Tag: Droits des femmes

  • Journée de lancement de la campagne ROSA: Programme complet

    ROSA: Résistance contre l’Oppression, le Sexisme & l’Austérité

    Journée de discussion et de débats – Dimanche 12 MARS de 10h à 17h30 – Randstad, Rue du Jardinier 45, Molenbeek-St-Jean

    Comment construire une lutte unifiée, des femmes et des hommes, des travailleurs et des jeunes contre le sexisme ? Quelles sont les leçons des victoires et des luttes du passé ? Pourquoi la lutte contre le capitalisme est nécessaire ?

    La lutte pour les droits des femmes est à nouveau à l’ordre du jour

    Des «Million Woman March» à travers les USA contre le sexisme de Trump. Une grève nationale contre l’inégalité salariale en Islande. Des actions de masse pour le droit à l’avortement en Espagne, Irlande et Pologne. Des initiatives pour dénoncer le sexisme quotidien, y compris en Belgique, etc.

    Aide-nous à lancer ROSA

    Pour participer pleinement à ces mouvements et débats, le Parti Socialiste de Lutte (PSL) lance la campagne ROSA. Nous voulons construire un instrument pour les femmes et hommes, jeunes et travailleurs, … qui veulent lutter contre le sexisme ainsi que l’austérité qui détériore encore plus la condition des femmes. Nous voulons organiser des actions / débats et intervenir dans les mouvements qui dénoncent le sexisme en défendant la nécessité d’une lutte anticapitaliste et pour le socialisme.

    Rejoins-nous !

    PROGRAMME DE LA JOURNÉE DE LANCEMENT DE ROSA

    • 10h30 – 11h Mot de bienvenue
      Histoire et pertinence de la Journée internationale des femmes du 8 mars.
      Pourquoi lancer une campagne telle que ROSA aujourd’hui ?
      Conditions de vie et de travail des femmes et persistance des discriminations
      Riposter avec une approche socialiste
      Présentation du programme de la journée
    • 11h – 12h30 Ateliers de discussion
      Le développement de la résistance contre Trump et le réveil du mouvement féministe aux USA – Million Woman March, Student Walk Out, Black Lives Matter, Muslimban, mouvements LGBTQI,… Leçons et perspectives de la lutte contre Trump.
      Avec Jess Spear, porte-parole de “Woman Million March” à Seattle et militante de Socialist Alternative (qui regroupe les partisans du Comité pour une internationale Ouvrière (CIO) aux USA).
      Leçons de la grève des femmes en Pologne en défense du droit à l’avortement et de son impact à travers le monde – Mouvements pro-choix, mouvement “Ni Una Menos” contre les féminicides en Argentine, grève pour l’égalité salariale en Islande, mouvement contre la légalisation de la violence domestique en Russie,… Comment organiser la riposte contre les politiques réactionnaires et pour défendre les conquêtes sociales des femmes?
      Avec Tiphaine Soyez, militante pro-choix en Pologne, membre d’Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise du CIO).
    • 12h30 – 14h Repas de midi
    • 14h- 15h45 Ateliers de discussion
      – ROSA dans les écoles : comment lutter contre le sexisme quotidien ? Blagues sexistes, remarques et mesures de contrôle sur les vêtements, harcèlement, violences, femmes rabaissées au rang d’objets,… Comment réagir ?
      – ROSA sur les campus : quelle stratégie contre le sexisme à l’heure actuelle ? Comment répondre face à l’objectification du corps des femmes, aux violences physiques et verbales, à la prostitution étudiante,…? Par des lois contre le sexisme, des actions non-mixtes, des méthodes basées sur l’intersectionnalité, des quotas,… ou par la construction de l’unité des jeunes et des travailleurs, femmes et hommes, dans les luttes ?
      – ROSA dans les syndicats : la lutte pour la diminution collective du temps de travail à nouveau à l’ordre du jour Hyperflexibilité, bas salaires et débat sur le revenu de base, austérité dans les soins de santé, démantèlement des services publics, harcèlement et violences envers les femmes,… Comment intervenir dans la campagne Equal Pay Day, participer aux actions du secteur des soins de santé, développer une campagne pour un salaire minimum de 15€/h, participer à la syndicalisation des femmes,…?
      – ROSA et l’histoire du mouvement féministe : 1917/2017 – Centenaire de la révolution russe : quelles furent les avancées pour les femmes et les les personnes LGBTQI? Histoire de la Journée internationale des femmes et des revendications des femmes au sein du mouvement ouvrier, approche des Bolcheviks sur les questions touchant spécifiquement les femmes, impact du stalinisme,… Quelle réponse formuler contre les calomnies des médias traditionnels concernant la révolution russe et les mouvements pour l’émancipation des femmes ?
    • 15h45-16h30 Pause
    • 16h30-17h30 Session plénière
      – Lancement de la campagne ROSA : la place des femmes est dans la lutte ! Comment construire la lutte de masse contre Trump et sa politique ? Avec Jess Spear .
      – La lutte paie ! La lutte des femmes en Pologne. Avec Tiphaine Soyez.
      – C’en est assez ! Comment lutter contre le sexisme ? Avec Mai, présidente des écoliers de Gauche Actifs à Gand.
      – La lutte contre le sexisme, contre l’austérité et pour le socialisme Avec Anja Deschoemacker, commission-femmes du PSL, porte-parole de Gauches Communes à Bruxelles.

    Entrée: €5 en prévente (€3 tarif réduit), +€2 sur place
    Repas (à petit prix) et baby-sitting si mentionné à l’inscription

    Info & inscription: Inscrivez-vous via notre formulaire d’inscription en ligne ou prenez contact via : contact@campagneROSA.be – 0474 35 30 36 – Facebook: Lancement de ROSA

  • Participez au lancement de la campagne ROSA !

    La lutte pour les droits des femmes est à nouveau à l’ordre du jour comme en témoignent les «Million Woman March» à travers les USA contre le sexisme de Trump, des mouvements de masse contre la violence sexuelle à l’encontre des femmes en Inde, en Turquie et en Argentine, la grève nationale contre l’inégalité salariale en Islande, des actions de masse pour le droit à l’avortement en Espagne, en Irlande et en Pologne, des initiatives, y compris en Belgique, pour dénoncer le sexisme quotidien, etc.

    En Belgique aussi, nous devons construire un mouvement fort qui se bat contre le sexisme et le système qui le génère, le capitalisme. Les mesures d’austérité des différents gouvernements détruisent toujours plus nos conquêtes sociales : en détricotant nos services publics au détriment des besoins des familles ; en obligeant les travailleurs à accepter des emplois toujours plus précaires, … Et à chaque fois, les femmes sont les plus touchées. L’égalité et l’émancipation ne peuvent pas se construire sur base d’un désert social, la lutte contre le sexisme et l’austérité doit être menée de front.

    Qui sont nos alliés ? Contre quoi ou qui se battre ? Quelles propositions mettre en avant ? C’est pour prendre pleinement part à ce débat et participer aux différentes mobilisations et actions que le Parti Socialiste de Lutte (PSL) lance la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité).

    Nous voulons construire un instrument pour les femmes et les hommes, les jeunes et les travailleurs, … afin d’organiser des débats et des actions dans les quartiers, sur les campus et les écoles contre le sexisme quotidien, la culture du viol et toutes les autres formes de discrimination et d’exploitation. Nous voulons intervenir dans les mouvements féministes en défendant la nécessité de combattre parallèlement l’austérité qui détériore encore plus la condition des femmes. Nous voulons intervenir dans le mouvement syndical en y défendant la nécessité de lutter contre le sexisme, car l’unité des travailleurs est nécessaire pour obtenir des victoires. Partout, nous voulons défendre la nécessité de combattre le capitalisme et de construire une société socialiste qui offre les bases matérielles nécessaires à l’émancipation des femmes pour en finir avec les discriminations et l’exploitation.

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    Dimanche 12 mars – Journée de discussions et de débats à l’occasion du lancement de ROSA

    Ateliers et meeting de 10h à 17h30, rue du Jardinier 45, Molenbeek-Saint-Jean – Bruxelles (Métro : arrêt Comte de Flandre ou Ribaucourt).
    Comment construire une lutte unifiée, des travailleurs et des jeunes, des hommes et des femmes, contre le sexisme ? Quelles sont les leçons des victoires et des luttes du passé ? Pourquoi la lutte contre le capitalisme est-elle nécessaire ? Voilà une série de questions dont nous voulons débattre ensemble au cours de la journée de lancement de ROSA.

