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Tag: Droits des femmes
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[VIDEO] Participez à notre journée du 5 mars sur la lutte pour les droits des femmes!
Laura Fitzgerald, porte-parole de ROSA – for Reproductive Rights against Oppression, Sexism and Austerity – en Irlande, vous invite à participer à la journée de débat et de discussion Émancipation des femmes et socialisme, des luttes indissociables! ce 5 mars.
Elle y animera notamment un atelier intitulé : Politique d’identité et lutte contre l’oppression des femmes.
- Plus d’infos et programme complet
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Contre le sexisme, une lutte unitaire pour une autre société est nécessaire!
Femmes-objets, harcèlement, violence, précarité : Le sexisme reste une réalité…Il y a 10 ans encore prédominait l’idée que l’égalité homme-femme était acquise. Mais depuis lors, un nombre croissant de personnes reconnaissent que les inégalités persistent malgré l’égalité juridique et légale. Le sexisme quotidien est régulièrement abordé dans l’actualité. La crise économique joue un rôle dans ce regain d’attention, en exacerbant les inégalités et en clarifiant que l’égalité n’existe le plus souvent que sur papier. Harcèlement et violences physiques et sexuelles restent des choses bien trop courantes, tout comme la violence économique qui a gagné en importance.
Un dossier d’EMILY BURNS
Harcèlement sexuel : en rue comme dans les hautes sphères
100 % des femmes se sont déjà fait harceler dans les transports en commun parisien, selon une étude publiée en avril 2015. Si de telles statistiques ne sont pas disponibles en Belgique, les articles et témoignages pleuvent concernant des cas de harcèlement dans l’espace public. Quelle femme ne s’est jamais fait accoster en rue avec insistance et entendre dire qu’elle devrait considérer cela comme un compliment ?
Le harcèlement dans l’espace public est le plus rapporté par les médias, mais le phénomène touche toute la société avec la même ampleur, comme au boulot. Lorsqu’il est le fait d’un supérieur hiérarchique, les obstacles pour en sortir seule peuvent paraitre insurmontables. En plus du facteur psychologique, il est difficile d’accéder à des allocations de chômage complètes – en particulier en cas de démission – et de trouver un nouvel emploi dans le contexte actuel.
Au Texas, le Président du Parlement de l’État a récemment demandé aux élues de ne porter ni jupe courte, ni décolleté pour éviter de distraire leurs collègues masculins. Comme si le harcèlement dont elles pourraient être victimes était dû à leurs tenues ! Cette attitude considère les victimes du harcèlement comme responsables de la situation, tout en induisant également que les hommes seraient conduits par un instinct bestial.
Le harcèlement et le sexisme ne sont pas le fait d’un groupe spécifique de la population. Toutes les couches de la société sont atteintes. S’y opposer est indispensable, sans que cela ne devienne le prétexte à la stigmatisation de jeunes ou d’hommes issus de l’immigration. Quant aux médias, ils ont beau dénoncer le harcèlement dans leurs pages actu, ils continuent à véhiculer le sexisme dans leurs pages culture et ‘‘life style’’.
Refusons la banalisation de toutes les violences à l’encontre des femmes
Si le cas des agressions de Cologne a fait la une des jours durant, les violences vis-à-vis des femmes sont malheureusement bien plus larges. 1/3 des femmes ont subi des violences graves depuis l’âge de 15 ans. Les violences les plus courantes sont les moins visibles : 1/4 des femmes subissent ou ont subi des violences conjugales (IWEPS – février 2016).
Ce n’est pas parce que ces violences sont omniprésentes que l’on peut accepter leur banalisation et encore moins leur normalisation. En ce sens, le résultat du procès pour viol d’une femme par un animateur radio gantois est particulièrement choquant. Malgré qu’il ait reconnu le viol, l’inculpé a bénéficié d’une suspension du prononcé. Le juge a considéré, d’une part, que le viol n’était pas agressif et même amical malgré les ‘‘non’’ répétés de la victime (ils s’étaient embrassés plus tôt dans la soirée) et, d’autre part, qu’un casier compromettrait l’avenir du violeur.
Refusons la culture du viol ! Lorsqu’une personne déclare ne pas vouloir de relation sexuelle, c’est qu’elle n’en veut pas, et ce, y compris si elle a dit l’inverse plus tôt, quelle que soit sa tenue. Et c’est toujours valable dans le cadre d’un couple. Refusons la culpabilisation des victimes !
Précarisation : l’austérité s’en prend aux femmes
Les groupes les plus opprimés de la population – comme les femmes – subissent la crise économique avec plus de violence. Les mesures d’austérité prises aux différents niveaux de pouvoir jettent des dizaines de milliers de femmes dans la pauvreté. Alors que les conséquences sont catastrophiques, les médias traditionnels n’en font que peu état.
Les mesures prises par le gouvernement Di Rupo continuent de faire des ravages. Des dizaines de milliers de personnes sont exclues des allocations de chômage dites d’insertion. Ce sont souvent des personnes ayant travaillé à temps partiel durant des années, majoritairement des femmes. La non-individualisation des allocations de chômage couplée à la dégressivité rapide de celles-ci précarise les autres. À nouveau, les femmes sont plus nombreuses dans le statut de cohabitant, nombreuses sont celles qui se retrouvent avec 125 €/mois pour vivre…
En allongeant les carrières, le gouvernement Michel s’en prend lui aussi aux femmes. 65 % d’entre elles ne pourront pas prétendre à une pension complète, faute d’atteindre les 42 années de carrière. Cette mesure d’appauvrissement prend place alors qu’un quart des pensionnées touche actuellement moins de 500 €/mois. La minuscule compensation de 1 % de la pension légale ne touchera pas ces femmes âgées et précarisées puisque cette mesure sera réservée à ceux qui sont parvenus à une pension complète.
Les coupes budgétaires dans les services publics ont également un impact particulier sur les femmes. Elles sont majoritaires dans la fonction publique et la diminution du nombre de postes dans le secteur a des conséquences directes sur l’emploi. Ce sont aussi les principales utilisatrices des services publics. Et, enfin, ce qui n’est plus pris en charge par la collectivité, au travers des services publics, retombe sur le dos des familles, essentiellement sur les femmes.
À qui profite le sexisme ? – Le sexisme est un instrument qui permet d’augmenter les profits de l’industrie en utilisant le corps des femmes comme outil marketing et comme objet sexuel pour vendre tout et n’importe quoi/qui.
– Le sexisme, par les préjugés qu’il véhicule, participe à la justification de bas salaires dans les secteurs des soins aux personnes (crèches, écoles, soins de santé, maisons de repos…) fortement féminins, par la mise en exergue des aptitudes ‘‘maternelles’’ naturelles des femmes qui ne nécessitent donc pas une rémunération sur base de compétences.
– Le sexisme permet au gouvernement de plus aisément couper dans les services publics en glorifiant le rôle traditionnel des femmes et en omettant la surcharge de travail domestique.
– Le sexisme, comme le racisme, l’homophobie et toutes les discriminations permettent de diviser les luttes pour une société qui réponde davantage aux besoins de la majorité sociale. Il s’ancre dans l’adage ‘‘diviser pour mieux régner’’.
Le sexisme n’est donc pas le fait des hommes ou d’une culture spécifique. Un seul groupe de la population profite de l’oppression spécifique des femmes : les super-riches c’est-à-dire la classe dominante capitaliste.
Un violeur bénéficie d’une suspension de prononcé – Quelle réponse face aux violences vis-à-vis des femmes ?
36 % des femmes ont déjà été victimes de violence physique ou sexuelle. Face à cette situation, il est essentiel de développer des pistes de solutions. Le ‘‘néo-féminisme’’ des magazines féminins portant au rang de grande avancée pour les droits des femmes la nouvelle poupée-Barbie ‘‘plus ronde’’ n’est clairement pas à la hauteur de la tâche. Face aux violences, l’action est nécessaire. Mais sous quelle forme ? Par la répression ou par la lutte pour un changement de système ?
Pour plusieurs mouvements femmes, la loi contre le harcèlement constitue une grande avancée symbolique (Vie Féminine – Le Soir 9 février 2016). Toutefois, son impact se révèle extrêmement ténu puisque les faits de harcèlement doivent être constatés par un agent sanctionnateur. Plusieurs communes envisagent de revenir sur le principe même de Sanction Administrative Communale (SAC), trop onéreux à mettre en place au niveau de la formation des agents. Cela rendrait de facto cette loi caduque.
En justice, les condamnations pour faits de violences restent faibles. Seulement 7 % des plaintes pour viol aboutissent à une condamnation. Avec environ 10 % des victimes qui portent plainte, cela revient à une quasi-impunité des violences sexuelles (approximativement 7 condamnations pour 1000 cas). Toutefois, il serait simpliste d’attribuer cette relative impunité uniquement au machisme ou à la misogynie des juges. Si cela existe, bien entendu, c’est le fruit d’un système qu’il s’agit de démonter.
Pousser les femmes à porter plainte en cas d’agression et plaider pour une politique répressive plus énergique n’est pas suffisant. Malgré qu’un quart des plaintes pour coups et blessures volontaires rapportées au parquet ont lieu au sein du couple (IWEPS – février 2016), la police n’a depuis près d’un an plus pour tâche prioritaire de s’en occuper, en raison des mesures d’austérité.
