Tag: Enseignement

  • “Je suis enseignant et j’en saigne’’ L’état de l’enseignement en dit beaucoup sur celui de la société…

    En mai dernier, les travailleurs de l’enseignement étaient plus de 12.000 dans les rues de Liège, soit plus d’un enseignant sur 10, et la moitié du corps enseignant francophone était en grève… pour la première fois depuis 1996 ! Il faut dire que les raisons d’être en colère ne manquent pas.

    Par une correspondante, article tiré de l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Des conditions de travail déplorables

    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, ce sont les attaques contre la DPPR (disponibilité précédant la pension de retraite) visant à la faire passer de 55 ans à 58 ans (au passage, le gouvernement de la communauté française économiserait 60 millions d’euros par an). Pour les travailleurs, c’en est trop.

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    Depuis l’écriture de cet article pour notre édition de juin, un accord a été signé entre le gouvernement de la Communauté française et les directions syndicales. Ce dernier ne comporte que de très légers changement aux proposition précédemment rejetées et qui avait mis en grève un prof sur deux.

    Ce projet d’accord doit être refusé et la lutte doit se poursuivre pour un refinancement public massif de l’enseignement.

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    Beaucoup estiment que les politiciens traditionnels ont été incapables de valoriser le métier et d’accorder de meilleures conditions de travail, et que la moindre des choses est au moins de les laisser partir quand ils ne se jugent plus assez motivés. Une enseignante nous explique ainsi : ‘‘on peut doubler mon salaire, ça ne changera rien, je ne tiendrai quand même pas le coup jusque 58 ans.’’

    C’est que les profs doivent faire face à des classes surpeuplées, du matériel inadéquat, une infrastructure régulièrement déplorable, une grosse charge de travail (avec les devoirs, les préparations, les voyage scolaires, les réunions de parents, les activités extrascolaires, etc.), le changement constant des programmes,… pour un tout petit salaire. Bref, les moyens qui manquent à l’enseignement le font plus ressembler à un système de garderie qu’à un système éducatif. Le ras-le-bol est général, il est impossible de faire son boulot comme il le faudrait, sans parler du manque de considération de la profession. Dans ces conditions, il est logique d’avoir des difficultés pour trouver la relève… et de la garder ! En Communauté française, en moyenne, deux jeunes profs sur cinq abandonnent l’école après cinq ans, faute de tenir le coup. Du coup, beaucoup de profs ne sont pas remplacés quand ils sont malades à cause de la pénurie et certains élèves restent des semaines, voire des mois, sans un de leur professeur et, donc, sans cours.

    Un manque de moyens scandaleux

    Les mesures d’austérité depuis les années ‘80 ainsi que la loi de financement des communautés ont imposé, dans toutes les communautés, une diminution des moyens dévolus à l’enseignement. En 1980, plus de 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) étaient encore consacrés à l’enseignement. Aujourd’hui, il s’agit de moins de 5,5%, soit une économie de quelques 6 milliards d’euros par an…

    Toutes les mesures qui se sont abattues sur l’enseignement ont tenté d’éluder ce problème, ou de trouver l’argent par un tour de passe-passe, à l’instar du fameux décret Robin des bois, prévoyant de diminuer de 8 millions d’euros les subsides des 60% des écoles les plus ‘’riches’’ pour les donner aux 25% des écoles les plus pauvres. Comme si, après tant d’années d’attaques budgétaires sur les services publics (dont l’enseignement), il restait encore quelque chose de “trop” dans les caisses… La coalition Olivier se déchire aujourd’hui au sujet de l’avenir de ce décret (qui se décidera fin juin), après l’avoir pourtant tous approuvé, mais cela cache mal le manque de volonté des partis traditionnels d’aller chercher l’argent là ou il est. Surtout, cela cache mal leur malaise après la réussite de la grève des profs du 5 mai et après la manifestation des directeurs de l’enseignement libre en avril (est-ce un hasard si c’est le CDh qui a voulu lâcher la mesure ?)

    Allons chercher l’argent là où il est !

