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Tag: Enseignement
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Contre l’isolement et la précarité : pour un refinancement public massif de notre enseignement !

Depuis plusieurs semaines, un mouvement étudiant se développe dans l’enseignement supérieur francophone contre la précarité et l’isolement, qui a pris le nom de “Jeunesse en lutte”. Des rassemblements ont été initialement organisés à l’ULB et, ce lundi 15 mars, de nouveaux rassemblements ont été organisés à Bruxelles, Liège et Louvain-la-Neuve. Le texte qui suit est le tract des Etudiants de Gauche Actifs qui a été distribué à cette occasion. Les photos qui l’accompagnent proviennent de l’ULg.
Tract des Etudiants de Gauche Actifs
Déjà avant la crise sanitaire, les étudiants étaient à bout. Mais aujourd’hui, c’est encore pire : 32% des étudiants galèrent plus cette année que l’année passée à payer leurs études. Un tiers a perdu son job étudiant. Un quart a même du mal à s’alimenter convenablement. Et tout cela conduit à ce que 60% des étudiants se sentent complètement ou partiellement en décrochage scolaire et à ce que 10% pensent arrêter leurs études. Beaucoup d’entre nous sont désespérés. 8% des jeunes ont même sérieusement pensé à se suicider durant la première vague. La détresse psychologique prend elle aussi une ampleur pandémique mais on manque de moyens pour y faire face. A l’ULB, il faut attendre 5 mois pour avoir un rendez-vous chez un psy !
Il est grand temps d’agir !
Avec notre santé mentale au bord du gouffre et la précarité grandissante, nous ne manquons pas de raisons de nous « plaindre » et de nous organiser ! La manière dont la crise engendrée par le Covid-19 a été gérée dans l’enseignement supérieur (tout comme dans le reste de la société) est catastrophique. La ministre de l’enseignement supérieur Valérie Glatigny se targue d’avoir fait un effort pour les étudiants, mais en réalité, le gouvernement n’a alloué que deux enveloppes de 2,3 millions depuis avril 2020. C’est loin d’être suffisant pour répondre aux besoins !
La pandémie a mis à nu des années de coupes budgétaires dans l’enseignement et ce ne sont pas des miettes qui vont remplacer des décennies d’austérité. Déjà auparavant, l’enseignement souffrait d’un sous-financement chronique. Partout, l’infrastructure tombe en ruine, surtout dans le secondaire. Les classes sont bondées. On manque de personnel, enseignants ou autres. Si les secteurs de l’enseignement et des soins de santé étaient déjà débordés avant le Covid-19, aujourd’hui ils s’écroulent complètement. Un an d’avertissement, de lettres ouvertes et de pétitions s’est écoulé, et pourtant rien n’y fait : il est grand temps d’agir !

Le gouvernement a annoncé que dès le 15 mars, il y aura 20% de présentiel dans l’enseignement supérieur, et 100 % de présentiel pour « les groupes plus vulnérables », en enseignement spécial et enseignement professionnel à temps partiel. Mais sans y mettre les moyens, cela ne résout pas le problème ! La réouverture des universités et hautes écoles doit s’accompagner d’un investissement public massif dans l’éducation pour permettre l’application des mesures sanitaires. Plus de moyens pour diminuer la pression/la charge de travail sur le personnel et assurer un véritable accompagnement des élèves et des étudiants, sans oublier des testings massifs et en finir avec la pénurie de vaccins aux mains du Big Pharma et de sa soif de profits !
Pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous !
Pour mettre véritablement fin à notre isolement et à la précarité, il est crucial que notre lutte ne s’arrête pas à la revendication du retour en présentiel. Le mouvement doit s’étendre à toute la jeunesse et trouver un soutien parmi les travailleurs, en parti- culier ceux de la santé. Tout comme les travailleurs de la santé, avec la Santé en Lutte comme moteur, ont réussi à obtenir un refinancement public de la santé de près de 2 milliards (ce qui reste insuffisant), nous devons mener ce combat au niveau de l’enseignement et exiger un refinancement public massif. Il est nécessaire d’arracher par la lutte plus d’1 milliard d’euros d’augmentation budgétaire par an pour l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Et cela, ça va directement contre les intérêts des capitalistes. Le système capitaliste est incapable de répondre aux besoins de la population et d’endiguer une pandémie mondiale malgré tous les moyens techniques et scientifiques à sa disposition à cause de la course aux profits. Pour lutter contre le virus du covid-19, il faut lutter contre le virus du capitalisme. Dans un tel système, mal-être et précarité feront toujours partie intégrante de nos vies. Le fait que des étudiants aient besoin de travailler pour survivre et payer leurs études est vital pour ce système économique : cela garantit les profits des capitalistes et permet une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de l’ensemble des salariés. Tout comme ils mettent en concurrence les jeunes travailleurs et étudiants, ils ne sont pas prêts à prendre les mesures pour que nous retournions en cours en présentiel sans craindre pour notre vie et celles de nos proches.
Rejoins les Etudiants de Gauche Actifs!
Si la jeunesse manque de perspectives pour son avenir, c’est parce que ce système est incapable de lui en fournir. Le capitalisme n’a plus rien à nous offrir, si ce n’est l’incertitude, la précarité et la misère. C’est à nous de nous créer un futur par la lutte ! Pour faire face à la crise sanitaire, à la crise écologique et à la crise économique, nous n’avons pas d’autre choix : nous devons nous organiser pour renverser ce système et y répondre par une alternative socialiste. Une société où l’économie est planifiée démocratiquement pour répondre aux besoins de tous et toutes et pas pour enrichir une minorité de la population sur le dos des autres !
Nous ne sommes pas seuls dans ce combat, nous le partageons avec des millions de travailleuses et travailleurs qui se mobilisent et s’organisent partout dans le monde. Les travailleurs détiennent la meilleure arme contre le capitalisme, l’arme de bloquer l’économie par la grève ! Sans la grève générale de 10 millions de travailleurs français en 1968, le mouvement étudiant n’aurait rien obtenu. Nous devons soutenir les revendications des travailleurs dans les syndicats, des travailleurs sans-papiers en allant à leurs occupations politiques, et en dehors ! EGA participe à la construction de Jeunesse en Lutte. Il faut développer une stratégie politique sur base d’une grille d’analyse qui permet de comprendre le monde pour le changer : le marxisme.
Proposition de revendications d’EGA:
- Une réouverture avec des mesures hybrides des universités et hautes écoles et une reprise des activités culturelles et sportives, couplée à du matériel de protection et des tests gratuits pour tous.
- Un accès à un soutien psychologique gratuit et une réelle information sur ce sujet sur les différents campus des écoles et universités.
- Une prise de décision démocratique entre les professeur·e·s, assistant·e·s et les étudiant·e·s quant aux modalités d’apprentissage et d’évaluation. Un allègement de la matière évaluée pour les étudiant·e·s. Une plus grande aide pour les étudiant·e·s en Ba1.
- Laissons les travailleurs et les étudiants décider des mesures sanitaires : instauration d’un comité de crise dans chaque lieu de travail et d’étude.
