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Tag: Comité pour une Internationale Ouvrière
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Unification du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et d’Izquierda Revolucionaria

Vous trouverez ci-dessous le document publique qui explique les raisons de la fusion de nos deux organisations qui a été votée lors d’une session extraordinaire de congrès mondial à l’occasion de l’école d’été du CIO qui s’est tenue à Barcelone en juillet.
1. Le présent document tente de développer les grandes lignes de la base politique d’un processus d’une grande importance, tant pour nos organisations que pour la lutte pour construire et développer les idées du marxisme à travers le monde : l’unification d’Izquierda Revolucionaria (IR) et du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO).
2. La discussion et l’approbation de ce document aussi bien dans les structures démocratiques de nos organisations qu’à la réunion d’unification prévue en juillet seront une étape décisive de notre unification. Cela se traduira par l’intégration des organisations d’IR dans l’État espagnol, le Mexique et le Venezuela au sein du CIO et ses structures en tant que sections nationales. Cela comprendra également la fusion d’IR et des organisations du CIO au Venezuela et dans l’État espagnol.
UNE NOUVELLE PERIODE POUR LA LUTTE DE CLASSE À TRAVERS LE MONDE
3. Cette unification historique a une base matérielle claire : le profond changement survenu dans la lutte des classes au niveau international suite à la crise capitaliste mondiale commencée en 2008. Loin d’avoir été résolue, cette crise fait encore rage aujourd’hui, elle s’approfondit et devient plus aiguë à chaque changement de la situation mondiale. Ces périodes de brusque changement et d’agitation se reflètent aussi invariablement dans l’évolution du mouvement ouvrier et de la gauche, y compris révolutionnaire, avec en conséquence des scissions, des réalignements et des fusions, à mesure que sont mises à l’épreuve les idées, les organisations et les tendances. Notre compréhension commune de cette nouvelle période et des réponses à apporter, de même que notre accord sur la méthode pour y intervenir et sur les tâches essentielles que cette période pose à la classe des travailleurs et au marxisme, constituent la base de notre unification.
4. La crise que traverse le capitalisme mondial est profonde et insoluble. Aucune des tentatives des classes dirigeantes du monde pour y faire face n’ont apporté de « solution » ou rétabli l’équilibre perdu du système, elles ont au contraire nourri le potentiel de nouvelles crises et conflits. Le pessimisme et l’appréhension des stratèges du capitalisme mondial en sont une réflexion. Un thème constant de cette nouvelle période est le manque de « légitimité » du capitalisme : dans le domaine économique, dans les relations mondiales, sur la question de l’environnement, le changement climatique. Cela a été socialement et politiquement reflété dans la conscience de millions de personnes. Par-dessus tout, au sein de la classe dirigeante, il existe une crainte réelle, quoique largement inexprimée, que les échecs évidents du capitalisme signifient que nous vivons « au bord du volcan », de bouleversements de masse et même de changements révolutionnaires.
5. La crise a complètement perturbé l’équilibre interne qui avait vu le jour durant la brève et relative stabilité qui dominait depuis l’effondrement du stalinisme. Cela est illustré par les crises politiques à travers le monde, qui sapent la stabilité des systèmes bipartisans de l’après-guerre dans les « démocraties » occidentales et de toutes les nuances de gouvernement dans le monde néocolonial. L’élection de Donald Trump, contre la volonté de la majorité de la classe capitaliste, et le défi de Bernie Sanders pour l’investiture démocrate sont des exemples de cette crise politique organique dans la plus grande puissance impérialiste du monde. En Europe, les systèmes à deux partis sont minés, ce qui reflète une énorme polarisation politique et sociale. Cela se reflète à droite avec des mini-Trumps, comme Marine Le Pen et compagnie. À gauche, cela se traduit par l’émergence de nouveaux partis et formations de gauche comme Podemos, le Bloc de gauche, la « France Insoumise » et précédemment SYRIZA, qui a maintenant viré à droite, ce qui souligne ce processus.
6. Dans les relations mondiales, cela se manifeste par la fin du monde « unipolaire » qui avait suivi le dégel de la guerre froide et l’effondrement du stalinisme. L’avènement d’un monde « multipolaire » plus instable dans lequel les USA ont perdu du terrain en faveur de la puissance économique chinoise émergente et, dans une moindre mesure, du militarisme russe, donne une image du nouvel équilibre mondial des forces. Tous les blocs et alignements internationaux bourgeois préexistants – l’Union européenne n’étant pas le moindre – ont été testés et sapés à mesure que le capitalisme a échoué à restaurer un équilibre stable dans les relations mondiales, perdu avec cette crise.
7. La crise économique mondiale de surproduction, caractérisée par une crise de l’investissement et un manque chronique de demande dans l’économie, n’est pas plus près d’être résolue qu’au moment de son déclenchement. Toutes les tentatives du capitalisme mondial pour corriger les problèmes fondamentaux ont lamentablement échoué. Les milliers de milliards de dollars injectés dans l’économie sous la forme « d’assouplissement quantitatif » n’ont nulle part approché les résultats escomptés en ressuscitant l’investissement ou la demande. Loin de représenter un nouveau moteur pour la croissance mondiale, comme espéré par de nombreux commentateurs bourgeois, la dernière phase de la crise a vu les soi-disant économies « émergentes » – avec la Chine à leur tête – plonger dans le tourbillon de la crise mondiale. La grève mondiale de l’investissement du Capital montre clairement l’obstacle que constitue la propriété privée de la richesse et des moyens de production, ainsi que l’État-nation, au développement de l’économie mondiale.
DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS POUR LE MARXISME RÉVOLUTIONNAIRE
8. La crise a déjà donné lieu à des changements profonds dans l’attitude et les perspectives de toutes les classes, plus significativement au sein de la classe des travailleurs, la jeunesse et les peuples opprimés à travers le monde. Les marxistes avaient prédit au début de la crise qu’elle marquerait le début d’une période de révolution et de contre-révolution, ce qui a constitué la teneur des événements depuis lors. Des bouleversements révolutionnaires du « printemps arabe » en 2011 aux mouvements de masse contre l’austérité et la troïka en Europe et à la rébellion sociale actuelle contre le « trumpisme » dans les centres urbains des États-Unis, la période a été marquée par l’entrée de plus en plus croissante des masses sur la scène de l’histoire.
9. Cela a été accompagné par une polarisation dans la société avec un décalage vers la gauche dans la conscience politique et, en raison de la faillite du réformisme et des partis bourgeois traditionnels, par une croissance électorale de l’extrême droite. Le développement de nouveaux partis et formations de gauche dans de nombreux pays, comme Podemos, la « France Insoumise » et le Bloc de gauche, et des mouvements de masse de gauche autour de Bernie Sanders et de Jeremy Corbyn, sont de puissantes expressions de cela, bien que complexes et inachevées. Les sondages d’opinion à travers le monde illustrent la désillusion de masse que suscite le capitalisme, en tant que système, de même que la recherche croissante d’une alternative, avec un intérêt et un soutien grandissants pour l’idée du socialisme, en particulier aux États-Unis à ce stade.
10. Ces nouvelles formations de gauche et mouvements sont contradictoires et instables, ce qui reflète la nature de la période qui leur a donné naissance. Ils seront soumis à des transformations rapides et passeront à travers des crises, des rebondissements, des virages et des scissions. Les tentatives visant à remettre au goût du jour les idées réformistes «social-démocrates» défendues par les dirigeants des formations réformistes du passé sont condamnés à l’échec dans cette période où la marge qu’a capitalisme pour faire des « réformes » est infiniment plus restreinte comparé aux décennies passées. Le rôle des marxistes est d’intervenir avec énergie dans ces processus, tout en défendant en même temps audacieusement et ouvertement un programme de lutte de classe socialiste. Alors que nous construisons notre propre organisation révolutionnaire, nous travaillons pour assister le développement de ces formations vers de nouveaux partis de masse de la classe des travailleurs armés d’une alternative révolutionnaire au capitalisme.
11. A la suite d’une période historique de retraite généralisée pour les forces du mouvement des travailleurs et du marxisme révolutionnaire à travers le monde, cette nouvelle période représente une étape charnière. Une nouvelle ère de possibilités s’est ouverte pour le changement révolutionnaire. Les sections du CIO aux USA et en Irlande ont déjà joué des rôles dirigeants dans des mouvements de masse de la classe des travailleurs dans lesquels ils ont remporté d’importantes victoires (la taxe sur l’eau en Irlande et 15 $ NOW aux États-Unis), alors que les camarades d’Izquierda Revolucionaria, dans la direction du Sindicato de Estudiantes (SE), ont mené une bataille victorieuse contre les « revalidas » dans l’État espagnol qui a consolidé SE comme point référence combatif dans la lutte contre l’austérité.
12. Ces victoires montrent notre capacité à nous engager avec les masses et, dans des circonstances, à devenir un facteur réel dans la situation, ce qui distingue nos organisations des autres organisations marxistes. Cela n’est encore toutefois qu’un aperçu de ce qui est à venir si nous maintenons l’approche, la méthode et le programme corrects. Dans la période à venir, la direction des mouvements de masse liée à une lutte pour la transformation sociale sera à portée de main pour les marxistes révolutionnaires. Notre unification renforce notre capacité à nous dédier à cette tâche et sert d’exemple à d’autres révolutionnaires avec qui nous pouvons participer à cette tâche dans la période à venir.