De plus, il ne faut pas négliger la différence de traitement – tant médiatique que juridique – que peuvent recevoir des affaires d’agressions. Celles de Cologne la nuit du Nouvel An ont reçu une place retentissante dans les médias (avec également de la désinformation à la clé) et il ne faut pas douter que les peines seront lourdes. À contrario, l’animateur-radio gantois ou encore DSK ont bénéficié d’une clémence du système que l’on pourrait qualifier d’incroyable si on omet de prendre en considération pour qui roule ce système.
Comme pour le reste des affaires judiciaires, cette justice bourgeoise protège largement les plus nantis. Nous ne devons pas placer tous nos espoirs dans ce système de justice de classe.
Construisons une autre société
Nous devons lutter contre les sources matérielles de l’oppression spécifique des femmes. Les industries du cosmétique, du divertissement et du spectacle ainsi que celles de leurs sponsors ont pour vocation de générer un maximum d’argent pour les actionnaires. L’instrumentalisation du corps des femmes comme objet de marketing ou sexuel ne leur pose aucun problème. Cette utilisation constante ‘‘objectivise’’ les femmes et favorise l’idée que, comme pour un objet, on peut en disposer quand et comme on le souhaite. Du point de vue des capitalistes, cette violence est un effet collatéral négligeable. Luttons pour un contrôle et une gestion démocratique de ces secteurs par les travailleurs et les usagers – de même que pour l’ensemble des secteurs clés de l’économie !
Alors qu’un Belge sur 5 reste en couple principalement pour des raisons financières (Belga – 9 février 2016), il est clair que le manque d’indépendance financière peut prolonger le calvaire de femmes n’ayant pas les moyens financiers de quitter leurs conjoints. Cette indépendance doit passer par une lutte pour l’individualisation des allocations sociales (non au statut de cohabitant !) et pour des emplois de qualité avec des salaires décents. Une réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires est également nécessaire. Elle permettrait de mettre fin au chômage structurel et au temps partiel involontaire. Cette mesure favoriserait également un meilleur équilibre entre vies privée et professionnelle et faciliterait l’implication des travailleurs dans la gestion de leur quartier, de l’école de leurs enfants ou encore de leur entreprise.
Des services publics accessibles et de qualité permettent quant à eux de lutter contre le travail domestique non rémunéré et la double journée de travail auxquels sont particulièrement astreintes les femmes. Des crèches aux maisons de retraite, en passant par l’enseignement, les activités extra-scolaires et les soins de santé (etc.), ce sont autant de secteurs qui doivent être pris en charge par la collectivité pour ne pas retomber sur le dos d’individus avec les complications que cela engendre. Des logements à prix abordable ainsi que des allocations familiales sont également indispensables pour que bâtir une famille ne signifie plus s’appauvrir.
Lutter contre l’oppression spécifique des femmes passe donc par une lutte contre les bases matérielles de celle-ci. Les revendications contre l’oppression des femmes rejoignent celles du mouvement des travailleurs dans son ensemble : lutter pour une société gérée collectivement et démocratiquement pour répondre au mieux aux besoins de tous et toutes.
Unité de genre ou de classe : Comment venir à bout de l’oppression spécifique des femmes ?
Le 5 mars, la LCR a pris l’initiative de lancer, tout comme l’an dernier, un appel à la tenue d’une manifestation exclusivement composée de femmes. Nous comprenons bien que l’on peut penser que ‘‘c’est aux femmes de se libérer elles-mêmes’’,… Et s’il est utile que des femmes se réunissent en tant que femmes au sein des organisations de gauche, (pour élaborer le programme à défendre dans leur parti, leur syndicat ou leur mouvement concernant les droits des femmes, etc.), nous estimons que dès lors qu’il s’agit de lutter, tout ce qui nous divise nous affaiblit. La majorité des acquis des femmes résultent des luttes du mouvement des travailleurs dans son entièreté. Une telle approche insère un élément regrettable de division dans notre combat alors que c’est ensemble que nous sommes plus forts.Le sexisme n’est pas le fait des hommes ou d’une culture, l’oppression des femmes n’a d’ailleurs pas toujours existé. Identifier la source de cette oppression permet d’adopter la méthode la plus efficace pour venir à bout de ce problème crucial. La présence d’hommes lors de manifestations féministes renforce justement l’idée que notre combat ne repose pas sur une opposition entre hommes et femmes mais sur une lutte de classe contre le système capitaliste et pour une société qui développera les conditions matérielles pour en finir avec toutes les discriminations, l’exploitation et les oppressions.
L’oppression spécifique des femmes est apparue avec la notion de propriété privée et le développement de la société divisée en classes sociales. Mais pendant la plus longue partie de l’Histoire de l’humanité qui a précédé, elle n’existait pas. Dans ces temps lointains, la collaboration était indispensable à la survie de la tribu. Dans ce cadre, aucune subordination n’était possible et le concept de propriété et celui d’héritage qui en découle étaient inexistants. Le sexisme n’est donc en rien inscrit dans les gènes des hommes.
Néanmoins, l’oppression spécifique des femmes existe depuis des millénaires à travers le monde. Ce n’est pas en un tour de baguette que l’on en viendra à bout, cela nécessitera un travail en profondeur ! Comme nous l’avons dit, c’est un des outils de la classe dominante pour accumuler toujours plus de richesse sur le dos de la majorité de la population. Les super-riches, voilà notre ennemi dans le combat contre le sexisme. À nous de mettre ce qu’il faut en œuvre pour renverser le système capitaliste.
Qui sont nos alliés dans ce combat ?
Le sexisme est un problème collectif, ce n’est que par une lutte collective que l’on pourra le combattre. L’unité doit se faire depuis la base entre tous ceux qui ont les mêmes intérêts : les jeunes, les allocataires sociaux et les travailleurs hommes et femmes. Refusons de rentrer dans le piège de la division et dans le raccourci que les hommes profiteraient de cette situation. L’unité dans la lutte n’est pas un choix, c’est une nécessité. Aucune avancée majeure pour l’émancipation des femmes ne pourra se faire sans l’implication de l’ensemble de la classe dominée.
S’il est vrai que toutes les femmes sont opprimées du fait de leur genre, les femmes de la classe laborieuse le sont doublement. Contrairement à ce que voudrait faire croire Hillary Clinton, avoir une femme au pouvoir ne garantit en rien les intérêts de l’ensemble des femmes. Au contraire ! Les mesures d’austérité à l’encontre des femmes de la classe ouvrière prises par Margaret Thatcher en son temps en sont un exemple éloquent. Ainsi, une femme travaillant au service clientèle de Proximus a bien plus en commun avec son collègue masculin qu’avec Mme Dominique Leroy, PDG du groupe. Si les employés de la firme entament une lutte pour de meilleurs salaires – permettant plus aisément une indépendance financière – c’est depuis la base que l’unité se fera et non entre toutes les femmes de l’entreprise. Le seul moyen pour les femmes de la bourgeoisie de lutter contre le sexisme est de rompre avec leurs privilèges de classe, pour honnêtement combattre le capitalisme au côté de la classe ouvrière, pour enfin en finir avec le sexisme.
Émancipation des femmes et socialisme : deux faces de la même pièce
La lutte pour les droits des femmes est une lutte contre le système capitaliste et pour le socialisme démocratique. Un contrôle démocratique des secteurs clés de l’économie ne nécessiterait plus d’utiliser le corps des femmes comme objets, puisque le but ne serait plus de maximiser les profits, mais de répondre aux besoins de la population. Puis, grâce à une indépendance financière et des services publics accessibles et de qualité, de réels choix de vie pour les femmes deviendraient enfin possibles.
Si mettre définitivement fin au sexisme nécessite de construire une autre société, nous ne pourrons gagner ce combat qu’en luttant parallèlement contre le sexisme dès aujourd’hui. Comme dans le reste de la société, le mouvement ouvrier est parcouru par le sexisme. Nous devons lutter contre lui au sein du mouvement ouvrier et permettre l’implication des femmes dans les luttes qui se profilent devant nous. Cela ne peut se faire largement que par une attention spécifique aux difficultés particulières qu’elles peuvent rencontrer. Poussons nos organisations syndicales à faciliter l’implication des femmes dans le mouvement (choix des heures des réunions, baby-sitting, …) pour qu’elles puissent plus aisément se présenter sur les listes dans le cadre des élections sociales, par exemple. Notre force, c’est le nombre : aucune révolution ne pourra être gagnée sans les femmes et sans une révolution, le sexisme perdurera.
- Ce samedi 5 mars: Journée de débat et de discussion “Émancipation des femmes et socialisme: des luttes indissociables!”
6 mars – 13h gare de Bxl Central : manifestation des Femmes Sans-Papiers Violence vis-à-vis des femmes sans-papiers : une lutte unie comme unique solution
Les femmes sans-papiers sont extrêmement vulnérables : en plus d’une précarité économique souvent extrême, elles n’ont aucun recours possible lorsqu’elles sont sujettes à de la violence. Leur seul perspective pour un avenir, c’est de participer à la construction d’une lutte la plus unie possible pour un changement de société.
En solidarité, soyons le plus nombreux possible pour participer à la manifestation organisée par le Comité des Femmes Sans-Papiers. Contre les tentatives de division, toujours plus agressives, nous devons opposer une lutte et un combat unitaires : hommes et femmes, avec ou sans papiers, jeunes et travailleurs avec ou sans emploi,… Nous avons tous droit au logement, à l’éducation, aux soins,… à la dignité.
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La manifestation des femmes sans papiers dimanche se terminera bien à Saint Gilles!
