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Tag: Comité pour une Internationale Ouvrière
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#RepealedThe8th Irlande. Une victoire historique pour le progrès social !

Déclaration des députés irlandais de Solidarity et membres du Socialist Party Ruth Coppinger, Paul Murphy et Mick Barry.Le référendum irlandais du 25 mai a livré un résultat sans appel : une large majorité a voté en faveur de la levée de l’interdiction constitutionnelle de l’avortement, comme le prévoit le 8e amendement à la Constitution. Après une campagne féroce, dans laquelle les opposants au droit à l’avortement se sont tournés vers le mensonge et l’intimidation, l’emprise de l’establishment conservateur et religieux sur la population irlandaise s’est avérée plus limitée que prévu. Dans la campagne du Oui, les activistes de la campagne féministe socialiste ROSA, de Solidarity (l’alliance électorale plus large à laquelle participe le Socialist Party) et des parlementaires comme Ruth Coppinger ont joué un rôle majeur. Voici la réaction immédiate des trois députés de Solidarity (Ruth Coppinger, Paul Murphy et Mick Barry).
La claire et splendide victoire du ‘‘oui’’ dans ce référendum représente un tremblement de terre politique et un tournant pour l’Irlande. C’est une grande victoire, en particulier pour les femmes d’Irlande, qui se sont débarrassées de l’oppression du 8e amendement après 35 ans. Aucun retard ne peut désormais être justifié. Rien n’empêche le Dail (parlement) d’adopter rapidement une loi pour donner effet aux propositions du Comité de l’Oireachtas (la commission parlementaire). Plus personne ne doit souffrir.
Cet événement fait partie d’une révolte mondiale féministe et LGBTQI contre une discrimination de longue date. Cette victoire est un énorme coup de pouce pour tous ceux qui luttent contre l’oppression et pour l’égalité réelle à travers le monde. C’est tout particulièrement le cas pour les femmes d’Amérique latine, qui meurent littéralement faute de disposer du droit à l’avortement, qui voient leur lutte renforcée par ce résultat.
Mettre fin à l’hypocrisie
C’est aussi une victoire livrée principalement par la jeunesse, une génération souvent dénigrée comme étant la “génération snowflakes” (terme péjoratif qui vise à catégoriser les jeunes comme étant plus facilement offensés que par le passé, NDT). Ce sont eux qui ont dit qu’il y en avait assez et qui ont fait de cette question un thème crucial, en particulier après la mort tragique et inutile de Savita Halappanavar (décédée en 2013 des suites de complication de sa grossesse et à qui un avortement avait été refusé, NDT). Ce sont les jeunes femmes qui ont refusé d’accepter l’hypocrisie de la “solution irlandaise à un problème irlandais” et ont exigé et organisé ce changement contre un establishment politique pétrifié et réticent.
Il faut aussi dire haut et fort qu’une fois de plus, comme ce fut le cas avec le mouvement contre la taxe sur l’eau et le référendum sur le mariage égalitaire, la classe ouvrière a véritablement été la ‘‘fondation sûre’’, comme le disait James Connolly, de cet énorme changement social. En raison de l’expérience vécue, le sens de la solidarité est inné dans la classe ouvrière. C’est la force qui fait avancer les choses dans ce pays, comme on l’a vu pendant la campagne et comme le démontre l’ampleur des votes dans les communautés ouvrières.
Un mouvement de base
Une vaste campagne officielle du ‘‘Oui’’ a eu lieu, puis un mouvement populaire indépendant s’est développé au cours des dernières années, des derniers mois et des dernières semaines. C’est ce mouvement qui a fait la différence décisive, notamment en répondant à l’alarmisme et aux mensonges scandaleux du camp du ‘‘non’’.
Cette victoire a également été encadrée dans une large mesure au cours des dernières années par ceux qui ont été les plus ardents partisans du droit au choix, les anticapitalistes socialistes et les activistes de gauche. Jusqu’à tout récemment, le groupe parlementaire Solidarity – People Before Profit était la seule entité politique du parlement à lutter en faveur du droit à l’avortement, avec une position clairement pro-choix.
Il existe une grande différence entre ceux qui ont voté ‘‘non’’ et les organisateurs de la campagne du ‘‘non’’. La campagne ‘‘du non’’ a donné un aperçu effrayant du type d’Irlande dans laquelle la droite religieuse voudrait que nous vivions tous. Sombrant dans la misogynie, la campagne du ‘‘non’’ a diffamé femmes et les a dépeintes comme des tueuses égoïstes et des meurtrières. Ils ont blâmé les femmes du début à la fin, c’est totalement inacceptable.
Les idées rétrogrades ont été rejetées
Nombreuses ont été celles qui se sont senties plus vulnérables et moins en sécurité au fur et à mesure que leur rhétorique s’intensifiait. Mais leurs idées rétrogrades ont clairement été rejetées lors de ce référendum. Le fait que la majorité des représentants publics du parti Fianna Fáil a participé à cette campagne ne doit pas et ne sera pas oublié par la population.
Ce référendum a des implications pour l’Irlande du Nord, où les femmes et les jeunes n’accepteront pas d’être laissés pour compte. Les militants de la campagne du Socialist party ROSA y lancent une campagne majeure pour revendiquer le droit à l’avortement, en commençant par un Bus4Choice qui voyagera dans tout le Nord la semaine prochaine avec des pilules abortives.
Ce vote retentissant doit conduire à l’adoption rapide de la législation et au développement des services de santé nécessaires pour permettre d’avorter jusqu’à 12 semaines sur demande et pour raisons de santé. Le projet de loi de Solidarity sur l’éducation sexuelle doit être adopté. La contraception gratuite doit maintenant être fournie dans les services de santé et promue dans la société.
Pour que cela se produise, l’establishment politique doit être maintenu sous pression par le mouvement populaire. Rappelez-vous que nous avons dû attendre plus de cinq ans après la mort de Savita avant d’avoir enfin un référendum ! Cela ne doit pas se reproduire.
Les jeunes ont été la dynamique clé de voûte de cette victoire contre l’oppression et pour le contrôle de leur propre corps. Il ne s’agit pas de savoir si, mais quand, ils agiront contre un système éducatif de plus en plus oppressif ; sur le fait qu’ils ne peuvent obtenir d’emplois avec un salaire et des conditions décentes ; qu’ils n’ont pas les moyens de louer ou d’acheter un logement décent.
Construire une gauche socialiste
Le premier ministre Leo Varadkar pourrait bénéficier de ce résultat, ayant sauté à la dernière minute du bon côté de l’Histoire. Mais lui, le Fine Gael et les autres partis qui défendent et mettent en œuvre des politiques capitalistes seront confrontés à la force du séisme de la jeunesse qui arrive parce qu’ils n’ont pas de solutions à offrir face à ces questions brûlantes. Ils ne peuvent pas satisfaire le désir profond de justice et d’égalité qui pousse de manière décisive les jeunes générations vers la gauche et les idées socialistes dans de nombreux pays comme l’Amérique, la Grande-Bretagne et l’Espagne et, après le vote d’hier, en Irlande aussi.
En tant que députés de Solidarity et membres de longue date du Socialist Party, nous disposons d’une longue expérience sur ces questions et sur la lutte pour le droit de choisir. Nous sommes fiers d’avoir fait partie de la campagne Time4Choice de ROSA qui a donné une réelle longueur d’avance au camp du ‘‘oui’’ et a facilité le développement du mouvement populaire. Ce mouvement et ROSA ne vont pas disparaître et vont viser à devenir une force féministe socialiste majeure en lutte pour une transformation radicale de ce pays.
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La grève générale étudiante contre la ‘‘justice’’ capitaliste sexiste espagnole fut un grand succès!

