Tag: Donald Trump

  • Construire un mur de protestation contre Trump et le populisme de droite

    L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis ne manquera pas d’avoir de profondes conséquences à travers le monde. Nous avons déjà largement analysé le résultat de son élection sur socialisme.be et ailleurs dans ce journal. Nous abordons ci-dessous quelques questions-clé.

    Article d’Eric Byl

    Trump a été élu démocratiquement, ne devons-nous pas respecter la volonté du peuple américain ?

    Seule la moitié des électeurs américains a participé au vote. Un quart des électeurs ont voté pour Trump, un bon million de voix de moins que pour Clinton, mais Trump a bénéficié de plus de vote de la part de grands électeurs. En dehors de ça, les élections sont aujourd’hui en grande partie déterminées par l’accès aux médias et à la publicité, ce qui nécessite des réseaux influents et beaucoup d’argent. Elles ne donnent qu’un reflet très déformé de la “volonté du peuple”. Cela vaut pour chaque pays capitaliste mais à fortiori pour les USA.

    Trump est richissime et Clinton a bénéficié du soutien de Wall Street. Bernie Sanders, en revanche, a récolté pas moins de 220 millions de dollars sans que le moindre cent ne provienne des grandes entreprises. Les primaires démocrates ont dû être falsifiées pour le mettre hors course. Tout indiquait que Sanders aurait gagné sans difficultés contre Trump. Selon l’agence de presse Reuters, le jour des élections, 72% des électeurs interrogés voulaient mettre fin au pouvoir des riches ! C’est Sanders qui reflétait le mieux cet état d’esprit et Clinton le moins. En l’absence de Sanders, le milliardaire Trump a pu s’ériger en unique candidat anti-système toujours en course.

    Trump est raciste et sexiste mais ne va-t-il pas désormais prendre des atours “présidentiels” ?

    Il est vrai que directement après son élection, Trump a adopté un ton plus conciliant, mais pour qui ? Sa promesse de supprimer la minime régulation du secteur bancaire est un cadeau offert à Wall Street. La diminution d’impôts de 5.500 milliards de dollars reviendrait à 83% pour les 20% les plus riches et à 50% pour le 0,1%. Clinton n’était plus menacée de prison et est soudain devenue une “digne adversaire”. En bref, Trump veut se réconcilier avec Wall Street, les Clinton et le 1% au sommet de la société.

    Parallèlement, il a reconfirmé son intention de construire un mur à la frontière mexicaine, il veut remettre en cause le droit à l’avortement et déporter trois millions de sans-papiers ces deux prochaines années. Pour que tout doute soit levé, il a nommé Steve Bannon chef de sa stratégie. Bannon est issu de cette vielle droite qui prône un conservatisme de droite dure, la suprématie blanche, l’antisémitisme, le sexisme et l’homophobie. Bannon traîne aussi derrière lui une accusation de violence conjugale.

    Est-ce positif que Trump veuille revoir l’ALENA, le TPP et le TTIP ?

    Trump a, en effet, promis, en contradiction avec ses prises de positions antérieures, de récupérer des entreprises sur le sol américain. Pour cela, il veut revoir ou révoquer des accords commerciaux et faire condamner la Chine pour manipulation des cours de change au risque de lancer des guerres commerciales. Je suis curieux de voir si les choses en arriveront là. Si les Républicains doivent se focaliser sur une chose, c’est bien de mettre Trump au pas dans ce domaine.

    Mais même si Trump voulait renoncer à l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain), au TPP (accord de libre-échange transpacifique) et/ou au TTIP (accord de libre-échange transatlantique), ce ne serait pas pour brimer le règne des multinationales et donner à la collectivité son mot à dire concernant l’économie et encore moins lui en donner le contrôle. Tout comme le libre commerce sous le capitalisme implique la casse des conditions de travail et des salaires, le protectionnisme de Trump servira aussi l’intérêt des 1% les plus riches.

    Trump n’est-il pas moins belliqueux que Clinton et Obama?

    Trump souhaite entretenir de meilleures relations avec Poutine de même qu’avec le président Nord-Coréen et remettre en question l’article 5 de l’OTAN qui stipule qu’une attaque contre un Etat-membre constitue une attaque contre tous. Cela peut donner l’impression que Trump est moins belliqueux que Clinton ou Obama. Ne nous faisons pas d’illusions, n’oublions pas non plus que Trump soutient avec enthousiasme la colonisation de la Cisjordanie et le régime de Netanyahu tandis qu’il veut dénoncer l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Trump prétend qu’il ne voudra jamais être le premier à utiliser une bombe atomique mais son budget de défense est plus qu’un cadeau au complexe militaro-industriel. Maintenant que l’hégémonie des USA est en déclin, il veut “ rendre sa grandeur à l’Amérique”. C’est le discours de dirigeants autoritaires comme Poutine et Erdogan qui n’ont pas vraiment fait progresser la paix. De plus, Trump incite les Etats-membres de l’OTAN à accroître leurs propres dépenses militaires. Toute sa politique rend la perspective de conflits armés plus proche.

    Renforcement de la droite populiste ou fouet de la contre-révolution ?

    Il n’y a pas d’action sans réaction. L’élection de Trump est une catastrophe. Il veut supprimer l’assurance-maladie obligatoire, limiter les prêts pour les études, dénoncer les accords sur le climat et autoriser l’exploitation de réserves naturelles. La droite populiste en Europe se sentira renforcée et ira à l’offensive avec plus de confiance en elle.

    Pour la bourgeoisie internationale, ce n’est pas le premier choix, tout au plus l’unique échappatoire possible maintenant que les partis traditionnels perdent toute crédibilité du fait de leur politique néolibérale incessante de casse sociale et d’augmentation des inégalités. Elle est cependant consciente de la faiblesse et du manque de perspective de son système, du désordre que la droite populiste va laisser derrière elle et de la force potentielle du mouvement ouvrier. C’est précisément pour cela qu’elle craint l’arrogance et les provocations de la droite populiste. Cela peut ériger un mur de protestation et dans ce processus, le soutien massif pour des conceptions socialistes pourra être reconstruit.

  • Dégouté par l’élection de Trump? Tu veux faire quelque chose ? Rejoins la résistance!

    La victoire inattendue et choquante de Donald Trump a été source de colère, de confusion et de crainte parmi la population des Etats-Unis et du monde entier. Son élection a immédiatement provoqué de grandes manifestations. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre son agenda politique raciste et de droite.

    Par Fabian

    Clinton a perdu les élections

    D’après Oxfam, 95% de la croissance économique aux Etats-Unis entre 2009 et 2014 est allé vers le 1% les plus riches, pendant que le revenu réel des 90% plus pauvres a diminué dans la même période. Face à l’énorme colère de la majorité de la population contre les inégalités, l’incertitude d’avenir et la politique de l’establishment, Clinton n’avait rien d’autre à dire que ‘‘l’Amérique est déjà grande parce que l’Amérique est bonne.’’ Pas mal de gens se demandent encore ce qu’elle a bien pu vouloir dire…

    L’approche politique pro-Wall Street et pro-Big business de Clinton en a fait la pire candidate possible contre Trump. Elle a obtenu 6 millions de voix en moins qu’Obama en 2012. Trump, de son côté, a eu un million de voix en moins que le candidat républicains malheureux aux élections de 2012 Mitt Romney. C’est Clinton qui a perdu le plus et Trump est devenu le nouveau président.

