

    Motivons nos enseignants en leur donnant de meilleures conditions de travail, des classes plus petites qui permettent un plus proche accompagnement des élèves et suffisamment d’encadrement pour offrir un enseignement de qualité. Il faut améliorer les statuts des enseignants mais également nommer l’ensemble du personnel dans les écoles communales.

    Il faut lutter pour les moyens nécessaires et non s’en tenir aux carcans budgétaires austéritaires. Une commune qui lancerait la résistance contre les coupes budgétaires et pour un plan radical d’investissements publics pourrait catalyser dans d’autres communes un mouvement plus large. Il est en effet également nécessaire de lutter pour obtenir un refinancement public de l’enseignement du fondamental au supérieur à hauteur de minimum 7% du PIB.

    Tout cela devrait être intégré dans un grand plan d’investissements publics sous le contrôle et la gestion démocratique de la collectivité, financé par la nationalisation du secteur bancaire, par le refus du paiement de la dette publique aux grands spéculateurs et par une mise sous propriété publique des secteurs vitaux de l’économie.

    >> reprenonsnoscommunes.be

  • Etats-Unis. Révolte des enseignants au pays de Trump

    Depuis le début de cette année, l’establishment américain a été ébranlé par une vague de grèves dans l’enseignement contre le manque de moyens et les bas salaires. Initiée en Virginie-Occidentale, elle s’est rapidement étendue à l’Oklahoma, l’Arizona, le Colorado et au-delà. Certaines grèves ont été organisées par les syndicats, tandis qu’ailleurs, le soulèvement fut spontané, sous l’effet d’entrainement des succès remportés par les collègues d’autres États. Après des années de démantèlement de l’enseignement public, la coupe était pleine.

    Par Sander (Termonde)

    Il est frappant de constater que la plupart de ces grèves ont lieu dans des bastions républicains, alors qu’un président républicain occupe la Maison-Blanche et que les conservateurs sont majoritaires dans les chambres législatives des États où les grèves ont eu lieu. Dans des États comme l’Oklahoma et la Virginie-Occidentale, les enseignants ont revendiqué d’imposer plus lourdement les industries de combustibles fossiles afin d’investir dans l’enseignement. Tout à l’opposé de la politique antisociale de Trump et des politiciens acquit à la cause des riches ! La secrétaire à l’Education de l’administration Trump, Betsy DeVos, souhaite privatiser davantage l’éducation en sapant les moyens des écoles publiques. Cela revient à lancer une offensive contre les besoins éducatifs de millions d’Américains qui n’ont pas les moyens d’entrer dans l’enseignement privé.

    Les enseignants de Virginie-Occidentale ont gagné la lutte pour des salaires plus élevés. Cette victoire a frappé les imaginations et a incité les enseignants du reste du pays à passer à l’action. Derrière les exigences des grévistes se trouve la question du contrôle du système éducatif public, et donc de leur propre avenir, de même que celui de leurs élèves. Les enseignants savent fort bien que rien n’a été fait pour améliorer l’enseignement public avec les gouvernements actuels tout comme avec les précédents. Rien qu’en Arizona, des économies d’un milliard d’euros ont été réalisées dans le domaine de l’éducation depuis 2008! Les enseignants des écoles publiques doivent souvent accepter un deuxième emploi pour être en mesure de joindre les deux bouts. L’infrastructure tombe en ruine et le matériel pédagogique de base est insuffisant. Les syndicats ont ressenti la pression de leur base et ont appelé à la grève. Ailleurs, des écoles se sont spontanément jointes aux actions, en rejetant des accords creux conclus dans leurs écoles.

    Pour remporter d’autres victoires, les comités de grève doivent être liés les uns aux autres. De cette façon, un rapport de force bien plus conséquent peut être établi contre la politique d’austérité des républicains et des démocrates. Socialist Alternative, notre organisation-sœur aux Etats-Unis, soutient la lutte pour un enseignement démocratique et de qualité contre les intérêts des grandes entreprises et de leurs marionnettes à la Maison-Blanche et au-delà.

