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  • USA : Ce 1er mai, l’opposition à Trump sera à nouveau dans la rue

    Depuis l’investiture de Trump, des millions de personnes sont entrée en lutte. Mais le milliardaire a sans relâche mis en œuvre son programme raciste, sexiste et anti-classe ouvrière. Ses dernières propositions en matière de budget et de sécurité sociale remettent en cause les politiques de protection de l’environnement et de sécurité sociale de même que l’avenir des écoles publiques, tout en offrant des allègements fiscaux aux grandes entreprises et aux américains les plus aisés.

    Par Kshama Sawant, conseillère socialiste élue à Seattle, membre de Socialist Alternative (qui regroupe les partisans du CIO aux USA)

    Trump peut être battu, mais il s’agit d’une question de rapport de force. La marge de manœuvre de l’administration Trump dépendra de l’ampleur et du caractère militant du mouvement social, mais aussi de son efficacité à s’opposer à lui. Au cours de l’histoire, nombreux sont les gouvernements de droite qui ont été forcés de changer de cap ou qui ont tout simplement été renversés suite à la révolte de gens ordinaires.

    Il est indispensable que les manifestations soient plus que purement symboliques. Nous devons utiliser le véritable pouvoir que détiennent les travailleurs, à travers la désobéissance civile et la grève. Une grève de grande ampleur aura un impact sur les profits de l’establishment, dont de larges segments sont derrière Trump. Une telle grève les obligera à s’écarter de lui.
    La Journée internationale des travailleurs

    Le Premier mai est historiquement une journée de mobilisation massive dans le monde entier et aussi de manifestations pour les droits des migrants aux Etats-Unis. Il est plus important que jamais de retourner aux sources du Premier mai et de lancer un été de résistance.

    Les attaques brutales de Trump contre les immigrés ont été son occupation principale durant ses deux premiers mois à la Maison Blanche, provoquant immédiatement des manifestations et des grèves le 16 février qui, grâce à une organisation rapide, ont réuni des milliers de travailleurs immigrés dans les grandes villes du pays.

    Les manifestations de masse dans les aéroports nationaux en riposte au décret anti-immigration lui ont porté un premier coup humiliant, sans oublier que certains groupes de la classe dominante lui ont tourné le dos, gagnés par une inquiétude grandissante face au chaos résultant de la désobéissance civile massive.

    Les travailleurs immigrés à travers le pays se sont préparés pour ce Premier mai qui va probablement être la plus grande journée de mobilisations depuis que des centaines de milliers de personnes ont fait grève en 2006 lors de la ‘‘Journée sans immigrés’’.

    Des grèves prévues en Californie

    Les développements les plus importants viennent de Californie, où 340.000 travailleurs préparent des actions de grève menées par une coalition qui réunit le syndicat ‘SEIU United Service Workers West’ (USWW) et des centres de travailleurs immigrés.

    ‘‘Le président attaque notre communauté’’, a déclaré Tomas Mejia, membre du bureau exécutif de l’USWW. ‘‘Les immigrés ont aidé à façonner ce pays, nous avons contribué à sa beauté, mais le président nous attaque comme des criminels.’’ Une ‘‘caravane contre la peur’’ a également été organisée par la coalition pour voyager à travers l’Etat afin de construire l’action du Premier mai.

    Le président du syndicat ‘United Teachers Los Angeles’, Alex Caputo-Pearl, a appelé à fermer toutes les écoles le Premier mai. Dans la région de la baie de San Francisco, ‘le San Francisco Labor Council’ a fait, le 7 mars dernier, une déclaration soutenant les actions de solidarité des travailleurs le Premier mai et demandant ‘‘qu’il n’y ait de représailles contre aucun travailleur – syndiqué ou non – qui choisisse d’exercer ses droits civiques’’.

    Etat de Washington

    La journée du Premier mai à également gagné en dynamisme dans l’Etat de Washington. Dans le comté qui comprend la ville de Seattle, le ‘county labor council’ a voté une résolution demandant à ses syndicats affiliés ‘‘de prendre en considération toutes formes d’action le Premier mai – comme faire grève, manifester, prendre une journée de congé maladie, faire une pause de midi plus longue, organiser des manifestations ou n’importe quelle autre forme d’organisation collective’’.

    Les organisateurs à travers le pays ont souligné l’importance de travailler avec flexibilité afin d’éviter au mieux les représailles envers les travailleurs pendant la construction de ces actions les plus grandes et les plus puissantes possibles pour le Premier mai.

    Beaucoup d’autres syndicats ont également voté des résolutions pour le Premier mai, dont notamment le syndicat ‘‘WFSE Local 304’’ représentant les travailleurs des collèges communautaires de Seattle et le syndicat ‘‘IBEW Local 46’’ représentant les électriciens.

    En tant que membre du Conseil de la ville de Seattle, j’ai fait appel au maire, Ed Murray, pour qu’il autorise tous les travailleurs de la ville à prendre congé le Premier mai (la réglementation de Washington autorise déjà à tous les fonctionnaires à prendre deux jours de congé chaque année pour des raisons de convictions ou religieuses).

    Le développement le plus marquant à Seattle a été celui de ‘‘l’Association de l’Education de Seattle’’ (SEA). 5.000 professeurs ont voté pour fermer les écoles publiques de la ville pour le Premier mai, en réponse au sous-financement des écoles dans l’Etat de Washington. L’éducatrice Kit McCormick, membre du SEA, a expliqué ‘‘qu’ils n’ont cessé d’écrire aux parlementaires et d’aller à Olympia (la capitale de l’Etat). Il est temps d’accélérer le pas’’.

    ‘‘On a marre’’, disait Justin Vinson, membre de Socialist Alternative et du SEA. ‘‘Les éducateurs se sont battus pour défendre nos écoles et maintenant nous avons Trump et Betsy DeVos qui mettent l’accent sur des coupes budgétaires majeures dans l’éducation. Mais il y a également un enjeu très important, avec cette administration qui s’en prend à nos sœurs et nos frères immigrés, femmes, musulmans et LGBTQ. ‘An injury to one is an injury to all’.

    Il ne s’agit pas seulement de Trump

    Dans l’Etat d’Illinois, l’organisation-sœur du SEA, le syndicat des professeurs de Chicago (CTU), entrera en action le Premier Mai en riposte aux coupures budgétaires considérables dans l’éducation publique. Il n’y aura pas grève, mais d’autres actions seront organisées. D’autres syndicats à travers le pays tels que ‘‘l’Association des infirmières du Minnesota’’ a également décidé d’entrer en action le Premier mai.

    Il est encore trop tôt pour dire à quel point cette dynamique de grève va continuer à s’amplifier, mais la nécessité de riposter contre Trump est claire et elle représente un danger pour lui.

    Nous devons être conscients que notre mouvement ne va pas continuellement croître de manière linéaire et qu’il y aura également des reculs. Trump ne sera pas vaincu un jour. Nous devons avoir pour objectif de mettre en place des actions les plus larges et puissantes possibles ce Premier mai afin que notre lutte passe à une étape supérieure.

    Pour aller plus loin, nous devons mobiliser des couches plus larges de travailleurs et de jeunes pour résister à Trump et à la classe des milliardaires. Nous pouvons le faire en luttant pour des changements positifs qui peuvent faire une réelle différence dans le quotidien des gens. Avec les soins de santé attaqués, nous devons non seulement nous défendre contre l’offensive des Républicains, mais aussi lutter avec force pour l’assurance-maladie pour tous. Avec les travailleurs et les droits syndicaux attaqués, nous devons non seulement nous opposer aux lois antisociales aussi exiger un salaire minimum fédéral de 15$ de l’heure.

    Il ne s’agit pas uniquement d’un président ou d’un parti politique. La victoire de Trump repose sur la colère des travailleurs et d’américains de la couche moyenne trahis durant des décennies par les politiques brutales et néolibérales aussi bien du parti Démocrate que Républicain. Il est nécessaire de créer un nouveau parti politique qui défendra les politiques socialistes et sera indépendante de l’argent et du pouvoir des grandes entreprises.

    Car notre combat n’est pas seulement contre Trump, c’est aussi contre le système défaillant du capitalisme qui est un terrain fertile pour la dangereuse montée du populisme et les attaques vicieuses sur les travailleurs.

    Le Premier mai, nous allons contre-attaquer.

  • [Débat] Comment stopper Trump et la classe des milliardaires ?

    Jeudi 1er juin, 19h, Pianofabriek (35 rue du fort à Saint-Gilles)

    DÉBAT introduit par Anja Deschoemacker porte parole de Gauches Communes et de la campagne ROSA

    Ne nous laissons pas diviser, luttons ensemble.

    Trump participera le 24 mai prochain au sommet de l’OTAN à Bruxelles. Ce sera sa première visite officielle en Europe depuis son élection. Des mobilisations, d’une ampleur sans précédent depuis la guerre du Vietnam, traversent les Etats-Unis : Million Women’s March, Student Walk Out, Black Lives Matter,… Assurons-nous aussi de lui réserver l’accueil qu’il mérite par un torrent de protestation contre sa politique.

    Non au Muslim-Ban et au mur à la frontière mexicaine

    Trump mène une politique haineuse et raciste. Réfugiés, musulmans, Mexicains,… sont pointés comme la source des problèmes. Trump et ses adeptes en Europe, les Le Pen et Francken, distillent le racisme comme un poison dans la population pour détourner l’attention des politiques antisociales. Contre la haine et les divisions : la solidarité !