    Où était Bernie Sanders ?

    Les choses auraient pu être différentes. Tous les sondages dévoilés durant les primaires démocrates ont montré que Bernie Sanders était le candidat aux meilleures chances de victoire contre contre Trump. Sanders a fait une erreur cruciale en appelant à voter pour Clinton et en refusant de se présenter comme candidat indépendant. Son appel pour ‘‘une révolution politique contre la classe des milliardaires’’ et son programme – reposant sur des revendications comme l’instauration d’un salaire minimale fédéral de 15 dollars de l’heure (contre 7,5 dollars actuellement), l’abolition des frais d’inscription pour les étudiants et un système de soins de santé universel – avaient déclenché un énorme enthousiasme parmi de larges couches de jeunes et de travailleurs. En absence de cette alternative de gauche, le populisme de droite de Trump était le seul choix restant contre l’élite politique.

    Même maintenant, la campagne autour de Sanders reste collée au Parti démocrate avec l’espoir d’en faire un parti plus progressiste. La campagne ‘Our Revolution’ veut faire élire 6.700 progressistes dans les structures du parti. Mais le Parti démocrate est un instrument aux mains des capitalistes. Il fonctionne plutôt comme un réseau clientéliste que comme un vrai parti. Il n’a pas de base active ou massive parmi les travailleurs. La défaite contre Trump et les preuves de fraude au cours des primaires ajoutent au discrédit du parti.

    ‘‘Donner une chance’’ à Trump ou organiser la lutte contre lui ?

    La direction des Démocrates fait tout pour stopper le mouvement anti-Trump. Clinton a décrit Trump comme étant ‘‘extrêmement dangereux’’ pendant la campagne. Après les élections elle a demandé à ses partisans de donner une chance à Trump et de faire preuve ‘‘d’ouverture d’esprit’’. Obama a déclaré ‘‘nous devons lui souhaiter du succès dans l’unification et la direction du pays.’’

    L’unité qu’il nous faut n’est pas à conclure avec Trump, le Parti Républicain, le parti démocrate ou encore la classe des milliardaires représentée par ces partis. Il nous faut une unité des travailleurs et des jeunes contre la droite, ses déportations de masse, son islamophobie et son offensive contre les travailleurs. Les Démocrates ne sont pas un instrument utile pour stopper le populisme de droite, les travailleurs et leurs familles doivent construire leur propre instrument politique : un parti des 99%.

    #ResistTrump

    L’élection de Trump représente un désastre pour les travailleurs et les jeunes. Mais c’est aussi une étape dans le processus des troubles sociaux aux Etats-Unis : l’élite a de plus en plus de difficultés à contrôler la situation.

    Ce que Trump parviendra à réaliser de son agenda réactionnaire dépendra principalement de la résistance et des mouvements sociaux. C’est ainsi que le retrait militaire américain a été obtenu dans la guerre du Vietnam. Les premières actions contre Trump ont été prometteuses. La question est maintenant de savoir si ces actions et la solidarité contre Trump, le racisme et le sexisme peuvent être transformées en mouvements structurés et forts. Une nouvelle date s’annonce : celle de l’investiture de Trump les 20 et 21 janvier. Les actions se préparent avec les hashtags #ResistTrump et #OccupyInauguration.

    Contre Trump, contre le système !

    Jamais auparavant les candidats des deux grands partis n’ont été si détestés aux élections présidentielles. La légitimité du système capitaliste et de ses institutions est remise en cause. Trump a ouvertement défendu que le ‘système politique est truqué’. Le FBI est intervenu publiquement dans le processus politique avec l’enquête sur les e-mails de Clinton.

    C’est inévitable : Trump va décevoir ses partisans. La construction d’un mur à la frontière avec le Mexique ne va pas faire revenir les millions d’emplois perdus dans la ‘Rust Belt’, les régions désindustrialisés des Etats-Unis. Les projets d’investissement pour une infrastructure du 21e siècle sont en contradiction avec les promesses de cadeaux fiscaux pour 7.000 milliards de dollars pour les riches.

    La période qui nous fait face sera faite de chaos, de provocations et de confrontations. Des millions de jeunes et des travailleurs seront obligés de se battre pour défendre leurs conditions de vie. Ceux qui étaient déjà radicalisés dans la dernière période doivent construire de véritables mouvements de masse autour d’une alternative indépendante du patronat. La lutte contre Trump ne gagne toute sa pertinence qu’en étant un combat contre le système capitaliste.

    Les actions de masse aux Etats-Unis méritent notre soutien et notre solidarité. Participe aux actions dans notre pays, organise-toi dans la lutte pour une alternative socialiste contre le chaos et la haine du capitalisme.

  • Kshama Sawant : "Les femmes seront en première ligne dans la résistance contre Trump"

    L’arrivée de Kshama Sawant au conseil de la ville de Seattle fut un événement aux Etats-Unis ouvertement socialiste et marxiste dans un conseil d’une grande ville aux Etats-Unis depuis des décennies. Un mouvement de masse dans lequel Kshama et son organisation politique, Socialist Alternative, ont joué un rôle central pour arracher une augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l’heure à Seattle. Socialist Alternative est aussi en première ligne des campagnes contre l’agenda de droite de Trump. Nous avons organisé des meetings avec Kshama Sawant à Gand et à Bruxelles à la fin du mois de novembre avec respectivement 150 et 240 participants. Ce fut l’occasion rêvée de parler avec elle du rôle des femmes dans la lutte contre Trump.

    Propos recueillis par Bart Vandersteene

    Dans sa campagne Trump n’a pas hésité à insulter les femmes alors que se présentait la possibilité historique d’élire la première femme à la tête du pays. Beaucoup de femmes sont sans doute très déçues ?

    ‘‘Il est vrai que nous ne devons pas sous-estimer la signification d’un tel événement pour beaucoup de femmes. C’était d’ailleurs également le cas avec Obama et la population noire en 2008. Nous avons très certainement de la sympathie pour cette idée. Au lieu de cela, nous avons maintenant un président élu extrêmement misogyne. Sa campagne électorale a pleinement confirmé cela et certains témoignages font aussi état de violence à l’égard de femmes. La victoire de Trump est une situation répugnante.

    ‘‘Le 21 janvier, durant la cérémonie d’investiture de Trump, des centaines de milliers de femmes et d’hommes manifesteront à Washington DC ainsi que dans d’autres grandes villes des Etats-Unis dans une Million Women’s March (Marche d’un million de femmes). Les organisatrices ont annoncé qu’il ne s’agit pas seulement des droits des femmes, mais que tout le monde est le bienvenu. Elles expliquent que tous ceux qui luttent pour les droits des LGBTQ, les droits des immigrés, les droits des Afro-Américains,… doivent manifester ensemble.’’