Il y a quelques jours, nous avions publié sur ce site le communiqué de presse du comité des femmes Sans-Papiers et de la Coordination des Sans Papiers de Belgique concernant le blocage du bourgmestre de Saint-Gilles, Picqué, en relation avec la manifestation visant à dénoncer ce dimanche 6 mars le sexisme que subissent des femmes en Belgique et dans le monde, et plus particulièrement les femmes sans-papier et de leurs enfants.Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que la commune de Saint-Gilles a fini par autoriser que cette marche se clôture sur le carré Moscou, à côté du parvis de Saint Gilles, au centre de la commune.
Les femmes sans-papiers sont extrêmement vulnérables : en plus d’une précarité économique souvent extrême, elles n’ont aucun recours possible lorsqu’elles sont sujettes à de la violence. Leur seul perspective pour un avenir, c’est de participer à la construction d’une lutte la plus unie possible pour un changement de société.
Nous appelons donc à être le plus nombreux possible ce dimanche 6 mars pour participer à cette manifestation organisée par le Comité des Femmes Sans-Papier, notamment pour exiger la régularisation de tous les sans-papiers.
Contre les tentatives de division, toujours plus agressives, nous devons opposer une lutte et un combat unitaires : hommes et femmes, avec ou sans papiers, jeunes et travailleurs avec ou sans emploi,… Nous avons tous droit au logement, à l’éducation, aux soins,… à la dignité.
Ce dimanche 6 mars à 13h, à partir de la Gare Centrale à Bruxelles.
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Le bourgmestre de Saint Gilles, Charles Picqué, s’oppose à la liberté d’expression des femmes dans sa commune !
Communiqué de presse du comité des femmes Sans-Papiers et de la Coordination des Sans Papiers de Belgique.
A l’occasion de la journée internationale de la femme, le Comité des femmes sans-papiers organise une manifestation pour dénoncer le sexisme que subissent des femmes en Belgique et dans le monde, et plus particulièrement les femmes sans papier et de leurs enfants.En effet, les femmes dans notre société restent à l’heure actuelle les premières victimes de l’injustice sociale et des violences. Beaucoup des femmes sans papier ont fui les violences et leurs conditions, sans droit dans leur pays, au péril de leur vie.
En Belgique, elles subissent une double peine. En plus d’être femmes, elles (et leurs enfants) sont considérées comme illégales sur le territoire et sont donc confrontées non seulement à une très grande précarité, mais surtout en proie à de terribles violences contre lesquelles il leur est impossible de se défendre légalement.
Cette manifestation est donc l’occasion de rappeler une réalité bien sombre et trop méconnue des migrantes. C’est aussi l’occasion pour tous ceux que cela indigne, de manifester leur solidarité.
Elle aura lieu le dimanche 6 mars, partira du centre ville à la Gare Central à 13h, passera par Ixelles et devait se clôturer à Saint-Gilles par un évènement musical et quelques prises parole.Les demandes ont été introduites fin janvier et validées depuis par les différentes communes se trouvant sur le trajet.
Les organisatrices ont dès lors annoncé la manifestation par tracts, affiches et communications électroniques en mentionnant le rendez-vous de départ et l’évènement de clôture place Bethleem. Les engagements des musiciens ont aussi été confirmés.
Et puis, le 25 février, à dix jours de la manifestation, le bourgmestre Charles Picqué leur a annoncé par un message téléphonique qu’il refusait d’autoriser la manifestation à Saint-Gilles, sans proposer un autre trajet. Les autres communes ont autorisé le passage du cortège sur leur territoire.
Après de nombreuses interpellations, des « raisons » ont finalement été données : considérations de sécurité, de tranquillité et de transports publics. De sécurité ? De tranquillité ? Et de transports publics ? En quoi cette manifestation serait elle différentes d’une autre ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un mépris total envers les femmes immigrées ?
Nous demandons pourquoi ces motifs ou contraintes spécifiques à la politique communale saint-gilloises n’ont-ils jamais été évoqués lors des réunions de concertation ? Ils posent surtout de graves questions sur le droit de manifester.
Le refus du bourgmestre soulève enfin des interrogations sur la représentation que les autorités se font des femmes sans-papiers et de leur soutien. En quoi constituent-elles un danger pour la sécurité des quartiers populaires saint-gillois ? Faut-il préciser que cette manifestation se veut totalement pacifique ? Un service d’ordre interne est organisé par la Coordination Sans-Papiers qui a déjà fait ses preuves en matière de bon déroulement d’une manifestation. Les personnes sans titre de séjour font tout pour éviter les altercations tant avec les forces de l’ordre qu’avec les habitants des quartiers puisque celles-ci nuiraient à leur cause et les exposeraient à des risques d’expulsion.
Nous exhortons donc les autorités communales de Saint-Gilles à revoir leur décision et autoriser la manifestation des femmes sans-papiers du 6 mars à traverser la commune et à se clôturer sur une de ses places conviviales. Ce serait non seulement honorer le droit de manifestation et celui des femmes mais également le vivre ensemble et la rencontre interculturelle qui font la richesse de Saint-Gilles.
Nous invitons la presse à notre manifestation, qui sera unique par la partie partiellement souterraine de l’itinéraire qui nous est imposé. Aidez-nous à faire connaître cette situation scandaleuse à un plus large public !Le comité des femmes Sans-Papiers et La Coordination des Sans Papiers de Belgique.
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![[TEXTE de CONGRES] Le post-féminisme n’est plus le consensus général](https://archive.fr.socialisme.be/wp-content/uploads/sites/3/2016/01/workers_feminism.jpg)
[TEXTE de CONGRES] Le post-féminisme n’est plus le consensus général
Annexe au texte de perspectives internationales et belge discuté, amendé et voté lors du Congrès National du PSL de novembre 2015. Ce document accompagne également notre texte de perspectives sous forme de livre. Commandez dès maintenant votre exemplaire en versant 10 euros sur le compte BE48 0013 9075 9627 de ‘Socialist Press’ avec pour mention « texte de Congrès ».
« Après une longue période durant laquelle le post-féminisme était dominant, la lutte des femmes presque inexistante et le sexisme soi-disant rigolo, nous avons assisté à un début de changement ces dernières années ». Nous avons écrit ses mots à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes en 2015. Non pas que le post-féminisme a maintenant disparu, mais le consensus qui existait à ce sujet est rompu. Dans cet article, nous avons fait référence à la lutte massive des femmes et des hommes contre la violence à l’encontre des femmes en Inde et en Turquie, mais aussi au mouvement en Espagne en défense des lois sur l’avortement ou encore aux luttes syndicales de différents pays dans « les secteurs féminins » comme les hôpitaux, où des femmes ont joué un rôle crucial. Comme nous l’avons expliqué au début de la crise, au moment où la perte d’emplois était surtout dans l’industrie et parmi des hommes, une deuxième phase de la crise allait voir la politique d’austérité commencer à lancer des attaques contre les services publics et les secteurs des soins. Là, ce seraient les emplois et les conditions de travail de couches entières de travailleuses qui allaient être mises sous pression. Nous avons aussi constaté qu’en Irlande, la lutte contre l’interdiction constitutionnelle de l’avortement a commencé à prendre de l’ampleur, en liaison avec la lutte pour les droits égaux des LGBTQI. En Belgique – où l’on n’avait vu, à côté de la proposition de Femma pour la semaine de travail des 30 heures, que quelques actions spontanées autour du traitement juridique des viols – nous avons assisté dans les jours qui ont suivi le 8 mars à l’éclatement de « wij overdrijven niet » en Flandre (nous n’exagérons pas »), une réaction antisexiste massive sur les médias sociaux. Le mouvement dépassait en tout cas le carcan de « l’action individuelle » surtout orientée vers les médias précédemment mise en avant par des groupes comme les Femens.Ce changement dans la situation objective conduit à repenser notre travail femme et notre rôle dans le « mouvement femmes » puisque le travail femmes du PSL/LSP a commencé dans les années ’90, au sommet du consensus post-féministe. Le « mouvement femmes » (mis entre guillemets en raison du peu de « mouvement » ces dernières décennies), largement composé d’organisations de femmes des partis traditionnels, a priorisé la lutte pour les quotas de femmes concernant les hautes fonctions. Son « action » consistait à organiser des élections pour « le manager féminin de l’année ».
On ne pouvait donc pas parler de mouvement, mais sur le plan parlementaire, un certain nombre de politiciennes sont restées actives autour de quelques propositions de loi destinées à en finir avec les « restes » acharnés de l’inégalité. Sur ce plan-là aussi, les travailleuses ont payé un prix élevé pour la bourgeoisification du PS et SP.a : ces propositions de loi étaient à 100 % basées sur une vision bourgeoise et formelle de l’égalité de genre et pas sur la force progressiste d’une lutte contre le capitalisme, d’une lutte dans laquelle le mouvement des travailleurs met en mouvement tous les groupes opprimés de la société. Il est toutefois de nouveau clair aujourd’hui que lorsque la classe des travailleurs apparait massivement sur scène, elle tire derrière elle tous les groupes opprimés et donne un élan et une stratégie – l’action collective – au mouvement femmes, au mouvement LGBTQI, aux réfugiés et sans-papiers,…
Les lois qui ont été votées “pour les femmes” entre la fin des années ’80 et maintenant, mais aussi la règlementation du travail qui a suivi la concertation entre syndicats, organisations patronales et gouvernement, a toujours placé les intérêts des femmes face à ceux des hommes et non pas ceux des capitalistes. L’aspiration à l’égalité pour les politiciens – au service des patrons – visait à démanteler les « droits des hommes » et non pas à augmenter les droits des femmes. Accord Interprofessionnel après Accord Interprofessionnel, un progrès minime pour les plus bas salaires et allocations était acheté en octroyant des concessions sur les salaires les plus élevés – la « solidarité » ne signifiait plus que les secteurs où les travailleurs avaient gagné beaucoup de conquêtes sociales se battaient aussi pour ceux qui n’étaient pas si loin, mais au contraire que les travailleurs des meilleurs secteurs voyaient s’effriter leur meilleure position parce qu’ils étaient tenus à « contribuer » au progrès des secteurs à bas salaires. Ceci, en combinaison avec la lutte pour les quotas et la représentation selon laquelle chaque problème des femmes est un problème créé par les hommes individuellement et leurs comportements – les campagnes Equal Pay Day du SP.a et FGTB montrent dans quelle mesure ceci était aussi la tonalité principale dans le mouvement organisé des travailleurs – a fait en sorte que le féminisme a eu une image encore pire que précédemment au sein du mouvement des travailleurs.