13. L’unification entre le CIO et IR fait suite à une période de séparation de plus de vingt ans, suite à une scission qui a eu lieu dans le CIO en 1992. Une partie significative de cette scission était enracinée dans la situation mondiale à la suite de l’effondrement des anciens régimes staliniens en URSS et en Europe de l’Est. Les dirigeants de ce qui était alors la minorité du CIO ont initialement défendu que la majorité de la direction britannique et du Secrétariat international était une « clique » qui recourait à des « méthodes administratives » « bureaucratiques ». Ces allégations ont été rejetées après une discussion et un débat approfondis par la majorité écrasante du CIO. En réalité, les attaques personnalisées (contre le « Taaffisme ») par la direction de la minorité, qui étaient répétaient comme une incantation, étaient imprégnées d’une méthode bureaucratique et stalinienne. Derrière se trouvaient des différences politiques fondamentales : sur la nature de la période et les perspectives pour la restauration du capitalisme en URSS, dans le bloc de l’Est et en Chine, sur nos tactiques et notre approche politique de la social-démocratie et de la construction des partis révolutionnaires, sur l’approche de la question nationale et sur la construction d’une direction collective, basée sur des méthodes démocratiques, à l’opposé d’une approche personnalisée avec l’obsession du prestige.
14. La minorité, qui a ensuite fondé la TMI, n’était pas prête à reconnaître ou à s’accommoder avec la nouvelle situation mondiale, née de l’effondrement des anciens régimes staliniens. Cela a eu une conséquence profonde sur l’accélération du processus de bourgeoisification et de droitisation des partis de masse traditionnels de la classe des travailleurs, en particulier les formations sociales-démocrates, mais aussi dans des formations avec des origines staliniennes : le parti travailliste, le PS français, le PSOE, le PD italien, etc., etc. Ce fut un phénomène généralisé faisant écho à des changements profonds dans la situation. Cela a aussi eu un impact sur la conscience de la classe des travailleurs, en portant un coup à l’idée du socialisme comme alternative viable au capitalisme et en ouvrant la voie à toutes sortes d’idées réactionnaires et confuses, beaucoup d’entre elles à caractère petit-bourgeois.
15. Cette période historique pose de nouvelles tâches et défis pour la classe des travailleurs et pour les marxistes, dont le CIO. La minorité qui est devenue la TMI n’a pas réussi à faire face aux changements dramatiques dans la situation mondiale et a à plusieurs reprises refusé de reconnaître ses erreurs. Ils n’ont non seulement pas compris ce qui se passait en URSS, mais ont refusé jusqu’en 1997-1998 de même accepter que la restauration capitaliste avait eu lieu. Ils n’ont jamais eu le courage de reconnaître ces erreurs, s’inscrivant dans la méthode marxiste afin de former une nouvelle génération de cadres.
16. Ces erreurs ont été répétées sur de nombreux terrains, comme la répétition de vieilles formules sur « l’entrisme » à un moment où les conditions n’existaient pas pour le travail au sein des formations social-démocrates bourgeoisifiées, et où les possibilités s’ouvraient pour un travail indépendant. Tous les documents de la majorité et de la minorité dans ces débats sont disponibles sur le site marxist.net. Ces documents n’ont cependant jamais été mis à disposition des membres de la base de la section espagnole du CIO de l’époque, une indication des méthodes bureaucratiques utilisées par ce qui est devenu la TMI.
17. En 2009, la section espagnole de la TMI, de même que la majorité des sections du Venezuela et du Mexique, ont fait scission sur une base politique principielle. Les raisons de cette scission sont, en substance, les raisons de la scission du CIO en 1992 :
18. Différences fondamentales sur la nature de la période ouverte par la crise capitaliste en 2008 et l’intervention dans la lutte des classes. La direction de la TMI a minimisé les dimensions de la crise et de ses conséquences sociales, politiques et militaires. En utilisant une méthode totalement mécanique, elle a affirmé qu’une forte reprise de la lutte des classes était impossible jusqu’à ce qu’il y ait un nouveau boom économique. Cette position erronée avait de nombreuses implications pratiques. Les sections espagnole, vénézuélienne et mexicaine ont théoriquement contesté cette position et ont refusé d’adopter une approche « contemplative » face aux événements. L’intervention énergique dans les premières batailles de classe de la crise dans l’État espagnol, en particulier dans les grèves générales appelées par les syndicats nationalistes du pays basque, ont servi de base pour un grand choc avec le secrétariat international de la TMI. La section espagnole a soutenu les grèves, a mobilisé tout son soutien dans le mouvement ouvrier et a défendu un programme internationaliste socialiste. La direction de la TMI a refusé de soutenir ces grèves et a accusé la section espagnole d’être à la remorque du nationalisme basque petit-bourgeois.
19. Différences de principe sur la stratégie pour la construction d’un parti révolutionnaire. La direction de la TMI ne pouvait que répéter des formules sans vie sur le travail dans les organisations de masse et l’entrisme. Elle n’a jamais reconnu ses erreurs sur cette question. Le développement politique et la croissance de l’influence de la section espagnole, qui avait mené un travail indépendant durant des décennies, en sont venus à être considérés comme une menace pour la politique opportuniste et le prestige de la direction de la TMI. Des affrontements constants eurent lieu au cours de nombre d’années : au sujet de ses méthodes bureaucratiques et opportunistes au Venezuela, de l’absence totale de débats sur diverses questions arbitrairement arrêtées par le secrétariat international, le manque de démocratie interne et de discussions et la dissimulation systématique des difficultés et des problèmes pour la base, un mode de fonctionnement basé sur une attitude paternaliste à l’égard des membres. Ces confrontations ont conduit la direction de la section espagnole à être accusée de « gauchisme et de Taaffisme » et « d’abandonner le travail dans les organisations de masse » par le secrétariat international de la TMI. En pratique, ils ont exigé la dissolution du Sindicato de Estudiantes pour que tout le travail soit orienté vers Izquierda Unida à un moment où la formation était totalement vide.
20. Différences sur la question nationale. La TMI a défendu le droit à l’autodétermination sur le papier mais, en pratique, a démontré un mépris complet pour les mouvements de masse en Catalogne et au Pays basque pour des aspirations démocratiques et nationales. Elle a refusé d’intervenir dans ce mouvement en défense d’un programme marxiste.
21. Lutte contre un régime interne bureaucratique. Cette expérience a conduit la section espagnole à la conclusion suivante : la direction de la TMI a été organisée autour de la défense d’un culte de la personnalité et du prestige autour de son dirigeant principal, avec un régime interne non-démocratique et des attitudes staliniennes. Ce régime a conduit à un grave mépris pour la construction de l’organisation parmi les travailleurs et la jeunesse.
22. La section espagnole, et la majorité des sections du Venezuela et du Mexique, à la suite de cette expérience, ont discuté d’un profond bilan théorique et politique. Les conclusions de ce processus établies en tant qu’organisation indépendante, Izquierda Revolucionaria, ainsi que ses interventions pratiques et sa meilleure connaissance de la façon de s’orienter vers le mouvement réel des travailleurs et des jeunes, ont servi à poser les bases de cette unification.
POURQUOI NOUS UNIFIONS-NOUS ET DANS QUEL BUT ?
23. Notre unification est ancrée dans un large accord sur les perspectives pour le capitalisme mondial et les tâches qui en émergent pour les marxistes. Cependant, elle se reflète dans beaucoup plus que cela. Notre expérience mutuelle de discussion et de lutte côte-à-côte a révélé un accord non seulement dans les idées et les perspectives, mais aussi dans la stratégie, la tactique, le programme et l’orientation. Comme Lénine le disait, sans idées révolutionnaires, il n’y a pas de mouvement révolutionnaire. De même, les idées et la théorie sans pratiques ne sont qu’aveugles.
24. L’examen de nos idées et activités respectives, ainsi que la riche expérience, bien qu’encore brève, de notre travail commun, ont confirmé la base de l’unification dans laquelle nous nous engageons avec enthousiasme et détermination.
25. Notre tâche est de construire un puissant facteur subjectif, une force marxiste de masse et une direction révolutionnaire pour les batailles de classe de masse à venir, dont l’absence a déjà été fatale à tant d’opportunités révolutionnaires. Cent ans après l’immortelle Révolution russe, l’exemple du Parti bolchevique – ses perspectives théorique clairvoyante, sa lutte obstinée pour plus de clarification idéologique, sa souplesse dans la tactique et sa décision dans l’action – reste un guide pour notre une organisation unifiée.
26. Notre internationale révolutionnaire et ses sections ont une orientation claire pour intervenir dans les luttes de masse, les syndicats et les organisations politiques de la classe des travailleurs. Nous maintenons également le principe de l’indépendance politique et organisationnelle du parti révolutionnaire, contre les tendances et les pressions liquidatrices qui cherchent à effacer le rôle d’un parti révolutionnaire. L’organisation révolutionnaire représente la mémoire de la classe des travailleurs et la continuité de sa lutte révolutionnaire contre le capitalisme. La flexibilité dans la tactique, conjuguée à une politique de principe et une fermeté sur le programme, est la marque de nos racines et méthodes politiques communes. En même temps, nous défendons l’existence d’un parti révolutionnaire distinct, comme une colonne vertébrale – une partie intégrante et essentielle – du mouvement de masse des travailleurs et des jeunes.
27. Nous nous tenons sur la base programmatique du socialisme révolutionnaire. Celui des principaux documents des quatre premiers congrès de la Troisième Internationale, auxquels s’ajoutent ceux de l’opposition de gauche dans la lutte contre le stalinisme, le Programme de transition et la méthode de transition ainsi que les idées du socialisme scientifique de Marx, Engels, Lénine et Trotsky. L’axe de ce programme reste de viser la fin du capitalisme et du régime bourgeois pour qu’ils soient remplacés par un gouvernement des travailleurs reposant sur la propriété publique des moyens de production et du secteur financier sous contrôle démocratique de la classe des travailleurs. Nous défendons l’économie planifiée à l’échelle mondiale et l’élaboration d’une planification socialiste démocratique mondiale de la production, comme clé de la résolution des problèmes les plus urgents à surmonter pour l’Humanité : la crise, la pauvreté, la faim, la guerre et toutes les formes d’oppression.