    53% de celles qui ont voté ont choisi Trump. Comment est-ce possible ?

    ‘‘Il faut d’abord dire que la majorité des électeurs ne sont pas allés voter parce qu’ils ne voyaient aucune raison de soutenir l’un des candidats. Les thèmes importants aux yeux des femmes ne se limitent pas au droit à l’avortement ou aux autres éléments sur lesquels les différences entre Clinton et Trump était flagrantes. Il s’agit aussi des conditions de vie alors que le bien-être de beaucoup de familles américaines est en recul. Les familles les plus vulnérables sont celles des mères célibataires. Il leur faut un vrai changement. Il y a eu tant d’attaques sur la sécurité sociale, les salaires ou les soins de santé. Clinton et les Démocrates sont associés à ces attaques. Il existe bel et bien une différence entre les Démocrates et les Républicains sur des questions qui touchent les droits des femmes. Mais beaucoup de gens reprochent aux Démocrates d’avoir si peu fait contre l’agenda politique de la droite. Au contraire : ils ont eux-mêmes mis en pratique des pans entiers de cet agenda.

    ‘‘En 2008 un nombre historique de femmes, de Latinos et des Noirs ont voté pour Obama et les Démocrates. Ils l’ont fait avec l’espoir d’un changement. Aux élections de mi-mandat de 2010, le taux de participation était le plus bas depuis la Seconde Guerre Mondiale. Le Tea Party, un groupe de droite républicain, avait remporté bon nombre de sièges au Sénat et au Congrès. Des électeurs d’Obama en 2008 étaient restés chez eux en 2010. D’une manière déformée, Trump est un des produits de cette période de déception monumentale.

    ‘‘En 2012, une première journée d’action a eu lieu sous le nom de ‘‘Marche contre la guerre envers les femmes’’ sur base de l’idée que les femmes doivent occuper les rues pour défendre leurs droits, parce que les représentants politiques ne le font pas.’’

    La possibilité d’une femme présidente a aussi été utilisée contre Sanders…

    ‘‘C’est vrai. Mais beaucoup de femmes ont refusé de regarder la société uniquement à travers le prisme de l’identité. Hillary est une femme, mais son programme politique n’est pas dans l’intérêt de la majorité des femmes. Chez les jeunes femmes, un vieux candidat de 74 ans aux cheveux gris qui appelle à une révolution politique contre la classe des milliardaires était beaucoup plus populaire qu’Hillary Clinton.

    ‘‘La déclaration de Gloria Steiner, une féministe bien connue qui a soutenu Clinton, selon qui les jeunes femmes étaient avec Sanders pour se trouver auprès des garçons (‘the boys’) a été considérée comme une énorme insulte, à juste titre. Sous le hashtag #notfortheboys, un grand nombre des jeunes femmes ont expliqué pourquoi elles soutenaient Sanders : pour ses idées et son programme. C’est l’un des nombreux exemples de l’incapacité de la campagne de Clinton de comprendre l’atmosphère qui vit dans la société. Elle n’a pas été capable de se construire une quelconque crédibilité. Sa campagne est responsable de l’élection d’un président misogyne.’’

    Que pouvons-nous faire pour soutenir la lutte contre Trump ?

    ‘‘La solidarité internationale sera importante dans la lutte contre Trump. Le soutien et la sympathie de nos alliés dans le reste du monde vont aider à surmonter le sentiment de déception. Des actions mondiales des 20 et 21 janvier en solidarité avec le mouvement contre Trump aux Etats-Unis peuvent être le symbole du fait que notre lutte pour une alternative socialiste est une lutte internationale. La faillite de l’élite politique est un phénomène mondial et les conséquences sont terrifiantes. Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour stopper la droite.’’

  • ResistTrump – Mons solidaire contre le sexisme et le racisme

    Vendredi 20 janvier 2017 à 18h, Square Franklin Delano Roosevelt, 7000 Mons

    Donald Trump prépare des attaques d’une ampleur inédite à l’encontre des femmes, des immigrés, des musulmans, des LGBTQI, de l’ensemble de la classe des travailleurs ainsi que contre l’environnement. Trump est l’expression d’un système pourri jusqu’à la moelle. Choisir entre Trump et Clinton, c’était pour beaucoup choisir entre la peste et le choléra. La colère et la frustration contre l’élite sont exploitées par les populistes de droite. Mais le mouvement autour de la candidature de Sanders a illustré le potentiel pour un parti et un mouvement de masse défendant les intérêts de 99%.

    Mobilisons-nous en solidarité avec les manifestations de masses de la jeunesse (Student Walk Out) et de femmes (Million Women March) qui prendront place à travers les États-Unis le 20 et 21 janvier à l’occasion de l’investiture de Trump.

    À travers le monde, luttons et revendiquons d’une seule voix :

    – Ensemble contre le sexisme : Contre les violences sexistes ; À travail égal, salaire égal.

    – Non aux murs USA-Mexique ; Stop à l’Europe Forteresse.

    – Unissions-nous contre les attaques islamophobes et racistes : Black lives matter.

    – Combattons les discriminations vis-à-vis des LGBTQI.

    – System change, not Climate change: le changement climatique n’est pas un point de vue mais un fait, combattons-le ! Non aux pipelines dans le Dakota et ailleurs. Pour le renforcement du mouvement environnemental.

    – Pour un refinancement public de l’enseignement pour qu’il soit accessible et qualité pour tous.

    – Stop à la politique pour les 1% de super-riches ; Luttons contre le capitalisme et pour une société orientée vers les besoins des 99% !

    => Sur facebook

  • Balayons Trump! Balayons le système!

    ls2017Journées internationales d’actions les 20 et 21 janvier

    Une vague d’incrédulité a déferlé sur le monde à l’annonce du résultat des élections présidentielles américaines. C’était bien compréhensible. Ce candidat grotesque qui semblait ne rien savoir de certaines affaires d’Etat mais étalait par contre sans vergogne son sexisme et son racisme à l’écran va devenir président. Le 21 janvier, le jour de son investiture officielle, tous les opposants au racisme, au sexisme et à l’homophobie, tous ceux qui luttent pour plus de justice sociale, retiendront leur souffle.

    Par Michael Bouchez, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    L’incrédulité a vite cédé place à la colère et à la désillusion. Comment était-ce possible ? Les Américains ont-ils refusé de voter pour une femme ? L’électorat a-t-il totalement basculé à droite? Ce n’est pas ça qui saute aux yeux en se remémorant le succès de la campagne clairement maquée à gauche de Bernie Sanders au primaires démocrates. Sa campagne opposée aux discriminations ainsi qu’en faveur d’un enseignement gratuit et de l’extension des services publics a reçu un soutien de masse tout à fait inédit aux Etats-Unis. L’enthousiasme était exceptionnel auprès de la classe des travailleurs, hommes et femmes, indépendamment de leur couleur de la peau. Bernie Sanders était le seul candidat capable de stopper Trump. Mais la direction du Parti démocrate a tout fait pour assurer la victoire d’Hillary Clinton aux primaires démocrates. A leurs yeux, le danger représenté par Sanders et son appel à la ‘‘révolution contre la classe des milliardaires’’ était bien plus problématique que celui représenté par le populisme réactionnaire de Trump.