  • Jeunesse en galère, en lutte contre la précarité !

    Pour un refinancement public massif de l’enseignement !

    Les études toujours plus chères

    En 2017, 27133 étudiants bénéficient du Revenu d’Intégration Sociale (un chiffre multiplié par 7 en 15 ans). On recense un demi-million d’étudiants jobistes (+70% en cinq ans), obligés de travailler pour faire face au coût des études. On estime qu’une année d’études oscille entre 8000 et 12000€/an (kot, nourriture, transport, frais de scolarité, …).
    Tract des Etudiants de Gauche Actifs
    Vers quel modèle l’enseignement supérieur se dirige-t-il ? Aux Etats-Unis, le montant des dettes étudiantes est maintenant supérieur à celui du marché des subprimes avant son implosion en 2008. C’est le résultat d’un enseignement privatisé, orienté vers les besoins des entreprises et le profit privé.
    Flexi-jobs généralisés
    Le gouvernement Michel vend sa politique en se targuant d’avoir créé 130000 emplois depuis 2014. Parmi ces emplois moins de 20000 sont à temps plein, 75% serait en fait à temps partiel ou intérimaires. Le gouvernement sabre dans les finances publiques avec des baisses de charges pour les entreprises sous prétexte que cela crée de l’emploi, il s’agit d’un gigantesque transfert d’argent public vers les profits privés.
    Après avoir introduit les flexi-jobs dans l’Horeca, le gouvernement veut les généraliser à d’autres secteurs dont celui du commerce. Des secteurs où l’on retrouve beaucoup d’étudiants. Ces flexi-jobs introduisent les ‘’contrats zéro heure’’ pour lesquels seul l’employeur décide le nombre d’heures prestées et pour lesquels les cotisations sociales ne sont plus collectées. En plus de n’assurer aucune stabilité, cette nouveauté renforce la compétition entre les travailleurs du secteur, les jobistes et les flexi-jobs.
    Sugar daddy : pas de prostitution pour payer ses études !
    La précarisation étudiante est une opportunité pour les business de tous genres. Les plateformes de livraison peuvent proposer des contrats et des conditions de travail toujours plus précaires. A l’ULB en septembre une publicité proposait aux étudiantes de sortir avec des vieux riches. La pauvreté croissante ouvre les conditions pour une banalisation de la prostitution étudiante.
    Permettons à chacun d’étudier dans de bonnes conditions
    C’est en éradiquant la pauvreté que nous repousseront ces solutions extrêmes. Il faut nous opposer tous ensemble, jeunes et travailleurs, aux politiques d’austérité qui créent une situation de sous financement dans les services publics, dont l’enseignement. Une situation qui est utilisée pour chercher des sources de financement privées sur les campus, comme ce fut le cas avec Mc Kinsey à l’ULB en 2016.
    Luttons, étudiants, travailleurs et personnel sur nos campus, pour un refinancement public massif afin d’assurer à tous un accès à un enseignement gratuit et de qualité, afin de repousser la commercialisation de l’enseignement. Pas de profits sur l’éducation !
    La plateforme de la manifestation du 17 novembre pointe également les pénuries concernant les bourses et allocations étudiantes. Face à cela il y aurait en fait 1 étudiant sur 2 qui doit chercher une source de financement à côté, ce qui mine leurs conditions d’étude et donc leur réussite. La mise en place d’un salaire étudiant couvrant le coût réel des études, revendication portée auparavant par les organisations de jeunesse syndicales, rendrait les études réellement accessibles à tous. Un salaire étudiant permettrait aussi de choisir quel type d’étude entreprendre. Un jeune dont la famille a dû faire des sacrifices importants pour qu’il accède aux études est souvent bien plus confronté à la pression de faire des études qui permettent de mieux gagner sa vie au détriment de celles qui l’intéressent peut-être plus. Un salaire étudiant permettrait de mettre toutes les chances du côté de l’étudiant et de l’étudiante pour favoriser sa réussite, mais également lui permettre de vivre dignement.
    En lutte pour notre avenir, en lutte contre le capitalisme !
    Chaque jour nous faisons face aux limites du marché libre et du système capitaliste incapable de résoudre les besoins fondamentaux de la majorité. Au contraire, l’environnement est sacrifié, les services publics sont détricotés, l’exploitation augmente, les inégalités s’approfondissent et les riches sont toujours plus riches. Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de la collectivité sur l’économie, ce que nous appelons le socialisme démocratique. Rejoins EGA !
  • Le coût des études pousse des étudiants dans la prostitution !