    La journée sera divisée en 3 parties : après un mot de bienvenue à 10h30, vous aurez le choix entre 4 ateliers le matin (11h à 12h45) et 4 autres l’après-midi (14h à 15h45) sur des thèmes variés : réappropriation de l’espace public par les femmes ; impact des mesures d’austérité ; allocation universelle ; 45h semaine vs 30h; les luttes menées par les femmes dans le monde (Argentine, USA, Pologne, …) ; les luttes LGBTQI ; les acquis des femmes dans la Révolution russe de 1917 : quand est-il 100 ans après ?

    La journée se clôturera par un meeting (16h30 à 17h30) intitulé “La place des femmes est dans la lutte”. Dès à présent, inscris-toi et n’hésite pas à proposer ton aide pour faire de cette journée un succès ! Entrée : prix libre – Repas (à petit prix) et baby-sitting uniquement sur inscription !
    Commande la brochure de présentation du programme de ROSA.
    info@socialisme.be

    Avec la participation de :

    • ANJA DESCHOEMACKER. Fondatrice de la Commission femme du PSL.  Porte-parole de Gauches Communes à Bruxelles
    • TIPHAINE SOYEZ. Militante socialiste et féministe en Pologne. Impliquée dans l’organisation des luttes pro-choix
    • JESS SPEAR. Porte-parole de “Million Women’s March” à Seattle. Coordinatrice de la campagne victorieuse pour un salaire minimum à Seattle : 15$ now ! Climatologue à l’initiative de “People’s Climate March” à Seattle.
  • Les Marches des Femmes ont réuni des millions de personnes à travers le monde!

    L’affluence aux « marches des femmes » qui ont été organisées partout dans le monde le 21 janvier a surpris tout le monde, y compris les organisateurs. De Los Angeles à Tel Aviv en passant par Oslo et même l’Antarctique, des millions de gens ont déferlé dans les rues pour protester contre l’investiture de Donald Trump en tant que président des États-Unis d’Amérique.

    Par Socialist Alternative, USA

    Ces marches marquent sans doute le début d’une nouvelle phase extrêmement importante de la riposte de la part de la jeunesse, des classes moyennes et de la classe prolétaire contre les atrocités du capitalisme, ses représentants politiques et les divisions que ce système tente de susciter.

    Au départ, la marche des femmes de Washington a été appelée par des groupes féministes pour exprimer leur colère face aux commentaires scandaleux proférés par Tump à l’encontre des femmes et face à la menace que pose son administration pour les droits des femmes.

    Mais cette marche, tout comme les centaines d’autres marches que cette dernière a inspirée, a servi de point de ralliement à de nombreux autres groupes qui désiraient eux aussi donner un signal clair, dès le premier jour de la présidence Trump, du fait que son régime réactionnaire sera confronté à une opposition massive à chaque pas qu’il fera.

    Par effet « boule de neige », tout ceci a finalement donné le plus grand mouvement de contestation coordonné à l’échelle internationale jamais vu depuis l’invasion de l’Irak en 2003.

    Il est maintenant crucial et urgent d’utiliser ce mouvement en tant que tremplin en vue de l’édification d’un mouvement démocratique et solide à l’échelle internationale avec une stratégie visant la victoire et une vision d’une alternative – le socialisme. Nous devons nous assurer du fait que le 21 janvier 2017 sera retenu dans les livres d’histoire non pas comme une simple journée où les gens ont libéré leur colère avant de rentrer chez eux, mais comme le jour où tout a basculé.

    Construire un mouvement de masse contre Trump, l’austérité et le capitalisme

    On estime à 5 millions le nombre de gens qui ont manifesté partout dans le monde. Il est important de constater que de nombreuses personnes partout dans le monde ont ressenti un tel besoin d’exprimer leur solidarité internationale avec leurs frères et sœurs des États-Unis qu’elles ont décidé de protester par milliers même dans des pays qui ne se trouvent pas du tout en première ligne par rapport à l’impact qu’aura la présidence Trump. Ce phénomène est dû en partie du fait de la position centrale qu’occupent les États-Unis dans la politique mondiale de manière générale, en partie aussi parce que les gens comprennent que l’instabilité et la réaction trumpistes seront telles que leur impact se fera sentir dans le monde entier.

    Mais une autre raison pour laquelle les gens sont descendus en masse est qu’en réalité, ils manifestaient non pas seulement contre Trump lui-même, mais contre tous les « petits Trumps » dans leurs propres pays, contre les mesures « trumpistes » qui sont prises aujourd’hui par les gouvernements capitalistes partout dans le monde. Les manifestants ont dénoncé toutes les formes de sexisme, de racisme et d’inégalité. Certains étaient préoccupés par la politique environnementale de Trump, d’autres par sa rhétorique va-t’en-guerre ou par ses propos xénophobes. Ces marches ont joué le rôle d’un aimant qui a attiré à lui une grande partie du sentiment de mécontentement ressenti par la population mondiale de manière générale, exacerbé par les craintes et la colère qui accompagnent l’élection de Trump.

    Beaucoup de gens ont été outragés par la réponse de Theresa May, la Première ministre britannique, lorsqu’on lui a demandé si elle allait interpeler Trump sur son attitude envers les femmes lors de leur prochaine rencontre. Pour elle, la meilleure chose qu’elle puisse faire à cet égard est simplement d’être là, en tant que femme Première ministre ; tout en se concentrant plutôt sur les « problèmes urgents » tels que l’OTAN ou la Syrie.

    Quel que soit son genre, Mme May ne représente pas la majorité des femmes. Il est clair que ses priorités dans ses discussions avec Trump seront avant tout d’assurer la sécurité et la stabilité du système capitaliste plutôt que de défendre les droits des femmes comme, par exemple, les deux millions quatre-cent-mille femmes qui ont été contraintes de fuir la Syrie. Nombre de ces réfugiées se sont retrouvées enfermées et maltraitées par les gouvernements occidentaux (tel que celui de Mme May), qui ne font qu’aggraver la situation au Moyen-Orient. Mme May a par ailleurs elle-même soutenu des mesures qui ont causé des pertes d’emplois pour des centaines de milliers de femmes au Royaume-Uni depuis que son parti est arrivé au pouvoir. On estime que d’ici 2020, 85 % des coupes budgétaires et des hausses de taxes effectuées depuis 2010 auront été payées par les femmes.

    Un très grand nombre des manifestants étaient conscients de cette situation et ont exprimé le souhait de rester actifs pour poursuivre et intensifier les mouvements dans chaque pays tout en cherchant à relier entre elles l’ensemble des luttes contre tel ou tel aspect du système. Beaucoup de gens participaient là à leur toute première manifestation, tout en affirmant que ce ne serait pas leur dernière. Une des meilleures manières d’exprimer notre solidarité avec ceux qui combattent le régime Trump aux États-Unis n’est-elle pas de nous organiser chez nous pour lutter contre l’austérité, l’oppression et le capitalisme à notre propre niveau ?

    La suite du mouvement

    Dans sa réponse au discours d’investiture de Trump, Kshama Sawant, membre du conseil de la ville de Seattle et membre du groupe Alternative socialiste, section du CIO aux États-Unis, a appelé à de nouvelles actions le 8 mars (journée internationale de la femme ouvrière) et le 1er mai (fête du Travail), pour dénoncer la politique de Trump en ce qui concerne les droits des femmes et les droits des immigrés. Les mêmes jours le CIO organisera des actions de solidarité dans les différents pays où il est présent.

    Toutes ces mobilisations doivent nous aider à nous unir pour former une force aussi grande que possible afin de combattre la droite. Le mouvement du 21 janvier a révélé à quel point la société est prête à porter un tel mouvement : un désir de transformer le simple nombre en une réelle force pour vaincre Trump, ses clones partout dans leur monde et leurs idées. Ce processus nécessitera de nombreuses discussions et de nombreux débats.

    Pour commencer, le mouvement doit reconnaitre que c’est l’élite capitaliste qui est responsable de l’arrivée au pouvoir de Trump. C’est en raison des conditions d’oppression qu’elles connaissent sur une base quotidienne : le chômage, le mauvais état des services publics, le mépris des politiciens… que de nombreuses personnes ont été poussées vers les fausses « solutions » de la droite. Tout mouvement désireux de vaincre la droite ne peut donc se permettre d’afficher la moindre tolérance envers l’élite capitaliste. Ce mouvement doit au contraire adopter un discours et une démarche susceptibles de rallier les plus aliénés des travailleurs et des jeunes.