    Contre le sexisme et pour le libre choix des femmes

    Trump illustre un retour à l’avant-plan des idées conservatrices. La position et les droits des femmes sont en ligne de mire. Déclarations sexistes encourageant la violence, coupes budgétaires dans les plannings familiaux et pour l’accès à l’avortement. Défendons les droits des femmes : ‘‘mon corps mon choix !’’

    Contre la guerre et la course à l’armement

    Le sommet de l’OTAN sera l’occasion pour pousser en avant les dépenses militaires. Trump parle de doubler celles-ci. Les tensions commerciales, l’escalade militaire et les conflits armés s’intensifient. Les interventions militaires aux Moyen-Orient ne font qu’approfondir le chaos et amplifier le terreau pour le terrorisme. Contre les guerres et l’augmentation des budgets militaire ! Sortie de la Belgique de l’OTAN !

    Stoppons le réchauffement climatique

    Le gouvernement de Trump est ouvertement climato-sceptique. Les énergies fossiles reçoivent la préférence d’un gouvernement au service des grands groupes pétroliers. Malgré l’insuffisance des accords climatiques internationaux, Trump veut s’en dégager. Cela ne fera qu’aggraver la crise climatique et ses conséquences sur les populations : famines, migrations, guerres, etc. Pour une planification écologique ! Changeons le système, pas le climat !

    Tous ensemble contre Trump et la classe des milliardaires

    Le gouvernement Trump est constitué presque entièrement de milliardaires, ceux-ci pèsent tous ensemble 35 milliards de Dollars ! Les grandes banques et multinationales sont directement aux postes de commandes. Un patron de fast food dirige le département de l’emploi, avec ExxonMobil aux affaires étrangères et la banque Goldman Sachs à la Finance, ils mènent et mèneront évidemment une politique en faveur des 1% les plus riches et contre les 99% de la population.

    Manifester contre Trump renforce notre lutte contre la droite

    Les politiciens du gouvernement Michel ne rechignent pas non plus à utiliser le racisme à l’image de Théo Francken (NVA) qui a accusé Médecin Sans Frontière de «causer indirectement plus de morts» en Méditerranée. La mobilisation qui prendra place contre Trump à Bruxelles sera bien plus qu’un mouvement de solidarité avec les jeunes et les travailleurs en lutte aux États-Unis : cela visera également le gouvernement fédéral, et la N-VA en particulier. La volonté de s’opposer à Trump en Belgique doit être saisie comme une occasion de renforcer la lutte sociale contre Michel et sa bande.

    Pour une alternative de gauche

    Le dégoût et la colère suscités par les politiques d’assainissements, les licenciements, les pénuries, ouvrent un espace politique pour une alternative. Sans une alternative de gauche anti-austéritaire conséquente, les trumpistes pourront obtenir des succès. La campagne de Bernie Sanders aux Etats-Unis et celle de la France Insoumise de Mélenchon nous illustrent le potentiel pour de telles initiatives. Les sondages qui indiquent que le PTB devient un vrai challenger en Belgique sont très enthousiasmants. Quelle occasion pour rassembler des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes au sein d’un large parti combatif de gauche inclusif ! Le PSL est prêt à y contribuer.

    Pour un plan massif d’investissements publics

    De telles nouvelles formations auraient la tâche de répondre à la colère et de l’organiser autour de programmes visant à résoudre les énormes pénuries : logements, soins de santé, enseignement, emplois, … Défendons un plan massif d’investissements publics pour résoudre les besoins des 99% et la crise environnementale. Pour réaliser un tel plan, nationaliser les banques et les secteurs vitaux de l’économie sera nécessaire. Construisons une société socialiste démocratique débarrassée des guerres, du terrorisme et de l’exploitation.

    24 mai: Manifestation contre la venue de Trump à Bruxelles – 17h Gare du Nord

    • STOP AU RACISME, AU SEXISME ET À L’AUSTÉRITÉ
    • CONTRE LA GUERRE ET LA TERREUR
    • POUR UNE SOCIÉTÉ AU SERVICE DES 99%, PAS POUR LES 1% LES PLUS RICHES
  • USA/Syrie. Trump ordonne le bombardement de la base aérienne d’Al-Chaayrate

    Missile Tomahawk. Photo: Wikipédia

    La décision du président américain Donald Trump de lancer une attaque de missiles contre la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate a aggravé le conflit en cours en Syrie tout en alimentant dangereusement les tensions entre les États-Unis, la Russie et l’Iran d’une part, ainsi qu’avec la Corée du Nord et la Chine d’autre part. Cela augmentera également considérablement les rivalités entre les régimes sunnites et chiites au Moyen-Orient.

    Par Niall Mulholland, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Trump a affirmé que cette attaque aux missiles Tomahawk avait été ordonnée contre l’aéroport d’Al-Chaayrate car ce serait depuis cette base aérienne que l’attaque chimique a été menée sur Khan Cheikhoun, où plus de 70 personnes sont mortes quelques jours plus tôt.

    Ce tragique événement qui a vu la mort de dizaines de civils, parmi lesquels des enfants, a suscité répulsion et condamnation de la part des travailleurs et de la jeunesse du monde entier. Les États-Unis, soutenus par d’autres puissances occidentales, ont cyniquement instrumentalisé ce terrible événement dans le but de renforcer leur position dans le conflit syrien. Les puissances occidentales, qui veulent la chute du président Bachar el-Assad, se sont précipitées pour blâmer le régime syrien. Pour l’administration instable de Trump, cette attaque de missiles est également l’opportunité de tenter de renforcer son soutien aux Etats-Unis en déviant l’attention des promesses électorales non-tenues et de l’absence de solution face aux difficultés rencontrées par les Américains.

    Trump a ordonné ce bombardement sans qu’il n’y ait eu d’enquête au sujet de l’attaque, sans rechercher de mandat de l’ONU et sans l’approbation du Congrès américain. Il a toutefois été favorablement accueilli par les gouvernements européens, notamment par ceux du Royaume-Uni, d’Allemagne et de France, de même que par ceux de Turquie et d’Israël. La milice islamiste Ahrar al-Cham opposée au régime syrien a elle aussi accueilli les «frappes chirurgicales» américaines.

    Assad utilisera ce bombardement américain pour renforcer son image de prétendu ‘‘anti-impérialiste’’. Mais les socialistes ne soutiennent aucunement le régime d’Assad, qui a démontré son absence de préoccupation pour la vie de civils innocents durant la longue et sanglante guerre civile syrienne. Assad est un dictateur brutal prêt à recourir aux moyens les plus impitoyables pour s’accrocher au pouvoir. Cependant, il n’existe jusqu’à présent aucune preuve concrète pour prétendre que le régime d’Assad soit responsable de la mort de civils par utilisation de produits chimiques. Étant donné qu’Assad gagne actuellement la guerre – avec l’aide cruciale de Poutine – il semble même contre-productif de son point de vue d’avoir lancé une attaque chimique aveugle. Il était évident que cela aurait été le prétexte ouvrant la voie à une éventuelle attaque militaire des États-Unis.

    Moscou a insisté sur le fait que les forces aériennes syriennes ont frappé un dépôt d’armes chimiques des rebelles qui combattent les forces gouvernementales. Günther Meyer, directeur du Centre de recherche pour le monde arabe à l’Université Johannes Gutenberg de Mayence (en Allemagne), va plus loin: ‘‘Seuls les groupes d’opposition armés pourraient tirer profit d’une attaque aux armes chimiques. Le dos au mur, ils n’ont aucune chance de l’emporter militairement contre le régime. Comme le montrent les récentes déclarations du président Trump, de telles actions permettent surtout aux groupes anti-Assad d’accroitre leur soutien’’. (Cité par le service international de diffusion de l’Allemagne, Deutsche Welle, le 6 avril).

    La contre-révolution

    À ce stade, la seule certitude existant au sujet des terribles événements de Khan Cheikhoun est que des dizaines de civils ont été tués. Ils viennent s’ajouter aux centaines de milliers d’autres décès liés à cette guerre. Tout cela résulte fondamentalement de la contre-révolution opérée en Syrie suite à la véritable révolte de masse dirigée contre le régime d’Assad en 2011, sous l’inspiration des mouvements révolutionnaires de Tunisie et d’Égypte. Mais en l’absence de fortes organisations ouvrières et d’une direction anticapitaliste socialiste, les forces sectaires et islamiques ont été capables de profiter de ce vide, avec le soutien des États réactionnaires du Golfe et de la Turquie de même que par les puissances occidentales, ce qui a conduit la révolte de masse à dégénérer en une sanglante guerre civile aux multiples aspects.

    Ces frappes aériennes américaines ne sont-elles qu’une démonstration de force ou présument-elles une plus large intervention militaire américaine en Syrie ? Cel n’est pas encore clair. La base aérienne d’Al-Chaayrate est importante pour les opérations militaires syriennes et russes contre l’opposition armée au régime, largement islamique, et l’attaque américaine y a porté un sérieux coup. La Russie a condamné ce bombardement comme étant un «acte d’agression» et une «violation du droit international». Moscou a également annoncé suspendre son accord avec les États-Unis sur la prévention des incidents aériens (conclu en 2015 dans le but d’empêcher les incidents entre avions des deux pays dans le ciel syrien).

    L’Iran, dont des milices se battent aux côtés des troupes d’Assad, a également fermement condamné l’opération américaine. Les forces iraniennes sont également en Irak, où elles se battent officiellement aux côtés des troupes du régime de Bagdad contre l’Etat Islamique, ce qui ajoute aux complications sur le terrain.