Madrid. Photo : Libres y Combativas Le Sindicato de Estudiantes (SE) et Libres y Combativas, la plate-forme féministe socialiste du SE et d’Izquierda Revolucionaria (section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’État espagnol) avaient appelé à une grève générale étudiante. Les classes ont été vidées et plus de 100.000 personnes ont manifesté dans les rues !
Cette grève générale étudiante, qui s’est déroulée le 10 mai, entendait réagir face au jugement scandaleux qui a disculpé de viol cinq hommes se surnommant La Manada (la meute). Elle fut un grand succès. Plus d’un million d’élèves ne se sont pas rendus aux cours et plus de 100 000 d’entre eux ont assisté à plus de 60 manifestations organisées par le Sindicato de Estudiantes et Libres y Combativas. Le centre-ville de Madrid a été occupé par plus de 20.000 jeunes dans une atmosphère exceptionnellement combative. Il en va de même pour Barcelone où plus de 40.000 personnes ont rempli les rues de la capitale catalane. Au Pays Basque, des milliers de personnes ont défilé à Bilbao, Gasteiz, Donosti et Iruña, ainsi que dans toutes les provinces d’Andalousie, de Valence, de Galice, d’Aragon, d’Extremadura, etc. Des dizaines de milliers d’élèves ont crié haut et fort ‘‘c’était un viol’’, ‘‘Sœur, nous sommes ta meute’’, ‘‘Je te crois’’ et ‘‘A bas la justice sexiste’’ !
Ce fut une journée extraordinaire de lutte au cours de laquelle les étudiants ont exprimé leur soutien et leur solidarité avec la victime de “la meute” ainsi que leur rejet de toutes ces attaques sauvages au sein d’un système de ‘‘justice” qui protège leurs auteurs.
Libres y Combativas et le Sindicato de Estudiantes tiennent à remercier les dizaines d’organisations féministes qui ont participé à cette grève, de même que les travailleurs de Kellys et de Coca Cola, l’organisation de défense de la mémoire des victimes du franquisme et le mouvement de défense des pensions publiques, qui ont tous soutenu cette journée d’action et y ont participé.
Ce que nous avons démontré ce jour-là, c’est que les féministes qui défendent un programme de lutte et d’anticapitalisme élargissent leur influence. C’est un féminisme qui n’a pas peur d’appeler les choses par leur nom, qui n’hésite pas à dénoncer le système judiciaire qui protège les violeurs et qui combat les politiques réactionnaires du PP, de Ciudadanos et de toutes les personnes qui se prétendent féministes tout en soutenant ce système capitaliste qui nous opprime et nous tue.
Le jugement de “La Meute” fait partie intégrante de la misère imposée quotidiennement par le système capitaliste et ce gouvernement de droite corrompu à des millions de femmes, de jeunes et de travailleurs. Le 26 avril (lorsque la sentence a été prononcée) sera considéré comme un jour d’infamie, comme le jour où la “justice” espagnole a permis une attaque brutale contre l’un de nos droits les plus fondamentaux, celui de ne pas être violées, en absolvant ceux qui devaient être blâmés.
Ce qui est arrivé n’est pas un accident. Cela fait partie intégrante de ce voyage dans le temps qui rappelle l’époque du franquisme et qui voit le PP au pouvoir encourager tous les éléments les plus réactionnaires du système judiciaire à attaquer les opprimés, à commencer par les femmes. C’est la “justice” capitaliste. Les artistes, les syndicalistes, les tweeters et les féministes sont harcelés par des procès, des amendes et des peines d’emprisonnement tandis que tous les voleurs qui détiennent des cartes de membre du PP, les banquiers qui nous expulsent et les patrons qui nous exploitent continuent de régner sur la société. C’est ce qu’ils appellent la “démocratie”, mais nous savons que c’est loin d’être le cas.
Nous nous sommes habitués à cette “justice” sexiste soulignée par des cas précédents. Ils veulent nous envoyer un message clair : ceux qui se défendent sont persécutés tandis que les sexistes et les politiciens et patrons corrompus connaissent l’impunité.
Aujourd’hui, une fois de plus, nous avons marqué l’histoire avec la lutte pour la liberté. Mais nous ne pouvons pas baisser notre garde. Libres y Combativas et le Sindicato de Estudiantes appellent tous les jeunes à rester mobilisés contre toutes les oppressions. Nous vous invitons à nous rejoindre pour construire un mouvement féministe révolutionnaire et anticapitaliste.
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1er Mai 2018 : Quelques images des interventions du CIO à travers le monde
La Journée internationale des travailleurs – le 1er mai – a été marquée par des rassemblements et des manifestations dans le monde entier. Vous trouverez ci-dessous une sélection de photos mettant en vedette des membres et des sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge) lors de leur activité aux événements du 1er mai, qui a participé à reconstruire les traditions de lutte et de solidarité pour le socialisme en cette importante journée.
Brésil



Cote d’Ivoire



Portugal



Tunisie


Pakistan



Autriche


Mexique


Hong Kong



Etat espagnol


Inde


France


Suède


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Soudan. Mohamed Satti est libéré, la campagne internationale de solidarité a porté ses fruits!

Notre camarade soudanais du Comité pour une Internationale Ouvrière Mohammed Satti (Hamudi) a été libéré hier soir, le jeudi 2 février. Il a été détenu par les autorités soudanaises plus de deux semaines pour avoir participé à une manifestation anti-régime dans la capitale, Khartoum. Hamudi a été ramené chez lui par une voiture de police vers 21h30, heure locale.
Il ne fait aucun doute que la libération de Hamudi est le fruit des pressions incessantes exercées sur les autorités soudanaises par la campagne internationale de solidarité organisée par le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections à travers le monde. Le bruit grandissant autour de l’affaire Hamudi a fait en sorte que son maintien en détention devenu gênant pour le gouvernement soudanais.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière salue cette victoire sur l’Etat soudanais et tient à remercier tous ceux qui ont mené campagne pour que notre camarade puisse sortir de prison. Cependant, des dizaines de militants de l’opposition sont toujours détenus dans de terribles conditions par le régime et doivent également être libérés.
Des manifestations contre les hausses des prix ont encore éclaté ce mercredi à Khartoum, Wad Medani, Zalingei et dans d’autres villes. D’autres manifestants ont été arrêtés. Cela met en lumière la nécessité de construire un mouvement sur le long terme qui puisse non seulement résister à la répression de l’Etat mais aussi renverser la dictature capitaliste d’Omar el Béchir.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière exige la libération de tous les prisonniers politiques qui luttent contre le régime soudanais et continuera de faire campagne pour aider à pousser de l’avant la lutte du peuple soudanais pour un Soudan libre, démocratique et socialiste.
Voici ci-dessous quelques photos de solidarité qui ont accompagné cette campagne d’actions, de lettres de protestations,…
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Soudan: Pour la libération de Mohamed Satti et de tous les prisonniers politiques !

Mohamed Diaeldin Mohamed Satti, 21 ans, connu sous le nom de “Hamudi”, est l’un des manifestants qui ont été arrêtés par l’État soudanais la semaine dernière, dans le cadre de la réponse brutale du régime d’Al-Beshir à la vague de protestations suivi contre la flambée des prix et l’austérité. L’arrestation de Hamudi a eu lieu mercredi dernier après-midi , alors qu’il participait à une marche pacifique dans le centre de Khartoum.
Selon certaines informations, plus de 400 militants politiques et manifestants seraient actuellement détenus dans le pays, dont neuf membres du bureau politique du Parti communiste soudanais, des dirigeants du Parti national Umma et la militante de longue date Ilham Malik Salman Salman Ahmed. Cette campagne d’arrestations massives s’est étendue aux journalistes soudanais et étrangers qui faisaient des reportages sur les manifestations. Elle met en lumière la crainte du régime que toute forme de critique, même légère, de ses politiques pourrait être l’étincelle donnant lieu à une une révolte de masse.
D’après les manifestants libérés, les services de sécurité obligent les détenus à signer un document dans lequel ils s’engagent à cesser toute manifestation ou activité politique à l’avenir. Ceux qui ont refusé de signer, comme Hamudi, ont été gardés à l’intérieur. Les détenus se voient refuser la visite de leur famille, se font raser la tête et sont victimes de mauvais traitements physiques.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL/LSP est la section belge) exige la libération immédiate de Mohamed Satti “Hamudi” ainsi que de tous les autres prisonniers politiques. Nous appelons tous nos sympathisants internationaux à protester contre les autorités, les ambassades et les consulats soudanais dans le monde entier. Nous appelons tous ceux qui le peuvent à exprimer leur solidarité avec Hamudi et les autres détenus en envoyant des photos et des messages de soutien à cwi@worldsoc.co.uk.
En Belgique, une action aura lieu à Bruxelles demain, ce vendredi 26 janvier, à 13h, à l’ambassade du Soudan, Avenue Franklin Roosevelt 124.
>> Quelques éléments de contexte et exemple de lettre de protestation
Ci-dessous, quelques photos d’actions de protestation et de solidarité qui ont déjà eu lieu ces derniers jours, de différentes parties du monde.
Nigeria
Belgique
Mexique
Angleterre et Pays de Galles
INDIA:
Suède
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[DOSSIER] L’ascension et la chute de Syriza

