Tag: Comité pour une Internationale Ouvrière

  • Notre lutte est internationale, notre organisation l’est aussi

    ‘‘C’est bien vrai tout ce que vous dites, je le sais moi, mais les gens ne s’en rendent pas compte.’’ Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette phrase en distribuant nos tracts ? En proposant notre journal ? Souvent, la phrase qui suit directement est la suivante : ‘‘Qu’est-ce qu’on peut bien y faire ?’’ De plus en plus de personnes rejettent ce système d’oppression et d’exploitation. Mais la plupart d’entre eux se sentent isolés et impuissants. ‘‘Diviser pour régner’’ préconisait Machiavel à son époque. Depuis lors, son conseil est devenu une science très élaborée.

    Par Nicolas Croes

    La force de la classe dominante repose sur son capital et son contrôle des moyens de production et d’échange. La nôtre réside dans notre nombre et notre force collective. Semer la discorde et monter les diverses couches de la majorité sociale (jeunes, travailleurs avec ou sans emploi, d’origine migrante ou non,…) est une pratique éprouvée. Ce n’est d’ailleurs aucunement un hasard si les plus farouches partisans de l’austérité sont également les premiers à instrumentaliser le racisme ou le sexisme. Il leur est aussi nécessaire de désamorcer au maximum la résistance sociale, notamment en distillant l’impression que nous sommes chacun isolés face à une gigantesque et invincible machine de destruction sociale. Le meilleur antidote à tout cela, c’est la solidarité active.

    Promouvoir et organiser cette solidarité active est au cœur du travail politique du PSL, en Belgique comme ailleurs. Contre l’implacable logique des multinationales capitalistes, être organisé sur l’arène internationale est de première importance. Cette idée, présente dès les premiers pas du mouvement ouvrier organisé au 19ème siècle, a été mise sous pression par certaines défaites du mouvement ouvrier. Pensons au soutien de la social-démocratie pour la Première Guerre mondiale ou encore à la contre-révolution stalinienne en Union soviétique. Mais, aujourd’hui encore, le capitalisme est organisé au niveau international, notre riposte doit l’être également.

    C’est pourquoi nous sommes membres d’un parti mondial présent dans plus d’une quarantaine de pays, le Comité pour une Internationale Ouvrière, qui existe depuis 1974 et défend inlassablement depuis lors la nécessité de renverser le capitalisme afin de libérer l’extraordinaire potentiel de l’Humanité dans une société égalitaire et démocratique. Une attitude volontaire qui se retrouve également sur le terrain.

    Rapprochement d’Izquierda Revolucionaria

    Aux États-Unis, le mot ‘‘socialisme’’ fut un tabou des décennies durant. Mais le fait que Socialist Alternative soit parvenu à mobiliser 40.000 personnes aux États-Unis en 24 heures pour manifester contre Trump a illustré le potentiel d’une approche audacieuse et combative alors qu’une bonne partie de la gauche américaine cédait au défaitisme.

    Dans l’État espagnol, deux millions d’étudiants ont participé à une grève étudiante le 26 octobre dernier visant à riposter contre de nouvelles attaques antisociales dans le secteur de l’enseignement. 200.000 étudiants ont manifesté dans des dizaines de villes à travers le pays. L’appel à l’action avait été lancé par un syndicat étudiant politiquement dirigé par Izquierda Revolucionaria. Cette organisation, qui avait quitté notre internationale il y a 24 ans, collabore actuellement étroitement avec notre internationale et discute en vue de la rejoindre à nouveau. Parmi les nombreux éléments qui ont conduit à ce rapprochement, les camarades d’Izquierda Revolucionaria ont expliqué avoir été très favorablement impressionnés par le travail de nos camarades aux États-Unis et en Irlande, qui sont parvenus à faire un excellent travail de masse à partir d’un nombre restreint de membres.

    Ces très récentes réussites réalisées par nos camarades (et nous pourrions en mentionner d’autres), de même que l’attraction que notre internationale exerce sur des groupes de militants à la taille et à l’importance appréciables dans l’État espagnol ou au Brésil ne tombent pas du ciel. Cela résulte de l’évolution des conditions objectives dans la société et des opportunités que cela ouvre pour les révolutionnaires, mais aussi, et c’est ce point qui est essentiel, de la manière dont ces derniers peuvent les saisir pour faire avancer la lutte des travailleurs et démontrer dans la pratique le programme, la stratégie et les tactiques nécessaires pour obtenir des victoires et se diriger vers la fin de l’exploitation capitaliste.

    Comme l’explique le pionnier du trotskysme américain James Cannon dans son livre ‘‘L’histoire du trotskysme américain’’ : ‘‘Ce n’est pas seulement ce que vous faites qui est décisif, mais quand vous le faites, si vous le faites au bon moment. Les tactiques d’un parti révolutionnaire lui sont imposées par des facteurs politiques et économiques qui échappent à son contrôle. Le rôle d’une direction politique est de comprendre ce qui est possible et nécessaire dans une situation donnée et ce qui n’est ni possible, ni nécessaire.’’

    Nous sommes confiants dans le fait que si le 20e siècle fut celui des luttes révolutionnaires, le 21e siècle sera celui des victoires révolutionnaires. Toute l’expérience du Comité pour une Internationale Ouvrière est orientée vers ce but.

  • Etat espagnol. Congrès historique du Sindicato de Estudiantes

    Les 19 et 20 novembre dernier, 300 jeunes militants issus de pas moins de 26 villes espagnoles – accompagnés de dizaines de syndicalistes et de militants de la classe ouvrière – se sont réunis à Madrid à l’occasion du 18e congrès du Sindicato de Estudiantes (Syndicat des étudiants, SE). Divers membres et représentants du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), parmi lesquels le secrétaire général du Socialist Party Peter Taaffe, ont eu le privilège d’y assister. Cette rencontre historique pour tous ceux qui y ont participé fut une étape décisive dans la lutte contre le nouveau gouvernement minoritaire du Parti Populaire (PP). Une nouvelle grève générale étudiante avait été appelée par le SE pour le 24 novembre et, quelques jours plus tard, le gouvernement reculait quant à l’instauration des «revalidas» (voir notre article à ce sujet). Cet article a initialement été publié avant la tenue de cette deuxième grève générale étudiante.

    Fondé en 1986 et forgé dans la chaleur d’un autre mouvement étudiant historique qui a battu le gouvernement de Felipe Gonzalez, le Sindicato de Estudiantes est aujourd’hui à l’épicentre de la lutte de classe. Il a mobilisé et organisé la grève générale des étudiants du 26 octobre (26O) à laquelle deux millions d’étudiants ont participé tandis que plus de 200.000 d’entre eux défilaient dans les rues.