    Trump est l’expression d’un système social pourri jusqu’à la moelle. Clinton était la seconde candidate la plus détestée de l’histoire. Juste après Trump. Pour beaucoup d’Américains, ces élections signifiaient de choisir entre la peste et le choléra. Certains ont voté Clinton par crainte de Trump. D’autres ont tout simplement boudé les urnes. D’autres ont choisi Trump en constatant qu’il était rejeté par l’ensemble de l’establishment, des multinationales à Wall Street jusqu’aux cénacles républicains. Même l’ancien président Georges W. Bush a ouvertement déclaré qu’il refusait de voter pour lui.

    Le racisme et l’islamophobie ont certainement constitué des motivations pour certains. La victoire de Trump stimule d’ailleurs les organisations et groupes radicaux d’extrême droite, de même que les crimes racistes et sexistes. Mais son élection représente tout d’abord et avant tout un gigantesque doigt d’honneur à tous les politiciens et les institutions du marché libre qui estiment pouvoir éternellement continuer à imposer leur agenda et ensuite parvenir ensuite à s’en sortir. Mais sauver les banques et pousser des millions de personnes dans la pauvreté ne pouvait pas rester sans conséquences.

    Nous ne pouvons pas compter sur l’establishment et tous les Clinton du monde pour riposter contre le racisme et le sexisme. Ce sont leurs politiques qui ont ouvert la voie aux populistes de droite qui exploitent les frustrations et dévient la colère pour alimenter les discriminations. Si Trump n’avait pas remporté sa victoire électorale, la présidence de Clinton aurait alimenté la future campagne d’un autre type de Trump. Regretter Clinton et le Parti démocrate ne nous aidera pas.

    Prenons notre destin en main! C’est ce qu’ont voulu crier les dizaines de milliers d’Américains descendus dans les rues directement après l’annonce du résultat des élections : 5000 à Oakland, 6000 à Boston, 10.000 à New York et 10.000 à Los Angeles. En moins de 24 heures, plus de 40.000 personnes ont participé aux mobilisations initiées par Socialist Alternative à elles seules.

    Les 20 et 21 janvier prochain, le jour de la prestation de serment de Trump, des actions auront lieu partout aux États-Unis. Nous appelons à construire la solidarité avec ces protestations en Belgique, ce qui nous permettra aussi d’aborder la question de la lutte contre le racisme et le sexisme dans notre pays également. La colère doit être orientée contre le système capitaliste lui-même. Un système qui permet qu’un tel candidat parvienne à gagner l’attention de millions de personnes est un système malade. Il nous est possible de couper l’herbe sous le pied des populistes réactionnaires, mais cela exige de défendre une alternative solidaire qui s’en prend à l’establishment capitaliste à partir de la défense des intérêts de la classe des travailleurs.

  • Questions/Réponses. Quelle analyse du résultat des élections présidentielles américaines ?

    notmypresident

    Ces élections ont conduit Donald Trump, un raciste misogyne ignorant démago milliardaire au poste le plus puissant du monde. Ci-dessous, Conor Payne et Eddie Mccabe (Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise) se penchent sur les questions les plus urgentes qui en découlent.

    Comment Trump a-t-il pu l’mporter alors qu’il était l’un des candidats les plus détestés de l’histoire américaine?

    Ces élections étaient bizarres : le deuxième candidat le plus détesté de l’histoire est parvenu à perdre face au plus détesté. L’élection de Trump à la présidence n’implique donc pas un soutien majoritaire pour lui ou pour sa politique. Il a du reste gagné la course avec moins de 26% de l’électorat et a perdu le vote populaire de deux millions de voix.

    99 millions de personnes, soit 43% de l’électorat, et en particulier la classe ouvrière et les pauvres, n’ont tout simplement pas été voter. Cela a particulièrement affecté le Parti démocrate, dont le vote s’est effondré d’environ neuf millions de voix par rapport à l’élection d’Obama en 2008. La participation était moindre parmi les noirs, la jeunesse et d’autres couches-clés de la base traditionnelle du Parti démocrate qui n’ont pas ressenti d’enthousiasme pour la candidature de Clinton.

    Trump a d’autre part été en mesure de gagner à lui des membres de la classe ouvrière de la «Rustbelt» (”ceinture de rouille”, nord-est industriel du pays, NDT) qui avaient été convaincus par Obama en 2012. Ces villes sont fortement touchées par la désindustrialisation et les accords commerciaux néo-libéraux tels que l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain). Les attitudes racistes et sexistes de Trump ont joué un rôle, ces éléments sont profondément ancrés dans la structure même du capitalisme américain. Mais le soutien accordé à Trump par une partie de la classe ouvrière essentiellement blanche reflète un grand désespoir de même que la volonté de voter pour n’importe quel candidat semblant offrir un changement ou semblant être une opposition à l’establishment.

    Trump a capitalisé sur cette colère avec ses attaques contre les accords commerciaux tels que le TPP et le TTIP, son discours sur le «système truqué» et ses appels aux «hommes et femmes oubliés.» La victoire de Trump souligne la crise et la décadence du capitalisme américain et de ses partis politiques. L’establishment républicain a été incapable de le vaincre dans les primaires et celui des démocrates a subi le même échec avec les élections générales. Cela illustre l’affaiblissement de l’autorité et de la base de soutien des deux partis de Wall Street à mesure que le mécontentement se développe dans la société américaine.

    Pourquoi Hillary Clinton a-t-elle échoué?

    En tant qu’alternative à Trump, le Parti démocrate a misé sur Clinton: la figure représentant le plus parfaitement le statu quo et la domination de l’establishment, de Wall Street et de la guerre. Ses discours payés par les banques de Wall Street, son bilan en tant que secrétaire d’État et le scandale des emails divulgués par Wikileaks ont démontré que Clinton est personnellement impliquée dans ce qu’elle prétendait vouloir combattre.

    Au cours des primaires du Parti démocrate, la machine du parti a durement lutté pour s’assurer que Clinton soit nommée et que la campagne de Bernie Sanders soit battue. Sanders a remporté un énorme soutien en défendant des soins de santé solidaires, un enseignement gratuit, un salaire minimum fédéral de 15 $ de l’heure et une «révolution politique contre la classe milliardaire».

    Cette campagne avait le potentiel de couper l’herbe sous le pied du populisme de droite de Trump. Un sondage effectué la semaine de l’élection a montré que Sanders aurait vaincu Trump avec 56% des suffrages contre 44%. En truquant les primaires en faveur de Clinton, le Parti démocrate porte sur lui une énorme responsabilité quant à la victoire de Trump. Si l’establishment démocrate n’était pas aussi éloigné de l’atmosphère qui vit au sein des masses, il aurait pu faire des gestes envers la campagne de Sanders et adopter certaines de ses propositions. Il ne l’a pas jugé utile. Au lieu de cela, Clinton a répondu au slogan de Trump, «make America great again» avec le délirant «l’Amérique est déjà grande.» L’establishment démocrate a présenté un choix qui se résumait au statu quo ou à Trump. Nous avons vu pour quel résultat.