    Aux États-Unis, cela signifie de reconnaitre que le Parti démocrate est pieds et poings liés à cette petite caste de milliardaires qui se trouvent à la tête de la finance mondiale. C’est pourquoi Hillary Clinton ne pouvait jamais vaincre Trump. Au contraire, la popularité de la campagne de gauche menée par Bernie Sanders lors des primaires démocrates a démontré à tous ce qu’aurait pu obtenir un programme radical. Sanders a commis une erreur monumentale en se retirant pour soutenir Clinton alors que l’appareil du Parti démocrate avait dès le départ pris toutes les mesures nécessaires pour qu’il ne soit jamais élu.

    Suite à l’énorme campagne de soutien à Sanders, et vu le mouvement émergent aujourd’hui contre Trump, la tâche urgente aux États-Unis est de bâtir un nouveau parti qui représentera les 99 % de la population contre les 1 % de superriches. En mettant en avant un programme socialiste audacieux, clairement prolétarien, un tel parti serait à même de saisir l’occasion qui nous est offerte pour croitre à une vitesse inouïe. Partout dans le monde d’ailleurs, notre combat doit avoir le même objectif : lutter pour l’édification d’un mouvement capable de porter la voix de la classe des travailleurs et des mouvements de contestation radicaux qui se développent un peu partout.

    Une alternative : le socialisme

    La lutte pour un nouveau parti aux États-Unis deviendra de plus en plus importante au fur et à mesure que Trump reviendra sur ses promesses électorales en abandonnant tous ceux qu’il avait convaincu, à tort, qu’il serait un candidat « antisystème ». Vu la crise profonde qui affecte le système capitaliste à l’heure actuelle, jamais il ne sera à même de réaliser la moindre de ses promesses concernant la création d’emplois, d’écoles ou d’infrastructures. Il est clair que Trump n’est pas un candidat socialiste. Un nouveau parti prolétarien de masse qui exprimerait clairement cet état de fait pourrait gagner un grand nombre de ceux qui ont voté Trump en novembre. Il pourrait aussi, contrairement au vieux Parti démocrate qui n’a jamais fait que défendre le même « statu quo », inspirer les 42 % de la population qui ne se sont pas donné la peine d’aller voter.

    Une autre caractéristique de ces manifestations est le nombre de gens qui étaient explicitement à la recherche d’une alternative socialiste. Kshama Sawant a dit, dans sa réponse au discours de Trump :

    « En ces temps difficiles, je tire un grand espoir de ce nouvel esprit de rébellion qui vit parmi la jeunesse et, plus que tout, du soutien croissant aux idées du socialisme, vu le nombre de gens qui, par milliers, rejoignent les organisations socialistes partout dans le pays. La raison de ceci est simple : le capitalisme est un système en faillite. Donald Trump n’est qu’une expression particulièrement répugnante de la nature prédatrice du système capitaliste lui-même.

    C’est cette semaine que nous avons que huit personnes – huit personnes, pas plus – détiennent plus de richesses que la moitié de la population mondiale. Nous avons aussi appris que cette année est la troisième année d’affilée où les températures mondiales battent tous les record, c’est-à-dire que la catastrophe climatique continue à progresser. Nous avons besoin d’une société d’un type radicalement différent. Nous avons besoin du socialisme. Le socialisme, c’est-à-dire une société qui sera dirigée par et pour les gens qui travaillent, et non pas par la classe des milliardaires. Une société dans laquelle les grandes entreprises appartiendront au public, pour que nous puissions planifier démocratiquement la manière dont nous voulons utiliser les ressources à la disposition de la société pour satisfaire à l’ensemble des besoins humains, et non pas à la soif de profits de quelques-uns. »

    L’énergie dégagée par ces récentes manifestations nous offre à présent une réelle occasion de bâtir un puissant mouvement socialiste à l’échelle internationale capable de concrétiser ces idées. Le Comité pour une Internationale ouvrière et ses sections partout dans le monde seront au premier rang de ces luttes.

  • La Russie veut dépénaliser la violence domestique!

    Reprenons la lutte en faveur des droits des femmes et contre le capitalisme!

    Alternative Socialiste, la section russe du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge), a participé à un ‘‘piquet individuel’’ en dehors de la Douma d’Etat (le Parlement russe) le 17 janvier dernier afin de protester contre un projet de loi visant à retirer du code pénal l’article faisant un crime de la violence domestique, à l’occasion de la première lecture du texte. Dès que cette modification législative a été annoncée, une onde de choc a balayé les réseaux sociaux. Le ‘‘piquet individuel’’ est désormais la seule forme de protestation qui n’a pas besoin d’autorisation officielle de l’État.

    Par Alternative Socialiste (section russe du Comité pour une Internationale Ouvrière, socialist.news)

    Une plus grande manifestation réunissant tous les groupes féministes devrait avoir lieu le 28 janvier. Il a tout d’abord été prévu de mobiliser pour une date en février, mais la préparation de cette manifestation a dû être revue à mesure des modifications de l’agenda d’adoption de cette loi. Alors qu’une deuxième lecture d’un projet de loi prend habituellement plus d’un mois à la Douma, il n’a ici été question que de trois jours ! Au moment de rédiger cet article, les autorités refusaient encore d’autoriser la manifestation, en expliquant qu’elles craignaient qu’il n’y ait «trop de monde» le jour de l’action.

    En Russie, même selon les statistiques officielles, une femme meurt de violences conjugales ou domestiques toutes les heures. Chaque jour, six enfants meurent en moyenne de violence domestique. Il n’est pas difficile de supposer que chacun de ces décès est précédé de coups, mais aucune statistique n’est recueillie à ce sujet. Dans cette situation, quand une femme est psychologiquement et économiquement dépendante de ces tyrans, faire appel à la police pour obtenir de l’aide ne résout rien. Habituellement, la police est même réticente à prendre des déclarations. Ils prétendent souvent que les victimes doivent «elles-mêmes régler leurs problèmes domestiques». La dépénalisation de la violence domestique privera finalement ces victimes de toute possibilité de traduire leurs agresseurs en justice.

    Malheureusement, même de bonnes lois sont insuffisantes. Ce qui est nécessaire pour sauver ces personnes des agressions régulières, c’est la mise en place d’un réseau de centres de crise dans les diverses localités. C’est pourquoi les militants du CIO portaient des pancartes déclarant: ‘‘La loi n’est pas une défense contre la violence domestique – il doit y avoir des centres de crise dans chaque région’’ lors du “piquet individuel” tenu en dehors de la Douma.

    Quiconque souffre de violence domestique devrait savoir qu’il existe des gens à proximité qui sont capables d’immédiatement lui accorder assistance. Ces centres de crise devraient offrir non seulement protection et aide psychologique professionnelle, mais aussi offrir un logement temporaire, aider à entreprendre des actions en justice, aider à trouver un emploi et offrir une formation de requalification. Trop souvent, les victimes doivent tolérer le cauchemar de la violence parce qu’elles sont économiquement dépendantes de leur partenaire et ne peuvent trouver refuge nulle part ailleurs ou bénéficier d’un emploi pour assurer leur indépendance.

    Un programme visant à créer de tels centres de crise devrait être immédiatement financé par le budget de l’Etat. Mais de tels centres de crise, aussi nécessaires soient-ils, ne seraient qu’une mesure d’urgence visant à traiter les symptômes du problème et non sa cause. Il est nécessaire de faire face au problème et de lutter contre le sexisme et le capitalisme ainsi qu’en faveur d’une société socialiste. L’inégalité salariale entre femmes et hommes effectuant le même travail est de 30% en Russie. Cette inégalité augmente rapidement jusque dans le secteur des nouvelles technologies. Les professions dites masculines, comme l’extraction minière ou la conduite automobile, sont traditionnellement mieux rémunérées que les professions dites féminines, comme les soins infirmiers et l’enseignement. Il nous faut nous unir autour de la revendication “à travail égal, salaire égal!”

    Les politiciens de droite affirment que le travail domestique, l’éducation des enfants et l’aide à la famille doivent reposer sur les épaules des femmes. Cette approche est bien pratique pour justifier le manque de moyens publics dont souffre le secteur social. Nous avons besoin de jardins d’enfants gratuits et accessibles, de cafétérias sociales et d’un enseignement et de soins de santé gratuits et de qualité!

    Les politiciens de droite approfondissent le fossé entre femmes et hommes. Ils se réfèrent à l’ancienne notion réactionnaire selon laquelle les femmes, par leur nature, sont «passives» et les hommes «agressifs». Aujourd’hui, le sexisme dans l’éducation est devenu une politique consciente de la part de la bureaucratie réactionnaire.