    Absence de moyens ? Manque de marge pour les enseignants ? Le gouvernement n’a eu aucun problème à débourser 22 milliards d’euros pour les grands actionnaires des banques (en plus de 79 milliards d’euros de garanties). Lors de la manifestation du 5 mai dernier, une banderole faisait d’ailleurs très justement le parallèle à ce sujet : “20 milliards pour les banques en un WE, 20 d’austérité dans l’enseignement”. Le gouvernement a aussi donné près de 9 milliards d’€ de diminution de charge aux grands patrons en 2010 et les grosses entreprises payent extrêmement peu d’impôts en Belgique. Les intérêts notionnels sont revenus à 5,7 milliards d’euros en 2009 et la fraude fiscale est estimée entre 16 et 20 milliards d’euros pour 2009. C’est loin d’être la crise pour tout le monde ! Les moyens existent dans ce pays, et ils doivent être recherchés pour refinancer publiquement l’enseignement, au nord comme au sud du pays. Revenir aux 7% du PIB serait un bon premier pas. Mais pour cela, nous devrons lutter et ne pas nous laisser endormir par les beaux discours. En 1990, le mouvement avait débuté avant les vacances, mais la ‘‘pause’’ avait été utilisée pour poursuivre les discussions. A la rentrée, la lutte avait repris de plus belle. C’est cela qu’il nous faut maintenant préparer, les semaines à venir doivent servir à une large discussion démocratique pour un plan d’action offensif. La mobilisation et la participation à la journée de grève du 5 mai illustre on ne peut plus nettement que la volonté de lutter est bel et bien présente !

    Il nous faudra toutefois également poser la question d’un prolongement politique pour nos luttes. Nous ne devons rien attendre des partis traditionnels, comme le PS et le CDh l’ont déjà démontré à de nombreuses reprises dans l’enseignement. Contre ces partis de l’establishment, nous devons commencer à discuter dès aujourd’hui des pas à poser en vue de la création d’un nouveau parti des travailleurs, avec et autour de la base syndicale.

  • [PHOTOS] Rassemblement d’enseignants à Liège

    Aujourd’hui matin, entre 7h30 et 8h30, un rassemblement de profs en front commun syndical a eu lieu à Liège, boulevard d’Avroy, devant la statue de Charlemagne. Plus d’une centaine d’enseignants étaient présents. Dans les discussions que nous avons pu avoir avec les travailleurs, on sentait une grande impatience d’actions de plus grandes ampleurs, à la rentrée, dans la lignée de la journée de grève du 5 mai dernier, où la manifestation avait attiré plus de 5.000 personnes à Liège.

    Par Mandy

  • Rassemblement des enseignants en front commun à Bruxelles

    Ils étaient environ 150 en début d’après midi à manifester en cortège de la place de la Liberté à la rue de l’Enseignement. Tout un symbole… Après le 5 mai dernier, où plus de 12.000 travailleurs de l’enseignement avaient manifesté à Liège (une grève qui était une première depuis 1996), le rassemblement d’aujourd’hui voulait ”maintenir la pression sur le pouvoir politique”.

    Le Front Commun bruxellois de l’enseignement (CGSP-enseignement, SETCa-SEL et CSC-enseignement) défendait particulièrement les fins de carrière (DPPR) contre les proposition du gouvernement de la communauté française (qui veut augmenter l’âge d’accès à la prépension de 55 à 58 ans, soit une économie de 60 millions d’euros par an), le soutien aux jeunes enseignants, l’encadrement des élèves avec assez d’auxiliaires d’éducation et de puéricultrices, la réduction d’élèves par classe et une revalorisation salariale.

    C’est certain, les raisons de la colère sont multiples. A côté de cette fameuse attaque sur la possibilité de DPPR, de façon plus globale, l’enseignement souffre d’un manque de moyen chronique aux tristes conséquences : manque d’écoles, classes surpeuplées, manque de personnel, bâtiments scolaires délabrés et multiplication des préfabriqués,… Quant à la qualité de l’enseignement dans de telles conditions ; les études PISA démontrent chaque année que l’enseignement en Belgique est le plus inégalitaire de l’OCDE. De plus, la durée de carrière moyenne des nouveaux enseignants est d’à peine 5 ans. Ces chiffres démontrent à quel point la profession est aujourd’hui peu valorisée et à quel point le secteur manque cruellement de financement.

    Depuis 1980, le budget de l’enseignement se réduit comme une peau de chagrin. En 1980, le gouvernement consacrait encore plus de 7% du PIB à l’enseignement, aujourd’hui il s’agit de moins de 5,5%. Cela équivaut à quelque 6 milliards d’euros d’économies par ans…

    Toutes les mesures qui se sont abattues dans l’enseignement ont tenté d’éluder ce problème, ou de trouver l’argent par un tour de passe-passe comme celui du décret Robin des bois prévoyant de diminuer de 8 millions d’euros les subsides des 60% des écoles les plus ‘’riches’’ pour les donner aux 25% des écoles les plus pauvres. Comme si, après tant d’années d’attaques budgétaires sur les services publics (dont l’enseignement), il restait encore quelque chose de “trop” dans les caisses… La coalition Olivier (PS-CDh-Ecolo) se déchire aujourd’hui au sujet de l’avenir de ce décret après l’avoir tous approuvé et surtout après le succès de la mobilisation du 5 mai, mais cela ne cache pas leur manque de volonté d’aller chercher l’argent là ou il est.