Photo: Wikipedia Le 5 juillet 2015, un référendum historique eut lieu en Grèce contre le mémorandum d’austérité de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), avec une majorité écrasante de 61,5% en faveur du « non » (OXI). Plus de deux ans plus tard – comme le rapporte ici ANDROS PAYIATOS, membre de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) – dirigée par un gouvernement Syriza, la société grecque est confrontée à la poursuite des mêmes politiques qui furent appliquées précédemment par les partis traditionnels de la classe dirigeante, le parti social-démocrate Pasok et le parti conservateur Nouvelle démocratie (ND). Que s’est-il passé ?
Les attaques contre le niveau de vie et les droits du peuple grec se renforcent sous le gouvernement Syriza. Celui-ci essaie de cacher cela en parlant de « négociations difficiles » et de « faire tout son possible » contre les « Institutions », le nouveau nom de la troïka qu’est la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) ). Mais ce n’est que de la poudre aux yeux. Le dernier accord du 15 juin a libéré 8,5 milliards d’euros pour la Grèce (dont 8,2 milliards € seront utilisés immédiatement pour rembourser les prêts). Rien n’a été ajouté aux propositions des institutions faites lors de la réunion de l’Eurogroupe le 22 mai.
Le Premier ministre de Syriza, Alexis Tsipras, n’utilisa ce moment que pour faire beaucoup de bruit, en interne, en proclamant qu’il n’y aurait pas de franchissement de ce qu’il appelle (très souvent) des “lignes rouges”. Le résultat est toujours le même : les institutions indiquent qu’elles ne reculeront pas ; menaçant que si le gouvernement grec ne calme pas ses ardeurs, il sera expulsé de la zone euro ; Les lignes rouges de Syriza s’amenuisent.
Le dernier accord impose des fardeaux supplémentaires d’environ 5 milliards d’euros aux masses entre 2019 et 2022. De manière plus générale, de l’année prochaine jusqu’à la fin de 2022, la Grèce versera des intérêts de la dette à hauteur de 3,5% du PIB – avec l’engagement du gouvernement de dégager un « surplus primaire » annuel de 3,5% des recettes fiscales par rapport aux dépenses avant intérêts. Les prêts seront remboursés par de nouveaux prêts. À partir de 2022, les intérêts payés annuellement (excédents primaires) représenteront en moyenne de 2% du PIB. Et ce jusqu’en 2060. C’est le scénario le plus « optimiste ». Sur cette base, la dette souveraine représentera environ 60% du PIB en 2060. Cependant, toutes les institutions ne sont pas d’accord : le FMI affirme que ces excédents primaires sont irréalisables et que la dette sera incontrôlable.
Jusqu’à ce que les créanciers soient payés, toute politique de tout gouvernement grec doit être approuvée par les institutions. Le gouvernement soi-disant de « gauche » de Syriza adhère à cette clause et impose une nouvelle vague d’austérité.
Il a encore augmenté l’impôt sur le revenu pour toutes les couches de la population, même celles qui gagnent environ 400 € par mois – le seuil était d’environ 700 € sous le précédent gouvernement ND. Il a augmenté la fiscalité indirecte (de 20%) sur tout, y compris les produits les plus élémentaires comme le café grec et les traditionnels souvlakis. En moyenne, il a réduit les pensions de 9% supplémentaires. Il applique des mesures que la ND et le Pasok avaient ??jugées impossibles à réaliser, avec le plus grand programme de privatisation jamais réalisé. Le marché du travail reste une jungle où l’immense majorité des travailleurs du secteur privé travaillent des mois sans être payés et où l’exploitation atteint des conditions indescriptibles.
Par conséquence, les sentiments qui dominent parmi les travailleurs sont une colère de masse et, en même temps, une démoralisation massive. L’idée que les politiciens sont des escrocs et des menteurs domine. Dans le passé, les partis traditionnels, ND et Pasok, qui ont gouverné le pays depuis 1981, étaient principalement visés. Aujourd’hui, cela s’applique également à Syriza. Il est passé d’un petit parti avec environ 3% de soutien électoral à une force de masse en remportant plus de 36% en janvier et septembre 2015. Cette croissance spectaculaire fut le résultat des énormes convulsions qui ont parcouru la société grecque qui, face aux attaques de Pasok et ND, s’est tournée vers le petit parti de gauche et l’a transformé en une force de masse, pour le voir ensuite se retourner contre les masses et continuer la même politique.
Les raisons historiques
L’effondrement de l’Union soviétique en 1991 créa une situation objective entièrement nouvelle à l’échelle mondiale. Entre autres choses, un énorme vide à gauche se développa après l’effondrement des partis « communistes » staliniens et l’embourgeoisement des partis sociaux-démocrates qui embrassèrent pleinement les idées du « libre marché ». Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et ses sections nationales avaient prédit que cela donnerait lieu à des tentatives de créer de nouvelles formations de gauche, de nouveaux partis de travailleurs, afin de fournir une représentation politique à la classe des travailleurs et de jouer un rôle dans le développement de ses luttes.
Le Parti communiste grec (KKE) connut des divisions majeures, sa section des Jeunesses communistes (KNE) quitta en masse. Une autre nouvelle formation était Synaspismos (SYN – signifiant « alliance » ou « collaboration »), créée par les petites forces de l’ancien parti eurocommuniste de Grèce s’unissant à une section du Parti communiste. Avec le Pasok se déplaçant rapidement vers la droite, la gauche fut confrontée à une contraction massive de ses forces. Le KKE descendait à 4 à 5% aux élections, mais conservait encore des racines au sein de la classe des travailleurs, en particulier chez les cols bleus du secteur privé. SYN luttait d’élection en l’élection pour obtenir le minimum de 3% des votes pour entrer au Parlement – pas toujours avec succès.
Les choses commencèrent à changer vers la fin des années 1990. SYN était la seule formation de gauche semi-massive qui n’était pas sectaire et était capable d’intervenir dans les mouvements altermondialistes et anti-guerre au tournant de ce siècle. Ouvert à la collaboration et aux alliances, il commença à attirer un certain nombre d’autres forces plus petites. Ensemble, ils créèrent un espace de dialogue et d’action unie qui se développa pour former Syriza en 2004. Xekinima, la section grecque du (CIO), prit part à la procédure spatiale, mais refusa de rejoindre Syriza en 2004 car cette plateforme avait été formée à la hâte pour des raisons électorales et avec un programme réformiste de droite qui n’était en aucun cas radical.
Syriza s’en est très mal sorti aux élections de 2004 et la direction de la droite de SYN décida de tuer le projet. Toutefois, il réapparût en 2007, toujours pour se présenter aux élections. La différence était qu’il y avait eu un changement de direction, avec Alekos Alavanos à la tête du parti qui lançait un processus de gauche. Syriza progressa, obtenant 5% aux élections. Ce fut le début de changements majeurs car la crise mondiale frappait la Grèce en 2009 et creusait le fossé à gauche. Le Pasok fut élu à l’automne 2009 avec une grande majorité, mais il devint l’année suivante l’agent de la troïka et mit en place le premier mémorandum. En juin 2012, la ND remporta les élections et commença à mettre en œuvre le deuxième mémorandum.
Les attaques massives de ces partis traditionnels, combinées aux énormes luttes sociales qui balayèrent la Grèce, en particulier à partir de 2010-12, jetèrent les bases de la montée de Syriza pour combler l’énorme vide qui avait été créé. À partir du printemps 2010, les confédérations syndicales (GSEE dans le secteur privé et les services publics, et ADEDY dans les services publics) commencèrent à déclencher des grèves générales. Au total, environ 40 grèves générales furent lancées entre 2010 et la victoire de Syriza en 2015.
Celles-ci étaient couplées avec des occupations et des grèves sectorielles quelques mois durant. À l’automne 2011, il restait peu de bâtiments d’administration qui n’était pas couverts de bannières disant « sous occupation ». En parallèle, de nombreux autres mouvements sociaux et locaux extrêmement importants prirent place, comme la lutte de la population de Keratea contre un site d’enfouissement des déchets ou contre les mines d’or de Skouries à Chalkidiki dans le nord de la Grèce, le mouvement de désobéissance civile contre les péages routier durant l’hiver 2010 et le mouvement Occupy de 2011.
Bien que des signes de fatigue se soient manifesté au milieu de l’année 2012 après de sérieuses défaites, des luttes d’importance historique subsistent, comme les travailleurs de l’ERT (Télévision publique d’état) en 2013 et les travailleurs de VIOME qui continuaient de garder leur usine en marche : ERT et VIOME fournirent tous deux d’excellents exemples de la façon dont les travailleurs pouvaient gérer la production de manière démocratique sans avoir besoin d’un patron ou de directeurs nommés.
Pourquoi Syriza?
À cette époque, seule la gauche pouvait offrir un moyen de sortir de la crise – même si les mêmes conditions favorisèrent la montée de l’extrême droite, qui se développa sous la forme de l’Aube dorée néo-nazie. Mais pourquoi est-ce Syriza qui s’éleva et pas un autre parti ? Avant le début de la crise et dans sa période initiale, le parti de gauche qui suscitait le plus grand intérêt était le KKE. Le front de gauche anticapitaliste, Antarsya, stagnait autour des 1% dans les sondages. Syriza montrait des signes de soutien important, mais avec de grandes fluctuations, alors que le KKE était plus stable, passant de son traditionnel 7-8% à 10-12%.
L’une des principales différences (pas la seule, bien sûr) entre les trois formations, résidait dans le fait que le KKE et Antarsya étaient sectaires. Ils rejetaient, au nom de « l’authenticité révolutionnaire », l’idée d’un front uni de toute la gauche et des forces du mouvement de masse alors que Syriza était très favorable à l’idée d’une action commune. Le KKE suivit un chemin extrêmement sectaire de de rejet de collaboration avec qui que ce soit – jusqu’à refuser de participer aux mêmes manifestations !
La percée de Syriza survint lors des élections de 2012, en mai et en juin. En mai, Syriza gagna environ 17% des voix et le KKE 8,5%. Mais en juin, Syriza atteignit 27%, juste derrière la ND et ses 29,7%, alors que le KKE était tombé à 4,5%. Ce qui est important, c’est la façon dont la force relative des partis évoluait avant et au cours des élections. À partir de décembre 2011, les sondages donnaient des pourcentages similaires à Syriza et au KKE – environ 12%. Dans les premières étapes de la campagne électorale – en fait, jusqu’à trois semaines avant le vote du 6 mai 2012 – les deux partis flirtaient chacun avec les 12%.
Puis, Tsipras lança un appel ouvert au KKE pour un gouvernement commun de gauche. Auparavant, il refusait de lancer ce slogan malgré la pression des sections de la gauche. Sections qui comprenaient Xekinima, qui collaborait étroitement avec Syriza, dont une partie de nos membres faisaient également partie, faisant campagne pour un gouvernement des partis de gauche sur base d’un programme socialiste. L’impact de l’appel était clair. La direction stalinienne du KKE rejeta immédiatement tout type de gouvernement de gauche commun avec Syriza par principe ! Ils déclarèrent même que si Syriza était en mesure de former un gouvernement minoritaire, le KKE ne lui donnerait pas un vote de confiance au Parlement. En d’autres termes, ils le feraient tomber.
Ce débat à l’intérieur de la gauche fit automatiquement pencher la balance. Syriza gagna et le KKE perdit. Le vote total de gauche en mai 2012 (17% + 8%) était semblable à celui enregistré dans les sondages dans les semaines et les mois précédents (12% + 12%) – sauf que Syriza passa en tête. Cela montre l’importance de l’approche du front uni pour les larges masses, ce qui, malheureusement, est bien au-delà de ce que pouvait concevoir la direction du KKE et de la plupart des organisations de la gauche grecque. Il n’y a pas de chiffres officiels mais, d’après les informations fournies par des membres du KKE, environ un tiers des membres quittèrent délibérément ou furent rejetés parce qu’ils s’opposaient au refus de KKE de répondre positivement à l’appel de Syriza.
La capitulation était-elle inévitable ?
La capitulation de Syriza à la troïka n’était pas inévitable. C’était le résultat du manque de compréhension par la direction des processus réels de la perception naïve, sinon criminelle, qu’ils « changeraient la Grèce et l’ensemble de l’Europe », comme Tsipras s’en vantait. C’était le manque de compréhension de la nature de classe de l’Union Européenne et un manque total de confiance dans la classe des travailleurs et sa capacité à changer la société. Lorsque Tsipras se retrouva face à ce que signifiait vraiment de se heurter à la classe dirigeante, il tomba dans le désespoir et capitula, faute d’un manque complet de préparation.
Toute l’approche était emprunte d’amateurisme. Immédiatement après la victoire électorale de Syriza en janvier 2015, des centaines de millions d’euros commencèrent à s’échapper quotidiennement du pays. Tsipras et son ministre de l’économie, Yanis Varoufakis, n’avaient pas pris les mesures de bases : imposer des contrôles pour arrêter les sorties de capitaux. Ils avaient eu l’exemple à Chypre, en 2013 – où la troïka elle-même avait appliqué un contrôle des capitaux – pourtant, ils n’osèrent pas agir.
Ensuite, ils firent quelque chose d’encore plus scandaleux. Ils continuèrent à rembourser la dette bien que la troïka ait cessé de fournir de nouveau financement de la dette ! Ils drainèrent l’économie, confisquant chaque euro des mains d’institutions publiques tels que les universités, les hôpitaux et les gouvernements locaux – pour montrer à l’UE qu’ils étaient de « bons garçons ». Ensuite, la BCE intervint pour geler les liquidités des banques et donc les forcer à fermer. L’économie était à genoux.
Tsipras eut un choix à faire : abandonner et accepter tous les termes des vainqueurs vindicatifs, ou changer de cap et passer à l’offensive. Les masses grecques lui envoyèrent le message lors du référendum historique de juillet 2015 : ripostez et nous serons de votre côté. Mais Tsipras avait déjà décidé. Il céderait à la troïka. Il avait effectivement appelé le référendum dans le but de le perdre. Le résultat le choqua profondément ; Il ne s’attendait pas à une si écrasante victoire. Varoufakis le confirma lors d’une interview récente, disant qu’il avait déclaré à Tsipras “de ne pas faire sortir le peuple” s’il avait déjà décidé de concéder face aux exigences de la troïka.
Une alternative existe, développée en détail par des organisations de gauche comme Xekinima: imposer un contrôle des capitaux; refuser de payer la dette; nationaliser les banques; passer rapidement vers une monnaie nationale (drachme); utiliser les liquidités fournies par cette monnaie pour financer des travaux publics majeurs, afin d’arrêter la contraction continue de l’économie et de la remettre sur le chemin de la croissance; annuler les dettes des petites entreprises écrasées par la crise et accorder des prêts sous des conditions favorables afin qu’elles puissent se remettre en activité et relancer rapidement l’économie.
Nationaliser les secteurs clés de l’économie ; planifier l’économie, y compris par un monopole d’État sur le commerce extérieur, dans le but d’acquérir une croissance soutenue qui ne sert pas les bénéfices d’une poignée de propriétaires de navires, d’industriels et de banquiers, mais qui est au service des 99%. Créer des comités spécifiques de planification dans tous les secteurs de l’industrie et de l’exploitation minière, et accorder une attention particulière à l’agriculture et au tourisme qui sont essentiels à l’économie et ont un énorme potentiel. Etablir une économie démocratique, par le contrôle et la gestion par les travailleurs dans tous les domaines et à tous les niveaux. Lancer un appel au soutien et à la solidarité des travailleurs du reste de l’Europe, en les appelant à lancer une lutte commune contre l’Union européenne des patrons et des multinationales. Pour une union volontaire, démocratique et socialiste des peuples d’Europe. En bref, une offensive anticapitaliste et anti-Union Européenne sur base d’un programme socialiste et d’une solidarité de classe internationale aurait dû être la réponse au chantage de la troïka.
C’était complètement au-delà de ce que pouvait imaginer Tsipras et Co, y compris Varoufakis. Même s’il faut lui reconnaître de ne pas s’être incliné devant les maîtres de l’UE, il n’en demeure pas moins que les politiques économiques appliquées entre janvier et juillet 2015 furent catastrophiques et Varoufakis en est directement responsable. Il nourrissait, et nourrit malheureusement toujours, des illusions sur le fait qu’il pouvait convaincre l’UE de changer ses politiques et se réformer.
Qu’en est-il du reste de la gauche ?
La capitulation de la direction de Syriza est un aspect des problèmes rencontrés par les masses des travailleurs grecs. L’autre, dans un certain sens plus important, est l’incapacité des forces de gauche à profiter de la capitulation de Syriza pour fournir une alternative. C’est particulièrement le cas pour les deux principales formations de gauche, le KKE et Antarsya, parlent toutes les deux au nom de l’anticapitalisme et de la révolution socialiste. La plupart de la gauche grecque souffre d’un certain nombre de « péchés éternels » en raison de l’influence massive du stalinisme sur son histoire et son développement. Avec des conséquences tragiques car le KKE et Antarsya ont des forces suffisantes, une masse critique, pour servir de catalyseurs de changements majeurs et de retournement de situation.
Premièrement, il y a peu de compréhension du programme de transition, de la nécessité d’avoir un lien, un pont, entre les luttes d’aujourd’hui et la transformation socialiste de demain afin que les deux tâches s’entremêlent en un ensemble dialectique. En conséquence, le KKE parle de la nécessité du socialisme, mais ne le présente que comme un but à atteindre dans un avenir lointain qui se produira d’une manière ou d’une autre si et quand le KKE obtient une force suffisante. Le KKE refuse donc de soutenir des revendications telles que la nationalisation ou même la sortie de l’UE, avec pour argument que cela est « dénué de sens sous le capitalisme ».
Antarsya, ce n’est pas la même chose, il règne cependant toujours une grande confusion dans ses rangs. Certaines sections soutiennent un « programme de transition » mais l’interprètent comme un programme minimum, en le séparant de la question de la prise du pouvoir par les travailleurs et de la transformation socialiste. Antarsya est connue pour sa caractéristique générale de faire de « grands appels à la révolution » sans propositions concrètes sur la façon d’y parvenir.
Deuxièmement, il n’y a pas de compréhension de la tactique de front uni, expliquée et appliquée par les bolcheviks sous Lénine et par Léon Trotsky dans les années 1930, qu’il résumait comme la possibilité de « marcher séparément mais de frapper ensemble » dans l’action. Le KKE et Antarsya n’ont jamais eu une approche de front uni vers les masses de Syriza. Bien qu’ils aient compris qu’à un certain stade, Tsipras et Co capituleraient aux exigences des capitalistes, ils croyaient que, comme par magie, les masses déçues se tourneraient tout simplement vers eux. Néanmoins, les masses autour de Syriza, ne se joignirent pas à des forces qui les traitèrent avec mépris dans la période précédente. Ils rentrèrent juste chez eux.
Troisièmement, c’est l’ultimatisme. Aujourd’hui, le KKE agit comme une copie de l’internationale communiste durant la « troisième période » stalinienne. Il accuse ses adversaires d’être des agents de la classe dirigeante et même des collaborateurs du l’Aube dorée néo-nazie. Récemment, à Kefalonia (une île de la mer Ionienne), le KKE distribua un tract contre Xekinima après que nos sympathisants aient remporté des élections pour le syndicat local des professionnels et petits commerçants. Ils affirmèrent que « l’extrême gauche » (Xekinima) collaborait avec les grandes entreprises, le Pasok, la ND, Syriza et Aube Dorée (tous ensemble !) pour vaincre la faction syndicale soutenue par le KKE. Il ne nous reste que nos yeux pour pleurer.
Enfin, il y a un refus de faire face à la réalité. Après le référendum de juillet 2015 et les élections de septembre, que Tsipras présenta hâtivement aux masses afin de leur faire réaliser ce que signifiait sa capitulation, Xekinima déclara ouvertement que ces événements représentaient une défaite majeure. Nous avons expliqué que cela allait sûrement avoir un impact sérieux sur les mouvements et la gauche en général, bien que cela aiderait une minorité de militants à arriver à des conclusions révolutionnaires.
La majorité de la gauche, cependant, refusait d’accepter cela. Ils appelèrent à un mouvement de masse pour faire tomber le gouvernement, ce qui ne pouvait tout simplement pas se produire. Ensuite, dans une réponse particulièrement caractéristique du KKE, si les masses ne vinrent pas se battre « c’est parce qu’elles ne comprennent pas ». En d’autres termes, c’est la faute des masses. Une deuxième réponse consistait à amplifier les dimensions d’un mouvement, à rapporter des chiffres erronés sur le nombre de participants aux manifestations, etc. Inutile de dire que ces approches ne pouvaient que conduire la gauche dans une impasse.
Si ces failles majeures expliquent pourquoi les masses refusèrent de se tourner vers le KKE et Antarsya après la capitulation de Tsipras, qu’en est-il de la gauche interne à Syriza ? La principale opposition, la plateforme de gauche, avait le soutien d’environ un tiers du parti. Elle se scinda en août 2015 et créa l’Unité Populaire (PU) pour se présenter aux élections anticipées de septembre. Au début, les sondages lui donnèrent environ 10% – un soutien de masse significatif – mais ces chiffres retombèrent progressivement jusqu’à moins de 3%. Aujourd’hui, ils tournent autour de 1 à 1,5% dans la plupart des sondages.
La direction de l’Unité Populaire commit un certain nombre d’erreurs cruciales. Tout d’abord, leur campagne se concentrait sur le passage à une monnaie nationale – son « programme » était non seulement trop limité mais également incohérent. Il défendait l’idée de quitter la zone euro et de refuser de payer la dette, tout en restant dans l’UE ! Sans à supprimer parler du fait qu’on était loin d’un programme radical, anticapitaliste et socialiste, il représentait surtout une combinaison impossible de revendications.
Le deuxième facteur majeur fut l’arrogance de la direction et son approche bureaucratique top-down. Des milliers d’activistes de gauche, principalement non alignés, s’approchaient de l’Unité Populaire au moment de sa formation, dans l’espoir qu’elle pourrait offrir une issue. Mais ils furent déçus et s’en détournèrent. Ils l’avaient déjà auparavant et n’avaient déjà pas aimé : une direction établie (locale et nationale) qui n’acceptait aucune remise en question ; un programme préétabli qui ne devait pas être discuté ; et une campagne pour élire des députés désignés et pas élus par la base ! Peu avant le jour de l’élection, les responsables de l’Unité Populaire réalisèrent que les choses ne se passaient pas bien et ils tentèrent un virage démocratique de dernière minute, mais il était trop tard.
Perspectives et tâches
Vers la fin des années 1990, il était possible de voir d’où viendrait l’initiative pour la création d’une nouvelle formation de gauche en Grèce (laquelle devint Syriza). Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La phase de défaite que traverse la classe des travailleurs grecs est sérieuse. Cependant, elle n’est pas du tout comparable à la défaite de la guerre civile de 1945-1949 ou à la victoire de la junte militaire de 1967 à 1974. La classe des travailleurs avec ses traditions militantes et d’abnégation seront de retour sur le devant de la scène, il n’y a aucun doute là-dessus. Bien sûr, le calendrier, l’ampleur et les caractéristiques précises de ce retour ne peuvent être prédits à l’avance. Ce processus se déroulera parallèlement à la tentative de construire de nouvelles formations qui pourront représenter politiquement le mouvement des masses et assurer la direction de ses luttes.
Les activistes de la classe des travailleurs sont confrontés à une double tâche. D’une part, tirer la conclusion politique principale qui découle de la capitulation de Syriza : qu’il n’y a pas de solution dans le cadre du système capitaliste, qu’un programme socialiste révolutionnaire est le seul moyen de sortir de la crise. D’autre part, qu’il faut réunir, dans un large fleuve d’actions, de lutte et de résistance communes, tous les différents courants des mouvements grecs avec l’objectif supplémentaire de galvaniser ceux-ci au sein d’une nouvelle formation élargie avec des caractéristiques de front unique. Un large front uni est nécessaire pour rendre les luttes plus efficaces, tout comme un noyau de révolutionnaires est nécessaire pour lutter pour un programme socialiste au sein de la classe des travailleurs, des mouvements sociaux et de la société.
Objectivement, il y a un terreau fertile à ces idées. Le problème est subjectif et est lié aux déficiences des forces principales de la gauche. Par conséquent, nous pouvons seulement nous battre pour ces idées et prendre des initiatives lorsqu’il est possible de montrer la voie à suivre. Xekinima fait campagne dans le mouvement de masse et la société pour ces propositions et, prend, en même temps, des initiatives qui nous indiquent le chemin à suivre. Des initiatives telles que des alliances locales de gauche, des « centres sociaux » locaux avec d’autres militants de gauche, des campagnes communes avec d’autres groupes, en particulier sur des questions qui touchent la classe des travailleurs, etc.
Il y a une retraite dans le mouvement de masse et il y a de la démoralisation. Il y a très peu de luttes majeures, « centrales », mais beaucoup de petites et d’importantes. Parallèlement, de nombreux activistes ont soif d’idées. La phase d’accalmie actuelle prendra fin, tôt ou tard, et de nouveaux soulèvements sont à prévoir. Les forces du socialisme révolutionnaire s’appuient sur cette perspective.
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Combattre le sexisme, la violence et le capitalisme – une lutte internationale
L’exécutif international du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, l’organisation internationale dont le PSL/LSP est la section belge) s’est déroulé du 27 novembre au 2 décembre en Belgique. Une partie importante des discussions qui ont eu lieu tout au long de cette semaine concernait les luttes des femmes à travers le monde et le rôle du CIO dans celles-ci. Dans cet article, quatre membres du CIO nous parlent de ces combats qui se développent dans leurs pays respectifs.
Laura, Irlande: “Il s’agit de rompre avec la répression du passé”