    Luttons pour un enseignement décent et gratuit

    Fin septembre, un camion publicitaire de la société RichMeetBeautiful était parqué à l’entrée de l’ULB. On pouvait y lire ‘‘Hey les étudiantes ! Améliorez votre style de vie. Sortez avec un sugar daddy’’. C’est ni plus ni moins qu’une banalisation de la prostitution étudiante. Est-ce suffisant d’interdire ce type de publicité ? Pour en finir avec de telles pubs, il faut éradiquer la précarité étudiante.

    Par Emily (Namur)

    Banalisation de la précarité étudiante

    Selon la Fédération des étudiants francophones (FEF), pour un étudiant kotteur, une année d’étude supérieure revient à plus de 10.000€. Le minerval a augmenté de près de 50% en Flandre depuis 2014 et a triplé cette année pour les étudiants étrangers côté francophone. Et cela ne comprend pas encore tous les autres frais connexes : syllabus, ordinateur,… À côté de ça, les frais indirects augmentent systématiquement d’année en année (logement, nourriture, transport,…), un poids d’autant plus lourd qu’il s’accompagne de la pénurie généralisée de moyens due aux politiques des autorités (manque de logements sociaux, manque de places en crèche,…) et des coupes budgétaires à tous les niveaux de pouvoir.

    ‘‘Selon le SPF Intégration sociale, le nombre de jeunes qui bénéficient du Revenu d’intégration sociale (RIS) a doublé en 10 ans, passant de 7.239 en 2006 à 14.867 en 2016. Un chiffre immense puisque ces étudiants pauvres représentent près de 15 % du nombre total de bénéficiaires belges du RIS.’’(1) Face à cette affluence et au manque de financement des CPAS, une enquête est systématiquement réalisée pour s’assurer que la famille n’a pas les moyens de subvenir au besoin du jeune et force ce dernier, le cas échéant, à entreprendre une action en justice pour obtenir une pension alimentaire ! C’est aussi le CPAS qui, sur base d’une entrevue, mais surtout de l’état de ses finances, autorisera le jeune à entreprendre ou non des études supérieures.

    De nombreux étudiants tentent également de demander une bourse d’étude mais, là aussi, c’est la galère. La récente réforme pour l’octroi des bourses d’études côté francophone a fait mal à 32.000 étudiants avec la globalisation des revenus pour le calcul d’octroi d’une bourse d’études. Ainsi les revenus de tous ceux qui vivent sous le même toit sont pris en considération, que ça soit le frère, la sœur ou encore le colocataire de l’étudiant précaire(2). La solidarité s’organise de moins en moins au niveau de l’ensemble de la société, pour se limiter au niveau de la famille. La possibilité d’un jeune d’étudier ne dépend dès lors pas de sa motivation, mais bien des moyens de sa famille.