    Trump a semblé ordonner cette attaque aérienne alors qu’il était en discussion avec le président chinois, Xi Jinping, en visite aux États-Unis. Cela ne fera encore qu’accroître les tensions avec le régime de Pékin. Trump avait déjà annoncé qu’il était prêt à entreprendre une action militaire ‘‘unilatérale’’ contre la Corée du Nord et a également émis des déclarations menaçantes contre la ‘‘construction d’îles’’ militaires chinoises dans la Mer de Chine méridionale. Selon le Financial Times (Londres, 07/04/17), ‘‘Liu Binjie, qui siège au comité permanent qui supervise le parlement chinois, a mis en garde contre une action unilatérale contre la Corée du Nord.’’ L’Etat entier est militarisé’’, a-t-il déclaré. ‘‘Si vous les menacez avec force, cela peut se retourner contre vous.’’

    Comme l’a averti le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL/LSP est la section belge), l’avènement de l’administration Trump marque un changement des relations mondiales, vers une situation plus dangereuse et imprévisible. La classe des travailleurs et la jeunesse au Moyen-Orient, aux États-Unis et dans le reste du monde doivent développer un mouvement anti-guerre de masse avec de puissants partis reposant sur la classe des travailleurs, défendant des politiques de nature socialistes audacieuses pour en finir avec la guerre, le terrorisme et la misère liés au capitalisme et à l’impérialisme.

    • Stop aux attaques de Trump contre la Syrie – Non à toute ingérence des puissances extérieures dans la région !
    • Pour la fin de la guerre et de la terreur en Syrie, en Irak et au Moyen-Orient !
    • Non au racisme et au traitement des migrants et réfugiés comme boucs émissaire !
    • Pour l’unité des travailleurs et le socialisme !
  • ‘‘Le 1er mai, prochaine journée d’action et nouvelle étape de la résistance contre Trump’’

    Jess Spear lors de la journée de lancement de la campagne ROSA le 12 mars à Bruxelles. Photo : Mario

    Le mouvement contre Trump est aujourd’hui le fer de lance de la résistance contre le populisme de droite. Jess Spear, l’une des porte-paroles de la ‘Marche des femmes’ à Seattle, nous parle ici de l’état des lieux de ce combat et du rôle que peut jouer le 1er mai, journée internationale des travailleurs.

    Propos recueillis par Koerian (Gand)

    Peux-tu nous parler de l’énorme mouvement social en développement aux USA ?

    ‘‘La plupart des gens se doutaient bien que des manifestations éclateraient dans tout le pays au lendemain de l’élection de Trump (le 9 novembre). Socialist Alternative (organisation-sœur du PSL aux USA, NDLR) fut l’une des premières organisations à appeler à manifester, à dire « je m’oppose à sa politique et en particulier à la diabolisation des migrants et des musulmans ainsi qu’à son sexisme et ses commentaires racistes ». Les mobilisations ont été essentiellement constituées de jeunes, avec énormément d’étudiants du secondaire, des jeunes qui n’avaient pas voté mais qui estimaient que sa politique aurait un impact sur leur avenir. La plupart des jeunes sont très progressistes, en faveur des droits des femmes et des personnes LGBTQI, en faveur de la diversité en général. Ils veulent se battre contre la guerre, contre la pauvreté et les inégalités, ils veulent un autre monde.

    ‘‘La prochaine étape, allait se situer de toute évidence le jour de son investiture (le 20 janvier), moment crucial pour exprimer son opposition. Le 20 janvier, nous avons vu de grandes manifestations, dont certaines organisées par nos propres forces, mais ce n’était encore rien face aux Marches des femmes du lendemain, en particulier celle de Washington. Ces mobilisations furent les plus grandes de l’histoire américaine. « Il y eut une grande diversité dans la participation, avec de nombreuses communautés représentées, ainsi que beaucoup de personnes âgées, particulièrement des femmes. Certaines d’entre elles avaient participé aux mouvements féministes des années ’60 et ’70. Choquées que quelqu’un d’aussi misogyne devienne président, elles voulaient être présentes pour défendre les acquis obtenus par le passé.

    ‘‘Une grande partie de la communauté latino-américaine est aussi sortie dans les rues. En Californie, les communautés latinos, les migrants ont manifesté durant plusieurs jours. Elles se retrouvent en première ligne avec toutes les déclarations de Trump sur la communauté mexicaine, sur les déportations de millions de migrants, sur la construction d’un mur à la frontière. Pour bon nombre de communautés, il est évident que nous devons unir nos forces, non seulement pour défendre nos conquêtes passées, mais aussi pour nous battre en faveur de quelque chose d’autre, de très différent.’’

    Que trouvait-on comme opinions politiques dans ces mobilisations ?

    ‘‘Il existe un large éventail d’idées concernant la manière de lutter contre Trump. Il y a ceux qui veulent voter pour le Parti démocrate. Ceux qui veulent seulement s’opposer à Trump. Il y a également la gauche radicale et socialiste, comme Socialist Alternative, qui a, dès le premier jour, voulu organiser la résistance contre sa présidence , organiser des manifestations, des actions de désobéissance civile et des grèves, afin de l’empêcher de faire passer quoi que ce soit. Je pense que la majorité des gens en sont encore au stade de se dire qu’il suffira de voter contre lui la prochaine fois. Mais cette majorité se restreint au fil du temps. Un sentiment d’urgence se développe et de plus en plus de monde aspire à des actions plus directes.

    ‘‘Socialist Alternative appelle le mouvement à élaborer un programme, non seulement de résistance, mais aussi de revendications qui clarifie ce pour quoi nous nous battons vraiment. Grâce à cela, il sera possible d’attirer dans l’action des couches plus larges de la société, ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts, du mal à trouver un logement décent, qui sont préoccupés par leurs soins de santé. Nous nous battons aussi pour un salaire minimum de 15 dollars de l’heure, pour un système universel de soins de santé, pour un enseignement gratuit (y compris universitaire), contre l’incarcération de masse et la brutalité policière.

    ‘‘Si l’on regarde la lutte contre l’administration Nixon dans les années ‘70, les gens combattaient non seulement le président et ses politiques, mais ils réclamaient aussi le droit à l’avortement, le financement des communautés noires,… Une vaste gamme de questions faisait l’objet d’âpres combats, comme la protection de l’environnement. Des choses ont pu être gagnées car lorsque le pouvoir est confronté à un mouvement avec un important rapport de force, il se voit forcé de faire des concessions pour éviter que celui ci ne s’élargisse davantage. Nous cherchons nos sources d’inspiration dans l’Histoire. À bien des égards, nous devons rappeler cette Histoire aux gens. Beaucoup estiment que leur seul pouvoir est de voter, ils oublient que les mouvements de masse sont extrêmement efficaces.’’

    Socialist Alternative avait appelé à 100 jours d’action, jusqu’au 1er mai. Comment avez-vous tenté d’orienter le mouvement vers cette date ?

    ‘‘Certains syndicats ont voté pour faire grève le 1er mai, alors qu’il n’existe pas de tradition de manifester ce jour-là, et encore moins de faire grève ( ce qui bien triste pour une date qui puisant ses origines dans le mouvement ouvrier américain). Nous n’avons jamais connu de grève générale aux États-Unis, les discussions sont donc limitées.

    ‘‘Les gens recherchent surtout des moments qui peuvent servir de journées d’actions, une échéance jusqu’à laquelle construire le mouvement. Au cours des premières semaines, les actions se succédaient jour après jour. C’était très fatigant et pas très efficace. Les gens comprennent rapidement qu’il leur est impossible de continuer indéfiniment ainsi. De là découle l’importance d’organiser de plus grands rendez-vous.

    ‘‘Le 8 mars était une grande journée d’action, avec un appel à la grève des femmes. Mais trop peu de choses avaient été faites pour préparer la grève et persuader les travailleuses d’y participer. Il a manqué des discussions collectives sur les lieux de travail visant à expliquer pourquoi stopper le travail et descendre dans la rue. Ce fut néanmoins une occasion importante de discuter de l’arme que représente la grève et de sa signification.

    ‘‘Nous pouvons tirer parti de cette expérience à l’occasion du 1er mai. Les syndicats auront un rôle clé à jouer pour convaincre les travailleurs à se préparer à une grève et à en élaborer le programme. Jusqu’ici, les syndicats ont joué un rôle très mitigé, la plupart ont une direction très conservatrice qui a oublié depuis longtemps comment organiser une lutte. Mais les développements positifs ne manquent pas. La pression de la base peut inciter les syndicats à aller plus loin.

    ‘‘Au cours de cette dernière décennie, les actions du 1er mai ont principalement été le fait des migrants. Nombre d’entre eux viennent de pays où il existe des traditions autour du premier mai et de la solidarité internationale. Depuis 2006, les migrants organisent chaque année des manifestations pour la Fête des travailleurs. Nous nous attendons à une large participation de leur part, pour ces raisons et parce qu’ils sont spécialement visés par l’administration Trump. Cela pourra avoir un impact sur le reste du mouvement.

    ‘‘Notre tâche est d’enraciner le 1er mai comme journée de lutte, autour de laquelle coopérer, autour de laquelle il est possible de faire grève. Si ce n’est pas possible de faire grève, parce qu’aucun rapport de force n’existe sur le lieu de travail, nous appelons à organiser d’autres actions de solidarité, sur le temps de midi par exemple.’’

    Que pouvons-nous faire d’ici ?