Photo : ROSA Irlande En Irlande, une lutte cruciale est actuellement en cours contre le huitième amendement de la Constitution, l’interdiction constitutionnelle de l’avortement.
Depuis sa création, la république irlandaise est liée à l’Église catholique, ce qui a conduit à d’effroyables crimes contre les femmes et les enfants. La classe ouvrière et les pauvres ont été les plus touchés – par exemple, avec les blanchisseries Madeleine (Magdalene Laundries), des institutions catholiques destinée à la « rééducation de femmes perdues » qui étaient synonymes d’esclavage des femmes pauvres.
Cette lutte contre le 8e amendement est une lutte déterminante, qui vise à rompre avec la répression du passé et à instaurer à la place le type de société que les jeunes, les femmes et les travailleurs veulent et désirent.
Il y a cinq ans, Savita Halappanavar, une Indienne vivant et travaillant en Irlande, est décédée à cause de ce huitième amendement. Elle est morte lors d’une fausse couche, après avoir demandé à plusieurs reprises un avortement, ce qui aurait pu lui sauver la vie. Cela lui a été refusé à cause du battement de cœur du fœtus lors de la fausse couche. Un nouveau mouvement a explosé dans ce contexte.
Deux choses très importantes sont arrivées cette année. Lors de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, les jeunes sont descendus en masse dans les rues. Le centre-ville de Dublin a été bloqué des heures durant. 10.000 jeunes ont marché en direction du Parlement. L’atmosphère était très radicale.
En avril, une Assemblée de citoyens a été convoquée par le gouvernement en sélectionnant 100 personnes au hasard. Le gouvernement a tout fait pour que les recommandations issues de cette assemblées n’apportent qu’un changement très limité. Mais, après avoir étudié le sujet, l’Assemblée de citoyens s’est montrée favorable au mouvement ‘‘pro-choix’’ (selon lequel les femmes devraient avoir le contrôle de leur grossesse et de leur fertilité). Les conclusions de cette assemblée sont actuellement à l’étude au sein d’une commission parlementaire dont est membre Ruth Coppinger (députée membre du Socialist Party et de Solidarity).
Malheureusement, beaucoup d’autres porte-parole du mouvement pour le droit à l’avortement se limitent à l’abrogation du huitième amendement. Se limiter à cela ne signifie pas nécessairement de disposer d’une législation pro-choix. Ceci pourrait être synonyme d’opportunité gâchée. Mais la jeunesse déclare : «Nous voulons une autonomie corporelle, nous voulons l’égalité, nous voulons des lois qui séparent l’Etat de l’Eglise».
Malheureusement, certains dans le mouvement ne savent pas à quel point les choses ont changé et n’ont pas confiance dans le fait que la majorité de la population soutient le droit à l’avortement. Il s’agirait de plus de 60% selon un récent sondage. Si nous obtenons effectivement un référendum sur l’abrogation en 2018, la participation sera incroyable et sera le thème d’une révolte sociale.
Il y a cinq ans, la campagne ROSA (for Reproductive rights, against Oppression, Sexism & Austerity) a été créée en tant que mouvement féministe socialiste. Cette campagne est très attractive pour la jeunesse en révolte contre une société en crise. Derrière la crise écologique, on trouve la soit de profits des entreprises. Il en va de même pour la crise des réfugiés. D’énormes attaques contre le niveau de vie des travailleurs en Irlande et dans le monde sont causées par la politique d’austérité qui vise à satisfaire la même avidité.
Ces jeunes ne veulent pas que seules les femmes de l’élite disposent de la liberté de choix (en ayant les moyens de partir à l’étranger pratiquer un avortement). Ils veulent des même droits pour tous, et en finir avec toutes les discriminations qui frappent les femmes de couleur, les femmes trans, les femmes pauvres et ouvrières. Ils veulent que tout le monde soit libre.
En Irlande, le Socialist Party a joué un rôle important dans la construction d’un puissant pôle anticapitaliste dans le mouvement féministe et des LGBTQI+ en s’investissant dans la campagne ROSA, qui représente une force socialiste féministe composée de centaines de jeunes militantes et militants.
Jane, Brésil: “12 femmes sont tuées chaque jour”