    Obligé de travailler pour payer ses études

    Dans ce cadre, c’est le règne de la débrouille, et pas à armes égales. Le nombre d’étudiants jobistes employés toute l’année a augmenté de 70 % en cinq ans(3). Pour la moitié d’entre eux, ce travail n’est pas une source d’argent de poche, mais un moyen de financer leurs études et de vivre(4). La réforme de 2012 qui facilite le travail étudiant a illustré qu’il est dorénavant considéré comme normal de travailler à côté des études tout au long de l’année. Les étudiants qui doivent ainsi s’autofinancer perdent un temps d’étude considérable et sont surreprésentés parmi les situations d’échec. De plus, ils n’ont pas toujours la possibilité de recommencer leur année ou de se réorienter : les familles ne peuvent parfois pas l’assumer et le CPAS ne l’accepte généralement pas.

    L’augmentation massive du nombre de jobistes a également des conséquences non négligeables sur les travailleurs temporaires (soit un travailleur de moins de 30 ans sur 4(5)). Dans certains secteurs, les travailleurs intérimaires doivent chômer l’été – et de plus en plus durant l’année – car les entreprises préfèrent employer des étudiants, encore meilleurs marchés. Il s’agit d’une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de l’ensemble des salariés.

    En plus de mettre en concurrence les jeunes travailleurs et les étudiants, les hommes et les femmes ne sont pas égaux face aux jobs étudiants. La société d’intérim Randstad a mené une étude qui révèle que les inégalités salariales en fonction du genre sont déjà perceptibles chez les jobistes. Une étudiante jobiste gagne en moyenne 1.904 € par an, contre 2.166 € pour un étudiant masculin. Le salaire horaire, quant à lui, est de 11,10 € en moyenne pour un étudiant, et de 10 € pour une étudiante. L’étude souligne également que cette différence est encore plus marquée si on regarde les jobs informels (baby-sitting, jardinage,…)(6).

    Des entreprises se frottent les mains…

    La précarisation étudiante est une opportunité de profits aux yeux de certains ! La prostitution existe sur tous les sites de rencontres. Mais avec la pub de RichMeetBeautiful, on est passé à la catégorie supérieure. Le PDG de RMB, Sigurd Vedal, met clairement en lien le manque de moyens des étudiantes et leurs inscriptions sur son site: ‘‘La vie d’étudiant n’est pas une vie aisée. Vous aurez besoin d’argent pour payer vos manuels, pour un nouvel ordinateur, un logement, vous nourrir et vos moments de détente.’’(7) Il serait donc logique que des étudiantes (mais aussi des étudiants) vendent leur corps aux riches pour subvenir aux coûts des études et de la vie ?!

    RMB prévoit ‘‘300.000 inscriptions de membres belges d’ici la fin de l’année 2018’’(8). Le phénomène est difficilement chiffrable, car tant les étudiantes ayant recours à cette activité que les clients tiennent à garder cela secret. Mais entre 3 et 5 % des étudiantes en Europe auraient recours à la prostitution de manière occasionnelle ou régulière peut-on lire dans Moustique(9). En Belgique, on compterait 16.000 étudiantes “sugar babies” selon la journaliste Julie Denayer. Et ce chiffre n’est pas près de diminuer. Une étude menée en Grande-Bretagne montre le lien entre augmentation du coût des études et hausse de la prostitution étudiante…

    Selon Renaud Maes(10), docteur en Sciences sociales et du travail et chercheur à l’ULB, la grande majorité des étudiantes qui opte pour cette activité le fait par besoin criant d’argent rapide, souvent lié à une situation d’endettement. Il rappelle également qu’une très large proportion des personnes qui se prostituent, en ce compris les étudiantes, se font agressées, souffrent de syndrome post-traumatique et tombent dans la drogue. Ce n’est pas une activité anodine dont on sort indemne. Et si les étudiantes ont généralement recours à la prostitution pour financer leurs études, la majorité les abandonne, car c’est également chronophage. Sortir de cette activité à la fin des études n’est pas non plus évident puisqu’il n’y a pas d’aide sociale à la fin de ces dernières et qu’il faut en moyenne 7,5 mois pour trouver un emploi une fois le diplôme en poche(11).