    Face à un gouvernement hésitant, la victoire à portée de main

    Le 26O a ouvert une brèche dans la situation, brisant la «paix sociale» étouffante des dernières années. Dans son discours d’ouverture, Ana Garcia, secrétaire générale du SE, a expliqué que la lutte contre les attaques antisociales dans l’enseignement et particulièrement contre les examens de «revalidation» anti-ouvrières est vite devenue le dossier le plus problématique du nouveau gouvernement. A la veille de la tenue de ce congrès, la presse parlait du retrait imminent des «revalidations». Même des ministres l’ont laissé.

    Ana et d’autres, cependant, ont répondu correctement: “Nous n’en croyons pas un mot. Jusqu’à ce que cela soit officiel, nous continuons la lutte.” Le 24 novembre, le SE va de nouveau vider les salles de classe et remplir les rues avec une autre grève générale étudiante. Si le gouvernement commençait son mandat avec une nouvelle défaite face à la campagne de mobilisation du SE, cela aurait un énorme impact. Le message que la lutte menée avec des méthodes militantes est payante ne sera pas oublié dans les rangs du mouvement syndical. La politique de paix sociale et de collaboration de classe des dirigeants syndicaux n’a pas obtenu de tels résultats.

    Francisco Garcia, secrétaire général du syndicat des enseignants CCOO, de loin le plus important syndicat d’enseignants du pays, a pris la parole devant le congrès. Sa direction avait échoué à s’associer avec les étudiants pour faire du 26O une grève générale de tout le secteur de l’éducation, en dépit de l’intense pression exercée à cette fin. Il a toutefois été contraint de reconnaître le succès de la grève et de louer le rôle du SE en tant que principal représentant des étudiants en lutte. Il a également exprimé son soutien à la grève du 24 novembre mais, encore une fois, la direction du syndicat ne mobilisera pas les enseignants. À la suite de son discours, les camarades du SE ont salué ses paroles par une ovation massive, soulignant que le temps des mots est passé, qu’il est maintenant temps de lutter pour la défense de l’éducation publique et de notre avenir.

    Sa présence ainsi que celle du Président de la CEAPA (association espagnole des parents) et d’un membre de premier plan d’Izquierda Unida ont témoigné de la qualité du SE. Le caractère de classe du SE et le lien incassable qu’il entretient avec la classe ouvrière ont été soulignés tout au long du Congrès. Orateur après orateur ont rappelé qu’il ne s’agissait pas d’un simple syndicat étudiant avec mais bien d’un syndicat d’étudiants ouvriers, attaché à la lutte de la classe ouvrière dans son ensemble contre l’austérité et le capitalisme.

    L’atmosphère était électrisante tout au long du week-end. Les participants, dont beaucoup n’ont rejoint le syndicat qu’au cours des dernières semaines ou derniers mois, étaient remplis de confiance et de combativité. La colère contre la classe dirigeante, la tristesse de l’émigration de masse et la détermination à lutter pour un avenir ont été vivement illustrés.

    En dépit de leur jeunesse et du fait qu’ils étaient nouveaux dans la lutte, ils ont déjà organisé une mobilisation de masse victorieuse. Une des choses les plus visibles dans ce Congrès fut la manière dont de nouveau dirigeants de masses se lèvent parmi la jeunesse et la classe ouvrière, en particulier parmi les jeunes femmes.

    Des centaines de personnes célèbrent l’anniversaire du SE et d’Izquierda Revolucionaria / El Militante

    Le samedi soir, un rassemblement conjoint a été organisé pour célébrer le 30e anniversaire du SE et le 40e anniversaire d’Izquierda Revolucionaria / El Militante (IR), l’organisation marxiste révolutionnaire qui a formé le syndicat et qui continue de le diriger.

    Plus d’une douzaine d’orateurs ont pris la parole. Antonio Garcia Sinde, dirigeant syndical d’IR, a parlé de la naissance de Nuevo Claridad, une organisation trotskyste travaillant dans des conditions clandestines sous la dictature franquiste. Un petit groupe de jeunes révolutionnaires, a-t-il expliqué, a pris contact avec la Tendance Militant en Grande-Bretagne (devenue aujourd’hui le Socialist Party) et a développé les méthodes nécessaires pour construire une force puissante. Ils ont bientôt occupé une position dirigeante dans le mouvement ouvrier et socialiste au Pays basque et dans d’autres régions. Des représentants de COMUNA, une organisation de prisonniers politiques sous Franco, ont également salué le rassemblement.

    Des intervenants de toute l’histoire du SE et d’El Militante ont abordé l’histoire du syndicat de sa fondation au mouvement anti-guerre et à la lutte en réponse aux attentats terroristes de Madrid en 2004.

    Xaquin Garcia Sinde, syndicaliste de l’industrie des chantiers navals et cadre historique d’IR, a également parlé de l’histoire des deux organisations et du potentiel que peut atteindre une petite organisation armée d’idées, de tactiques et de programmes. Les représentants de la lutte héroïque des travailleurs de Coca Cola, qui ont mené une bataille militante depuis plus de deux ans, ont été salués comme des héros lors du rassemblement.

    El Militante / Izquierda Revolucionaria a été fondée comme une section du Comité pour une Internationale Ouvrière, mais une scission de nos forces a pris place au début des années ’90, ce qui a les conduits à parcourir un chemin différent pendant plus de 20 ans. Les racines communes des deux organisations ont été mises en lumière durant tout le week-end. Les références au Militant britannique, à la bataille de Liverpool dans les années 1980, etc. ont été multiples. La participation au week-end de camarades du CIO et de Peter Taaffe, représentant le Secrétariat international du CIO, a constitué un élément clé du processus de discussions et de collaborations dans lequel nous nous trouvons à nouveau. Sean Burns, du Socialist Party (section du CIO en Irlande du Nord) a également pris la parole au nom des jeunes camarades du CIO présents et qui étaient venus du Portugal, d’Irlande, d’Angleterre et du Pays de Galles, de Belgique et d’Allemagne.

    Peter a reçu une standing-ovation avant même qu’il n’ait commencé à parler! Il a salué le Congrès au nom du Socialist Party, héritier de l’héritage du Militant qui a vaincu Thatcher non pas à une, mais à deux reprises. Il a expliqué comment nos réussites passées et actuelles, ainsi que celles du SE aujourd’hui, démontrent la nécessité d’une direction révolutionnaire et de méthodes et tactiques adéquates, même dans la lutte pour arracher des réformes. La construction de l’unité entre le CIO et IR représente une étape importante dans la construction de cette direction socialiste révolutionnaire, qui sera la clé de la prochaine période internationale.