- Des bourses spéciales COVID, l’extension du chômage temporaire aux étudiant·e·s jobistes, le salaire étudiant à la hauteur d’un salaire minimum de 2300€ brut et la rémunération de tous les stages.
- Une hausse des moyens financiers et humains des enseignant.e.s, du personnel administratif et du personnel d’entretien. Salaire minimum de 14€/h pour tous les travailleurs (y compris pour les travailleurs des services externalisés) !
- Un enseignement supérieur gratuit et de qualité : abolition du minerval, gratuité du matériel nécessaire pour suivre les cours, des restaurants universitaires, des transports en commun, des protections périodiques.
- Un refinancement du secteur de l’enseignement et d’autres secteurs publiques sous-financés par la mise en place d’une taxe pour les grandes entreprises.
- Un plan massif de création de logements sociaux publics (y compris des kots) à loyers abordables.
Arrêtons les pénuries de vaccins liés aux profits du Big Pharma ! Pour une planification socialiste de la crise sanitaire.
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Le coronavirus a aggravé la santé d’un enseignement déjà malade

Photo : Pixabay Les enseignants ne peuvent pas faire de miracle, il nous faut les moyens nécessaires !
Le mercredi 11 novembre, les membres du PSL/LSP travaillant dans le secteur de l’enseignement se sont réunis afin d’échanger sur les difficultés qu’ils rencontrent sur leurs lieux de travail, notamment en cette période de crise sanitaire, ainsi que sur le rôle que peuvent jouer les socialistes révolutionnaires dans l’enseignement, plus précisément au niveau syndical.
Crise sanitaire oblige, cette réunion s’est faite par visioconférence. Elle a réuni des travailleurs de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles, actifs dans différentes organisations syndicales, dans l’enseignement obligatoire et l’enseignement supérieur.
Dans la première partie de la réunion, la crise sanitaire et sa gestion par les responsables politiques ont occupé une part importante de la discussion : absolument rien n’a été fait entre le mois de mars et maintenant pour préparer l’enseignement à la deuxième vague, pourtant annoncée depuis des mois !
Pour les autorités, le port du masque reste l’unique stratégie contre le virus. Aucune initiative n’a été prise en termes de testing rapide, aucune solution n’a été livrée vis-à-vis des transports en commun, il n’y a eu aucune augmentation de la capacité d’accueil pour assurer la distanciation sociale, aucune aide pour contrer l’augmentation de la charge de travail face aux absences importantes d’élèves et du personnel, aucune solution pour la fracture numérique qui renforce les inégalités sociales. Il y a eu par contre une avalanche de circulaires, souvent difficilement applicables sur le terrain, et des décisions incomprises comme le rallongement du congé de Toussaint de deux jours.
Un autre sujet récurrent a été les problèmes d’infrastructure. L’enseignement était déjà en détresse avant la pandémie.
Comment faire vivre le syndicat sur le lieu de travail ?
Dans la deuxième partie, un échange a eu lieu concernant nos expériences syndicales. Chaque lieu de travail comporte évidemment ses particularités. Mais il y a tout de même un contexte général : à cause de l’absence de réponse appropriée à la politique néolibérale, il existe beaucoup de préjugés et de désillusions vis-à-vis des syndicats ou vis-à-vis des possibilités de luttes collectives. On entend souvent nos collègues dire : à quoi ça sert de faire grève ? Il n’y a plus de solidarité, nous sommes dans une société individualiste… Mais il y a aussi une contre-tendance : On voit apparaître des foyers de lutte ponctuels et locaux, souvent isolés les uns des autres, et pourtant souvent pour les mêmes raisons.
Comment pouvons-nous reconstruire les traditions syndicales là où elles n’existent pas, comment saisir les opportunités là où des luttes émergent ? Comment créer une dynamique collective dans nos écoles et contrer les attitudes individualistes et défaitistes ambiantes ? Fondamentalement, le potentiel de lutte collective ne dépend pas de l’appareil syndical, mais des rapports de force concrets. Et pour construire un rapport de forces dans le syndicat il faut d’abord construire une base sur le terrain.
Malgré ses faiblesses, surtout au niveau de la direction syndicale, le syndicat reste un outil indispensable pour créer des liens avec les travailleurs d’autres écoles et d’autres secteurs, pour trouver des informations, pour pouvoir profiter des acquis qui nous permettent de s’organiser au travail, notamment dans les organes de concertation,… Il y a 3,5 millions de travailleurs syndiqués en Belgique, c’est-à-dire plus de 70% des travailleurs. La FGTB et la CSC sont en fait les seules et principales organisations de masse du pays.
Les échanges ont démontré que le travail syndical reste très important surtout dans cette période. La crise sanitaire a été souvent utilisée par les employeurs – et certains syndicats – comme prétexte pour supprimer toute concertation sociale ou activité syndicale. Plusieurs interventions de délégués ont souligné qu’un travail syndical reste possible, même en temps de confinement. Divers témoignages ont abordé l’obtention de primes de télétravail, l’imposition de mesures sanitaires sur le lieu de travail, la communication au personnel par voie numérique,… D’autres ont développé différentes initiatives visant à impliquer les collègues dans l’activité syndicale en dépit de la crise sanitaire : des actions sur les réseaux sociaux, l’écriture collective de cartes blanches dans la presse,…
D’autres interventions ont été consacrée à la façon de surmonter les divisions sur le lieu de travail, par exemple entre de jeunes collègues qui ne se sont pas encore stabilisés dans l’école et des collègues plus anciens qui ont des difficultés à trouver un équilibre entre vie de famille et vie professionnelle.
Ce genre de discussions collectives et de partage d’expériences très concrètes au sein de notre parti nous permet d’apprendre des essais et erreurs personnelles et d’en tirer les leçons qui s’imposent pour créer une dynamique collective de discussion afin d’affiner nos positions, de cibler les thèmes et méthodes d’intervention dans le but de populariser une alternative socialiste, dans nos écoles, dans le syndicat et dans le mouvement des travailleurs au sens plus large.
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Des banques resplendissantes et des écoles délabrées, ce n’est pas normal…

Au moment de discuter avec Stefanie, déléguée Setca dans l’enseignement libre et candidate pour les élections sociales à venir, on estimait que près d’un quart des enseignants était malade ou en quarantaine dans l’enseignement fondamental et secondaire. Nous sommes revenus avec elle sur l’enseignement en période de coronavirus.
« Nous avons du gel et des masques, mais la direction donne l’impression que c’est vraiment le maximum. Une collègue a craqué hier sous la pression de l’angoisse. Il faut dire que les couloirs ne sont pas aérés et que la plupart des locaux ont des fenêtres ouvrant soit sur la cour, soit sur la rue. Il y a donc beaucoup de bruit. Du coup, en rentrant dans certaines classes, on a l’impression de pénétrer dans un sauna, il y fait chaud et humide.
«Avec le nombre d’élèves mis en quarantaine ou malades, la charge de travail est considérablement plus lourde, puisque cela nécessite plus de suivi individuel. C’est un peu comme si les classes changeaient chaque jour sur base du va-et-vient. Et comme plus de collègues sont également absents, on nous demande de compenser, de surveiller des classes,… On nous demande de travailler beaucoup plus que d’habitude et il est très difficile de se concentrer sur les gestes barrières et les mesures sanitaires dans des conditions de rush constant.