    L’interdiction des publicités du type de celle qui trônait à côté de l’ULB par le Jury d’Éthique publicitaire est importante, mais cela ne suffira pas pour combattre ce phénomène. La campagne de sensibilisation que veulent mener la ministre des Droits des femmes Simonis et le ministre de l’Enseignement supérieur Marcourt non plus. Ce n’est pas tant un manque d’informations sur les dangers que comporte cette activité, mais bien un manque de moyens pour vivre et étudier qui engendre la prostitution étudiante. C’est sur ce terrain-là que des actions doivent être entreprises.

    Permettons à chacun d’étudier dans de bonne condition : pour un salaire étudiant !

    Pour que chacun puisse réellement choisir d’entreprendre ou non des études supérieures, il est nécessaire que les jeunes – et moins jeunes – qui décident de consacrer du temps aux études puissent le faire de manière sereine, en toute indépendance financière. Il est inacceptable que le coût des études empêche des jeunes d’étudier, les pousses à se prostituer ou leurs familles à se ruiner.

    L’enseignement doit être pris en charge par la collectivité, dans l’ensemble de ses aspects. Nous revendiquons, dès lors, un enseignement gratuit, accessible et la qualité. Pour cela, un refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7 % du PIB est indispensable.

    Remettons également à l’ordre du jour la revendication d’un salaire étudiant, exigence auparavant portée par les organisations de jeunesse syndicales. Cela rendrait les études réellement accessibles à tous, face au coût, mais aussi au manque à gagner qu’elles constituent. Un salaire étudiant permettrait aussi de choisir quel type d’étude entreprendre. Un jeune dont la famille a dû faire des sacrifices importants pour qu’il accède aux études est souvent bien plus confronté à la pression de faire des études qui permettent de mieux gagner sa vie au détriment de celles qui l’intéressent peut être plus. Un salaire étudiant permettrait de mettre toutes les chances du côté de l’étudiant et de l’étudiante pour favoriser sa réussite, mais également lui permettre de vivre dignement.

    1. http://www.lalibre.be/actu/belgique/le-nombre-d-etudiants-au-cpas-a-double-en-10-ans-5809a0bbcd701ccd4d7dcfd
    2. http://www.lalibre.be/actu/belgique/le-nombre-d-etudiants-au-cpas-a-double-en-10-ans-5809a0bbcd701ccd4d7dcfd22) https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_nouvelles-bourses-d-etudes-32-000-etudiants-en-difficulte?id=9538822
    3. http://www.lesoir.be/108286/article/2017-08-08/le-nombre-detudiants-jobistes-employes-toute-lannee-explose-en-cinq-ans
    4. https://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-moitie-des-etudiants-qui-travaillent-le-font-pour-financer-leurs-etudes?id=9712580
    5. https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_emploi-en-belgique-la-situation-s-ameliore-mais-pas-de-quoi-crier-victoire?id=9733456
    6. http://plus.lesoir.be/101659/article/2017-06-27/pourquoi-etudiantes-et-etudiants-jobistes-ne-gagnent-ils-pas-la-meme-chose
    7. http://www.moustique.be/19352/prostitution-20-voulez-vous-une-sugar-baby
    8. http://www.lalibre.be/actu/belgique/une-campagne-de-publicite-sexiste-cree-la-polemique-a-l-ulb-59c90213cd70129e418c9d22
    9. http://www.moustique.be/19352/prostitution-20-voulez-vous-une-sugar-baby
    10. Idem
    11. http://www.stepstone.be/Conseils-de-Carriere/Trucs-astuces/combien-de-temps-faut-il-pour-trouver-un-emploi.cfm
  • Interview de Jo Coulier, président de la CGSP-Enseignement flamande

    « Cela fait plus de 30 ans que l’on impose des économies dans l’enseignement alors que nous sommes dans une soi-disant économie de la connaissance. »

    Dans beaucoup d’écoles flamandes, on a vu flotter une banderole revendiquant ‘‘plus de moyens pour l’enseignement’’. Lutte Socialiste a discuté avec Jo Coulier, président de la CGSP-Enseignement flamande, au sujet des raisons de cette action.