    La salle s’est de nouveau levée tandis que Peter expliquait que si le XXe siècle avait été celui de la lutte révolutionnaire, le XXIe serait celui de la victoire révolutionnaire. Paraphrasant les héroïques sans-culottes de la révolution française dont le mot d’ordre était «tremblez tyrans, les masses arrivent», il s’est adressé à Donald Trump en disant: «Trump, la classe ouvrière arrive».

    Juan Ignacio Ramos, qui fut le premier secrétaire général du SE lors de la bataille historique de 1986/87 et qui est actuellement secrétaire général d’IR, fut le dernier orateur. Son récit graphique de la façon dont un petit groupe révolutionnaire audacieux avait construit une rébellion de masse de la jeunesse contre le gouvernement Gonzalez, menant à trois mois de grèves étudiantes et d’occupations, était électrisant. Les victoires remportées par ce mouvement – y compris l’enseignement gratuit de deuxième niveau et la construction d’écoles – figurent parmi les droits défendus aujourd’hui par le SE.

    Juan Ignacio a détaillé toutes les tentatives du gouvernement Gonzalez : affrontement, tentative de corruption de dirigeants du SE naissant,… Tout cela fut vain. Le caractère incorruptible, audacieux et révolutionnaire est aujourd’hui encore bien visible de tous et ce Congrès en fut le parfait témoignage.

    Le SE et IR ont un énorme potentiel de croissance et de développement. Beaucoup d’étudiants présents ont pris la décision de rejoindre IR pendant le week-end, reconnaissant que combattre et être organisé est la clé, mais que ce n’est pas suffisant. Une direction politique socialiste révolutionnaire doit également être construite.

    Tous les membres du CIO qui ont assisté au congrès sont convaincus qu’IR est sur la bonne voie vers la construction d’un tel instrument politique.

  • [Video] "Socialism 2016" à Londres: Meeting central

    Le week-end de discussion et de formation ‘Socialism 2016’ a récemment pris place à Londres. Le meeting central de cet événement très enthousiasmant a laissé une large place à des syndicalistes combatifs en résistance contre le gouvernement conservateur et l’austérité de même qu’à une campagne locale contre l’expropriation d’un quartier entier, celui de Butterfields. Darletta Scruggs, de Socialist Alternative, était également présente. Une de ses interventions sur Fox News est devenue virale il y a quelques mois, après qu’elle ait vertement remis à sa place le journaliste qui l’interrogeait. A Londres, elle a parlé de la construction de la résistance contre Trump. Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party, a clôturé la discussion en abordant la guerre civile en cours à l’intérieur du Socialist Party ainsi que le rôle que doivent y jouer les marxistes.

  • Hong Kong. Les bureaux de Socialist Action cambriolés

    Une motivation politique n’est pas à exclure

    Ce mardi 6 décembre, les bureaux de Socialist Action et de l’organisation du CIO en Chine, chinaworker.info, situés à Mong Kok (Hong Kong) ont été victimes d’une effraction.

    Par des correspondants de Socialist Action, section du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) à Honk Kong.

    Les ordinateurs ont été volés de même que de l’argent, pour une valeur de plus de 50.000 HK $ (soit environ 6.000 euros). Les voleurs sont entrés en brisant une porte, un crime extrêmement rare dans ce quartier où vivent en majorité des familles très pauvres dans de petites unités subdivisées. Le crime a eu lieu en pleine journée alors que les locaux, qui servent également de logement, étaient exceptionnellement vides. Les voleurs ont également renversés diverses caisses et piles de documents avant d’inonder le sol.

    “Nous pensons qu’il ne s’agit pas seulement d’un vol criminel, mais peut-être bien de quelque chose de plus sinistre encore”, a déclaré Sally Tang Mei-ching, présidente de Socialist Action à Hong Kong. “Nous ne pouvons pas exclure que ce soit une attaque politique – l’activité clandestine des forces de sécurité chinoises a augmenté cette année à Hong Kong. Nous avons perdu plusieurs dossiers dont d’importantes archives politiques de nos articles et publications. Ceux-ci ont été endommagés lorsque les cambrioleurs ont ouvert tous les robinets afin de délibérément provoquer l’inondation des lieux avant de partir.”

    Sally Tang Mei-ching, présidente de Socialist Action à Hong Kong

    “Il semble très probable qu’il s’agisse d’une attaque motivée par des mobiles politiques, peut-être perpétrée par les forces de sécurité de Chine continentale ou commanditées par elles. Pourquoi les voleurs ont-ils emporté tous les ordinateurs qui sont ensemble assez lourds à transporter alors qu’ils ne valent pas beaucoup s’ils sont revendus? Un ordinateur était vraiment daté, mais il a tout de même été dérobé. Il ne pouvait avoir de valeur que si l’on voulait vérifier les informations qu’il stockait. L’acte d’inondation est également très suspect – il ne semble pas être le fait de criminels ordinaires seulement motivés par l’argent. Il semble que les cambrioleurs aient voulu nous faire autant de dégâts que possible », explique Sally Tang Mei-ching.

    L’endroit est utilisé par les camarades de Socialist Action, mais aussi à l’occasion par des dissidents de Chine continentale. Il est également utilisé comme salle de réunion et centre de ressources pour des activistes réfugiés. Le CIO est une organisation juridique à Hong Kong (Socialist Action) mais elle est interdite en Chine continentale puisqu’elle appelle au renversement de la dictature. Ses membres sont donc victimes de persécutions et d’arrestations. La répression a nettement augmenté en 2016.

    Mong Kok est un quartier populaire de Hong Kong et le bâtiment est très vieux. Les voisins affirment qu’il n’y a pas eu de cambriolage dans cette maison depuis vingt ans.

    «Les compagnies d’assurance ont refusé de nous assurer parce que le bâtiment est très vieux, les biens et l’argent volés n’étaient donc pas assurés», explique Sally Tang Mei-ching. «Certains ordinateurs appartenaient aux bénévoles qui contribuent à la production de notre magazine et de notre site Web.»
    Un appel financier a été lancé par crowd-funding intitulé «Defend Hong Kong and China Socialists». Il nous faut réunir au moins 6,500 dollars américains (environ 6.100 euros) pour récupérer les pertes liées à cette effraction. Le remplacement des ordinateurs et des équipements électroniques représente à lui seul au moins 3.900 dollars. D’autres mesures sont nécessaires telles qu’installer des portes et des serrures plus puissantes ainsi que mettre à niveau les caméras de sécurité. Les dégâts causés par les inondations s’élèvent également à plusieurs milliers de dollars.