    ‘‘Chaque groupe issu de la classe des travailleurs qui combat sa propre élite est une consolidation de la lutte globale. Toute action de solidarité à travers le monde contre Trump, toutes les actions de solidarité le jour de la marche des femmes montrent à la classe ouvrière américaine et aux jeunes en particulier que le problème de Trump a un impact bien au-delà des USA.

    ‘‘Ce qu’il fait est observé à la loupe par Marine Le Pen et d’autres dirigeants populistes ou d’extrême droite. C’est important que vous luttiez contre ça aussi et que les gens comprennent que ce combat est international. Que l’espace qui s’agrandit pour le populisme de droite existe en raison de la faiblesse de la gauche. Au plus vous luttez contre cela en Belgique, au plus il sera difficile qu’un tel processus se propage. Chaque manifestation que vous organisez contre la droite, en reliant cela à Trump et au ‘‘trumpism’’, favorise la conscientisation sur le fait que nous luttons tous contre la même chose.

    ‘‘Tout le monde veut de bons emplois et de bons salaires, de bons soins de santé, un enseignement gratuit et un meilleur avenir. Nous pouvons obtenir tout cela par la lutte collective. Chaque chose qui va dans cette direction est très, très utile. Certainement aujourd’hui, où le monde n’a jamais été aussi connecté.’’

  • Ne nous laissons pas diviser, luttons ensemble!

    24 mai – participez à la MANIFESTATION CONTRE TRUMP

    Le 8 mars, nous étions 600 à manifester contre le sexisme à Gand et, quatre jours plus tard, 150 personnes participaient à la journée de lancement de la campagne ROSA. Le 16 mars, 250 personnes manifestaient contre le racisme à Anvers. Cette année, le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, fut une grande journée d’actions à travers le globe, notamment aux USA. Là-bas, la prochaine grande date de mobilisation sera le 1er mai. Assurons-nous que la visite de Trump en Belgique fin mai soit l’occasion d’un torrent de protestations contre le racisme, le sexisme et l’austérité !

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    Dans le sillage de la victoire de Trump, Wilders aux Pays-Bas a progressé, sans toutefois remporter de large victoire, et Le Pen va probablement parvenir au second tour des élections présidentielles françaises. Le populisme de droite connait un essor préoccupant qui n’est pas sans impact en Belgique. Pensez à Theo Francken (N-VA) pour qui Médecins Sans Frontières, en sauvant des réfugiés en perdition en Méditerranée, causerait indirectement plus de morts en ‘‘encourageant’’ les réfugiés !

    Par Jonas C. (Anvers)

    Ce discours de haine et de division sert d’écran de fumée pour appliquer plus aisément une politique d’austérité des plus brutales. Le pouvoir d’achat est en berne. Le saut d’index et les nombreuses taxes supplémentaires pèsent lourd. Pour les grandes entreprises, par contre, l’heure est à la fête, les profits sont gigantesques. Les 18 plus grandes entreprises belges ont distribué 16,5 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2016 !

    Le racisme est la meilleure manière de monter les gens les uns contre les autres. Mais la technique de ‘‘diviser pour mieux régner’’ a un champ d’application qui va bien au-delà des demandeurs d’asile et des migrants. La toute nouvelle secrétaire d’État à la lutte contre la pauvreté et à l’égalité des chances, Zuhal Demir (N-VA), estime que les pauvres sont responsables de leur situation : ‘‘si les chômeurs se rendent compte qu’ils ne parviennent pas à payer leurs factures, ils feront plus d’effort [pour trouver un boulot]’’. Demir bénéficie elle-même d’un salaire mensuel net d’un peu plus de 10.000 euros…

    Si le gouvernement monte intentionnellement différentes couches de la société les unes contre les autres, c’est qu’il craint qu’elles le combattent ensemble. Au cours de la vague d’actions et de grèves de l’automne 2014, la rhétorique de division du gouvernement était inaudible. Le soutien était alors très large pour des revendications comme une taxe sur la fortune (87% en Flandre!). Les travailleurs et les chômeurs étaient unis au-delà des frontières syndicales. C’est la meilleure manière de défendre nos conquêtes sociales, mais aussi de submerger l’opinion publique avec les préoccupations du monde du travail.

    Le gouvernement fédéral ne veut rien lâcher. Cet été, il ira chercher 6,5 milliards d’euros dans nos poches. Les actionnaires peuvent dormir tranquillement, ils ne seront pas visés. Pour détourner l’attention de ce triste constat, les autorités essayent de focaliser l’attention sur les demandeurs d’asile et les migrants.

    Alors, allons-nous accepter cette logique et attendre sans bouger que nos conditions de vie soient sacrifiées ? Que l’économie et notre planète soient détruites au nom de la course au profit ? Ripostons ! Défions ce système en unifiant les travailleurs et tous des opprimés. Le racisme, le sexisme, l’homophobie et les autres formes de division nous barrent la route.

    Nous devons construire des organisations solides capables de réunir autour d’un programme anti-austérité reposant sur des investissements publics dans les soins de santé, les transports en commun,… afin que nous puissions offrir un avenir décent à chacun sur une planète habitable.

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  • Avec Trump, l’opposition au capitalisme gagne en ampleur

    Action de blocage à l’aéroport de New York contre le décret anti-immigration.

    L’arrivée de Trump au pouvoir soulève de nombreuses questions et une grande indignation parmi les foules. Certains apprécient son image anti-establishment et son déni des règles établies. Nous comprenons bien qu’après le torrent d’illusions austéritaires, il y en ait qui trouvent une telle figure populiste rassurante. Mais nous devons immédiatement leur répondre : la rhétorique et la politique du nouveau président américain sont antisociales et représenteront un énorme pas en arrière pour la majorité de la population et particulièrement pour les diverses minorités. Nous voulons dévoiler ci-dessous ce qui se cache derrière son masque de rebelle et donner quelques éléments d’une politique qui s’en prendra réellement à l’élite actuelle.

    Par Koerian (Gand)

    Trump fera-t-il réellement ce qu’il a promis ?

    Les mesures prises jusqu’ici par Donald Trump sont en effet souvent calquées sur ses promesses électorales. Il a supprimé les fonds fédéraux consacrés aux plannings familiaux pratiquant l’avortement, a lancé une offensive pour l’expulsion inhumaine des immigrés et il semble vraiment décidé à construire un mur entre le Mexique et les États-Unis. Sa politique est xénophobe et sexiste, clairement calibrée pour diviser la population et monter les diverses couches les unes contre les autres.

    La majorité de ses électeurs n’ont toutefois pas voté pour lui parce qu’ils sont racistes ou sexistes, mais en réagissant à sa posture anti-establishment. Nous comprenons la frustration ressentie après des années d’une politique qui a volé aux pauvres pour donner aux riches et nous ne pensons pas que les électeurs de Trump ne sont que des gens stupides ou ignorants. Le dégoût est à juste titre profond contre le monde de Wall Street et ses agents politiques, Hillary Clinton en tête. En l’absence d’une alternative de gauche crédible, Trump a été en mesure d’exploiter ce sentiment.

    Mais Trump n’est pas réellement anti-establishment. Il a voulu nommer Andrew Puzder, PDG d’une chaîne de fast-food, comme secrétaire au Travail (il a été poussé à se retirer depuis) ; son secrétaire au trésor est un ancien dirigeant de la banque d’affaires Goldman Sachs ; son secrétaire d’État (équivalent du ministre des Affaires étrangères) est le PDG de la multinationale pétrolière ExxonMobil. Même les estimations les plus conservatrices parlent d’un cabinet dont la fortune cumulée est supérieure à 6 milliards $, soit plus que celle d’un tiers des ménages américains !

    Ses premières directives ont directement donné le ton. Il s’en est pris au système d’assurance santé en abrogeant ‘‘l’Obamacare’’, une tentative de l’administration précédente visant à rendre les soins de santé plus accessibles. Il a également supprimé des mesures visant à réguler les prêts immobiliers et a stoppé tout nouveau recrutement dans les services publics.

    Trump utilise un populisme de droite afin d’appliquer une politique en réalité tout à fait pro-establishment. Ses mesures ne profitent qu’à la classe capitaliste des dirigeants d’entreprises et des actionnaires.

    Un establishment divisé

    Si Trump mène une politique qui bénéficie à l’establishment, comment se fait-il que les Démocrates, les dirigeants politiques occidentaux et les PDG d’entreprises telles que Facebook, Netflix et Google se soient prononcés contre lui ?

    Depuis la crise de 2008, la classe capitaliste s’arrache les cheveux. L’establishment politique a renfloué les banques et en a fait payer le prix aux travailleurs par une vicieuse politique d’austérité. L’économie est cependant toujours en plein marasme, la croissance est à peine là, la spéculation se poursuit sans relâche et il n’y a pratiquement aucun investissement dans la production. La seule chose que l’austérité mondiale a provoquée, c’est une disparité croissante entre riches et pauvres. Les Démocrates, et notamment Hillary Clinton, ont plus que trempé dans la manœuvre.

    Depuis lors, la résistance sociale s’est développée. Il suffit de penser au mouvement Occupy Wall Street, à celui des Indignés, au mouvement contre la Loi travail en France, au mouvement social grec,… L’establishment capitaliste a donc de plus en plus recouru au populisme de droite afin de diviser la population et donc la résistance. Il n’y a pas que Trump, Marine Le Pen ou Filip Dewinter qui instrumentalisent le racisme, le sexisme et l’homophobie. Il y a aussi la NV-A, les Républicains (LR) français, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et beaucoup d’autres qui ont dernièrement essayé de faire avaler leurs politiques néolibérales en noyant l’opposition sous la haine. Quasiment tous les politiciens européens ont réagi avec indignation contre le projet de mur de Trump à la frontière mexicaine, mais des milliers de personnes se noient chaque année dans les eaux de la Méditerranée en conséquence de la politique d’asile européenne tandis que des millions de réfugiés sont pris au piège parfois dans un froid glacial et dans des conditions inhumaines aux portes de l’Europe. Les politiciens traditionnels peuvent bien se dire plus intelligents ou plus progressistes que Trump, ils n’en sont pas moins responsables d’une politique similaire.