Ainsi, une réponse bourgeoise était formulée sous pression de ce qui se produisait dans les soi-disant « secteurs féminins », comme les hôpitaux, pour de meilleurs salaires et conditions de travail. En dépit du recul du féminisme, le marché du travail continuait à se féminiser. Ce processus est toujours en cours et va de pair avec la montée des contrats temporaires, à bas salaires et à temps partiel, alors que le nombre d’« emplois masculins » dans l’industrie continue de diminuer depuis le début de la crise. Les travailleurs de ces secteurs sont bien obligés de se battre pour de meilleures conditions, en dépit du manque d’organisation syndicale, parce qu’on ne sait tout simplement pas vivre avec de tels salaires. C’est ce à quoi nous avons assisté autres chez les gardiennes d’enfants flamandes l’an dernier et ensuite avec une première action des travailleurs du système des titres-service.
Parallèlement, des couches entières de jeunes femmes et jeunes filles qui ont grandi dans le mythe du post-féminisme affrontent péniblement la réalité – sur le marché de l’emploi, dans la rue et dans leurs familles,… – et commencent à revendiquer haut et fort l’égalité et la fin du sexisme et des discriminations. Leur part majoritaire dans le personnel de tous les secteurs qui ont de près ou de loin à voir avec les soins assure aussi que leur rôle dans la défense de ce qui reste des soins de santé est crucial. La lutte pour, entre autres, un financement adéquat des hôpitaux s’est mise en branle à un rythme variable dans les différents pays, avec comme exemple le plus fort jusqu’à présent la lutte de l’hôpital de la Charité à Berlin.
Du slogan “la lutte est toujours nécessaire” à la lutte pour un programme socialiste et pour la direction du mouvement femmes

Cette année encore, le PSL commémorera la Journée Internationale des Femmes sous la forme d’une journée de formation politique. Plus d’informations dans notre rubriques “femmes” ou sur notre calendrier disponible sur ce site. Quand nous avons commencé nos premières campagnes antisexistes dans les années ’90, essentiellement dans les universités, nous étions alors la seule force à dépenser encore de l’énergie sur ce thème. Nous défendions évidemment une approche socialiste – non pas un féminisme dirigé contre les hommes, mais contre le système – avec un accent sur la lutte contre le post-féminisme. À contrecourant par rapport à presque toutes les forces politiques, nous avons continué à frapper sur le même clou : le post-féminisme est erroné, l’égalité est loin d’être gagnée et nous devons reprendre le chemin de la lutte. Lorsque nous voulions de l’action – l’élément de conscientisation par excellence – autour des sujets liés à la question femmes, nous devions organiser les choses nous-mêmes.
Nous n’avons pas touché de larges couches avec ce travail. A aucun moment nous n’avons obtenu des résultats comparables à ceux de notre campagne Blokbuster autour de la question du racisme, du populisme et du fascisme. Mais pour attirer des jeunes femmes vers notre parti et assister leur formation comme cadres dirigeantes, ce travail a joué un rôle important. Cela nous a préparé pour le moment où la lutte des femmes serait de nouveau présente de manière plus proéminente. Là où nous étions, avant les années ’90 sous le nom de Vonk, le plus faible dans le mouvement féministe de gauche en comparaison des autres forces révolutionnaires, notre organisation est aujourd’hui au-devant de la gauche radicale en ce qui concerne les méthodes d’action, le programme et la présence de cadres féminins. Nous avons pu tenir debout durant la période de détérioration du féminisme parce nous avons continué, à contrecourant, à nous baser sur les traditions marxistes, qui placent complètement la lutte pour l’émancipation de tous les groupes opprimés – les femmes, mais aussi par exemple les minorités nationales – dans la lutte pour le socialisme sur base de la confiance dans la classe des travailleurs et de sa lutte comme moteur pour le changement. Comme base pour notre travail femmes, nous avons voté à un Congrès National précédent des thèses et résolutions concernant le travail femmes basés sur ceux de la Troisième Internationale (3e Congrès, juillet 1921).
Nous avons opéré parmi de petits groupes de femmes, mais nous n’y avions aucune concurrence. Aujourd’hui, cette donne est rapidement en train de changer et nous allons vite nous retrouver en minorité. Les couches de femmes qui veulent dénoncer le sexisme et mener la lutte ont grandi, mais cela s’accompagne de la réapparition de personnes qui défendent un féminisme bourgeois ou petit-bourgeois. Même si les « nouvelles féministes » ne définissent généralement plus tout simplement « les hommes » comme grands responsables du problème mais parlent plutôt du rôle de la société, des grandes entreprises et de l’instrumentalisation commerciale du corps des femmes, il existe encore beaucoup de confusion et ces mouvements n’ont aucune stratégie pour permettre la victoire. Cela comprend également le PTB qui a décidé, lors de son dernier Congrès, qu’il fallait mettre plus d’attention sur la question femmes en passant par la fondation d’une Commission femmes et la mise en place de quotas de femmes à la direction. Tout comme sur d’autres plans, ils ne défendent pas sur le terrain des femmes beaucoup plus que la veille social-démocratie qui, par son opportunisme et son réformisme, n’est pas non plus parvenue à créer un véritable lien entre la lutte des femmes et la lutte des classes afin de livrer un véritable combat pour la direction du mouvement femmes.
Les « nouvelles féministes » ne considèrent pas cette lutte dans le cadre de la lutte du mouvement des travailleurs pour une autre société, une idée qui a reçu de grands coups en raison de l’existence et plus tard de la chute du stalinisme, mais aussi à cause du rôle de la social-démocratie, cet autre courant opportuniste dominant dans le mouvement des travailleurs. Elles considèrent complètement la lutte comme devant être menée à titre individuel et pour des solutions individuelles. Un pur idéalisme est aux commandes : « si on se détache seulement de manière individuelle des normes dominantes qui sont imposées aux femmes et si nous revendiquons activement notre rôle, tout est possible », est un peu la teneur générale de leurs propos. Nous devons prendre les aspects positifs et progressistes là-dedans – le refus radical et explicite de chaque forme d’arriération et de sexisme et la volonté de s’engager – et les utiliser dans notre approche transitoire. Parallèlement, nous devons avertir des limites de cette approche. Un mouvement qui ne va pas plus loin et qui ne commence pas une lutte contre les conditions matérielles qui donnent l’occasion à l’existence du sexisme ne peut que se heurter péniblement à un mur. Dans le meilleur des cas, ça se termine en queue de poisson, comme cela a été de nouveau le cas avec « wij overdrijven niet » (nous n’exagérons pas), sans vouloir sous-estimer l’influence que ce mouvement spontané sur les médias sociaux a eue sur « l’opinion publique ». Si la lutte n’est pas soutenue et ne commence pas à imposer des changements dans la situation objective, cette influence se diluera et, à un moment ou un autre, on en revient au « business as usual ».
Il existe un renouveau d’activités de femmes qui s’expriment ouvertement comme féministes. Nous voulons rentrer en discussion avec elles, en partant de leurs expériences, de leur refus du rôle qui leur est imposé par la société capitaliste, de leurs revendications (etc.) pour faire un pont vers la nécessité d’un changement socialiste de société. Il y a cependant aussi d’autres figures qui arrivent sur ce terrain et qui veulent canaliser ce nouveau mouvement dans une direction inoffensive pour le capitalisme. Dans la discussion qui a éclaté suite aux déclarations du doyen de la VUB, Willem Elias, ce n’était pas par coïncidence qu’on a vu la politicienne VLD de Bruxelles, Ann Brusseel, se mettre en avant avec sa revendication au Comité d’Administration de la VUB pour la démission d’Elias parce qu’aucune étudiante ne pouvait passer ses examens le cœur léger face à ce sexiste notoire.
Les féministes bourgeoises s’en tiennent systématiquement à de telles « victoires symboliques » (Elias a effectivement démissionné), à des « revendications femmes » qui ne coutent rien à la bourgeoisie. Le « féminisme » de l’Open VLD – tout comme celui des autres partis traditionnels (et les partis bourgeois Écolo, Groen et NVA) – ne l’empêche pas de mener une politique d’austérité qui touche particulièrement durement les femmes. Cela signifie pour de larges couches de femmes de la classe des travailleurs que le choix pour l’indépendance d’un gagne-pain masculin est en même temps un choix pour la pauvreté. Tous les pays qui ont eu à faire avec les formes les plus brutales de la politique d’austérité, comme en Grèce ou en Espagne, ont connu une croissance de la prostitution. C’est devenu la seule manière de se nourrir et de nourrir ses enfants pour une couche grandissante de femmes. Cela ne sont que quelques exemples pénibles de l’insuffisance du programme bourgeois féministe.