    Virage à droite

    Le président Poutine a adopté ce qu’il appelle le «traditionalisme conservateur». Cela a permis aux forces ultra-droites et cléricales de se déchaîner. Ce sont elles qui dominent de plus en plus les politiques gouvernementales. La nouvelle ministre de l’Éducation, nommée l’été dernier, fait campagne contre la révolution bolchevique d’octobre 1917, mais c’est une grande admiratrice de Staline et de l’Église orthodoxe russe. D’autre part, la récente victoire de Donald Trump aux USA a permis à Poutine de s’orienter encore plus vers la droite de l’échiquier politique. En décembre dernier, Mizulina, une députée réputée pour avoir défendu les nouvelles lois anti-LGBT, a demandé à Poutine de déclarer publiquement son soutien à la dépénalisation de la violence domestique. Poutine a répondu qu’il se positionne contre l’ingérence des autorités dans les affaires domestiques. Seul Poutine pourrait en fait être derrière ce changement législatif réactionnaire et anti-femmes.

    La lutte contre la dépénalisation de la violence domestique pourrait constituer le début d’un mouvement plus large en faveur des droits des femmes. Ensemble et armés d’un programme de changement radical de société en faveur des intérêts de la majorité des femmes et des hommes de la classe des travailleurs, nous pouvons gagner.

    A bas le sexisme, à bas le capitalisme! Pour l’égalité des sexes et une société égalitaire ! Pour une société socialiste démocratique!

  • La libération des femmes et des LGBT dans la Russie révolutionnaire

    Beaucoup de jeunes sont aujourd’hui amenés à se politiser sur la question de l’oppression des femmes et des personnes LGBT+ (Lesbiennes, gays, Bisexuels, Transgenres). Internationalement, les débats sur la manière dont ces discriminations et inégalités peuvent être éradiquées ne manquent pas. Emma Quinn analyse ici l’expérience de la révolution russe et des mesures progressives radicales introduites par les bolcheviques en leur temps. Ces mesures étaient considérées comme faisant partie des premières étapes pour parvenir à la pleine libération de ces deux groupes opprimés.

    Par Emma Quinn, Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Irlande)

    Aucun autre événement dans l’histoire n’a été davantage déformé par l’idéologie capitaliste que la révolution russe. Quelle qu’en soit la réécriture, le rôle des femmes y est également à peine mentionné, et les mesures acquises les concernant inexistantes.

    Le renversement complet du capitalisme et du féodalisme par le Parti bolchevique et la classe ouvrière russe en 1917 a stimulé un changement radical dans la société, chose qui n’a jamais été vue auparavant ou depuis lors. Les bolcheviques ont été en mesure de diriger la prise de pouvoir précisément parce qu’ils représentaient la voix des masses opprimées, des travailleurs, des pauvres et des femmes.

    Aujourd’hui, les inégalités et l’oppression économiques n’ont jamais été aussi flagrantes. En 2016, la richesse combinée du pourcent le plus riche de la société a dépassé celle des 99% restants de la population mondiale. Tandis que cette inégalité continue de croître, il en est de même de l’oppression des femmes et de la communauté LGBT à travers le monde, même dans les pays les plus ‘‘développés’’. Il s’agit d’une question déterminante pour la politisation de la jeunesse. Dans ce contexte, il est crucial de tirer les leçons du passé, et il n’en existe pas de plus importantes que celles de la révolution russe.

    Les Bolcheviques, tout en soulignant le rôle de la classe ouvrière dans une société en mutation, ont reconnu que les femmes souffraient d’une double oppression qui puisait ses origines dans le capitalisme et le féodalisme. Pour les Bolcheviques, la libération des femmes était un élément essentiel de la lutte pour une société socialiste. Lénine en a d’ailleurs souligné l’importance en 1920 quand il a déclaré que ‘‘le prolétariat ne pourra obtenir la liberté tant qu’il n’aura pas gagné la liberté complète des femmes.’’ [i] Les femmes ont du reste joué divers rôles dirigeants dans le Parti bolchevique au niveau local et national. L’impact décisif de la révolution a transformé la conscience et la vie des femmes de la classe ouvrière comme jamais auparavant.

    L’agitation anti-guerre et les femmes bolcheviques

    Au cours de la période prérévolutionnaire, les femmes ont joué un rôle important dans la chute du régime tsariste et la victoire des Bolcheviques. Plus que toute autre force politique à l’époque, les Bolcheviques en comprenaient l’importance. Lorsque des dizaines de milliers de femmes sont descendues dans les rues en février 1917, ces évènements devant déclencher la révolution du même nom, leurs revendications portaient sur la justice, la paix et le pain. Ces protestations ont d’ailleurs éclaté lors de la Journée internationale des femmes (le 8 mars, qui tombait en février dans le calendrier alors en vigueur en Russie). Cette journée de lutte pour l’émancipation avait été introduite en Russie par la militante bolchevique Konkordia Samoilova quatre ans à peine auparavant, en 1913. [ii] Les femmes bolcheviques ont joué un rôle clé dans l’organisation de la manifestation. En dépit du harcèlement continu des autorités, elles avaient créé des cercles de travailleuses et de femmes de soldats.

    Dès 1914, le Parti bolchévique – y compris ses membres féminins – avait subi une répression sévère en raison de son opposition farouche à la Première guerre mondiale. De nombreux militants avaient été emprisonnés ou exilés. A cela s’ajoutaient encore les brutalités infligées par la guerre elle-même à la classe ouvrière. Cela a poussé les Bolcheviques à lier les commémorations de la Journée internationale des femmes à une manifestation anti-guerre. Le 23 février, la classe ouvrière de Petrograd a déferlé dans les rues avec les femmes à sa tête, en appelant chacun à marcher à ses côtés. Des appels à la fraternisation avaient également été lancés à destination des soldats dans le but de contenir toute éventuelle répression de même que pour leur enjoindre de rallier le mouvement.

    La Journée internationale des femmes, 1917

    Lors de cette journée, la grève a éclaté dans la majorité des usines. Les femmes étaient d’une humeur particulièrement combattive – non seulement les ouvrières, mais également la masse des femmes qui faisaient la queue pour du pain et du kérosène. Elles ont tenu des réunions politiques, ont pris le contrôle des rues, sont allées au parlement afin de faire valoir leurs revendications et ont stoppé les trams. ‘‘Camarades, sortez !’’, criaient-elles avec enthousiasme. Elles se sont également dirigées vers les usines et ont appelé les travailleurs à les rejoindre. ‘‘Dans l’ensemble, la Journée internationale des femmes fut un énorme succès et a alimenté l’esprit révolutionnaire’’ ont écrit Anna et Mariia Ulianov dans la Pravda, le 5 mars 1917. [ iii ]

    Par la suite, les Bolcheviques ont accompagné la radicalisation des femmes au cours de l’été, quand une vague de grèves a éclaté dans le secteur des services (blanchisseuses, domestiques, vendeuses, serveuses,…). Les Bolcheviques étaient au premier plan de la syndicalisation de ces travailleuses. Ceux-ci, en particulier les membres féminins, ont déployé des efforts massifs pour que leurs idées atteignent les travailleuses et les femmes de soldats. Il leur a ainsi été possible de construire une base parmi cette couche fraîchement politisée – malgré les difficultés liées à un sexisme fortement enraciné dans les mentalités, aux tâches domestiques de nombreuses femmes, à l’analphabétisme, etc. Sofia Goncharskaia, une Bolchevique, était par exemple à la tête du syndicat des travailleuses de blanchisserie et a joué un rôle clé dans l’implication de ces dernières. [iv]

    Les femmes révolutionnaires avaient également développé des cercles d’étude parmi les grévistes afin de les politiser et de les éduquer. La conscience de classe de toutes ces femmes s’est retrouvée considérablement affirmée. Quand les Bolcheviques ont dirigé la prise de pouvoir par les Soviets et renversé le gouvernement provisoire en octobre, il y avait en réalité bien plus de femmes qui ont envahi le Palais d’Hiver que de femmes qui l’ont défendu, contrairement à ce qui est souvent rapporté (en référence au ‘‘Bataillon de la mort’’ féminin qui a participé à la défense du Palais d’Hiver, NDT).

    Les lois les plus progressistes de l’Histoire

    Le 17 décembre 1917, sept semaines seulement après la formation du premier Etat ouvrier au monde, le mariage religieux est aboli et le divorce, rendu accessible à tous, est légalisé. Le mois suivant, le code de la famille est incorporé à la Loi. Celui-ci marque l’égalité juridique entre femmes et hommes et abolit ‘‘l’illégitimité’’ des enfants. Notons que les Bolcheviques ont introduit ce code en pleine Première guerre mondiale, alors qu’ils tentaient de prévenir le déclenchement d’une guerre civile, de libérer la paysannerie et de relancer l’industrie et l’économie !