« C’est un peu hypocrite : le service de Promotion de la Santé à l’École (PSE) rappelle au personnel qu’il faut respecter les règles sanitaires et garder une distance. Mais les conditions de travail ne le permettent pas et, même en pause, les salles des profs sont généralement très petites. Alors, on peut aller manger ailleurs dans une classe vide, mais sans y disposer de frigo, de four micro-onde,… Au final, nous travaillons dans un environnement risqué et les chiffres de contamination et de quarantaine l’illustrent amplement. Moi-même, je me suis inscrite pour un test de dépistage Covid, il a fallu plusieurs jours pour que je puisse le faire et 72 heures pour avoir les résultats : évidemment que le virus a le temps de circuler ! Les directions poussent les enseignants en quarantaine à travailler, mais il ne faut pas oublier qu’on doit aussi s’occuper de ses propres enfants chez soi.
« Nous avons besoin de masques jetables gratuits pour les élèves et les profs pour assurer qu’ils soient changés suffisamment souvent. Il nous faut de l’aide pour diminuer la charge du travail, nous devons avoir plus de personnel pour pouvoir travailler à un rythme moins élevé, pour suivre tous les élèves qui sont absents,…
« Sans encore parler de l’infrastructure, qui est un problème de longue date. Il n’y a pas si longtemps, on avait des élèves qui mangeaient à la cave de l’établissement. On appelle ça le sous-sol, mais c’est une cave. On a dû arrêter parce qu’il y avait des rats ! Mais maintenant, les réfectoires sont bondés… Il suffit de rentrer dans une banque ou une école pour voir les priorités dans cette société. Des banques resplendissantes et des écoles délabrées, ce n’est pas normal. Ce que les jeunes et le personnel, enseignant ou non, méritent, ce sont des écoles qui ressemblent à ce que sont les banques aujourd’hui. »
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Écoles. Des congés prolongés ? Un code orange qui ne nous protège pas?

Le jeudi 15 octobre 2020, la ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir, a annoncé, sans concertation avec le terrain, que le congé d’automne sera prolongé de deux jours reliant ainsi la semaine du 2 au 6 novembre et le jour férié du 11 novembre. Cette annonce a suscité de vives réactions au sein de la population pour plusieurs raisons.
Par des enseignantes du PSL
D’abord, l’octroi de ce congé supplémentaire a été présenté comme une forme de cadeau « pour permettre aux enseignants et aux directions de souffler ». Cette lamentable communication démontre un manque total de considération. En effet, ce ne sont pas les excuses de la ministre qui vont régler les problèmes organisationnels, notamment dans la garde des enfants et les inquiétudes quant au retard accumulé dans les apprentissages. Non, une fois de plus, les solutions devront être trouvées, organisées et financées au niveau local ou juste par les parents tout seuls.
De plus, c’est gentil de nous “offrir” 2 jours supplémentaires, mais si c’est pour ne rien changer à la situation actuelle, après ces jours, c’est en dessous de tout. Ne pas mettre en place de nouvelles mesures pour nous protéger tous de ce virus, ne va pas nous permettre de “souffler”.
Enfin, le déchainement des foudres à l’encontre des enseignant·e·s illustre le déficit de valorisation du secteur de l’enseignement dans le chef de la population. Le secteur souffre des politiques d’austérité fomentant ainsi un système inéquitable, reproduisant les inégalités socio-économiques et empêchant un travail de qualité dans de bonnes conditions, un système dont souffre aussi bien les enseignants (burn-out, turn-over des équipes …) que les élèves (échecs, décrochages scolaires, perte de motivation et de perspectives).
Donc oui, les membres du personnel de l’enseignement sont fatigués. Bien-sûr, le port du masque dans un métier où la voix est un outil et la relation à l’autre un élément essentiel de la confiance et du bien-être fatiguent les professionnels de l’éducation plus qu’à l’accoutumée. Mais les enseignant·e·s étaient déjà fatigué·e·s avant que la pandémie ne les mettent à l’épreuve dans leur pratique professionnelle et dans leur vie personnelle, à l’instar de l’immense majorité de la population.
Rappelons que ce que les enseignant·e·s veulent, ce ne sont pas des petites mesures ou des petits congés supplémentaires, mais un réel investissement financier des pouvoirs publics dans l’éducation. Cela passe par du matériel suffisant et gratuit (masques, gel hydroalcoolique, ordinateur et connexion internet pour les élèves), des dépistages massifs, systématiques et rapides, l’embauche de personnel supplémentaire et la réduction du nombre d’élèves par classe.
En réalité, ce que cache cette apparente générosité, c’est un manque d’organisation et de planification. Ils ont eu 7 mois pour se préparer et à présent, ils nous sortent un nouveau code orange avec presqu’aucune différence. Les statistiques montrent que les cas positifs augmentent, la seconde vague est bien présente, nos libertés se voient à nouveau réduites, nous ne pouvons plus rien faire à part travailler. Et dans les écoles ? Le nombre de quarantaine et de personnes testées positives au Covid-19 augmentent tant chez les profs que chez les élèves, ce qui pose des problèmes logistiques aux équipes éducatives et aux directions. Celles-ci sont livrées à elles-mêmes pour faire face à cette situation inédite et régler les problèmes en interne, sans aucune aide du ministère de l’éducation, qui démontre son incapacité à apporter de vraies réponses aux enseignant·e·s, élèves et parents.
Cette décision est finalement très révélatrice de nombreux dysfonctionnements, à savoir du manque de considération des responsables politiques de leur domaine de compétence, d’une profonde défaillance dans leur capacité de planification à long terme et de gestion d’une situation de crise, de l’absence de dialogue et de concertation avec les niveaux de pouvoirs du secteur et les travailleur·euse·s de terrain et d’une volonté constante de division au sein de la population par l’octroi de minuscules faveurs – qui ne répondent ni aux besoins ni aux demandes et revendications réelles du secteur – à certain·e·s au détriment d’autres.
Toutes les surfaces d’une école doivent être nettoyées et désinfectées plus qu’avant, et aucun personnel de nettoyage n’a été engagé pour aider le personnel déjà présent et épuisé. Les éducateurs, essentiellement en secondaire, ont vu leurs tâches doublées voire triplées, ils doivent remplacer des enseignants, démultiplier les salles d’étude, imposer le port du masque en plus du reste, et pourtant, à nouveau, aucun éducateur supplémentaire n’a été engagé par les pouvoirs organisateurs.