Les féministes bourgeoises sont notre ennemi de classe sur le terrain de la lutte des femmes : c’est le sens véritable et le contexte derrière le 8 mars et le mouvement des travailleuses
Le féminisme bourgeois et petit-bourgeois ne constituent pas seulement un problème du fait de leur absence de réponses face aux problèmes de la majorité des travailleuses, cela représente même un obstacle au développement d’une solution en raison de sa fonction de division dans le mouvement des travailleurs. Là où nous le pouvions, nous avons exprimé notre opposition à la forme spécifique prise par la campagne Equal Pay Day, avec sa grande attention sur la responsabilité individuelle des hommes quant à la division des tâches domestiques et son soutien à la revendication de négociations salariales individuelles comme pas vers plus d’égalité salariale. De façon similaire, nous nous sommes toujours opposés à l’idée de quotas et avons défendu un programme général pour toute la classe des travailleurs et contre chaque discrimination. Ceux qui ne font pas de même ne comprennent pas que le sexisme dispose d’une base matérielle.
Le féminisme bourgeois a encore un rôle très diviseur sur un autre plan, parce que c’est souvent le fer de lance dans des attaques racistes contre la population musulmane de Belgique. L’interdiction du foulard, premièrement dans les écoles (allant aujourd’hui dans certaines écoles jusqu’à l’interdiction de porter des jupes longues !), puis aussi dans les fonctions aux guichets dans plusieurs administrations publiques, était en Flandre une tentative des partis bourgeois de se montrer « fermes » envers les immigrés dans la concurrence électorale avec le Vlaams Blok/Belang. Tout ceci était toujours vendu avec des arguments « féministes ». En Wallonie, ce même courant venait de France, où le mécontentement et la rage envers les partis traditionnels s’expriment, par manque d’une alternative large et crédible de gauche, avec une popularité grandissante et potentiellement dangereuse pour le FN. La gauche officielle en France défend un laïcisme militant utilisé comme instrument dans une campagne raciste. Cela joue un rôle dans le fait que la population d’origine immigrée des pays musulmans se replie de plus en plus sur elle-même.
Nous devons continuer à mettre en garde contre cette approche. Il en va de même concernant la question nationale : nous devons comprendre que la religion est un aspect secondaire et que c’est seulement par la défense de la liberté religieuse des travailleurs croyants que l’on peut offrir une chance à l’unité des travailleurs nécessaire pour la lutte pour une autre société, où la religion s’évaporera parce que l’être humain aura finalement contrôle sur sa vie et ne sera plus soumis à l’anarchie et aux lois aveugles du marché capitaliste. Nous devons aussi comprendre que chaque limitation du droit à la liberté d’expression des groupes opprimés spécifiques va finalement mener à des restrictions de la liberté d’expression du mouvement des travailleurs et de ses organisations-sœurs. C’est bien un droit qui fait partie de la révolution bourgeoise, mais la lutte de classe des travailleurs a partout été nécessaire pour assurer l’utilisation de ce droit y compris aux couches opprimées et pas seulement à la bourgeoisie elle-même. De la même manière, cela a toujours été la classe des travailleurs qui a contré les attaques contre ce droit.
Le fait que nous défendons la liberté religieuse ne signifie évidemment pas que nous cherchons la collaboration avec des groupes religieux ou que nous sommes prêts à baisser notre programme, entre autres notre programme concernant les femmes. Nous refusons seulement de nous retrouver du même côté des barricades que la bourgeoise dans une campagne raciste. Nous défendons le droit des musulmanes à porter le voile si elles le souhaitent, nous défendons aussi le droit des musulmanes à ne pas le faire si elles ne le désirent pas. Interdire tout simplement le port du voile n’offre pas aux femmes l’obtention de l’indépendance envers leur famille ou leur communauté. Pour cela, il faut un programme social, un programme général qui permet aux femmes de la classe des travailleurs de faire des choix de manière indépendante : le plein emploi, des salaires décents et des conditions de travail qui permettent de combiner travail et famille, des allocations décentes et le soutien social aux femmes qui en ont besoin, un programme massif de construction sociale,…
Ces aspects diviseurs du féminisme bourgeois et petit-bourgeois clarifient que nous n’avons aucune affinité avec eux. Nous pouvons – comme c’était le cas dans la campagne contre les « pro-vie » – parfois être autour de la même table parce ces organisations sont incontournables sur certains terrains et/ou parce que nous pouvons établir une plateforme acceptable à nos yeux. Mais nous cherchons nous-mêmes la collaboration avec des organisations de travailleuses, comme les commissions femmes des syndicats et leurs organisations de jeunesse ou encore d’autres organes du mouvement des travailleurs qui organisent (surtout) des femmes. Et nous comprenons profondément que nous devons nous présenter entièrement indépendamment de ces organisations et que nous continuons à exprimer ouvertement nos critiques sur ces organisations, leur programme limité, leurs méthodes d’action incorrectes, leur bureaucratisme, etc. Dans la lutte pour les droits de femmes, nous considérons le mouvement organisé des travailleurs comme notre premier et plus important allié. Nous refusons absolument de considérer le mouvement femmes dans un cadre restreint, comme un mouvement de femmes pour les femmes exclusivement.
Dans les années à venir, l’accent de notre travail doit être mis sur notre différenciation avec le féminisme bourgeois et petit-bourgeois ainsi que sur le recrutement de jeunes femmes et de travailleuses pour le parti sur base d’un programme socialiste. La stimulation à s’opposer au sexisme et à l’oppression des femmes ne va plus seulement venir de nous, nous allons pouvoir intervenir dans des actions spontanées comme des actions organisées par d’autres, même elles peuvent encore souvent être limitées en ampleur. Dans ces interventions, notre accent doit être mis sur notre caractère et notre programme socialiste. Nous devons dénoncer l’hypocrisie des politiciennes qui se profilent sur les problèmes de femmes, mais qui restent en même temps dans des partis qui mènent une politique d’austérité sur le dos de la grande majorité de femmes.
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Féminisme et socialisme
Rapport de la commission “féminisme et socialisme” de l’Ecole d’été 2015 du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO).Aujourd’hui encore, l’égalité homme – femme n’existe pas ; et ceci est un constat largement partagé. Cependant, nous observons peu de mouvements «féministes» massifs. Par contre, là où ils se déclenchent, ces mouvements remportent un certain succès. Cela a par exemple été le cas en Espagne avec les luttes qui ont pris place contre le projet de loi limitant de 90% le droit à l’avortement, en Inde avec des manifestations de masse contre les viols et leur impunité, ou encore en Irlande avec les mouvements pour le droit à l’avortement et au mariage pour tous. Dans tous les pays, un potentiel énorme existe pour le développement de tels mouvements de masse. Les courants réactionnaires en sont d’ailleurs bien conscients. Une partie des Tories (les conservateurs) en Grande-Bretagne voudrait bien, par exemple, revenir en arrière sur la loi concernant l’avortement. Mais il est peu probable qu’ils s’y attaquent car ils savent que cela pourrait déclencher un mouvement qui leurs serait largement défavorable.
Par Emily (Namur)
Notons également que dans un grand nombre de pays sans mouvements d’ampleurs, un nombre important de personnes se disent féministes et consacrent à cette problématique une grande partie de leur vie. En tant que marxiste, il est important d’aborder ces questions et de rentrer en discussion avec un maximum de ces personnes pour les gagner à nos idées socialistes, par nos méthodes et notre programme. Beaucoup de ces hommes et femmes qui se disent féministes veulent l’égalité, mais sont dépourvus d’idées concernant la manière de l’obtenir. Avec nos campagnes ROSA (pour des droits reproductifs, contre l’oppression, le sexisme et l’austérité) en Irlande ou «le viol n’est pas une blague» en Angleterre et au Pays de Galles, nous constatons qu’un grand nombre d’entre elles sont ouvertes à notre approche. Cette dernière, au-delà d’une analyse, apporte aussi des méthodes dans le but de changer la société.
Lorsque l’on fait une recherche sur le féminisme sur internet, nous trouverons rapidement différents types de théories. Ces dernières ont régulièrement des aspects positifs mais, elles ne répondent jamais à la totalité des enjeux du sexisme structurel et quotidien. C’est les cas des concepts sociologiques tels que l’intersectionnalité, la théorie des privilèges ou encore les espaces de sécurités pour les femmes que nous développerons plus loin. Pour nous, le socialisme démocratique est la seule manière de répondre aux causes sous-jacentes du sexisme, la société de classes. Le socialisme démocratique est donc par essence féministe.
Origine de l’oppression des femmes
Nous nous opposons à l’idée que le sexisme ait toujours existé et qu’il existerait par nature. Bien entendu, il existe depuis très longtemps, mais pas depuis toujours. Il est progressivement apparu parallèlement aux sociétés de classes.
C’est par le développement très lent de la propriété privée qu’est conjointement apparu l’asservissement des femmes. En effet, il est lentement devenu possible de transmettre un héritage à la génération suivante et cela a débouché sur la volonté que cet héritage arrive bien à la descendance directe. Les notions de mariage et de filiation ont alors émergés. Notons par ailleurs que l’étymologie latine du mot famille trouve son origine à l’époque romaine où ce concept désignait un ensemble d’esclaves sous l’autorité d’un maître. Dans son origine, ce concept place les femmes au même rang que les esclaves. Et si, depuis, l’oppression de la femme a pris différentes formes selon les périodes, de tout temps, nous avons connu des manifestations ainsi que des insurrections contre le statut subalterne des femmes.