    Le véritable problème des politiciens traditionnels vis-à-vis de Donald Trump, c’est sa politique protectionniste. Trump veut se recentrer sur les États-Unis et il s’oppose au libre marché mondialisé. Il a dès lors mis fin au Traité Trans-Pacifique (TTP), un accord de libre-échange que les États-Unis devaient conclure avec certains pays asiatiques. Trump tente de défendre les intérêts d’un petit groupe de sociétés américaines principalement orientées vers le marché national et qui sont devenues si grandes et si puissantes qu’elles n’ont encore que peu d’intérêt dans un marché libre. Il représente les intérêts d’une partie de l’établissement à la recherche d’une alternative au néolibéralisme pour être capable de continuer à s’en prendre efficacement aux conditions de travail et aux conquêtes sociales.

    Pour des entreprises à vocation internationale comme Facebook ou Netflix ou pour des concurrents étrangers, cette politique protectionniste est naturellement un problème. Lorsque Clinton, Merkel, Zuckerberg et ses associés se prononcent contre Trump, ce n’est pas par souci du sort des Américains ordinaires. Ils le font pour défendre les intérêts de leurs entreprises ou de leur élite nationale, ce qui signifie, pour eux, défendre une économie davantage orientée vers l’exportation favorable aux grandes entreprises internationales adhérant aux politiques néolibérales.

    Nous ne nous positionnons ni derrière le néolibéralisme, ni derrière le protectionnisme, ni derrière Clinton, ni derrière Trump. Ce ne sont que des manifestations d’un système capitaliste à la recherche de la meilleure stratégie pour assurer les profits de la classe capitaliste. Nous ne voulons pas que notre opposition à Trump soit associée aux politiciens marionnettes des grandes entreprises. Nous adoptons au contraire une position d’indépendance de classe.

    Que signifie le fait d’adopter une position d’indépendance de classe ?

    Nous voulons défendre les intérêts de la classe des travailleurs, mais nous ne pouvons pas le faire en dépendant d’un parti ou d’un programme politique capitaliste. Plus de 43 millions d’Américains vivent aujourd’hui dans la pauvreté, la dette des étudiants atteint 1200 milliards de dollars et environ 650.000 personnes sont sans abri. Pendant ce temps, le 0,01% le plus riche possède plus de 10% des richesses ; des entreprises aux juteux bénéfices comme Wal-Mart ou McDonald’s payent des salaires de misère à leurs employés. Opposions-y la nécessité pour notre classe d’instaurer un salaire minimum décent d’au moins 15$ de l’heure, un enseignement gratuit, des soins de santé accessibles, des loyers moins élevés,… Pour cela, il faut aller chercher l’argent là où il se trouve: chez les riches et leurs entreprises. Il nous faut un programme qui réponde aux besoins de la majorité de la population et qui opère une redistribution des richesses de grande envergure, un programme socialiste.

    Tout cela est-il réaliste ?

    Alors qu’il concourait contre Hillary Clinton aux primaires démocrates, Bernie Sanders a été capable de lever 220 millions $ sans accepter un seul cent des grandes entreprises ou de riches donateurs. Sur base d’un programme de gauche, il a enthousiasmé une large couche d’Américains. Les sondages ont montré qu’il aurait été bien plus en mesure de vaincre Trump qu’Hillary Clinton. Notre organisation sœur américaine, Socialist Alternative, a appelé Sanders à se présenter comme candidat indépendant par rapport au Parti démocrates et à construire une large alternative de gauche capable de donner une expression politique aux mouvements sociaux. Se baser sur ces derniers est la seule façon de concrétiser un tel programme. Des millions de personnes sont descendues dans les rues le jour de l’inauguration de Trump, le mouvement Black Lives Matter (contre la violence et les meurtres racistes de la police) organise encore de grandes couches de la société contre la discrimination et la brutalité policière, et le sentiment anti-Wall Street est plus présent que jamais. C’est la lutte – notamment la grève des chauffeurs de taxi – qui a permis de mettre suffisamment de pression pour vaincre le décret anti-immigration de Trump. Cette masse d’Américains qui entrent en action réduit l’espace dont dispose Trump pour mettre en œuvre ses politiques antisociales.

    Un parti de lutte qui pourrait unifier ces différents mouvements et les organiser sur la base d’un programme socialiste disposerait du poids nécessaire pour changer la société de fond en comble et retirerait également l’appui sur lequel repose le populisme de Trump. Finalement, toutes les couches de la classe des travailleurs, noirs ou blancs, femmes ou hommes, LGBTQI ou non, réfugiés ou non, migrants ou non, etc. ont les mêmes intérêts. Ce n’est que par une lutte unitaire menée contre l’élite capitaliste qu’il sera capable de surmonter les divisions instrumentalisées par Trump pour construire une société où les besoins primordiaux de la majorité de la population seront satisfaits. C’est pourquoi Socialist Alternative appelle dans un premier temps à 100 jours de lutte, de grèves, de sit-in et d’occupation à travers tout le territoire américain.

  • Trump bientôt en Belgique. Comment faire de sa visite une journée d’action réussie?

    Photo: PPICS

    Huit jours à peine après être officiellement entré en fonction, Donald Trump était déjà le président des États-Unis le plus impopulaire de l’Histoire. Avec 3 à 4 millions de manifestants, les mobilisations américaines du week-end de son investiture ont dépassé celles contre la guerre en Irak de 2003. Des actions ont aussi eu lieu ailleurs, comme à Londres où 80.000 personnes ont manifesté. Trump a très vite illustré dans la pratique à quoi revenait sa politique : dégradation des droits des femmes, mesures racistes, attaques antisyndicales et destruction de l’environnement comme dans le Dakota du Nord, où la construction d’un pipeline est relancée en dépit d’une opposition massive. Les 24 et 25 mai, Trump sera en Belgique. Commençons dès maintenant à mobiliser pour l’accueillir comme il se doit !

    100 jours de résistance aux USA

    Donald Trump ne s’en cache pas, c’est un milliardaire réactionnaire dont la richesse repose sur l’exploitation, qui glorifie les agressions sexuelles, incite aux violences racistes et désavoue la réalité scientifique selon son bon plaisir. Son ambition est d’utiliser les 100 premiers jours de sa présidence pour faire passer une série de contre-réformes antisociales essentiellement par décrets exécutifs. Il veut lancer la construction d’un mur à la frontière mexicaine, interdire l’accès aux USA aux ressortissants de pays majoritairement musulmans, accroitre fortement les expulsions de migrants ‘‘illégaux’’,…

    Socialist Alternative, notre organisation-sœur américaine, appelle à ‘‘100 jours de résistance’’. Les actions spontanées sont impressionnantes et importantes, mais nous avons besoin de construire et d’intensifier la résistance. L’appel des ‘‘100 jours de résistance’’ défend l’idée d’un plan d’action allant crescendo vers le 8 mars (Journée internationale des femmes) et le 1er mai. Le 1er mai 2006, une grève des migrants s’était faite contre la politique d’expulsion. De telles actions sont à nouveau nécessaires. Il y aura également la ‘‘Journée de la Terre’’ le 22 avril qui pourra être une grande journée d’action contre les climato-sceptiques et leur associé politique de la Maison Blanche.

    Solidarité internationale

    Les mouvements de protestation sont très sensibles à la solidarité internationale. Les mobilisations américaines avaient entre autres été inspirées par la grève des femmes en Pologne et par les manifestations massives de femmes en Argentine. A leur tour, les actions de masse contre Trump ont résonné à travers le monde.

    Ce fut aussi le cas en Belgique. Nous avons pris l’initiative de mener des actions de solidarité durant le week-end de la prestation de serment de Trump dans plusieurs villes. Beaucoup de jeunes ont été très positifs au sujet de ces actions, même si elles se sont déroulées avant les grandes manifestations des États-Unis. Depuis lors, il y a eu des actions anti-Trump à Bruxelles le 30 janvier devant la Bourse et le 12 février à l’ambassade des États-Unis, avec à chaque fois une bonne participation.

    Il est possible de réunir des dizaines de milliers de personnes à Bruxelles les 24 et 25 mai. Cette manifestation permettra de renforcer le mouvement aux États-Unis et fera une différence!

    Construire la résistance

    Il ne suffira pas de manifester une fois. Trump ne jetera pas si facilement l’éponge. Pour renforcer les prochaines étapes, nous devons nous organiser et disposer d’une stratégie pour construire la lutte. Les jeunes peuvent jouer un rôle crucial, comme on le voit aux États-Unis.

    L’organisation étudiante de Socialist Alternative, les Socialists Students, ont organisé de nombreuses manifestations étudiantes. En Grande-Bretagne, les Socialist Students (qui dépendent de nos camarades du Socialist Party) ont lancé des comités d’action dans les écoles et les universités pour organiser des actions de masse lorsque Trump sera à Londres. Cette visite de Trump a été déclarée ‘‘Jour X’’, en référence au début de la guerre en Irak en 2003. A l’époque, des comités d’actions avaient mobilisé des mois durant, en Belgique aussi, pour préparer des manifestations le jour où la guerre a commencé. En Belgique, ces actions avaient été particulièrement grandes grâce à la préparation de ces comités d’action.