Il nous faut :
- Des dépistages systématiques et réguliers avec des résultats rapides ;
- Des masques chirurgicaux gratuits, à disposition de tout le monde ;
- Du gel hydroalcoolique et des lavabos dans toutes les classes ;
- moins d’élèves par classe ;
- Du personnel supplémentaire (des éducateurs, des enseignants, du personnel administratif, des ouvriers, du personnel pour les PMS)
- La réquisition des bâtiments et des locaux vides pour créer des espaces de cours pour les élèves de maternelle et primaire ;
- L’organisation d’un enseignement à mi-temps en présentiel pour les élèves du 2ème, 3ème et 4ème degrés du secondaire lorsque cela est nécessaire ;
- Décaler les heures d’arrivée et de départ des élèves à l’école si cela est possible ;
- La réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour avoir le temps de s’occuper de sa famille, des loisirs, militer politiquement,…
- La diminution de l’âge de la pension et pension minimum à hauteur de 1500€/mois
- Un refinancement publique et massif de l’enseignement pour ne plus devoir gérer les pénuries et avoir un enseignement moins inégalitaire ;
- Stopper les mesures managériales du “Pacte pour un enseignement d’excellence” (surtout le plan de pilotage et le projet pour l’évaluation des enseignants par les directions) ;
- Rénover et construire toutes les écoles pour notamment réduire le nombre d’élèves par classe et augmenter la qualité de l’enseignement ;
Ces revendications représentent le minimum pour être en mesure d’assurer que l’enseignement soit gratuit, de qualité et se donne dans des conditions sûres. Un système incapable de les mettre en oeuvre doit être combattu, renversé et remplacé par un système économique qui repose sur les besoins des travailleuses et travailleurs et non sur la soif de profit.
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Appel d’enseignants pour la manifestation de la « Santé en Lutte »

Le personnel des soins de santé dénonce ses conditions de travail depuis des années. Entre sous-effectifs, bas salaires, augmentation des cadences, management impitoyable et autoritaire, c’est tout un secteur qui tire la sonnette d’alarme sur son vécu et les conséquences dramatiques des choix politiques insensés sur la qualité des soins.
Par des enseignants du PSL
Au début de la législature du gouvernement Michel, de nouvelles coupes budgétaires ont été imposées à ce secteur déjà cruellement touché. Arrêts de travail, grèves, manifestations n’avaient été accueillis qu’avec mépris par la classe dirigeante et ses représentants politiques.
La pandémie actuelle a mis en lumière le dénuement des soins de santé. Les négligences des gouvernements successifs envers ce secteur ne peuvent plus être niées. Un personnel épuisé, en sous-effectif et en manque de matériel, a dû gérer des situations extrêmement graves et compliquées, avec un afflux de patients critiques jamais vu auparavant. Le monde politique n’a pas écouté les revendications des travailleurs des soins de santé scandées depuis des années, et cela a eu de graves conséquences pour toute la population.
La crise du COVID-19 a également mis en avant le manque drastique de moyens financiers dans l’enseignement. Le sous-investissement chronique dans les infrastructures scolaires au cours des 25 dernières années a laissé les bâtiments scolaires dans un piteux état. Rien que pour les bâtiments scolaires du réseau officiel (FWB), il y a un sous-investissement annuel de 60 millions. Il faudrait plus d’un milliard d’euros pour les remettre à niveau. La situation dans le réseau libre n’est pas plus rose. Il n’est pas inhabituel qu’il pleuve dans les classes, qu’il fasse trop chaud ou trop froid, qu’il manque des chaises, des bancs, des locaux.
De plus, grâce au Pacte pour un Enseignement d’Excellence, les chiffres et les objectifs vont finir par remplacer les réunions pédagogiques et confinement nous a obligés à donner des cours ou des devoirs en ligne et à remplacer la classe par un ordinateur. Tout cela, sans formations ni outils. Cela a exacerbé les inégalités déjà trop existantes dans notre système scolaire. Notre enseignement est un enseignement à plusieurs vitesses qui reflète toutes les inégalités de la société et ne donne pas les mêmes chances à tous les élèves.
Nous portons les mêmes revendications que celles portées par la « Santé en lutte ». Nous exigeons également que notre métier soit revalorisé grâce à des investissements publics massifs. Ceux-ci permettraient l’engagement de personnels supplémentaires, l’achat de matériels, la gratuité de l’école, la construction de nouvelles écoles, la réparation de celles qui existent, etc. Du personnel supplémentaire permettrait d’avoir moins d’élèves par classes, d’améliorer la qualité de l’enseignement, de diminuer les inégalités, de réellement faire de la différenciation d’apprentissage et… de diminuer les possibilités de contagion du virus. La priorité du gouvernement n’est pas la scolarité des élèves mais bien la reprise de l’économie et cela ne change pas d’avant. Nous ne sommes pas une priorité, exigeons d’en devenir une, au même titre que la santé.
C’est pourquoi, nous avons décidé de soutenir les travailleuses et travailleurs des soins de santé et d’être présents le dimanche 13 septembre à leurs côtés pour revendiquer, notamment, des services publics de qualité et gratuits et l’arrêt de la marchandisation de nos deux secteurs. Les soignants passent de moins en moins de temps avec leurs patients et les enseignants de moins en moins de temps avec leurs élèves : nous sommes dans l’impossibilité de faire correctement notre travail !
Si nous pouvons nous retrouver dans des écoles avec des centaines de personnes, dans des transports en commun bondés, à Walibi, dans la rue Neuve, pourquoi ne pourrions-nous pas protester dans la rue avec des masques ?
Vous aussi, vous rêvez d’un enseignement réellement gratuit, démocratique, de qualité et émancipateur ? Arrêtons d’en rêver, et battons-nous pour l’obtenir ! Contactez-nous si vous voulez en discuter, ce n’est que tous ensemble et solidaires que nous arriverons à changer de société et à réellement nous débarrasser des inégalités. Selon nous, cela n’est possible qu’au travers d’une société où celles et ceux qui font tourner le monde – les travailleuses et travailleurs – sont également celles et ceux qui le gèrent et le dirigent. C’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.
Nous vous invitons à nous rejoindre pour former un « bloc enseignement » au côté du Bloc de la campagne féministe socialiste ROSA lors de la manif’ du 13 septembre à 12h au mont des arts (statue d’Albert Ier).



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Un enseignement sûr pour toutes et tous ?

Toutes les écoles ouvrent à temps plein ce 1er septembre. Mais avec quel contrôle, quelle adaptation au taux d’infection et quelles répercussions pour la santé des enseignants et celle des élèves ? Le personnel et les élèves doivent s’organiser afin de pouvoir décider de la réouverture des écoles.
Par Frede (Bruges)
Tout comme pour la sortie du confinement, le maintien de l’économie est la principale motivation derrière la réouverture complète des écoles. Les autorités veulent que tout le monde reprenne le travail le plus rapidement possible, et les enfants des écoles primaires devraient donc certainement pouvoir retourner à l’école à plein temps. Lors de la réouverture des écoles fin mai, 1/3 des écoles primaires n’ont pas pu respecter les règles de sécurité de manière optimale. Il n’en ira pas différemment aujourd’hui.
C’est la “Belgian Pediatric Covid-19 Task Force” (qui regroupe des pédiatres, des psychiatres, des psychologues et du personnel infirmier) qui, par une lettre ouverte, a demandé que la réouverture des écoles soit la priorité principale. Mais un élément de celle-ci a mystérieusement disparu de la plupart des comptes-rendus : ‘‘Les écoles doivent recevoir les moyens, tant logistiques qu’humains, pour permettre une totale réouverture et offrir une éducation à plein temps à TOUS les enfants.’’ Il s’agit pourtant d’un élément fondamental. En raison du sous-financement chronique de l’enseignement, les bâtiments sont en mauvais état, il y a trop peu de toilettes et de lavabos qui fonctionnent, des clases trop remplies sont à peines ventilées,… La pénurie d’enseignants implique également que les élèves ne peuvent pas bénéficier d’un soutien individuel suffisant pour compenser les désavantages de l’année dernière en matière d’apprentissage et met une pression énorme sur les enseignants.