    Tout au long des années 1920, le code de la famille a été modifié, et chaque changement était automatiquement accompagné de discussions et débats publics. Dès ses premiers jours, la propagande socialiste russe a plaidé pour l’égalité des femmes, mais la clé de voûte pour les Bolcheviques était d’en finir avec l’asservissement des femmes dans la famille traditionnelle. Avant la révolution, la vie d’une femme était toute tracée et se limitait exclusivement au mariage, à être monogame, à avoir des enfants et à être liée à ‘‘l’éternelle corvée de la cuisine et de la pouponnière”. [v] La qualité de vie des femmes n’était jamais considérée, leur bonheur et leur plaisir n’étaient pas jugés importants. Les Bolcheviques ont immédiatement contesté cela ainsi que le rôle de l’Église orthodoxe russe et du patriarcat.

    Inessa Armand, directrice du Zhenotdel (le département des femmes du Secrétariat du Comité central du Parti communiste créé en 1919), a notamment déclaré : ‘‘Aussi longtemps que les anciennes formes de la famille, son organisation et l’éducation des enfants ne sont pas abolies, il sera impossible de détruire l’exploitation et l’esclavage, il sera impossible de construire le socialisme.’’ [vi]

    Défier la famille traditionnelle

    La révolution a permis en un effort héroïque de supprimer le ‘‘foyer familial’’ comme ultime horizon forcé pour les femmes. Un système de protection sociale a été instauré avec un système de maisons de maternité, de cliniques, d’écoles, de crèches, de jardins d’enfants, de salles à manger sociales, de blanchisseries, etc., tout cela visant à soulager les femmes de leurs corvées traditionnelles. Un congé de maternité payé à la fois avant et après la naissance a été introduit pour les travailleuses, des salles d’allaitement ont été installées sur les lieux de travail pour permettre l’allaitement maternel, des pauses toutes les trois heures pour la nouvelle mère ont également été inscrites dans la législation du travail.

    L’avortement a été légalisé en 1920 et a été décrit par Léon Trotsky comme étant l’un des ‘‘droits civils, politiques et culturels les plus importants’’ d’une femme. [vii] L’avortement est ainsi devenu gratuit et disponible à travers l’État. En novembre 1918, la première Conférence panrusse des travailleuses fut organisée par Alexandra Kollontaï et Inessa Armand, avec la participation de plus d’un millier de femmes. Les organisateurs ont rappelé que l’émancipation des femmes allait de pair avec l’édification du socialisme. [viii]

    Peu de temps après que ces modifications aient commencé à être apportées, les forces réactionnaires lancèrent une guerre civile sur le pays, déjà éreinté par la Première guerre mondiale. Le Bureau des femmes, ou Zhenotdel, a été créé peu après le début de la guerre avec l’objectif de convaincre les femmes de se politiser et de s’éduquer tout en les informant concernant leurs nouveaux droits. Il a mis en place des classes littéraires, des discussions politiques et des ateliers sur la manière d’organiser des garderies sur les lieux de travail, etc. Les délégués femmes des usines assistaient à des cours de formation gérés par le Bureau qui duraient trois à six mois et retournaient ensuite livrer leurs rapports à leurs collègues.

    Le Bureau des femmes a réussi à élever la conscience parmi les masses de travailleuses sur tout un éventail de questions, y compris sur la garde des enfants, le logement et la santé publique. Il a élargi l’horizon de milliers de femmes. En 1922, le nombre de femmes membres du Parti communiste dépassait les 30.000 personnes.

    Malgré les pénuries liées à la guerre, l’Armée rouge a fourni au Bureau des femmes un train et l’accès aux chemins de fer, leur permettant de voyager à travers tout le pays pour construire des sections locales du Bureau, bien vite rejointes par des milliers de femmes. De petites et grandes réunions et des cercles de discussion ont permis de débattre spécifiquement des questions touchant les femmes.

    Kristina Suvorova, une femme au foyer d’une petite ville du nord du pays, a décrit son ressenti au sujet de ces réunions : ‘‘Nous avons discuté de la liberté et de l’égalité des femmes, d’éviers chauds pour le rinçage des vêtements ; que nous rêvions d’eau courante dans nos appartements (…) Le comité local du parti nous a traitées avec une attention sincère, nous a respectueusement écoutées, nous indiquant délicatement nos erreurs (…) et peu à peu, nous a enseigné la sagesse et la raison. Nous nous sommes senties comme une seule famille heureuse.’’ [ix]

    Liberté sexuelle

    Tout au long de la période post-révolutionnaire, les Bolcheviques ont assuré qu’il y ait de larges débats sur la sexualité, ce qui représentait un changement total par rapport au régime précédent, et cela alors même qu’ils étaient en train de lutter pour appeler à la révolution socialiste dans d’autres pays. Cette approche découlait de leur philosophie liée à l’auto-émancipation de la classe ouvrière.

    Les modifications apportées à la famille et à la structure de la famille ont conduit beaucoup de femmes à changer complètement leur façon d’aborder les relations. En 1921, une enquête de la jeunesse communiste a montré que 21% des hommes et 14% des femmes trouvaient le mariage idéal. 66% des femmes préféraient des relations à long terme basées sur l’amour et 10% privilégiaient des relations avec différents partenaires. En 1918 il y avait 7.000 divorces par rapport à seulement 6.000 mariages à Moscou. Alexandra Kollontaï a défendu ces changements radicaux : ‘‘La vieille famille dans laquelle l’homme était tout et la femme rien, une famille où les femmes n’avaient pas de volonté, de temps et d’argent propres à elles est en train de changer sous nos yeux…’’ [x]

    Les Bolcheviques estimaient que les relations devaient être basées sur le choix, la compatibilité personnelle et pas sur la dépendance financière. Ils ont tenté d’ébranler la famille patriarcale traditionnelle en créant notamment des services publics visant à remplacer les tâches domestiques. Cela permettait ainsi que davantage de temps libre soit accordé aux loisirs, ce qu’ils considéraient comme un élément essentiel pour construire le socialisme.

    Entre 1917 et 1920, des débats sur la sexualité et les diverses explorations et expériences qui y sont liées ont touché tout le pays. Des centaines de brochures, de magazines et de romans ont été publiés. La radicalisation de la société n’a pas cessé après la révolution. La Pravda a elle aussi imprimé de nombreux articles et lettres débattant de ce sujet.

    Les jeunes en particulier ont tenu à explorer leur sexualité, telle que cette jeune femme du nom de Berakova qui écrivit dans l’Étudiant Rouge en 1927 : ‘‘Je sens que nous les filles, bien que nous n’ayons pas encore atteint la pleine égalité avec les hommes, nous avons un sens et une vision. Les Cendrillons se sont toutes évanouies. Nous savons ce que nous voulons d’un homme, et c’est sans aucun souci que beaucoup d’entre nous couchons avec des hommes par attirance consentie et saine. Nous ne sommes pas des objets ou des niaises à qui les hommes devraient faire la cour, nous savons qui nous choisissons et avec qui nous couchons.’’ [Xi]

    Ceci a été écrit dans un pays où l’avortement, le divorce et l’homosexualité étaient interdits une dizaine d’années auparavant seulement. La prostitution a été délibérément décriminalisée en 1922 et le proxénétisme interdit. Des cliniques qui traitaient les MST ont fourni aux femmes une éducation sexuelle et des formations professionnelles ont été créées pour ce domaine.

    Trotsky décrivait la prostitution comme ‘‘la dégradation extrême de la femme au profit des hommes capables de payer.’’ [xii] Les lois bolcheviques sur les crimes sexuels se distinguaient par leur neutralité de genre et par le rejet de la morale et de son langage culpabilisateur. La loi décrivait le crime sexuel comme ‘‘nuisible à la santé, à la liberté et à la dignité’’ de la victime. Le viol a été défini par la loi comme des ‘‘rapports sexuels non consensuels utilisant la force physique ou psychologique’’. [xiii]

    En 1921, la guerre civile était terminée, des millions de vies perdues, les industries détruites. La famine, la faim et la maladie sévissaient. Les ressources réelles de l’État ne correspondaient pas à la vision et aux intentions des révolutionnaires. L’économie vacillait, au bord de l’effondrement. La même année, des mesures radicales ont été exigées et le gouvernement a introduit une nouvelle politique économique (la NEP), qui comprenait un nombre limité de mécanismes de marché dans une tentative de maintenir l’activité économique.

    Les Bolcheviques espéraient disposer du soutien de la classe ouvrière internationale par l’intermédiaire d’une autre révolution en Allemagne. L’économie capitaliste allemande était alors centrale et le pays connaissait un mouvement de masse et des frémissements révolutionnaires. La NEP était une tentative de restaurer la production économique dans ce contexte spécifique. Mais elle a davantage abouti à une réduction des services afin de maintenir l’Etat des travailleurs, tout en faisant de l’agitation en faveur d’une diffusion internationale de la révolution.