    Pourquoi ne pas répéter cette expérience aujourd’hui ? Rendre des grèves étudiantes possibles dépend avant tout de la construction d’un rapport de forces: combien de jeunes pouvons-nous impliquer, comment développer un soutien passif et attirer certains dans la participation active ? Ce qui est certain, c’est que la structure de notre protestation ne tombera pas du ciel. Il faut d’abord se rencontrer, discuter de ce qu’il convient de faire, développer de petites actions devant l’école ou dans notre quartier,… et, à partir de là, passer à des actions plus importantes.

    Pouvons-nous gagner ?

    Oui, bien entendu ! Celui qui ne se bat pas a perdu d’avance. Mais il faut alors envisager comment nous pouvons remporter des victoires. En 2003, les protestations contre la guerre en Irak ont été particulièrement importantes. Dans le monde entier, des millions de personnes étaient dans les rues, et pourtant Bush et Blair ont lancé leur guerre pour le pétrole. Cela pouvait-il être évité ? Nous pensons que oui. Comme nous l’avons noté alors, la protestation des jeunes était importante, mais il fallait des actions plus ambitieuses. Le mouvement des travailleurs a la capacité de tout mettre à plat en bloquant par la grève l’ensemble de l’économie, y compris l’industrie militaire. Des actions de grève pouvaient physiquement arrêter la guerre. Il y a eu quelques développements intéressants, y compris des grèves au port d’Oakland aux États-Unis, mais ce ne fut pas assez pour stopper l’intervention impérialiste.

    Aujourd’hui, cette idée de la grève a plus rapidement fait son apparition. Il existe déjà des appels à la grève pour le 8 mars et le 1er mai aux Etats-Unis. Il faut encore concrétiser cet appel en impliquant le plus de collègues possibles afin également d’éviter d’éventuelles sanctions. La grève des chauffeurs de taxi à New-York contre le décret anti-immigration de Trump est un précédent très important.

    De grandes actions lors de la visite de Trump et la construction d’un mouvement contre le racisme, le sexisme et les politiques antisociales, tant aux États-Unis qu’en Belgique, peuvent accroître la confiance de la protestation aux États-Unis. La situation politique de ce pays est très centrale dans le monde entier. Actuellement, Trump stimule la confiance des forces de droite. Imaginez donc ce que représenterait une victoire du mouvement social!

    Qu’est-ce qui pourrait représenter une victoire ?

    Cela ne suffira pas d’arrondir les angles de la politique de Trump. Lui et sa clique doivent dégager. Mais par qui le remplacer? Par une marionnette de Wall Street comme Hillary Clinton? Le mouvement contre Trump doit construire ses propres organisations politiques à partir des mobilisations de masse afin de prendre les rênes du pouvoir. Est-ce antidémocratique de lutter contre un président élu? La démocratie ne se limite pas à déposer un bulletin dans une urne tous les quatre ans en faveur du candidat qui a mis le plus d’argent dans sa campagne. Qu’est ce qui est plus démocratique que la mobilisation active des larges sections de la population dans les rues qui s’organisent pour défendre eux-mêmes leurs opinions?

    La jeunesse se radicalise aux Etats-Unis, l’ouverture est croissante pour les idées socialistes. La nouvelle génération est consciente que le problème ne se limite pas à quelques figures au sommet de la société mais que c’est tout le système qu’il faut renverser. Le capitalisme est caractérisé par une grande concentration de richesses aux mains d’une petite élite avec des porte-paroles arrogants comme Trump (en plus de représentants plus rusés comme Clinton). Cette élite décide de tout. Il faut casser ce ‘‘business as usual’’.

    Il faudra notamment veiller à éviter de tomber dans le piège que nous offre le capitalisme de choisir entre la globalisation destructrice d’une part et le protectionnisme et la guerre commerciale qui l’accompagne d’autre part. Ni les traités de libre échange ni le protectionnisme de Trump ne sont des solutions pour la masse des jeunes et des travailleurs. Concentrons-nous sur nos revendications : de bons salaires et des allocations qui permette réellement de vivre décemment, le renforcement des droits des femmes (droit à l’avortement,…), réinvestissement public massif dans les services publics (enseignement, soin de santé,…), transition énergétique vers le renouvelable,…

    Cela exige de renverser le capitalisme pour construire une société gérée par et pour la population et non par la classe des milliardaires, au sein de laquelle les secteurs clés de l’économie (secteurs financier, pharmaceutique,…) ne soient plus contrôlés par une poignée de super-riches mais gérés par les travailleurs et les consommateurs dans le cadre d’une production démocratiquement planifiée pour répondre aux besoins de tous dans le respect de l’environnement. C’est ce que nous appelons le socialisme.

  • [DOSSIER] Quelle riposte de la gauche à l’ère du populisme?


    Si les mots étaient côtés en bourse, celui de ‘‘populisme’’ serait sans nul doute une des valeurs sûres actuelles. A la suite d’une année 2016 marquée par les ‘‘coups de boutoir de la protestation populiste’’ – le Brexit et l’élection de Trump n’ayant été que les plus marquants d’entre eux – les phénomènes du rejet de l’establishment et du populisme se sont profondément ancrés dans la vie politique. Cela frise souvent l’absurde, comme en France où tous les candidats semblent s’être donnés le mot, jusqu’à Macron, ancien ministre et ancien cadre de la banque d’affaires Rothschild, qualifié de ‘‘candidat anti-establishment positif’’ par Le Vif (Belgique) et de ‘‘populiste du centre’’ par La Tribune (France)…

    Dossier de Nicolas Croes paru dans l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Et ça continue encore et encore…

    Il n’y avait pas besoin d’être installé dans les salles cossues de la dernière réunion annuelle du Forum Economique Mondial (FEM) de Davos fin janvier pour ressentir la panique manifeste qui planait sur cette réunion de haut vol. Le ton de ce rendez-vous obligé des plus grands dirigeants d’entreprises et des chefs d’Etat a, une fois de plus, été donné par le rapport d’Oxfam sur les inégalités publié à la veille de la rencontre. Ce dernier, intitulé ‘‘une économie au service des 99%’’, expliquait notamment ‘‘comment les grandes entreprises et les individus les plus riches exacerbent les inégalités, en exploitant un système économique défaillant, en éludant l’impôt, en réduisant les salaires et en maximisant les revenus des actionnaires’’, autour d’un chiffre-choc: aujourd’hui, les 8 personnes les plus riches au monde possèdent (429 milliards de dollars) plus que la moitié la plus pauvre de l’humanité (409 milliards de dollars)!

    ‘‘L’égalité est sur toutes les lèvres ici à Davos, et peut-être que l’égalité est en train de devenir le nouveau mot à la mode’’, a déclaré pleine d’optimisme Magdalena Andersson, ministre suédoise des Finances. Légèrement plus angoissé, le secrétaire général de l’OCDE(1) Angel Gurria s’est adressé aux participants en ces termes : ‘‘Vous devez payer les taxes, là où vous générez les bénéfices. (…) Aujourd’hui, le niveau de tolérance (vis-à-vis de l’évasion fiscale) a baissé de manière spectaculaire. A cause de la crise, mais aussi parce que les Etats ont besoin d’argent.’’ Plus volontaire, le commissaire européen Pierre Moscovici (PS) a proclamé que ‘‘le temps où les multinationales faisaient ce qu’elles voulaient est révolu’’ (on a hâte de voir ça…).

    Les réactions divergent, mais le constat reste identique : la perte d’autorité des instruments traditionnels de la classe dominante est tout bonnement gigantesque. Depuis le début de la crise économique, toutes les méthodes employées par l’establishment capitaliste ont été vouées à l’échec. Ses meilleurs instruments politiques ont été brûlés, de nouveaux joueurs sont arrivés sur le terrain et l’instabilité politique est devenue la règle plutôt que l’exception. Le climat de désillusion vis-à-vis de la politique traditionnelle est général. La seule certitude, c’est qu’il n’existe plus de certitude.

    Certains participants au FEM de Davos illustraient leurs craintes pour l’avenir en ces termes : lors de la réunion de janvier 2016, personne n’envisageait la victoire du ‘‘non’’ au référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, et encore moins qu’Hillary Clinton ne devienne pas le 45e président des USA. Juste avant l’ouverture de la rencontre de Davos, le FEM expliquait que, pour sa part, c’est le fossé entre riches et pauvres qui se trouvait derrière le Brexit et la victoire de Donald Trump.

    … c’est que le début, d’accord, d’accord.

    Aucun commentateur sérieux n’ose s’avancer à dire que les choses sont amenées à changer dans le futur. En janvier, un rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) expliquait que ses mesures des activités de contestation à travers le monde avaient enregistré une sérieuse augmentation au cours de l’an dernier dans ce contexte d’incertitudes économiques et politiques(2). En revenant sur une année marquée par les ‘‘protestations anti-austérité au Brésil, les manifestations contre l’élection de Donald Trump aux USA et les actions industrielles [les grèves] au Royaume-Uni’’, l’OIT a expliqué que son étude des événements démontrait que le risque d’agitation sociale avait augmenté dans ‘‘presque toutes les régions du monde’’. Pour l’OIT encore, l’inégalité croissante est clairement derrière les résultats électoraux inédits qui se succèdent un peu partout. Sa conclusion est la suivante: le mécontentement parmi les travailleurs sera encore plus grand cette année.