28. Les marxistes se battent pour occuper la ligne de front dans la lutte contre toutes les formes d’oppression, en unissant la classe ouvrière et tous les opprimés dans une perspective de changement socialiste. Nous nous opposons à l’oppression nationale sous toutes ses formes, et défendons résolument le droit à l’autodétermination – jusqu’à et y compris le droit à l’indépendance – des nations opprimées. En même temps, nous défendons l’unité maximale dans la lutte politique de la classe des travailleurs au-delà des frontières nationales. Seule la classe des travailleurs et les opprimés – armés d’un programme et d’une perspective socialiste internationaliste – peuvent mener une lutte conséquente pour la libération nationale et en finir avec toutes les autres formes d’oppression. Nous opposons à la rhétorique « d’unité nationale » de la classe capitaliste l’unité internationaliste de la classe ouvrière contre les capitalistes de toutes les nations dans le combat pour les droits nationaux et démocratiques dans le cadre de la lutte pour le socialisme. Nous rejetons toute approche schématique unilatérale envers cette question fondamentale pour les marxistes, et comprenons que la nature multiple de la question nationale et de la conscience exige une approche flexible et l’étude scrupuleuse de chaque cas et conjoncture.
29. La lutte pour la libération des femmes et contre les attaques sur les gains durement acquis des femmes de la classe ouvrière ces dernières décennies a été l’une des expressions les plus puissantes de la lutte des classes dans la dernière période. Nous défendons un féminisme socialiste et de classe, qui utilise la force du mouvement ouvrier, le seul capable de lutter contre ce système dans lequel la misogynie et le sexisme sont si profondément ancrés. Notre travail dans le mouvement de masse des femmes s’est développé en combattant le féminisme bourgeois et petit-bourgeois inefficace et stérile. Les marxistes luttent pour la direction du mouvement contre l’oppression des femmes, le racisme et en défense des droits LGBTQ.
30. Pour toute organisation marxiste vivante engagée avec la classe ouvrière et la jeunesse, des discussions, des débats et des désaccords fraternels, même des scissions, sont nécessaires et inévitables. Une période tumultueuse entraîne inévitablement toutes sortes de pressions – opportunistes, d’ultra-gauche ou autres – exercées sur les révolutionnaires, aucun parti ou direction n’est à l’abri. L’organisation de débats ouverts, patients et démocratiques sur les désaccords d’ordre politique est fondamentale dans nos méthodes communes. Des périodes comme celle-ci ne sont pas seulement des périodes d’unité et de fusions, mais aussi de débat fraternels desquels les révolutionnaires n’ont pas à se dérober ou se cacher.
31. Le Comité pour une Internationale Ouvrière, en collaboration avec ses nouveaux camarades d’IR, est une force marxiste internationale, avec une base réelle parmi les travailleurs et les jeunes dans un certain nombre de pays clés. Cependant, nous ne cherchons pas à nous proclamer comme « l’Internationale » révolutionnaire de masse de la classe des travailleurs. Notre objectif est de jouer un rôle clé, en tant que force centrale dans la construction d’une telle internationale, au côté de beaucoup d’autres qui sont actuellement en dehors de nos rangs. Nous appelons tous les révolutionnaires qui prennent au sérieux la nécessité d’une unité de principe sur base du marxisme à participer aux discussions et au débat sur la meilleure façon de construire une internationale capable de diriger la révolution mondiale à venir.
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La plus grande école d’été organisée par le CIO culmine dans un congrès d’unification

«Ce fut la plus grande école que le Comité pour une Internationale Ouvrière a jamais organisée», a déclaré Peter Taaffe, membre du Secrétariat international du CIO, au côté de Juan Ignacio Ramos, secrétaire général d’Izquierda Revolucionaria dans l’Etat espagnol, lors de l’ouverture du congrès spécial d’unification qui a clôturé cette semaine historique pour le CIO et Izquierda Revolucionaria. En plus du nombre de participants, le niveau politique des discussions et l’atmosphère électrique présente durant toute la semaine ont été des éléments marquants de cet événement majeur.
Plus de 400 socialistes révolutionnaires issus de 31 pays ont fréquenté cette école d’été, ce qui a dans certains cas illustré les progrès engrangés par le CIO au cours de la période récente. Une grande et dynamique délégation de Socialist Alternative est ainsi venue des États-Unis pour témoigner de l’impressionnante croissance rencontrée par cette organisation ces dernières années sur base du succès de la lutte pour un salaire minimum de 15 dollars de l’heure dans un certain nombre de villes-clés du pays ainsi que sur base de l’élection puis de la réélection historiques de Kshama Sawant au Conseil de la ville de Seattle.La semaine a commencé par une discussion en plénière portant sur la situation en Europe, introduite par Peter Taaffe et conclue par Tony Saunois. Les thèmes qui y ont été développés – la nature non résolue et structurelle de la crise actuelle du capitalisme, la croissance de nouvelles formations de gauche de masse dans un certain nombre de pays clés, l’importance d’une direction socialiste reposant sur des principes fermes tant concernant la lutte dans les communautés que sur les lieux de travail contre l’austérité et pour défendre une alternative marxiste face aux dirigeants réformistes des mouvements de masse des travailleurs et des jeunes – ont été au centre de toutes les discussions tenues au cours de la semaine.
Divers exemples ont illustré la manière dont le CIO et Izquierda Revolucionaria abordent les mouvements de masse autour de nouvelles formations de gauche ou de nouvelles figures de premier plan (du PSOL au Brésil à Jeremy Corbyn) en Grande-Bretagne, dans l’État espagnol, en Allemagne, au Brésil, en France et ailleurs. Notre approche unique – qui combine un engagement positif pour construire ces mouvements en de puissants partis de masse de la classe des travailleurs à une critique honnête des limites du réformisme et à la défense d’un programme socialiste et internationaliste – a permis à nos forces de devenir des facteurs de plus en plus importants au sein et autour de ces développements.
Les camarades d’Afrique du Sud, de Grèce et d’autres pays ont expliqué comment, même en l’absence de telles forces de masse à ce stade, les marxistes peuvent jouer un rôle de premier plan dans des tentatives visant à rassembler des forces issues du mouvement social dans la perspective de construire des alternatives politiques de masse, un processus qui peut connaître une croissance et un développement rapides.
Des séances plénières ont également été consacrées aux perspectives mondiales (introduites par Hannah Sell et conclues par Robert Bechert), au féminisme socialiste (introduite et conclue par Judy Beishon) ainsi qu’à la construction du CIO. Plus de 20 commissions ont d’autre part été organisées tout au long de la semaine afin d’examiner plus en profondeur diverses questions politiques et théoriques de même que les aspects spécifiques du travail du CIO dans divers pays et régions.
Construire une direction révolutionnaire pour obtenir des victoires
Cette rencontre internationale a immédiatement eu lieu après l’acquittement des accusés de Jobstown en Irlande, parmi lesquels Paul Murphy et deux autres membres de la section irlandaise du CIO. Cette campagne, pour laquelle le CIO a mobilisé un soutien international, a constitué une grande victoire. Parallèlement au rôle dirigeant joué par nos camarades du Socialist Party dans la lutte de masse qui a pris place en Irlande contre la taxe sur l’eau imposée par la troïka, qui a vu un boycott de masse conduire à la suspension de celle-ci, cette victoire souligne l’importance d’une direction socialiste inébranlable pour arracher des victoires.
On peut en dire autant au sujet des victoires obtenues aux États-Unis sous la direction de Socialist Alternative. En 2013, l’élection de Kshama Sawant au Conseil de ville de Seattle comme première représentante publique ouvertement socialiste dans une ville de telle ampleur depuis 100 ans a fermement placé le CIO sur la carte dans « l’Antre de la bête ». Le rôle dirigeant joué par Socialist Alternative a assuré que Seattle devienne la première grande ville à imposer un salaire minimum de 15 dollars de l’heure, ce qui a propulsé un mouvement de masse à l’échelle de tout le pays en faveur de cette revendication. Tout juste avant le début de cette école d’été, Minneapolis est devenue la dernière ville majeure en date à imposer les 15 $, une fois encore sous l’impulsion de Socialist Alternative. Notre camarade Ginger Jentzen y est candidate pour les élections de novembre prochain. Parallèlement à l’exemple de nos camarades irlandais, celui de Socialist Alternative aux États-Unis illustre comment utiliser des positions élues dans les institutions capitalistes, sans subordonner ou abandonner la lutte dans la rue et sur les lieux de travail, mais au contraire pour renforcer leur poids.
La direction offerte par les membres d’Izquierda Revolucionaria au Sindicato de Estudiantes (Syndicat étudiant) – au travers de mobilisations de masse et de grèves générales étudiantes – a également joué un rôle fondamental dans la récente défaite des examens de «revalidation» d’inspiration franquiste que voulaient instaurer le gouvernement du parti Populaire (PP).
Ces victoires et ces luttes de masse contrastent fortement avec la politique de démobilisation et de collaboration de classe mise en œuvre par la majorité des principaux dirigeants syndicaux dans le monde. Les discussions qui ont pris place à cette école d’été de même que l’unification historique avec IR sont des étapes importantes dans la construction du CIO en prévision des titanesques batailles de classe à venir à l’échelle internationale.
L’énergie, la confiance et l’enthousiasme qui se sont répercutés sur les rangs du CIO à la suite de ces victoires et de l’unification historique de nos forces avec Izquierda Revolucionaria dans l’Etat espagnol, au Mexique et au Venezuela ont donné le ton de ce formidable événement.