    Peux-tu nous donner un peu plus d’explications ?

    “Lors de son entrée en fonction, la ministre de l’enseignement flamand Hilde Crevits (CD&V) a annoncé l’ouverture d’un débat portant sur la problématique des carrières dans l’enseignement. Beaucoup de professeurs jettent l’éponge dans les cinq années qui suivent le début de leur carrière. Il est généralement admis que cette profession est trop peu attractive.

    “Entre-temps, il a peu été question de débat. Les organisations professionnelles du corps enseignant et les syndicats sont trop peu écoutés. En revanche, toutes sortes de prétendus experts donnent leur avis, leurs propositions allant de la suppression des nominations à la différenciation des traitements, etc. La création de ‘‘fonctions de support’’ est également une proposition récurrente. La plupart du temps, ces fonctions de support reposent sur une charge de travail accrue (par le biais de réunions, rapports et évaluations, entres autres) plutôt que sur un réel soutien à la profession.

    “Pour le dire clairement: les propositions sur la table risquent de rendre la profession encore moins attrayante parce qu’on passe à côté de l’essence-même du problème, c’est-à-dire la forte charge de travail pour le personnel.”

    Les profs ont quand même beaucoup de congés. Comment est-il possible qu’il y ait un problème de charge de travail ?

    “Une manière de neutraliser un adversaire est de le ridiculiser. A chaque polémique, qu’il s’agisse des salaires, des pensions ou de la charge de travail, le personnel enseignant a droit à la même rengaine : ils n’ont pas à se plaindre avec tous leurs congés.

    “Ma mère était institutrice maternelle et je peux vous garantir qu’elle prestait plus de 38 heures par semaine. Pendant les semaines d’école, les enseignants prestent beaucoup d’heures mais, même pendant les vacances, ils consacrent une partie de leur temps aux préparations. Les vacances sont, en fait, des périodes pendant lesquelles les heures supplémentaires prestées (collectivement) sont récupérées. Une étude scientifique a montré que les professeurs de la VUB (Vrije Universiteit Brussel, Université libre néerlandophone de Bruxelles) travaillent plus de 53 heures par semaine.

    “Cela n’a tout de même pas empêché un ancien ministre de déclarer qu’ils devraient travailler plus durement pour compenser le manque de personnel – en raison de l’austérité.”

    Le problème, ce serait donc l’austérité ?

    “Oui, mais pas seulement. Cela fait plus de 30 ans qu’on impose des économies dans l’enseignement alors que nous vivons dans une soi-disant économie de la connaissance et que les exigences imposées à l’enseignement sont de plus en plus grandes.

    “Outre le fait de fournir des enseignants (hautement) qualifiés, l’enseignement doit également veiller à l’éducation, s’occuper de problèmes de société comme la lutte contre les discriminations et récemment, s’est encore ajoutée la prévention du ‘‘radicalisme’’. L’enseignant doit, en fait, être une sorte de superman ou de wonderwoman alors que la profession est de moins en moins valorisée.

    “Après la ratification du traité des Nations Unies dans lequel l’enseignement inclusif est devenu un droit, l’enseignant doit maintenant en plus veiller à l’intégration des jeunes ayant des besoins spécifiques grâce au fameux décret M.’’

    En quoi consiste ce décret et êtes-vous contre l’enseignement inclusif ?