    Compte tenu de la réalité financière, l’État ne pouvait pas se permettre de subvenir aux besoins des enfants et il était courant que les hommes abandonnent les mères. L’État a commencé à émettre des ordonnances de pensions alimentaires pour enfants en faveur des mères célibataires. Des brochures et dépliants ont été imprimés afin que les femmes connaissent leurs droits. Les tribunaux ont été orientés en faveur des femmes et plaçaient les enfants en priorité par rapport à l’intérêt financier des hommes. Un juge a notamment divisé le paiement d’une pension alimentaire en trois parce que la mère s’était retrouvée dans une relation avec trois pères potentiels.

    Vie des LGBT transformée

    La révolution russe a également changé la vie des personnes LGBT. Sous le tsar, l’homosexualité était interdite. C’était la ‘‘sodomie’’ qui était illégale, le lesbianisme était complètement ignoré, à l’instar de la sexualité des femmes en général. Après la révolution, l’homosexualité a été décriminalisée et toutes les lois homophobes ont été retirées du Code criminel en 1922.

    Dans son essai ‘‘Sexe et sexualité en Russie’’, Jason Yanowitz a décrit l’impact de la révolution sur les personnes gays, lesbiennes et transgenres. Des mémoires de survivants montrent que de nombreux gays et lesbiennes ont compris la révolution comme une chance de pouvoir vivre une vie à ‘‘visage découvert’’. Le mariage de personnes de même sexe était légal. Il est difficile d’estimer à quel point cela était répandu car peu de recherches ont été effectuées en la matière, mais au moins un procès en justice a établi sa légalité.

    Il y a également eu des cas de personnes qui ont décidé de vivre dans le genre opposé après la révolution. En 1926, il est devenu légal de changer de sexe sur les passeports. Les personnes intersexes et les trans ont reçu des soins médicaux et n’étaient pas diabolisés pour cela. La recherche sur ces questions a été financée par l’État et une autorisation a été accordée pour effectuer des chirurgies de réassignation de genre à la demande de patients. Des personnes ouvertement gays ont été autorisées à servir dans des postes gouvernementaux et publics. Georgy Tchitcherine, par exemple, a été nommé Commissaire du peuple aux Affaires étrangères en 1918. C’était un homme ouvertement gay avec un style extravagant. Il aurait été inconcevable qu’une telle figure puisse obtenir pareil rôle de premier plan dans un État capitaliste à la même époque.

    En 1923, le Commissaire de la Santé a mené une délégation à l’Institut pour la science sexuelle à Berlin et a décrit les nouvelles lois autour de l’homosexualité comme étant ‘‘délibérément émancipatrices, largement acceptées dans la société, personne ne cherchant à les abroger.’’ [xiv]

    La contre-révolution stalinienne attaque les conquêtes sociales

    Après des années de guerre contre les partisans du tsar et les armées impérialistes décidées à briser le nouvel Etat des travailleurs, l’isolement de la révolution s’est fait crucialement sentir. Le contexte de défaites de la révolution allemande et d’autres soulèvements de la classe ouvrière en Europe a posé les conditions pour voir l’arrivée au pouvoir d’une bureaucratie personnifiée par Joseph Staline.

    Cela a représenté une contre-révolution politique totale, le dictateur et sa bureaucratie utilisant des mesures autoritaires pour écraser la conscience ouvrière, son activisme et la démocratie dans son entièreté. En utilisant leur pouvoir pour empêcher les victoires du mouvement socialiste à l’étranger, ils ont ainsi consolidé leurs privilèges, ceux d’une bureaucratie au sommet d’une économie planifiée.

    Cette contre-révolution s’est non seulement éloignée de la lutte pour le socialisme, une société dont la démocratie bat en son cœur et dans tous les domaines, mais a aussi consciemment attaqué les gains des femmes et des personnes LGBT. Les lois progressistes ont été supprimées. L’homosexualité a été criminalisée de nouveau. La famille patriarcale a été encouragée comme moyen de contrôle social.
    Dans la célèbre chanson du mouvement des travailleuses du début du 20e siècle ‘‘Bread and Roses’’, les paroles qui disent que ‘‘la libération des femmes signifie notre libération à tous’’ résument bien la situation. Il était nécessaire pour la bureaucratie de s’en prendre aux conquêtes obtenues par les femmes dans le but de faire régresser la conscience ouvrière et l’activisme dans son ensemble.

    Une incroyable source d’inspiration

    L’arrivée au pouvoir de la bureaucratie, la trahison de la révolution par Staline ainsi que la suppression des gains réalisés ne diminuent en rien l’importance des Bolcheviques et de leur programme. Jamais auparavant les femmes n’avaient connu une telle participation dans la vie politique. Jamais une direction ou force politique n’avait tenté d’obtenir le soutien des femmes ou de la communauté LGBT et de prendre en compte leur qualité de vie et leur bonheur.

    Certains des droits acquis par la révolution russe il y a près d’un siècle n’existent toujours pas aujourd’hui. Dans de nombreux pays persiste encore l’interdiction de l’avortement, comme en Irlande, où subsistent de puissants liens entre l’Etat et l’Eglise. La révolution d’Octobre reste un témoignage indéniable et une source d’inspiration. Celle-ci permet de démontrer la connexion inextricable entre la lutte contre toutes les formes d’oppression et la lutte de la classe ouvrière pour une transformation socialiste de la société. Il est incroyable que, par exemple, certains droits des transgenres aient été reconnus en Russie soviétique des décennies avant que le mouvement de libération des femmes et le mouvement gay ne se développent.

    La restauration du capitalisme en Russie dans les années ’90 a été désastreuse. Le capitalisme néolibéral a inauguré une ère de déclin rapide des conditions de vie, ce qui, en plus de l’oppression épouvantable de la communauté LGBTQ en Russie, démontre la nature tout à fait réactionnaire du système capitaliste. Le capitalisme en Russie signifie en réalité bien autre chose que le progrès et la démocratie. Et les conquêtes sociales réalisées il y a un siècle par le mouvement marxiste sont un blâme pour le régime réactionnaire de Poutine, l’un des plus dangereux au monde pour les personnes LGBT.

    Au printemps 2015, un mouvement d’émancipation a surgi en République irlandaise à l’occasion du référendum sur le mariage homosexuel. Un mouvement similaire s’est également développé en Irlande du Nord. C’est la preuve que la classe ouvrière désire une égalité sociale tout autant qu’économique et est prête à contester l’establishment capitaliste. Les femmes en Irlande ont fait les frais d’un régime d’austérité brutal. Ce sont celles-là même qui ont émergé pour jouer un rôle central dans le référendum, ainsi que dans la lutte contre la taxe sur l’eau dans le Sud.

    La classe ouvrière est la force la plus puissante dans la société, et la révolution russe en est un exemple parfait. Ce n’est qu’avec un mouvement de masse des opprimés que l’on pourra mettre un terme à l’inégalité dont sont victimes les femmes, la communauté LGBT et les pauvres. Comme les Bolcheviques l’ont compris auparavant, nous sommes convaincus que le capitalisme ne tout peut simplement pas être vaincu sans l’implication des femmes et en particulier de celles de la classe ouvrière, qui sont au premier plan de la lutte contre la domination de l’élite capitaliste.

    Notes

    [i] VI Lenin, On the emancipation of Women, Progress Publishers, 1977, Pg 81
    [ii] Jane McDermid and Anna Hillyar, Midwives of the Revolution – Female Bolsheviks and Women workers in 1917, UCL Press, 1999, pg 67-68
    [iii] Ibid. pg 8
    [iv] Ibid. pg 9
    [v] VI Lenin, On the emancipation of Women, Progress Publishers, 1977, Pg 83
    [vi] Karen M Offen, European Feminism 1700-1950, Standford University Press 2000, Pg 267
    [vii]  Leon Trotsky, The Revolution Betrayed, Dover Publications 2004, Pg 113
    [viii] Barbara Alpern Engel, Women in Russia 1700-2000, Cambridge University Press 2004, pg 143
    [ix] Ibid. pg 142
    [x] Alexandra Kollontai, Communism and the Family, 1920
    [xi] From Jason Yanowitz’s podcast, “Sex and Sexuality in Soviet Russia, http://wearemany.org/a/2013/06/sex-and-sexuality-in-soviet-russia
    [xii] Leon Trotsky, The Revolution Betrayed, Dover Publications 2004, Pg 112
    [xiii] http://wearemany.org/a/2013/06/sex-and-sexuality-in-soviet-russia
    [xiv] Ibid.