Un meeting de 600 personnes à Barcelone en défense de la Révolution d’Octobre
Au cours de l’école, qui a eu lieu dans la banlieue de Barcelone, le CIO et IR avaient également organisé un meeting public au centre de Barcelone pour célébrer le centenaire de la révolution socialiste d’Octobre 1917. Plus de 600 personnes ont assisté à l’événement dans la chaleur brûlante de Barcelone pour entendre Ana Garcia, Paul Murphy, Juan Ignacio Ramos, Peter Taaffe et Kshama Sawant (lire notre rapport).
Unification – Renforcer nos rangs pour les combats à venir
La participation des camarades d’IR a enrichi l’ensemble de cette école d’été grâce à leurs contributions sur l’Europe, la question nationale, le travail syndical et la jeunesse, la croissance des nouvelles formations de gauche, etc.
Un congrès spécial d’unification a été organisé le dernier jour de l’école. Les délégués élus parmi les organes démocratiques des sections nationales du CIO et d’IR ont voté un document décrivant les bases politiques de l’unification et élu les nouveaux membres qui vont rejoindre le Comité exécutif international du CIO.
Le congrès d’unification a été ouvert et conclu par Peter Taaffe et Juan Ignacio Ramos. De jeunes et moins jeunes camarades de l’État espagnol, du Mexique, du Venezuela, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de Grèce, de Belgique et des États-Unis ont pris la parole au cours de cette cession joyeuse mais très sérieuse. Après 25 ans de séparation, ce congrès n’a pas été fait de nostalgie sentimentale mais de force et de confiance pour l’avenir.
Le «retour à la maison», tel que cela a été décrit à plusieurs reprises, d’IR au sein du CIO représente beaucoup plus que le redressement d’une erreur historique et beaucoup plus que l’ajout des centaines de membres d’IR aux rangs du CIO. Cela représente un renforcement qualitatif du CIO et de sa capacité à intervenir et à influencer les événements au cours de la prochaine période.
Cette unification a été provoquée par la crise capitaliste, qui a testé toutes les tendances et les courants révolutionnaires à travers le monde. Au milieu des crises, des scissions et du pessimisme qui sont le lot de beaucoup d’autres formations de gauche, cette unification enthousiaste de nos forces sera remarquée par les travailleurs, les jeunes et les révolutionnaires à la recherche d’une alternative socialiste conséquente. Nous les invitons tous à nous contacter, à discuter discuter avec nous et se battre à nos côtés pour la construction d’un parti mondial de masse de la révolution socialiste.
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Quelques vidéos de l’École d’Été du CIO
Ces prochains jours, nous publierons sur ce site divers rapports qui aborderont des points spécifiques de la spectaculaire édition 2017 de l’école d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière. Il ne sera hélas pas possible de faire état de toutes les discussions qui y ont pris place. Au cours de cette rencontre, nos camarades du Socialist Party (section du CIO en Angleterre et au Pays de Galles) ont réalisé quelques interviews de divers camarades. Elle pourront vous donner une idée des discussions.
Interview de Kshama Sawant et de Ginger Jentzen concernant la situation aux USA :
Sebei au sujet de la situation en Afrique du Sud :
Vlad, de notre nouvelle section roumaine, au sujet de la situation en Europe de l’Est :
Bea Garcia, de l’Etat espagnol, au sujet de l’unification entre le CIO et Izquierda Revolucionaria:
Paul Murphy au sujet des procès de Jobstown :
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Barcelone. Plus de 600 personnes au meeting du CIO consacré à la révolution russe!

Le 19 juillet dernier, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) et Izquierda Revolucionaria avaient organisé ensemble un meeting en défense de la révolution d’octobre 1917. Ce rassemblement international fut un succès massif. Plus de 600 travailleurs, jeunes et militants de nos organisations et de l’ensemble de la gauche ont envahi la salle principale des Cocheras de Sants. L’atmosphère était électrique pour entendre cette défense d’Octobre et du marxisme internationaliste révolutionnaire.
Les camarades qui ont pu prendre la parole étaient, par ordre d’intervention : Ana Garcia, secrétaire générale du Sindicato de Estudiantes, Paul Murphy, député marxiste Irlandais, qui vient de remporter une victoire historique contre l’establishment qui a tout fait pour l’emprisonner lui et d’autres activistes pour avoir lutté avec succès contre l’implantation d’une taxe sur l’eau (JobstownNotGuilty); Juan Ignacio Ramos, secrétaire général d’Izquierda Revolucionaria; Peter Taaffe, fondateur du Militant et secrétaire général du Socialist Party (Section sœur du PSL en Angleterre et au pays de Galles) et enfin Kshama Sawant, élue marxiste au conseil de la ville de Seattle aux Etats-Unis, l’une des figure les plus importantes de la gauche américaine.Il est difficile de décrire l’impact des intervenants qui, pendant 2 heures, ont couvert de nombreux sujets de la révolution d’Octobre à la lutte des classes aujourd’hui. Tous les orateurs ont insisté sur l’héritage extraordinaire du bolchevisme, les idées de Lénine et Trotsky et l’exemple de dizaines de milliers de combattants anonymes, de si importantes leçons pour ceux qui se battent actuellement pour un monde socialiste.
La bannière de la révolution d’Octobre est selon nous un guide pour l’action. Lorsque les travailleurs et les jeunes de Russie ont pris le pouvoir, ont exproprié les capitalistes, ont donné les terres aux paysans, des droits aux femmes et défendu l’autodétermination des nations opprimées, ils ont montré dans leurs actes et non seulement en paroles qu’il est vraiment possible de changer la réalité et d’abattre le capitalisme.
La victoire d’Octobre a ébranlé le monde, a inspiré les travailleurs et la jeunesse et a donné espoir à l’humanité. L’idée du socialisme avait quitté le domaine de la théorie pour devenir une tâche pratique. Cette révolution fut la plus démocratique, la plus participative et la plus généreuse de l’histoire.
Les orateurs ont également abordé l’effondrement de l’URSS et des régimes staliniens en Europe de l’Est qui ont cédé place à une vicieuse contre-révolution capitaliste. La bureaucratie, qui avait depuis longtemps abandonné l’internationalisme prolétarien pour la théorie anti-marxiste du “socialisme dans un seul pays”, a détruit la démocratie ouvrière pour établir un état autoritaire. Cette bureaucratie avait écrasé et emprisonné les véritables Bolsheviks et trahi la révolution. Lors de la chute du mur de Berlin, elle s’est transformée en une nouvelle classe capitaliste.
À cette époque, la bourgeoisie internationale a crié victoire et les dirigeants des organisations traditionnelles de gauche – les anciens partis communistes, la social-démocratie, ainsi que les syndicats – se sont fortement orientés vers la droite et ont accepté le dogme du néolibéralisme. Mais au milieu de la tempête de la réaction et de l’abandon de la lutte, les marxistes ont résisté. Nous savions que le triomphe apparent du capitalisme serait temporaire et qu’une nouvelle crise dissiperait toutes les illusions.
Tous les orateurs ont souligné comment, depuis dix ans, le capitalisme mondial connaît sa pire récession depuis 1929. L’équilibre interne du système a été rompu. Un chômage de masse de masse se développe, de même que les inégalités, les guerres aux milliers de morts et de réfugiés, ou encore la catastrophe écologique qui se propage comme une peste.
La base matérielle de la société détermine la conscience, comme l’a dit Marx. La crise a accéléré tous les processus de la lutte des classes et a entraîné une reprise de la lutte sans précédent au cours des 40 dernières années. La conscience de millions de travailleurs et surtout de jeunes a avancé, de même que la polarisation sociale. Le capitalisme a été jeté dans une période d’incertitude et de pessimisme.Mais l’expérience de ces années a également montré que si nous voulons un vrai changement, la rhétorique et les discours ne suffisent pas. L’exemple de la Grèce est frappant. Jusqu’à un certains point, Syriza et Tsipras ont soutenu les travailleurs. Mais il manquait à Tsipras une politique révolutionnaire. Il a accepté la logique du système capitaliste et a honteusement capitulé face à la Troïka et a poursuivi la politique d’austérité.
La lutte de classe, avec ses montées et ses chutes spectaculaires, et l’exemple de la manière dont on construit les forces du marxisme, montrent qu’il faut non seulement intervenir énergiquement dans le mouvement mais aussi défendre une politique socialiste conséquente. C’est ce qu’a expliqué Kshama Sawant, à propos du travail des marxistes dans le conseil de Seattle. Kshama a été l’une des dirigeantes de la campagne pour les 15 dollars de l’heure comme salaire minimum qui a été acquis à Seattle. Elle est aussi l’une des figures proéminentes des grandes mobilisations contre les politiques réactionnaires de Trump. Elle a expliqué comment utiliser une position élue afin de relever le niveau d’organisation et de conscience. Il en va de même pour Paul Murphy dans la lutte contre la taxe sur l’eau qui a provoqué une réaction brutale de l’Etat. La façon dont la section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière a mené campagne contre la criminalisation de la protestation a réussi à vaincre ces attaques et à obtenir l’acquittement de tous les accusés dans le procès des activistes de Jobstown (en savoir plus). Ce grand triomphe illustre comment les méthodes bolcheviques peuvent faire face à la réaction avec succès.