Photo : Jane Barros Nous assistons à la pire crise sociale et économique de l’histoire du Brésil. Elle a un impact plus brutal encore sur les femmes.
Les femmes, en particulier les femmes noires et ouvrières, ont souffert de l’austérité dans les soins de santé et l’enseignement ainsi que de l’augmentation de la violence au cours des dernières années. Chaque jour, 12 femmes sont tuées – l’un des taux les plus élevés de meurtres de femmes en Amérique latine. Et chaque jour, dix femmes sont victimes de viols en bande.
Des éléments de barbarie sont toujours présents dans la société brésilienne. Les femmes ont d’ailleurs subi une nouvelle attaque au parlement récemment : une loi a été proposée pour empêcher la possibilité d’avorter aux femmes dont la grossesse résulte d’un viol.
La riposte a été très intéressante et très rapide. Trois jours de grandes manifestations ont suivi – 10.000 femmes manifestant notamment à São Paulo pendant que des cortèges investissaient les rues de toutes les capitales des différents États du pays. Ces mobilisations sont nées d’un appel lancé par une campagne féministe à laquelle nous participons, le Front féministe de gauche. D’autres campagnes et organisations se sont jointes au mouvement.
Le chef du parlement national a été contraint de dire qu’il ne souhaitait pas que cette loi soit adoptée. Il existe donc une énorme opposition dans la rue et partout ailleurs. Il est possible que le mouvement puisse vaincre cette loi.
Le Comité pour une Internationale Ouvrière a joué un rôle important dans les grandes villes. Nous nous sommes retrouvés en premières lignes de l’organisation de ces manifestations à São Paulo par exemple – une ville de 16 millions de personnes – et nous avons été la force principale derrière les manifestations féministes.
Nous combattons cette nouvelle attaque, mais nous lions ce thème à d’autres. Nous voulons aller plus loin pour en finir avec la criminalisation de l’avortement. Ce combat nécessite d’être lié à d’autres luttes sociales telles que l’opposition à la réforme du travail et la réforme des retraites ainsi que contre les coupes budgétaires. Nous nous nous revendiquons clairement d’un féminisme ouvrier et socialiste.
Carla, Mexique: “Pour mettre fin à cette oppression, nous devons transformer la société”