    “Le ‘‘décret M’’ régit l’approche de l’Enseignement flamand à l’égard des élèves qui, en raison d’une incapacité, d’une déficience ou d’un handicap, ne sont pas en mesure de suivre simplement les cours dans une école de l’enseignement ordinaire, en leur permettant d’y avoir accès. En tant que syndicat, nous ne sommes pas opposés à l’enseignement inclusif. En revanche, nous sommes contre le fait que des enseignants de l’enseignement traditionnel déjà débordés reçoivent une charge de travail supplémentaire parce que des enfants nécessitant des soins aboutissent dans leur classe. Si cette mesure était combinée à des classes plus petites et adaptées avec une assistance visant à délivrer des soins dignes de ce nom, il n’y aurait pas de problème. Mais c’est précisément là que le bât blesse. Sans compter que le ‘‘décret M’’ disloque le fonctionnement des écoles spéciales étant donné que les moyens sont maintenant dispersés. C’est tout une expertise qui risque d’être perdue. ”

    La solution ne serait-elle pas tout simplement de disposer de plus de moyens ?

    ‘‘Ce serait, en effet, un bon début. Mais le gouvernement flamand ne veut rien entendre à ce sujet. La ministre de l’enseignement a cherché une solution ‘‘créative’’. Elle s’est dit : si nous faisons prester 22 heures à tous les professeurs de l’enseignement secondaire qui ont un horaire de 20 ou 21 heures, nous économisons près de 3.000 jobs dans l’enseignement, des moyens qui pourraient être utilisés ailleurs. En d’autres termes, comme les politiciens ne veulent pas cracher les moyens financiers nécessaires, les professeurs du secondaire doivent travailler jusqu’à 10% de plus pour le même salaire. Cela a, à juste titre, provoqué une certaine colère parmi les professeurs, qui subissent déjà une charge de travail trop élevée. Avec cette proposition, c’est le retour à la case départ : au lieu de rendre la profession plus attractive, c’est l’inverse qui se produit. Après une large consultation des affiliés, il est clairement ressorti que les enseignants en avaient marre.”

    Vous avez mené une action avec des banderoles. Est-ce vraiment le meilleur moyen de faire pression ? Pourquoi ne pas être entré en grève ?

    “Chaque secteur a sa spécificité. Si les ouvriers de Volvo arrêtent le travail, il n’y aura personne pour réclamer leurs services devant la porte de l’usine. Si les enseignants arrêtent le travail, ils sont immédiatement confrontés aux parents qui travaillent et ne savent pas où mettre leurs enfants.

    ‘‘On trouve un grand sens du devoir parmi les professeurs, comme c’est d’ailleurs le cas dans d’autres professions, et il ne faut pas sous-estimer l’impact du chantage affectif. Lors d’une grève, les médias dépeignent directement ces grévistes qui ont déjà trois mois de congé par an comme des fainéants surpayés qui s’en prennent au ‘‘Flamand qui travaille durement’’. Ils feraient mieux de parler du manque de garderie… C’est pourquoi, nous avons opté pour une campagne de sensibilisation pour expliquer clairement ce dont il s’agit. Mais ces banderoles pendues dans le plus d’écoles possible n’étaient que la première étape d’un plan de mobilisation.”

    Comment se déroule l’action ?

    “Nous en sommes à plus de 1000 banderoles et le nombre augmente. Dans plusieurs écoles, la direction interdit d’en placer une. Depuis la fin des vacances de Pâques, d’autres instruments sont utilisés : on propose notamment des marque-pages pour poursuivre la sensibilisation.

    “Mais le plan d’action est pour l’instant un peu mis en veille. La ministre a, en effet, communiqué le 16 mars dernier que les mesures étaient suspendues et nous attendrons de voir les résultats d’une enquête sur la charge de travail qui a entre-temps été demandée.

    “Nous pouvons très clairement affirmer que l’action a connu son premier succès. Alors que la ministre voulait initialement tout simplement imposer son plan, la mobilisation syndicale a repoussé ce dernier au frigo. Nous devons encore voir comment les choses vont évoluer, mais les syndicats doivent saisir ce moment pour poursuivre et accentuer la discussion dans les écoles et préparer les enseignants à, si nécessaire, partir en action de manière plus énergique.