  • Anvers. Action contre l’interdiction du burkini et la rhétorique de division

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    Charles Michel et sa bande se préparent à lancer une nouvelle offensive contre nos conditions de vie avec la sécurité sociale à nouveau dans le collimateur. Le moment est donc idéal pour dévier l’attention vers un thème complètement différent : celui du burkini.

    Le bourgmestre d’Anvers et premier ministre de l’ombre Bart De Wever essaye même de jouer au «féministe». Il a surtout démontré l’étendue de ses lacunes d’historien en réduisant le mouvement féministe au brûlage de soutien-gorge du groupe féministe néerlandophone Dolle Mina dans les années ‘70. Le féminisme signifie non seulement de se battre pour le droit de choisir et d’être maître de son propre corps et de sa manière de s’habiller mais aussi d’assurer que chacun bénéficie d’un niveau de vie décent. Les mesures austéritaires de ce gouvernement fédéral concernant la sécurité sociale et le reste ont eu l’effet exactement inverse et ont tout particulièrement frappé les femmes.

    Lorsque le député MR Richard Miller s’est déclaré favorable à une interdiction du burkini en Belgique (Matin Première, 26 août) en disant notamment : «Pourquoi les femmes devraient-elles porter une espèce de combinaison de cosmonaute pour aller sur une plage ? Je ne peux pas voir ça autrement que comme une forme de régression de la liberté de la femme», une femme a de suite remis les choses à leur place sur les réseaux sociaux en répondant : «Monsieur Richard Miller, je suis en 3/5 temps, je suis seule et j’ai 2 enfants, je n’ai plus droit à un complément chômage depuis que votre parti est au pouvoir…» Si l’establishment s’inquiétait réellement de la position des femmes dans la société, il ne soutiendrait pas les monstrueuses politiques d’austérité actuelles et leur impact.

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    Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs étaient également présents.

    La réalité est que cet intérêt soudain pour les femmes est motivé par la volonté de détourner l’attention de la politique antisociale tout en jouant sur le racisme. Voilà le contexte du débat sur l’interdiction du burkini, ou plutôt devrait-on dire «non-débat». Nous sommes quant à nous cohérents et défendons donc également le droit des religieuses à se balader sur les plages dans leur tenue. Nous défendons le droit des femmes à porter ce qu’elles veulent de même que leur droit de refuser de porter ce qu’elles ne veulent pas. Le droit de porter le voile comme celui de ne pas le porter. En France, les images des contrôles de police sur les plages font immédiatement penser à des pays comme l’Arabie Saoudite ou l’Iran. Seule diffère l’interprétation de ce que signifie un «vêtement conforme au régime».

    Ce samedi, l’action qui s’est tenue à Anvers était particulièrement l’initiative de femmes, certaines venues vêtues d’un burkini, d’autres en maillot de bain ou en habits de tous les jours. Le message principal était «mon corps, mon choix». Les médias ont parlé de 100 à 150 participants. Il s’agissait d’une action limitée en nombre, c’est vrai, mais pour une action se déroulant en plein été et sans l’implication de grandes organisations, ce n’est certainement pas négligeable. De son côté, le Vlaams Belang avait décidé de réagir et Filip Dewinter avait lancé un appel auquel n’ont répondu qu’une douzaine de militants d’extrême droite à peine.

    Il est important de manifester et de s’élever contre le racisme et la rhétorique de division. Tout ce qui nous divise dans notre lutte nous affaiblit contre les politiques antisociales. Voilà ce qui se cache réellement derrière la recherche perpétuelle de boucs émissaires de la part de la N-VA. Un coup les problèmes sociaux sont déviés vers les migrants, une autre fois contre les Wallons, la fois d’après contre les «berbères» (les Amazighs), les chômeurs, les syndicalistes, les femmes en burkini,… Pour riposter, nous avons besoins que les travailleurs et la jeunesse s’unissent dans l’action et considère qu’une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous. L’action de ce samedi à Anvers était un pas dans cette direction.

    Photos : Liesbeth.

    Protest tegen boerkini-verbod en verdeeldheid

  • Les femmes du monde du travail en lutte pour la fin de l'oppression

    Violence_femmesChaque année, le 8 mars, nous célébrons dans le monde entier la contribution apportée par les travailleuses et les pionnières dans la lutte pour une société nouvelle. Cette date a été décidée lors d’une réunion internationale des socialistes il y a plus de cent ans. Le 8 mars 1917, en Russie (le 25 février selon l’ancien calendrier julien), les travailleuses de Petrograd ont déclenché la révolution de Février, prélude à celle d’Octobre, qui a renversé le régime autocratique du tsar.

    Clare Doyle, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Aujourd’hui, dans de nombreux pays, les médias et intérêts commerciaux vont essayer de travestir le contenu politique initial de la journée, basé sur la lutte des classes, en un argument de vente pour divers cadeaux à destination des femmes – des inévitables chocolats et bouquets de fleurs aux weekends «romantiques» et ainsi de suite! En Grande-Bretagne, la fête des mères a lieu quelques jours avant le 8 mars, un choix destiné à éclipser l’importance de cet anniversaire de première importance pour le mouvement des travailleurs.

    Traditionnellement, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge, NDT) saisit toujours cette occasion pour rendre hommage aux géants pionniers du mouvement des travailleurs tels que Mother Jones aux Etats-Unis ainsi qu’Eleanor Marx, Rosa Luxemburg et Clara Zetkin en Europe. Nous saluons également le courage de nombreuses femmes qui se sont soulevées et se battent pour leurs droits à travers le monde.

    Le capitalisme, synonyme de souffrances indicibles

    Le système capitaliste ne fait qu’aggraver la pauvreté et le fossé entre les classes. Les 1% les plus riches le deviennent encore plus jour après jour alors que près des trois quarts de la population mondiale doivent se battre pour joindre les deux bouts avec moins de 10 $ par jour. Plus d’un sixième de la population mondiale – 1,5 milliard de personnes – ont moins de 2 $ par jour pour qu’eux-mêmes et leurs enfants puissent survivre. Dans les nombreuses guerres et guerres civiles à travers le globe causées par le féodalisme et le capitalisme, le viol et l’esclavage des femmes sont aussi largement utilisés que les fusils et les bombes afin d’intimider et de maintenir des populations entières sous leur joug.

    La moitié des réfugiés du monde sont des femmes. On peut trouver dans les médias des scènes déchirantes de femmes et d’enfants fuyant la guerre et les persécutions en Syrie, en Birmanie ou en République démocratique du Congo. Les femmes sont aussi prédominantes parmi les volontaires héroïques qui leur viennent en aide. Elles se retrouvent également aux premières lignes à risquer leur vie pour apporter de la nourriture et de l’aide médicale dans des zones de guerre ou des endroits ravagé par la pauvreté et les maladies.

    Stop au vol de nos richesses!

    Aucun de ces sacrifices ne serait nécessaire sans la rapacité du système capitaliste. Les représentants des banques et des monopoles parcourent le monde à la recherche de profits tels un énorme monstre dévorant sans cesse plus de richesses. Ce système devient de plus en plus parasitaire, pas de moins en moins.

    Les grandes entreprises du monde entier disposent de vastes réserves d’argent – 7.000 milliards de dollars en 2013 déjà. Elles préfèrent stocker leurs profits plutôt que les investir dans la production utile – des aliments sains, des médicaments, des logements décents pour tous, une production énergétique et des transports écologiques,… Les gouvernements qui ont appliqué l’austérité dans les dépenses publiques pour sauver leur système ont alourdi la détresse et les difficultés du monde du travail, et plus particulièrement des femmes.

    Combattre le système

    Lorsque se développent les luttes contre l’austérité et contre le système capitaliste, les femmes se retrouvent au-devant, elles doivent bénéficier de tous les encouragements et du soutien que les révolutionnaires socialistes peuvent réunir. Le programme du Comité pour une Internationale Ouvrière comprend des revendications en faveur de l’égalité salariale ou de réformes qui permettent aux femmes de choisir si et quand elles désirent avoir des enfants. Le Comité pour une Internationale Ouvrière lutte pour une société où, grâce aux nouvelles technologies, les heures de travail seraient réparties entre tous les travailleurs et où les corvées ménagères seraient pratiquement éliminées (par le développement de services publics pour les tâches domestiques),…

    Notre programme visant à mettre fin au chaos du marché pour construire une société socialiste implique la nationalisation des ressources des banques, des industries, des grandes propriétés terriennes et des mines sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs. Il s’agit de la seule manière de parvenir à un véritable changement pour les femmes pauvres et de la classe des travailleurs, de même que pour leurs collègues, conjoints, maris, pères, frères et fils. Cela ouvrirait la voie à l’instauration d’une société débarrassée des guerres, de la famine et de la souffrance et au contraire basée sur la coopération et l’harmonie internationale. Voilà les idéaux des pionniers de notre mouvement et qui restent ceux du Comité pour une Internationale Ouvrière. Rejoignez-nous!