    Comme pour illustrer leur compréhension de cela, les gouvernements français et allemand n’avaient envoyé comme seul émissaire de poids au FEM, leur ministre des Finances (Michel Sapin et Wolfgang Schäuble). Des deux côtés, on craignait les répercussions négatives sur l’opinion publique de la présence de François Hollande et d’Angela Merkel. Leur participation à ce temple de l’élite capitaliste était dangereuse au regard des prochaines élections prévues dans les deux pays.

    La trahison de la social-démocratie

    Il n’y a pas encore si longtemps, l’équilibre des forces politiques était relativement stable. En Amérique du Nord et en Europe, les partis du statuquo s’échangeaient régulièrement le pouvoir, mais la politique menée restait essentiellement la même. Entre la ‘‘gauche’’ de gouvernement et la droite, il y avait bien des différences (sur des sujets éthiques tels que l’euthanasie ou le mariage égalitaire, par exemple), mais le dogme néolibéral de libéralisation et de privatisation ne souffrait d’aucune remise en question. Tout juste était-il à la rigueur question du rythme des mesures, sans plus.

    A ‘‘gauche’’, les années ’90 ont été marquées par la ‘‘troisième voie’’ social-démocrate, personnifiée par le virage à droite opéré par Tony Blair dans le Parti travailliste (le Labour) britannique. Selon Margaret Thatcher, la Dame de fer elle-même, cette transformation du Labour en New labour était sa plus belle réalisation. Cette mutation social-libérale avait été rendue possible par la période ouverte grâce à l’effondrement du bloc soviétique. Le capitalisme semblait tout puissant, l’horizon indépassable de l’humanité. Même en usine, certains ouvriers discutaient durant leur pause de la manière dont ils pouvaient, eux aussi, investir en bourse et devenir actionnaires.

    Fin des années ’90, la social-démocratie était au pouvoir, seule ou en coalition, dans quinze des dix-sept pays que comptait alors l’Union européenne. Elle avait fait sienne le dogme de la croissance économique et de l’argent-roi qui bénéficierait à tous. Au pouvoir, les PS, SPD, New labour & Co ont lancé la dynamique des contre-réformes concernant la législation du travail (initiée en Allemagne sous Gerhard Schröder, SPD), la chasse aux chômeurs, etc. Parmi les électeurs, l’espoir a cédé place à la désillusion, à la frustration et à la colère.

    Quand on lui demande comment la social-démocratie (le ‘‘centre-gauche’’) a-t-elle pu perdre sa base électorale dans de telles proportions, Ania Skrzypek, politologue à la Fondation européenne des études progressistes identifie plusieurs causes: ‘‘une obsession de la compétitivité, une Europe à qui on n’a pas donné de dimension sociale, des dirigeants qui se réfugient derrière un langage technocratique et qui manquent de courage politique. Aujourd’hui, quand on demande aux citoyens qui est responsable de la crise post-2008, ils répondent: le système dont les sociaux-démocrates étaient coresponsables et qu’ils ont contribué à sauver.’’

    Les partis et formations de droite populiste ou d’extrême droite capitalisent sur ces angoisses. Comme le souligne le chercheur français Luc Rouban (Sciences-Po et CNRS) : ‘‘ils attirent un électorat traditionnellement à gauche, habité par un sentiment d’abandon, de déclassement, de perte de contrôle.’’

    Un repli populiste et nationaliste inévitable ?

    A la mi-décembre, la télévision publique allemande diffusait un reportage sur la région de la Ruhr, berceau de l’industrialisation, du mouvement ouvrier et de la social-démocratie. Il s’agit aujourd’hui d’un des endroits parmi les plus défavorisés d’Europe : un cinquième des habitants y vit d’allocations. Aux prochaines élections régionales de mai 2017, les sondages annoncent une percée du parti d’extrême droite, Alternative pour l’Allemagne (AfD).

    Aux mains de l’establishment, ce genre de donnée devient un outil au service de l’arrogance et de la condescendance. Regardez – s’écrient les technocrates, éditorialistes, politiciens et autres défenseurs du statu quo politique – où conduisent les critiques de la politique de l’Union européenne! Regardez à quoi conduit de se plaindre des hausses d’impôts et des dernières mesures d’austérité budgétaire! A leurs yeux, se détourner de la politique traditionnelle signifierait automatiquement de céder aux sirènes du nationalisme le plus étroit. Du même coup, on amalgame Donald Trump, Jean-Luc Mélenchon, Podemos, le Brexit, le M5S italien, Marine Le Pen, etc. en défendant, plus ou moins ouvertement, que les masses sont incapables de gouverner et que face à la tyrannie du nombre, le seul rempart est constitué des élites libérales et modernes. Critiquer ces dernières, ce serait faire le jeu des démagogues. N’est-ce pas ainsi que Donald Trump s’est retrouvé élu à la place d’Hillary Clinton? Ce discours mélange haine de la démocratie et mépris de classe.

    Regarder les choses plus en profondeur permet de donner une toute autre image. Le rejet des élites et du monde politique traditionnel profite aussi à la gauche radicale. Aux Etats-Unis, il y a eu la campagne de gauche de Bernie Sanders contre Clinton (la plupart des sondages affirment qu’il aurait gagné haut la main si sa campagne n’avait pas été court-circuitée par l’appareil du Parti démocrate). En Grèce, le Pasok social-démocrate a disparu de la scène politique en 2015 au profit de Syriza. En Espagne, le Parti socialiste (PSOE) a été sérieusement concurrencé – et dépassé – par Podemos. En Irlande, les sondages placent aujourd’hui la coalition People Before Profit – Anti-Austerity Alliance devant le Parti travailliste. En Grande-Bretagne, le Parti travailliste est plongé dans une véritable guerre civile entre l’appareil du parti et ses élus d’un côté et le dirigeant anti-austérité du parti Jeremy Corbyn et des dizaines de milliers de nouveaux adhérents de l’autre. En France, la dynamique à l’œuvre derrière la campagne de Jean Luc Mélenchon parle également à l’imagination de nombreux jeunes et travailleurs.

    Et si l’on se plonge dans l’histoire politique de ces 20 dernières années, force est de constater que la gauche radicale n’a pas manqué de saisir les occasions nées du dégoût suscité par le monde politique acquis au néolibéralisme. Mais, souvent, ce fut un gâchis, une opportunité manquée qui a ouvert la voie à d’autres forces se proclamant anti-establishment.

    Le danger du moindre mal

    Une des premières formations à avoir significativement émergé à la ‘‘gauche de la gauche’’ fut le Parti de la refondation communiste italien. A la naissance de ce siècle, cette formation pouvait compter sur des dizaines de milliers d’adhérents et une grande autorité parmi les syndicalistes les plus combattifs et la jeunesse la plus radicalisée. Lors des manifestations altermondialistes ou contre la guerre en Irak, ses cortèges impressionnaient. C’est alors que s’est présenté le danger du ‘‘moindre mal’’ contre Berlusconi. Plutôt que de maintenir une ligne d’indépendance de classe en refusant de se ranger derrière un camp ou l’autre des forces capitalistes, le PRC est rentré dans ‘‘l’Union’’, une coalition autour de Romano Prodi au pouvoir entre 2006 et 2008. Ces deux années de participation à la politique de casse sociale (vote des crédits de guerre pour l’Afghanistan, attaques contre les pensions,…) ont suffi à détruire l’autorité du PRC. Il n’est pas possible de comprendre l’émergence du Mouvement 5 Etoiles italien sans revenir sur cette erreur politique majeure et ses conséquences.

    Cette histoire a été répétée dans plusieurs pays. En Allemagne, par exemple, s’est formé en 2007- bien avant l’Alternative pour l’Allemagne – le parti Die Linke (La Gauche). Mais la formation de gauche s’est compromise dans des alliances locales avec la social-démocratie et a, en certains endroits comme à Berlin, elle-même appliqué l’austérité. Aux Pays-Bas, les élections du 15 mars prochain seront, selon toute vraisemblance, marquées par la victoire du parti de Geert Wilders. Il y eut un temps où le vent soufflait plutôt dans les voiles du SP, à la gauche du Parti travailliste. Mais, là aussi, sa crédibilité a souffert de sa participation à diverses coalitions locales avec des partis capitalistes.

    Le danger de l’activisme pur

    Si le racisme et d’autres idées réactionnaires s’expriment aujourd’hui plus ouvertement, cela s’explique notamment par l’absence d’une riposte conséquente et résolue de la part des syndicats et des organisations de gauche, sur ce terrain comme sur les autres. Le meilleur antidote au cynisme et au repli sur soi, c’est une atmosphère de lutte généralisée et la confiance envers nos capacités collectives d’arracher des victoires.

    Aux Etats-Unis, divers rapports démontrent que les organisations de gauche radicale suscitent un large intérêt sous le ‘‘fouet de la contre-révolution’’ de la victoire de Trump. Comme l’a expliqué notre camarade de Seattle Kshama Sawant (Socialist Alternative) dans une récente interview pour Al Jazeera, les Démocrates se sont aliénés une large couche de progressistes en appelant à coopérer avec Donald Trump. Juste après les élections, Hillary Clinton a offert de travailler avec Trump et a encouragé ses partisans à ‘‘garder l’esprit ouvert’’. Une semaine après les élections, Barack Obama a déclaré qu’il fallait laisser sa chance à Trump. Mais, explique Kshama, les gens qui s’orientent vers les organisations socialistes anticapitalistes aux Etats-Unis sont fermement opposés à cette approche. ‘‘On ne trouve pas de volonté de négocier’’, explique-t-elle, ‘‘on trouve la volonté de riposter’’.(3)

    Une atmosphère de mobilisations permanentes se développe aux USA, ce qui aura obligatoirement ses répercussions sur la scène internationale. La droite populiste se sent renforcée en Europe par la victoire de Trump, elle a gagné en assurance. Si elle part à l’offensive, les réactions ne manqueront pas. Si Marine Le Pen passe le premier tour des élections présidentielles en France, comme ce sera très certainement le cas, les mobilisations spontanées ne seront pas cantonnées à la France. Son élection au parlement européen en 2014 avait d’ailleurs rapidement donné lieu à un rassemblement de plus de 2.500 jeunes à Bruxelles face aux institutions européennes.

    Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, une période tumultueuse faite de changements brusques et d’apparitions soudaines d’opportunités comme de dangers. Il sera facile de se noyer dans cette tempête d’événements et de s’essouffler dans une succession d’actions. Nous avons besoin de perspectives, d’un cap à maintenir et des moyens pour y parvenir: un programme capable de réunir tous les opprimés dans la défense de leurs intérêts et une stratégie reposant sur le rôle crucial que peut jouer la classe des travailleurs par ses méthodes de lutte de masse et de blocage de l’économie par l’arme de la grève. C’est grâce à cette approche qu’il sera également possible d’intervenir dans des mobilisations au caractère plus flou et mixte, comme en Roumanie où les mobilisations de masse contre la corruption comprennent également des éléments de droite populiste.

    Il ne suffira pas d’opposer un populisme de gauche à celui de la droite. Ce que nous vivons est une nouvelle étape de la vieille lutte entre les classes sociales, cela doit être expliqué tel quel. Nous ne pouvons abattre la dictature des marchés qu’en saisissant les moyens de production et d’échange des mains de la classe capitaliste, les grands patrons et actionnaires, pour les placer sous le contrôle et la gestion démocratiques de la collectivité. Tout compromis visant à rester dans le cadre du système capitaliste en l’aménageant peut paraitre plus facile dans un premier temps, mais cela conduit irrémédiablement à l’impasse dans laquelle se trouvent Alexis Tsipras et Syriza en Grèce, Maduro au Venezuela ou encore Morales en Bolivie.

    Les échecs et victoires passées du mouvement des travailleurs sont autant de leçons sur lesquels s’appuyer pour aller plus loin. La période explosive actuelle partage des caractéristiques avec celle des années 1960 et 1970 qui ont vu un grand essor des idées socialistes et révolutionnaires. Le socialisme est une idée qui s’est déjà emparée de l’imagination de la nouvelle génération de travailleurs et de jeunes aux Etats-Unis. Préparons-nous à cette contagion.

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    Une méfiance généralisée

    Une récente étude réalisée par l’institut de sondage Ipsos et dont les résultats ont été publiés le 30 janvier dernier a fait écho à l’étude ‘‘Noir, jaune, blues’’ dont nous avons largement parlé dans notre édition de février. Parmi les sondés, 73% des Italiens estimaient que leur pays est en déclin, 69% en Espagne, 67% en France, 57% au Royaume-Uni. Une majorité de Français (61%), d’Italiens (60%) et d’Espagnols (56%) est convaincue que leur génération ‘‘a une vie moins bonne que celle de ses parents’’. Enfin, concernant la défiance envers les institutions officielles: 89% des Espagnols font peu ou pas confiance en leur gouvernement, tout comme 80% des Italiens, 77% des Français, 70% des Allemands et 66% des Britanniques. La défiance envers les institutions internationales, comme l’Union européenne, est de 77% en Espagne, 65% en France, 64% en Italie, 59% en Allemagne et au Royaume-Uni.

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    NOTES:

    1) L’Organisation de coopération et de développement économiques regroupe 35 pays capitalistes développés.
    2) ‘‘ILO warns of rise in social unrest and migration as inequality widens’’, 12 januari 2017 https://www.theguardian.com/business/2017/jan/12/ilo-warns-of-rise-in-social-unrest-and-migration-as-inequality-widens
    3) ‘‘More Americans joining socialist groups under Trump’’ – Socialist groups see huge spike in membership as they join protests against US President Donald Trump.

  • Stop au racisme et au sexisme! Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    Le rejet de l’ensemble des partis traditionnels est de plus en plus massif. Ces derniers n’ont aucune solution à nous apporter face à la crise économique, sociale, migratoire ou encore environnementale qui perdure et s’approfondit. Au contraire, les politiciens traditionnels défendent les plus riches à la tête d’un système toujours plus inégalitaire.

    Par Emily (Namur)

    Ils nous réservent l’austérité et les coupes budgétaires tandis que les capitalistes n’en finissent plus de recevoir des cadeaux (fiscalité, réforme de la législation du travail, privatisations,…). Et s’ils peuvent mettre quelques billets dans leur poche au passage, ils ne s’en privent pas. Si c’est souvent légal, rappelons qui fait les lois…

    Les récents propos de Louis Michel concernant l’idée de limiter le salaire des parlementaires à 4 800€ nets par mois illustrent bien qu’on ne vit pas dans la même réalité : ‘‘[Avec 4800€,] vous obtiendrez un Parlement coupé de la réalité, peuplé de fonctionnaires et d’enseignants.’’ Pas surprenant que beaucoup cherchent une alternative ailleurs !

    La politique d’assainissements antisociale de l’establishment mène au chômage et aux pénuries. Trump (USA), Geert Wilders (Pays-Bas), Marine Le Pen (France) et bien d’autres jouent là-dessus. Ils défaussent la responsabilité sur des boucs émissaires : les immigrés, les réfugiés, les chômeurs,… Les vrais responsables – les 1% les plus riches – ne sont pas inquiétées (8 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité !). Comment maintiennent-ils leur pouvoir? En divisant cette majorité et en montant les différents groupes les uns contre les autres : diviser pour mieux régner, c’est leur crédo.

    Construisons la résistance

    Le 16 mars à Anvers, se tiendra la manifestation annuelle du NSV (Nationalistische Studentenvereniging, Association des Etudiants Nationalistes – organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang). Leur manifestation attire chaque année toutes sortes d’organisations et d’individus néo-fascistes, en préparation de la ‘‘révolution conservatrice’’ à laquelle ils aspirent, selon le site du NSV. Face à cela, le jeudi 16 mars à 19h gare d’Anvers Berchem, nous organisons une marche contre le racisme et la haine du NSV, pour mettre fin aux divisions et à leur politique antisociale. Une manifestation massive est d’autant plus importante qu’elle aura lieu au lendemain des élections législatives aux Pays-Bas. Ces dernières devraient, en effet, se caractériser par une dispersion des voix mais également par la montée de l’extrême droite de Geert Wilders. Ne laissons pas de terrain à l’extrême-droite!

    Tenons-nous prêt à réagir lorsque l’extrême droite et d’autres forces réactionnaires tentent de prendre du terrain. En France, la plupart des sondages placent Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles du 23 avril. Si c’est le cas, il sera important de descendre dans la rue dès le lendemain, le 24 avril, d’organiser une action en solidarité avec la jeunesse et les travailleurs en France, mais également pour bloquer la route à l’extrême droite ici.

    ‘‘L’intronisation’’ de Trump a eu diverses répercussions : dès le premier jour, ce fut un déluge d’attaques antisociales, mais également une recrudescence des luttes, avec le 21 janvier la plus grande mobilisation de l’Histoire américaine : plus de 3 millions de personnes étaient dans les rues aux Etats-Unis ! Trump attaque tout le monde : les femmes, les immigrés, l’ensemble des minorités et de manière plus générale la classe des travailleurs. Si nous sommes unis, des victoires sont possibles. Ainsi, des occupations et manifestations ont bloqué une partie de sa politique anti-migratoire. Construire une résistance unitaire de l’ensemble de notre classe sociale contre l’agenda politique de Trump est essentiel car un tel personnage participe à renforcer l’ensemble des réactionnaires, et il y a en a ! Le 24 – 25 mai, Trump sera en Belgique. Sa visite doit être l’occasion d’une manifestation monstre pour faire reculer son agenda et celui de tous les «Trump’s» à travers le monde et en Belgique.

    Construisons une alternative

    Unifions les victimes de la politique antisociale. Avec les Etudiants de Gauche Actifs et le Parti Socialiste de Lutte, nous voulons organiser tous ceux et celles qui veulent lutter ensemble contre les coupes budgétaires, contre les discriminations et contre le système qui en est responsable : le capitalisme. Nous organisons des manifestations, des meetings et des actions et nous voulons discuter de comment construire une société socialiste démocratique et ce que cela signifie. Organise-toi et rejoins-nous !

  • Action de protestation à la venue de Mike Pence à Bruxelles

    Le vice-président américain Mike Pence était hier à Bruxelles afin de rencontrer les institutions européennes. Ce fut une visite de routine, mais le rejet du gouvernement Trump est tel que même de petites occasions comme celle-ci donnent lieu à l’organisation d’actions de protestation. Une centaine de personnes étaient donc réunies, parmi lesquelles une délégation du PSL et des Etudiants de Gauche Actifs. L’appel à cette action avait été lancé par Lights4Rights, qui était déjà à la base du rassemblement organisé à Bruxelles à l’occasion de la prestation de serment de Donald Trump, place de la Monnaie. Voici quelques photos de PPICS.

    Protest tegen Pence, Amerikaanse vice-president op bezoek in Bxl // PPICS

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