Situation actuelle des femmes
Sous le capitalisme, les femmes ont obtenu des droits importants, en particulier sur le plan économique. Mais l’oppression des femmes reste inhérente au capitalisme, comme à tout système de classe. Ainsi, selon la Banque mondiale, les femmes gagnent à travers le monde en moyenne 10 à 30% de moins que les hommes (chiffres de 2011). Elle relève également qu’il n’existe pas de différence notable entre les pays développés et les autres concernant l’écart de revenu selon le genre. Le rapport soulève que cet écart de revenu ne diminue que de manière marginale et très lente et qu’à celui-ci s’ajoute une importante surcharge de travail domestique pour les femmes.
Trotsky disait «les femmes sont les esclaves des esclaves». Malheureusement, c’est toujours vrai dans de nombreuses régions du monde. Mais nous ne pouvons toutefois pas dire cela concernant les pays développés en particulier puisque les femmes sont elles aussi sur le marché de l’emploi. En effet, il est devenu nécessaire d’avoir deux salaires pour pouvoir boucler les fins de mois. Avec la tendance à la désindustrialisation, nous avons subi de nombreuses pertes d’emploi et avec ça une diminution des salaires. Si l’écart entre le salaire des hommes et des femmes est moins important qu’auparavant, ce n’est donc pas tant parce que les femmes ont un meilleur salaire, c’est la conséquence d’une réduction du salaire moyen des hommes.
Après le boulot, les inégalités se poursuivent à la maison. Selon une étude réalisée en Angleterre, malgré qu’une majorité des hommes considèrent qu’ils devraient réaliser la moitié des tâches domestiques, ils n’en effectuent en moyenne que 5h par semaine contre 17h pour leur compagne (et ce, sans compter le fait de s’occuper des enfants).
La précarité des femmes rend celles-ci plus vulnérables aux violences. Ainsi, 35% des femmes ont déjà subi des violences graves. La moitié des femmes tuées l’ont été par leur partenaire ou un membre de leur famille, comme si les femmes étaient quelque chose dont on peut disposer. L’idée que les femmes doivent obéir et être soumises quoi qu’il arrive n’est heureusement plus une idée acceptée aujourd’hui. Toutefois, cela reste très récent ! Le viol conjugal n’est devenu illégal qu’en 1991 en Grande-Bretagne, en 1989 en Autriche et en 1992 en Espagne. Des pays comme le Pakistan ne reconnaissent même pas la notion de viol conjugal. Et, le plus souvent, même là où c’est illégal, il n’est pas puni. En Grande-Bretagne, par exemple, seuls 15% des viols débouchent sur une plainte et seulement 7% des plaintes aboutissent à une condamnation. L’illégalité reste donc la norme sous le capitalisme.
Comment combattre le sexisme et avec qui ?
La lutte pour la libération des femmes doit aller de pair avec la lutte contre le capitalisme. Et la seule force capable de casser le capitalisme, c’est la classe ouvrière. De ce fait, toutes les femmes qui veulent en finir avec le sexisme doivent combattre le capitalisme. Cela ne veut bien entendu pas dire que seules les femmes de la classe ouvrière souffrent du sexisme, les femmes de la bourgeoisie le subissent aussi. Si l’argent ne permet aucunement d’y échapper, il permet toutefois de se défaire d’une partie du travail domestique en engageant quelqu’un pour le faire et il rend également moins difficile de s’extirper d’une situation de violence domestique. Si des femmes de la classe dirigeante veulent combattre le sexisme, elles se placent devant un choix : garder les acquis liés à leur classe et accepter le sexisme intrinsèque au système ou combattre le sexisme au côté du mouvement ouvrier. On a déjà vu en période de lutte des femmes de la bourgeoisie rejoindre la classe ouvrière dans son combat. Cela a par exemple été le cas d’Alexandra Kollontaï.
Toutefois, n’oublions pas que le sexisme existe aussi parmi la classe ouvrière. Cette dernière fait partie de la société et n’en n’est donc pas exempte. Il est donc essentiel de combattre les préjugés au sein du mouvement ouvrier. Par exemple, notre section en Angleterre et au Pays de Galles est pionnière en la matière avec sa campagne contre les violences domestiques. Nous avons mené une politique consciente d’attention contre le sexisme. A contrario, beaucoup au SWP (Socialist Workers Party) refusent d’y accorder de l’attention sous prétexte que cela risquerait de nous diviser… Mais, pour nous, ne pas mettre sur le tapis un tel problème rend d’autant plus difficile l’inclusion des femmes de la classe ouvrière au mouvement de lutte. Cette sous-estimation généralisée du problème du sexisme montre à quel point il est prégnant et qu’il est nécessaire d’agir. Les femmes doivent pouvoir rejoindre le mouvement ouvrier, elles sont indispensables pour une victoire. Les luttes séparées ne peuvent être qu’inefficaces.
S’il faut lutter contre le sexisme en son sein, les victoires de notre classe permettent de très grandes avancées en la matière. La Révolution Russe illustre très bien ce phénomène. Directement après la prise du pouvoir par la classe ouvrière, la Russie a connu des évolutions majeures concernant la condition des femmes, et ce, des décennies avant le reste du monde.
Le suffrage universel mixte a été instauré, tout comme l’égalité salariale, le droit à l’avortement et les congés maternité. Le mariage civil a été rendu possible ainsi que le divorce par simple envoi d’une lettre le notifiant. Malgré ces améliorations monumentales, cela ne suffit pas à mettre fin au sexisme. Comme le disait Trotsky, «pour en finir avec le sexisme, il faut creuser très loin dans les habitudes et la culture». En effet, celui-ci existe depuis tellement longtemps – avant même que les Etats-Nations n’existent, depuis les premières sociétés de classes – que cela demande en plus un travail en profondeur pour s’en débarrasser. La Révolution Russe a permis d’énormes pas en avant dans la lutte contre les préjugés. Cela a été rendu possible par une égalité matérielle et une collectivisation des tâches domestiques avec des services tels que des cantines et des crèches publiques pour tous ceux qui le désirent. Si dès le début, une réelle attention est mise sur la question, que celle-ci débouche, entre autre, sur l’implémentation de ces services publics, nous avons alors la possibilité d’aboutir à une société réellement égalitaire. Mais attention, rien n’est jamais définitivement acquis. Avec l’isolement et le stalinisme, la Russie a connu une dégénération des acquis de la révolution.
Actuellement, avec l’austérité dans les services publics, des charges de travail auparavant prises en charge par la collectivité (soin aux enfants, aux personnes âgées, etc.) retombent sur le dos des familles et en particulier des femmes. Au lieu d’un Etat providence, les dirigeants nous disent de compter sur «la Grande société», autrement dit sur les familles et les femmes qui doivent reprendre à leur compte des tâches auparavant assumées par les services publics. Il ne s’agit ici pas de solidarité entre les membres de la famille, mais d’une dépendance contrainte. Il n’est, dans ce cadre, pas surprenant de constater que de nombreuses manifestations contre l’austérité comptent une majorité de femmes, comme c’est par exemple le cas actuellement en Irlande avec le mouvement contre la taxe sur l’eau.
Différentes théories dites féministes, leurs implications et leurs limites
Avant de commencer cette deuxième partie, notons que sous prétexte de lutter contre le sexisme, certains peuvent utiliser cet argument pour tenter d’éjecter des groupes de manifestations ou d’actions. Ainsi, durant la dernière période, nous avons connu des manifestations étudiantes contre l’augmentation du minerval en Angleterre. Durant celles-ci, les organisateurs ont voulu éjecter les membres du SWP et, par effet collatéral, ceux de notre parti frère, le Socialist Party. Lors de l’occupation d’une université qui a suivi, le même problème c’est à nouveau posé, mais sous une forme particulière. Le prétexte était qu’une personne de l’occupation c’était sentie oppressée par les deux camarades du SP présents sur place. Alors même qu’aucun autre militant présent sur place – toute organisation confondue – n’ait rien remarqué de tel, la sécurité proche du syndicat étudiant a décidé de les éjecter sous le principe qu’il faut exclure toute personne reportée par une autre comme oppressante. Si les comportements sexistes doivent bien entendu être pris très au sérieux et combattus, nous ne pouvons accepter que ceux-ci soient utilisés comme prétexte pour une exclusion qui était en réalité politique.
Revenons sur les différentes théories développées par des sociologues anglo-saxons, leurs apports et leurs limites pour l’analyse du phénomène du sexisme et comment en venir à bout.
L’intersectionnalité de Crenshaw1
Ce terme a été utilisé pour la première fois par une universitaire féministe américaine Kimberlé Crenshaw dans un article publié en 1991. Dans celui-ci, elle se réfère au dossier porté en justice par des jeunes femmes afro-américaines contre General Motors, car il leur était impossible de se faire engager par ce dernier. En effet, l’entreprise emploie des hommes blancs et noirs dans l’usine et aux postes de secrétariat des femmes blanches. GM a plaidé qu’il emploie tant des noirs que des femmes et a obtenu gain de cause. Les requérantes sont restées sur le carreau de la justice et du marché de l’emploi. Crenshaw utilise cet exemple pour monter qu’il existe différentes discriminations qui peuvent se superposer et que l’oppression est un phénomène complexe.