Peter Taaffe a donné une excellente explication des idées principale du bolchévisme, soulignant l’importance de l’existence d’un parti révolutionnaire pour transformer complètement une situation. C’est la tâche centrale de notre époque : construire des partis révolutionnaires partout dans le monde, à travers une intervention patiente dans la lutte de classe et dans les nouveaux phénomènes politiques qui se développent suite à la crise du système et de la social-démocratie. La position du Socialist Party (CIO en Angleterre et au Pays de Galles) appelant à un gouvernement Corbyn sur base d’un programme socialiste contre les coupes d’austérité est un chemin concret pour avancer en dialoguant avec les aspirations de millions de travailleurs et de jeunes qui veulent faire tomber les Tories et transformer la société.
Ana Garcia a mis l’accent sur le rôle clé de la jeunesse dans tous les événements qui ont pris place en Espagne dernièrement. Les enfants de la crise comprennent très bien que ce système n’a rien à leur offrir. Ils ont été la colonne vertébrale de la rébellion sociale qui a mis à mal le PP. Le syndicat des étudiants a joué un role dirigeant dans cette bataille, défendant un programme révolutionnaire et anti-capitaliste, se basant sur la puissance de la jeunesse.Ana a expliqué comment 25 grèves générales ont été organisées dans les écoles et universités qui ont vidé les classe et rempli les rues contre ce gouvernement héritier du franquisme. Des millions de jeunes veulent un changement profond et radical, mais ce changement ne peut être atteint en respectant la logique du capitalisme. C’est impossible. Nous voulons une éducation gratuite publique, mais nous voulons aussi de la santé, du travail et un logement décent. Nous voulons mettre fin à toute l’oppression de classe, de genre et nationale et construire un autre monde. Et nous savons que cela n’est possible qu’avec une lutte pour le socialisme. C’est pourquoi le Sindicato de Estudiantes défend les idées du marxisme et du bolchevisme.
La défense du droit à l’autodétermination en Catalogne a été présente tout au long du meeting, à partir des mots d’ouverture de Borja Latorre et surtout dans l’intervention de Juan Ignacio Ramos. Pour Izquierda Revolucionaria, le peuple catalan a le droit de décider, et cela ne devrait pas être conditionné par une acceptation par l’État. Ce droit doit être gagné par la mobilisation et la lutte des masses.
Nous ne pouvons pas nous subordonner à la bourgeoisie catalane, aux nationalistes de droite comme PDeCat, champions de l’austérité et de la répression. Nous nous battons pour une Catalogne socialiste, une République socialiste, pour unir les forces des travailleurs et des jeunes de Catalogne avec celles du reste de l’Etat espagnol, pour gagner une véritable démocratie qui ne peut être que le socialiste. Une étape clé est la chute des gouvernements réactionnaires de Rajoy à Madrid, mais aussi de Puigdemont en Catalogne, nous ne pouvons accomplir cela que par la lutte de masse en cassant avec la paix sociale défendue par les dirigeants syndicaux.
Ce grand rassemblement a commémoré le centenaire de la Révolution russe, mais c’était aussi l’anniversaire d’une autre grande révolution: trois ans de lutte armée contre le fascisme dans les tranchées de rue et les usines de Catalogne, du Pays Basque et de toutes les parties de l’Etat espagnol.
Cette lutte héroïque reste une source d’inspiration pour poursuivre leur lutte afin de rendre hommage aux centaines de milliers assassinés par la dictature, qui n’ont reçu aucune reconnaissance.
Le rassemblement s’est terminé en soulignant l’idée qui a traversé tous les discours. Aujourd’hui, toutes les conditions matérielles objectives existent pour le socialisme. Ce ne sont pas des conditions objectives qui entraînent des opportunités perdues, mais le manque de direction révolutionnaire.
C’est notre tâche: contribuer à la construction de ce facteur subjectif sans sectarisme, en tendant la main à tous ceux qui souhaitent changer la société.
Le meeting s’est terminé après 21 heures, avec l’Internationale chantée avec émotion en plusieurs langues par plus de 600 personnes, mettant fin à un événement profondément rouge et internationaliste.
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Jobstown Not Guilty : le jury se prononce en faveur des accusés !

Pour l’establishment politique irlandais, la défaite est écrasante. Le jury du procès de 6 des activistes anti-austérité de Jobstown (voir notre article : Le plus grand procès politique en Irlande depuis des décennies) a déclarés ces derniers non coupables des charges de “séquestration” (false imprisonment) de l’ancienne vice-première ministre, Joan Burton (Labour), lors d’une manifestation spontanée contre la taxe sur l’eau et l’austérité dans le quartier ouvrier de Jobstown, à Tallaght, dans le sud-ouest de Dublin.
Parmi les accusés se trouvait le député Paul Murphy, élu de Solidarity et membre du Socialist Party, parti-frère du PSL en république irlandaise, ainsi que Kieran Mahon et Mick Murphy, conseillers municipaux de Solidarity et membres du Socialist Party. Pour l’establishment, ce procès avait une importance toute particulière car il visait à freiner l’essors actuel de la gauche, très certainement après que la taxe sur l’eau ait été suspendue suite au mouvement de contestation massif qui a agité tout le pays.
Face à cette attaque contre le droit démocratique de protester, une campagne internationale de solidarité avait été lancée, rejointe notamment par Jean Luc Mélenchon, Yanis Varoufakis ou encore Angela Davis. En Belgique également, plusieurs figures du monde syndical et politique (notamment le président du PTB Peter Mertens ou encore la députée fédérale ECOLO Muriel Gerkens). Avec des membres de la fraction GUE (gauche unitaire européenne) du Parlement européen, nous avons également mené une action face à l’ambassade irlandaise à Bruxelles.
Ce verdict est d’une grande importance pour le mouvement des travailleurs en Irlande. Ci-dessous, vous pouvez voir une vidée de Paul Murphy à la sortie du tribunal et une autre du député Mick Barry (Solidarity et Socialist Party) qui a annoncé le verdict au Parlement.
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Kshama Sawant : Une élue au service de la mobilisation sociale
En novembre 2013, pour la première fois depuis des décennies, une socialiste était élue au conseil municipal de la ville de Seattle avec 93.000 voix(1). Pour les représentants des partis républicain et démocrate, habitués à gérer la politique pour le compte de la classe dominante sans personne pour venir jouer les trouble-fête, cela a représenté un choc. Mais le véritable choc restait à venir. Moins d’un an plus tard, le journal Seattle Times expliquait que Kshama Sawant commençait à ‘‘déterminer l’agenda politique de la ville’’.Lors de sa prestation de serment, face à 800 participants enthousiastes, le ton fut immédiatement donné : ‘‘Les politologues se demandent à mon sujet: fera-t-elle des compromis? Peut-elle travailler avec d’autres? Bien entendu, j’aurai à rencontrer des représentants de l’establishment et à discuter avec eux. Mais quand je le ferai, je mettrai sur table les besoins et les aspirations de la classe ouvrière, peu importe qui sera assis en face de moi (…), il n’y aura pas de tractation secrète avec des entreprises ou leurs serviteurs politiques. Il n’y aura pas d’arrangement pourri qui desservirait ceux que je représente.’’(2)
Les marxistes ne pensent pas que gagner des acquis pour la classe des travailleurs soit une question d’arrangements de couloir : il s’agit de construire un rapport de force. Dès le début de sa campagne électorale impliquant des centaines de bénévoles, bien au-delà des rangs de son parti, Socialist Alternative, Kshama porta la revendication pour un salaire minimum de 15$ de l’heure qui avait émergé de secteurs de travail précaire comme les fast-foods. Loin de simplement se poser comme candidate favorable à cette mesure ou comme porte-parole, elle utilisa sa campagne pour construire des comités de base ‘‘15NOW’’ dans lesquels chacun pouvait s’investir. Elle travailla de concert avec ces comités pour construire la pression sur le conseil municipal, qui fut forcé de céder et d’instaurer le plus haut salaire minimum dans une grande ville américaine.
Un porte-voix pour construire le mouvement
Outre les victoires locales sur le salaire minimum, une augmentation de 29 millions de dollars du budget dévolu aux logements sociaux, l’arrêt de toute collaboration entre la ville et l’entreprise Wells Fargo (active dans la construction de pipelines) en solidarité avec les Sioux de Standing Rock,… Kshama Sawant a également utilisé sa position afin de populariser des mots d’ordre visant à construire le mouvement. Ainsi, au lendemain de l’élection de Trump, elle proposa à une large audience le mot d’ordre des ‘‘100 jours de résistance’’ et d’actions contre ce dernier, culminant avec des actions de grèves lors du premier mai. Cet appel a pu servir d’appui à tous ceux qui avaient commencé à s’organiser pour bloquer l’agenda réactionnaire de Trump, et a permis de donner une perspective de lutte à ceux qui participaient à des actions spontanées.
Enfin, son rôle d’élue marxiste fut aussi de dévoiler la logique du système capitaliste, ce qu’elle fit en répondant systématiquement – et avec une très large audience – aux discours annuels d’Obama sur ‘‘l’état de l’Union’’, ou encore en soutenant la lutte des travailleurs de Boeing menacés de licenciement tout en expliquant lors d’une de leurs assemblées générales que la seule solution définitive à cette épée de Damoclès était de retirer l’entreprise des mains de patrons avides pour la placer dans celles de la collectivité. In fine, un représentant des travailleurs ne peut être qu’un représentant : il doit aussi, à son échelle, indiquer le chemin pour une transformation socialiste de la société.
(1) À Seattle, le maire n’est secondé que par 9 élus qui sont directement impliqués dans la gestion de la ville. Il n’existe pas de conseillers municipaux d’opposition au côté du conseil.
(2) http://www.socialisme.be/fr/7584/sawant-2 -
Pourquoi attendre encore avant de rejoindre le PSL?