    «Nous voulons que nos bureaux soient à nouveau fonctionnels le plus rapidement possible», explique Sally. «C’est très important pour la lutte contre le gouvernement non démocratique de Hong Kong, qui est entré dans une phase critique avec l’instauration d’une large purge visant à disqualifier des législateurs élus, parmi lesquels l’élu de gauche ‘Long Hair’ Leung Kwok-hung. Nous devons également réagir face aux nouvelles mesures répressives du régime chinois. Nous ne voulons pas perdre de temps, mais malheureusement, nous ne pouvons actuellement même pas payer notre loyer.

    Nous lançons donc un appel aux donations de la part de socialistes, de militants de la démocratie et de sympathisants à Hong Kong, en Chine et à l’étranger. Envoyez votre don à travers notre page ‘Defend Hong Kong and China Socialists’.

    Socialist Action

    Socialist Action a été fondée à Hong Kong en 2010. L’organisation lutte pour la démocratie immédiate et complète à Hong Kong et en Chine ainsi que pour une alternative socialiste contre le règne antidémocratique des magnats capitalistes. Socialist Action est une force active dans la lutte contre le racisme et le sexisme, pour les droits des travailleurs et des personnes âgées ainsi que contre le traitement inhumain des réfugiés par le gouvernement de Hong Kong.

  • Lettre ouverte de solidarité avec Socialismo Revolucionário

    sr

    Le 29 novembre dernier, neuf militants du Bloco de Esquerda (Bloc de Gauche), qui appartiennent au collectif Socialismo Revolucionário ont été informé de l’ouverture d’une Enquête, décidé en réunion de la Table National quelques jours avant, « sur l’allégation d’infiltration de membres d’un groupe extérieur au BE sans aucun contact avec les instances légitimes du parti ».

    Il s’agit d’une accusation sans base statutaire, sans présentation d’aucune justification, qui est contraire aux principes du BE, inscrits dans son manifeste fondateur, Commencer à nouveau.

    Il y a écrit : “Le challenge que nous posons à la société portugaise, c’est celui de l’émergence d’une nouvelle initiative politique, Formellement, elle sera un parti pour pouvoir se présenter aux échéances électorales. En réalité, c’est d’un mouvement qu’il s’agit, capable de susciter, par ses propositions, l’adhésion de tous ceux qui se reconnaissent et d’associer à lui le soutien et l’engagement des courants organisés d’intervention politique ou social et de multiples autres opinions. »

    Au cours de l’année 2016, plusieurs militants du SR ont adhéré au BE, en intégrant la Motion R, s’associant à son projet de lutte pour un parti démocratique et des bases, enracinées dans les mouvements sociaux. D’ailleurs, des militants participant déjà à la Motion R ont rejoint SR après avoir adhéré au BE. Leur participation a toujours été ouverte et franche, sans jamais cacher l’appartenance à SR. Cette franchise a eu lieu aussi dans les réunions et événements publics du BE. Le 21 juin, une déclaration a été publiée qui explicitait clairement les objectifs et l’esprit dans lequel SR participe au sein du BE. On voit donc que l’accusation “d’infiltration” est complètement fausse et vide de sens.

    C’est seulement à partir d’octobre, après l’Assemblée National de la Motion R, où les militants du SR, après un débat fraternel, ont décidé d’abandonner la Motion, qu’a eu lieu le début d’organisation du SR en tant que tendance, comme c’est un droit inaliénable de tout adhérent, selon l’article 4º nº 1 alinéa d) des statuts ratifiés à la X Convention Nationale. Le 23 novembre 2016 a été publié et envoyé à la Table Nationale la demande de formation de tendance, accompagnée d’une demande de réunion. Alors, l’allégation de ne pas avoir contacté « les instances légitimes du parti » n’a aucune base factuelle.

    Tous les membres du SR ont suivis le processus d’adhésion au parti ou de ré-adhésion pour le camarade Francisco Raposo accompagné d’une déclaration publique en explicitant les raisons de son retour. La ré-adhésion du camarade a été refusée sans aucune justification politique !

    Ces accusations ne sont qu’une manœuvre politicienne sans aucun précédent dans le parti. L’Enquête est prise en charge en dépit des statuts et de son Manifeste, par une minorité qui a peur de la critique et du débat frontal d’idées, qui voit le parti comme sa propriété et utilise des méthodes bureaucratiques, contraires aux principes du BE, pour éliminer les voix qui se battent pour la démocratie et pour un programme socialiste dans le Bloco.

    Au moment ou toute la gauche et les mouvements sociaux devraient s’unir dans un front uni contre l’austérité et la précarité, en se construisant comme alternative socialiste ample et démocratique, la bureaucratie essaye d’entamer une purge des éléments de gauche dans le parti.

    Nous répudions ces manœuvres antidémocratiques Nous lançons un appel à toutes et tous, pour défendre lesroits démocratiques dans le BE, en partageant et en souscrivant cette lettre.*

    Nous faisons également un appel à toutes et tous les adhérents du parti pour qu’ils participent activement à la construction d’un Bloco pluriel et démocratique, car seul un parti vivant et dynamique peut combattre toutes les manœuvres de bureaucratisation et devenir une réelle alternative.

    Nous lançons un défi à la direction pour un débat public et frontal sur la stratégie et le programme dont nous avons besoin pour faire face à la crise.

    Non aux exclusions ! Non aux divisions ! Unité contre la Droite !

    *Les souscriptions doivent être envoyées à socialismo.revolucionario.cit@gmail.com, avec nom et prénom du souscripteur et, au cas où, nombre d’adhérents du Bloco de Esquerda ou mention de l’organisation ou groupe activiste auquel il appartient.