Crenshaw lie les différentes oppressions entre elles pour pouvoir mieux les combattre. C’est un point positif puisque beaucoup passent plus de temps à discuter des idées sans réfléchir à la manière de changer les choses. Elle met en avant que les différentes oppressions s’interpénètrent. Elle s’oppose également à l’idée que si on ne vit pas une oppression, on est incapable de la comprendre.
Toutefois, cette théorie pose d’autres problèmes. Crenshaw liste les oppressions et considère l’oppression de classe simplement comme l’une parmi tant d’autres. Cette dernière est pourtant l’oppression fondamentale de laquelle découlent les autres. Par exemple, pour la problématique du racisme : les personnes de couleurs sont surreprésentées parmi les couches pauvres et on compte un taux de chômage systématiquement plus important. Cela reste vrai même s’il existe un très petit nombre de noirs très riches qui souffrent malgré tout encore de racisme. Mais il faut être clair que c’est la classe qui est déterminante et non le genre ou la couleur en ce qui concerne l’oppression. Les femmes noires qui se battent pour un salaire minimum dans le secteur des fast-foods ont bien plus en commun avec leurs collègues masculins et blancs qu’avec Michelle Obama !
La classe ouvrière est très hétérogène et variée et il faut prendre cela en considération. Le rôle d’un parti révolutionnaire est de développer un programme qui puisse l’unir pour pouvoir changer la société.
Théorie des privilèges de McIntosh2
Une militante américaine, Peggy McIntosh, a écrit essai à la fin des années 80’ sur les privilèges des blancs et des hommes. Selon elle, un homme blanc, hétérosexuel et de la classe supérieur porte un baguage de privilèges qu’il n’a pas mérité. Une femme blanche, hétérosexuelle, de cette même classe porte également un grand nombre de privilèges, même si c’est un de moins que pour le premier.
Cependant, cette théorie ne dit rien de la structure de la société, comme si reconnaître les privilèges suffisait à pouvoir les faire disparaitre.
Les espaces de sécurité pour les femmes
De ces théories est issu le concept des espaces de sécurité. Il existe de plus en plus de forum sur internet et des meetings qui se revendiquent «espace féministe sécurisé». Ce sont des espaces où la tolérance est de zéro pour les propos discriminatoires.
Il est important pour une organisation comme la nôtre qu’il y existe des espaces où chacun puisse s’exprimer sans crainte. S’il est essentiel de reconnaitre que ces divisions sont liées au système de classes, il faut parallèlement faire campagne contre les divisions au sein de la classe ouvrière et de chaque organisation. Créer des espaces de sécurité peut en ce sens être intéressant, que ce soit sur internet ou en réservant certaines réunions qu’aux femmes si le besoin se fait sentir. Il est également nécessaire d’éviter les terminologies oppressantes, en ce compris dans les analogies choisies et dans les blagues.
Néanmoins, des mouvements au sein desquels des problèmes surviennent ne sont pas à rejeter en bloc. De nombreux partisans récents de la théorie de l’intersectionnalité et des privilèges viennent du mouvement Occupy. Peggy McIntosh rapporte des problèmes de harcèlements – et autres –durant ces occupations. Cela ne veut, pour nous, pas dire que le mouvement est à rejeter, mais bien qu’il est nécessaire de mettre en place des structures démocratique pour gérer ces problèmes, pour qu’il ne soit ni banalisé et ni laissé sans réponse. L’absence de telles structures pose un direct problème de démocratie et un risque d’utilisation du sexisme comme un prétexte à d’autres fins politiques. Ainsi, lors de l’occupation de l’université en Angleterre, lorsqu’une étudiante a dit se sentir opprimée par deux camarades (alors que les autres disaient qu’il ne pensait pas qu’il y a eu un comportement problématique), le sentiment d’oppression a directement débouché sur une exclusion sans entendre les différentes parties impliquées. Des structures démocratiques pour gérer cette situation auraient permis de voir clair sur la situation et de prendre les mesures appropriées.
Plutôt que des petites bulles et des changements individuels de comportement, nous avons besoin d’un changement collectif de société. Nous n’avons donc pas pour objectif des bulles de sécurité, mais bien une société où les femmes et tout un chacun puisse trouver sa place et se sentir en sécurité.
Le post-modernisme
Dans les départements de philosophie de beaucoup d’universités, le post-modernisme prévaut. Cette approche ne permet pas de vision collectivement partagée de la grande Histoire, mais bien une interprétation de chacun de la société dans laquelle il vit. Toutefois, comme le disait Marx, si les philosophes interprètent le monde, notre but est de le changer. Le post-modernisme étant incapable d’interpréter le monde, il est encore plus loin de pouvoir le changer.
Pour conclure
Dans de nombreux pays, les femmes noires de la classe ouvrière sont trois fois opprimées. C’est particulièrement le cas aux Etats-Unis et ce n’est donc pas par hasard que ce soit dans ce pays que les théories de l’intersexionnalité et des privilèges se soient développées. Elles sont d’ailleurs beaucoup plus populaires dans les milieux militants anglo-saxons qu’en Europe continentale.
Il est essentiel de dépasser le stade de la description et de mettre ces différentes analyses sociologiques au profit d’un changement de société. Le racisme et le sexisme doivent être combattu pour abattre le capitalisme, car nous avons absolument besoin de l’unité de la classe ouvrière – celle des jeunes, des travailleurs et des allocataires sociaux – dans ce cadre. Mais ce n’est que lorsqu’on en aura fini avec le capitalisme qu’il nous sera possible de mettre en place les bases matérielles pour une réelle égalité et la fin du racisme et du sexisme.
La campagne des $15 now donne une idée de comment aller dans cette direction, mais cela ne veut pas dire qu’un groupe spécifique de la population doive attendre le reste de la classe ouvrière pour ce mettre en lutte. Il faut la mener dès maintenant et favoriser que le reste de la classe ouvrière nous rejoigne dans le combat pour un changement socialiste démocratique de société.
Même en Europe, ces théories pourraient attirées de nombreuses jeunes femmes. C’est pour cela qu’il est important de les déconstruire. Les personnes qui nous rejoignent sur base de nos campagnes sur la problématique du sexisme veulent combattre à la fois le capitalisme, l’austérité et le sexisme. Mais bien évidemment, il est plus facile de gagner de nouvelles camarades lorsque le mouvement ouvrier est en action. Le sexisme structurel inhérent au capitalisme est beaucoup plus compréhensible lorsque l’on voit des manifestations contre les coupes dans les services publics, contre la taxe sur l’eau, pour le droit à l’avortement ou encore sur la question de la prostitution.
Nous sommes capable, même peut nombreux/ses, de stimuler les luttes. Pour cela, nous devons garder une attention permanente sur ces questions et développer du matériel pour être capable d’intervenir dès que le mouvement se développe. La question du sexisme est une porte d’entrée dans notre programme. Il nous faut lutter contre le sexisme pour venir à bout du capitalisme, mais ce n’est que lorsqu’on aura mis en place une société socialiste démocratique que l’on pourra totalement mettre fin au sexisme.
1 L’intersectionnalité (de l’anglais intersectionality) est une notion employée en sociologie et en réflexion politique, qui désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société. Le terme a été forgé par l’universitaire féministe américaine Kimberlé Crenshaw dans un article publié en 1991.
2 McIntosh est l’auteur d’un essai écrit en 1988 essay “White Privilege and Male Privilege: A Personal Account of Coming to See Correspondences through Work in Women’s Studies.”
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Manifestation de la FGTB: Les femmes en ligne de mire
Hier, une manifestation a pris place à Bruxelles contre les conséquences de l’austérité pour les femmes. L’appel de la FGTB visait à manifester “Contre les mesures d’austérité du Gouvernement actuel qui touchent davantage les femmes, pour de nouvelles mesures à prendre pour une meilleure conciliation vie professionnelle-vie privée, pour une sécurité sociale forte et une fiscalité plus juste pour les femmes, pour des services publics forts.”L’allongement de la carrière par relèvement de l’âge de la retraite et de la retraite anticipée, la Suppression de l’allocation ONEm pour les crédits-temps sans motif et plus d’assimilation pour la pension, la diminution de la garantie de revenu pour les temps partiels involontaires,… Toutes ces mesures asociales renforcent la dépendance financière des femmes et auront un impact sur tous. Pendant ce temps, les attaques contre les services publics assurent que de plus en plus de tâches retombent sur les ménages, et principalement sur les femmes. Ce travail bénévole représenterait 150.000 emplois à temps plein selon une récente étude.
Il est bien évidemment correct de la part de la FGTB d’attirer l’attention sur ces points, mais il en faudra plus pour en finir avec cette politique. Le PSL était présent à cette manifestation avec un tract qui déclarait notamment: “L’avantage du premier plan d’action est qu’il était connu bien à l’avance et construit graduellement autour d’une bonne campagne d’information et de mobilisation vers une grève générale nationale d’ampleur historique. Un de ses points forts fut la (ré)émergence d’assemblées générales du personnel. Faisons un succès de la manifestation appelée pour le 7 octobre prochain! (…) Une concentration de militants début septembre où du matériel de mobilisation et de sensibilisation serait massivement disponible permettrait de sérieusement construire l’élan vers cette étape d’une manifestation de masse nationale. Cette occasion serait également idéale pour annoncer la suite du plan d’action après la manifestation du 7 octobre, autour de l’outil essentiel pour faire chuter ce gouvernement des riches que constitue l’arme de la grève générale nationale.”
Photos de PPICS.
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Femmes & austérité : Pour un nouveau plan d’action jusqu’à la chute du gouvernement des riches!