    ‘‘Il faut surtout retenir que si la ministre a fait un pas de côté, c’est grâce à la protestation du personnel et cela montre qu’une lutte de masse a du sens. A suivre donc.”

  • Occupation à l’ULB en solidarité avec les étudiants étrangers

    Depuis ce jeudi 20 avril, le rectorat de l’ULB est occupé par des étudiants solidaires. En cause, le fait que le minerval des étudiants originaires de pays en voie de développement soit passer à 4175€ (contre 835€ pour les étudiants de Belgique francophone). Depuis longtemps déjà, en prévision de cela, des actions de sensibilisation ont eu lieu. Face à l’inaction des autorités, la manifestation de ce jeudi a décidé d’aboutir à l’occupation du siège de l’ULB, à durée indéterminée.

    Par Julien (EGA-Bruxelles)

    Dans une  interview à la RTBF, un étudiant concerné explique sa situation : “Plus de 4000 euros c’est impossible. Déjà avec un minerval de 2700 euros, je travaille entre 15 et 20 heures par semaine en job d’étudiant en plus des études, parce que la vie est chère ici: il y a le loyer, la nourriture, les vêtements… C’est épuisant”. (1)

    Du côté de l’ULB, on oscille entre le silence et se renvoyer la balle. La vice-rectrice, Marie-Soleil Frère, justifie la hausse du minerval par le manque de moyen. D’un côté, le système de l’enveloppe fermée bloque le refinancement de l’enseignement (alors que le nombre d’étudiants augmente) et, de l’autre, les subsides à la coopération au développement ont baissé d’environ un million d’euros cette année pour l’ULB.

    Plutôt que de revendiquer le refinancement public de l’enseignement, les universités jouent la carte du néolibéralisme : on vend tout ce qui peut l’être : les services (de nettoyage, de restauration et de surveillance), les bâtiments (à ING, Sodexo ou des agence de voyage par exemples).

    La vice-rectrice pense que nous nous trompons de cible et demande que nous interpellions les pouvoirs publics plutôt que la direction de l’université. Il y a un élément de vrai là-dedans, l’ULB n’est effectivement pas responsable de son financement public. Pourquoi n’a-t-elle dès lors pas tenté de mobiliser les étudiants et le personnel en prévision de cette situation ? Les gestionnaires de l’université ne devraient pas chercher la rentabilité mais veiller à assurer que leurs infrastructures soient accessibles au plus grand nombre, sans discrimination.

    Comme nous l’avons souligné lors de la grève du personnel de nettoyage du principal campus de l’université en mars dernier, seul un refinancement public et massif de l’enseignement dans l’intérêt des étudiants et du personnel peut non seulement répondre aux problèmes rencontrés, mais également unifier les luttes.

    Dans quelques mois, l’ULB renégociera le contrat des différents sous-traitants pour le nettoyage de ses campus (pour un budget d’environs 6 millions d’euro) en lançant un appel d’offre aux société de nettoyage. Nous devons veiller à ce que l’université ne saisisse pas cette occasion pour diminuer son budget pour le nettoyage afin de financer, en partie, l’égalité du minerval pour tous les étudiants. Plus généralement, nous devons éviter que l’ULB n’aille chercher son budget pour les étudiants étrangers en piochant dans un autre (que ce soit le nettoyage ou un autre service).

    Nous pensons dès lors qu’il est nécessaire que les différentes luttes qui ont émergé ces dernières années se lient entre elles: étudiants étrangers face à l’explosion du minerval, personnel de nettoyage face au harcèlement et, plus généralement, communauté universitaire face à la marchandisation. Etudiants et membres du personnel, nous avons tous un intérêt, celui de revendiquer un refinancement public massif de l’enseignement.

    Occupation de l'ULB

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