    Premiers souscripteurs:

    • Afonso Jantarada, BE Lisboa
    • Ana Garcia Rubio, secretária-geral do Sindicato de Estudiantes, Estado Espanhol
    • Alex Gomes, BE Lisboa
    • André Gomes, estudante da FCSH, Lisboa
    • André Menor, BE Lisboa
    • Ângelo Costa, BE Porto
    • Bruno Penha, BE Lisboa
    • Eliana Oliveira, BE
    • Eljeer Hawkins, activista do Black Lives Matter e membro do Socialist Alternative, Nova Iorque
    • Frederico Aleixo, SOS Racismo e campanha de solidariedade com o Sahara Ocidental
    • Francisco Pacheco, BE Porto
    • Francisco Raposo, dirigente da Associação Habita
    • Gonçalo Romeiro, BE Lisboa
    • Hugh Caffrey, dirigente do Socialist Party of England and Wales
    • João Carreiras, BE Lisboa
    • João Filipe Félix, Labour Party e University and College Union, País de Gales
    • João Gonçalves, colectivo Agora Pensa, Coimbra
    • João Pedro Santos, BE Setúbal
    • João Porfírio, BE Lisboa
    • João Reberti, BE Lisboa
    • Joe Baker, Labour Party and Momentum, Liverpool
    • Jonas Von Vossole, BE Coimbra
    • Jorge Branco, BE Lisboa
    • Kenza Soares, Nouveau Parti Anticapitaliste, França
    • Leonardo Costa, BE Porto
    • Kshama Sawant, vereadora da cidade de Seattle e membro do Socialist Alternative, EUA
    • Luciano da Silva Barboza, dirigente do PSOL no Rio de Janeiro e do Sindicato Estadual dos Profissionais da Educação do RJ
    • Lucy Redler, Comité Nacional do Die Linke, Alemanha
    • Luís Filipe Pires, BE Lisboa
    • Luís Melo, Colectivo Economia Plural
    • Luís Sombreireiro, BE Lisboa
    • Marcelo Badaró, Nova Organização Socialista, Brasil
    • Mark Evans, dirigente do sindicato Cymru Wales Unison
    • Manuel Botelho, BE Lisboa
    • Mariana Mourinho, BE Lisboa
    • Mariana Riquito, estudante da Universidade de Coimbra
    • Marianthi Kypridou, deputada de freguesia em Volos, Grécia
    • Mick Barry, deputado pela Anti-Austerity Alliance, Irlanda
    • Minerva Martins, BE Lisboa
    • Nikos Kanellis, vereador da cidade de Volos, Grécia
    • Paul Murphy, deputado irlandês pela Anti-Austerity Alliance
    • Paula Coelho, BE Setúbal
    • Pedro Viegas, Gauche Revolutionnaire, SNTRS-CGT, campanha presidencial France Insoumise
    • Rafael Pinheiro, BE Sintra
    • Ruth Coppinger, deputada pela Anti-Austerity Alliance, Irlanda
    • Samuel dos Reis, BE Lisboa
    • Tomás de Sá Nunes, BE Lisboa
    • Vânia Sanhá, Núcleo de Estudos e Estudantes Africanos, Faculdade de Letras de Lisboa
    • Vítor Gonçalves, BE Vila Franca de Xira
    • Wouter Gysen, dirigente do ACOD – Sindicato dos Ferroviários em Antuérpia e membro do Parti Socialiste de Lutte, Bélgica
  • [VIDEO] Débat entre Peter Taaffe et Michael Crick

    Peter Taaffe est secrétaire général du Socialist Party. Michael Crick est l'auteur d'un livre consacré à Militant, le prédécesseur du Socialist Party actuel. Il est considéré comme "l'expert" de Militant et du Socialist Party. Sa principale critique est que Militant et le Socialist Party sont organisés car il estime que cela était de manière secrète. Le Socialist Party l'avait donc invité à venir débattre ouvertement à l'occasion du weekend ‘Socialism 2016’ organisé par nos camarades d'Angleterre et du Pays de Galles.

  • 390 participants aux meetings avec Kshama Sawant!

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    Les 25 et 26 novembre, le PSL a organisé deux meetings avec Kshama Sawant à Gand et à Bruxelles. 150 personnes ont participé à la soirée de Gand et 240 à celle de Bruxelles! Kshama Sawant a d’autre part accordé des interviews à plusieurs médias, notamment à La Libre.

    La période à venir sera faite de chaos, de provocations et de confrontations. Des millions de jeunes et des travailleurs seront obligés de se battre pour défendre leurs conditions de vie. Ceux qui étaient déjà radicalisés dans la dernière période font face à la tâche de construire de véritables mouvements de masse autour d’une alternative indépendante du monde de Wall Street et de ses deux partis, Démocrate et républicain.

    L’annonce de la victoire de Trump a immédiatement provoqué de grandes manifestations. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre son agenda politique raciste et de droite. Ces actions de masse méritent notre soutien et notre solidarité. D’autres mobilisations prendront place aux Etats-Unis très prochainement avec pour point d’orgue l’investiture de Trump les 20 et 21 janvier 2017. Nous voulons relayer cette résistance en Belgique également et un appel a été lancé à ces deux soirées pour prendre des initiatives en ce sens.

    La nouvelle montée du soutien aux idées socialistes illustrée par le succès de la campagne de Sanders ou par l’extraordinaire travail de Socialist Alternative aux Etats-Unis et la lutte contre la droite sont clairement des sources d’inspiration pour bon nombre de militants en Belgique. Un grand merci à tous ceux qui ont permis que ces soirées soient de si beaux succès, notamment à la CGSP – Bruxelles qui nous a donné l’opportunité de nous réunir dans ses locaux.

  • [INTERVIEW] Les étudiants espagnols en première ligne contre le nouveau gouvernement

    anagarcia

    Entretien avec Ana Garcia, secrétaire générale du Sindicato de Estudiantes

    Une grève étudiante historique a eu lieu dans l’Etat espagnol le 26 octobre dernier à l’initiative du Sindicato de Estudiantes (SE). 200.000 jeunes avaient notamment défilé dans les rues de tout le pays. Cette lutte n’est pas terminée et une nouvelle grève étudiante prend place en ce moment-même. Nous en avons discuté avec Ana Garcia, Secrétaire générale du SE. Ana est également membre d’Izquierda Revolucionaria, une organisation marxiste de l’Etat espagnol avec laquelle le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et sa section sur place, Socialismo Revolucionario, établissent des liens étroits de collaboration politique et de solidarité.

    Félicitations pour votre réussite historique du 26 octobre! Peux-tu nous donner une idée de l’ampleur du mouvement?

    Pour nous, la force de cette grève du 26 correspondait tant à la gravité qu’à la brutalité de l’attaque du gouvernement contre l’éducation publique. Parmi les étudiants du secondaire, la participation à la grève était de 90% ! Elle fut encore plus forte chez les étudiants des dernières années, ceux qui ont le plus à perdre à court terme.

    Les manifestations étudiantes étaient phénoménales. Elles furent énormes dans les plus grandes villes, Madrid et Barcelone (où respectivement 60.000 et 50.000 personnes ont défilé). D’autre part, des mobilisations ont pris place dans plus de 70 villes grandes et petites dans tout le pays. La force des manifestations et de la participation à la grève était assez constante dans chaque région de l’État.