Action menée dans le cadre de la journée internationale contre la violence contre les femmes (novembre 2017). Au Mexique, il y a une forte crise des droits humains et une crise économique qui encourage également le recul social. Cela a des conséquences immédiates sur l’oppression des femmes et de tous les groupes vulnérables dans la société. Le durcissement de la crise voit s’aiguiser tous les problèmes sociaux (comme le sexisme).
Au Mexique comme ailleurs, l’incorporation des femmes sur le marché de l’emploi leur a donné une certaine indépendance et a brisé l’isolement du foyer. Mais, parallèlement, cela a alourdi le fardeau des femmes puisqu’elles continuent à s’occuper de tout le travail ménager alors qu’elles travaillent. Beaucoup de femmes subissent également les abus de leur partenaire. Chaque jour, au Mexique, sept femmes sont tuées, la plupart par leurs maris.
Il existe des cas terribles comme celui des travailleuses de Juarez. Dans cette ville, le nombre de femmes tuées est très élevé. Les femmes incorporées dans la population active souffrent également de violences sexuelles.
A Mexico, la corruption est très répandue, de même que le trafic de drogue et d’êtres humains. L’État de Mexico comporte le plus grand nombre de féminicides du Mexique. Cela a d’ailleurs atteint des proportions particulièrement extrême tout dernièrement, ce qui a conduit à un sursaut de révolte. Ce constat, en combinaison de l’entrée des femmes sur le marché de l’emploi, a augmenté la conscience sociale sur cette question ainsi que sur la possibilité de protester.
Le mouvement a adopté diverses revendications radicales, certaines anticapitalistes, qui soulignent par ailleurs la nécessité de lutter côte à côte avec les hommes issus de la classe ouvrière. Il y en a toutefois qui ne sont pas d’accord avec cette approche.
Nous soulignons que l’oppression de genre provient du système social, de la société de classe et du capitalisme. Pour mettre fin à cette oppression, nous devons lutter pour transformer la société et construire une société socialiste démocratique. Cela ne signifie bien entendu pas que nous ne luttons pas pour des améliorations immédiates des conditions des femmes, y compris contre le sexisme au sein du mouvement ouvrier et de ses organisations.
Nous avons lancé la plateforme féministe Libres y Combativas qui a eu beaucoup de succès, notamment dans les écoles. Beaucoup de jeunes femmes sont très conscientes de la situation politique actuelle et veulent s’organiser pour lutter. Cette plateforme est née il y a quelques mois à peine, mais nous avons déjà eu beaucoup de succès et nous voulons continuer à contribuer à la lutte pour les droits des femmes.
Emily, Belgique: “les femmes gagnent 20-25% de moins que les hommes”