La réouverture des écoles est particulièrement risquée pour les enseignants et les élèves les plus âgés. Ils doivent soudainement quitter leur bulle de cinq pour se rendre dans une école qui compte des centaines d’élèves. Le système de test et de traçage ne répond pas aux besoins actuels. Des tests répétés et rapides sur toutes les personnes franchissant la porte de l’école pourraient permettre d’isoler les foyers d’infection. Pour que la réouverture des écoles soit sûre, il faut recruter davantage de personnel, investir immédiatement dans les infrastructures (sanitaires mais aussi pour des salles de classe et des écoles supplémentaires) et fournir des transports publics plus nombreux et de meilleure qualité pour éviter les bus, trams et métros bondés.
La rentrée scolaire s’inscrit dans un contexte de taux d’infection relativement élevé. L’enseignement à distance à temps partiel ne sera donc pas une exception dans les écoles secondaires à partir de la deuxième semaine. Tout comme l’année scolaire précédente, pour de nombreux élèves, l’enseignement à distance signifie qu’ils n’auront pas ou difficilement accès à l’enseignement. Tout le monde ne dispose pas d’un endroit tranquille ou des moyens optimums (PC, internet). Tous les parents ne peuvent pas aider leurs enfants (ils doivent travailler eux-mêmes, ne maîtrisent parfois pas la langue,…) et tous n’ont pas une situation familiale stable. Il n’y a pas non plus de solution pour les leçons pratiques et les stages.
Notre enseignement exige de toute urgence d’avoir plus de moyens, afin que celle-ci puisse être organisée efficacement, physiquement ou en ligne, le cas échéant, en fonction de besoins spécifiques. Tous les élèves doivent pouvoir participer en toute sécurité à un enseignement de qualité. L’énorme charge de travail des enseignants doit être réduite en rendant la profession à nouveau attractive et en recrutant massivement du personnel enseignant.
A la rentrée, la santé et les besoins des enseignants et des élèves doivent être prioritaires, et non la course au profit de quelques-uns, raison pour laquelle l’école est devenue un refuge ‘‘gratuit’’ (sauf pour, les parents qui doivent s’acquitter de frais scolaires de plus en plus conséquents). Les enseignants et les élèves doivent décider ensemble de la réouverture des écoles. Pour une décision démocratique et commune sur la réouverture de nos écoles et l’égalité des chances en matière d’éducation pour tous ! Des investissements publics massifs dans l’enseignement, maintenant !
Rejoignez les Etudiants de Gauche Actifs et défendez un enseignement sûr, accessible et de qualité pour toutes et tous !
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Le zéro déchet à l’école : OUI si c’est pour combattre les inégalités, NON si c’est pour les renforcer

Photo : Wikimedia Commons Aujourd’hui, en mangeant ses tartines, mon fils me dit : « Morgane (nom d’emprunt), elle a des tartines emballées dans de l’aluminium. Madame elle n’aime pas l’aluminium. Morgane doit reprendre ses déchets dans son cartable. »
Par Elise
Eh oui, l’école de mon fils se dit « zéro déchet ». Le concept : les enfants ne peuvent pas amener de déchets à l’école, sinon ils sont priés de les ramener chez eux. Ainsi, en début d’année, mon fils est revenu avec un dessin de bonhomme souriant sur sa main. « C’est parce que je n’avais pas de déchets dans mon cartable ! » Ce matin-là, je me souviens avoir consciencieusement déballé un paquet de biscuits pour les mettre, « sans déchet », dans une petite boîte dans son cartable, pour ne pas qu’il reçoive de remarque négative en classe… Mon fils a 3 ans. S’il n’avait pas reçu ce bonhomme souriant sur sa main, il aurait été anéanti. Ça a sans doute été le cas de la petite Morgane.
Cette gamine-là aura été dévalorisée, voire humiliée en fonction de sa façon de ressentir les choses. A mon gamin à moi, on a appris à se sentir fier de lui, au-dessus de ceux qui « ont des déchets ».
Voilà les conséquences d’une politique d’écologie basée sur la responsabilité individuelle. Avec ce genre de mesure, non seulement les déchets continuent à exister, mais en plus des enfants sont valorisés alors que d’autres sont marginalisés. Et il semble évident que ce sont les enfants issus de milieux plus favorisés, qui sont plus conscientisés, dont les parents ont des horaires plus flexibles, qui seront une fois de plus valorisés. Avec cette mesure, ce sont une fois de plus les inégalités sociales qui sont exacerbées : comme on le faisait avant avec l’habillement ou les points à l’école, on discrimine aujourd’hui avec le zéro déchet !
Mon école « zéro déchet » à moi, ce serait une école qui met en place des mesures écologiques qui profitent à tous les élèves et les réunit au lieu de les diviser.
Par exemple, une telle mesure serait que l’école offre à tous les enfants leurs repas et collations, cuisinés sur place à partir de produits locaux et sans déchets. Ce projet serait non seulement écologique, mais aussi social : il garantirait à chaque enfant l’accès à des repas sains, quel que soit le revenu de ses parents.
Bien sûr, il nécessiterait des moyens humains et financiers, mais personne ne pourra dire que la plus-value pour les enfants et le personnel n’en vaut pas l’investissement.
Alors, enseignants, battons-nous pour ça : des projets qui réunissent et font grandir les élèves, pas des projets qui rabaissent les enfants qui sont déjà les moins à l’aise dans le milieu scolaire.
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Pourquoi est-il si difficile pour les écoles de reprendre les cours le 18 mai? Réponse d’enseignants du PSL
Depuis que l’éventualité d’une reprise des cours a été annoncée, de nombreux parents, membres du personnel et élèves sont inquiets. Bien entendu, personne ne souhaite que la situation actuelle ne s’éternise et nous ne pouvons pas, à ce stade, compter sur la découverte d’un vaccin. Il est donc normal de chercher des solutions pour progressivement sortir de cette situation. Cependant, s’il est vrai que les écoles doivent s’adapter et trouver de nouveaux modes de fonctionnement, la priorité doit être la sécurité de tous et de toutes.Par des enseignants du PSL
Une première réflexion qui s’impose face au plan de déconfinement prévu par les autorités est que l’échéance d’une semaine entre chaque étape ne permet pas d’évaluer ses effets correctement. Les experts s’accordent sur un minimum de deux semaines avant de faire une nouvelle évaluation de la situation. Alors qu’en conclure si ce n’est que le gouvernement opère des choix politiques à court terme basés sur des impératifs de profits des entreprises? Cette priorité aux objectifs économiques explique d’ailleurs que la balle ait été renvoyée vers les communautés, sans la moindre préoccupation sanitaire et pédagogique.