    À Bilbao, la plus grande ville du Pays basque, plus de 10.000 personnes ont défilé, ce fut la plus grande manifestation de la jeunesse depuis de nombreuses années. En Catalogne, la manifestation de Barcelone était d’une ampleur historique, mais des milliers d’autres jeunes ont également marché dans de plus petites villes catalanes. L’énorme force des mobilisations au Pays basque, en Catalogne et en Galice – en dépit de l’opposition de nombreuses organisations étudiantes nationalistes – est particulièrement significative.

    Dans tout le reste de l’État, de l’Andalousie à Murcie en passant par les îles Canaries, ces manifestations furent les plus importantes depuis des années, en général depuis les «marches pour la dignité» de mars 2014. À Madrid, là où des syndicats d’enseignants se sont joints à nous, plus de 60% des enseignants ne se sont pas rendus travailler. Cela démontre quel est le potentiel pour de nouveaux mouvements de grève généralisés. Une grève générale de l’enseignement est fermement à l’ordre du jour. Nous lutterons de toutes nos forces pour que cela devienne une réalité, notamment au travers de la nouvelle journée de lutte du 24 novembre.

    En réalité, notre grève symbolise l’ouverture d’une nouvelle phase de la lutte de classe en Espagne. Un scénario nouveau et explosif est apparu après une période où les espoirs et les attentes de beaucoup de gens étaient concentrés sur le plan électoral. Les crises qui ont explosé dans le PSOE (le parti social-démocrate) ainsi qu’au sein de Podemos dans une moindre mesure en témoignent également. Notre grève a coïncidé avec la trahison historique de la direction du PSOE, qui a remis le pouvoir au Parti Populaire (PP, droite).

    Nous sommes fiers d’avoir impulsé la première réponse de masse face à cette trahison. Cela a servi d’avertissement au nouveau gouvernement de Rajoy concernant l’avenir qu’il devra affronter, en confrontation des luttes des travailleurs et de la jeunesse.

    Peux-tu nous parler de la préparation de la grève? Pourquoi les enseignants se sont-ils joints à la grève à Madrid uniquement ?

    Les dernières attaques gouvernementales contre l’enseignement ont été annoncées de manière parfaitement lâche, pendant les vacances d’été, afin de tenter de prendre le mouvement par surprise et de profiter de la «passivité» de la période estivale.

    Nous (le syndicat des étudiants) avons immédiatement compris l’ampleur de ces attaques de même que la nécessité d’une réaction militante. Nous avons lancé en urgence une proposition de discussion sur la ‘‘Plate-forme pour la défense de l’éducation publique’’, une plateforme unitaire des syndicats d’enseignants, de parents et d’organisations étudiantes qui est née du mouvement de masse «Marea Verde» de 2012. Nous avons proposé l’organisation d’une grève générale dans le secteur de l’éducation.

    La réponse des dirigeants des principaux syndicats d’enseignants – CCOO, UGT et STEs – fut de dire qu’ils étaient d’accord avec nous sur la gravité de ces attaques et le danger qu’elles représentent. Ils ont toutefois refusé d’appeler à la grève. Cela correspond malheureusement à la ligne de conduite dominante dans le mouvement syndical en ce moment. Tout en s’opposant en théorie à l’austérité, la majorité des dirigeants syndicaux défendent en pratique une politique de paix sociale et de démobilisation. C’est l’un des facteurs qui profitent le plus à la bourgeoisie dans la situation actuelle.

    L’organisation des parents d’Espagne, le CEAPA, a toutefois adopté une approche différente en acceptant de soutenir notre appel à la grève générale de l’éducation et en participant à cet appel pour que les syndicats d’enseignants adhèrent à la grève. Leur soutien a sans aucun doute été un facteur important dans le succès de cette journée.

    Comme cela a toujours été le cas ces dernières années, le refus des dirigeants syndicaux de mener une lutte sérieuse a provoqué un mécontentement généralisé. Comme nous le souhaitions, notre grève est devenue un point de référence pour les activistes du mouvement syndical, non seulement dans le domaine de l’éducation mais aussi ailleurs. En fin de compte, sous pression de la base, les enseignants de Madrid et les syndicats de l’éducation ont tous appelé à faire grève. En Andalousie, l’un des plus grands syndicats d’enseignants a suivi. Beaucoup d’autres syndicats sont venus déclarer leur soutien, sans toutefois appeler à la grève.

    Bien entendu, la préparation la plus importante pour la grève a été menée chez les étudiants eux-mêmes. Pour commencer, nous avons organisé des distributions massives de centaines de milliers de tracts et d’affiches informatives, expliquant ce qui était en jeu dans la lutte et en présentant notre proposition de grève. Sur cette base, nous avons organisé des assemblées et des comités de grève dans des centaines d’écoles.

    Des dizaines de milliers d’étudiants ont assisté à des centaines d’assemblées organisées dans les semaines ayant précédé la grève. Ils ont discuté de son organisation et voté en masse pour y participer. Nous sommes intervenus directement dans près de 600 écoles en prévision de la grève. Dans ce processus, nous avons recruté des milliers de nouveaux militants pour le syndicat le SE.

    Au lendemain de la grève, Rajoy a annoncé quelques changements concernant les “revalidations franquistes”. Qu’est-ce que cela signifient en réalité?

    Absolument rien. Ses déclarations visaient à semer la confusion et à démobiliser le mouvement. Ce qu’il a effectivement dit, c’est que les ‘‘revalidas’’ (un système de validation des études qui vise à exclure un grand nombre d’étudiants) prendront bien place cette année, sans avoir de ‘‘conséquences juridiques’’. C’était déjà ce qui était prévu! L’objectif est d’introduire les ‘‘revalidas’’ et de les établir comme faits sur le terrain avant de leur donner des conséquences juridiques et scolaires l’année prochaine.

    Notre réponse est claire: nous demandons un retrait immédiat de cette attaque.

    La campagne internationale de solidarité et de soutien du Comité pour une Internationale Ouvrière a-t-elle eu un impact sur la grève?

    Cela a eu un impact énorme, surtout sur le moral de ceux qui luttaient pour construire la grève. Nous avons été impressionnés par la quantité de messages de soutien et de solidarité, les vidéos, les photos et les lettres qui arrivaient constamment de militants, de syndicalistes et de combattants de la classe ouvrière et des jeunes du monde entier.

    Recevoir un soutien actif et la solidarité de plus de 25 pays a eu un énorme impact, cela souligne également le caractère international de notre lutte. Les coupes budgétaires et la privatisation de l’éducation ont constitué un élément stratégique important de la politique capitaliste à travers le monde. Les mouvements de la jeunesse et d’étudiants que nous avons vus en témoignent. Voir des jeunes de ces pays – le Chili, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Italie, le Québec, là où des mouvements étudiants massifs nous ont inspirés ces dernières années – se mobiliser en solidarité avec NOTRE grève a été une expérience fantastique !