Manifestation du 6 mars 2017 à Gand. Photo : ROSA En Belgique, si vous êtes au chômage et que vous vivez avec votre partenaire, vous ne recevez que la moitié des allocations de chômage. En moyenne, les femmes gagnent 20-25% de moins que les hommes.
La plupart des femmes travaillent à temps partiel parce que les emplois dans lesquels travaillent beaucoup d’entre elles n’existent pas à temps plein, et aussi parce qu’il n’y a pas assez de services publics pour les crèches, les soins aux malades et aux handicapés, etc.Pour les jeunes femmes, un autre gros problème est l’utilisation du corps des femmes dans la publicité. La société utilise le corps des femmes comme un objet. Et quand une femme porte une jupe, elle peut être harcelée pour cela.
Il n’existe pas encore de grand mouvement féministe en Belgique, mais il y a eu des actions de protestation. Les réactions s’expriment jusqu’ici essentiellement sur les médias sociaux et dans les discussions aux écoles, aux universités et sur les lieux de travail.
Les actions ont toutefois été plus importantes que les années précédentes. Nous avons pris l’initiative d’une manifestation le 8 mars à Gand, avec 600 jeunes, la plus importante mobilisation de ce type depuis de nombreuses années. Par la suite, en septembre, une manifestation en faveur du droit à l’avortement a réuni 2-3000 personnes alors que ce type de manifestation ne réunit généralement que quelques centaines de personnes.
Quand Donald Trump a est venu à Bruxelles le 25 mai, il y a eu une manifestation de 10.000 personnes. De nombreuses questions ont été soulevées, comme le racisme et l’environnement, mais la question du féminisme était probablement celle qui dominait le plus.
Nous nous sommes opposés à la politique de Trump et aux politiciens qui représentent la même chose en Belgique, ainsi qu’à la division qu’ils essaient de créer au sein de la classe des travailleurs.
ROSA est synonyme de Résistance contre l’oppression, le sexisme et l’austérité. Nous avons lancé cette campagne il y a neuf mois. La question que nous soulevons avec celle-ci est: qui profite du sexisme? Les hommes ou le capitalisme ?
Par le passé, les luttes féministes sont parvenues à arracher une certaine libération sexuelle. Mais cela a été récupéré par la suite pour instrumentaliser le corps des femmes comme marchandise dans la publicité, la pornographie, etc.
Le système capitaliste utilise également les stéréotypes de genre pour justifier des mesures d’économies dans les services publics. Certains défendent ainsi que ‘‘les femmes sont si bien à la maison, elles devraient y être davantage pour aider les enfants, nous n’avons dès lors pas besoin de nous occuper des crèches, etc.’’, ou encore que les femmes disposent de «compétences humaines» naturelles et qu’il n’est pas nécessaire de gagner de l’argent pour acquérir des compétences naturelles. Des idées telles que celles-ci servent de prétexte aux bas salaires dans les soins de santé et l’enseignement. Notre message principal concerne la situation économique des femmes. Changer cela, c’est la clé pour commencer à en finir avec le sexisme.
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Minneapolis : la candidate socialiste arrive deuxième