Le Conseil national de Sécurité a donc décidé que les cours devaient reprendre le 18 mai pour les 6e primaire et des 6e/7e secondaire. Une semaine plus tard, des 1re et 2e primaire et des 2e secondaire devraient les suivre. Dans le meilleur des cas, sans jour férié, chaque groupe d’élèves de 6e ou 7e passerait donc 12 jours en classe du 18 mai au 26 juin, en tenant compte des délibérations. Si nous faisons le même calcul pour les 1re et 2e primaire, ils viendraient 5 jours à l’école. On peut s’interroger sur l’efficacité pédagogique que cela représente. D’autant plus que cette reprise aurait certainement lieu dans un climat anxiogène, dans lequel les règles d’hygiène et de distanciation devront sans cesse être répétées. Combien de temps restera-t-il pour réellement donner cours ? Et est-ce bien réaliste de donner cours avec un masque toute une journée, avec les problèmes de compréhension que cela peut poser ?
Depuis le début du confinement, les écoles sont restées ouvertes dans le but d’accueillir les enfants des parents travaillant dans les soins de santé, la sécurité et d’autres métiers de première ligne. Toutefois, très peu d’enfants se sont retrouvés dans les garderies organisées, à hauteur généralement de 0 à 5 enfants par école. Cela s’explique très simplement: tout le monde savait pertinemment que les conditions d’hygiène n’y seraient pas respectées. Alors le seront-elles davantage aujourd’hui?
Dans tous les cas, comme le signale la circulaire, “au regard de la reprise progressive de l’activité? économique et professionnelle, il convient d’anticiper une montée en puissance des garderies”. En effet, certains parents n’auront d’autre choix que d’envoyer leur(s) enfant(s) à l’école vu la reprise des différents secteurs ce 4 mai et le phénomène gagnera encore de l’ampleur ce 11 mai. Or, à l’instar d’autres secteurs, dans les écoles aussi le matériel manque. Actuellement, il n’y a pas de masques et/ou de gel hydroalcoolique en suffisance à disposition. Sans parler du manque criant de personnel de nettoyage – non ou peu formé à la situation particulière -, de toilettes ou de poubelles fermées. De plus, les mesures de distanciation sont difficiles à faire respecter aux plus petits enfants ou à certaines catégories d’élèves du spécialisé.
Par ailleurs, le travail des enseignants durant cette période s’avérera complexe: donner cours avec un masque et en expliquant sans cesse les règles d’hygiène et de distanciation, organiser des réunions en visio-conférence avec les parents, participer à des réunions avec les autres enseignants pour décider par exemple de quel élève dans quelle classe a besoin de venir à l’école un jour par semaine au vu de ses difficultés scolaires, surveiller les élèves inscrits en garderie, continuer à donner des travaux à faire à domicile pour les élèves qui ne sont pas à l’école et communiquer avec eux, etc.
La circulaire concernant la reprise des cours ne dit pas un mot sur la question du dépistage de chaque personne qui passe la porte de l’école. Il s’agit pourtant d’une condition de sécurité impérative. Depuis le début de la crise, la production de tests est insuffisante, mais les autorités en sont responsables puisqu’elles n’ont guère anticipé et ont refusé de considérer la réquisition de lignes de production afin d’assurer un approvisionnement suffisant en matériel de protection et en tests de dépistage. Faute de répondre à cet impératif, il nous semble évident que le système de garderie généralisé à tous les enfants de celles et ceux qui travaillent est dangereux.
La crise du coronavirus exacerbe des problèmes présents de longue date
Durant l’année scolaire, le secteur de l’enseignement souffre déjà d’une pénurie d’enseignants, d’un haut taux de burn-out, d’un manque de matériel et de moyens financiers criant. Dès lors, comment répondre efficacement à une situation de crise sans moyens humains et financiers supplémentaires?
La crise du COVID-19 met en lumière le manque drastique de moyens dans tous les services publics, conséquences des coupes budgétaires dues aux politiques d’austérité. L’école en est un exemple parmi d’autres. Ainsi, des infrastructures scolaires, le ministre du budget et de la fonction publique en Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Daerden (PS) disait encore il y a quelques mois : « il y a un sous-investissement annuel de 60 millions ». Il estimait alors qu’«il faudrait grosso modo débourser la somme de 1,2 milliard.» [1] Et le journal L’Echo nous rappelait également début janvier que « le parc immobilier scolaire de la FWB est vétuste et sa rénovation urgente. Composé d’environ 2.930 bâtiments, dont 41% en semi-préfabriqués. (…) Face à cette situation, la direction générale des infrastructures scolaires (DGI) pose un constat clair : « sans intervention (…) un scénario catastrophe entraînerait la disparition de 75.000 places dans les écoles. »[2].
Nous sommes clairement face à une crise des infrastructures dans l’enseignement causée par un sous-financement chronique. Aujourd’hui, il n’est pas inhabituel qu’il pleuve dans des classes de certaines écoles, certains bâtiments contiennent encore de l’amiante, il fait souvent trop chaud ou trop froid dans les locaux car les châssis sont vétustes et/ou la chaudière défaillante, du matériel de base comme des chaises et des bancs sont parfois insuffisants, de même que les toilettes. Les locaux sont souvent sales faute de personnel d’entretien en suffisance…
Notre enseignement est un enseignement à plusieurs vitesses qui reflète toutes les inégalités de la société. Les chiffres sont alarmants, plus d’un enfant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté en Fédération Wallonie-Bruxelles [3]. Selon les enquêtes PISA, un quart des élèves n’atteint pas le niveau de base en sciences, mathématique ou lecture. Un quart des élèves de 4e secondaire a déjà doublé plusieurs fois. Le système scolaire belge est l’un des plus inégalitaires : 3/4 des élèves de milieux modestes sont en retard dans leur scolarité, contre 10 % dans les milieux aisés. Or, la situation actuelle va encore accroître la concurrence entre écoles et réseaux, de même que la pression mise par et sur les directions. Certaines directions estiment qu’il faut ouvrir coûte que coûte compte tenu du fait que nous sommes dans une période d’inscription. Dans son interview du 26 avril, la secrétaire de l’inter-régionale bruxelloise de la CGSP-enseignement, Valérie Denayer, a d’ailleurs fait état de ses craintes concernant les «pressions de certains chefs d’établissements, à cause du marché scolaire pour ouvrir à tout prix ». [4]
Quelle issue ?
Ce qui est proposé pour le moment n’a pas de sens. Il s’agit d’une perte de temps et d’énergie. Sans doute faudrait-il plutôt s’occuper des difficultés scolaires que rencontrent certains élèves, des élèves en garderie et s’atteler posément à la préparation de la rentrée de septembre. Ce qui aurait plus de sens serait également d’assurer la tenue de délibérations correctes reposant sur la totalité du parcours scolaire des élèves au lieu de prévoir une accumulation de travaux d’été comme cela semble être la voie qui se dessine aujourd’hui. Le front commun a d’ailleurs sorti un communiqué de presse demandant du personnel supplémentaire pour les remédiations à partir de septembre [5]. C’est sur une telle évaluation continue que devrait reposer un enseignement qui place vraiment l’apprentissage des élèves au cœur de ses préoccupations. Mais pour ce faire, il faut notamment moins d’élèves par classe, plus de temps pour un accompagnement individualisé,… Et donc plus de moyens.