    Le cas de Hong Kong, où le consul général d’Espagne a attaqué les membres de Socialist Action (section du Comité pour une Internationale Ouvrière à Hong Kong) alors qu’ils organisaient une manifestation de solidarité a eu un impact particulier. Cela a été relayé par les médias espagnols, à la télévision nationale, et dans les principaux quotidiens capitalistes comme El Pais et El Mundo.

    Le jour de la grève, une représentante des Socialist Students (équivalent des Etudiants de Gauche Actifs en Angleterre & au Pays de Galles), Claire Laker Mansfield, était présente à Madrid et s’est adressée à la manifestation. La liste des villes et des pays du monde qui se joignaient à nous pour protester ce jour-là a eu un impact électrifiant sur la manifestation. Nous tenons à remercier le Comité pour une internationale Ouvrière et tous ceux qui ont participé à cette campagne

    Pouvez-vous nous en dire plus sur le SE, son histoire et son rôle?

    Le SE est une organisation d’étudiants et de jeunes organisant des étudiants à tous les niveaux. Nous nous définissons comme combatifs, anticapitalistes et révolutionnaires. Nous nous considérons non seulement comme un syndicat étudiant (ce que nous sommes bien sûr), mais aussi comme une union d’étudiants de la classe ouvrière qui, en réalité, sont ceux qui ont vraiment à lutter pour un droit d’accès à l’éducation. Par conséquent, nous avons toujours considéré notre lutte comme étant liée à celle de la classe ouvrière contre le capitalisme.

    Le SE a été fondée dans les années ‘80 par des membres de l’organisation “Nuevo Claridad” (qui est devenu plus tard “El Militante” et qui est maintenant Izquierda Revolucionaria). Il est né dans la chaleur d’un mouvement populaire de masse contre les politiques du premier gouvernement ‘‘socialiste’’ dirigé par Felipe Gonzalez, en 1986. D’énormes espoirs avaient été placés dans ce gouvernement par la classe ouvrière et la jeunesse. Mais sa politique fut opposée à leurs intérêts.

    Il y a donc eu un massif mouvement de grèves et d’occupations en opposition à la politique de Gonzalez concernant l’enseignement. Cette lutte a arraché des gains importants, notamment la mise en œuvre d’un enseignement gratuit dans le secondaire, la construction de centaines de nouvelles écoles publiques dans tout le pays et le droit légal de faire grève pour les étudiants. Nombre de ces conquêtes restent encore de mise aujourd’hui. Mais il nous faut lutter pour leur défense. Le SE est resté un représentant dynamique de l’organisation et de la lutte des jeunes depuis cette date.

    Qu’est-ce que l’avenir réserve au SE et à la lutte de classes dans l’Etat espagnol ? Comment considérez-vous la situation politique actuelle ?

    Nous travaillons déjà tous pour le succès de notre prochaine grève le 24 novembre en renforçant la conscience et la construction du mouvement. Nous devons consolider la croissance importante de manifestants que nous avons constatée pendant la grève ainsi que les milliers de nouveaux militants du SE pour construire une grève encore plus grande et plus puissante.

    Il n’y a jamais de garantie de succès ou de dépassement du niveau de notre dernière grève. Cependant, nous croyons que le 26 octobre, ainsi que la manifestation de masse qui a eu lieu au parlement contre la formation du nouveau gouvernement, a montré le désir de lutter contre celui-ci, en particulier parmi la jeunesse ouvrière.

    Nous continuerons à lutter pour une grève générale de masse dans le secteur de l’éducation ainsi que pour la construction de manifestations militantes de masse et d’actions de grève à travers le mouvement ouvrier et la gauche pendant la prochaine période. La crise du PSOE et le glissement vers la gauche dans les discours du leader de Podemos, Pablo Iglesias, sont autant d’éléments qui expriment et accentuent la profonde radicalisation et polarisation dans cette nouvelle situation.

    Ce nouveau gouvernement, illégitime et corrompu, aura une tâche difficile à relever pour mettre en œuvre les mesures d’austérité exigées par le capitalisme et l’Union européenne. Il sera confronté à une classe ouvrière mobilisée orientée à gauche et qui résistera farouchement. La gauche et le mouvement ouvrier doivent se préparer d’urgence pour une nouvelle période de lutte dans les rues et sur les lieux de travail.

    Je suis membre d’Izquierda Revolucionaria (gauche révolutionnaire) parce que je crois que pour mettre fin à l’austérité, le mouvement doit être armé d’une perspective et d’un programme socialistes et révolutionnaires.

    L’expérience de la crise a jusqu’ici exposé la faillite du crétinisme parlementaire et des appels naïfs à un ‘‘compromis’’ avec la classe dirigeante. Dans l’éducation, comme dans tous les autres secteurs, nos droits ne peuvent être réellement satisfaits que par une rupture totale avec les politiques capitalistes. Seules les politiques socialistes, la propriété publique et le contrôle démocratique de la richesse et des ressources peuvent garantir une éducation publique de qualité à la classe ouvrière.

    Les mouvements de masse de la période à venir remettront à l’ordre du jour la perspective d’un changement révolutionnaire de société, seul chemin capable d’offrir un avenir décent à notre génération.

  • USA: En moins de 24h, 40.000 personnes répondent à l'appel à manifester de Socialist Alternative!

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    L’impensable est arrivé – Donald Trump l’a emporté. En outre, les républicains ont pris le contrôle des deux chambres du congrès. Ils planifient une tempête d’attaques contre les plus vulnérables de notre société. Cela ne peut pas arriver. Nous devons rester unis et mobiliser la solidarité active autour du vieux slogan du mouvement ouvrier : “une blessure à l’un est une blessure à tous” (An injury to one is an injury to all). Nous devons construire la riposte contre Trump et la droite.

    Quelques heures à peine après l’élection de Trump, Socialist Alternative, les Socialist Students (organisation de jeunesse de Socialist Alternative) et le “Movement for the 99%” ont lancé un appel pour organiser des manifestations de masse à travers le pays afin de réunir la résistance contre le sexisme et le racisme ainsi que dans le but de commencer à construire le mouvement contre Trump et la classe des milliardaires. En moins de 24 heures, près de 40.000 personnes ont répondu à notre appel!

    Le nombre de personnes – majoritairement des jeunes – qui ont participé dans chaque ville est électrisant: 10.000 personnes à New York; 6.000 à Philadelphie; 10.000 à Boston; 6.000 à Seatle et 5000 à Oakland. Nos actions de protestation ont figuré en bonne place des actualités à travers le pays et à l’échelle internationale, de CNN au Guardian.