    Le gouvernement n’a eu aucun problème à débourser 22 milliards d’euros pour les grands actionnaires des banques (en plus de 79 milliards d’euros de garanties). Lors de la manifestation du 5 mai dernier, une banderole faisait d’ailleurs très justement le parallèle à ce sujet (“20 milliards pour les banques en un WE, 20 d’austérité dans l’enseignement”). Le gouvernement a aussi donné près de 9 milliards d’€ de diminution de charge aux grands patrons en 2010 et les grosses entreprises payent extrêmement peu d’impôts en Belgique. Les intérets notionnels sont revenus à 5,7 milliards d’euros en 2009 et la fraude fiscale est estimée entre 16 et 20 milliards d’euros pour 2009. C’est loin d’être la crise pour tout le monde ! Les moyens existent dans ce pays, et ils doivent être recherché pour refinancer publiquement l’enseignement, au nord comme au sud du pays.

    Revenir au 7% du PIB serait un bon premier pas. Mais pour cela, nous devrons lutter et ne pas nous laisser endormir par les beaux discours. En 1990, le mouvement avait débuté avant les vacances, mais la ‘‘pause’’ avait été utilisée pour poursuivre les discussions. A la rentrée, la lutte avait repris de plus belle. C’est cela qu’il nous faut maintenant préparer, les semaines à venir doivent servir à une large discussion démocratique pour un plan d’action offensif. La mobilisation et la participation à la journée de grève du 5 mai illustre on ne peut plus nettement que la volonté de lutter est présente!

    Il nous faudra aussi poser la question d’un prolongement politique pour nos luttes. Nous ne devons rien attendre des partis traditionnels. Contre ces partis de l’establishment, ces partis qui préfèrent caresser les spéculateurs dans le sens du poil plutôt que de défendre les intérêts de tous les travailleurs, nous devons commencer à discuter de la création d’un nouveau parti des travailleurs, avec et autour de la base syndicale.

  • Grève dans l’enseignement : Stop au massacre de l’éducation !

    Ce 5 mai 2011, les enseignants francophones partent en grève après avoir effectué deux arrêts de travail les 30 novembre et 15 mars derniers. Les raisons de la colère enseignante sont multiples.

    Par une correspondante

    Tout d’abord, la ministre de l’enseignement a décidé de reculer de 3 ans la possibilité de DPPR (système de Disponibilités Précédant la Pension de Retraite). Ensuite, nous pointons du doigt le manque drastique de budget qui se réduit comme une peau de chagrin, et nous exigeons une revalorisation salariale.

    Nous nous opposons également à un autre plan de la ministre visant à réduire le budget de l’enseignement. Il s’agit du plan ‘‘Robin des bois’’, qui prévoit de réduire les subsides alloués à 60% des écoles (déjà pauvres), pour les attribuer à 25% d’autres encore plus pauvres.

    Enfin, la ministre, pour s’assurer d’avoir les voix lors de la table des négociations, s’est arrangée pour modifier la composition des négociateurs en y incluant les pouvoirs organisateurs des écoles.

    Les études PISA démontrent chaque année que l’enseignement en Belgique est le plus inégalitaire de l’OCDE. De plus, la durée de carrière moyenne des nouveaux enseignants est d’à peine 5 ans. Ces chiffres démontrent à quel point la profession est aujourd’hui peu valorisée et à quel point le secteur manque cruellement de financement. La grève du 5 mai ne peut se suffire en elle-même pour contrer le plan d’attaque de la ministre.

    Elle doit être le début d’un plan d’action pour non seulement arrêter la machine de destruction de l’enseignement, mais également pour exiger un refinancement public massif de ce secteur, à hauteur de 7 % du PIB comme c’était le cas dans les années ‘80.

  • [PHOTOS] Enseignement : Journée de grève et manifestation en front commun syndical

    Ce jeudi, plus de 12.000 travailleurs du personnel enseignant ont défilé dans les rues de Liège. Tous les réseaux et tous les niveaux étaient appelés à manifester, et tous ont bien répondu à l’appel! Ils revendiquaient des avancées en matière de salaire, de fin de carrière et de conditions de travail. Il faut maintenant maintenir la pression, et construire le mouvement avec un plan d’action offensif. La mobilisation d’aujourd’hui ne doit être qu’un premier pas!

    Le PSL était présent, avec également des étudiants du secondaire des Etudiants de Gauche Actifs. Nous avons pu compter sur un très bon écho à nos idées, et avons par exemple vendu 76 exemplaires de notre mensuel ”Lutte Socialiste”.

    Par Nico

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