Les enseignants n’ont pas attendu la crise sanitaire pour se préoccuper des élèves et de leurs parcours. Nous ne sommes pas dupes, les représentants politiques néolibéraux qui semblent s’inquiéter tout à coup des difficultés scolaires, de la fracture numérique ou des inégalités instrumentalisent ces sujets avec hypocrisie pour justifier la reprise des cours et surtout de l’économie.
Celles et ceux qui ont la meilleure connaissance de la réalité de terrain sont les travailleurs du secteur eux-mêmes, qu’ils soient syndiqués ou non. Comme le front commun syndical le met en avant, il faut impérativement consulter les organes de concertation sociale locaux, mais il faudrait également les élargir aux élèves, aux parents et à l’ensemble du personnel, y compris ouvrier, syndiqué ou non. Ces organes doivent pouvoir décider, par la consultation de l’ensemble des travailleurs via des assemblées du personnel, si les conditions sont réunies pour les reprises des 18 et 25 mai.
Tant qu’une réouverture saine et sûre de l’école ne peut être garantie, les enfants et le personnel doivent pouvoir continuer à rester à la maison. Pour alléger le fardeau des familles la réduction de moitié du temps de travail tout en maintenant les salaires est une solution. C’est la seule façon de maintenir une période de confinement nécessaire, tant aujourd’hui qu’en cas de reprise de la pandémie à l’avenir.
La circulaire ministérielle l’affirme: « Si la sécurité n’est pas garantie, la reprise des leçons est retardée jusqu’à ce que des solutions soient trouvées. » Seule l’action des travailleuses et des travailleurs peut assurer que cette phrase soit plus qu’une simple tentative de faire passer la pilule au personnel des écoles à l’annonce de la reprise des cours. La CGSP et la CSC enseignement Bruxelles appellent d’ailleurs tous les pouvoirs organisateurs et les directions à leur envoyer les preuves de ce qu’ils vont mettre en place dans les écoles avant le 11 mai afin de pouvoir juger de la réouverture ou non des écoles. La CGSP enseignement Bruxelles invite également les membres du personnel à faire grève si les conditions ne sont pas garanties et que le PO ou les directions forcent la reprise des cours.
À plus long terme, l’action des travailleuses et des travailleurs sera nécessaire pour riposter face aux pénuries constantes auxquelles l’enseignement doit faire face toute l’année. Nous entrons en effet dans une période de crise économique qui ne peut être comparée qu’à la Grande Dépression des années ’30, et nous savons d’expérience que la solution des partis traditionnels repose sur des cures d’austérité qui toucheront de nombreux secteurs essentiels. Le secteur de l’enseignement aura à se battre auprès de collègues d’autres secteurs. Le collectif d’action militant La Santé en lutte appelle d’ailleurs déjà à une grande manifestation de la santé dès que les conditions de déconfinement le permettront. Mobiliser dès aujourd’hui pour y constituer une délégation de travailleuses et travailleurs du secteur de l’enseignement serait une bonne occasion de faire converger nos luttes et de discuter plus spécifiquement des revendications qui s’imposent non seulement pour faire face à la crise, mais plus globalement en faveur d’un enseignement qui repose sur l’apprentissage et l’épanouissement des élèves.
Nous exigeons donc un refinancement public de l’enseignement à hauteur des besoins – fixés par les comités de travailleurs, de parents, d’élèves – pour étudier et travailler dans des conditions correctes. Nous avons besoin de matériel pédagogique supplémentaire, de personnel en suffisance (enseignants, éducateurs, personnel d’entretien, personnel administratif, etc.), d’un maximum de 15 élèves par classe, de la rénovation de tous les bâtiments, de la construction de nouvelles écoles et enfin, de la gratuité complète et réelle durant tout le parcours scolaire ! Nous exigeons également des mesures telles que la réduction collective du temps de travail, l’abaissement de l’âge de la pension, ainsi que le statut de “définitifs” à tous les travailleurs afin de garantir une stabilité et une sécurité d’emploi.
Pas de retour à la normale, la normale était le problème !
Permettre un réel épanouissement des élèves doit également s’envisager en dehors des murs de l’école: par la garantie d’un accès réel à la culture, à l’éducation populaire, à des centres de jeunesse, de loisirs, de sports. Ce dont les jeunes ont le plus besoin, c’est d’une société qui leur offre des perspectives d’avenir. Et pour cela, le combat se mène également en dehors des murs de l’école. On ne peut pas demander à tous les élèves d’arriver de la même manière à l’arrivée alors qu’ils ne démarrent pas de la même façon !
Cette crise a un effet loupe sur toute la société. La séquence extra-ordinaire que nous vivons a ainsi le mérite de mettre en lumière les nombreux dysfonctionnements systémiques dans divers secteurs vitaux/nécessaires pour la collectivité. Nous devons repenser l’école de fond en comble, mais aussi repenser toute la société. Une fois de plus nous avons pu constater que ce sont les travailleurs qui font tourner le monde, il est donc normal que ce soient eux qui le prennent en main pour le gérer de manière démocratiquement planifiée. C’est pourquoi, nous estimons que le prolongement logique de notre combat pour un enseignement qui repose sur l’épanouissement de toutes les personnes qui y sont impliquées est le renversement du capitalisme et l’instauration d’une société socialiste démocratique, où les secteurs-clés de l’économie seraient aux mains de la collectivité et gérés de manière démocratique.
Notes :
[1] https://www.lalibre.be/belgique/enseignement/1-2-milliard-d-euros-necessaires-pour-renover-les-ecoles-5e4a32bed8ad58685c1ec8f4
[2] https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/wallonie/quelque-75-000-places-menacees-par-la-vetuste-des-batiments-scolaires/10203831.html?fbclid=IwAR29UhAUb69bYVT4dBSVV9QPI2cpnY6QrFcO4XTdBm82OANBfPjj3-ognUA
[3] https://www.rtbf.be/info/societe/detail_sans-l-ecole-certains-enfants-ne-mangent-pas?id=10097642”
[4] https://bx1.be/news/les-syndicats-enseignants-souhaitent-deposer-un-preavis-de-greve/?fbclid=IwAR32bM9HAQXQvTgm6Ow86ISJrvc-IUZcr6EVpVRMGfR8Ri-2FOmJPHTbrBA
[5] “Nous demandons donc des garanties de moyens NTPP pour faire face à ces enjeux”” -
[Crise du coronavirus] Stop à l’incertitude et aux inégalités dans l’enseignement

Tous les cours sont suspendus depuis le 16 mars. Les élèves de l’enseignement primaire et secondaire ainsi que les adultes qui font des formations en alternance reçoivent à présent (lorsque c’est possible) des devoirs. Les étudiants dans le supérieur suivent eux des (+/-) cours en ligne. La date et les modalités de réouverture des écoles ne sont pas claires, différents scénarios sont en cours de préparation. Les universités et les hautes écoles ont décidé de maintenir tous les cours et, dans certains cas, les évaluations en ligne, mais à ce niveau là encore, c’est l’incertitude.
Point de vue des Etudiants de Gauche Actifs
Enseignement obligatoire
Les inégalités sont énormes dans l’enseignement en Belgique : à la fin de sa scolarité obligatoire, il y a un écart d’apprentissage équivalent à 3 ans entre les riches et les pauvres. Et cet écart va encore s’accroître avec cette crise du coronavirus.