Il y a quelques années encore, parler de la gauche américaine faisait sourire la plupart des gens. Mais, aujourd’hui, les adhésions aux organisations qui se revendiquent du socialisme explosent en réaction notamment à l’élection de Donald Trump. En avril 2016, une étude de l’université d’Harvard mettait en lumière que 51% des jeunes entre 18 et 29 ans rejetaient le capitalisme et que 33% soutenaient l’idée du socialisme. Depuis l’élection de Trump, nos confrères américains de Socialist Alternative ont vu leur nombre de membres augmenter de 30%.
Nous sommes rentrés dans une période tourmentée, faite de changements brusques et d’incertitudes. Cela comporte de nombreux dangers, mais aussi d’extraordinaires opportunités. L’autorité des institutions capitaliste est largement détruite aux quatre coins du globe et la lutte de masse a fait son retour sur le devant de la scène. Mais, en Belgique comme ailleurs, manifester et organiser des actions, cela ne suffit pas. Encore faut-il disposer d’un objectif clair – le type de société alternative par lequel remplacer le capitalisme – de même que du programme politique, de la stratégie et des méthodes adéquats pour y parvenir.Une organisation mondiale
Une des plus grandes forces du PSL est d’être organisé bien au-delà de la Belgique. Bien que la lutte du mouvement des travailleurs commence au niveau local et national, un changement durable ne peut être consolidé qu’à l’échelle internationale. C’est pourquoi nous faisons partie du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) qui dispose de sections dans une quarantaine de pays sur tous les continents. Il ne s’agit pas d’un regroupement vague de partis qui agissent comme bon leur semble, indépendamment les uns des autres, mais bien d’un véritable parti mondial, reposant sur l’échange d’expérience et l’étude des mouvements sociaux passés et présents afin de renforcer notre implication dans les luttes.Un héritage politique unique
Pour renverser le capitalisme, nous sommes loin de partir d’une page blanche. Pour notre intervention, nous nous basons sur la grille d’analyse développée par Marx, Engels et de nombreux autres révolutionnaires tels que Lénine et Trotsky. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (qui existe depuis 1974) dispose aussi d’une expérience qui a déjà fait ses preuves lors de précédentes périodes socialement turbulentes.
Dans les années ‘80, nos camarades britanniques ont dirigé la lutte de la ville de Liverpool qui a résisté à l’austérité de Thatcher et a lancé un vaste plan de construction de logements sociaux, d’écoles, de crèches,… Le conseil municipal reposait sur la mobilisation active de la population et non seulement sur ses votes. Un peu plus tard, ce sont encore eux qui ont lancé la vaste campagne de boycott de poll tax. 18 millions de Britanniques ont refusé de payer ce nouvel impôt et leur lutte a mis fin au règne de la ‘‘Dame de fer’’.
Aux États-Unis, nos camarades sont parvenus à faire élire la première personne ouvertement socialiste dans une grande ville depuis des décennies. Une fois installée au conseil de la ville, elle et son organisation ont lancé une campagne de mobilisation pour instaurer un salaire minimum de 15 dollars de l’heure à Seattle. Une fois cette nouvelle victoire obtenue, le débat sur l’augmentation du salaire minimum a gagné tout le continent nord-américain. Aujourd’hui, ils jouent un rôle de premier plan dans l’organisation de la résistance contre Trump.Les exemples ne manquent pas pour démontrer que nous ne restons pas dans une tour d’ivoire à commenter les événements. Nous nous impliquons dans les luttes concrètes – en dépit de moyens souvent très limités – tout en liant les nécessités d’aujourd’hui au besoin de construire une société socialiste démocratique.
De spectateur à acteur
Les sections du PSL se réunissent hebdomadairement et représentent l’organe essentiel de la vie du parti. Les pages de ce journal regorgent d’exemples qui peuvent vous donner une idée précise de nos interventions et de notre approche. Ces réunions sont à la fois des outils de formation et de prise de décision collective, où chacun peut trouver sa place en fonction de ses possibilités. La vôtre vous y attend.Rester sur le bord du chemin en regardant avec angoisse la lutte qui se développe entre les opprimés et les oppresseurs n’est pas une option. Face aux défis titanesques qui nous font face, la colère doit devenir action. Rejoignez-nous et prenez une part active dans ce combat pour une société enfin débarrassée de la misère, de la guerre et de l’exploitation : une société socialiste.
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Journée de lutte pour les droits des femmes. 1917-2017: un siècle depuis la Révolution russe!
Les manifestations autour du monde seront gonflées par la colère contre Trump
La journée internationale de lutte pour les droits des femmes, ce 8 mars, est fêtée avec un enthousiasme tout spécial par les membres des partis et organisations affiliés au Comité pour une Internationale Ouvrière. Cela fait cent ans que les femmes de Petrograd ont choisi ce jour pour démarrer la lutte qui a déclenchée la grande Révolution russe. C’est également le jour pendant lequel des millions de gens, partout dans le monde, seront dans la rue pour dénoncer les vues réactionnaires du nouveau président des États-Unis, particulièrement à l’encontre des femmes.
Par Clare Doyle, du Comité pour une Internationale Ouvrière
Petrograd
Il y a tout juste un siècle, le 23 février selon le vieux calendrier (le calendrier julien), les ouvrières du textile de Petrograd débrayèrent de leur usine, demandant « du pain et la paix », appelant les autres travailleurs à faire de même. En cinq jours de manifestations de masse, la grève générale, des batailles de rues, des appels aux soldats, la machine d’État tsariste s’effondrait et le règne tant détesté de l’autocratie des Romanov prenait fin.
Le pouvoir était vraiment dans la rue, les travailleurs pouvaient s’organiser et s’en saisir. Il semblait que leurs rêves pouvaient devenir réalité : la fin de la guerre et de la famine, une nouvelle vie pour les travailleurs et les femmes et pour les millions de paysans terrassés par la pauvretés à travers le vaste Empire russe qui se désintégrait.
Les ouvriers et ouvrières des usines de la banlieue de Petrograd, à Vyborg, discutaient depuis longtemps de la révolution : les femmes n’ont eu qu’à ouvrir les vannes ! Elles attendaient désespérément la fin du massacre de millions de personnes au front, ainsi que de pouvoir nourrir leur famille.
Toutes les conditions de la révolution, analysées par les marxistes, avaient maturé : la crise au sommet de la société, le trouble et le mécontentement dans les couches moyennes, les travailleurs en mouvement et prêts à lutter pour en découdre, et les forces d’État prêtes à basculer du côté des travailleurs. L’élément manquant était le soutien de masse à un parti révolutionnaire qui pouvait montrer aux travailleurs comment prendre le pouvoir entre leurs mains et atteindre leurs objectifs.
De nombreux dirigeants révolutionnaires, dont Lénine et Trotsky, étaient toujours en exil et cherchaient à revenir en Russie. Ils se réjouissaient de la vague d’énergie humaine qui avait déferlé dans les rues de Petrograd mais analysaient en même temps que cette vague devrait être canalisée et aboutir à de nouvelles luttes pour en finir avec le capitalisme et la propriété des terres, et propager la révolution à d’autres grandes puissances économiques en Europe ou aux États-Unis.
Mais au début de l’année 1917, les Bolcheviks étaient faibles et n’avaient qu’un soutien limité dans les Conseils de députés ouvriers et paysans (les soviets). Les autres partis, les Socialistes-Révolutionnaires et les Mencheviks qui dirigeaient les soviets, n’étaient pas prêts à mettre en avant un programme pour mettre un terme à la guerre et dégager les capitalistes et les propriétaires terriens de leurs positions dans la société. Les travailleurs et les paysans ne voulaient rien d’autre que la fin de la guerre ; mais l’expérience allait montrer la nécessité de mener la révolution à son terme. Pour l’heure, la guerre perdurait, et de plus en plus de paysans et de travailleurs en uniforme se faisaient massacrer.Cela prendrait huit mois avant que la révolution, avec un soutien majoritaire pour le Parti bolchevik dans les soviets, ne puisse aboutir – cette fois, sans qu’une goutte de sang n’ait à être versée. En octobre (selon le vieux calendrier) un gouvernement ouvrier socialiste était établi.
Ses premières déclarations concernaient les questions vitales de la paix, la terre, la journée de huit heures et les droits des femmes. Les femmes auraient désormais le plein droit de vote, l’égalité salariale et horaire au travail, le droit au mariage civil et au divorce, plus le planning familial gratuit et à l’avortement si nécessaire. De grands plans étaient formés pour fournir des crèches et gardes d’enfants, des cantines collectives, des laveries, des équipement pour le sport et les loisirs. Une célèbre affiche révolutionnaire montre une jeune femme Bolchevik ouvrant une fenêtre avec ce slogan « À bas l’esclavage de la cuisine ! Donnez-nous la nouvelle vie ! ».
Les réformes mises à l’arrêt
Avec la guerre civile, l’intervention impérialiste et la faillite des mouvements révolutionnaires ailleurs, l’économie russe, déjà faible auparavant, était tragiquement handicapée. Des efforts monumentaux continuaient pour améliorer la vie des femmes en ville et à la campagne, mais de sévères pénuries contrecarraient les plans pour la « nouvelle vie ». L’ascension au pouvoir de Staline et de sa clique virent l’annulation de nombre des gains qui avaient été acquis pour les femmes. L’effondrement de l’Union soviétique dans les années 1990 a vu des « valeurs » capitalistes, voire féodales, restaurées, avec toutes leurs atroces manifestations.
En cette année de commémoration de la Révolution russe, la propagande du président Poutine est de dire que se débarrasser du Tsar en valait probablement la peine, mais que tout a mal tourné quand les capitalistes et propriétaires terriens ont été balayés ! Ceci venant d’un ancien membre cadre du « Parti communiste » et membre des forces de sûreté de l’État ! Quelle pire indication pourrait-il y avoir de la nature réactionnaire du règne de Vladimir Poutine en Russie aujourd’hui que la quasi-levée des sanctions légales contre les violences domestiques ? Quel cruel contraste avec l’approche sensible des Bolcheviks envers les problèmes qui affectent les femmes dans la société de classe !