Le 7 novembre, la campagne Ginger Jentzen a remporté un vote historique dans la course pour le Conseil municipal de Minneapolis. La campagne était axée principalement sur le contrôle des loyers et l’impôt des grandes entreprises et des riches pour le financement des logements abordables et de l’éducation. La campagne sur le terrain a été une des plus soutenue et des plus importantes que Minneapolis n’avait jamais connu. Tandis que la campagne de Socialist Alternative frappait fort en gagnant le plus grand nombre de vote que le parti n’avait jamais obtenu auparavant au premier tour. Si bien que, lors du troisième et dernier tour, SA a perdu par seulement mille voix.
Néanmoins, le résultat fut une victoire majeure pour l’alternative socialiste. Ils ont gagné dans tous les quartier sauf les plus riches quartiers du centre-ville. Le dynamisme sur le terrain s’est traduit en un appui massif de milliers de personnes qui étaient inspirées par les demandes audacieuses qui appelaient à une révolution politique à l’hôtel de ville. Les panneaux rouge et blanc “Vote Ginger Jentzen” avaient été mis sur toutes les rues dans les zones occupées généralement par la classe ouvrière. Le slogan “Not for Sale” sur les pancartes rappelait que, comme dans la campagne de Kshama Sawant, la campagne n’était aucunement financée par les grosses entreprises, mais uniquement par les travailleurs et travailleuses. Et malgré tout, la campagne a ramassé autour de 175000$ avec des dons moyens de seulement 25$. Dans les quartiers autour de l’Université du Minnesota, la participation aux élections a triplé résultant un appui de plus de 50% pour l’option socialiste. Dans les zones riches du centre-ville dominées par de luxueux appartements, le vote est allé majoritairement aux candidats du DFL (Democratic Farmer Labour Party, le parti démocrate au Minnesota). Le vote s’est clairement polarisé en fonction des intérêts de classe.
Le terrain était propice au changement pour cette élection de Minneapolis avec le passage au salaire minimum à 15$ sous le leadership de Ginger et Socialist Alternative avec la campagne 15Now. La campagne s’est construite autour d’une coalition large avec des syndicats, des organisations progressistes et des militants, qui a amené une pression que le maire n’a pas réussi à contrer. La peur s’est exprimée dans l’establishment politique lorsqu’ils se sont rendus compte que leurs efforts pour acheter les élections furent vains. Les socialistes à Minneapolis nous ont prouvé que la situation vécue avec Kshama Sawant à Seattle n’était pas unique à eux : on peut réaliser exactement la même chose ailleurs, parce que la classe ouvrière a soif de projets politiques audacieux. Même si on y accole ouvertement l’étiquette socialiste, les gens ordinaires sont prêts à adhérer à un renouveau politique aussi drastique. Beaucoup de jeunes qui suivaient Bernie Sanders ont eu un intérêt pour Ginger Jentzen, qui venait reprendre le flambeau pour aller plus loin. Les mêmes syndicats qui soutenaient Sanders se sont ralliés à la campagne de Ginger à Minneapolis.
La campagne et la coalition que Socialist Alternative a construit vont jeter les bases d’une lutte pour le transport en commun et le contrôle des loyers à Minneapolis au cours des mois à venir. La campagne de Ginger montre le soutien populaire pour le contrôle des loyers, et cela peut être construit sur la lutte contre les grands promoteurs et leurs tentatives de transformer Minneapolis en un terrain de jeu pour les riches.
Cependant, c’est une progression extrêmement positive, et en même temps, un test pour voir s’ils peuvent résister à la pression des corporations, des grands promoteurs, du parti démocrate et de l’establishment politique. Le mouvement socialiste peut transformer la politique de la ville si elle est connectée à un programme clair, à la mobilisation des travailleurs et travailleuses et à la construction d’une organisation indépendante. 100 ans plus tard, les idées et l’expérience de la révolution d’octobre et du marxisme authentique continuent de vivre, au cœur même de la lutte pour un monde fondé sur la solidarité et la démocratie authentique, libre de la pauvreté, du racisme, de l’oppression nationale, du sexisme et de la destruction de l’environnement. Une nouvelle génération de travailleurs et de travailleuses est en train de perdre sa foi dans ce système capitaliste en faillite et de chercher une alternative. Le socialisme remonte à nouveau!
Carlo Mosti
Tiré de l’article “US: Historic vote for Ginger Jentzen campaign in Minneapolis“ -
Stop à la répression à Hong Kong! Libération des prisonniers politiques!

Ce 12 octobre, des actions de protestations ont eu lieu dans 23 villes à travers le monde afin de dénoncer la répression politique croissante à l’oeuvre à Hong Kong. Cette campagne est l’oeuvre de Global Solidarity – Stop Repression in Hong Kong, dans laquelle des membres du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge) jouent un rôle clé. A Bruxelles, une délégation de membres du PSL s’est rendue au Hong Kong Economic and Trade Office (qui est directement géré par le Gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine).
La plongée de Hong Kong dans la répression et l’autoritarisme a choqué à travers le monde. L’année dernière, et surtout depuis que Carrie Lam est devenue Chef de l’exécutif en juillet 2017, Hong Kong subit un tsunami de répression, avec l’emprisonnement de 16 jeunes militants du mouvement pro-démocratie, dont des dirigeants reconnus du ‘‘Mouvement des parapluies’’ de 2014, et l’évincement de six parlementaires élus. Il est possible que plus de procès aient lieu et que des sentences encore plus lourdes tombent.Ainsi, les droits démocratiques hongkongais, durement acquis, sont en train d’être mis en pièce pour les intérêts de la dictature chinoise, qui par ailleurs est en train de mener l’opération de répression la plus grave et la plus violente depuis l’écrasement du mouvement de masse de 1989.
Le gouvernement, qui clame ‘‘maintenir l’État de droit’’, se discrédite lui-même en utilisant les tribunaux à des fins de répression politique. Cela fait partie d’un plan qui vise à détruire les libertés politiques et démocratiques dont jouit spécifiquement Hong Kong. Le régime chinois se sent évidemment menacé par la lutte de masse pour la démocratie à Hong Kong. Il a peur qu’elle s’étende à la Chine continentale et serve d’inspiration pour exiger plus de droits démocratiques tels que la liberté d’expression, la tenue d’élections libres, de vrais droits syndicaux ou encore la liberté d’association.
Participez vous aussi, signez la pétition !
Exprimez votre pleine solidarité avec la lutte pour les droits démocratiques à Hong Kong, en Chine et à travers le monde !
Avec la pétition suivante, les signataires appellent à la libération des prisonniers politiques et à la fin de la répression gouvernementale. Ils s’opposons à l’évincement des parlementaires – d’après des prétextes fallacieux (prestation de serment « hypocrite ») – dont l’objectif est clairement de tenter de compenser les pertes électorales suite aux élections législatives de 2016 et d’éliminer plus de parlementaires radicaux.
Il est habituel pour les gouvernements chinois et hong-kongais de rejeter les critiques internationales sous prétexte qu’elles seraient de « l’ingérence » de « forces étrangères ». Notons que les signataires de cette pétition ne sont pas des représentants des gouvernements ou des privilégiés. Ils représentent le peuple : des mouvements civiques, sociaux et ouvriers qui se battent pour les opprimés et les laissés pour compte. C’est donc avec la voix des gens ordinaires, qui transcende les frontières nationales, que nous appelons à la fin de la répression politique à Hong Kong.
Des centaines de militants à travers le monde ont déjà signé cette pétition. Vous aussi, signez-là et faites de même avec votre organisation, votre syndicat, votre association,…





Au moment où vous lisez ces lignes, 8 personnes à peine possèdent plus que la moitié la plus pauvre de l’Humanité. Jamais autant de richesses n’ont existé sur cette planète. La grande masse des gens semble pourtant condamnée aux inégalités, aux fins de mois difficiles, à la pauvreté, aux discriminations, à l’exploitation, à la guerre,… Même la planète sur laquelle nous vivons est sacrifiée au nom de la soif de profits d’une infime élite capitaliste. Ça vous révolte ? Vous n’êtes pas seul !