    Lors du récent Congrès mondial de notre Internationale, un document important appelé «Les femmes et l’oppression dans la société de classe» a été débattu et voté. Ce texte est intégralement disponible en anglais sur le site du CIO.

  • Près d'une centaine de participants à notre journée sur la lutte pour les droits des femmes

    Ce fut donc ce samedi que s'est tenue notre journée de discussion et de débats "Émancipation des femmes et socialisme, deux luttes indissociables!", dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes. Avec un peu moins d’une centaine de personnes, cette édition a réuni bon nombre de participants en plus que l’an dernier.

    Le programme, riche et varié, a su susciter l’enthousiasme de la salle et les divers ateliers en plus petits nombre ont permis de laisser plus d’espace aux discussions, aux questions,…

    L’un des éléments parmi les plus marquants de cette journée fut son caractère international, avec des oratrices venues d’Irlande et d’Allemagne, mais aussi la présence d’activistes de Belgique aux origines kurdes, espagnoles, guinéennes, pakistanaises, amazighes (berbères),…

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous étions gonflés à bloc pour participer à la manifestation appelée par le Comité des femmes sans-papiers le lendemain!

    Internationale vrouwendag // PPICS

  • Le comité des femmes sans-papiers manifeste à Bruxelles

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    Le temps était exécrable, mais quelques centaines de personnes se sont tout de même réunies à l’appel du Comité des femmes sans-papiers à Bruxelles pour une manifestation combattive en faveur des droits des femmes et du droit de chacun à bénéficier d’une vie digne, avec de bonnes conditions de vie, de bons logements, un emploi décent et des services publics accessibles à tous. Les femme sans-papiers sont plus particulièrement frappées par la politique actuelle. Elles n’ont nulle part où se rendre pour porter plainte et sont plus facilement proies à la violence et à l’exploitation sexuelle. Le nombre de victimes de violences sexuelles parmi les femmes sans-papiers est très élevé. Et le secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Theo Francken a encore le culot de parler de cours de respect des femmes… En maintenant les femmes sans-papiers dans l’illégalité, la politique gouvernementale les expose aux violences et aux abus.

    Comme l’une d’entre elles l’a expliqué à la presse : “C’est comme si on n’existait pas. Nos situations de femmes sont peu prises en compte par l’Office des étrangers. On n’a pas le droit de travailler. Pour une femme c’est difficile de s’en sortir, alors imaginez si elle est sans-papiers. Si une femme sans-papiers subit des violences, il lui sera difficile de demander de l’aide. Elles craignent de s’adresser à la police, car elles ont peur de se faire arrêter et expulser. Elles ont pour les mêmes raisons peur de demander une aide médicale. Elles ont fui des violences faites aux femmes et elles font face ici à une violence sociale.”

    la manifestation est partie de la gare centrale pour se rendre au centre de Saint-Gilles (le bourgmestre Charles Picqué avait d’ailleurs eu bien du mal à autoriser cette destination). Comme nous l’avons expliqué dans le tract distribué à cette manifestation : “Dans le combat contre l’austérité et l’exploitation, nos meilleurs alliés sont les autres victimes de ce système de plus en plus inégalitaire. Il faut lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils puissent disposer des mêmes droits que les autres travailleurs et qu’ils ne puissent plus être instrumentalisés pour diminuer les conditions de vie de l’ensemble. Parallèlement, il nous faut lutter collectivement contre toute forme de sexisme, pour des logements abordables, des services publics de qualité et des emplois et des revenus décents permettant l’indépendance financière des femmes.”

    Photos de Nico :

    Manif comité des femmes sans-papiers // NicoPhotos de Liesbeth : Betoging vrouwencomité mensen zonder papieren // Liesbeth

  • Avec les femmes sans-papiers, luttons tous ensemble contre le sexisme, le racisme et l'austérité!

    europe_forteresseDe nombreux gouvernements européens ont procédé, ces dernières semaines, au durcissement de leurs politiques d’asile, avec un renforcement accru des contrôles aux frontières. Les autorités européennes sont prêtes à revoir les règles de libre circulation dans l’espace Schengen, alors que pour appliquer l’austérité, là, les traités européens sont respectés à la lettre. Ces fermetures et contrôles des frontières s’accompagnent d’une criminalisation des demandeurs d’asile et d’un accroissement de la répression à leur égard.

    Tract du PSL distribué à la manifestation des femmes sans-papiers de ce dimanche 6 mars

    Ce ne sont pas les migrants qui mettent sous pression notre sécurité sociale, mais le gouvernement actuel et l’ensemble des gouvernements précédents depuis les années 1980. L’argent retiré de la sécurité sociale n’a pas été réinjecté pour accueillir les nouveaux arrivants, mais déplacé vers les poches du 1 % des plus riches. Les réfugiés et les sans-papiers, comme les chômeurs de longue durée, comme les pensionnés, etc. sont utilisés comme des épouvantails pour dévier l’attention de la majorité de la population de cette réalité et pour éviter la lutte contre l’austérité imposée par le gouvernement et les patrons.

    En instrumentalisant le climat consécutif aux agressions de Cologne, Theo Francken (N-VA) a lancé l’idée – soutenue par le MR – de cours de “respect des femmes” pour les migrants. Mais, quelles sont les “valeurs occidentales” qu’il affirme vouloir inculquer ? Le gouvernement veut enseigner une série de normes et de valeurs aux migrants. Cependant, d’autres normes et valeurs s’imposent chez nous pour culpabiliser les victimes de viols. Les migrants ne sont en rien la cause du sexisme ambiant. Le racisme n’est pas une réponse au sexisme. Les violences vis-à-vis des femmes sont courantes, pas seulement dans la rue, mais aussi au travail et, plus encore, à la maison. En Belgique, environ 100 plaintes sont déposées chaque jour pour violence conjugale, et il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg. Si une femme sans-papiers est battue ou violée, elle ne peut pas s’adresser à la police au risque de se faire arrêter et elle est plus facilement victime d’esclavage domestique et/ou sexuel.

    L’absence de perspectives d’avenir, la déshumanisation de la société, “l’objectivisation” des femmes et les discriminations engendrées par un capitalisme en crise favorisent la violence, le sexisme, l’homophobie et le racisme ainsi qu’une série d’autres discriminations basées, entre autres, sur l’appartenance ethnique ou religieuse. C’est le gouvernement avec ses coupes budgétaires qui pousse les femmes dans la pauvreté. Ce sont les femmes qui compensent les pénuries dans les crèches, les transports publics, les soins de santé, l’enseignement en assumant la majorité des tâches domestiques. Les femmes sans-papiers se trouvent dans des situations encore plus vulnérables. Elles travaillent en dehors de toute législation du travail, surtout dans les secteurs de la garde d’enfants, des soins aux personnes âgées et du nettoyage.

    Le discours de l’extrême droite est aujourd’hui adopté par les partis du gouvernement pour renforcer les divisions dans notre camp et affaiblir la résistance sociale. Un seul groupe de la population profite de l’oppression des sans-papiers et de l’oppression spécifique des femmes. Pour les employeurs c’est une opportunité pour miner l’ensemble des conditions de travail et de salaires. Nous devons dénoncer toute tentative de l’extrême droite, des médias ou du gouvernement de pointer du doigt les immigrés comme boucs émissaires des échecs de la politique d’austérité et de la faillite du capitalisme.

    Dans le combat contre l’austérité et l’exploitation, nos meilleurs alliés sont les autres victimes de ce système de plus en plus inégalitaire. Il faut lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils puissent disposer des mêmes droits que les autres travailleurs et qu’ils ne puissent plus être instrumentalisés pour diminuer les conditions de vie de l’ensemble. Parallèlement, il nous faut lutter collectivement contre toute forme de sexisme, pour des logements abordables, des services publics de qualité et des emplois et des revenus décents permettant l’indépendance financière des femmes.

    Contre les tentatives de division toujours plus agressives, nous devons opposer une lutte et un combat unitaires : hommes et femmes, avec ou sans papiers, jeunes et travailleurs avec ou sans emploi… Nous avons tous droit au logement, à l’éducation, aux soins,… à la dignité. Nous devons développer des mouvements totalement indépendants de la classe dominante, armés d’un programme et de méthodes socialistes. Ce système n’offre aucun avenir à un nombre grandissant de personnes sur cette planète, luttons activement pour une alternative socialiste démocratique.

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