Les femmes, premières victimes de l’austérité
Les femmes sont particulièrement touchées par la détérioration des pensions et des allocations de chômage, le gel des salaires, la limitation de l’accès aux soins, le démantèlement des services publics, etc.Tract du PSL à l’occasion de l’action “Les femmes en ligne de mire”
Les mesures d’attaque frontale contre nos conditions salariales et de travail prises par le gouvernement Michel sont légion, citons quelques exemples :
• Allongement de la carrière par relèvement de l’âge de la retraite et de la retraite anticipée. Ceci alors qu’en moyenne, les femmes n’atteignent déjà qu’une carrière de 34 ans compte tenu du fait que la moitié d’entre elles travaillent à temps partiel et que ce sont souvent elles qui interrompent leur carrière pour pallier à la pénurie de services publics en matière d’accueil des enfants et de soins aux personnes moins valides. Outre le relèvement de l’âge de la retraite et de la retraite anticipée, il est également question d’un système de pension à points par lequel les travailleurs gèreraient leur carrière en capitalisant des points s’ils ne prennent pas leurs congés ou effectuent des heures supplémentaires. Une nouvelle façon de saper dans les acquis (conquis !) sociaux qui touchera encore plus les femmes.
• Suppression de l’allocation ONEm pour les crédits-temps sans motif et plus d’assimilation pour la pension. Le crédit-temps de fin de carrière étant quant à lui porté de 55 à 60 ans ! Ceci alors que ces formules sont largement utilisées par les femmes afin de mieux concilier vie privée et vie professionnelle.
• Allocation de garantie de revenu rabotée de moitié pour les temps partiels involontaires.
Toutes ces mesures asociales renforcent la dépendance financière des femmes et auront un impact sur tous.
Elles permettent de poursuivre la précarisation et la flexibilisation du travail. Comme nous l’avons vu au travers du temps partiel vers lequel les femmes ont été poussées et qui a fini par s’imposer comme la règle dans certains secteurs, comme celui de la grande distribution. Un secteur à bas salaires a ainsi été instauré.
Il nous faut donc lutter, tous ensemble, hommes, femmes, jeunes, actifs, travailleurs sans emploi contre la précarisation du travail et la flexibilité accrue qui nous est imposée, au travers d’un nouveau plan d’action jusqu’à la chute du gouvernement Michel et de toute la politique d’austérité.
Pour un nouveau plan d’action !
L’avantage du premier plan d’action est qu’il était connu bien à l’avance et construit graduellement autour d’une bonne campagne d’information et de mobilisation vers une grève générale nationale d’ampleur historique. Un de ses points forts fut la (ré)émergence d’assemblées générales du personnel.
Faisons un succès de la manifestation appelée pour le 7 octobre prochain! Avec les 120.000 à 150.000 personnes réunies le 6 novembre dernier à Bruxelles, les syndicats avaient su attirer à leur suite d’importantes couches de la jeunesse, du secteur socio-culturel,… jusqu’à de petits indépendants! Ce potentiel est toujours bien présent.
Une concentration de militants début septembre où du matériel de mobilisation et de sensibilisation serait massivement disponible permettrait de sérieusement construire l’élan vers cette étape d’une manifestation de masse nationale.
Cette occasion serait également idéale pour annoncer la suite du plan d’action après la manifestation du 7 octobre, autour de l’outil essentiel pour faire chuter ce gouvernement des riches que constitue l’arme de la grève générale nationale.
• Rétablissement total de l’indexation, négociations salariales libres et salaire minimum de 15 euros bruts de l’heure !
• Pas de sape des contrats de travail pour la sous-traitance, le recours à l’intérim ou d’autres boulots précaires !
• Bas les pattes du statut des fonctionnaires ! Aucun démantèlement des services publics ! Aucune privatisation ou libéralisation ! De l’insourcing au lieu de l’outsourcing !
• Bas les pattes de nos pensions. Maintien de la prépension et de la retraite anticipée!
• Augmentation des pensions à minimum 75% du dernier salaire avec un minimum de 1500 euros par mois!
• Ni chasse aux chômeurs, ni dégressivité, ni service communautaire ! Attaquons le chômage par la diminution généralisée du temps de travail à 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!
• Nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la collectivité ! L’économie de marché chaotique et la course aux profits n’offrent aucune garantie d’emplois. Pour une économie planifiée et contrôlée démocratiquement par la collectivité : pour un socialisme démocratique et moderne !
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‘‘Comment peut-on (encore) être une femme’’
Au moment de sa parution, le livre ‘‘Comment peut-on (encore) être une femme’’ (de l’auteure britannique Caitlin Moran, chroniqueuse au Times) a été décrit par certains comme rien de moins qu’un nouveau “manifeste” du féminisme. Si ce n’est aucunement le cas, il s’agit par contre d’une saga amusante et par moment hilarante par laquelle Moran décrit l’évolution de sa propre conception de la “féminité” de ses 13 à ses 35 ans. C’est un appel lancé aux femmes à dire non au sexisme sous toutes ses formes, avec une forte dose d’indignation quant au rôle joué par l’industrie dans l’image de la femme aujourd’hui.Par Anja Deschoemacker
Rédigé comme l’autobiographie d’une journaliste talentueuse, le récit traite du sexisme quotidien et de son impact sur la perception qu’ont les femmes d’elles-mêmes. L’auteure n’a pas souffert de violence sexuelle, elle n’a pas dû non plus tenter de joindre les deux bouts avec un salaire de misère en combinant vie professionnelle et vie familiale. Le livre ne traite aucun de ces thèmes importants – et ne propose pas non plus la moindre solution ou stratégie pour changer les choses – il aborde le sexisme qui frappe l’ensemble des femmes, indépendamment de sa classe sociale.
La lecture de ce livre vaut le coup, l’ouvrage constitue une rupture vivifiante par rapport au postféminisme qui domine le débat depuis les années ‘80. Non, nous n’avons pas encore triomphé, nous n’avons que commencé à gagner une position différente dans la société. Le féminisme reste essentiel et concerne chaque femme. À celles qui en doute, Caitlin Morgan demande : ‘‘De quelles conquêtes du féminisme vous ne voulez plus ? Du droit de vote ? Du droit de vous marier et de divorcer quand vous le voulez ?’’
Elle rompt également avec certains aspects du féminisme bourgeois. Si elle conteste à juste titre le fait que les féministes aient à parler d’un combat femmes contre hommes, elle n’y oppose cependant aucune stratégie alternative, à part une résistance individuelle contre les représentations sexistes. Elle ne se replie pas derrière l’idée de quotas ou de “discriminations positives”, ni derrière le mythe selon lesquelles les femmes gèreraient les entreprises “autrement” ou “mieux” que les hommes. On ne trouve aucune allégation du style ‘‘les femmes viennent de Vénus, les hommes de Mars” dans ce livre. Mais sa recherche d’une issue se limite à dire que les femmes, individuellement, savent se frayer un chemin vers le sommet et peuvent y exercer une influence.
L’ouvrage s’élève contre l’ensemble des normes – comportementales, cosmétiques,… – auxquelles les femmes sont appelées à se conformer via les représentations privilégiées dans les médias. Moran expose de quelle manière ces standards découlent de la recherche de profit des grandes entreprises et défend que les femmes doivent s’en affranchir et être moins tourmentées par leur apparence et leur tenue. Au lieu d’imiter les manières et comportements de tel mannequin ou telle chanteuse, elle invite à développer ses talents et à atteindre ses propres objectifs.
Le livre ne manque pas d’humour, son regard porté sur les choses est souvent rafraichissant, de même que son style très libre. Mais il ne rompt pas fondamentalement avec le vieux féminisme bourgeois, il en représente même une version moderne. S’il est souvent question du “fossé salarial” entre hommes et femmes et du “plafond de verre” (qui freine les femmes pour atteindre des fonctions dirigeantes), le fait que cette position de faiblesse sur le plan économique constitue un obstacle insurmontable à la libération de nombreuses femmes est ignoré. Les moyens financiers de l’auteure lui ouvrent l’accès aux crèches privées, à une femme de ménage, etc. et une séparation ne représenterait pas une catastrophe financière dans son cas. Pour la plupart des femmes, en particulier les mères, un divorce équivaut quasi-systématiquement à une chute des conditions de vie, comme en atteste le taux de pauvreté des mères isolées.
L’indispensable liaison de la lutte contre le sexisme à celle pour une autre société est également absente de l’ouvrage. Les conquêtes sociales des femmes sont présentées comme autant d’acquis du féminisme, sans prendre en compte le rôle de la lutte du mouvement syndical et socialiste pour de meilleures conditions pour tous les travailleurs et travailleuses. L’implication des femmes dans cette lutte est pourtant absolument nécessaire. Et ce combat implique nécessairement d’en finir avec le capitalisme.
Nous pouvons essayer de combattre individuellement le sexisme quotidien, mais cela revient à se battre contre des moulins à vent tant que cette lutte n’est pas liée à celle pour renverser le capitalisme et tous les obstacles qu’il répand et qui empêchent chacun d’e?tre soi-même, de développer ses talents et d’activement poursuivre ses aspirations.
Ce livre est donc très agréable à lire et comporte nombre de réflexions intéressantes. Il s’agit du livre féministe le plus drôle que je n’aie jamais lu. Mais il n’explique pas pourquoi les femmes sont toujours aujourd’hui repoussées dans une position inférieure dans la société et encore moins comment nous pouvons sortir de cette situation.
Caitlin Moran, Comment peut-on (encore) être une femme, Flammarion, 2013