    Tout cela n’est encore que le début

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    Boston. Une excellente affluence pour un meeting destiné à discuter de la construction du mouvement contre Trump.

    Des projets sont en cours d’élaboration afin d’organiser d’énormes actions de protestations nationales autour de l’inauguration de Trump les 20 et 21 janvier prochains. Nous voulons clairement affirmer que nous rejetons son programme de droite réactionnaire et pro-capitalistes. Nous devons construire un mouvement de la base de la société contre la menace de l’escalade des expulsions de migrants et de la répression contre les communautés musulmanes, entre autres. Socialist Alternative sera à l’avant-garde de l’organisation de ces manifestations et du développement de larges coalitions pour rester unis dans la lutte contre la haine.

    Mais pour défier l’agenda politique de Trump, nous avons besoin de votre aide. Nous avons besoin des millions de personnes qui ont défendu la révolution politique de Bernie Sanders. Il nous faut construire ensemble un mouvement de masse indépendant de deux partis de Wall Street pour résister aux attaques féroces de Trump et de la droite.

    => Déclaration de nos camarades de Socialist Alternative : “Vers quatre ans de chaos et de luttes! Il nous faut une résistance de masse et un nouveau parti des 99%!”

    Le 26 novembre prochain, nous accueillerons à Bruxelles KSHAM SAWANT, élue au Conseil de la ville de Seattle (plus d’infos sur l’événement – Qui est Kshama Sawant ?)

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    Manifestation anti-Trump de Seattle.
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    Manifestation anti-Trump de Philadelphie.
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    Manifestation anti-Trump de New York.
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    A New York, la manifestation est bien entendu passée en face de la Trump Tower.
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    Manifestation anti-Trump à Minneapolis.
  • Kshama Sawant ‘‘L’élue rouge au pays du billet vert’’ arrive en Belgique!

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    A Bruxelles ce samedi 26 novembre à 18h30, dans les locaux de la CGSP- Bruxelles (Rue du Congrès 17-19) Entrée : donation libre

    kshama_affiche‘‘Révolution aux Etats-Unis : une socialiste élue à Seattle.’’ C’est ainsi que la radio Europe1 commentait avec surprise l’arrivée de Kshama Sawant au conseil municipal de Seattle (Etat de Washington) le 4 janvier 2014.(1) L’élection d’un socialiste dans une grande ville américaine était inédite depuis des décennies, comme le rappelait alors la correspondante du quotidien français Libération à New York. Cela n’est pas tombé du ciel.

    L’année 2011 est celle du mouvement Occupy Wall Street. Des centaines de milliers de personnes occupent les rues et les places de multiples villes. Ils enragent contre les profondes inégalités, contre l’establishment tout entier acquis au Big Business. Le ‘‘rêve américain’’ n’est désormais pour eux qu’une sinistre mascarade. Kshama Sawant et son organisation, Socialist Alternative, s’implique activement dans le mouvement et se jette dans le débat crucial portant sur les perspectives, le programme, la stratégie et les tactiques dont la lutte sociale a besoin.

    Le mouvement retombe ensuite. Mais quelque chose a changé. Fin de cette année-là, l’institut Pew dévoile qu’une majorité de jeunes Américains n’a plus une perception négative du mot ‘‘socialisme’’. Aux Etats-Unis. Dans l’Antre de la Bête. Au pays du Dollar. Un nouveau chapitre de l’Histoire des Etats-Unis s’ouvre alors, et les lignes écrites par Kshama ne seront pas des moindres.

    ‘‘The most dangerous woman in America’’

    En 2012, elle se porte candidate pour le Congrès de l’Etat de Washington. Elle vise surtout à utiliser ce moment pour diffuser plus largement les idées du socialisme. Avec 29% des voix à la clé. La suite est ainsi résumée par l’Humanité : ‘‘Une militante socialiste, née en Inde, fraîchement naturalisée américaine, élue conseillère municipale, sous l’étiquette ‘‘socialiste’’, d’une grande cité de son nouveau pays face au candidat de la toute-puissante machine démocrate. Un combat pour la justice sociale?: un salaire minimum décent. Des salariés – notamment des femmes africaines-américaines et hispaniques – qui vivent pour la plupart leur premier mouvement de grève. Et au final, une victoire?: pas un salaire en dessous de 15?dollars de l’heure à Seattle, la ville d’Amazon et de Starbucks. Ce petit synopsis pourrait ressembler à une fiction pour magazine progressiste, voire à un conte empli de bons sentiments à faire dormir debout d’indécrottables optimistes. Or… Il s’agit bel et bien d’une histoire américaine du XXIe siècle, dont Kshama Sawant est une actrice majeure.’’

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    Sa méthode repose sur la combinaison d’une campagne politique qui ne mâche pas ses mots et d’un mouvement social énergique construits autour de comités de base dans les quartiers. Comme Kshama l’explique : ‘‘Nous avons dû construire un mouvement de masse dans la rue, nous n’avons rien à attendre des élites.’’ Pour le journaliste et écrivain Chris Hedges, qui partagea notamment la tribune à ses côtés avec Bernie Sanders et Naomi Klein au cours d’un meeting ‘‘changer le système, pas le climat’’, Kshama Sawant est ‘‘la femme la plus dangereuse des Etats-Unis’’.

    Chris le disait avec bienveillance et enthousiasme. D’autres l’ont pensé différemment. En 2013, l’entreprise Boeing menace de délocaliser son siège hors de Seattle. Devant une assemblée massive des salariés, elle dénonce le ‘‘terrorisme économique’’ de Boeing et déclare à la foule médusée : ‘‘les travailleurs doivent prendre le contrôle des usines et abattre la machine à profits de Boeing.’’
    Pour le maire et l’establishment local – qui n’en reviennent pas d’être autant bousculés – les choses sont on ne peut plus claires : Kshama est décidément bien trop à gauche pour Seattle. Mais, en 2015, elle parvient à être réélue.

    Pour divers observateurs, c’est à partir de Seattle que la nature du débat politique a changé aux Etats-Unis. Kshama ne fut bien entendu pas seule, elle tire son expérience politique et ses méthodes de l’analyse de son organisation, Socialist Alternative, et de son internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière. Venez l’écouter ce samedi 26 novembre à Bruxelles. Vous n’en croirez pas vos oreilles. Et vous verrez ensuite les choses différemment.

    => Sur Facebook

    (1) Seattle comporte 9 conseillers municipaux à peine en plus du maire.

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