    Un establishment politique discrédité ne peut pas vaincre Trump. Pour faire échec à son projet politique, les mouvements sociaux de travailleurs, de femmes, de migrants, de personnes LGBTQI et de toutes les autres cibles de la droite républicaine doivent s’unir et construire un rapport de force. Il faut en finir avec la camisole du Parti démocrate et créer une nouvelle alternative politique : un parti pour et par la classe ouvrière.

    A quoi ressemblera la présidence Trump ?

    Il faut encore voir quelles sont les promesses que Trump va essayer de tenir. Il s’agit fondamentalement d’un populiste, pas d’un politicien aux principes ou convictions solides. Ses fréquents virages 180 degrés l’ont suffisamment démontré. Il a immédiatement fait marche arrière concernant l’arrestation d’Hilary Clinton suite au scandale de ses emails, par exemple.

    L’establishment capitaliste qui a massivement soutenu Clinton fera tout son possible pour s’opposer aux politiques et à la rhétorique qui iront à l’encontre de ses intérêts, à l’instar des politiques protectionnistes qui menacent les accords commerciaux tels que le TTIP et l’ALENA. La droite républicaine dont il s’est entouré veillera à cela.

    Mais il y a trois choses dont nous pouvons être certains :

    1) Trump sera le président de la classe des milliardaires. Il veut par exemple supprimer les biens maigres législations du secteur bancaire. C’est un joli cadeau pour Wall Street. Il veut accroitre les dépenses militaires et se montre ainsi favorable à l’industrie de l’armement. Son approche anti-climat sonne telle une berceuse aux oreilles des compagnies d’énergie. Tout son projet fiscal – 5,5 milliards de dollars – est en faveur des plus riches : 83% de cette somme est destinée aux 20% les plus riches de la population et 50% au seul 0,1%.

    Protestation anti-Trump à New York.
    Protestation anti-Trump à New York.

    2) Trump n’a rien à offrir à la classe ouvrière, y compris aux pauvres électeurs blancs du Wisconsin, de l’Iowa, de l’Indiana et de la Pennsylvanie qui sont passés des démocrates aux républicains lors de ces élections. Trump a pu abuser de leurs votes pour disposer des grands électeurs nécessaires à sa victoire. Toutes les conquêtes sociales obtenues par une lutte acharnée des années durant (y compris les programmes comme Medicaid et Medicare) sont aujourd’hui gravement menacées, tout comme le droit à l’avortement et les droits des personnes LGBTQI.

    3) La présidence de Trump provoquera d’importantes convulsions sociales. Son régime va poursuivre son offensive de droite et réactionnaire contre les travailleurs, les femmes, les personnes de couleur, etc. La résistance sera forte, avec des manifestations de masse, des grèves et d’autres formes de lutte. Les forces d’extrême droite et les forces racistes – y compris parmi la police – se sentiront encouragées par sa victoire. Il faudra s’organiser contre ces groupes. Nous avons déjà pu voir un aperçu des luttes que nous réserve la période à venir. Et les choses sérieuses n’ont pas encore commencé.

    socialistalternative_trumptowerLors de la première rencontre entre Trump et Obama, des partisans de Clinton comme Oprah Winfrey ont tweeté, “#Hopelives”. Le journaliste du New York Times, Nicholas Kristof a défendu auprès de ses lecteurs de “donner une chance à Trump”. Obama a exprimé les espoirs d’une grande partie de l’establishment qui, compte tenu de l’inexpérience de Trump, pensent qu’il sera peut-être plus mesuré et tempéré dans son nouveau rôle. Il a déclaré : «mener campagne est une chose différente que gouverner. Je pense qu’il le reconnaît. »

    Ce pseudo-espoir va à l’encontre de la réalité. Trump n’a pas du tout renié son projet de construire un mur à travers la frontière mexicaine, d’attaquer les droits à l’avortement et d’expulser jusqu’à trois millions d’immigrants sans papiers au cours des deux prochaines années. Un coup d’œil à son équipe de transition démolit l’idée que son administration agira comme un contrôle sur ses ambitions sauvages.

    Qu’est ce que l’Alt-right?

    La personnalité la plus alarmante nommée par Trump est le suprématiste blanc détraqué, Steve Bannon, qui deviendra son stratège en chef. Bannon a déjà décrit son site Breitbart News comme “la plate-forme de l’Alt-right”. Le mouvement Alt-right ou ”droite alternative” est une mouvance de conservatisme d’extrême droite qui embrasse et favorise généralement le suprématisme blanc, l’antisémitisme, le sexisme, l’homophobie et la transphobie. Le site web néo-nazi, Daily Stormer, a qualifié Bannon de “notre homme à la Maison Blanche”.

    En ligne avec la misogynie profonde de Trump, le site Web de Bannon a publié un article titré, «le contrôle des naissances rend les femmes peu attrayantes et folles». Bannon a d’ailleurs été accusé de violences conjugales envers son ex-femme. Elle a finalement été dissuadée de témoigner.

    Trump a également nommé Myron Ebell à la transition de l’Agence de protection de l’environnement pour son administration. À l’instar de Trump, Ebell est un dangereux climato-sceptique qui a longtemps présidé la Cooler Heads Coalition, un groupe qui décrit sa mission comme étant de «dissiper les mythes du réchauffement planétaire».

    Le 26 novembre prochain, nous accueillerons à Bruxelles KSHAM SAWANT, élue au Conseil de la ville de Seattle (plus d’infos sur l’événement – Qui est Kshama Sawant ?)

  • USA. Kshama Sawant menacée par l'extrême droite

    Notre camarade Kshama Sawant (Socialist Alternative) – qui tiendra deux meetings en Belgique (à Gand et Bruxelles) la semaine prochaine – a récemment reçu des menaces en raison de son appel à la résistance contre Donald Trump. La victoire de ce dernier aux élections présidentielles a gonflé la confiance de divers racistes violents. Kshama n’est aucunement intimidée par cela et poursuit la défense de son appel aux protestations de masse les vendredi 20 et samedi 21 janvier à l’occasion de l’investiture de Donald Trump. Elle s’explique sur cette situation dans la vidéo ci-dessous.

    Des manifestations auront lieu ces jours-là à Washington DC et ailleurs. A l’occasion de nos meetings en sa présence vendredi et samedi 26 prochains, nous annoncerons les initiatives que nous prendrons en Belgique pour construire la solidarité internationale avec ce mouvement.

  • USA: En moins de 24h, 40.000 personnes répondent à l'appel à manifester de Socialist Alternative!

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    L’impensable est arrivé – Donald Trump l’a emporté. En outre, les républicains ont pris le contrôle des deux chambres du congrès. Ils planifient une tempête d’attaques contre les plus vulnérables de notre société. Cela ne peut pas arriver. Nous devons rester unis et mobiliser la solidarité active autour du vieux slogan du mouvement ouvrier : “une blessure à l’un est une blessure à tous” (An injury to one is an injury to all). Nous devons construire la riposte contre Trump et la droite.