Dans l’enseignement – qui a subi des restrictions budgétaires durant des années – il n’était pas du tout possible de prendre des mesures de précaution. Les classes sont surpeuplées, il n’y a pas assez d’installations sanitaires, (sans même parler des poubelles qui ne peuvent pas être fermées contrairement aux recommandations sanitaires).
Jusqu’à présent, les élèves des écoles primaires et secondaires se voyaient confier des tâches facultatives qui leur permettaient de rester dans le « rythme scolaire ». Malgré que le travail donné aux élèves doit théoriquement pouvoir être réalisé en parfaite autonomie (circulaires ministérielles), donc sans le soutien des parents, un soutien et un accompagnement des élèves est bien souvent nécessaire. Certaines écoles plus élitistes poussent le corps enseignant à vérifier que les travaux sont bien effectués et à en tenir compte lors des conseils de classe en fin d’année ! De plus, à partir d’aujourd’hui en Flandre, il est autorisé d’avancer dans de la nouvelle matière selon le nouveau concept du « preteaching ».
Déjà qu’avec des classes surpeuplées c’est compliqué pour les enseignants d’avoir un suivi individuel de leurs élèves, là ça devient carrément mission impossible avec la pression énorme qui s’ajoute ! Les enseignants doivent, en plus de travailler à distance avec ses élèves, s’occuper de leurs propres enfants et/ou des membres de sa famille. Et en ce qui concerne le retard pris, il semble que les politiciens n’en parlent qu’en temps de pandémie. La ligue des familles rappelait déjà en février dernier que les élèves rataient 6 semaines de cours par ans parce que les absences de profs n’étaient pas remplacées. Qu’ont fait ces ministres à ce moment-là ? Rien du tout ! Ils savent pourtant que ces absences sont dues aux mauvaises conditions de travail des enseignants, et avec cela la faible rémunération (et la dévalorisation qui s’en suit) de cette profession.
Les inégalités sociales sont encore plus visibles dans l’enseignement à distance, que ce soit dans l’enseignement obligatoire ou dans le supérieur. Tout le monde n’a pas un endroit calme et les moyens de travailler pour l’école (ordinateur, internet) et tous les parents ne peuvent pas aider avec les travaux scolaires (ils doivent eux-mêmes travailler, ne parlent pas couramment la langue, n’ont pas reçu de formation dans ce domaine,…). De plus, la prise en charge des jeunes frères et sœurs, d’un parent malade ou d’autres membres de la famille repose parfois sur les épaules des jeunes. Aussi, tout le monde n’a pas une situation familiale sûre.
Apprentissages pratique dans le secondaire et le supérieur
Les stages pratiques et les cours pratiques ont été annulés. En conséquence, les élèves et les étudiants obtiendront leur diplôme avec un retard ou sans avoir acquis les compétences nécessaires. Et avec la crise du coronavirus, les étudiants qui suivent l’enseignement par crédits seraient obligés de repasser les crédits en cours. Un coût que beaucoup ne peuvent pas se permettre !
Enseignement supérieur
L’incertitude continue. Les modalités d’évaluation et les critères de réussite ne seront clarifiés que d’ici le 27 avril au plus tard, soit un mois avant le début de la session des examens, ce qui laisse peu de temps aux étudiants pour se préparer ! En plus de cela, même lorsque l’enseignement à distance est assuré, il reste toujours de moins bonne qualité que l’enseignement classique (du fait principalement qu’on ne peut plus interagir avec l’enseignant et des problèmes informatiques). Quant aux étudiants, beaucoup sont seuls dans leur kot à devoir se préoccuper du paiement de leur loyer (alors qu’ils ne peuvent plus ou ne sont plus autorisés à exercer leur job étudiant) et, pour les autres, ils sont pour la plupart retournés dans leur famille. Mais être enfermé chez soi n’est pas sans inconvénient non plus ! Dans les deux cas, cet enfermement accroit le stress et la pression des étudiants.
Tout le monde devrait avoir les mêmes possibilités en termes d’enseignement ! C’est pourquoi nous revendiquons :
1. Un ordinateur et une connexion internet accessibles et gratuits pour tous.
2. L’organisation de stages rémunérés afin que toutes celles et ceux qui ont l’expérience nécessaire puissent aller sur le terrain pour aider dans cette crise sanitaire.
3. L’annulation des examens pour privilégier les apprentissages, conjugué à un investissement public massif dans la remédiation. Ne reportons pas les difficultés à l’an prochain !
4. La suppression du système de crédits dans le supérieur.
5. Un recrutement massif du personnel pour le secteur : enseignants, éducateurs, personnel informatique, agents de nettoyage,…
6. Un réinvestissement immédiat dans l’enseignement !
7. L’enseignement gratuit et de qualité pour tout le monde.
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Coronavirus. Enseignement : Une crise de plus à gérer dans la pénurie et la confusion

La situation rend perplexe bon nombre de travailleurs et d’étudiants. En effet, le sous-financement dans l’enseignement rend la situation dans les écoles et les crèches très critique : des infrastructures dans un état désastreux, un manque de personnel enseignant et ouvrier criant,…
Par Celia, enseignante
Les travailleurs et les étudiants doivent exiger, toute l’année, des conditions d’étude et de travail correctes : assez de savon et de serviette dans tous les endroits stratégiques d’une école, assez de toilettes pour tout le monde, des travaux contre l’amiante et l’humidité encore très présents, une chaudière qui fonctionne dans chaque école et qui est entretenue, une toiture correcte qui ne laisse pas la pluie rentrée comme cela est souvent le cas. Pour cette situation de crise, il a donc fallu envoyer dans les écoles le strict minimum : du savon et des mouchoirs ! Certaines les ont reçus, d’autres attendent encore… Voilà où nous amènent la mauvaise gestion et le sous-financement.
Quant aux décisions sur la fermeture ou pas des écoles, elles ont été à la hauteur de la situation dans laquelle nous nous trouvons toute l’année en Belgique : rien n’est demandé aux principaux concernés et chaque pouvoir organisateur (PO) comprend les recommandations comme il le souhaite.
La première ministre nous dit que les cours sont suspendus mais qu’il faut garder les écoles ouvertes pour pouvoir garder les enfants du personnel de la santé par exemple. A cela, chaque PO, voire chaque direction d’école, entend ce qu’il veut. Très peu de directions ont attendu la circulaire parue vendredi en fin d’après-midi et qui est beaucoup plus précise. Nombreuses ont été celles à appeler les membres du personnel à se rejoindre lundi matin pour une Assemblée Générale. Evidemment, c’est bien le moment de confiner une centaine de personnes dans des salles. Evidemment, c’est bien le moment de ne pas demander leur avis aux travailleurs. Evidemment, les enseignants et les éducateurs sont un groupe à part dans la société, ils n’ont sûrement pas d’enfants, ne sont sûrement pas malades et n’ont sûrement pas peur de cette situation.
Fermez les écoles et autres lieux de travail non essentiels et organisons la prise en charge des enfants du personnel des services essentiels !