Journée internationale de solidarité
L’idée d’une journée spéciale pour honorer les travailleuses et leurs luttes est née aux États-Unis. En 1908, 15 000 femmes ont manifesté à New York pour demander une journée de travail plus courte, de meilleurs salaires et le droit de vote. L’année suivante, le Parti Socialiste d’Amérique a appeler les femmes à observer une « Journée nationale des femmes » à travers le pays, et dès 1910, la socialiste révolutionnaire Clara Zetkin proposait, lors d’une conférence internationale à Copenhague, d’en faire un événement mondial.
Moins d’une semaine après les manifestations de femmes de 1911, 140 ouvrières périrent dans l’incendie d’une usine new-yorkaise. Dans les années qui suivirent, le nombres de travailleuses qui manifestaient pour demander des conditions de travail décentes et une vraie législation du travail augmentait. Lors de la Journée internationale des femmes de 1914, il y a eu des manifestations de femmes à travers l’Europe contre la guerre impérialiste imminente et pour le droit de vote des femmes.
Un siècle de changements
Beaucoup de choses ont changé en bien dans ce siècle passé depuis la Révolution russe. D’énormes avancées ont été obtenues pour le quotidien des femmes, souvent à travers des grèves, des luttes et des campagnes où elles ont été impliquées. Mais même dans ce contexte de technologies et de ressources largement plus développées, à travers le monde, les femmes continuent de travailler de longues heures pour une paye inférieure aux travailleurs masculins. Les politiques d’austérité des années récentes ont annulé certaines avancées, et les services desquels les femmes et leur famille dépendent subissent de sévères coupes budgétaires. De plus, comme des études le montrent, les femmes effectuent beaucoup plus de travail non payé au sein et en dehors de leur foyer que les hommes… même dans les cultures « avancées » !
La société capitaliste continue d’encourager des attitudes et des pratiques qui refusent aux femmes l’égalité d’opportunités et la liberté de choix d’avoir, oui ou non, et quand, des enfants.
Dans de nombreux endroits du monde, peu de choses, sinon rien n’a changé. Les femmes et les filles sont toujours vues littéralement comme la propriété, sinon les esclaves des hommes. Des millions d’entre elles sont privées des éléments d’éducation même les plus basiques et n’ont pas de temps pour elles-mêmes. Dans certains pays néocoloniaux, des progrès considérables ont été faits sur des questions comme la contraception, les mutilations génitales, et les décès en couche, de nombreux aspects de la vie – même la disponibilité de nourriture ou d’eau potable – ont empiré.
Les guerres et la famine signifient que des dizaines de millions de femmes doivent migrer, sont sans abris et réfugiées. À travers le monde, elles souffrent de l’exploitation sexuelle, de viols, de la violence, de meurtres, de la part de gens qu’elles connaissent tout comme d’étrangers.
Un livre publié par la Gauche révolutionnaire (section française du CIO) et le Parti Socialiste de Lutte, « Ça n’a pas à être comme ça », par Christine Thomas, explique en détail les problèmes auxquels les femmes ont été confrontées à travers l’existence des sociétés de classe, particulièrement le capitalisme. Ce livre parle de campagnes victorieuses qui ont pu avoir lieu sur le logement, les services de santé et contre le cauchemar de la violence domestique qui ont pu faire la différence et gagner des réformes. Mais le livre se termine par les mots de Friedrich Engels, ami et collaborateur de Karl Marx, qui sont tout autant valables aujourd’hui qu’à l’époque où il les a écrits au XIXème siècle. En effet, il écrit que la base pour résoudre les problèmes auxquels les femmes sont confrontées reste « la transformation de tous les moyens de production en propriété sociale ».
En tant que socialistes, nous voyons le capitalisme comme un système pourri qui inflige à l’humanité une misère effroyable, guerre et famine. Huit personnes possèdent plus que la moitié de la population mondiale ! Un pour cent de la population vit de l’exploitation des 99 autres.
Vraiment les choses n’ont pas à être comme ça ! La coïncidence du centenaire de la Révolution russe et la colère montante contre Trump et son règne des milliardaires offre une opportunité idéale pour populariser le plus bruyamment possible une approche socialiste et révolutionnaire des droits des femmes et de la transformation de la société dans laquelle nous vivons.
Révolution
Ce n’est pas une exagération de dire qu’en réaction à l’élection de Donald Trump en novembre, un genre de révolution a lieu autour du globe. Le mot même de « révolution », tout comme celui de « socialisme », est devenu populaire aux États-Unis ! Cela est dû en partie à la campagne de Bernie Sanders dans la course à la primaire démocrate, et à sa « révolution politique ».
Mais l’élection du très misogyne et sexiste Donald Trump à la présidence des États-Unis a vu une explosion immédiate de colère, particulièrement parmi les femmes, jeunes comme moins jeunes. Aux US, le jour suivant l’annonce des résultats, plus de 40 000 personnes étaient dans la rue en manifestation, largement grâce aux initiatives de Socialist Alternative, notre organisation sœur aux US. Ceci a sans aucun doute aidé à mettre le feu aux poudres des immenses manifestations qui ont suivi. Le 21 janvier, le lendemain de la prise de fonction de Trump, près de 600 « Marches de femmes » ont eu lieu à travers les US, avec plus de 4 millions de participants – et pas seulement des femmes. Le même jour, une centaine d’actions similaires ont eu lieu à travers le monde. L’idée qu’une action à l’échelle internationale peut changer le cours de l’Histoire est extrêmement puissante… dont l’heure arrive !
Des millions de femmes et d’hommes ont manifesté pour la première fois de leur vie pour protester contre les positions racistes, anti-immigration, anti-musulmans et anti-environnementales. L’idée se répand selon laquelle sortir dans la rue peut changer le cours de l’Histoire. C’est un pas révolutionnaire fait par les gens qui n’auraient peut-être jamais eu une pensée révolutionnaire ou socialiste à l’esprit !
8 mars 1917
Autour du globe, des millions de gens sortiront dans la rue le 8 mars, dans ce qui pourrait peut être être la plus grande célébration de cette Journée internationale de lutte des femmes. La véritable histoire qui lie ce jour avec les luttes des travailleuses contre les patrons et leur système s’est effacée. Ce n’est que dans quelques pays – dont le Pakistan et la Turquie – qu’il y a des manifestations régulières le 8 mars.
Mais cette année, en partie « grâce » à Donald Trump, le 8 mars est en train de revivre comme un jour où exprimer une réelle solidarité internationale sur les questions qui affectent les femmes… et pas juste leur offrir des chocolats ou des fleurs ! C’est une journée où condamner toutes les injustices, les insultes et discriminations que les femmes doivent affronter, incarnées par l’attitude de l’occupant de la Maison blanche à Washington. Ses menaces contre la Santé et le droit à l’avortement sont seules suffisantes pour amener une masse d’hommes et de femmes en colère dans la rue.
Bien sûr, un monde sépare la Révolution russe de ce qu’il se passe cette année. Dans le monde perturbé d’aujourd’hui, dans lequel les capitaliste n’ont pas de solutions à long terme pour leur système de crises perpétuelles, il y a un vide politique énorme. Les démagogues de droite essaient de le remplir. Ce dont nous avons besoin c’est de construire un mouvement indépendant qui peut se battre pour de vraies solutions aux nombreux problèmes qui ruinent la vie de 99% de la population et particulièrement celle des femmes.
Ceux qui défendent de simples réformes du capitalisme n’ont pas la réponse. Le système des patrons n’a toujours pas guéri de la crise de 2008 et va vers de plus grands désastres. Le fait que des millions de gens sortent en masse dans la rue aux États-Unis et à travers le monde marque une nouvelle étape dans la politique mondiale.
Dans cette atmosphère de lutte, des partis des travailleurs peuvent croître très rapidement.
« Grève ! »
L’idée d’un genre de « grève » le 8 mars a fermenté depuis l’automne 2015. Le 19, un million de femmes en Argentine a répondu à un appel à l’action d’un mouvement appelé « Ni una menos » (« Pas une de moins »). Ce mouvement a des groupes partout en Amérique Latine, et fait des campagnes contre le niveau horrifiant de violences contre les femmes. En Pologne, une action de « grève » des femmes et d’autres travailleurs a forcé le gouvernement à reculer sur ses propositions réactionnaires d’une interdiction complète de l’avortement. Il y aura des manifestations dans pas moins de cinquante villes en Pologne ce 8 mars. Fin octobre l’année dernière, il y a aussi eu une forme de « grève » des femmes en Islande, contre la discrimination salariale et en commémoration d’une importante grève des femmes là-bas en 1975.
En Italie, où, en novembre dernier, 200 000 personnes ont manifesté contre les violences faites aux femmes à Rome, le mouvement « Non una di meno » a interpellé les syndicats pour qu’ils organisent une journée de grève. Le 8 mars est appelé « grève des femmes », mais les femmes ne seront pas les seules à participer (tout comme cela a été le cas dans les manifestations anti-Trump partout dans le monde). De même, ce ne seront pas seulement des grèves. Les travailleurs hommes ont pour consigne de poser les outils et d’aller aux manifestations – pour agir pour attirer l’attention sur les énormes problèmes qui persistent pour les travailleuses. Il y a un appel en France pour qu’il y ait des débrayages à 15h40 le 8 mars, afin de priver les patrons du travail gratuit dont ils bénéficient habituellement à cause de la différence salariale entre les hommes et les femmes !