    Quelques heures à peine après l’élection de Trump, Socialist Alternative, les Socialist Students (organisation de jeunesse de Socialist Alternative) et le “Movement for the 99%” ont lancé un appel pour organiser des manifestations de masse à travers le pays afin de réunir la résistance contre le sexisme et le racisme ainsi que dans le but de commencer à construire le mouvement contre Trump et la classe des milliardaires. En moins de 24 heures, près de 40.000 personnes ont répondu à notre appel!

    Le nombre de personnes – majoritairement des jeunes – qui ont participé dans chaque ville est électrisant: 10.000 personnes à New York; 6.000 à Philadelphie; 10.000 à Boston; 6.000 à Seatle et 5000 à Oakland. Nos actions de protestation ont figuré en bonne place des actualités à travers le pays et à l’échelle internationale, de CNN au Guardian.

    Tout cela n’est encore que le début

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    Boston. Une excellente affluence pour un meeting destiné à discuter de la construction du mouvement contre Trump.

    Des projets sont en cours d’élaboration afin d’organiser d’énormes actions de protestations nationales autour de l’inauguration de Trump les 20 et 21 janvier prochains. Nous voulons clairement affirmer que nous rejetons son programme de droite réactionnaire et pro-capitalistes. Nous devons construire un mouvement de la base de la société contre la menace de l’escalade des expulsions de migrants et de la répression contre les communautés musulmanes, entre autres. Socialist Alternative sera à l’avant-garde de l’organisation de ces manifestations et du développement de larges coalitions pour rester unis dans la lutte contre la haine.

    Mais pour défier l’agenda politique de Trump, nous avons besoin de votre aide. Nous avons besoin des millions de personnes qui ont défendu la révolution politique de Bernie Sanders. Il nous faut construire ensemble un mouvement de masse indépendant de deux partis de Wall Street pour résister aux attaques féroces de Trump et de la droite.

    => Déclaration de nos camarades de Socialist Alternative : “Vers quatre ans de chaos et de luttes! Il nous faut une résistance de masse et un nouveau parti des 99%!”

    Le 26 novembre prochain, nous accueillerons à Bruxelles KSHAM SAWANT, élue au Conseil de la ville de Seattle (plus d’infos sur l’événement – Qui est Kshama Sawant ?)

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    Manifestation anti-Trump de Seattle.
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    Manifestation anti-Trump de Philadelphie.
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    Manifestation anti-Trump de New York.
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    A New York, la manifestation est bien entendu passée en face de la Trump Tower.
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    Manifestation anti-Trump à Minneapolis.
  • Actions "Stop-Trump" à Bruxelles et à Gand

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    Dès que la victoire de Donald Trump a été connue, des manifestations massives ont éclaté un peu partout dans le pays. En Belgique, les Étudiants de Gauche Actifs avaient lancé un appel pour des rassemblements de solidarité à Gand et à Bruxelles en face de l’ambassade américaine. A Bruxelles, une quarantaine de personnes étaient présentes et une vingtaine à Gand.

    Aux Etats-Unis, la victoire de Trump représente le « fouet de la contre-révolution ». Le chaos et les provocations pousseront des millions de personne dans l’action pour se défendre. C’est pourquoi ceux qui ont été radicalisés au cours de la période précédente doivent redoubler d’efforts pour construire un véritable mouvement de masse pour le changement, en toute indépendance du contrôle exercé par le monde des entreprises. Les mouvements sociaux de ces dernières années – surtout Black Lives Matter – démontrent le potentiel existant.

    => Déclaration de Socialist Alternative : USA. Vers quatre ans de chaos et de luttes! Il nous faut une résistance de masse et un nouveau parti des 99%!

    Prochain rendrez-vous le 26 novembre à Bruxelles ou le 25 à Gand pour rencontre Kshama Sawant, la seule élue ouvertement socialiste des USA (Seattle)! (Plus d’infos)

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    Gand.
  • USA. Vers quatre ans de chaos et de luttes! Il nous faut une résistance de masse et un nouveau parti des 99%!

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    Avec l’élection de Donald Trump, les gens se sont réveillés devant l’un des bouleversements politiques les plus choquants de mémoire vivante, aux États-Unis et dans le monde entier. Il s’agit du point culminant d’un cycle électoral où les Américains ordinaires se sont dressés contre l’establishment politique et les effets destructeurs de la mondialisation et du néo-libéralisme. Cela s’est exprimé à gauche avec la campagne de Bernie Sanders, qui a galvanisé des millions de personnes en faveur d’une «révolution politique contre la classe milliardaire», et, de façon déformée, à droite avec la campagne de Donald Trump.

    Déclaration de Socialist Alternative 

    Mais Trump ne s’est pas seulement présenté comme le défenseur autoproclamé des «hommes et des femmes oubliés» dans les communautés de la classe ouvrière. Il a également dirigé la campagne d’un candidat d’un parti majeur la plus ouvertement fanatique et chauviniste des temps modernes. Il a créé un espace permettant aux nationalistes blancs et aux suprématistes blancs de sortir de leurs tanières et de tenter d’atteindre les travailleurs blancs mécontents et la jeunesse. Il s’agit d’un développement très dangereux.

    Cependant, nous rejetons totalement l’idée – mise en avant sans relâche par des commentateurs libéraux qui essayent de détourner l’attention de l’échec éclatant du Parti démocrate – selon laquelle ce résultat illustre que la majorité de la classe ouvrière blanche partage le racisme et la xénophobie de Donald Trump. Hillary Clinton a, en réalité, remporté le vote populaire à une marge étroite. Trump n’a seulement obtenu que 47,5% de l’ensemble, alors que des dizaines de millions de personnes parmi les plus pauvres et les plus opprimés n’ont pas voté.

    Le vote en faveur de Trump était avant tout un vote de défiance contre Clinton et l’establishment ; il s’agissait d’un vote pour un «agent de changement» contre un représentant affirmé du statu quo. Nombreux sont ceux ont réagi suite aux attaques qu’il a portées contre le «système figé» et les entreprises qui délocalisent les emplois à l’étranger. Ce qui manquait tragiquement était une voix de gauche pour défendre une réelle alternative contre la séduction du populisme de droite.

    Socialist Alternative se trouve du côté des millions de femmes dégoûtées par l’élection d’un misogyne et qui considèrent ce fait comme un pas en arrière; du côté des Latinos qui craignent que les déportations massives de travailleurs sans papiers atteignent des niveaux sans précédent; du côté des musulmans et des Afro-américains qui craignent que le discours haineux de Trump n’incite plus de violence et la croissance d’une force d’extrême droite.

    Nous avons immédiatement appelé à la tenue de manifestations dans les villes du pays pour clarifier que les travailleurs et les opprimés doivent être solidaires et se préparer à résister ensemble aux attaques de la droite. Au cours de ces dernières 24 heures, nous avons été inondés de demandes d’information sur notre organisation. Nous devons commencer dès aujourd’hui à construire une véritable alternative politique pour les 99% contre les deux partis dominés par les entreprises et contre la droite afin d’assurer de ne pas passer à travers pareille catastrophe en 2020.

    Un choc pour la classe dirigeante

    Il faut souligner que le résultat de cette élection n’a pas seulement représenté un choc pour des dizaines de millions de travailleurs, de femmes, de immigrants, de personnes de couleur et de LGBT progressistes. Cela a tout autant été le cas de l’élite dirigeante des États-Unis, pour des raisons différentes.

    La majorité de la classe dirigeante considère que Trump est incapable de régner. Il est certainement vrai que l’attitude d’intimidation de Trump – qui humilie publiquement ses adversaires et réagit à chaque léger différent par des messages véhéments sur twitter – a plus à voir avec l’attitude de dictateurs. Même George Bush n’était pas aussi fièrement ignorant des affaires internationales. La classe dirigeante craint que la présidence de Trump ne soit potentiellement très dommageable aux intérêts de l’impérialisme américain au moment même où son autorité mondiale est en déclin, particulièrement au Moyen-Orient et en Asie, et qu’il est contesté par la Russie et, tout spécialement, par un impérialisme chinois de plus en plus affirmé.

    La classe dirigeante s’oppose fermement au rejet de Trump des accords de libre-échange et des doctrines économiques capitalistes dominantes des quarante dernières années. La vérité, c’est que la mondialisation est bloquée, elle connait un revers partiel. Le vote pour Trump partage quelques traits avec le vote pour le Brexit en Grande-Bretagne pour quitter l’Union européenne. Il s’agissait également d’un rejet massif de la mondialisation et du néo-libéralisme par la classe ouvrière britannique.

    La classe dirigeante craint également que le racisme, la xénophobie et la misogynie de Trump ne provoquent des bouleversements sociaux aux États-Unis. Sur ce point, ils ont certainement raison.
    À un niveau plus profond, l’aspect probablement le plus horrifiant pour l’élite dirigeante (parmi laquelle les dirigeants d’entreprise, l’establishment politique et les médias de masse qui les servent) est que la méthode avec laquelle elle a dominé la politique de ce pays par le système des deux partis est dorénavant brisée. Election après élection, le processus des primaires a été utilisé pour éliminer les candidats inacceptables pour les intérêts capitalistes. L’électorat n’avait alors plus le choix qu’entre deux candidats approuvés par l’establishment. L’élite capitaliste pouvait bien fortement préférer l’un à l’autre, elle pouvait vivre avec n’importe lequel. La population ordinaire devait s’en remettre à un «moindre mal» ou alors voter pour un troisième candidat sans chance de l’emporter.

    Tout cela a changé en 2016. Tout d’abord, Bernie Sanders a récolté 220 millions de dollars sans prendre un sou des grandes entreprises. Il s’est fortement approché de la victoire contre Hillary Clinton au cours de primaires démocrates frauduleuses. Trump a également été largement évité par la «classe des donateurs» républicains. Les deux derniers présidents républicains ainsi que le candidat républicain le plus récent l’ont publiquement rejeté.

    Les deux candidats les plus détestés

    Il est stupéfiant que suite aux primaires, le choix qu’il restait était entre les deux candidats d’un parti majeur les plus impopulaires de l’ère moderne. Les sondages de sortie des urnes ont montré que 61% des électeurs avaient une opinion défavorable de Trump et 54% disaient la même chose à propos de Clinton.

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    Durant les primaires, le Comité national démocrate (DNC) a fait tout ce qu’il pouvait pour ouvrir la voie à la candidate choisie par l’établissement, Hillary Clinton. Les sondages montraient pourtant que son opposant, Bernie Sanders, était une meilleure option pour battre Trump. Cela indique qu’une couche importante de l’électorat de Donald Trump était ouverte à une véritable argumentation reposant sur les intérêts de la classe ouvrière et opposée à Wall Street ainsi qu’à son programme de libre-échange tout en défendant l’instauration d’un salaire minimum de 15 $ de l’heure, un enseignement gratuit , un système universel de soins de santé ou encore des investissements massifs dans les infrastructures vertes. Les dirigeants démocrates ont préféré perdre que d’être liés à un programme qui répondait véritablement aux intérêts des travailleurs et des pauvres.

    De manière tout à fait honteuse, la plupart des dirigeants syndicaux ont jeté leur soutien et des millions de dollars derrière Clinton à l’occasion des primaires alors qu’une importante couche de syndicalistes et plusieurs syndicats nationaux soutenaient Bernie Sanders. De cette façon, des directions syndicales ont aidé à soutenir la candidate de Wall Street contre un challenger favorable à la classe ouvrière.

    Hillary Clinton est entrée dans la campagne électorale générale en tant que candidate du capital sérieusement endommagée. C’est le scandale des emails du Département d’État qui a attiré le plus d’attention médiatique, mais les révélations de Wikileaks ont également confirmé et souligné l’image que Sanders avait dépeinte dans les primaires: celle d’une candidate domestiquée par Wall Street qui dit une chose au public et l’opposé aux banquiers.

    Les apologistes libéraux chercheront à blâmer la classe ouvrière blanche, les partisans de Bernie Sanders ou même les électeurs de Jill Stein pour ce résultat. Mais comme nous l’avons souligné à maintes reprises, le Parti démocrate a abandonné depuis longtemps jusqu’à la prétention de défendre les intérêts de la classe ouvrière. Pendant des décennies, ce parti a mis en œuvre ou appuyé les mesures néolibérales les unes après les autres pour mettre fin à l’aide sociale, appuyer l’incarcération de masse, instaurer l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain) sous Bill Clinton ou encore sauver les banques alors que des millions de personnes perdaient leur maison sous Obama.

    Après le crash économique de 2008 et 2009, la gauche a donné un sauf-conduit à Obama. Les démocrates ont contrôlé le Congrès et n’ont guère aidé la classe ouvrière alors que se déroulait la pire crise économique depuis les années ‘30. Cela a ouvert la porte au Tea Party pour mobiliser l’opposition au renflouement de Wall Street et capitaliser sur la colère ressentie contre les politiciens établis.
    Sous la pression des 45% qui ont soutenu Sanders dans les primaires démocrates, les démocrates ont adopté la plate-forme la plus gauche à leur convention en 40 ans. Mais Hillary Clinton a dirigé sa campagne solidement centrée sur le message que Trump était un danger existentiel pour la République et que “l’Amérique est déjà grande”. Les donateurs de Clinton ne voulaient pas qu’elle aborde des thématiques telles que celle du salaire minimum ou de la dette des étudiants. On pourrait soutenir qu’Hillary n’avait pas de crédibilité en tant que progressiste, alors que pouvait-elle faire? Eh bien ce qu’elle a fait, ça a été de prendre pour colistier Tim Kaine, partisan du Traité Trans Pacifique (TPP) et de la déréglementation bancaire, au lieu de choisir quelqu’un comme Elizabeth Warren. Elle a refusé de promettre de ne pas nommer dans son administration des employés de Goldman Sachs. Cela était totalement désespérant pour les millions de personnes avides de réels changements.