Aux USA, le pays de Trump même, Socialist Alternative a déclaré : « Confronté à une résistance record et historique, Trump ne recule pas. Il accélère même les attaques. Nous ne pouvons pas attendre les prochaines élections. Nous devons faire grandir nos actions et manifestations maintenant ! ». Ils en appellent à toutes et tous pour soutenir l’idée d’une action, dont des débrayages, « là où il est possible de le faire sans risquer de perdre son travail ou autre sanction ». Ils appellent aussi les organisations de femmes et les syndicats à utiliser cette journée comme un tremplin pour de plus amples actions le Premier mai – journée de solidarité ouvrière internationale.
Le Sindicato de Estudiantes (dirigé principalement par de jeunes femmes, membres de Izquierda Revolucionaria), a appelé les étudiants à débrayer de 12h à 13h le 8 mars. Ils appellent à des rassemblements dans les lycées et les campus universitaires. Leur message est : « Assez de la violence sexiste ! Nous nous battons pour défendre les droits des femmes ! À bas Donald Trump et tout gouvernement qui nourrit le sexisme et l’oppression ! ».
Au Brésil, des manifestations sont organisées autour de deux slogans principaux : « Non à la réforme des retraites ! » qui frappe les femmes le plus durement et « Non au féminicide ! » – un slogan du mouvement « Ni una menos » qui combat la violence croissante envers les femmes. Les professeurs de São Paolo devraient faire grève aujourd’hui.
En Irlande, un appel « Strike 4 Repeal » (« Grève pour l’abrogation »). Lycéens, étudiants et des travailleurs, débrayeront pour exiger un referendum immédiat sur l’interdiction d’avorter dans le pays. Une marche sur le Parlement est prévue ce soir. Des membres du Socialist Party, dont nombreux actifs au sein de ROSA (une campagne féministe socialiste) participeront à ces événements. En Suède, notre organisation sœur Rättvisepartiet Socialisterna a prévu de lancer une grève sur un lycée à Stockholm ainsi que quelques autres protestations dans des entreprises et services, et d’intervenir dans les manifestations.
Le CIO salue tous les appels à l’action autour du globe le 8 mars. Une « grève mondiale » ou même action n’aura pas lieu dans chaque grand pays, mais là où l’idée d’une action est mise en avant, nous encourageons une participation maximum des femmes tout comme des hommes, rejetant l’idée que seules les femmes devraient se battre pour les « problèmes des femmes ». Nous devons souligner l’importance d’un programme pour les droits des femmes qui devrait être repris pas le mouvement en entier dans le cadre de la lutte pour le socialisme.Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO)
À l’échelle internationale, le CIO a été au premier plan de nombreuses luttes qui ont directement affecté et impliqué des femmes. Dont la fameuse campagne de nos camarades aux États-Unis, dirigée par la conseillère municipale Kshama Sawant de Socialist Alternative, pour un salaire minimum de 15$/h. Notre approche dans chaque campagne est de lier des revendications immédiates de la lutte au changement de la société vers une société socialiste, mais de ne jamais dire que des droits ne peuvent pas être gagnés avant la transformation de la société !
Nous n’avons jamais eu l’approche de dire que les femmes devraient attendre et ne pas se battre pour des changements dans le monde dans lequel elles vivent. Et tous ceux qui sont impliqués dans un mouvement comme le notre a besoin d’être sensible et conscient des besoins des autres.
Au sein du CIO, nous soutenons les initiatives pour mener des campagnes et des luttes sur les questions qui affectent plus particulièrement les femmes. Mais nous défendons aussi la nécessité de les lier avec le mouvement ouvrier plus largement, et pour l’unité maximale des travailleuses et des travailleurs. Ceci a pour objectif de renforcer ces luttes et de montrer la nécessité d’une force politique plus large pour une société socialiste.
Nous nous réjouissons de l’attention large qui est donnée actuellement aux challenges particulier que les femmes doivent affronter dans la société capitaliste, et des manifestations qui sont organisées partout autour du monde. Nous voulons voir une unité et une solidarité maximales le 8 mars entre tous ceux qui, à l’échelle internationale, se battent contre le sexisme et les inégalités, l’exploitation et la souffrance omniprésents sous le capitalisme. Rejoignez-nous dans la lutte pour le socialisme !
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9e école latino-américaine du Comité pour une internationale Ouvrière
Un grand succès partagé par 200 participants réunis à Sao Paolo
Le Comité pour une Internationale Ouvrière (dont le PSL est la section belge) a organisé une très réussie 9ème école latino-américaine à Sao Paulo du 24 au 29 janvier. Plus de 200 personnes ont participé à une semaine de discussions et de débats portant sur des questions allant de la situation mondiale après l’élection de Trump à celle des différents pays d’Amérique latine en passant par les leçons de la révolution russe de 1917 à l’occasion du centenaire de l’événement. Un meeting public a d’ailleurs eu lieu pour marquer cet anniversaire avec la participation de plus de 250 personnes.
Des camarades du Brésil, du Venezuela, du Chili, de l’Equateur, d’Espagne, des Etats-Unis et de Suède ont participé aux discussions, de même qu’un représentant du Secrétariat international du CIO. Des représentants d’Izquierda Revolucionaria, qui est en processus de fusion avec le CIO, sont aussi venus d’Espagne et du Venezuela.
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Le CIO et Izquierda Revolucionaria en marche vers l’unification
En septembre 2016, nous avions publié une brève déclaration faisant suite à une première réunion de nos deux organisations (disponible ici sur ce site). Cette réunion fut très fructueuse et a révélé qu’un large accord existait tant politiquement qu’en termes de méthodes de construction d’un parti révolutionnaire. Au cours de cette réunion, nous avons convenu d’amorcer un processus de dialogue politique et de débat ainsi que de collaboration pratique et d’échange de documents et de visites.
Déclaration commune du Comité exécutif international du Comité pour une Internationale Ouvrière et de celui d’Izquierda Revolucionaria
Depuis lors, la collaboration entre nos organisations a été régulière, étroite et intense. Des camarades du Secrétariat international du CIO et de nombreuses sections du CIO se sont rendus en Espagne au cours de ces derniers mois afin de participer à plusieurs réunions d’IR et d’assister au congrès du Syndicat des étudiants en novembre dernier.
Des représentants d’IR ont également participé à diverses réunions importantes tant du CIO que du Socialist Party (section du Comité pour une internationale Ouvrière en Angleterre et au Pays de Galles), dont l’événement «Socialism 2016» qui s’est tenu à Londres ou encore la réunion du Comité national du Socialist Party de janvier 2017. Des représentants d’IR ont également participé au Comité exécutif international du CIO de novembre 2016.
Cet échange et ces débats se poursuivront au cours de divers importants événements et réunions qui prendront place au cours de ces prochains mois, parmi lesquels l’École latino-américaine du CIO, le Comité central et le Congrès d’IR en Espagne et le congrès de la section mexicaine d’IR, entre autres .
Au Venezuela comme en Espagne, où le CIO et IR disposent tous deux de forces organisées, un processus très encourageant de collaboration pratique et de rapprochement politique est en cours.
Un important échange d’articles, de documents et de publications a également eu lieu. Des documents clés ont été traduits et publiés dans nos journaux respectifs, sur nos sites Web et dans les magazines théoriques tandis que les documents internes ont eux aussi été discutés et débattus.
Vers l’unité
Au regard de ce processus, nous pouvons conclure que cette expérience n’a fait que confirmer, élargir et renforcer l’accord politique, programmatique et méthodologique entre nos organisations. Cela est non seulement confirmé par nos positions politiques générales, mais aussi par nos approches concrètes et pratiques concernant tant le développement de la lutte de classe que la construction d’un parti révolutionnaire et d’une internationale au XXIe siècle.
Il est évident que les conditions existent pour poursuivre beaucoup plus loin notre collaboration. Nous estimons que l’accord de principe entre nos organisations signifie qu’il existe une base pour adopter des mesures concrètes en vue de l’unification de nos forces.
En conséquence de quoi les Comités exécutifs internationaux du CIO et d’IR s’accordent sur les points suivants :
- Discuter cette déclaration dans les structures démocratiques et les corps dirigeants du CIO et d’IR pour qu’elle y soit approuvée.
- Élaborer un document programmatique concernant notre unification et le publier aux environs d’avril/mai 2017. Ce document sera débattu dans toutes les structures démocratiques et les corps dirigeants du CIO et d’IR pour qu’il y soit approuvé.
- Tenir une conférence d’unification en 2017.
Une séparation douloureuse entre nos deux organisations a eu lieu il y a de cela 25 ans, dans un contextes de défis et de revers majeurs pour la gauche marxiste révolutionnaire à travers le monde. Nous sommes toutefois restés fermes et sommes parvenus à maintenir nos forces et à contribuer à la lutte de classe, même si nous avons suivi des chemins distincts. L’ouverture de cette nouvelle période de crise structurelle du capitalisme et d’énormes opportunités pour les marxistes révolutionnaires a servi à rapprocher nos chemins.
2017 – l’année du centenaire de la révolution immortelle russe – peut aussi représenter une année décisive pour nos organisations. Notre unification sur une base de principe nous renforcera politiquement de même que dans notre capacité à construire une internationale marxiste visant à armer la classe ouvrière de la direction révolutionnaire qu’elle mérite. Elle peut aussi constituer un exemple inspirant pour l’ensemble de la gauche, du mouvement ouvrier et de tous les révolutionnaires.
Nous lançons un appel commun au dialogue et au débat envers les travailleurs, les jeunes et les révolutionnaires du monde entier afin de trouver la plus grande collaboration et unité possible sur base du marxisme révolutionnaire.