    Il n’est donc pas surprenant que Clinton n’ait pas su enthousiasmer une plus grande participation des électeurs. Ni Trump ni Clinton n’ont obtenu 50% des voix. Et tandis que Clinton a obtenu une part très légèrement plus grande du vote populaire, elle a obtenu six millions de votes en moins qu’Obama en 2012 et dix millions de moins qu’Obama en 2008. Les voix de Trump étaient inférieures d’un million à celles du candidat républicain malheureux de 2012 Mitt Romney!

    Comme l’a souligné le magazine de gauche Jacobin: «Clinton n’a remporté que 65% des électeurs latinos, comparativement à 71% pour Obama il y a quatre ans. Elle a réalisé cette mauvaise prestation contre un candidat dont le programme comprend la construction d’un mur le long de la frontière sud de l’Amérique, un candidat qui a lancé sa campagne en qualifiant les Mexicains de violeurs. Clinton a remporté 34 % du vote des femmes blanches sans diplôme. Et elle n’a remporté que 54% des votes de l’ensemble des femmes, par rapport à 55% pour Obama en 2012. Et Clinton était opposé à un candidat qui est apparu dans une vidéo où il parlait de saisir les femmes «par la chatte». Clinton n’a pas non plus enthousiasmé les électeurs noirs, dont beaucoup n’ont pas participé aux élections. Et elle a perdu dans les communautés de la classe ouvrière blanche, là où Barack Obama avait habilement gagné lors des deux précédentes élections.

    L’establishment démocrate a joué un jeu dangereux dans ces élections, et il a perdu. Ce seront les travailleurs, les communautés de couleur et les femmes qui supporteront le plus lourd prix de leur échec.

    Bernie Sanders aurait dû se présenter

    Au cours de ces dernières années, nous avons assisté à une profonde polarisation politique aux États-Unis, avec la croissance du soutien des jeunes pour l’idée du socialisme et le mouvement Black Lives Matter, alors que la xénophobie et le racisme se sont ouvertement développés parmi une minorité de la population. Mais la tendance générale dans la société américaine a été un glissement vers la gauche, qui s’est exprimé dans le soutien au mariage égalitaire, au salaire minimum et à la taxation des riches. Cette élection ne change pas cette réalité sous-jacente mais elle place clairement la droite au siège du conducteur avec le contrôle de la présidence, des deux chambres du Congrès et de la majeure partie des législatures d’Etat.

    Une grande partie de la classe ouvrière blanche et de la classe moyenne ont effectivement utilisé cette élection pour souligner leur rejet total du Parti démocrate mais aussi de l’establishment républicain. De façon déformée, des dizaines de millions de personnes recherchaient un moyen de s’opposer à l’élite capitaliste. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur la croissance du soutien pour les idées d’extrême droite parmi une minorité, mais il est révélateur, par exemple, que les sondages de sortie aient montré que 70% des gens déclaraient que les immigrés sans papiers “devraient disposer d’un statut juridique” contre 25% qui soutenaient qu’ils devraient être déportés.

    C’est pourquoi il est absolument tragique que Bernie Sanders ne soit pas présenté. Nous l’avons exhorté à concourir comme candidat indépendant dès septembre 2014, lorsqu’il a émis l’idée d’une campagne présidentielle. Quand il a décidé de se présenter aux primaires démocrates, nous étions en désaccord, mais nous avons continué à nous engager dans une discussion avec ses partisans sur la manière de concrétiser son programme ainsi qu’au sujet de la nécessité d’un nouveau parti.

    Nos avertissements sur les conséquences du soutien à Hillary ont été tragiquement confirmés. Si Sanders avait continué à concourir jusqu’en novembre, comme nous l’avons demandé avec beaucoup d’autres, sa présence aurait radicalement changé le caractère de la course présidentielle. Il aurait presque certainement forcé son chemin dans les débats présidentiels. Nous devons maintenant discuter de la formation immédiate d’un nouveau parti des 99% basé sur les millions de votes qu’il aurait pu recevoir. C’est une occasion de grande ampleur qui a été manquée.

    Socialist Alternative a soutenu Jill Stein, la candidate du Green Party, qui a reçu un peu plus d’un million de voix et qui se présentait en défendant une plate-forme essentiellement basée sur les intérêts des travailleurs. Sa campagne comportait beaucoup de limites mais, en dépit de celles-ci, les suffrages qu’elle a reçus illustre de manière restreinte quel est l’énorme potentiel pour le développement d’une alternative de gauche de masse.

    Une présidence de chaos et de luttes

    L’élection de Donald Trump est une catastrophe qui aura de nombreuses répercussions négatives. Mais il s’agit aussi d’une phase dans le processus actuel de bouleversement politique et social aux États-Unis. Le capitalisme et ses institutions sont discrédités comme peut-être jamais auparavant, un processus qui a continué jusqu’à la fin des élections générales avec le FBI qui s’est interposé dans le processus politique et Trump qui a parlé sans relâche du système politique “figé”.

    Inévitablement, on trouvera un désespoir généralisé chez certaines couches de la gauche de même que le sentiment que toutes les tentatives de faire avancer la société sont inutiles. Il est absolument indispensable de repousser cette atmosphère. Les changements réels, comme Bernie Sanders l’a souligné, proviennent de la base, des mouvements de masse sur les lieux de travail et dans la rue.

    La victoire de Trump représente le “fouet de la contre-révolution”. Le chaos et les provocations pousseront des millions de personne dans l’action pour se défendre. C’est pourquoi ceux qui ont été radicalisés au cours de la période précédente doivent redoubler d’efforts pour construire un véritable mouvement de masse pour le changement, en toute indépendance du contrôle exercé par le monde des entreprises. Les mouvements sociaux de ces dernières années – surtout Black Lives Matter – démontrent le potentiel existant.

    trump_affichette_facebookMais il est également essentiel de garder en tête que Trump va inévitablement décevoir ses partisans. «Construire un mur» ne créera pas des millions de bons emplois pour remplacer ceux perdus par l’automatisation et les accords commerciaux. Et bien qu’il parle d’investir dans l’infrastructure du XXIe siècle, il s’est également engagé à opérer des réductions d’impôt massives pour les milliardaires tels que lui. Un mouvement de masse contre Trump devra faire directement appel à la classe ouvrière blanche et expliquer comment nous pouvons créer un avenir où tous les jeunes pourront disposer d’un avenir décent plutôt que d’essayer de recréer le «rêve américain» en approfondissant la division raciale. Un tel avenir ne peut être atteint qu’avec des politiques socialistes.

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    Action “Stop Trump” : Aujourd’hui, à 18h, face à l’ambassade américaine ! (Plus d’infos)

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    Si vous désirez une analyse plus profonde du résultat des élections présidentielles américaines, nous vous invitons à venir écouter KSHAMA SAWANT à Bruxelles ce 26 novembre !

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